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1247. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

Le livre plus complet d’abord, est plus définitif, si je puis ainsi dire, et on n’y ménage point, comme dans une série de Leçons, la possibilité de les refaire sans les refondre. […] Défauts et qualités, mêlés et compensés, je ne sache pas dans l’histoire de notre littérature, je n’y trouve point de modèle plus complet, plus original et plus ressemblant de l’esprit bourgeois. […] Et quand même on a tenté de saisir les résultats généraux, quand même on a voulu se former une idée complète du développement de l’humanité, c’est sur une base toute spéciale qu’on a élevé l’édifice. […] En ceci encore Villemain continue, mais il complète surtout, il achève et dépasse Laharpe. « On m’a quelquefois reproché, disait-il à ce propos, de faire une histoire plutôt qu’un cours, de raconter au lieu d’instruire. […] Vous conviendriez avec moi que nous sommes en présence de l’un des tableaux les plus complets, les plus vivants qu’il y ait dans aucune littérature, et d’une création ou d’une invention d’art au-dessus de laquelle on ne pourrait mettre aucune histoire de Michelet, aucun roman de Balzac, et aucun drame de Hugo.

1248. (1923) Nouvelles études et autres figures

Et cependant il lui manque encore quelque chose pour être complet : il lui manque une histoire. […] Elle sera complète et fortement établie au ixe  siècle. […] Non qu’il soit complet ni qu’il réponde aussi bien à ce titre que le précédent. […] Reynaud, dont j’aurais voulu donner une idée plus complète, n’est pas encore complet lui-même ! […] Elles lui ont seulement donné le moyen d’acquérir un sens plus complet et plus aigu de la vie moderne.

1249. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Mais ce serait chose ennuyeuse que de dresser le catalogue complet de ces « gaffes ». […] Elle entendait produire un certain effet par certains moyens, et elle y réussissait, et son indifférence à l’égard de l’assonance complète dans les rimes donne souvent à son vers une richesse splendide et y introduit un élément agréable de surprise. […] J’ai accompli ma tâche en ceci, non point comme simple travail de la tête et de la main, indépendant de la personnalité, mais comme l’expression la plus complète de cette personnalité qu’il me fût possible d’atteindre. » C’est certainement son expression la plus complète, et par là elle réalise sa perfection intégrale. […] Il serait tout à fait impossible de donner une liste complète de toutes les femmes qui depuis Mistress Browning se sont essayées sur le luth et la lyre. […] Nous respirons un air plus pur, nous avons des rêves d’une époque où la vie avait quelque chose de poétique qui lui était propre, où elle était simple, imposante et complète.

1250. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Pour moi, j’ai toujours pensé que l’on ne saurait rendre trop hautement justice aux acteurs, eux dont l’art difficile s’unit à celui du poète dramatique, et complète son œuvre. — Ils parlent, ils combattent pour lui, et offrent leur poitrine aux coups qu’il va recevoir, peut-être ; ils vont à la conquête de la gloire solide qu’il conserve, et n’ont pour eux que celle d’un moment. […] Ses cheveux blancs, son aspect vénérable et bon, ajoutaient à son habileté consommée la naïveté d’une réalisation complète. […] Tout fut complet, excepté la morale, dans cette œuvre.

1251. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Sa doctrine, c’est le renoncement complet à tout sentiment naturel, même à ceux qui passent pour nobles et généreux, aux affections terrestres, à la science, aux ambitions intellectuelles, bref, à tout ce qui ne sert pas au « salut ». […] L’esprit, au début, s’accommode aux parcelles de réalité qu’il a pu saisir ; mais, dès qu’il s’agit d’une réalité plus étendue, et de toute la réalité, c’est elle que nous accommodons à notre esprit ; c’est notre esprit qui complète les faits, et qui les pétrit, et qui suppose entre eux des relations afin de justifier des lois. […] Hervieu, l’absence complète de snobisme, la redoutable clarté du regard, la justesse de la perspective.

1252. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Le roman d’aventures est dans les conceptions de l’esprit humain comme le roman complet, le roman d’observation supérieure ; car il y a dans l’esprit humain des choses petites à côté des choses grandes, et même il y en a beaucoup plus… Si je ne reconnaissais à Paul Féval une valeur native, si je ne retrouvais pas dans ses livres les rayons brisés d’un talent de romancier très au-dessus de son emploi, je croirais qu’il a cédé à son instinct en écrivant le roman d’aventures et qu’il est exactement de niveau avec son inspiration ; mais il est impossible de conclure ainsi quand on a lu Paul Féval. […] Avec ce que je sais de ces indifférents sublimes aux choses du temps, qu’on croit si occupés de la terre, Crétineau dut prendre l’initiative d’une histoire complète de leur ordre et leur demander la permission de l’écrire. […] Il connaît la petitesse de l’esprit de son temps, qui n’est fait ni pour les grandes choses ni pour les choses complètes.

1253. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Lorsque l’extermination parut complète et l’hérésie noyée dans le sang ou dans les larmes, l’œuvre catholique et royale fut prête à recevoir son couronnement. […] On n’a jamais en effet, donné une théorie plus complète du despotisme pur, et il serait impossible d’imaginer un état social plus dégradant, plus voisin de la barbarie : le genre humain n’est plus qu’un bétail, il n’y a plus de société, plus de citoyens, mais des troupeaux dociles, défilant sous la verge du prince, qui est nécessairement, fatalement, le représentant de Dieu sur la terre. […] Je ne suis pas protestant : — je crois même que toute religion qui prend comme expression complète de la vérité du monde un livre quel qu’il soit, Bible ou Coran, est radicalement fausse, — mais il est de toute évidence que le protestantisme, s’étant détaché de Rome et ayant inscrit le libre examen en tête de son programme, a réalisé un progrès immense sur le catholicisme autoritaire et pourri.

1254. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

Il sera consulté, accepté ou contredit, mais certainement nommé, pour ces utiles et agréables recherches, partout historien littéraire qui tiendra à être complet et à se montrer juste. […] Et maintenant nous sommes en mesure, ce me semble, de nous faire une idée complète de cette nature d’esprit peu caractérisée au premier coup d’œil, si répandue, si éparse même, mais qui a sa nuance et son grain d’originalité.

1255. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

Pour ne prendre que les génies lyriques, c’est-à-dire ceux qui excellent à revêtir toutes les émotions de leur âme par l’image et par le nombre, leur faculté n’est jamais plus grande, plus au complet qu’après la jeunesse et durant le milieu de la vie. […] Le prologue et l’épilogue font une bordure qui découpe l’épisode dans le tout, et nous l’offre en tableau complet ; c’est comme tel que nous le jugerons. — Jocelyn est un enfant des champs et du hameau ; malgré ce nom breton de rare et fine race, je ne le crois pas né en Bretagne ; il serait plutôt de Touraine, de quelqu’un de ces jolis hameaux voisins de la Loire, dans lesquels Goldsmith nous dit qu’il a fait danser bien des fois l’innocente jeunesse au son de sa flûte, et qui ont dû lui fournir plusieurs traits dont il a peint son délicieux Auburn.

1256. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

Il est doux, même pour les misérables, de contempler ces félicités complètes ; elles leur prouvent que, si le bonheur est rare, au moins il est possible en ce triste monde, et que, parmi tant de mauvais rêves, il y a aussi de phénoménales réalités. […] Le préjugé français des hommes spéciaux, c’est-à-dire des hommes qui ne savent faire qu’une seule chose, ce préjugé, la plus grande bêtise nationale de ce temps-ci, ce préjugé inventé par la médiocrité pour s’en faire un rempart contre la concurrence du talent multiple, ce préjugé, émané de l’École polytechnique, qui produit d’excellents outils et peu d’hommes complets, ce préjugé, dis-je, qui m’était déjà connu, qui règne encore à l’heure où j’écris, et qui sera un jour relégué parmi les mémorables inepties de notre siècle, ce préjugé, je le répète, me faisait craindre qu’un peu de célébrité poétique, répandu mal à propos sur mon jeune nom, ne me fît rejeter comme un intrus de toute candidature diplomatique, carrière que je préférais mille fois à quelques battements de mains ou à quelques battements de cœur des poètes ou des femmes des salons de mon temps.

1257. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

Ce profond et complet isolement me fait vivre une heure comme ont vécu des années les ermites, hommes et femmes, ces âmes retirées du monde. […] « Revenue encore à ma solitude complète.

1258. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 257-320

Chapitre II XLIII Pendant le mois que je passai dans mon lit à me guérir de ma blessure, les personnes les plus distinguées de Florence se firent écrire à ma porte, et je compris, par cet empressement, que le pays était satisfait et que la réconciliation était complète. […] En voici une que j’écrivis dès les premiers jours de mon arrivée à Saltochio ; je la donne ici avec le commentaire qu’on retrouve dans mes œuvres complètes : Pensée des morts Voilà les feuilles sans sève Qui tombent sur le gazon ; Voilà le vent qui s’élève Et gémit dans le vallon ; Voilà l’errante hirondelle Qui rase du bout de l’aile L’eau dormante des marais ; Voilà l’enfant des chaumières Qui glane sur les bruyères Le bois tombé des forêts.

1259. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

Les voici : VI Selon ces mémoires, il n’y avait jamais eu en France, depuis la célèbre Héloïse, amante d’Abeilard, d’interrègne complet de la belle littérature en France. […] J’eusse bien voulu le rendre plus complet ; mais, reléguée en ce triste séjour, si voisin de ma douce patrie, vainement j’ai revendiqué ces trésors de génie que mon enfance dévorait, qu’une main chère et jalouse m’arrache, et dont j’espérai si longtemps d’hériter.

1260. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Raphaël était mieux écrit, mais il tomba faute de naïveté et de vérité complète. […] L’action est du domaine des choses mortelles, rapide, troublée, incomplète, imparfaite comme elles ; la pensée est idéale, pure, complète, parfaite comme l’idée.

1261. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

Mais quand un poète s’est complu à évoquer la série presque complète des religions et des théologies, volontiers on s’enquiert des raisons d’une prédilection si constante. […] Taine (et ce sont surtout celles-là qui doivent intéresser les poètes), il y a des minutes de dégoût complet, de sincère renonciation à la vie, de pessimisme absolu et sans réserve.

1262. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

Et que ce ne peut venir que d’un complet changement politique, qu’il faut donc s’empresser d’opérer. […] C’est à peu près vers le temps de la Révolution que l’unité a été complète.

1263. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

C’est sans doute lorsqu’on vint le tenter d’en donner une édition complète, qu’effrayé de cet éclat, il fit ces vers, en manière de préface, pour cette édition qu’il ne devait pas voir : Si j’eusse osé penser qu’en ce temps-ci De tant d’esprits illustres eclairci On eust daigné recueillir et escrire Les tristes plaints de l’amoureux souci Que je faisois pour implorer merci De celle-là dont je n’eus que martire : J’eusse tâché de plus près à les dire D’un stile tel, qu’aucun les eust pu lire En patience et peut-estre en plaisir. […] Mais la pensée est complète, et tout ce qu’il y avait à dire est dit, hors de son lieu ou en son lieu.

1264. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

C’est la contradiction complète du livre précédent, la renaissance païenne. […] L’extravagance et la bizarrerie paraissent, en ce temps de profonde ignorance et de complète inculture, les signes d’un haut esprit.

1265. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

La vapeur contrainte pour la première fois à mouvoir des bateaux et des voitures ; la conquête de l’air entreprise par d’audacieux aérostats ; la foudre obligée de dire son secret et de suivre la route qu’on lui trace ; le magnétisme dévoilant quelques-uns de ses mystères, qui font l’étonnement de la foule et la fortune des charlatans : voilà, non le tableau complet, mais une esquisse rapide des fruits que fait naître une observation plus attentive du monde extérieur. […] Par un renversement complet des rôles, les philosophes du siècle suivant se moquent de Descartes, et Diderot, Helvétius, d’Holbach doutent de tout ce qui ne tombe pas sous les sens, nient l’âme et Dieu.

1266. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 septembre 1886. »

C’est là que nous nous sommes également rendus, après avoir assisté, en deux jours, à la dépopulation soudaine et complète de Bayreuth. […] [NdA] Nous tâchons à donner la liste la plus complète possible ; mais nécessairement des omissions doivent avoir lieu.

1267. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

Il n’y a pas une note fausse dans tout le rôle ; le personnage est complet. […] Son égoïsme n’a rien de blessant ; son désabusement a le charme d’un fin sourire ; il a le calme, l’aplomb, l’aisance, la sûreté sociale la plus complète, et de l’esprit comme s’il en pleuvait.

1268. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1855 » pp. 77-117

L’illusion sera alors véritablement complète. […] Le théâtre était dans la serre : un théâtre au grand complet, un théâtre qui avait une toile représentant la Ganachière, des décors, une galerie, et jusqu’à une loge grillée !

1269. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

, je n’estime pas beaucoup meilleur le volume, mais je le regarde, ainsi que Mme Sand m’a appris à le considérer, comme un intéressant embryon de nos romans de plus tard, comme un premier livre, contenant très curieusement en germe, les qualités et les défauts de notre talent, lors de sa complète formation, — en un mot, comme une curiosité littéraire, qui peut être l’amusement et l’instruction de quelques-uns. […] Ce volume complète l’Œuvre d’imagination des deux frères.

1270. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

IV Voltaire était un écrivain original par étude ; Jean-Jacques Rousseau le fut par nature : c’est véritablement par lui que commence la complète originalité de la littérature moderne. […] Le temps approche de l’union plus complète de la science et de la littérature, temps où l’homme ne chantera plus avec l’imagination seulement, mais avec la science, le poème de la nature.

1271. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

Elle aurait en même temps « plusieurs des caractères que connote ce mot dereligion : grâce à la naturesurnaturelledes objets de son culte ; à son règlement universel de vie ; à la rigueur de sa discipline morale ; et à la forme réellement extatique et mystiquement inspirée de sa production. » L’énumération n’est pas complète : ces caractères ne sont pas les seuls qui distinguent la religion positiviste de tant d’autres essais de religion rationnelle ; et je me propose de le montrer dans une prochaine étude sur La Religion comme sociologie. […] Écoutons Comte à ce sujet : « La création de la sociologie complète l’essor fondamental de la méthode positive, et constitue le seul point de vue susceptible d’une véritable universalité, de manière à réagir convenablement sur toutes les études antérieuresafin de garantir leur convergence normale sans altérer leur originalité continue. » Il écrit mal, mais il pense bien !

1272. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

[Œuvres complètes, tome XIII] Note A, page 9. […] On conçoit combien il est aisé d’altérer un passage en rompant la chaîne des idées, et en séparant deux membres de phrase, pour en faire deux sens complets.

1273. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Tenté par le sujet de Pindare, auquel il a rattaché la question de la poésie lyrique chez tous les peuples, Villemain, qui a manqué cette svelte chose qu’on appelle un essai en littérature, l’aura-t-il manquée glorieusement parce qu’il a fait davantage, parce que, de renseignement, de doctrine et d’aperçu, il nous aura donné un livre à fond, un traité complet sur Pindare et la poésie lyrique ? […] Pindare, en effet, n’est qu’un poète de rhétorique pure, qui a trouvé dans Villemain un critique de rhétorique, d’une rhétorique aussi complète que la sienne ; et le rhéteur en prose, qui s’est cru ému ou qui a voulu faire croire qu’il l’était, a rendu hommage, comme il le devait du reste, à son prince, le rhéteur en vers.

1274. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

Or, il est pleinement dans son sujet, et n’a jamais plus de puissance que quand il nous peint, non plus les meubles de Boule et les fauteuils capitonnés de l’intimité, mais cet affreux tu à toi de l’adultère où, de douleur en douleur, de pudeur en pudeur, et de honte en honte, les deux amants descendent jusqu’au déshonneur le plus complet, et à l’infamie, car l’homme y devient insensé et abject, sans pouvoir reprendre une part de soi à la passion qui le dévore, et la femme, à son tour, y devient menteuse et infidèle ; elle l’était déjà, mais, entendons-nous ! […] La revanche est complète, et le châtiment de l’adultère est dans ce sanglant coup de fouet !

1275. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

En supposant la statistique exacte et complète, un pareil résultat n’est point à dédaigner. […] Les historiens, les ethnographes, les moralistes qui invoquent la statistique, les savants qui voyagent pour explorer les contrées et les peuplades sauvages, usent d’une méthode analogue, seulement avec moins de rigueur et d’étendue, parce qu’ils n’opèrent pas sur des données aussi nombreuses et aussi complètes.

1276. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Alfred de Musset » pp. 364-375

Il y avait alors une école nouvelle, non encore régnante, mais déjà des plus en vogue et qui se dessinait au complet.

1277. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

Démon du goût et de l’irritabilité littéraire ; démon de l’inspiration poétique, et même de la correction ; démon de la justice et de la tolérance contre les persécuteurs ; démon de la civilisation, du luxe et de l’industrie (quand, par exemple, il veut vendre et placer partout ses montres du pays de Gex), il a en lui la légion démoniaque au complet ; il fait tout enfin par démon, par accès et verve.

1278. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803 » pp. 2-15

Joubert, toute cette description préalable et si complète n’est dans sa pensée qu’une concession faite aux juges sévères et aux adversaires intimes : « Il est tout cela, je le sais, je vous l’accorde ; mais étant tout cela, et précisément parce qu’il est tel, il y a de certaines fautes combinées, compliquées, dont il est incapable. » Telle est la thèse de l’avocat ami qui n’a cédé sur tant de points que pour être plus en mesure ensuite de défendre le pauvre accusé sur tout le reste.

1279. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Waterloo, par M. Thiers (suite) »

Ce plan de Napoléon consistait à se porter avec toute sa droite au complet sur la gauche des Anglais, la moins forte, à la culbuter sur leur centre qui occupait la grande chaussée de Bruxelles, et à leur fermer la route ouverte par la forêt de Soignes.

1280. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

De tout ce pour et ce contre, de tous ces dits et contredits, il résulte, ce me semble, un crayon assez complet de l’homme.

1281. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Appendice — II. Sur la traduction de Lucrèce, par M. de Pongerville »

Il eût été plus complet et plus large en le refaisant à l’âge avancé de la vie : M. 

1282. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, Les Feuilles d'automne, (1831) »

Victor Hugo, auquel toute notre digression préliminaire ne se rattache qu’autant qu’on le voudra bien et qu’on en saisira la convenance, les Feuilles d’Automne nous paraissent, comme à tout le monde, son plus beau, son plus complet, son plus touchant recueil lyrique.

1283. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « FLÉCHIER (Mémoires sur les Grands-Jours tenus à Clermont en 1665-1666, publiés par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont.) » pp. 104-118

L’abbé Fléchier va nous permettre de vérifier de lui tous ces traits réunis au complet dans les agréables Mémoires, production de sa jeunesse, que M.

1284. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres publiées par M. J. Sabbatier. Tome Ier, 1845. » pp. 154-168

Il ressentait profondément l’humiliation de la France, il s’accoutuma à y rapporter et à y mêler la sienne propre, et, comme le monde littéraire lui échappait, il se dit que ce changement devait tenir à une perversion complète des sentiments de tous.

1285. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

Rêver plus, vouloir au-delà, imaginer une réunion complète de ceux qu’on admire, souhaiter les embrasser d’un seul regard et les entendre sans cesse et à la fois, voilà ce que chaque poëte adolescent a dû croire possible ; mais, du moment que ce n’est là qu’une scène d’Arcadie, un épisode futur des Champs-Elysées, les parodies imparfaites que la société réelle offre en échange ne sont pas dignes qu’on s’y arrête et qu’on sacrifie à leur vanité.

1286. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

La littérature du siècle de Louis XIV repose sur la littérature française du xvie et de la première moitié duxviie  siècle ; elle y a pris naissance, y a germé et en est sortie ; c’est là qu’il faut se reporter si l’on veut approfondir sa nature, saisir sa continuité, et se faire une idée complète et naturelle de ses développements.

1287. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. Vitet à l’Académie française. »

En fait d’architecture, il a été l’un des premiers chez nous qui ait promulgué des idées générales et produit une théorie historique complète de génération pour les époques du moyen âge : sur ces points-là, bien des notions, aujourd’hui vulgaires, viennent de lui.

1288. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Victor Vousin. Cours de l’histoire de la philosophie moderne, 5 vol. ix-18. »

Il ne se proposait pour premier horizon que la tournée du xviiie  siècle ; mais il la fit tout d’abord complète, avec largeur, avec précision, avec cette aisance supérieure qui présage les destinées.

1289. (1874) Premiers lundis. Tome I « Alexandre Duval de l’Académie Française : Charles II, ou le Labyrinthe de Woodstock »

Scribe, malgré son esprit et son talent, fasse une complète illusion et qu’il semble un Shakspeare moderne : on sait à quoi s’en tenir sur cette verve fine et pétillante ; mais en espérant mieux, l’on en profite et l’on s’amuse.

1290. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

Ballanche publie en ce moment une édition in-18, complète, de ses œuvres.

1291. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « José-Maria de Heredia.. »

Et pour passer du joli au grandiose, ce sonnet si connu des Conquérants n’est-il pas large comme une épopée, et n’éveille-t-il pas une vision complète de la plus grande aventure des temps modernes ?

1292. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Anatole France, le Lys rouge »

Or cet amour-là, étant essentiellement la recherche de la sensation  soit qu’on n’y apporte aucun choix, soit, au contraire, qu’on la demande à une créature en particulier, et à celle-là seulement  s’accommode, dans le premier cas, avec la plus complète insouciance de la personne, et, dans le second cas, engendre aisément la haine, par la peur d’être frustré.

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