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974. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Jules Levallois » pp. 191-201

Car voilà le sens très élevé, l’originalité très morale de ce livre de Μ. 

975. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Topffer »

Il n’est ni assez profond, ni assez élevé, ni assez original, — cette cause d’isolement parmi les hommes, — pour dépayser cette moyenne des esprits et des âmes qui font les succès immédiats et travaillent à la gloire d’un homme comme les ouvriers des Gobelins à leur morceau de tapisserie, — sans voir ce qu’ils font.

976. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hebel »

Par là il s’approche de la poésie descriptive, tout en plaçant néanmoins, avec d’heureuses personnifications, ses tableaux à des niveaux très élevés de l’art.

977. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Proudhon et Couture »

Heureusement pour Proudhon, il a l’ironie, et il l’a élevée à une puissance nouvelle.

978. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Comte de Gramont »

en place d’autres d’une inspiration moins élevée, mais qui sont encore du passé pour lui.

979. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXV. De Paul Jove, et de ses éloges. »

L’évêque, son successeur, nous a laissé, à la tête de ses éloges, une description charmante de ce lieu ; on y voit un homme enthousiaste des lettres et du repos, un historien qui a l’imagination d’un poète, un évêque nourri des doux mensonges de la mythologie païenne ; car il nous peint avec transport ses jardins baignés par les flots du lac, l’ombre et la fraîcheur de ses bois, ses coteaux, ses eaux jaillissantes, le silence profond et le calme de sa solitude ; une statue élevée dans ses jardins à la nature ; au-dedans, un salon où présidait Apollon avec sa lyre et les neuf Muses avec leurs attributs ; un autre où présidait Minerve ; sa bibliothèque, qui était sous la garde de Mercure ; ensuite l’appartement des trois Grâces, orné de colonnes doriques et de peintures les plus riantes ; au-dehors, l’étendue pure et transparente du lac, ses détours tortueux, ses rivages ornés d’oliviers et de lauriers ; et, dans l’éloignement, des villes, des promontoires, des coteaux en amphithéâtre, chargés de vignes ; et les hauteurs naissantes des Alpes, couvertes de bois et de pâturages, où l’œil voyait de loin errer des troupeaux.

980. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IX. »

Salamine garde nos ossements ; et notre patrie, Corinthe, pour prix de notre fidèle service, a élevé ce monument. » Ailleurs, sur la lyre du même poëte, c’est la Grèce entière qui est célébrée, soit dans la dédicace d’un temple à Jupiter Libérateur, soit dans l’éloge de la part que même les tyrans grecs de Sicile avaient prise à la lutte commune contre les barbares : « Depuis, dit le poëte, que la mer a séparé l’Europe de l’Asie, et que l’impétueux Mars excite les guerres des mortels, jamais il ne fut fait ici-bas par les hommes plus grand effort qu’aujourd’hui, et sur le continent et sur mer.

981. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

L’Espagnol avait élevé une pyramide sur le champ de bataille. […] Un autre monument élevé par Charlemagne paraît se rattacher, sinon au désastre du 15 août, au moins à l’expédition de 778 : c’est la Croix de Charles (Crux Karoli). […] Voici ce qu’en dit le Guide des Pèlerins souvent cité : « Au pays des Basques, sur la route de Saint-Jacques, se trouve un mont très élevé qu’on appelle le Port de Cise ; la montée en est de huit milles et la descente d’autant. […] On entre aujourd’hui dans la « chambre » plus aisément ; le sol s’en est élevé, en sorte qu’elle a beaucoup moins de douze pieds de haut ; les bancs ont disparu, sans doute enfouis sous la terre ; le trou rond s’est bouché. […] C’est un œuf impayable, mais laisse-moi, pour que je te le ponde, et après mange-moi : je te jure que je viendrai à ta volonté. » Comme le renard le laissa, il s’envola et se plaça sur une branche d’arbre très élevée.

982. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Stendhal avait été élevé dans cette fin du XVIIIe siècle. […] Il a élevé un mur entre les hommes et lui. […] Et ils ne savent pas que, s’il est aujourd’hui l’un des maîtres les plus écoutés de l’École normale, il n’a pourtant pas été élevé à la rue d’Ulm. […] Élevé chez Massin à titre de bête à concours, il achève au collège Charlemagne de brillantes études. […] De tels conseils partent d’un esprit élevé, qui est en même temps un esprit pratique et précis.

983. (1902) Le critique mort jeune

Pour moi je leur crierai dans les oreilles qu’ils sont damnés s’ils me volent. » « — Et, donc, en style élevé : Oui, Platon, tu dis vrai, notre âme est immortelle !  […] Il va plus loin et dans son étude sur Fourier montre qu’une religion elle-même n’a pas à son origine le seul « esprit d’amour » pourtant nécessaire à l’engendrer, mais aussi « les mobiles, élevés encore, mais ordinaires de l’activité humaine ‘ ». […] Il ne subsiste donc plus le moindre doute sur sa véritable pensée : l’auteur de « l’Etape » ne condamne pas d’une manière absolue l’« ascension sociale », par une négation, qui serait insensée, des capacités que l’on rencontre chez les hommes issus des classes les moins élevées. […] Cette enfant est élevée — cela se passe à une époque assez indéterminée mais remonte à plus d’un siècle — dans un château de Touraine où les sens exercent de profonds désordres. […] Peut-être avec moins de lettres ne se fût-il pas élevé beaucoup au-dessus de la chronique boulevardière et des petits théâtres.

984. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Jean Lorrain) ; mais je ne professe pas d’être galant, surtout quand un sentiment plus élevé m’anime. […] La voix se tenait dans une note plutôt élevée, mais qui devenait grave dès que la discussion se faisait sérieuse ; seulement, si l’ironie s’en mêlait, le velouté revenait et l’épigramme n’en était que plus cruelle. […] Une seconde classe de dessin, d’un niveau plus élevé, m’attendait dans l’après-midi. […] Élevé avec des principes de piété sincère, un peu trop cependant dans le style du siècle, pour être profondément influencé par les enthousiastes ou les fanatiques en matière religieuse ; élevé de plus, à Paris, et précocement éveillé, il devint de bonne heure courtisan (et combien précieux !) […] *** L’Infamie humaine est surtout une œuvre de psychologie très élevée et très intense.

985. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Et si sa comédie est à tel point nationale, c’est qu’il ne l’a pas reçue des mains de ses devanciers comme une forme savante aux traditions réglées ; il l’a extraite lui-même et élevée hors de la vieille farce française, création grossière, mais fidèle image du peuple ; il l’a portée à sa perfection sans en rompre les attaches à l’esprit populaire. […] Tout le comique du rôle résultera donc du désaccord perpétuel que l’auteur fait ressortir entre une nature élevée et les natures moyennes. […] Jean-Baptiste Poquelin, né à Paris, le 15 janvier 1622, fils de Jean Poquelin, tapissier valet de chambre du roi, de qui il eut en 1637 la survivance, fut élevé au collège de Clermont, et se fit recevoir avocat à Orléans.

986. (1831) Discours aux artistes. De la poésie de notre époque pp. 60-88

Il n’a manqué à leurs auteurs que d’avoir été élevés dans quelque pays de civilisation arriérée, et nourris dès leur enfance de ballades et d’histoires merveilleuses : avec cela ils auraient pu faire des romans historiques, non seulement sur les traditions de leur nourrice, mais sur d’autres pays et d’autres temps. […] Plus jeune, d’ailleurs, élevé au bruit des batailles, admirateur de Napoléon, amant de la liberté, il sentit un nouveau culte s’élever dans son cœur ; et, dans son indépendance, il porta de rudes coups à ce fantôme du passé qu’il avait d’abord encensé. […] L’autre est comme un nuage fantastique voltigeant sur cet abîme : quand on le considère d’un pic élevé de montagne qui le domine, on aperçoit, à travers sa légèreté transparente, l’abîme obscur par-dessous ; et ce nuage même, avec ses formes chimériques et ses teintes lumineuses qui décomposent tous les rayons du ciel, c’est encore l’abîme qui, chauffé par le soleil, lui a donné naissance, et s’en couvre comme d’un voile diaphane, jusqu’à ce que le voile retombe en pluie froide dans le sein qui l’a produit.

987. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Ni Bossuet, ni Fénelon, ni Leibniz, n’ont pensé à concilier la philosophie avec la foi ; mais tandis que, pour les deux premiers, la philosophie est un ordre de notions élevées qu’il ne faut pas ignorer, quoiqu’il n’y ait à en tirer aucune preuve auxiliaire de la foi ; pour le second, la foi n’est peut-être qu’une tradition respectable à laquelle on fait sagement de croire, mais qui n’ajoute rien à la force des preuves naturelles de la philosophie. […] C’est que le doute de Pascal est au fond de toutes les âmes élevées, trop raisonnables pour borner l’usage de la raison à l’art de rendre la vie heureuse, et qui portent cette marque de l’origine divine, qu’elles ne se peuvent point contenter du bonheur de la terre. […] Enfin, dans toutes ses pensées mélancoliques, dont quelques-unes semblent capricieuses, et dont aucune n’est indifférente, je reconnais le doute de notre temps, non ce doute des esprits médiocres qui n’est qu’impuissance de penser et de vouloir, mais celui qui est au fond des esprits les plus élevés et des caractères les plus fermes, après deux siècles qui ont vu tant de grandeurs et tant de chutes.

988. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Atala a été élevée à leur école, elle se protège elle-même : « Je n’apercevais autour de moi, dit-elle en faisant la moue, que des hommes indignes de recevoir ma main »… even to flirt with, aurait-elle ajouté, si elle se fût exprimée en anglais. […] Mais Atala a avait été élevée en Angleterre ; ses parents ne l’avaient envoyée de l’autre côté de la Manche que pour l’empêcher de lire les romans publiés à Paris, qui tous à l’envie enseignaient aux femmes « qu’on ne peut résister à son cœur, qu’il faut aimer sans cesse, que l’amour est la source des vertus, des plaisirs et le bonheur suprême ». […] Sébastien Mercier, qui fut au xviiie  siècle un des précurseurs du romantisme, introduisait à cette époque la métaphysique de Kant : son cerveau brouillé l’embrouillait et l’opposait au matérialisme des Encyclopédistes, que Royer-Collard devait définitivement remplacer par la plate philosophie du Sens commun bourgeois, élevé à la dignité de critérium universel par le pasteur écossais Thomas Reid.

989. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

Mais seconde-moi dans ma périlleuse épreuve, ordonne toi-même au dieu des airs de se jouer avec grâce dans les plis de mes vêtements, et de les enfler légèrement quand je danserai devant le brahmane ; que l’amour s’attache avec le regard à mes pas, et que le zéphyr répande autour de moi les parfums de l’ivresse. » Rassurée par la promesse du dieu qui lui promet son secours, « la divine bayadère », dit le poète, « descend sur la terre, s’arrête non loin de l’antre du solitaire, et, feignant de se croire seule, danse sur une pelouse élevée d’où elle pouvait être aperçue de lui. […] Vois, cette liane est toute couverte de fleurs, depuis la racine jusqu’au sommet des rameaux les plus élevés, quoique ce ne soit pas le temps de la floraison. […] » répond-il en vers élégiaques, « de jeunes filles élevées dans un ermitage sont naturellement timides ; cependant ce regard si modestement baissé en ma présence !

990. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Il fut élevé sous les yeux de Crassus qui lui traçoit le plan de ses études, & lui ouvroit toutes les grandes sources de l’Eloquence. […] Mais comme à ces défauts Sénéque joignit un esprit vigoureux & élevé, une imagination fleurie, des connoissances étendues, il se fit une réputation éclatante, & devint le modèle sur lequel la jeunesse romaine se plut à se former ou à se corrompre. […] Un malheureux écolier, devenu imbécile pour avoir été forcé pendant quatre ans d’apprendre par cœur Jean Despautere, & ensuite devenu raisonneur pour avoir soutenu une thèse sur l’universel de la part de la chose & de la pensée, & sur les cathégories, recevoit en public son bonnet, & sans connoître ni sa portée, ni ses talens, s’en alloit prêcher devant un auditoire, dont les trois quarts étoient plus imbéciles que lui & plus mal élevés.

991. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Là, élevés au-dessus des influences locales et contemporaines, ils écrivent des vers divinement beaux, faits en dehors de toute condition de temps et de lieu, et datés de l’éternité. […] Victor de Laprade sont très beaux, les sentiments sont élevés, la morale est pure. […] Le style de M. de Laprade, c’est l’idéal pur, c’est l’abstraction élevée à sa plus haute puissance. […] « Aux limites des connaissances exactes, dit Humboldt, comme du haut d’un rivage élevé, l’œil aime à se porter vers les lointaines régions. […] Mais si Marc-Aurèle était supérieur à saint Louis par l’intelligence, l’idéal moral du chrétien était plus élevé que celui du philosophe.

992. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Helvia était du premier lit, sa sœur du second ; leur père était vivant et résidait en Espagne : elles avaient été élevées dans une maison austère, où les mœurs anciennes s’étaient conservées. […] Cet art était alors sur son déclin : et comment ce grand art, qui demande une âme libre, un esprit élevé, se soutiendrait-il chez une nation qui demande l’esclavage ? […] On lui montre, sous le vestibule, une statue élevée au père de Silius, contre les défenses du sénat ; dans les appartements, les meubles précieux des Néron, des Drusus, la récompense honteuse de son déshonneur. […] Vous croiriez-vous donc plus élevé par moi, que Vitellius, trois fois consul, ne l’a été par Claude ? […] Carter, savant antiquaire anglais, nous apprend dans son Voyage de Gibraltar à Malaga, qu’il subsiste encore en Espagne des monuments élevés à la mémoire de Sénèque.

993. (1888) Études sur le XIXe siècle

Leopardi a été élevé à la plus grande école qui puisse élever et épurer le cœur : à celle de Dante, de Pétrarque et des platoniciens de la Renaissance. […] d’où vient que, sans être soutenus par la pensée, ils arrivent à une intensité d’expression sans précédent dans l’histoire des lettres, prêtant une force grandiose à des déclamations vulgaires, et un sens en apparence élevé aux notions les plus banales ? […] Elle a déjà fait de grands progrès ; mais on ne peut tout obtenir d’une fois, ni prétendre que les personnes qui ont été élevées sous l’empire d’autres idées entrent de plain-pied dans la voie de la justice et de la raison… Je comprends bien que les bruyantes exécutions qui se sont accomplies en France aient réveillé le zèle et la sollicitude des fauteurs de l’abolition de la peine de mort. […] Il avait été élevé dans la confession anglicane. […] Aussi doit-il être regardé comme le degré le plus élevé de la poésie et de l’art en général, etc.

994. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Nous n’avons pas sujet de nous plaindre qu’il ne nous transporte pas assez haut et qu’il ne nous ouvre pas une longue suite de perspectives ; et cela s’appelle en critique, comme en poésie, l’invention élevée et forte. […] Née riche ou dans l’aisance, élevée dans le commerce habituel de ce qui brille, elle n’eût pas subi l’étrange fascination à laquelle Rodolphe l’a soumise. […] Trop de voix autorisées se sont depuis quelque temps élevées contre l’agiotage, fruit de l’estime, exclusive de la richesse, pour qu’on nous refuse le droit d’imiter leur franchise en imitant leur discrétion. […] L’agiotage s’est calmé dans la société ; la scène comique est devenue soudain si discrète qu’elle a été énervée ; la littérature a ressaisi l’estime de l’homme et s’est élevée aux pensées les plus hautes. […] Élevé dans l’admiration de Louis XIII et de son époque, il apporte déjà au milieu de ce monde, nouveau pour lui, beaucoup d’idées d’un autre temps.

995. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

Du moins les souvenirs de la petite fille lui retraçaient un palais où elle était élevée, et une foule de gens empressés à la servir. […] Ses deux fils, MM. de Font-de-Veyle et d’Argental, surtout ce dernier, furent élevés avec la jeune Aïssé comme avec une sœur. […] A-t-elle pu penser de l’homme qui l’avait tirée du vil état d’esclave, et de la femme qui l’avait élevée, le mal que l’on trouve dans le recueil que l’on vient de publier ? […] Ma mère, qui avait été élevée en Bretagne où les coutumes étaient différentes, fut fort surprise lors de ses premières visites à Mayac.

996. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « M. Denne-Baron. » pp. 380-388

L’un d’eux, traducteur des Bucoliques de Virgile, et qui a laissé de touchants Adieux à la vie (1811), Dorange, a été célébré par Denne-Baron dans une ode délicate au début et assez élevée dans la dernière partie.

997. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Appendice » pp. 511-516

Aujourd’hui que, selon une expression mémorable, la pyramide a été retournée et replacée dans son vrai sens, quand la société est remise sur sa large base et dans son stable équilibre, ne serait-il pas plus simple, dans cet ordre aussi de récompenses dramatiques, de rendre aux choses leur vrai nom, d’encourager ce qui a toujours été la gloire de l’esprit aux grandes époques, ce qui est à la fois la morale et l’art, c’est-à-dire l’Art même dans sa plus haute expression, l’Art élevé, sous ses diverses formes, la tragédie ou le drame en vers, la haute comédie dans toute sa mâle vigueur et sa franchise ?

998. (1874) Premiers lundis. Tome II « Doctrine de Saint-Simon »

Elevé tendrement au sein d’une famille où s’était conservée la tradition des liens d’une parenté patriarcale, il fut un de ceux qui appelèrent et réalisèrent avec le plus de ferveur la hiérarchie dans la grande parenté de l’espèce humaine ; il s’efforça d’harmoniser ce qu’il y a de religieux dans les sentiments de famille avec la dévotion à l’humanité nouvelle révélée par Saint-Simon.

999. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VI. De la littérature latine sous le règne d’Auguste » pp. 164-175

., je montrerai comment le talent exprime avec d’autant plus de force et de chaleur les affections sensibles, que la réflexion et la philosophie ont élevé plus haut la pensée.

1000. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VIII. Du crime. »

Le courage, qui fait braver la mort, n’a point de rapport avec la disposition qui décide à se la donner : les grands criminels peuvent être intrépides dans le danger, c’est une suite de l’enivrement, c’est une émotion, c’est un moyen, c’est un espoir, c’est une action ; mais ces mêmes hommes, quoique les plus malheureux des êtres, ne se tuent presque jamais, soit que la Providence n’ait pas voulu leur laisser cette sublime ressource, soit qu’il y ait dans le crime une ardente personnalité qui, sans donner aucune jouissance, exclut les sentiments élevés avec lesquels on renonce à la vie.

1001. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre I. Bernardin de Saint-Pierre »

Mais ils sont tout détachés de l’auteur qui les a formés, indépendants aujourd’hui de sa certaine personnalité, élevés à l’infinie réceptivité des légendaires symboles.

1002. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mistral, Frédéric (1830-1914) »

Parmi ces grands esprits morts ou vivants, il y en a dont le génie est aussi élevé que la voûte du ciel, aussi profond que l’abîme du cœur humain, aussi étendu que la pensée humaine ; mais, nous l’avouons hautement, à l’exception d’

1003. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vigny, Alfred de (1797-1863) »

Armand Silvestre Je viens de relire l’œuvre considérable d’Alfred de Vigny et je suis tout entier à l’impression élevée, vivifiante qui s’en dégage.

1004. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IV » pp. 38-47

Dans sa trente-sixième lettre, en 1633, il dit à la mère : « Je devrais craindre, par votre exemple, d’écrire d’un style trop élevé ».

1005. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Balzac, et le père Goulu, général des feuillans. » pp. 184-196

Il ne manque à cet écrivain d’une imagination élevée, d’un stile énergique, harmonieux, pittoresque & correct, que d’être né trente ans plus tard, & d’avoir pris le goût des grands écrivains du siècle de Louis XIV.

1006. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre III. Suite des Époux. — Adam et Ève. »

Il aperçoit deux êtres d’une forme plus noble, d’une stature droite et élevée, comme celle des esprits immortels.

1007. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre II. Qu’il y a trois styles principaux dans l’Écriture. »

Le langage de cet apôtre est pur et élevé : on voit que c’était un homme versé dans les lettres, et qui connaissait les affaires et les hommes de son temps.

1008. (1865) Du sentiment de l’admiration

  L’âme ainsi élevée à cette hauteur ne consentira jamais à de vulgaires abaissements.

1009. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Casanove » pp. 192-197

Sur une terrasse assez élevée et assez large, au bord de la rivière, un cavalier sur son cheval, tenant la bride de celui de son camarade, qu’on voit plus sur le fond et sur la gauche, descendu à terre et rajustant sa botte.

1010. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 15, observations concernant la maniere dont les pieces dramatiques étoient représentées sur le théatre des anciens. De la passion que les grecs et les romains avoient pour le théatre, et de l’étude que les acteurs faisoient de leur art et des récompenses qui leur étoient données » pp. 248-264

Seneque écrit donc comme une chose rare, en parlant de Porcius Latro, un orateur son compatriote, son ami et son camarade d’étude : que ce Porcius qui avoit été élevé en Espagne, et qui étoit accoutumé à la vie sobre et laborieuse qu’on menoit encore dans les provinces, ne faisoit aucun remede pour conserver sa voix, qu’il n’observoit pas la pratique de la déploïer méthodiquement depuis le ton le plus haut jusques au plus bas et de la replier de même.

1011. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVI. Mme de Saman »

Mais bas-bleu de bonne heure, élevée sans mère dont elle ne parle pas et par un père qui pour tuer en elle le sentiment religieux et la prédisposer à la philosophie, lui faisait lire la correspondance de Voltaire et du Roi de Prusse, cette Prudence, sans prudence, ne fit, en vivant, que foncer son indigo davantage ; et ses amours, même les plus jeunes, et qui auraient dû être si roses, ne furent que de vaniteux amours de bas-bleu.

1012. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Philippe II »

III Cela dit, la Critique, pour peu qu’elle reste élevée, a tout dit du livre de Forneron.

1013. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des ducs de Normandie avant la conquête de l’Angleterre »

Les individualités assez fières pour se mettre à l’écart de leur temps et se consacrer vaillamment à un travail qui n’importe qu’à quelques esprits d’un ordre élevé sont des exceptions qui, chaque jour, deviennent plus rares, et l’Histoire des ducs de Normandie n’en a pas révélé une de plus.

1014. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Henri Rochefort » pp. 269-279

la chute, ni ce monde tombé à la fin, ni un monde nouveau qui s’est élevé, ni le temps qui fait guenille de tout et qui a passé sur ses œuvres légères, rien n’a eu pouvoir de flétrissure sur cette gaîté inaltérablement charmante !

1015. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Dupont-White »

Assurément, une si profonde vulgarité ne valait guères la peine d’occuper le loisir d’un esprit qui a le sens pratique et résolu des choses, et dont le livre (s’il l’était pas une étude de rhéteur) devait être une espèce le Traité du prince, élevé à la hauteur des périls que court la civilisation elle-même à cette heure, et armer l’État, puisqu’il en veut la prépondérance, contre les révolutions ou l’esprit révolutionnaire qui le diminuent chaque jour un peu davantage, en attendant qu’ils l’aient renversé !

1016. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pierre Dupont. Poésies et Chansons, — Études littéraires. »

Et, je l’ai dit déjà, s’il l’était resté, il se serait peut-être élevé jusqu’à Burns, Burns, cette branche de houx qui est le laurier de l’Écosse, Burns, le plus vrai des hommes dans son tartan vert, le poète à la grande bonhomie paysanesque, aux teintes brunes, sobres et profondes, à la mélancolie tout à la fois si sceptique et si superstitieuse, dont le charme est pour moi sans égal, enfin à l’humilité du détail, qui n’en est pas la crudité, comme paraît le croire M. 

1017. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre II. Des éloges religieux, ou des hymnes. »

Son style est quelquefois mystérieux comme l’être à qui il parle ; son oreille même cherche dans les sons une harmonie inconnue ; et comme pour donner une habitation à la divinité, il a élevé des colonnes, exhaussé des voûtes, dessiné des portiques ; comme pour la représenter, il a agrandi les proportions et cherché à faire une figure imposante ; comme pour en approcher dans les jours de fêtes, il a substitué à la marche ordinaire des mouvements cadencés et des pas en mesure ; ainsi, pour la louer, il cherche, pour ainsi dire, à perfectionner la parole ; et joignant la poésie à la musique, il se crée un langage distingué en tout du langage commun.

1018. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XI. Des éloges funèbres sous les empereurs, et de quelques éloges de particuliers. »

On ne pouvait guère parvenir d’un rang plus bas à un plus élevé, car il était fils d’un affranchi, et devint empereur.

1019. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Ampère, né à Lyon en août 180075, fils du savant géomètre et physicien illustre, fut élevé et nourri à Paris à partir de 1804. […] Entre son fils, sa belle-fille, ses deux petits-enfants qui jouent avec lui, il cause sur les sujets les plus élevés. […] Il n’avait rien d’universitaire : ceci est à remarquer ; quoiqu’il eût été élevé dans les lycées et collèges, quoiqu’il eût pour M.  […] Tocqueville devint l’objet d’un second choix, et par sa noblesse de caractère, par le sérieux de sa vie, par la profondeur, la finesse et la tristesse élevée qu’il exprimait dans toute sa personne, par ce qu’il montrait de talent et par ce qu’il en laissait à deviner, il réalisa pour Ampère le modèle d’amitié que celui-ci ne pouvait se passer d’avoir devant les yeux. […] On peut faire ainsi énormément de chemin sans avancer en proportion ; et, si élevé que soit le rang occupé par M. 

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