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1250. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Prémierement, elle est très-malheureusement appliquée ; car excepté la fréquence des soupirs qui peuvent être comparez à celle des éclairs, quel rapport peut-il y avoir de Jupiter foudroyant, avec Agamemnon découragé ? […] Quel rapport enfin de la pluye et de la neige, avec ce qu’Agamemnon médite ? […] Mais alors il faut du tems et de la réfléxion ; il faut quelquefois tâter cent images avant que d’en trouver une seule qui fournisse les rapports nécessaires. […] Cependant en tout tems et en tout pays, le but d’une comparaison est de donner une idée vive d’une chose, par les rapports qu’elle a avec d’autres. Moins un poëte saisit ces rapports, plus il s’éloigne de son dessein, et plus le lecteur se détache d’un auteur qui l’égare.

1251. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

signifie le caractere & la trempe de l’ame, & n’a point de rapport à ce qu’on entend dans la société par cette expression, avoir de l’esprit. […] La raison en est qu’un principe, un sujet, une méthode, produisent des idées qui naissent les unes des autres comme des êtres successivement enfantés, ce qui a rapport à la génération. […] Ce mot a du rapport avec finir : de-là viennent les finesses de l’art ; ainsi l’on dit la finesse du pinceau de Vanderwerf, de Mieris ; on dit un cheval fin, de l’or fin, un diamant fin. […] Leur histoire n’est intéressante que par les rapports qu’elles ont avec nous, ou par les grandes choses qu’elles ont faites ; les premiers âges depuis la chûte de l’empire romain, ne sont, comme on l’a remarqué ailleurs, que des avantures barbares, sous des noms barbares, excepté le tems de Charlemagne. […] Jamais les Chinois, ni les Perses, ni les Indiens, ne furent coupables de ces abominations ; mais à Héliopolis en Egypte, au rapport de Porphire, on immola des hommes.

1252. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre II. Prière sur l’Acropole. — Saint-Renan. — Mon oncle Pierre. — Le Bonhomme Système et la Petite Noémi (1876) »

Les personnes que des circonstances tout à fait exceptionnelles mettaient en rapport avec lui étaient enchantées de son aménité, de son sourire, de sa haute raison. […] Un temps fut où il avait eu des rapports avec les gens du pays, leur avait dit quelques-unes de ses idées ; personne n’y comprit rien.

1253. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

C’est une détermination prise… je n’y puis rien. » Un peu touché toutefois par nos tristes figures, il ajoute : « Que Lireux vous lise et fasse son rapport, je vous ferai jouer, si je puis obtenir une lecture de faveur. » Il n’est encore que quatre heures. […] Le critique, très aimablement, nous promet de nous lire le soir, et de faire son rapport le lendemain.

1254. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIV : Récapitulation et conclusion »

Les espèces étroitement alliées des plus grands genres paraissent aussi plus limitées dans leur extension et, d’après leurs affinités, elles sont renfermées en petits groupes autour d’autres espèces : sous ces divers rapports elles ressemblent donc à des variétés. […] Quel intérêt ne trouve-t-on pas à contempler un rivage luxuriant, couvert de nombreuses plantes appartenant à de nombreuses espèces, avec des oiseaux chantant dans les buissons, des insectes variés voltigeant à l’entour, des lombrics rampant à travers le sol humide, si l’on songe en même temps que toutes ces formes élaborées avec tant de soin, de patience, d’habileté et dépendantes les unes des autres par une série de rapports si compliqués, ont toutes été produites par des lois qui agissent continuellement autour de nous !

1255. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettres sur l’éducation des filles, par Mme de Maintenon » pp. 105-120

de citer quelques-uns de ces accents d’une femme également morale et religieuse, de les citer, non par aucun rapport de comparaison ou de ressemblance, mais simplement comme son de l’âme et comme accent.

1256. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal de Dangeau. tomes III, IV et V » pp. 316-332

J’avouerai que cette lecture un peu prolongée, quand on s’y applique, produit une fatigue et un cassement de tête par cette succession de faits sans rapport et sans suite qui font l’effet d’une mascarade.

1257. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — I — Vauvenargues et Fauris de Saint-Vincens » pp. 1-16

Cette mauvaise fortune, et cette extrême délicatesse morale qu’il y conserve, le rendent un peu susceptible dans ses rapports avec Saint-Vincens ; et lorsque celui-ci, qui paraît encore plus aimé de Vauvenargues qu’il ne l’aime, et qui est assez irrégulier dans ses lettres, tarde un peu trop à lui répondre, Vauvenargues s’alarme, il suppose que le souvenir de l’argent prêté entre pour quelque chose dans ce ralentissement, que son ami en a besoin peut-être et n’ose le lui dire ; il se plaint, il offre de s’acquitter, et il a ensuite à se justifier envers son ami qui a cru voir de l’aigreur dans la chaleur de ses reproches : Je te supplie, du moins, de croire qu’en t’offrant, comme j’ai fait, de m’acquitter avec toi, je n’ai jamais été fâché un seul moment de te devoir.

1258. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Mémoire de Foucault. Intendant sous Louis XIV »

Quand un peu de jour arrivait à Louis XIV sur l’affreuse réalité que cachaient les beaux et spécieux rapports des intendants courtisant, comme il était loin d’être inhumain, il ordonnait de relâcher, de ralentir ou de suspendre les mesures.

1259. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La civilisation et la démocratie française. Deux conférences par M. Ch. Duveyrier »

La nature étudiée, attaquée par tous les points, poursuivie dans ses détails, embrassée dans ses ensembles, décrite, dépeinte, admirée, connue ; — ce qui reste de barbarie cerné de toutes parts ; — les antiques civilisations rendues de jour en jour plus intelligibles, plus accessibles ; — le contact des religions considérables amenant l’estime, l’explication et jusqu’à un certain point la justification du passé, et tendant à amortir, à neutraliser dorénavant les fanatismes ; — une tolérance vraie, non plus la tolérance qui supporte en méprisant et qui se contente de ne plus condamner au feu, mais celle qui se rend compte véritablement, qui ménage et qui respecte ; — au dedans, au sein de notre civilisation européenne et française, un adoucissement sensible dans les rapports des classes entre elles, un désarmement des méfiances et des colères ; un souci, une entente croissante des questions économiques et des intérêts, ou, ce qui revient au même, des droits de chacun ; le prolétaire en voie de s’affranchir par degrés et sans trop de secousse, la femme trouvant d’éloquents avocats pour sa faiblesse comme pour sa capacité et ses mérites divers ; les sentiments affectueux, généreux, se réfléchissant et se traduisant dans des essais d’art populaire ou dans des chants d’une musique universelle : — tous ces grands et bons résultats en partie obtenus, en partie entrevus, les transportent ; ils croient pouvoir tirer de cet ordre actuel ou prochain, de cette conquête pacifique future, un idéal qui, pour ne pas ressembler à l’ancien, n’en sera ni moins inspirant, ni moins fécond.

1260. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les cinq derniers mois de la vie de Racine »

Le Seigneur vous a donc choisi pour ménager, de sa part et en son nom, un mariage qui, selon votre rapport, a tant de marques de la destination et du choix de Dieu.

1261. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

Je faisais pourtant cette réflexion, en les lisant, que les hommes même contemporains et en rapport, même les plus clairvoyants et les plus avisés, se connaissent peu, se méconnaissent souvent.

1262. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite et fin.) »

On en a les rapports, ô honte !

1263. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

À plus forte raison des livres dont le sujet et la manière conviennent très-peu au xixe siècle français ne peuvent-ils faire sensation dans le public… « S’il me survient assez tôt des circonstances qui me mettent en état de vivre, je me féliciterai fort d’être resté étranger au commérage du monde ; de n’avoir point eu de rapport en général avec ceux pour qui vivre, c’est être en place ; de n’avoir vu que de loin les meneurs :de n’avoir pas ajouté à mes misères leurs vaines passions et de n’avoir pas mis la main à leur petit feu d’artifice… (Ici une lacune.) 

1264. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Sur la reprise de Bérénice au Théâtre-Français »

Il y avait dans le rapport général des situations, dans une rupture également motivée sur les devoirs souverains et sur l’inviolable majesté du rang, assez de points de ressemblance pour captiver à l’antique histoire une cour si spirituelle, si empressée, et avant tout idolâtre de son roi.

1265. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Préface » pp. 1-22

. — Pour ce qui est des pures idées et de leur rapport avec les noms, le principal secours a été fourni par les noms de nombre et, en général, par les notations de l’arithmétique et de l’algèbre ; on a pu ainsi retrouver grande vérité devinée par Condillac et qui depuis cent ans demeurait abattue, ensevelie et comme morte, faute de preuves suffisantes. — Pour ce qui est des images, de leur effacement, de leur renaissance, de leurs réducteurs antagonistes, le grossissement requis s’est rencontré dans les cas singuliers et extrêmes observés par les physiologistes et par les médecins, dans les rêves, dans le somnambulisme et l’hypnotisme, dans les illusions et les hallucinations maladives. — Pour ce qui est des sensations, les spécimens significatifs ont été donnés par les, sensations de la vue et surtout par celles de l’ouïe ; grâce à ces documents et grâce aux récentes découvertes des physiciens et des physiologistes, on a pu construire ou esquisser toute la théorie des sensations élémentaires, avancer au-delà des bornes ordinaires jusqu’aux limites du monde moral, indiquer les fonctions des principales parties de l’encéphale, concevoir la liaison des changements moléculaires nerveux et de la pensée. — D’autres cas anormaux, empruntés également aux aliénistes et aux physiologistes, ont permis d’expliquer le procédé général d’illusion, et de rectification dont les stades successifs constituent nos diverses sortes de connaissances. — Cela fait, pour comprendre la connaissance que nous avons des corps et de nous-mêmes, on a trouvé des indications précieuses dans les analyses profondes et serrées de Bain, Herbert Spencer et Stuart Mill, dans les illusions des amputés, dans toutes les illusions des sens, dans l’éducation de l’œil chez les aveugles-nés auxquels une opération rend la vue, dans les altérations singulières auxquelles, pendant le sommeil, l’hypnotisme et la folie, est sujette l’idée du moi. — On a pu alors entrer dans l’examen des idées et des propositions générales qui composent les sciences proprement dites, profiter des fines et exactes recherches de Stuart Mill sur l’induction, établir contre Kant et Stuart Mill une théorie nouvelle des propositions nécessaires, étudier sur une série d’exemples ce qu’on nomme la raison explicative d’une loi, et aboutir à des vues d’ensemble sur la science et la nature, en s’arrêtant devant le problème métaphysique qui est le premier et le dernier de tous.

1266. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre IV. Poésie lyrique »

Quel rapport en effet ont-elles avec la qualité du sentiment dont elles introduisent l’expression ?

1267. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre II. Le mouvement romantique »

Écrivains et artistes ont conscience d’être un même monde, de poursuivre pareilles fins par des moyens divers ; et ces rapports tendent à rendre aux écrivains le sens de l’art, leur rappellent qu’ils sont créateurs de formes et producteurs de beauté.

1268. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Gaston Paris et la poésie française au moyen âge »

Ce travail est un de ceux qui nous montrent le mieux comment l’examen d’une question très particulière peut servir à l’éclaircissement de questions essentielles et très générales, et quel rapport il peut y avoir entre l’effort obscur d’un vieil archiviste acharné sur quelque manuscrit poudreux et l’œuvre glorieuse d’un Mommsen ou d’un Renan.

1269. (1900) L’état actuel de la critique littéraire française (article de La Nouvelle Revue) pp. 349-362

L’homme né pour comprendre les rapports des idées peut rester un simple lettré, s’il se borne là : mais, s’il veut, il est capable de devenir un véritable bienfaiteur social.

1270. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

C’est le type de l’aventurier napolitain, vantard et poltron, plus souple, moins convaincu et moins solennel que le capitan espagnol, lascif, ayant sous ce rapport toutes les traditions de la licence fescennine29.

1271. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Ainsi, à la suite de l’article précédent, on trouve celui-ci : « Item, pour voiturer lesdits comédiens… 200 liv. » La troupe italienne était traitée, sous ce rapport, comme les troupes françaises de l’Hôtel de Bourgogne et du Palais-Royal.

1272. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

7° Communications officielles ; rapport sur l’Assemblée générale de l’Association Wagnérienne à Bayreuth, bilan.

1273. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Madame Récamier. » pp. 121-137

Pas un talent, pas une vertu, pas une distinction qu’elle n’aimât à connaître, à convier, à obliger, à mettre en lumière, à mettre surtout en rapport et en harmonie autour d’elle, à marquer au cœur d’un petit signe qui était sien.

1274. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Walckenaer. » pp. 165-181

Un Rapport sur les manuscrits inédits de Fréret abonde en recherches neuves, selon son usage ; ce genre de labeur sur tout sujet lui semblait facile et était comme passé dans sa nature.

1275. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Saint Anselme, par M. de Rémusat. » pp. 362-377

M. de Rémusat fit un rapport approfondi et cessa pour tous et pour lui-même d’être un amateur.

1276. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre III. Le cerveau chez l’homme »

On voit par tous ces faits que l’on ne sait pas encore très bien, quoi qu’en dise le docteur Gall, le rapport du développement du cerveau avec le développement de l’âge.

1277. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Essai, sur, les études en Russie » pp. 419-428

Le spectacle de l’industrie humaine est en lui-même grand et satisfaisant : il est bon de connaître les différents rapports par lesquels chacun contribue aux avantages de la société.

1278. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 13, qu’il est des sujets propres specialement pour la poësie, et d’autres specialement propres pour la peinture. Moïens de les reconnoître » pp. 81-107

C’est ainsi que la poësie peut emploïer ce merveilleux qui naît des circonstances, et qu’on appellera si l’on veut un sublime de rapport.

1279. (1759) Observations sur l’art de traduire en général, et sur cet essai de traduction en particulier

Ce qu’on propose ici, de ne traduire les anciens que par morceaux détachés, conduit à une autre réflexion qui, à la vérité, n’a qu’un rapport indirect à la matière présente, mais qui peut être utile.

1280. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VI : M. Cousin philosophe »

Il prouvait qu’il y avait trois époques historiques, « ni plus, ni moins », celle de l’infini, celle du fini, et celle de leur rapport ; puis monté sur un char attelé de quatre systèmes, et traversant l’empyrée philosophique, partout, en Orient, en Grèce, au moyen âge, aux temps modernes, il distribuait en quatre compartiments les doctrines qu’il connaissait et les doctrines qu’il ne connaissait pas39.

1281. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

On a remarqué justement un rapport entre ces Cantica et les stances célèbres du Cid ou de Polyeucte.

1282. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Cependant, quand il fit son rapport sur la liberté du culte, au nom des trois comités, il dit tout net que les intérêts de la religion étaient des chimères. […] Dès le premier mot, il indique le point de vue où il se place : comme Montesquieu, il commence par l’énoncé des rapports les plus élevés, mais c’est en les éclairant de la Providence : « Nous sommes tous attachés au trône de l’Être suprême par « une chaîne souple, qui nous retient sans nous asservir. » Ce sont les voies de la Providence dans la Révolution française que l’auteur se propose de sonder par ses conjectures et de dévoiler autant qu’il est permis. […] Le livre intitulé de l’Église gallicane dans son rapport avec le souverain Pontife n’est qu’un appendice du Pape. […] Quel immense sujet, madame, que les considérations politiques dans leurs rapports avec de plus hautes considérations !

1283. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Dans toute la partie politique de la discussion avec Jurieu, où Bossuet invente à la fois les doctrines et la langue, il ne s’occupe que du principal, c’est-à-dire des rapports entre les sujets et le souverain, que le souverain soit peuple, prince ou aristocratie. […] Le prince inutile au bien du peuple est puni aussi bien que le méchant qui le tyrannise… Le prince ne doit rien donner à son ressentiment et à son humeur… Le prince doit commencer par soi-même à commander avec fermeté, et se rendre maître de ses passions… Le prince doit savoir la loi et les affaires ; connaître les hommes et se connaître lui-même ; aimer la vérité et déclarer qu’il la veut savoir ; être attentif et considéré ; écouter et s’informer ; prendre garde à qui il croit et punir les faux rapports ; éviter les mauvaises finesses ; savoir se résoudre par soi-même133 », etc… Changez le nom du souverain, prince ou peuple, sénat ou président de république, pouvoir pondéré ou absolu, à quelle forme de gouvernement l’esprit de liberté le plus jaloux peut-il faire des conditions plus sévères que celles que fait Bossuet à la monarchie absolue ? […] Il ne se trompe pas dans l’appréciation des rapports entre les sujets et le souverain, ni sur les périls, les difficultés, la tentation d’abuser, attachés à l’exercice du pouvoir souverain, quelque nom qu’il porte. […] Il est vrai que cette tradition à laquelle il a voué sa vie. embrasse tout ce qui est du domaine de la pensée : religion, histoire, gouvernement, et tout l’homme dans ses rapports avec les autres et avec lui-même.

1284. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

En quoi les mauvais rapports de Chateaubriand et de Mme de Staël avec le maître ont-ils nui à leur œuvre ? […] Le titre complet du premier, De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales, marque déjà une date. […] Le médecin Cabanis, avec ses Rapports du physique et du moral, en 1802, a fourni un de ses bréviaires au matérialisme, et un de ses points de départ à la psychophysiologie. […] Le romantisme a modifié profondément les rapports entre l’auteur et le lecteur. […] L’Arc est un monument artificiellement tendu, sans précédent dans la tradition architecturale de la France, sans rapport avec la taille, la réalité de l’homme, et contre lequel Viollet-le-Duc a écrit une page impitoyable.

1285. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

Ces comparaisons prouvent que les indications de l’actualité n’ont qu’un rapport très lointain avec la gloire des gens, et même avec leur simple notoriété. […] Saisir les rapports des données hétérogènes apportées par les naturalistes et les psychologues, en tirer la raison vitale et essentielle des mouvements humains qui, pour moi, sont très liés aux mouvements de la planète dont l’homme n’est que pour ainsi dire une cellule cérébrale et l’humanité l’encéphale ; exprimer ces rapports entre les lois supérieures de gravitation, entre l’inconnu ou Dieu et le phénomène conscient du personnage choisi, celui-ci étant une forme passagère où se manifeste, d’ailleurs, l’essence divine et première, — en un mot réaliser dans tout leur ensemble les théories du spinozisme. […] Mais la littérature a quelque chose de plus intellectuel que cela : les choses existent, nous n’avons pas à les créer ; nous n’avons qu’à en saisir les rapports ; et ce sont les fils de ces rapports qui forment les vers et les orchestres. […] À l’heure actuelle, Flaubert, Barbey d’Aurevilly, Villiers de l’Isle-Adam, étant morts sans postérité, il nous reste Goncourt, Zola, et, dans les vers, Verlaine, Mallarmé qui demeure isolé, avec une fausse école derrière lui, une queue lamentable qui n’a d’ailleurs aucun rapport avec lui. […] Plus que jamais il me fait l’effet d’un grand entrepreneur de bâtisse qui construit des maisons de rapport à six étages dans les quartiers ouvriers de la littérature… Et toujours la même distribution de pièces, les mêmes escaliers, les mêmes portes et les mêmes cordons de sonnettes.

1286. (1902) Symbolistes et décadents pp. 7-402

Ce cerveau de jeune sage, d’une étonnante réceptivité, d’une extrême finesse à saisir les rapports, les analogies, m’intéressait infiniment. […] Tissot, M. de Courcel, un Edmond About, politique, un abbé Loyson, un Darwin, épisodique, et un Jules Ferry savamment étudié, présenté comme un phénomène de vulgarité et de force, une terrible Mme Greville, etc… Comme lettrés, on perçoit Musset dans un rapport avec M.  […] Te voici incarné sous des voiles d’organisme dans une prison de rapports. […] Sa correspondance ne contient pas un mot qui ait trait à la littérature ; il ne fut en rapport avec aucun écrivain. […] Coppée, parti des vers de Sainte-Beuve, non sans rapport avec Brizeux, chantait les Humbles et tentait l’épopée familière, que M. 

1287. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Le sujet de la Comédie et le sujet de Faust, ce n’est plus, comme dans l’épopée antique, une expédition guerrière et nationale, la fondation de la cité ou de l’État ; c’est la représentation des rapports de l’homme avec Dieu dans le fini et dans l’infini ; c’est le grand problème du bien et du mal, tel qu’il s’est agité de tout temps dans la conscience humaine, avec la réponse qu’y donnent, selon la différence des âges, la religion, la philosophie, la science, la politique. […] Il n’est pas modeste, Marcel, selon qu’il nous est recommandé de l’être dans les rapports extérieurs de cette vie tout artificielle que nous nous sommes faite aujourd’hui ; il l’est selon l’instinct naturel des hommes bien nés. […] C’est dans ces vingt-six années refusées à Dante que Gœthe, étouffant de sa propre main les explosions d’un tempérament toujours jeune et les flammes menaçantes des tardives amours, développe dans la calme atmosphère de ses romans philosophiques tout l’ensemble de ses idées sur les rapports de l’homme avec la nature, avec son semblable, avec son Dieu. […] La sympathie préside aux rapports ; les nobles amitiés se nouent ; tout va s’épurer, s’attendrir. […] En ce moment, les hommes distingués qui l’initient aux arts du dessin et à la musique et qui les lui l’ont comprendre dans leur mutuel rapport, se nomment Œser, Seekatz, Kayser, Mengs, Breitkopf… MARCEL.

1288. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Quant aux rapports des faits entre eux, n’en parlons pas. […] La plus haute n’a de prix que par ses innombrables rapports avec la vie. Mieux je saisis ces rapports plus je m’intéresse à l’œuvre. […] La science multiplie nos rapports avec la nature. Elle ne change pas la condition de ces rapports et elle ne sera jamais que l’expansion sublime du sensualisme.

1289. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Toutes les choses du monde ont du rapport avec elle dans mon cœur. […] (Voir sur Molière considéré dans ses rapports avec Pascal, Port-Royal, liv.  […] Qu’une telle nature de poëte lyrique veuille créer des personnages vivants, un monde d’ambitieux, d’amants, de pères, etc. ; il arrivera que n’ayant pas en soi la mesure juste, la moyenne, en quelque sorte, de l’âme humaine, le poëte se méprendra sur toutes les proportions des caractères, et ne parviendra pas à les poser dans un rapport naturel de terreur et de pitié avec les impressions de tous.

1290. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

III Voilà les deux seuls points où Shakespeare efface Molière ; sous tous les autres rapports, il est effacé par le comique français. […] Toutes les choses du monde ont du rapport avec elle dans mon cœur. […] Toutes les choses du monde ont du rapport avec elle dans mon cœur: mon idée en est si fort occupée, que je ne fais rien en son absence qui m’en puisse divertir.

1291. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Retté sait bien que ces discussions de rhéteurs n’ont avec l’art qu’un rapport vague et incertain. […] Dans un explicite et merveilleux chapitre de la « Vie Héroïque », Le Carnaval des Destins, Saint-Georges de Bouhélier s’est efforcé à montrer l’opposition de l’existence actuelle et de vie véridique : « L’existence quotidienne parodie la Vie Éternelle, nous dit-il. » La doctrine naturiste est la doctrine des rapports. […] Il cultivait l’éloquence qui est le rapport délicieux des mots et des objets qu’ils célèbrent, et se vouait, pour la double glorification de la chair et de l’idée, au gracieux développement des formes corporelles.

1292. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Salmon affirme sa filiation avec le symbolisme par sa défense de Moréas et les figures de Suarès (ami de Romain Rolland), Satie, Jean Moréas, André Ryner viennent placer Action dans une continuité avec la génération précédente, mais qui est en même temps une continuité dans la rupture : Cocteau définit la place de Satie par son isolement, par rapport, successivement, à Wagner, Debussy et Stravinsky, Ryner est méconnu. […] La reprise des relations avec l’Allemagne est très discutée en France de 1921 à 1923, suite à un article de Gide paru dans la NRF en novembre 1921 : « Les rapports intellectuels entre la France et l’Allemagne » (La Nouvelle Revue française, 9e année, n° 98, 1er novembre 1921, p. 513-521). […] Cela revient à dire que, comme tout poète, il est, depuis les premiers balbutiements de sa conscience, dans des rapports si étroits avec le secret des choses qu’il devait y rencontrer les dieux et entrer en familiarité avec eux.

1293. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

J’ai eu cette bonne fortune d’assister à une représentation de l’Abraham, devant la société protestante de Paris : à la scène le défaut essentiel apparaît beaucoup mieux qu’à la lecture ; il y a là une douleur poignante, mais pas de conflit dramatique ; la volonté de Dieu est indiscutable et insondable ; sans rapport, pour nous, avec les caractères ; Abraham s’y soumet aussitôt « avec obéissance » ; Isaac de même ; il n’y a qu’un court instant de lutte morale, et cette lutte est extériorisée, donc affaiblie, par le personnage de Satan. […] Avant Taine, et surtout depuis lui, on a parlé des rapports intimes qu’il y a entre l’art d’un pays et ses conditions politiques et sociales ; je crois avoir ici démontré ces rapports avec une rigueur mathématique.

1294. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIVe entretien. Cicéron (3e partie) » pp. 257-336

On voit, par ce moyen, quels sont les rapports d’une chose avec l’autre, et là-dessus on invente les arts nécessaires, soit pour la vie, soit pour l’agrément. […] « On lui avoue que le collège des augures a été établi dans les premiers temps de la barbarie ; qu’on a laissé subsister cette institution ridicule, devenue chère à un peuple longtemps grossier ; que tous les honnêtes gens se moquent des augures ; que César ne les a jamais consultés ; qu’au rapport d’un très grand homme nommé Caton, jamais augure n’a pu parler à son camarade sans rire ; et qu’enfin Cicéron, le plus grand orateur et le meilleur philosophe de Rome, vient de faire contre les augures un petit ouvrage, intitulé de la Divination, dans lequel il livre à un ridicule éternel tous les aruspices, toutes les prédictions et tous les sortilèges dont la terre est infatuée.

1295. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

Avant de connaître et de sentir les rapports de l’homme, je connus et je sentis les rapports de l’homme avec le monde.

1296. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

XXIV Incapable de basse jalousie et très capable d’amitié pour un jeune homme dont la renommée naissante le flattait sous le rapport littéraire, poète lui-même, et poète très agréable (la touchante et naïve romance gauloise de Griselidis est de lui), il m’accueillit moins en subordonné qu’en ami plus jeune et en élève tout à la fois politique et poétique ; il me présenta comme son second et comme son successeur aux principales cours auprès desquelles il était accrédité. […] Le grand-duc me témoigna une considération précoce et imméritée, qui ne tarda pas à se changer, sous les rapports politiques, en véritable amitié.

1297. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIIe entretien. Madame de Staël. Suite. »

Des lettres de Paris m’apprirent qu’après mon départ le premier consul s’était exprimé très-vivement contre mes rapports de société avec le général Bernadotte. […] C’est le 31 août 1811 que je brisai le premier et le dernier de mes liens avec ma patrie ; je le brisai, du moins, par les rapports humains qui ne peuvent plus exister entre nous ; mais je ne lève jamais les yeux au ciel sans penser à mon respectable ami, et j’ose croire aussi que dans ses prières il me répond.

1298. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Il n’est point possible de considérer l’homme, en Beethoven, sous quelque rapport, sans appeler, de suite, à son aide, le merveilleux musicien. […] 4° Communications officielles de l’Association Wagnérienne ; rapport sur l’assemblée extraordinaire du 18 avril ; statuts de la Fondation Richard Wagner ; nouvelles etc.

1299. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Beethoven, dans le cours de sa Neuvième symphonie, est, simplement, revenu au formel Choral avec Chœurs et Orchestre : et cela ne nous a point trompé, dans notre jugement de cette mémorable évolution musicale : nous avons mesuré la signification de cette partie chorale de la symphonie, et nous avons reconnu qu’elle appartenait, exclusivement, au champ de la Musique ; sauf cet anoblissement — déjà exposé — de la Mélodie, l’œuvre de Beethoven ne nous offre, ici, nulle nouveauté formelle : elle est une Cantate avec un texte de paroles, et son rapport à la musique est le même que celui de tout autre texte chanté. […] Les concepts au contraire se développent artificiellement ; ce sont des pièces de rapport.

1300. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

Quel rapport de ces idées vraies ou fausses avec les ruines de Robert ? […] Il faut chercher l’explication de ce phénomène, ou dans les figures mêmes, ou dans le rapport de ces figures avec les êtres environnans.

1301. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire littéraire de la France. Ouvrage commencé par les Bénédictins et continué par des membres de l’Institut. (Tome XII, 1853.) » pp. 273-290

On ne fait jusqu’ici qu’entrevoir les rapports d’esprit et de talent qu’il peut y avoir entre notre grand fabuliste La Fontaine et ces ancêtres homériques qu’il n’a point connus.

1302. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De la dernière séance de l’Académie des sciences morales et politiques, et du discours de M. Mignet. » pp. 291-307

Or, voici sur ce point ce qui me semble : Supposez un homme assis au bord d’une rivière ou au bassin d’une source, qui s’appliquerait à considérer avant tout la réflexion des objets dans l’eau, à en saisir tous les reflets, les nuances, à en déterminer les rapports, les plans, les perspectives et les profondeurs apparentes ; que penseriez-vous de cet homme s’il posait comme premier principe que les reflets qu’il observe n’ont rien de commun avec les objets du rivage, avec l’état des bords ou du fond, que son étude ne se rattache en rien à cette partie de la physique qu’on appelle l’optique, et qu’il n’a rien de mieux à faire que de s’en passer ?

1303. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Nouveaux voyages en zigzag, par Töpffer. (1853.) » pp. 413-430

M. de Humboldt, dans un des volumes du Cosmos, a traité du sentiment de la nature physique et du genre descriptif, en les suivant aux diverses époques et dans les différentes races ; il a aussi traité de la peinture du paysage dans ses rapports avec l’étude de la nature.

1304. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

On ne s’attendrait pas à voir Marivaux faisant la réprimande à Montesquieu, et la faisant sur un chapitre sérieux dans lequel il a pour lui convenance et raison : Je juge, disait-il donc à propos des Lettres persanes, que l’auteur est un homme de beaucoup d’esprit ; mais, entre les sujets hardis qu’il se choisit et sur lesquels il me paraît le plus briller, le sujet qui réussit le mieux à l’ingénieuse vivacité de ses idées, c’est celui de la religion et des choses qui ont rapport à elle.

1305. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — I. » pp. 19-35

Les écrivains dits spirituels et mystiques, à force de sentir cette condition de l’homme souffrant, dénué et orphelin, qui n’a pas cessé d’être dans un rapport intime avec un Dieu aussi tendre et aussi miséricordieux que puissant, ont eu des paroles qui semblent annoncer une exaltation excessive et une certaine ivresse.

1306. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — III. (Fin.) » pp. 162-179

On sait que ce fut d’après son examen et son rapport au Conseil privé que la seconde édition du livre De la sagesse de Charron, l’édition de Paris (1604), pût être mise en vente, moyennant quelques corrections qu’il y fit, et se débiter librement : « Ce ne sont des livres pour le commun du monde, disait-il à l’adresse de ceux qui en parlaient en critiques, mais il n’appartient qu’aux plus forts et relevés esprits d’en faire jugement ; ce sont vraiment livres d’État. » Pendant son séjour en Hollande, il avait tout fait pour se rendre utile à notre compatriote le célèbre et docte Scaliger (M. de L’Escalle, comme il l’appelait), qui vivait à Leyde et touchait à la fin de sa carrière.

1307. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — I. » pp. 279-295

Tant que la Société de médecine fut peu considérable, et qu’elle ne consista qu’en une commission de huit médecins, établie pour correspondre avec les médecins des provinces sur tout ce qui avait rapport aux maladies épidémiques et épizootiques (arrêt du Conseil du 29 avril 1776), on la laissa faire ; mais dès qu’on s’aperçut qu’elle prenait de l’extension, et que cette société, créée originairement pour s’occuper des bêtes, en venait à se mêler non moins activement de ce qui tient à la santé des hommes, la faculté de médecine de Paris prit l’alarme, et fit ce que feront toujours les vieilles corporations en face des institutions nouvelles.

1308. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers. (Tome XII) » pp. 157-172

Je sens toute l’exagération de cet éloge sous le rapport des talents ; mais je ne serai jamais au-dessous par la vérité de mon caractère, par la noblesse de mes sentiments, par ma tendre affection pour mon frère… Dans la position où je suis, il me faut une confiance absolue, Sire ; si je ne l’ai pas, la retraite absolue, comme vous le voudrez.

1309. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Tallemant et Bussy ou le médisant bourgeois et le médisant de qualité » pp. 172-188

Saint-Évremond, en parlant ainsi d’un homme qui avait plus d’un rapport avec lui par les talents comme par la disgrâce, nous laisse cependant bien apercevoir les différences.

1310. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Guillaume Favre de Genève ou l’étude pour l’étude » pp. 231-248

Il fut dans d’étroits rapports d’intelligence et d’amitié avec Guillaume Favre ; une section très précieuse des deux volumes que nous annonçons comprend une correspondance française de Schlegel (1807-1819), en tout trente-cinq lettres ou billets.

1311. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — I » pp. 1-17

Quand on erre, on sent qu’on suit la vraie condition de l’humanité ; c’est là, je crois, le secret du charme » ; il essaye, à ce moment de sa vie, de concilier le christianisme et le culte de la nature ; il cherche, s’il se peut, un rapport mystique entre l’adoration de cette nature qui vient se concentrer dans le cœur de l’homme et s’y sacrifier comme sur un autel, et l’immolation eucharistique dans ce même cœur.

1312. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

Au lieu d’expliquer les événements de l’histoire par les causes secondes, naturelles, par le rapport exact des faits, et même quand il a cette explication sous la main, il passe outre, il veut quelque chose au-delà ; il s’y complaît.

1313. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — II » pp. 231-245

À l’instant, toutes les énigmes qui l’avaient si fort inquiété s’éclaircirent à son esprit : le cours des cieux, la magnificence des astres, la parure de la terre, la succession des êtres, les rapports de convenance et d’utilité qu’il remarquait entre eux, le mystère de l’organisation, celui de la pensée, en un mot le jeu de la machine entière, tout devint pour lui possible à concevoir comme l’ouvrage d’un Être puissant directeur de toutes choses ; et s’il lui restait quelques difficultés qu’il ne pût résoudre, leur solution lui paraissant plutôt au-dessus de son entendement que contraire à sa raison, il s’en fiait au sentiment intérieur qui lui parlait avec tant d’énergie en faveur de sa découverte, préférablement à quelques sophismes embarrassante qui ne tiraient leur force que de la faiblesse de son esprit.

1314. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir a l’histoire de mon temps. Par M. Guizot »

Les intérêts, c’est-à-dire les finances, l’industrie, les branches diverses de la fortune publique, leurs rapports, leur jeu mobile, leurs crises, le mécanisme et le thermomètre du crédit, les signes et pronostics qui en résultent à chaque instant, il les sait peu, il ne les sait guère plus que M. 

1315. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Essais de politique et de littérature. Par M. Prevost-Paradol. »

Un jour, dans le Rapport d’un haut dignitaire, savant du premier mérite plus peut-être qu’homme de goût21, il avait été parlé avec un souverain dédain de la classe des journalistes, et comme n’étant, pour la plupart, que « de frivoles élèves d’Aristophane et de Pétrone. » M. 

1316. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourg, par M. Michelet. (suite.) »

Sous ce dernier rapport, il était plus qu’imitateur, il était le singe du maître… « C’était un être tout factice, nerveux et cérébral, affiné, affaibli par sa grande précocité morale et sexuelle.

1317. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’Impératrice Catherine II. Écrits par elle-même. »

Méchancetés, indiscrétions, mensonges, faux rapports, tracasseries, toutes les bêtises de la malice humaine rassemblées dans un cercle étroit et redoublées par l’étiquette, elle éprouve tout cela dans ses relations avec sa mère, avec l’Impératrice, avec son fiancé, avec les femmes qu’on lui donne pour argus ; elle est obligée de garder des mesures avec chacun, et, malgré sa grande jeunesse et son goût vif d’amusement et de plaisir, elle s’en fait une loi : comme chez tous les grands ambitieux (Sixte-Quint, Richelieu), sa passion dominante est assez forte pour se plier à tout et s’imposer d’abord la souplesse ; son orgueil fait le mort et rampe pour mieux s’élever ; seulement, femme et charmante femme qu’elle est, elle a ses moyens à elle, et elle y met de la grâce : « Au reste, je traitais le mieux que je pouvais tout le monde, et me faisais une étude de gagner l’amitié, ou du moins de diminuer l’inimitié de ceux que je pouvais seulement soupçonner d’être mal disposés en ma faveur.

1318. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Halévy, secrétaire perpétuel. »

si l’on est d’un art particulier, tout en restant le confrère et l’ami des artistes, savoir s’élever cependant peu à peu jusqu’à devenir un juge ; si l’on a commencé, au contraire, par être un théoricien pur, un critique, un esthéticien, comme ils disent là-bas, de l’autre côté du Rhin, et si l’on n’est l’homme d’aucun art en particulier, arriver pourtant à comprendre tous les arts dont on est devenu l’organe, non-seulement dans leur lien et leur ensemble, mais de près, un à un, les toucher, les manier jusque dans leurs procédés et leurs moyens, les pratiquer même, en amateur du moins, tellement qu’on semble ensuite par l’intelligence et la sympathie un vrai confrère ; en un mot, conquérir l’autorité sur ses égaux, si l’on a commencé par être confrère et camarade ; ou bien justifier cette autorité, si l’on vient de loin, en montrant bientôt dans le juge un connaisseur initié et familier ; — tout en restant l’homme de la tradition et des grands principes posés dans les œuvres premières des maîtres immortels, tenir compte des changements de mœurs et d’habitudes sociales qui influent profondément sur les formes de l’art lui-même ; unir l’élévation et la souplesse ; avoir en soi la haute mesure et le type toujours présent du grand et du beau, sans prétendre l’immobiliser ; graduer la bienveillance dans l’éloge ; ne pas surfaire, ne jamais laisser indécise la portée vraie et la juste limite des talents ; ne pas seulement écouter et suivre son Académie, la devancer quelquefois (ceci est plus délicat, mais les artistes arrivés aux honneurs académiques et au sommet de leurs vœux, tout occupés qu’ils sont d’ailleurs, et penchés tout le long du jour sur leur toile ou autour de leur marbre, ont besoin parfois d’être avertis) ; être donc l’un des premiers à sentir venir l’air du dehors ; deviner l’innovation féconde, celle qui sera demain le fait avoué et’reconnu ; ne pas chercher à lui complaire avant le temps et avant l’épreuve, mais se bien garder, du haut du pupitre, de lui lancer annuellement l’anathème ; ne pas adorer l’antique jusqu’à repousser le moderne ; admettre ce dernier dans toutes ses variétés, si elles ont leur raison d’être et leur motif légitime ; se tenir dans un rapport continuel avec le vivant, qui monte, s’agite et se renouvelle sans cesse en regard des augustes, mais un peu froides images ; et sans faire fléchir le haut style ni abaisser les colonnes du temple, savoir reconnaître, goûter, nommer au besoin en public tout ce qui est dans le vestibule ou sur les degrés, les genres même et les hommes que l’Académie n’adoptera peut-être jamais pour siens, mais qu’elle n’a pas le droit d’ignorer et qu’elle peut même encourager utilement ou surveiller au dehors ; enfin, si l’on part invariablement des grands dieux, de Phidias et d’Apelle et de Beethoven, ne jamais s’arrêter et s’enchaîner à ce qui y ressemble le moins, qui est le faux noble et le convenu, et savoir atteindre, s’il le faut, sans croire descendre, jusqu’aux genres et aux talents les plus légers et les plus contemporains, pourvu qu’ils soient vrais et qu’un souffle sincère les anime.

1319. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « M. de Pontmartin. Les Jeudis de Madame Charbonneau » pp. 35-55

Je ne savais pas, je l’avoue, M. de Pontmartin en si piètre état et en si mauvaise posture ; je le croyais sur un meilleur pied dans tous ses mondes ; il me semblait qu’il avait, littérairement, une réputation assez en rapport avec ses mérites, qu’il n’avait pas grand-chose à demander de plus ; et quant à l’Académie, son désir ou son regret aujourd’hui avoué, j’estimais à vue de pays que, du train dont nous y allons et pour peu que nous mourions encore, il avait chance d’y arriver à son tour, — après M. 

1320. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Etienne-Jean Delécluze »

a exercé et exerce encore cette sorte de magistrature au Journal des Débats ; qui y a défendu les traditions de l’École de David contre toutes les tentatives d’innovation et tous les assauts du romantisme ; qui est un ennemi déclaré du gothique qui est très-consciencieux, assez bienveillant pour les personnes, sans quartier sur les principes ; qui a beaucoup causé de toutes choses autres encore que beaux-arts ; qui a eu de bonne heure l’habitude d’écrire les conversations des gens d’esprit qui venaient chez lui ou qu’il rencontrait dans le monde ; qui a des masses de ces procès-verbaux et de ces minutes d’entretiens qui seront, un jour plus intéressants pour nos neveux que les plus élégants rapports académiques, et où les pauvres d’idées en quête d’érudition facile iront puiser comme dans les papiers de Conrart. — M. 

1321. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les Saints Évangiles, traduction par Le Maistre de Saci. Paris, Imprimerie Impériale, 1862 »

Quel rapport y a-t-il, je vous le demande, entre la parole de Jésus et l’art romain sous Léon X ?

1322. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Daphnis et Chloé. Traduction d’Amyot et de courier »

L’intérêt même de cette innocence ne se conserve pas longtemps ; et l’épisode de la courtisane Lvcénion, si choquant sous le rapport du goût, fait disparaître la moitié du charme.

1323. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite.) »

Revenant sur le parallèle avec Berlichingen, ce représentant de l’époque féodale, il marque les rapports et les différences ; Don Quichotte, selon lui, est bien autre chose ; « il ne doit pas seulement représenter une époque, c’est un caractère, c’est le type de l’idéal à toutes les époques : « Dans quelque siècle que vous le placiez, enseigne le livre, l’homme qui asservira sa conduite aux lois d’un idéal absolu ne pourra que contraster, que grimacer avec la réalité, et ce contraste ne manquera pas d’engendrer le comique… « Et qu’était-ce que Cervantes lui-même, à le bien prendre, se demande le critique, qu’était-il, sinon un Don Quichotte ?

1324. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

Au début, après quelques réflexions générales sur l’utilité de l’histoire, sur ce « qu’il est honteux non-seulement à un prince, mais à tout honnête homme, d’ignorer le genre humain » et les changements mémorables du monde dans le passé, Bossuet établit qu’indépendamment des histoires particulières, celle des Hébreux, la Grecque et la Romaine, l’histoire de France, il n’y a rien de plus nécessaire, pour ne pas confondre ces histoires et en bien saisir les rapports, que de se représenter distinctement, mais en raccourci, toute la suite des siècles.

1325. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Il ne se peut de plus frappant contraste ; le talent de Veyrat, dans la seconde moitié de sa carrière, n’est pas indigne qu’on établisse le rapport.

1326. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite et fin.) »

Depuis lors je n’avais cessé d’être avec lui en de bons et excellents rapports, plus fréquents pendant notre jeunesse, mais que le temps, en les rendant plus rares, n’avait ni rompus ni même relâchés.

1327. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210

C’est que dans ce temps de mœurs littéraires si mauvaises et si gâtées, en ce temps de grossièreté où la littérature, ce qu’on ose appeler ainsi, trop souvent imite la rue et n’en a pas la police, il importe que l’Académie reste un lieu où la politesse, l’esprit de société, les rapports convenables et faciles, une transaction aimable ou du moins suffisante, la civilisation enfin en littérature, continuent et ne cessent jamais de régner.

1328. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Millevoye »

Nous retrouvons ce rapport de Millevoye a Lamartine délicatement exprimé dans une page du roman de Madame de Mably, par M. 

1329. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

Bodin fixa pour le tiers état la notion des rapports du pouvoir royal et du peuple.

1330. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre III. Trois ouvriers du classicisme »

Descartes : rapport de sa philosophie à la littérature.

1331. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

Et il a les deux sortes d’esprit : celui qui est comme la fleur du bon sens et celui qui est comme la fleur de l’imagination ; celui qui consiste à saisir des rapports inattendus entre les idées, et celui qui réside dans l’imprévu abondant des images.

1332. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les deux Tartuffe. » pp. 338-363

Heureusement le jargon de la dévotion a plus d’un rapport avec celui de l’amour humain.

1333. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

Il faut le dire sans plus attendre : la bohème n’a aucun rapport avec la vie de l’artiste pauvre.

1334. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre IX. Inquiets et mystiques » pp. 111-135

Et puis que signifie « métaphysique intellectualiste » et quel rapport avec une conception intellectualiste de la vie ?

1335. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre onzième. »

Le rapport des mots aux choses y est exact, le tour en est conforme au génie de notre langue ; et pourtant cette pensée nous laisse des doutes.

1336. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

Catulle Mendès a pris hautement la responsabilité des propos que je rapporte en les consignant dans son rapport officiel sur le Mouvement poétique français de 1867 à 1900, paru chez Fasquelle en 1903 et où les sceptiques pourront les retrouver.

1337. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

. — Vous en seriez moins étonné, répondit le poëte, si vous saviez combien ce qu’on nomme amitié et bienveillance dépend de la sympathie et des rapports. » Les différents ouvrages qui nous restent de lui2 attestent partout la mâle hardiesse de son génie.

1338. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « La Religieuse de Toulouse, par M. Jules Janin. (2 vol. in-8º.) » pp. 103-120

Janin disait un jour spirituellement à une femme qui, dans une soirée, le mettait en rapport avec une quantité de personnages : « Vous allez me faire tant d’amis que vous m’ôterez tout mon esprit. » Même quand il a affaire à ces noms illustres dont je parle et auxquels il attache aussitôt toutes sortes d’épithètes, M. 

1339. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Légendes françaises. Rabelais par M. Eugène Noël. (1850.) » pp. 1-18

C’est ce mélange et ce juste équilibre qui caractérise la véritable et complète éducation selon Rabelais : le médecin, l’homme qui sait les rapports du physique au moral et qui consulte en tout la nature, se retrouve en lui à chaque prescription.

1340. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

Le Tartuffe est, sous ce rapport, un modèle.

1341. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — III. (Suite et fin.) » pp. 47-63

Sous ce rapport, rien d’aussi remarquable que ce qui se passe en Égypte n’est apparu depuis longtemps.

1342. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — II. (Fin.) » pp. 206-223

« L’Antiquité, pensait-il, n’est qu’une étude de rapports. » Plus on a vu de monuments, plus on a de textes sous la main, et plus on est en état de les éclaircir les uns par les autres.

1343. (1903) Zola pp. 3-31

Le sens pittoresque est devenu en lui cette couleur grosse et criarde qui fait comme hurler les objets au lieu de les faire chanter, comme disent les peintres, dans une harmonie et comme une symphonie générale selon leurs rapports avec les autres objets qui les entourent. — L’objet matériel animé d’une vie mystérieuse, qui est peut-être l’invention la plus originale des romantiques et d’où est venue toute la poésie symbolique, est devenu chez Zola, souvent, du moins, une véritable caricature lourde, grossière et puérile et la « solennité de l’escalier » d’une maison de la rue de Choiseul a défrayé avec raison la verve facile des petits journaux satiriques. — La simplification de l’homme, réduit à une passion unique et dépouillé de sa richesse sentimentale et de sa variété sensationnelle, est devenue, chez Zola, une simplification plus indigente encore et plus brutale ; chaque homme n’étant plus chez lui qu’un instinct et l’homme descendant, en son œuvre, on a dit jusqu’à la brute et il faut dire beaucoup plus bas, tant s’en fallant que l’animal soit une brute et que chaque animal n’ait qu’un instinct.

1344. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre I : Principe de la métaphysique spiritualiste »

On sait que Cabanis, si franchement matérialiste dans les Rapports du physique et du moral, est parvenu à une philosophie toute différente dans sa Lettre à Fauriel sur les causes premières.

1345. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

Les rapports sautent aux yeux entre ces deux talents et ces deux gloires ; seulement ils n’auront pas la même destinée.

1346. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »

Elle n’en demeure pas moins dans son rapport naturel et inaltérable avec nous, et fussions-nous plus bas ou plus insensés que nous sommes, la proportion entre les poètes et les hommes n’en resterait pas moins dans son éternelle inflexibilité.

1347. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Il est incapable, ce semble, de considérer une œuvre quelle qu’elle soit, grande ou petite, sinon dans ses rapports avec un groupe d’autres œuvres, dont la relation avec d’autres groupes, à travers le temps et l’espace, lui apparaît immédiatement : et ainsi de suite. […] On peut dire, d’une façon très générale, que les œuvres les plus considérables de notre ancien théâtre comique avaient pour principal objet les rapports des enfants et des parents, et que l’amour n’y est considéré que sous ses aspects plaisants et légers, tandis que la grande comédie de notre temps s’est plutôt occupée des rapports des sexes, et que le mariage, l’adultère, et, par exemple, les passions des hommes mûrs ou même des vieillards y sont pris au sérieux, et volontiers au tragique. […] Ce qui nous réjouit surtout, nous, c’est la perception voluptueuse de nos rapports avec les objets extérieurs, quand ces objets sont traduits par une imagination ou une sensibilité plus rare que la nôtre : ce qui le réjouit uniquement, lui, c’est la perception des rapports des idées entre elles et de ses rapports avec les idées, en tant qu’il les ordonne et les enchaîne. […] Elle était « médiocrement écrite, ridicule souvent et dégoûtante de platitude », mais cependant « elle avait encore ce mérite d’offrir au public une représentation de la vie, dont il saisissait le rapport avec la réalité ». […] Je ne sais s’il faut conclure à un rapport secret entre la fragilité physique des femmes et leur aptitude à jouer la comédie.

1348. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Et il en sera de même, à très peu près, des rapports du pouvoir exécutif avec le pouvoir judiciaire. […] Aussi ditil très nettement sur les rapports de l’Etat despotique avec la richesse nationale : « Quant à l’Etat despotique il est inutile d’en parler : dans une nation qui est dans la servitude on travaille plus à conserver qu’à acquérir ; dans une nation libre on travaille plus à acquérir qu’à conserver. » Et encore : « Le mal presque incurable est lorsque la dépopulation vient de longue main par un vice intérieur et un mauvais gouvernement. […] La propriété d’agrément, qu’elle soit à un grand seigneur ou à des moines, doit être frappée d’un impôt tel qu’elle rende à l’Etat en dix ans ce que lui aurait rendu une propriété de rapport et de culture intensive ; — et ce n’est pas un calcul difficile à faire. […] Ils sont à ses ordres et tout est tranquille. » Mais c’est encore en vers, comme il sied à un poète, que Voltaire a exprimé le plus précisément sa doctrine sur les rapports entre les religions et l’Etat. […] Organisation politique : l’état et l’armée I Sur les rapports de l’Etat et de l’armée, il n’y a rien dans Voltaire que quelques déclamations sur la guerre dont se moquait cruellement et avec quelque esprit Frédéric II écrivant au seigneur de Ferney.

1349. (1910) Rousseau contre Molière

Là-dessus Alceste entre en rapports avec un avocat qu’il a choisi absolument au hasard et qui se trouve être le plus honnête homme des honnêtes gens. […]   Il a fait encore une allusion aux Fourberies de Scapin en parlant des rapports entre les maîtres et les serviteurs. […] Quel rapport entre Arsinoé, médisante et hypocrite, et Acaste avec sa fatuité ingénue, si ingénue qu’elle semble beaucoup plus d’un « faraud » de barrière ou de village que d’un homme de cour ? […] Tartuffe n’est-il pas l’ambitieux qui capte les héritages et les donations pour arriver à la puissance que donne l’argent, et n’y a-t-il nul rapport entre Tartuffe et Rodin ou Bel-Ami ? Jourdain, moins sinistre, n’est-il pas l’homme qui veut se décrasser et se faire des relations belles pour que l’on parle de lui dans la Chambre du Roi, et n’y a-t-il nul rapport entre Jourdain et Samuel Bernard ?

1350. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

On y trouve des scènes exquises, comme celle où Pierrepont écoute, derrière une persienne, des jeunes filles à marier expliquer dans leur langue d’aujourd’hui ce qu’elles entendent par le mariage ; des scènes de la vie réelle exprimées, chose devenue rare, avec tact et mesure ; c’est de l’art et du vrai, qui n’a aucun rapport avec les productions grotesques, sous prétexte de réalisme, qu’on écrit ou qu’on joue pour le bonheur de certains qui s’intitulent modestement : les jeunes. […] Si les rapports harmoniques étaient justes, un bras, une jambe, une tête reflétés par le ciel bleu, paraîtraient à M.  […] Bien que reconnaissant la haute intelligence du maréchal Valée, sous les ordres duquel le Roi l’avait placé, le duc d’Orléans a souvent maille à partir avec lui, autant que le permet la discipline militaire à laquelle il obéit toujours, comme un simple soldat ; le maréchal a des idées et les impose, mais le Prince écrit et proteste : Les désagréments recommencent avec le maréchal ; il veut mettre dans son rapport un faux chiffre de tués et de blessés. […] Ce petit incident, peu en rapport avec la gravité de M. le comte de Bismarck et avec le rôle qu’il jouait dans les affaires du monde, amusa beaucoup les souverains et les autres assistants, car on ne s’attendait guère à voir M. de Bismarck se mêler au groupe de la jeunesse. […] Il s’agit de Mademoiselle Clairon, que l’érudit écrivain nous fait connaître d’après ses correspondances et les rapports de police du temps.

1351. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Le contact de notre intelligence avec une œuvre supérieure crée une source de rapports, de remarques, de leçons et d’exemples, un champ de beauté et d’analyse inépuisable. […] Le style abstrait vit surtout d’idées, d’intellectualité, de compréhension, de tours, de rapports, de nuances : histoire, philosophie, morale, métaphysique, maximes, critique, psychologie. […] Voici, sous ce rapport, une des plus belles descriptions d’Homère : Ulysse et Nestor réveillent pendant la nuit les officiers et les soldats Grecs pour aller surveiller le camp ennemi. […] Marmontel l’appelle « un rapport d’opposition entre des objets différents ou dans un même objet entre ses qualités ou ses façons d’agir ». […] (Robespierre, Rapport du 18 pluviôse an II, sur les principes du gouvernement, etc.)

1352. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

C’est d’ailleurs à mi-côte, dans les rapports de la critique avec la littérature, que nous voulons surtout chercher nos enseignements et nos souvenirs. […] Mais, ces fugitives victoires de l’être immatériel, ces oublis passagers des liens du corps, ces aspirations vers Dieu, privilège et signe de notre origine, venant à se transformer en doctrine, à se fixer, à se poser dans un système, il en résultera infailliblement que l’âme humaine perdra le vrai sens de ses rapports avec Dieu. […] Mais cet épisode n’a aucun rapport avec le titre, qui tient dix fois plus que ce qu’il promet : c’est hideux, et, lorsqu’au dénoûment on voit la magistrature française, que dis-je ? […] Malheureusement les philosophes, et Voltaire à leur tête, s’appuyaient beaucoup plus, pour le succès de leurs doctrines, sur la licence des mœurs que sur la liberté des consciences ; et, sous ce rapport, la pruderie génevoise leur était bien plus contraire que la légèreté française. […] Le titre de citoyen romain, répandu sur tous les points de l’Empire, perdait, par cette diffusion même, son antique importance, et créait des peuples nouveaux, sans liens, sans solidarité, sans rapports de mœurs et d’affection avec la mère patrie.

1353. (1883) Le roman naturaliste

Par exemple, si, dans le rapport de police qui mentionne la tentative de suicide de la petite Delobelle, M.  […] Ce choix du milieu, ce rapport de la forme et du fond, cette appropriation des moyens à la fin, c’est le commencement de ce que l’on appelle le style. […] elle ne sert pas seulement à marquer le rapport secret de l’être humain et de son milieu, mais elle l’unit, ou mieux encore, elle le réunit à ce milieu même. […] C’est un rapport exact de ce que l’œil aperçoit et de ce que la main trace sur la toile. […] Sous ce rapport, c’est un trésor d’observations psychologiques profondes et subtiles que l’œuvre de George Eliot.

1354. (1929) Dialogues critiques

Tant que René Dussaud n’aura pas publié le texte complet de son rapport, attendons. […] D’ailleurs quel rapport avec le Journal des Goncourt ?

1355. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

Rapport de M.  […] Rapport de M. 

1356. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

Dieu, dans son économie divine et pour des desseins que nous ne savons pas, n’a donné qu’un petit nombre de ces sens à l’âme pour la mettre en rapport de jouissance ou de souffrance avec le monde matériel. […] Les sens de la parole, de l’oreille et des yeux, sont les plus puissants parmi ces organes qui mettent l’âme en rapport avec le monde extérieur ; aussi l’art de l’éloquence ou de la poésie est-il le premier des arts, celui qui exerce le plus d’empire sur nous-mêmes ou sur les autres hommes, l’art de modifier l’âme elle-même par la parole écoutée, ou l’art de modifier l’âme des autres hommes par la parole proférée.

1357. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

Or le copiste et l’imprimeur du théâtre de Weimar, nommé Vulpius, avait des rapports de service fréquents et habituels avec Goethe, à la fois ministre, auteur et directeur de la scène. […] Les rapports épistolaires entre Bettina d’Arnim et Goethe se détendirent et s’interrompirent même complétement de 1814 à 1833 ; mais, peu de mois avant la mort de Goethe, Bettina vint se réconcilier avec son idole négligée et recevoir ses derniers regards et son dernier soupir.

1358. (1890) L’avenir de la science « XV » pp. 296-320

Et en effet n’est-il pas remarquable que les trois religions qui jusqu’ici ont joué le plus grand rôle dans l’histoire de la civilisation, les trois religions marquées d’un caractère spécial de durée, de fécondité, de prosélytisme, et liées d’ailleurs entre elles par des rapports si étroits qu’elles semblent trois rameaux d’un même tronc, trois traductions inégalement belles et pures d’une même idée, sont nées toutes les trois en terre sémitique et de là se sont élancées à la conquête de hautes destinées ? […] On ne peut dire aussi que le chinois moderne soit plus analytique que le chinois ancien, puisque au contraire les flexions y sont plus riches et que l’expression des rapports y est plus rigoureuse.

1359. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Aujourd’hui Wotan est le point central, autour duquel tout rayonne ; tout part de lui, et — constamment — chaque action des autres personnages est ramenée à tus, et n’acquiert une vraie signification que par son rapport à lui. […] Je crois même que cette préoccupation du poème spécial qu’il avait en vue est un défaut dans ce beau livre, que Wagner nomme son Testament98, et que l’Œuvre d’art de l’avenir, écrit à un moment où le Ring est moins au premier plan de ses pensées, lui est sous plusieurs rapports supérieur.

1360. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre onzième. La littérature des décadents et des déséquilibrés ; son caractère généralement insociable. Rôle moral et social de l’art. »

Le déterminisme que professent les partisans de l’évolution ne les empêche nullement de reconnaître que tel individu, telle espèce, telle société est en progrès ou en décadence sous le de la rapport vitalité, par conséquent de la force de résistance dans la lutte pour la vie, de l’unité et de la complexité internes, qui permettent aux êtres supérieurs de s’adapter à leur milieu et de le dominer, au lieu d’en être dominés. […] On a souvent agité la question des rapports entre le luxe et la décadence.

1361. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326

La beauté est absolue en elle-même ; elle résulte de quelques rapports mystérieux entre la forme et le fond dans toutes les choses morales ou matérielles, rapports qui ont été établis par Dieu lui-même, suprême type, suprême règle, suprême proportion, suprême mesure, suprême convenance de tout ce qui émane de lui.

1362. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

II Je ne veux cependant ni m’exalter ni m’abaisser outre mesure sous le rapport poétique. […] « Ici le temps se montre à nous sous un rapport nouveau ; la moindre de ses fractions devient un tout complet, qui comprend tout, et dans lequel toutes choses se modifient, depuis la mort d’un insecte jusqu’à la naissance d’un monde : chaque minute est en soi une petite éternité.

1363. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

Aussitôt le mariage célébré en Normandie entre Blanche et le fils de Philippe Auguste, Louis emmène sa chère moitié à Paris : Les deux époux étaient à peu près pareils en âge, de treize à quatorze ans, tous deux d’un esprit enclin à la piété, éloigné du vice, pur, ouvert et sans fiel, et en tout tellement semblables l’un à l’autre, que de ce parfait rapport et de cette mutuelle correspondance naquit entre eux deux un amour saint, qui fut désormais l’âme de l’un et de l’autre.

1364. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

Il lui fiait (à Gabrielle) les avis et rapports qu’on lui faisait de ses serviteurs, et, lui découvrant les blessures de son esprit, elle en apaisait incontinent la douleur, ne cessait que la cause n’en fût ôtée, l’offense adoucie et l’offensé content ; en sorte que la Cour confessait que cette grande faveur dangereuse à un sexe impérieux soutenait chacun et n’opprimait personne ; et plusieurs s’éjouissaient de la grandeur de sa fortune.

1365. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — II. (Fin.) » pp. 62-79

Au milieu de cette grande cour, je me suis retirée comme dans une solitude, et il y a fort peu de gens avec lesquels j’aie de fréquents rapports ; je suis de longues journées entières toute seule dans mon cabinet, où je m’occupe à lire et à écrire.

1366. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres complètes de Buffon, revues et annotées par M. Flourens. » pp. 55-73

En relisant l’article du « Chien », à propos des espèces, soit animales, soit végétales, que l’homme s’est appropriées tout entières, et qu’il a transformées par l’art à force de les travailler, j’y trouve ce beau passage sur le blé, cette plante tout humaine : Le blé, par exemple, est une plante que l’homme a changée au point qu’elle n’existe nulle part dans l’état de nature : on voit bien qu’il a quelque rapport avec l’ivraie, avec les gramens, les chiendents et quelques autres herbes des prairies, mais on ignore à laquelle de ces herbes on doit le rapporter ; et comme il se renouvelle tous les ans, et que, servant de nourriture à l’homme, il est de toutes les plantes celle qu’il a le plus travaillée, il est aussi de toutes celle dont la nature est le plus altérée.

1367. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Tout en avouant la nécessité d’une religion, et en admirant le christianisme, j’en ai cependant méconnu plusieurs rapports.

1368. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

Je ne peux m’expliquer autrement cette différence qu’en me persuadant qu’ils ont le moral et le physique en rapport parfait, et que chez nous le moral l’emporte beaucoup : ce qui fait qu’en ayant plus d’envie de faire le bien que de moyens de le faire, qu’ayant des idées qui nous sortent trop de notre sphère individuelle, et que, souffrant de mille manières inconnues aux hommes qui aiment trop leur personne, nous ne pouvons nous défaire d’un fonds de tristesse et de mécontentement intérieur qui perce plus ou moins.

1369. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — II » pp. 71-89

» Non ; la vertu, la vraie valeur consiste à être toujours en rapport avec le danger : elle change de forme, non de nature ; on est calme et immobile sous le feu, soit qu’on l’emploie et qu’on le dirige soi-même avec art, soit qu’on l’essuie sans le pouvoir éviter ; de même qu’on était ardent, l’épée ou la pique au poing.

1370. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — I » pp. 236-253

Au commencement du xviiie  siècle, Bolingbroke, écrivant à l’abbé Alary et lui citant un passage de Charron qu’il trouvait admirable, disait encore : « Charron, qui avait autant d’esprit et plus de sens que son compatriote Montaigne. » Je voudrais, en parlant aujourd’hui de Charron, bien établir le caractère de son mérite et son exact rapport avec Montaigne.

1371. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — II » pp. 254-269

Il accorde beaucoup à la piété, à la véritable, qu’il distingue soigneusement et en traits vigoureux d’avec la superstition ; puis il ajoute un avis nécessaire, dit-il, à celui qui prétend à la sagesse, qui est, d’une part, de ne point séparer la piété de la vraie prud’homie, et d’autre part, et encore moins, de ne les confondre et mêler ensemble : « Ce sont deux choses bien distinctes et qui ont leurs ressorts divers, que la piété et la probité, la religion et la prud’homie, la dévotion et la conscience : je les veux toutes deux jointes en celui que j’instruis ici… mais non pas confuses. » Le père Buffier, d’ailleurs très équitable envers Charron, a relevé ce passage en disant : « Une probité sans religion serait une probité sans rapport à la divinité et indépendante de la loi de Dieu.

1372. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

Or, en ces mêmes années, étudiant de mon côté le xvie  siècle français et notre ancienne poésie à un point de vue critique, je ne fus pas longtemps à m’apercevoir d’un certain rapport entre ce qu’on avait voulu alors et ce qu’on désirait dans le présent.

1373. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — I » pp. 356-374

Pendant qu’une commission instituée par décret de l’empereur, sur le rapport du ministre d’État, et composée des hommes les plus autorisés et les plus compétents, travaille sans relâche et avec le sentiment de sa haute mission à recueillir non seulement les lettres, mais les ordres, les annotations, les décisions et pensées de toutes sortes de l’empereur Napoléon Ier, tout ce qui s’offre avec sa marque visible, avec son cachet personnel immédiat, et non seulement les documents relatifs à des matières de gouvernement et aux actes du souverain, mais aussi les écrits qui peuvent éclairer le caractère intime de l’homme ; pendant qu’on met à contribution les dépôts publics et les collections particulières de quelques familles considérables ; qu’à l’heure qu’il est près de vingt mille documents sont rassemblés, et que, la question de classement une fois résolue, on espère, dans un an ou quinze mois, être en mesure de livrer les premières feuilles à l’impression ; pendant ce temps-là, la publication des Œuvres de Frédéric le Grand, commencée depuis plusieurs années par ordre du gouvernement prussien sous la direction de M. 

1374. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

Trahissant ses faiblesses secrètes, Voltaire ne put s’empêcher, en publiant d’abord son ode, d’y rattacher et d’y coudre en notes toutes sortes de malices qui n’y avaient nul rapport, des invectives contre les ennemis de la philosophie et contres les siens propres : il y vit surtout une occasion de semer par le monde une diatribe de plus, en la glissant dans les plis de la robe de cette renommée funèbre.

1375. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — II » pp. 435-454

On ne s’est jamais mieux rendu compte du monde des émigrés, de leurs qualités et de leurs défauts : Les emplois qu’au temps de la Révolution j’occupais dans ma patrie m’ayant mis en rapport avec quelques milliers d’émigrés, j’ai pu les observer d’assez près pour être étonné de voir combien il y avait de vertus utiles dans les mœurs aimables des Français.

1376. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres publiées par M. de Falloux. »

Amenée, moins encore par mon âge que par la reconnaissance qu’il laisse croître, à étudier la vieillesse, je me retrouve peu sur le chemin des autres, et je voudrais ici l’étudier dans ses rapports avec Dieu et l’autre vie ; montrer que la vieillesse est pleine de grandeur et de consolation ; que son activité, concentrée en un foyer, en est plus intense ; que la dignité, la beauté d’une situation dont l’âme fait toute la vie, élèvent au-dessus de tout cette situation même ; et qu’enfin, comme on l’a dit du prêtre, si le vieillard est le plus malheureux des hommes, il est le plus heureux des chrétiens, le plus averti, et, s’il le veut, le plus consolé.

1377. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Une monarchie en décadence, déboires de la cour d’Espagne sous le règne de Charles II, Par le marquis de Villars »

Elle était presque du même âge que le roi, et celui-ci l’aimait déjà sur ses portraits et sur le rapport de quelques seigneurs qui avaient vu en France la jeune princesse.

1378. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier »

Dans la poésie la plus vantée, elle ne retrouvait pas d’idée, et dans la conversation point de sentiment. » Car elle voulait du sentiment aussi et avant tout, mêlé aux idées, avec des éclairs de gaieté fugitive, quantité de rapports fins, subtils, déliés, des anecdotes d’une application spirituelle et imprévue, de soudains essors et comme des flammes vers les plus hauts sommets ; mieux que des aperçus, des considérations politiques et historiques, fortement exprimées, mais sans s’y appesantir ; des images même, qui peut-être n’auraient point paru des images en plein soleil, mais qui en faisaient l’effet dans un salon ; puis tout à coup (car c’était une femme toujours) un soupir romanesque jeté en passant, et quelque perspective lointaine vaguement ouverte sur la destinée, les peines du cœur, les mystères de la vie ; un coin mélancolique à l’horizon.

1379. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Renan me paraît le plus certainement atteint et convaincu de déisme latent, quoi qu’on en dise, c’est qu’il conçoit l’œuvre de l’humanité comme sainte et sacrée, qu’il y admire et y respecte, dans la suite des développements historiques, un ordre excellent, — non pas cet ordre tel quel, qui résulte nécessairement, fût-ce après coup, des rapports et de la nature des événements en cours et des éléments en présence, mais un ordre préétabli, et qui a tout l’air d’avoir été conçu quelque part dans un dessein supérieur et suprême.

1380. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

L’historiette qui a rapport à ses armoiries résume la question d’une manière sensible et piquante.

1381. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe et d’Eckermann (suite) »

Aussi ses rapports personnels avec Gœthe, tout en étant bons et parfaitement convenables, s’en trouvaient quelquefois un peu gênés : « Tieck, disait Gœthe à ce propos, est un talent d’une haute signification (très-significatif, c’était encore un des mots favoris de Gœthe), et personne ne peut mieux que moi reconnaître ses mérites extraordinaires ; mais si on veut l’élever au-dessus de lui-même et l’égaler à moi, on se trompe.

1382. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français »

Et non-seulement lui, mais que tous les personnages soient également exercés à parler comme il convient, et qu’ils fassent le geste en rapport avec la chose dont ils parlent ; et que dans les rythmes (les vers) ils n’ajoutent ni ne retranchent une syllabe (cet avis du xiie  siècle n’aurait-il pas bien pu s’adresser encore à plus d’un tragédien ou d’une tragédienne que nous avons entendus ?)

1383. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. »

M. d’Argenson s’avisa de demander qu’on procédât, comme en Angleterre, lorsqu’on veut suspendre l’habeas corpus, et qu’on fît préalablement une enquête pour prouver que les lois en vigueur ne suffisaient pas ; autrement, on est réduit, disait-il, à se décider d’après des faits isolés, sur des rapports partiels et contradictoires qui ne permettent pas d’asseoir une opinion : « Et c’est ainsi, continuait-il, que tandis que les uns parlent de clameurs séditieuses, de provocations insensées à la révolte, les autres ont déchiré mon âme en annonçant que des protestants avaient été massacrés dans le Midi. » A ces mots une violente agitation s’empara de l’Assemblée ; les cris : A l’ordre !

1384. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

Enhardi par les questions qui m’ont été faites, et muni de toutes pièces, j’ai tâché aujourd’hui de mieux graver les traits et de fixer dans la mémoire de tous l’idée de ce second de Rousseau, de ce disciple unique et parfaitement naturel, dont les rapports de ressemblance avec le maître avaient déjà frappé quelques-uns des contemporains.

1385. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid. »

Sous ce rapport, peut-être, la France doit à Corneille une partie de ses belles actions.

1386. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Chacun, dans les résumés et les récapitulations qu’il donne de sa vie passée, s’arrange sans doute pour faire le moins de mea culpa possible et pour se rendre justice par les meilleurs côtés ; mais, quand on y regarde avec lui, on ne peut s’empêcher d’être en cela de l’avis de M. de Girardin sur lui-même : parmi les députés de la Chambre de 1846, il fut l’un de ceux qui se laissèrent le moins abuser par le spectacle des luttes oratoires, et qui, ne se réglant en rien sur le thermomètre intérieur de la Chambre, restèrent le plus exactement en rapport avec l’air extérieur : il fut, de tous les conservateurs de la veille, celui qui, avec M. 

1387. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. »

Il serait puéril aujourd’hui de venir rechercher minutieusement, dans ces discours de profession ou de circonstance, des contrastes ou de lointains rapports avec le langage qu’il tint depuis lors comme conventionnel et représentant du peuple.

1388. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. (Suite) »

Le marquis Des Issarts, nouvellement ambassadeur de France auprès d’Auguste III, eut ordre d’y regarder de plus près et de faire un nouveau portrait juste et naturel de la jeune prétendante ; chaque rapport concluait à son avantage.

1389. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DIX ANS APRÈS EN LITTÉRATURE. » pp. 472-494

Qu’ils suivent chacun leur ligne pour les œuvres individuelles, et consentent à coexister dans de certains rapports de communauté et de confins dans les jugements ; qu’on pratique ainsi la vraie égalité et indépendance, l’estime mutuelle du fond avec les réserves permises : voilà des mœurs littéraires de juste et saine démocratie, ce semble, et qui seraient d’un utile exemple à offrir aux jeunes hommes survenants, lesquels ne trouvent rien où se rattacher, que l’ambition illimitée égare ou déprave, dont quelques-uns tombent du second jour aux vices littéraires, les plus bas de tous, et dont on voit quelques autres plus généreux rôder dans la société comme de jeunes Sicambres, des Sicambres plume en main et sans emploi.

1390. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Mathurin Regnier et André Chénier »

Rien donc de plus piquant et de plus instructif que d’étudier dans leurs rapports ces deux figures originales, à physionomie presque contraire, qui se tiennent debout en sens inverse, chacune à un isthme de notre littérature centrale, et, comblant l’espace et la durée qui les séparent, de les adosser l’une à l’autre, de les joindre ensemble par la pensée, comme le Janus de notre poésie.

1391. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. le Cte Alfred de Vigny à l’Académie française. M. Étienne. »

Ce qu’il trouvera, ce ne sera pas sans doute ce que nous savons déjà sur la façon et sur l’artifice du livre, sur ces études de l’atelier si utiles toujours, sur ces secrets de la forme qui tiennent aussi à la pensée : il est bien possible qu’il glisse sur ces choses, et il est probable qu’il en laissera de côté plusieurs ; mais sur le fond même, sur l’effet de l’ensemble, sur le rapport essentiel entre l’art et la vérité, sur le point de jonction de la poésie et de l’histoire, de l’imagination et du bon sens, c’est là qu’il y a profit de l’entendre, de saisir son impression directe, son sentiment non absorbé par les détails et non corrompu par les charmes de l’exécution ; et s’il s’agit en particulier de personnages historiques célèbres, de grands ministres ou de grands monarques que le poëte a voulu peindre, et si le bon esprit judicieux et fin dont nous parlons a vu de près quelques-uns de ces personnages mêmes, s’il a vécu dans leur familiarité, s’il sait par sa propre expérience ce que c’est que l’homme d’État véritable et quelles qualités au fond sont nécessaires à ce rôle que dans l’antiquité les Platon et les Homère n’avaient garde de dénigrer, ne pourra-t-il point en quelques paroles simples et saines redonner le ton, remettre dans le vrai, dissiper la fantasmagorie et le rêve, beaucoup plus aisément et avec plus d’autorité que ne le pourraient de purs gens de lettres entre eux ?

1392. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre I. Composition de l’esprit révolutionnaire, premier élément, l’acquis scientifique. »

Le rapport que les choses ont avec nous n’influant point du tout sur leur origine, la convenance morale ne peut jamais être une raison physique. » — Voltaire, Candide : « Quand Sa Hautesse envoie un vaisseau en Égypte, s’embarrasse-t-elle si les souris qui sont dans le vaisseau sont à leur aise ou non ? 

1393. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

La recherche de la vraisemblance supprime celle de la vérité, et tandis que le vraisemblable pour Boileau était l’introducteur du vrai, et consistait à saisir le rapport de l’objet à l’esprit, il devient au xviiie  siècle le pire ennemi de la nature, qu’il déforme quand il ne l’exclut pas.

1394. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre IV. Le roman »

Lesage publie en 1733 la fin de son roman : il répète la vie politique de Gil Blas, et le présente avec Olivarès dans les mêmes rapports où il était avec Lerme.

1395. (1890) L’avenir de la science « XVI »

La religion a toujours été en France une sorte de roue à part, un préambule stéréotypé, comme Louis par la grâce de Dieu, n’ayant aucun rapport avec tout le reste et qu’on ne lit pas, une formule morte.

1396. (1886) De la littérature comparée

Le résultat de ce travail est un portrait intellectuel plus ou moins complet, selon la valeur des documents employés et l’application du critique, de l’écrivain placé dans son milieu : les rapports entre l’homme et l’œuvre se trouvent déterminés ceux entre l’homme, l’œuvre et l’époque, sont indiqués.

1397. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. » pp. 275-293

Et avec toutes ces lectures nécessairement très variées et disparates, on ne parvient à former qu’une suite d’accidents, d’anecdotes littéraires, sans rapport et sans lien.

1398. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Éloges académiques de M. Pariset, publiés par M. Dubois (d’Amiens). (2 vol. — 1850.) » pp. 392-411

En achevant de lire Pariset sur Pinel et Corvisart, j’ai pris aussitôt Cuvier sur les mêmes sujets, et j’ai senti toute la différence qu’il y a entre un homme instruit, disert, comme Pariset, qui a du feu, du coloris, de la sensibilité, mais qui déborde et divague souvent, et un esprit du premier ordre, toujours maître de lui et de son sujet, qui, en se hâtant, touche à tous les points essentiels, ne néglige aucun des caractères de l’homme, retrace le trait principal des doctrines sans se détourner jamais, marque en passant les rapports, les dépendances des diverses branches, signale les influences positives, soulève ou écarte les objections.

1399. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Le Palais Mazarin, par M. le comte de Laborde, de l’Institut. » pp. 247-265

Vitet dans un rapport à l’Assemblée législative du 8 août 1849.

1400. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

Sa première littérature, ses ouvrages publiés sous Louis XVI, avant 89, ont tous un rapport direct à l’éducation : le Théâtre d’éducation proprement dit (1779) ; Adèle et Théodore (1782) ; Les Veillées du château (1784), etc., etc.

1401. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le surintendant Fouquet. (Article Fouquet, dans l’Histoire de Colbert, par M. P. Clément.) 1846. » pp. 294-312

L’extrême rigueur dont on usa envers Fouquet désormais abattu et sans ressource, la justice exceptionnelle à laquelle on le livra, la partialité de quelques-uns des commissaires et de ceux qui étaient chargés de l’examen des papiers et du rapport, les pensées cruelles dont ses ennemis ne se cachaient point à son sujet, l’âpreté des vengeances politiques qui n’allaient pas à moins qu’à demander sa tête, les lenteurs et les péripéties du procès qui dura plus de trois ans à instruire, tout concourut à retourner l’opinion et à gagner à l’accusé la pitié universelle.

1402. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — I. » pp. 441-459

Il affectionne ce dernier mot, et il l’emploiera même dans un de ses rapports au Conseil des Anciens, en parlant de la division du pouvoir législatif en deux sections.

1403. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

Certes, au point de départ, il y eut entre ces deux reines, entre ces deux belles-sœurs, bien des rapports ; mais une telle comparaison ne saurait se soutenir historiquement.

1404. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

L’Évangile a fait, dans toute la force du terme, une révolution dans l’âme humaine, en changeant les rapports des deux sentiments qui la divisent : la crainte a cédé à l’amour l’empire du cœur.

1405. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — III. Franklin à Passy. (Fin.) » pp. 167-185

Franklin répond par cette lettre que je donnerai en entier, puisque, mieux que tout ce que je pourrais dire, elle exprime le vrai rapport où il est avec les philosophes du xviiie  siècle, et le point par où il s’en sépare : J’ai lu votre manuscrit avec quelque attention.

1406. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « La Fontaine. » pp. 518-536

. ; il cherche à mettre sa moralité bien en rapport avec le sujet.

1407. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville »

C’était le temps de la philosophie de l’histoire, de la palingénésie sociale ; on expliquait les lois de l’humanité par les rapports du fini et de l’infini ; on traduisait Vico et Herder ; on se demandait si le monde marchait en ligne droite, en ligne courbe ou en spirale.

1408. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Un symbole »

Il est incontestable que si l’on avait proposé à l’Assemblée, avec la droiture qui manque généralement à l’Église dans ses rapports avec l’État, de déclarer d’utilité publique la formule du « Vœu national » dans son intégrité, d’autres objections que celles qui y furent produites se seraient élevées, du moins, je l’espère, si réactionnaire que fût la Chambre de 1873.

1409. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

  La conviction de Séverine, élève de Vallès, engendre la violence, et il n’y a aucun rapport entre ses livres et ceux des femmes écrivains de ce temps ; c’est par la franchise de la forme littéraire qu’elle appelle l’attention ; c’est par la sincérité de ses doctrines qu’elle la retient. […] Les femmes sont-elles plus jolies, plus satisfaisantes, plus fournies sous quelque rapport ? […] ; croyant pouvoir profiter du moment où les rapports entre la France et là Russie, quoique arrivés à un état de confiance complète, n’avaient pas encore abouti à une entente militaire et diplomatique, le chancelier imagina coup sur coup l’incident Schnæbelé et celui de Vexaincourt. […] Sans admettre, avec les rapport des gens de police, qui, à force de le répéter, en était arrivés à le croire, que les Parisiens redoutaient un incendie méthodique pareil à celui de Moscou, il paraît cependant hors de doute que la population avait de terribles craintes. […] Rigault, où les enfants tutoient leurs pères, vaut au moins celle d’autrefois, où le fils appelait son père : monsieur, et lui parlait chapeau bas. » Cette froideur dans les rapports n’était cependant qu’extérieure et, sous une autre forme, cachait parfois autant de tendresse et souvent plus de prévoyance que les camaraderies paternelles d’aujourd’hui.

1410. (1925) Comment on devient écrivain

Les écrivains anglais ont, sous ce rapport, une compréhension bien plus large des réalités qui peuvent entrer dans le roman. […] Ulysse est, sous ce rapport, une création étonnante, « le plus fort caractère de l’antiquité », dit Flaubert. […] Thiers n’est pas parvenu à discréditer l’intérêt que présente, par exemple, le grand tableau d’ensemble des campagnes militaires de Napoléon Ier, établies sur les rapports du ministère de la guerre. […] Taine est sous ce rapport un excellent modèle. […] Il assista au premier « rapport ».

1411. (1904) Zangwill pp. 7-90

Or l’idée moderne, la méthode moderne revient essentiellement à ceci : étant donnée une œuvre, étant donné un texte, comment le connaissons-nous ; commençons par ne point saisir le texte ; surtout gardons-nous bien de porter la main sur le texte ; et d’y jeter les yeux ; cela, c’est la fin ; si jamais on y arrive ; commençons par le commencement, ou plutôt, car il faut être complet, commençons par le commencement du commencement ; le commencement du commencement, c’est, dans l’immense, dans la mouvante, dans l’universelle, dans la totale réalité très exactement le point de connaissance ayant quelque rapport au texte qui est le plus éloigné du texte ; que si même on peut commencer par un point de connaissance totalement étranger au texte, absolument incommunicable, pour de là passer par le chemin le plus long possible au point de connaissance ayant quelque rapport au texte qui est le plus éloigné du texte, alors nous obtenons le couronnement même de la méthode scientifique, nous fabriquons un chef-d’œuvre de l’esprit moderne ; et tant plus le point de départ du commencement du commencement du travail sera éloigné, si possible étranger, tant plus l’acheminement sera venu de loin, et bizarre ; — de tant plus nous serons des scientifiques, des historiens, et des savants modernes. […] La conscience a un rapport avec l’espace, non qu’elle réside en un point, mais elle sent en un espace déterminé.

1412. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Je suis si loin de le penser que j’accuse précisément les Grecs, à force de rechercher l’idéal, d’en avoir amoindri l’emploi et méconnu le rôle, et que je fais remonter jusqu’à eux la cause de cette anarchie anti-esthétique qui désole notre civilisation, supérieure sous tant de rapports. […] On voit que, sous le rapport du métier, l’auteur a fait de grands progrès. […] Vous voyez, mon ami, que, sous ce rapport, je n’hésite pas à approuver ce qu’a dit M.  […] Et celui-ci, certes, a bien, si je ne me trompe, le caractère des grandes généralités ; car, en morale, comme en politique, dans les sciences, comme dans les arts, sans système préconçu et sans parti pris d’aucune sorte, il élucide tout, il harmonise tout, il individualise tout et synthétise tout, en ouvrant à tout de verdoyantes avenues qui se prolongent jusqu’aux arrière-limites de l’avenir ; aussi n’est-ce que quand, sous tous les rapports ci-dessus énoncés, l’Homme-Humanité aura déduit les conséquences du principe ; qu’il aura le droit de dire avec le père de l’Homme-Dieu dans la Bible : Je suis celui qui suis.

1413. (1887) Essais sur l’école romantique

Quand il est sali, on le met au panier, et le livre redevient chiffon ; maison renouvelle cette marchandise, comme toutes les autres, par une production en rapport avec la consommation. […] D’où viennent ces goûts frivoles, cet égoïsme dans l’âge de la générosité et de l’abandon, ce scepticisme desséchant dans l’âge de la foi, cette rouerie avant l’expérience, ces désenchantements avant les illusions, cet amour de l’argent sans esprit d’avenir, comme celui des courtisanes ; ces rapports plus que délicats entre les auteurs et les éditeurs, dont l’histoire serait scandaleuse ; les libraires les plus habiles battus par des enfants dans l’art des gains illicites ; toutes choses qui oppriment l’écrivain honnête homme par les précautions blessantes qu’elles font prendre contre sa probité ; d’où viennent ces amours-propres monstrueux, ce désintéressement contre nature de toute opinion politique, cette guerre contre toute morale, celle exaltation de la chair et des sens, cette révolte de la prétendue liberté humaine contre le devoir ; d’où viennent tous ces désordres de l’esprit et de l’âme, sinon de cette littérature, qui ne vit que de là, mais qui doit périr par là ? […] Triste déclin, retour amer de cette fortune qui couronnait son front de palmes prématurées, comme lui disaient les secrétaires perpétuels des Académies dans leurs rapports sur les prix.

1414. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

Les révolutions qui, de quelque côté qu’elles viennent, déplacent brutalement les hommes et les choses, ne manquent jamais de traîner à leur suite de singuliers contrastes ; et dans leur rapport immédiat, dans leur moment d’orage, elles se signalent presque toujours par des aberrations aussi fantasques. […] Si la morale condamne Corneille, la littérature l’absout : ce qui paraît extravagant d’après les lois de l’honnêteté et de la décence, est admirable sous le rapport poétique et dramatique. […] Madame la dauphine, au rapport de madame de Sévigné, disait, en parlant de Pauline : Voilà cependant la plus honnête femme du monde qui n’aime point du tout son mari  ; comme pour faire entendre que Pauline donnait à toutes les honnêtes femmes une dispense d’aimer leur mari. […] Louis Racine, fils du grand Racine, a cru voir quelque rapport entre Héraclius et Athalie ; mais quand le fond du sujet offrirait une légère ressemblance, il y a une si prodigieuse différence dans la manière dont il est traité, qu’il ne peut exister aucune comparaison entre ces deux ouvrages ; l’un est un prodige de simplicité, l’autre un prodige d’intrigue ; l’un est d’une merveilleuse régularité, l’autre couvre de grandes fautes par des beautés plus grandes encore.

1415. (1925) Proses datées

Il voit l’homme guidé surtout par ses appétits et ses intérêts, et Faguet nous donne de cette misanthropie de Balzac une très ingénieuse explication, Balzac est misanthrope parce qu’il a surtout envisagé les hommes, « non pas dans le cercle restreint de la famille », mais dans leurs rapports entre eux et dans leurs rapports sociaux, c’est-à-dire dans un état qui réveille en l’homme les instincts de concurrence et de lutte, et où il paraît sous son jour le plus défavorable. […] Certes, on aperçoit bien, au-dessus du haut mur qui le protège, l’angle d’une maison de rapport et quelques toitures voisines, mais la perspective demeure libre et, par un hasard heureux, ce n’est pas sur un écran de plâtre que se détachent les beaux arbres qui bornent la vue. […] Il s’établit ainsi entre eux et nous des rapports plus intimes, et nous croyons les mieux comprendre, en les imaginant au milieu des choses qui furent les témoins de leurs tristesses ou de leurs joies, de leurs pensées et de leurs rêves. […] Sur ce point, le grand, le vrai mérite de La Pouplinière fut d’avoir aidé de sa fortune et de son autorité les compositeurs de son temps et d’avoir contribué à les mettre en rapport avec le public. […] A propos de Nicolas-Jean Barault, je retrouve la lettre suivante : « Messieurs le Maire, échevins et habitants d’Autun, On m’a fait un rapport si avantageux de la capacité du sieur Barault, avocat, procureur du Roi de votre ville, que j’estime que vous ne sauriez faire un meilleur choix que de sa personne pour assister avec le maire à la tenue des Etats prochains de la Province, d’autant plus qu’étant très informé des affaires de la ville il me paraît fort capable de seconder le maire dans les choses où il s’agira des intérêts de la communauté.

1416. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Est-ce à dire que toutes ces pérégrinations de l’esprit français, si importantes lorsqu’on les envisage dans leur rapport avec l’éducation générale de la nation, n’aient pas exercé souvent une influence fâcheuse sur le développement du génie poétique ? […] Sous le rapport purement littéraire, cette pièce est, à mon avis, l’une des plus intéressantes du recueil ; le titre même de cette pièce indique assez nettement ce que l’auteur a voulu exprimer, et impose silence au reproche. […] Les fiançailles de Geneviève avec le colporteur, son retour à Voiron et la colère de Josette en apprenant qu’elle va perdre sa sœur, sont bien racontés, quoique le nombre des mots ne soit pas en rapport avec le nombre des idées. […] Ce qui est vrai, ce qu’il faut affirmer, ce qui peut servir au développement, à la popularité des saines idées littéraires, c’est que les Harmonies, malgré le mérite éclatant qui les recommande sous le rapport purement poétique, demeurent bien au-dessous des Méditations dans toutes les questions qui se rapportent à la pureté de la forme. […] Mais peut-être convient-il de montrer, sous un autre jour, le rapport qui unit cette conclusion aux prémisses que nous avons posées.

1417. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — III. (Fin.) » pp. 175-194

Dans les moments de presse et de nécessité, quand l’État devait une grosse somme, soit à la reine d’Angleterre, soit au comte Palatin, ou à d’autres princes étrangers ou français, on aliénait une portion d’impôts, et on la leur livrait pour paiement : « Tirez-en ce que vous pourrez. » Ces créanciers, ainsi pourvus d’une valeur incommode et d’un rapport peu précis, l’affermaient à quelque homme de finance qui leur en rendait le moins et en tirait pour son compte le plus possible.

1418. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253

Il traite des bâtiments dans leurs rapports avec la campagne : autre doit être une résidence et un palais, autre un château, autre une maison de plaisance, une maison de campagne, une maison de chasse, une maison des champs, une maison des vignes, etc. ; mais quels que soient les bâtiments, « j’exclus, dit-il, tous ceux qui ont une façade bourgeoise, sans mouvement dans le toit ou la bâtisse, sans milieu, sans saillant sur les ailes, ou en plâtre avec un air vulgaire ; et je recommande encore le beau ou le simple, le magnifique ou le joli, et toujours le propre, le piquant et le distingué. » Pourquoi dit-on jardins anglais, plutôt que jardins chinois, plutôt que jardins naturels ?

1419. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

Louis XIV, même dans sa jeunesse et dans son train de galanterie, prétend-il établir un peu de décorum à la Cour, de la réserve dans les rapports extérieurs des hommes et des femmes, La Fare ne voit en lui qu’un roi d’une humeur naturellement pédante et austère, qui, en nuisant à l’ancienne galanterie, en viendra à ruiner la politesse et à introduire par contrecoup l’indécence.

1420. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — II » pp. 18-34

Les rapports, toujours ambigus et pénibles, de M. de Lamennais avec l’autorité diocésaine avaient empiré dans les derniers temps, et il devenait convenable que la petite école se dispersât.

1421. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. »

Louvois, entre autres établissements utiles et durables, a fondé le Dépôt de la Guerre ; c’est dans ce Dépôt que sont conservées toutes les lettres, toutes les dépêches, qui émanent des ministres et secrétaires d’État de la Guerre ou qui s’adressent à eux, les lettres et rapports des généraux, des intendants, etc.

1422. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. (Suite et fin) »

Cependant, sur le rapport de plusieurs gens du pays que le comte de Guiche avait menés le long du fleuve pour visiter les bords, et qui assurèrent qu’on pouvait le passer vis-à-vis le Tolhus, je résolus, de l’avis du prince de Condé, de faire tenter le passage.

1423. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Maurice et Eugénie de Guérin. Frère et sœur »

Elle semble heureusement née pour habiter la campagne, tant son être« s’harmonise avec les fleurs, les oiseaux, les bois, l’air, le ciel, tout ce qui vit dehors, grandes ou gracieuses œuvres de Dieu. » Elle aussi, comme Bernardin de Saint-Pierre, elle a le sens des symboles naturels ; la vie sous toutes ses formes lui parle ; elle est femme à voir des mondes dans un fraisier : « Mon ami, je suis ce fraisier en rapport avec la terre, avec l’air, avec le ciel, avec les oiseaux, avec tant de choses visibles et invisibles que je n’aurais jamais fini si je me mettais à me décrire, sans compter ce qui vit aux replis du cœur, comme ces insectes qui logent dans l’épaisseur d’une feuille. » Toutes les saisons de l’année, toutes les heures de la journée ont pour elle leur charme particulier et leur langage.

1424. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Les quatre moments religieux au XIXe siècle, (suite et fin.) »

On trouvera à la fin du volume, dans l’Appendice, quelques détails plus particuliers sur mes anciens rapports avec l’abbé Lacordaire.

1425. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Œuvres complètes de Molière »

Il nous montre, dans la vie des comédiens de campagne décrite par Scarron en son fameux Roman, la peinture fidèle de ce que devait être la destinée et la fortune de cette troupe ambulante de Molière ; il se demande s’il n’y a même pas de rapport, de reflet plus direct de l’un de ces groupes comiques à l’autre, et si Scarron, du temps qu’il était au Mans, n’a pas eu l’occasion d’y voir cette troupe de passage des Béjart avec son illustre capitaine.

1426. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni (suite et fin.) »

Mais ce n’est pas tout que ce désaccord qui saute aux yeux : il faut aussi qu’il y ait du rapport ; il faut qu’après avoir souri à première vue du contraste et du changement, à la réflexion on reconnaisse et l’on se rende compte ; qu’après s’être écrié : « Ce n’est pas possible ! 

1427. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois par M. Camille Rousset. Victor-Amédée, duc de Savoie. (suite et fin.) »

Que de chicanes il soulève dans ses rapports avec la France !

1428. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Je note dans Émile quantités de pensées délicates et pures sur les femmes : « La femme qui vous aime n’est qu’une femme ; celle que nous aimons est un être céleste dont tous les défauts se cachent sous le prisme à travers lequel il vous apparaît. » Ou encore : « Une femme dont on est aimé est une vanité ; une femme que l’on aime est une religion : vous serez tout pour moi, existence, vanité, religion, bonheur, tout. » « Les femmes, qui sont si habiles en dissimulation, feignent plus adroitement que nous un sentiment qu’elles n’éprouvent pas ; mais elles cachent moins bien que les hommes une affection sincère et passionnée, parce qu’elles s’y adonnent davantage. » Sur le bienfait, qui produit des effets si différents selon la terre qui le reçoit, selon les cœurs sur lesquels il tombe : « Toutes les fois que le bienfait ne pénètre et ne touche pas le cœur, il blesse et irrite la vanité. » Sur le désabusement qui vient si tôt, qui devance les saisons, et qui n’est pas même en rapport avec la durée naturelle de la vie : « Il y a un certain âge dans la vie où l’exaltation n’est plus possible ; la sensibilité peut être assez profonde pour assister au spectacle de tant de maux et de tant de douleurs sans être entièrement usée, mais l’exaltation n’a jamais résisté à l’expérience du cœur humain.

1429. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Venons-en à ce qui semblera un peu moins naturel, à ses lettres d’amour, à cette passion des derniers temps à laquelle l’enhardit la Révolution et dont elle a dit avec justesse : « J’ai connu ces sentiments généreux et terribles qui ne s’enflamment : jamais davantage que dans les bouleversements politiques et la confusion de tous les rapports sociaux. » Elle avait de bonne heure trop réfléchi à l’amour pour le ressentir dans toute sa naïveté.

1430. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite et fin.) »

Mirabeau a été mis d’abord en rapport avec le comte de Mercy, qui m’a dit en avoir été complètement satisfait, et a même ajouté que depuis longtemps Mirabeau, dégoûté de la marche des affaires, se sentait en disposition de s’entendre avec la Cour et s’attendait à des ouvertures de ce genre ; qu’on pouvait voir d’ailleurs, par ses travaux dans l’Assemblée, qu’au fond il avait toujours été l’homme des principes monarchiques.

1431. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Mlle Eugénie de Guérin et madame de Gasparin, (Suite et fin.) »

Et puis l’ordre d’idées et de sentiments qu’éveille la Joconde n’a aucun rapport prochain ni lointain avec le puritanisme religieux.

1432. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire de la Grèce, par M. Grote »

Grote que tout s’expliquerait si l’on admettait qu’un Homère ou Homéride, s’emparant des rhapsodies antérieures d’une Iliade en fragments, et d’une Achilléide embryonnaire ou élémentaire, a refondu, remanié, agrandi les deux sujets, les a mis en rapport entre eux et a opéré un travail ardent, poétique, inspiré, d’où est sortie l’œuvre telle à peu près que nous l’avons, sauf toujours trois ou quatre chants qui sont par trop gênants ou sensiblement inutiles, et dont on fait bon marché : tout le reste appartient à une pensée suffisamment une et dominante.

1433. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les fondateurs de l’astronomie moderne, par M. Joseph Bertrand de l’académie des sciences. »

Elles ont rendu d’importants services à la navigation et à la géographie ; mais leur plus grand bienfait est d’avoir dissipé les craintes produites par les phénomènes célestes et détruit les erreurs nées de l’ignorance de nos vrais rapports avec la nature ; erreurs et craintes qui renaîtraient promptement si le flambeau des sciences venait à s’éteindre. » — Depuis que cet article est écrit, j’ai su que la question de Galilée, de son procès et de son abjuration, avait été traitée à fond par M. 

1434. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre »

Saint-Simon nous l’avoue, il fut charmé, ensorcelé par ce beau diseur : il s’employa à le servir avec feu ; il brisa pour lui la glace et le mit en bons rapports avec M. de Beauvilliers qui était l’entrée de faveur auprès du Dauphin ; plus tard il ne travailla pas moins à l’ancrer auprès du duc d’Orléans et à le faire un des présidents des Conseils pour la prochaine Régence.

1435. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre (suite et fin) »

Louis XV, en effet, n’a pas une langue en rapport avec celle des grands écrivains qui l’entourent : il est comme puni par là de ne les avoir pas assez appréciés, et de n’avoir pas vu ni reconnu le génie de son siècle dans les parties véritablement supérieures où il se rencontrait en effet.

1436. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

S’il plaint quelqu’un, c’est le peuple, qui est tout, disait-il comme Sieyès, et que cependant on ne compte pour rien… » Je me fais une tout autre idée du ligueur, malgré certaines théories modernes, et j’ai peine à me figurer le rapport qu’il peut y avoir entre ces curés fanatiques de la Cité ou des Halles et l’abbé Sieyès.

1437. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE SÉVIGNÉ » pp. 2-21

Aujourd’hui qu’en s’éloignant de nous, la société, dont elle représente la face la plus brillante, se dessine nettement à nos yeux dans son ensemble, il est plus aisé, en même temps que cela devient plus nécessaire, d’assigner à Mme de Sévigné son rang, son importance et ses rapports.

1438. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE DURAS » pp. 62-80

Sous les différences d’éducation et de fortune, on découvrirait peut-être chez toutes deux d’autres rapports.

1439. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre premier. Les sensations totales de l’ouïe et leurs éléments » pp. 165-188

Mais, tandis que la sensation de son musical correspond à une suite de vibrations égales en longueur et en vitesse, celle du bruit correspond à une suite de vibrations inégales en vitesse et en longueur ; d’où l’on conclut que dans le premier cas les sensations élémentaires sont semblables, et dans le second dissemblables ; ce qui explique le nombre infini des sensations de bruit, et l’impossibilité de les grouper, comme celles de son musical, en une seule série ; il n’y a pas de limites aux combinaisons des dissemblables ; n’ayant pas de rapport fixe entre eux, ils ne produisent que le chaos.

1440. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 193-236

il n’y était pas, il dut rester tout seul maintenant dans son cachot, les fers aux pieds et aux mains, pendant environ six semaines, jusqu’à ce que les chasses impériales en Bohême fussent closes, et que le duc fût rentré dans ses États pour écouter le rapport de son ministre sur l’affaire ; elle préoccupait tellement tout le duché depuis que les sbires avaient été sur le point de fusiller une jeune sposa pour son amant, qu’on ne parlait plus d’autre chose.

1441. (1892) Boileau « Chapitre VI. La critique de Boileau (Fin). La querelle des anciens et des modernes » pp. 156-181

On a bien des fois signalé le rapport étroit qui unit le classicisme de Boileau au rationalisme cartésien : et l’on a eu raison, si l’on retranche du cartésianisme les conceptions aventureuses de sa métaphysique et si on le réduit à un rationalisme scientifique, menaçant de sa rigoureuse méthode tout le surnaturel et tout l’indémontrable.

1442. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre I. La tragédie de Jodelle à Corneille »

Je n’exagérerai guère en disant que leurs tragédies ont à peu près le même rapport à l’action dramatique que les livrets de Benserade à la pantomime des ballets : c’est de la poésie à propos et à côté.

1443. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Émile Zola, l’Œuvre. »

Grandsire se mit en rapport avec le directeur de l’assistance publique, etc… Il y eut enquête, etc… » Dans un conte bleu !

1444. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres de la marquise Du Deffand. » pp. 412-431

En fait d’histoire pourtant et de mémoires, elle se félicite d’avoir un rapport de goût avec lui.

1445. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mme du Châtelet. Suite de Voltaire à Cirey. » pp. 266-285

Le trait final est aussi le plus perfide et le plus humiliant ; on l’y montre comme s’attachant à tout prix à la célébrité de M. de Voltaire : « C’est lui qui la rend l’objet de l’attention du public et le sujet des conversations particulières ; c’est à lui qu’elle devra de vivre dans les siècles à venir, et, en attendant, elle lui doit ce qui fait vivre dans le siècle présent. » Pour compléter la satire, il faut joindre à ce portrait de Mme du Châtelet, par Mme Du Deffand, les lettres de Mme de Staal (de Launay) à la même Mme Du Deffand, où nous est représentée si au naturel, mais si en laid, l’arrivée de Mme du Châtelet et de Voltaire, un soir chez la duchesse du Maine, au château d’Anet : « Ils apparaissent sur le minuit comme deux spectres, avec une odeur de corps embaumés. » Ils défraient la société par leurs airs et leurs ridicules, ils l’irritent par leurs singularités ; travaillant tout le jour, lui à l’histoire, elle à Newton, ils ne veulent ni jouer, ni se promener : « Ce sont bien des non-valeurs dans une société où leurs doctes écrits ne sont d’aucun rapport. » Mme du Châtelet surtout ne peut trouver un lieu assez recueilli, une chambre assez silencieuse pour ses méditations : Mme du Châtelet est d’hier à son troisième logement, écrit Mme de Staal ; elle ne pouvait plus supporter celui qu’elle avait choisi ; il y avait du bruit, de la fumée sans feu, il me semble que c’est son emblème.

1446. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Balzac. » pp. 443-463

Il y aurait, dans un travail moins incomplet, et si l’on était libre de se donner carrière, à bien établir et à graduer les rapports vrais entre le talent de M. de Balzac et celui de ses plus célèbres contemporains, Mme Sand, Eugène Sue, Alexandre Dumas.

1447. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97

Il est incroyable que ce sentiment moral intérieur dont il était pourvu, et qui le tenait si fort en rapport avec les autres hommes, n’ait pas averti Rousseau à quel point il y dérogeait en maint endroit de sa vie et en mainte locution qu’il affecte.

1448. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Vauvenargues. (Collection Lefèvre.) » pp. 123-143

On le voit perpétuellement occupé de rechercher et d’entretenir le rapport du sentiment à l’idée, se faisant scrupule de retrancher aucun mobile naturel, et trop heureux de favoriser toute inspiration salutaire ou généreuse : « Si vous avez, disait-il à un jeune ami, quelque passion qui élève vos sentiments, qui vous rende plus généreux, plus compatissant, plus humain, qu’elle vous soit chère ! 

1449. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Frédéric le Grand littérateur. » pp. 185-205

Egger) me fait remarquer qu’il y a entre Frédéric historien et Polybe des rapports réels et assez frappants.

1450. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Florian. (Fables illustrées.) » pp. 229-248

Les Fables de Florian sont bien composées, d’une combinaison ingénieuse et facile ; le sujet y est presque partout dans un parfait rapport, dans une proportion exacte avec la moralité.

1451. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Étienne Pasquier. (L’Interprétation des Institutes de Justinien, ouvrage inédit, 1847. — Œuvres choisies, 1849.) » pp. 249-269

M. le chancelier Pasquier ayant recouvré un manuscrit inédit de son ancêtre, manuscrit qui contenait des explications et leçons données par Étienne Pasquier à ses petits-fils sur le droit romain envisagé dans ses rapports avec nos vieilles coutumes françaises, en voulut faire jouir le public, et il en confia la publication et l’édition à M. 

1452. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400

Comme je n’ai pas prétendu donner un rapport sur la poésie à la date présente, je ne suis pas tenu de conclure.

1453. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La princesse des Ursins. Lettres de Mme de Maintenon et de la princesse des Ursins — I. » pp. 401-420

Il s’était attendu, d’après tous les rapports, à trouver dans Mme des Ursins une femme de la Fronde, qui venait trop tard : au lieu de cela, il trouvait quelqu’un qui avait peu à faire pour être naturellement une personne d’autorité et de gouvernement, et qui ne cessait pas d’être de la plus agréable société dans le plus grand air.

1454. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame Sophie Gay. » pp. 64-83

L’héroïne du roman, Laure, s’y félicite de partager l’antipathie de Mme de Gercourt « avec deux femmes d’un grand mérite, dont les opinions, dit-elle, ont quelque rapport avec les miennes ».

1455. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — I. » pp. 186-205

Elle réfléchissait dans un âge où l’on commence à peine à penser… L’abbé Barthélemy a peint en mainte occasion Mme de Choiseul ; il l’a placée, elle et son mari, sous les noms de Phédime et d’Arsame dans le Voyage du jeune Anacharsis : « Phédime discerne d’un coup d’œil les différents rapports d’un objet ; d’un seul mot, elle sait les exprimer.

1456. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

L’alexandrin n’a aucun rapport, ni de filiation, ni de parenté, vers syllabique, avec l’hexamètre, vers métrique, disparu avec la métrique latine elle-même, lors de la formation des langues novo-latines, où les mots, trop contractés (latrocinium-larcin), se refusent aux jeux savants de la prosodie.

1457. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

Koning, qui nous a donné de très intéressants détails sur la courtoisie et l’indulgence dont faisait preuve Augier dans ses rapports avec le monde des théâtres.

1458. (1767) Salon de 1767 « Adressé à mon ami Mr Grimm » pp. 52-65

Quel rapport y a-t-il entre le salaire qu’on accordait aux maîtres anciens, et la valeur que nous mettons à leurs ouvrages ?

1459. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 33, que la veneration pour les bons auteurs de l’antiquité durera toujours. S’il est vrai que nous raisonnions mieux que les anciens » pp. 453-488

Jacques Metius, l’inventeur des lunettes d’approche étoit fort ignorant, au rapport de Monsieur Descartes, qui a vécu long-temps dans la province où le fait dont il s’agit étoit arrivé, et qui le mit par écrit trente ans après l’évenement.

1460. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

Tous les autres genres ont sans doute participé à cette révolution, mais seulement sous le rapport des idées et du langage, et par un effet de cette influence que le théâtre, le plus populaire de tous les plaisirs de l’esprit, exerce infailliblement sur la société et sur la littérature.

1461. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

« Pour nous, l’Art, c’est la Toute-Science, c’est un rapport numérique que l’intuition fait quelquefois découvrir, mais qui est déterminé par des lois mathématiques qu’il s’agit de formuler.

1462. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

Macaulay avait cela, et Édelestand du Méril a beaucoup de rapports avec Macaulay.

1463. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IX. Mémoires de Saint-Simon » pp. 213-237

Laissons sa capacité scientifique et un esprit qui a beaucoup de rapport, pour la souplesse et le mouvement, et la grâce même, avec l’esprit de Voltaire ; laissons sa vaste littérature et ce qui l’empêcha d’être complètement vil, sa bravoure au feu, ce sens de l’épée, qu’il avait tout comme un héros ; ne voyons que l’homme politique, qui dura si peu, et demandons-nous ce qu’il fût devenu s’il avait duré !

1464. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Macaulay »

Et c’est le manque de grande et forte conception morale dans Macaulay qui, bien avant qu’il eût passé avec armes et bagages de la Littérature à l’Histoire, fait déjà le vice principal et radical de sa critique dans les quelques morceaux, admirables sous d’autres rapports, que nous avons de lui, et qui en aurait été, je le crains bien, le vice éternel, en supposant qu’il ne fût jamais devenu, lui, le transfuge de la littérature.

1465. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »

Il eût été moins en rapport avec la modestie du poète et la chasteté de son talent.

1466. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Certaines conventions, qui peuvent être d’accord avec la vérité, mais qui peuvent aussi n’avoir avec elle aucun rapport, donnent les rangs. […] Cela me semble avoir autant de rapports avec leur besogne qu’avec le jeu de dominos ou la politique. […] Elles n’ont point de rapport nécessaire. […] Buffon et Flaubert avaient bien raison : dans le choix des nombres, des sons, des images, des mots, il y a des rapports d’une si absolue justesse que l’esprit en reçoit, même sans un très haut prix de l’idée, le genre de contentement esthétique que la plénitude de la perfection peut seule donner ; la joie est de trouver ces rapports, le plaisir est de les chercher, l’honneur de tout homme cultivé est de les sentir, et si je n’étais pas aiguillonné délicieusement par cette volupté intense, je préférerais au métier d’écrivain n’importe quelle occupation manuelle. […] Les faits et les lois, « rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses », demeurent ; ils subsistent par eux-mêmes ; ils sont effectivement ou théoriquement vérifiables, et c’est la matière solide des sciences.

1467. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Une lettre au Mercure sur le livre de madame de Staël (De la littérature considérée dans ses rapports avec la morale) « le fait tout à coup sortir de l’ombre », comme il dit. […] Ballanche écrivait, en 1797, le livre Du sentiment considéré dans ses rapports avec la littérature et les arts, que Chateaubriand n’a sans doute pas lu, mais où se trouve pourtant le titre même de son livre : « (À propos du Télémaque). […] N’a-t-il pas voulu nous enseigner par là, sous les rapports politiques et naturels, que la terre était arrivée à son complément d’habitants et que, loin de multiplier les générations, il faudrait désormais les restreindre ?  […] La seconde et la troisième renferment la poétique du christianisme, ou les rapports de cette religion avec la poésie, la littérature et les arts. […] Or, dans les Mémoires, il n’aura qu’à se peindre directement, sans nulle fiction interposée entre lui et nous, dans ses rapports avec les choses et les hommes et dans les impressions qu’il en reçoit.

1468. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

Des romans qu’il a écrits107, on peut extraire des documents curieux, des rapports probes et substantiels sur la vie des bois et des eaux. […] Quel rapport, je vous prie, entre un écrivain et M.  […] Le héros du livre, Amédée Violette, ne laisse pas que de présenter certains rapports d’esprit avec l’auteur. […] Adolphe Brisson, où l’intelligent critique recherche et démêle les causes du pessimisme contemporain dans ses rapports avec la littérature. […] Son cas présente quelques rapports avec celui de Tourguenieff, qui écrivit comme lui dans sa langue natale et en français.

1469. (1893) Alfred de Musset

Je vois chez quelques-uns, en ce genre d’escrime, Des rapports trop exacts avec un menuisier. […] Les récits qui ont été faits de ce voyage, et de ce qui l’a suivi, ont si peu de rapport avec la réalité, qu’il faut ici préciser et mettre les dates, afin de rétablir une fois pour toutes la vérité des faits. […] Si j’ai quelquefois souffert de la différence de nos caractères et surtout de nos âges, j’ai eu encore plus souvent lieu de m’applaudir des autres rapports qui nous attachaient l’un à l’autre. […] Nous ne nous sommes rien promis l’un à l’autre, sous ce rapport, mais nous nous aimerons toujours, et les plus doux moments de notre vie seront ceux que nous pourrons passer ensemble. » Musset écrit à Venise de toutes les étapes de la route. […] Il en a précisé la nature et les limites dans une lettre à la duchesse de Castries (sept. ou oct. 1840) : « La croyance en Dieu est innée en moi ; le dogme et la pratique me sont impossibles, mais je ne veux me défendre de rien ; certainement je ne suis pas mûr sous ce rapport ».

1470. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Le roi d’Ithaque et Diomède vont la nuit à la découverte, pour savoir ce qui se passe dans le camp des Troyens : ils rencontrent un certain Dolon qui, dans le même dessein, s’acheminait vers le camp des Grecs ; ils l’arrêtent, et lui promettent la vie s’il leur fait un rapport fidèle de l’état des choses chez les Troyens. […] VI 18 mai 1811 En sa qualité de comédien et de chanteur, Néron a droit à une attention particulière de ma part : c’est sous ce rapport que je vais le considérer un moment. […] Les courtisans de ce temps-là avaient beaucoup retranché de la politesse de la vieille cour ; ils avaient mis dans leurs rapports avec les femmes plus de familiarité et d’aisance ; ainsi, dans ses grands respects pour Monime, et dans sa galanterie même, Xipharès n’est point un courtisan français. […] Bernadille, trompé par le faux rapport de la soubrette Béatrix, qui veut couvrir son honneur aux dépens de celui de sa maîtresse, se persuade que sa femme Julie est infidèle. […] Béatrix dément le rapport calomnieux qu’elle lui a fait : il donnerait alors tout son bien pour pouvoir constater juridiquement qu’il est ce que tant d’autres sont sans le savoir, ou sans en faire semblant.

1471. (1911) Nos directions

Même si le débat autour du classicisme apparaît avec le recul comme une « querelle où l’on joue à la balle avec des questions mal posées »12, il n’en est pas moins révélateur, malgré tout, des rapports de force dans le monde littéraire avant la guerre. […] Et j’imagine que le peintre s’étonne de ce que le geste du maître de ballet qui les mêle, crée avec ces couleurs des rapports et des chatoiements imprévus. […] Elle naît d’une continuelle création ; de la découverte renouvelée d’un rapport juste entre la forme et la pensée. Supprimez ce juste rapport, n’eussiez-vous formé votre ouvrage que d’or et de pierres rares, que de morceaux du Parthénon ; plus de beauté. […] « L’ancienne poétique, écrivent-ils, alignait des corps numériquement égaux et les vers étaient entre eux dans le rapport d’unité à unité.

1472. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

En même temps qu’il apercevait ce départ à faire de l’homme et de l’artiste, il se rendait compte qu’il y avait une explication à donner de cette différence, un rapport à dégager entre la page écrite, même faussée, et la vie vécue. […] Ces célébrations de centenaires ramènent l’attention sur ce rapport nécessaire entre l’artiste et le milieu dont il est une expression, qu’il s’y soit adapté ou qu’il se soit révolté là contre, car se rebeller contre son temps, c’est encore en faire partie. […] Elles sont Une très modeste contribution à ce problème des rapports de la foi et de la science qui fut le constant objet des méditations de ces deux grands écrivains. […] Non pas que nos rapports personnels eussent jamais cessé d’être courtois, mais l’antique adage reste toujours vrai : idem velle, idem nolle, ea demùm amicitia est. […] On a l’impression aussi, qu’entre ces paysages et ces mœurs d’une part, sa sensibilité de l’autre, il existe un intime, un indestructible rapport.

1473. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Plus loin, il s’élève contre les préventions et les exclusions en fait de livres, « comme si ce n’étoit, dit-il, d’un homme sage et prudent de parler de toutes choses avec indifférence… » Et à la fin il parvient à nous glisser encore sa conclusion favorite, à savoir « le bon droit des Pyrrhoniens fondé sur l’ignorance de tous les hommes. » En étudiant beaucoup un érudit qui, certes, a du rapport avec Naudé, il m’a de plus en plus semblé que M.  […] Naudé, s’en prenant à un bénédictin italien, le Père Cajetan, qui était petit et assez contrefait, l’avait appelé rabougri ; les bénédictins de Saint-Maur ne se rendirent pas bien compte du terme, et le confondirent avec un bien plus grave qui a quelque rapport de son.

1474. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (3e partie) » pp. 249-336

Ce sont là les trois mérites de cette histoire, que nous ne saurions sous ce rapport trop louer. […] Encore une fois, nous comprenons cette insolence de la supériorité d’esprit envers la nature humaine dans un écrivain qui a le droit de s’estimer très haut lui-même sous ce rapport ; nous comprenons ce culte du génie et de la force sous la plume de l’historien de la force et du génie.

1475. (1860) Cours familier de littérature. X « LIXe entretien. La littérature diplomatique. Le prince de Talleyrand. — État actuel de l’Europe » pp. 289-399

M. de Talleyrand, aussi organisateur et aussi monarchique que son maître, avait pris dans l’Assemblée le rôle de la pensée, le rapport, au lieu du rôle de la parole, l’improvisation. […] Sous ce rapport, le grand historien français est à la diplomatie savante ce que Champollion fut aux hiéroglyphes de l’Égypte.

1476. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

Si l’on en croit le rapport que Pier Luigi fit au pape, Benvenuto, instruit de cette menace, tenait toujours son arquebuse prête pour tuer le cardinal, dont le palais était vis-à-vis de sa boutique. […] Dans l’intimité de ses rapports il vit plusieurs fois le duc Alexandre de Médicis dormant seul dans sa chambre en compagnie de son cousin Laurenzino de Médicis, qui rêvait déjà l’assassinat du grand-duc.

1477. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

Pelletan a été sévère, mais injuste envers lui sous ce rapport. […] — Mon Philémon et ma Baucis, dit Goethe, n’ont aucun rapport avec ce célèbre couple et avec la tradition qu’il rappelle.

1478. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Vous pourrez même, s’il vous est plus commode, le dévoyer complètement, comme a fait l’auteur de la Fille au Collier de perles, roman à succès du Petit Parisien, où se trouve encadrée une longue partie qui n’a aucun rapport avec le corps du sujet. […] Dans le corps du journal sont présentés et discutés les faits du jour, de politique, de sociologie, de morale, etc., suivant telle ou telle conception générale en rapport avec l’état de l’âme contemporaine, et dans le feuilleton du rez-de-chaussée se perpétuent des traditions romanesques qui ne correspondent à rien.

1479. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

En vain le gouvernement fit-il publier l’excellent rapport des Lords du conseil privé sur l’affaire de Wood45, réfutation plus que suffisante des Lettres du Drapier. On avait, disait ce rapport, engagé le Parlement d’Irlande et en général les opposants au privilège de Wood, à porter devant le comité leurs arguments et leurs griefs.

1480. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

S’enfuir de l’erreur et revenir à la vérité ; cesser toute relation avec ce grand corps rongé par la lèpre de l’orgueil et du mensonge ; se mettre en rapport direct avec la divinité, désormais absente de sa primitive Église. […] Le fait que nous venons de relater n’est qu’un épisode saillant de l’histoire générale des rapports de l’Église et des États.

1481. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

. — Luxe, plaisir et bien-être se tiennent d’ailleurs de près, sans cependant avoir entre eux le rapport qu’on se figure généralement. […] Sans contester les services qu’il a rendus aux hommes en développant largement les moyens de satisfaire des besoins réels, nous lui reprocherons d’en avoir trop encourage d’artificiels, d’avoir poussé au luxe, d’avoir favorisé les villes au détriment des campagnes, enfin d’avoir élargi la distance et transformé les rapports entre le patron et l’ouvrier, entre le capital et le travail.

1482. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

Il y a plus : Bernis, avant cette époque, et dès 1737, avait entrepris, par les conseils du cardinal de Polignac, avec qui il avait plus d’un rapport de nature, de fragilité et de génie, un poème sérieux qu’il a depuis mené à fin, et qui a été somptueusement imprimé après sa mort (Parme, 1795), La Religion vengée.

1483. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

Quand Tallemant des Réaux, par exemple, s’appuyant du manuscrit d’un ancien secrétaire de Du Plessis-Mornay, c’est-à-dire d’un témoignage ennemi, s’amuse à nous conter que tous les soirs, à l’Arsenal, jusqu’à la mort de Henri IV, Sully, déjà arrivé à la cinquantaine, continuait d’aimer si fort la danse « qu’il dansait tout seul avec je ne sais quel bonnet extravagant en tête, qu’il avait d’ordinaire quand il était dans son cabinet », une telle anecdote, qui n’a aucun rapport prochain ni éloigné avec les actes publics de Sully et qui ne saurait être contrôlée, est indigne d’être recueillie par un historien et n’est propre (fût-elle exacte à quelque degré) qu’à déjouer et à dérouter le jugement général, bien loin d’y rien apporter de nouveau.

1484. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Lavallée dans un second ouvrage intitulé l’Histoire militaire de Saint-Cyr ; il n’était pas inutile de montrer dès l’abord le rapport et le lien.

1485. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — I. » pp. 41-61

De secrets rapports font les nobles attachements d’estime et de respect ; et les grandes âmes, quoique les traits de leur grandeur soient différents, se sentent et se ressemblent.

1486. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433

Daru au milieu de cette école poétique régnante de la fin du xviiie  siècle à laquelle il est mêlé, et dont il ne se séparera jamais d’une manière tranchée, c’est l’étude, l’amour de l’investigation et des recherches, le besoin en tout de ne pas s’en tenir à l’aperçu, à la fleur et à la cime des choses, mais de les prendre, en quelque sorte, par la base, de s’en informer avec suite, avec étendue, par couches successives, et d’en dresser, soit dans des préfaces, soit dans des rapports académiques, soit dans des comptes rendus destinés à lui seul, un exposé judicieux, fidèle, qui donne un fond aux discussions et qui souvent les abrège.

1487. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — I. » pp. 473-493

Il ne m’a point fait autant de plaisir ; mais dans la sagesse du plan, l’économie des détails, le rapport des épisodes, l’adresse des narrations, on reconnaît toujours Homère, et Homère plein de vigueur, d’âme et de sens.

1488. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Une petite guerre sur la tombe de Voitture, (pour faire suite à l’article précédent) » pp. 210-230

Et d’abord, il est à remarquer que, malgré les termes de bonne intelligence et les bons rapports dans lesquels avaient eu l’art de vivre à distance Balzac et Voiture, se ménageant l’un l’autre et évitant de se froisser, la force des choses l’emporta, le souffle rival de leurs deux réputations finit par s’entrechoquer et par faire un orage.

1489. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20

Émile Du Bois Reymond, l’un des secrétaires perpétuels de l’Académie de Berlin, dans un discours prononcé en séance publique (1868), a traité de Voltaire dans ses rapports avec les sciences naturelles.

1490. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — II » pp. 126-147

Au reste, tout cela est imprimé avec un soin très exact et très utile, le latin étant d’un côté et le français de l’autre, avec des chiffres et des tables qui en font connaître le rapport, et il y a de doctes remarques qui sont à la fin, de la composition du traducteur.

1491. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

« Vous pouvez penser que depuis mon retour à Paris, je n’ai cessé de tenir ouverts mes yeux et mes oreilles pour ne rien perdre de ce qui a rapport à votre affaire.

1492. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite et fin.) »

Geffroy avait déjà parlé d’elle et de ses rapports avec Mme de Staël à l’occasion du mariage de colle-ci et de ses débuts comme ambassadrice de Suède.

1493. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

… » Ayant traité ailleurs46 ce sujet des rapports de M. de Horlay avec les Jansénistes, je ne fais qu’y glisser ici.

1494. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Réminiscences, par M. Coulmann. Ancien Maître des requêtes, ancien Député. »

Coulmann le 29 juillet 1817, quinze jours après la mort de Mme de Staël : « J’ai regretté vivement Mme de Staël ; je pense comme vous qu’on ne peut la remplacer sous plus d’un rapport.

1495. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par. M. le Chevalier Alfred d’Arneth »

Ce défaut, ma chère fille, dans une princesse, n’est pas léger ; il entraîne après soi, pour faire la cour, tous les courtisans, ordinairement gens désœuvrés et les moins estimables dans l’État, et éloigne les honnêtes gens, ne voulant se laisser mettre en ridicule, ou s’exposer à se devoir fâcher, et à la fin on ne reste qu’avec mauvaise compagnie, qui entraîne peu à peu dans tous les vices… Ne gâtez pas ce fonds de tendresse et de bonté que vous avez. (17 août 1774.) » Et encore, — car cette morale générale n’est nullement en l’air et ne vient qu’à propos de rapports très-particuliers : « Ne prenez pas pour humeur ou gronderie ce que je vous ai marqué ; prenez-le pour la plus grande preuve de ma tendresse et de l’intérêt que je prends à vous, de vous marquer tout ceci avec tant d’énergie ; mais je vous vois dans un grand assujettissement, et vous avez besoin qu’on vous en tire au plus vite et avec force, si l’on peut encore espérer de l’amendement.

1496. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite.) »

Ses rapports sur toutes ces questions, éloquents et sensés, ont fait voir, dans le consul Lebrun, un sage traversant avec calme les orages révolutionnaires88. » Pour qualifier ceux de ses collègues honnêtes gens, mais qui ont gardé en eux du sectaire, tels que Rabaut-Saint-Étienne, le ministre protestant, et le janséniste Camus, il les reconnaît hommes de conscience, mais ils avaient, dit-il, la conscience factieuse.

1497. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Son talent a beaucoup de rapports avec celui de Mlle Desgarcins qu’elle rappelle fréquemment.

1498. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — Note »

On a souvent dit que les hommes de notre génération étaient, dans leurs rapports littéraires, d’une camaraderie effrénée, qu’ils étaient avides et insatiables d’éloges, et qu’ils ne se les plaignaient pas entre eux.

1499. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. (Les Pleurs, poésies nouvelles. — Une Raillerie de l’Amour, roman.) » pp. 91-114

Elle et lui, Lamartine et Mme Valmore, ont de grands rapports d’instinct et de génie naturel ; ce n’est point par simple rencontre, par pure et vague bienveillance, que l’illustre élégiaque a fait les premiers pas au-devant de la pauvre plaintive ; toute proportion gardée de force et de sexe, ils sont l’un et l’autre de la même famille de poëtes.

1500. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Les vrais rapports de l’éditeur et de l’auteur sont rompus, et il semble trop souvent que c’est à qui des deux exploitera l’autre.

1501. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « DU ROMAN INTIME ou MADEMOISELLE DE LIRON » pp. 22-41

Or Cécile a des rapports singuliers de contraste et de ressemblance avec Mlle de Liron ; écoutons sa mère qui nous la peint : « Elle est assez grande, bien faite, agile ; elle a l’oreille parfaite : l’empêcher de danser serait empêcher un daim de courir… Figurez-vous un joli front, un joli nez, des yeux noirs un peu enfoncés ou plutôt couverts, pas bien grands, mais brillants et doux ; les lèvres un peu grosses et très-vermeilles, les dents saines, une belle peau de brune, le teint très-animé, un cou qui grossit malgré tous les soins que je me donne, une gorge qui serait belle si elle était plus blanche, le pied et la main passables ; voilà Cécile… « Eh bien !

1502. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — II. » pp. 195-213

Ailleurs, comme Pauline encore, elle parle de la surprise des sens à la vue de La Blancherie, mais pour dire, il est vrai, qu’il n’y a rien en elle de cette surprise, et que tout vient du rapport de sentiment.

1503. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Aloïsius Bertrand »

Il avait plus d’un rapport, en ces moments, avec le peintre paysagiste La Berge, mort d’épuisement sur une herbe ou sur une mousse.

1504. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jules de Glouvet »

Un dieu personnel qui saurait tout et pour qui l’univers serait parfaitement clair n’en jouirait que comme d’une machine bien agencée ; il savourerait des rapports de nombre ; il n’aurait qu’un plaisir de mathématicien : il ne rêverait jamais.

1505. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

Ceci définit un art très complexe, donc très difficile et spécial : Difficile — en dépit de l’insolent prolifisme des falsificateurs les plus mal fameux — difficile, car, devant, selon des rapports préétablis, séduire divers sens, l’œil, l’oreille, l’esprit, il réclame le concours de plusieurs métiers, et exige que l’inspiration soit servie par beaucoup d’ingéniosité, de délicatesse et de capitaux : pour des raisons analogues, on dirait la peinture plus difficile que le dessin, la statuaire polychrome que la statuaire monochrome ; un des moyens est-il en désaccord avec un autre, l’ensemble grimace : voir le musée Grévin, cette boulevardière adaptation des musées d’anatomie suburbains ; Spécial — car son extension est en raison inverse de sa compréhension.

1506. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

Ceci définit un art très complexe, donc très difficile et spécial : Difficile — en dépit de l’insolent prolifisme des falsificateurs les plus mal fameux — difficile, car, devant, selon des rapports préétablis, séduire divers sens, l’œil, l’oreille et l’esprit, il réclame le concours de plusieurs métiers, et exige que l’inspiration soit servie par beaucoup d’ingéniosité, de délicatesse et de capitaux : pour des raisons analogues, on dirait la peinture plus difficile que le dessin, la statuaire polychrome que la statuaire monochrome ; un des moyens est-il en désaccord avec un autre, l’ensemble grimace : voir le musée Grévin, cette boulevardière adaptation des musées d’anatomie suburbains ; Spécial — car son extension est en raison inverse de sa compréhension.

1507. (1890) L’avenir de la science « XIII »

Cuvier ne perdait-il pas bien son temps quand il consumait à des rapports et à des soins d’administration, dont d’autres se fussent acquittés aussi bien que lui, des heures qu’il eût pu rendre si fructueuses ?

1508. (1887) Discours et conférences « Réponse au discours de M. Louis Pasteur »

Mais sa haute vie l’a mis en rapport avec l’esprit éternel qui agit et se continue à travers les siècles ; il est immortel.

1509. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre IV »

Tous les moyens sont bons pour la conquérir, car l’argent après lequel ils courent, ce n’est ni le prix d’une charge, ni le fonds d’une industrie, ni rapport d’une spéculation ; c’est une toison d’or, une pomme d’Hespéride, quelque chose de joyeux et de fabuleux.

1510. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame Geoffrin. » pp. 309-329

Elle n’embrassa pas seulement dans sa sollicitude les gens de lettres proprement dits, mais elle s’occupa des artistes, sculpteurs et peintres, pour les mettre tous en rapport entre eux et avec les gens du monde ; en un mot, elle conçut l’encyclopédie du siècle en action et en conversation autour d’elle.

1511. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

On y parle de la nature, de l’art, et de leurs rapports délicats ; on y parle du monde ; de l’ordre universel, et du point de vue relatif à l’optique humaine.

1512. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — I. » pp. 471-493

Il revient souvent sur ce rapport qu’il trouve entre l’effémination des caractères et la cruauté qui en est sortie.

1513. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le Brun-Pindare. » pp. 145-167

Il avait compris que « de tous les genres de poésie, c’était l’ode sûrement qui avait le plus droit de lui plaire, parce qu’elle avait plus de rapport avec l’élévation de ses idées et la hauteur de son style ».

1514. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « M. Fiévée. Correspondance et relations avec Bonaparte. (3 vol. in-8º. — 1837.) » pp. 217-237

En publiant, en 1837, ces notes ou rapports, qu’il intitule assez improprement Correspondance, M. 

1515. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Œuvres de Louis XIV. (6 vol. in-8º. — 1808.) » pp. 313-333

Je crois trouver un merveilleux rapport entre cette manière de voir et de faire de Louis XIV, et celle des hommes distingués de son temps.

1516. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — II. (Fin.) » pp. 63-82

Ce qu’on sait moins, c’est que son convoi funéraire se fit sans presque personne ; Diderot (au rapport de Grimm) est, de tous les gens de lettres, le seul qui s’y soit trouvé.

1517. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — I. » pp. 287-307

Grimm n’a jamais fait étalage d’érudition, mais toutes les fois qu’il s’est agi de juger ce qui avait rapport aux anciens, il s’est trouvé plus en mesure que la plupart des hommes de lettres français : il avait un premier fonds de solidité classique, à l’allemande.

1518. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — II. (Fin.) » pp. 308-328

Ces quatre ou cinq pages de Grimm (1er janvier 1765) établissent les vrais rapports et les différences fondamentales entre la tragédie des anciens et la nôtre.

1519. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — I. » pp. 455-475

Son irréligion même, qui éclate pour nous dans ses rapports avec nos philosophes, et qui est le côté par lequel il les a le plus regardés, cette irréligion qui jure si fort avec son rôle de roi fondateur et instituteur de peuple, n’était pas au fond ce qu’accusent ses correspondances les plus connues.

1520. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Arnault, de l’Institut. » pp. 496-517

Le gouvernement une fois organisé aux îles Ioniennes, le général Gentili passa sur le continent de la Grèce et se mit en rapport avec le fameux Ali, pacha de Jannina, qui guerroyait alors contre la Porte ; pendant son absence, il voulait laisser le gouvernement général de Corfou à Arnault qui refusa : Chargé par vous, écrivait celui-ci à Bonaparte, d’organiser le gouvernement des îles Ioniennes, je l’ai fait le mieux que j’ai pu.

1521. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre sixième. Genèse et action des idées de réalité en soi, d’absolu, d’infini et de perfection »

Dès lors, la totalité des phénomènes, ou objets en rapport avec nos moyens de connaître, n’est peut-être pas la totalité des choses existantes.

1522. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Émile Zola » pp. 70-104

Zola de voir et de rendre entièrement toute la nature : son individualité qui, dans l’ensemble totale des faits pyschologiques et matériels, l’a porté à en préférer une série douée d’un caractère commun, à modifier certains rapports, à dénaturer certains aspects, à donner de tout ce qu’il décrit une image notablement altérée dans le sens de ses sympathies, c’est-à-dire de sa nature d’esprit.

1523. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre II : La littérature du xviie  siècle »

En France, elles ont un rapport étroit avec la conception même de notre drame.

1524. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre VI. Des Livres qui traitent de la Rhétorique. » pp. 294-329

L’élocution & tout ce qui y a rapport, font la matiere du troisiéme Livre.

1525. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rivarol » pp. 245-272

Pour l’expression et pour le geste de sa phrase, Sainte-Beuve est allé jusqu’à comparer Rivarol à Joseph de Maistre, et nous avouons que de diction, de mouvement, de sentiment parfois, le rapport paraît exister entre eux deux.

1526. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Innocent III et ses contemporains »

Pour peu qu’on eût le sens de voir et le courage de sa raison, qui fait conclure d’après ce que l’on a vu, quelque blessure que ce doive être pour ses convictions ou ses espérances, on conviendrait qu’on n’a pas le droit d’apporter, comme preuve de la vérité reconnue d’une doctrine, des circonstances sans gravité, accidentelles, éphémères, et qui n’ont avec cette doctrine aucun rapport de cause à effet.

1527. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

Sans doute une histoire générale de la caricature dans ses rapports avec tous les faits politiques et religieux, graves ou frivoles, relatifs à l’esprit national ou à la mode, qui ont agité l’humanité, est une œuvre glorieuse et importante.

1528. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

Ce rapport de dates est marqué dans un fragment d’une ancienne chronique en vers grecs107.

1529. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

Dans le chapitre précédent il s’est agi des rapports de la Beauté et de la Vérité, du fond des choses. […] La Bruyère soupçonne la physionomie, devine entre la passion et le rire ou les larmes qu’elle excite un écart et un rapport, — moderne en cela. […] si nous connaissions notre cerveau, ses rapports avec Uranus, les mille fils qui s’y entrecroisent et sur lesquels la pensée court çà et là ! […] Sainte-Beuve n’étudie pas le problème « du rapport de l’auteur avec son œuvre et celui du rapport des auteurs avec l’ensemble social dont ils font partie ; questions délicates et fécondes que M.  […] Et le décor, quelconque, s’abolit quant à ses prétextes de meubles ou de murs, pour ne plus retenir que cette essence harmonieuse : les rapports et les écarts des tons.

1530. (1774) Correspondance générale

Ces rapports qui nous frappent si vivement n’ont pas le même éclat pour un aveugle : il vit dans une obscurité perpétuelle ; et cette obscurité doit ajouter beaucoup de force pour lui à ses raisons métaphysiques. […] Mais, lui répliquerez-vous, et ces rapports infinis que je découvre dans les choses, et cet ordre merveilleux qui se montre de tous côtés ; qu’en penserai-je ? […] Quel est le rapport du salaire du journalier au prix des denrées nécessaires ou combien un ouvrier journalier pourrait-il acheter de pain avec son salaire ? […] Je me trompe peut-être ; mais j’aurais, à sa place, reconnu un être très-intelligent, qui m’aurait donné tant de suppléments de la vue, et en apercevant, par la pensée, des rapports infinis dans toutes les choses, j’aurais soupçonné un ouvrier infiniment habile. […] Louis-René-Caradeuc de La Chalotais, procureur général au Parlement de Bretagne, celui qui porta la parole contre le duc d’Aiguillon, et qui fit un rapport contre les Jésuites.

1531. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Le caractère de leur patriotisme est sous le même rapport extrêmement remarquable. […] Ils sont, sous ce rapport, aussi païens et aussi antichrétiens que possible. […] Il ne suit qu’une idée unique, idée qui n’a presque jamais rapport qu’à un fait unique ; mais il la suit jusqu’à la mort. […] L’Angleterre, que nous nous figurons si sage, était sous ce rapport, à cette époque, au niveau de la France et de l’Espagne. […] Sa curiosité d’esprit était d’un tour tout particulier et n’a eu d’analogue dans la littérature européenne de notre temps que la curiosité de Prosper Mérimée, avec qui d’ailleurs Borrow a plus d’un rapport.

1532. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Quel rapport établir, par exemple, entre ce Saniel dont M.  […] Quant aux rapports des faits entre eux, n’en parlons pas. […] Ainsi seulement on pourra savoir un jour ce que font les multitudes dont l’humanité se compose. » Désormais, les seuls documents historiques seront les tables de population, les tarifs des douanes, les états de commerce, les bilans des banques, les rapports des chemins de fer. […] On en trouvera une juste appréciation dans le rapport adressé en 1885 par M.  […] Il s’est servi exclusivement des documents originaux : lettres, ordres, protocoles, situations, rapports de généraux et de préfets, bulletins de police, journaux du temps, mémoires : cent mille pièces et cinq cents volumes.

1533. (1914) Une année de critique

Jules Renard excelle à noter le rapport imprévu du geste à la pensée, les mensonges que l’on fait à soi-même et aux autres, les soucis mesquins qui grignotent, par le dessous, les grands et les graves desseins où nous voulons paraître occupés. […] René Boylesve, en quelques phrases lumineuses, ait établi le rapport exact et tant cherché entre le caractère « objectif » et le caractère personnel d’une œuvre d’imagination, entre l’intuition que nous prenons d’une réalité étrangère à nous « et cette direction, sensible en toutes les belles œuvres, intérieure et voilée souvent plutôt qu’ostensible, et qui est moins le résultat d’une délibération que l’ordre secret du génie ». […] Il les considère en eux-mêmes, et non pas dans les rapports qu’ils entretiennent avec un personnage principal. […] Ces rapports de l’intelligence et de la sensibilité au cours de la création de l’œuvre d’art, nous les distinguons en suivant, avec M.  […] Mais quel rapport fournir de ce temps d’expérience ?

1534. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

— Barbier est inférieur au genre de talent qu’il a adopté ; il n’est nullement en rapport avec cette grosse veine par la nature de son organisation grêle et chétive. […] XXXV Aujourd’hui (14 juillet 1846) à l’Académie, il s’agissait des prix de vertu à donner ; P… avait fait un bête de rapport, et chacun était en train d’en chicaner les conclusions. […] LXXIII La prétention de ceux qui habitent le premier étage dans la maison de l’amour-propre est de n’avoir aucun rapport avec ceux qui occupent le rez-de-chaussée.

1535. (1896) Le livre des masques

Tout cela n’a que peu de rapports avec les syllabes du mot, — car il ne faut pas laisser insinuer que le symbolisme n’est que la transformation du vieil allégorisme ou de l’art de personnifier une idée dans un être humain, dans un paysage, dans un récit. […] » Aussi le dominent çà et là les extravagances romantiques de tels romanciers anglais encore de son temps lus, Anne Radcliffe et Maturin (que Balzac estimait), Byron, puis les rapports médicaux sur des cas d’érotisme, puis la Bible. […] cela lui est défendu, — parce qu’il est un mystique, parce qu’il sent entre l’homme et les choses et Dieu des rapports nouveaux, et parce que, voilé de la douloureuse perfection d’une forme où la grâce se perle en minutie, M. 

1536. (1805) Mélanges littéraires [posth.]

Maintenant je vois d’abord que g h i k f se trouve en deux endroits, B, M ; que i k f se trouve en F ; enfin que h e k f (C), h i k f (B, M), ont du rapport entre eux. […] En général, les mots qu’on aura pris pour radicaux doivent être tels, que chacun d’eux présente une idée absolument différente de l’autre ; et c’est là peut-être la règle la plus sûre et la plus simple pour former la liste de ces mots : car après avoir fait l’énumération la plus exacte de tous les mots d’une langue, on pourra former des espèces de tables de ceux qui ont entre eux quelque rapport. […] La Motte, dans une des dissertations qu’il a écrites contre la poésie, a mis en prose une des scènes de Racine sans y faire d’autre changement que de renverser les mots qui forment les vers : Arbate, on nous faisait un rapport fidèle.

1537. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — II. (Fin.) » pp. 257-278

Pendant le repas, j’allai me reposer à l’écart au pied d’un arbre, et là je ne pus m’empêcher de réfléchir à la bizarrerie des destins de l’homme en ce bas monde, en me voyant par l’effet de la Révolution isolé de tous les rapports que j’ai dans l’Europe par mes objets d’étude, et de toutes les personnes qui me font l’amitié de désirer ma présence, et forcé au contraire à venir passer mon temps à travailler de mes bras au milieu d’une forêt pour concourir à l’avancement de la Révolution.

1538. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — II » pp. 150-171

Il n’y a, selon lui, aucun rapport entre les mots des langues et les pensées dont ces mots sont les signes.

1539. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire du règne de Henri IV, par M. Poirson » pp. 210-230

L’Espagne était depuis un siècle dans un accroissement de puissance et d’ascendant qui troublait les conditions d’existence et les rapports naturels des pays voisins, et menaçait tout l’occident de l’Europe ; et en même temps elle apportait dans ses conquêtes politiques un système d’oppression absolue et de machiavélisme pratique qui tendait à pervertir la morale, à nouer tout développement de l’esprit et à déformer l’humanité.

1540. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Souvenirs militaires et intimes du général vicomte de Pelleport, publiés par son fils. » pp. 324-345

Le représentant muscadin se retira honteux et confus ; néanmoins, dans son rapport au Directoire, il loua en termes pompeux le bon esprit des troupes : voilà comme on écrit l’histoire.

1541. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Benjamin Constant. Son cours de politique constitutionnelle, ou collection de ses divers écrits et brochures avec une introduction et des notes, par M. Laboulaye »

En résultat, je verrais avec un extrême plaisir qu’il fût désigné par vous, et je ne crains pas de vous garantir que, sous tous les rapports, vous en serez parfaitement satisfait.

1542. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe, et d’Eckermann »

Ce ne fut que plus tard qu’il se rendit bien compte de la stérilité de cette admiration : c’est qu’il n’y avait nul rapport entre leur manière et ses dispositions naturelles, à lui-même.

1543. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. (suite et fin) »

C’est dans ce conseil de la Commune de Paris, qu’il eut des rapports forcés avec d’autres membres fameux, Camille Desmoulins, Manuel ; il avait déjà des relations antérieures avec Danton qui était son compatriote champenois, et qui avait pour lui un certain goût, une certaine estime, je demande pardon du mot.

1544. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Œuvres de Louise Labé, la Belle Cordière. »

Francis Wey,, dans un spirituel Rapport adressé au Comité des travaux historiques51, a cité de ce poème des vers descriptifs fort exacts sur l’avalanche, sur sa formation et sa marche ; mais là encore ce qui domine chez Peletier, dans cet ouvrage qu’on a bien fait de réimprimer et qui est, en effet, une curiosité locale, je le demande, est-ce bien le poète, celui qui mérite qu’on l’appelle et qu’on le salue de ce nom, et n’est-ce pas plutôt le savant encore, l’observateur, le physicien et le curieux de la nature ?

1545. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Lorsque plus tard, tout rempli de ce qui lui semblait sa découverte, Horace Vernet voulut faire prévaloir ses idées devant l’Institut, lorsqu’il soutint son opinion, sa thèse sur certains rapports qui existent entre le costume des anciens Hébreux et celui des Arabes modernes, il trouva les esprits prévenus.

1546. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Don Carlos et Philippe II par M. Gachard Don Carlos et Philippe II par M. Charles de Mouy »

Voici le passage du rapport de M. 

1547. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni. »

Il fait donc des personnes qui sont entre elles en parfait rapport de mouvements, de gestes ; mais comme son faire modifie quelque peu les figures qu’il veut reproduire, qu’il a vues en réalité ou plutôt qu’il a présentes dans l’esprit et en idée, comme de plus l’impression sur la pierre va les modifier quelque peu encore, il attend le retour de l’épreuve afin de faire dire à ses personnages ce qu’ils ont l’air réellement de dire ;’et c’est alors seulement qu’il se demande en regardant son épreuve : « Maintenant que se disent ces gens-là ? 

1548. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.) »

Ceux qui se trouvèrent dans l’infanterie furent chargés sans tirer, la baïonnette au bout du fusil, et furent renversés. » Et dans un second rapport : « Je ne crois pas, Sire, qu’il y ait encore eu d’action où l’on ait mieux connu de quoi l’infanterie de Votre Majesté est capable. » Le brave La Hoguette, officier de vertu et de mérite, qui commandait notre centre, fut blessé à mort.

1549. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

Lorsqu’elle est à Corbeil, les rapports ne laissent plus rien à désirer : « Tous les sentiments de ceux qui ont vu Mme la dauphine, écrit le duc de Luynes, paraissent s’accorder.

1550. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. » p. 232

Je ne sais pas une âme en rapport avec ce talent dédaigneux et charmant, et il faudrait que ce fût un homme, — C… par exemple, s’il était resté simplement poli avec moi, — car si c’est une femme, lui, M. de Lamartine et d’autres ne manquent pas de dire : « Encore une amoureuse ! 

1551. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

Il n’immole aux vastes pressentiments qu’il nourrit ni l’ordre continu de la tradition, ni la croyance morale des siècles, le rapport intime et permanent de la créature à Dieu, l’humilité, la grâce, la prière, ces antiques aliments dont le rationalisme veut enfin sevrer l’humanité adulte.

1552. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LOYSON. — POLONIUS. — DE LOY. » pp. 276-306

Auguste Barbier, avec lequel il n’a d’ailleurs que peu de rapports, vient d’apprendre au public le vrai nom de l’auteur, jusqu’ici pseudonyme.

1553. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LES JOURNAUX CHEZ LES ROMAINS PAR M. JOSEPH-VICTOR LE CLERC. » pp. 442-469

Jusqu’ici encore, on a, par-ci par-là, rencontré et coupé des veines au passage ; il y a à suivre ces veines elles-mêmes dans leur longueur, et bien des rapports constitutifs et des lois de formation ne s’aperçoivent qu’ainsi.

1554. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DE BARANTE. » pp. 31-61

Même lorsqu’il fut retourné et fixé à Riom comme lieutenant-criminel du bailliage, il continua d’entretenir avec Paris des rapports fréquents, que son mariage multiplia encore8.

1555. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. Joubert »

« L’ordre littéraire et poétique tient à la succession naturelle et libre des mouvements ; il faut qu’il y ait entre les parties d’un ouvrage de l’harmonie et des rapports, que tout s’y tienne et que rien ne soit cloué. » Maintenant, dans la plupart des ouvrages, les parties ne se tiennent guère ; en revanche (je parle des meilleurs), ce ne sont que clous martelés et rivés, à tête d’or.

1556. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre V. Le roman »

Ils ont créé vraiment le style impressionniste : un style très artistique, qui sacrifie la grammaire à l’impression, qui, par la suppression de tous les mots incolores, inexpressifs, que réclamait l’ancienne régularité de la construction grammaticale, par élimination de tout ce qui n’est qu’articulation de la phrase et signe de rapport, ne laisse subsister, juxtaposés dans une sorte de pointillé, que les termes producteurs de sensations.

1557. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »

Les rapports qu’il saisit et qu’il exprime, à la différence de ceux que perçoit le génie et dont l’homme en général est l’objet, ne sont-ils pas plus propres à un pays particulier, à une certaine forme de société, à des mœurs locales ?

1558. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre douzième. »

En quoi il diffère, sous ce rapport, de ses devanciers. — § V.

1559. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VIII. L’antinomie économique » pp. 159-192

Durkheim remarque que le lien économique est un lien social assez lâche et qu’il n’entraîne nullement l’unité morale : « Comme les rapports purement économiques, dit-il, laissent les hommes les un en dehors des autres, on peut en avoir de très suivis sans participer pour cela à la même existence collective. » (Règles de la méthode sociologique, p. 139.)

1560. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre III. La notion d’espace. »

Ce sera sa transformée par la transformation ponctuelle qui fait passer de notre monde au leur ; les droites de ces hommes ne seront pas nos droites, mais elles auront entre elles les mêmes rapports que nos droites entre elles, c’est dans ce sens que je dis que leur géométrie sera la nôtre.

1561. (1887) Discours et conférences « Rapport sur les prix de vertu lu dans la séance publique annuelle de l’Académie française »

Rapport sur les prix de vertu lu dans la séance publique annuelle de l’Académie française 4 août 1881 Il y a un jour dans l’année, Messieurs, où la vertu est récompensée.

1562. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

La littérature et la vie mondaine Chacun sait que les rapports de la littérature et de la vie mondaine sont et surtout ont été en France d’une importance capitale.

1563. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

J’avais eu, jusqu’à ce dernier hiver, les rapports personnels les meilleurs avec M. 

1564. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Gil Blas, par Lesage. (Collection Lefèvre.) » pp. 353-375

Mais tous ces emprunts, ces pièces de rapport, et les choses qu’il y mêlait de son invention, se fondaient et s’unissaient comme toujours dans le cours d’un récit facile et amusant.

1565. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Broglie. » pp. 376-398

[NdA] Sur les rapports de M. de Broglie et de M. d’Argenson, on pourrait lire une Notice sur la vie de Voyer d’Argenson (Paris, 1845), et deux articles insérés dans le journal Le Progrès de la Vienne (2 et 5 mars 1845).

1566. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « L’abbé Galiani. » pp. 421-442

Les deux contemporains avec qui il était le plus en intimité, le plus en rapport de cœur et d’intelligence, Grimm et Diderot l’ont jugé tout à fait avec admiration, avec enthousiasme, et ils parlent de lui comme d’un vrai génie.

1567. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Correspondance entre Mirabeau et le comte de La Marck (1789-1791), recueillie, mise en ordre et publiée par M. Ad. de Bacourt, ancien ambassadeur. » pp. 97-120

Cependant à quoi pensez-vous que je puisse vous être bon, tant que vous réserverez mon talent et mon action pour les cas particuliers où vous vous trouverez embarrassé, et qu’aussitôt sauvé ou non sauvé de cet embarras, perdant de vue ses conséquences et la nécessité d’une marche systématique dont tous les détails soient en rapport avec un but déterminé, vous me laisserez sous la remise pour ne me provoquer de nouveau que dans une crise ?

1568. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

Cette lettre ne figure point au nombre de celles qui furent imprimées dans le Rapport de Courtois (rédigé par Laya), parce que ce représentant, dit la note, eut la faiblesse de la rendre à La Harpe.

1569. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Mais n’anticipons point sur les ressorts et ficelles de Figaro, remarquons seulement que le succès du Barbier de Séville fut l’origine d’une grande réforme dans les rapports des auteurs dramatiques et des comédiens.

1570. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

Ainsi les rapports que l’autorité supposait exister entre la feuille janséniste et Rollin purent bien être exagérés, mais ils n’étaient pas absolument controuvés.

1571. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Mémoires de Daniel de Cosnac, archevêque d’Aix. (2 vol. in 8º. — 1852.) » pp. 283-304

Il demande et obtient une audience de Louis XIV pour se justifier dans son esprit : Il me donna, dit-il de ce roi, une audience très favorable ; je lui rendis compte de toute ma vie, et je finis par la grâce que je lui demandais, de juger de moi par mes actions seulement, et non par le rapport de mes ennemis.

1572. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — I. » pp. 389-410

On remarquera que Volney ne peut s’empêcher de reconnaître dans le merveilleux rapport de cet animal avec le climat auquel il est destiné une sorte d’intention providentielle et divine ; ce sont de ces aveux qui lui échappent rarement, et que l’exactitude seule lui arrache ici.

1573. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

Mercredi 13 avril Un homme politique disait, ce soir, au fumoir de la princesse, que la principale cause de nos désastres en 1870, avait été un rapport de l’archiduc d’Autriche, affirmant à l’Empereur, que la mobilisation de l’armée prussienne ne pouvait être opérée que le 10 août, — et elle avait été faite le 31 juillet.

1574. (1694) Des ouvrages de l’esprit

Ce qu’il y a eu en lui de plus éminent, c’est l’esprit, qu’il avait sublime, auquel il a été redevable de certains vers, les plus heureux qu’on ait jamais lus ailleurs, de la conduite de son théâtre, qu’il a quelquefois hasardée contre les règles des anciens, et enfin de ses dénouements ; car il ne s’est pas toujours assujetti au goût des Grecs et à leur grande simplicité ; il a aimé au contraire à charger la scène d’événements dont il est presque toujours sorti avec succès : admirable surtout par l’extrême variété et le peu de rapport qui se trouve pour le dessein entre un si grand nombre de poèmes qu’il a composés.

1575. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre I. La critique » pp. 45-80

Ernest-Charles a présenté au congrès de Liège un rapport contre la réclame malsaine et vénale des quotidiens et M. 

1576. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XII] »

Je me trompe peut-être ; mais j’aurais, à sa place, reconnu un être très intelligent, qui m’aurait donné tant de suppléments de la vue ; et, en apercevant, par la pensée, des rapports infinis dans toutes les choses, j’aurais soupçonné un ouvrier infiniment habile.

1577. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Loutherbourg » pp. 258-274

Au bout de cinq à six mois de son installation dans la place de fermier général, lorsqu’il vit l’énorme masse d’argent qui lui revenait, il témoigna le peu de rapport qu’il y avait entre son mince travail et une aussi prodigieuse récompense ; il regarda cette richesse si subitement acquise comme un vol, et s’en expliqua sur ce ton à ses confrères, qui en haussèrent les épaules, ce qui ne l’empêcha pas de renoncer à sa place.

1578. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

Tout d’abord on ne voit pas très bien quel rapport il peut y avoir entre le grand astronome et Philarète Chasles, qui n’a guères étudié l’astronomie qu’à travers le tube d’un verre de champagne, à souper.

1579. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — La rentrée dans l’ordre »

J’ai examiné ailleurs99 la question des rapports de la sexualité et de l’individu : aussi me contenterai-je d’ajouter ici quelques remarques particulières.

1580. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre IV. Le rêve »

Tout à l’heure, quand je veillais, les souvenirs admis étaient ceux qui pouvaient invoquer des rapports de parenté avec la situation présente, avec mes perceptions actuelles.

1581. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Procès, rapports, beaux jugements en langue grave et claire, quelques discours d’apparat, immenses lectures, il eût volontiers passé toute sa vie dans ces occupations sévères et nobles. […] « Les lois sont les rapports nécessaires qui résultent de la nature des choses », cette phrase de Montesquieu a été son delenda est ; et ce qu’il a prétendu toute sa vie, c’est retrouver cette nature des choses et les rapports nécessaires (il répète cent fois le mot et le souligne avec une sorte d’entêtement) qui en résultent. […] Et, dès lors, voilà qui est fait : que la machine marche, qu’elle établisse des rapports, qu’elle fasse une série d’équations, qu’elle déduise et généralise, et d’une généralisation qui embrasse le monde, redescende aux idées les plus particulières, travaillant sans relâche, sans jamais recevoir en elle une matière nouvelle, et laissant tomber autour d’elle, constamment, comme une pluie dense et indéfinie de formules ! […] Il a jugé qu’une pensée, un sentiment, même un goût individuel, est chose qui importe en elle-même, sans considération de son rapport à l’intérêt commun. […] Pour ce dernier cas, on croit être bien sûr du rapport de cause à effet, et c’est bien pour cela que Mme de Staël est si ferme en sa théorie.

1582. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Les hommes du xviiie  siècle avaient intronisé la raison ; l’effort de Ballanche en 1801 (Du sentiment considéré dans ses rapports avec la littérature et les arts) fut de substituer le sentiment à la raison : « Nous sommes quelquefois déçus par le sentiment, dit-il, mais qu’ont de comparable les erreurs de sentiment avec les écarts de la raison » : Il développait cette idée avec une certaine verve juvénile, des souvenirs de Rousseau, des réminiscences de Bernardin de Saint-Pierre, peu de logique et une extrême innocence. […] A cette première période de la vie intellectuelle de Ballanche, je rattache encore son troisième livre : Essai sur les institutions sociales dans leurs rapports avec les idées nouvelles. […] Ensuite, la concordance admise, il veut toujours que ce soit le fait religieux qui soit la cause et le fait civil qui soit l’effet, ce qu’il ne sait pas, ni nous, ni personne ; et non jamais que ce soit l’inverse, ce que nous ne savons pas non plus, mais ce qui est possible ; et non jamais que ce soient effets parallèles de profondes causes communes, ayant entre eux rapport de parentage, non rapports d’effet à cause, ce qui est parfaitement possible encore. — On sent qu’il lui est impossible de concevoir même cette dernière hypothèse, ou la précédente. […] Quel rapport ? […] C’était un renouvellement prodigieux pour un homme qui avait passé la soixantaine, qui n’avait jamais eu d’éducation scientifique, n’ayant étudié dans sa jeunesse que les seules mathématiques, et qui avait été dominé pendant tout son âge mûr par une sorte de mysticisme sociologique ne soutenant avec l’esprit scientifique que des rapports assez lointains Rien ne fait plus grand honneur à Quinet.

1583. (1769) Les deux âges du goût et du génie français sous Louis XIV et sous Louis XV pp. -532

Enfin, le Parlement interdit aux Confreres de la Passion tout ce qui avait rapport au nouveau Testament. […] D’un œil vif & perçant démêlez ses rapports.

1584. (1922) Gustave Flaubert

Les seuls rapports que les Flaubert gardent alors avec la branche champenoise, ce sont les longs séjours à Croisset de l’horloger de Nogent, Parain, qui a épousé la sœur du chirurgien. […] Son voyage en Orient ayant eu quelque figure de mission officielle et ayant été suivi d’un vague rapport, il s’était fait nommer officier de la Légion d’honneur. […] La grandeur est faite de rapports et non de dimensions, est une œuvre d’art et non une œuvre de matière, et Madame Bovary contient les mêmes rapports d’humanité, par conséquent la même humanité que Faust. […] Mais nous avons de lui une manière de rapport général dans ses Souvenirs Littéraires. […] Combien n’avait-il pas fait de courses dans les bureaux, aligné de chiffres, tripoté d’affaires, entendu de rapports !

1585. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

Il y a peu de rapport entre la modeste compagne d’un époux et une reine en tous lieux. […] Adélaïde du Guesclin I 13 vendémiaire an IX [5 octobre 1800] Adélaïde du Guesclin, jouée pour la première fois en 1734, deux ans après Zaïre, fut sifflée et bafouée d’un bout à l’autre, au rapport de Voltaire lui-même, historien fidèle. […] On a tort d’intituler cette pièce Le Préjugé vaincu : l’opinion qui réprouve les alliances trop inégales n’est point un préjugé, mais une vérité fondée sur la raison, et même sur la géométrie : les proportions sont la base de l’ordre : lorsqu’un homme associe à sa destinée et choisit pour sa compagne une femme qui, par su naissance, son éducation et ses sentiments, n’a aucun rapport avec lui, il fait un de ces actes de folie que l’amour conseille souvent : le préjugé est au contraire de s’imaginer qu’une passion aveugle nous éclaire mieux que la raison, sur le choix de celle qu’on doit épouser. […] Un tas de misérables romanciers, qui ont paru à la même époque, se sont rendus coupables du même crime envers notre nation ; ils ont voulu persuader à l’Europe qu’il n’y avait plus à Paris, et même en France, ni pudeur, ni moralité dans les rapports des deux sexes ; ils ont réduit la corruption et l’égoïsme en principes, et fait de la débauche la plus brillante théorie. […] Parmi les tirades, on distingue celle sur l’esprit, par le rapport particulier qu’elle paraît avoir avec un ridicule aujourd’hui très dominant.

1586. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Ce n’est presque pas plus littéraire, ni plus personnel, qu’un bon rapport au surintendant des finances ou des bâtiments civils. […] La première partie, la Chaste Suzanne et ses deux vieillards, est un peu étrange et n’a pas de rapports très étroits avec ce qui suit. […] Rien de plus naturel que leurs excellents rapports. […] Ici ce qui nous intéresse le plus de beaucoup, c’est la guerre de Napoléon et des Russes, ou du moins leurs rapports, puisqu’il y a des intermèdes de paix et même d’alliance (Tilsit, Erfurt…). […] Émile Meyerson, la Déduction relativiste, que l’on consultera avec fruit sur le temps irréversible et sur les rapports du mathématique et du réel.

1587. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

L’affaire devait être décidée au parlement (le parlement Maupeou) sur le rapport d’un conseiller nommé Goëzman. […] Il résulte des rapports divers qu’il fit en Allemagne et en Autriche que, voyageant en chaise de poste, il aperçut à l’entrée de la forêt de Neustadt le juif Angelucci trottant sur un petit cheval. […] Pierre est brave, mais il n’aperçoit point de rapport logique entre cette grande victoire et cette levée en masse ; il ne veut pas, pour le seul plaisir d’un tyran, porter la guerre chez ses voisins ; avec l’approbation des vieillards de sa famille, il s’enfuit dans les bois, où il va rejoindre d’autres réfractaires. […] Régal perpétuel des oreilles et des yeux, son style est toujours en fête ; aucune ombre ne l’obscurcit ; jamais note mal en unisson avec les autres ne vient trahir une âme à qui l’émotion puisse faire oublier le juste rapport des sons musicaux. […] Au xixe  siècle, les langues furent pour la première fois étudiées dans les rapports qu’elles avaient entre elles, elles furent classées par familles, ramenées à leurs éléments primitifs, et la science des étymologies fut fondée.

1588. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

. — C’est possible : la question est de savoir si notre siècle n’a pas été sous ce rapport plus largement partagé que les autres, et n’a pas des raisons particulières de faire le procès à sa littérature. […] Sous ce rapport, nos voisins valent mieux que nous.

1589. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Il faut donc certains rapports, certains traits communs entre l’animal et l’homme pour que nous jugions beau l’animal. […] Ces choses sont encore en rapport. […] Le premier est histoire des rapports entre la France et la Savoie, 1690 environ à 1715 environ ; et le second est l’histoire intérieure de Versailles entre les mêmes dates. […] Lorris procède directement de la George Sand de 1830, qui, comme on sait, n’a à peu près aucun rapport avec la Sand de 1855. […] Non, Volney, très honnête homme, ce me semble, et certainement ambitieux peu violent, ami d’une existence calme en rapport avec sa santé délicate, n’avait cependant absolument rien d’héroïque.

1590. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Les rythmes, au début ; l’émotion produite seulement par les rapports des sons : c’est la mélodie. […] La mélodie est une musique produisant l’émotion par les rapports de ses éléments ; l’harmonie véritable est la reconnaissance, en chaque élément, d’un sens émotionnel distinct. […] Il fut déterminé par l’avènement de la démocratie ; les âmes furent modifiées : les choses apparurent sous un aspect plus sensible : le sentiment de leurs rapports s’atténua, grandit le sentiment de leurs formes externes. […] … Te voici maintenant incarné, sous des voiles d’organisme, dans une prison de rapports. — Attiré par les aimants du désir… si tu leur cèdes, tu épaissis les liens pénétrants qui t’enveloppent… Sois la privation ! […] Quant aux rapports des faits entre eux, n’en parlons pas.

1591. (1882) Autour de la table (nouv. éd.) pp. 1-376

Sous ce rapport-là, je ne vois pas que personne puisse lutter aujourd’hui contre M.  […] Sa riche et étrange coiffure est-elle en rapport logique avec sa nudité ? […] Elle devait doter son époque de beaux ouvrages, et, en même temps, elle devait à l’élite de la société intelligente de cette époque l’instruction ou le redressement qui découlent, dans les rapports directs de la vie, d’un esprit supérieur et d’une bouche éloquente et persuasive. […] Nous sommes, du reste, en progrès sous ce rapport, et j’ai entendu, dans ces derniers temps, des opéras très bien écrits et d’excellents ou de charmants vers qui ne gênaient en rien la belle musique : entres autres, la Sapho de Gounod, dont Émile Augier avait fait le poème. […] quels rapports peux-tu avoir avec de pareils hôtes ?

1592. (1885) L’Art romantique

Ceux qui l’ont bien connu ont pu apprécier, en maintes occasions, sa fidélité, son exactitude et sa solidité tout anglaise dans les rapports sociaux. […] G., artiste plus délicat, a des rapports visibles, si on veut ne le considérer que comme archiviste de la vie. […] Les rapports de Pierre Dupont et de M.  […] C’est pourquoi j’admets et j’admire la camaraderie en tant qu’elle est fondée sur des rapports essentiels de raison et de tempérament. […] Kean ou Désordre et Génie semblait vouloir persuader qu’il y a toujours un rapport nécessaire entre ces deux termes, et Gabrielle, pour se venger, traite son époux de poëte !

1593. (1902) La poésie nouvelle

Ces trois formules indiquent le rapport de ce qu’ils niaient et de ce qu’ils affirmaient comme principes de la versification française.‌ […] Au mois de décembre 1883, il envoya à la Société de géographie un rapport sérieux et documenté sur les régions mal connues de l’Ogadine et mérita d’être désigné comme « un des premiers pionniers au Harrar ». […] Les écritures idéographiques, dans lesquelles chaque phénomène est représenté par un signe unique, correspondent à une conception des choses qui n’a point encore saisi le rapport des phénomènes divers entre eux. […] Le monde est, pour lui, l’agrégat de nos sensations, et il ne s’interroge pas sur le rapport de cette représentation avec la réalité, parce qu’il n’imagine pas d’autre réalité que celle de nos sensations. […] Ou bien, eu égard au caractère symphonique de cet art, il fallait que le rapport des diverses parties musicales fût calculé très exactement en vue du tout qu’il s’agissait de produire, lequel devait être l’expression symbolique de l’Ile-de-France.‌

1594. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Mais il y a mieux, et il importe de maintenir le vrai caractère de Malherbe et son grand sens, dans ses rapports avec un élève de grand talent sans doute, et de noble apparence, mais de sens léger précisément et de peu de caractère. […] Pour celui contre qui l’on vous a mis si fort en colère, je ne sais quel rapport on vous en a fait, mais je vous jure qu’il parla de vous et de vos écrits avec une modération si grande, qu’il semblait plutôt proposer des scrupules pour en avoir l’avis de la compagnie, que pour dessein qu’il eût de nuire à votre réputation.

1595. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

Mme d’Abzac (O), au rapport de tous, était une merveille de beauté. […] C’est une galanterie imitée d’Horace, qui avoit rapport à une aventure où j’étois intéressé ; et les personnages dont il y est question ne sont guère plus connus dans le monde que la Lydie et le Télèphe de l’original.

1596. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

C’est depuis ces cinq années seulement, et dans son loisir très-animé, qu’il a publié les ouvrages préparés ou composés auparavant : 1° ses Essais de philosophie (1842) ; 2° Abélard (1845) ; 3° un Rapport lu à l’Académie des sciences morales sur la philosophie allemande , qui forme tout un volume (1845) ; 4° enfin les mélanges sous le titre de Passé et présent (1847). […] Le Rapport lu à l’Académie des sciences morales sur la philosophie allemande, et qui forme tout un volume, sort de notre compétence.

1597. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Bien qu’ils aient beaucoup d’esprit, ils affectent de faire fi dans la comédie des bons mots comme tels ; ils méprisent le comique arbitraire ; pour le comique avoué, je ne crois pas qu’ils sachent même ce que c’est, et je ne me souviens pas d’avoir jamais entendu dans leur conversation, ni lu dans leurs livres, l’éloge des ballets et des intermèdes, ces interruptions si éminemment comiques dans la suite naturelle des actes et des scènes, surtout lorsqu’elles n’ont aucun rapport avec le sujet de la pièce. […] Sa critique est fort juste, mais ses idées générales sur les rapports de la morale et de la comédie sont entièrement fausses.

1598. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

. — Sous ce rapport, il faut la laisser aux esprits méticuleux et jaloux, qui se consolent de leur impuissance en montrant les imperfections des œuvres d’autrui. […] Et au nom de quoi aurais-je proclamé cette régence des Orléanistes, moi qui n’avais jamais voulu adhérer au gouvernement, schisme de famille, de 1830 ; moi qui lui avais renvoyé toutes mes places diplomatiques pour ne pas le servir ; moi qui m’étais respectueusement refusé à tout rapport avec cette royauté, par scrupule de fidélité à mes souvenirs !

1599. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

L’homme a des rapports plus multiples et plus lointains qu’il ne pense avec l’avenir. […] Ce n’est point prédire un événement qui n’est pas ; c’est dire les rapports de l’homme existant avec l’événement qui n’est pas encore.

1600. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

On est sous le charme quand on lit ces beaux vers que Voltaire admira soixante ans, jusqu’au jour où il eut la faiblesse d’en vouloir à Athalie d’être un sujet chrétien ; mais on est saisi d’étonnement lorsque, dépouillant la pièce de ce magnifique vêtement, on l’étudie dans son plan, dans son nœud, dans les entrées et les sorties, dans la convenance et l’à-propos du langage de chacun, dans le rapport de l’action au temps et au lieu ; en un mot, quand on compare l’art à la vie. […] On a dit qu’il avait créé d’innombrables rapports de mots ; qu’il avait été tout à la fois le plus hardi et le plus sage des novateurs ; qu’aucun n’a plus risqué que lui ; qu’il excelle dans le style elliptique.

1601. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

Il résulte de cette propagation de l’action moléculaire aux ganglions que les muscles en rapport avec le sens sollicité entrent, par action réflexe, en une certaine tension et augmentent le sentiment de l’attention. » Pour Hartmann, l’attention « consiste en vibrations matérielles des nerfs », « en un courant nerveux qui parcourt les nerfs sensibles en se dirigeant du centre à la périphérie12 ». […] A ce titre, les passages suivants me semblent valoir la peine d’être signalés comme tentative d’explication : « Le sentiment d’effort de l’attention dans les divers organes sensoriels ne me paraît être qu’un sentiment musculaire (Muskelgefühl) produit en mettant en mouvement, par une sorte d’action réflexe, les muscles qui sont en rapport avec les différents organes sensoriels. […] Il est nécessaire que les formes morbides soient rattachées au tronc commun — l’état normal  qu’on en saisisse toujours clairement les rapports : c’est à cette condition seule que la pathologie peut nous instruire.

1602. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

L’un des deux personnages qui soutient et modère sa douleur est éploré comme les figures les plus lamentables de l’Hamlet, avec laquelle œuvre celle-ci a du reste plus d’un rapport. — Des deux saintes femmes, la première rampe convulsivement à terre, encore revêtue des bijoux et des insignes du luxe ; l’autre, blonde et dorée, s’affaisse plus mollement sous le poids énorme de son désespoir. […] Non, il mettra un rapport entre l’action et le genre de beauté. […] Rousseau que celui de Delacroix, avec lequel il a, du reste, quelques rapports.

1603. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

fait la grosse voix raillarde de Nefftzer : de l’héroïsme patriotique, il y en aura à revendre… Vous ne savez donc pas qu’il y a des gens qui veulent faire sauter Paris, j’en connais un, je vous en préviens, oui, un rédacteur du Réveil doit faire sauter Paris avec soixante tonneaux de pétrole… Il dit que cela suffit. » Et l’ironie de Nefftzer gagnant la table, prise comme d’un besoin de se soulager dans des paroles amères, blasphématrices, quelqu’un jette : « Tiens, si on brûle Paris, faudra le rebâtir en chalets… en chalets… le Paris d’Haussmann. » Oui, répond en chœur la table : « Nous allons être forcés de nous faire sages, sérieux, raisonnables… L’Opéra, il est urgent de lui chercher une autre destination, il n’est plus en rapport avec nos moyens, nous n’allons plus être assez riches pour nous payer des ténors… nous aurons un Opéra, comme en ont les sous-préfectures… Oui, oui, nous allons être condamnés à devenir un peuple vertueux !  […] C’est terrible pour le détraquage de la machine, ces hauts et ces bas de l’espérance ; c’est mortel, ces illusions que les plus sceptiques acceptent au contact de la foule, à toutes les fausses bonnes nouvelles volant sur toutes les bouches, à la contagion du gobage des multitudes crédules : — illusions que détruit tout d’un coup la rédaction sèche du rapport officiel. […] On ne sait, chez Brébant, ce soir, que ce qui est au rapport militaire des journaux du soir. […] Vendredi 30 décembre Aujourd’hui seulement l’abandon du plateau d’Avron est officiel, et les ineptes rapports qui l’accompagnent ont tué la résolution énergique de la résistance.

1604. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

C’est donc un esprit religieux, puisqu’il soulève le manteau des apparences pour contempler respectueusement la nudité divine, et un esprit mystique, puisqu’il délaisse l’appareil des mages populaires pour n’admettre que les rapports directs entre l’âme et l’infini. […] Des manières de dire, d’une préciosité encore rude, y sont curieuses ; ainsi en ce passage un peu technique où il est enseigné à l’enfant que les mots ont avec les choses qu’ils dénomment des rapports de surface, d’aspect, et non d’essence : Les mots ne disent point en même temps l’Essence et la mesure : et   c’est pourquoi, dedans les roses qu’ils te nomment de loin, la nature des Choses demeure vierge de tes doigts et de ton vain esprit… et tout le motif des roses, et ses rappels, et la page de l’Amphore, et : indulgentes longtemps rêvent les vierges, qu’aime un midi de lumière et d’antiques rameaux… Ce dernier volume est donc une indication du poème dont serait capable M.  […] L’intelligence et le talent, voilà, je crois, une distinction qui n’a guère été faite en critique littéraire ; elle est pourtant capitale, il n’y a pas un rapport constant ni même un rapport logique entre ces deux manières d’être   ; on peut être fort intelligent et n’avoir aucun talent ; on peut être doué d’un talent littéraire ou artistique évident et n’être qu’un sot ; on peut aussi cumuler ses deux dons : alors on est Goethe ou Villiers de l’Isle-Adam, ou moins, mais un être complet.

1605. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Le rapport de succession est perpétuellement substitué au rapport de génération. […] Avant d’arriver aux paroles prononcées par Maurice, qui vont changer la destinée du grand veneur, le lecteur est obligé de subir des causeries sans fin et qui n’ont aucun rapport direct ou indirect avec les personnages engagés dans l’action. […] Car, malgré la parité incontestable qui existe sous le rapport des ressources littéraires entre l’histoire, la philosophie et la poésie, cependant on conçoit sans peine que les poètes s’occupent du renouvellement, de la richesse ou de la pureté des formes avec une prédilection plus constante que les historiens ou les philosophes. […] Mais à moins que les mots dont se composent les langues humaines iraient une valeur absolument arbitraire, à moins que les rapports de l’expression et de l’idée ne soient condamnés à une mobilité indéfinie, interpréter et méconnaître ne seront jamais une seule et même chose ; car pour agrandir, pour exagérer la donnée historique, il faut commencer par l’affirmer, par la proclamer.

1606. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Émile Zola, c’est plutôt un ensemble de documents recueillis, non pas dans les rapports officiels, mais là où s’est promenée la bataille ; il a questionné dans les villes et dans les moindres bourgs ceux qui ont vu et entendu ce qui se passait et se disait, alors que le pays était envahi. […] C’est ce héros qui lui sert de modèle pour son Pantagruel ; le récit de sa vie intime avec lui est des plus curieux et des plus complets, car Rabelais ne le quitte que lorsqu’il meurt, et, savant chirurgien, après avoir fait son autopsie dont on possède le rapport. […] Les grandes divisions de cette étude sont : l’éducation, le patriotisme, la politique, la religion, les vertus, la coutume, la société, le succès, etc., parties qui se subdivisent en très curieux chapitres sur la tempérance, le confort, le décorum, le luxe, les rapports sociaux, le formalisme, l’art, l’orgueil patriotique, etc., etc. […] Je copie ces deux paragraphes, écrits sous les rapports de M.  […] Le duc de Chartres (alors âgé de dix ans) n’a pas assez de tenue avec Becker, et fait souvent bien des choses qui rebutent cet excellent homme ; il est vrai que c’est en badinant, mais il arrive à un âge où il est bien important qu’il s’habitue à une sorte de réserve et de maintien dans ces rapports-là.

1607. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

« Il y a de même en littérature des héros, des auteurs, des textes, idéalisés par l’imagination de plusieurs générations de lecteurs au point de n’avoir plus qu’un rapport très vague et très lointain avec la réalité. […] Albert Cim nous a montré aussi ces pauvres victimes d’un orgueil qu’elles expient parfois cruellement, dans ces administrations où les femmes se trouvent en rapport de service avec les hommes ; c’est là qu’il a trouvé son véritable terrain d’étude, mettant aux prises la coquetterie ou la nécessité de la vie des femmes avec la lâcheté et la brutalité de la plupart des hommes. […] Ces combinaisons, déterminées par des rapports arithmétiques, ne sont pas en nombre illimité ; tout porte à croire que, dans son œuvre de sélection séculaire, l’ouïe en a épuisé les essais. […] À propos d’Ibsen et de l’amour pour le norvégien, qui est en ce moment un petit sport parisien, je ne puis m’empêcher de rapporter ici, bien qu’elle n’ait qu’un très lointain rapport avec le livre de M.  […] Il le fit asseoir à côté de lui, à la table dont j’ai parlé, et, la plume en main, se mit à le questionner sur une foule de faits ayant rapport au service et à la discipline.

1608. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Dans la démocratie qui s’organise autour de nous, et dont nous n’apercevons que les principaux traits, il y aura, de plus en plus, entre la littérature et les mœurs, des rapports étroits. […] Ce livre est un rapport, richement documenté, pesamment motivé, rédigé en style de procès-verbal, avec une impartialité suffisante. […] Dès qu’ils eurent à leur disposition une plume et du papier, ils se mirent en devoir de rédiger, pour M. l’amiral Decrès, ministre de la marine, et M. de Champagny, ministre des relations extérieures, des rapports détaillés sur leur mission. […] Ses rapports étaient si tristes avec Raffraye, banal et brutal viveur, qui, l’ayant épousée pour son argent, était aussitôt retourné aux filles, après un de ces drames d’alcôve qui laissent chez une jeune femme une inexprimable rancune. […] Les livres qui traitent simplement des rapports de l’homme et de la femme, même sans aucun voile, semblent d’une moralité fade… « Le livre qui veut devenir à la mode doit avant tout être obscur.

1609. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

J’essaierai de justifier l’assertion que j’énonçais tout à l’heure, sur les rapports de cette poésie et de sa vie, en montrant ce que fut sa personnalité et dans quelles circonstances elle se développa. […] Par derrière les pièces diplomatiques, les rapports de police, les lettres privées, les discours, les comptes rendus d’assemblées, ils apercevaient des hommes vivants. […] Il finit dans ses rapports avec elle par se croire ce personnage, par l’être en effet, tout le temps qu’il pensait à cette femme et qu’il lui écrivait. […] Toutes les doctrines ont été critiquées dans leur rapport avec le monde extérieur. […] Elle était à ce point séparée de toute société que, dans ses songes, elle ne se voyait jamais en rapport avec des êtres humains.

1610. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — II. (Fin.) » pp. 180-203

Lassay était de ces esprits tempérés, bien faits et polis, que l’usage du monde a perfectionnés en les usant, qui ont peu d’imagination, qui n’ajoutent rien aux choses, et qui prisent avant tout une observation juste, une pensée nette dans un tour vif et concis : « Un grand sens, disait-il, et quelque chose de bien vrai renfermé en peu de paroles qui l’expriment parfaitement, est ce qui touche le plus mon goût dans les ouvrages d’esprit, soit en vers, soit en prose. » Il n’allait pas pourtant jusqu’à la sécheresse, et il tenait à rester dans le naturel ; il croyait que les choses qu’on dit ont quasi toujours chance de plaire quand elles sont plutôt senties que pensées : « Il y a des gens qui ne pensent qu’à proportion de ce qu’ils sentent, observait-il ; et il semble que leur esprit ne sert qu’à démêler ce qui se passe dans leur cœur : ces gens-là, qui sont toujours vrais, ont quelque chose de naturel qui plaît à tout le monde. » Chamfort, qui prête quelquefois de son âcreté aux autres et qui est homme à la glisser sous leur nom, a écrit dans ses notes : « M. de Lassay, homme très doux, mais qui avait une grande connaissance de la société, disait qu’il faudrait avaler un crapaud tous les matins pour ne trouver plus rien de dégoûtant le reste de la journée quand on devait la passer dans le monde. » On ne voit rien ou presque rien dans ce que dit et dans ce qu’écrit Lassay qui soit en rapport avec une si amère parole54.

1611. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — II » pp. 57-80

Il le désignait avec distinction dans son rapport du lendemain, mais pas hors ligne.

1612. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. Leçon d’ouverture à l’École normale » pp. 356-382

Pour maintenir la tradition, il ne suffit point toutefois de la bien rattacher à ses monuments les plus élevés et les plus augustes ; il convient de la vérifier, de la contrôler sans cesse sur les points les plus rapprochés, de la rajeunir même, et de la tenir dans un rapport perpétuel avec ce qui est vivant.

1613. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Marais, lié de correspondance avec Bayle et porté vers lui par tous les sentiments d’estime et d’admiration, n’eut rien de plus à cœur que de le mettre en de bons rapports à distance avec Despréaux et d’obtenir du grand Aristarque quelque jugement favorable.

1614. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres de Virgile »

Ce Palémon me paraît être un peu comme le vieillard de Daphnis et Chloé, qui a eu affaire à l’Amour oiseau et qui s’est essoufflé à le poursuivre ; il est, à sa manière encore, comme la femme de Mantinée : il est docteur en amour ; et il place son dire un peu à tort et à travers, même sans grand rapport avec ce qui précède.

1615. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

C’est dans une lettre du 1er novembre 1826 ; elle lui écrivait, en bonne royaliste toujours, en amie spirituelle et sensée, mais qui n’entendait rien à ce genre de scrupules : « Mon cœur, disait-elle, sait lui pardonner (à la sœur de Mme Valmore, pour un grief en l’air et par manière de plaisanterie), comme il te pardonne la nonchalance que tu mets pour recevoir une pension qui ne peut, sous tous les rapports, n’être pour toi que fort agréable.

1616. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [IV] »

Sur le rapport qu’il en revint faire aussitôt à l’empereur Alexandre : « Vous êtes trop vif, lui dit le monarque ; on ne prend pas les mouches avec du vinaigre : il faudra tâcher de raccommoder cela. » Rien ne se raccommoda pourtant, et l’on sut que le premier mot de Languenau à Radetzky avait été : « Il faut enterrer ce Jomini ; sinon, on lui attribuera tout ce que nous ferons de bien. » — Le mauvais vouloir de ce côté et les tracasseries à son égard furent sans trêve et se produisirent dans les moindres détails de service et de la plus mesquine manière : pour son logement, pour l’ordonnance de cavalerie qui lui était nécessaire et qu’on ne lui donnait pas, etc.

1617. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE BALZAC (La Recherche de l’Absolu.) » pp. 327-357

. — Le dramaturge Mercier, qui, pour l’exubérance, les inégalités et les hasards de talent (bien qu’avec moins de finesse), n’est pas sans rapport avec M. de Balzac, eut en son temps une vogue presque semblable.

1618. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

Les rapports qu’en son second volume, et à propos de Lucain, il établit entre les diverses poésies du second et du troisième âge des littératures, me semblent justes et constants.

1619. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « M. MIGNET. » pp. 225-256

Celle-ci, au milieu des rapports complexes qu’elle embrasse, affecte par moments une régularité savante et une ingénieuse symétrie de mécanisme que les choses en elles-mêmes, dans leur cours naturel, ne sauraient présenter à ce degré.

1620. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires sur la mort de Louis XV »

C’est une espèce de fou qui ne manque pas d’esprit, à qui les caresses de Mme Dubarry et la confiance du roi dans cet horrible rapport avaient tourné la tête, qui se croyait un personnage, un homme à crédit, que cette idée disposait à tout faire pour l’avantage de cet indigne fripon, mais qui au moins était capable de mettre plus de force et plus d’intrépidité dans ses infamies ; homme d’ailleurs d’une crapule indécente, d’une déraison choquante et d’une insolence brutale.

1621. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre II. Le théâtre du quinzième siècle (1450-1550) »

Quelques farces, une dizaine peut-être, proviennent directement de fabliaux : mais trop de farces sont perdues, et trop de fabliaux, pour qu’on puisse conclure sur le rapport qui unit les deux genres.

1622. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre II. La Bruyère et Fénelon »

Il indique une voie nouvelle et féconde en découvertes, lorsqu’il établit le rapport des institutions et de la littérature, et qu’il rend compte par la monarchie absolue de l’absence d’éloquence politique en France.

1623. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Nos romanciers avaient donc pu nous tracer des silhouettes ecclésiastiques assez exactes, nous peindre parfois avec assez de bonheur les diverses allures des prêtres dans leurs relations avec le siècle et nous montrer des abbés Bournisien (Madame Bovary) et des abbés Blampoix (Renée Mauperin) ; mais le prêtre chez lui et dans son for intime, le prêtre à l’église et dans la vie ecclésiastique, le prêtre dans ses rapports avec ses confrères et avec ses supérieurs, voilà ce qu’on ne nous avait point fait voir encore, parce qu’en effet cela est très difficile à connaître.

1624. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

Par le symbole le poète se recherche dans la vie ; il subjective les images au lieu d’objectiver en elles une pensée, — son but n’est autre que lui-même ; s’il examine les choses c’est pour en découvrir la synthèse, pour en recueillir les divers éléments idéaux, c’est-à-dire, — puisque nous ne connaissons des choses que leurs rapports avec nous-même, — les éléments les plus intimes de son moi qui s’y trouvent contenus.

1625. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »

La pratique du gouvernement représentatif, où tous les ressorts d’une grande société sont mis au jour, nous a persuadé que nous sommes très bons juges de la politique, que nous n’ignorons pas la guerre, que nous nous entendons en finances et en administration, que rien ne nous échappe des rapports de la fortune publique avec l’esprit général du gouvernement.

1626. (1890) L’avenir de la science « XVIII »

L’humanité, en effet, n’existerait pas comme unité, si elle était formée d’unités parfaitement égales et sans rapport de subordination entre elles.

1627. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

L’Homme de guerre méconnoît les rapports qui lient aux autres hommes ; il plongera, si l’on veut, l’épée dans le sein du Citoyen, de son frere, de son ami ; en un mot, l’Homme de guerre, de même que le Dévot fanatique, ne se croit pas fait pour penser.

1628. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

Un homme qui ne tient par aucun rapport à ses semblables, ni par aucun sujet de crainte ou d'espérance à l'Auteur de tous les êtres, ne persiste-t-il pas opiniâtrement dans la férocité, source de ses attentats ?

1629. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511

À aucune époque, l’art ne fut plus vivant, plus en rapport avec la société, qui s’y exprimait et s’y modelait de toutes parts40.

1630. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chateaubriand homme d’État et politique. » pp. 539-564

Au moment où cet article est écrit, les journaux anglais publient le codicille du testament de sir Robert Peel, qui a rapport à la publication de ses Mémoires et papiers d’État.

1631. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Bussy-Rabutin. » pp. 360-383

Une heure après on vient réveiller le maréchal, en lui amenant un page qui s’est échappé du camp des ennemis, et sur le rapport duquel il se confirme dans l’idée de livrer bataille le lendemain : Et après, dit Bussy, il se recoucha pour se reposer seulement ; car j’ai trop bonne opinion de lui pour croire qu’ayant une bataille à donner six heures après, où sa vie était la moindre chose dont il s’agît, il pût dormir aussi tranquillement que si le lendemain il n’eût eu rien à faire.

1632. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1859 » pp. 265-300

Il n’a guère fait qu’une sortie pour aller acheter 300 francs de plantes à l’exposition d’horticulture. « C’est ma grande passion, dit-il, cela n’a cependant aucun rapport avec mes idées, avec les mathématiques. » Pourtant cette chinoiserie, comme il l’appelle, est si forte en lui qu’il a été transporté par la lecture d’un catalogue de pépiniériste d’Angers, et qu’il songe, lui si casanier, à faire le voyage par amour d’une plante annoncée : le lierre à feuilles de catalpa.

1633. (1767) Sur l’harmonie des langues, et en particulier sur celle qu’on croit sentir dans les langues mortes

La mélodie du discours a beaucoup de rapport avec la mélodie musicale.

1634. (1868) Curiosités esthétiques « IV. Exposition universelle 1855 — Beaux-arts » pp. 211-244

Ils savent l’admirable, l’immortel, l’inévitable rapport entre la forme et la fonction.

1635. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre I. La conscience et la vie »

Il m’a paru toutefois que la triple question de la conscience, de la vie et de leur rapport, avait dû s’imposer avec une force particulière à la réflexion d’un naturaliste qui fut un philosophe ; et comme, pour ma part, je n’en connais pas de plus importante, c’est celle-là que j’ai choisie.

1636. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre premier. »

Ce rapport a déjà frappé plus d’un lecteur intelligent ; et il est indiqué dans un des meilleures études publiées de nos jours sur Pindare.

1637. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XI. »

. — Du rapport de ses Chœurs à ceux de Sophocle et d’Euripide. — De l’ode dans la comédie grecque.

1638. (1881) Le roman expérimental

De plus, nous admettons encore qu’il y a un rapport nécessaire entre les actes et leur cause ; mais quelle est cette cause ? […] Sous ce rapport, la complexité des phénomènes minéraux est beaucoup moins grande que celle des phénomènes vitaux ; c’est pourquoi les sciences qui étudient les corps bruts sont parvenues plus vite à se constituer. […] L’obscure notion de cause, disait-il, doit être rapportée à l’origine des choses ; elle doit faire place, dans la sciences, à la notion du rapport des conditions. » Et, plus bas, M.  […] Le livre est également devenu d’un placement facile et d’un rapport strictement juste. […] L’imagination, comme je l’ai dit souvent, n’est plus ici l’invention baroque se lançant dans une fantaisie folle, mais un ressouvenir des vérités entrevues et un rapport des idées entre elles.

1639. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Et ils disaient encore, ces amateurs du dix-huitième siècle, au rapport de Blin de Sainmore (car Blin de Sainmore n’est qu’un rapporteur, très intelligent, du reste), que « Racine n’avait pas assez motivé la colère des dieux ». […] Il n’y a aucun rapport entre ce trait de galanterie fade : « Si c’est vous offenser, mon offense envers vous n’est pas prête à cesser », et ce mot violent et cru : « Pourvu que je vous aie, il n’importe comment. » Je ne veux pas croire que Got ait pu à ce point se tromper. […] Éclairée, grâce au stratagème du bon raisonneur, sur la valeur morale de son philosophe, elle s’inquiète, à mon avis, des doléances de sa fille aînée, qui lui révèle des sentiments peu en rapport avec sa façade de sagesse et de philosophie. « Pourquoi ces plaintes ? […] Cela n’a que très peu de rapports avec la Métromanie ; mais c’est très vrai. […] Et personne ne songe à lui dire qu’il n’y a aucun rapport.

1640. (1802) Études sur Molière pp. -355

Oui, Molière, j’ose entreprendre de te montrer sous ces divers rapports, et le lecteur, impatient de te connaître par les traits qui te caractérisent le mieux, me saura gré sans doute de passer légèrement sur les trente-huit premières années de ta vie ; ton génie ne s’y manifestant que par intervalles, préparait plus de vingt chefs-d’œuvre, et moins de trois lustres devaient les créer comme par enchantement. […] Les scènes n’en sont pas détachées, bien s’en faut, mais les divers moyens que Mascarille imagine forment chacun une petite pièce, qui n’a aucun rapport avec celle qui la précède et celle qui la suit ; mais elles tendent toutes au même but, toutes font ressortir les caractères du Fourbe et de l’Étourdi. […] Outre la manière de sentir, de débiter les vers, la pantomime et les lazzis sont encore du ressort de la tradition, nombre de personnes ne la connaissent même que sous ce dernier rapport ; aussi les auteurs ont-ils pris soin d’indiquer les jeux de théâtre les plus importants, et ce n’est pas sans danger qu’on s’en fie à l’exemple pour ceux qu’ils n’ont pas prescrits. […] Je ferai grâce au lecteur d’une infinité de personnages et d’incidents ennuyeux qui n’ont aucun rapport avec la pièce de Molière. […] Orgon, prévenu, entêté pour tout ce qui a rapport à Tartuffe, n’est rien moins qu’imbécile, avec sa femme, ses enfants ; il n’a même pas avec eux un seul instant de faiblesse : tout au contraire !

1641. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Il convenait que l’originalité de cette poésie fut en rapport avec l’originalité de l’écrivain. […] Dès lors, plus de rapports avec les hommes qui ne soient altérés et rompus sur quelques points.

1642. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

C’était un grand homme, mais il lui manquait le courage d’être impopulaire ; sous ce rapport, voyez, je suis plus homme que lui ; je livre mon nom à toutes les interprétations et à tous les outrages de la foule. […] J’avais prié Lachaud, qui était du quartier et qui me suivait à distance, de noter dans sa mémoire et ensuite sur le papier, les cris, les murmures, les vociférations qu’il entendrait, afin de bien connaître, par ce rapport, les griefs, les vœux, les reproches du peuple, et de mesurer les forces à la nature du danger.

1643. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

VI Le chansonnier devenait de plus en plus un poète politique ; c’est sous ce rapport seulement que nous le considérons ici. […] On regrette seulement dans ces beaux vers que le refrain, sans rapport avec la pensée, vienne terminer la strophe, qui serait une ode, et qui redevient ainsi malheureusement un couplet.

1644. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Et qui a enfin dénaturé les rapports du travail et du capital ? […] J’essaierai peut-être un jour de dire comment je conçois dans leur succession historique les rapports alternatifs de la morale et de la religion.

1645. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

Néanmoins c’est bien un Pétrel ; mais plusieurs parties de son organisation se sont profondément modifiées de manière à se mettre en rapport avec ses nouvelles habitudes de vie ; tandis que le Pic de la Plata ne présente que des modifications très légères, relativement aux autres Pics. […] Par poissons, reptiles ou oiseaux, nous n’avons donc entendu parler ici que de formes ayant quelques rapports avec l’organisation de ces classes aujourd’hui si nettement tranchées, mais que nous serions obligés aujourd’hui de nommer d’autres noms et d’enfermer dans des groupes très distincts ; seulement ce que toute analogie, comme toute induction, nous permet d’affirmer, c’est que tout être vivant descend d’ancêtres aquatiques, c’est que toute vie est sortie de la mer.

1646. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

De là vient la rapidité de la conversation où tout s’expédie par formules, comme à l’académie ou comme à la halle où l’on n’attache les yeux sur une pièce que quand on en suspecte la valeur, cas rares de choses inouïes, non vues, rarement apperçues, rapports subtils d’idées, images singulières et neuves. […] C’est la thèse des deux grains de sable de Leibnitz. — Et quel rapport, s’il vous plaît, entre cette bouffée de métaphysique, vraie ou fausse, et l’effet de l’esprit philosophique sur la poésie ?

1647. (1845) Simples lettres sur l’art dramatique pp. 3-132

Buloz lui-même, y a-t-il jamais eu de ma part la moindre exigence ce rapport ? […] La prime a été inventée par un de nos confrères qui, sous ce rapport, a plus d’invention que nous.

1648. (1896) Études et portraits littéraires

Il n’y a là qu’une « liaison », un « rapport » entre deux faits, d’antécédent à conséquent. […] Il n’est point de fixité invariable dans les rapports des dispositions organiques ou des propriétés vitales. […] Peut-être devrait-on le définir un jeu oblique de l’intelligence qui détourne, esquive, fausse les rapports des choses ou perfidement fait, gauchir les mots. […] Il n’a pas plus de rapport avec les vers de Schiller traduits au bas de l’estampe. […] Je n’oublie pas que ces notes sont extraites d’un rapport à « Monsieur le ministre de l’intérieur ».

1649. (1930) Le roman français pp. 1-197

Ce roman n’avait de la sorte, il faut le dire, aucun rapport avec la réalité des mœurs. […] Enfin les rapports de police, dans les Archives de la Bastille, auxquels je faisais allusion tout à l’heure, nous font voir que trop souvent la première accusation que se jetaient à la tête les hommes de lettres, dans leurs querelles intestines, même les abbés, était de pratiquer le socratisme : car on a dit « socratisme » avant d’écrire « corydonisme ». […] Mais influence aussi de cette école des Goncourt, avec laquelle il est en rapport, en contact, qui le tient pour un grand allié, un maître, et qu’il estime, lui, pour son mépris de l’écriture vulgaire, pour son culte de l’écriture artiste. […] J’entrevois la possibilité d’un Barrès traduit dans cinquante ans, plus tôt peut-être, en des langages lointains, n’ayant aucun rapport avec les nôtres, et déchaînant un enthousiasme, des ardeurs éteintes chez nous. […] Or, que dit saint Thomas d’Aquin : « Les mauvais anges ont des rapports avec les bons, par suite de la ressemblance de leur nature.

1650. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Cette critique s’étend sur tout ce qui a rapport à l’opéra François ; local, théâtre, décorations, lumières, orchestres, musique, poëme, acteurs & actrices, danseurs & danseuses sans nombre & sans fin. […] Elles embrassèrent plusieurs questions aussi futiles que souvent agitées, & qui n’ont aucun rapport à celles qu’on se propose de traiter. […] Les uns & les autres, au rapport de l’historien de la guerre séraphique, dont j’emprunte & j’adoucis toujours les traits, avoient déjà disputé d’humilité par ostentation ; & cette fois ils disputèrent de désintéressement par avidité. […] Le rapport que les consulteurs firent du livre de Molina, fut peu favorable. […] Un souverain pontife a permis qu’on fouillât dans le Vatican, & qu’on mit dans une édition, projettée à Venise, des œuvres entières d’Arnauld, tout ce qui a rapport aux liaisons dont je parle.

1651. (1899) Arabesques pp. 1-223

Il est dû, en grande partie, à l’extension du machinisme, sans qu’il y ait rapport normal entre la production et la consommation. […] S’il va par bonds, s’il affectionne les raccourcis, s’il se refuse à la froide énumération des traités et des chartes, c’est pour rechercher, dans les cœurs, les causes profondes des actes qu’il étudie, c’est pour surprendre, sur le vif, maints rapports entre l’âme humaine et l’âme universelle dont elle procède. […] Reconnaître au nombre le droit de régler, par mandataires, les rapports de chacun avec la collectivité, soumettre les individus les plus divers à une loi commune, sous prétexte que cette loi sauvegarde, en théorie, les intérêts de la majorité, c’est aller à l’encontre de la nature. […] Plusieurs papiers quotidiens demandent des fusillades sommaires, préconisent l’emploi de la matraque et du casse-tête dans les discussions politiques et menacent de supplices raffinés les individus assez audacieux pour réclamer de leurs concitoyens un peu plus d’équité dans les rapports sociaux.

1652. (1927) Approximations. Deuxième série

Les détails ne leur en imposent point, et bien moins encore ces rapports arbitraires que, pour sa sécurité, l’homme a soin d’établir entre les choses par nature le plus divergentes. […] Il y a dans Queen Victoria certains chapitres — celui sur la joute engagée entre le Prince Consort et lord Palmerston, celui sur les rapports contrastés de Gladstone et de Beaconsfield avec la Reine — qui se classent tout près des passages opimes de Retz, — de ces passages où le récit roule sur les rails de telle sorte que parvenu au terme seulement, puis revenant en arrière le lecteur est en mesure d’évaluer le butin. […] Tandis qu’on les lit, il n’est pas toujours facile même à ceux qui les goûtent le plus de nettoyer la mémoire des paillettes poudreuses de tant de sémillants chroniqueurs, et en particulier d’un certain style « avant-propos pour catalogue d’exposition » dont le rapport aux réussites des Goncourt est à peu près celui d’un domino sur lequel il a plu aux taches vives d’une aquarelle de Boudin ou à quelque berge frissonnante de Sisley. […] Certes, Sindral ne sera pas pris au dépourvu le jour — sans doute hélas prochain — où il lui plairait de renouer les rapports, — de traiter d’égal à égal avec la toute-puissance des romanciers ; et j’ai quelque mérite à le dire puisque tous mes vœux vont à ce que souvent encore il se sente « trop subtil pour se satisfaire d’autre chose que de soi-mêmecp », — visent à l’installer parmi nous comme un Constant en permanence. […] Quant à Aimée, le rapport de sa figure à celle de François constitue une valeur esthétique des plus rares.

1653. (1923) Nouvelles études et autres figures

Tous ses rapports avec les autres hommes se fondent sur l’utilitarisme et sur une idée de justice, sèche et aiguisée comme un silex. […] Si le ballet qui termine la pièce, le Ballet des Nations, n’a aucun rapport avec le sujet, la Cérémonie turque, qui se place à la fin du quatrième acte et d’où M.  […] D’ailleurs cette désinvolture des hommes à écarter si facilement de leurs rapports le souvenir gênant d’une femme est foncièrement anglaise. […] Les rapports de Mme de Staël et de Villers fourniraient la matière d’une bonne comédie. […] Pommier sur la Jeunesse de Renan nous éclairciront sans doute ses rapports avec l’esprit allemand.

1654. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

Le duc, avec lequel j’ai, depuis neuf mois, des rapports d’âme les plus sincères et intimes, m’a attaché aussi à ses affaires.

1655. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

J’évitais de toutes mes forces d’être confondu avec la nation dont je parle la langue, pendant ses triomphes ; mais je sens vivement, dans ses revers, combien je lui suis attaché, combien je souffre de sa souffrance, combien je suis humilié de son humiliation… Mille intérêts communs, mille souvenirs d’enfance, mille rapports d’opinion, lient ceux qui parlent une même langue, qui possèdent une même littérature, qui défendent un même honneur national.

1656. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

X Les rapports passionnés que Laurent établit entre la Grèce et l’Italie, les livres dont il enrichit sa patrie, les hommes célèbres auxquels il offrit un asile, furent le signal de la Renaissance, époque brillante où un monde moral nouveau sort tout à coup d’un monde qui s’éteint.

1657. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Et leur vision ne se forme pas en lui selon l’idée d’un certain rapport du physique au moral, mais selon l’idée de beauté.

1658. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

* *  * Cette maladive manie de se séparer du reste des hommes n’empêche pas le décadent d’aimer le bifteck saignant, de recourir, quand il a besoin de protection, aux agents de cette société qu’il dédaigne, d’avoir un tailleur qui l’habille à la dernière mode et de pratiquer sans effort les règles de la civilité puérile et honnête dans ses rapports avec ses contemporains.

1659. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

La cour eût été un autre sujet non moins pratique, soit que l’on considérât les nouveaux rapports de la noblesse avec la royauté victorieux de toutes les souverainetés particulières, soit qu’on l’observât en moraliste et sur le lieu même.

1660. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

Une fois même le pinceau de la femme a eu l’avantage ; Turenne est plus grand dans les Lettres que dans les Mémoires, où l’on ne voit pas sans étonnement Saint-Simon lui disputer la qualité de prince, et remarquer, dans l’intérêt des titres, « que la majesté de ses obsèques et de sa sépulture n’ont eu aucun rapport à sa naissance179. » § II.

1661. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

Kœgel) ; l’école romantique littéraire allemande et ses rapports avec Wagner (A.

1662. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Remarquons en passant que ce rapport de la hauteur apparente à la distance est le fondement de toutes les illusions sur la dimension et que la notion de distance devient de plus en plus pénible à maintenir dans sa rectitude quand l’œil est obstinément ramené dans la même direction et qu’il est privé par conséquent du contrôle d’autres visions différentes.

1663. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

Le chef de bureau se plaignit et fit son rapport au directeur général, le comte Français, qui manda dans son cabinet le coupable : — Eh bien !

1664. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre II : Examen critique des méditations chrétiennes de M. Guizot »

Il y a eu en effet, dans tous les temps, deux manières d’entendre les rapports de la philosophie et de la religion : ou bien nier la philosophie, la déclarer radicalement impuissante, c’est ce que font Tertullien, Luther, Pascal, Lamennais, et en général les croyants absolus et extrêmes ; ou bien la considérer comme une préparation à la religion, un premier étage sur lequel s’édifiera plus tard le dogme chrétien : telle est la pensée de saint Clément d’Alexandrie, de saint Augustin, de saint Anselme, de Fénelon, et dans l’Église protestante, de Mélanchton et des esprits tempérés.

1665. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

Homère est l’homme et Virgile est la femme… Idée bien simple, mais que, pour cette raison sans doute, tous les parallèles entre Virgile et Homère ont oubliée… Sainte-Beuve lui-même, qui darde si bien sa lancette dans la veine des sujets dont il veut nous faire voir le sang, Sainte-Beuve a omis comme les autres cette différence de sexe, dans la même nature de génie, qui pose d’un trait le rapport à établir entre Homère et Virgile et que la Critique a toujours manqué !

1666. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Je crois très fort à l’ignorance des choses chrétiennes dans un temps qui n’est plus chrétien, et j’y crois chez les gens sous d’autres rapports les plus instruits.

1667. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre II. L’âme et le corps »

On peut distinguer deux choses l’une de l’autre, et en déterminer jusqu’à un certain point les rapports, sans pour cela connaître la nature de chacune d’elles.

1668. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

On s’étonne et l’on sourit un peu de trouver dans un livre destiné à montrer ce que la démocratie fait d’un peuple, des chapitres sur « les idées générales et pourquoi les Américains y montrent plus d’aptitude que les Anglais » ; — « la susceptibilité des Américains petite dans leur pays et grande dans le nôtre » ; — « la démocratie modifiant les rapports du serviteur et du maître » ; — « les institutions démocratiques tendant à raccourcir la durée des baux », etc. […] Il n’a avec lui que des rapports d’acheteur à vendeur, et d’employeur à employé, rapports intermittents, changeants et rapides. […] Fondez les rapports sociaux, en dehors des contrats authentiques, non sur la justice, mais sur l’altruisme. […] C’est l’insécurité absolue, et c’est cette chose étrange d’un travail qui est le même en soi, qui est le même comme effort musculaire ou cérébral et comme temps employé, et qui n’est nullement le même comme rapport, comme valeur à échanger contre une autre valeur. […] Pour le psychologue, le portrait de soi-même est toujours l’essentiel et le centre ; la peinture de l’humanité est le tableau, au milieu duquel le portrait prend toute son exactitude, en prenant une vérité de comparaison, de contraste, de relations et de rapports.

1669. (1903) Propos de théâtre. Première série

Que le peu de rapports entre la France et l’Angleterre au dix-septième siècle, que le petit nombre de Français voyageant outre-Manche à cette époque, que l’ignorance des Français en langue anglaise, toute naturelle en un temps où les Anglais savaient assez notre langue pour nous dispenser de savoir la leur, que tout cela explique le parfait agnosticisme des Français du dix-septième siècle en matière shakespearienne, il n’est pas douteux ; mais la plus grande raison encore, c’est que Shakspeare, jusqu’à la fin du dix-septième siècle, fut parfaitement oublié dans son pays même. […] Et, dans Zaïre, le personnage principal n’est point Orosmane, c’est Zaïre, et vraiment il y a peu de rapports. […] Tel est par exemple tout son chapitre sur le Rapport de la tragédie cornélienne avec la vie. […] Deux personnages pour représenter le monde des auteurs ; — trois pour représenter les ridicules divers des femmes qui se mêlent de questions qui leur sont étrangères ; — un pour représenter l’excès du bon sens bourgeois poussé à l’injustice par le spectacle du pédantisme et l’horreur que ce spectacle lui inspire ; — un pour représenter le bon sens populaire en sa naïveté un peu rude, — un pour représenter le bon sens et la raison ferme chez la femme comme il faut ; — un pour représenter l’homme du monde et un peu l’homme de cour, d’esprit sain, de raison ferme, d’instruction seulement suffisante. — Toute la société du temps en ses rapports avec les choses de lettres, de science et d’érudition, est dans Les Femmes savantes, comme toute la société du temps en ses rapports avec les choses de religion est dans Tartuffe, comme toute la société du temps prise au point de vue des relations mondaines est dans Le Misanthrope. […] Pour ce qui est d’Athalie, l’amour du pouvoir dans une âme de femme, Athalie est une Agrippine juive, ayant beaucoup de rapport avec l’Agrippine romaine.

1670. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

Je vois que Barrès se demande à propos de Racine et de la Fontaine : Quel rapport entre ces barbares héritiers d’une certaine culture hellénisante et les citoyens de l’Athènes du sixième siècle ? […] Sa fameuse sérénité a quelque rapport avec le prétendu égoïsme de La Fontaine. […]   Lecteur, as-tu réfléchi sur le fond essentiel de la sculpture et sur ses rapports avec les autres arts ? […] Il voulut bien me mettre en rapport avec quelques-uns des plus marquants parmi les Armatoles, et j’entendis des propos frappants et instructifs. […] Le peuplier d’Amérique est de rapport ; il ne manque point de beauté.

1671. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Moquons-nous en passant de la pauvreté si ridicule de ces bons écrivains allemands, qui dans un siècle où la notice se vend au poids de l’or, et où le rapport mène à tout, disposés à l’erreur par leur sincérité 4, se contentent, avec un goût que j’appellerai si mesquin, d’une vie frugale et retirée qui les éloigne à jamais de la pompe des cours, et des brillantes fonctions qu’on y obtient pour peu qu’on ait de savoir-faire et de souplesse. […] Il me faut supprimer le bel éloge du bourreau, par M. de Maistre, considéré dans ses rapports avec la comédie ; l’anecdote de MM. de Choiseul et de Praslin, enfin tout ce qui peut de bien loin offenser les puissants.

1672. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Lundi 8 juin « Oui, l’année prochaine, je serai prêt à recommencer, comme si de rien n’était… mais en ce moment, je suis heureux d’arriver à la fin. » Antoine dit cela, à la fois découragé et exaspéré, en arpentant le théâtre, et donnant les ordres pour la plantation d’un décor, et défendant qu’on le mette en rapport avec je ne sais qui, parce qu’il est dans son état nerveux. […] Des rapports s’établissent entre la comtesse et le vieux ménage.

1673. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Mais, sur le rapport de l’ombre et de la lumière, Hugo a une vue originale : c’est que, dans notre monde, ce qui l’emporte sur le reste, ce qui semble faire le fond, c’est l’ombre, la nuit, tandis que la lumière et le jour semblent des accidents passagers, bornés à un petit nombre de lieux et de moments. […] Sous ce rapport on peut le rapprocher, d’une manière bien inattendue, du vieux philosophe d’Ephèse, Heraclite, dont les sentences voulant montrer dans la mort l’œuvre même de toute vie, s’appuie sur l’analogie des mots, en grec, désignent la vie et l’arc (βίος et βίός) il s’écrie : l’arc a pour nom vie et pour œuvre mort. » Malgré ces jeux de mots et d’idées, niera-t-on la profondeur d’Heraclite, l’un des penseurs qui ont été le plus avant au cœur des choses ?

1674. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Pourquoi, a-t’on dit, voler dans un extrait successivement en Allemagne, en Espagne, en Hollnde, en Suede, en Angleterre pour nous raconter quelques traits qui n’ont qu’un rapport éloigné au sujet principal. […] Ce n’est point pour les lecteurs de ce dernier genre que nous citerons la Bibliothèque historique de la France, contenant le catalogue des ouvrages tant imprimés que manuscrits, qui traitent de l’histoire de ce Royaume, ou qui y ont rapport, avec des notes critiques & historiques, par feu Jacques le Long, Prêtre de l’Oratoire, Bibliothécaire de la Maison de Paris : nouvelle édition revue, corrigée, & considérablement augmentée, par M.

1675. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Il ne s’est soucié d’aucune espèce de rapport immédiat avec ses semblables. […] Fontenelle lit tout, comprend tout, ne découvre rien, ne généralise rien, et fait des rapports qui sont excellents. […] On y voit un côté du grand publiciste, puis un autre, et il semble que cet autre n’a aucun rapport avec le premier. […] Montesquieu dissèque donc, et observe, et use du microscope, et fait des rapports à l’Académie de Bordeaux sur ses études d’histoire naturelle. […] Quel rapport, et que signifie cet éloge de l’État-couvent établi par les Jésuites au nouveau monde ?

1676. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Sous ce rapport, Menjaud était tout à fait le digne pendant de cet excellent Duparay, qui a été si longtemps le plus vert soutien de la comédie de Molière. […] Sous aucun rapport ce baron ne vaut notre roturier Cléante. […] Cette fois la comédie ne s’occupa plus à enseigner, à corriger, à relever des ridicules ; sous ce rapport, Molière a tout fait. […] Que si vous le pressez davantage, il vous dira que son adversaire avait tort, pour l’avoir mis en rapport avec son épouse. Mis en rapport est encore un singulier mot, dont vous ne trouveriez le synonyme que dans le vieux français de la reine de Navarre.

1677. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

et faudrait-il, en effet, dédaigner toute étude qui n’aurait pas un rapport immédiat avec la connaissance des devoirs et la pratique des vertus ? […] « Qu’il y a de grands rapports entre Sénèque et Voltaire. » Tant mieux pour l’un et pour l’autre ; et je ne crois pas qu’on fit un mauvais compliment au plus fameux de nos aristarques, si on lui disait qu’il y a de grands rapports entre Voltaire, Sénèque et lui. […] On lit dans cet ouvrage de Sénèque que les flammes avaient consumé la plus grande partie des monuments des lettres romaines ; trait qui ne peut avoir rapport à l’incendie de Néron, postérieur à cette Consolation. […] Et j’ajouterai que, si l’on est quelquefois arrêté dans un ouvrage, l’obscurité naît de la profondeur des idées et de la distance des rapports.

1678. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

Ma part dans la politique (en allemand), tome VI, le chapitre intitulé Talleyrand et ses rapports avec les Allemands.

1679. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

Il n’est pas possible, à un certain endroit, de méconnaître le rapport de la situation décrite avec ce qu’exprimeront tout à côté les sonnets de Louise : « En somme, dit-elle ici par la bouche de Mercure, quand cette affection est imprimée en un cœur généreux d’une Dame, elle y est si forte qu’à peine se peut-elle effacer ; mais le mal est que le plus souvent elles rencontrent si mal, que plus aiment et moins sont aimées.

1680. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Et pour moi même, tout prend dans mes rapports avec les autres un caractère plus positif ; sans entrer dans les affaires, je ne me défie plus de mes idées ou de mes sentiments, je ne les renferme plus en moi ; je dis aux uns que je les désapprouve, aux autres que je les aime ; toutes mes questions demandent une réponse ; mes actions, au lieu de se perdre dans le vague, ont un but ; je veux influer sur les autres, etc. » En même temps que cette défiance excessive de lui-même faisait place à une noble aisance, l’âpreté tranchante dans les jugements et les opinions, qui s’accorde si bien avec l’isolement et la timidité, cédait chez lui à une vue des choses plus calme, plus étendue et plus bienveillante.

1681. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

En Bourgogne, en Berry, dans le Soissonnais, dans les Trois-Evêchés, en Champagne694, je trouve par tous les rapports qu’il manque de pain et qu’il est à l’aumône.

1682. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIVe entretien. Littérature politique. Machiavel (3e partie) » pp. 415-477

Vous voyez bien que c’est un rêve plus aisé à déclamer qu’à reconstruire ; vous voyez bien que, pour reconstruire ce rêve de l’empire maritime, territorial et aristocratique de Venise, Il faudrait d’abord que l’Angleterre ne fût pas née, et n’eût pas succédé à Venise dans la monarchie navale et commerciale du monde ; Il faudrait que la route des Indes par le cap de Bonne-Espérance n’eût pas été découverte ; Il faudrait que l’Amérique elle-même ne fût pas sortie des flots à la voix de Colomb, et que ce continent n’eût pas créé un échange nouveau et immense entre les deux mondes, un déplacement de la Méditerranée à l’Océan ; Il faudrait que l’Angleterre ne possédât ni Corfou, ni Malte, ni Gibraltar ; que la France ne possédât ni Toulon ni Marseille ; que Constantinople ne possédât ni les Dardanelles ni le Bosphore ; il faudrait enfin que l’Allemagne, devenue puissance navale et commerciale à son tour, n’eût pas créé Trieste, ou qu’elle y renonçât pour complaire à l’ombre de Venise ; il faudrait que l’Allemagne ne possédât pas dans Trieste le débouché nécessaire à l’écoulement des produits de soixante millions d’hommes germains, en rapports de plus en plus étroits avec tout l’Orient ; Il faudrait que l’Allemagne consentît à se laisser murer dans ses terres au fond du golfe Adriatique, par une nouvelle Venise qui lui en fermerait les flots.

1683. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIe entretien. Trois heureuses journées littéraires » pp. 161-221

Car Liszt est un musicien métaphysique, semblable à ses compatriotes Mozart et Beethoven : il chante plus de symphonies du ciel que de mélodies de la terre ; il n’a point de rapport avec Rossini.

1684. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

Une convenance naturelle ; ce bon ton inné, qui n’est que le rapport juste de l’homme avec tout homme ou avec toute chose ; un langage sonore, cadencé et grave, quoique gracieux dans ses inflexions un peu lentes ; un recueillement respectueux, mais nullement bas ou servile, devant ceux qu’il écoutait ; la dignité d’un cœur libre dans la déférence d’un disciple ou d’un fils : voilà ce rare jeune homme.

1685. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

Il met la raison à la portée des mœurs, et les institutions en rapport avec les habitudes.

1686. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Que ceux-ci enfin organisent, mon Dieu oui, syndicalement, corporativement, la défense de leurs intérêts, et j’entends par là aussi bien la mise en rapports avec leurs clients naturels, les éditeurs., directeurs de périodiques ou de théâtres, etc… (n’est-ce pas ce que tente l’Entr’aide littéraire ?)

1687. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

Sous ce rapport, nous nous sommes bien souvent expliqué, mais il sied, à ce qu’il paraît, de s’expliquer encore.

1688. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

Rapports des docteurs Lélut et Baillarger dans la Revue pénitentiaire, t. 

1689. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1883 » pp. 236-282

Il dit à peu près cela : « Il était trop bon et il n’avait pas le sens critique de l’humanité, ce qui le rendait parfois un mauvais juge des hommes, avec lesquels il était en rapport, mais quelquefois aussi, il voyait parfaitement juste… » Spuller s’arrête quelque temps et reprend : « Voyez-vous, il avait des conceptions, des conceptions comme celle-ci : un jour, parlant du couronnement de l’Empereur de Russie, il m’a dit, qu’en cette occasion, il fallait que la France affirmât à la face de l’Europe, fièrement, la République, et qu’il voulait envoyer à ce couronnement, comme représentant du pays, devinez qui ?

1690. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

Mais quel rapport ont ces fous avec notre nom, avec le jugement qu’on porte de nous ?

1691. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

Donc, aucun terme d’art, mais la silhouette est très heureuse et très représentative, et elle donne une vision très nette de ce roi entouré de tous les objets qui lui étaient habituels, et puis avec son air matois jusque sur le tombeau, cet air qui était le fond même du caractère de Louis XI… D’un livre de cette sorte, ce que l’on attend c’est d’abord du pittoresque, ce sont des rapports exacts et intelligents sur les œuvres d’art que l’on voit et c’est ensuite quelques relations sur les hommes et le caractère des hommes que l’on a rencontrés.

1692. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Selon lui, l’univers se partage et se partagera jusqu’à la fin des siècles, — en supposant que les siècles aient une fin, — en deux espèces d’États, toujours et incompatiblement hostiles, la monarchie et la république ; et ces États, sortis d’un hasard primitif, ne peuvent pas changer et se trouvent toujours vis-à-vis l’un de l’autre dans un rapport d’antagonisme qui est leur loi.

1693. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

C’est cette préoccupation de peintre dévorant le littérateur, et qui, du reste, est la maladie des pommes de terre de la littérature actuelle, c’est cette préoccupation qui a poussé l’auteur de Catherine a faire un peintre de son second héros, le bon et le définitif, et à lui souffler des théories sur les rapports de la peinture et des gouvernements, pour lesquelles il est évident que l’honnête Marcel n’est que la sarbacane de M. 

1694. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Mais, d’être réduits, sur ce point, à deviner son talent, cela nous la rend plus intéressante encore et plus chère, par une sorte de complicité et de quasi-collaboration Et enfin, si nous ne pouvons concevoir dans le détail l’intelligence et la finesse de sa diction, il nous reste le son de sa voix, la qualité émotive de ses intonations, dont nous saisissons du moins le rapport avec le sens général de ses discours ; il nous reste sa mimique, et il nous reste sa figure. […] Répondant à ceux qui le traitaient de « libelliste » et d’« homme de parti » : « Tous les honnêtes gens, écrit Geoffroy savent bien qu’un bon critique est toujours, pour les mauvais auteurs, un libelliste ; qu’un écrivain courageux, attaché aux vrais principes, est toujours, aux yeux des brouillons, un homme de parti ; comme si l’on pouvait appeler un parti le bon goût, la saine morale, et les bases éternelles de l’ordre social. » En outre, le souci des rapports de la littérature avec les mœurs conduit Geoffroy à étudier surtout, dans les pièces soumises à son jugement, ce qu’elles contiennent de vraiment intéressant, de sérieux, d’humain : caractères, passions, esprit ou tendances philosophiques, et à considérer les œuvres par l’intérieur : en sorte que sa critique est rarement insignifiante. — Enfin, les relations des mœurs avec la littérature à travers les siècles enveloppant les rapports des diverses formes littéraires avec les sociétés qui les ont produites et goûtées, la théorie favorite de Geoffroy insinue en lui, peu à peu, des commencements d’intelligence historique, ce que M.  […] C’est autre chose d’avoir, comme lui, des « vues » éparses, ou de les lier fortement en un vaste système, qui nous montrera, sous un aspect rajeuni, des œuvres que nous connaissions ; qui nous révélera, entre les hommes et les œuvres, ou entre les genres, ou entre les époques littéraires, des rapports et des liaisons jusque-là insoupçonnés ; qui, peut-être, augmentera nos risques d’erreur presque autant que nos chances de découverte, mais qui, finalement, accroîtra notre intelligence des choses. […] Un des auditeurs de Jean, ainsi provoqués sans raison, ayant dit que les capitalistes sont des « porcs à l’engrais » (et, après tout, peut-être est-il arrivé, quelquefois, que cette vulgaire comparaison ne fût pas tout à fait inexacte ; et tous les capitalistes ne sont pas nécessairement des héros ou des hommes de génie), Jean, au lieu de hausser les épaules, — ou de répondre congrûment, — bondit de rage, et, dans une métaphore furieusement amplifiée et jusqu’à former apologue, crie que les ouvriers sont des chacals, trop heureux de ronger les restes du lion. « Lorsque le lion a le ventre plein, conclut-il, les chacals dînent. » Image fort déraisonnable, que l’industriel Boussard réprouverait à coup sûr, et qui n’exprime en aucune manière les rapports économiques et sociaux du patron et des ouvriers.

1695. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Monsieur le Ministre, Lorsque, en votre noble et actif dévouement à la Poésie qui est la beauté première et suprême, vous avez bien voulu me demander d’en tracer l’histoire durant les années écoulées depuis 1867 c’est-à-dire depuis les œuvres qui, à cette époque, furent l’objet d’un Rapport présenté au Gouvernement par l’illustre Théophile Gautier, je me suis senti très ému de tant d’estime et de confiance ; mais j’ai pensé que, si d’autres eussent été plus dignes d’une telle tâche par plus de talent, de doctrine et de renommée, aucun n’y pouvait prétendre par un plus passionné amour de notre art, par un plus loyal, plus assidu effort vers son triomphe toujours continué, toujours accru ; et, la tâche offerte, si grave, si périlleuse qu’elle fût, je l’ai acceptée avec gratitude, sans humilité. […] Cette objection, Monsieur le Ministre, je vous l’ai présentée ; vous avez obligeamment admis qu’elle n’était pas sans valeur, et vous avez daigné m’autoriser à faire précéder le « Rapport » proprement dit de Réflexions sur la personnalité de l’esprit poétique de France à divers moments de notre race. […] C’est alors que je conçus l’idée de joindre aux Réflexions et au Rapport un Dictionnaire bibliographique et critique de la plupart des poètes français du xixe  siècle, — je dis « la plupart », car le moyen que quelques grains de sable de l’immense mer ne glissent entre les doigts !  […] Une seconde fois, Monsieur le Ministre, vous avez consenti à penser que je n’avais pas tort ; et, grâce à vous, les poètes jugés sans ménagement ou non nommés dans le Rapport trouveront dans le Dictionnaire une large réparation de mes erreurs ou de mes oublis. […] Si l’on ajoute à l’originalité de son organisme spirituel, qu’il fut, prodigieusement, un chercheur du compliqué dans le rare ou le pire, un trouveur, entre les choses en apparence le plus opposées, de rapports jamais surpris, jamais guettés encore, un manieur du verbe et un artisan du vers, auquel, en notre âge romantique, aucun ne saurait être préféré, on demeure mystérieusement et douloureusement charmé d’une œuvre tentatrice, cruelle et parfaite, qui n’avait pas eu d’exemple, n’aura point de similaire ; et quiconque a souci de la justice doit vouer au génie, à l’Art de Baudelaire une admiration sans réserve (admiration qui, d’âge en âge, se perpétuera en s’agrandissant), et en même temps accorder à sa Personne, désorientée, troublée, désolée, veule, atroce, pusillanime et blasphématrice, parmi toutes les angoisses du cauchemar, une pitié qu’il n’a eue hélas !

1696. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Au fur et à mesure qu’il rédigeait son rapport, M.  […] Quelle dissemblance dans la hiérarchie des sentiments, dans les rapports mutuels, dans les habitudes prises, dans les méthodes usitées ! […] Max Leclerc ; les récits un peu inquiétants du baron de Mandat-Grancey ; les gracieuses peintures de Mme Bentzon ; les souvenirs, très instructifs, de M. de Varigny ; les informations précises du marquis de Chasseloup-Laubat, ainsi que les rapports de M.  […] Dans un rapport au général en chef, le général Joubert déclara que Dumas était devenu la terreur de la cavalerie autrichienne. […] Si vous voulez être exactement renseigné sur tout ce qui concerne l’histoire locale, je vous mettrai en rapports avec le très savant et très obligeant archiviste de la Vienne, M. 

1697. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Quel rapport, quel commerce, quelle correspondance peut-il y avoir entre nous et des globes éloignés de notre terre d’une distance si effroyable ? […] Quel rapport y a-t-il entre Arsinoé, médisante, concertée et hypocrite, et Acaste, avec sa fatuité ingénue, si ingénue, si naïve qu’elle semble beaucoup moins d’un homme de cour que d’un « joli cœur » de barrière ? […] Tartuffe n’est-il pas un homme qui veut s’élever au-dessus de ses semblables, qui capte les héritages et les donations pour arriver à la puissance que donne l’argent, et n’y a-t-il nul rapport entre Tartuffe et Rodin et Bel Ami ? Jourdain, moins sinistre et point du tout gredin, n’est-il pas l’homme qui cherche savonnette à vilain et à se faire de belles relations pour qu’on parle de lui dans la chambre du roi et pour y entrer un jour, et n’y a-t-il nul rapport entre Monsieur Jourdain et Samuel Bernard ? […] », l’incrédulité d’Orgon au rapport de son fils, la malédiction qu’il donne à ce fils, son projet de donner sa fille à Tartuffe et sa dureté à l’égard de sa fille ne doivent point du tout étonner.

1698. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Comme La Fontaine, avec qui il a tant de rapports, du reste, il en lisait qui étaient du Nord et qui étaient du Midi. […] La femme lui paraissait extrêmement redoutable, et non moins l’homme dans ses rapports avec la femme. […] Planche, très intelligent, n’était pas artiste pour une obole, et du reste, s’il s’était avisé qu’il y eût quelque rapport entre Claudie et Théocrite ou entre Claudie et Homère, ou entre Claudie et Hermann et Dorothée, il y aurait vu tout de suite une « imitation », et il l’aurait abominé et détesté, ne pouvant souffrir l’imitation de l’antique, exécrant l’imitation de l’étranger et abhorrant l’imitation des prédécesseurs français. […] Voilà ce que j’ai su de lui, quand il vivait, d’après les rapports, que j’ai lieu de croire exacts, qu’on m’en a faits. […] Nous critiquons leurs scènes épisodiques, leurs scènes sans rapport à l’action, etc., etc.

1699. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre V. La Renaissance chrétienne. » pp. 282-410

Environ « les deux tiers » des moines d’Angleterre vivaient de telle sorte, que le Parlement entendant le rapport officiel s’écria d’une seule voix : « À bas les moines336 !  […] Je vous ai conté cette histoire pour vous montrer que nous ne devons point être trop précipités à croire un rapport, mais que nous devons plutôt suspendre nos jugements jusqu’à ce que nous sachions la vérité358. » Quand un homme prêche ainsi, on le croit ; on est sûr qu’il ne récite pas une leçon, on sent qu’il a vu, qu’il tire sa morale, non des livres, mais des faits, que ses conseils sortent du solide fonds d’où tout doit sortir, je veux dire de l’expérience multipliée et personnelle. […] Un pauvre homme, Paul Best, étant accusé de nier la Trinité, elle veut qu’on dresse une ordonnance pour le punir de mort ; James Naylor ayant cru qu’il était Dieu, elle s’acharne onze jours durant à son procès avec une animosité et une férocité hébraïques : « Je pense qu’il n’y a personne plus possédé du diable que cet homme. —  C’est notre Dieu qui est ici supplanté. —  Mes oreilles ont tressailli, mon cœur a frémi en entendant ce rapport. —  Je ne parlerai pas davantage.

1700. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Si différents de forme et d’inspiration, les deux recueils ont pourtant quelque rapport par leur objet. […] 1º C’est d’abord le développement, en quatre ou cinq magnifiques symphonies, de ce délicieux psaume énumératif de François d’Assise, où l’âme légère et si douce de ce saint de plein air invite toutes les créatures à louer Dieu  avec, peut-être, des réminiscences de ces charmantes hymnes du Bréviaire romain, pour Matines, pour Laudes, pour Vêpres, etc., où le rapport de chaque prière avec l’heure du jour est si gracieusement indiqué, et où l’on dirait que pénètre un peu de la nature, comme un rayon de soleil qui vient tomber sur le tabernacle, ou comme une branche de feuillage aperçue par le vitrail entr’ouvert :     Celui qui sait d’où vient le soleil qui se lève Ouvre ses yeux noyés d’allégresse et d’amour. […] Et il répond :     Mystère, ô saint rapport du Créateur à moi !

1701. (1927) André Gide pp. 8-126

Jules Romains a trop fréquenté Molière pour douter de ces vérités. » Quel rapport entre un écho et un manuel ? […] Il sera posé ici (où là tout aussi bien) comme un ton pur ; et non loin vibreront d’autres tons purs, mais d’une absence de rapports telle qu’elle n’autorise aucune association de pensées ».

1702. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

On ne se défroque pas de cela, mais le côté universitaire est sauvé par une grande simplicité, une remarquable douceur de rapports, une attention d’homme bien élevé et se donnant poliment aux autres. […] Mais par exemple, pas le plus petit mot sur le rapport des sexes.

1703. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Il faut savoir dire, et je le dirais devant des jeunes gens comme je le dis devant vous, qu’il n’y a pas de rapports nécessaires entre l’art et la morale, qu’un très grand artiste peut avoir mené une vie qui n’est pas du tout exemplaire, et qu’il faut bien se garder de confondre ces deux points de vue… M.  […] Puisque aucun éditeur ne se rencontre pour assumer spontanément cette entreprise, le Parlement, qui sur les rapports de M. 

1704. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

Je voudrais qu’il eût ses idées arrêtées sur les principaux problèmes de l’esthétique aussi bien que sur les rapports de la littérature et de la morale. […] Aussi les rapports secrets, qui unissent les choses les plus disparates, lui échappent-ils souvent. […] Il écrit par exemple : « Pour le dire au passage, on l’ignore, mais Bossuet est un maître dans le maniement de l’ironie grave. » Ou bien encore il commence une étude sur la librairie au temps de Malesherbes en annonçant qu’il va révéler la nature des rapports que les écrivains du xviiie  siècle soutinrent avec le pouvoir ; car, ajoute-t-il, « voilà ce qu’on ne connaît guère ou plutôt ce qu’on ne connaît pas ». […] Il perçoit d’un coup d’œil les rapports qui les unissent.

1705. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

Par malheur, avec quelques-uns de ces souvenirs frêles et délicats, Mme de Nittis a maçonné de lourds romans, laides maisons de rapport où on reconnaît difficilement les pierres du sanctuaire rustique qui, dans la campagne ensoleillée, nous sourit. […] Je relis deux pages et je trouve « certains propos amers qui indiquent des rapports fort tendus sinon une véritable aigreur ». […] Ajoutez les discussions de textes, les rapprochements de témoignages ; songez que les redites ne l’effrayent point et que les anecdotes, même sans rapport avec son sujet, lui semblent de bonne prise. — Son écriture est meilleure que celle de Mme Carette, plus mauvaise que celle de Mlle Mélégari : lâche, banale, incohérente parfois, c’est l’écriture de la plupart de nos historiens et compilateurs. […] Sous le pseudonyme de Paul Grendel, elle a donné d’ennuyeux romans à thèse, mal construits, où s’élèvent entre personnages secondaires d’interminables discussions sans nul rapport avec l’affabulation banale.

1706. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

S’il est impossible d’établir le rapport exact, nécessaire, de tel style à telle sensibilité, on peut cependant affirmer une étroite dépendance. […] « On le définit : un discernement spécial, un jugement rapide, l’avantage de distinguer certains rapports … » Mais je me récite Bouvard et Pécuchet. […] Hormis les gens qui touchent aux lettres et dont le métier est d’écrire et de rédiger, en quoi cela peut-il être utile de connaître le rapport que l’usage a fixé en un son et un signe phonétique ? […] Oui, et ils sauront l’orthographe de bœuf, ces pauvres êtres, forcés dans les serres scolaires, et qui, un rapport officiel le confesse, n’avaient jamais vu un bœuf vivant !

1707. (1903) Le problème de l’avenir latin

Le rapport étroit, la relation de causalité qui s’avèrent, à la lumière de l’histoire interprétée philosophiquement, entre ce monde lointain des origines, que nous venons d’évoquer, et notre monde contemporain, constituent le seul point de départ possible, à notre avis, d’une recherche des moyens de salut et d’une analyse effective des possibilités futures. […] Sur notre terre des fleurs d’un parfum et d’un éclat splendide brillent, il est vrai, mais il ne faudrait pas négliger de voir que le tronc et les branches de l’arbre latin ne sont pas en rapport avec elles. […] Le catholicisme, forme moderne du romanisme ; est le lien qui nous rattache à une antiquité décadente et à une conception de vie qui n’a plus de rapport avec la vie réelle du monde. […] Ce sont ces derniers qui pourraient trouver place, s’ils le désiraient, dans les cadres de la vie civile, pour y occuper des fonctions en rapport avec leurs aptitudes.

/ 1917