Et là-dessus, la Chambre se met en besogne. […] Elle met le peuple en appétit. […] Et le juge n’a pas été mis en jugement ! et le bourreau n’a pas été mis en jugement ! […] Voilà tous les syllogismes de parquets mis à néant.
On le voit le premier Français newtonien qui ait importé au sein de l’Académie des sciences le vrai système du monde, et qui l’ait mis à la mode également dans la société. […] Je crois l’entendre : « Si je lui mettais ici un peu de Montaigne, ça ne ferait pas mal. » Nous l’avons vu qui vient d’en mettre. […] J’ai mis les fers au feu pour placer Pérard ici à Berlin. […] Je vous prie de mettre promptement ordre à vos affaires, car vous me manquez beaucoup ici. […] J’ai mis les fers au feu pour placer Pérard à Berlin.
Un cardinal romain n’y aurait pas mis plus de politique, plus d’habileté fine et douce, qu’elle n’en dépensa durant trente ans. […] Cette mise de vieille, si exquise en modestie et en simplicité, lui était particulière, et rappelle l’art tout pareil de Mme de Maintenon. […] « Toutes les femmes, disait-on d’elle, se mettent comme la veille, il n’y a que Mme Geoffrin qui se soit toujours mise comme le lendemain. » Mme Geoffrin passe pour avoir pris ses leçons de grand monde chez Mme de Tencin, et pour s’être formée à cette école. […] Quand il y avait quelque infraction au règlement et qu’il éclatait quelque imprudence de parole, c’était à lui qu’elle s’en prenait volontiers pour n’y avoir pas mis bon ordre. […] Mme Geoffrin, d’ailleurs, eut le crédit de faire arrêter l’édition, et on mit des cartons aux endroits où il était question d’elle.
À la bataille de Seneffe, étant à côté du prince de Condé, il reçoit une balle dans sa culotte, et il croit prudent de se mettre à couvert dans une grange, d’où sortent à l’instant deux braves jeunes officiers qui s’y étaient mis, et qui n’y veulent plus rester dès qu’on les y voit. […] Les troubles civils, qui mêlent toutes les conditions, et qui mettent le savoir-faire et l’industrie de quelques-uns en lumière, l’aidèrent fort à se produire. […] Je voulus mettre pied à terre pour soulager le cheval ; mais nous avions tant de peine tous deux que nous faisions fort peu de chemin ; mon postillon avait aussi mis pied à terre pour la même raison. […] Desservi auprès du cardinal Mazarin, à cause de l’influence qu’on lui supposait sur le prince de Conti, on vient un jour le chercher pour le mettre à la Bastille. […] Il m’y conduisit dans son carrosse ; et, comme il n’y avait aucune personne de considération, il me mit dans une chambre au premier qui était la plus commode de toutes.
Chapelain estime qu’il « a ignoré la poésie », et le met, pour le génie naturel, au-dessous de Ronsard, ce qu’accordent aussi La Bruyère et Boileau. […] La langue qu’il mit à nu, dans sa beauté nerveuse, c’était celle même que le xvie siècle avait formée : il ne lui enlevait que ce qu’elle se refusait à assimiler, ce qui la chargeait sans la nourrir. […] Et pareillement, c’est raison qu’on élimine de sa parole tout ce qui nuit ou ne sert pas à l’intelligence des choses ; l’expression parfaite est celle qui met la pensée en pleine lumière. […] S’il estimait Racan un hérétique en poésie, c’était surtout parce que, contre son avis et celui de Maynard, Racan se refusait à mettre une pause après le septième vers, comme après le quatrième, dans les strophes de dix. […] Régnier, avant elle, dans sa Satire IX, avait méprisé ce grammairien, ce regratteur de mots, qui mettait le génie à la gêne et ne savait qu’éplucher le détail.
Pour mieux fixer cette première altération dans nos rapports, je ne crois pouvoir rien faire de mieux que de mettre ici deux de mes lettres adressées à Béranger en 1834 et 1835, et qui m’ont été rendues par MM. […] Il y en a deux (à l’endroit qu’on m’indiquait) de fort clairs, et si j’eusse voulu vous mettre dans le troisième, il ne m’eût pas été difficile de le faire plus reconnaissable. […] Quinet, à qui un jour vous avez conseillé le vers comme devant clarifier sa pensée, a profité du conseil : il a fait un poëme de Napoléon ; ce qui a été mis dans la Revue a été supprimé et n’en donnerait qu’une idée peu juste. […] Je ne dis pas qu’il y mit de l’enthousiasme, mais il eut le bon sens d’accepter ou de subir sans trop d’humeur le régime qu’il avait tout fait pour rappeler. […] Il y a eu les grossiers parmi les zélés, il y a eu les pédants ; on m’a pris à partie, cela va sans dire ; on m’a fort découpé, sinon mis en pièces.
En 1661, Louis XIV, délivré du cardinal Mazarin, se mit en tête de régner par lui-même ; il avait vingt-trois ans ; il était marié. […] Il en fut de la langue comme il en serait de la monnaie, si tout le monde avait la liberté d’en frapper : d’abord on en mettrait beaucoup de mauvaise en circulation, avec une certaine quantité de bonne : mais bientôt celle-ci aurait la préférence. De même, dans l’anarchie du langage, il s’introduit une multitude de locutions de mauvais aloi ; mais ce qui ne s’entendra pas, ce qui s’entendra difficilement, ce qui ne peut s’entendre avec convenance, sera bientôt mis au rebut. […] Molière ne mit rien de tragique dans ses comédies ; Corneille rien de comique dans ses tragédies, rien de tragique dans ses propres comédies. […] L’on a mis enfin dans le discours tout l’ordre et toute la netteté dont il est capable : cela conduit insensiblement à y mettre de l’esprit57. » Ce n’est pas sans raison que La Bruyère dit : L’on a enrichi la langue de nouveaux mots.
Vous n’avez pas compris du premier coup la Mise en liberté de Victor Hugo et je ne songe qu’à vous en féliciter. […] — Dans ce qui n’a pas de sens, ce sont eux qui en mettent un ; dans ce qui ne contient aucune pensée, ce sont eux qui mettent une pensée ou quelque chose d’analogue qui est à eux. […] Il y a donc, des gens qui comprennent quelque chose dans les textes inintelligibles à savoir ce qu’ils y ont mis et qui ont besoin de textes inintelligibles pour n’être point passifs dans une lecture, pour ne pas subir, pour n’être pas réduits au rôle d’adhérents, et pour n’adhérer, plus ou moins consciemment, plus ou moins inconsciemment, qu’à eux-mêmes. […] C’est ce qui a fait valoir plusieurs choses de néant, qui a mis en crédit plusieurs écrits et les a chargés de toutes sortes de matières qu’on a voulu, une même chose recevant mille et mille et autant qu’il nous plaît d’images et considérations diverses. » Or bien, c’est juste le travail contraire qu’il convient que vous fassiez sur les auteurs difficiles. Ils se sont couverts d’ajustements compliqués et de harnois enchevêtrés ; il faut les mettre en chemise ; il faut les forcer d’être simples à leur corps défendant et les juger et peut-être les approuver et les goûter ainsi devenus.
Ce jour-là, seulement, un peu de la gaîté de ce carnaval enfantin, l’entourant de sa ronde, montait à son visage, et y mettait un charmant rayonnement. […] Alors il s’est mis à chercher une seconde traduction de sa pensée, qui avait raté. […] Une douceur des yeux, une blondeur des cheveux, une bonté de la figure, une bonté intelligente, spirituelle, qui met parfois sur son visage d’ange, de la jolie gaminerie d’enfant. […] Avec la séduction, qu’une femme supérieure met dans de l’éducation élevée, on ne sait pas combien grande peut être sa puissance sur une intelligence d’enfant. […] C’est la mise en train de la cuisine pour prendre avec le magnésium des photographies des principales scènes de la pièce.
Ce sont tous gens qui se mettent en chemin non pour regarder et voir les choses comme elles sont, mais pour y porter leur esprit, leur manière de dire, et en égayer leur coterie de la ville. […] Elles se mirent exprès sur le chapitre des beaux esprits, afin de nous faire voir ce qu’elles valaient, par le commerce qu’elles ont avec eux. […] Ils ont tous cela de commun, de ne pas prendre la nature au sérieux, et de ne la regarder en sortant du cabaret ou du salon que pour y mettre une grimace et de l’enluminure. […] Cette tempête est assez bien ; mais elle est si générale de traits et de ton que l’auteur l’a pu mettre ici ou là sans inconvénient. […] Un instant après, un second coup de tonnerre éclata, et mon chien se mit à tressaillir et à hurler.
Vincent ; mais, de fait, il n’eut d’autre maître que lui-même ; et lorsqu’il fut décidément émancipé, lancé en pleine pratique, il n’alla pas non plus chercher dans le passé aucun grand modèle pour se mettre à genoux devant lui. […] pourquoi sut-elle aussi vite et se mit-elle à chérir l’élégie guerrière d’Horace Vernet ? […] une organisation souverainement fine et harmonieuse en présence d’une belle réalité qu’il savait mettre dans son plus beau jour. […] Il faut mettre à côté un portrait, également équestre, de Charles X, qui est presque aussi beau. […] il sait très-bien s’enfermer pour écrire ses lettres, et c’est quand il y a du monde qu’il met ses enveloppes. » Voilà le vrai, et qui a aussi son piquant.
À présent il y a moins de monde : la garde nationale y a mis ordre. […] Il est impossible de mettre plus de grâce et de courage que la reine n’en a mis depuis huit jours. […] Il y avait, sans doute, des têtes dans l’Assemblée, une entre autres, qui sentaient où l’on allait et que la monarchie, déjà désemparée, était près de s’abîmer si l’on n’y mettait au plus tôt bon ordre. […] Cet homme est un volcan qui mettrait le feu à un empire ; comptez donc sur lui pour éteindre l’incendie qui nous dévore ! […] La reine, dans ces longs mois de captivité aux Tuileries, s’était mise avec courage à tout ce qu’exigeait sa position nouvelle.
Ils vous mettent en goût, et ils ne tiennent pas, ou ils ne tiennent qu’à demi ; ils commencent, et ils vous laissent en chemin. […] Mais avec Saint-Simon on ne peut se mettre à citer et à vouloir choisir : ce n’est pas un livre que le sien, c’est tout un monde. […] Après la paix de Ryswick, le régiment de cavalerie dont il était mestre de camp, fut réformé, et il se trouva sans commandement et mis à la suite. […] Comme il se mettait à la table du roi devant le prince des Deux-Ponts, je dis tout haut : « D’où vient que monsieur le duc de Saint-Simon presse tant le prince des Deux-Ponts ? […] » Je le crois bien que ces Mémoires de Saint-Simon vous mettent hors de vous ; ils vous transportent au cœur d’un autre siècle.
Incapables de se faire une idée de la perfection, ils se crurent parfaits, et se mirent au ciel de leurs propres mains. […] Ils ne se donnent des droits que sur les abus, et à la condition de se mettre d’accord. […] L’imagination se mit dans la grammaire, où elle sied si mal ; et l’admission, comme le rejet des mots, se décida par la passion. […] Nicole a mis toute son âme dans cette douce et persuasive exhortation à la paix. […] Les auteurs n’ont pas signé leurs ouvrages ; pourquoi vouloir y mettre des noms, au risque de diminuer la vertu de tous pour ajouter à la gloire de quelques-uns ?
On l’avait accusé de n’avoir pas donné sa voix à Duclos pour l’Académie française ; cela avait mis entre eux du froid ; il prend soin de se justifier. […] … et tous ceux qui ont mis la main à cet ouvrage ne mettent pas la main à l’épée pour le défendre ! […] Une autre fois, à Paris, il sortait d’une maison où il était invité, au moment de se mettre à table, en voyant arriver M. de Calonne, l’ennemi de La Chalotais. […] Là-dessus, il se mit à entamer une série d’histoires plus fortes et plus incroyables les unes que les autres, si bien que la comtesse de Rochefort l’arrêta en souriant : « Prenez garde, Duclos ! […] Ce qui le détermina à ce voyage, ce fut l’irritation extrême où l’avait mis l’affaire de La Chalotais, et, comme il dit, « le brigandage des auteurs et des instruments de cette persécution ».
C’était Molière qui écrasait alors les Italiens du luxe de sa mise en scène et du faste de ses spectacles. […] Il s’empare d’une des clefs de la maison qui sont sur la table, met à la place celle de sa chambre, et sort pour un instant. Arlequin met dans sa poche la clef de sa porte et celle de la chambre de Trivelin, sans s’apercevoir de l’échange, et part. […] Il pose sa guitare à terre, et, pendant qu’il tourne la tête d’un autre côté, l’Arlequin butor met sa guitare auprès de la première et se retire. […] Il se met d’abord des lunettes sur le nez, et voit que les autres en mettent aussi et se tiennent en pareille posture.
Déja les peintres dont on grave les ouvrages commencent à sentir l’utilité de ces inscriptions, et ils en mettent au bas des estampes qui se font d’après leurs tableaux. […] L’âge, la patrie, le temperament, le sexe et la profession mettent de la difference entre les symptomes d’une passion produite par le même sentiment. […] Le peintre ne trouve donc aucune opposition du côté de la mécanique de son art à mettre dans chaque expression un caractere particulier. […] Quand bien même les loix de la tragedie, fondées sur de bonnes raisons, ne défendroient point de mettre sur le théatre des évenemens tels que ceux dont nous avons parlé, le poëte sensé éviteroit toujours de les y mettre. […] Qu’on voïe ce qu’il ne laisse pas de leur conseiller malgré les facilitez particulieres qu’ils ont pour faire connoître leurs personnages et pour mettre le lecteur au fait de leur sujet.
Elle s’est mise à enluminer des portraits au stéréoscope, et Peterson trouve qu’elle réussit assez bien dans cette partie. […] Et il se mit même à découper une carte pour nous montrer l’exacte silhouette de son corps. […] Un jour il y vit l’amiral Sydney Smith mettre un genou en terre pour baiser la main de la duchesse. […] — Voyons, Madame, vous qui vous ennuyez, si vous mettiez un roman dans votre vie ! […] — Mettez votre lorgnon et regardez la mariée… Est-elle jolie ?
La Fontaine se mit à l’œuvre avec beaucoup trop de conscience. […] Vous me direz que mon information est bornée, j’en conviens, mais enfin, en tout cas, ce n’est pas un grand esprit qui a mis cette idée en lumière. […] Peut-être ils se mettraient à l’abri de la mort Par le secours de l’ignorance. […] Sur la fragilité du bonheur, nous avons deux ou trois vers que je tiens à mettre en relief. […] Et La Baguenaudière fait une espèce de prologue ou de préface, c’est-à-dire qu’il leur parle de ce qu’il a mis dans sa tragédie ou de ce qu’il a voulu y mettre, de la façon dont il a voulu la faire, et voici comment il en parle : Trêve d’encens, Messieurs !
Tandis que le duc et Don Juan font un échange de compliments et de civilités, Arlequin se met à côté de Pantalon, et lui fait une profonde révérence chaque fois qu’il tourne la tête vers lui. […] Don Juan, qui se défie de lui, met l’épée à la main, et menace de le tuer, s’il s’avise de parler. […] « À peine a-t-on commencé de mettre sur table, que le facétieux Arlequin se hâte d’annoncer qu’un incendie vient d’éclater dans la cuisine. […] Son chapeau l’embarrasse, il le met sur la tête de Don Juan, qui le jette au loin, et qui lui fait beaucoup de questions sur la jeune veuve dont il est fort tenté. […] La statue fait signe à son convive de s’y asseoir et de faire honneur aux mets qui composent le festin.
Puis ils se mettent à galoper, suivant de loin la locomotive et faisant un grand bruit de leurs ossements qui cliquettent. […] Pour mettre le couvert, tout le monde descendait dans les corridors et dans les cabinets où l’on prenait du champagne. […] Au bout de deux jours, nos couverts sont presque mis de force chez lui, et nous voilà de la maison, menant une vie paresseuse et doucement coulante. […] Je mourrais jeune avec une poitrine comme ça… Si je me mettais à souper, ce ne serait pas long… » * * * — Ah ! […] Et la mère, pour n’avoir point de rivale, faisait mettre à sa fillette des pantalons d’enfant, la forçait à sauter à la corde, la fouettait tous les soirs à grand bruit.
Alors, bien entendu, Sainte-Beuve, cette Flipote de tout succès (c’en était un que d’être publié par Chateaubriand), alluma promptement sa lanterne et se mit à trottiner devant Joubert. […] C’était une pâte tendre que cette porcelaine fêlée, dans laquelle Dieu mettait toutes sortes de choses suaves. Il y mettait des bouquets de fleurs avec leur rosée, des parfums d’autel, et surtout cette petite flamme de lampe du génie qui y trembla toujours et qu’on craignait toujours de voir s’évanouir. […] Pour la mettre au jour, il faut une notion claire et des paroles transparentes ». […] Il n’était qu’un lettré et un critique pour son propre compte, — et c’est pourquoi on le met ici.
mettons, si vous le voulez bien : des Javanais. […] Ce n’est pas même une vengeance du tout que cette prétendue vengeance, qui m’avait fait tout d’abord me pourlécher les lèvres comme un vampire mis en appétit. […] j’en avais entrevu une autre, infligée par la pureté implacable de cette femme outragée, qui se serait vengée du mari qu’elle eût affolé d’elle pour le faire souffrir, et, à chaque désir allumé, aurait mis Dieu entre elle et lui. […] À peine si une italienne aurait pu aimer jamais un homme qu’elle aurait vu dans l’état de dégradation où l’auteur a mis son René Derville. […] Mais pour ce grand homme sans critique, qui ne sut jamais se juger et qui se prit toujours de travers, la grande vie et la grande gloire ne seront pas où il les mettait.
La Fontaine va nous rendre compte d’une de ces journées, nous faire souffrir tous les déplaisirs du mari, nous mettre de son parti. […] Phèdre ne nous apprend rien quand il met sa critique en sermon. […] Cette grosse voix joyeuse, ce bavardage intarissable et magnifique ne sont plus de mise. […] Le poëte met d’abord en deux mots le résumé de sa fable. […] Il appelle bonté son hypocrisie, et de ses propres mains lui met la couronne.
Tout vers mis au monde sera détruit. — Article 2. […] Biard des farces bourgeoises, et il met de la gaieté dans la peinture, M. […] est-ce pour la mettre en poche ou lui faire juger des fariboles ? […] Qui met-on donc à Charenton ? […] Habans m’a prêté là des intentions qui pourraient me mettre bien avec M.
Il y a ceux qui ne mettent pas tout leur espoir dans la Science. […] Si oui, Voilà qui est fait et maintenant à l’œuvre. » Et l’on se met à l’œuvre. À vrai dire, on s’y était mis depuis quelque temps déjà. […] Il lui faut bien mettre un terme à ce dérangement incessant. […] Les Cornes du Faune, achevées d’imprimer le 15 décembre 1890, ne furent mises en vente qu’en janvier 1891.
On a dit que Boileau était le premier parmi nous qui eût mis la raison en vers. Il me semble qu’il est le premier qui ait mis en vers les préceptes de la raison, en matière de goût et de littérature ; mais La Fontaine a mis en vers les préceptes de la raison universelle, comme Molière y a mis ceux qui sont relatifs à la société ; et ces deux empires sont plus étendus que ceux du goût et de la littérature. […] Mais l’homme étant oblige de mettre la moralité dans toutes ses actions, il cesse, lorsqu’elles n’en ont pas, de faire un bon usage de sa raison. […] On dit avec raison : l’honnête homme ne met aucune affiche. […] Un rat, hôte d’un champ, etc… On reconnaît tout le talent de La Fontaine dans le discours du rat, dans la peinture de l’huitre bâillant au soleil, dans celle du rat surpris au moment où l’huitre se referme ; et voyez comme ce dernier mot est rejeté au commencement du vers, par une suspension qui met la chose sous les yeux, et le naturel de la leçon qui termine la phrase.
Mais si l’on perd ces années précieuses, si l’on les laisse écouler sans les mettre à profit, la docilité des organes se passe sans que tous nos efforts puissent jamais la rappeller. […] Elle fait perdre beaucoup de temps, et met encore un jeune artisan hors d’état de faire un bon usage de celui qu’elle lui laisse. […] La plûpart de ceux qui manquent à les observer les connoissent bien, mais ils n’ont point assez de talent pour mettre leurs maximes en pratique. […] Après s’être ennuïé du travail, il faut, avant que de se mettre au travail, qu’il se soit ennuïé de l’oisiveté. […] Mais un bon poëte n’est pas si facile à se contenter de ce qu’il a mis sur le papier.
Un accident vint mettre tout à coup ses jours en péril. […] Il se mit bientôt en route lui-même pour Alcala, emmenant avec lui l’illustre anatomiste Vésale et un autre médecin de sa chambre. […] Une fois que la mésintelligence se fut mise entre le roi et lui, les choses allèrent vite. […] Pâté de perdrix, croûte de pâté, mets épicés, glace et neige pour boisson, il en prit tant qu’il se tua. […] Il n’y a plus rien des fictions de Saint-Réal, ni des rêves généreux et des crimes atroces mis en tragédie par Schiller et Alfieri.
Franceschi, sentant le prix du temps, s’était mis en marche au galop et à toute bride. […] Le crayon fut offert au général qui, revenant à ses premiers goûts, se mit à tracer aussitôt sur les murs de sa chambre des dessins pleins d’âme et de talent. […] Celui qui avait le coup d’œil et la célérité de l’épervier était mis en cage. […] Les succès des armées françaises sur les frontières de l’Andalousie forcèrent le gouverneur de Grenade à mettre ses prisonniers en sûreté. […] Deux heures avant sa mort, le général m’appela auprès de lui ; il voulut se mettre de nouveau sur son séant, mais les forces manquaient.
C’est l’homme des circonstances critiques, qu’on met à l’avant-garde ou à l’arrière-garde, et qui fera toujours tout son devoir. Un désastre, une retraite le mettent en valeur : il sauve les débris de l’armée chrétienne après la fatale journée d’Andrinople. […] Ils mirent à tel prix leur concours, que l’armée des chrétiens, insolvable, fut à leur discrétion. […] Dans une œuvre si sèche, ce politique met comme un germe de psychologie. […] Il aime le bon vin, et s’est fait défendre par les « physiciens » d’y mettre de l’eau ; il aime la bonne chère et tient presque table ouverte en Syrie.
Voltaire revenait de Berlin où il était allé étourdiment se mettre dans l’antre du lion ; l’aventure de Francfort était faite pour le rendre méfiant, en même temps que l’éclat de cette brouille avec Frédéric le faisait paraître à tous plus dangereux encore. […] J’ai dit qu’à la mort de Montesquieu l’armée des gens de lettres n’était pas encore debout ni enrégimentée : c’est à la mettre sur pied que travaille ardemment Voltaire. […] Cette chétive affaire, qui vint couronner les autres, prit des proportions extrêmes par l’opiniâtreté de Voltaire et la mauvaise foi qu’il mit à défendre son dire. […] il ne s’agit plus de le rendre ridicule, il s’agit de le déshonorer. » C’est ainsi qu’il s’apprêtait à mettre en jeu contre son ennemi toutes les ressources d’un grand esprit furibond et sans droiture. […] « Le mensonge n’est un vice que quand il fait du mal, écrivait Voltaire à Thieriot ; c’est une très grande vertu quand il fait du bien. » Il ne songeait, en écrivant ainsi, qu’à désavouer son Enfant prodigue et à tâcher que l’ouvrage ne passât point pour être de lui : « Si vous avez mis Sauveau du secret, ajoutait-il, mettez-le du mensonge.
Mis à sept ans dans un petit collège tenu à Ancenis par un prêtre bas-breton, il y fut maltraité ; il avançait pourtant dans ses études et était à la tête de ses classes. […] Cet oncle décida le père de Volney à le mettre au collège d’Angers, où le jeune homme acheva brillamment ses études. […] S’il prit à Franklin sa morale toute fondée sur l’utilité, ce fut sans y mettre le sourire. […] Il est bien de ne rien ajouter aux objets ; mais faut-il mettre tant de soin à les dénuder toujours ? […] Ou mieux, figurez-vous un traité de Condillac, de Tracy ou de Condorcet mis à l’orientale par un Génie qui n’en est pas un.
J’ai mis du lait dans une bouteille, je l’ai bien fermée et je l’ai fait mettre dans le fond de la voiture, enveloppée de paille. […] Je l’ai mis au fait autant que je l’ai pu : il m’a paru fort galant homme et très sensible à l’embarras de M. […] Je vous prie de mettre les vôtres à l’avenir sous l’adressa de M. […] Je vous assure bien que j’y suis très sensible et que je mets vos lettres à côté de celles de ma Polonaise. […] a mis le premier cette erreur en avant.
Il n’avait pas besoin de cela pour mettre de son côté un public dont il exprimait le goût secret. […] Il semble que La Motte gâte, à les mettre en vers, de bons morceaux de prose. […] Pour mettre de l’art, on recourt aux figures de rhétorique et aux machines poétiques : personne n’y croit, mais c’est la mode, et cela fait bien. […] On ne sait plus ce que c’est que le rythme : il ne s’agit que de mettre la césure ici ou là. […] Enfin, je mettrai à part les épigrammes : c’est le triomphe du siècle.
Il y mettait le sérieux que sa vie avait perdu depuis tant de variations éclatantes à Paris et à Londres. […] Je voulus donc mettre ordre à mes affaires et me tenir prêt à tous événements. […] J’entrais dans ma cinquantième année ; c’était le moment de mettre un dernier frein au débordement de mes poésies. […] Le soir, il paraissait mieux, et ne voulut pas se mettre au lit, ne croyant pas pouvoir le supporter. […] Déjà Canova y a mis la main, et l’œuvre d’un si grand sculpteur ne peut être qu’une œuvre grande.
j’étais très bien avec les d’Orléans, 48 arrive, la République me met pendant des années au rancart. […] Dans un enterrement, il ne mettra pas un air de mirliton. […] D’ordinaire, le grand-père le faisait dîner avec les domestiques, ne donnant l’ordre de mettre son couvert à table que dans les grandes occasions. […] Il ne met plus de verbes. […] Falloux lui a presque pris de force les mains qu’il mettait dans ses poches. « Il n’y a que de Broglie.
Montluc fut particulièrement chargé de conduire toute l’arquebuserie, ce qui a fait dire à un auteur qu’on est orgueilleux de citer : Toute l’arquebuserie française avait été retirée des bataillons et mise sous le commandement de Montluc, qui l’accepta comme un grand honneur. […] Quant à Montluc, après avoir fait jusqu’au bout son office de chef, il eut l’idée de finir la journée par un de ces coups imprévus et d’aventure qui lui plaisaient : il s’était mis en tête qu’il ferait prisonnier ce jour-là un ennemi de haut rang et d’autorité, le général en chef, par exemple, le marquis du Guast en personne, pourquoi pas ? […] Sur cette idée un peu folle, ainsi qu’il l’appelle, il avait donné ordre à un sien valet de lui tenir son cheval turc prêt à monter derrière le bataillon ; mais une fugue du valet mit du retard à l’entreprise, et Montlue, après un temps de galop, vit qu’il lui fallait renoncer à ce supplément d’honneur et de gain. […] Mais la nuit porta conseil ; le lendemain matin, deux autres compagnies demandèrent à y venir mettre la main, puis le surlendemain toutes les autres ; si bien qu’en huit jours la muraille fut achevée. […] Hors cela, et dans ses guerres d’Italie, on le voit faisant tout pour ses soldats, aimé d’eux et possédant le secret de leur « mettre les ailes aux talons et le cœur au ventre », dès que l’un et l’autre étaient nécessaires.
C’était le moment où la nature était à la mode, où la Suisse allait le devenir : Tronchin la mettait en honneur pour le régime, et Jean-Jacques pour le paysage. […] Quand je dis à Mme d’Estissac qu’on peut se consoler d’être né en France quand on a six ou sept cent mille livres de rentes, elle se met dans une colère terrible. « Ne suis-je pas esclave de mon rang ? […] Aussi, pendant que le reste du Pays de Vaud se mettait en rumeur d’abord, puis en rébellion ouverte, le bailliage de Nyon demeura jusqu’à la fin de l’administration de Bonstetten parfaitement calme ; aussitôt après son départ, il suivit le mouvement général. […] Le Noir, autrefois lieutenant de Police à Paris, se mettre gaiement sur quelque char de paysan pour arriver à la ville prochaine. […] Un homme fut accusé par son camarade de lui avoir volé un louis ; il avoua le vol et restitua la pièce d’or ; mais les juges se dirent : S’il a volé un louis, il peut bien en avoir volé deux, et ils le mirent à la question.
D’Urfé, comme presque tous les romanciers, avait mis dans son roman les personnages de sa connaissance : il s’y était mis lui-même et les aventures de sa jeunesse ; mais tout cela était combiné, déguisé et (le mot est de Patru) romancé de telle sorte, que lui seul pouvait servir de guide dans ce labyrinthe. […] La dame, qui n’était pas trop mélancolique, se mit à chanter une chanson assez libre. » On peut voir le reste dans Tallemant. […] Ce petit colloque qui se prolongeait, mit en émoi quelques-unes des têtes les plus vives de l’Académie. […] La reine, pourtant, prit bien la rencontre et se mit à rire. […] Richelet est sûr de cinq ou six auteurs vivants qui, pour avoir le plaisir et l’honneur d’être cités eux-mêmes, fourniront d’autres extraits par-dessus le marché ; et chacun gardera le silence pour mettre sa petite vanité à l’abri, comme de raison.
Pourrais-je me mettre d’accord avec lui sur la façon de concevoir les genres littéraires ? […] La postérité met les choses au point ; oubliant inexorablement ce qui ne fut que passager, elle abandonne ces choses aux historiens et ne conserve du passé que les œuvres de valeur absolue. […] Où mettre tels sermons, tels traités de morale, telles satires sociales ou littéraires ? […] Où mettrons-nous par exemple Calvin, Montaigne, Pascal, Boileau ? […] Enfin elle est aussi dramatique ; n’a-t-on pas dit que la farce est un « fabliau mis à la scène » ?
Dans la rêverie la plus libre, nous arrivons ainsi à mettre un peu d’art. […] L’imagination se met progressivement en activité. […] N’admettez-vous pas qu’il ait des idées, et les mette dans son œuvre ? […] Alors on se met sérieusement à l’œuvre et la période de composition commence. […] Tandis que l’homme positif met ses rêves au service de sa réflexion, le poète met sa réflexion au service de ses rêves.
Un historien met ses talens en évidence, il peut même faire parade de sa probité en racontant les actions d’un grand scelerat ; mais il se dégrade lui-même, et il devient un écrivain insipide, s’il fait de ses acteurs des hommes trop ordinaires. […] On ne sçauroit mettre sur le théatre tout ce qu’un historien peut écrire dans un livre. […] Quand Monsieur Campistron voulut mettre au théatre l’avanture tragique de dom Carlos, le fils aîné de Philippe II roi d’Espagne, il traita ce sujet sous le nom d’Andronic. […] Ils ont mis sur la scene des souverains morts depuis peu de tems, et quelquefois même des princes vivans. […] Monsieur Racine soutient dans la préface de Bajazet, dont la mort tragique étoit un évenement recent quand il le mit au théatre, que l’éloignement des lieux où un évenement est arrivé peut suppléer à la distance des tems, et que nous ne mettons presque point de difference entre ce qui est arrivé mille ans avant notre tems et ce qui est arrivé à mille lieuës de notre païs.
Mais comme il met en oeuvre hardiment, c’est là toute sa verve, comme il emploïe sans se laisser géner aux regles de notre sintaxe, les beautez ramassées dans ses lectures, elles semblent nées de son invention. […] D’ailleurs des poesies en langue vulgaire, sont aussi necessaires aux nations polies que ces premieres commoditez qu’un luxe naissant met en usage. […] Ils ne mirent point sérieusement la Franciade au-dessus de l’éneïde quand le poeme françois eut paru. Les mêmes raisons qui les empêcherent de se tromper en cela, les auroient aussi empêchez de mettre la Franciade au-dessus de Cinna et des Horaces, s’ils avoient eu ces tragédies entre les mains. […] Le public n’a point mis dans la classe de Moliere les meilleurs des poetes comiques qui ont travaillé depuis sa mort.
Mais l’appareil militaire déployé par la mise en scène donne à la conversion de Jean de Thommeray une pompe d’apothéose excessive. […] L’auteur l’a rendu plus inacceptable encore en mêlant des enfants au conflit pénible qu’il a mis en scène. […] Merson met à donner sa démission de mari le ravale encore. […] Augier n’a pas osé le mettre en face de l’amant de sa femme. […] J’ai tâché de mettre en relief ses scènes capitales, il me resterait à faire ressortir l’originalité frappante de sa conception.
Aveuglant leur jugement, il les met en posture de prendre le change sur eux-mêmes et de s’identifier à leur propre vue avec l’image qu’ils ont substituée à leur personne. […] Le personnage en effet mettra toujours au service de la fausse conception qu’il se forme de lui-même, au service de l’impossible, la quantité précise de force qu’il eût employée à développer ses aptitudes naturelles. […] Frédéric Moreau sous l’influence du romantisme, s’est formé de l’amour un idéal qu’il veut réaliser en une mise en scène dont il sera le héros. […] Il a tout apprêté dans sa vie en vue de cette éventualité qui ne se réalise pas, et ce faux espoir le dissuade de tenter tout effort pour tirer parti de facultés plus modestes, qu’il renie, dont il est doué, et qui l’eussent mis dans la vie à sa vraie place. […] Les causes s’enchaînent sans fin, il prend patience, met des noms sur les phénomènes, des noms sur les sciences diverses qui s’y appliquent, trace des divisions et des solutions de continuité parmi la trame indéfinie du réel.
Dante mort, c’est le point mis à la fin du treizième siècle ; Jean Huss peut venir. Shakespeare mort, c’est le point mis à la fin du seizième siècle. […] Voltaire mort, c’est le point mis à la fin du dix-huitième siècle. […] Mettez toute la chevalerie en équilibre avec Don Quichotte. […] Ôtez de là Alexandre et mettez-y Aristote.
L’esprit humain se comporte-t-il donc comme ces enfants qui, dès qu’ils ont un beau jouet, n’ont de cesse qu’ils ne l’aient démonté et mis en pièces ? […] Lorsqu’on demandait à Praxitèle lesquels de ses ouvrages en marbre lui plaisaient le plus : « Ce sont, disait-il, ceux auxquels Nicias a mis la main. » Tant, ajoute Pline, il mettait de prix à la préparation de cet artiste. […] Dès qu’on met la main à l’œuvre, il ne s’agit pas seulement de se croire littéral, il faut être lisible et plus on s’éloigne de la phrase ordinaire et de fa locution française consacrée, plus il serait besoin d’avoir en dédommagement les mille secrets d’un grand écrivain. […] En un endroit, lorsqu’elle apprend brusquement à Mars la mort de son fils chéri Ascalaphus, le dieu terrible dans l’accès de sa douleur se met à frapper violemment ses deux florissantes cuisses de la paume de ses mains : le traducteur met simplement qu’il se frappe le corps de ses mains divines ; il oublie que cette forme expressive de désespoir s’est conservée fidèlement jusque chez les Grecs modernes. […] Le traducteur au lieu des Furies met les Érinnyes ; ce n’est guère la peine de traduire, et, qui pis est, le reste de la phrase va contre le sens.
Ce point de vue où le critique m’aura mis, c’est le sien ; cette disposition d’esprit où il m’aura mis, c’est la sienne. De sorte que lire le critique avant l’auteur, c’est m’empêcher de comprendre l’auteur moi-même ; c’est me forcer à ne l’entendre que d’une oreille préparée et presque formée par un autre ; c’est bien travailler à me mettre dans l’impossibilité d’être touché directement, et c’est-à-dire c’est bien travailler à me rendre incapable de jouissance. […] Mais la majorité des écoliers lira naturellement les auteurs vers lesquels le cours d’histoire littéraire ou les historiens littéraires mis entre leurs mains auront dirigé leur attention. […] Du temps où j’ai fait mes études, on ne mettait entre nos mains aucun critique. […] On reconnut, vers 1880, l’inanité de cette méthode et de ses résultats ; on mit entre les mains des écoliers des critiques ; on leur fit des cours de littérature très mêlés et même chargés de critique ; on leur fit faire des dissertations sur le stoïcisme dans Montaigne et l’atticisme dans Molière ; — et alors ce fut bien pis.
Ceux qui en mettent le moins assurent qu’il y en a six cent mille12. […] Nous mettions, jour par jour, les rôles en latin pour nous les communiquer ; et quand nous vîmes nos docteurs épuisés, nous nous mîmes à examiner leurs mémoires sur les lieux, et à en composer une relation, chacun en particulier. […] Le nombre des grands seigneurs qu’on mit en pièces était quatre gouverneurs de province, le grand maître de l’artillerie et trois autres. […] On assure qu’il mit sous chacun une pièce d’or de huit francs de valeur et une pièce d’argent de dix-huit sols marquées à son coin. […] Abas II fut si honteux d’y avoir mis le pied, qu’il en fit condamner l’entrée.
Il est arrété, mis dans les prisons de l’archevêché de Malines. […] Les notions suivantes mettent au fait de tout. […] Ils voulurent mettre l’Arioste au-dessus du Tasse. […] On peut mettre le P. […] La dissension se mit dans l’assemblée.
Tout en consentant à mettre celles-ci à part, comme il convient, le terrible conférencier ne désarme pas. […] Dimanche qui se laisse mettre à la porte, et non pas ce sot Pierrot qui se laisse enlever sa fiancée sans mot dire ! […] » il répond en tremblant que c’est un vêtement qu’il a pris pour se mettre à couvert de la pluie. […] C’est sous cet abri favorable que je veux me sauver, et mettre en sûreté mes affaires. […] Molière a voulu mettre et il a mis dans les relations de la vie domestique une liberté honnête qui de son temps n’y était pas de droit.
Des dragons et des serpents mettaient en pièces leur chair. […] Les chiens se mirent à aboyer furieusement devant la porte. […] Il se mit à s’offusquer de la vaillance et de la sagesse de Dagobert. […] La nappe est mise. […] L’auteur avoue que c’est contre son goût qu’il a mis la mort de Mariamne en récit au lieu de la mettre en action.
Mais elles ont des parties graves : Montesquieu a l’habitude de se mettre tout entier dans chacun de ses livres ; il ne sait pas réserver une partie de sa pensée. […] Il veut dégoûter les grands et les hommes d’État de se mettre au-dessus de la simple morale : comment les y décider ? […] Il met la méthode expérimentale au service de ses idées préconçues, et généralise — témérairement, excessivement — tous les faits que ses recherches ont mis en évidence. […] Ensuite il met tous les faits au même plan ; il raisonne indifféremment sur une coutume de Bornéo et sur les lois anglaises, sur un règlement de Berne et sur une institution de Rome. […] L’Esprit des Lois fut discuté en Sorbonne, dénoncé à l’assemblée du Clergé, mis à l’index.
La nature mit le comble à tous ces dons en lui, en les revêtant d’éloquence. […] Cette première liaison du côté de l’Angleterre fut d’ailleurs très utile à Buffon : elle le mit à même d’être informé de bonne heure de ce qui s’y était accompli de grand dans l’ordre des sciences. […] On a voulu plaisanter sur la toilette que Buffon faisait avant de se mettre à écrire. […] En faisant lire tout haut à son secrétaire ses manuscrits, au moindre arrêt, à la moindre hésitation, il mettait une croix, et corrigeait ensuite le passage jusqu’à ce qu’il l’eût rendu lumineux et coulant. […] Il a traité ce roman sublime avec la précision achevée qu’il aurait mise à une description de la nature existante et réelle.
Il en exprime la pensée ; il y met la suite, l’enchaînement, le conseil ; et ce qui fait le beau de son discours, c’est la manière dont il est jeté. […] Elle mit d’abord les rois dans le silence et les rendit comme stupides. » Stupides est pris là aussi dans le sens latin et primitif pour signifier la stupeur physique. […] Mettez dans mon esprit ce charme et cette douceur que je sentais autrefois, et qui fuit loin de moi. […] J’ai dit le défaut radical que je crois à la politique de Montesquieu : il met la moyenne de l’humanité, considérée dans ses données naturelles, un peu plus haut qu’elle n’est. […] Courez-vous dans votre carrière, ils voudront que vous regardiez toutes les pierres que les fourmis ont mises sur votre chemin.
Michelet a mis du temps et jusqu’à des nuances pour devenir ce qu’il est maintenant. […] Il a mis ses pieds ailés dans cette bouse de vache. […] Il y a mis pourtant ce qu’il a pu. Il a mis tout ce qu’il a pu dans cette crème fouettée de livruscule ! […] Et quand la Révolution y mit la femme, c’était modestie et galanterie d’un peuple qui avait été galant, mais c’était l’homme, sous cette forme de femme, qui s’y mettait !
Et à ce premier mot Chanteclair, un peu rassuré, se met à chanter de joie. […] Les ordres religieux du temps, les Jacobins et les Franciscains, viennent à l’envi lui demander d’être des leurs et de se mettre à leur tête. […] Il met la bravade du côté des Anglais, de ceux qui auront le dessous. […] Beaumanoir revient au château de Josselin, proclame l’entreprise et se met à choisir entre ses barons. […] Les Allemands et les Anglais se mettent en masse et se serrent comme s’ils étaient liés : il n’y a pas moyen de les entamer.
Celui-ci cependant finissait quelquefois par se mettre de la partie. […] Paul Boiteau, qui a prononcé à ce propos, dans quelques vers qu’il a mis en tête du volume, les beaux noms de Grèce et d’Ionie, et qui a l’air de saluer en son auteur un des zélateurs sincères et des fidèles du culte de la beauté. […] En un mot, Bussy a donné dans l’Histoire amoureuse des Gaules une sorte de plat de son métier, une rabutinade qui a un ragoût particulier pour les palais qui n’en sont pas restés aux mets de l’âge d’or. […] S’il se permet le grain de malice, il n’y met du moins ni rancune ni arrière-pensée. […] Il a fait des traductions ; regardez le bel auteur qu’il a choisi : il a mis Perse en vers français.
« Il leur donnait des grades et des rangs, et les dégradait selon sa fantaisie. » Elle, à peine arrivée, elle se mit à se faire instruire dans la religion grecque et à apprendre le russe : les deux instruments essentiels pour réussir auprès de cette nation sur laquelle elle aspirait à régner. […] Il faut convenir que, sur ce chapitre délicat, elle ne s’abaisse point aux menteries de son sexe et qu’elle y met la franchise d’un gentilhomme. […] La première année de son mariage, elle n’avait lu que des romans, en effet, et de ceux qu’on ne lisait plus à cette date en France que dans les provinces, Tirant-le-Blanc en tête : Mme de Sévigné commença à l’en guérir ; Catherine dévora ses Lettres ; puis les œuvres de Voltaire lui tombèrent entre les mains, et dès lors elle mit plus de choix dans ses lectures, trop avide toutefois pour ne pas se jeter aux heures d’ennui sur tout ce qui était à sa portée, Brantôme et Péréfixe indifféremment, l’Histoire d’Allemagne du Père Barre et Platon, le Dictionnaire de Bayle quelle mit deux ans à lire (« Tous les six mois, dit-elle, je coulais à fond un tome »), que sais-je encore ? […] Je me souviens qu’un jour, à une de ces mascarades publiques, ayant appris que tout le monde se faisait faire des habits neufs, et les plus beaux du monde, désespérant de pouvoir surpasser les autres femmes, je m’avisai de mettre un corps couvert de gros de Tours blanc (j’avais alors la taille très-fine), une jupe de même sur un très-petit panier ; je fis accommoder mes cheveux de derrière la tète, qui étaient fort longs, très-épais et fort beaux ; je les fis nouer avec un ruban blanc en queue de renard ; je mis sur mes cheveux une seule rose avec son bouton et ses feuilles, qui imitait le naturel à pouvoir s’y tromper, une autre je l’attachai à mont corset ; je mis au cou une fraise de gaze fort blanche, des manchettes et un tablier de la même gaze, et je m’en allai au bal. […] » Je me mis a rire et lui répondis que c’était pour être plus légèrement habillée.
Il a mis la main, en un mot, sur un nid, sur un trésor, sur un coin délicieux du monde, et il nous y fait pénétrer. […] Le ministre français successeur de M. de Choiseul, le duc d’Aiguillon, fit venir le prince à Paris, en 1771, et lui garantit une pension de la France moyennant qu’il épousât une jeune princesse de Stolberg, alliée des Fitz-James qui y mettaient un vif intérêt. […] Gehegan, furent mis de la confidence et du complot. […] Le biographe se plaît singulièrement à relever la conduite de cette fille naturelle, reconnue et légitimée par son père, et à mettre son dévouement, fort respectable assurément, mais fort explicable, en opposition avec l’éloignement et la séparation de l’épouse. […] Mme d’Albany, bien italienne en cela, n’eut point d’autre pensée, elle n’y mit pas plus d’art et de façon, dès qu’elle eut remarqué le poète et compris son amour.
Et puisque nous avons mis l’insulte, mettons en regard tout aussitôt la réparation. […] C’était une demi-déclaration de guerre, mais il y mettait du procédé. […] Eh bien, si vous ne voulez pas du mot entier, mettez tout simplement un b… suivi de points, on devinera ce qu’on voudra. » — Et de rire. […] Il avait mis son épigramme en action. […] Une escalade en fit l’affaire : il fut emporté, profané, ravagé, mis sens dessus dessous, à ras de terre, et ne fut plus qu’un emplacement où le conquérant fit ériger sa statue.
C’est comme une mise en rapport de la lumière avec votre demi-évanouissement. […] Cette phrase avait apporté un bouleversement dans ses idées, et mis son esprit en quête, du comment de la fabrication des enfants. […] C’est en général, une ère de délivrance, de mise en liberté, de prise de possession de la maîtrise. […] » Et son fils Jacques lui répétait plusieurs fois : « Si mon père avait vécu dix ans encore, il nous aurait mis sur la paille ! […] — Allez, lui ai-je répondu, c’est encore mieux de la mettre en pratique, comme nous le faisons.
Montesquieu dissèque des grenouilles, étudie le gui au microscope et songera plus tard à mettre une Invocation aux Muses en tête de l’Esprit des lois. […] Elle met à la portée de tout le monde ce qui risquait de rester enfermé dans un petit cercle d’initiés. […] Elle a compris que son premier devoir est d’être vraie et elle a mis son point d’honneur à devenir exacte jusqu’au scrupule. […] Elles confirment, au lieu de l’infirmer, la relation perpétuelle des deux ordres de choses que nous mettons ici en regard. […] Les romans et le théâtre ont une teinte réaliste ; le décor, la mise en scène y prennent une importance nouvelle.
Il y mettait de l’ingénieux et même une sorte de grâce. […] Le vieux et respectable Burnouf père fut mis alors en mouvement et vint le presser à son tour. […] Qu’on lise, pour s’édifier, les deux Préfaces mises en tête des deux Dictionnaires ! […] Littré commença par donner le change et par mettre en avant M. […] quelle simplicité dans la mise !
En France on ne se met à genoux que devant Dieu et l’image des saints ; on ne leur offre que de l’encens ; ici l’on se met à genoux pour honorer certains vivants, quand ils sont d’un ordre supérieur ; on leur offre des mets et l’on fait brûler des parfums devant eux. […] Ces inconvénients sont scrutés et mis en relief avec la sagacité d’un historien consommé. […] Ce fut derrière ce tableau qu’il mit ce billet à l’insu de tout le monde. […] Elle mit le comble à ses impertinences en se coupant elle-même les cheveux. […] L’unique attention qu’on ait eue, c’est de ne pas mettre un mot contre la pudeur.
Le romantisme, le lyrisme met tout dans les mots. […] Nous n’avons qu’à nous mettre résolument à l’école de la science. […] Dumas est dans cette théorie, qu’il a constamment mise en pratique. […] On tâche de mettre un coin de la création dans une œuvre. […] Mettons qu’il y ait là un phénomène de la vue.
Son éloge mis au concours en 1769. […] Il eut le talent de ne mettre que de l’esprit là où tout autre n’eût mis que de l’amour-propre. […] Le jeune poète se mit à l’ouvrage. […] Le prince donna des ordres pour mettre fin à cet abus. […] Le religieux pria qu’on le mît à terre.
Je compare le dix-huitième siècle à une société de gens qui sont à table ; il ne suffit pas que l’aliment soit devant eux, préparé, présenté, aisé à saisir et à digérer ; il faut encore qu’il soit un mets, ou mieux une friandise. […] Sauf Buffon, tous mettent dans leur sauce des piments, c’est-à-dire des gravelures ou des crudités. […] On ne peut mettre ainsi en menue monnaie courante la religion, la légende, l’antique poésie populaire, les créations spontanées de l’instinct, les demi-visions des âges primitifs ; elles ne sont pas des sujets de conversation amusante et vive. […] Mettons-nous à leur place, et nous retrouverons leurs impressions. […] Il suffit toujours que la littérature se mette au service de la philosophie.
Il en gronde, et ne sait pas bon gré à ceux qui mettent la dernière main à la même affaire, à Du Plessis-Mornay, qui le supplante ici au dernier moment. […] Cet acharnement que met d’Andelot, à plusieurs reprises, à voler à Rosny son butin et ses prisonniers pour en tirer rançon et gloire, est un trait de mœurs. […] Le page qui le montait avait revêtu la cuirasse de son maître et portait la cornette blanche de l’ennemi ; l’autre page portait les brassards et le casque tout fracassé de Rosny au bout d’un bris de lance ; car, effondré de coups comme il était, il eût été impossible de le mettre en tête. […] Un soir, fort tard, dans un de ses campements de la Beauce ou de l’Orléanais, il l’envoya chercher par un secrétaire ; Rosny trouva le roi déjà au lit ; on lui apporta un carreau sur lequel il se mit à genoux contre le lit du roi et près de son oreille. […] Rosny fut l’homme qui, le premier, mit ordre à ces licences et qui établit l’exactitude et la probité dans le service du roi.
Rosny se mettait ainsi de sa personne comme en travers des pots-de-vin. […] Il mit un terme à cette espèce de féodalité et à cette usurpation consentie dans les revenus du roi. […] La fortune de Sully a mis vingt-cinq ans à croître. […] Il se marie : sa fiancée, Marie de Médicis, était déjà en route pendant qu’on achevait de mettre le duc de Savoie à la raison. […] La suite du discours de Henri IV concernant Sillery et Villeroi est belle et montre bien la supériorité politique de celui qui parle, qui contrôle l’un par l’autre, et qui met chacun à son juste emploi ; mais c’est assez de nous tenir à Sully.
Ainsi, liant les mains aux gens de guerre, il refroidissait leur ardeur et confirmait l’audace des Parisiens qui, voyant qu’on les redoutait, se mirent à tendre les chaînes, à dépaver les rues pour porter les grès aux fenêtres, à dresser des barricades de carrefour en carrefour ». […] » Si le mot n’y avait été déjà, il était capable de l’y avoir mis. […] Pour éclaircir le mot Comptable dans le Dictionnaire et en haine de la finance qui était sa bête noire, il avait mis : « Tout comptable est pendable. […] Il se mettait si mal qu’on l’aurait pris parfois pour un vagabond et presque pour un galérien, à ce point qu’un jour il fut arrêté par des archers sur sa mine. […] Il en est, comme Des Yveteaux, qui font leur idéal de jouer la bergerie en cheveux gris sous un éternel bocage ; tel met jusqu’à la fin son cadre de bonheur dans un cabinet bleu et dans un boudoir ; tel veut un Louvre, tel veut un bouge.
Les Pensées de Pascal, recueillies et mises en ordre par ses amis, étaient pour la première fois livrées au public, et ravivaient ce souvenir des Provinciales, qui était la blessure toujours saignante de la Société de Jésus. […] Or qu’était-ce au juste que M. de Tréville, et d’où vient l’intérêt que mettait à ce qui le concernait toute la Cour, et qu’y mettait Bourdaloue lui-même ? […] En parlant ainsi, on omet et l’on oublie cette longue et continuelle réfutation qu’en fit Bourdaloue dans sa prédication publique ; il n’y manque bien souvent que les noms propres ; mais, les contemporains étant très au fait de ces questions et les agitant en sens divers avec beaucoup de vivacité, les noms se mettaient d’eux-mêmes. […] Membre d’une société qu’on accusait d’être accommodante et relâchée, il s’attache à prendre chez les adversaires ce qu’ils ont de juste, de moral, de profondément chrétien et de raisonnablement sévère ; il en ôte ce qu’ils y mettent d’excessif, et il ne leur laisse en propre que cette dureté. […] Et il n’y avait pas lieu de le mettre en contradiction avec lui-même, s’il semblait quelquefois indulgent pour ses pénitents en leur donnant accès à la communion, lui qui disait en chaire : « Ouvrez-leur la porte de la salle, ou du moins ne la leur fermez pas.
Je me mis donc à prêcher, et bientôt je me fis un nom. […] Il eut des affaires fort délicates, une entre autres où il se mit au plus mal avec la Cour et avec le cardinal Mazarin : il subit un temps d’exil dans son diocèse. […] Il excellait, d’ailleurs, à y mettre la façon. […] Au sacre de Reims, en ce jour solennel, c’était lui qui avait été choisi pour mettre la couronne sur la tête du roi. […] Il se fit mettre, par lui, au fait des traditions et des relations de la politique extérieure.
Il suivait presque indifféremment telle ou telle de ses veines ; il ne se rendait nullement compte de la disproportion prodigieuse que mettrait la postérité et que mettaient déjà ses contemporains entre les différentes productions de son esprit. […] Quoi de plus naturel, en effet, et de plus indiqué, ce semble, que de rapprocher ce succès de Don Quichotte en Espagne ou en France du grand succès qu’avait eu le Cid, d’opposer l’un à l’autre, de mettre en contraste les points de vue, de voir dans l’une de ces créations une contre-partie de la création rivale, une revanche ? […] Un célèbre poëte anglais du temps, Rowe, qui avait un pied dans la politique et qui eût désiré un poste important, reçut un jour de lord Oxford le conseil de se mettre à étudier la langue espagnole. […] La parodie du Moyen-Age date de loin et remonte bien plus haut ; son livre, à lui, fut comme la cavalerie qui arrive tout à la fin de la bataille et qui donne à propos : une ou deux charges suffisent pour mettre en pleine déroute ce qui ne tenait déjà plus. […] Ennoblissons-le, traitons-le dignement, comme il sied et selon le ton primitif ; mais ne le changeons, pas trop, ne le chargeons pas, mêlons-y le moins possible de pensées étrangères et de ce que le trop de réflexion serait tenté d’y mettre.
m’avez-vous mise ! […] Elle savait se servir de l’étiquette, la mettre en avant ou la modifier et la détendre selon ses intérêts. […] Il élève la même accusation contre Orry, homme habile que Louis XIV avait envoyé en Espagne pour y mettre quelque ordre dans les finances. […] Elle voit les dangers à l’avance, les met à nu et les étale sans se laisser décourager. […] Mais il est encore bien d’autres traits à relever dans sa nature, et qui la mettent en parfait contraste avec son amie Mme de Maintenon.
… En effet, telle est, dépouillée de tout artifice et de toute mise en scène romanesque, l’histoire constatée par la publication du petit-fils de Kestner ; tel est le lieu commun de cœur qui est devenu Werther, ce soi-disant chef-d’œuvre auquel la Mode a mis un jour l’estampille de la Gloire, que le Temps saura bien effacer. […] Dans le courant de mars 1773, Goethe écrivait à Kestner ces mots qu’il aura pu mettre dans le Divan plus tard, qu’on dirait traduits d’un poète arabe et qui sont superbes, — littérairement parlant : « Je marche à travers des déserts où il n’y a pas d’eau. […] Il mettait tout sous de certaines formes, combinées et convenues, et c’est par là que la Critique, quand elle l’osera, pourra prendre et secouer son génie. […] Qu’il l’appelle Marguerite ou Glaire, Dorothée ou Ottilie, Lily ou Charlotte, c’est elle toujours, la femme allemande, avec la différence que mettent seulement en elle l’âge et l’embonpoint. […] », mais ce que je sais bien, c’est qu’il n’a jamais mis dans ses femmes (qu’il le crût ou non) tout l’esprit, pour parler comme Bélise, qu’y a mis Paul de Saint-Victor.
Despois exprimait ce regret, nous nous mettions en relation avec un des plus anciens amis de Sainte-Beuve, M. […] Pons, comme d’un temps qui marquait dans sa critique, et dans lequel il avait mis aussi tout son aiguillon, ainsi qu’il l’a dit ailleurs de ses Poésies. « En France, ajoutait-il, on n’a que ma critique écrite de ce temps-là, c’est-à-dire celle dans laquelle je ne pouvais dire tout ce que je pensais sur les productions littéraires du moment. […] Entre autres aménités littéraires de ce genre, Balzac a mis à la mode celle d’impuissant. « Ce dernier trait, dit Sainte-Beuve, (tel que M. de Balzac l’emploie) peut être vrai d’un artiste sculpteur ou peintre qui, au lieu de se mettre à l’œuvre, passe son temps à disserter et à raisonner ; mais, dans l’ordre de la pensée, cette parole du romancier, qui revient souvent sous la plume de toute une école de jeunes littérateurs, est à la fois (je leur en demande bien pardon) une injustice et une erreur. […] Les notes au bas des pages sont de Sainte-Beuve, à l’exception (bien entendu) de celles auxquelles l’éditeur a mis une mention spéciale pour avertir qu’elles étaient de lui.
Aussitôt que Ronsard fut rempli de la lecture des anciens auteurs, il se mit à pindariser, selon sa propre expression ; c’est-à-dire, qu’il voulut imiter Pindare. […] Des églogues, des sonnets, des épithalames l’y mirent en réputation. […] On le met à quelques égards au-dessus de Villon, de du Bellai, de Sarrasin, & même de Marot. […] On peut mettre ces affreux couplets avec les plus horribles que nous ayons eus depuis. […] Par exemple, elle termine cette strophe d’un hymne triumphal sur la mort de Marguerite de Valois, reine de Navarre, qu’il plaît au poëte de mettre au rang des plus grandes saintes.
Il mange trop, en enfant gâté ; il veut des mets forts, épicés, et se fait mal à l’estomac. Quand on lui propose de la liqueur, il se met en colère, mais ne manque pas de la boire. […] Elle met des agréments à toutes les lignes. […] C’est là désormais qu’elle règne, et son œuvre finale est le poëme didactique qui est une dissertation mise en vers. […] Mettre en vers la philosophie chrétienne, n’est-ce pas là une des plus grandes idées modernes ?
Ne sont-ce pas les causes physiques qui mettent les causes morales en mouvement ? […] Quand on y trouve un trait mis en sa place, ou bien une avanture vraisemblable, on l’admire. […] Il osa le premier mettre des figures véritablement en l’air, et qui plafonnent, comme disent les peintres. […] Le premier de ces tableaux, qu’une inscription mise au bas apprend avoir été fait en 1516 représente un maître d’école qui montre à lire à des enfans. […] je ne sçaurois m’empêcher de mettre ici sur le papier des idées qui me viennent souvent dans l’esprit… etc.
Il met au même rang les médiocres et les excellents, et il n’admire pas les excellents par les bonnes raisons. […] Tant d’habileté et de bonne conduite mit tout le monde de son parti. […] Boileau n’avait pas mis la même grâce dans sa réconciliation avec Perrault. […] Faut-il aller plus loin, et le mettre, sur la foi de Voltaire, dans le Temple du goût ? […] Quand on parle de la raison qui met sa gloire à abdiquer, on a nommé Pascal.
Saint-Simon a mis entra. […] Saint-Simon, si fier, y met la main par occasion et en retire une augmentation d’appointements de 11,000 livres. […] Sire, un tel, petit compagnon, courtise ma fille, mettez-le à la Bastille. […] Ce couvert se mettait en retour au bout de la table ; puis elle disait à M. de Guise de s’y mettre, et il s’y mettait. » M. de Boufflers qui à Lille avait presque sauvé la France, reçoit en récompense les grandes entrées ; éperdu de reconnaissance, il tombe à genoux et embrasse les genoux du roi. […] Saint-Simon se figure le détail précis, les angles des formes, la nuance des couleurs, et il les note avec une netteté de peintre ou de géomètre ; je cite tout de suite, pour être précis et l’imiter ; il s’agit de la Vauguyon, demi-fou, qui un jour accula madame Pelot contre la cheminée, lui mit la tête en ses deux poings, et voulut la mettre en compote.
Il a mis dans ses vers toute sa famille : il y a mis son père, « ce héros au sourire si doux » ; sa mère, dont il fait, bien gratuitement, une brigande vendéenne ; son frère, qui s’appelait Eugène : il s’y est mis lui-même, avec ses souvenirs d’enfance, avec les émotions de son foyer ; il y a mis sa femme, il y a mis ses enfants. […] On le mit au collège Henri IV ; il y fit de bonnes études. […] Mais alors, vous vous demandez : dans cet art où on ne met rien de ce qui préoccupe les autres hommes, qu’est-ce qu’on met ? […] Heredia a mis en sonnets toute l’histoire de l’humanité. […] Vous mettrez beaucoup de « a » dans le vers.
Le comique taille sa plume et raconte : Micromégas tira une paire de ciseaux dont il se coupa les ongles, et d’une rognure de l’ongle de son pouce, il fit sur-le-champ une espèce de grande trompette parlante, comme un vaste entonnoir, dont il mit le tuyau dans son oreille. […] Les peuples les plus sérieux sont aussi les plus comiques ; l’Anglais d’abord, puis l’Espagnol151. — Nous manquons de comique, parce que nous manquons de sérieux et que nous avons mis à sa place l’esprit152. […] Dans cette comédie unique, si je ne me trompe, sur le théâtre français, Molière met en scène sa propre personne, et se joue hardiment de tout le monde comme de lui-même : ce qui est, vous le savez, Monsieur, un des éléments du vrai comique. […] Le comique nous attache étroitement à ce qui est déterminé par les sens ; il ne tombe pas à genoux, mais il se met sur ses rotules, et peut même se servir du jarret , § 35. […] Jean-Paul a mis en pratique sa théorie.
il l’a mis aussi, après sa mort, son Saint-Esprit, sur ces Mémoires, aussi vides qu’elle. […] … ce que c’était que draper, — que jeter l’eau bénite, — que souper dans les petits appartements, etc., etc., et à mettre péniblement, en faisant d’effroyables efforts de mémoire, des noms propres et des dates à toutes ces pauvres notions. […] Dans le premier des quatre volumes publiés, le duc de Luynes rapporte (p. 99) que le roi envoya Mlle de Clermont jeter l’eau bénite à la princesse de Condé, et après avoir décrit la cérémonie, queue de robe par queue de robe, et tabouret par tabouret, voilà qu’un scrupule prend tout à coup notre homme : « Mlle de Clermont, dit-il, se mit dans le fauteuil, l’exempt derrière elle et Mlle La Roche-sur-Yon s’assit à gauche sur un pliant, à ce que l’on croit !!! […] Sainte-Beuve, je pourrais bien ajouter, pour être juste, aux deux anecdotes qu’il en extrait à si grand’peine, une troisième que j’aime, parce qu’elle peint bien cette fière aristocratie française, telle qu’elle était avant qu’elle se fût enversaillée, comme disait le vieux Mirabeau, et qu’on lui eût mis autour du cou le collier de chien de l’étiquette : « En 1674, à la bataille de Senef, dit le duc, tous les officiers des chevau-légers ayant été tués ou mis hors de combat, M. le Prince (le grand Condé) vint à eux et leur dit : “Vous êtes autant d’officiers et vous n’avez besoin d’aucun, mais je vais charger à votre tête” Il sortit un chevau-léger du rang, qui lui dit : “Monseigneur, vous pouvez n’être pas en peine de nous. […] Les Mémoires du duc de Luynes, qui n’a jamais su observer et qui n’est qu’une espèce de perroquet héraldique, ne sont guère bons qu’à mettre au cabinet du Misanthrope ; stériles paperasses !
Comme ses premières études (on vient assez de le voir) avaient été des plus défectueuses, il se mit à les réparer et à étudier tant qu’il put, au gymnase de Hanovre d’abord, puis, quand il fut devenu plus libre, et sa démission donnée, à l’Université de Gœttingue. […] Là-dessus et d’après ce qu’on lui en rapporta, Eckermann prit courage, adressa son traité critique manuscrit à Gœthe, et se mit lui-même en route à pied et en pèlerin pour Weimar, sans autre dessein d’abord que de faire connaissance avec le grand poëte, son idole. […] C’est en ce sens qu’il a pu dire que, contrairement à Schiller, il ne mettait « rien de lui-même dans ses œuvres », tandis que l’autre y versait son âme. Gœthe y mettait des accidents de lui-même, sans entamer le fond. […] Il cueillait ses émotions à mesure qu’elles levaient en lui et ne les laissait pas s’étendre au-dedans et envahir toute l’âme qu’il eût fallu arracher ensuite pour les mettre dehors.
Le salon de Mme de Lambert se ressentait fort du genre fin mis à la mode et autorisé par La Motte et Fontenelle. […] Le premier auteur sensible, passionné, qu’une femme lit à quinze ans et pour lequel elle s’affole ou s’attendrit, la désigne, lui met pour toute la vie un pli au cœur, lui met parfois la cocarde à l’oreille autant et plus que son premier bal. […] Un jour elle se mit à marmotter cette chanson devant M. de Tressan lui-même, en disant : « Connaissez-vous l’auteur ? […] Mais, en vieillissant, elle sut y mettre tant d’art et de mesure, tant de justesse toujours et tant d’à-propos, qu’on en passait volontiers par sa sévérité et qu’on n’y voyait qu’un jugement sans appel. […] On n’eut pas l’idée ni le loisir de se mettre à graver son portrait.
Ce fut donc cette jeune fille de dix-neuf ans, Bettina, qui se mit un jour brusquement à aimer le grand poète Goethe d’un amour idéal, et sans l’avoir encore vu. […] La mère de Goethe habitait Francfort ; Bettina se lia avec elle, et se mit à aimer, à étudier et à deviner le fils dans la personne de cette mère si remarquable, et si digne de celui qu’elle avait mis au monde. […] lui dis-je. — Mère, vous n’avez pas froid dans la voiture, donnez-moi votre manteau de velours. — Mais tu ne veux pas le mettre, au moins ? — Certainement que je veux le mettre. — Allons, me voilà ôtant ma bonne pelisse chaude ; il la met, jette la queue sur son bras, et s’élance sur la glace comme un fils des dieux. […] Après le dîner, il se mit de son plein gré au piano, et joua longtemps et merveilleusement bien ; son génie et son orgueil fermentaient ensemble.
Sitôt que j’ai eu mis le premier sapin devant moi, il m’a pris comme un mouvement de joie, de gaieté même, de voir la mine embarrassée de mon voleur. […] Il fut besoin, pour qu’elle réussît, que l’auteur la mît en quatre actes, qu’il se mît en quatre, comme on disait, ou plus simplement qu’il ôtât, comme il le dit lui-même, une cinquième roue à son carrosse. C’est alors que Le Barbier, tel que nous l’avons, se releva et se mit à vivre de sa légère et joyeuse vie, pour ne plus mourir. Beaumarchais, en l’imprimant plus tard, se donna le plaisir de mettre au titre : Le Barbier de Séville, comédie en quatre actes, représentée et tombée sur le théâtre de la Comédie-Française, etc. […] Ici il ne s’agissait plus, comme dans Le Barbier, d’un simple imbroglio gai, piquant, amusant ; il y avait dans Le Mariage une Fronde armée, tout ce que le public, depuis que la pièce était défendue, avait cru y voir et y avait mis, tout ce que l’auteur lui-même cette fois avait songé bien réellement à y mettre.
Le biographe imitateur et disciple a mis deux ou trois couches de clair de lune là où Bernardin n’eût mis qu’un rayon. […] D’ailleurs il est toujours avantageux d’être de l’âge du prince et un des premiers qu’il ait mis en place. » M. […] Retiré chez le curé de Ville-d’Avray, il met en ordre ses observations et ses souvenirs de voyage ; il rédige ses mémoires sur la Hollande., la Prusse, la Saxe, la Pologne et la Russie ; son plan s’étend à mesure qu’il s’y applique. […] Aimé Martin, et qui mettent dans tout son jour le travers moral de Bernardin de Saint-Pierre, sans toutefois l’exagérer en rien. […] D’ailleurs les circonstances ne m’ont pas mis à portée de voir M. le maréchal de Castries assez libre pour lui parler de ce qui vous intéresse.
Hier le chapitre que j’ai écrit, me fait entrevoir un duel à la cantonade, aujourd’hui, celui que j’écris, me met dans la pensée la préoccupation d’une poursuite future du parquet. […] On se met à table, et c’est chez chacun une verve, venant de la sympathie intelligente et de la compréhension à demi-mot des autres ; et bientôt d’aimables folies, et des bêtises, et des enfantillages, et des gaietés dans de jolies libertés de langage. […] » Et l’épouvante du diable se grossissant, au point de vue casuistique, de toutes les messes qu’il avait dites, en état de péché mortel, l’épouvante était si grande, qu’elle gagna le jeune prêtre, qui se mit à se cacher la figure dans les matelas. […] Il racontait, aujourd’hui, qu’avec la première pièce de vingt sous de son enfance, il avait acheté une bourse de dix-neuf sous, dans laquelle il avait mis le sou qui lui restait. […] Et jusqu’à ce nom du cocher Ravaud, c’est le nom du cocher de mes cousines de Villedeuil, du vieux cocher entrevu à l’enterrement de mon frère, qui se rappelait, au bout de près de quarante ans, l’enfant qu’on faisait asseoir sur son siège, et aux petites mains duquel, parfois, il mettait ses guides.
Ainsi, ne va pas te mettre dans l’esprit que tu es un Raphaël. […] Eh bien, mon cher ami, c’est mettre la charrue avant les bœufs. […] David fut de ce nombre, et conséquemment mis en prison. […] Les deux promeneurs se mirent en marche. […] J’y mets tous mes soins.
Laissez faire le temps, ce grand justicier qui met toutes choses à leur place véritable. […] Mettons trois mille pour faire bonne mesure. […] Je voudrais discuter avec calme, mettre quelque ordonnance dans mes arguments. […] « Mais de là à me mettre à la tête de deux cents élèves de l’Ecole des beaux-arts, il y a loin. […] Carvalho, mais je ne voulais nullement me mettre à la tête d’une cabale qui aurait pu amener des scènes regrettables.
Là, il s’arrête réfléchissant, et ayant mis dans l’intonation de ses dernières paroles, comme une appréhension voilée de l’avenir, comme un doute sur la fondation définitive de la République. […] * * * — L’amputation brusque, féroce, d’une ancienne habitude, met en vous quelque chose de la tristesse hébétée d’un chagrin. […] » Oui, cela voulait dire : « Mettez-le sur le dos, sans cela il se noiera. » Ce « retournez-le », voyez-vous, c’est toute la miséricorde d’un Anglais pour son semblable. […] Puis l’homme qui a été spirituel, impartial, éclectique, se met à plaider l’équité de la dépossession des actionnaires de l’Église de Montmartre, avec des subtilités de scolastique moyennageuse. […] Je rêvais, que venant de je ne sais où, et me rendant à Paris, je m’arrêtais à Nancy, pour voir la plaque, récemment mise dans la maison, où je suis né.
Et ainsi de plus d’un volume que je vois d’ici mis en réserve sur cette petite table ronde, et qui me sont autant de remord ? […] Feuillet a discrètement profité des licences de ses devanciers et de ses adversaires eux-mêmes : il lui a suffi de réduire ces licences au taux moral et de les mettre au service du bien. […] Voilà le docteur mis en demeure, il lui faut opter. […] Notre artiste, simple amateur et très-homme du monde, qu’une première maladresse a mis en position un peu fausse vis-à-vis d’elle, n’a d’ailleurs que de l’aversion pour cette petite personne très-inconséquente. […] Jules de Goncourt, a été trouvé d’autre part et mis en circulation par M.
Je crois pourtant que Gray va ici un peu loin : Froissart, à sa manière et selon sa mesure de jugement, s’était mis fort en peine de recueillir la vérité dans ce qu’il raconte. […] Les seigneurs et chevaliers avaient beau jeu à lui réciter leurs prouesses, il n’y faisait guère d’objections, et, les aventures une fois entendues, il ne s’inquiétait plus ensuite que de les mettre en ordre et dans un beau jour. […] Il fut décidé que l’on combattrait sans retard, que tous se mettraient aux champs, et que chaque seigneur déploierait sa bannière au nom de Dieu et de saint Denis. […] Sur les côtés de la haie, parmi les vignes et les épines où l’on ne peut aller à cheval, sont disposés leurs gens d’armes tous à pied, et ils ont mis devant eux leurs archers « en manière de herse ». […] [1re éd.] que le roi préfère encore s’adresser pour lui donner son gant droit et se mettre sous sa protection c.
Il aurait donc tenu avant tout à être mis à même, une bonne fois, de confondre sur ce terrain ses détracteurs. […] Jomini l’avait averti, dès le 13, qu’il était temps de se mettre à l’abri d’une surprise. […] Mais quelle que soit la distance que mettent les situations entre les hommes, tout cela cesse à la mort et devant la postérité. […] Il fit tout jusqu’à la fin pour obtenir que Schwartzenberg renonçât à temps à sa fausse manœuvre : il faut reconnaître, si les récits sont exacts, qu’il mit autant d’obstination (et ce n’est pas peu dire) à le tirer de ce cul-de-sac que, lui, généralissime, en mettait à s’y enfoncer. […] L’autorité croissante de son talent et de ses écrits le mirent à sa place et hors de pair.
J’aurais mis ce qui est des pierres et du pittoresque à part des hommes et des faits qui vécurent. […] Sorti de ce procès triomphant, ce qu’il avait été avec sa parole devant ses juges il le fut, avec sa plume, devant la France entière, jusqu’à ce matin du 10 août 1792 où, allant défendre le Roi, beau comme toujours, intrépide comme toujours, il fut assassiné par Théroigne de Méricourt et par des hommes plus lâches qu’elle ; car ils se mirent à deux cents pour frapper Suleau, qui avait son sabre et qui se défendit. […] Mais c’est là de la tragédie dans l’histoire s’il en fut jamais, et non pas de cette comédie que l’auteur d’Ombres et vieux murs a su y trouver, et qu’il y a mise dans les trois autres morceaux historiques que nous avons signalés. […] C’est de plus un écrivain d’un style très clair, très cristallin, qui mettrait les turpitudes et les sottises sous le plus brillant cristal, pour qu’on les vît mieux. […] Vitu est enfin un homme qui mettrait un mépris fort gai au service de convictions très sérieuses.
Ludovic Lalanne, publie pour la première fois62 un texte plus exact et véritablement naturel des Mémoires de d’Aubigné, qui ne se lisaient jusqu’à présent que dans une version arrangée et rajeunie : il a mis à la suite du texte tous les fragments tirés de l’Histoire universelle du même auteur, qui se rapportent à sa vie. […] Son père, passant avec lui à Amboise où les têtes des conjurés étaient encore exposées aux potences, lui mit la main sur la tête et lui fit faire, dès l’âge de huit ans et demi, une sorte de serment d’Annibal. […] Je vous donne trois semaines pour vous éprouver, et quand vous serez à bon escient fortifiée contre de tels accidents, je m’en irai périr avec vous et avec nos amis. » L’Amirale répliqua : « Ces trois semaines sont achevées ; vous ne serez jamais vaincu par la vertu de vos ennemis, usez de la vôtre et ne mettez point sur votre tête les morts de trois semaines. […] Vous êtes criminel de votre grandeur et des offenses que vous avez reçues : ceux qui ont fait la Saint-Barthélemy s’en souviennent bien, et ne peuvent croire que ceux qui l’ont souffert l’aient mise en oubli. […] C’était au moment où la Ligue se déclara en armes contre Henri III (1585), et où la division se mit ouvertement dans le parti catholique.
De même, dans la harangue de Henri IV à l’assemblée des notables de Rouen, Voltaire semblait prendre au pied de la lettre cette gracieuse et débonnaire promesse de se mettre en tutelle entre leurs mains, tandis que Henri entendait bien ne faire là qu’une politesse ; et comme Gabrielle, au sortir de cette séance, s’étonnait qu’il eût ainsi parlé de se mettre en tutelle : « Il est vrai, répondait-il, mais, ventre saint-gris ! […] » Il se mit à rire et ne m’en parla du depuis. […] Ma bonne mère, à qui je dois tout, et qui avait une affection si grande de veiller à mes bons déportements, et ne vouloir pas, ce disait-elle, voir en son fils un illustre ignorant, me mit ce livre entre les mains, encore que je ne fusse à peine plus un enfant de mamelle. […] Un bras comme le vôtre n’est de trop dans la balance du bon droit ; hâtez donc de l’y venir mettre et de m’envoyer le plus de vos bons parents que vous pourrez. […] Je m’assure que vous ne serez des derniers à vous mettre de la partie ; il n’y manquera pas d’honneur à acquérir, et je sais votre façon de besogner en telle affaire.
Et si c’est le même homme, qui donc l’a mis sur la terre et l’y a mis debout, homme fait, capable dès le jour de sa naissance de se défendre contre la nature et de se multiplier, qui, si ce n’est Dieu ? […] L’humanité se révolte contre ces traitements odieux que l’avidité du gain a mis en usage, et qu’elle renouvellerait peut-être tous les jours, si nos lois n’avaient pas mis un frein à la brutalité des maîtres et resserré les limites de la misère de leurs esclaves. […] Dans Buffon, plus naturaliste que métaphysicien, plus de justice envers les animaux n’eût été que séant, car si en regard du matérialisme de son temps il a mis l’homme très haut, il ne l’a pas mis assez près de Dieu pour qu’il fût besoin de lui donner pour piédestal la nature animale dégradée. […] Son siècle, plus fort que sa raison, l’empêcha de voir la main qui a prodigué ces variétés infinies de structure, et qui a mis jusque dans des infusoires invisibles une parcelle de vie que les plus désarmés n’abandonnent pas sans la défendre. […] Et quand il ajoute : « Si l’on écrit comme l’on pense (mettez : si l’on parle), si l’on est convaincu de ce qu’on veut persuader, cette bonne foi avec soi-même, qui fait la bienséance pour les autres et la vérité du style (mettez : du langage), lui fera produire tout son effet… » le précepte s’adresse-t-il aux auteurs seulement ou à tout honnête homme qui veut amener les autres à son opinion ?
Il est présumable qu’il aura fait les vers qui la concernent peu après la critique que son irritable génie regardait comme une injure ; mais qu’il aura été détourné de les publier par la crainte de se mettre subitement en contradiction avec l’épître où il paraissait vouloir s’élever à un genre plus grave que celui de la satire ; qu’il aura mise dans son portefeuille, en attendant que le démon de la satire le reprît. […] En 1670, il avait mis au théâtre Britannicus, ouvrage sévère, où l’on voit le peu de distance qui sépare un roi voluptueux d’un tyran. […] En 1677, il mit Phèdre au théâtre. […] sur deux lettres de madame de Sévigné où elle met en parallèle Corneille avec Racine, et peut-être encore sur une autre lettre où elle s’exprime peu favorablement sur la nomination de Racine et de Boileau à la place d’historiographes de France en 1675. […] Comme lui, il se dérobait à la bassesse du rôle de courtisan par une certaine familiarité avec eux mais il mit dans cette familiarité plus de réserve et de mesure.
Deux masques de cristal mis par deux jeunes gens d’esprit et de talent, comme s’ils composaient des poisons. […] C’est presque un moraliste, — un aimable moraliste de salon, mais qui a de la dent et qui la met où il faut la mettre, quand un ridicule lui tombe dessous. […] Arsène Houssaye ne mettait pas la balle de son observation dans cet as de cœur où il faut la mettre, quand on tire bien ! […] Il a une mise au jeu superbe, et m’est avis qu’il gagnera la partie ! […] Quand on n’en a pas, on met le rien sur le rien, et c’est la société actuelle !
Coquelin aîné racontait qu’étant tout jeune, et gagnant seulement dix-huit cents francs par an, et ayant, avec beaucoup de peine, mis de côté deux cents francs, il avait demandé à Diaz de lui faire un tableautin. […] … Alors Flaubert se met à attaquer — toutefois avec des coups, de très grands coups de chapeau, au talent de l’auteur — se met à attaquer les préfaces, les doctrines, les professions de foi naturalistes de Zola. […] Il n’y aurait que Tourguéneff pour le faire ; mais il lui manque justement le sens critique, que nous aurions pu y mettre, si nous avions été amoureux à son image. […] Elle se plaignait d’une maladie de cœur, et comme il y avait une grande côte à monter, avant d’arriver au bois, elle me faisait mettre la main sur son cœur, sans corset, pour me démontrer comme il battait fort. […] De retour à la maison, on dîne avec des mets qui vous font venir des ampoules sur la langue, et des vins sucrés.
Falque qui mit douze ans à vendre trois mille exemplaires du prix Goncourt. […] Xavier rentra donc chez lui et se mit à parcourir ces ouvrages. […] On l’a mis au cinéma59. […] Mais, sans doute, faudra-t-il dix ans à Philippe et à sa mère pour les mettre au net. […] Mais le matin, il mettait au point la dictée pure et lyrique de la nuit.
Pour eux l’imitation du réel n’est qu’un moyen mis à la disposition de la religion ou de la morale. […] Que tout ce que d’autres théâtres mettraient en récit, se traduise en image et en action. […] Partout, en effet, le réalisme de la Réforme a mis la leçon. […] Si l’on s’en va si loin, c’est pour se mettre plus à l’aise et se délivrer de tout contrôle. […] Ses pieds ont rejeté le sabot pour se mettre à l’aise.
L’ironie le gêne et le met mal à l’aise. […] Elle n’est même que ce roman mis à la scène. […] Il se mit à étudier l’œuvre de Scribe. […] Il en a mis partout. […] Daudet avait voulu mettre en scène.
Le poète se mit à rire. […] C’est là qu’il a mis le plus de talent spontané. […] Mistral se mit à rire. […] Elle se mit peu à peu à parler en toute confiance. […] Je mis un mois à faire ce plan.
Je la mis dans ma chambre, sous le verre d’une mauvaise petite pendule anglaise clouée au-dessus de mon lit. […] Alors je me mettais à rire de tout mon cœur et me moquais d’eux. […] La jeune femme s’asseyait sur un petit baril et se mettait à coudre. […] Ses sœurs, à qui je la conduisis folle, n’en voulurent pas, et m’offrirent de la mettre à Charenton. […] La pauvre petite femme, il faut bien que je lui donne ce que j’ai de mieux ; vous voyez que je la mets toujours à part.
Mais nous devons dire pourquoi il y mettait tant d’importance et plus que de coutume. […] Il se laissa mettre très au fait du procédé, des intentions et du faire de l’école de MM. […] Magnin mit à cette querelle, à cette vraie chicane. […] Magnin est destiné à être beaucoup consulté, beaucoup mis à contribution et peut-être pillé. […] Mais il était trop peu actif et se mettait trop peu en avant pour qu’on pensât à lui.
Une seule occasion, paraît-il, mit en défaut sa soumission. […] Hardy mit Troie d’un côté du théâtre et le camp des Grecs de l’autre. […] À peine introduit, ou pour s’introduire, il les met en avant. […] Le Sage me met sous les yeux leur costume. […] Cependant le voisinage de Figaro la met en valeur.
Floquet en dernier lieu, et, quoique si souvent cités et mis à contribution, la lecture, lorsqu’on les a récemment publiés. […] Le Dieu n’est pas encore satisfait, il y met de la suite. […] Ces quatre aunes se trouvent ainsi mises en balance avec son travail sur les Méditations. […] Je me mis à une place indifférente, et on me servit aussitôt du potage. La place de la droite du prélat était vide, il me fit signe de m’y mettre : je remerciai, disant que j’étais placé et déjà servi ; il insista doucement et poliment : « Venez, voilà votre place. » J’y allai donc sans résistance ; on m’y apporta mon potage.
La plupart de ces livres n’ayant jamais été traduits auparavant, on est fort obligé à un auteur qui a pris la peine de les mettre en notre langue. […] En tête de son Histoire des rois de France (1678), il déclare avoir hésité quelque temps et délibéré s’il mettrait une préface, « dans la crainte que j’ai eue, dit-il, d’avoir été cause en partie de ce qu’on les a blâmées par écrit et de vive voix, sans en excepter aucune ». […] Mais cela ne divertissait pas les autres, et l’on conçoit maintenant qu’à la tête d’une telle multitude de vers, Marolles ait mis en fuite son monde. […] Je ne m’en suis vengé que par le mépris, suivant votre conseil salutaire… Ces dernières paroles nous expliquent la vivacité qu’y mettait Chapelain : il y avait guerre entre eux. […] Je ne puis qu’admirer la patience, le soin, l’industrie, le bel ordre qu’il a mis dans le rassemblement et la distribution de ces pièces innombrables dont il discernait et goûtait les grandes et maîtresses parties, et dont il sentait aussi l’utilité continuelle pour l’éclaircissement de l’histoire.
Je ne mettrai pas d’insistance à me défendre, car c’est bien moi qui représente cette neutralité que j’aimerais aussi entendre appeler tantôt impartialité, et tantôt curiosité d’intelligence et d’observation. […] Je crois, au contraire, que, quand on le peut, et quand le modèle a posé suffisamment devant vous, il faut faire les portraits le plus ressemblants possible, le plus étudiés et réellement vivants, y mettre les verrues, les signes au visage, tout ce qui caractérise une physionomie au naturel, et faire partout sentir le nu et les chairs sous les draperies, sous le pli même et le faste du manteau. […] Aurélie se met en route incontinent pour aller embrasser son père : elle s’embarque à Châlons et va jusqu’à Lyon par la Saône. […] Mais cette jeune fille si pure, si candide, oublie bien vite ce Jules, son ami, presque son fiancé d’hier ; il paraît complètement mis de côté par elle en moins de trois jours. […] Il y faudrait mettre, en le réimprimant, ce nouveau titre : Aurélie ou le Triomphe du Préjugé et du Qu’en-dira-t-on.
D’ailleurs les peuples libres mettent trop d’importance aux institutions qui les gouvernent, pour les livrer au hasard d’une insouciante moquerie. […] La tragédie met en action cette sublime vérité. […] Les préceptes de l’art tragique ne mettent pas aux sujets que l’on peut choisir autant d’entraves que les difficultés mêmes attachées à l’exigence de la poésie. […] On ne veut plus de mérite relatif, on ne met plus d’intérêt même aux difficultés vaincues, lorsqu’elles ne font avancer en rien l’esprit humain. […] On n’est donc curieux que des ouvrages qui peignent les caractères, qui les mettent en action de quelque manière, et l’on n’admire que les écrits qui développent dans notre cœur la puissance de l’exaltation.
Quand un livre n’est pas un livre, on lui met indifféremment deux titres. On pourrait même en mettre trois. […] » Et avec ce geste, passablement fat, je l’avoue, qu’il a en causant avec nous, quand il enflamme l’allumette de son cigare à la hauteur de son front joyeux, il a ajouté, l’incendiaire : « Je m’en vais tout à l’heure vous montrer qu’on peut mettre de l’esprit dans l’histoire ! J’en mettrai comme vous autres, mes bons hommes, y mettez des faits ! […] Elle fut sage, comme le poisson est frais lorsqu’on le met dans de la glace.
Dans l’indigence de la pensée publique qui se rue si badaudement aux Expositions, et le néant des œuvres qu’on publie, la Critique est heureuse de pouvoir, en se retournant, mettre la main sur un livre resté dans l’obscurité de son mérite, — le destin, d’ailleurs, de tout ce qui est élevé en littérature. […] Quand, sur le tard de sa vie, ce mâle portail un corset sur son torse d’Hercule et teignait ses favoris, comme Maxime de Trailles, dans Balzac, il faisait de la diplomatie contre la vieillesse, — de même que Mazarin, qui mettait du rouge sur ses joues mourantes, en faisait, lui, contre la mort ! […] C’est l’histoire faite par des historiens comme Shakespeare, dans ses Chroniques d’Angleterre mises au théâtre (mais la place n’y fait rien), et Montesquieu, par exemple dans son Dialogue d’Eucrate et de Sylla. […] Mettons cela de plus au bilan de ce livre, dont j’ai dit la supériorité. […] Après le marbre de l’Histoire fouillé par lui, il s’était mis à attaquer le marbre de la statuaire.
Chacun se mit à rire, & nous reprîmes le chapitre des réformes. […] On trouve des parieurs, l’argent se met sur jeu, & voici la dame en route. […] Nous les avons abrégées, est-il vrai, souvent pour n’y rien mettre, mais du moins sommes-nous plus précis. […] Les esprits les plus turbulens se taisent quand on les met dans leur tort. […] La vanité est si sotte, qu’elle met des prétentions jusques dans les choses qui doivent humilier.
La pensée une fois mise en mouvement ne s’arrête plus. […] Il a renouvelé le genre ; il l’a mis à la mode. […] Il y mettait de la gageure et du défi. […] Pour un peu je dirais qu’il y met de la coquetterie. […] Il met ses auditeurs en garde contre le découragement.
Cousin, qui organise son école et qui va pêchant partout des cartésiens, s’est mis à faire valoir le Père André. […] Quelle inconvenance de rappeler telle chose après que le père a renversé le trône pour y mettre son tabouret et que lui-même, le fils, était décidé à s’y asseoir sans la duchesse ! […] — Il aura droit bientôt de mettre à une prochaine édition de Ses Mystères cette épigraphe édifiante : J'ai fait un peu de bien, c’est mon plus bel ouvrage ! […] Balzac et Frédéric Soulié sont mis de côté. […] Qu'il se mette à notre portée, à nous qui ne croyons pas aux prophètes.
Les modernes sont moins indulgents, et l’on flétrit aujourd’hui d’un nom très peu littéraire ces frauduleux pastiches en matière historique, qui, une fois mis en circulation, et quand ils rencontrent leur homme, atteignent souvent à une valeur vénale fort élevée. […] Voilà qui est bien conforme et « en parfaite harmonie avec le goût théâtral du moment où nous vivons71. » Pour peu donc qu’on ait le sentiment dramatique et qu’on se mette à envisager les choses à ce point de vue, on indiquerait d’avance, comme dans un bon cours de rhétorique, les endroits, les motifs qui prêtent à une jolie lettre et qui font canevas ou thème : Le moment où la Dauphine quitte les terres de l’empire ; Le moment où elle met le pied sur la terre de France ; Le moment, la minute qui suit la célébration du mariage ; Le moment, la minute où elle devient reine, Louis XV venant de rendre le dernier soupir ; Le moment où, souveraine outragée, elle apprend l’Arrêt du Parlement dans l’affaire du Collier, etc., etc. […] Ces deux textes mis à côté l’un de l’autre eussent été l’objet, assurément, d’un bien curieux examen : il n’a pas été donné au public — j’entends le public des amateurs et connaisseurs — de se livrer à cette comparaison73. […] Feuillet de Conches, je ne puis mieux faire que d’exprimer publiquement le regret que je lui ai témoigné à lui-même : « J’ai regret, lui ai-je dit en terminant et en brisant des relations qui m’avaient été agréables, qu’une Collection aussi considérable, aussi précieuse que la vôtre, un si riche Recueil, contienne un début et une mise en train de drame, qui demeurent à bon droit suspects. » Il sera question encore de Marie-Antoinette dans les volumes suivants, à l’occasion des publications de M. d’Arneth. […] Feuillet ne commence qu’au moment où elle a mis le pied en France, à Strasbourg.
Il mit sur le compte de notre langue les hérésies des derniers temps, & surtout les guerres de la ligue & de la fronde. […] Elle s’étoit déjà très-enrichie par un grand nombre de chefs-d’œuvre, qui l’ont rendue supérieure à toutes celles de l’Europe, lorsque l’on mit en délibération si l’on secoueroit enfin le joug de la langue Latine, & si on lui préféreroit la nôtre pour les inscriptions de l’arc de triomphe. […] On mit, à la place des inscriptions de Charpentier, celles de Rainsant, qui sont très-simples. […] On a comparé les talens de nos bons écrivains à celui de nos femmes, qui, sans être plus belles que les autres femmes de l’Europe, le paroissent davantage ; parce qu’elles se mettent mieux, qu’elles ont porté plus loin l’art de la parure & saisi plus surement les graces nobles, simples & naturelles. Les partisans de notre langue vouloient que, pour achever de la mettre en crédit, on ne se servît que d’elle pour les inscriptions de nos monumens.
C’est un trait de caractère si précieux, que je ne comprends pas comment Molière ne l’a pas saisi ; cet excès de prudence, ménagé avec art, eût plaisamment mis fin aux étourderies de Lélie. […] La pièce italienne mérite de préférence que nous la mettions en comparaison avec la française. […] Ou faut-il mettre la direction en frais pour donner des voitures aux dieux ? […] Il a associé l’usure à l’avarice, et mis l’avarice aux prises avec l’amour. […] Louis XIV fit mettre sa maison sous les armes, et la défense d’entrer sans payer lui fut réitérée.
Tout en la ménageant, il mit à la fuir autant de soin qu’elle en apportait à le rechercher. […] Elle met à profit toutes les ressources de l’être. […] « Si l’on met en balance, écrit M. […] La famine, qui fait sortir le loup du bois, met un couteau dans la main de l’homme. […] Mais peu à peu on arrivait à mettre un nom sur ce portrait descendu de son cadre.
Le moindre événement le met hors des gonds. […] La première fois qu’il put mettre la main sur un des grands cors de guerre qui servaient aux borderers, il en sonna toute la route. […] Même dans des coquins comme Dick Hatteraick, dans des coupe-jarrets comme Bothwell, il met quelque chose de bon. […] Autrement je finirai par expliquer en vers qu’hier mon chien s’est cassé la patte, et que ce matin ma femme a mis ses bas à l’envers. […] À la vérité, l’auteur ne s’est guère mis en frais d’imagination : il se promène et cause avec un pieux colporteur écossais, voilà toute l’histoire.
Je me mis à intercéder pour cette pauvre bête, mais cela fit redoubler les coups. […] En général, les larmes et les cris, au lieu de faire pitié au grand-duc, le mettaient en colère. […] Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire de l’extrême folie de la chose ; mais ceci lui déplut très-fort, vu l’importance qu’il y mettait. […] Un soir de samedi saint, il lui était arrivé des huîtres toutes fraîches : dans sa joie il courut vers la grande-duchesse pour la convier à en manger : elle venait de se mettre au lit, harassée des exercices de dévotion de la semaine sainte, et ayant à être debout à minuit pour les matines de Pâques. […] Arrivés dans mon cabinet, un petit chien de Bologne, que j’avais, vint au-devant de nous et se mit à aboyer fortement contre le comte Horn ; mais, quand il aperçut le comte Poniatowsky, je crus que le chien allait devenir fou de joie.
De cette disposition surhumaine, Renan donne ces explications : « L’exaltation et la joie de souffrir ensemble les mettaient dans un état de quasi anesthésie. […] Jules Barbier, dans son avant-dernière scène, met bravement cette note de couleur scientifique, un peu inattendue dans une tragédie chrétienne : « Ponticus complètement anesthésié ». […] Elle demeurerait modeste, elle ne se mettrait point en avant ; mais on irait à elle parce qu’on sentirait en elle une divine flamme de charité et de foi. […] Mais il n’est pas impossible qu’à force de la désirer, et comme une chose promise par Dieu, certains néophytes grossiers et véhéments fussent tentés d’y mettre la main. […] » dit Faustus en arrachant une torche fixée à la muraille ; et, suivi de quelques-uns de ses frères, il s’en va mettre le feu à la ville.
Je cherche un mot… mais quand une chose est nouvelle et surprenante, on ne le trouve pas… Mettons, en attendant qu’on le trouve, que ce fussent des comédies, des petites comédies de deux minutes, mais troussées et si vite et si bien que cela ne pouvait pas s’appeler « Un spectacle dans un fauteuil », — le fauteuil aurait été de trop. […] Eh bien, la femme de ce talent rare, — plus rare que des talents plus grands, — et que je vous donne comme la plus suave boîte à rouge nuancé que les femmes puissent se mettre sur la joue, et qui ne s’y fonce jamais trop, c’est cette femme qui prend le parti de nous écrire un roman ! […] Où il faut de l’équité, elle a mis de la passion. […] Qu’elle mette par-dessus le diamant ! […] Il n’y avait qu’une femme qui, après lui, pût y mettre d’autres grâces et d’autres élégances.
Cet art d’animer les dissertations et de mettre la philosophie en dialogue indique une verve secrète et une imagination capable de peindre aux yeux les objets. […] De là naît une théorie ingénieuse, d’une symétrie extrême, si jolie qu’elle met en défiance, mais dont le résumé a la précision d’une formule et l’élégance d’une démonstration. […] N’est-il pas la détermination prise après avoir mis en balance deux ou plusieurs parties après en avoir calculé, pour ainsi dire, les inconvénients et les avantages ? […] Au lieu d’axiomes, en tête des sciences, ils mettent des faits. […] Au lieu d’ouvrir la psychologie par la définition des facultés, ils nous mettent dans les circonstances où la notion des facultés doit se développer dans notre esprit.
Alors, elle se mettait à pousser des cris et fondait en larmes. […] La bonne me faisait goûter les plats, et je l’aidais à finir de mettre le couvert. […] Mais quand elle fut près de la voiture elle se mit à pousser des Ah ! […] Une cloche se mit à sonner très fort et longtemps. […] Il ouvre la boîte et met son monocle.
Ce n’est donc pas trop de l’évidence même pour le mettre en paix là-dessus ; il y a trop de danger dans la chute pour qu’il s’appuie sur un bâton qui pourrait se rompre. […] Cette ironie sur l’usage que fait Descartes de Dieu, seulement pour mettre en mouvement le monde, touche à l’injustice. […] Il ne voulait que croire, et se mettre en paix, dans la solitude de sa pensée et le secret de sa vie, sur le mystère de sa destinée. […] Eût-il été plus beau que Pascal lâchât pied, ou que, s’éblouissant de sa propre raison, il la mît au-dessus du mystère qu’il essayait d’expliquer par elle ? […] « M. de Puget. écrit celui-ci à Brossette, me fait bien de l’honneur de me mettre en regard, pour me servir de vos termes, avec M.
Je vais mettre un terme à cela sur-le-champ. […] s’écria-t-il, en se levant et en prenant un flageolet, dont il se mit à jouer. […] Aussitôt sa femme ramassa son chapeau de ronin, et le lui présenta à genoux, en disant : — « Honorable époux, mettez ceci. […] Mon domestique vous accompagnera. » Avant qu’elle eût pu répondre, il avait mis son chapeau et descendait le sentier, en chancelant. […] Il parvint ainsi à se mettre au courant des habitudes de son ennemi.
Aller jusque-là, c’est en mettre à nu les racines. […] Aux yeux de qui ne se laisse pas troubler ou imposer par la mise en scène et les tumultes du théâtre, l’Histoire est uniquement le résumé des facultés de quelques hommes, faiblement ou puissamment mises en jeu. […] Une telle vue, si elle est réelle, met à bas d’un revers de main toutes les philosophies de l’Histoire, toutes ces modernes théories qui essayent d’expliquer la vie des sociétés autrement que la vie de l’homme, comme si elle renfermait des éléments de plus, comme si, avec l’homme seul, ce n’était pas déjà, pour les plus forts, assez difficile, et pour les plus pénétrants, assez mystérieux ! […] pour que Guizot, l’historien de la civilisation en Europe, au lieu de se préoccuper des larges perspectives et d’élargir ses horizons, se mette à écrire la vie de quelques hommes, à les prendre à part et à les tirer du cadre de la Révolution d’Angleterre, où ils sont à peu près perdus, il faut quelque raison, sans doute. […] Eh bien, je mets au défi tous les révolutionnaires de l’Europe de fournir aujourd’hui, à eux tous, le sujet d’une pareille biographie.
C’est le traquenard des titres intéressants, — mis effrontément ou cauteleusement à la tête des ouvrages les plus profondément dénués d’intérêt et de talent. […] il n’y a pas moyen, sans injustice, de reprocher à un sot d’avoir la main heureuse et de la mettre quelquefois sur un titre qui sera, tout à l’heure, la plus cruelle ou la plus plaisante ironie quand il l’aura placé sur son livre. […] Ces gens-là se mettent entre deux livres et ils y restent bien tranquilles, aplatis et roulés comme des cloportes. […] Sismondi ne fut point, lui, amoureux de Madame de Staël, mais, quand il mettait la tête hors de ses livres comme une carpe met la sienne hors de l’eau, il l’admirait naïvement et passait sa vie à l’entendre. […] Ci-devant jeune homme qui met du rouge, marquis de Bois-Sec qui, à soixante-dix ans, s’enflamme pour Madame d’Albany, et, comme dit ce dandy superbe de Taillandier, dans sa langue élégante… et prud’hommes que, comptant au premier rang de ses adorateurs, Bonstetten, espèce de dilettante littéraire, qui a fait un Voyage au pays du Latium, compte bien plus par ses camaraderies que par ses ouvrages.
Une jeune fille ne met pas la tête à sa fenêtre sans y être vue par tous les groupes inoccupés. […] Il replie le papier sous le même pli et le met dans sa poche, puis il attend que la société prenne congé. […] Elle mit des bas neufs et ses plus jolis souliers. […] Puis elle finit par aimer des douceurs qu’elle mettait secrètement aux pieds de son idole. […] ” M. le président avait tâché de se mettre en harmonie avec le rôle qu’il voulait jouer.
Quelle plus grande clarté et sincérité pouvait donc mettre Alceste dans son propos ? […] Cela met dans un très grand calme. […] Ce qu’il a mis peut-être de trop, c’était comme la précaution excessive. […] Jourdain et pleure sur ce pauvre Holopherne si méchamment mis à mort par Judith. […] Or Molière souvent n’en met guère.
On peut mettre, si l’on veut, des noms sous cette définition, que je voudrais faire exprès grandiose et flottante, ou, pour tout dire, généreuse. J’y mettrais d’abord le Corneille de Polyeucte, de Cinna, et d’Horace. […] raison mise en pratique ; Talent ? […] Quoi qu’il en soit, l’esprit qui a dicté cette théorie conduit à mettre au premier rang des classiques les écrivains qui ont gouverné leur inspiration plutôt que ceux qui s’y sont abandonnés davantage, à y mettre Virgile encore plus sûrement qu’Homère, Racine encore plus que Corneille. […] Les plus antiques des sages et des poètes, ceux qui ont mis la morale humaine en maximes et qui l’ont chantée sur un mode simple converseraient entre eux avec des paroles rares et suaves, et ne seraient pas étonnés, dès le premier mot, de s’entendre.
Deux fois il fut trouvé caché sous le lit de la reine, et, à la seconde fois, elle perdit patience et le mit entre les mains de la justice du pays. […] » Après un acte si rigoureux qu’elle laissait accomplir par crainte du scandale, et pour mettre son honneur au-dessus de toute atteinte et de tout soupçon, Marie Stuart n’avait, ce semble, qu’un parti à prendre, c’était de rester la plus sévère et la plus vertueuse des princesses. […] Mignet, dans un éclaircissement final, met hors de doute l’authenticité. […] Marie Stuart mit bientôt le comble à sa passion désordonnée et à son désir en épousant ce même Bothwell et en révoltant par là contre elle le peuple entier, dont la moralité, tout fanatisé qu’il était, ne se dépravait pas du moins et était plus droite que celle des seigneurs. […] Et bientôt après, forcée par les lords de s’arracher à Bothwell, et le leur reprochant amèrement, elle ne demandait qu’une chose, « c’était qu’on les mît tous deux dans un navire pour les envoyer là où la fortune les conduirait ».
C’est ainsi que cette gaîté névro-épileptique est en train de conquérir tout-Paris, et de mettre ses refrains dans la bouche des plus délicates intelligences. […] Commencez dès aujourd’hui, et mettez-vous hardiment à votre journal : “27 mars. — Déjeuner ce matin à huit heures. […] Oui, c’est très bien ici, comme croquis de styliste, mais si j’avais à me servir de ces portraits pour un roman, j’y mettrais des phrases moins travaillées, plus bonnement nature. […] Il remémore les curieux spectacles de nature qu’ils ont vus, les duels de crapauds, les ruts des chevreuils, et tout le surnaturel, que la nuit met dans l’ombre des grands arbres. […] Il aimait beaucoup sa mère, et quand sa mère vint à mourir, il eut l’idée de forger, pour mettre sur sa tombe, un petit saule pleureur.
Il se met dans cette œuvre comme l’auteur s’y est mis : de là une combinaison nouvelle ; et ainsi de suite, de siècle en siècle. […] Or, si le réalisme est de mise quelque part, c’est assurément dans la comédie. […] Scudéry, en tête de sa pièce de Lygdamon au lieu de mettre Avis au lecteur, avait mis : A qui lit. […] Il était difficile à contenter, et y mettait en marge des notes de sa main. […] Sommes-nous des menuisiers et devons-nous te mettre sous le rabot ?
Il ne s’agit pas d’en mettre. […] Elle ne prend pas plus si on y en met beaucoup que si on n’y en met pas beaucoup. […] Il n’en met pas quand même. […] Se mettre en avance, se mettre en retard, quelles inexactitudes. […] Et pour être bien sûr de le mettre de côté on l’a mis au passé.
Il y voyait beaucoup des dames anglaises, dont l’une, jeune, se mit à l’aimer ; et un jour il s’aperçut avec effroi que lui-même était pris, mais pris comme jamais il ne l’avait été, et comme on ne l’est qu’une fois dans la vie. […] On prétend qu’elle est la moins poétique ; moquez-vous de ceux qui mettent la poésie à toute sauce et quilaissent la morale et le bonheur pendus au croc. […] L’enfant se mit à pleurer en disant : “Je n’ai plus de bon Dieu, je vais mourir !” […] « Mettre des faits dans la mémoire, c’est se donner de l’expérience, c’est rivaliser avec le temps. » Il lui explique Phèdre, Britannicus, et en quoi l’une ou l’autre de ces pièces est supérieure. […] » — Il se mit à rire : « Bah !
Mais les Anglais seuls se retirèrent ; les troupes allemandes auxiliaires qui avaient été jusqu’alors à la solde de l’Angleterre se mirent incontinent au service de l’Empire. […] Puis, le 23 au soir, l’armée fut mise en mouvement sans savoir où on la conduisait ; le secret avait été gardé entre les deux maréchaux et le très petit nombre d’officiers indispensables. […] Villars, à cette nouvelle, put craindre que le prince Eugène éclairci sur notre marche n’y mît obstacle. […] Non content d’avoir sauvé Landrecies, il reprit à l’instant l’offensive sur tous les points ; délogeant l’ennemi de tous ses postes sur la Scarpe, priant M. de Montesquiou de se charger de la prise de Marchiennes, réunissant lui-même ses garnisons comme n’ayant plus à craindre pour ses places, il se mit en devoir, malgré les alarmistes qui ne manquaient pas autour de lui, de reconquérir Douai, Le Quesnoi, Bouchain. […] Le récit du maréchal de Montesquiou, très-distinct de celui de Villars, paraît n’être arrivé d’abord au roi que par voie verbale également ; mais on possède une relation écrite que ce maréchal fit avec détail et complaisance pour être mise sous les yeux de Louis XIV, lorsqu’il dut produire ses titres et état de services avant d’être admis dans l’Ordre du Saint-Esprit.
Son père qui, dans sa pauvreté, avait foi à l’instruction, le mit au collège Charlemagne : et l’enfant comprit ; obstinément, virilement, il s’efforça jusqu’à ce qu’il fût des premiers de sa classe. […] Il avait « le don des larmes », une âme frémissante, qui partout aimait, partout sentait, partout mettait la vie. […] Il a essayé d’y mettre après coup tout le contraire de ce qu’il y avait mis d’abord, il a voulu rattraper, il a rétracté ses jugements836. […] L’histoire d’Angleterre est mise presque au même plan que l’histoire de France par les Guizot, les Villemain, les Thierry ; la révolution d’Angleterre est la première étude qui occupe Guizot et Villemain. […] Alors, comme il dit, il se mit à aimer l’histoire « pour elle-même » (Préface des Lettres sur l’Hist. de Fr.).
Dans la composition de ce premier paysage, placé à l’embouchure d’un fleuve, dans une île, voulant y introduire une impression morale, il y suppose un tombeau, et d’abord il y met le tombeau qui était alors classique et de rigueur, celui de Jean-Jacques Rousseau. […] Il faudrait lire en détail, et l’une à côté de l’autre, quelques pages de ces trois grands écrivains pour mettre la comparaison en pleine lumière. […] Quand je me suis logé dans le quartier des pauvres, je me suis mis à la place où je suis classé depuis longtemps57. […] La correspondance de Ducis avec Bernardin, durant ces dernières années, est la plus engageante introduction à une étude sur Ducis ; je la mets de côté à dessein. […] Il y mettait la dernière main à son livre des Harmonies, qui ne fut publié qu’après sa mort, en 1814.
C’eût été pourtant bien hardi de l’y mettre. […] — Lovelace avait déjà, de son temps, deviné cela devant le corsage fermé de Clarisse ; mais ce qu’il avait senti n’avait pas été mis en coupe réglée d’axiomes et de vérités à déduire. Eh bien, Xavier Aubryet l’y a mis, et qui plus est, l’a appuyé sur des exemples ! […] Il est impossible de mettre plus de rouerie de talent que n’en met Aubryet à les peindre, ces femmes bonnes à aimer, quand les autres sont si mauvaises ! […] Il a l’aristocratique pureté des hermines qu’il faudrait mettre dans son blason intellectuel.
Il étudiait à Cambridge, quand son beau-père, maître maçon, le rappela et le mit à la truelle. […] De retour en Angleterre, âgé de dix-neuf ans, il monta sur les planches pour gagner sa vie, et se mit aussi à remanier des drames. […] Je vous supplie, seigneur, promettez-moi De me mettre au nombre de vos gens. […] Mettez-vous un instant à leur place, et vous trouverez comme eux que la Femme silencieuse est un chef-d’œuvre. […] Morose s’enfuit au grenier, met vingt bonnets de nuit sur sa tête, se bouche les oreilles.
Un pareil état d’esprit ennoblit l’homme et met une sorte de gravité passionnée dans toutes les importantes actions de sa vie. […] Nous mettons la piété dans la décence, dans la correction, dans la régularité permanente et parfaite. […] L’esprit exact et militant va se mettre à l’œuvre. […] Le premier qui s’est mis à balayer est la Loi ; mais celle qui a apporté l’eau et qui a arrosé la chambre est l’Évangile. […] Et voici, comme ils entraient, ils furent transfigurés ; et on leur mit un vêtement qui brillait comme l’or.
L’Éclectisme, dans la personne de son chef, fut pour beaucoup dans cet acte de rigueur extrême ; il y mit du zèle. […] — il met ses petits bras autour de vous ; c’est lui qui vous porte. […] Je suis à table, je goûte d’un mets, je goûte un fruit : faut-il donc tant de façons pour dire : Cela est bon, cela est mauvais ? […] Ratisbonne et Young, dans deux articles spirituels du Journal des Débats (20 novembre 1861 et 7 décembre 1865), ont ajouté les quelques grains que je n’avais pas mis. […] Il y a mis tout son fonds varié de connaissances et y a tourné tout son talent.
Ce n’est pas une réhabilitation que je viens tenter, mais il est bon de mettre des idées exactes sous de certains noms qui reviennent souvent. […] Elle y parut aussitôt avec avantage, y fut accueillie, célébrée dans les meilleures sociétés, et commença à écrire des romans, sans y mettre toutefois son nom et en se dérobant sous celui de son très glorieux frère. […] C’est dommage qu’elle ne les ait pas mieux mises en pratique. […] Une fille d’un si grand mérite et sans grâce, c’est pourtant désobligeant à peindre, et c’est pénible à montrer ; on aimerait tant à y mettre ce qui lui manque ! […] Il a fait en ceci comme il lui arrive trop souvent dans ses conclusions : il y a mis de l’emphase, et il a exagéré.
Les poèmes de chevalerie tombent peu à peu dans le mépris ; bientôt on les mettra en prose, on mettra les chevaliers à pied. […] » Mais Malherbe, qui ne perdait jamais sa présence d’esprit ni la vue du positif, lui répondit « qu’il se promettait qu’elle le ferait mettre en la capitulation », c’est-à-dire qu’elle le traiterait dès lors comme un des guerriers qui consentaient à mettre bas les armes moyennant finances. Là-dessus elle se mit à rire et lui dit qu’elle le ferait. […] le scrupuleux et circonspect Daunou, qui ne met pas un pied devant l’autre sans s’être bien assuré du terrain. […] Aujourd’hui qu’on surfait tout, on s’est mis à vouloir réhabiliter Du Vair, même à titre de politique et d’homme d’État.
Le carreau rouge est plein de vallées produites par le frottement ou par les mises en couleur. […] Peut-être l’insouciante générosité que mit à se laisser attraper le père Goriot, qui vers cette époque était respectueusement nommé M. […] Goriot mettait ses filles au rang des anges, et nécessairement au-dessus de lui, le pauvre homme ! […] Il gagne trente-six fois sa mise et rapporte 7 000 francs à Mme de Nucingen. […] qui m’apprit à mesurer la différence mise entre mon frère et moi.
S’il n’a déjà mis dans ses mots les images, les gestes, le mouvement, l’action, la vie que requiert avant tout le drame, ce n’est que par un artifice qu’un autre les y mettra après coup. […] Le théâtre proprement dit ne fit qu’amplifier la mise en scène liturgique. […] Ce monde d’exaltés met encore le mal et le bien à leur juste place et il les reconnaît pour tels. […] Il n’aura pas à forcer sa nature pour se mettre au ton de son temps. […] Mais le problème est trop complexe, il met en jeu trop d’imprévu.
Mauperin en lui indiquant comment il fallait qu’elle se mît. […] La citoyenne Grivault mettait ses touffes comme on met ses décorations : dans les grandes circonstances seulement. […] Quelle circonstance mit fin à sa carrière politique ? […] Étant toujours en mer, il m’avait mis très jeune au collège. […] Mettons-le dans le tas des mourants ; il n’y a rien à en faire.
Ce procédé, qui n’est point celui du critique impartial et tout à fait naturaliste, tenait à la fois, sans doute, à l’affection tendre que j’avais mise dès l’abord au succès et au triomphe de ce talent, et aussi à ma tournure d’esprit personnelle. […] … Ce qui est certain, c’est que quand je considère aujourd’hui tout l’ensemble de l’œuvre étonnante de Victor Hugo, dans laquelle il a mis de plus en plus hardiment et fait sortir tout ce qu’il avait en lui de force, de qualités et de défauts, en les poussant jusqu’au bout et à outrance, je sens combien je suis demeuré timide à son égard et insuffisant comme critique : j’en suis resté avec lui très en arrière, à l’autre versant de la montagne, sans doubler le sommet et sans redescendre les dernières pentes si déchirées et si rapides. […] Que si ma pensée se reporte, non plus sur le poëte, mais sur l’homme auquel tant de liens de ma jeunesse m’avaient si étroitement uni et en qui j’avais mis mon orgueil, ressongeant à celui qui était à notre tête dans nos premières et brillantes campagnes romantiques et pour qui je conserve les sentiments de respect d’un lieutenant vieilli pour son ancien général, je me prends aussi à rêver, à chercher l’unité de sa vie et de son caractère à travers les brisures apparentes ; je m’interroge à son sujet dans les circonstances intimes et décisives dont il me fut donné d’être témoin ; je remue tout le passé, je fouille dans de vieilles lettres qui ravivent mes plus émouvants, mes plus poignants souvenirs, et tout à coup je rencontre une page jaunie qui me paraît aujourd’hui d’un à-propos, d’une signification presque prophétique ; je n’en avais été que peu frappé dans le moment même. […] Et pourtant, lorsque après les événements de juin 1832, à la suite de l’insurrection, Paris fut mis en état de siège, quand on put craindre à un moment une réaction sanglante et qu’il fut question d’insérer dans le National une protestation revêtue de signatures, Victor Hugo, que j’avais prévenu de la part de Carrel, me répondit par cette lettre, à laquelle je ne change pas un seul mot : « Je ne suis pas moins indigné que vous, mon cher ami, de ces misérables escamoteurs politiques qui font disparaître l’article 14 et qui se réservent la mise en état de siège dans le double fond de leur gobelet ! […] Il faudrait être prophète ; car ce sont les événements aussi qui contribueront à mettre en saillie et à développer cette dominante.
L’imitation du costume sous un ciel si différent mit ce Bovarysme de l’antique au point de la caricature. […] On s’est fait illusion sur la liberté chez les anciens et pour cela seul, la liberté chez les modernes a été mise en péril. »7 D’un point de vue plus général, on pourrait aussi montrer que la Révolution française exprime un Bovarysme idéologique dont le mécanisme caché sera l’objet par la suite d’un complet examen, et qui, en la circonstance, a pour effet de substituer une réalité rationnelle à la réalité historique, de mettre le fait concret sous le gouvernement de l’idée abstraite. […] Ils se sont vu placer devant les yeux des modèles parfaits, mettre en main des méthodes — merveilleux instruments de mentalité ; — ils se sont vu montrer des raccourcis, ouvrir des portes dérobées et soudain ils se trouvèrent de plain-pied avec un territoire où fleurissaient l’art, la science et le goût, où s’épanouissaient déjà la connaissance et la beauté. […] Par son entremise, deux forces ont été mises bout à bout et additionnées, une économie d’efforts a été réalisée ; grâce aux issues qui lui furent ouvertes l’énergie intellectuelle d’une époque, rassemblée jusque-là sur elle-même, put se dépenser en des réalisations immédiates, alors qu’elle eût dû peut-être s’exténuer longtemps encore eu recherches et en inventions de procédés et de moyens. […] Remy de Gourmont 8, l’invasion des mots grecs : introduits par les savants qui ne font état que de leur valeur significative, n’ayant pas été accommodés et mis au point par le gosier et l’oreille populaire, ces mots ne parviennent pas à se fondre dans la substance sonore du langage ; ils y résonnent comme do fausses notes.
Lorsque ce comique en donnoit, que le peuple y couroit en foule, & que Socrate disoit le moindre mot contre la pièce & l’auteur, les défenseurs de celui-ci l’accusoient d’avoir mis en jeu tous les ressorts imaginables pour arrêter l’enthousiasme des Athéniens, & nuire à l’illusion théâtrale. […] Ce père, se défiant de pouvoir à son âge suivre des maximes aussi détestables, amenoit son fils pour qu’il apprît de bonne heure à les mettre en pratique. […] Il a mis Aristophane dans son banquet, l’a distingué des autres, l’a fait parler suivant son caractère, & même avec ce Socrate immolé à la risée. […] Pour les prévenir, on ne sçauroit mettre assez d’ordre dans nos salles de spectacles. […] Racine mit sur le théâtre la magistrature.
… L’auteur a voulu certainement et cru peut-être y mettre tout cela, et plus encore une certaine volonté d’opposition, très singulière quand on pense au docteur Véron, un homme fondant de bienveillance et de contentement sous tous les régimes. […] Est-ce qu’à la brochure qu’il publie on ne reconnaît pas cette main familière qu’il met partout, — et ne voilà-t-il pas qu’il la met sur nos institutions ? […] Je n’hésiterai donc pas à mettre en relief, etc., etc. » C’est lui, en effet, qui s’y met partout, avec une inaltérable sérénité. […] Et qu’importerait, s’il ne mettait pas à côté de la vérité et de la bonne humeur les erreurs ou les visions d’un mécontentement sans motif !
Il ne l’a jamais dit, et il a toute sa vie caché sa noblesse avec autant de soin que d’autres en mettent à afficher ou à confectionner la leur. […] Puis, chemin faisant, il importe d’acquérir et d’amasser toutes les connaissances accessoires en tout genre qui mettent à même de juger des matières dont ces auteurs si divers ont traité. […] Un jeune savant allemand, Bast, qu’il connut alors, le mit au fait des travaux de l’érudition allemande ; mais il avait moins de penchant de ce côté que de celui de l’école de Leyde ou de l’école anglaise. […] Boissonade aime ainsi à mettre à la suite tous les passages plus ou moins analogues qu’il a remarqués et distingués à la loupe dans ses lectures : c’est un enfileur de perles. — A quoi cela sert-il ? […] Boissonade n’y mettait pas tant de malice : il ne narguait personne ; il prisait du bout des doigts, à sa façon, et ne faisait qu’obéir à son goût.
Mais aucun, peut-être, ne marque davantage en lui cette qualité, qui met le cachet à toutes les autres, que l’homme de mérite et de haut talent duquel notre série73 ne saurait plus longtemps se passer. […] Le jeune avocat d’Aix apprit tard le sujet de ce concours ; il ne put s’y mettre que peu avant le terme expiré, et ce fut de janvier à mars 1821, en trois mois à peine, qu’il écrivit l’excellent travail par où il marqua son entrée dans la carrière. […] Les deux amis visaient à la capitale, et ils s’étaient dit que le premier qui y mettrait le pied tirerait à lui l’autre. […] L’histoire est donc un art ; il y met du sien, de son esprit, il y imprime son cachet, et c’est même à ce prix seul qu’elle est possible. […] Tous ceux qui, sans mettre le doigt aux affaires du monde, aiment à tout en comprendre, doivent savoir un gré infini à M.Mignet.
Cela parut outrecuidant ; et la famille de Rohan obtint qu’on mît le poète à la Bastille. […] Le prince, qui s’est fait traduire Wolf en français pour le lire, met volontiers la philosophie sur le tapis : il donne à Voltaire l’exemple de la libre pensée. […] Il n’y a pires sots que les gens d’esprit, quand la vanité s’y met. […] Enfin il a des besoins d’esprit, qui lui font mettre les plaisirs sociaux et littéraires parmi les nécessités premières de la vie. […] Il y manque, d’abord, ce que Saint-Simon, bien moins intelligent, a mis surabondamment dans ses Mémoires : la vie.
C’est une de ces positions où il faut se garder de mettre un personnage sur lequel on veut porter l’intérêt. […] Ces beaux conseils manquant leur effet ; l’Étrangère met le feu à sa jalousie. […] Elle se contente de jeter par la fenêtre la clé qu’il lui a mise dans la main. […] Ce qu’il a voulu, c’est que, chassée par son mari, mise au ban du monde, elle n’eut plus d’autres ressources que de se jeter dans ses bras. […] Pour ma part, je mets la Princesse de Bagdad fort au-dessus de l’Étrangère, qui met en scène des situations et des personnages tout au moins aussi chimériques, et qui ne la vaut certes point, ni par la conduite de l’action, ni par la vigueur de l’exécution.
Oui, le journaliste républicain met sur le même pied les vulgarisateurs et les créateurs, et préfère les écrivains utiles à ceux qui ne sont que des écrivains. […] Ça met dans votre travail, un peu de colère. […] Aujourd’hui voici le premier jour, où il ne met pas de bande. […] Je descends avec lui, et le mets en voiture, pour aller chez Potain, dont il doit avoir une consultation dans la soirée. […] Un jour, que la clef avait été laissée sur l’armoire, le prince les retira toutes, et les posant sur le plancher, se mit à jouer avec les petits soldats, couché à plat ventre par terre.
Cette vie de chaque jour, entre l’éreintement et l’apothéose, me met dans un état nerveux, que j’ai hâte de voir finir, et qui me permettra de me mettre tranquillement à la correction de mon huitième volume du Journal, et à la composition de mon livre sur Hokousaï. […] Curieuse, vraiment l’occupation que met dans la pensée de Paris, un banquet. […] La porte fermée, alors il me raconte qu’il a été chargé d’un recouvrement, qu’il a mangé, et que là-dessus il a été mis dehors. […] Et presque aussitôt le dîner, elle se met à chanter. […] Là-bas, on met en bière les morts, comme ils sont venus au monde, dans le ramassement, où on les empote au Pérou, dans une jarre.
Eschyle avoit devancé les deux tragiques Grecs, & les avoit mis sur la voie. […] On lui reproche d’avoir souvent mis dans les siennes des allusions déplacées, d’avoir fait plus de portraits que de tableaux. […] Ne croyant pas que sa gloire pût jamais être balancée, il la mit à encourager Euripide dès son entrée dans la carrière. […] Sophocle mit la division sur le Parnasse. […] Euripide, s’étant égaré dans un bois, fut surpris par les chiens d’Archélaüs, qui le mirent en pièces.
Albert Giraud, j’ai mis au point. […] Paul Mounet n’y met pas assez d’ampleur. […] Il n’y met aucune profondeur ; mais il y met du naturel. […] Degouy, du moment qu’il mettait la chose au théâtre, aurait dû méditer et mettre à profit. […] La pièce met en scène un préfet mis à la réforme et ne respirant qu’à être replacé.
— Aujourd’hui l’ouvrier employé dans l’industrie privée peut se mettre en grève et invoquer entre son patron et lui l’arbitrage de l’État. […] C’est quand personne ne voit plus goutte dans la discussion qu’on met la question aux voix95. […] L’individu, même très supérieur, et précisément dans la mesure où il est supérieur, doit sacrifier quelque chose de sa personnalité pour se mettre au niveau ou à l’unisson du groupe. […] Mettre dans une même déclaration le droit du peuple et les droits de l’homme, la souveraineté du peuple et la liberté par exemple, à égal titre, c’est y mettre l’eau et le feu et les prier ensuite de vouloir bien s’arranger ensemble. […] Ils devaient mettre dans leur œuvre cette antinomie fondamentale. » (Le Libéralisme, p. 8.)
De quelque manière qu’on envisage La Mothe, il ne peut être mis dans la classe des excellens écrivains. […] Pour faire passer ses idées, & pour engager les jeunes gens dans la route qu’il étoit tout glorieux de leur tracer, il ne parla d’abord de mettre en prose que les pièces de théâtre. […] Inès de castro, mise en prose, perdroit tout son prix. […] L’ode, décomposée & mise en prose, fut opposée à l’ode en vers. […] mon père y tient l’urne fatale ; Le sort, dit-on, l’a mise en ses sévères mains.
Eh bien, qu’on mette par la pensée About, assez vulgaire pour être populaire, — l’un donne l’autre toujours, — à côté de Grenier, qui n’a peut-être contre lui que ses préjugés d’universitaire dus à ses premières impressions, et on jugera ! […] Mais le mépris en bloc de ces grands esprits n’était compris que de quelques-uns, tandis qu’après le livre de Grenier il le sera, en détail, par tout le monde, — qui ne croit qu’au détail, qui a besoin qu’on lui mette une multitude de petits faits, toute une poussière de petits faits dans les yeux, pour l’éclairer, en l’en aveuglant !! […] Il est entré dans l’histoire et il a parlé comme on entre et on parle au café de Madrid ; et cette façon sans cérémonie d’être historien, ce lâché, ce débraillé, ce cure-dents aux lèvres, devront paraître très piquants dans une société qui ne se gêne plus et où les hommes, dégingandés dans leurs ganaches, mettent leurs pieds sur la cheminée de leurs maîtresses. […] Il dit la toute-puissance magique de ces rhéteurs sur l’opinion, fanatisée jusqu’à la bêtise la plus incompréhensible, le pullulement innombrable de ces rhéteurs, la frénésie d’admiration qu’ils inspiraient, les sommes effroyables qu’ils gagnaient à débiter leurs discours, le vide immense ou la honteuse puérilité de ces discours artificiels, les mises en scène de toute espèce de ces trafiquants de paroles, qui péroraient à la minute et au commandement et qu’écoutaient respectueusement les empereurs, drapés dans leur pourpre, quand ils n’en étaient pas jaloux ! […] III Telle est cette exécution si bien faite de l’antiquité, tel est ce livre, si bien tourné et troussé contre elle par un esprit assez élevé pour se mettre au-dessus, pendant toute la durée de son livre, des préjugés des professeurs, ses confrères, en matière d’histoire.
Elle a répondu par le mot qui met les cerveaux agités et bavards au silence : « Je n’ai pas à discuter avec vous la question du divorce. […] Vidieu ou non, cette réponse est la nôtre ; et c’est mieux qu’une réponse : c’est la mise à l’écart d’une question impertinente posée contre l’Église, que tous ceux qui croient en elle n’ont pas le droit de discuter avec ceux-là qui n’y croient pas ! […] En termes absolus, ce n’est d’aucune manière une question que la question du divorce, et qui la pose n’est plus qu’un outlaw du catholicisme, de l’histoire et de la politique, et discuter avec les outlaws, c’est se mettre hors de la loi comme eux. […] Le tireur de pistolet ne met dans le blanc qu’après l’avoir longuement ajusté. […] » Je dis à la Révolution qui met le divorce dans sa loi ; « Tue-moi, mais ne me fais pas souffrir en me forçant à lire le livre de M.
Elle peut mettre du temps à le faire et à le compléter, — Balzac mit huit ans à écrire son Médecin de campagne, — mais elle reste, couvant son œuvre comme une mère. […] Théophile Gautier, à qui ces sortes de travestissements sont faciles (rappelez-vous la préface de Mademoiselle de Maupin), a voulu, non pour la première fois, mettre en masque ce qu’il a de mieux, ce qui fait sa personnalité littéraire, c’est-à-dire son style, et il a déplorablement réussi. […] Sur cette simple esquisse, Le Capitaine Fracasse est fracassé et même fricassé, et, s’il a mis trente ans à naître, il ne mettra certainement pas trente ans à mourir ! […] Pendant le temps, le trop long temps qu’il a mis à nous écrire, dans un style qui sent à la fois son Pierre Gringoire et son Trissotin, cette chronique bravache, galante et coquebine du Capitaine Fracasse, il pouvait nous donner un recueil de vers comme La Comédie de la Mort, ou un voyage comme les voyages d’Espagne ou d’Italie. […] Gautier a mis sa coquetterie à l’y effacer !
J’avais tout mis en toi, comme une mère en son fils ; j’étais moins sœur que mère. […] « Mis au doigt la bague antique que tu avais prise et mise ici il y a deux ans, cette bague qui nous avait tant de fois fait rire quand je te disais : “Et la bague ? […] Je l’avais mise en toi, pauvre frère ! […] En m’y voyant, en mettant le pied où tu l’avais mis, la tristesse m’a rempli l’âme. […] qu’y mettrais-je maintenant, si je n’y mettais mes larmes, mes souvenirs, mes regrets de ce que j’ai le plus aimé ?
Devenu prêtre, il eut à prononcer dans cette dernière ville l’oraison funèbre de l’archevêque mort en 1659 ; il n’avait mis que dix jours au plus à la préparer. […] Il se mit donc à tout raconter avec détail, ironie, bonne grâce, galanterie, et un tact exquis des bienséances. […] Son livre, d’ailleurs, a de la composition, de l’art ; Fléchier en met à tout. […] On se met en route de Riom pour Clermont. […] etc. » Et il met dans la bouche du coupable un discours tout en contrastes et en concetti.
Le premier il mit de la noblesse dans notre versification ; il éleva notre langue à la hauteur de ses idées, il l’enrichit des tournures mâles et vigoureuses qui n’étaient que l’expression de sa propre force. […] Mettre ici les deux rivaux en concurrence, ce serait faire injure à tous les deux. […] Celui d’ Iphigénie avait mis le comble à ses douleurs. […] Ses lettres contre port-royal peuvent être mises à côté des meilleures provinciales. […] Mais si je n’avais pas mis le lecteur à portée de le faire lui-même, j’aurais bien mal réussi.
Il nous donne aussi cette maxime qu’avait Henri IV, et qui faisait de lui un homme de guerre pratique si excellent, « qu’il se fallait bien garder de croire que l’ennemi eût mis ordre à ce qu’il devait, et qu’un bon capitaine devait essayer les défauts de l’adversaire en les tâtant ». […] Les catholiques, à peine accoutumés à leurs nouveaux alliés protestants, s’agitaient en divers sens et pouvaient se croire déliés ; les protestants, d’autre part, voyaient leur roi tout d’un coup promu au terme de ses espérances, mais par cela même sollicité et mis en demeure de les abandonner sur la religion. […] Le roi appelle le maréchal de Biron : « Mon cousin le maréchal, c’est à cette heure qu’il faut que vous mettiez la main droite à ma couronne… » Et Biron de ce pas et sans phrase va prendre le serment des Suisses. […] Il a eu ces jours passés une bourrasque à cause du livre de F… (Le Baron de Fœneste), augmenté de nouveau, qui n’a pas été bien pris en ce lieu-ci, où les personnes pensent trois fois une chose avant que de la mettre en effet une. […] Elle lui sait gré avant tout d’être un peintre, et de ce don énergique et coloré de la parole par lequel elle est mise en vive communication avec le passé.
Oratio, forcé d’avouer son imposture, se met à la merci d’Isabelle. […] Arlequin s’enfuit ; Pantalon se met à sa poursuite, etc. […] Le désordre se met dans la noce, grâce à Isabelle, et c’est ensuite une sarabande comique qui ne laisse pas aux spectateurs le temps de respirer jusqu’à la fin du troisième acte. […] Dans Le Burle d’Isabella (les Ruses d’Isabelle), Pantalon ayant marié sa servante Franceschina à Burattino l’hôtelier, leur a promis un cadeau de mille ducats le jour où Franceschina mettrait au monde un enfant du sexe masculin. […] Lorsque ensuite Burattino rencontre Pantalon, il l’engagea tenir prêts ses mille ducats, parce que Franceschina ne peut tarder de mettre au jour un garçon.
Ce sont ces causes internes de différenciation qui mettent tant de diversité dans les individus humains et leur fait jour des rôles si différents dans la lutte pour la vie. […] Il peut être mis au service de sentiments sociaux ; mais il peut aussi bien être mis au service de sentiments antisociaux et d’un parti pris antisocial. […] Ils sont naturellement égoïstes et tout naturellement aussi le frein volontaire, le pouvoir de self-control, dans la mesure où ils le possèdent, est mis par eux au service de leurs désirs ambitieux. […] Dans nos sociétés, la pauvreté est un obstacle presque invincible à l’action indépendante et à la mise en valeur de l’originalité. […] L’amour du risque, l’intrépidité sont mis ici au service d’une idée sociale.
Tous les discours des critiques ne mettent pas mieux celui qui n’entend pas le latin au fait du mérite des odes d’Horace, que le rapport des qualitez d’une liqueur dont nous n’aurions jamais goûté, nous mettroit au fait de la saveur de cette liqueur. […] Je ne mets ici en ligne de compte que le sentiment des critiques, car on doit compter pour rien les analyses et les discussions en une matiere qui ne doit pas être décidée par voïe de raisonnement. […] Et qu’on dise en conservant la figure : mettre des fers à un prisonnier de guerre qui en est surpris et qui fait en vain le mutin contre un joug agréable, on ôte à ces vers l’harmonie et la poësie du stile. […] Que ceux qui auroient encore besoin de se convaincre à quel point un mot mis pour un autre énerve la vigueur d’une phrase, qui même ne sort pas de la langue où elle a été composée, lisent le vingt-troisiéme chapitre de la poëtique d’Aristote. […] Les plus capables et les plus laborieux se dégoûtent des efforts infructueux qu’ils tentent pour rendre leurs traductions aussi énergiques que l’original où ils sentent une force et une précision qu’ils ne peuvent venir à bout de mettre dans leur copie.
Ce descendant des Condé (ne marchandons pas les mots), en s’associant pour la vie une telle compagne, avait, donc mis la tête sous un joug avilissant. […] Les jeunes têtes de l’armée trouvaient qu’on y mettait trop de lenteur, et il fut bientôt décidé, entre Mme de Pompadour et l’abbé de Bernis, que le maréchal d’Estrées serait remplacé par Richelieu. […] On sait, en effet, qu’à peine mis à la tête de son armée du Nord, Richelieu, pressé d’en finir et poussant le duc de Cumberland qu’il surprenait dans un état de lassitude et de décomposition morale, se hâta de conclure avec lui, par l’entremise d’un ambassadeur de Danemark, le comte de Lynar, espèce de fou mystique, la Convention dite de Kloster-Zeven, en vertu de laquelle toute l’armée ennemie alliée devait se disperser. […] C’était l’illustre Pitt qui, arrivé au pouvoir, avait persuadé au roi d’Angleterre de mettre le due Ferdinand de Brunswick à la tête de l’armée des alliés et de le demander au roi de Prusse, afin d’abolir toute trace d’une Convention honteuse. […] Vers la fin de mars, le comte de Clermont lui-même fut pris d’une esquinancie qui le mit à toute extrémité.
Nullement mis en délibération. […] Comme on en met par terre. […] Ils vous disent de mettre du soufre. On en mettrait ben autant comme autant. […] Pourquoi me met-il des épigraphes, que je ne lui demande pas, et cela étant, pourquoi me les met-il fausses.
On le met sur les derniers événements. […] Il commence : “L’Empereur m’a nommé gouverneur de Paris…” L’impératrice interrompt : “Non, non, ne mettez pas là, la personnalité de l’Empereur.” […] Il quitte son bureau, et se met à vivre de ce qu’il gagne. […] La femme, sortie de la chambre, il a couru dans la cour, chercher de l’air, et mettre sur sa figure le souffle frais du vent. […] On la mettait sur le compte de l’équilibre du système nerveux, de l’abstention du tabac.
L’écrivain judicieux met tout dans la balance : il n’en a qu’une où il pèse le génie & le talent. Le mérite du poëme Grec & du poëme Latin a été mis également en discussion parmi nous. […] Le Franc les y a mis avec succès. […] On croit que, pour se faire lire, il faut uniquement sçavoir amuser : on met à tout un coin romanesque. […] Il est certain qu’un roman composé sur le modèle de ceux que j’ai cités, doit être mis au rang des excellens écrits.
L’Académie française a mis depuis quelque temps au concours une étude sur Froissart. […] Quand il est un peu plus assagi, et qu’on le met au latin, on a besoin de le battre plus d’une fois pour le contraindre. […] De la critique, de la philosophie même, en histoire, il en faut sans doute quand il y a moyen d’en mettre ; mais la critique suppose le choix, la comparaison, la libre disposition de nombreux matériaux antérieurs. […] Cette fois messire Jean Froissart se met en route en plus respectable état que jamais, et il n’a pas moins de quatre lévriers en laisse qu’il va offrir au comte Gaston, grand amateur de chasse comme on sait. […] ci vous ne les perdrez pas, car toutes seront mises en mémoire, en récit et chronique dans l’histoire que je poursuis, si Dieu m’accorde que je puisse retourner sain et sauf dans la comté de Hainaut et en la ville de Valenciennes dont je suis natif.
C’est un fait reconnu et que les philologues et critiques qui se sont occupés de l’histoire de la langue et qui ont étudié la naissance de la Romane, d’où la nôtre est dérivée, ont mis de plus en plus en lumière. […] Dans l’édition qu’il donna, en 1664, de son Théâtre revu et corrigé, il mit en tête un Avertissement où il exposait ses raisons à l’appui de certaines innovations qu’il avait cru devoir hasarder, afin surtout, disait-il, de faciliter la prononciation de notre langue aux étrangers. […] Enfin, comme il est temps de se mettre à imprimer, l’Académie se détermina hier à me nommer seul plénipotentiaire à cet égard. […] Pourquoi, dans le verbe asseoir, l’Académie ne met-elle l’e qu’à l’infinitif, et pourquoi, dans le verbe surseoir, met-elle l’e à l’infinitif et de plus au futur et au conditionnel ? […] Didot propose, et qui est aussi ingénieuse que simple, c’est que, de même qu’on met une cédille sous le c pour avertir quand il doit se prononcer avec douceur, on en mette une aussi sous le t dans les cas où il est doux et où il doit se prononcer comme le c : nation, patience, plénipotentiaire, etc.
Mais cela suffit à mettre un large fossé entre Despréaux et lui, aussi longtemps du moins que Boileau ne le franchit pas, pour donner satisfaction à son instinct secret et au goût de son siècle. […] Le caractère et la personne du poète entrent parfois pour quelque chose dans son autorité : sa gravité d’honnête homme qui n’a pas connu les passions le met en crédit auprès des réformateurs scrupuleux, qui, après le manifeste de J. […] Il n’a que de l’esprit ; l’abbé Delille mettra donc de l’esprit dans Virgile. […] Boileau ne sortit pas indemne de toutes ces polémiques : il en garda un fâcheux renom de pédant et de cuistre, qui mit son œuvre en défaveur ; et même aujourd’hui, après tant d’années, quand depuis si longtemps le combat a cessé, et qu’il ne reste plus même que le souvenir des anciens partis, nous ne sommes point encore revenus des préjugés créés contre lui par l’acharnement qu’on mit au temps du romantisme à rendre sa doctrine responsable des misérables productions de l’art pseudo-classique. […] Nous voulons que l’auteur vienne à nous, et nous n’allons pas à lui ; nous n’y mettons guère du nôtre, et nous lui faisons peu de crédit : à lui de nous prendre et de nous retenir.
La comédie essaya bien de se mettre d’accord avec cette disposition des esprits ; mais la difficulté de représenter matériellement les formes de la vie, lieux, meubles, costumes, toutes ces choses où les mœurs générales et les tempéraments individuels mettent leur empreinte, paralysait l’effort des auteurs, dans l’état où était encore l’art de la mise en scène ; et tout le siècle s’écoule sans arriver à créer la pièce réaliste. […] Si Gil Blas est devenu une des pièces de ce qu’on peut appeler la littérature universelle, et si Marcos Obregon, et tous les autres romans picaresques, sont restés purement espagnols, c’est par ce que Lesage a mis dans son œuvre de français et d’humain. […] Lesage a-t-il mis la main sur des documents inconnus ? […] Comme Gil Blas, Marianne et Jacob sont chargés de nous montrer les milieux qu’ils traversent, l’une d’enfant trouvée devenant demoiselle de boutique, mise au couvent, lancée dans le monde, s’acheminant à un riche mariage ; l’autre, de laquais s’élevant à la condition de fermier général. […] C’est peut-être depuis Tartufe le seul hypocrite qu’on ait réussi à mettre debout.
Il y a encore un opéra de Coriolan, que Graun a mis en musique. […] Cette tragédie finit à la mort de César, que l’auteur a mise en récit. […] Cette tirade contient quelques boutades de misanthropie qui ont sans doute été mises à profit par l’auteur des Nuits. […] Il envoie ses ambassadeurs en Bohême pour y réclamer Dorastus, et prier le roi de mettre à mort Capino, Porrus et sa fille Faunia. […] Plusieurs pièces sur le même sujet avaient déjà été mises au théâtre ; il avait été aussi le fond de plusieurs ballades.
Thiers sera un jour ministre de l’intérieur ou des travaux publics, il saura mettre ordre à cela. […] Il faut toujours mettre à part M. […] il avait déjà le pied sur le vaisseau quand un ordre de la cour y mit obstacle. […] Le National mit dès son premier numéro la Restauration en état de siége, avant qu’elle nous y mît elle-même en juillet ; c’est qu’elle nous y avait déjà mis in petto dès le premier jour de ce ministère de surprise qui, le 8 août 1829, consterna la France. […] Tout annonce qu’il est résolu à mettre en valeur chaque portion de son sujet.
Philippe Depret avec Mlle Bixio, édition imprimée par Chamerot à petit nombre et non mise en vente. […] Il met toute son espérance dans ce fait qu’il a péché par ignorance. […] Aussitôt il mit son enfant à terre et ne put rester là plus longtemps. […] Cet auteur était visiblement protestant, et toute sa mise en scène est protestante. […] Encore ici Laffi s’écarte de Pulci pour se mettre d’accord avec la tradition locale.
Elle ne finit pas, elle met fin (sauf au vote du budget). […] Mettez dix peintres devant le même paysage. […] Tout le monde s’est mis à publier des souvenirs. […] Tâchez, du moins, d’y mettre du tact, ne l’étalez pas, disparaissez le plus possible. […] Bossuet, Massillon, Bourdaloue, ont mis leur talent au service de la religion.
Si le patient criait, c’est que j’avais mis le doigt sur la plaie. […] Nos petits auteurs essaient de se mettre à l’ombre derrière ces colosses. […] Dès les premiers chapitres, le roman met en scène cette haute conception du devoir. […] Comment mettre la conscience plus à l’aise ? […] Le roman met-il en scène un honnête homme et un fripon ?
Je vais mettre à la suite, faute de portraits de la main d’un grand peintre, quelques esquisses faites pour donner une juste idée du personnage éminent qui passa, en quelque sorte, à côté de l’histoire sans y entrer. […] Diderot, conduit par Dutens, alla remercier le prince ; celui-ci, déjà malade de la maladie dont il mourut, était au lit, et bientôt Diderot, qu’on avait fait asseoir, ne tenant pas sur sa chaise, se mit, tout en discutant, à s’approcher du prince et à s’asseoir sur le lit. […] La réalisation d’une telle pensée, disait-il, non-seulement pouvait se justifier, mais semblait une justice qui vous est due. — Le point capital est d’y mettre le moins de retard possible. […] Je prévois que vos passions si vives, continuellement remuées, mettront en pièces votre frêle machine : la mélancolie et une constitution ruinée deviendront alors votre lot, et les remèdes qui pourraient maintenant préserver votre santé et conserver l’équilibre de votre âme viendront trop tard pour les rétablir. […] Une société plus choisie saurait mettre un prix plus juste à votre mérite.
L’on n’est pas toujours heureux à la guerre ; c’est un métier où la fortune met beaucoup du sien. […] Dans ce dévouement même, il ne mit aucune affectation et ne voulut point y donner une couleur de sacrifice. […] Il se promenait sans épée ; il était mis comme un bonhomme ; il jouait avec les enfants, il parlait au premier venu. […] Ce côté de Catinat général consultant, a été mis en pleine lumière depuis la publication de Mémoires militaires sur la guerre de la Succession (années 1707, 1708, 1709). […] Catinat mit sa philosophie à profit par une grande piété.
Mettez à la place : « Ils firent tous festin », on ne voit plus cette voracité brutale. […] Un poëte, comme un législateur, doit respecter les places acquises, et ne pas mettre les beaux mots dans les bas emplois. […] Il est si doux de le prouver qu’un écrivain se met sans le vouloir en quête de phrases ingénieuses, et défigure sa pensée pour la parer. […] Platon, à quatre-vingts ans, retouchait encore le commencement de sa République pour y mettre plus de naturel. […] La vérité pourtant est que les grands poëtes seuls savent mettre d’accord l’expression et l’idée, la sensation et le sentiment.
Il semble bien que cela soit impossible ; et s’il faut les classer, mettre les unes en lumière, laisser les autres dans la pénombre ou dans les ténèbres de l’oubli, d’après quel principe instituer entre elles des degrés et une sorte de hiérarchie ? […] Est-il possible de mettre sur la même ligne celles d’un homme ou celles d’un peuple aux différentes époques de leur vie ? […] Personne ne soutiendra que la littérature du règne de Louis XII peut être mise en parallèle avec celle du règne de Louis XIV. […] Or, ce triage, qui est déjà un jugement sommaire, l’historien l’accomplit par cela seul qu’il parle des uns et non des autres, qu’il met ceux-ci sur le devant du tableau et laisse ceux-là à l’arrière-plan. […] Mettez deux ouvrages en parallèle ; celui-ci, inférieur sur un point, peut fort bien reprendre l’avantage sur un autre.
Mais c’est Rousseau qui commença cette grande révolution en France, et qui, en fait de littérature, mit décidément les femmes de la partie. […] Reste un article qui, à mon sens, tient assez à la personne pour qu’on en fasse mention, et que vous-même n’avez pas dédaigné : la façon de se mettre. […] » Voilà la fibre malade qui se met à vibrer. […] On a publié dernièrement à Édimbourg une Vie de Hume qui met en parfaite lumière cet épisode de la vie de Rousseau. […] En entourant les demi-vérités d’un faux jour d’évidence, il a plus qu’aucun autre écrivain contribué à mettre les orgueilleux et les faibles sur la route de l’erreur.
Il est chargé de ce soin immense, la mise en marche du genre humain. […] Les faux droits mettent parfaitement en mouvement de vraies armées. […] Mettons de la clarté dans toutes ces choses. […] Mettez des sentinelles partout. […] C’est la gloire du poëte de mettre un mauvais oreiller au lit de pourpre des bourreaux.
Je n’ai ni la plume ni le fonds de Charles Nodier ; je suis fort peu grammairien, et, de plus, je sens qu’un disciple de Franklin, de cet ingénieux utilitaire, trouverait mieux que moi ce qui est à dire sur l’épargne du temps, sur la simplification des moyens, sur la mise de toutes choses en petite monnaie à l’usage de tous. […] L’idée donc me paraît excellente ; et je me figure très bien une personne, une femme élégante, qui fait son courrier dans son boudoir devant témoins, pendant qu’on jase autour d’elle, et qui ne serait pas fâchée de pouvoir se fixer sur l’exacte orthographe d’un mot, sans se lever toutefois et se déranger, sans déceler son doute, sans avoir recours même au plus portatif et au plus maniable des dictionnaires : elle n’a, maintenant, qu’à tourner d’une main négligente et comme par distraction son papier ; elle a l’air, tout au plus, de chercher le quantième du mois, et son œil est tombé précisément sur le mot qui faisait doute et qu’elle avait mal mis. […] Ce n’est que dans la seconde moitié du xviie siècle que les femmes de la société se sont piquées d’honneur et se sont mises, dans l’usage ordinaire, à vouloir écrire convenablement. […] Mme de Bregy, une nièce du savant Saumaise, une précieuse des plus qualifiées, auteur d’un petit volume de pièces galantes, félicitant un jour Mme de Sablé sur son esprit à la fois et sur son potage qui était en renom, trouvait moyen de lui dire qu’elle quitterait volontiers tous les mets du plus magnifique repas de la Cour pour une assiettée de ce potage, à la condition de l’écouter tout en en mangeant ; cela est flatteur et spirituel, mais elle le lui écrivait en ces termes impossibles, dont je ne veux rien dérober : … Aujourduy la Rayne et Mme de Toscane vont à Saint-Clou don la naturelle bauté sera reausé de toute les musique possible et d’un repas manifique don je quiterois tous les gous pour une ecuele non pas de nantille, mes pour une de vostre potage ; rien n’étan si delisieus que d’an manger an vous ecoulan parler. […] Duclos, le philosophe cynique, soutenait un jour qu’on pouvait se permettre bien plus de libertés en paroles devant les honnêtes femmes que devant celles qui ne le sont pas ; il était alors entre deux femmes de la Cour, et il se mit à leur faire un conte si fort et si salé que l’une d’elles s’écria : « Ah !
Et puis, mettre au jour un nouveau drame six semaines après le drame proscrit, c’était encore une manière de dire son fait au présent gouvernement. […] Prenez la difformité physique la plus hideuse, la plus repoussante, la plus complète ; placez-la là où elle ressort le mieux, à l’étage le plus infime, le plus souterrain et le plus méprisé de l’édifice social ; éclairez de tous côtés, par le jour sinistre des contrastes, cette misérable créature ; et puis, jetez-lui une âme, et mettez dans cette âme le sentiment le plus pur qui soit donné à l’homme, le sentiment paternel. […] Prenez la difformité morale la plus hideuse, la plus repoussante, la plus complète ; placez-la là où elle ressort le mieux, dans le cœur d’une femme, avec toutes les conditions de beauté physique et de la grandeur royale, qui donnent de la saillie au crime, et maintenant mêlez à toute cette difformité morale un sentiment pur, le plus pur que la femme puisse éprouver, le sentiment maternel ; dans votre monstre mettez une mère ; et le monstre intéressera, et le monstre fera pleurer, et cette créature qui faisait peur fera pitié, et cette âme difforme deviendra presque belle à vos yeux. […] D’ailleurs il n’y a peut-être que Corneille au monde qui puisse rester grand et sublime, au moment même où il fait mettre une préface à genoux devant Scudery ou Chapelain. […] Il ne mettra pas Marion De Lorme sur la scène, sans purifier la courtisane avec un peu d’amour ; il donnera à Triboulet le difforme un cœur de père ; il donnera à Lucrèce la monstrueuse des entrailles de mère.
Il est des lointains où les formes de ces objets n’étant plus sensibles, il est ridicule de les y jeter, puisqu’on ne met un objet sur la toile que pour le faire apercevoir et distinguer tel. Ainsi quand la distance est telle qu’à cette distance les caractères qui individualisent les êtres ne s’y font plus distinguer, qu’on prendrait, par exemple un loup pour un chien ou un chien pour un loup, il n’y faut plus rien mettre. […] Pourquoi peut-on les mettre dans la peinture dont il s’agit et sur le champ du tableau ? […] Mettez-lui, dit-il, son habit de travail, son bonnet de forge, son tablier ; que je le voie à son établi avec une lancette à la main ou autre ouvrage qu’il éprouve ou qu’il repasse, et surtout n’oubliez point de lui faire mettre ses lunettes sur le nez.
Mais, certainement, une qualité de moins aurait mis ses autres qualités plus à l’aise. […] Voyons-le à l’œuvre dans le passé ; il s’y est mis de bonne heure, et voilà près de trente ans. […] La division se mit dans le cabinet et au sein du groupe doctrinaire lui-même. […] Bien des lettrés alors plus en vue, et qui occupaient le devant de la scène, s’en tinrent pour avertis et se mirent au pas. […] L’auteur fut mis en demeure de publier.
Ils arrivent au mont Olympe, et l’on se met en quête du sanglier. […] Va prendre l’enfant de Mandane, porte-le chez toi ; et, après l’avoir mis à mort, fais-le enterrer […] Voici donc le parti que j’ai pris : j’ai fait venir ce pâtre, je lui ai donné l’enfant, et je lui ai dit que vous aviez résolu qu’il fût mis à mort. […] » commença par faire mettre en croix les mages interprètes des songes, qui lui avaient conseillé de renvoyer Cyrus. […] Il mourut après cette confidence, et ses fils ne tardèrent pas à mettre la main à l’ouvrage.
Qu’on le mette dans un coin solitaire du bois de Vincennes. […] Sa gloire est à mettre à côté de celle de Salomon de Caus, personnage à peu près fictif. […] Casanova destine son livre au public, il n’y a sûrement rien mis de rebutant. […] Ces remarques n’auraient tout leur sel que si on pouvait y mettre des noms propres, mais nos mœurs s’y opposent. […] Pourquoi empêcher un malade d’aller vers la source où il a mis sa foi ?
suggestion, que de choses on met à ton compte ! […] Voltaire ne se borne pas à dire, comme Fontenelle, qu’Henriette mit les adversaires aux prises ; il dit comment elle les y mit. […] Dites-lui donc qu’il s’y mette et qu’il me rattrape. […] Elle met Germaine à la porte très vivement. […] L’auteur, évidemment, en met trop.
Ce n’est pas pour avoir mis en scène deux rois. […] Comme il y a mis de l’ordre et de la clarté ! […] Tout concourt à le mettre en relief. […] Toute la classe se mit à rire. […] Il met en saillie l’aspect des choses.
Nul n’aura le droit de mettre dans le roman de l’avenir un intérêt que l’auteur d’Une Page d’amour se rend bien compte que, pour sa part, il ne saurait y mettre. […] Daudet mettra le plus souvent la narration à l’imparfait. […] Daudet a voulu mettre le véritable intérêt de son œuvre. […] Mettez d’ailleurs maintenant à votre chapeau l’étiquette qu’il vous plaira. […] Le romancier qui se mettrait à l’école de Balzac, je ne vois pas le profit qu’il en pourrait tirer.
Cette situation mise en scène sous diverses formes, causait toujours au théâtre un insurmontable effroi. […] Les anciens revêtaient la vie à venir des images les plus brillantes ; ils avaient matérialisé l’autre monde par des descriptions, par des tableaux, par des récits de tous les genres ; et l’abîme que la nature a mis entre l’existence et la mort était, pour ainsi dire, comblé par leur mythologie. […] Sophocle met souvent des maximes philosophiques dans les paroles des chœurs. […] On peut quelquefois reprocher aux tragiques grecs la longueur des récits et des discours qu’ils mettaient sur la scène ; mais les spectateurs n’avaient pas encore appris à s’ennuyer ; et les auteurs ne resserrent leurs moyens d’effet, que lorsqu’ils redoutent la prompte lassitude des spectateurs. […] La plupart des personnages mis en action dans les pièces grecques, sont tirés de l’Iliade ou de l’histoire héroïque de la même époque.
Il y eut l’être inspiré, naturel et charmant, qui met ses prétentions à ses pieds, — à ces pieds qui, fussent-ils laids, — et elle les avait beaux, — se transfigurent presque comme ceux des Saintes, quand on y met ses prétentions ! […] Une fois le poëte ou l’âme poétique mis hors de question en Mme de Girardin, nous sommes plus libre pour juger ce qu’elle a introduit d’artificiel et de volontaire dans son être ému ou inspiré. […] C’est un caprice de toilette que j’ai vu bien souvent réussir, de mettre un diamant ou une perle dans le fond d’une rose. […] Jamais la plaisanterie dans le récit n’eut un accent plus vif, et jamais en racontant, le soir, l’histoire du matin, avec le ton d’une femme qui ne cherche pas d’effet, on ne mit plus d’imagination dans la gaieté. […] En voici quelques-uns qui vous mettront en goût du reste !
ce n’est pas simplement manque de franche hardiesse et besoin de saints qui lui ont fait, sans cérémonie, voler les nôtres pour les mettre dans la mauvaise compagnie des siens, ç’a été aussi l’aveuglement de l’erreur et la confusion de toutes les idées. […] Ce presque Dieu, et s’il n’est Dieu, cet homme divin, ne peut être mis en vis-à-vis ou en pendant de personne, et il y a légèreté pour un protestant à l’y placer. […] Pour ma part, il est dans notre histoire de France deux grandeurs auxquelles je défends à toute plume qui n’est pas catholique de toucher, et c’est précisément ce saint Louis sur lequel Guizot vient de mettre sans façon sa main protestante, et Jeanne d’Arc ! […] On aurait cru qu’il n’y avait qu’un cuistre qui pût mettre des rallonges à Joinville, et Guizot en a mis. […] Je parlais dernièrement de l’ennui dont nous accable Goethe ; si je faisais des quadrilles de grands ennuyeux et de grands ennuis, je mettrais en face celui dont nous comble Guizot.
Il y a des esprits qui se mettent en vibration les uns par les autres ; M. […] — de ne point les mettre dans leurs livres, sous prétexte d’art bien compris. […] Champfleury, ce chef de file que je ne voudrais pas cependant changer, car il peut de dégoût mettre un jour tout le monde qui le suit en fuite ; M. […] Bataille, s’il n’y prend garde et s’il ne se met en défense, c’est l’invasion de l’esprit par le tempérament ; et, déjà, attention ! […] L’auteur, qui a sa fierté après tout, a beau se mettre de la famille de Noé vis-à-vis des animaux de l’arche, purs ou impurs, il est englobé, à tout instant, par eux.
Son esprit l’avait mis dans la confidence de tout, il connaissait les petits ressorts des grandes choses, et il avait le malheur de ne pouvoir être dupe de rien : un philosophe derrière les coulisses rit presque toujours des battements de mains du parterre. Le cardinal Dubois, qui ne dut son élévation qu’à la bizarrerie des circonstances, qui ne mit pas même la décence à la place des mœurs, et qui eût avili les premières places, si jamais la puissance chez les hommes pouvait l’être, ne se respecta point assez pour se faire respecter. […] L’ode ranima son enthousiasme presque éteint ; on fut pathétique ou plaisant dans des épîtres ; on tâcha de mettre de la grandeur sans ennui dans des poèmes. […] Ainsi, sous Louis XIV on mettait un grand prix à l’éloquence ; harangue, compliment, sermon, tout ce qui appartenait ou semblait appartenir au style et aux formes oratoires, fixait l’attention. […] « Mon cœur rempli de toi, dit-il, a cherché cette consolation, sans prévoir comment ce discours sera reçu par la malignité humaine, qui, à la vérité, épargne d’ordinaire les morts, mais qui quelquefois aussi insulte à leurs cendres, quand c’est un prétexte de plus de déchirer les vivants. » Cet éloge funèbre doit être mis au rang des ouvrages éloquents de notre langue.
Dans ces cas-là, nous mettons des guillemets. […] Par conséquent ce critérium du ridicule pousse les hommes à mettre tout leur effort à se rassembler les uns aux autres. […] C’est se mettre du parti des lâches que de recommander la médiocrité en toutes choses et c’est se mettre du parti des sots que de donner pour règle de conduite de ne jamais faire rire de soi. […] S’il entre dans une église, il observe d’abord de qui il peut être vu, et selon découverte qu’il vient de faire, il se met à genoux et prie, ou il ne songe ni à se mettre à genoux, ni à prier. […] Molière a usé plusieurs fois de ce procédé : il a mis en scène directement des médecins ridicules et il a mis en scène un paysan madré et spirituel qui fait le médecin ; il a mis en scène directement les précieux (ou les précieuses) et il a mis en scène les valets raillards qui font les précieux.
Voilà qu’un jour elle se met à table avec plusieurs convives. […] Et les deux amis se mirent en route. […] On se mit à table. […] Puis on se mit à discuter plus librement. […] Gabriel prit un de ses grands airs et se mit à crier contre les cochers.
Le Clergé s’est modernisé, mis au goût du jour. […] Aussi, ministres de Dieu sur la terre, travaillent-ils à mettre dans les esprits l’espoir d’un monde meilleur. […] Wilde est passé par là : Mettre le génie dans sa vie, le talent dans son œuvre. […] c’était un agité qui se turlupinait, puis se mettait à faire un tas de bêtises pour ne plus se turlupiner. […] Et même vaincus, ils ne cesseront de le nier, par dépit, par rage de n’avoir su, avec lui, se mettre d’accord.
Et il mit en effet dans cette séparation une dureté brutale. […] Mais Flaubert y mit une restriction. […] Un rien me met la larme à l’œil. […] Alors, je ruminerai mon plan qui est fait, et je m’y mettrai ! […] Elle est venue pour mettre le pied sur la tête du serpent.
Et quand le nom t’en aura été donné, alors tu reviendras ici. » Au matin le gourgui166 s’est mis en route. […] Se souvenant des ordres de son père, il a mis le siga dans le sable, mais, immédiatement, le siga saute du trou où il a tenté de l’enterrer. […] Pas moyen de le faire rester aux endroits où il veut le mettre ! […] Chaque fois qu’il soulève ce fagot pour se le mettre sur la tête, le trouvant trop lourd, il le rejette à terre et se remet à ramasser du bois pour l’ajouter à cette charge qu’il lui est déjà difficile de soulever.
Pascal en a donné le conseil : « Quand dans un discours se trouvent des mots répétés, et qu’essayant de les corriger, on les trouve si propres qu’on gâterait le discours, il faut les laisser, c’en est la marque. » Et la lecture de ses ouvrages montre qu’il a mis en pratique la leçon qu’il donnait. […] Un des bienfaits les moins contestés du romantisme fut de rompre ces entraves de la pensée, et de mettre à la disposition de l’écrivain tout ce que contenait la langue : on comprit que proscrire des mots, c’était proscrire des idées. […] Cette révolution, où périt le langage noble, mit naturellement hors d’usage le terme noble de chaque couple de synonymes : qui parle de coursiers aujourd’hui ? […] La liberté du mot propre n’a pas été une facilité offerte à la médiocrité : la tâche de l’écrivain n’en a pas été simplifiée, et l’art n’a pas été par-là mis à la portée de tous. […] Il y a encore des mots nobles et grands ; il y en a de familiers, de bas, de dégradés : leur sens, leurs affinités, leur usage ordinaire mettent des différences entre eux, et il y en a toujours devant lesquels hésiteront les gens et les écrivains de bonne compagnie.
Il y mit moins de passion que Bossuet peut-être, mais parce qu’il y mit plus de politique. […] Marivaux n’y mettait pas plus de malice que Molière. […] Turcaret, dans quel habit le mettrons-nous ? […] D’Alembert y mettait plus de formes. […] ou son couvert jadis toujours mis chez M. de La Popelinière ?
Ludovic Halévy le supplie de mettre plus de femmes dans ses romans, M. […] — Mets-toi là que je m’en aille ! […] J’aurais mis la jeunesse à la fin de l’existence humaine. […] M. le professeur Geoffroy leur a recommandé de ne pas se mettre à genoux. […] Je mets au net, en la corrigeant, la lettre à M.
Sur chaque point de la conversation, il se met en avant, il se précipite, il a tant à dire qu’il bégaie. […] aller mettre le doigt sur le ressort ? […] qui mettons-nous au ministère de l’Intérieur ? […] la critique contemporaine serait trop facile autrement, et si l’on n’y mettait à chaque pas la perspective […] Veuillot, alors sans journal et mis à pied, comme on dit.
ainsi qu’un ressort, un sourire se mettait à jouer sur sa figure. […] On a mis ma malle dans un buisson. […] Au dernier coup, quand l’aiguille est sur l’heure, chacun se met à table. […] Elle s’assied et se met à causer. […] Il se mettait simplement au niveau du public des œuvres dramatiques.
Il déclara que le livre n’était pas français et le fit mettre au pilon. […] Si la France met souvent son génie à être dupe, — ce qui n’arrive que rarement au génie, — le succès, elle l’obtient toujours ! […] Elle le suit, elle le poursuit, elle s’impose à lui, cette même figure, et il la met partout où il met l’amour, ce monogame indigent ! […] Werther, qui fut le coup de pistolet du siècle à mettre avec le coup de canon Krupp du Faust. […] l’homme, cet idolâtre naturel, met devant elle, dans la poussière, son pauvre cerveau démantibulé.
» Sur quoi Thiers s’était mis à larmoyer, en disant que le comte se plaisait à insulter un vaincu. […] Il faut dire que cette entrée, est précédée d’un petit quart d’heure, qui met une grande émotion chez les assistants à l’exécution. […] » Une cravate blanche entre deux âges, faisant bassement sa cour à Vitu, lui dit, pendant qu’on sort pour l’entr’acte, parlant de la pièce : « C’est un monsieur qui marche contre un mur, et qui met le pied dans tout ce qu’il trouve ! […] — Oui, et je mets dans mon petit panier… » Et elle nommera toutes les choses qui composent un déjeuner. […] Le jour tombé, il ne lisait pas, aux lumières, une ligne d’un journal, une ligne même d’une lettre : il la mettait dans sa poche, disant qu’il la lirait le lendemain.
Des hommes que nous n’hésitons pas à ranger parmi les bienfaiteurs de l’humanité se sont heureusement mis en travers. […] Aujourd’hui l’on mettrait volontiers sur leur compte les maux dont nous souffrons. […] Puisque nous avons mis en cause l’effort industriel, serrons-en de plus près la signification. […] Combien de mets ne sont recherchés que parce qu’ils sont coûteux ! […] Il faudrait que l’humanité entreprît de simplifier son existence avec autant de frénésie qu’elle en mit à la compliquer.
Et dès ce moment il ne cesse de penser sérieusement à mettre ce drame en musique. […] Dès que sa santé — fortement ébranlée par ce qui venait de se passer en lui — fut un peu rétablie, Wagner se mit à son nouveau projet de drame. — Le 23 mars 1852, il écrit : « Le grand poème m’absorbe de plus en plus ; il faut que je m’y mette bientôt » (lettre inédite). […] Et en même temps Wagner annonce qu’il se met à Tristan. […] Ces messieurs m’ont paru assez jeunes, fort bien mis, et de mine prévenante. […] Œsterlein seul la mise en ordre de ces trésors et l’ensemble de mesures qui les rendrait utilisables.
Enfin je ne peux pas mettre : le pschent est comme ci, comme ça. […] Mettez à côté les livres remarquables des jeunes gens depuis 1848. […] Nous mettions en broche et nous repartions ! […] — mettent L’Artiste à mes pieds, Aubryet me salue comme un succès, m’adresse la parole comme à un grand homme, et moi-même, je me mets à lui parler comme du haut d’un piédestal. […] Il faut convenir que les Parisiens d’aujourd’hui ne sont pas bien difficiles sur la mise en scène de leur plaisir.
Comme cela me répugne de la mettre entre quatre planches, j’ai été voir Balzac, et lui ai demandé 16 francs pour un cercueil. […] Il ajoute : « Enfin elle s’y est mise. […] J’avais douze ans, quand mon cousin, le père de celui-ci, à la descente de la diligence de Troyes, m’acheta une blouse blanche, pour mettre sur mes vêtements de petit parisien. […] Enfin il est deux heures, la princesse se met à sa table, et commence mon portrait. […] Je me résous à mettre dans le renfoncement, et le vague d’un souvenir, toutes les scènes de b.., et de cour d’assises, que je voulais peindre dans la réalité brutale de la mise en scène, et les trois parties de mon roman se condensent en un seul morceau.
Hugo, qui, pour se mettre à la mode du jour, s’était affublé du prénom de Brutus. […] Est-ce la faute à ce pauvre homme, si pour faire fortune, le but sérieux de la vie bourgeoise, il dut mettre à son chapeau toutes ces cocardes ? […] La Réforme incapable de s’élever jusqu’à l’intelligence de cette machiavélique tactique, se plaignait de ce que « les républicains sont mis à l’index. […] La mise en scène de sa mort est le couronnement de sa carrière de comédien, si riche en effets savamment machinés. […] Premier bourgeois. — Mettons en trois, car on exagère toujours, et c’est bien beau.
Je fus mis en pension chez M. […] Mais il n’est pas exact de dire que je sois venu lui offrir de mettre le Globe à sa disposition. […] J’y mis encore quelques articles. […] Sainte-Beuve me disait : « A tel endroit, voyez ce que je vais mettre… » Il entrait dans mes fonctions de secrétaire de me rappeler en un instant, dès le matin, au pied levé, avant même de nous être mis au travail, l’article qu’on écrivait depuis deux jours ; mais le maître m’avait mis vite au fait, et dès longtemps j’étais habitué à ces vivacités de son esprit. […] Il y a mis des notes assez vives et un Avertissement.
Il se traîne en marchant, il monte notre escalier lentement, lentement, et nous confie, au coin de notre feu, qu’en sortant du bal de l’Opéra, il ne pouvait mettre un pied devant l’autre. […] Une salle à manger meublée de ce bric-à-brac de la porcelaine et de la verrerie, qu’Arsène Houssaye a mis à la mode. […] Il s’est mis à apprendre le violon tout seul, et puis à danser aussi tout seul. […] Il n’y a personne chez nous pour se mettre à la tête de l’opposition ! […] Nous assistons à la visite, et nous voyons mettre dans la boîte à chocolat un paquet noué aux deux bouts, qui est une morte.
… — Oui, mis bout à bout, mes coffres couvriraient trois kilomètres… — Et pourquoi cet achat ? […] Chez cet enfant, la jubilation intérieure de la mise en pièces des choses, avait quelque chose d’une joie diabolique. […] Il est vrai qu’à sa suite, Spuller se met à m’en parler… aimablement, mais comme d’un livre, dont l’auteur lui échappe, lui est fermé, lui est peu intelligible. […] Depuis, tous les sens des auteurs ont été mis à contribution pour le rendu en prose d’un paysage. […] Puisse-t-il continuer et se mettre à même d’être, un jour, avocat à la Cour de cassation.
Il n’y a que le livre — la musique peut-être aussi — qui par l’indéfini et le flottant des descriptions, par l’irréalisation matérielle de l’imprimé, peut mettre du rêve dans une cervelle. […] si je l’avais su, car j’étais décidé à faire des folies à son égard, lorsque j’ai cru qu’elle serait mise en vente. […] Il se met à pleurer. […] Ça m’a poussé à y fourrer des inventions, des aventures, et m’a empêché de mettre toute ma vraie enfance, dans le paysage lyonnais. […] Mon manuscrit, je vous le donne… Faites-en ce que vous voudrez. » C’est ainsi que l’exaspération du cocuage, chez un mari bonasse, mit, aux mains de Louis Blanc, ce précieux document.
Peut-on s’empêcher au dessert de mettre en bons mots les choses les plus graves ? […] Il a contre lui la mauvaise humeur de ses administrés, qui, lui voyant prendre le rôle de la Providence et se charger de tout, mettent tout à sa charge, la cherté du pain comme le délabrement d’une route. […] Ils empruntent aux théories savantes de quoi lui mettre un bonnet d’âne, et leurs fredaines leur plaisent davantage quand elles sont assaisonnées d’impiété. […] De l’autel au trône la distance est courte, et pourtant l’opinion met trente ans à la franchir. […] » — « Les parlementaires exilés… se sont mis à étudier le droit public dans ses sources, et ils en confèrent comme dans des académies.
Moins encore pourrait-on songer à établir une sorte de catalogue technique des livres et des noms qui furent, durant ce bref espace, mis en vedette. […] René Bazin, en même temps qu’il élargissait sa vision, éclairait son œuvre à la lumière d’une philosophie plus grave, envisageait la vie avec plus de hardiesse, et s’attachait à mettre le roman social à la portée du peuple. […] Les « vivants » qu’il met en scène sont [presque tous préoccupés du devoir. […] S’il narre, avec ce charme d’archaïsme qu’il a réussi à se composer, des aventures du passé, en les estompant légèrement pour leur prêter couleur de mémoires, il n’omet point de les rajeunir, ni de les mettre au goût du jour. […] Mais deux originalités lui demeurent personnelles : sa vision, d’abord, qui refond mille éléments divers, anciens ou modernes, et qui met dans ses créations une si fraîche spontanéité ; puis son style qui toujours lui reste propre.
II. — Comment le spectacle pourrait-il mettre en jeu les mêmes facultés spirituelles que la lecture ? […] Mais le théâtre n’est plus qu’une complication d’intrigues ou qu’un prétexte à la mise en scène. […] tu me l’mets ! […] Le spectacle ne saurait mettre en jeu les mêmes facultés spirituelles que la lecture. […] Le spectacle peut mettre en jeu les mêmes facultés spirituelles que la lecture, avec moins de subtilité, toutefois, et moins de force.
Au moment de mettre la pièce au jour, Crébillon recula. […] Ce sont des pièces du même or, frappées et mises en circulation le même jour. […] Nous allons au théâtre pour être touchés ou amusés, non pour nous mettre à l’affût des incorrections du langage ni pour éplucher des rimes. […] Au surplus, Voltaire nous met bien à l’aise avec eux : « C’est de la crème fouettée », dit-il de Zulime. […] « Qu’est-ce qu’un roman mis en action et en vers ?
Elle n’est pas plus qu’autre chose dans ce livre, qui n’est pas une pensée — une seule pensée — de toutes celles-là que Flaubert pouvait y mettre ! Il n’y a rien mis que des mots. Il n’y a mis que les plus petits détails d’une érudition pédantesque et tout à la fois enfantine. Il y a mis des peintures qui ressemblent à de l’imagerie. […] », et qui s’y sont mis.
fichtre… et notre roman dont la mise en vente doit avoir lieu aujourd’hui ! […] Assise dans la salle à manger, d’une main tremblotante et dont les doigts se cognent, elle met ses bas, sur des jambes comme des manches à balai, sur des jambes de phtisique. […] Il serait vraiment injurieux pour nous, la jeune et sérieuse école du roman moderne, de nous défendre de penser, d’analyser, de décrire tout ce qu’il est permis aux autres de mettre dans un volume qui porte sur sa couverture : Étude ou tout autre intitulé grave. […] Eh bien, au moment de me mettre à ce travail, je trouve que les livres écrits sur les femmes par les hommes, manquent, manquent… de la collaboration féminine, — et je serais désireux de l’avoir, cette collaboration, et non pas d’une seule femme, mais d’un très grand nombre. […] À propos de la réalité que j’ai mise autour de ma fabulation, je tiens à remercier hautement M.
Les actions vertueuses qu’elle représente quelquefois, ne lui sont pas plus propres que les licentieuses, qu’elle met aussi souvent sous les yeux. […] Je ne cherche à faire honneur à mon art, qu’en l’employant à mettre en jour la vérité et la vertu. […] Au reste, comme je l’ai dit, c’est à l’élégance et à la précision à mettre le sublime dans tout son jour. […] Exact et riche dans ses descriptions, il y mêle toujours de ces traits naïfs qui mettent presque les objets sous les yeux. […] Son sens se présente de lui-même ; et le tour heureux de ses phrases met pour l’ordinaire sa pensée dans tout son jour.
Cela est moins facile à celui qui est engagé ; il semble que le mariage met tout le monde dans son ordre. » Ceux à qui ce calcul de célibat déplairait pour La Bruyère, peuvent supposer qu’il aima en lieu impossible et qu’il resta fidèle à un souvenir dans le renoncement. […] Il est obligé d’alléguer son chapitre des Esprits forts et de supposer à l’ordre de ses matières un dessein religieux un peu subtil, pour mettre à couvert sa foi. […] , me revient en mémoire et se met à chanter en moi153. […] Charpentier, qui, en sa qualité de partisan des anciens, le mit lourdement au-dessous de Théophraste ; la phrase, dite en face, est assez peu aimable : « Vos portraits ressemblent à de certaines personnes, et souvent « on les devine ; les siens ne ressemblent qu’à l’homme. […] Boyer n’a jamais offensé personne. » — Je m’étais mis, comme on voit, fort en frais de conjectures, lorsque Trublet, dans ses Mémoires sur Fontenelle, page 225, m’est venu donner la clef de l’énigme et le nom des masques.
Les vers d’amateur ne sont plus guère de mise eu français depuis Malherbe ; mais Malherbe n’était pas venu. […] Lui-même on le vit des premiers mettre la main à l’instrument. […] Les Bonaventure des Periers, les Marot, les Saint-Gelais, les Amyot, étaient en mesure de prêter plus d’un trait à un canevas auguste, et de mettre la main à la demande en même temps qu’à la réponse. […] On y est trompé, on se met à les applaudir et à les louer précisément pour ce qu’ils ont emprunté d’autrui. […] Aimé Champollion, pour avoir exhumé et mis au jour cet ensemble des royales poésies.
En un mot, ce n’était plus le texte seul de Pascal qu’on mettait en cause, c’était l’homme même et le chrétien. […] On ne faisait invasion et presse autour de lui que parce qu’un éloquent moderne avait mis le feu à la cime du temple. […] Cet esprit se dit, et avec raison : « Mettons tout Pascal quand même ! […] En le voyant ainsi, nous y mettons involontairement du nôtre, nous lui prêtons. […] Qu’arrive-t-il pourtant depuis qu’on s’est mis à faire le vestibule si spacieux et si beau ?
Il mit même en roman breton un conte oriental, dont la femme de Salomon était l’héroïne. […] L’idéal de la galanterie chevaleresque, c’est Lancelot, et le roman de la Charrette en explique le code, mis en action et en exemples. […] Tandis qu’il dresse ses figures d’amants selon les principes d’une galante et creuse rhétorique, le malin qu’il est y met plus d’âme qu’il ne semble : de l’âme, non, mais de la chair et de l’esprit. […] Sans y vouloir mettre malice. […] Sont-ce les écrivains postérieurs qui y mirent comme une âme chrétienne ?
Pour apprendre à lire aux enfants, on met des dragées sur chacune des lettres de l’alphabet. […] On y mettrait les tombeaux des grands hommes. […] Bien lui a pris de la demander à un petit livre moins ambitieux, où il n’a rien mis de ses systèmes où, ce qu’il a rêvé est si supérieur à ce qu’il a pensé. […] Peut-être en voulait-il à René d’un succès persistant qui le mettait en souci pour ses autres ouvrages. […] Mme du Deffand n’avait pas tort de lui dire qu’il eût dû mettre son livre en maximes et en portraits.
Je n’insiste pas sur ce système qui n’a point été mis à l’épreuve et qui, dès lors, ne peut être qu’imparfaitement jugé. […] Il met de côté cette faculté d’admiration qui veut être satisfaite et tenue en haleine, même dans le régime ordinaire de la vie. […] La nuit dernière, je me suis levé à deux heures, je me suis mis dans ma chaise longue, devant mon feu, pour examiner les états de situation que m’avait remis, hier soir, le ministre de la Guerre. […] Le livre, non mis en vente, circula de main en main ; on en discuta, on disputa même. […] c’est en partie ce qu’il a voulu. — Dans tous les cas, il a gagné un point ; il n’est plus permis, après l’avoir lu, de parler de l’hôtel Rambouillet du ton de dédain qu’on y mettait auparavant.
Il mit une sorte d’amour-propre à ne rien céder. […] Fin et malin, il y mettait une sorte d’ironie à l’égard des rivaux. […] Il mettra juste le pli, la couleur qu’il voit. […] Il supposait qu’on l’avait mise au four pour la cuire et la dorer. […] J’ai mis la main dessus, j’ai voulu lui donner à manger ; mais devine ce qu’il a préféré ?
Il n’était plus de mise chez les gens d’esprit, ni à la Renaissance ni au XVIIe siècle. […] Il y mettait des dessins proprement dits, costumes et sujets divers, sans ironie ni satire. Il y mit même des vers, et voici de lui quelques Stances fort jolies que je suis heureux d’en détacher. […] Gavarni excelle à ces légendes qui, en deux mots, vous mettent au cœur du sujet, de l’intrigue ou de la situation, et vous disent tout. […] Gavarni fait avec ses personnages, pour ses légendes, ce que M. de Gingins faisait pour le dialogue avec son interlocuteur : il met sur leurs lèvres les paroles qui en doivent naturellement et nécessairement sortir.
M. de Schulenburg m’avait fait faire un uniforme de soldat, que l’on me mit sur le corps avec un grand ceinturon et une grande épée, des guêtres à la saxonne, et, dans cet équipage, il me mena baiser la main du roi. […] Vous mettrez-vous dans un péril évident, à plus de cinquante lieues de vos frontières, sur une supposition du roi de Prusse ? […] « Dans la colonelle », et non « dans la tente du colonel », comme l’éditeur a cru devoir le mettre par conjecture. […] Voilà une grande entreprise mise à bout dans un mois. […] Lisez-les et mettez-en le contenu dans une instruction qui sera destinée à être envoyée à mes généraux en Espagne. » 11.
La dauphine se met en route le 14 janvier. […] Elle fut coiffée à la française, on lui mit du rouge, comme si le rose de ses joues fraîches ne suffisait pas. […] Mais aussi se peut-il rien de plus grossièrement fastueux que cette mise au lit, cette exposition solennelle ? […] Louis XV ne devait paraître de sa personne et se mettre à la tête des troupes que lorsqu’on lui aurait tout disposé pour une affaire royale, à laquelle il mettrait la main. […] On croit avoir mis le pied dessus, et il s’envole plus loin et il recommence !
Sauf un petit nombre d’endroits qui portent la marque du moment où l’ouvrage parut, les jugements de Jomini sur les hommes de la Révolution sont sains et droits, et je dois confesser que je m’en accommode beaucoup mieux que de bien des jugements plus récents mis en circulation et en honneur par des historiens célèbres. […] Pour arriver à saisir cette vérité, on avait, en 1820, à se dégager de ses impressions partiales, à se mettre au-dessus des passions intéressées et personnelles ; on a aujourd’hui à percer tout un voile de préjugés et de partis pris théoriques : c’est une autre forme d’illusions. […] Quoiqu’il n’y eût pas mis son nom, il ne défendait pas qu’on le devinât ; et comment ne pas le deviner tout d’abord quand il disait : « A les en croire, il suffirait désormais des caprices du Conseil aulique de Vienne ou du comité militaire de Paris pour qu’un injuste agresseur décidât de l’existence d’une nation de deux millions de braves, qui peut mettre plus de soldats sur pied que Frédéric le Grand n’en avait en montant sur le trône de Prusse. […] Ce n’est pas la gloire que j’irai chercher, ce n’est pas non plus une maladie morale que j’irai guérir, ce sont des maux physiques et l’ennui d’une position à laquelle je ne puis plus faire honneur, auxquels j’irai mettre un terme66. […] Bien qu’il eût un congé illimité, il crut devoir spontanément se rendre à Saint-Pétersbourg afin de mettre le reste de ses forces et de sa vie au service de la Russie.
Mais les diverses manières de la mettre en dehors n’ont pas égale apparence, ne font pas également d’honneur. […] Son théâtre, à le bien analyser, se réduirait probablement à quatre ou cinq situations fondamentales, auxquelles il a mis toutes sortes de paravents et de toilettes diverses. […] Mais ici, à l’insistance, à la vivacité de son attaque, on sent une sorte d’inspiration morale, une conviction qui n’est peut-être autre que le mépris très-cordial de ceux qu’il met en jeu. […] Au théâtre, on exagère toujours ; on met en saillie et on isole le point voulu. […] L’auteur a dépensé une grande dextérité de mise en scène, d’entrées et de sorties, de cabinets dérobés, autour de ce but qu’il obtient finalement et que le spectateur remarque assez peu.
Pourtant, si, pour mieux voir, l’auteur ici se mettait volontiers en idée à la place de ceux qu’il jugeait, il n’abdiquait pas la sienne. […] Il lui dut lui-même ses principales ressources au début et comme la mise en train de son œuvre. […] A voir combien il y a peu à mettre pour tirer cette conclusion et la faire sentir, on se demande avec le critique pourquoi cette discrétion extrême. […] Comment donc expliquer le brusque revirement qui les mit aux prises ? […] Traducteur des œuvres dramatiques de Schiller, il a mis en tête une notice développée, telle que la peut dicter une haute et fine raison.
Il fait des tragédies — fort mauvaises — mais qui mettent sous les yeux les conséquences du fanatisme. […] Voltaire excelle à mettre en scène ses idées, à les habiller d’un costume qui plaise, qui amuse, qui attire l’attention. […] Il riposta en accusant Rousseau d’avoir mis ses enfants à l’hôpital555. […] Personne n’a plus contribué que Voltaire à mettre au cœur des particuliers l’incurable défiance du gouvernement, à leur donner l’esprit de critique et d’opposition quand même. […] Il nous est facile d’honorer, parce que notre incroyance ne nous met plus en danger.
Boileau lui-même ne s’en voulait nullement d’avoir mis en vers sa perruque. […] Boileau avait parlé de la hauteur de l’art des vers ; combien ce jeu d’échecs du disciple nous met loin de là ! […] Aux beaux vers il ne pouvait prêter que sa voix ; dans les bons il mettait toute son âme. […] Je mettrais au troisième rang les Discours en vers sur l’homme, parce que Voltaire y prêche. […] Je mets à la charge de la mode certains passages où il est vulgaire pour être naturel, et licencieux pour être vrai.
Elle se mit aussitôt à pleurer et voulut se retirer, déclarant qu’elle ne pouvait voir cet acte avec bienséance. […] Dès qu’elle fut dans les plaines de Beauce, elle monta à cheval, elle se mit à la tête de l’armée de la Fronde qui était aux environs ; on tint conseil de guerre devant elle, et il fut dit que rien ne se ferait plus que par ses ordres. […] Deux jours après (4 juillet), lors du massacre de l’Hôtel de ville, par lequel le prince de Condé paya si tristement sa bienvenue aux Parisiens, et que Gaston, selon son habitude, favorisa au moins par son inaction, Mademoiselle s’offrit à aller sauver ceux qu’on massacrait et à mettre le holà parmi le peuple. […] Le premier usage qu’il prétend faire des immenses richesses de Mademoiselle, c’est de mettre, comme capitaine, toute sa compagnie à neuf, pour en faire sa cour. […] Les personnes de bon sens qui les lisent, et qui jouissent, comme d’une singularité perdue, de tant d’incroyables aveux et d’une façon de voir si princière en toutes choses, peuvent y mettre sans effort les réflexions et la moralité qu’elle n’y met pas53.
On apprendra de près à révérer et à goûter celui qui nous a tant de fois surpris, provoqués et peut-être mis en colère. […] Il n’a jamais été mis à même d’agir et de pratiquer ses maximes. […] Il ne la met point hors de là : C’est précisément dans les hautes classes, pense-t-il, que résident les principes conservateurs et les véritables maximes d’État. […] M. de Maistre sent, avec l’instinct des grands esprits, que, s’il est un seul instant mis en mesure de s’expliquer devant cet autre grand esprit, Napoléon, il sera compris, et, dans tous les cas, apprécié et déchiffré. […] Louis Veuillot qui, en donnant ses soins à la présente édition, a mis le public à même d’entrer plus vite en jouissance des belles choses que l’on paraissait vouloir lui faire attendre encore quelque temps.
Le philosophe consume sa vie à observer les hommes, et il use ses esprits à en démêler les vices et le ridicule ; s’il donne quelque tour à ses pensées, c’est moins par une vanité d’auteur, que pour mettre une vérité qu’il a trouvée dans tout le jour nécessaire pour faire l’impression qui doit servir à son dessein. […] c’est le propre d’un efféminé de se lever tard, de passer une partie du jour à sa toilette, de se voir au miroir, de se parfumer, de se mettre des mouches, de recevoir des billets et d’y faire réponse. Mettez ce rôle sur la scène. […] L’on écrit régulièrement depuis vingt années ; l’on est esclave de la construction ; l’on a enrichi la langue de nouveaux mots, secoué le joug du latinisme, et réduit le style à la phrase purement française ; l’on a presque retrouvé le nombre que Malherbe et Balzac avaient les premiers rencontré, et que tant d’auteurs depuis eux ont laissé perdre ; l’on a mis enfin dans le discours tout l’ordre et toute la netteté dont il est capable : cela conduit insensiblement à y mettre de l’esprit. […] Il ne faut point mettre un ridicule où il n’y en a point, c’est se gâter le goût, c’est corrompre son jugement et celui des autres ; mais le ridicule qui est quelque part, il faut l’y voir, l’en tirer avec grâce, et d’une manière qui plaise et qui instruise.
Mais il est en grec un recueil de dix-sept lettres supposées, mises sous le nom de Chion d’Héraclée, contemporain de Xénophon, et que je voudrais voir traduites. […] Chassang nous ait beaucoup donné dans son savant livre, on voit qu’averti et mis en goût par lui je lui demande plus encore. […] Mon empressement tenait du délire, à tel point que, me dégageant des mains de Byrrhène comme d’une chaîne importune et lui disant brusquement adieu, je me mis à voler promptement au logis de Milon. […] Celui qui les invente et qui les débite d’abord n’y met pas tant de façon, pas tant de malice ni de profondeur. […] Zevort, dans l’introduction qu’il a mise en tête d’un choix, d’ailleurs fort soigné, de romans grecs traduits en français (Édition Charpentier).
Il fallait bien de la fermeté et du bon sens pour se mettre au-dessus du qu’en dira-t-on non seulement du peuple, mais des politiques. […] Malgré médecins et confesseur, il recherchait en tout temps les mets qui convenaient le moins à sa santé. […] Mignet a mis dans tout son jour ce singulier personnage combiné, vrai Janus, cette bizarre et haute figure de cloître à la fois et d’histoire. […] Cette dernière promesse de Charles-Quint de reparaître à la tête d’une armée n’était-elle qu’une de ces clauses éventuelles dont on compte bien qu’on n’aura jamais à s’acquitter ; et Charles, prié et mis en demeure d’exécuter son engagement, se serait-il excusé sur sa santé ? […] On l’aurait porté à la bataille comme le vieux doge Dandolo, ou comme à Rocroy le comte de Fuentès, Il ne fut pas mis à l’épreuve, et tous les serments d’achever sa vie dans la retraite, tous les vœux envers le Ciel furent respectés et observés.
Je conçois qu’on ne mette pas toute la poésie dans le métier ; mais je ne conçois pas du tout que, quand il s’agit d’un art, on ne tienne nul compte de l’art lui-même, et qu’on déprécie à ce point les parfaits ouvriers qui y excellent. […] « Le véritable esprit (ou talent), c’est la nature, — la nature mise à son avantage ; ce qui a été souvent pensé, mais ce qui n’avait jamais été encore exprimé si bien ; quelque chose dont la vérité nous trouve convaincus déjà à première vue, qui nous rend une certaine image que nous avions dans l’esprit. » Il est pour le choix, il n’est pas pour le trop, pas même pour le trop d’esprit ou de talent : « Une œuvre peut pécher par le trop d’esprit, comme le corps peut périr par excès de sang23. » Toutes ces vérités délicates sont rendues chez Pope en vers élégants et en bien moins de mots que je n’en mets ici ; car autant que de Malherbe on peut dire de lui : D’un mot mis en sa place enseigna le pouvoir. […] Un poète, qui a cru devoir donner une édition de Pope ou qui du moins y a mis une préface, le révérend M. […] Et il nous montre, dans une série d’exemples, chaque homme resté de plus en plus fidèle en vieillissant à cette forme secrète qui survit à tout et se démasque avec les années, qui s’éteint la dernière en nous et qui met comme son cachet à notre dernier soupir : « Le temps, qui pose sur toutes choses sa main adoucissante, n’apprivoise point cette passion : elle se colle à nous jusqu’au dernier grain du sablier. […] Taine ne le met point comme romancier, au rang auquel il a droit.
En partant, les deux sœurs n’obéissaient pas moins à la prudence qu’à l’ordre du roi, car le déchaînement du peuple eût mis leur vie en danger. […] Louis XV était un peu honteux de tout ce qu’on lui avait fait faire, et comme les gens faibles qui ont baissé pavillon, il en voulait à ceux qui l’avaient mis ou surpris en cet état ; il avait hâte de prendre sa revanche. […] La reine, depuis la convalescence du roi, était mise à merveille ; elle portait des robes couleur de rose. […] Ayant trouvé bon un mets qu’on lui avait servi, elle y revint, et alors elle parcourut des yeux le cercle devant elle, sans doute pour voir si, dans le nombre de ses observateurs, il n’y avait pas quelqu’un à qui elle dût compte de sa friandise. […] La satire en personne s’est exécutée de bonne grâce et s’est mise en frais pour louer la vertu.
Les anciens sont inférieurs dans l’histoire : ils y mettent des harangues qui ne sont pas vraies, ils feraient mieux de dater les événements. […] L’éloge des modernes était la contrepartie obligée de l’exécution des anciens : avec une malice de bon goût, Despréaux était mis au-dessus d’Horace et de Juvénal. […] Il parut plus occupé de contredire Perrault et d’opposer une négation absolue à chacune de ses affirmations légères, que de mettre en évidence la vraie beauté d’Homère et de Pindare. […] Il réussit à mettre, au début de la Première Olympique, une banalité plate à la place du parfait galimatias que Mme la présidente Morisset y avait trouvé. […] Quand Boileau eut mis les genres en relation avec les langues, il s’arrêta : là, en effet, il était sur le seuil même de la littérature ; la philologie, l’histoire, s’ouvraient devant lui.
Le principe de la mise en scène est le décor simultané, la juxtaposition de tous les lieux nécessaires au développement successif de l’action. […] Qu’on lise, si l’on peut, sa Didon : le quatrième livre de l’Enéide y est fort intelligemment mis en scène. […] Partout, lorsqu’on discute sur les unités, c’est bien la question du réalisme de la mise en scène qu’on discute : et chez Tirso et chez Sidney nous en avons la preuve. […] Ceux-ci se piquent de style et d’esprit ; ils portent au théâtre le goût des pointes, des inventions romanesques, des fanfaronnades épiques : c’est avec eux que, sans négliger les Italiens, notre théâtre se met à vivre aux frais du répertoire espagnol. […] Depuis Hardy, ou, si l’on veut même, depuis les premiers traducteurs de Sophocle et d’Euripide, la forme tragique s’organisait : le Cid décida seul de ce qu’on mettrait dans cette forme.
Toute cette société se mit donc en mouvement pour la pauvre femme, et Beaumarchais en tête, un peu Don Quichotte de philanthropie, on le voit : J’offris la main, ajoute-l-il, à Mme la princesse de Nassau pour aller chez M. Le Noir ; elle mettait à ses démarches l’activité la plus touchante. […] On peut juger de ce que peut être la dignité de l’homme mise en musique ; mais les contemporains s’en accommodaient fort, et Beaumarchais essayait par tous les moyens de ressaisir la popularité qui lui échappait. […] Il la revit en 1796 et rentra bientôt après dans sa maison, dans ce joli jardin qu’il avait peuplé de statues, de cénotaphes, de souvenirs, et où il avait mis toutes sortes d’inscriptions selon le goût du temps. […] Mettons cela sur le compte du siècle.
Il le sera encore plus lorsqu’au lieu de la traduction de Du Cange, trop longue et traînante, on en aura fait une plus courte et plus nette qui, mise en regard du texte, en sera l’exact équivalent et permettra de lire à la fois et presque indifféremment l’original et la transcription plus moderne. […] Pour le surplus de sa vie, c’est lui-même, dans le cours de son Histoire, qui va nous informer, ne parlant jamais de lui qu’à l’occasion, sans se mettre en avant, sans affecter de se citer ni de s’omettre. […] Commynes, dans le temps de l’expédition et de la conquête de Charles VIII en Italie, fut envoyé à Venise pour tâcher d’y conjurer le mauvais vouloir, d’y maintenir la neutralité et d’empêcher d’y nouer la ligue formidable qui allait mettre, au retour, le monarque français à deux doigts de sa perte. […] Il cria aux siens qu’ils le missent vitement à terre, ou sinon qu’il ferait justice de leurs corps. […] Ce vieillard, avec sa colère, avec sa rude menace aux siens de faire justice de leurs corps s’ils ne le mettent en plein péril, est beau et sublime de ton comme le Cid vieilli ; il est beau comme le jeune Condé à Rocroi jetant son bâton dans les rangs ennemis : lui, il fait mettre en avant le gonfanon de Saint-Marc et le compromet hardiment pour forcer les siens à la victoire.
Il a composé des traductions sans nombre ; il a mis en français, en prose ou en vers, Lucain, Virgile, Ovide, et indistinctement tous les poètes latins, le Nouveau Testament, etc. ; en assemblant toutes les éditions et réimpressions qu’il en a faites, cela irait bien à 60 ou 70 volumes, dont plusieurs imprimés avec luxe. […] Son père l’envoie d’abord au collège de Clermont, tenu par les jésuites ; mais comme l’Université, en ce temps-là (1611), mit opposition à cet enseignement par les jésuites, on dut faire passer presque aussitôt le nouvel écolier au Collège de La Marche ; il y étudia assez mollement. […] C’était le beau temps de Marolles : il n’était pas décrié comme il le fut plus tard quand il se mit à publier coup sur coup ses incessantes traductions. […] Cette pièce, adressée à l’archevêque de Tours, Victor Bouthillier, à la date d’octobre 1644, montre que Marolles avait mis du temps à songer à la réformation de l’abbaye dont il jouissait depuis quatorze ans. […] En fait de devises, il en proposa une, toutefois, fort galante et ingénieuse pour mettre au revers d’une médaille qu’on faisait frapper à Paris pour cette reine.
La vue de ce beau livre m’a tenté, et je me suis mis à relire, — oui, à relire d’un bout à l’autre, non pas les quatre Évangiles, je mentirais, mais le premier des Évangiles, celui qui est dit selon saint Matthieu ; et les idées qu’a fait naître en moi cette lecture sont telles, que je crois pouvoir les communiquer à mes lecteurs sans inconvénient ni scandale pour aucun. […] On a recueilli des passages de textes où est recommandée cette « charité envers le genre humain » ; et c’est pour de semblables pensées sans doute qu’Érasme penchait fort à croire l’âme de Cicéron sauvée et à la mettre avec les bienheureux dans le Ciel. […] On reprochait à Aristote d’avoir secouru un homme qui ne le méritait pas : « Ce n’est pas l’homme que j’ai secouru, répondit-il, c’est l’humanité souffrante. » L’imagination de Platon avait fait plus et semblait s’être portée spontanément au-devant du christianisme : on le voit, dans un de ses dialogues, se plaire à figurer en face du parfait hypocrite, honoré et triomphant, le modèle de l’homme juste, simple, généreux, qui veut être bon et non le paraître : « Dépouillons-le de tout, excepté de la justice, disait un des personnages du dialogue, et rendons le contraste parfait entre cet homme et l’autre : sans être jamais coupable, qu’il passe pour le plus scélérat des hommes ; que son attachement à la justice soit mis à l’épreuve de l’infamie et de ses plus cruelles conséquences et que jusqu’à la mort il marche d’un pas ferme, toujours vertueux, et paraissant toujours criminel… Le juste, tel que je l’ai représenté, sera fouetté, mis à la torture, chargé de fers ; on lui brûlera les yeux à la fin, après avoir souffert tous les maux, il sera mis en croix… » C’est une vraie curiosité que ce passage de Platon, et même, à le replacer en son lieu et à n’y chercher que ce qui y est, c’est-à-dire une supposition à l’appui d’un raisonnement, sans onction d’ailleurs et sans rien d’ému ni de particulièrement éloquent, ce n’est qu’une curiosité. […] Mais encore les racines vives et chrétiennes, mises à nu, continuaient de reverdir du côté même où les branchages superbes avaient été retranchés. […] — L’Imprimerie Impériale, qui, dans cette affaire, est allée par le grand chemin, une fois mise hors de cause, la question générale reste entière : Quel est l’art, le style de dessin, le plus convenable à employer dans l’accompagnement et l’encadrement des textes sacrés évangéliques ?
Salammbô s’est montrée ; elle aussi, d’un coup d’œil, elle a versé l’ivresse ; et voilà ces chefs ambitieux, avares ou cupides, qui vont être déterminés dans leur conduite future par l’amour que ce simple coup d’œil leur a mis au cœur. […] L’émeute éclate : on pille les bagages d’Hannon ; celui-ci se sauve à grand’peine, monté sur un âne, et les Mercenaires, guidés par Spendius encore plus que par Mâtho, se mettent en marche pour Carthage. […] Spendius, peu brave de sa personne, se rattrape par les stratagèmes ; il a fait des siennes en cette dernière circonstance, et moyennant un troupeau de porcs enduits de bitume et auxquels il a mis le feu, il a effrayé et culbuté les éléphants du vainqueur. […] pas plus étrange pourtant que le stratagème de Samson qui lie trois cents renards par la queue après avoir attaché à chaque queue un flambeau, et qui met le feu à tout cela pour brûler les Philistins. […] J’ai même grand peine à me figurer que ces durs Carthaginois, que nous connaissons pour les avoir vus en Italie sous la conduite d’Hannibal, missent tant d’importance, un jour de bataille, à une guenille sacrée.
Impossible de parler à un homme sans se mettre à ses ordres, et à une femme sans se mettre à ses pieds. […] Entre tous ces assaisonnements mondains, il en est un surtout dont on abuse, et qui, employé sans relâche, communique à tous les mets sa saveur piquante et froide : je veux dire le badinage. […] On ne met plus de poudre aux petits garçons ; nombre de seigneurs quittent les galons, puis les broderies, les talons rouges et l’épée, sauf lorsqu’ils sont en grand habit. […] Ils n’ont aucune notion de l’architecture sociale ; ils n’en connaissent ni les matériaux, ni les proportions, ni l’équilibre ; ils n’y ont jamais mis la main, ils n’ont point de pratique. […] Ils sont toujours les fils de ceux qui, à Fontenoy, au lieu de tirer les premiers, mettaient le chapeau à la main, et, courtoisement, disaient aux Anglais : « Non, Messieurs, tirez vous-mêmes ».
Il se met donc avec joie, avec légèreté, à ce qui ferait la tâche et la corvée de tout autre. […] Il changea alors courageusement de plan et de batterie, et se mit, pour plus de contraste, à chercher un sujet dans le siècle, non plus de Louis XV, mais de Louis XIV. […] Parmi ceux qui se mirent sur les rangs, on citait M. de Ciron, fils d’un président au même parlement, et qui, malgré les convenances apparentes, fut évincé. […] Il a très bien senti et mis en relief les principaux traits du caractère de Mme de Mondonville ; mais il n’a pas d’ailleurs visé à restituer, d’après les faits historiques connus, les autres circonstances qui seraient plus ou moins vraisemblables. […] Pavillon, avait également désapprouvé, dès le principe, l’idée de mettre en corps de communauté les filles destinées à l’éducation de l’enfance.
Elle fut mariée à un officier et chambellan du duc de Lorraine, Huguet de Graffigny, homme dur et cruel, qui, par ses violences, mit plus d’une fois la vie de sa femme en danger, et qui finit ses jours dans une prison. […] À peine arrivée en ce lieu, dont on racontait tant de merveilles et de mystères, la curiosité féminine et l’indiscrétion l’emportent d’abord chez Mme de Graffigny sur les autres sentiments, et elle se met à écrire à ses amis de Lorraine tout ce qu’elle voit, tout ce qu’elle entend. […] Mais, dès qu’il s’est mis à table, il se pique et s’excite jusqu’à ce qu’il ait trouvé quelque conte à faire, bien facétieux, bien drôle, bien bouffon, qui n’est souvent bon à entendre que dans sa bouche, et qui nous le montre encore, comme il s’est peint à nous, Toujours un pied dans le cercueil, De l’autre faisant des gambades. […] Je voudrais bien pouvoir lui dire tout ce que j’en pense ; mais entre l’arbre et l’écorce il ne faut pas mettre le doigt. […] Deux succès surtout la mirent, quelques années après, en évidence : les Lettres d’une Péruvienne, publiées en 1747, et le drame de Cénie, représenté en juin 1750.
Elle n’aura qu’à mettre légèrement le bout de son petit doigt sur les châteaux de cartes de la Critique, pour les faire crouler ! […] Et toujours naïve, elle crut qu’il n’y avait qu’à s’y mettre, pour être philosophe ! […] Innocente à la manière de la somnambule assassine, qui s’écrie au réveil : « C’est vous qui m’avez mis ce sang sur les mains ! […] La Critique en fut un pour elle, qui se mit galamment à ses genoux. […] Mme Sand y met la main sur son cœur, comme Louis-Philippe, et comme Léopold à son balcon, y prit un jour ses enfants dans ses bras.
Il sépare les gens de bien ; il fait que les uns se mettent avec choix au parti qu’ils estiment le plus juste, et que les autres se trouvent comme ravis et emportés par certains respects et mouvements secrets, qui sont au-dessus d’eux, dans le parti qu’ils approuvent quelquefois le moins. […] Tandis que le propre de l’homme poétique et du poursuivant de l’idéal est à tout moment de mettre le marché à la main aux choses, et de dire : Tout ou rien ! […] Le président Jeannin était moins dégoûté et se mettait plus en avant dans la mêlée pour le bien général ; il écrivit et parla beaucoup dans cette assemblée. […] Ses maximes habituelles sont, en effet, que « c’est grande prudence aussi de céder quelquefois au temps et aux occasions qui se présentent, car par ce moyen l’on évite souvent de grands périls, lesquels passés, l’on recouvre après facilement, voire au double, ce que l’on y a mis ». […] Il faut faire cette double part dans ce qu’on sait et ce qu’on devine de la conduite du président Jeannin durant la Ligue, et par exemple quand on lit ses lettres à Villeroi du 14 et du 22 avril 1592, et celle du 8 mai suivant, où il semble faire la paix plus difficile et la mettre à de plus chères conditions qu’on ne voudrait.
Oui, je suis effrayé, mon cher directeur, et vous en comprendrez les raisons si vous voulez bien vous mettre un instant à ma place, et me laisser vous rappeler tout ce qui s’est passé à la suite de l’article, mêlé de critique et d’éloge, que j’ai écrit sur Fanny 63. […] La morale, qu’on met sans cesse aux prises avec l’art, ne me paraît point devoir lui être si constamment opposée et confrontée. […] J’ai eu beau me tâter, je n’ai pu me repentir ; mais, mon cher directeur, je suis pourtant resté un peu effrayé de voir à quel point la critique littéraire devient difficile, quand on n’y veut mettre ni morgue ni injure, quand on réclame pour elle une honnête liberté de jugement, le droit de faire une large part à l’éloge mérité, de garder une sorte de cordialité jusque dans les réserves, Depuis, en effet, que j’ai parlé des deux romans qui, dans ces dernières années, ont le plus piqué l’attention du public et auxquels je n’avais accordé, ce me semble, que des éloges motivés et tempérés, je n’ai cessé, en toute occasion, d’être dénoncé par des confrères vigilants comme un critique peu moral, presque un patron d’immoralité. […] Ils se sont mis de la partie avec une facilité incroyable. […] Quoique je n’aie pas cru devoir parler de Daniel, quoique même, pour être franc, j’aie blâmé l’auteur d’y avoir mis l’épigraphe provoquante qu’il y avait attachée, la moralité des livres d’art étant multiple et devant être laissée au gré du lecteur, j’ai estimé que cette étude de Daniel annonçait et donnait déjà en M.
L’on a mis enfin dans le discours tout l’ordre et toute la netteté dont il est capable : cela conduit insensiblement à y mettre de l’esprit. » Certes Fléchier, plus qu’aucun, avait réussi à donner ou à rendre au style toutes ces qualités requises par La Bruyère, et ce n’était pas l’esprit non plus qui lui avait manqué pour l’y ajouter insensiblement. […] Il nous met au fait, non sans quelque raillerie, des grands débats de prééminence entre Riom et Clermont. […] Ce premier petit roman nous met en goût et en confiance avec Fléchier ; on sent qu’on a affaire, non-seulement à un écrivain singulièrement poli, mais à un esprit observateur et délié qui s’entend aux beaux sentiments, aux grandes passions, qui en sourit tout bas en les exposant, et les décrit à plaisir sans s’y prendre. […] Mais, en y regardant mieux, on s’aperçoit que l’humanité de Fléchier et de son cercle n’est pas ici à mettre en cause. […] Fléchier, sur ce point comme sur les autres, n’a rien dissimulé ; sa conclusion judicieuse, qu’il met par un détour ingénieux dans la bouche d’un interlocuteur, nous offre les avantages et les inconvénients très-bien balancés : les avantages l’emportaient.
L’orateur a été ample, ce qui n’est pas la même chose que d’être long ; sous l’élégance de l’expression et le nombre de la période, il a fait entrer toutes les pensées essentielles, et la bonne grâce de la louange n’a mis obstacle dans sa bouche à aucune réserve sérieuse. […] Est-il plus sérieux, je te le demande, ne se joue-t-il pas bien davantage, celui qui vient me décrire le festin du cruel Térée ou la crudité de ton horrible mets, ô Thyeste ? […] Ce qui l’a distingué de bonne heure, ç’a été le talent de généraliser et de peindre les idées critiques ; il y met dans l’expression du feu, de la lumière, et une verve d’élégante abondance. […] On ne puise qu’en soi-même, quoi qu’on fasse, et l’on ne met que son âme ou sa vie sur sa toile ou dans ses écrits. » Cette dernière vérité a une portée plus grande et une application plus rigoureuse qu’on n’est tenté de se le figurer, lorsqu’on est artiste de métier et qu’on croit avant tout à la puissance propre du talent et à une certaine verve de la nature. […] C’est ce qui était arrivé pour la séance de réception de M. de Vigny ; le public y avait supposé et mis, à l’instant même, beaucoup plus de malice qu’il n’y eu avait eu au fond.
Il lui met une étoile au front, comme la lanterne à la gondole qui passe. […] Eugénie de Guérin efface Mme Swetchine dès qu’on la met à côté, comme un brin de génie effacerait tout un paquet de talent, si le talent pouvait être jamais en paquet. […] , doivent servir à mettre au jour nos brumes intérieures… » Drôle de fonction pour l’amitié, mais qui peut devenir dangereuse ; car, dans le livre que voici, on ne voit plus goutte en tous ces brouillards qui sortent d’elle et auxquels ses amis, ses pauvres chers amis, servent, si commodément et avec tant d’abnégation, de soupape ! […] des dentelles fragiles, des mousselines légères, des volants extravagants et périssables et surtout des peignoirs qu’elle exhibe en grand nombre dans ces Soirées de la villa des Jasmins, quoique les peignoirs ne soient pas une mise de soirée. […] Et pendant que cet endiablé bas-bleu disserte majestueusement sur Spinosa ou sur Marc-Aurèle, ma pensée passe des jupes et il me trotte dans la tête des peignoirs, bien supérieurs encore à ceux que Mme de Blocqueville a mis dans ses livres, comme un petit regain de la femme échappé au bas-bleu.
Seulement, après les chefs-d’œuvre, il faut compter pour les seconds ces livres spirituels dont le cœur humain fait le fond, qui s’appellent René ou Werther, Ourika, Édouard, Frère Ange ou Adolphe, et qui furent écrits avec cette goutte d’encre dont parle Joubert, qui peut bien mettre du temps à tomber, mais qui, en tombant, devient une goutte de lumière. […] Serait-ce plutôt l’événement de la grossesse de Louise et de la mort de son enfant, involontairement tué par suite de l’obstination qu’elle met, étant enceinte, à aller avouer son changement de cœur à son premier amant ? […] Il y avait à cette histoire d’amour, — et je n’écris pas ce mot avec un mépris léger : les histoires d’amour, en littérature, sont, pour peu qu’on y mette un peu de talent, non pas des redites, mais du renouveau, au contraire, — il y avait trois dénouements possibles, tranchés et vrais tous les trois, et qui auraient fait leçon dans l’esprit du lecteur après avoir fait coup dans son âme. […] Édouard Gourdon a cru peut-être les avoir mis tous les trois en un seul dans son roman de Louise, mais en les fondant ainsi, qu’il nous permette le jeu de mots parce qu’il a un sens sérieux ! […] Si Jean Gigon avait été pieux, la religion aurait mis de son auréole autour de cette tête tondue en brosse, selon l’ordonnance ; elle aurait mis de son rayon d’espoir dans ce mâle regard rectangulaire qui n’a peut-être jamais, sous la visière de son képi, cherché là-haut ce « je ne sais quoi » qui prend pitié du pauvre soldat, comme il prend pitié « du pauvre sauvage » !
Il a pris Le Sage sur le pied où le xviiie siècle, le préjugé et la tradition littéraire, l’ont mis. […] Moraliste tout rond, dont on ignore les principes et que les rhétoriques, plaisantes cautions de son génie, appellent un grand moraliste et un grand écrivain, et ne craignent pas de mettre entre La Bruyère et Beaumarchais, il ne doit rien pourtant aux violentes passions de son époque, si bonne pour lui. […] Il nous avait mis une visière verte pour regarder l’Espagne ensoleillée, qui nous aurait aveuglés de son âpre beauté. […] Boileau, qu’il appelle « un vieux critique » qui ne comprenait rien aux talents de la belle jeunesse, jeta le livre par la fenêtre et menaça son valet de le mettre à la porte. […] L’imitation dans un genre de littérature est le vol honnête des besoigneux de l’esprit, qui cachent, sous le mépris qu’ils affectent pour ceux qu’ils imitent, les mains qu’ils mettent dans leurs poches.
Pourquoi, en effet, consacrerait-elle à les examiner un temps relativement plus long que celui que l’auteur a mis à les faire ? Pourquoi mettrait-elle plus de sérieux dans son étude que lui dans la sienne ? […] On le mit, comme l’espoir de ce siècle qui a besoin de croire à l’avenir, avec M. […] Ce n’était pas fort difficile à deviner, cette péripétie) Germaine ne meurt pas, et son mari se met sincèrement à l’aimer. […] Maître Pierre, c’est la théorie du drainage mise en action, en scène et en récit, et le décousu que M.
. — Nous vous mettons au défi, lui disent-ils, de prouver une seule de vos théories. […] Vous avez beau remonter à l’origine des choses et des idées ou à l’A B C de la grammaire et de la rhétorique, suivre un à un les pas de la logique ou faire appel au sens commun simplement, mettre en avant la raison ou, ce qui vaut mieux, la nature ; au fond de toutes vos théories littéraires il y a un sentiment, pas autre chose, analogue, non point au sentiment large d’un homme libre de préjugés qui trouve belles toutes les belles fleurs et belles toutes les belles femmes, chacune dans son genre de beauté, mais au sentiment étroit d’un petit propriétaire qui n’a d’yeux que pour les fleurs de ses plates-bandes et de ses pois, ou d’un jeune amoureux prêt à rompre les os au premier qui osera dire que sa maîtresse n’est pas la plus belle femme du monde. […] Si vous dites, pour citer une théorie qui jouit aujourd’hui d’une faveur incroyable, non seulement parmi les pauvres sols tout éplorés qu’Alfred de Musset traîne à ses talons, mais auprès des esprits les plus graves de notre époque, si vous dites que le vrai poète doit être une espèce de don Juan fatal, victime prédestinée de cet insatiable besoin d’aimer qu’on appelle le génie, et semblable au pélican qui donne à ses petits son propre cœur en pâture, s’il vous plaît de répéter cette déclamation, nous vous laisserons faire, et, quand vous aurez fini, nous vous rappellerons simplement l’admirable possession de soi d’un Cervantes et surtout d’un Shakespeare, qui dans la force de l’âge et du talent, cesse tout à coup d’écrire et se met à cultiver son jardin, comme Candide, après avoir eu la tête traversée par un effroyable torrent d’idées et d’images, dont quelques flots auraient suffi pour faire perdre l’équilibre à la plus ferme de nos cervelles. […] Mettre en présence ces trois écoles, mettre aux prises des représentants de chacune d’elles, n’armer qu’à la légère les philosophe ? […] On m’a demandé où je mettais M.
Un photographe célèbre édite et met en circulation un album que l’on s’arrache et où figurent in naturalibus nos lutteurs en renom, soufflés de graisse, véritables mastodontes, chaos de chairs informes, aux mamelles de nourrice et gratifiés pour la plupart de faces bestiales, dont le seul intérêt est de nous démontrer que la culture physique ne suffit point pour donner à ses adeptes le profil d’un Apollon. […] Rien n’y manque que le Kaiser et nos journaux se mettent à entonner ses louanges comme pour le décider à entreprendre le voyage. […] La France met les coudes sur la table. […] Il n’est pas jusqu’à l’Académie qui, pour se mettre à la page, n’accueille le vieil étudiant Faguet, si peu soucieux du décorum qu’on le rencontre faisant les courses dans son quartier, en manches de chemise avec une bottelée de légumes sous le bras. […] On l’a donc exilé en Algérie pour mettre à sa place un préfet de police de tout repos, M.
Ceux qui étaient ainsi dévoués étaient appelés αναθήματα nous dirions excommuniés ; ensuite on les mettait à mort. […] Plusieurs consécrations de ce genre passeront dans la loi des douze tables : quiconque violait la personne d’un tribun du peuple était dévoué, consacré à Jupiter ; le fils dénaturé, aux dieux paternels ; à Cérès, celui qui avait mis le feu à la moisson de son voisin ; ce dernier était brûlé vif. […] On ne peut croire que Plaute ait voulu mettre sur le théâtre des dieux qui enseignassent le parjure au peuple ; encore bien moins peut-on le croire de Scipion l’Africain et de Lélius, qui, dit-on, aidèrent Térence à composer ses comédies ; et toutefois dans l’Andrienne, Dave fait mettre l’enfant devant la porte de Simon par les mains de Mysis, afin que si par aventure son maître l’interroge à ce sujet, il puisse en conscience nier de l’avoir mis à cette place. […] Les Carthaginois se trouvèrent dans le premier cas : le traité qu’ils avaient fait avec les Romains leur avait assuré la conservation de leur vie, de leurs biens et de leur cité ; par ce dernier mot ils entendaient la ville matérielle, les édifices, urbs dans la langue latine ; mais comme les Romains s’étaient servis dans le traité du mot civitas, qui veut dire la réunion des citoyens, la société, ils s’indignèrent que les Carthaginois refusassent d’abandonner le rivage de la mer pour habiter désormais dans les terres, ils les déclarèrent rebelles, prirent leur ville, et la mirent en cendres ; en suivant ainsi le droit héroïque, ils ne crurent point avoir fait une guerre injuste.
Dans le commerce des femmes les plus distinguées que la société française ait produites, au contact de ces esprits ex quis qui ont mis, sans y penser, le meilleur d’eux-mêmes dans des œuvres légères et charmantes, nos écoliers compenseront en quoique sorte le défaut de notre système d’éducation qui, jusqu’à l’âge d’homme, les soustrait aux influences féminines. […] — Je serais bien aise qu’il revînt, répondit le duc du Maine. — Voilà votre lettre faite, lui dit Mme de Maintenon, il n’y a qu’à le mettre simplement comme vous le pensez, et si vous pensiez mal, on vous redresserait. […] À mettre entre les mains des débutants un livre de théorie, on risquerait de gêner, d’entraver leurs esprits, encore gauches et lents à se mouvoir. […] Quand ils auront acquis ainsi une certaine habitude de composer et d’écrire, alors il sera bon de leur mettre un livre entre les mains. […] Qu’on n’espère point y rencontrer de quoi se faciliter la besogne et se dispenser de l’effort, de merveilleuses recettes qui mettent toutes les ignorances et toutes les paresses à l’aise dans tous les sujets.
Un peintre pecheroit contre ces loix, s’il faisoit lever par un homme qui seroit mis dans une attitude, laquelle ne lui laisseroit que la moitié de ses forces, un fardeau qu’un homme, qui peut faire usage de toutes ses forces, auroit peine à ébranler. […] La grande fraïeur peut rendre une femme immobile ; mais le soldat éperdu doit encore se mettre en posture de se servir de ses armes, du moins par un mouvement purement machinal. […] Le Poussin qui a traité plusieurs actions, dont la scene est en égypte, met presque toujours dans ses tableaux des bâtimens, des arbres ou des animaux, qui, par differentes raisons, sont regardez comme étans particuliers à ce païs. […] Qu’on mette dans les enseignes des atheniens la chouette, dans celles des égyptiens la cicogne, et l’aigle dans celles des romains ; enfin qu’on se conforme à celles de leurs coûtumes qui ont du rapport avec l’action du tableau. […] Le sculpteur qui répresenteroit saint Paul plus petit, plus décharné, et avec une barbe plus courte que saint Pierre, seroit repris autant que le fut Bandinelli pour avoir mis à côté de la statuë d’Adam qu’il a faite pour le dôme de Florence, une statuë d’ève plus haute que celle de son mari.
Enfin nous exigeons des acteurs de tragedie, de mettre un air de grandeur et de dignité dans tout ce qu’ils font, comme nous exigeons du poëte de le mettre dans tout ce qu’il leur fait dire. […] Je ne crois pas que durant le cours du dix-septiéme siecle, les presses d’Italie nous aïent donné plus d’une trentaine de tragedies faites pour être déclamées ; elles, qui dans ce temps-là mirent au jour tant d’ouvrages d’esprit. […] Il se plaint élegamment dans la préface en vers qu’il mit à la tête de ces tragedies, que Melpomene, pour qui la scéne fut inventée, n’y paroisse plus en Italie que comme une suivante de Polimnie ; enfin, qu’elle ne s’y montre plus que comme la vile esclave de la peinture, de la musique et de la sculpture. […] Generalement parlant, il est des peuples qui varient davantage leurs tons de voix, qui mettent des accens plus aigus et plus fréquens dans leur prononciation, et qui gesticulent avec plus d’activité que d’autres.
C’est ainsi qu’en ont usé le Poussin, Rubens et d’autres grands maîtres qui ne se sont pas contentez de mettre dans leurs païsages un homme qui passe son chemin, ou bien une femme qui porte des fruits au marché. Ils y placent ordinairement des figures qui pensent, afin de nous donner lieu de penser ; ils y mettent des hommes agitez de passions, afin de reveiller les nôtres et de nous attacher par cette agitation. […] Quand une satire ne met pas dans un beau jour quelque verité dont j’avois déja un sentiment confus, quand elle ne contient pas de ces maximes dignes de passer incessamment en proverbes à cause du grand sens qu’elles renferment en abregé, je puis tout au plus la loüer d’être bien écrite ; mais je n’en retiens rien, et j’ai aussi peu d’envie de la vanter que de la relire. […] Un poëte dramatique qui met ses personnages en des situations qui sont si peu interressantes, que j’y verrois réellement des personnes de ma connoissance sans être bien ému, ne m’émeut gueres en faveur de ses personnages.
Charles et son frère, en robe d’apparat, se mettent à courir comme au carnaval. […] Un autre, en plein jour, se mettait nu à la fenêtre pour haranguer la multitude. […] On vient mettre le holà dans cette première entrevue toute galante. […] Non, j’espère que sir Rowland est trop bien élevé pour mettre une dame dans la nécessité de manquer aux formes. […] Elle, pour soutenir la gageure, se mit à la montrer jusqu’au-dessus du genou. » (Grammont.)
oui, on se met du parti de la femme adultère ! […] C’est lui qui a mis le plus d’ardeur à célébrer les mérites de d’Aguesseau et qui met le plus d’ardeur à le renverser. […] Mettons-le d’abord en face de l’Église. […] De mettre les rois sous la tutelle des Communes ? […] Peut-on y mettre plus de parfaite bonté ?
Courbet n’y met pas tant de façons. […] Mettez le canard dans les eaux du cygne, il demandera à aller barboter de nouveau dans sa mare. […] Par une coïncidence assez singulière, mais fort explicable, on s’est mis alors à faire des bucoliques. […] Mettez en regard de cela ce qui a lieu chez nous. […] Castille me fait à ce propos l’honneur de me mettre nominalement en cause) !
On ne met aucun accent sur a verbe. […] C’est à vous à mettre le prix à votre marchandise. […] positis ab armis, après avoir mis les armes bas ; & dans Ovid. […] On ne met point d’accent sur a, verbe ; il a, habet. […] On n’en met point sur la, article ; la raison.
Divers champions du dernier siecle se mirent sur les rangs. […] Mettez en jeu tous ses ressorts. […] Ce qui mit dans la balance un poids très-utile en faveur du nôtre. […] Il met en action ce qui fatigue presque toujours en raisonnement. […] Il en met par tout.
Or, un avoué qui avait une bicoque au Point-du-Jour, et qui tous les jours, pour se rendre au Palais, longeait le mur de la propriété, le jour de l’adjudication, où il voit que la mise à prix est de 130 000 francs, disait, comme en plaisantant, de mettre 50 francs de surenchère en son nom et de là allait à ses affaires, et au moment de s’en aller, passait savoir à qui elle était adjugée. […] l’artistique mise en scène de la désolation et du deuil des vivants. […] Il se met à parler de la situation politique, du désarroi du moment, de l’avènement futur de Boulanger. […] Et à côté de lui un voltairien enragé, auquel cette sœur de charité éclectique, un jour de Noël, mettait dans ses souliers les Contes de Voltaire, tandis qu’elle mettait un chapelet dans les souliers du Breton. […] Un ecclésiastique que j’ai devant moi, à la danse du ventre, se met à regarder de côté, toutes les fois, que le ventre de l’almée soubresaute voluptueusement, devient trop suggestif.
Une lettre du chevalier de Cubières au marquis de Ximenès mit en cause M. […] L’homme de cabinet et l’écrivain, chez Daunou, mettaient donc toujours le cachet à l’orateur, et parfois le scellé. […] Cette histoire-là est au moins à mettre sur la même ligne que celle de l’Oratoire ou de Boulogne-sur-Mer, qu’il regrettait de n’avoir pas retracées. […] Cette personne, un peu indiscrète en cela peut-être, mit l’anecdote sur le tapis ; M. […] J’écoutais, et je n’y ai mis que le sourire.
Ils s’asseyent et se mettent à causer. […] Celui-ci se mit en belle humeur et leur découvrit où était le vin. […] Xénophon mit des hommes derrière quelques arbres proches du mur. […] On croirait voir une chasse, tant le jeune homme y met de fougue. […] Pour juger les anciens, il faut se mettre au point de vue antique.
Il a ruiné celui-ci, il a mis à mal celle-là. […] Le pauvre diable ruiné est mis en prison. […] La Russie fut mise d’emblée hors de cause, et le traité de Kabobanople fut signé. […] Il a joué, bu et soupé jusqu’à se mettre sur la paille. […] De tous les coquins que les romanciers ont mis en scène, il est le plus ignoble.
Et la jeune fille aussi se met à aimer Claudio. […] et comme le vrai, quand il s’y met, sait être invraisemblable ! […] Ce n’est que la mise en scène de la satire d’Horace sur « les importuns ». […] Je ne puis mieux faire que de vous mettre sous les yeux les vers de M. […] Et le grand-père, indigné, met le pauvre Jacquemin à la porte.
Peu d’hommes ont mieux connu la marche des passions, & peu ont su les mettre en action avec plus d’énergie. […] Le nom de son premier mari lui fut sans doute plus cher que celui de ses successeurs, puisqu’elle le mit constamment à la tête de tous ses Ouvrages. […] Plus je relis ce que vous faites, Plus je connois ce que vous êtes ; Il ne faut que vous mettre en train ; Tout le monde, Iris, vous admire : Si les Dieux se mêloient d’écrire, Ils emprunteroient votre main. […] L’Académie la mit au dessous de celle de M. l’Abbé du Jarry, que le Public trouva très-mauvaise quand elle parut, & qui commence par ces trois Vers : « Enfin ce jour paroît où le saint Tabernacle, D’ornemens enrichi, nous offre un beau spectacle ; La mort ravit un Roi plein d’un projet si beau, &c. » « L’Académie ne s’apperçut point de tous les défauts de cette Piece, qui est très-plate, très-prosaïque, & où l’on trouve des Pôles glacés & où des Pôles brûlans, & jugea à propos de la couronner.
La grande raison politique alors se bornait à rappeler combien les Anglais avaient mis d’années pour arriver à la liberté dont ils jouissent ; ce qui signifiait apparemment que les antres peuples étaient condamnés à ne les suivre qu’à quelques siècles de distance. […] « La vieillesse des rois est un malheur public parce qu’elle les isole ; les passions de leur jeunesse les mettent du moins en communication avec les idées de leur temps. […] « Nous serions-nous portés vers l’Hôtel de ville pour exciter le zèle de nos échevins et nous mettre sous leur direction ? […] A part même le courage et le talent dont ils ont fait preuve, leur vêtement uniforme était un point de ralliement, et mettait l’ordre à la place de la confusion. […] Il faut au contraire la concevoir dans toute son étendue, et se dire avec franchise : « Tout mouvement qui affermit l’ordre social par ses propres forces met à découvert la faiblesse des pouvoirs.
Mais surtout elle l’obligea, une fois retiré à Bâle, à mettre par écrit la confession de sa nouvelle foi, arrêtée dans cet esprit avide de clarté : il rédigea en latin l’Institution chrétienne. Comme la royauté mettait sa justice au service du dogmatisme catholique, et par politique dénonçait les victimes comme des factieux à ses alliés protestants, Calvin se crut obligé de protester dans la fameuse lettre à François Ier. […] Ici Calvin n’a personne devant lui ; il a ouvert la voie le premier, et ce qu’il y a de solide et pénétrante psychologie dans la théologie de Pascal et de Bossuet, c’est lui qui le premier a enseigné à l’y mettre. […] Lecalvinisme, bien pris, doit être une doctrine d’humilité : il met toute l’espérance du chrétien anéanti dans la sincérité de sa foi qui, l’attachant à Dieu, l’oblige à vouloir toutes les volontés de Dieu, à aimer le joug douloureux de son Évangile. […] La théologie mise à part, ce n’est plus seulement avant Pascal, avant Bossuet qu’on le rencontre : mais avant Montaigne, avant les Morales d’Amyot.
Elle mit aux prises les deux célèbres rhéteurs Rollin & Gibert. […] Dans une lettre de vingt-sept pages, publiée en 1727, il donna son apologie, avec le portrait peu ressemblant de Rollin, qu’il y avoit mis. […] Le professeur de philosophie avoit mis dans ses ouvrages, que la connoissance du mouvement des esprits animaux, dans chaque passion, est d’un grand poids à l’orateur, pour exciter celles qu’on veut dans le discours . […] Ce philosophe y met, dans tout son jour, son sentiment. […] Où les passions sont-elles plus mises en jeu ?
Peut-être serait-on fondé à lui reprocher de n’avoir pas mis assez de variété dans le genre d’intérêt qu’il inspire : c’est toujours l’expression d’un sentiment vif et violent ; il l’aurait pu montrer vif et doux, et passer de l’amour effréné à l’amour tendre, de l’amour timide à l’amour heureux. […] Tout ce qu’il dit sur l’opéra et sur la musique est à faire éclater de rire, tant il y met de dénigrement et de partialité. […] Rousseau est peut-être le seul qui fasse une classe à part : la crainte de choquer les opinions reçues, de révolter par des paradoxes, de passer pour cynique, de se faire des ennemis et des affaires, rien de tout cela ne l’arrête ; il s’est mis à son aise avec le public de tous les rangs et de toutes les espèces ; et cette liberté, qui se trouve heureusement jointe en lui à beaucoup de talent, lui donne un prodigieux avantage. C’est pour s’être mis à son aise comme lui, que Diogène a dit beaucoup plus de choses dignes d’être retenues qu’aucun philosophe de l’antiquité, quoiqu’il ne fût peut-être pas le plus grand des philosophes. […] Rousseau a l’avantage de s’être mis à son aise avec ses lecteurs ; car on pourrait dire aux autres écrivains : que n’en faites-vous autant ?
Puis il est mis au collège de la ville de Beauvais, maison amie de Port-Royal. […] Je ne vois pas en quoi cet aimable homme a mis sa marque sur Racine. […] Il y mit de la lenteur, observa des étapes, — parce qu’il avait du goût. […] « Il met les âmes à ce prix. » Les âmes ? […] Il n’a pu soupçonner que cette petite fille irait mettre tout ce grand ouvrage à néant.
Mais ce nom de Paris la mit hors d’elle. […] Et cette femme qu’il mettait si haut s’appelait Coralie ! […] Elle met un peignoir et reste là devant la fenêtre ; elle regarde tomber la pluie. […] Je la donnai hier pour être mise à la poste ; que n’ai-je attendu à aujourd’hui ? […] Le tout admirablement mis en scène et ciselé à la façon des véritables objets d’art.
Non pas, certes, et nous y mettrons bon ordre. […] Zapata se mit à rêver quelques moments […] , il se mit à jouer le rôle de M. de Pourceaugnac ! […] vous voilà, j’allais me mettre en colère. […] Il met ses mouches et son rouge.
La mettra-t-elle hors de pair ? […] Mettez : acteurs ; la chose est plus vraie encore. […] Lemaître y met plus de cérémonies. […] Mettons de même au rang des élus MM. […] Ganderax de la psychologie mise en dialogue et en action.
Bernis a le mérite de sentir un peu tard tous ces néants et ces vides profonds ; mais, en les déplorant, il n’a rien à mettre pour les remplir ; il n’est pas de ceux à qui on reconnaît le droit de dire : C’est moi ! […] Il semblait que ce descendant du Grand Condé n’eût rien eu de plus pressé que de mettre la panique à l’ordre du jour. […] Il faut jouer le même rôle vis-à-vis de son frère, sans quoi tout est perdu ; on veut s’en aller et mettre tout en confusion. […] Ici il a moins à agir en ministre ; les qualités du négociateur sont plutôt de mise ; il y a lieu à la persuasion et à un maniement insensible des personnes et des esprits. […] L’arrivée de M. de Choiseul, à la fin du mois de novembre, ne fit que la compliquer : car, quelque loyaux et sincères que fussent le successeur et le devancier, il était impossible que les bons amis de Cour ne fissent pas tout pour les brouiller et les mettre aux prises.
Elle s’était choisi trois jours par semaine pour ce salutaire usage : « Après une visite à mon fils, dit-elle (27 novembre 1717), j’ai été me mettre à table, et après dîner j’ai pris ma Bible et j’ai lu quatre chapitres du livre de Job, quatre psaumes et deux chapitres de saint Jean. […] Mais il n’est pas besoin de ce genre d’explication avec une nature si aisée à prévenir, si difficile à ramener, et que tout mettait en opposition et en contraste avec le point de départ et le procédé de Mme de Maintenon. […] Tout fut donc mis sens-dessus-dessous, et personne ne savait plus quelle était sa place ni ce qu’il était. Je ne me suis jamais mêlée à tout cela ; mais, lorsque j’allais voir la dame, je me mettais près de sa niche sur un fauteuil, et je ne l’ai jamais servie, ni à table, ni à la toilette. […] Madame, qui, en ce grave moment, avait tout à obtenir du roi et pour elle et pour son fils (et qui obtint tout en effet), fit l’effort de mettre sa dignité de côté et de s’adresser à Mme de Maintenon.
Dix ans à peine écoulés, voilà toute une génération nouvelle qui se met à s’éprendre de ses œuvres, à le rechercher, à l’étudier en tous sens presque comme un ancien, presque comme un classique ; c’est autour de lui et de son nom comme une renaissance. […] Un des travers de Beyle fut même d’y mettre de l’affectation. […] que de dominos, dès son début, il met sur son habit d’auteur74 ! […] Voilà le point triomphant et par où il mettait les rieurs de son côté. […] Le goût du vrai et du naturel qu’il met en avant a souvent, de sa part, l’air d’une gageure ; c’est moins encore un goût tout simple qu’une revanche, un gant jeté aux défauts d’alentour dont il est choqué.
Balzac, jeune, fut un Malherbe en prose : il put se vanter, et avec raison, « d’avoir trouvé ce que quelques-uns cherchaient, c’est-à-dire de savoir un certain petit art d’arranger des mots ensemble et de les mettre en leur juste place ». […] Balzac usa quelquefois de la faveur de Voiture en Cour, et le mit en mouvement pour faire arriver de ses œuvres sous les yeux du cardinal de Richelieu ou du cardinal Mazarin : Voiture, qui savait les difficultés et avait du tact, se prêtait à ces démarches autant qu’il fallait, et rien de plus. […] Il paraît en effet qu’un jour un capitaine bel esprit et du dernier goût, qui passait près du manoir de M. de Girac, lui avait dit que, pour cette fois et par considération pour M. de Montausier, il ne lui mettrait pas sa compagnie de gendarmes à loger dans son village, mais qu’à l’avenir il eût à être plus sage et à ne plus écrire contre M. de Voiture. […] La science de Costar une fois mise en cause, il fut à peine question désormais du gentil Voiture, mais beaucoup de Pausanias, d’Eusèbe, de Lactance, et surtout d’un passage très peu agréable d’Hérodote sur la maladie des Scythes. […] Boileau, qui de bonne heure en fut investi, devait rendre au procès son vrai caractère et y apporter la vraie conclusion : il mit les parties dos à dos, et prononça l’arrêt sans appel par un tour, et un procédé bien simple, en contrefaisant la manière de l’un et de l’autre écrivain dans deux lettres charmantes.
Rohan, déjà gêné au dedans par les siens, dut également souffrir de cette gêne en face de l’ennemi, et peut-être des accusations sourdes qui en venaient parfois à son oreille ; et il semble, nous le verrons, avoir voulu répondre à tout et se satisfaire lui-même lorsqu’il se mit, à son dernier jour, à faire le coup de pique en simple volontaire dans l’armée du duc de Weimar, comme s’il s’était dit : « Cette fois enfin je ne suis plus un général ni un chef de parti, je ne suis qu’un soldat. » Ouvrons maintenant les mémoires de Richelieu, lorsqu’il a à parler des mêmes conjonctures. […] Il met le feu dans le royaume, tandis que le roi est employé en la défense de ses alliés, ainsi qu’Érostrate embrasa le temple de Diane, tandis qu’elle était attentive à promouvoir la naissance d’Alexandre… Ah ! […] Richelieu soutint résolûment qu’il fallait exiger des Anglais et des Hollandais le nombre de vaisseaux auxiliaires auxquels ils s’étaient obligés par les nouveaux traités, vingt de Hollande, sept ou huit d’Angleterre ; il prétendait de plus faire stipuler, pour être sûr que ces vaisseaux opéreraient efficacement et n’iraient pas à l’inverse du but, qu’on aurait droit d’y mettre à bord des capitaines français, avec des équipages français, soit en totalité, soit en grande partie. […] Rohan, dans ses mémoires destinés à être lus en manière d’apologie, témoigne être satisfait de cette paix provisoire : ses lettres et missives confidentielles, dont quelques-unes furent surprises et rapportées au cardinal, trahissaient moins de contentement, et ce traité si désavantageux pour le parti « mit les deux frères en tel désespoir, assure Richelieu, que Mme de Rohan la mère, ne sachant plus quel conseil donner à Soubise, le persuada, par une lettre interceptée, de se joindre aux corsaires moresques et de se retirer en Barbarie », plutôt que de se résigner à la loi du vainqueur. […] D’un côté, il savait bien que dans dix ou douze jours on les aurait la corde au cou, mais d’autre côté il considérait qu’il fallait se hâter… » Il raille donc, il insulte, il n’a nul égard aux vaincus, et il les maltraite à proportion qu’ils ont été plus constants et courageux : Le Cardinal conseilla au roi d’envoyer le maire (l’énergique Guiton) hors de la ville, à cause de la grande inhumanité dont il avait usé envers ses citoyens, ayant mieux aimé les laisser misérablement périr de faim que d’avoir recours à la clémence du roi pour mettre fin à leurs misères ; d’envoyer à Niort Mme de Rohan la douairière, comme étant indigne que Sa Majesté la vît, pour avoir été le flambeau qui avait consumé ce peuple.
Les Jésuites, sûrs de lui et ne le craignant point parce qu’il les craignait, et que sa conduite, qui pouvait leur donner toujours prise sur lui, le mettait dans leur dépendance, le laissaient assez faire ce qu’il voulait, d’autant plus qu’il avait toujours l’habileté de les mettre dans sa confidence et de paraître agir de concert avec eux. […] Sans parler des dames qu’on y met sur le tapis, des d’Au-mont, des Brissac et autres bonnes fortunes de rencontre, on citait, comme amie attitrée du prélat, Mme de Bretonvilliers, de la haute bourgeoisie. […] L’histoire courut avec variantes et embellissements, et chacun y mettait une suite à sa guise. […] Ces malheureux furent mis à la chaîne. […] leur dit-il, vous ne vous étudiez dans vos discours qu’à trouver des moyens d’accuser les autres, et vous vous jetez sur un homme accablé… Contentez-vous de voir l’état où je suis réduit, et mettez le doigt sur votre bouche.
Je regrette bien vivement de quitter une carrière qui aurait pu me mettre plus particulièrement en relation avec Votre Excellence, dont j’avais été accueilli autrefois avec une bienveillance si distinguée. […] Je supplie Votre Altesse de la mettre aux pieds de Sa Majesté l’Empereur et Roi. […] L’ordre en date du 15 novembre, et qui paraît avoir mis quelque temps à atteindre le destinataire, était péremptoire. […] La guerre avec la Russie, qui éclata en 1812, mettait Jomini dans une position un peu fausse vis-à-vis d’un souverain dont il avait recherché le service, et de qui il avait secrètement à se louer. […] Les moyens mis à sa disposition étaient insuffisants ; il avait des inquiétudes sur l’arrivage des subsistances, et peu de confiance dans l’activité du gouvernement lituanien ; il le disait dans ses rapports, il s’en plaignait.
Avant de se mettre à table, il pria Mlle Le Couvreur de réciter quelque morceau, reprit, en l’écoutant, son attitude de silence, et ne lâcha que deux ou trois fois son mot : « C’est bon, cela ! […] Vous me mettez au désespoir. […] Difficile à acquérir, mais plus difficile à perdre : telle est la vraie devise de l’amitié, et c’est un mérite que le cœur élevé de Mlle Le Couvreur mettait bien au-dessus des rapides caprices et des flammes passagères. […] Cet ami était parti brusquement sans le lui dire, sans le lui écrire ; elle s’en plaint avec grâce : faut-il donc y tant regarder avant de se mettre à écrire une lettre d’amitié ? […] Celui-ci fut repris et mis à Saint-Lazare.
Enfin, pour mettre le cachet à sa publication et à son rôle d’excellent éditeur, M. […] Les gens de Vaucouleurs eux-mêmes, mus d’intérêt pour elle, s’étaient mis en frais pour lui procurer un équipement. […] Quicherat met sur la voie et fournit à peu près tous les éléments désirables pour traiter désormais cette question délicate. […] Quicherat nous met bien pourtant sur la voie pour la discerner. […] Elle ordonne l’assaut, et « presque tous sont mis à mort ».
Les dernières études qu’on a faites sur Diderot ont cela de commun qu’elles tendent à le mettre à sa place avec justice, sans colère et sans trop de zèle. […] Il étudia d’abord chez les Jésuites de sa ville natale, lesquels l’auraient bien voulu retenir ; puis son père le mit à Paris au collège d’Harcourt. […] Dès que les libraires qui en avaient conçu la première idée eurent mis la main sur lui, ils sentirent bien qu’ils avaient leur homme ; cette idée à l’instant s’étendit, prit corps et s’anima. […] Il trouvait de l’or dans le creuset, comme l’alchimiste, parce qu’il l’y avait mis. […] C’est le moment de chaleur de l’artiste, la verve pure, sans aucun mélange de l’apprêt que la réflexion met à tout ; c’est l’âme du peintre qui se répand librement sur la toile.
Il n’y a de poétique que l’idée d’avoir mis en scène ce sujet abstrait et d’en avoir attribué le développement à un personnage historique. […] Il avait été économe de sublime, mais, du peu qu’il y avait mis, rien n’avait été perdu. Aussi, plus tard, ne cessa-t-il d’ajouter une grande importance en toutes choses à ce qu’il appelait la mise en scène. […] Il ne se le fit pas répéter deux fois pour se mettre sous la remise, comme il disait. […] Mettez-y toujours l’accent.
En effet, il s’était mis sur les rangs pour succéder à son beau-père, M. […] Cependant Courier écrivait de Paris à sa femme (juin 1821) : Je ne sais encore si je serai mis en jugement. […] Il avait mis en tête du volume la Lettre à M. […] Mais Frémont, mis en jugement, fut acquitté à l’unanimité par le jury devant la cour d’assises de Tours, le 3 septembre 1825. […] Il était de ces individus distingués à qui il a été donné d’arriver à la perfection dans leur genre et de mettre le fini à leur nature : ils ont fait peu, mais ce peu est parfait et terminé.
Il s’amusait à tirer de celui avec qui il causait des concessions dont l’interlocuteur ne prévoyait pas les conséquences, et il triomphait bientôt de l’embarras inextricable où il l’avait mis. […] Cet ouvrage, tiré à un petit nombre d’exemplaires, le met en relation avec quelques esprits forts. […] Il évitait pourtant de signer et de mettre son nom en avant, afin de ménager l’amour-propre des autres. […] Il arrivait, par une voie laborieuse, à une fortune honnête et à une indépendance qui allait le mettre en état de se livrer à ses goûts pour l’étude et pour les sciences. […] Parmi ses moyens d’action, il faut mettre les Almanachs qu’il publia, à partir de 1732, sous le nom de Richard Saunders, autrement dit le Bonhomme Richard.
Doué de bon sens et d’une certaine philosophie naturelle, il n’avait point de ces passions personnelles d’envie ou d’ambition qui transportent les âmes hors d’elles-mêmes et leur mettent l’aiguillon au-dedans. […] Dans ses tragédies, Arnault n’a qu’un demi-talent : dans ses apologues et dans sa prose, il a tout son esprit, et, par ce côté, il s’y est mis tout entier lui-même. […] Arnault n’est qu’une épigramme mise en action ou traduite en emblème. […] Arnault, dans cette partie de sa vie, prit donc l’habitude de mettre sous titre et sous enseigne de fable ce qu’il aurait pu appeler aussi bien d’un tout autre nom. […] La présence de plusieurs ne faisait que le mettre en train et l’exciter.
Le vent d’ouest, soufflant là en pleine liberté, faisait plus épaisses encore sur cette demeure toutes ces enveloppes de brouillard que novembre met entre la vie terrestre et le soleil. […] Sa femme mise de côté, il fut maître d’école, puis clerc chez un procureur, puis braconnier. […] Il se mit, pour vivre, à garder les chevaux à la porte des théâtres. […] On a beaucoup ri de cette mise en scène de clair de lune, devenue fameuse par le Songe d’une nuit d’été, sans se douter que c’est là une sinistre indication de Dante. […] Malone, critique et blanchisseur de Shakespeare, mit une couche de plâtre sur son visage et de sottise sur son œuvre.
eux et leurs sciences, furent modelés en figurines de cire, et mis pour les salons en airs de serinette. […] » Quand Delille avait achevé quelque portion descriptive, quelque morceau, il avait coutume de dire : « Eh bien, où mettrons-nous ça maintenant ? […] Il quitta sa tonsure et mit des sabots. […] Aveugle. non pas comme Homère ni comme Milton, mais comme La Motte, au rebours de celui-ci qui mettait les vers de ses amis en prose, Delille mettait leur prose en vers. […] Les circonstances sociales s’en mêlèrent et y mirent le sens.
Des époux qui ne vivent pas ensemble ne vivent guère avec leurs enfants, et les causes qui ont défait le mariage défont aussi la famille Il y a d’abord la tradition aristocratique qui, entre les parents et les enfants, met une barrière pour mettre une distance. […] Roch (c’était le nom de mon mentor) n’était pas en état de diriger leurs leçons ni de me mettre en état d’en profiter. […] Toute occupation étant un jeu, il suffit d’un caprice, d’un souffle de la mode pour en mettre une en honneur. […] Le hasard l’a fait connaître, aussitôt on l’a mis à l’épreuve. […] Ajoutez l’absence des causes qui font la tristesse moderne et mettent au-dessus de nos têtes un pesant ciel de plomb.
Il met au neuvième rang le mouvement qui, venant d’une cause extérieure, est reçu du dehors et est communiqué ; et enfin, au dixième rang, il met le mouvement spontané, qui n’a pas d’autre cause que lui-même, et qui produit tous les changements et tous les mouvements secondaires que l’univers nous présente. […] Le temps, au contraire, a commencé avec le monde, quand Dieu l’a créé et y a mis un ordre merveilleux. […] Aujourd’hui même, on ne saurait le dépasser qu’en commençant par se mettre à son école. […] Si cependant il y a un grand nombre de rois, la division se met dans la ruche. […] La biche s’y arrête, et s’y met, dit-on, en défense.
Le spectacle, la pompe, une vaste scène, ajoutent à l’effet de la tragédie ; ils mettent les portraits dans leurs cadres. […] Le portrait mis en gage procure à Valère mille écus, et ces mille écus ont ramené la fortune. […] Il lui faut des acteurs dont le geste expressif et la voix mordante relèvent les mots qui se traînent, dont le jeu mette la gaieté où il n’a songé qu’à mettre la farce. […] Plus d’un succès bruyant et lucratif l’a mise en crédit. […] Il a d’abord contre lui la puissance publique ; il la tourne, il la surprend, et finit par la mettre de son côté.
Ce bruit nous met dans un état nerveux abominable. […] On compte les billets, puis tous les clercs se mettent à ranger les piles d’or qu’on dépapillote. […] À la fin, comme les pièces mettaient une longue résistance à venir, nous avons laissé nos reçus. […] Vers les cinq heures, la princesse à laquelle la tension du travail met un peu le sang à la tête, sort avec tout son monde, quelquefois en voiture. […] L’autre jour il mettait notre vin en bouteilles, aidé d’un gandin à l’air humilié, et rinçant les bouteilles avec un faux diamant au doigt.
Les prêtres, inquiets, mettaient un sceau sur ce poëte. […] Il y a dans Ézéchiel trois constructions : l’homme, dans lequel il met le progrès ; le temple, où il met une lumière qu’il appelle gloire ; la cité, où il met Dieu. […] Il se met en route pour la Mort. […] Il leur met ce carcan. […] Kepler y met les astres.
Hâtons-nous de le dire : il sera injuste d’exiger du savant la conscience toujours immédiate du but de son travail, et il y aurait mauvais goût à vouloir qu’il en parlât expressément à tout propos ; ce serait l’obliger à mettre en tête de tous ses ouvrages des prolégomènes identiques. […] Soyons donc vrais, au nom de Dieu, vrais comme Thalès quand, de sa propre initiative et par besoin intime, il se mit à spéculer sur la nature ; vrais comme Socrate, vrais comme Jésus, vrais comme saint Paul, vrais comme tous ces grands hommes que l’idéal a possédés et entraînés après lui ! […] Quelle est l’âme philosophique et belle, jalouse d’être parfaite, ayant le sentiment de sa valeur intérieure, qui consentirait à se sacrifier à de telles vanités, à se mettre de gaieté de cœur dans la tapisserie inanimée de l’humanité, à jouer dans le monde le rôle des momies d’un musée ! […] Comment se mettre soi-même au rebut, accepter un rôle de parade, quand la vie est si courte, quand rien ne peut réparer la perte des moments qu’on n’a point donnés aux délices de l’idéal ? […] Si l’on met d’un côté la perfection, de l’autre la vanité, comment ne pas suivre la perfection ?
On le pressoit de mettre en usage son talent pour la médisance, & de faire, au milieu des repas, des contes sur ses confrères les auteurs. […] Ils se rendent des premiers à la maison du président, & mettent la conversation sur Montmaur. […] C’est ainsi qu’il sçavoit se tirer d’affaire & mettre les rieurs de son côté. […] Il fut mis en prison. […] On osa mettre en vers ces idées abominables, & les présenter au public.
Sa pensée a bien un autre éclat : elle paroît bien plus relevée, lorsqu’elle est revêtuë de figures poëtiques, et lorsqu’elle met entre les mains de Cesar l’instrument de la vengeance de Jupiter. […] Quand Monsieur Racine met dans la bouche d’Aricie cette verité, revêtuë des beautez que lui prête la poësie de son stile : elle nous charme. […] L’écrivain le plus austere, celui qui fait la profession la plus serieuse de ne mettre en oeuvre pour nous persuader que la raison toute nuë, sent bientôt que pour nous convaincre il nous faut émouvoir, et qu’il faut pour nous émouvoir mettre sous nos yeux par des peintures les objets dont il nous parle. […] Telles sont, par exemple, les figures que met en oeuvre le carme auteur du poëme de la Magdelaine, qui forment souvent des images grotesques, où le poëte ne devroit nous offrir que des images serieuses.
En effet, pour composer une excellente comédie, il faut sçavoir en quoi consiste la difference que l’âge, l’éducation et la profession, mettent entre des personnes dont le caractere naturel est le même. […] Cependant Marius, à peine officier subalterne, n’avoit encore fait aucun exploit, il n’avoit mis encore en évidence aucune qualité qui le rendît digne dès-lors aux yeux des hommes ordinaires d’être le successeur de Scipion. […] Plus un artisan doüé de génie met de temps à se former, plus il lui faut d’expérience pour devenir moderé dans ses saillies, retenu dans ses inventions, et sage dans ses productions, plus il va loin ordinairement. […] Ce sont de grands morceaux, où nos deux antagonistes avoient eu le champ libre pour mettre en évidence tout leur génie, et ils les avoient executez avec d’autant plus de soin, qu’étans peints à fresque vis-à-vis l’un de l’autre, ils devoient être perpetuellement rivaux, et, pour ainsi dire, éterniser la concurrence de leurs artisans. […] Il est vrai que les dattes de ses pieces qu’on a mises dans une édition posthume de ses ouvrages disent le contraire ; mais ces dattes souvent démenties, même par la piece de poësie, à la tête de laquelle on les a placées, ne me paroissent d’aucun poids.
Bref, il mit lui-même le holà. […] Voilà que je me mets à faire une parabase d’Aristophane. […] Coups d’épingle qui le mettent hors de lui. […] Régnier a mis : « Ironique » en marge. […] » Régnier aurait mis en note : « Chansons !
Non seulement tout y est dans la place qu’il doit avoir, tout est fait pour la place qu’il occupe ; il présente d’abord ce qui doit être vu d’abord, il met au milieu ce qui doit être au milieu, etc. […] La Motte, dans le siège qu’il met devant la renommée d’Homère, a beau s’appliquer à restreindre et à circonscrire ses lignes d’attaque, il y a en lui une inintelligence totale du génie de l’antique poète ; et c’est ce qui irrite Mme Dacier et la transporte hors d’elle-même. […] Mme Dacier, ayant lu le Discours que La Motte avait mis en tête de son Homère, Discours où il s’autorisait d’elle et où il triomphait de lui après l’avoir de plus estropié dans ses vers, n’y tint pas et courut aux armes. […] Cependant il montrait dans l’examen de la question autant de sérieux que La Motte y avait mis de légèreté et d’air mondain. […] Mme de Staal a raconté spirituellement, et avec ce grain d’ironie qu’elle met à tout, comment elle fut sur le point de remplacer à titre d’épouse cette femme illustre auprès de M.
De bonne heure on parla de lui pour ses vers, pour ses lettres ; une lettre surtout qu’il adressa à Mme de Saintot en lui envoyant le Roland furieux traduit par Rosset (« Madame, voici sans doute la plus belle aventure que Roland ait jamais eue, etc. ») courut et commença à le mettre en réputation. […] Cet esprit de Voiture et de son monde n’était pas seulement un esprit de riposte et de trait, c’était aussi un esprit inventif, et qui se mettait en frais d’imagination pour divertir et pour plaire avec abondance et récidive. […] Mlle de Rambouillet avait-elle témoigné son admiration pour le roi de Suède Gustave-Adolphe, on se mettait à lui faire la guerre de ce qu’elle était éprise de lui, et Voiture, saisissant ce beau prétexte du roi de Suède, faisait travestir cinq ou six hommes en Suédois, lesquels arrivaient un jour en carrosse à la porte de l’hôtel de Rambouillet et présentaient à Mlle de Rambouillet, comme de la part du conquérant, son portrait avec une lettre : « Mademoiselle, voici le lion du Nord et ce conquérant dont le nom a fait tant de bruit dans le monde qui vient mettre à vos pieds les trophées de l’Allemagne, et qui, après avoir défait Tilly, etc., etc. » Une autre fois Voiture, alors en voyage, écrivait de Nancy à Mme de Rambouillet, sous le nom de Callot, en lui envoyant un recueil de ce graveur. […] Dès ce moment, monsieur, je vous mis au nombre de trois ou quatre personnes que j’aime et que j’honore sur tout le reste du monde… De telles paroles s’ajoutent bien au peu que nous en apprend l’histoire, pour laisser en nous l’idée de M. de Puylaurens comme n’étant ni un factieux ni un favori vulgaire. […] Et, à votre avis, l’aimeront-ils ou l’estimeront-ils moins, à cause que de son temps les rentes sur l’hôtel de ville se seront payées un peu plus tard, ou que l’on aura mis quelques nouveaux officiers dans la chambre des comptes ?
Les paroles de Frédéric sont d’une grande autorité, et nous arrivent en accents qui vibrent encore : Vous avez mis, par votre mauvaise conduite, mes affaires dans une situation désespérée ; ce n’est point mes ennemis qui me perdent, mais les mauvaises mesures que vous avez prises. […] Le prince Henri était très supérieur au précédent par les qualités de l’esprit, par la grâce en société et par les talents à la guerre : peu s’en faut même, si l’on en juge par certaines histoires et par des panégyriques de rhéteurs, qu’on ne le mette au niveau presque du grand Frédéric, et qu’on n’établisse entre eux une espèce de parallèle par contraste, une rivalité. […] Si vous me mettez de ce nombre, je puis vous assurer que je vis dans une ignorance profonde des sentiments que vous avez pour moi. […] C’est depuis le jour où il a joint mon armée, qu’il y a mis le désordre et le malheur. […] Serait-ce à quelques-unes de ces fautes de grammaire qu’il eût été facile et, je le crois, permis de corriger : je suis marché, pour j’ai marché ; ou à un indicatif au lieu d’un subjonctif, ou à un conditionnel mis de travers ?
La guerre de Sept Ans, en venant rompre le cours des prospérités de Frédéric et de ses loisirs si bien occupés, mit à l’épreuve l’âme de sa sœur, cette âme supérieure et sensible, et nous permet de l’apprécier par ses plus hauts côtés, dans son attitude vraiment historique. […] Voltaire se mit aussitôt à l’œuvre avec une activité que quelques lettres de sa correspondance connue faisaient déjà soupçonner, et que d’autres lettres récemment publiées viennent de mettre en pleine lumière66. […] Ses lumières et son expérience, jointes à sa correspondance, peuvent le mettre en état de juger si on est effectivement dans l’intention d’abandonner le roi de Prusse à toute la rigueur de sa mauvaise destinée, en cas qu’il soit sans ressource, et si on veut détruire absolument une balance qu’on a jugée longtemps nécessaire. […] Qui sait même si la personne principale qui aurait envoyé la lettre de Mme la margrave au roi, qui l’aurait appuyée, qui l’aurait fait réussir, ne pourrait pas se mettre à la tête du congrès qui réglerait les destinées de l’Europe ? […] Frédéric, remarquez-le bien, se mettait à ce moment presque en contradiction avec ses principes.
Peu à peu tout l’Ancien et le Nouveau Testament y passèrent et y défilèrent, mis et traduits en scènes et en personnages ; et les Vies des Saints, et les Miracles de la Vierge également. […] Les Mystères qui avaient mis deux siècles à croître et à se former eurent ainsi leur promotion finale : le bas moyen âge est l’époque de leur entière célébrité et de leur triomphe. […] Quelque temps après, cependant, elle met au monde un fils, auprès de qui Judas grandit, toujours élevé dans la maison ; mais bientôt la jalousie engendre la haine. […] Judas, resté en arrière, se met à lui en abattre. […] Au tome I, page XL de l’ouvrage, d’ailleurs fort louable, intitulé : Toiles peintes et Tapisseries de la ville de Reims, ou la mise en scène du Théâtre des Confrères de la Passion ; 2 vol. in-4°, 1843.
Du Bois ayant excité les plaintes de tous les Ordres de la province et n’ayant réussi qu’à cabrer les esprits, on le mit à Montauban, par manière de récompense, à la place de Foucault, et celui-ci alla en Béarn, dont il fut le deuxième intendant. […] Je jugeai donc à propos de descendre de cheval, et je n’eus pas plutôt mis pied à terre que le cheval, sans hésiter, se jeta dans le penchant du précipice et descendit jusques au fond, en sorte que je fus obligé de faire à pied une lieue de chemin dans la neige. […] De retour en Béarn (22 février 1685), Foucault, sûr désormais de son fait, se met à l’œuvre, et la conquête des âmes commence. […] Il m’avoua qu’il se sentait ému, et dans le moment je le pris par le bras et le conduisis vers l’autel, où il se mit à genoux devant M. l’évêque, qui lui donna l’absolution. […] Il avait le bréviaire ou Calendrier original, où Bussy avait fait peindre tous les c… de la Cour avec un hymne pour chacun ; c’est ce livre dont Boileau a dit : Me mettre au rang des Saints qu’à célébrer Bussy. »
Perrault, qui mettait les modernes si fort au-dessus des anciens, comptait parmi les plus beaux avantages de son siècle cette cérémonie académique, dont il était le premier auteur. […] La réussite des Deux Gendres mit le comble à la renommée de M. […] Étienne fut de ne pas avouer tout franchement la nature de ce secours qu’il avait reçu, et de compter sur la discrétion de Lebrun-Tossa, dont l’amour-propre était mis en jeu : « Quoi ! […] M. le comte Molé a répondu au récipiendaire avec la même franchise que celui-ci avait mise dans l’exposé de ses doctrines. […] Molé, parlant au nom de l’Académie, a donné un bel exemple : « Le moment n’est-il pas venu, s’est-il écrié en finissant, de mettre un terme à ces disputes ?
Mais il y a mis son empreinte, la marque de sa personnalité. […] Le comte Almaviva met la justice au service de ses caprices amoureux : à travers son grand air, sa dignité de façade, on l’aperçoit immoral et berné. […] Son monologue se résume en un énergique : « ôte-toi de là que je m’y mette ». […] Entre temps Beaumarchais s’est mis sur les bras une affaire avec le duc de Chaulnes, qui l’a insulté, assommé, et qui, pour éviter un duel, le fait envoyer au For-l’Évêque. […] Après le succès du Mariage, il est mis pour quelques jours à Saint-Lazare, sans raison sérieuse, et relâché de même.
Cet espoir de Commynes que son livre pourra être mis en langue latine, ressemble presque à une plaisanterie, et peut passer pour une simple politesse. […] « Les passions des hommes, a dit Vauvenargues, sont autant de chemins ouverts pour aller à eux. » Louis XI savait ce principe, que tout homme qui aspire à gouverner doit savoir, et il le mettait doucement en usage. […] Louis XI, on ne sait trop comment, et par excès de confiance en sa supériorité de finesse, s’était venu mettre au pouvoir de Charles ; le renard s’était jeté sous les griffes du lion. […] Celui-ci, malgré tous les symptômes d’orage, ne sait pas se mettre à couvert, et périt d’une mort misérable. […] Il pose en principe qu’il n’y a ni roi ni seigneur qui ait pouvoir de mettre un denier sur ses sujets sans octroi et consentement de ceux qui doivent le payer.
Le livre du Prêtre et de la Femme, ce placard d’un Orgon plus tartuffe que Tartuffe, fut le prix qu’y mit M. […] Et c’est là le point qu’il faut mettre aujourd’hui en lumière, c’est là ce qu’il faut dégager des deux volumes de M. […] Il faut confesser l’un ou l’autre, ou reculer dans le passé, comme l’Empire l’a fait franchement, ou suivre la voie révolutionnaire contre la théologie arbitraire de la grâce et du privilège, et mettre en tête de la loi le nom du Dieu nouveau : Justice. » La Révolution l’y mit en effet, mais en lui donnant une sanction permanente et active : le couperet de Guillotin. […] Michelet a mis dans l’histoire ce qu’avant lui on n’y avait pas vu encore (on l’avait vu ailleurs !) […] Michelet, transportées de l’ensemble d’événements auxquels elles appartiennent, et mises à part dans des cadres et des fonds qui repoussent vigoureusement ce que M.
Elles avaient fait un chant à l’honneur de la France lorsqu’elles allaient à leur fortification : je voudrais avoir donné le meilleur cheval que j’aie, et l’avoir pour le mettre ici. […] Ce point de sa conduite a été critiqué dans le temps même, notamment par Brantôme, qui se fait en cela l’écho de plusieurs autres : il lui reproche d’avoir été plus cupide d’honneur que jaloux de l’intérêt général, et d’avoir plus songé à la singularité qu’à pourvoir à la sûreté de son monde ; car, en agissant ainsi, il semblait s’être mis à la merci du plus fort. […] Les mestres de camp ne descendirent point, mais tous les capilaines descendirent et me vinrent embrasser la jambe, puis remontèrent à cheval et m’accompagnèrent jusqu’à ce que nous trouvâmes le marquis et le sieur Chiapin, qui pouvaient être à trois cents pas de la porte de la ville ; et là nous nous embrassâmes, et me mirent au milieu d’eux, et allâmes toujours parlant du siège et des particularités qui étaient survenues, nous attribuant beaucoup d’honneur ; même me dit qu’il m’avait beaucoup d’obligation, car outre qu’il avait appris beaucoup de ruses de guerre, j’étais cause qu’il était guéri des gouttes. […] Cette défense célèbre mit le sceau à sa réputation militaire en Italie et par toute la France. […] Le bâton de maréchal, que Henri III lui mit en main à Lyon à son retour de Pologne (1574), ne fut qu’une récompense des services passés : Montluc, estropié et âgé de plus de soixante-dix ans, était hors d’état d’en rendre de nouveaux.
» et il se sera mis résolument à l’œuvre. […] Feydeau est entré dans l’atelier, s’est posé devant une toile et, palette en main, s’est mis à peindre ses deux personnages et leur intérieur, et à leur donner tout l’éclat, tout le relief imaginable. […] Il m’est impossible de bien saisir la différence qu’il semble mettre dans cette alternative : Serait-ce parce qu’il y a dans l’espérance… Serait-ce Que la vie…, et d’y voir une explication. […] Je vous recevrai demain, me dit-elle, mais je vous conjure… — Beaucoup de personnes nous suivaient ; elle ne put achever sa phrase ; je pressai sa main de mon bras ; nous nous mîmes à table. […] Avec une politesse exquise qui excluait toute forme familière et nous tenait à distance l’un de l’autre comme il l’entendait, mais avec une tranquillité d’accent et une manière courtoise, il se mit immédiatement à conduire le discours, et je ne pus m’empêcher de le suivre.
La déclaration de guerre par la Convention, le 7 mars 1793, mit l’Espagne au défi : Charles IV, entraîné par le mouvement général, ne se contenta pas de se défendre, il voulut être conquérant et envahir le sol français. […] C’en était fait : peu importait, de part et d’autre, les pertes peu considérables en elles-mêmes ; l’effet moral était produit ; la honte du 20 mai était réparée ; l’armée française avait acquis conscience d’elle-même, elle existait ; l’ennemi le sut et, à dater de ce jour, se mit à la respecter, à la craindre. […] De nouveaux plans de campagne aussi absurdes que les précédents furent encore mis sur le tapis dans un Conseil de guerre réuni le 12 novembre. […] Fervel a mis en relief, plus qu’aucun historien militaire ne l’avait fait encore, ce personnage populaire dans les camps et dans la montagne, et digne d’être connu de chacun ; je ne désirerais, dans les belles et bonnes pages qu’il lui a consacrées, qu’un peu plus de simplicité de ton. […] L’homme du destin, et qui prodiguait si peu les témoignages personnels, semble même y avoir mis une intention, une délicatesse singulière.
Une Introduction savante, mise en tête, est un morceau de biographie et d’histoire d’un haut et sérieux intérêt. […] Frédéric Baudry, à qui nous devons ce volume, est lui-même un érudit et un savant très-distingué en plus d’un genre, et cette application qu’il a mise, en fidèle Normand, à éditer ce Journal d’un ancien intendant de Normandie, ne doit être comptée dans sa carrière littéraire que pour un accident et presque un hors-d’œuvre. […] Nous touchons ici au rôle principal de Foucault, à la grosse affaire qu’il met au rang de ses plus utiles travaux, et par où son nom est entré odieusement dans l’histoire. […] On mettait une ou plusieurs pensions comme appât au bout de la conversion ; plus d’un y mordait : « (Décembre 1677.) […] Foucault n’y mettait pas tant d’art et de malice ; il ne se rendait pas bien compte à lui-même de sa double réputation, de sa double carrière.
Dans le mouvement de fureur dont ils furent saisis en entendant ces propositions d’Hannon, ainsi frauduleusement transmises, les Mercenaires se mirent en marche au nombre de vingt mille, et, pour appuyer leurs menaces, ils vinrent camper au rivage de Tunis en vue de Carthage, à une lieue environ. […] Hannon, général carthaginois peu capable et qui n’eût été bon qu’à être un munitionnaire, mit les choses à deux doigts de leur perte. […] Mathos n’était pas avec cette armée ; on l’alla assiéger dans Tunis, et pour l’avertir du sort qui l’attendait, on mit en croix Spendius et les autres chefs captifs à la vue des assiégés. […] Cependant il fallait animer, entourer, motiver tout cela : il y fallait mettre un couronnement, une flamme, un prestige. […] Mais un Gaulois présent, et qui, comme tous les Gaulois et les zouaves de tous les temps, est un peu loustic et ne voit partout que prétexte à la gaudriole, se met à plaisanter en langage de son pays.
Paul Mesnard, qui s’en est chargé, et qui s’en acquitte en toute conscience, a mis en tête une Notice biographique puisée aux sources, la plus complète qu’on ait et, je dirai même, la seule vraiment critique jusqu’ici. […] Les lettres que nous avons à citer nous-même auront toute leur valeur et tout leur prix, quand on les mettra en opposition avec ce jugement dont elles sont la meilleure réfutation et dont elles montrent l’injustice. […] Le mérite de ses pièces dramatiques n’égale pas celui qu’il a eu de se former en ce pays-là, où il fait toutes sortes de personnages, où il complimente avec la foule, où il blâme et crie dans le tête-à-tête, où il s’accommode à toutes les intrigues dont on veut le mettre ; mais celle de la dévotion domine chez lui : il tâche toujours de tenir ceux qui en sont le chef. […] Les comédiens lui en avaient donné un faux air, il l’a rectifié, et il est de mise partout, jusqu’au chevet du lit du roi, où il a l’honneur de lire quelquefois : ce qu’il fait mieux qu’un autre. […] « Je vous régalerai, écrivait-il à l’un d’eux (et il l’aurait pu dire également à chacun en particulier), de tout ce que la main de la Providence mettra entre les miennes et que je croirai pouvoir servir de nourriture agréable et utile à l’amour que Dieu vous a donné pour toute vérité.
Je ne crois pas qu’on y ait tout mis ; je suppose qu’il y a eu bien des suppressions et des coupures. […] Beugnot dans l’intimité, quand l’homme officiel et le haut administrateur disparaissait, qu’il s’abandonnait à son humeur plaisante, moqueuse, imitatrice, et que, pour mieux peindre les autres, il se plaisait à les copier et à les mettre en action. […] Beugnot y met plus d’art et de malice. Il y met du sien, sans avoir l’air d’y toucher. […] Beugnot, nommé préfet de Lille au commencement de 1814, et à qui l’Empereur avait dit « qu’il mettait dans sa poche une des clefs de la France », y fut visité, dès le mois de février, par M.
Néanmoins ils ont aussi pour système de mettre en contraste la nature vulgaire avec la nature héroïque, et ils diminuent ainsi l’effet d’un très grand nombre de leurs plus belles pièces. […] On ne doit pas se mettre au niveau du plus grand nombre, mais tendre au plus haut terme de perfection possible : le jugement du public est toujours, à la fin, celui des hommes les plus distingués de la nation. […] Il faut mettre du culte et non de la condescendance dans les relations avec elles. […] Leurs historiens, à la tête desquels il faut mettre Schiller et Müller, sont aussi distingués qu’on peut l’être en écrivant l’histoire moderne. […] Les Allemands sont éminemment propres à la liberté, puisque déjà, dans leur révolution philosophique, ils ont su mettre à la place des barrières usées qui tombaient de vétusté, les bornes immuables de la raison naturelle.
Depuis ce jour, chaque fois que Scaramouche venait à la cour, il avait ordre de se rendre auprès du dauphin ; il y venait en habit de Scaramouche sur lequel il mettait un manteau, la guitare sous le bras, et escorté de son chien, de son chat, de son singe et de son perroquet. […] Arrivé en présence de Sa Majesté, il jetait son manteau par terre, et il chantait une chanson bien propre à mettre ses partenaires en émoi. […] La jeune troupe, obligée de lutter contre la mise en scène splendide du Petit-Bourbon, et contre les grandes pièces de l’hôtel de Bourgogne, Rodogune de Pierre Corneille, Jodelet ou le Maître-Valet de Scarron, La Sœur de Rotrou, ne faisait pas fortune. […] Mis en liberté sous caution, ayant, à l’aide de ses amis, payé ses dettes, il se résolut de quitter Paris avec ses associés, laissant le champ libre aux troupes qui accaparaient la faveur publique. […] Plus tard, il tira un coup de pistolet sur un de ses compagnons Ottavio, aventure qui mit fin à sa carrière théâtrale.
La bienveillance, mais une bienveillance sentie et nuancée, je ne sais quoi de particulier qui s’adressait à chacun, mettait aussitôt à l’aise, et tempérait le premier effet de l’initiation dans ce qui semblait tant soit peu un sanctuaire. […] J’aurais bien envie même de ne pas mettre du tout de date, car les dates en tel sujet, c’est peu élégant. […] Bernard, était dans les postes et royaliste ; il fut compromis sous le Consulat, arrêté et mis au secret. […] Pas un talent, pas une vertu, pas une distinction qu’elle n’aimât à connaître, à convier, à obliger, à mettre en lumière, à mettre surtout en rapport et en harmonie autour d’elle, à marquer au cœur d’un petit signe qui était sien. […] Elle avait au plus haut degré non cet esprit qui songe à briller pour lui-même, mais celui qui sent et met en valeur l’esprit des autres.
Traduire un poète en prose, c’est mettre en récitatif un air mesuré ; le traduire en vers, c’est changer un air mesuré en un autre qui peut ne lui céder en rien, mais qui n’est pas le même. […] Le traducteur, trop souvent forcé de rester au-dessous de son auteur, ne doit-il pas se mettre au-dessus quand il le peut ? […] Pour ne comparer que des morts, qui osera mettre Sophocle au-dessus de Corneille, Euripide au-dessus de Racine, Théophraste au-dessus de La Bruyère, Phèdre au-dessus de La Fontaine ? […] Pourquoi d’ailleurs se mettre à la torture pour rendre avec élégance une pensée fausse, avec finesse une idée commune ? Ce n’est pas pour nous faire connaître les défauts des anciens qu’on les met en notre langue, c’est pour enrichir notre littérature de ce qu’ils ont fait d’excellent.
vraiment, je ne vaux pas cette peine, Je rentre chez moi et je me mets à écrire. […] À Monte Carlo déjà, je devins rose et me mis à rire de joie jusqu’à Nice. […] — Alors, à Noël, mettons Noël, sept mois. […] On a mis aussi à prix les têtes des nobles, 50 roubles la pièce. […] C’est ça qu’il faut bien se mettre dans la tête.
Chacun (et, ne vous en déplaise, ce sont les plus illustres entre les écrivains de notre temps) a mis son honneur à s’embarquer avec quelqu’une ou avec quelques-unes. […] Si ample qu’il fût, le grand tribun de 89 n’a eu qu’à mettre en dehors ce que les siens avaient au dedans et à tailler en pleine étoffe. […] Brossette, en rentrant chez lui, mit par écrit la conversation qu’il venait d’avoir. […] Qu’on se mette à la place d’une femme auteur, à qui on refuse une place à pareil jour ! […] Il y apporta mieux que le zèle et l’adresse de l’homme de cour, il y mit (pour me servir d’un mot qu’il employait déjà volontiers) la chaleur d’un citoyen.
Et par un dernier effort, il se mit debout. […] Fabre ne sait mettre en scène et faire agir les gens de ce pays. […] à leur passion, et se mettent à éplucher leurs sensations. […] Puis elle s’alarma, perdit la tête, se mit à fuir. […] Toutes les poules s’étaient mises à l’abri dans la cheminée.
C’est lui qui met cet intervalle immense d’eux aux écrivains médiocres. […] Ce mérite, en quoi consiste principalement l’art d’écrire, a suffi pour mettre le sceau de l’immortalité à la réputation de Démosthène & de Cicéron, de Bossuet & de Pascal. […] Ces disputes sur le stile peuvent, à force d’objections faites avec jugement de part & d’autre, devenir aussi lumineuses qu’utiles, & mettre sur la voie pour s’en former un.
— Grands ouvrages, mis au jour par Corneille dans cette période. […] Boisrobert insista, manœuvra, intrigua ; le cardinal se mit en avant. […] Corneille lisait toutes ses pièces à l’hôtel de Rambouillet, avant de les mettre au théâtre. […] Quelle prévention que cette qui fait voir un bureau de fade bel esprit dans cette maison, ou le poète le plus mâle de notre littérature et le plus élevé, à qui il n’est arrivé qu’une seule fois de mettre une passion amoureuse sur la scène, allait chercher des conseils et des encouragements, échauffer et exalter son énergique talent, et où il trouvait l’inexprimable bonheur délie goûté, senti, admiré dans son élévation et dans sa profondeur, par des femmes qui s’étaient passionnées dans la noble conversation de Balzac pour la grandeur romaine !
J’y ai mis cet endroit qui vous est si sensible…, et je n’ai pas craint de le mettre parce que je suis assurée que vous ne le ferez pas imprimer quand même le reste vous plairoit. […] Dès qu’ils voient le moindre globule, ils y mettent le doigt et le réduisent en parcelles : mais il y a toujours le même poids et la même quantité. […] Les beaux raisonneurs viennent après, et sur le papier ils mettent de l’ordre à tout cela. […] Les proverbes de Franklin sont des grains de pur froment à mettre en terre et qui fructifieront. […] Celui-ci était mort dès 1662 ; mais la mise en ordre et la publication de ses Pensées furent retardées par suite des querelles jansénistes jusqu’à l’époque dite de la paix de l’Église (1669).
Rajna, a mis hors de doute les origines germaniques de l’épopée française. […] Le trouvère qui a mis la légende en forme n’est pas un Dante ou un Virgile. […] Elle se mit à lire, et n’ayant plus besoin, des jongleurs, elle donna leur place auprès d’elle aux hérauts, détenteurs de la science du blason, rédacteurs de chroniques, ordonnateurs de jeux et de pompes. […] Anonyme, qui mit en vers la vie de Charlemagne par Eginhard (fin du ixe siècle). […] Ainsi nommé, dit-on, du poème d’Alexandre le Grand, par Alexandre de Bernay et Lambert le Tors, qui mit ce vers à la mode.
Quand vint l’argumentation, le proctor fut obligé de lui mettre ses arguments en forme. […] Chantez quand je vous le commande. » Le comte s’étant mis à rire, la dame pleura et se retira. […] Il les écrasa tous, mit le pied sur leur parti, s’abreuva du poignant plaisir de la victoire. […] White le charpentier, pour mettre des vis à la bière ; puis le marbrier apportant ses comptes. […] Il met la procédure dans le ciel ; il impose à Vénus tous les termes techniques.
Le goût de notre époque, qui s’est reporté sur les vieux papiers et qui a mis l’inédit en honneur, favorisait cette idée, qui, toute de curiosité pour nous, est une idée de piété chez ceux qui l’ont conçue. […] Dans les simples et judicieuses pages qu’il a mises en tête, M. […] Au petit rayon de clarté qui me paraît maintenant, mon esprit se développe et se met en devoir d’expliquer vos paroles, et de regarder d’un meilleur œil cette excellente fille qui a ravi votre cœur. […] Il gardait d’abord des habitudes de luxe, de l’argenterie, un carrosse ; il se dépouilla peu à peu et s’accoutuma à tout mettre au service du monastère pour lequel il s’était pris d’un saint enthousiasme. […] C’est ce chevalier bizarre, mais cordial et excellent homme, qui se mit en correspondance régulière avec la mère Agnès, et y apporta un mélange de courtoisie et de spiritualité qu’elle soutint à merveille.
Viguier, — de concert avec ses jeunes amis, Cousin, Loyson, Patin, Guigniaut et d’autres encore, toute une élite, — se mit résolument à aborder ces branches toutes neuves ou renouvelées, à les suivre de près et à s’en rendre maître, comme s’il avait fait de chacune sa vocation spéciale. […] Viguier, à propos de livres, la plupart assez insignifiants, qu’on lui envoyait à examiner : sans y mettre rien de trop, il y appliquait tout son savoir avec justesse. […] « Voyez-vous, mon cher ami, comme je me laisse aller à bavarder, parce que le succès de votre panégyrique d’hier me met en bonne humeur de penser à votre sujet ! […] » Les Viguier, qui étaient de bons bourgeois de Paris, possédaient dans le prolongement de la rue de Rivoli une maison à laquelle ils avaient fait mettre sur la rue un cadran solaire avec une devise. […] Vous seriez bien frappé et charmé de la tenue de ces cours et de ces étudiants, et de leur maintien et de leur ton et de leur mise, et des cahiers qu’ils tiennent à chaque cours avec tant d’ordre.
On le mit bientôt en pension à Padoue chez un bon chanoine Gozzi, très ignorant, très zélé pour la prédication, ayant en sa faveur la figure et la voix, et par conséquent fort suivi des femmes, dont il était d’ailleurs l’ennemi juré, et qu’il ne regardait jamais en face. […] Aussi le jeune abbé, sous un tel maître, fut-il promptement au fait des vertus sociales, si bien qu’un jour M. de Malipiero, en finissant sa sieste plus tôt que de coutume, le trouva trop tendrement engagé dans son salon avec la jeune Thérèse, dont lui-même était épris, et dut y mettre ordre à coups de canne. […] Une rencontre qu’ils firent à la cour de Parme d’un M. d’Antoine, noble Provençal et parent d’Henriette, mit fin à ce beau rêve. […] Au moment de partir, comme elle avait touché mille louis de son banquier, elle lui mit dans la poche cinq rouleaux de cent louis, faible consolation, a-t-il soin de nous dire, pour mon cœur accablé d’une si cruelle séparation . […] Je te ferai plaisir en t’informant que j’ai si bien mis ordre à mes affaires que je serai pour le reste de mes jours aussi heureuse qu’il peut m’être donné de l’être, privée de toi.
Cet idéal ne pourra être atteint, mais ce sera assez de l’avoir conçu et d’avoir ainsi mis la rigueur dans la définition de l’unité de temps. […] C’est que la durée de deux phénomènes identiques est la même ; ou, si l’on aime mieux, que les mêmes causes mettent le même temps à produire les mêmes effets. […] Au lieu de dire : « Les mêmes causes mettent le même temps à produire les mêmes effets. » Nous devons dire : « Des causes à peu près identiques mettent à peu près le même temps pour produire à peu près les mêmes effets. » Notre définition n’est donc plus qu’approchée. […] Et cependant quand nous parlons du temps, pour tout ce qui se passe en dehors de nous, n’adoptons-nous pas inconsciemment cette hypothèse ; ne nous mettons-nous pas à la place de ce dieu imparfait ; et les athées eux-mêmes ne se mettent-ils pas à la place où serait Dieu, s’il existait ? […] C’est pourquoi je regarde A comme la cause initiale et D comme l’effet ultime ; c’est pourquoi je range A au commencement de la chaîne et D à la fin ; mais pourquoi mettre B avant C plutôt que C avant B ?
Ils auraient pourtant l’un et l’autre mis au jeu autant de génie, autant de sang-froid, autant d’audace, autant de foi en eux qu’ils en mirent ; mais ils auraient perdu ! […] Il n’y a que son honneur qu’il ait mis au-dessus de ces intérêts ! […] Il nous l’a montré fuyant le château maternel à la moindre contradiction, quittant la maison des Jésuites, qu’il aimait pourtant, parce qu’on avait voulu le faire mettre à genoux un jour de punition. À vingt ans de là il refusait encore de se mettre à genoux devant la mort ! […] Toute la vie de Raousset tient entre ces deux refus de se mettre à genoux, digne encadrure de son incoercible fierté !
Tonsuré dès l’année 1647, et destiné à l’Église, Boileau fut mis à la théologie, dès sa sortie du collège, en 1652. […] Il administrait prudemment son bien, parce que l’économie le mettait à même de faire de la littérature comme il l’entendait. […] Despréaux ne semble pas avoir mis d’empressement à profiter des ouvertures qu’il avait à la cour. […] Il faut peu de chose, et rien de complexe ou de raffiné, pour les mettre en belle humeur. […] Il savait mettre en valeur un argument foudroyant par d’astucieux silences qui le faisaient croire lassé ou vaincu.
J’ai tort de dire labeur : elle s’est découvert, quand elle s’est mise à écrire, une inépuisable facilité. […] Mais ce n’est pas dans l’intrigue à l’ordinaire qu’elle met l’intérêt de ses romans. […] Même où il excelle, il en met trop, sans goût et sans mesure. […] Son aristocratie de la Restauration, ses grandes dames, douairières ou coquettes, nous mettent en défiance, sans que l’on connaisse l’original. […] Il a voulu qu’on mit sur sa tombe : Henri Beyle, Milanais.
M. de Norvins a donc mis beaucoup d’esprit à faire une œuvre inanimée. […] N’est-il pas beau qu’il ne se soit pas mis à l’affût des morts et des naissances importantes, pour avoir des sujets ? […] Il n’y a plus qu’à mettre une majuscule à Sentiment et à Goût. […] Vous avez beau mettre votre corps en travers, ô Quintilien ! […] Peut-on lui demander de mettre le feu dans ces jeunes têtes courbées sur des romans et des contes ?
— Puisqu’il mettra une cravate blanche ! […] Il mit cette mégère à la porte par les épaules. […] L’enfant grandit, est mis au collège et meurt. […] Malgré l’impression qu’il en ressentit, Chaptal se mit en devoir de le disséquer. […] Chaptal mit ses papiers dans son portefeuille et s’en alla brusquement.
Les grenouilles n’ont plus l’idée de manger la mouche qu’on met à l’entrée de leur bouche. […] « Cinq semaines après, on met dans son vase une grosse mouche, à qui l’on a enlevé une aile. […] Plus l’écorce cérébrale est étendue, plus elle a d’éléments capables de se mettre en action les uns les autres. […] On a vu « des fœtus anencéphales qui criaient et qui suçaient le doigt qu’on mettait entre leurs lèvres. […] Selon que le premier choc du manche de la serinette a mis le cylindre intérieur à tel ou tel cran, la serinette joue tel ou tel air.
répondit l’avocat, que ne le mettez-vous dans cette petite troupe de Monsieur le Dauphin, qui a tant de succès ? […] dit-il, les bouillons de ma femme sont de vraie eau-forte pour moi ; vous savez tous les ingrédients qu’elle y fait mettre ; donnez-moi plutôt un petit morceau de fromage de Parmesan. » Laforest lui en apporta ; il en mangea avec un peu de pain, et il se fit mettre au lit. […] Je me verrai trahir, mettre en pièces, voler, Sans que je sois… Morbleu ! […] Au contraire, madame ; et, si l’on était sage, Ces avis mutuels seraient mis en usage. […] À chaque mets exquis que le conteur nommait, Louis XIV s’écriait: «Le pauvre homme !
Il les met en cartons. […] L’année suivante, il se mettait en route pour Jérusalem. […] Ne l’en blâmons pas puisqu’il y a mis du neuf. […] Surtout, répétons-le, qu’on ne le mette pas en pleine rue. […] Je la mets sous la plume de d’Aurevilly, à qui elle eût agréé sans doute.
lui dis-je. — Mère, vous n’avez pas froid dans la voiture, donnez-moi votre manteau de velours. — Mais tu ne veux pas le mettre, au moins ? — Certainement que je veux le mettre […] — Allons, me voilà ôtant ma bonne pelisse chaude ; il la met, jette la queue sur son bras, et s’élance sur la glace comme un fils des dieux. […] Eût-il conclu de même s’il avait prévu tout l’effet de son roman, cet effet qu’il a comparé à celui d’une allumette qui met le feu à une mine ? […] C’est malgré nous que ce livre nous met dans les conversations du public ; mais nous avons la satisfaction de savoir que c’est sans raison et sans motifs.
Cette insouciance, mise sous les yeux du spectateur, le frappe beaucoup plus qu’un simple récit n’aurait pu le faire. […] J’avais essayé de mettre en récit ce que Schiller a mis en action. […] L’obligation de mettre en récit ce que, sur d’autres théâtres, on pourrait mettre en action, est un écueil dangereux pour les tragiques français. […] Sans doute l’admirable génie de Racine, qui triomphe de toutes les entraves, met de la diversité dans cette uniformité même. […] Celui de Polyphonte convient à presque tous les tyrans mis sur notre théâtre ; tandis que celui de Richard III, dans Shakespeare, ne convient qu’à Richard III.
c’est que le malheur de Porus le met au niveau de tous ceux qu’il intéresse. […] Ils mirent la morale en action, & choisirent communément des animaux pour acteurs. […] On le met en pendant avec le Roman Comique ; mais c’est comme on y met certains tableaux, uniquement parcequ’ils sont de la même forme au défaut d’être de la même main. […] Il a mis dans ses Lettres Persanes le germe de presque tous ses autres écrits. […] C’est par des aliments légers qu’on dispose l’estomac à recevoir des mets plus solides.
Il a mis dans sa défense un emportement froid qui m’a affligé. […] Je m’y mets sur-le-champ et vous serez satisfait. […] quelle délicatesse elle met à tout ! […] Qu’avez-vous donc mis dans ces lettres, direz-vous ? […] J’y mets tout ce que je sais.
Il mit des écus dans un sac et il fit l’usure. […] Mais il y a des moments où je ne peux pas voir une femme bien mise sans avoir envie de mettre le feu partout. […] Il n’en a pas mis. […] Il mit dans son refus toute la bonne humeur imaginable. […] Et il se mit en route pour le consulter.
» J’aurais mis : « Tu es à moi, mon trésor » qu’il aurait été ravi, — absolument, disons-le, comme le public des Français. […] L’autre jour, chez la princesse, nous mettions, dans sa voiture, en l’éclat de toute sa jeune beauté, Mlle R***. […] La petite se met à grogner et ils se donnent sournoisement des coups de pied. […] Alors il se mit à me raconter qu’il venait de passer une revue. […] Une parole vive, ardente, précipitée, où l’accent flamand a mis un ra vibrant.
D’un côté, il a placé la Bible et Jéhovah, les rois oints du Seigneur, les pompes funèbres de Saint-Denis, Néron, Gustafson, Napoléon ; il a mis de l’autre la légende dorée, les saints dans leurs châsses, les preux armés par leurs marraines, les espiègleries des lutins et les danses du sabbat. […] Hugo, avant d’être mises en français et en vers, ont été dans sa tête des rêveries originales, et quelques-unes de sublimes rêveries. […] Mais, sensible et ardent comme il est, la vue d’une belle conception le met hors de lui ; il s’élance pour la saisir, et s’il ne l’a pas enlevée du premier coup à son gré, il revient sur ses traces, s’agite en tous sens et se fatigue longuement autour de la même pensée, comme autour d’une proie qui lui échappe. […] Cette imagination est si rapide en effet qu’elle se meut sur chaque point à la fois, et qu’elle met la main à tout ; elle devient analytique à force d’être alerte et perçante. […] Au milieu de l’énumération des peuples soumis à Napoléon, à côté du Mameluk, du Turc, il mettra le Polonais qui porte une flamme à sa lance .
Mais nulle voix ne met directement en question les principes de la foi : nulle voix surtout n’attaque la puissance de l’Eglise dans l’ordre temporel. […] Les brouillons féodaux qui essaient de troubler les deux régences, sont mis en demeure de sacrifier à leurs intérêts personnels les prétentions traditionnelles de leur caste. […] Elle n’a pas la patience d’interroger la réalité : elle se met au-dessus de l’observation ; et la solide psychologie qui avait fait la gloire du siècle précédent disparaît. […] On croit bonnement que la société peut se refaire par une simple opération de raisonnement, et que les faits se mettront tout seuls d’accord avec les vérités idéales. […] On met l’intelligence partout, et l’on s’imagine qu’elle suffit à tout.
Il n’a point cette griffe que certains hommes mettent dans tout ce qu’ils écrivent. […] À partir de la Révolution française, de cette révolution qui, en faisant souvent mine de mourir, mais ne mourant jamais, nous a légué, pour nous consoler de sa perte momentanée, le parlementarisme, ce joli enfant de sa façon, qui nous ramènera toujours, dans un temps donné, à sa mère, si nous sommes assez aveugles pour nous fier à ce charmant petit, Thureau-Dangin a compté sur ses doigts le nombre de fois que la pierre de ce Sisyphe infortuné, qui a tant essayé de la mettre en équilibre, lui est retombée sur les pieds, mais il n’a jamais pensé que ce fût la faute de l’équilibriste ou de la pierre. […] Il a bien mis, il est vrai, dans son titre : Royalistes et Républicains, ce qui semble faire un équilibre et ce qui n’est qu’un trompe-l’œil, mais c’est particulièrement dans le parti royaliste qu’il a contemplé les partis extrêmes ; c’est pour le parti royaliste qu’il a été d’une sévérité implacable et menaçante, glissant beaucoup plus sur les républicains, comme il convenait, du reste, à de petites entrailles parlementaires qui doivent se sentir des miséricordes de parenté pour tout ce qui touche à la révolution ! […] Plus tard, quand fut fini le magnifique épisode de l’Empire qui, tout le temps qu’il dura, sut fort bien se passer, lui, de vos petites combinaisons et ne connut d’équilibre que celui qu’il fit perdre à toute l’Europe, le Royalisme de la Restauration recommença ce que le Royalisme d’après Thermidor avait fait ; comme aujourd’hui, dans l’effroyable situation où la révolution, la guerre, tous les malheurs et toutes les anarchies ont mis la France, il est prêt à le recommencer encore ! […] Personne ne peut nier à présent que le gouvernement parlementaire, ce fils chéri de la Révolution, sur lequel elle avait mis et met encore ses espérances, ne soit pour l’heure terriblement compromis, même au regard de ceux qui se sont d’abord le plus croisés pour la forme de ce gouvernement.
Parmi les maréchaux de France, le maréchal Ornano, arrêté en 1636, meurt à Vincennes ; le maréchal de Marillac, après quarante ans de service, est décapité, sous prétexte de concussions, c’est-à-dire, comme il le disait lui-même, pour un peu de paille et de foin ; le maréchal de Bassompierre, un des meilleurs citoyens, est mis à la Bastille, en 1631, et y reste onze ans, c’est-à-dire, jusques après la mort du cardinal. […] En 1632, Châteauneuf, autre garde des sceaux, est mis en prison sans forme de procès. […] M. du Châtelet, avocat-général au parlement de Rennes, refuse d’être du nombre des commissaires ; le cardinal le fait arrêter et le fait mettre en prison. […] On veut condamner le duc de La Valette au même supplice ; et comme les crimes manquaient, on lui en fait un de s’être mis par la fuite à couvert des vengeances du ministre. […] Il ne sera pas mis au rang sacré des Antonins : trop de maux se sont mêlés à sa grandeur.
Bulwer a mis en scène. […] Il est vrai que l’auteur met cette espérance sur le compte de M. […] Bulwer a mis en jeu. […] Voici de l’or, et mettons-nous à l’œuvre. […] L’analyse individuelle des caractères mis en jeu par M.
Racine les y a donc aperçues, avec le moyen de les en tirer, pour les mettre en valeur ! […] Comment y réussirai-je, si vous me disputez le droit de mettre en scène les coulisses de la Bourse, ou les couloirs de la Chambre ? […] — de même, dans la bouche de l’ambitieux, il vous faut le droit de mettre le langage de la politique. […] Mme Dacier mise à part, — qui était presque un homme, — toutes les femmes étaient alors modernes. […] Je ne la mis dans cet état qu’après l’avoir embrassée mille fois avec toute l’ardeur du plus parfait amour.
En écrivant ainsi, il pouvait sembler y mettre de la jactance, il ne disait que vrai cependant à bien des égards ; il était l’un de ces hommes-là. […] Saint-Simon, à qui il n’a pas tenu de faire de Villars un personnage burlesque et de comédie, nous a mis au courant de tous ces propos de la malveillance. […] Cependant sur cette crainte, selon moi très peu fondée, il m’ordonne d’y mettre trois bataillons de troupes qu’amène M. de Chamarande et trois escadrons. Voilà ce qui fait, monseigneur, que l’on n’a plus d’armée quand on met tout en garnison… — Pardonnez-moi, monseigneur, mes raisonnements ; je les soumets avec le respect que je dois, et j’ose me flatter que vous n’en désapprouverez pas la liberté. […] Il est de votre intérêt, pour la conserver, de faire en sorte que le mouvement que vous avez fait ne porte aucun préjudice à la situation heureuse dans laquelle vous avez mis mes affaires.
j’étais hors de moi-même, je fis comme Pygmalion, je me mis à genoux pour contempler mon ouvrage et en remercier l’Éternel. Je me mis à verser un torrent de larmes ; qu’elles étaient douces ! […] Le grand romancier, qui comptait sur un article tout laudatif et tout favorable, se mit lui-même à le lire tout haut. […] Je mets son nom exact au moins une fois dans tout l’article. […] Aussi mon sévère ami, que ce sujet met volontiers en humeur, disait : « Henri IV a conquis son royaume ville à ville : M. de Balzac a conquis son public maladif infirmités par infirmités.
Une nouvelle théorie de l’histoire a mis sa critique en crédit. […] Malgré ces défauts où Voltaire est trop de son temps, on a raison de mettre le Siècle aux mains de la jeunesse studieuse. […] Les mêmes contemporains qui le détournaient d’écrire le Siècle de Louis XIV, lui commandèrent de faire ce procès au passé, par les mêmes principes au nom desquels on avait mis à la raison Aristote, puis Homère. […] On aimerait mieux sans doute que les mêmes actes qui honorent son bon sens fussent des mouvements de son cœur ; mais la meilleure chose, après la sensibilité, est de n’en pas affecter ; et l’on sait gré à Voltaire de n’avoir mis que de la raison émue où d’autres auraient mis de la rhétorique. […] En demandant une loi pénale plus douce, on songeait moins à relever la nature humaine qu’à mettre l’individu plus à l’aise.
C’est l’homme qui a mis sur toute cette misère de la matière, le voile, l’image ; le symbole, la spiritualité ennoblissante. […] La rampe ne leur met son revêtement de jour, sa trame de lumière, que pour le public de la salle. […] L’affabulation à mettre là-dedans me faisait si peu, que quelques jours avant de me mettre à écrire le livre, j’avais conçu “Madame Bovary” tout autrement. […] C’est un homme petit, rond, court, rustique d’encolure, à la mise campagnarde, une sorte de silhouette à la Béranger. […] Un jour Salvandy, invité à dîner, se met à sonner à la porte de l’Anglais, à côté d’un monsieur qui y avait déjà sonné.
il le mettra plus à part une autre fois. […] Il nous met presque dans l’alternative ou de ne croire à aucune loi régulatrice, ou de croire avec lui. […] M. de Maistre, sans le lire sans doute ainsi par édification, l’ouvrait souvent aussi et par divertissement, pour se mettre en humeur. […] Quant à Bacon, il y mit plus de temps et de détours ; il aimait évidemment à le lire et à le citer. […] L’attaque de De Maistre a plutôt mis en train contre Bacon.
C’est peu pour lui de préparer les événemens, il les annonce sans ménagement et même plus d’une fois, avant que de les mettre sous les yeux. […] S’il met deux héros aux mains, on sçait qui doit périr et qui doit vaincre. […] Il la traite de chimere, et il met la vie paisible, quoiqu’obscure, au dessus de tous les honneurs du monde. […] C’est l’élégance qui y répand la beauté, c’est la précision qui y met la force, et c’est le grand sens qui en fait le prix. […] Ajoûtez que quand on se met une fois à louer, on songe bien plus à faire un éloge ingénieux et singulier, qu’à le faire exact et raisonnable.
Il enduit d’huile une planche de cuivre pour en enlever le brillant, et se met à crayonner sur son genou. […] Pisani leur met entre les mains 300 francs, le premier semestre d’une pension qu’il s’engage à leur faire. […] On se mettait à table. […] Il se met à me parler de sa femme qui était morte. […] Hugo se met à dire, qu’il vient de lire les vrais mémoires de d’Artagnan.
Il ressort sur la toile et met dans tout son jour l’habileté de l’artiste. […] Nous mettrions plutôt le feu à la maison, si c’était possible, pour avoir à la rebâtir. […] Elle ne se mettait point en scène avec cette enfantine satisfaction de tels gros moi qui ont fini par faire le vide autour de leurs vanités ; mais, dans chaque œuvre, elle mettait une portion de son âme. […] Les traducteurs de se mettre à l’œuvre. […] Il faut la tromper, il faut la mettre et l’arrêter sur la voie.
Or, il en a mis un peu plus qu’un peu. […] Cela m’aurait mis dans l’état d’âme convenable. […] Ce poète n’aurait pas manqué de mettre en action la catastrophe qu’il n’a mise qu’en récit. […] Paul Mounet n’y met pas assez d’ampleur. […] Mettons cinq.
Ils aimèrent mieux se mettre à l’aise. […] Thiers se fût mis si vite contre lui du parti de ses malheurs. […] C’était mettre le rat dans un fromage. […] Qu’elle m’emploie à tout ce qu’elle voudra, qu’elle me mette à la sentine. […] Le train en mit douze à atteindre Bruxelles.
Ce qui le met au-dessus de Regnier. — § X. […] » (Je voudrois bien aussi mettre en rime déesse.) […] Qui me soupçonneroit d’avoir mis peu à peu ? […] Il faut lire les éloges qu’il met au-devant des livres de ses amis. […] On mettait le père Lemoine au même rang que Virgile.
Il n’est pas possible de mettre plus de lucidité dans le crime. […] Tous trois se mirent à table et soupèrent de bon appétit. […] Il se mit à genoux et pria Dieu bien longtemps. […] Mais je n’hésite pas à mettre, d’accord avec M. […] Mais il met partout de l’inachevé et de l’inachevable.
Vous avez mis pas mal de siècles à faire cette conquête. […] Seulement elle le met au pilon, en interdit la réimpression et incarcère Grave. […] De cette œuvre on peut mettre à part les poèmes et les proses de jeunesse. […] Mettez dedans cette bûche et encore cette autre… Bon ! […] Bien entendu, je me gardais bien d’y mettre l’ombre d’une idée.
Bernis lui conseille d’en mettre six autres encore à soigner le style de sa pièce et à la perfectionner. […] Voltaire, en cela moins humain qu’il ne convient, se met à rire par moments de voir le roi de Prusse, son ancien ingrat, sur les dents, et la lutte acharnée des chasseurs et du sanglier : « Riez et profitez de la folie et de l’imbécillité des hommes. […] C’est un genre sublime, où je suis sûr que vous serez plus élevé et plus touchant qu’aucun de vos anciens. » Ce mot de harpe, légèrement amené, est tout ce que Bernis se permettait de mettre en avant : mais il y a loin, on le voit, de ce vœu délicat à proposer à Voltaire une traduction des Psaumes. […] Ces divers ouvrages, que je suis bien loin de mettre tous sur la même ligne, et dont le dernier, par exemple, est digne d’une très médiocre estime, ont cela de commun qu’ils s’appuient à chaque instant sur des pièces émanées de Bernis, et que leur texte en mainte page en est presque tout formé. […] Le 5 janvier 1791, mis en demeure de prêter le serment exigé par la nouvelle Constitution, il l’envoya en y joignant une clause interprétative et restrictive.
Arrêtons-nous un moment à l’écouter sur ce point, et recueillons ses doctrines littéraires qu’il sut mettre en parfait accord avec la nature et la saveur de ses productions. […] Marivaux ne manquera pas, pour son compte, de mettre ces chairs qu’il regrette, et d’insinuer dans ses analyses un peu de nu. […] Marivaux met la sagacité de La Motte sur la même ligne en vérité que « l’inimitable élégance de Racine et le puissant génie de Corneille ». […] Celui-ci paraît prendre intérêt à la jeune fille et la met en pension chez une marchande lingère, Mme Dutour. […] Vous savez que j’étais bien mise, et quoiqu’elle (la dame) ne me vît pas au visage, il y a je ne sais quoi d’agile et de léger qui est répandu dans une jeune et jolie figure, et qui lui fît aisément deviner mon âge.
Il y a bien un Gautier universellement accepté, qui est celui des voyages ; celui-là, on le vérifie à chaque pas, dès qu’on met le pied dans les pays qu’il nous a rendus et exprimés en traits si saillants et si fidèles. […] On en tirerait au besoin une moralité sur le néant et le mensonge du plaisir : on croit mettre la dent dans une orange, et l’on mord dans la cendre. […] Théophile Gautier jeune s’est mis là tout entier. […] Comme un vase d’albâtre où l’on cache un flambeau, Mettez l’idée au fond de la forme sculptée, Et d’une lampe ardente éclairez le tombeau. C’est là son secret, son procédé, et il le met religieusement en pratique.
Des amateurs de livres (pour commencer par eux) se sont mis à rechercher avidement les exemplaires de ces poètes, et, qui plus est, ils les ont lus, ils les ont appréciés pour le dedans. […] Tel autre poète suisse de Neufchâtel, Blaise Hory, s’est vu déterré et mis au jour pour la première fois à titre de fossile littéraire, par M. […] Je le trouve aussi tout à fait digne d’être mis en pendant et en vis-à-vis avec le brillant discours de l’universalité de la Langue française de Rivarol, couronné, en 1784, par l’Académie de Berlin. […] un siècle tout entier, mettre autant de rapidité à oublier toutes ses origines intellectuelles, toutes les annales, toutes les gloires de sa littérature et de son art. […] C’est à qui mettra de grands cadres à de petites figures.
Fort aussi qui la bat : lisez comment un chevalier mit à la raison sa femme et sa belle-mère ; la comédie de Shakespeare n’est que fadeur auprès78. […] Mais ce qui nous met en défiance, précisément, c’est qu’il y en a trop. […] D’où cela vient-il, sinon de cette vanité française qui fait qu’on se sépare des autres, qu’on se met au-dessus d’eux, et qu’on se regarde comme n’ayant part ni à leurs misères ni à leurs vices ? […] Aussi n’y a t-il rien de creusé, qui mette à nu les sentiments intimes et le mécanisme secret des âmes : ou, si l’on veut, on n’y rencontre pas de types généraux, ni d’analyses exactes. Cependant une exception doit être faite pour deux fabliaux d’un certain Gautier le Long : le Valet qui d’aise à mésaise se met, et la Veuve.
Lamoureux s’est mis à réaliser ses « projets ». […] une fois Lohengrin mis de côté sans danger de retour, à quoi pouvait bien servir Benvenuto ? […] Sarcey se met le doigt dans l’œil avec une sérénité rare. […] Il a donc fallu en un an faire ce tour de force de donner la Tétralogie ; et musiciens et chanteurs y ont mis une ardeur étonnante. […] Avec le peintre Alfred Roller, il a réalisé lui-même les mises en scène.
Parmi les mots et les idées qui reviennent le plus souvent sous sa plume quand elle se mit à écrire, je distingue surtout les mots mœurs, innocence et gloire. […] D’Argenson ajoute qu’elle l’avait voulu persuader de se mettre sur les rangs pour l’Académie française. […] Ses petits écrits parurent de son vivant et d’abord sans sa participation, bien que, par le soin extrême de rédaction qu’elle y avait mis, elle semble avoir eu en vue le public. […] Quand de concert la fortune et la vertu ont mis un homme en place, c’est un double empire, et qui exige une double soumission. » Mais que cette rencontre est rare ! […] Le mot d’humanité revient souvent sous sa plume : « L’humanité, dit-elle à son fils, souffre de l’extrême différence que la fortune a mise d’un homme à un autre.
vous serez premier médecin du roi. » C’est Pariset qui donne ainsi l’anecdote dans son Éloge de Portal ; d’autres ont mis cette scène sur le coche d’Auxerre. […] À l’égard de Massillon, Maury, à propos de ce Petit Carême si vanté et qu’il met au-dessous du Grand, du premier Carême, ose prononcer le mot de décadence, et il en donne la raison avec une grande fermeté de sens. […] Ma résolution est prise de périr sur la brèche ; mais je n’en ai pas moins la triste certitude qu’ils prendront la place d’assaut, et qu’elle sera mise au pillage. […] quand vous m’aurez mis à la lanterne, y verrez-vous plus clair ? […] Confiné pendant plusieurs années dans son petit évêché de Montefiascone, il vécut trop avec lui-même : les vices en nous sont des hôtes qui deviennent les maîtres du logis avec les années, si on ne les réprime à temps et si on ne les met vigoureusement à la raison.
Prométhée y est mis au carcan. […] Au lieu de ce nord qu’il a dans la tête, mettez-lui, comme à Oreste, du midi dans les veines, il tuera sa mère. […] Il ne veut pas boire trop tôt pendant l’assaut d’armes avec Laërtes, probablement de crainte de se mettre en sueur. […] Où mettre cette rassurante vision ? […] Cordelia se met à nourrir cette vieille âme désespérée qui se mourait d’inanition dans la haine.
En 1815, M. de Lavalette, mis en prison et condamné à mort, se fit raconter tous les détails du supplice, la toilette, etc., afin d’user d’avance l’émotion et d’être plus ferme au dernier moment. […] Les cavaliers portaient des flambeaux, dont la flamme rouge éclairait des visages mis à nu que traversaient des muscles sanglants ; leurs yeux enfoncés roulaient dans leurs orbites ; leurs bouches s’ouvraient jusqu’aux oreilles, et des casques de chair pendante surmontaient leurs têtes, hideuses. […] M… « 10 juin 1829. — Au lieu de sortir ce matin, après le déjeuner, je me mis à ciseler mon ziegenhain (corne de bois très dur où les étudiants gravaient alors les noms de leurs amis). […] J’entrai sans que personne se dérangeât, m’approchai du groupe sans savoir encore de quoi il était question, et me glissai dans l’embrasure de la fenêtre, pour me mettre au courant de la conversation avant d’y prendre part.
Quand on aura étudié ainsi que je viens de l’indiquer le plan et l’ordre de l’ouvrage, on n’aura pas à s’embarrasser de mettre en pratique toutes ces recettes érigées jadis en règles par les rhéteurs, et qui de leurs cahiers ont passé dans presque tous les traités sur la composition littéraire. […] Il n’y a pas à chercher finesse, et le soin qu’on met souvent à inventer un exorde, à trouver une entrée en matière, à hausser le ton dans la péroraison, et à finir par un mot fort ou fin, par un effet, ce soin est une puérilité. […] Pareillement ne croyez pas qu’il faille se guinder à la fin : point de grands mots, point d’emphase, point de tragédie : exposez votre conclusion ; si elle sort nécessairement de ce qui précède, si elle est mise dans tout son jour, il n’en faut pas davantage. […] Ce serait une faute ici de vouloir mettre de l’unité.
En 1626 éclata à la cour le grand procès instruit contre le prince de Chalais, accusé comme complice de la conspiration tendante à mettre Gaston sur le trône à la place du roi. […] Selon Voltaire, Anne d’Autriche avait apporté à la cour de France une galanterie noble et fière qu’elle tenait du génie espagnol, et y avait joint les grâces, la douceur et une liberté décente qui n’était qu’en France : l’anecdote des férets d’aiguillettes en diamants qu’elle avait reçus du ici, et qu’elle donna presque aussitôt au duc de Buckingham, les vers où Voiture lui parle à découvert de son amour pour ce charmant Anglais et le plaisir qu’elle prit à les lire, le soin qu’elle mit à les garder, ces détails attestés par madame de Motteville annoncent dans la reine toute l’inconsidération d’un goût très vif, et sortent des bornes de cette galanterie noble et fière et de cette liberté décente que Voltaire lui attribue. […] On prendrait cette épitre pour un chef-d’œuvre de trivialité, si l’on n’y voyait un badinage destiné à égayer la sévérité de Montausier aux dépens de Voiture, qu’on mettait, si on peut le dire, au supplice de la simplicité. […] L’on met trente vaisseaux en mer.
Le Parti Philosophique, dont il est un des Sous-Chefs, a mis ses Eloges de plusieurs Membres de l’Académie des Sciences bien au dessus des Eloges de Fontenelle, parce qu’il est d’usage parmi les Philosophes de ne louer que par comparaison & par intérêt : mais les Littérateurs, que l’esprit de parti n’aveugle point, trouvent que les Eloges du Secrétaire actuel ne sont propres qu’à faire mieux sentir le mérite de ceux de son prédécesseur. […] Dans les Eloges de Fontenelle, tous les genres de savoir se réunissent, & sont traités d’une maniere [Omission] « également mis sur les rangs pour m’injurier ; & c’est dans une Lettre théologique de près de cent pages d’impression, qu’il m’a lâché sa bordée. […] d’Alembert ; de n’avoir pas mis ce Philosophe au dessus de Descartes & de Newton ; de n’avoir pas parlé des Problêmes qu’il a résolus, des Principes qu’il a trouvés, des Calculs qu’il a imaginés, ce qu’il appelle autant de découvertes, & les plus grandes qui aient été faites dans ce siecle. […] Un homme sage qui lira les Libelles enfantés par ses défenseurs, verra toujours la personnalité substituée à la raison directe, l’injure mise à la place de la justification, un faux air de dédain opposé à la honte & au ridicule dont on les couvre, &c. »
Il a craint sans doute qu’on ne le soupçonnât d’avoir voulu lutter contre Horace, qui, dans une de ses Épîtres, a mis en vers cet Apologue d’une manière beaucoup plus piquante et plus agréable. […] Cette goutte que l’auteur personnifie pour la mettre en scène avec l’araignée, est une idée assez bizarre et peu digne de La Fontaine. […] Ce vers et les deux suivans sont d’une vérité pittoresque qui met la chose sous les yeux. […] La Fontaine se met ici à côté d’une grande question, savoir jusqu’à quel point la morale peut s’associer avec la politique.
Section 17, s’il est à propos de mettre de l’amour dans les tragedies Mon sujet amene ici naturellement deux questions. La premiere, s’il est à propos de mettre de l’amour dans les tragedies ; et la seconde, si nos poëtes tragiques ne donnent point trop de part à cette passion dans les intrigues de leurs pieces. […] Sans un pareil motif l’homme, qui n’aime pas le jeu, plaindra seulement le joüeur d’avoir contracté l’habitude dangereuse de mettre à la disposition des cartes ou des dez la douceur de son humeur et la tranquillité de sa vie ; c’est parmi ceux qui sont tourmentez de maux pareils aux nôtres que l’instinct nous fait chercher des gens qui partagent nos peines, et qui nous consolent en s’affligeant avec nous. […] Racine a mis plus d’amour dans ses pieces que Corneille, et la plûpart de ceux qui sont venus depuis Racine, trouvant qu’il étoit plus facile de l’imiter par ses endroits foibles que par les autres, ont encore été plus loin que lui dans la mauvaise route.
Un sage homme on ne leur met à l’entour. […] On trouvera même qu’il y a mis de la discrétion. […] Il y mit fin par un gouvernement qui est un modèle de tyrannie. […] Dieu ne se met pas on colère. […] Le jeune Pierre fut mis quelque temps au collège de Navarre.
Ellipse), pour y mettre le mérite de la brieveté. […] Mais mettez ces mots en relation avec d’autres, & vous jugerez ensuite. […] Tel est l’ordre que nous mettons dans notre maniere d’envisager la Grammaire. […] I. sc. j.) met dans la bouche du grand-prêtre Joad ce discours si majestueux & si digne de sa matiere : Celui qui met un frein à la fureur des flots, Sait aussi des méchans arréter les complots. […] Lorsqu’Ovide fait dire à Médée qu’elle voudroit avoir acheté Jason pour toutes les richesses de l’univers (Met. l.
Achetez et lisez les livres faits par les vieillards, qui ont su y mettre l’originalité de leur caractère et de leur âge. […] Les amateurs de tableaux en mettent toujours dans leur cabinet ; il faut qu’un connaisseur en livres en mette dans sa bibliothèque. » Nulle part ce que j’appellerai l’idéal du vieux livre renfrogné, l’idéal du bouquin, n’a été mieux exprimé qu’en cette page heureuse ; mais M. […] Ces douze années, depuis l’âge de trente jusqu’à quarante-deux ans, lui mirent le cachet dans toute son empreinte. […] On a remarqué que la plaisanterie d’une nation ressemble (règle générale) à son mets ou à sa boisson favorite. […] Quand on est sage, règle générale, il ne faut jamais se mettre sans nécessité telles gens à robe noire à ses trousses.
Elle les déchire, les broie, les met en pièces. […] » Mettez-vous en sa place. […] La direction du journal n’a guère envie d’y mettre le nez, et la grosse clientèle n’y voit goutte. […] Et pourquoi se mettraient-ils martel en tête, à propos d’un chimérique résultat, que personne ne réclame d’eux ? […] On l’eût même assez embarrassé en le questionnant, à brûle-pourpoint, sur ce qu’il pensait y mettre.
Qu’est-ce qui a mis durant quelque temps les géomètres si fort à la mode parmi nous ? […] Pour apprécier l’une et l’autre il ne faut que savoir compter des titres et des contrats, et cela est bien plutôt fait que de mettre des talents à leur place. […] On est fait aux dégoûts, et aux rebuts, et on ne pense plus qu’à mettre à profit la malheureuse habitude qu’on a prise de les dévorer. […] Lomellini, mettaient le nom de leurs amis à la tête de leurs ouvrages, parce qu’un ami leur était plus cher qu’un protecteur. […] Ce n’est point à votre naissance que je rends hommage, ce serait mettre vos ancêtres à votre place, et oublier que j’écris à un philosophe.
Ce sont les expérimentateurs qui ont vu le radium dégager de l’énergie, mais ce sont les théoriciens qui ont mis en évidence toutes les difficultés soulevées par la propagation de la lumière à travers un milieu en mouvement ; sans eux il est probable qu’on ne s’en serait pas avisé. Eh bien, alors, s’ils ont fait de leur mieux pour nous mettre dans l’embarras, il convient aussi qu’ils nous aident à en sortir. […] Je crois qu’en raisonnant ainsi on admet une théorie trop simpliste de l’aberration ; Michelson nous a montré, je vous l’ai dit, que les procédés physiques sont impuissants à mettre en évidence le mouvement absolu ; je suis persuadé qu’il en sera de même des procédés astronomiques quelque loin que l’on pousse la précision. […] Et maintenant vous venez nous dire que les conquêtes les plus récentes de l’expérience mettent ces principes en danger. […] Il nous permettait de prévoir que dans telle ou telle circonstance nous pouvions compter sur telle quantité totale d’énergie ; il nous limitait ; mais maintenant qu’on met à notre disposition cette provision indéfinie d’énergie nouvelle, nous ne sommes plus limités par rien ; et, comme je l’ai écrit dans Science et Hypothèse, si un principe cesse d’être fécond, l’expérience, sans le contredire directement, l’aura cependant condamné.
Section 21, du choix des sujets des comedies, où il en faut mettre la scene, des comedies romaines J’ai rapporté plusieurs raisons pour montrer que les poëtes tragiques doivent placer leur scene dans des tems éloignez de nous. Des raisons opposées me font croire qu’il faut mettre la scene des comedies dans les lieux et dans les tems où elle est répresentée : que son sujet doit être pris entre les évenemens ordinaires, et que ses personnages doivent ressembler par toutes sortes d’endroits au peuple pour qui l’on la compose. […] Or nous ne pouvons pas reconnoître aussi facilement la nature quand elle paroît revêtuë de moeurs, de manieres, d’usages et d’habits étrangers, que lorsqu’elle est mise, pour ainsi dire, à notre façon. […] Plaute et Terence, dira-t-on, ont mis la scene de la plûpart de leurs pieces dans un païs étranger par rapport aux romains pour qui ces comedies étoient composées. […] Les premiers auteurs anglois qui mirent en leur langue les comedies de Moliere, les traduisirent mot à mot.
Il suffit de se défier un peu de soi et de ne pas lire chez lui seulement ce qu’on y met. […] Le plaisir de mieux comprendre met, du reste, dans l’esprit un certain feu, une certaine chaleur qui excite l’imagination elle-même. […] Je l’avais où il est ; mais je l’avais plus sensible et plus imaginatif. » L’impression devant un paysage ou devant un livre dépend de ce qui y est et de ce que l’on y met. […] Or, ce paysage et ce livre ont certainement tout ce qu’ils avaient, moins ce que vous y mettiez et n’y mettez plus.
Levallois est devenu y a mis autre chose que des fourmis, et, pour ma part, j’en suis heureux. […] Jules Levallois se met à travailler — comme une fourmi — dans ses fourmis, et je prendrai l’ermite et ses idées sur les ermites ; car c’est tout un traité d’érémitisme que le livre de Μ. […] III Ni l’un ni l’autre ne sont des misanthropes, des atrabilaires comme Rousseau, cet ermite contre le monde, « ce chien — disait Voltaire, pas toujours poli, — qui s’était mis dans le fond du tonneau de Diogène pour aboyer », mais qui, par habitude, aboyait encore à la lune dans le fond des bois ; Rousseau, qui s’est plus blessé au monde que le monde ne l’a blessé réellement ; Rousseau, bien moins un solitaire qui herborisait qu’un malade qui cherche des simples pour les mettre sur ses blessures. […] C’est la rêverie et l’illusion d’un homme qui croit plus à la nature qu’à Dieu·, et qui même a supprimé Dieu pour mettre à sa place la Nature !
Elle met un prix à nos travaux, elle nous fait croire à nos vertus, elle nous rassure sur nos faiblesses. […] Corneille mettait sa gloire à faire Cinna ; un courtisan de son siècle, à paraître avec grâce dans un ballet. […] Ne l’attendez pas d’un peuple pauvre, je ne dis pas celui qui, resté près de la nature et de l’égalité, borne ses désirs, vit de peu, et met les vertus à la place des richesses, mais celui qui, environné de grandes richesses qu’il ne partage pas, se trouve entre le spectacle du faste et la misère, et voit l’extrême pauvreté sortir de l’extrême opulence ; ce peuple occupé et avili par ses besoins, ne peut avoir l’idée d’un besoin plus noble. […] D’ailleurs, en voyant les hommes de si près, on met moins de prix à leur opinion. […] La plupart des hommes, faibles par leur nature, faibles par le peu de rapport qu’il y a entre leur esprit et leur caractère, plus faibles encore par les exemples qui les assiègent, par le prix que les circonstances mettent trop souvent à la bassesse et au crime, n’ayant ni assez de courage pour être toujours bons, ni assez de courage pour être toujours méchants, embrassant tour à tour et le bien et le mal, sans pouvoir se fixer ni à l’un ni à l’autre, sentent la vertu par le remords, et ne sont avertis de leur force que par le reproche secret qu’ils se font de leur faiblesse.
Cette transposition met une autre ressource au service de qui l’emploie. […] Marcel Boulenger a mis dans la plus claire évidence le cas qu’il fait de la beauté et l’impression qu’il en ressent. […] On en a même vu qui mettaient toute leur industrie à écarter l’art de leurs écrits. […] Nous ne parlerons point des coq-à-l’âne qu’ils mettent dans la bouche d’étrangers qui baragouinent le français. […] Elle permet les dissociations, l’établissement des séries, la mise en valeur.
On ne peut pas ne pas mettre Victor Hugo au-dessus de M. […] France a mis le meilleur de lui-même. […] Et, en effet, il nous suffirait d’avoir pu mettre ici le plus important en lumière. […] Les qualités qu’il y a mises, ou les intentions qu’il y a voulu mettre, il croit, — et il le déclare, — qu’elles seront celles du roman de l’avenir. […] C’est un problème, on le voit, et cela pourrait se mettre en équations.
Ce sera de mettre dans la nouveauté de la forme cette part d’invention ou d’originalité qu’on ne peut plus mettre dans le fond. […] Mais en quoi consiste cette part d’invention que l’on met dans la forme ? […] Mettrai-je ici son nom et son histoire ? […] Et c’est vrai si l’on se met au point de vue de la pure histoire de la littérature. […] Les Neuchâtelois, dépositaires de ses papiers, n’y mettent guère moins d’ardeur.
Il ne s’est jamais recueilli ; il est de ceux qui n’ont jamais travaillé passé midi et demi : on s’habillait, on mettait manchettes et jabot, on sortait pour dîner en ville, et on ne rentrait plus que très tard le soir ou dans la nuit. […] Après cinq années d’école, il fut mis au collège d’Harcourt, où il entra en seconde ; il s’y distingua, y eut tous les prix, et contracta des amitiés de choix. […] Duclos retourne donc à Paris, toujours en qualité d’étudiant en droit, et se met en pension chez un avocat au Conseil ; mais surtout il hante les cafés et voit les gens de lettres. […] Il mettait tout en viager. […] On ne s’explique aujourd’hui le succès, même fugitif, de ses romans qu’en se souvenant qu’il y avait fait entrer beaucoup de portraits réels et qu’on les y cherchait, au risque peut-être de mettre au bas de chacun plus d’un nom à la fois.
Je dois lire dimanche prochain Le Mariage clandestin, que j’ai recommencé et mis en trois actes… Je n’en suis pas trop content et voudrais que vous fussiez ici pour m’en dire votre avis. […] Alexandre Duval s’en est plaint assez amèrement dans la notice qu’il a mise en tête de La Jeunesse de Henri IV. […] Par là vous avez mis à l’aise nombre d’amateurs de l’un et de l’autre sexe, et l’Ombre même de Collin. […] Je laisse les lettres de mes amis s’accumuler pendant la guerre qui ne me permet pas un instant de loisir, et c’est lorsque les traités sont signés que je me mets en règle avec eux. […] On y verrait surtout le besoin de se mettre en avant à tort et à travers, de parler de soi et de dire moi.
Besenval excédait donc un peu le ton de Versailles par son feu et par une certaine liberté de paroles qu’il ne demandait pas mieux qu’on mît sur le compte d’un reste de franchise helvétique. […] Le comte de Frise (Friesen), jeune seigneur allemand et neveu du maréchal de Saxe, très fat, très spirituel, se met en tête, un matin, de jouer au naturel le rôle de Lovelace ; il choisit son objet, il choisit aussi son confident : Pour rendre le roman complet dit Besenval, il fallait encore un Belfort, et j’en remplis le rôle sans en avoir le dessein. […] L’humeur se joignant à la vérité, sa mémoire fut ternie, et sa réputation mise à sa véritable place. […] Le duc d’Orléans, depuis régent, entendant le mot du roi, se mit à rire. […] Tout a un période ; et vouloir le reculer au-delà du but qu’y mettent les circonstances, c’est se préparer des chagrins qui empoisonnent la vie, et bien souvent une chute dont on ne se relève plus. » Ceci est sage, et s’appliquerait même à de plus grands emplois que celui d’inspecteur des régiments suisses.
Bûchez et Roux, dans leur Histoire parlementaire de la Révolution française, était de nouveau apaisée, vaincue et mise à la raison. […] Encore une fois, mettons-nous à la place de ces premiers éditeurs : il n’est pas un seul d’entre nous qui, chargé au lendemain de la mort d’un ami célèbre de mettre en ordre ses papiers et d’en tirer la matière d’une publication réclamée et opportune, ne prenne garde, n’hésite plus d’une fois en vue même d’une mémoire respectée, ne conçoive des scrupules et n’estime quelques retranchements nécessaires, provisoirement du moins. […] Nul n’a le droit de dénaturer le sujet qui se met sur la table de dissection pour l’enseignement du genre humain. […] Ces renseignements, qui à certains égards me mettent en défiance contre les séductions de ce grand esprit, vous les faites disparaître. […] On dirait vraiment qu’elle y a mis de la conscience comme pour un devoir pénible.
C’est d’abord à propos de l’amour, de l’amitié, que ce goût s’exerce : puis la philosophie inonde les esprits ; à la place de l’amour de Dieu, elle met l’amour de l’humanité ; à la place de la nature corrompue, elle offre la nature toute bonne. […] Diderot s’empare de la nouveauté mise à la mode par La Chaussée, et il l’agrandit en s’y mêlant487. […] Sur ces deux points, les idées de Diderot ont été fort attaquées : on ne met pas en général assez en lumière les vérités qu’elles contiennent. […] Selon cette conception, le drame, ce sont des Greuze mis en tableaux vivants. Mais songeons, pour être justes, aux acteurs campés devant le trou du souffleur, parlant au parterre sans regarder leur interlocuteur, ronronnant leurs tirades avec un rythme et des gestes convenus : nous comprendrons le progrès que représentait un Greuze mis à la scène.
L’individu peut mettre à profit l’entrecroisement des groupes pour opposer ces groupes les uns aux autres ; pour s’appuyer à l’occasion sur l’un d’eux contre les autres ; pour exploiter leurs rivalités, leurs défiances et leur hostilité réciproques, pour pratiquer contre eux, sinon le divide ut imperes, du moins le divide ut liber sis. […] Si pour une raison ou l’autre, un individu est mis à l’index dans une de ces sociétés, il est du même coup mis à l’index dans les autres. […] Il y a l’idéologie solidariste qui consiste à voiler l’antagonisme foncier qui fait de chaque individu l’ennemi de tous les autres, pour déployer à nos yeux la solidarité qui les relie ; solidarité réelle assurément, mais qui n’est qu’un des côtés du tableau : côté qu’on se plaît à mettre seul en lumière, en laissant l’autre côté dans une ombre prudente. […] Tel est le cas du mensonge de groupe mis sur la scène par Ibsen dans son Ennemi du peuple. […] C’est pourquoi il est probable que les premiers promoteurs des croyances collectives n’ont pas été des imposteurs, et qu’ils ont ajouté foi les premiers aux croyances qu’ils mettaient en circulation.
S’étant mise à étudier les mathématiques, d’abord avec Maupertuis, et ensuite plus à fond avec Clairaut, elle y fit des progrès remarquables et dépassa bientôt Voltaire, qui se contentait de l’admirer sans pouvoir la suivre. […] Un libelle de l’abbé Desfontaines l’avait tellement mis hors de lui, qu’il voulait, à chaque poste où il recevait des lettres, partir pour Paris, voir les ministres, le lieutenant criminel, présenter requête, porter plainte, que sais-je ? […] L’illusion lui semble nécessaire ; elle veut qu’on se la donne ; que, loin de la dissiper, « on épaississe le vernis qu’elle met sur la plupart des objets ». […] L’arc-en-ciel léger qu’elle jette sur les choses ressembla-t-il donc jamais à une couche plus ou moins épaisse de vernis qu’on y met à volonté ? […] Mme du Châtelet met au premier rang des conditions du bonheur, de se bien porter ; c’est juste, mais elle le dit en physicienne et sans charme.
Je mets Montaigne à la tête de ces faux sincères qui veulent tromper en disant vrai. […] Après une enfance honnêtement passée dans le cercle du foyer domestique, il est mis en apprentissage et y subit des duretés qui lui gâtent le ton et lui dépravent la délicatesse. […] Mais son accueil plein de bonté, son ton compatissant, ses manières douces et caressantes me mirent bientôt à mon aise ; je vis que je réussissais, et cela me fit réussir davantage. […] Par cet aspect on le définirait d’un mot : il est le premier qui ait mis du vert dans notre littérature. […] Je me levai, me secouai : la faim me prit ; je m’acheminai gaiement vers la ville, résolu de mettre à un bon déjeuner deux pièces de six blancs qui me restaient encore.
Chez Vauvenargues, il n’y a aucun désir de faire effet, aucune arrière-pensée de représailles contre la société mise en opposition avec la nature, aucun parti pris d’aucun genre. […] Je ne parle pas des morceaux où Vauvenargues prélude et où il n’est pas encore dégagé de toute rhétorique et de toute déclamation ; mais, dans ses bonnes pages, il a mis un cachet qui les signe. […] Vauvenargues, en opposition ouverte avec les illusions de son temps, disait encore ; « Jusqu’à ce qu’on rencontre le secret de rendre les esprits plus justes, tous les pas qu’on pourra faire dans la vérité n’empêcheront pas les hommes de raisonner faux » ; et c’est ainsi, selon lui, que « les grands hommes, en apprenant aux faibles à réfléchir, les ont mis sur la route de l’erreur ». […] Il ne mettait cependant point ce milieu trop haut. […] Animé par son succès, il se mit alors à rechercher avec zèle ce qui pouvait rester d’inédit de son auteur.
Partagé jusqu’à la fin entre des fonctions graves et le goût des lettres, dispersé avec originalité dans des études diverses, il n’a jamais donné à aucun de ses ouvrages ce feu continu, cette fusion égale, ce poli qui fait l’éclat ; avec des idées de tout genre, des vues vastes, des saillies pénétrantes, et une masse de connaissances précises, il n’a jamais eu la mise en œuvre et la mise en valeur, ce soin de la forme et de l’achèvement par où le talent s’accommode avec bonheur au goût de la société présente, et la ravit ou la domine en s’en rapprochant. […] Après avoir hésité entre Suétone et Salluste, et avoir quelque temps songé à les mener de front l’un et l’autre, il se fixa au dernier, non pas seulement pour une édition et une traduction, mais pour une restitution complète des parties détruites et manquantes ; il eut même l’idée d’abord de les rédiger en latin, et, dans tous les cas, comme si c’était Salluste qui se retrouvât tout d’un coup et qui se mît à parler en son nom. […] Aussi n’attaqua-t-il jamais à fond rien d’essentiel dans l’ordre de la société ; ses plaisanteries même et ses licences, nées de son humeur et du génie du terroir, n’eurent rien de systématique ni d’hostile ; et, en mêlant à ses propos de tous les jours bien des grains de Rabelais, il n’y mit jamais le venin qui blesse malignement et qui tue. […] La profusion des mets doit toujours être au triple de ce qu’il en faut pour les convives… Un Italien ne fait rien de tout cela : sa manière de paraître, après avoir amassé par une vie frugale un grand argent comptant, est de le dépenser à la construction de quelque grand édifice public, qui serve à la décoration ou à l’utilité de sa patrie, et qui fasse passer à la postérité d’une manière durable son nom, sa magnificence et son goût. […] Non plus dans ses Lettres d’Italie, mais dans d’autres lettres écrites de Paris en 1754, il disait de l’opéra de Rameau, Castor et Pollux : « Pièce à la française, noble, belle, triste, assez ennuyeuse » ; et il met en regard la musique italienne des Bouffons : Combien tout ceci est au-dessus de notre musique française !
Il les écrivit de 1794 à 1796, la date à peu près de ces Considérations sur la France, à l’explosion tardive, et qui mirent, comme le canon et plus que le canon, un intervalle entre leur lumière et leur bruit. […] Ce n’est pas un livre organisé, mais c’est comme le chantier des idées mises depuis en œuvre par un homme qui va de pair avec les plus forts. […] Dans le volume des œuvres inédites se trouve précisément un examen de la philosophie de Rousseau, qui pourrait s’appeler : Une mise en charpie. […] L’auteur y oppose la révolution à la révolution, et lui met sur la gorge les témoignages écrits de ceux qui l’ont voulue et de ceux qui l’ont admirée. […] Peut-être celui qui demanda au comte de Maistre ce travail avait-il l’intention de le mettre sous les yeux de l’Empereur, mais l’éditeur ne nous a point dit s’il y fut mis.
Il y met deux ans, « J’avais appris à ne désespérer d’aucune chose. […] Adam, donnent et reçoivent une infinité de horions ; les coups de bâton trottent ; on leur jette à la tête des poêlons pleins de sang de porc ; les chiens mettent leurs habits en pièces ; ils perdent leur cheval. […] Figurez-vous un homme qui se met en voyage ayant sur les yeux une paire de lunettes extraordinairement grossissantes. […] On se mettait à table. […] Des fossoyeurs mettent au cercueil un cadavre de femme nue.
assez d’amour pour mettre en feu le parterre et les loges ? […] Ce fut une grande originalité à notre poète, de mettre des Français sur la scène. […] La pauvre fille est esclave, son maître l’a mise à prix. […] ) se met à la torture. […] Mais la coquette le regarda pleurer, puis elle se mit à rire et à rappeler son amant.
Il mit la maternité à la mode. […] La révolution de 1789 en mit les plus sensées à l’expérience. […] L’utopiste se met hors de rang. […] D’abord, il faut le mettre dans une chambre où il n’y ait rien de précieux à casser. […] Faites cela le met au niveau de la bête qui marche au bâton.
Nous mettons également à part M. […] Mise un instant au couvent, elle traverse la dévotion, mais sans s’y arrêter ; c’est un éclair. […] Et qui est mis en cause ? […] Est-ce que la société sera mise encore en demeure d’empêcher cela ? […] À dix ans, Fantine quitta la ville et alla se mettre en service chez les fermiers des environs.
La lenteur que les esprits mettent à faire des acquisitions nouvelles s’explique sans peine. […] C’est en vue de mettre dans le français toute la dose possible d’élégance et d’immobilité qu’elle commença son fameux dictionnaire. […] Les cénacles sont composés d’écrivains qui entrent dans la carrière, qui se mettent en marche vers la gloire ; ils représentent la jeunesse. […] Le Parlement en corps suivit son convoi ; une pluie d’élégies et d’épitaphes célébrèrent Pindare et Homère mis au cercueil en sa personne. […] Peut-être ce brutal : Ote-toi de là que je m’y mette s’y est-il étalé plus visiblement encore.
Son œuvre n’est pas consacrée à susciter les profondes émotions induites de science et de sympathie que cause le spectacle de quelque grande âme humaine mise à nu. […] Ce sont là des êtres mis à moitié seulement en pleine lumière et qui sont mystérieux tout en paraissant complexes et vrais. […] Dombey, — et ceux-ci combien mal, — n’illustrent aucune des grandes passions de l’homme ; ce sont des êtres outrés, imaginaires, qui ameuteraient les gens en rue, qu’on s’empresserait de mettre à la porte de n’importe où, qui, non contents d’être grotesques, simples et immuables, le sont avec furie, acharnement et rage. […] S’il parvient à mettre debout quelque être portant les stigmates composites de la vie, c’est par surcroît et par à côté de l’émotion qu’il lui inspire. […] Or l’écrivain affectif étant de nature émotionnelle, ressent les dispositions imaginaires dans lesquelles il se met, avec une violence extrême ; de plus, au moment où il écrit, l’inspiration, l’excitation intérieure le porte ; l’occasion commande une sorte de transport.
Ils découvrirent ce que les anciens n’avaient qu’à peine soupçonné par le pinceau ; ils réalisèrent aux yeux ce charme que les grands poètes, Homère, Théocrite ou Virgile, avaient su mettre aux choses simples. […] Il se met à voyager à pied avec ses élèves comme sous-maître d’abord dans un pensionnat, en attendant qu’il ait sa maison à lui et sa joyeuse bande. […] Il faut s’y mettre avant tout, et, pour peu qu’on ait de sentiment naturel en face des objets, le suivre, y obéir, travailler à y donner jour. […] Sans y mettre tant d’artificiel il procède comme Courier, ou plutôt c’est un Montaigne né près du Léman, et qui cherche à racheter sa rudesse et certains sons rauques par du mordant et du vif. […] Toute sa théorie du style est agréablement exposée et mise en action dans la rencontre qu’il fait du bonhomme Tobie Morel à la descente du Grand-Saint-Bernard.
Thiers, c’est moins la conclusion qui m’importe que le chemin lui-même et les éléments dont il se compose : il a établi, grâce aux matériaux qu’il avait en main et au soin qu’il y a mis, la plus belle route et, si j’ose dire, le plus beau pavé de l’histoire qu’on ait jamais vu. […] Thiers, dans l’ordonnance majestueuse et comme dans l’architecture de son Histoire, ne met ni tableaux proprement dits ni portraits. […] Une publication récente, celle des Mémoires du roi Joseph a mis le public dans le secret des pièces politiques qui se rapportent au gouvernement de l’Espagne et à ses plaies intestines en ces années malheureuses. […] Il croit me mettre dans l’embarras ; il se trompe fort ; rien ne m’arrêtera ; mes desseins s’accompliront ; j’ai la volonté et la force nécessaires. […] L’empereur ne peut pas dire à un homme, Parles, et lui mettre un bâillon dans la bouche.
Voltaire, cet homme de goût, s’est trompé du tout au tout sur Saint-Lambert : Buffon a mis le doigt, — que dis-je ? il a mis les quatre doigts et le pouce sur la vérité. » Buffon, dans ses jugements, n’obéit en rien à la mode. […] Nommé, à trente-deux ans, intendant du Jardin du roi, physicien et géomètre jusqu’alors, il est mis en demeure de s’improviser naturaliste, ce à quoi il n’avait guère songé auparavant ; il le devient, comme le grand Frédéric, quand il le fallut, devint général, par l’application d’un bon et haut esprit et d’une opiniâtre volonté. […] Il les a distingués, électrisés, appliqués et mis en valeur chacun dans son emploi ; en se les associant il les a adoptés, l’un comme frère et l’autre comme fils, dans sa famille spirituelle ; jamais la question d’amour-propre ne s’est élevée entre eux et lui : que lui demandons-nous de plus ? […] Il aura du moins réussi à faire valoir en Buffon et à mettre de plus en plus en lumière l’honnête homme, l’homme de cœur, de sagesse et de sens.
Le voici qui se met à fondre en larmes, en s’écriant : “Ce n’est pas de ma faute, ce n’est pas de ma faute !” […] Alors tous deux nous nous sommes mis à pleurer dans nos serviettes devant les dîneurs étonnés. » Et plus loin : « 16 avril… Jour par jour assister à la destruction de ce qui faisait la distinction de ce jeune homme distingué entre tous. […] Tout à coup, le voici qui reprend le volume, le met devant lui et veut lire, veut absolument lire. […] Leurs débuts furent, comme ceux de tous les novices, marqués de ce « petit trouble qui met le cœur mal à l’aise ». […] Leur peinture met donc en relief la puissance personnelle d’observation du grand dramaturge ; son chef-d’œuvre en la matière est réalisé dans le « cas Hamlet ».
Quand il songeait à Mellin de Saint-Gelais, il disait bien du mal du pétrarquisme : quand il mit son amour en sonnets, il pétrarquisa. […] Ce Francus fils d’Hector, et fondateur de la monarchie franque, était une pâle figure, un thème d’inspiration bien vide, où nul afflux de tradition populaire ne mettait la vie ; le Tasse, et même le Père Lemoyne, même Chapelain ont bien mieux choisi. […] En sorte que l’érudition, n’étant pas mise au service du tempérament, le gêne et le restreint. […] Puis, il a créé, mis en usage, laissé aux poètes futurs une grande variété de rythmes lyriques. […] Alors il a mis la poésie dans sa voie : il a indiqué le but, qui est d’exprimer la nature dans une forme parfaite.
Cette course aux papillons et aux abeilles qu’il fait depuis vingt ans déjà lui a réussi ; sa verve d’écrire n’y est pas épuisée : il aime tant son métier et son art, il y est si bien dans son élément, que ce qui mettrait un autre hors de combat ne fait que le mettre, lui, plus en train et en haleine. […] Analyser le roman, c’est en ôter précisément ce que l’auteur a voulu y mettre, c’est isoler le fil et le présenter sans la broderie. […] C’est une idylle rustique empruntée à la vie réelle, et peut-être imitée des Grecs, dans laquelle le poète nous représente un pauvre laboureur se levant avant l’aube et préparant avec peine, avant de se rendre à l’ouvrage, son mets frugal composé d’ail et d’autres ingrédients : c’est ce mets qui avait nom Moretum. […] Janin contînt et possédât toujours ainsi son style, qu’il mît parfois le holà ! […] Ce n’est pas toujours un feuilleton entier qu’il faut mettre, ce n’en est bien souvent qu’une moitié, un tiers.
C’est notre faute que nous ne vous ayons pas gardé, et cela prouve que nous ne sommes pas d’accord avec Salomon que la sagesse est au-dessus de l’or, car nous avons grand soin de ne renvoyer jamais une once de ce métal lorsqu’une fois nous y avons mis les doigts. […] Il a, quand il se met à rêver, de ces horizons infinis et de ces éblouissements de perspective. […] » demanda-t-on encore à Franklin ; et il répondit : « À se servir des modes et des objets de manufacture anglaise. » — « Et à quoi mettent-ils maintenant cet amour-propre ? […] On raconte que, présenté à la cour de France quatre années plus tard, et dans l’une des premières circonstances solennelles de sa négociation heureuse et honorée, il mit à dessein ce même habit de cérémonie, afin de le venger et de le laver en quelque sorte de l’insulte de M. […] [NdA] Le docteur Priestley, qui tenait le fait d’un témoin, dit positivement que Franklin mit à dessein cet habit le jour où il signa à Paris le traité entre la France et l’Amérique, c’est-à-dire le 6 février 1778.
Le Réalisme dit carrément leur fait à ces deux usurpateurs de renommée, et se mit en devoir de les corriger — à coups de fautes de français. […] Vous, Monsieur, vous n’y mettez pas tant de façons ; pour vous, le Romantisme n’est qu’un château de cartes : un souffle, — un article, et l’on n’en entendra plus parler. […] Et pourquoi s’obstiner à mettre sa fausse signature au bas de cette formule absurde de « l’art pour l’art » qu’il n’a jamais écrite nulle part ? […] En vain nous lui avons lu et relu le passage du journal où tu voues ton existence au bonheur des Romagnes ; il s’est mis à rire et nous a tourné le dos. […] Madeleine, qui fait la couture comme un ange, est en train d’arranger l’habit brodé (que tu devais mettre comme secrétaire d’ambassade) à la mode du Corps législatif.
Avant même qu’on y ait mis la main, la nature des choses, la réalité impose à ces faits un certain ordre, indépendant à vrai dire de l’intelligence : tout ce qui arrive est nécessairement situé dans l’espace et dans la durée ; de là, selon les sujets, une distribution géographique et un ordre chronologique : souvent l’un et l’autre s’imposent à un même sujet. […] Ainsi Voltaire, dans son Siècle de Louis XIV, raconte d’abord toutes les guerres du règne, puis, arrivé à la paix d’Utrecht, revient à l’avènement du roi, pour raconter les anecdotes de la cour et des mœurs du temps, après quoi il reprend encore les choses au début pour développer le gouvernement intérieur, les lois, les réformes, les principes d’administration, les mesures heureuses ou funestes dans chaque département, enfin il finit par exposer chacune des principales disputes religieuses : faisant ainsi non pas une histoire générale du siècle de Louis XIV, mais une dizaine d’histoires spéciales, qui sont simplement mises bout à bout et n’ont d’unité que par le titre unique. […] Il faut en montrer l’unité, et tirer, pour ainsi dire, d’une seule source, tous les principaux événements qui en dépendent : par là il instruit utilement son lecteur, il lui donne le plaisir de prévoir, il l’intéresse, il lui met sous les yeux un système des affaires de chaque temps, il lui débrouille ce qui en doit résulter, il le fait raisonner sans lui faire aucun raisonnement, il lui épargne beaucoup de redites ; il ne le laisse jamais languir, il lui fait même une narration facile à retenir par la liaison des faits… « Un sec et triste faiseur d’annales ne connaît point d’autre ordre que celui de la chronologie : il répète un fait toutes les fois qu’il a besoin de raconter ce qui tient à ce fait ; il n’ose ni avancer ni reculer aucune narration. […] Souvent un autre fait sera mieux dans son jour étant mis en arrière : en se présentant plus tard, il viendra plus à propos pour faire naître d’autres événements. […] Et elles mettent en valeur les autres qualités.
Malgré la jalousie du bel esprit, presque aussi vive de nation à nation que de particulier à particulier, ils mettent quelques-unes de ces traductions au-dessus des ouvrages du même genre qui se composent dans leur patrie. […] Ils ont mis en italien les plus belles pieces de nos poetes comiques et de nos poetes tragiques. Castelli secretaire de l’électeur de Brandebourg a mis en italien les oeuvres de Moliere, et cette version a été réimprimée plusieurs fois. […] Dès 1675 les anglois avoient une traduction en prose de l’Andromaque de Racine, retouchée et mise au théatre par Monsieur Crown. […] Le comte d’Ericeyra, le digne héritier du Tite-Live de sa patrie, a mis en portugais l’art poëtique de Monsieur Despreaux.
Il dut se demander si sa conscience éveillée de continuateur ne lui créait pas l’obligation d’imiter, autant que le lui permettrait la nature de son esprit, l’homme dont on venait pour ainsi dire de lui mettre la plume à la main. […] Le livre de Renée s’inaugure splendidement par ces superbes espoirs que la France eut la noble folie de mettre en Louis XVI à son avènement. […] Il a mis la main de l’Histoire à l’homme sanctifié par le sang, et il ne l’a pas profané en nous le montrant tel qu’il fut, car la lumière qui tombe sur un objet ne le profane pas ! […] Pauvre roi, qui mettait son énergie dans ses mains à l’heure où la puissance appartenait aux idées, et qui savait si mal le prix du temps qu’il dérobait à sa fonction ! […] N’est-on pas surpris d’y trouver que le roi mettait à la loterie ?