Il seroit aisé d’expliquer la cause de leur succès, en l’attribuant aux agrémens de la Musique, d’une part, & de l’autre, à la fureur qu’on a depuis quelque temps pour ce genre de spectacle.
» Puis le poète s’interroge sur les causes qui produisirent ces dissensions fatales entre les guerriers chefs de la confédération hellénique contre Troie. […] Un devin, nommé Calchas, lui dit qu’il lui révélera la véritable cause de ces malheurs s’il veut le garantir contre la vengeance d’un homme puissant qui règne sur Argos. […] Thétis, divinité de la mer, dont il est le fils, lui apparaît et lui demande la cause de ses larmes. […] Ici Homère remonte au ciel pour y chercher la cause des événements humains. […] Enfin Hélène elle-même, la cause de tous ces deuils, achève ce panégyrique en paroles entrecoupées de ses gémissements : « Hector !
Aussi, dans son respect d’école pour ces règles, qu’il justifia le jour où il les comprit, ne se fit-il pas scrupule de donner aux personnages de ses deux premières pièces des traits invraisemblables, aux événements des causes de caprice, et de sacrifier le fond à la forme. […] Génie plus étendu, plus profond, plus délicat, il aimait à chercher au loin dans la vie passée, ou au plus enveloppé du cœur de ses personnages, les causes et les progrès de la passion qui devait les précipiter. […] Cela est si bien la vie, que, lorsque nous parlons de quelque aventure tragique, nous appelons fatalité cet enchaînement invincible des causes et des effets, des caractères et des situations, par lequel chaque personnage court au-devant de celui qu’il aurait le plus d’intérêt à éviter, et se précipite vers sa destinée, qui n’est que le châtiment de sa volonté aveuglée par sa passion. […] Quand je pense à Shakspeare, qui n’a pas connu ces fameuses règles ; à Corneille, qui en a plus disserté qu’il ne les a appliquées, je ne suis pas tenté de prendre fait et cause pour elles. […] De même que le langage de la passion la plus emportée peut se ramener à un raisonnement rigoureux, et presque à un syllogisme d’école ; de même, dans tout événement tragique produit par des caractères, des intérêts et des passions en lutte, l’homme de génie trouvera les trois unités, non comme cause, mais comme effet.
On cause tout d’abord de Taine. […] Dans la longue course, je cause avec Daudet, en marchant, du roman qu’il est en train de faire, et où il a l’intention de placer incidemment Morny. […] Et tout en causant des raisons littéraires, qui sont la cause de cet état, et qui nous tuent les uns après les autres, nous nous étonnions du manque de rayonnement autour de cet homme célèbre. […] Il cause d’une manière bonhomme, charmante, s’amusant de ce qu’il raconte, et coupant quelquefois son récit d’un rire sonore, qui se répète deux fois dans sa bouche. […] La femme cause politique, et l’homme parle d’amour.
La cause métaphysique de ce malaise moral gît dans l’esprit, lequel répugne à transgresser sa loi fondamentale et à s’évader de son orbe, l’univers intelligible. […] — abîme béant que des siècles de labeur n’ont pu combler, — consiste pour les uns en l’universalité des êtres créés, devient pour d’autres, comme Aristote, le principe intérieur de l’univers qui le meut et l’organise, « la cause première du mouvement et du repos ». […] Il en résulte que des œuvres goûtées par leur fidélité aux lois de la nature, cause première de tout art, sont bientôt répudiées au nom des mêmes lois9. […] Ces voix de l’au-delà qui nous caressent et font pleurer sans cause, ces phénomènes amis, ces avertissements dépassent la raison, vont jusqu’au sentiment. […] Ce temps est encore loin, mais la cause du retard apporté dans les rapports de sympathie entre l’artiste et le gros public tient aux conditions actuelles où le poète se trouve obligé de vivre.
« Le devoir suprême, dit une phrase de la lettre-préface, c’est de vivre, c’est de réaliser la fraternité par des actes, c’est de s’employer pour la cause des ignorants et des abusés. » Et les vers disent ensuite : Ceux-là seuls ont vaincu la mort Qui, meurtris et vaillants quand même Et grands jusqu’à l’oubli du sort, Poursuivaient leur devoir suprême !
Son Histoire de Marie de Médicis donne des lumieres sur le caractere de cette Princesse, & sur les événemens dont elle a été la cause ; mais elle exige également de la défiance de la part de tout Lecteur qui ne voudra pas être trompé.
Je m’étais imaginé que la cause qui avait fait supprimer cet ouvrage ferait un peu valoir mon bon droit ; je me trompai. […] Il faut donc qu’une cause puissante les ait aveuglés. […] Elles ne sont que la cause des maux dont l’erreur est le principe. […] S’il faut dire tout ce que je pense, il pourrait bien, en m’attaquant, n’avoir défendu que sa cause. […] Il ne consulta que son devoir et la sainteté de la cause qu’il restait seul à défendre.
Un philosophe, assez courageux cependant pour défendre les mêmes causes, M. […] Une autre cause fut une sensibilité infiniment tendre et blessable M. […] Et passant de cet effet à cette cause, M. […] Cette cause, M. […] Ils sont d’une cause, parce qu’ils sont d’une doctrine.
Ely Star, présentement en cause. […] Il faudrait intéresser à leur cause les vandales eux-mêmes, et cela sera difficile. […] Il y a là un cycle très complexe de causes et d’effets. […] Cela tenait à quelque cause, puisque les statistiques l’affirmaient et que les statistiques ont toujours raison. […] Certes, elle en fut la cause première, mais elle manqua d’argent pour passer des désirs aux actes.
Le peuple craint plus saint Antoine et saint Sébastien que le Christ, à cause des plaies qu’ils envoient. […] Deux ans avant la révolution, il écrivait à son cousin : « Véritablement, aucune pauvre créature n’a plus de causes que moi de se mettre en avant pour la cause de son Dieu. […] Hale’s Criminal causes ; Suppression of the monasteries, Camden Society’s publications. […] And for that cause, seeing beasts are not hereof capable, for so much as with them we can use no such conference, they being in degree, although above other creatures on earth to whom Nature has denied sense, yet lower than to be sociable companions of man to whom Nature has given reason : it is of Adam said, that among the beasts he found not for himself any meet companion. […] I have read of a fair young German gentleman, who, living, often refused to be pictured, but put off the importunity of his friends’ desire by giving way, that, after a few days’ burial, they might send a painter to his vault, and, if they saw cause for it, draw the image of his death unto the life.
A cause de l’esclandre, arrivée d’un commissaire et d’archers. […] C’est une erreur dans laquelle on est souvent tombé, avec Molière et avec quelques autres, à cause des habitudes du théâtre et à cause aussi d’un penchant naturel de l’esprit humain. […] Tartuffe a réussi, mais à cause d’Orgon. […] Le patriotisme considère la patrie comme une cause dont on est l’effet ; le civisme considère la patrie comme une cause finale dont on a l’honneur, le mérite et le devoir d’être le moyen. […] Elle est la libido sciendi accompagnée de sa cause qui est la vanité.
Maurice Vaucaire a fait paraîtra un recueil de poésies sous le titre singulier : Le Panier d’argenterie ; on n’y trouve ni pallier, ni argenterie, mais une suite de délicats petits poèmes sur l’amour, quelques-unes des joies qu’il donne et des plus nombreuses déceptions qu’il cause… Il ne faut voir du poète que ses vers, et ne leur demander ni d’où ils viennent ni où ils vont ; ils ne nous donnent le plus souvent que la moitié d’un secret ; soyons assez discrets pour ne pas exiger l’autre ; leur métier est de nous charmer, et ceux-ci ont fait le leur.
Celui qui a pour titre, des Causes du Bonheur public, offre une infinité de vûes patriotiques, qui donnent l’idée la plus avantageuse de son cœur, en même temps qu’elles honorent son esprit, par la maniere énergique dont elles sont présentées.
Ce n’est jamais en cherchant à déprimer injustement ses Adversaires, c’est en prouvant qu’on pense mieux qu’eux, c’est sur-tout par la douceur & l’équité, qu’on peut, en matiere de doctrine, appuyer sa propre cause : ou, pour mieux dire, qu’on s’attache à la bonne, on n’aura pas besoin de mauvaises ressources pour la soutenir.
Je ne peux ici entrer dans aucun détail, parce que votre ouvrage court tout Genève, et qu’on ne le rend point ; mais soyez très certain que c’est le seul de notre siècle qui passera à la postérité, parce que le fond en est utile, parce que tout y est vrai, parce qu’il brille presque partout d’une poésie charmante, parce qu’il y a une imagination toujours renaissante dans l’expression… Et plusieurs années après (1er septembre 1773) : Je fus certainement l’avocat d’une cause gagnée quand je fus si charmé du poème des Saisons : soyez sûr que cet ouvrage restera à la postérité comme un beau monument du siècle. […] Homme du monde accompli, il était réservé à l’extérieur : « Il avait pour tout ce qui lui était indifférent une politesse froide qu’on pouvait quelquefois confondre avec le dédain. » Cette circonspection tenait sans doute à plusieurs causes : il avait vécu dans une petite cour et dans un grand monde où sa fortune ne répondait point à sa condition ; il avait de la dignité et une délicatesse susceptible qu’il ne voulait pas exposer aux blessures. […] Comme le chèvrefeuille enlace l’arbre qu’il peut atteindre, aune rugueux, frêne à l’écorce unie ou hêtre luisant, enroule autour du tronc ses anneaux en spirale, et suspend aux branches feuillues ses glands dorés, mais il cause un dommage là où il prête une grâce, entravant la croissance par un embrassement trop étroit ; de même l’amour, lorsqu’il s’enlace aux plus fiers esprits, empêche le déploiement de l’âme qu’il subjugue : il adoucit, il est vrai, la démarche de l’amant, le forme au goût de celle qu’il aime, enseigne à ses yeux un langage, embellit son parler, et façonne ses manières ; mais adieu toute promesse de plus heureux fruits !
Mais comme, d’un autre côté, la cause en est belle, j’écarte comme je puis ces idées, et je me laisse entraîner par ma destinée. […] Ce n’est que du mal dont il faut rechercher les causes et les moyens, pour arracher l’épine qui nous blesse. » Rien n’y fait. […] Il lui en demanda la cause, craignant que ce ne fût quelque mauvaise nouvelle. « Non pas.
Pie VII, de douce et bénigne figure, ne compromettait point la cause romaine en paraissant au milieu de nous ; Rome eût gagné à n’être que lui seul, et ce mot du Pontife à un jeune homme qui, dans une rue de Paris, se dérobait par la fuite à sa bénédiction, est le mot de la situation même : « Jeune homme, la bénédiction d’un vieillard ne fait jamais de mal. » C’était l’impression la plus générale de la France à ce moment ; on était dans une période de sentiment, de pitié et de justice, en même temps qu’à une ère recommençante de grande politique, et la politique véritable consistait précisément à respecter et à reconnaître toutes ces dispositions publiques, à se donner faveur et force en y satisfaisant. […] Le fait est que, le contrat une fois dressé et signé dans les termes de 1801, il en devait sortir, à cause du rapprochement et de l’enchevêtrement des ‘deux puissances, une lutte sourde et tôt ou tard déclarée. […] Avec cette célérité de communication, on n’a plus le temps, quand on est catholique, de ne pas être immédiatement romain, Quoi qu’il en soit des complications passageres ou des causes durables, il s’est créé et il se crée tous les jours, sous nos yeux, un danger.
Le bonhomme Chrysale, entre autres passages, poussé à bout par le purisme de sa sœur, de sa femme et de sa fille, s’écrie : Une pauvre servante au moins m’était restée, Qui de ce mauvais-air n’était point infectée ; Et voilà qu’on la chasse avec un grand fracas A cause qu’elle manque à parler Vaugelas ! […] Mais Vaugelas ne dit pas qu’on ait raison de faire ainsi et de décrier un mérite réel à cause d’un ridicule. […] Et toutefois je ne demeure pas d’accord que toute leur utilité soit bornée d’un si petit espace de temps, non-seulement parce qu’il n’y a nulle proportion entre ce qui se change et ce qui demeure dans le cours de vingt-cinq ou trente années, le changement n’arrivant pas à la millième partie de ce qui demeure, mais à cause que je pose des principes qui n’auront pas moins de durée que notre langue et notre Empire. » Que vous en semble ?
Elle se méprend souvent du rire aux pleurs ; elle se réjouit des causes funestes et s’afflige d’événements comiques. […] Le lendemain il adressa la parole à Mme de Luynes (dame d’honneur), et après lui avoir demandé pardon du scandale, il lui fit des excuses des peines qu’elle avait eues et dont il avait été cause. — Le roi était si occupé de cette idée, qu’il envoya le lendemain, dès quatre heures et demie du matin, réveiller Mme de Villars (dame d’atours), en qui il sait que la reine a beaucoup de confiance, pour lui demander si la reine lui avait pardonné. » Il ne manquait à ces excellents sentiments que de se soutenir, et la reine, dans sa piété confiante, dut espérer qu’il en serait ainsi. […] Depuis le séjour de Metz, les choses paraissent bien changées, et le froid est aussi grand que jamais ; soit que les conversations trop vives et trop fréquentes de la reine avec M. le Dauphin en sa présence lui aient déplu ; soit que ce soit l’effet des sentiments qu’il avait pour elle depuis longtemps et que l’on avait cherché à entretenir et à augmenter ; soit enfin que la mauvaise humeur du roi en soit la seule cause : peut-être toutes ces raisons ensemble y contribuent-elles. » M. de Luynes ne soupçonne pas ou fait semblant d’oublier la vraie raison.
La cause que soutient et personnifie Marie-Antoinette, la pure cause royale est trop légitime et trop sacrée à ses yeux pour qu’elle ait de ces scrupules sur les moyens : si elle hésite, c’est qu’elle n’est occupée que des meilleures chances de succès. […] Gay, son libraire-éditeur, furent mis en cause comme prévenus d’avoir commis le délit de contrefaçon, en éditant, sans autorisation du Gouvernement, un manuscrit (c’est-à-dire le catalogue même) appartenant à une bibliothèque publique et conséquemment à l’État.
Une première cause qu’il perdit l’aurait dégoûté de la profession d’avocat et rejeté du côté des armes. […] Des deux frères qui étaient dans l’armée en même temps que lui, l’un mourut au siège de Lille en 1667 ; l’autre appelé Croisilles, avec qui il resta lié de tout temps d’une étroite tendresse, était capitaine au régiment des gardes ; retiré du métier des armes pour cause de santé et à la suite de blessures, il devint le tendre ami de Fénelon et paraît avoir été doué de toutes les délicatesses morales ; il refusa d’être sous-gouverneur du duc de Bourgogne. […] Il est permis de penser qu’en plaidant cette mauvaise cause Catinat sentait le côté juste des raisons qu’on lui opposait ; il a des expressions d’estime, et presque des éloges pour la partie adverse : « J’ai trouvé, disait-il dans sa lettre à Louvois (15 octobre 1681), ces gens-ci tout autrement que je n’avais pensé ; j’espérais beaucoup de la permission d’offrir de l’argent ; à quoi ils m’ont paru fort insensibles, et toutes les offres qui ont tendu à cela ont été très-mal reçues.
Flammarion en effet franchit l’intervalle en introduisant des considérations de causes finales qui n’appartiennent plus à la philosophie naturelle et qui relèvent de la métaphysique ou de l’ontologie. A partir de cet endroit l’auteur, l’orateur éloquent qui plaide pour sa cause, combine et entrelace sans scrupule et avec beaucoup d’habileté les deux ordres de raisonnement, les possibilités indiquées par la science, les désirs conçus par le cœur, les conceptions imaginées par la philosophie. […] Trouessart : Quelques mots sur les causes du procès et de la condamnation de Galilée (extrait de la Revue de l’instruction publique, mars 1862), à l’adresse de M.
Le nom si respecté des Noailles est hors de cause : pour la noblesse, la leur est des plus anciennes ; pour l’illustration, elle est des plus diverses, et j’ai en ce moment sous les yeux des Lettres d’un des plus éminents diplomates et des plus habiles négociateurs du xvie siècle qui n’est autre que François de Noailles, évêque de Dax67. […] L’honnête homme en personne, sans arrière-pensée, sans intrigue, fidèle à sa cause, mais fidèle noblement et tristement, esprit juste, caractère élevé, nous le connaissons, nous avons l’honneur d’avoir notre fauteuil non loin du sien à l’Académie : c’est le duc de Noailles. […] C’est ainsi qu’il nous le montre dans les dernières années au Conseil, sourd, avec son menton d’argent (à cause d’un mal qui lui rongeait le bas du visage), parlant haut, criant sans en être mieux écouté, opinant pour qu’on reçoive les remontrances du Parlement et jouant le citoyen, hoc solo imitatus civem : « Le maréchal de Noailles opina bravement pour qu’on reçut les Remontrances, disant que le roi doit toujours écouter ses sujets, sur quelque plainte que ce soit qu’ils aient à lui porter, sauf à punir ceux qui les portent avec injustice et irrévérence.
Comme la question de l’écriture est devenue assez importante à cause des correspondances précoces qu’on a supposées de sa part, voici ce que l’abbé de Vermond disait dans la même lettre, quelques mois avant le départ de la jeune dauphine pour la France : « Mme l’archiduchesse parle aisément et assez passablement français. […] Après deux années de ce rôle assez ingrat et infructueux, il écrivait (mai 1772) : « Le mauvais ton des alentours, l’habitude de ne recevoir ni correction ni même avis du roi et de M. le Dauphin, les seules autorités légales et convenables pour Mme la dauphine, enfin l’éloignement de 300 lieues, voilà à mon avis les causes du peu d’effet des lettres de réprimande. […] Il semble que ce prince est en grande partie cause lui-même de cette négligence : il n’est pas prévenant ; sa contenance est très-mauvaise ; il parle peu et mal, et reconnaît la supériorité de la reine et le lui laisse trop apercevoir.
Cependant, dès lors, les unités ont cause gagnée. […] Il eût retranché l’excès de mouvement extérieur qui détourne de l’explication des causes morales. […] Ces règles donc, qui sont devenues cause de tant d’invraisemblances dans la décadence du théâtre classique, se sont imposées comme condition nécessaire de la vraisemblance : on en méconnaîtrait le caractère si l’on perdait de vue un seul moment à quel état de la mise en scène elles se rapportent.
La haute conception qui jadis avait permis à Bossuet d’étudier si librement les sociétés païennes de l’antiquité, et de rechercher les causes physiques ou morales des événements, la croyance au gouvernement de la Providence, a mis Tocqueville à l’aise : assuré que la France allait où Dieu la menait, il a regardé sans haine et sans désespoir la civilisation issue de la Révolution. […] Le climat, la nourriture, toute sorte de causes physiques, déterminent le caractère des populations : « telle la patrie, tel l’homme ». […] Les pages qu’il lui consacre, où il analyse les causes de tout ordre qui ont produit et fait réussir la mission de Jeanne d’Arc, peuvent être étudiées comme contenant tout le génie de Michelet.
Mais, depuis février 1848, les vicissitudes qu’a subies dans sa direction la ci-devant Imprimerie royale ont réagi sur les destinées du livre magnifique, qui se trouve arrêté sans cause. […] Le prisonnier fait semblant de croire que Roustem n’est pas venu, car il craint que ce jeune orgueilleux, dans sa force indomptable, ne veuille se signaler en s’attaquant de préférence à ce chef illustre, et qu’il ne cause un grand malheur. […] Pourquoi donc les jeunes gens se réjouiraient-ils, puisque la vieillesse n’est pas la seule cause de la mort ?
Bien des doctrines qui semblaient toutes neuves alors ont eu depuis cause gagnée et sembleraient triviales aujourd’hui. […] Il en recherchait les causes, et il entrait à ce sujet dans des allusions qui étaient on ne saurait plus transparentes. […] Il analyse et démêle très bien les vraies causes de l’intérêt qu’ils excitent ; il montre à quoi se réduit cette prétendue fidélité historique dont on parlait tant.
Ces motifs, tous puisés dans l’intérêt de sa cause et de sa nation, n’ont rien qui semble en désaccord avec les maximes de Frédéric et avec ses idées favorites ; en tant que philosophe et écrivain. […] Ce ton est mâle, simple, et la narration s’y nourrit de réflexions rares, mais fortes, qui révèlent l’enchaînement des causes. […] C’était l’âme d’un usurier qui passait tantôt dans le corps d’un militaire, tantôt dans celui d’un négociateur. » Et remarquez que tout cela n’est pas à l’état de portrait comme dans les histoires plus ou moins littéraires, où l’historien se pose devant son modèle : c’est dit en courant, comme par un homme du métier qui pense tout haut et qui cause.
Contre les doctes de ses amis, Charpentier46, Ménage, le couple Dacier et les pédants en us ; contre ces illustres traducteurs qui, à la moindre critique sur Platon ou sur Homère, se fâchent « comme s’ils en étaient descendus en ligne directe (car des collatéraux ne prendraient jamais la chose si fort à cœur) » ; contre eux tous, Perrault, ce me semble, a d’emblée gain de cause devant nous. […] Sur toutes les branches d’art, de métier et de science, il a encore gain de cause assez aisément, du moins pour l’ensemble. […] Pour venger Pindare que l’autre insultait, il s’avisa d’un singulier moyen de défense, ce fut de faire son ode pindarique sur La Prise de Namur (1693), qui prêta tant à la critique et qui compromit la cause.
On a parlé de ce d’Aubigny comme de la cause principale de la première disgrâce de Mme des Ursins. […] Dans ces paroles si fermes et si royales, on saisit bien les vraies causes du mécontentement de Louis XIV, et l’apostille, vraie ou fausse, de la dépêche, n’est plus qu’un accident secondaire. […] Une chose plus importante pour Mme des Ursins que de contenter les grands, c’est d’avoir des troupes, de trouver moyen de les payer : après quoi on peut se moquer du reste : « Plût à Dieu, s’écrie-t-elle, qu’il nous fût aussi facile de prendre le dessus sur les prêtres et sur les moines, qui sont la cause de toutes les révoltes que vous voyez !
« Le public a beaucoup ri de cet esclandre, nous dit un témoin judicieux : on s’en est plus occupé que d’une bataille ou d’un traité de paix. » Pourtant, quand on vit le prisonnier sortir après cinq ou six jours sans qu’on articulât aucune cause précise à cet acte de rigueur qui touchait à l’ignominie, on se retourna sur ceux qui l’avaient ordonné. […] Le Noir (le lieutenant de police), à plaider partout vivement la cause d’une infortunée, punie pour le crime d’autrui. […] On voit qu’il arrive à Beaumarchais comme à nous tous : nous devenons prudents et sages, du moment que nos passions s’apaisent, que nos intérêts (y compris les intérêts de nos talents et de nos facultés les plus chères) sont hors de cause ; celui qui a mis au monde Figaro, qui l’a poussé envers et contre tous, et qui n’a plus grand-chose de nouveau à ajouter, voudrait dire holà !
Ce que j’ai eu surtout en vue, ç’a été de servir la cause du progrès, de la science, c’est-à-dire la Révolution. […] Par contre, si je n’avais pu réussir dans ma tentative, j’avais fait naître une cause de divisions. […] Il combat le Christianisme, qui est une cause d’affaiblissement cérébral chez les nations méditerranéennes et cherche à lui substituer le culte de la Beauté tel qu’on le pratiquait chez les Grecs.
Posez d’abord avec lui qu’il y a deux psychologies : l’une analogue aux sciences physiques, ayant pour objet de constater, de décrire et de classer les plaisirs, les peines, les sensations, les idées, bref, toutes nos opérations passagères ; l’autre ne ressemblant à aucune des sciences physiques, unique en son genre, ayant pour objet d’observer et de définir le sujet permanent et la cause durable de ces opérations17. […] « Car nulle cause ou force ne peut se représenter sous une image qui ressemble à l’étendue ou à ce que nous appelons matière. » « Toute cause efficiente dans l’ordre physique même est une force immatérielle. » « Les êtres sont des forces, les forces sont des êtres : il n’y a que les êtres simples qui existent réellement à leur titre de forces ; ce sont aussi les véritables substances existantes. » « Aussi les esprits conséquents et qui pensent comme il faut, se trouvent-ils éconduits au point de spiritualiser le monde, comme a fait Leibnitz, en n’admettant d’autre réalité que celle des êtres simples dont toute l’essence est la force active.
On la verroit sans doute avec le même plaisir dans la Capitale, si des raisons, dont il seroit aisé de deviner la cause, n’empêchoient les Comédiens de la jouer.
La cause de cette préférence, selon M. de S.
Il est un des premiers qui ait donné au Public un Cours de Phisique expérimentale, en quoi il a été très-utile à ceux qui veulent étudier la Nature, plus facile à connoître par les effets que dans les causes.
Ne sais-je pas qu’il n’est point de cause impossible à défendre ? […] Ces deux causes obscurcissent pour vous le sens des choses que mes compatriotes ont trouvé très claires. […] Personne ne réclame assez haut sur la cause de cette calamité. […] Étrange apologie des femmes, dont Aristophane prend la cause en main ! […] La différente humeur des deux frères cause entre eux le même débat, qui fait l’exposition.
Il a trouvé pour le monde philosophique cette synthèse qui résume tout, la cause, le moyen, l’effet. […] Napoléon avait aussi inutilement tenté, dès le consulat, de rattacher à sa cause le caractère naturellement indépendant de Ducis. […] Condillac croyait l’âme purement passive ; M. de la Romiguière enseignait qu’en outre elle était active, et, tandis que son premier maître voyait dans la sensation l’origine et la cause de l’idée, il pensait, lui, qu’elle n’en est que l’origine, la matière, et que l’activité intelligente, dont le premier mode est l’attention, en est la cause productrice. […] Cet effort doit être noté, non seulement à cause du rôle important auquel était appelé l’homme éminent qui donna le signal de cette réaction, mais à cause aussi du mouvement philosophique de la restauration, dont l’initiative prise par lui est le point de départ. […] Le procédé par lequel je connais cette durée, je l’appelle induction ; mais ce nom n’est pas la cause, il n’exprime que le fait.
Les causes de ce voyage nous sont inconnues. […] Et Lorie, en se penchant, découvrit la cause de tout cet émoi : Romain, revêtu de son scaphandre, et s’apprêtant à descendre sous l’écluse. […] Quelle est la cause de cette pénible rupture du poète avec la foi de ses pères et de sa jeunesse ? […] Si l’on apprécie, la cause naturaliste est gagnée. […] Pedro se sentait ridicule, n’osant aborder nettement la cause de sa visite, quand on annonça que la voiture était avancée.
Ils restent longtemps, très longtemps, jusqu’au crépuscule, et dans le tête-à-tête et dans l’ombre, l’on cause avec une tendre expansion. […] » Et le monde du dimanche arrive, et l’on cause et l’on blague, et l’on s’emporte et l’on s’indigne ; et peu à peu Daudet se mêle à la causerie, au rire ou à la colère des paroles. […] On cause en landau des décors, et l’on monte les chercher, les établir, pendant une heure qui précède le dîner. […] Cette mère dont il cause volontiers, il me la peint, avec des paroles tendres. […] Cet après-dîner, pendant qu’à la nuit tombante, nous revenons sur l’espèce de dos d’âne de petits sentiers, s’élevant au travers des champs, que l’arrosement a inondés par place, Aubanel, au milieu des interruptions amenées par la difficulté du cheminement, me parle, me cause de son premier livre : La Miougrano.
En réalité, Cardaillac a vaguement senti que la parole extérieure et les lois de l’habitude et de la mémoire ne suffisaient pas à expliquer la parole intérieure telle qu’il l’avait décrite : elle n’est pas uniquement, dit-il, « le résultat de l’habitude »86 ; mais ces causes complémentaires et cachées, dont il a soupçonné l’existence [ch. […] Même en dehors de la lecture et de l’écriture, dans le jeune âge et chez les esprits peu exercés, encore enfants à cet égard, la parole intérieure « réclame », pour avoir quelque suite et nous tenir « isolés des causes de distraction, un plus grand effort d’attention » que la parole extérieure. […] 6° Causes de la parole intérieure ; la parole intérieure rattachée à la psychologie générale. […] Leur infériorité par rapport à nous n’a pas de causes plus relevées. — Sauf un mot en passant (Recherches, ch. […] Ces chapitres sont loin d’épuiser le sujet dont les discussions qui précèdent viennent de montrer l’étendue : leur objet propre est la définition de la parole intérieure comme fait psychique ; or la parole intérieure n’est pas seulement un fait intéressant par ses caractères distinctifs : ce fait est à peu près universel dans l’humanité, à peu près constant en chacun de nous ; on ne saurait pourtant dire qu’il est nécessaire, et en tout cas, il ne saurait être primitif ; son extension, son histoire, ses causes, mériteraient d’être étudiées à part ; de même aussi les perturbations qu’il éprouve dans certains états de l’âme qui ne sont pas l’état normal.
D’autres causes encore, qu’il semble que M. […] Mais, quoi qu’il en soit de la cause, la relation est certaine : il y en a une entre les Amadis et les romans picaresques. […] Mais, en disparaissant, ils ont emporté leur cause avec eux. […] L’hypocrisie n’est pas un de ces vices qui soient à eux-mêmes leur cause, ni surtout leur assouvissement, comme l’avarice, ou comme l’ambition, ou comme la débauche. […] Est-ce peut-être les maux dont le fanatisme a été la cause dans l’histoire ?
Pourquoi, se demande-t-on, ce faux air de mollesse et d’apologie de la part d’un philosophe qui soutient en toute occasion la cause de la conscience humaine, de la morale spiritualiste, et qui, hier encore, réfutait Cabanis dans la Revue des Deux Mondes ?
Remy de Gourmont La fréquentation des poètes lyriques anglais, allemands, russes, le tourment d’une âme qui ne veut pas désespérer, quoiqu’elle sache l’inutilité des révoltes et combien sont précaires, puisqu’elles sont limitées, les réalisations humaines, — et le désir de rythmer de telles émotions et de se les rendre sensibles, il y aurait bien là de quoi faire un poète, même en négligeant d’autres causes, le don naturel, la sensibilité native, l’orgueil de se vouloir égaler à son propre idéal.