Elle se fit au contraire conciliante, bonne fille.
De saintes personnes, parmi lesquelles on cite un vieux Siméon, auquel la légende fait tenir Jésus dans ses bras, Anne, fille de Phanuel, considérée comme prophétesse 97, passaient leur vie autour du temple, jeûnant, priant, pour qu’il plût à Dieu de ne pas les retirer du monde sans avoir vu l’accomplissement des espérances d’Israël.
Jean est venu ; des publicains et des courtisanes ont cru en lui, et malgré cela vous ne vous êtes pas convertis 527. » On comprend combien le reproche de n’avoir pas suivi le bon exemple que leur donnaient des filles de joie, devait être sanglant pour des gens faisant profession de gravité et d’une morale rigide.
le grabat des pauvres filles se couvre tout à coup de soie et de dentelles, et c’est là la pire misère ; à côté du malheur il y a le vice, l’un poussant l’autre.
Moi qui fais de belles harangues, Moi qui traduis en toutes langues, A quoi sert mon vaste sçavoir, Puisque partout on me diffame Pour n’avoir pas eu le pouvoir De traduire une fille en femme !
On se rappelle cet acteur qui, dans Dupuis et Desronais, escamote par sa prononciation le mot de cette petite, ste-p-tite fille.
À côté de la sainte Anne, derrière la Vierge est une grande fille, belle, simple, innocente, un voile jeté négligemment sur sa tête, le reste du corps couvert d’une longue draperie, et portant une corbeille de roses ; ce n’est qu’un accessoire, mais qu’on ne se lasse pas de regarder.
Il y a plus, des garçons, des filles de condition fréquentent les écoles où l’on enseigne l’art de la saltation.
Les institutions des peuples sont filles du temps ; et le temps, qui fonde et qui détruit, le temps, ce grand et irrévocable interprète de la Divinité, le temps achève à peine, au milieu de nous, l’ouvrage de la destruction : voilà qu’il va commencer à fonder.
Je ne chercherai point ; Quelque habiles que soient à costumer des poupées les petites filles grandies qu’on nomme des femmes, elles ne costument point d’abstraction ; et sous leur plume, je ne crois, moi, comme un beau diable, qu’à des portraits !
Il y a bien, dans ces romans qui s’appellent pourtant : Le Mariage du trésorier, les Deux Femmes du major, les Filles du colonel, etc… des amours et des mariages, mais qui n’ont rien de caractéristiquement militaire ; — il n’y en a point qui soient marqués de ce cachet qu’en attendait de cette main de femme d’officier.
Cette armée est fille de l’Algérie, et qui parle de l’Algérie parle d’elle.
Ce mal, qu’il étudie, d’ailleurs, n’est pas particulier à la France, et il en donne la nosographie partout où il existe, en Angleterre, en Belgique, en Autriche-Hongrie, en Italie, en Prusse, en Russie, et même en Amérique, où les Européens, dont elle est la fille, l’ont porté.
Après Cléopâtre, la folie esthétique et presque sensuelle de l’auteur, il y a Livie, la femme d’Auguste, la Catherine de Médicis romaine, et Julie, la fille d’Auguste, cette duchesse de Berry d’un père plus cruel, plus implacable que le Régent.
, une Messie, tuée comme l’autre Messie, par des prêtres et des Pharisiens, est — après tout — une druidesse, une fille libre des Gaules, opposant le génie gaulois au clergé romain, et — voyez ceci, bonnes âmes !
C’était la fille dévouée d’une mère terrible, de cette Inquisition qu’il faut bien nommer tout en pâlissant, et qui, duena impitoyable, l’avait élevée, purifiée et bronzée, sa vierge orthodoxe, à la flamme des charbons ardents d’Isaïe.
Il croyait qu’un livre trouve toujours sa place, dans un temps donné, sans qu’on prenne tant de peine pour la lui faire, et que — sans être un Moïse et la Critique une fille de Pharaon pour le ramasser — le livre, exposé sur le fleuve de la publicité, aborde toujours là où il devait aborder.
. — Ils sont devenus les négateurs impies du xviiie siècle, ils sont devenus la Libre Pensée, et la Révolution française et toutes les autres révolutions qui l’ont suivie et qui vont suivre : Que de filles, grand Dieu !
Mais s’il n’a pas été baptisé comme nous, s’il a combattu trente ans contre l’Église et la Monarchie, cette fille de l’Église, et s’il est mort comme il a vécu, il n’en était pas moins chrétien par bien des points de son âme, — un chrétien de nature, et de nature indestructible.
Flourens cite un mot de cette Mme de Pompadour que Voltaire le familier avait bien raison d’appeler Pompadourette, qui rime a grisette, et qui dit bien le ton de fille de cette femme-là : « Vous êtes un joli garçon, monsieur de Buffon, on ne vous voit jamais !
Aux yeux de ce double penseur, l’Anarchie, fille de la Révolution française, née dans le sang affreusement fécond qu’avait essuyé pourtant un grand homme, l’Anarchie, vaincue une seconde fois dans l’État, se réfugie actuellement dans la pensée, dans la philosophie, dans cette partie immatérielle et abstraite de l’homme, d’où, au premier jour, elle redescendra dans les faits, plus forte que jamais, plus armée et plus menaçante !
Pelletan, lequel, par parenthèse, est bien pittoresque et a le sang bien chaud pour être un métaphysicien, un œil retourné en dedans, comme disait l’abbé Morellet, avec une spirituelle exactitude, pose des lois absolues qu’il tire de tout ce qu’il y a de moins absolu au monde, l’analogie ; l’analogie, cette fille trompeuse de l’imagination, qui a si souvent donné le vertige aux plus fermés observateurs !
Nous sommes donc en plein jourdanisme et en plein Molière, pour expliquer que notre fille n’est pas muette.
L’âme religieuse de cet homme triple atteignait au sublime d’une foi profonde, quoique erronée ; mais pour retomber bientôt de cette hauteur aux faiblesses, ou aux forces, de l’humanité : à l’amour toujours païen de la femme, — à cette époque plus païen que jamais, — aux fureurs sacrées, comme disent les poètes » de la Muse, aux sonnets ardents qu’à la cour, pendant les trêves de ces guerres protestantes, il jetait, comme des torches, dans l’escadron volant des filles de la reine, pour leur embraser les sens et les cœurs.
Après avoir savouré les détails de son livre, qui sont jolis souvent et parfois touchants, après avoir admiré l’adresse et la délicatesse de touche avec laquelle l’auteur, qui est l’amant de son histoire, sauve sa maîtresse de la vileté ordinaire aux femmes comme elle, — car, il faut bien le dire, Louise est de la race aux camélias, dont on abuse vraiment trop dans les romans et au théâtre, et qui fera, si on continue, appeler la littérature française du xixe siècle la littérature des filles entretenues, — on est tout étonné de cette rupture peu intelligible qui vient brusquement clore le livre, et on voudrait se l’expliquer.
Il amuse dans le sens que l’imagination, qui n’est pas très-exigeante, que l’imagination, bonne fille, donne à ce mot-là.
Ainsi, un La Bruyère jeune homme, un La Bruyère Damis, quand La Bruyère ne le fut jamais, quand La Bruyère est le plus beau talent d’automne qui ait jamais épandu sur les choses humaines des rayons désarmés, tout souriants de mélancolie ; ainsi, un La Bruyère en colère, — aussi en colère que lord Byron dans sa fameuse satire contre la fille de chambre qui l’avait brouillé avec sa femme, et qui était probablement une dévote de l’Église officielle d’Angleterre, — tel est l’auteur de ce petit livre des Dévotes, dont la seule sincérité est le ressentiment qui l’inspira.
Quelquefois, en rentrant chez lui, il trouvait sa femme et sa fille se prenant aux cheveux, les yeux hors de la tête, dans toute l’excitation et la furie italiennes.
Peut-être même que le sort d’une jeune princesse, fille, sœur et belle-sœur de roi, jouissant de tous les avantages de la grandeur et de tous ceux de la beauté, morte en quelques heures, à l’âge de vingt-six ans, par un accident affreux, et avec toutes les marques d’un empoisonnement, devait faire sur les âmes une impression encore plus vive que la chute d’un trône et la révolution d’un État.
Gérard de Nerval est mort ; Petrus Borel est mort ; Jehan Duseigneur est mort ; Bouchardy lui-même vient de mourir, caché dans sa petite maison de Châtenay, où, inconsolable de la perte de sa fille, il attendait, sous les arbres qu’elle avait plantés toute petite, l’instant de la rejoindre enfin. […] Roqueplan a traité ces deux sujets : les toiles de l’artiste valent les pages du prosateur, c’est tout dire ; rien n’est plus naïvement coquet, plus adorablement jeune. — Comme on comprend Rousseau, et qu’on voudrait jeter du haut de l’arbre ses lèvres, au lieu de cerises, sur le sein de ces belles filles ! […] Son dernier tableau, les Filles d’Ève, ne fait pas soupçonner que le pinceau allait échapper à la main qui peignait ces jeunes femmes coquettement costumées et mordant à belles dents aux pommes de l’arbre de science. […] Pendant longtemps, Hippolyte Monpou, de même que tous les poètes dont il traduisait les vers, fut regardé par les bourgeois électeurs et éligibles comme un écervelé, comme un furieux qu’on avait tort de laisser chanter sans muselière ; quand il s’asseyait au piano, l’œil en feu, la moustache hérissée, il se formait autour de lui un cercle de respectueuse terreur : aux premiers vers de l’Andalouse, les mères envoyaient coucher leurs filles et plongeaient dans leurs bouquets, d’un air de modeste embarras, leur nez nuancé des roses de la pudeur.
Aussi friands de petits scandales que prompts à nous en effaroucher, curieux comme un écolier, cyniques comme un laquais, hypocrites comme une vieille fille, nous lisons d’un œil et nous pleurons de l’autre. […] Je ne demanderais pas mieux de respecter ce lieu commun à cause de son grand âge, mais mes confrères sont-ils bien certains que le théâtre ait pour but la distraction des petites filles, et qu’il n’y ait pas un danger tout aussi grand, par exemple, à conduire nos sœurs et nos femmes aux pièces de Molière ? […] Ces éloges qui, pour être provoquants, se croient obligés de retrousser leurs épithètes jusqu’au-dessus du mollet, me rappellent involontairement, et avec dégoût, la pantomime ténébreuse que de malheureuses filles jouent, le soir, au carrefour des rues solitaires. […] S’il s’agissait de l’honneur de sa fille ou de sa femme, nous partagerions l’angoisse de Favilla ; mais que nous importent son orgueil égoïste profondément humilié et sa dignité d’homme compromise ? […] — et offrez à ce passant un coupon de loge pour la Fille mal gardée ou une stalle d’orchestre pour assister aux Femmes savantes : il n’hésitera pas, à moins que vous n’ayez la précaution de le placer entre quatre fusiliers et de le faire conduire par la garde dans « la maison de Molière », notre homme ira tout droit s’amuser aux lazzis de la Fille mal gardée.
— C’est peut-être aussi que vous avez le pas trop court, lui répondit la belle Julie, la fille enthousiaste et généreuse du vieux voisin. […] reprit l’ardente fille avec ironie. […] Louise. — Moi, je suis de ton avis, chère fille : la laideur est une création humaine, et l’antithèse nécessaire qu’elle apporte dans nos conventions est inutile au procédé divin. […] Faust. — Méphisto, vois-tu une fille pâle et belle qui demeure dans l’éloignement ? […] Ce sera toujours une simple fille de village, vaine au point de se laisser séduire par des présents, soumise à l’opinion au point de commettre un infanticide.
Un jour que Chateaubriand entrait chez Mme de F…, fille de la marquise d’Aguesseau, et qui, née en Angleterre, avait le culte de Byron, il vit sur une console un buste nouvellement placé, et il demanda en souriant qui c’était ; sur la réponse que c’était lord Byron, il fit un geste en arrière, et son noble visage ne put réprimer une de ces grimaces soudaines auxquelles il était trop sujet. […] La spirituelle vicomtesse de Noailles, avec la duchesse de Mouchy sa fille, essaya un moment, en l’attirant et le retenant à Mouchy, de substituer une influence aimable et consolante à celle qui venait de s’éteindre ; ce n’était, à vrai dire, qu’un redoublement d’intimité ; mais si Ampère ne haïssait nullement l’aristocratie, il la préférait un peu moins haute et moins princière jusque dans la familiarité. […] Il se disait que se marier à la fille de M. […] Mme Guillemin, leur fille.
Il y a dans cette adorable fille, que je ne prétends pas justifier, un fonds de tendresse vraiment inépuisable. […] Je pense donc que le caractère de cette fille, si adorable et si singulière, mérite d’être étudié comme un modèle de vérité. […] Quoiqu’il ne puisse souscrire à un pareil souhait, puisqu’il n’ignore pas à quel prix Manon veut conquérir la richesse, cependant il ne sait pas résister à cette fille étrange, qui se résout à le tromper pour l’aimer ensuite plus librement. […] Désormais rangée dans la classe des filles perdues, Manon n’a plus de merci à espérer. […] Sa passion ne s’éteint pas dans le mépris ; mais dès qu’il voit dans sa maîtresse une fille perdue, il n’est plus pour lui-même qu’un objet de colère et de honte.
Cette matrimoniomanie s’est tellement répandue, qu’après avoir causé pendant une demi-heure avec une femme qu’on n’a jamais vue, si elle est fille ou veuve, — on n’est pas sûr de ne point l’épouser à la fin de la journée. […] — Mais, répondit Saint-Alme, si les filles pouvaient le lire, les pères ne s’y abonneraient pas. […] — Mon Dieu non… Dans quel embarras cette fille nous met… Il faut absolument retourner à la maison ; nous ferons comme nous pourrons pour nous faire ouvrir. […] divine… Des yeux… des mains… des pieds… le gendre, à part. — Il faut que j’arrache mon gendre des mains de cette drôlesse de Paméla… Elle mangerait la dot de ma fille ! […] À la station de Breteuil, le convoi s’arrête, et nous sommes régalés d’une aubade d’un joueur d’orgue du pays, qui a déjà doté deux de ses filles avec ses recettes quotidiennes.
Il avait trouvé en mademoiselle Scheffer, fille du peintre Henry Scheffer et nièce du célèbre Ary Scheffer, une compagne capable de le comprendre et digne de l’aimer. […] Madame Taine se décida aussitôt à venir vivre à Paris avec ses filles et à prendre son fils chez elle. […] Le 8 juin 1868, il avait épousé mademoiselle Denuelle, la fille d’un architecte de grand mérite. […] Marié en 1824 vivant dans une studieuse solitude, où pénétraient quelques rares amis, tels qu’Eugène Burnouf et le physiologiste Edwards, ses fonctions de professeur aux Tuileries, d’abord de la princesse Louise, fille de la duchesse de Berry, puis de la princesse Clémentine, fille de Louis Philippe, ne faisaient pas de lui un mondain. […] Il n’avait pas cette joie : sa femme était morte en 1839 ; sa fille s’était mariée en 1843 ; son fils vivait loin de lui.
Mais cette grande sainte était une fille de chez nous ; une fille de France ; une fille de la campagne ; une fille de paysans. […] C’est à moi qu’on dit si les filles sont mariées, et à qui, et comment, et si elles ont déjà des enfants, (ça vient plus vite que des rentes), et si la récolte sera bonne cette année, (a n’sra pas ben bonne core c’t année). […] Cette Iphigénie même, par exemple, pour nous en tenir dans ces notes et dans cette inscription à un seul exemple, cette Iphigénie même par exemple dont on nous parle tout le temps, comme elle est déjà foncièrement cruelle, (la cruauté des jeunes, la pire de toutes, la seule peut-être irrévocable, implacable, infernale, irrévocablement condamnée, irrévocablement perdue), (inguérissable et d’ailleurs littéralement monstrueuse), comme sa soumission à son père a un fond de cruauté, comme elle est bien déjà la fille d’Agamemnon et de Clytemnestre. […] Sous chacune de ses paroles, sous ses silences même, encore plus, sous chacun de ses silences couve une insolence qu’elle veut bien ne pas dispenser, une impertinence volontairement restreinte, réduite, reconduite, tenue en main, tenue en guide, une insolence, une impertinence royale, fille de roi, quel roi, (secrètement fille d’Atride) ; ou le dernier, le pire de tout, une insolence de tendresse, une impertinence tendre. […] Agamemnon Ma fille, il est trop vrai.
D’où cette réflexion sur la liaison providentielle des choses : « Un jeune ecclésiastique, une fille de cuisine, une échelle, une botte de foin ! […] Gréard lui-même, qui, en qualité de vice-recteur, préside avec la finesse d’un prélat laïque aux destinées de l’Académie de Paris, s’est occupé avec prédilection de l’instruction des filles. […] Il n’écrit pas pour les petites filles dont on coupe le pain en tartines, comme disait Gautier. […] J’aperçois bien, en tête du bataillon, une vieille fille dont la bonté se cache sous des moustaches viriles et sous une enveloppe piquante comme celle d’une châtaigne (Le filleul d’un marquis). […] Tous les politicards, des filles de trottoir, des saltimbanques, des camelots, ou (quand l’académicien se réveille dans le faubourien) des imposteurs et des bavards !
Les œuvres nouvelles qui sortent de ces luttes infinies, de ces mondes intérieurs de souffrances, d’analyses, de pointillements, peuvent être belles encore, belles comme des filles engendrées et portées dans les angoisses, belles de la blancheur des marbres, de complexion bleuâtre, veinées, perlées et nacrées, mais sans une certaine vie primitive et saine. […] Sa mère, Mlle de Baraudin, fille d’un amiral de ce nom, est aussi de Touraine ; son père était de Beauce : des deux côtés, comme on le voit, notre poëte a racine en plein au meilleur terroir de la France.
Toute petite fille, et à ses jours de pire misère, la digne enfant avait joué au Théâtre-Molière ce rôle de Marie Stuart ; un vieil amateur en sortant se récriait : « Quelle est donc cette petite fille qui vient de jouer si bien ?
Et je ne parle pas seulement de la littérature secrète, des livres extraordinaires que lit Mme d’Andlau, gouvernante des enfants de France et qui s’égarent aux mains des filles de Louis XV460, ni d’autres livres plus singuliers encore461 où le raisonnement philosophique apparaît comme un intermède entre des ordures et des gravelures, et que des dames de la cour ont sur leur toilette avec ce titre : Heures de Paris. […] Au bout de quinze jours, il lui apporta Les bijoux indiscrets et cinquante louis. » (Mémoires sur Diderot par sa fille.) — La Religieuse a une origine semblable ; il s’agissait de mystifier M. de Croismare.
Guillaume, de retour en Allemagne, se lia à Weimar avec le poète Schiller, et avec la jeune et spirituelle fille du président de Dawscherode, à Erfurth. […] « Humboldt ne s’est pas créé de famille propre ; il a voué toute son affection aux fils et aux filles de son frère et à la mémoire de feu les parents de ceux-ci.
Il n’y a point de milieu : ou la femme est l’ange de pureté, l’idéale et rarement vivante Geneviève de Brabant, stéréotypée dans sa douloureuse fidélité, banale réplique d’une des plus primitives traditions ; ou bien, et plus souvent, plus vivante aussi parfois, c’est l’impudente, la sensuelle, fille ou femme, qui d’un regard s’enflamme, et qui donnera pour être aimée, s’il le faut, la tête d’un père37. La première perfection, le signe éminent du héros, c’est de se faire rechercher par une princesse sarrasine, ou par l’impératrice, ou par la femme ou la fille de son hôte, qui s’est dit : « Car il est très bel homme ».
Fille du peuple, bonne fille quand elle veut, pas imposante, Marianne a de plus vieux meubles, de plus vieux châteaux et de plus vieux parchemins que tous les rois et tous les empereurs du monde.
La nécessité où nous nous sommes trouvés d’affermir notre croyance dans le témoignage de Moïse sur les commencements des différents peuples de la terre, sur les premiers faits du genre humain, nous a forcés à soulever le rideau des cosmogonies mensongères, à expliquer les harmonieuses énigmes des filles de Mémoire. […] J’oserai donc à présent dire avec plus de confiance que la parole est une révélation qui n’a jamais quitté le genre humain et qui ne le quittera jamais ; Que les langues sont une révélation continue, toujours subsistante au milieu des sociétés humaines, et par laquelle les sociétés humaines sont régies, car la parole est le lien des êtres intelligents ; Que les langues sont filles les unes des autres, et que l’homme ne peut inventer ni sa langue ni ses institutions.
voilà qu’il se roule aux bras d’une fille entretenue, évoquant dans les bras de cette fille le souvenir de madame Arnoux… et je ne veux pas aller plus loin.
L’admiration est fille de l’ignorance. […] Dès que notre intelligence est éveillée par l’admiration, quel que soit l’effet extraordinaire que nous observions, comète, parélie, ou toute autre chose, la curiosité, fille de l’ignorance et mère de la science, nous porte à demander : Que signifie ce phénomène ?
S’il avait été père, il eût été homme à répondre comme cet utopiste moderne à un ami qui, après une longue absence, lui demandait d’abord : « Comment va ta fille ?
Dupanloup, et elle s’est même risquée jusqu’à lancer une Épître à l’illustre émir Abd-el-Kader, dont une fille, disait-on, venait de se faire religieuse et sœur de charité.
Son joli essai de fantaisie dramatique, A quoi rêvent les Jeunes Filles, s’est continué et diversifié heureusement dans les Caprices de Marianne, dans On ne badine pas avec l’Amour, dans la Quenouille de Barberine, et tout récemment dans le Chandelier.
Gonod sont de différentes dates et adressées à plusieurs personnes ; sauf un très-petit nombre, elles se divisent naturellement en trois parts : 1° celles à l’abbé Favier, l’ancien précepteur de Rancé ; 2° celles à l’abbé Nicaise, de Dijon, l’un des correspondants les plus actifs du xviie siècle, et qui tenait assez lieu à Rancé de gazette et de Journal des Savants ; 3° celles à la duchesse de Guise, fille de Gaston d’Orléans et l’une des âmes du dehors qui s’étaient rangées sous la direction de l’austère abbé.
Ouvrez un mystère, celui de Théophile, celui de la fille du roi de Hongrie ; quand on veut la brûler avec son enfant, elle dit deux petits vers « sur cette douce rosée qui est un si pur innocent », et puis c’est tout.
Ophélie est une princesse de tragédie, fille de Claudius, afin que l’amour et la nature déchirent le cœur du sensible Hamlet.
Sainte Eulalie, fascinée par le charme de l’ascétisme, s’échappe de la maison paternelle ; elle prend le premier chemin qui s’offre à elle, erre à l’aventure, s’égare dans les marais, se déchire les pieds dans les ronces Elle était folle, cette fille Folle tant qu’il vous plaira.
Hérode s’étant pris d’amour pour Mariamne, fille d’un certain Simon, fils lui-même de Boëthus d’Alexandrie, et ayant voulu l’épouser (vers l’an 28 avant J.
Ce qu’il faut à la civilisation, grande fille désormais, c’est une littérature de peuple.
. — Nous connaissions depuis longtemps déjà Tête d’Or et La Ville ; une version très différente, de ce dernier drame avait paru plus récemment dans Le Mercure ; L’Échange avait paru dans L’Ermitage, l’an passé ; La jeune Fille Violaine et Le Repos du Septième Jour, inédits encore, malgré d’admirables parties, sont moins bons. — Réunis d’un coup en volume, ces cinq drames manifestent un travail et une puissance d’invention considérables. — Aucune analyse, si détaillée soit-elle, ne peut donner aucune idée de ces cinq drames ; ils ne rappellent quoi que ce soit, et l’on est étonné qu’ils existent ; ils semblent palpiter et vivre, avec des organes nouveaux, agiter des bras inconnus, respirer avec des branchies, penser avec les sens, et sentir avec les objets ; — mais ils vivent pourtant ; ils vivent d’une vie rouge et violente, pour étonner, rebuter et exaspérer le grand nombre, pour enthousiasmer quelques-uns. » La Dame à la Faux de M.
Nausicaa et la fille de Pharaon vont laver leurs robes aux fleuves : l’une y trouve Ulysse, et l’autre Moïse.
Et encore il y a des idées générales qui viennent dans le cerveau du penseur après toutes les autres, ou bien à peu près ; et celles-ci, idées filles d’idées, elles n’ont presque plus aucun rapport avec le sentiment.
Et de même dans Racine, mélodieux plutôt qu’harmonieux, flattant l’oreille par le nombre savamment observé et ingénieusement inventé, plutôt que peignant par les sons, cependant on trouve, sans bien chercher, des vers sonores dont les sonorités ont un sens, donnant une impression de grandeur, de triomphe ou d’immense désolation : Lorsque de notre Crète il traversa les flots, Digne sujet des vœux des filles de Minos, ….
Elles touchèrent au bas-bleuisme, mais leurs bas restèrent toujours de soie, blanche ou rose… D’un autre côté, qu’une femme comme Mlle de Sévigné écrivît, si elle le pouvait, de charmants commérages à sa fille, ou comme Mme d’Aulnoy, des contes délicieux pour des enfants, ce n’étaient pas là non plus des Bas-bleus encore.
Du moins il se révolta contre cette pauvreté, fille de la générosité de toute sa vie et qui peut-être le fît mourir.
Voilà pourquoi il s’est efforcé, dans cette introduction, de signaler les caractères trop oubliés quand il s’agit de bien juger le xvie siècle, de cette monarchie fille aînée de l’Église et de l’hérésie, qui en brisait l’unité séculaire.
Les unes sont de minces jeunes filles allemandes, les autres de bonnes grosses filles allemandes, mais c’est le type allemand qui, en elles, l’emporte toujours.
C’est par là que madame Sand, par exemple, cette fille naturelle de Rousseau, passera comme Rousseau, — le Rousseau de La Nouvelle Héloïse ; car le Rousseau du Contrat social subsiste, hélas !
Ils présumèrent que par le fracas du tonnerre, par les éclats de la foudre, Jupiter voulait leur dire quelque chose ; et ils commencèrent à se livrer à la curiosité, fille de l’ignorance et mère de la science [qu’elle produit, lorsque l’admiration a ouvert l’esprit de l’homme].
Elle a traîné partout, cette histoire du misérable « qui aime la fille de son ennemi mortel ». […] Lisette, vous nous paraissez lugubre ; filles de joie, vous êtes les mal nommées. […] Mais Clindor, cavalier bien fait et de physionomie agréable, et qui, d’ailleurs, n’est pas une bête, songe à aimer Isabelle directement, pour son propre compte : ce qui ne déplaît point à la fille. […] La première, je t’appelai du nom de père, et tu m’appelas ta fille… Tu me disais alors en me caressant : Te verrai-je, ma fille, dans la maison d’un époux, vivre heureuse et florissante, comme il est digne de moi ? […] La signification du mot crevette, appliqué aux filles libres, ne doit-elle pas, être rapportée à Balzac ?
En revanche, il l’était peu de sa mère, fille pourtant du célèbre sculpteur Dubois, mais qui paraît avoir été une personne assez insignifiante, étroite de cœur et d’esprit ; elle ne lui avait guère laissé de tendres souvenirs. […] Dépouillons nos femmes, enrichissons des filles perdues ; ne gardons du beau tragique usé qu’un peu de comique larmoyant ; du haut comique, que des farces et des parades : nous bâtirons les théâtres chez nous ; nos jeunes parasites barbouilleront les pièces ; et nous, marguilliers, échevins, magistrats, officiers généraux, ducs et princes même, nous y jouerons, si l’on veut, les rôles d’Arlequin, Scaramouche, Pierrot, etc. […] Les gens de goût, qui vont au butin dans ses œuvres, feraient volontiers, de ses épigrammes, de ses contes et de ses bons mots, une Anthologie qui serait très-courte, mais exquise ; si choisie qu’elle fût, on ne saurait toutefois y mettre pour épigraphe ce vers, qui est de lui et qui lui ressemble si peu : La mère en prescrira la lecture à sa fille.
« Crassus n’a point vu l’Italie en proie aux feux de la guerre civile ; il n’a point vu le deuil de sa fille, l’exil de son gendre, la fuite désastreuse de Marius, le carnage qui suivit son retour ; enfin il n’a point vu flétrir et dégrader de toutes les manières cette république qui l’avait fait le premier de ses citoyens, lorsque elle-même était la première des républiques. […] Antiochus me le rappelle, et c’est la seule école que je fréquente. » Viennent ensuite des définitions admirables de l’âme, de ses facultés, de ses vertus, filles, dit-il, de notre liberté morale telles que la prudence, la tempérance, la force, la justice, la modération, l’abnégation, le sacrifice de soi-même aux autres, tout ce dont se compose aujourd’hui encore le code de l’homme parfait. […] Les rigoles qu’il avait dérobées à l’ Anio præceps pour en irriguer ses jardins, qui murmuraient encore sous ses platanes et remplissaient ses portiques champêtres de leur rumeur et de leur fraîcheur ; le temple sépulcral qu’il avait élevé à sa fille chérie pour diviniser ses regrets brillait encore à l’horizon de la Sabine comme un appel aux pensées graves et comme une promesse des éternelles réunions ; il remplissait sa vie et il célébrait la mort sans savoir encore de quelle mort il devait périr, mais sûr du moins que ce ne serait pas d’une mort honteuse.
La mère de ma mère était sous-gouvernante de ces enfants, des princes du sang et de la fille du vénérable duc de Penthièvre. […] Après la terreur, la duchesse d’Orléans, reléguée en Espagne, avait prié ma grand’mère d’aller chercher madame Adélaïde d’Orléans, sa fille, en Suisse, et de la lui ramener en Espagne. […] Après 1814, ma mère avait retrouvé dans Louis-Philippe et dans madame Adélaïde, sa sœur, des souvenirs d’enfance et d’éducation communs qui les disposaient à toutes les bontés pour la fille de leur gouvernante.
. — Elle l’était jadis ; ses filles avaient leur douaire — dans les dépouilles des nations, et l’inépuisable Orient — versait dans son giron les pierreries en pluies éblouissantes. — Elle trônait dans sa pourpre, et à ses fêtes — les monarques invités croyaient leur dignité accrue1269… La Bataille géante1270 est debout sur la montagne ; — le soleil brunit l’éclat de ses tresses sanglantes ; — dans ses mains de feu, les boulets flamboient, — et ses yeux brûlent tout ce que leur éclair a touché. — Çà et là, sans repos, elle roule, un instant fixe, puis au loin, — lançant sa flamme. […] Le dessert était à peine sur la table, que sur douze personnes j’en comptai cinq endormies. » Pour les mœurs, du moins dans la haute classe, il ajoutait : « Passé la soirée dans ma loge à Covent Garden… Partout autour de moi les plus distinguées des jeunes et des vieilles coquines de qualité… C’est comme si la salle eût été partagée entre les courtisanes publiques et les autres ; mais les intrigantes dépassaient de beaucoup en nombre les mercenaires… Là, quelle différence y a-t-il entre Pauline et sa maman, et lady… et sa fille, si ce n’est que les deux dernières peuvent aller chez le roi et partout ailleurs, et que les deux premières sont réduites à l’Opéra et aux maisons de filles ? […] Les jeunes filles reposent dans le large appartement silencieux, comme de précieuses fleurs apportées de tous les climats dans une serre. « L’une a posé sa joue empourprée sur son bras blanc, — et ses bouclés noires font sur ses tempes une grappe sombre. — Elle rêve ainsi dans sa langueur molle et tiède. — L’autre, avec ses tresses cendrées qui se dénouent, laisse pencher doucement sa belle tête, — comme un fruit qui vacille sur sa tige, — et sommeille, avec un souffle faible, — ses lèvres entr’ouvertes, montrant un rang de perles. — Une autre, comme du marbre, aussi calme qu’une statue, — muette, sans haleine, gît dans un sommeil de pierre, — blanche, froide et pure, et semble une figure sculptée sur un monument1309. » Cependant les lampes alanguies n’ont plus qu’une clarté bleuâtre ; Dudu s’est couchée, l’innocente, et si elle a jeté un regard dans son miroir, « c’est comme la biche qui a vu dans le lac — passer fugitivement son ombre craintive. — Elle sursaute d’abord et s’écarte, puis coule un second regard — admirant cette nouvelle fille de l’abîme1310. » Que va devenir ici la pruderie puritaine ?
Sa mère, catholique, avait, en se mariant, exigé que ses fils ou filles entrassent dans la communion dominante. […] Dans les conseils qu’il donne, lui-même il se peint, et, à cette lenteur de poésie qu’il exprime si merveilleusement, on reconnaît son propre talent d’abeille : Comme on voit, quand l’hiver a chassé les frimas, Revoler sur les Heurs l’abeille ranimée, Qui six mois dans sa ruche a langui renfermée, Ainsi revole aux champs, Muse, fille du Ciel ! […] tu nous donnas des lois ; Nos arts sont tes bienfaits : ton céleste génie Arracha nos aïeux au gland de Chaonie ; Et la Religion, fille des immortels, Autour de ta charrue éleva ses autels. […] comme disait M. de Pomponne de l’amour de madame de Sévigné pour sa fille. […] Les filles d’un ministre, chez qui il logeait, lui chantaient d’anciens airs écossais : « Il est très-vrai, écrit-il dans une lettre de Londres à son ami Jouhert, que plusieurs hymnes d’Ossian ont encore gardé leurs premiers airs.
Il fallut que les observantins, nouvellement capuchonnés, se jettassent dans les bras du duc de Nocera, de l’illustre maison des Caraffes : ce même duc de Nocera, fils de la fameuse Lucrèce Borgia(*), fille débauchée du débauché Alexandre VI. […] Le 12 mars 1660, la cour envoya le lieutenant civil, d’Aubrai, (empoisonné depuis par la fameuse marquise de Brinvillers, sa fille,) à Port-royal des champs, pour en faire sortir les solitaires. […] Le désintéressement faisoit leur caractère : elles ne recevoient aucune dot des filles ; mais, quand elles avoient fait profession, on prenoit uniquement ce que les parens jugeoient à propos d’accorder. […] Courayer : elle tira de la misère une fille de Milton.
La pudeur, comme le vêtement, est une invention et une convention400, il n’y a de bonheur et de mœurs que dans les pays où la loi autorise l’instinct, à Otaïti par exemple, où le mariage dure un mois, souvent un jour, parfois un quart d’heure, où l’on se prend et l’on se quitte à volonté, où, par hospitalité, le soir, on offre ses filles et sa femme à son hôte, où le fils épouse la mère par politesse, où l’union des sexes est une fête religieuse que l’on célèbre en public Et le logicien poussant à bout les conséquences finit par cinq ou six pages « capables de faire dresser les cheveux401 », avouant lui-même que sa doctrine « n’est pas bonne à prêcher aux enfants ni aux grandes personnes » À tout le moins, chez Diderot, ces paradoxes ont des correctifs. […] Mais je le tiens pour un homme perdu, s’il a le malheur d’avoir l’âme honnête, une fille aimable et un puissant voisin. — Résumons en quatre mots le pacte social des deux états : Vous avez besoin de moi, car je suis riche et vous êtes pauvre : faisons donc un accord entre nous ; je permettrai que vous ayez l’honneur de me servir, à condition que vous me donnerez le peu qui vous reste pour la peine que je prends de vous commander.
Une demi-italienne, la fille d’une Savelli de Rome, Catherine de Vivonne, inaugure la vie mondaine en France vers 1608 : et en 1610, peut-être avant, Honoré d’Urfé commence à publier son Astrée, qui offre un idéal de vie distinguée et charmante. […] La marquise de Rambouillet eut donc le premier salon qu’on ait vu en France : dans la Chambre bleue d’Arthénice, et dans son Réduit se rassemblaient, autour d’elle et de sa fille Julie, le marquis de Pisani, son fils, bossu, spirituel, ennemi juré des beaux esprits de profession ; le marquis de Montausier, original mélange d’Alceste et d’Oronte, qui aima quatorze ans Mlle de Rambouillet avant de la décider au mariage, et qui prépara pour elle pendant trois ans ces fameuses étrennes du 1er janvier 1641, la Guirlande de Julie ; Mlle Paulet, une bourgeoise, à qui sa beauté rousse et son esprit faisaient une noblesse ; trois ou quatre Arnauld, abbés, magistrats, officiers, Chapelain, Voiture, Godeau, Ménage, non pas à titre d’écrivains, mais à titre de gens d’esprit.
Adolphe Jullien fait justice des pseudo-patriotismes « des commerçants affolés par la concurrence… » 19 avril, le Voltaire : « la fille Wagner » par M. […] Cela explique des titres comme « la fille Wagner » ou « un sodomiste », cités plus loin dans l’article.
On se moqueroit de voir une fille jeune & belle, s’entretenir longtemps d’ambition, & de politique. […] N’arrive-t-il pas souvent, dit-il, que dans une même maison, dans une même famille, dans le même temps & pour la même chose, un père gronde, une fille occupée de sa passion pleure, le fils se moque des deux, & que les amis, ou les parens, ont différemment part à la scène.
Le grand manifeste de du Bellay, les préfaces de Ronsard, plusieurs admirables chapitres de Montaigne, quelques pages excellentes et trop peu connues de sa fille d’adoption, Mlle de Gournay, voilà toute la critique littéraire du xvie siècle en France. […] Progrès accomplis Deux grands esprits, deux talents plutôt égaux que semblables présidèrent à cette restauration de l’intelligence, Chateaubriande et Germaine de Staël ; l’un catholique et royaliste de cœur et d’imagination, défenseur du passé, doué de toutes les aspirations de l’avenir ; noble courtisan de toutes les disgrâces, avocat chevaleresque de toutes les grandeurs malheureuses ; l’autre, fille de la Réforme, élève de la philosophie et de la liberté, mais de la philosophie sans irréligion, et de la liberté sans souillure ; passionnée pour toutes les grandes choses, et apportant au culte des lettres la délicatesse d’une femme et la haute raison d’un homme de génie ; tous deux partis des points les plus divers de l’horizon, et réunis ou du moins rapprochés à la fin de leur carrière par la pression des temps et la pente naturelle de la pensée.
Les boulets venaient autour d’elle et de sa petite fille.
J’ai dit qu’envoyé en Espagne par le duc de Mayenne pour sonder les véritables intentions de Philippe II et faisant ce voyage dans une médiocre espérance, il arriva à reconnaître dès les premières audiences que Philippe II, en s’intéressant aux affaires de la Ligue, ne voulait autre chose que la part du lion, la couronne de France pour l’infante sa fille.
Il rend à l’aimable et douloureux génie tous les hommages que lui doivent les générations filles ou sœurs, mais il ne lui passe point son mépris de toute humanité, de toute réforme supérieure, ses airs de débauche, son indifférence affichée pour tout ce qui n’était pas Ninette ou Ninon.
C’est en elle sans doute que sa fille a puisé, nonobstant ses tendresses de femme-poëte, ce sens judicieux, ferme, suivi, un peu mâle, ce bon esprit instruit, appliqué, ces lignes sûres et correctes, et ce quelque chose d’étranger et même de contraire à toute vapeur aristocratique.
l’apaisement lumineux qui surgit quand, l’esprit en détresse, on entrevoit cette possible genèse d’une œuvre d’art, fille de sa détresse ainsi fécondée.
Tel ce voyageur anglais, qui, dans je ne sais quel canton de France, servi par une fille d’auberge aux cheveux roux, notait sur son calepin qu’en ce pays les femmes étaient rousses.
Or, du jour où il s’agirait de souffrir et de verser son sang, il apparaîtrait tout aussitôt que l’âme de la fille chétive et disgraciée est plus forte, plus douce et plus haute que celle même de ses plus saints compagnons.
Auguste Vacquerie Toi qu’on disait l’artiste ardent mais l’homme tiède, Le rimeur égoïste et sourd à tous nos cris, Le jour où l’Allemagne assiégea ce Paris Haï des nations parce qu’il les précède, Quand sachant que Paris difficilement cède Et que, criblé, haché, broyé sous les débris, Les obus n’obtiendraient de lui que son mépris, L’Allemagne appela la famine à son aide, Quand plusieurs étaient pris du goût de voyager, Toi qui dans ce moment étais à l’étranger, Chez des amis, avec une fille chérie, Dans un libre pays, au bord d’un lac divin, Pouvant vivre tranquille et manger à ta faim, Tu choisis de venir mourir pour la patrie.
Ma paupière ne s’abaissera pas devant ces mères orgueilleuses qui parlent bas à l’oreille de leurs filles en me voyant passer ; je marcherai près d’elles d’un pas ferme ; je sentirai la rougeur monter à mon front, mais je retiendrai mes larmes, et je les accumulerai pour les verser à flots dans le cœur de mon bien-aimé.
Des amours du roi et de madame de Montespan, commencés, comme nous l’avons vu, en 1667, était née, en 1669, une fille, que le duc de Saint-Simon appelle madame la Duchesse, et qui ne vécut que trois ans.
Une noble dame qui accueille M. de Lamartine réfugié en Suisse pendant les Cent-Jours, la baronne de Vincy, lui explique qu’elle ne voit point Mme de Staël, que la politique les sépare, et qu’elle a le regret de ne pouvoir le présenter à Coppet : « Elle est fille de la Révolution par M.
J’ai sous les yeux la magnifique édition exécutée à Londres en 1792, avec les nombreux portraits gravés ; je vois défiler ces beautés diverses, l’escadron des filles d’honneur de la duchesse d’York et de la reine ; je relis le texte en regard, et je trouve que c’est encore l’écrivain avec sa plume qui est le plus peintre : Cette dame, dit-il d’une Mme de Wetenhall, était ce qu’on appelle proprement une beauté tout anglaise ; pétrie de lis et de roses, de neige et de lait quant aux couleurs ; faite de cire à l’égard des bras et des mains, de la gorge et des pieds ; mais tout cela sans âme et sans air.
Langeais, poursuivi par sa femme, au parlement de Paris, pour cause d’impuissance ; & par une fille, au parlement de Rennes, pour lui avoir fait un enfant.
Notre philosophie, que l’on essaye de discréditer en la représentant comme liée à l’orthodoxie religieuse du xviie siècle, est la vraie fille de la philosophie du xviiie .
Je suppose, par exemple, que Thespis, ou quelque autre de ses successeurs, eût pris pour sujet, comme Homère, la colère d’Achille : je m’imagine, que son acteur, représentant le prêtre d’Apollon, venait dire que vainement il avait tâché de fléchir Agamemnon par des prières et des présents ; que ce roi inflexible s’était obstiné à ne lui pas rendre sa fille Chryséide ; que sur cela Chrysès implorait le secours du dieu pour se venger.
On y voit Furetière accusé d’avoir prostitué sa sœur pour se mettre en état d’acheter la charge de procureur fiscal de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés ; il y est dit qu’il se déshonora dans ce poste par des prévarications et qu’il s’y fit le protecteur déclaré des filous et des filles publiques ; on y raconte comment il abusa de sa charge pour escroquer, par une manœuvre qui, selon le vocabulaire moderne, serait qualifiée de chantage, le bénéfice d’un jeune abbé ; enfin, retournant une plaisanterie de Furetière contre lui-même, l’auteur prétend que le Roman Bourgeois, — ce détestable ouvrage — a été dédié par lui au bourreau, comme au seul patron digne d’une telle œuvre.
Dargaud est cette aversion, sans cruauté et sans furie, qui se détourne au lieu d’insulter, et que la beauté morale, cette fille du christianisme, touche encore !
Le caractère de cet esprit, faux ou sincère (et pour nous il manquait de sincérité), est d’ailleurs comme une énigme. « C’est le Palais dans le Labyrinthe » dont parlait cette fille de génie… Il était pétri de contrastes et sa volonté acharnée les repétrissait en lui.
« C’est le palais dans le labyrinthe », dont parlait cette fille de génie… Il était pétri de contrastes, et sa volonté acharnée les repétrissait en lui.
Né en 1754, en Savoie, du comte François-Xavier de Maistre, président du sénat de Savoie, Joseph de Maistre, qui était l’aîné d’une nombreuse famille de dix enfants, cinq filles et cinq garçons, raconte lui-même que le sentiment dominant de son enfance avait été une soumission amoureuse envers ses parents. […] Représentant d’une royauté indigente et aux trois quarts dépossédée, qui ne pouvait mettre ses envoyés en position de tenir leur rang, le comte de Maistre est obligé, pour diminuer ses dépenses, de se séparer d’une femme à laquelle il était tendrement attaché et de jeunes enfants qui faisaient sa joie ; il y avait même une de ses filles, Constance, qu’il ne connaissait pas, parce que, trop jeune pour partager sa première fuite et ses premiers exils, il avait été obligé de la laisser à des mains amies au moment où il allait quitter Chambéry. […] Je vois cette fille orpheline d’un père vivant. […] Son père était major d’un régiment de cavalerie sous Louis XVI ; sa mère était fille de madame des Rois, sous-gouvernante des princes d’Orléans ; un de ses oncles a été tué le 10 août, en défendant le château ; sa famille, comme tant d’autres familles, a été frappée par la révolution. […] Le chant de Sapho faisant ses adieux aux filles de Lesbos avant de se précipiter du rocher de Leucade, date de cette époque, et il est écrit dans ce mouvement d’idées et de sentiments.
Ajoutons-y celui de Germinie Lacerteux et de la Fille Élisa. […] Mais s’il y en a qui sont las de l’amour, nous sommes bien las des filles et des hommes de lettres ; — et je crois que le public en est las comme nous. […] Ce n’est plus qu’au théâtre de l’Ambigu-Comique ou de la Porte-Saint-Martin qu’un personnage, pris pour un autre pendant quatre actes, reconnaît, au cinquième, sa fille dans sa victime, ou son père dans son assassin. […] Un pauvre diable de poète, enflé de son génie, a quitté femme et fille, après dix-sept ans de ménage, pour vivre aux dépens d’une jeune femme qui l’a fait directeur et gérant d’une petite Revue littéraire. […] Une bonne dame, à qui ses filles n’avaient donné que des petites-filles, attendait avec impatience la naissance d’un petit-fils.
Moi je serrais les dents pour ne pas pleurer, Et cette fille, je me sentais l’aimer… Et cela continue. […] Voilà ce qu’eussent dit dans un soir ancien Ces petites filles au bon ton. […] Et nous serions pareils à ces tristes vieillards, qui après avoir épuisé toutes les sensations, toutes les pratiques et tous les vices, tombent en enfance, et, comme de petites filles, s’amusent à la poupée. […] Ce boulanger du voisinage, qui a vécu avec amour, et procréa dans la santé toute une famille de jeunes garçons blonds et de belles filles roses, peut-être est-il supérieur, dans son obscure conscience des lois éternelles, au super-Homme de Nietzsche, puisqu’il atteignit au bonheur et il présente, pour le moins, autant d’intérêt que l’Homme Libre de Barrès.
Lorrain y avait convié Mlle Nau qui avait tenu avec succès le rôle de la fille Elisa dans la pièce tirée du roman de Goncourt et qui, sur la demande de Lorrain, récita « la lettre d’Elisa » au petit pioupiou. […] Il avait épousé la fille d’un ami de mon grand-père et le frère de Mme Amé avait été le camarade de mon père. […] Dans le salon où l’on se réunissait avant de passer à table, je trouvais ordinairement la fille des maîtres de la maison, femme de beaucoup de charme et d’esprit, et aussi un vieux parent qui répondait au nom de M. […] Ses romans : Le Mariage de Don Quichotte ou La Jeune Fille verte, ses esquisses contées ou dialoguées : Les Tendres Ménages ou Mon Amie Nane, donnent la même impression d’un jeu de sentiment, d’observation ou de fantaisie mené avec la même dextérité hardie et prudente, avec le même doigté nerveux et sûr.
c’est une si belle et si noble fille, si naïve, si discrète, si résignée, si tendre, qui se livre avec tant de pudique ardeur et de silencieux espoir à ce premier amour ! […] Il y vécut en seigneur ; logé dans un pavillon royal, sur le bord d’un lac, au milieu d’un jardin planté de lilas et de rosiers ; ayant une cour, un gentilhomme de la chambre à six roupies par mois, une compagnie de gardes du corps qui protègent sa porte contre la mendicité cachemyrienne ; tour à tour médecin, savant, haut-justicier, philosophe, aumônier infatigable, correspondant favori de Runjet-Sing qui l’accable de présents, l’inonde de roupies et lui tend des pièges perfides, qui le traite de demi-Dieu et le fait espionner ; mangeant des cerises, des abricots et des raisins comme à Paris ; lisant Sterne pour tenir lieu de l’esprit qui manque à ses courtisans ; faisant chasser, pour défendre l’intégrité de son caractère européen, des bandes innombrables de filles impudiques qui assiègent son palais ; courant dans les montagnes après les ours et les panthères, qui le lui rendent bien souvent ; péchant des poissons pour M. […] Le mari achète sa femme, le père vend sa fille, le fils vend sa mère. […] Saint-Julien trouve là un beau logement, préparé tout exprès pour lui dans le palais, un petit page pour le servir, une fille d’honneur pour l’habiller des pieds à la tête.
Ce malheureux père surtout est traité avec autant de dureté par le narrateur que par sa fille. […] Quant à sa fille, la charmante Ophelia, son caractère consiste à n’en pas avoir, ce qu’on n’a pas assez remarqué. […] Une pauvre fille du peuple séduite et abandonnée met au monde un enfant, le tue pour cacher son déshonneur et se voit condamnée à mort pour ce crime. […] Nous savons, par les reproches que lui fait Béatrice et qu’il écoute les yeux baissés, quel genre de sentiment il avait pour sa femme Gemma Donati, et comment son âme pleine du souvenir de la fille de Portinari regardait ce mariage comme une trahison ou une déchéance spirituelle. […] Ses fils sont de braves garçons, et ses filles sont charmantes ; mais les enfants, dépouillés du caractère de leur père, lui sont fort inférieurs.
Ni Mme de Rambouillet, « l’incomparable Arthénice », ni sa fille, Julie d’Angennes, pour qui soupira si longtemps Montausier, ni tant d’aimables femmes, formées aux conversations de la célèbre « chambre bleue », ne supportent qu’on leur offre à l’esprit, dans la causerie ou dans les livres, l’image toute nue de ce que, dans la réalité de la vie quotidienne, chacun de nous s’efforce à cacher. […] Ce qui paraît naturel, c’est d’être, comme le dit l’anatomiste Du Verney, présentant à la duchesse du Maine Mlle de Launay, « la fille de France qui connaît le mieux le corps humain » ; et, au contraire, ce qu’on trouve étrange, c’est qu’il se trouve encore, pour admirer Pindare, des hommes qui se croient du jugement et du goût. […] Il veut leur faire honte de donner à l’Église les fils ou les filles qu’ils ne peuvent doter. […] Ses premiers ouvrages. — Le Sermon pour la fête de l’Épiphanie, 1685, — et qu’il marque presque une époque de l’éloquence de la chaire. — Séduction, charme et noblesse de la manière de Fénelon. — Le Traité de l’éducation des filles, 1686 ; — et, à ce propos, du chemin accompli depuis Molière et ses Femmes savantes. — Le Télémaque, 1693-1694 ? […] 2º Ouvrages de morale et de spiritualité, comprenant : — les Sermons, dont les principaux sont le Sermon pour l’Épiphanie, 1685, et le Sermon pour le sacre de l’Électeur de Cologne, 1707 ; — des Lettres sur divers points de spiritualité, 1718, 1738 ; — et, on ne sait trop pourquoi, le Traité sur l’éducation des filles, 1687 [t.
En 1816, il se maria, avec la fille d’un petit fermier du voisinage. […] Cette lettre est adressée à Mrs Clemm, la belle-mère du poète, l’admirable et sainte femme qui, après la mort de sa fille, s’était constituée tout à la fois la confidente, la nourrice, et la domestique de son gendre. […] Là demeurait une vieille fille qui avait dépensé toute sa fortune pour son installation et se trouvait maintenant sans ressources : mais c’était une personne d’un caractère remarquable. » Ses amis disaient que sa présence les réchauffait. […] Aux premières nouvelles de la famine, le comte Tolstoï a quitté sa maison avec ses deux filles et trois de ses fils. […] Il vit seul, le plus souvent, ayant perdu sa femme, et marié ses trois filles : mais il a pour lui tenir compagnie des œuvres d’art amoureusement choisies, et une bibliothèque pleine d’éditions rares.
La fille du logis, qu’on vous voie ; approchez, Quand la marirons-nous ? […] Il a l’instinct féodal, « commande chez l’hôte, y prend des libertés, boit son vin, caresse sa fille », traite son jardin en ville conquise. […] Quand trois filles passant, l’une dit : C’est grand’honte Qu’il faille voir ainsi clocher ce jeune fils, Tandis que ce nigaud, comme un évêque assis, Fait le veau sur son âne et pense être bien sage.
Avant d’être avare, ambitieux, chaste, laborieux ou coureur de filles, un homme est surtout nerveux ou sanguin, bilieux ou sensuel, fiévreux ou chlorotique. […] Et c’est enfin la Terre, le grand poème candide des hommes rustiques à peine dégagés de l’animalité, la fête des épis, la célébration des cultures et de l’élevage, des labours et des moissons, l’insolente apothéose des belles filles dépoitraillées, pâmées dans l’encens des farines, et la brûlante poussière des granges d’or. […] Est-ce à vous, d’ailleurs, descendants ou coreligionnaires de leurs anciens bourreaux, qu’il convient de leur faire mauvais visage, à vous, nobles paladins ou austères bourgeois, qui recherchez leurs filles en mariage pour vos fils et qui ne dédaignez pas toujours de les avoir eux-mêmes comme amants de vos femmes, à vous, chers cléricaux de mon cœur, dont l’antisémitisme, si bouillant à la Cour d’Assises, se refroidit, si vite et si singulièrement, dans les salons de la Finance !
XXVI Madame la duchesse de Broglie était la fille de madame de Staël. […] Tout le génie de sa mère s’était fait âme dans la fille ; toute cette âme s’était faite encens pour monter à Dieu. […] regardez nos femmes, nos filles, nos enfants qui sont là avec nous !
Il préfère mille fois les Phèdre ou les Roxane, victimes de leur fureur amoureuse, aux héroïnes impeccables de Corneille ; parmi celles-ci il ne fait grâce qu’à Chimène, parce qu’elle lui paraît plus amante que fille, plus passionnée que vertueuse. […] Mais le roman sentait sa province et, quant à la chanson, c’était une gueuse, une fille du peuple, presque une fille de joie. […] Anatole France ne nous fait pas pénétrer aussi avant dans son intimité ; mais il nous parle du moins avec une bonhomie imperturbable de sa cuisinière qui est Bretonne, de sa petite fille et de l’intérêt qu’elle prend à Peau d’Âne, de l’invalide à jambes de bois dont il associa longtemps l’image à celle de Barbey d’Aurevilly, de ce coquin de hasard qui est son intendant et tantôt le vole, tantôt l’amuse. […] Sardou, où se trouve agitée, mais non résolue, cette question délicate : Un honnête homme peut-il épouser la fille irréprochable d’une courtisane ? […] En vain la République s’est-elle montrée bonne fille pour le même M.
Elle supporta la perte de cette splendide existence en héroïne, la perte de cette mère adorée en fille inconsolable. […] Une cabane de bûcheron ornée, au milieu d’un bois, voilà cette demeure ; j’y suis allé bien souvent, vers ce temps-là, passer des matinées d’été avec le duc Mathieu de Montmorency et son élégante fille, mariée avec le fils du duc de Doudeauville.
Cet homme, aussi capable de descendre que de monter, est maintenant réfugié à douze milles de Florence, dans la vallée reculée et pierreuse de San-Casciano, thébaïde de la Toscane ; il y possède pour tout bien une métairie et quelques champs d’oliviers, dont l’huile et les fruits nourrissent d’économie lui, sa femme, ses fils et ses filles, auxquelles il faudra trouver des dots sur les rognures de cette métairie. […] L’esprit de Joseph II et de Léopold, ses frères, les deux souverains les plus hardis contre les routines de gouvernement, respirait dans ses propres actes ; elle avait autant de philosophie et de hardiesse : plus puissante, elle aurait été la Catherine II du midi de l’Europe ; mais, fille de Marie-Thérèse, elle était reine avant tout, et, femme autant que reine, elle mêlait le goût du plaisir à celui de la domination.
Gaspari nous reçut comme des amis inconnus ; et, pendant qu’il envoyait son fils chercher une maison pour nous dans quelque masure encore debout d’Athènes, une de ses filles, Athénienne, belle et gracieuse image de cette beauté héréditaire de son pays, nous servait, avec empressement et modestie, du jus d’orange glacé dans des vases de terre poreuse, aux formes antiques. […] L’action est fille de la pensée, mais les hommes, jaloux de toute prééminence, n’accordent jamais deux puissances à une même tête ; la nature est plus libérale !
Il était presque aveugle, et l’une de ses filles lui servait de lectrice. Il avait eu deux filles et un fils de Jeanne de Lartigues avec qui il s’était marié dès 1715.
Port-Royal des Champs était, comme on sait, une institution de filles. […] « Devinez ce que je fais, écrit Mme de Sévigné à sa fille : je recommence ce traité, et je voudrais bien en faire un bouillon et l’avaler », Le jugement de Voltaire n’est qu’un bel éloge de cet écrit ; la phrase de madame de Sévigné nous en donne comme la saveur.
Les notes suivantes relatives à Mme Adam se rapportent en même temps à la famille de Wagner ; la belle-mère de Wagner, la comtesse d’Agoult, née de Flavigny, avait eu pour gouvernante, étant enfant, une dame Lambert ; plus tard, installée à Paris, la comtesse d’Agoult prit chez elle, comme demoiselle de compagnie, la fille de son ancienne gouvernante, Mlle Juliette Lambert ; c’est en cette même demoiselle Juliette Lambert qui épouse m. […] Des filles de la comtesse d’Agoult, l’aînée, après avoir épousé M.
Elles ne veulent pas non plus glisser dans la galanterie, car la plupart sont d’honnêtes filles. […] La mère soupirera bien un peu, car les mères ont encore un faible pour la vie de famille ; mais le frère aîné qui est à la hauteur des choses, félicitera grandement sa sœur, et le père verra en perspective la Comédie-Française, la considération, les réceptions officielles, sa fille à la table des ministres, ou bien à la droite des préfets à l’inauguration des statues de province.
Navier, je distingue un passage sur les épidémies dans les campagnes, un autre sur les caractères odieux du crime d’empoisonnement : ainsi dans l’Éloge de M. de Lassone, un passage sur les maladies des vieilles filles ; dans l’Éloge de M.
Après les vaches venaient les juments, leurs poulains étourdis, les jeunes mulets, plus malins mais plus prudents ; et enfin le patriarche et sa femme, à cheval ; les jeunes enfants en croupe, le nourrisson dans les bras de sa mère, couvert d’un pli de son grand voile d’écarlate ; la fille occupée à filer sur sa monture ; le petit garçon, à pied, coiffé du chaudron ; l’adolescent armé en chasseur ; et celui des fils que la confiance de la famille avait plus particulièrement préposé au soin du bétail, distingué par le sac à sel, orné d’une grande croix rouge.
Cette fois pourtant il le fut : il avait fait un vœu à Notre-Dame-de-Lorette, et quand, peu après, la ville de Capistrano fut prise et mise à sac, il envoya prier son lieutenant La Bastide de lui garder autant de femmes et de filles qu’il se pourrait pour les préserver des outrages, « espérant que Dieu, pour ce bienfait, l’aiderait. » On lui en amena donc quinze ou vingt, les seules qu’on put sauver.
Au milieu de la grandeur, la gaieté de la Cour, la légèreté même survivent et se perpétuent, grâce surtout à ces charmantes filles du roi, la princesse de Conti et Mme la duchesse.
Enfin ces Mémoires de Mme Récamier (comme diraient les Anglais, qui excellent à ces sortes de livres) sont aussi fidèlement et habilement construits qu’on le peut désirer, et ce n’est pas être indiscret que d’en nommer ici l’auteur et rédacteur, la nièce de Mme Récamier et sa fille adoptive, Mme Lenormant : on doit la remercier d’avoir su tirer un aussi heureux et aussi ingénieux parti de tout ce qu’elle avait entre les mains.
Je sais une jeune enfant, fille d’un riche marchand de jouets, qui, blasée qu’elle est sur les joujoux magnifiques, ne veut pour elle que des jouets d’un sou.
. — Lemercier (Népomucène) passe pour un grand caractère, à trempe républicaine ou du moins d’une teinte des plus libérales : sa femme, Édon de son nom, était fille ou nièce du restaurateur bien connu dans la rue de l’Ancienne-Comédie.
Qu’on veuille se rappeler les endroits où il fait parler M. de Latour, Mlle Colson, à propos de Mme de Lamotte, la fille Églé sur la reine, ou encore les soldats au bivouac à Düsseldorf, ou bien Jean-Bon Saint-André avec ses retours de verdeur jacobine jusque dans le préfet d’Empire.
Le prince l’avait baptisé Cupidon ; il le mettait de toutes ses parties avec sa maîtresse et la sœur de sa maîtresse ; il l’avait fait, au sortir de l’enfance, colonel de son régiment d’Enghien : une fois il le voulut marier à une riche héritière roturière, à une demoiselle Moufle, qui apportait près d’un million ; mais le père Moufle, informé à temps des mœurs du sujet, eut le bon sens de se dédire et de réserver sa fille pour quelque marquis moins mal noté.
En ce bel hymne, à propos des filles de Délos si gracieuses à charmer, on lit ce ravissant passage : « … Elles savent imiter les chants et les sons de voix de tous les hommes, et chacun, à les écouter, se croirait entendre lui-même, tant leur voix s’adapte mélodieusement !
Ravenel)254 elle ne se nommait pas ainsi : son père s’appelait Cordier ; mais, ayant été obligé de s’expatrier pour quelque cause qu’on ne dit pas, il laissa en France sa femme jeune et belle qui reprit son nom de famille ( Delaunay ), et la fille, à son tour, prit le nom de sa mère qui lui est resté.
Telle fable est un conte, un fabliau, exquis de malice, ou saisissant de réalité, le Curé et le Mort, la Laitière et le Pot au lait, la Jeune Veuve, la Fille, la Vieille et ses deux servantes.
En l’un des bouts de la salle était élevé un grand théâtre de six pieds de hauteur, de huit toises de largeur et d’autant de profondeur ; en bas était une grande nuée qui cachait toute la scène, afin que les spectateurs ne vissent rien jusqu’au temps nécessaire. » Les principaux comédiens faisant partie de la troupe qui vint à Paris en 1645, étaient Tiberio Fiurelli jouant le personnage de Scaramouche ; Domenico Locatelli jouant le personnage de Trivelin ; Brigida Blanchi, fille du directeur, première amoureuse sous le nom d’Aurelia ; Marc Romagnesi, son mari, premier amoureux sous le nom d’Oratio.
Sa métaphysique est fille de Hegel et de Darwin, de Platon et de Plotin.
Elle est créole de Saint-Domingue ; orpheline, élevée avec les filles de la Légion d’honneur, mariée à dix-sept ans de son plein gré à un vieillard, savant illustre, qui n’est pour elle et ne veut être qu’un père (elle insiste très nettement sur ce point), Julie est atteinte d’un mal singulier qui la consume, et qui lui interdit, même au prix d’une faiblesse, de donner ni de recevoir le bonheur.
Pour bien entendre, par exemple, ce qu’était Mme de Maintenon auprès de Louis XIV, ou Mme de Sévigné auprès de sa fille, et quel genre de sentiment ou de passion elles y apportaient, il faut s'être posé sur la jeunesse de ces deux femmes plusieurs questions, ou plus simplement il faut s’en être posé une, la première et presque la seule toujours qu’on ait à se faire en parlant d’une femme : A-t-elle aimé ?
Mme de Sévigné conseillait à sa fille de lui écrire également à ce sujet et de rentrer par là en correspondance avec lui : « Quand vous aurez écrit cette première lettre, croyez-moi, ne vous contraignez point ; s’il vous vient quelque folie au bout de votre plume, il en est charmé aussi bien que du sérieux : le fond de religion n’empêche point encore ces petites chamarrures. » C’était mieux pourtant ou pis que des chamarrures que les Mémoires où se complaisait en secret le cardinal de Retz, et qu’il venait d’achever à cette date, pour obéir à Mme de Caumartin, qui lui avait demandé le récit de sa vie.
Mademoiselle, fille de Gaston, duc d’Orléans, le protégea.
Les unes de ces écoles sont pour les garçons, les autres pour les filles.
Sterne eut une fille comme Byron, et l’aima autant que Byron aima la sienne.
Toute idée sociale est fille d’une réflexion individuelle.
Tous deux se conduisirent avec générosité ; car Maria-Anna Birsch, qui était protestante, abjura en secret pour pouvoir être à son grand homme ; et lui, c’est après la publication des Méditations et quand déjà la gloire lui était venue, soudaine et enivrante, qu’il épousa cette fille médiocrement belle et médiocrement riche. […] Ce fut elle qui voulut que sa fille portât le nom de l’idéale amoureuse du Lac. Le père trouva cela tout naturel : « Julia, ce fut le nom qu’un souvenir d’amour donna à notre fille. » Maria-Anna fut bonne au poète, fidèle à toutes ses fortunes, plus tendrement fidèle encore à sa chute, à ses revers et à sa pauvreté qu’à sa gloire… Mais il faut bien que j’arrive enfin aux poésies de Lamartine. […] Je me figure le diplomate poète, à Florence, dans ce milieu cosmopolite, passant ses soirées à la Pergola « entre des abbés et des filles », comme Hercule entre la Vertu et la Volupté ; le lendemain, improvisant ses vers dans les jardins de Boboli ou aux Cascine, l’oreille encore pleine des fioritures du ténor ou de la « prima donna » : quelque chose de leur manière rossinienne s’y glissa malgré lui, à son insu. […] C’est que pas un instant nous ne voyons un troupeau, des prés, un berger, mais bien les filles de cette dame, et le roi à qui elle les recommande.
N’est-ce pas une mystification ridicule, pour l’honnête bourgeois qui assiste à la représentation d’une comédie, d’entendre traiter à chaque scène de « merveille divine » et de « beauté sans seconde » l’héroïne de la pièce, quand il n’a devant lui qu’une actrice fort ordinaire, d’une figure commune, et de tout point pareille à sa femme ou à sa fille — deux affreuses créatures qu’on dirait sorties de l’atelier de M. […] Madame Harville-Brindeau Est deux fois la fille de son père : par la figure et par le talent. […] Au demeurant la meilleure fille du monde, très forte en gueule, en vraie Dorine qu’elle est, et douée d’un organe clair et retentissant, si elle en bouchait les fêlures. […] Desnoyers de faire succomber à la tentation, quatre-vingts soirées durant, et devant quinze cents spectateurs, cette vertueuse fille d’Ève dont tout Paris plaignait les malheurs et admirait la vertu. […] Et pourtant elle n’attend plus — on a quelque lieu de le supposer — que son cœur lui ait révélé comment l’esprit vient aux filles.
Le roi l’envoya à Gand, parce qu’Olivier était de ce pays-là, pour « pratiquer » les gens de la ville et pour persuader à Mademoiselle de Bourgogne, fille du duc Charles, qui y était alors, de se remettre entre ses mains. […] Rien de plus grave ni de plus sain, comme il arrive toutes les fois que Rabelais parle de la famille, que la page du Pantagruel où cet abus est dénoncé : « Démon temps, dit le vénérable Gargantua, … ont été dites [établies] bien malignes et barbariques lois sur le fait de mariage… Telles sanctions connubiales toutes sont à l’avantage des mystes [associations religieuses, couvents], nulles au bien et profit des mariés… Moyennant les lois dont je vous parle n’est ruffien, scélérat, pendard, ladre, brigand, voleur qui violentement ne ravisse quelle fille il voudra choisir, tant soit noble, belle, riche, honnête, pudique, de la maison de son père, d’entre les bras de sa mère, malgré tous ses parents, si le ruffien s’y ha une fois associé quelque myste qui quelquejour participera de sa proie… Fils très cher, après mon décès, gardez que telles lois « ne soient en cettui royaume reçues ; tant que serai en ce corps spirant et vivant, je y donnerai ordre très bon avec l’aide de mon Dieu. » — On sait que le concile de Trente, très peu de temps après que Rabelais eût écrit cette page, donna raison à Rabelais et exigea « sur le fait de mariage » le consentement des parents. […] Les portraits sont courts, serrés et éclatants : « La vieille était mal en point, mal vêtue, mal nourrie, édentée, chassieuse, courbassée, roupieuse, langoureuse, et faisait un potage de choux verts avec une couanne de lard jaune… La vieille resta quelques instants en silence pensive et rechignant des dents… puis déchaussa un de ses sabots, mit son devanteau sur sa tête, comme les prêtres mettent leur amict quand ils veulent chanter, puis avec un antique tissu riolé le lia sous sa gorge. » — Voyez encore Frère Jean « regardant les filles de côté comme un chien qui emporte un plumail », — ou Couillatris retrouvant sa cognée et « souriant du bout du nez. » Autant d’expressions promptes et brusques qui n’ont d’autre mérite que d’être la vérité même, mais qu’il fallait trouver. […] Seulement il les atteint quand il ne les cherche point, et quand cette même parole parlée, s’échauffant et s’animant à vouloir prouver et convaincre, à poursuivre une iniquité ou une ineptie, grandit, brusque, comme une flamme, ou roule, large, comme une marée qui monte à l’assaut : « … Et voyent les dolents père et mère hors leurs maisons enlever et tirer par un inconnu, étranger, barbare, matin, leurs tant belles, délicates, riches et saines filles, lesquelles tant chèrement avaient nourries en tout exercice vertueux, avaient disciplinées en toute honnêteté, espérant en temps opportun les colloquer par mariage avec les enfants de leurs voisins et antiques amis, pour parvenir à cette félicité de mariage que d’eux ils vissent naître lignage rapportant et héréditant non moins aux mœurs de leurs pères et mères qu’à leurs biens meubles et héritages. […] Il fut « souventes fois retansé de son père de ce qu’il aimait trop « les deux filles d’Homère » ; mais son père mourut en 1544, et Ronsard put suivre son goût sans obstacle.
la fille de Minos et de Pasiphaë « exagération », me répond M. […] M. l’abbé H B vient de reprendre cette idée valéryenne… il établit… que la poésie est sans rapport (direct et nécessaire) avec le sens intellectuel du poème, qu’elle ne l’exclue pas, « bien entendu », mais qu’elle existe en dehors de lui… ce n’est pas son sens qui fait le mérite d’un vers royal comme : la fille de Minos et de Pasiphaé …et comme tant de vers sonores du père Hugo, qui ne contiennent rigoureusement que des noms propres…et la poésie populaire. […] D’un pauvre presbytère de campagne, où il « enchante ses heures de profonde solitude, en méditant les mystiques et en s’oubliant dans les poètes », un prêtre me fait le grand honneur de m’écrire : … « la fille de Minos… », je ne suis pas insensible à la musique de ce vers ; mais le charme ne provient-il pas de l’évocation d’un passé mystérieux ? […] « (la prisonnière, II, 76.) » rapprochez de ces lignes ce que Proust nous dit sur la beauté dénuée de signification de la fille de Minos et de Pasiphaé (p. 193)… « ces vers d’autant plus beaux qu’ils ne signifiaient rien du tout… (du côté de chez Swann, p. 89.) » ; et sur ces impressions… pour ainsi dire « sine materia… », ces motifs à peine discernables, connus seulement par le plaisir particulier qu’ils donnent, « impossibles à décrire », à se rappeler, à nommer, « ineffables… (p. 194.) » ; et enfin sur les ressources uniques de l’art, qui seul nous fait connaître tout le résidu réel que nous sommes obligés de garder pour nous-mêmes, et que la causerie ne peut transmettre…, « cet ineffable qui différencie qualitativement ce que chacun a senti et qu’il est obligé de laisser au seuil des phrases », où il ne peut communiquer avec autrui qu’en se limitant à des points extérieurs communs à tous et sans intérêt… « (la prisonnière, II, p. 75.) » comment ne raccorderait-on pas ces passages à nos citations de Bergson et aux déclarations de tant de poètes, critiques, philosophes qui sentent profondément, poétiquement, par là même mystiquement ?
La femme, malgré toute science, est retombée à sa misère initiale, au geste de petite fille qui ne sait ; l’effort est rompu et perdu en elle. […] Il existe, dans le cercle humain qui lui est contingent, une vieille usurière, fille desséchée, procureuse rapace, synthèse de toute difformité morale. […] Chemin faisant, non seulement il regardait fort les belles filles, mais aussi il écoutait et notait leurs chansons. […] Lise est une fille qui aima : la voici dans l’église sous le drap noir. […] Sur ces entrefaites il voit, en passant près d’une tour, Aelis la fille du roi Louis.
Si la mère vient à mourir, ses femmes, tout de même, entrent au service de sa fille ou de sa bru, et cela s’étend jusqu’à la quatrième génération, car on ne les renvoie jamais. […] Ses filles naturelles entrent au couvent. […] La fille d’Agamemnon descend les gradins du temple. […] Elle n’est point fille de la grâce, mais de la nature ; elle a crû, comme une belle plante dans un bon sol, droite et haute, et c’est d’elle-même qu’elle se tourne vers la lumière. […] Incessamment Beaumarchais y prend la parole ; on l’entend, on le voit avec tout son cortège, père, sœur, fille, amis, ennemis, contemporains de toute qualité et de tout emploi.
Le jeune vainqueur de Goliath le Gattite avait désennuyé la caducité du vieux Saül ; la vieillesse du psalmiste fut un déclin superbe, environné d’honneur, et, quand il se coucha dans la tombe plein d’œuvres et de jours, les filles de Sion, « troupe aimable et plaintive », célébrèrent sa mort par des cantiques, au son des harpes, sous les saules du Jourdain. […] Il vit de grandes bâtisses administratives et il songea que, dans ces cages, véritables machines d’abrutissement, des hommes, hébétés et ratatinés, vieillissaient derrière des grillages, occupés à tailler leurs crayons et à ronger leurs ongles, talonnés au retour par leurs femmes, obligés, pour doter leurs filles, de rogner sur le beurre, sur la bougie, sur le bois, humbles devant leurs chefs, et l’esprit rempli par la pensée d’une augmentation de cent francs. […] Il vit, à Mabille, les bourgeois qui courent après le plaisir sans l’atteindre, des filles qui le vendent et le filoutent. […] — Que fais-tu là, ma fille ? […] À Saint-Séverin parfois, dans cette église ancienne qui ennoblit par sa présence un quartier de malfaiteurs et de filles, on retrouve quelque chose qui vient du passé, un arôme de bonne solitude, la myrrhe et le cinname qui grisent les misérables, en les enveloppant d’oubli… Ainsi de suite, pendant des pages et des pages.
La fille, peinant à la terre, grisée d’été, « faisait le mal », comme une bête ; le père et le séducteur se la disputaient âprement. […] Entre le boucher et le vieux bourgeois, jadis unis de liens intimes, la lutte commençait ; l’un défendait sa fille, l’autre son fils ; il n’y avait encore rien que d’humain. […] On a peine à imaginer sur les planches la Jeune Fille Violaine, la Ville ou même l’éclatant Tête d’Or. […] Il invente « la fille malade des fièvres », portant dans son sein le linceul du Christ. […] Henri de Bornier (1825-1951) remporta un vrai succès avec La Fille de Roland (1875).
C’est l’histoire des malentendus entre une vieille fille et un prêtre, son locataire, à la suite des imprudences de celui-ci qui l’a froissée par de quotidiens manques d’égards et qui ne le soupçonne pas : « Ayant toujours agi logiquement », dit Balzac, « en obéissant aux lois de son égoïsme, il ne pouvait comprendre ses torts envers son hôtesse. » Les persécutions dont la logeuse poursuit le pauvre abbé Birotteau, excitée encore par un ecclésiastique assouvissant lui-même une autre haine, se multiplient, se pressent, s’enveniment jusqu’à la férocité. […] De sa Manon, l’abbé Prévost a su de même faire tout ensemble une fille galante de notre dix-huitième siècle et le symbole éternellement vrai d’une amoureuse tentée par le luxe, folle de celui qu’elle aime et folle aussi du plaisir, sincèrement passionnée et cyniquement infidèle, si ingénue et si perverse. […] Tu l’avais oublié lorsque tu poursuivis ton destin individuel. » Quelle vigueur dans cette physionomie du chef de famille, et quelle richesse de personnalité encore dans sa fille, cette Marguerite Roquevillard qui répond si simplement quand son père la consulte sur la vente du domaine : « Sauvez Maurice. […] La simple comparaison de ce mesquin et pauvre égoïsme avec la magnanime, l’opulente sensibilité du vieux Roquevillard et de sa fille éclaire d’une lumière aveuglante la grande loi sociale qui domine non seulement ce débat, mais l’existence même de ces créatures humaines. […] Madame André, son premier roman, livre d’analyse et de psychologie, ne ressemble pas plus à Miarka, la fille à l’ourse, que ce pittoresque récit au Cadet et à Braves gens, qui suivirent.
On avait une seule gazette, appelée Gazette de France, qui paraissait deux fois par semaine, voilà pour le mouvement des esprits. » Des magistrats de Paris, exilés à Bourges en 1753 et 1754, en font le tableau suivant : « Une ville où l’on ne trouve personne à qui parler à son aise de quoi que ce soit de sensé et de raisonnable ; des nobles qui meurent les trois quarts de faim, entichés de leur origine, tenant à l’écart la robe et la finance, et trouvant singulier que la fille d’un receveur des tailles, devenue la femme d’un conseiller au Parlement de Paris, se permette d’avoir de l’esprit et du monde ; des bourgeois de l’ignorance la plus crasse, seul appui de l’espèce de léthargie où sont plongés les esprits de la plupart des habitants ; des femmes bigotes et prétentieuses, fort adonnées au jeu et à la galanterie80 » ; dans ce monde étriqué et engourdi, parmi ces MM. […] Œuvres de Louis XIV ; ce sont là ses propres paroles. — Mme Vigée-Lebrun, Souvenirs, I, 71 : « J’ai vu la reine (Marie-Antoinette), faisant dîner Madame, alors âgée de six ans, avec une petite paysanne dont elle prenait soin, vouloir que cette petite fût servie la première, en disant à sa fille : " Vous devez lui faire les honneurs ”. » 76.
Métivier, jeune, jolie, fille du concierge d’un ministère, s’imagina que le ministre la regardait souvent et affirma qu’il lui avait envoyé une entremetteuse. […] De cette façon, notre prévision est la fille de notre mémoire.
De même, une petite fille, pour gronder le médecin qui la contrariait, disait : Docteur méchante fille… » — On peut résumer tout l’apprentissage de l’enfant en disant qu’il reçoit les mots, mais qu’il crée leur sens, et qu’il faut une série de rectifications continues pour que le sens qu’il leur attribue coïncide avec le sens que nous leur attribuons.
Rousseau était fille d’un ministre calviniste. […] Voilà un cynique qui prend, non pour épouse, mais pour instrument de plaisir brutal et pour esclave, une pauvre fille enchaînée à sa vie par le déshonneur, par la faim et par le dévouement de son sexe aux vicissitudes de la vie !
Fille de l’époque précieuse, l’Académie naquit puriste. […] Ce sont en général de bonnes petites Académies modestes et discrètes, qui, comme les honnêtes filles, ne font pas parler d’elles ; mais il leur arrive de sortir de l’ombre par un coup d’éclat.
non, fille, non des sanglots, réjouis-toi, voici le printemps, renouveau de toutes usures. — Hélas ! […] Kundry : Je suis le Parsifal féminin ; le désir et l’erreur… Ich sah ihn… je l’ai vu, lui, l’amant, et j’ai ri… « Moi Hérodias, Gundryggia, Kundry, L’Innommée, l’Eve, Femme de tous les temps, j’ai fait ceci : par les antiques villes très joyeuses et tranquilles des âges omni-historiques, fille errante et nubile d’amour, j’allais les attentes de l’Amant ; et vint l’instant des destinées : c’était en d’incertaines occurrences, à l’exemple de soirs d’automne, et dans la ville ; des plus éloignés lointains sortait-il ?
Elle est veuve, a une fille de trente ans, qui vient me demander de faire passer dans un journal, une petite nouvelle. […] À ce propos, quelqu’un raconte, avoir ramené chez lui, une fille du quartier Latin, saoule, qui, à la vue sur sa commode d’un livre, ayant pour titre : Thérèse, s’écriait, la gueule tournée par la pocharderie : « Si ça s’appelait Pauvre Thérèse, je lirais ça, toute la nuit !
… Malgré ses prétentions à la jeunesse, l’Amérique, cette fille de l’Europe, est née vieille comme tous les enfants de vieillards, et elle a les épuisements spirituels de sa mère. […] Il le fut par ses facultés, sublimement déplacées dans son abominable patrie, et par toutes les circonstances de sa vie, ce qui lui composa une destinée de misère de la plus épouvantable unité… Milton, aveugle et pauvre, eut au moins deux filles, dans sa détresse et dans sa cécité ; — il est vrai que dernièrement on a dit, contrairement à la vieille légende, qu’elles furent de petites parricides de tous les jours au logis (at home), dans tous les menus détails de l’intimité domestique.
Le voyageur, sur le seuil de huttes à demi ruinées, à travers quelque chemin défoncé de la Morée, reconnaissait parfois, dans de pauvres jeunes femmes asservies à quelque tâche grossière, la stature et la beauté de ces filles de la Grèce retracées sur les bas-reliefs antiques, telles qu’elles avaient paré les fêtes des dieux. […] « Chantons216, célébrons la divine lumière des mortels, les neuf filles harmonieuses du grand Jupiter, les Muses, qui, purifiant les âmes égarées sur l’océan de la vie, par la vertu mystérieuse des livres, soutien de la pensée, les préservent des terrestres douleurs, et leur apprennent à franchir le fleuve profond de l’oubli, et à monter, exemptes de souillure, dans l’astre fraternel d’où ces âmes étaient jadis déchues, quand elles descendirent aux rivages de la vie, éprises de passion pour les biens de la matière.
Quant à la peinture proprement dite et par le pinceau, ce ne fut que sur la fin du xviiie siècle que de La Rive et, après lui, Töpffer le père, commencèrent à rendre le paysage suisse, savoyard, de la zone inférieure dans sa grâce et sa poésie familière ; « les masures de Savoie avec leur toiture délabrée et leur portail caduc ; les places de village où jouent les canards autour des flaques ; les fontaines de hameau où une fille hâlée mène les vaches boire ; les bouts de pré où paît solitaire, sous la garde d’un enfant en guenilles, un taureau redoutable » ; puis les marchés, les foires, les hôtelleries ; les attelages poudreux avec le chien noir qui court devant ; les rencontres de curés, de noces, de marchands forains ; les manants de l’endroit avinés et rieurs, « amusants de rusticité ».
Marié dans sa jeunesse, il perdit sa femme de bonne heure, et en eut une fille unique qui se fit religieuse.
ma chère fille, elles s’en vont ces années et courent à la file imperceptiblement les unes après les autres, et, en dévidant leur durée, elles dévident notre vie mortelle ; et, se finissant, elles finissent nos jours.
La fille unique du président, sur laquelle il reporta toutes ses tendresses, avait épousé M. de Castille, qui avait commencé par le commerce, et qui devint un personnage, ambassadeur, intendant des finances, homme de faste et de grand luxe.
Dans un sermon pour une prise d’habit qu’il prononça dans sa jeunesse, Bossuet parlant de la pudeur des vierges et l’opposant à ce que bien des filles chrétiennes se permettent dans le monde, disait : Qui pourrait raconter tous les artifices dont elles se servent pour attirer les regards ?
Nous qui sommes aujourd’hui témoins de la parfaite concorde et de l’union toute fraternelle qui règne entre la faculté de médecine, fille régénérée de l’ancienne, et l’Académie de médecine, digne héritière et représentation vivante de l’ancienne Société royale, nous aurions peine à comprendre l’excès de vivacité, d’injures et de calomnies qui se dépensa dans cette querelle entre ceux qu’on appelait les facultaires et les sociétaires (1776-1779).
Bailly ne se tint pas pour réfuté ; on avait touché à une idée qui lui était plus chère qu’une observation astronomique, parce qu’elle était moins certaine et fille de sa conjecture et de sa fantaisie.
Vers le temps où Monseigneur prend cette résolution, on remarque chez Dangeau une phrase qui revient presque constamment chaque jour, par exemple : « Monseigneur se promena à pied dans les jardins avec Mme la princesse de Conti et les filles. — Mme la Dauphine passa l’après-dînée chez Mlle Bezzola ; elle y va les jours que Mlle Bezzola n’a point eu la fièvre. » Mlle Bezzola était une femme que la Dauphine avait amenée d’Allemagne, son intime confidente, et à laquelle elle était très attachée.
De sorte que si Dante avait écrit lui-même le commentaire de son grand poème, comme il l’a fait pour d’autres de ses poèmes moindres, il aurait pu soutenir doublement qu’en effet Béatrix était bien la Béatrix qu’il avait aimée, la fille de Folco de’ Portinari de Florence, et qu’elle n’en était pas moins aussi, en définitive, la Théologie sublime, revêtue de rayons, et dirigeant l’œil humain, qui la considère et qui l’étudie, vers les plus hautes vérités.
Je ne dirai presque rien de ce poème raillé par Boileau : il n’a pas la prétention d’être tout à fait une épopée ; c’est une idylle, et dont le sujet n’est proprement que l’exposition du berceau de Moïse par ses parents, et la découverte qu’en fait quelques heures après la fille de Pharaon.
Elle y alla au moment où Charles II épousa la fille de Monsieur, la nièce de Louis XIV (1679).
À dix-huit ans on l'envoie avec deux de ses frères et avec l’abbé de Gondi (le futur cardinal de Retz) faire un voyage en Italie ; il s’éprend, en passant à Lyon, de la fille d’un ami chez qui il loge, et emporte avec lui promesses et bracelets de la belle, une intention de tristesse ; il se croit un des amoureux de l’Amadis.
On croit savoir de plus que Tite-Live se maria deux fois, et qu’il eut deux fils et quatre filles.
L’abbé de Marolles se vit donc naturellement introduit à l’hôtel de Nevers, et il y fut très favorablement accueilli de l’aînée des filles, la princesse Marie de Gonzague, la future reine de Pologne, « qui se pouvait dès lors appeler la gloire des princesses de son âge par la beauté de sa personne et par les excellentes qualités de son esprit ».
Il se répand affectueusement quand il écrit aux siens dont il est séparé, à sa fille qui a grandi dans l’absence et qu’il ne connaît pas : on sait en quels termes imprévus de forte et charmante tendresse.
Fénelon, plus difficile que ses autres précepteurs et plus clairvoyant, voudrait le voir un homme, un grand prince, ouvert, sociable, accessible à tous, non étroit ni particulier, ni renfermé et borné à un petit nombre de gens qui l’obsèdent et qui l’admirent, à une coterie, comme nous dirions ; ayant de la religion la moelle et l’esprit, non pas les simples pratiques minutieuses et les scrupules (comme de ne pas savoir pendant une marche en campagne, s’il peut, en conscience, loger dans les dehors d’une abbaye de filles), s’inspirant de lui-même dans les occasions, prenant sur lui, brave à la guerre, sachant y acquérir de la gloire, sinon par des succès éclatants qui peuvent manquer, par sa fermeté du moins, son génie et son esprit de ressource jusque dans les tristes événements.
Deux enfants, Daphnis et Chloé, nés vers le même temps, ou plutôt à deux années de distance l’un de l’autre (afin que la proportion des âges entre garçon et fille soit mieux gardée), ont été exposés par leurs parents dans la campagne, et tous deux aussi ont cela de commun d’avoir été allaités merveilleusement, l’un par une chèvre, l’autre par une brebis.
Pandrose, une des filles de Cécrops, honorée après sa mort, une toute petite sainte de l’Antiquité, tandis que Minerve et Neptune étaient deux grands dieux.
Valéry Vernier, avec ses Filles de minuit : une pièce de ce dernier, Vingt ans tous les deux, serait assurément connue et célèbre, si par impossible on la supposait transmise de l’Antiquité et retrouvée à la fin de quelque manuscrit de l’Anthologie ; on y verrait une sorte de pendant et de contrepartie de l’Oaristys. — J’aurais certainement pu, si je les avais reçus à temps, joindre les Printemps du Cœur de M.
On choisit pour coiffure « des poufs au sentiment », dans lesquels on place le portrait de sa fille, de sa mère, de son serin, de son chien, tout cela garni des cheveux de son père ou d’un ami de cœur ».
Ce gentilhomme qui abhorre les « philosophicailleries modernes », qui l’ait de la religion la base de la société, qui sollicite du despotisme royal des lettres de cachet contre fils, femmes et filles, cet homme de vieille roche, ce dur, cet intraitable féodal est l’ennemi des prêtres, des commis, des financiers, des courtisans, fait des avances à Jean-Jacques, bénit Quesnay, ne rêve que progrès, améliorations sociales, bonheur du peuple, et se fait mettre à Vincennes pour le libéralisme de sa théorie de l’impôt.
La plus émancipée des filles, si elle joue sur le théâtre une scène amoureuse, ne se livre pas entièrement.
Il se pique de connaître Paris dans ses recoins ; il nous signale dans une chronique, tel restaurant voisin des Halles centrales ; il hante le boulevard Bonne-Nouvelle le samedi, le jour des juives : « Éblouissant, ce boulevard, de deux à quatre, quand les filles de Sion débouchent par essaims… » Il n’aime rien tant que le théâtre de Sophocle, sinon peut-être celui de Meilhac et Halévy.
Lettre du vendredi 15 mars 1660, à sa fille.
disait une duchesse anxieuse à sa fille, Brummel nous regarde !
Quoique logé chez le prince de Ravenne, il ne laissa pas de raconter dans son Enfer l’aventure délicate et désastreuse arrivée à la fille de ce prince ; et lorsque après son exil il se fut réfugié auprès de Can de l’Escale, il conserva dans cette cour ses manières républicaines.
Eugène en prend malaisément son parti ; Louison, qui a en elle ce fonds de coquetterie naturelle, propre à toute fille d’Ève, est bientôt consolée et plutôt orgueilleuse de ce triomphe mêlé de malice et d’insolence.
La bonté, la droiture, toutes les qualités solides et vertueuses de son père se transmirent directement au cœur de Madame, et Marie-Antoinette, avec toute sa grâce, ne put même empêcher qu’un peu de cette rudesse de geste ou d’accent, qui couvrait les vertus de Louis XVI, ne se glissât jusque dans la nature toute franche de sa fille.
Je vous renverrai souvent à la fille de la rue Fromenteau.
On la regarde d’un air railleur quand elle traverse la place, et nos ennemis se frottent les mains, en chuchotant, sur le pas de leurs portes ; la pauvre fille est bien malheureuse.
Quand Orgon parle à sa fille c’est de ce style tranchant et acerbe : Ah !
— Il est vrai qu’elle est le succès le plus curieux, le plus grand et le plus facile de tout le dix-neuvième siècle, et le succès a toujours de très humbles et très obéissants serviteurs qui, comme des laquais, se galonnent de respect sur toutes les coutures ; mais, après tout, elle n’est pas pour cela inviolable, et même elle ne voudrait pas l’être, cette fille de la Libre-Pensée !
Le roman que les lettres ci-dessus exigent et proclament familial ne sera sûrement pas lu par le chef de la famille ; la mère ne le parcourra qu’avec cette préoccupation : « Est-il lisible pour mes filles ?
Si l’on est charmé, à juste titre, par des vers comme ceux-ci : La fille de Minos et de Pasiphaé, ou L’effigie aux yeux clos de quelque grand destin ; on ne peut qu’être désagréablement affecté par le vers suivant : Ô père de famille, ô poète, je t’aime !
S’ils sont descendus dans l’âme d’une fille ou d’un criminel, ç’a été pour y chercher l’âme elle-même et l’humanité.
Mme de Sévigné, qui était là, manqua de se convertir, et l’écrivit à sa fille.
Jamais ce goût hardi, qui, sur d’autres points, s’est également bien aidé de l’originalité native ou de la science classique, ne toucha moins heureusement que cette fois au grand domaine de l’antiquité, soit que l’élégant Congrève, en invoquant l’immortelle Muse, fille de Mémoire, célèbre en strophes prétendues pindariques la reine Anne et la sagesse du grand trésorier Godolphin, soit que le mélancolique Young, par une autre imitation doublement pindarique, compare aux courses d’Olympie les promenades en calèche de ce même lord Godolphin, et le remercie pompeusement d’avoir fait couler dans le domaine aride de la poésie les flots d’or de la munificence royale.
Ils s’unirent aux filles d’autres chefs ; ils léguèrent à leurs enfants, avec les qualités et les privilèges par eux acquis, un instinctif besoin de domination, et le sentiment avivé de leur supériorité natale. […] Volontairement, nous avons limité notre âme : devenus maintenant esclaves et jouets d’illusoires désirs, au lieu de concevoir toutes choses, et notre personne, et le monde, comme les riantes filles éternelles de notre pensée. […] Renan a rêvé de meilleurs rêves, dans ce paysage autrement pittoresque du quartier Saint-Jacques, où ne sont d’autres cigales que les douces filles des tavernes et les jeunes poètes décadents. […] Le vieux roi Modyslas avait donc une fille plus belle qu’une mûre, la douce Marysia : et il s’occupait à régner dans un royaume très ancien. […] La défunte reine lui apprit les malheurs immérités de sa fille, et comment la douce Marysia pleurait dans son cachot, enchaînée par le sortilège d’une volonté méchante qui l’avait domptée.
L’empereur d’Autriche, grand-père du Roi de Rome, devait nécessairement souhaiter une régence à laquelle eût présidé sa fille Marie-Louise. […] Deux autres, devenues mères de famille, eurent elles-mêmes dix-neuf filles et fils, tandis qu’un autre frère, Henri, aujourd’hui ancien bâtonnier du barreau du Havre, avait huit enfants. […] Nous devions déjà, à cette digne fille de M. […] Cette fille d’un de nos meilleurs romanciers tient de son père la justesse pénétrante du trait, le goût de l’humble et quotidienne observation. […] A cette question, il y a pourtant une réponse : la carte mortuaire de sa fille, qu’il a tant aimée et qui a fini si pieusement.
Ce don particulier de sentir le malheur et la misère lui a inspiré l’idée d’un personnage où il s’est peint lui-même inconsciemment, le père Joyeuse, du Nabab, l’évocateur pessimiste, qui croit toujours ses filles en danger. […] Parmi les poètes fidèles aux réunions du samedi, il faut citer Henri de Régnier, qui devait bientôt épouser une des filles de Heredia. […] Parmi les poètes fidèles aux réunions du samedi, il faut citer Henri de Régnier, qui devait bientôt épouser une des filles de Heredia. […] Etale-toi dans la poussière, fille de Babylone… Tes sanglots te briseront les dents. […] On signala l’arrivée des filles de Maillane ayant Mistral à leur tête, et ce fut un spectacle inoubliable, par un beau ciel d’Avril découpant les Arènes, lorsque, devant la foule assemblée au théâtre antique, Mistral se leva et prit la parole pour conjurer les filles du peuple de garder leur jolie robe Arlésienne, qui date d’ailieurs du 19e siècle.
Ceux qui le composent prennent la place des grands malheureux, et quand ils ne peuvent suppléer par eux-mêmes, ils relèvent toutes les grandes maisons par le moyen de leurs filles, qui sont comme une espèce de fumier qui engraisse les terres montagneuses et arides » [Cf. […] De l’utilité de ces détails pour l’intelligence des romans de Prévost : — il a vraiment vécu son œuvre ; — les hasards de sa vie en expliquent le décousu ; — et ce qu’il n’en a pas vécu, il l’a moins « imaginé » que « senti ». — Du caractère sombre et mélodramatique des romans de Prévost ; — et combien ils diffèrent des romans de Le Sage et de Marivaux. — La passion de l’amour dans les romans de Prévost ; — comment elle les remplit à peu près uniquement ; — et qu’elle y affecte les mêmes caractères de soudaineté ; — de violence ; — et de fatalité que dans les tragédies de Racine. — Que là même, et non pas du tout dans une peinture de la fille ou de la courtisane, est le mérite éminent de Manon Lescaut. — La peinture des mœurs dans les romans de Prévost ; — et combien elle y est insignifiante ou superficielle. — Les romans de Prévost sont des romans idéalistes ; — nullement psychologiques d’ailleurs ; — et le style en est celui de la passion ; — c’est-à-dire, tantôt capable de la plus haute éloquence ; — et tantôt de la pire banalité ; — toujours facile d’ailleurs, harmonieux, abondant et prolixe. […] Pour Diderot en particulier : sa Correspondance avec Volland ; son Paradoxe sur le comédien ; et son Neveu de Rameau ; — Mme de Vandeul [sa fille], Mémoires sur Diderot, 1787 ; — Naigeon, Mémoires historiques et philosophiques sur M. […] III des Œuvres de Ducis, édit. de 1826 ; — Mme de Vandeul [fille de Diderot], Notice, au t. […] 2º L’Homme et l’Écrivain. — Origine, famille, et première éducation de Beaumarchais ; — ses débuts d’horloger et sa première querelle avec Lepaute, 1753-1755. — Le professeur de harpe de Mesdames de France, filles de Louis XV, 1759. — Ses duels et ses bonnes fortunes. — Il entre en relations avec Pâris-Duverney, — par lequel il se trouve mêlé à toutes sortes d’affaires de finances. — L’aventure d’Espagne, 1764 [Cf. le quatrième Mémoire contre Goëzman, et Goethe, dans son Clavijo]. — Ses débuts littéraires : Eugénie, 1767, et l’Essai sur le genre dramatique sérieux. — L’imitateur malheureux de Sedaine et le fidèle disciple de Diderot. — De la valeur du grand argument de Beaumarchais contre la tragédie classique, « Que me font à moi… les révolutions d’Athènes et de Rome » ; — et que la portée n’en est pas seulement littéraire, mais sociale. — Le second drame de Beaumarchais : Les Deux Amis, 1770.
En vain Madame de Sévigné essayait quelquefois de le modérer dans son zèle de bons offices et de correspondance : « Vous jugez bien, écrit-elle à sa fille, que puisque le régime que je lui avais ordonné ne lui plaît pas, je lâche la bride à toutes ses bontés et lui laisse la liberté de son écritoire. […] (À noter que Vinet est, à ce moment-là, depuis plusieurs jours à suivre l’approche de la mort pour sa fille ; elle meurt le 19 avril.) […] En vain chez sa fille innocente, L’ennui s’émeut parfois d’une compagne absente, Et l’habitude aimée agite son lien : La mère, elle, est sans plainte et ne regrette rien. […] Car, passé ce moment, et le calme remis, Comme aux soirs de province, avec quelques amis Retrouvés ici-même, elle jouit d’entendre (Cachant du doigt ses pleurs) sa fille, voix si tendre, Légère, qui s’anime en éclat argenté, Au piano, — le seul meuble avec eux apporté79. […] Car se figure-t-on bien, non pas aux jours solennels, mais à chaque jour, à chaque heure monotone de cette vie contrite et recueillie, tout ce qui devait sortir, émaner en amour, en prière, en élancements, et déborder, s’effectuer au dehors en aumône, en bienfaisance, en sacrifice de soi pour tous ; ce qui devait incessamment rayonner et s’échanger entre tous ces cœurs de mère, d’aïeule, de filles, de petites-filles, de sœurs, de fils, de neveux et de frères, entre tous ces êtres unis dans un seul sentiment de fidélité repentante, d’immolation et d’adoration !
Elle a conservé plus particulièrement ses formes primitives dans un idiome illustré par des poètes qui furent nommés troubadours. » Il imagina donc qu’il y avait eu, au moment où la langue latine expirait, et où naissaient les idiomes modernes, une espèce de langue médiatrice, fille (un peu bâtarde) de l’une, mère très-légitime des autres, qui aurait eu ensuite son développement à part, et son plus direct, son plus précoce et son plus favori rejeton dans l’idiome des troubadours. […] Raynouard est donc aujourd’hui ruinée ; il demeure bien prouvé que la langue d’oïl est la sœur, et non la fille de la langue d’oc, et une sœur qui n’est nullement cadette.
Nous nous souvenons de quelque chose de semblable à cette amitié vigilante et habile pour un vieillard jadis aimé, quand Saint-Évremond, qui avait suivi à Londres la belle duchesse de Mazarin (Hortense Mancini), trouvait à quatre-vingt-dix ans auprès d’elle un visage d’ange, une humeur d’enfant, des soins de sœur, des attentions de fille, et qu’il passait sous les beaux regards d’Hortense de la vie à la mort avec les illusions de l’amour et les réalités de l’amitié. […] Je ne l’ai connue que par ses amis et je ne l’ai admirée que par sa fille, madame la duchesse de Rauzan, très jeune femme alors, en qui sa mère semblait, dit-on, revivre.
La fille qu’il avait eue dans sa jeunesse, à Liège, de son premier amour, miss Clémentine, et qui vivait retirée à Meaux, dans l’abbaye de Notre-Dame, lui revint en mémoire, et peut-être en remords. […] Sa fille chérie, qui ne vivait que pour lui, ne lui survécut pas longtemps.
La faute des dieux, c’est de lui avoir dérobé l’anneau pour en faire un si piteux usage, et d’avoir enterré la liberté, l’âme ces Nifibelungs, sous le ventre de l’oisif dragon. » Lorsqu’un homme se. sera trouvé pour reconquérir cet anneau, et pour briser l’esclavage des Nibelungs en redonnant l’anneau aux Filles du Rhin (ce que les Dieux eux-mêmes ne peuvent faire à cause de leur contrat avec les Géants), tout sera pour le mieux, et les Dieux, les Nains (ou Nibelungs) et les Géants pourront vivre heureux à tout jamais. […] Dans le poème de 1848, la mort de Siegfried était une expiation matérielle, grâce à laquelle Brünnhilde, redevenue Walküre, pouvait annoncer aux Dieux « la puissance éternelle », et leur amener Siegfried, pour qu’il jouisse dans Walhall de « délices éternelles », — tandis qu’Albérich et les Nibelungs redevenaient libres et heureux, affranchis du joug de l’Anneau, qui retournait sourire à tout jamais aux Filles du Rhin, — Dans le nouveau poème, la mort de Siegfried sert « à rendre sachante une femme », à lui enseigner « ce qui est bon au Dieu », Brünnhilde lance de sa main « l’incendie dans le burg resplendissant de Walhall »… « Repose, repose, ô Dieu !
On dit : « maniaque comme une vieille fille » ; le vieillard a d’ordinaire sa vie réglée, un fonds d’idées toujours les mêmes sur lesquelles il vit, des gestes habituels, des phrases qui lui sont familières. […] Chansons rudes et monotones dans les cabarets… » Mais « à côté des filles amoureuses, les fiancées des matelots disparus, les veuves de naufragés, sortant des chapelles des morts, avec leurs longs châles de deuil et leurs petites coiffes lisses ; les yeux à terre, silencieuses, passant au milieu de ce bruit de vie, comme un avertissement noir321 ».
Le gouvernement élevant ces enfants à ses frais, peut en disposer à son gré : « il se chargerait de fournir aux colons, des enfants dans l’âge de 9 à 10 ans pour les filles, et de 10 à 11 ans pour les garçons. […] De Banville avait quelque chose à dire », osât s’apitoyer sur un homme envoyé aux galères pour le vol d’un pain et sur une pauvre fille se prostituant pour nourrir le bâtard du bourgeois qui l’a abandonnée enceinte.
Lu mère, les fils, les filles étaient debout sur le plancher du char, se tenant de la main aux ridelles pour garder leur équilibre contre les secousses que les larges dalles du pavé imprimaient aux roues. […] Ce prince, exilé à Rome par les révolutions de son pays, avait épousé tard la jeune et belle comtesse de Stolberg, fille d’une illustre maison princière de la Belgique allemande.
Ainsi Pélée, quand il pleurait son fils Achille enlevé à sa tendresse… Si, avant la subversion de sa ville de Troie, Priam fût descendu chez les ombres, Hector, son fils, aurait porté sur ses épaules et sur celles de ses autres frères le corps vénéré de son père, à travers les Troyennes gémissantes, dont les filles du vieillard, Cassandre et Polyxène, les vêtements déchirés, auraient commencé les sanglots funèbres ! […] Andromaque, Béatrice, Laure, l’épouse et les filles de l’Homère anglais, les héroïnes innomées de l’auteur de Lara, célèbres sous les noms de Médora ou de Gulnare, sont toutes des déifications de ce sexe outragé par Boileau.
« Nous avons cherché, — dit-il quelque part, — à étudier la Papauté sous deux sortes d’aspects et telle qu’elle s’est produite à la Renaissance, comme fille du Christ, dans ses manifestations spirituelles, et comme Puissance mondaine, dans ses actes humains. » Assurément le double aspect devait s’accepter ; mais, entraîné par ses facultés, ayant précisément celles-là qui auraient fait de lui un Bacchant de la Renaissance, s’il avait vécu alors, Audin a trouvé sa Capoue historique dans ce siècle de Léon X, peint par lui avec un amour dangereux. […] Pour faire obéir cette nation si fière, la fille d’Henri VIII n’avait qu’à montrer ce fouet de chasse dont les Anglais connaissaient les coups.
Une mère demande pardon que sa fille n’en ait pas encore : « Mais cela viendra bientôt, me dit-elle, car à présent c’est une honte, elle est droite et mince comme un jonc. » Les aperçus politiques se mêlent à ces jolies peintures.
s’écrie-t-il, vous qui vîtes dans leur naissance les dérèglements des pécheurs qui m’écoutent et qui, depuis, en avez remarqué tous les progrès, vous savez que la honte de cette fille chrétienne n’a commencé que par de légères complaisances et de vains projets d’une honnête amitié : que les infidélités de cette personne engagée dans un lien honorable n’étaient d’abord que de petits empressements pour plaire, et une secrète joie d’y avoir réussi : vous savez qu’une vaine démangeaison de tout savoir et de décider sur tout, des lectures pernicieuses à la foi, pas assez redoutées, et une secrète envie de se distinguer du côté de l’esprit, ont conduit peu à peu cet incrédule au libertinage et à l’irréligion : vous savez que cet homme n’est dans le fond de la débauche et de l’endurcissement que pour avoir étouffé d’abord mille remords sur certaines actions douteuses, et s’être fait de fausses maximes pour se calmer : vous savez enfin que cette âme infidèle, après une conversion d’éclat, etc.
Il n’a aucun mépris pour le métal, et il ne s’en cache pas : « Car c’est le métal, dit-il, par quoi on acquiert l’amour des gentilshommes et des pauvres bacheliers. » À peine à l’école, quand il était avec les petites filles de son âge, il se piquait d’être empressé, attentif auprès d’elles ; il se demandait quand il pourrait tout de bon faire le métier d’homme galant, courtois, amoureux, ce qui, dans le langage du temps, était synonyme d’homme comme il faut.
Il voudrait le voir s’émanciper enfin, ne plus être soumis toujours ni docile à l’excès et subordonné ; il l’excite à prendre sur lui et à user de toute l’étendue des pouvoirs qu’il a en main, pour le bien du service : « Un prince sérieux, accoutumé à l’application, qui s’est donné à la vertu depuis longtemps, et qui achève sa troisième campagne à l’âge de vingt-sept ans commencés, ne peut être regardé comme étant trop jeune pour décider. » Le duc de Bourgogne lui répond avec calme, avec douceur, peut-être même avec raison sur certains détails, mais sans entrer dans l’esprit du conseil qui lui est donné ; et, quand il a tout expliqué et froidement, un scrupule d’un autre genre le prend, et il dit à Fénelon dans une espèce de post-scriptum : « Je me sers de cette occasion pour vous demander si vous ne croyez pas qu’il soit absolument mal de loger dans une abbaye de filles : c’est le cas où je me trouve.
Fiancé à la fille d’un médecin au commencement de l’année 1735, après s’être assuré du cœur de la jeune personne, il entreprit le cours de ses voyages dans les pays étrangers : il ne résida pas moins de trois ans en Hollande ; il vint ensuite quelque temps à Paris, où les Jussieu le reçurent : il n’était pas encore question de Buffon.
Quoi qu’il en soit, la sincérité de l’émotion dans laquelle Chateaubriand conçut la première idée du Génie du christianisme est démontrée par la lettre suivante écrite à Fontanes, lettre que j’ai trouvée autrefois dans les papiers de celui-ci ; dont Mme la comtesse Christine de Fontanes, fille du poète, possède l’original ; et qui, n’étant destinée qu’à la seule amitié, en dit plus que toutes les phrases écrites ensuite en présence et en vue du public.
M. de Joyeuse avait une fille qui avait de l’esprit et de la beauté ; Maucroix la voyait se former et grandir : « Comme ce garçon est bien fait, a beaucoup de douceur et beaucoup d’esprit, et fait aussi bien des vers et des lettres que personne, à quinze ans elle eut de l’inclination pour lui. » C’est Tallemant qui nous peint ainsi son ami, et qui nous raconte l’historiette romanesque.
Montaigne se présente volontiers à nous, donnant la main à son ami Étienne de La Boétie, suivi de sa fille d’alliance Mlle de Gournay, et accompagné de son second et disciple Charron.
La comtesse de Guiche, ensuite de Grammont, appelée la belle Corisandre, fille d’un brave seigneur, M. d’Andouins, fut, avant Gabrielle, la maîtresse en titre de Henri tandis qu’il chevauchait dans le Midi et qu’il faisait son rude métier de roi de Navarre.
Jung, le mot célèbre de Mme de Sévigné à sa fille : « J’ai mal à votre poitrine » ; et l’expression la plus naturelle est celle de Henri.
Mais laissons-le parler : Mademoiselle, écrit-il à Mlle de Bourbon, je fus berné vendredi après dîner pour ce que je ne vous avais pas fait rire dans le temps que l’on m’avait donné pour cela ; et Mme de Rambouillet en donna l’arrêt à la requête de Mlle sa fille et de Mlle Paulet.
Il pensa à l’établir grandement et le fît duc et pair (1602) : il avait eu l’idée d’abord de le marier à une princesse de Suède ; ce projet n’ayant pas eu de suite, Rohan épousa la fille de Sully et devint le gendre de l’homme qui gagnait chaque jour en importance dans l’État et en crédit auprès du maître.
Dans sa dernière guerre, il avait fait négocier à Venise par la duchesse sa femme, qui y était allée en compagnie du duc de Caudale, récemment converti par elle au calvinisme, et qui lui servait de cavalier ; la duchesse de Rohan et sa fille s’étaient offertes à rester comme otages, afin d’assurer Venise que l’argent fourni serait dûment employé selon qu’on le stipulerait.
L’aïeul du plus illustre des d’Ormesson, et qui avait comme lui prénom Olivier, était fils d’un commis au greffe du Parlement de Paris, et ne s’appelait d’abord que Lejèvre ; sa mère, Madeleine Gaudard, était fille d’un procureur en la Chambre des comptes de Paris.
Sur la mort des personnes qu’on aime, dans une lettre à M. de Vitrolles qui avait perdu sa fille (5 septembre 1829) : « Il n’y a qu’un voile entre elle et vous : que cette certitude vous console !
La fille du libraire était une gentille enfant qu’il avait prise en amitié.
La comtesse d’Haussonville, fille du duc de Broglie.
La pensée de 1816 était que l’Académie restaurée, et très reconnaissante de ces faveurs rendues, l’Académie redevenue fille ou filleule des rois, avait à cœur, en retour, d’être particulièrement agréable au monarque et de le lui témoigner en chaque occasion, facie ad faciem.
Le peuple attribue cette mort subite de la fille d’Hamilcar à la hardiesse qu’elle a eue de toucher et de manier, même à bonne fin, le voile sacré.
C’est chez Théocrite qu’il faut lire ce brillant combat de Pollux : il est vrai que tout à côté, dans la même pièce, on se heurte à un exploit d’un genre tout différent, l’enlèvement des deux filles de Leucippe et le combat de Castor contre l’amant de l’une d’elles : car ces Grecs, semblables en cela à un autre peuple de notre connaissance, pouvaient être dits à la fois libertins et civilisateurs.
Une nuit, il s’éveille en effet, avant le jour ; il a senti un frémissement inaccoutumé : c’est bien la verve qui renaît en lui, c’est bien la fée, l’invisible fée, dont rapproche l’émeut et le transporte, c’est bien la Muse en personne : Si la fille du Ciel défend que je la voie, Je la sens à sa flamme et mieux à mon amour.
La maison de Verberie, où Malouet avait misses deux filles en partant pour son long voyage, appartenait aux Chabanon.
sont à mes yeux plus loin mille et mille fois de l’Électre première que cette fille des montagnes, cette petite sauvagesse qui ne sait que son Pater.
« La chevelure électrique de la fille Élisa, c’est pris dans un livre ou dans une brochure de médecine dont je ne me rappelle plus le titre ni le nom de l’auteur. » 66 « Oui, j’ai lu pas mal de livres d’anatomie artistique modernes et anciens, entre autres les Études d’anatomie de Charles Bonnet et pour la maladie de cœur de René Maupérin, mon frère et moi avions pris des notes dans tous les livres de spécialistes sur les maladies de ces organes. »67 Et c’est tout.
La fille de Caton, qui jusqu’alors avait réprimé les expressions de sa douleur, en voyant ce tableau, ne put contenir l’excès de son émotion.
La vertu est de ce nombre ; elle est fille de la création, et non de l’analyse ; elle naît presque en même temps que l’instinct conservateur de la vie, et la pitié pour les autres se développe presque aussitôt que la crainte du mal qui peut nous arriver à nous-mêmes.
On les brime : Les forts les appellent des filles Et les malins des innocents.
Parlant de ceux qu’il avait interrogés, et même de deux pauvres filles esclaves qu’il avait fait mettre à la question, il reconnaît qu’il n’a pu apercevoir en eux tous d’autre crime qu’une mauvaise superstition et une folie : Ils assurent que toute leur faute ou leur erreur consiste en ceci, qu’ils s’assemblent à un jour marqué, avant le lever du soleil, et chantent tour à tour des vers à la louange du Christ, qu’ils regardent comme Dieu ; qu’ils s’engagent par serment non à quelque crime, mais à ne point commettre de vol ni d’adultère, à ne point manquer à leur promesse, à ne point nier un dépôt ; qu’après cela ils ont coutume de se séparer, et ensuite de se rassembler pour manger en commun des mets innocents… Pline et son oncle étaient des hommes humains, modérés, éclairés ; mais cette humanité des honnêtes gens d’alors était déjà devenue insuffisante pour la réformation du monde.
Respectons jusqu’à un certain point cette fortune, à demi fille de l’habileté, mais ne l’adorons pas.
Cousin prend une à une les plus célèbres filles du couvent ; il les loue dans les termes mêmes des pieux panégyristes ; ce sont les amies de son amie ; il devient pour Mme de Longueville, mais avec un éclair de plus, ce qu’était hier encore le très regrettable M.
Il y eut au xvie siècle les trois Marguerite : l’une, sœur de François Ier et reine de Navarre, célèbre par son esprit, ses Contes dans le genre de Boccace, et ses vers moins amusants ; l’autre Marguerite, nièce de la précédente, sœur de Henri II, et qui devint duchesse de Savoie, très spirituelle, faisant aussi des vers, et, dans sa jeunesse, la patronne des nouveaux poètes à la Cour ; la troisième Marguerite enfin, nièce et petite-nièce des deux premières, fille de Henri II, première femme de Henri IV, et sœur des derniers Valois.
Comme musicien, comme jeune homme agréable et sans conséquence, il fut introduit, vers 1760, dans la société de Mesdames Royales, filles de Louis XV : « J’ai passé quatre ans, disait-il, à mériter leur bienveillance par les soins les plus assidus et les plus désintéressés, sur divers objets de leurs amusements. » Il était l’âme de leurs petits concerts ; il s’insinuait avec grâce, avec respect, avec tout ce qu’on peut croire, jusqu’à exciter l’envie des courtisans.
Ces caractères, qui étaient bien dans la coupe du jour et qui sont soutenus jusqu’au bout ; le ressort de la crainte de l’opinion opposé à celui de l’avarice pure ; d’heureuses descriptions, jetées en passant, des dîners du grand ton : Ceux qui dînent chez moi ne sont pas mes amis ; une peinture légère des faillites à la mode, qui ne ruinent que les créanciers, et après lesquelles le banquier, s’élançant dans un brillant équipage, dit nonchalamment : Je vais m’ensevelir au château de ma femme ; l’intervention bien ménagée de deux femmes, l’une, fille du vieillard, et l’autre, sa petite-fille ; l’habile arrangement et le balancement des scènes ; d’excellents vers comiques, semés sur un fond de dialogue clair, facile et toujours coulant, voilà des mérites qui justifient pleinement le succès et qui mettent hors de doute le talent propre de l’auteur.
Molière a épousé sa fille.
Cette vieille fille, noble, dans une nouvelle d’Edmond About, disait : « Ce qui me plaît dans les artistes, c’est qu’ils ne sont pas des bourgeois ».
Chez les petites filles, c’est une menace qu’un jour elles ne lisent des romans ; et vous ne vous trompez pas beaucoup sur ce point ; elles ne liront guère autre chose.
Donc, cette cocotte à blason, qui se laisse mener, comme toutes ces filles-là, par sa femme de chambre (son habilleuse) et par son coiffeur, prend pour de l’argent comme amant son beau-frère, qu’elle vole à sa sœur, et, maîtresse impure d’un cabotin, devenu communard, finit par se marier à un Prussien, pendant que Paris flambe encore !
Le Racine romantique, ce Racine de la pitié, plus tendre que l’autre Racine, — car la pitié est plus tendre que l’amour puisqu’elle est ou sa sœur, ou sa fille, ou sa mère, — vit toujours cependant.
Il s’agit cette fois de savoir définitivement si la France de 1898 se considère, toujours comme la fille aînée de l’Église, ou au contraire si elle se suffit à elle-même pour se créer sa foi et son idéal ; il s’agit de savoir si le vote qui prosterne aux pieds du Saint-Père la France repentante et gémissante de ses péchés, doit faire plus longtemps obstacle à l’effort spontané des meilleurs vers l’indépendance et la conscience.
Sur les hauteurs sont perchés de vieilles tours écroulées, des villages qui ont l’air de forteresses, comme Poncianello, célèbre par ses belles filles, ou de vraies villes, comme Cerreto. […] » Il répondit : « Petitement ; et j’ai ces filles (il en avait deux grandes), et je n’ai pas le moyen de les doter et de les marier. » Sur quoi ledit Giovanni serviteur de Dieu se mit à rire131, et Giano demanda : « De quoi riez-vous ? […] La nuit passée, on se mit en point de partir, et Capecchio prit par la main ledit Giovanni et le tirant à part lui dit : « Donnez-moi conseil pour ma conduite. » Et il lui dit : « Marie tes filles, autrement je t’annonce qu’elles tourneront mal. » Et il promit de le faire, et il le fit par la suite. — Et j’ai dit tout cela jusqu’à présent afin que vous entendiez comment les choses secrètes sont pour lui manifestes ; et maintenant nous parlerons d’affaires plus importantes. […] On y parle de Félicia, fille de Sibylle, qui, avec Junon ( !) […] Dans ces mêmes chansons, Frene offre à Tannhäuser une de ses compagnes, ou « sa plus petite fille ».
« Le ménage a quatre enfants : 1o une fille de treize ans, intelligente et bien portante ; 2o une fille âgée de huit ans, conçue après des opérations nasales consécutives à une rhinite hypertrophique, c’est-à-dire à une époque où la cocaïnomanie commençait à peine : elle est chétive, frêle, mais très intelligente ; 3o un fils âgé de six ans, conçu lorsque la cocaïnisation du père était déjà à son apogée : c’est l’idiot complet ; 4o un dernier enfant âgé de dix mois, engendré aussi en plein cocaïnisme, est également un idiot microcéphale. » II Il est naturel qu’un médecin tel que M. […] Par son armée, répondraient le petit garçon et la petite fille de la rue, si on les interrogeait. […] Sa fille a des jupes courtes, des bas de soie, la figure couverte de poudre, les lèvres passées au rouge, les cheveux ondulés, fréquente les cinémas, achète chez le libraire tous les journaux de mode. […] Leur descendant d’aujourd’hui est sur un Taube, qui tient à la main une bombe, de quoi tuer un vieillard, une petite fille, ou bien défoncer la toiture d’une église ou d’un hôpital. […] Bailby dans l’Intransigeant du 21 mars dernier : Impasse Montferrat : des enfants crèvent la musette de pauvres chevaux en train de manger, recueillent l’avoine qui tombe et la jettent dans l’égout… Les mêmes enfants, quand le charretier est retenu dans une maison, piquent les flancs du cheval avec un canif… — Marché de la Villette : un groupe de petites filles.
D’autres dangers aussi effrayaient, d’autres perversités scandalisaient sa jeune âme calviniste : la diabolique séduction des femmes de France, et surtout l’impudente coquetterie des filles d’auberge. […] Mais je sais que Rome et Madrid ne se touchent pas et que le Cid en deux heures n’a pu tuer le père et épouser la fille. […] vous n’êtes que manchot et vous osez prétendre à ma fille ! […] Roi, grands seigneurs, ministres, commis, gens de justice, médecins, auteurs, solliciteurs, brigands et filous, comédiens et comédiennes, duègnes, vertueuses dames et filles galantes : toute la vie civile est là. […] Une fille élevée loin de la maison et sacrifiée à un frère indigne par la préférence injuste de sa mère : voilà L’École des mères.
Une charmante jeune fille a été témoin de ce sauvetage : c’est Mlle Geneviève de Baraglioul, fille de Julius, Lafcadio raconte sa vie à ce dernier et lui apprend ses idées… Je n’ai jamais recherché, dit-il, que ce qui ne peut pas servir. […] Protos, dénoncé par Carola qui le croit l’assassin d’Amédée Fleurissoire, étrangle cette fille par vengeance : il est arrêté. […] Une des filles, la vertueuse Rachel, est une victime.
Même lorsqu’il arrive à la charmante Vanessa, sa veine coule semblable : pour la louer enfant, il la pose en petite fille modèle au tableau d’honneur, à la façon d’un maître d’école990 […] Les filles en faute entendraient souvent les louanges de Vanessa sonner à leurs oreilles. […] Les trois frères obéirent quelque temps et voyagèrent honnêtement, tuant « un nombre raisonnable de géants et de dragons1003. » Malheureusement, étant venus à la ville, ils en prirent les mœurs, devinrent amoureux de plusieurs grandes dames à la mode, la duchesse of Money, milady Great-Titles, la comtesse of Pride, et, pour gagner leurs faveurs, se mirent à vivre en galants, fumant, jurant, faisant des vers et des dettes, ayant des chevaux, des duels, des filles et des recors.
Considérez, par exemple, ces phrases par lesquelles il essaye de rendre sensibles à un public anglais les événements de l’Inde : « Au temps de Warren Hastings, dit-il, la grande affaire d’un serviteur de la Compagnie était d’extorquer aux indigènes cent ou deux cent mille livres sterling aussi promptement que possible, afin de pouvoir revenir en Angleterre avant que sa constitution eût souffert du climat, pour épouser la fille d’un pair, acheter des bourgs pourris dans le Cornouailles, et donner des bals à Saint-James square… Il y avait encore un nabab du Bengale, qui jouait le même rôle vis-à-vis des dominateurs anglais de son pays, qu’Augustule auprès d’Odoacre, ou les derniers Mérovingiens avec Charles Martel et Pépin le Bref. […] Il décrit les hautes terres d’Écosse, demi-papistes et demi-païennes, les voyants enveloppés dans une peau de bœuf, attendant le moment de l’inspiration, des hommes baptisés faisant aux démons du lieu des libations de lait ou de bière ; les femmes grosses, les filles de dix-huit ans labourant un misérable champ d’avoine, pendant que leurs maris ou leurs pères, hommes athlétiques, se chauffent au soleil ; les brigandages et les barbaries regardés comme de belles actions ; les gens poignardés par derrière ou brûlés vifs ; les mets rebutants, l’avoine de cheval et les gâteaux de sang de vache vivante offerts aux hôtes par faveur et politesse ; les huttes infectes, où l’on se couchait sur la fange, et où l’on se réveillait à demi étouffé, à demi aveuglé et à demi lépreux. […] Les grands romanciers entrent dans l’âme de leurs personnages, prennent leurs sentiments, leurs idées, leur langage ; il semble que Balzac ait été commis-voyageur, portière, courtisane, vieille fille, poëte, et qu’il ait employé sa vie à être chacun de ces personnages : son être est multiple et son nom est légion.
C’est une Pouilly, la fille de M. le proviseur Pouilly, la nièce de « M. […] Elle chante ou joue pour les pauvres en déclarant que c’est assommant, mais avec une complaisance de bonne fille. […] Il est le fait des vieilles filles un peu aigries, le premier cas. […] » elle répondrait : « Quelque part, très probablement ; mais ce n’est ni à sa femme ni à sa fille qu’il est expédient d’en demander des nouvelles. » — Si on lui demandait : « Quel est ce monsieur qui vit avec madame votre mère ? […] Le jour où il est tombé, la mère, maintenant très vieille, la jeune fille, devenue vieille fille, se regardent avec une immense déception et une véritable douleur.
L’École des filles, bagatelle !
Aucune morale, aucun principe d’honneur : il est seulement déterminé à ne pas simuler de l’amour quand il n’en a pas ; de même qu’à la fin, quand cet amour lui est venu pour Clélia, la fille du triste général Fabio Conti, il y sacrifiera tout, même la délicatesse et la reconnaissance envers sa tante.
En reconnaissant des défauts de goût et peut-être de caractère chez Alexandre Duval, il faut pourtant honorer en lui le producteur courageux et fécond qui, au milieu des hasards de sa veine, a trouvé des inspirations heureuses dans des genres différents (Maison à vendre, Édouard en Écosse, Le Tyran domestique, La Fille d’honneur).
C’est pour ton aimable visage, enfin, que le nourrisson d’Atarnée78 a mis en deuil, par sa mort, la clarté du soleil : aussi est-il digne pour ses hauts faits du chant des poètes, et les Muses, filles de Mémoire, le rendront immortel et ne cesseront de le grandir, au nom même de l’hospitalité sainte et de l’inviolable amitié.
C’est ainsi encore que sur lui, sur sa propre race, sur les qualités et les défauts des siens, de son frère, de sa femme (passe encore), mais aussi de sa fille, de son fils, sur le plus ou moins de sensibilité de celui-ci, sur son absence d’imagination, ses bornes d’esprit et de talent, et son « raccourcissement de génie », il dit et écrit tout ce qu’il a observé, tout ce qu’il pense ou qu’il conjecture, sauf à être lu de quelques-uns des intéressés et notamment de son fils même, après sa mort.
[NdA] Sa fille unique, qui épousa le duc de Wurtemberg, et qui n’a pas laissé de postérité.
Le jeune chevalier, pour le dire en passant, fit bientôt fausse route et perdit son avenir ; il s’amouracha d’une charmante et brillante folle, Mlle Navarre, fille d’un receveur des tailles à Soissons, aimée du maréchal de Saxe, et qui nous est connue par les Mémoires de Marmontel et par ceux de Grosley.
Tous ces menus détails de la vie intime, dont l’enchaînement constitue la journée, sont pour moi autant de nuances d’un charme continu qui va se développant d’un bout de journée à l’autre : — le salut du matin qui renouvelle en quelque sorte le plaisir de la première arrivée, car la formule avec laquelle on s’aborde est à peu près la même, et d’ailleurs la séparation de la nuit imite assez bien les séparations plus longues, comme elles étant pleine de dangers et d’incertitude ; — le déjeuner, repas dans lequel on fête immédiatement le bonheur de s’être retrouvés ; — la promenade qui suit, sorte de salut et d’adoration que nous allons rendre à la nature, car à mon avis, après avoir adoré Dieu directement dans la prière du matin, il est bon d’aller plier un genou devant cette puissance mystérieuse qu’il a livrée aux adorations secrètes de quelques hommes ; — notre rentrée et notre clôture dans une chambre toute lambrissée à l’antique, donnant sur la mer, inaccessible au bruit du ménage ; en un mot, vrai sanctuaire de travail ; — le dîner qui s’annonce non par le son de la cloche qui sent trop le collège ou la grande maison, mais par une voix douce qui nous appelle d’en bas ; la gaieté, les vives plaisanteries, les conversations brisées en mille pièces qui flottent sans cesse sur la table durant ce repas : le feu pétillant de branches sèches autour duquel nous pressons nos chaises après ce signe de croix qui porte au ciel nos actions de grâces ; les douces choses qui se disent à la chaleur, du feu qui bruit tandis que nous causons ; — et, s’il fait soleil, la promenade au bord de la mer qui voit venir à elle une mère portant son enfant dans ses bras, le père de cet enfant et un étranger, ces deux-ci un bâton à la main ; les petites lèvres de la petite fille qui parle en même temps que les flots, quelquefois les larmes qu’elle verse, et les cris de la douleur enfantine sur le rivage de la mer ; nos pensées à nous, en voyant la mère et l’enfant qui se sourient ou l’enfant qui pleure et la mère qui lâche de l’apaiser avec la douceur de ses caresses et de sa voix, et l’océan qui va toujours roulant son train de vagues et de bruits ; les branches mortes que nous coupons dans le taillis pour nous allumer au retour un feu vif et prompt ; ce petit travail de bûcheron qui nous rapproche de la nature par un contact immédiat et me rappelle l’ardeur de M.
Quant à l’air, il remerciait Dieu de l’avoir trouvé si doux, car il inclinait plutôt sur trop de chaud que de froid, et en tout ce voyage, jusques lors, n’avions eu que trois jours de froid et de pluie environ une heure ; mais que du demeurant, s’il avait à promener sa fille, qui n’a que huit ans, il l’aimerait autant en ce chemin qu’en une allée de son jardin ; et quant aux logis, il ne vit jamais contrée où ils fussent si dru semés et si beaux, ayant toujours logé dans belles villes bien fournies de vivres, devin, et à meilleure raison qu’ailleurs. » Montaigne, à la veille de quitter l’Allemagne et le Tyrol autrichien, écrit une lettre à François Hotman, ce célèbre jurisconsulte qu’il avait rencontré à Bâle, pour lui exprimer sa satisfaction de tout ce qu’il a vu dans le pays et le regret qu’il avait d’en partir si tôt, quoique ce fût en Italie qu’il allât ; ajoutant qu’excepté quelques exactions à peu près inévitables des hôteliers guides et truchements, « tout le demeurant lui semblait plein de commodité et de courtoisie, et surtout de justice et de sûreté. » Cette première partie de son voyage, dont il se montrait si enchanté, n’avait fait que le mettre en goût et en appétit de découverte.
Elle court de côté et d’autre avec activité, elle convoque et réunit toute la classe des fourmis ses voisines : « C’est à votre compassion, filles agiles de la terre féconde, c’est à votre compassion que j’en appelle.
Charles en agit plus librement avec sa fille, la princesse dona Juana, gouvernante des royaumes d’Espagne en l’absence du roi : dans une affaire délicate qui se traitait avec le Portugal, il substitue sans façon des instructions de son chef à celles dont l’envoyé d’Espagne avait été chargé par la princesse gouvernante ; en ceci il fait acte de souverain jusque dans le cloître.
La femme de Carle, la mère d’Horace, était fille de Moreau, le dessinateur habile, fécond, universel ; l’illustrateur littéraire de toute son époque : pendant près de cinquante ans, l’annonce d’un livre avec figures de Moreau était la meilleure recommandation en librairie et un gage de succès.
La composition n’est rien dans Émile ; ce sont des feuillets épars, des fragments écrits jour par jour, à celle qu’il aime, à Mathilde, fille d’un général ami de son père et qu’il a l’espérance d’épouser, si une demande bien tardive d’adoption est accueillie et si l’Arrêt qui doit prononcer de son sort lui est favorable.
Il dut être enterré, selon sa volonté dernière, dans un couvent où sa fille s’était depuis peu retirée et avait fait ses vœux.
Et encore, Madame Louise, fille de Louis XV, qui s’était faite carmélite à Saint-Denis, redevenue princesse dans son délire sans cesser d’être nonne, et croyant toujours donner des ordres à son écuyer, laissa échapper ces dernières paroles : « Au paradis, vite, vite, au grand galop !
Je me souviens que la première fois que je la vis, elle réalisa l’idée que je m’étais faite de la petite fille de Vévay qui a tourné tant de têtes, de la Julie de J.
… Vous êtes venues à nous, ô blondes filles du ciel !
J’espère d’ailleurs que le temps pourra quelquefois me justifier ; il apportera sur notre homme de grosses découvertes, mais on se souviendra des petites : la transcription, enfin raisonnable, de la lettre de La Bruyère à Santeul ; l’anecdote de la lettre de celui-ci remerciant La Bruyère de son portrait ; le certificat de licences prises par La Bruyère à Orléans ; l’anecdote de La Bruyère et du prédicateur ; celle de M. le Prince ne se frottant pas, pour s’en amuser, à son caustique gentilhomme ; la mention du mariage du frère aîné avec la fille de M. de Novion, par laquelle se trouve expliqué tout le côté parlementaire du livre ; l’histoire très-complétée de la petite Michallet, de son mariage, et du livre qui fut sa dot ; l’histoire non moins complétée des candidatures de La Bruyère et de sa réception à l’Académie ; le récit de sa mort soupçonnée de poison, etc., bien d’autres choses qu’on ne voit pas encore, parce que je n’ai rien fait pour les montrer ; pauvres aiguilles, comme vous dites, que j’ai perdues négligemment dans une botte de foin… » De mon côté, je ne restai pas sans réponse.
Le public sera le sol de cette affaire, car quand un prince est brave et s’expose, lui qui pourrait s’en dispenser par sa qualité d’abbé de Saint-Germain-des-Prés, il lui est permis de faire ce qu’il veut à la ville, sans que de petits particuliers, qui auraient peur d’une fusée dans les rues, ou des femmes qui enragent de voir une fille dans une belle calèche, soient en droit d’y trouver à redire. » Bravo, monsieur Prudhomme !
Un chacun les doit estimer, Ainsi qu’un ange tutélaire ; La vertu, c’est de les aimer, L’innocence est de leur complaire… ; soit que, voulant consoler un fils affligé de la mort d’un père, il lui dise tout crûment : Un homme de bon sens se moque des malheurs, Il plaint également sa servante et sa fille ; Job ne versa jamais une goutte de pleurs Pour toute sa famille.
CCLXVI Je marchai du lever du soleil jusqu’à son coucher, mon mezaro rabattu et refermé sur mon visage pour que les passants ne m’embarrassent pas de leurs rires et de leurs mauvais propos sur la route, pensant en eux-mêmes, en me voyant si jeune et si seule, que j’étais une de ces filles mal famées de Lucques qui vont chercher à Pise et à Livourne les bonnes fortunes de leurs charmes, auprès des matelots étrangers.
Laissant la peinture du monde et des ridicules mondains, La Chaussée prend pour objet la vie intime, les douleurs domestiques : il développe les tragédies des existences privées, le mari libertin ramené à sa femme par la jalousie, le riche ou noble fils de famille épris d’une pauvre fille, le fils naturel en face de son père, etc.
Michelet assiste, avec une pitié immense, à la naissance du sentiment de la patrie dans l’âme obscure des masses populaires, pendant l’horrible guerre de Cent Ans ; il voit éclore ce sentiment dans la dévotion chrétienne et monarchique, il le voit s’incarner dans la douce voyante qui sauve la France, dans Jeanne d’Arc ; et jamais la pieuse fille n’a été mieux comprise que par ce féroce anticlérical.
Surtout, lorsqu’il eut perdu en 1843 sa fille et son gendre, nouveau-mariés, qui se noyèrent à Villequier, il dit son désespoir, ses souvenirs douloureux, ses appels au Dieu juste, au Dieu bon en qui il crut toujours, dans un livre des Contemplations 871, où la perfection du travail artistique n’enlève rien à la sincérité poignante du sentiment.
Et vous, filles et femmes tentées par la misère ou par la folie obscure de votre corps, et vous, mendiants, infirmes et meurt-de-faim, toute la cohue invoquée par Jean Richepin dans la Ballade des Gueux venez, venez ici !
L’histoire du gentil officier, amant d’une duchesse qui le déniaise et le forme, puis d’une demi-mondaine qui se moque de lui, jusqu’à ce qu’il épouse une jolie fille de son monde, est une histoire de galanterie plus que d’amour.
Mais il semble qu’il soit impossible d’affectionner davantage cette manière que ne fait notre nouvelle école poétique, qui se dit fille d’André Chénier.
N’est-elle pas la fille des humbles de cœur, des hommes de bonne volonté ?
Sa mère, de famille dijonnaise, fille d’un greffier au parlement de Bourgogne, était de ces personnes fortes et simples qui suffisent à tous les devoirs.
Enfin, si l’on pardonne à Mme de Sévigné d’avoir aimé follement sa fille, on pardonnera à Mme Du Deffand d’avoir eu pour Walpole cette passion qu’on ne sait comment qualifier, qui lui était entrée par l’esprit dans le cœur, mais qui était fervente, élevée et pure.
Cela ne se passe point ainsi dans la vie ; cette fille est de la race des Ferragus et des Treize.
Il est comme saisi et transporté de l’ivresse de sa nouvelle condition paternelle ; son style cette fois s’allège et bondit : Puer nobis natus est, s’écrie-t-il, comme dans la messe de Noël, il me plaît de commencer cette lettre par un passage de l’Église, à l’imitation de nos anciens avocats en leurs plaidoiries d’importance… Je suis donc augmenté d’un enfant, et augmenté de la façon que souhaitait un ancien philosophe, c’est-à-dire d’un mâle et non d’une fille ; je dirois Parisien et non Barbare, n’étoit que ce nom sonne mal aux oreilles de tous… Et il raconte comment, par jeu et par un reste de superstition d’érudit, il a voulu chercher l’horoscope de ce fils, en ouvrant au hasard quelque livre de sa bibliothèque.
De son vivant, il avait eu sa fille d’alliance, Mlle de Gournay, qui s’était vouée solennellement à lui, et son disciple Charron, de plus près, le suivait pas à pas, ne faisant guère que ranger avec plus d’ordre et de méthode ses pensées.
La comtesse d’Egmont, fille du maréchal de Richelieu, et qui était la divinité de Rulhière, lui demanda d’écrire ce qu’il contait si bien : il lui obéit, et, une fois la relation écrite, l’amour-propre d’auteur l’emportant sur la prudence du diplomate, les lectures se multiplièrent.
Il n’y en avait jamais eu à aucune assemblée de l’Académie française, mais seulement à celles de l’Académie des sciences et des inscriptions. » Et Saint-Simon, annotateur de Dangeau, ajoute : « Cette nouveauté des femmes fut en faveur des filles de Chamillart et de leurs amies, qui y allèrent pour se moquer du pauvre Senlis », lequel était, en effet, un sujet très peu académique.
Malgré son nom et son rôle à l’étranger, Mme des Ursins était toute Française, du sang de La Trémoille, fille de M. de Noirmoutier, si mêlé aux intrigues de la Fronde et si lié avec le cardinal de Retz, dont les Mémoires finissent par une plainte sur son infidélité.
C’est l’effort et la douleur, fille de tout effort, qui font ce mérite, achèvement de sa création.
Toujours vieille fille romanesque, l’imagination publique s’était monté la tête, et c’était bien la peine, la pauvre diablesse !
Les filles de Bretagne s’attachent aux algues des rochers pour mieux se noyer sur leurs grèves, a dit Chateaubriand !
Il a épousé la fille aînée d’un de ses compagnons, et déjà trois petits enfants animent le domaine prospère, quand retentit l’appel de la France.
On oublia que Marie Stuart, peu de temps après que son mari eût fait tuer son amant sous ses yeux, avait épousé l’assassin même de son mari ; et l’on ne vit que la plus belle femme de son siècle, fille, veuve, mère de roi, et reine elle-même, qui avait péri sous le fer d’un bourreau.
Je ne saurais trop dire de qui des deux tenait la fille. […] Qualité morale de la noblesse de sang et de race et qui fait se ressembler en tous points la femme la plus répandue dans le monde élégant et la pauvre fille qui n’a jamais quitté la tourelle de son château de province. […] C’est bien un peu mon avis, et quand on me demande quel bon livre d’éducation féminine, bien au courant, bien accommodé et adapté aux exigences modernes, il faut mettre entre les mains des jeunes filles, je réponds toujours, et très sincèrement : le Traité de l’éducation des filles, de Fénelon. […] — Il y a des petites filles de dix ans qu’on pourrait tordre comme un drap mouillé : il en sortirait des gouttes de science, des perles, peut-être des flaques, des perles avec leurs coquilles. […] Cette Elisabeth, que vous ne connaissez peut-être pas (et, à vrai dire, il n’y a pas très longtemps que je la connais), cette Elisabeth était une fille de responsabilité limitée, comme disent les médecins, c’est-à-dire peu intelligente ; mais très bonne et honnête fille, connue comme très droite et très sûre en ses paroles, et qu’il n’y avait pas lieu du tout de suspecter a priori de mensonge.
Je volerai sur le haut de la tour que tu habites… Les cygnes sont moins blancs que les filles des Gaules. […] Notre génération rejette la Fille Élisa et Germinie Lacerteux. […] Quel contraste entre les flirtages de salon, les jolis châteaux de province, les amazones sentimentales, les douairières spirituelles, les aveux sous les marronniers, les jeunes filles nobles promenant leur dot dans les parcs sablés, qui emplissent l’œuvre du romancier idéaliste, et les landes bretonnes, le Japon pluvieux, les musulmanes de Stamboul et les filles polynésiennes, les forêts de bambous et les crépuscules polaires où vous entraîne Loti ! […] Les principaux personnages sont des types de premier ordre, comme exactitude psychologique : cette paysanne amoureuse et triste, ce garçon volage qui s’imagine ne pas aimer celle qu’il adore, et ce père qui se lève, prêt à chasser et à maudire son enfant, si celui-ci n’épouse pas la fille qu’il a séduite ! […] Elles sont allées à lui parce qu’il incarnait la poésie et l’idéal qui dorment dans le cœur de toutes les filles d’Ève.
Ce fut dans ces jardins, où par mille détours Inachus prend plaisir à prolonger son cours ; Ce fut sur ce charmant rivage Que sa fille volage Me promit de m’aimer toûjours. […] »]) filles sont quelquefois habiles à posséder une pairie ; elles ne sont point habiles à succéder à la couronne. […] Il y en avoit pour chaque profession, pour chaque action de la vie, pour les enfans, pour les filles nubiles, pour les mariées, pour les accouchées ; on eut le dieu Pet. […] Il est vrai que chez les Juifs Jephté sacrifia sa fille, & que Saül fut prêt d’immoler son fils. […] On voit des hommes, des animaux, des jardins ; ces perceptions entrent par les sens, la mémoire les retient, l’imagination les compose ; voilà pourquoi les anciens Grecs appellerent les Muses filles de Mémoire.
En un mot, dans les langues romanes, filles du latin, il n’y a plus de quantité. […] Dumur, un vers hexapode ïambique : L’ennui détient ma tête lasse et monotone… deux tétrapodes ïambiques : Délace de mon cou tes bras, Tes poses molles, fille impure…. […] la réponse de l’éminent académicien qui tenta l’enthousiasme dans la Fille de Roland : Mon cher confrère, Vous me faites l’honneur de me demander ce que je pense des vers libres, à propos du futur poème de Mistral, le Rhône.
Charlotte-Rose de Caumont de la Force, fille de François de Caumont, marquis de Castelmoron, et de Marguerite de Viçose de Casenove, était née en 1630, au château de Casenove, près de Bazas, dans le département actuel de la Gironde. […] Peu favorisée de la fortune, on la plaça, toute jeune encore, auprès de Mme de Guise, comme fille d’honneur, et quelques biographes racontent qu’elle attira, pour son coup d’essai, l’attention du dauphin, fils de Louis XIV. […] La « machine à fabriquer les bas » ; les tapis de Perse et de Turquie « surpassés à la Savonnerie » : seize cents filles « occupées aux ouvrages de dentelle », quoi encore ? […] Mieux encore que cela : l’astronomie, la géométrie, la physique, ne suffisent déjà plus ; l’anatomie s’y joint ; et le naïf Du Verney, vantant à la duchesse du Maine les mérites de Mlle Delaunay, la loue singulièrement d’être « la fille de France, dit-il, qui connaît le mieux le corps humain ». […] Discrète encore chez Perrault, dans ses Parallèles, ironiquement agressive, déjà chez Fontenelle, elle éprouve ses forces, et, grâce aux circonstances, elle se trouve bientôt, comme on disait alors, plus « grande fille », presque en naissant, qu’elle ne l’eût elle-même pensé.
9° La religion est la fille de la peur. […] Quelle est la part de la Réforme, mêlée à sa fille sanglante la Révolution, dans l’esprit et le corps du XIXe siècle français ? […] L’hybridité même de la constitution impériale (semi-héréditaire, semi-plébiscitaire) la faisait osciller entre la révolution, fille de la Réforme, et la réaction. […] L’autorité et la direction des études appartiennent au père ; la gestion de la maison appartient à la mère, qui l’inculque aux filles, comme le père inculque le latin et le grec aux garçons. […] Elle est la fille du XVIIIe siècle.
J’aimerais mieux, en vérité, si l’on croyait que le génie de Racine tout seul n’eût pu suffire à les créer, que l’on fît d’Hermione et de Roxane des filles de Chimène ! […] Mathématicien distingué, sinon de premier ordre, il est impossible qu’il ne sentît pas que, dans la mesure où la physique nouvelle est fille du calcul, c’est au cartésianisme qu’elle doit ses découvertes et ses progrès. […] Est-on « athée » pour courir volontiers les brelans ou les filles ? […] Qu’on se rappelle, à ce propos, l’aventure de Mme de Navailles, chassée de la cour — et son mari dépouillé de tous ses emplois — pour avoir fait murer la porte qui mettait l’appartement de Louis XIV en communication avec la chambre des filles. […] Dans sa situation difficile de jeune femme d’un vieux mari, comme de belle-mère d’une grande fille et d’un grand garçon, pour ne donner aucune prise à la médisance, et pour demeurer foncièrement honnête, Elmire n’a en qu’à suivre sa nature, et pas le moindre besoin de la corriger, de la vaincre, ou d’essayer seulement de la perfectionner.
. — On peut ramener à trois points le rôle de Mme de Staël dans l’histoire du mouvement des idées contemporaines ; — et, selon sa propre expression, ce rôle a été « européen » ou cosmopolite, — ainsi qu’il convenait à l’origine de la fille des Necker. — Elle a sauvé de l’esprit du xviiie siècle ce qui méritait d’en être sauvé ; — elle a opéré la réunion des « littératures du nord » et des « littératures du midi » ; — et c’est elle enfin qui a posé le principe des revendications qu’on appelle aujourd’hui féministes. […] Les Filles, Les Deux Sœurs, etc.] ; — ni une polissonnerie plus grivoise [Cf. […] Mon habit, Les Cartes, La Fille du peuple, Le Vieux Vagabond]. — Il y en a davantage encore dans la manière dont les chansons sont « composées » ; — comme autant de tableaux de genre ; — qui parlent d’abord aux yeux ; — et qui appellent l’illustration. — De la peinture de la vie bourgeoise dans les Chansons de Béranger ; — et que rien n’est un plus sûr témoignage ; — ni une plus exacte représentation ; — et plus fidèlement figurée ; — de la vie de la petite bourgeoisie française entre 1815 et 1830. — Et qu’il y a encore et enfin beaucoup d’art dans l’appropriation du rythme des Chansons aux sentiments qu’elles traduisent ; — comme aussi dans le choix des termes ; — et dans la clarté du style. — De Béranger comme écrivain ; — et que quelques vers un peu ridicules ne l’empêchent d’avoir droit à ce nom. — « C’est un grand prosateur, a-t-on pu dire, qui a mis des rimes à sa prose. » Mais qu’il est difficile de l’appeler un poète ; — non sans doute qu’il n’ait trouvé quelques accents poétiques, — pour exprimer ce que la vie bourgeoise peut quelquefois enfermer de poésie [Cf. […] Ch. de Lovenjoul, Histoire des œuvres, 3e édition, p. 315-328]. — La Peau de chagrin, 1831 ; — La Muse du département ; — Le Curé de Tours, Louis Lambert, 1832 ; Le Médecin de campagne ; Eugénie Grandet, 1833. — Il conçoit la première idée de sa Comédie humaine ; — et il en détermine les principales divisions. — La Recherche de l’absolu, 1834 ; — l’article de Sainte-Beuve dans la Revue des Deux Mondes [Cf. ci-dessous] ; — et la brouille de Balzac et de Sainte-Beuve. — Embarras d’argent et procès financiers. — Fréquentations aristocratiques. — Le Père Goriot, 1835 ; — Le Contrat de mariage, 1835 ; — Le Lys dans la vallée, 1835 ; — Nouveaux procès et nouveaux projets. — La Vieille Fille, 1836 ; — les Illusions perdues, 1re partie, 1837 ; — Les Employés, 1837 ; — César Birotteau, 1837. — L’affaire des mines de Sardaigne [Cf. la Correspondance, mars, juin 1838]. — L’installation aux Jardies. — Le Curé de village, 1839 ; — Représentation et interdiction du drame de Vautrin, 1840. — Fondation de la Revue parisienne. — Pierrette, 1840 ; — Une ténébreuse affaire, 1841 ; — La Rabouilleuse [Un ménage de garçon], 1841 ; — Ursule Mirouet, 1841. — Représentation et chute des Ressources de Quinola, 1842. — L’Avant-Propos de La Comédie humaine, 1842. […] Notre-Dame de Paris, La Confession d’un enfant du siècle, Colomba], — le caractère, pour Flaubert et pour le naturalisme, — comme pour la science de son temps, — a consisté dans l’élément durable et permanent des choses changeantes. — On peut donc traiter l’aventure d’Emma Bovary comme on fait celle de la fille d’Hamilcar ; — et incarner, dans l’une comme dans l’autre, — tout un « moment » de l’histoire ; — toute une famille de femmes ; — et toute une civilisation. — C’est ce que Flaubert entend par la « solidité du dessous ». — Enfin, et en troisième lieu, il faut communiquer à l’œuvre « la vie supérieure de la forme » ; — par le moyen d’un style « rythmé comme le vers et précis comme le langage des sciences » ; — dont le pouvoir ait quelque chose d’intrinsèque ou d’existant par soi ; — « indépendamment de ce que l’on dit » ; — et dont la beauté propre ait quelque chose d’analogue à celle d’une ligne ; — qui est harmonieuse, gracieuse et voluptueuse en soi. — Et ce sont toutes ces exigences auxquelles s’est conformé Flaubert, — dans Salammbô comme dans Madame Bovary, et dans L’Éducation sentimentale comme dans La Tentation de saint Antoine.
Comme toutes les grandes créations artistiques, c’est une œuvre traditionnelle, continue et successive, sortie précédemment des flancs de la vieille muse allemande et venant peut-être de l’Inde dont l’Allemagne est la fille. […] Après ces fils vinrent trois filles, et enfin Jérôme, qui paraît avoir été le moins bien doué de tous.
Vous pourrez même, s’il vous est plus commode, le dévoyer complètement, comme a fait l’auteur de la Fille au Collier de perles, roman à succès du Petit Parisien, où se trouve encadrée une longue partie qui n’a aucun rapport avec le corps du sujet. […] » — Oui, les petites filles du peuple aimeraient Tolstoï comme Bernardin de Saint-Pierre, et tout ce qu’aiment nos sœurs.
Manns) : Trio des Filles du Rhin. […] Il rencontra alors celle qui allait devenir sa femme, Olga Herzen, la fille du célèbre révolutionnaire russe.
A vrai dire, il n’y a point d’autre analogie entre les deux versions que celle du « conte », Aussi Siegfried est-il le héros de l’opéra primitif, et non pas Wotan, et Wagner croyait pouvoir tout condenser dans la Mort de Siegfried, il est beaucoup question des dieux, dans l’ancien livret, on les invoque constamment, mais on ne les voit pas ; les Nornes, les Filles du Rhin, des chœurs de Walküres se chargent de nous raconter ce qu’il nous est indispensable de savoir sur les événements antérieurs. […] Il fait vivre des tâcherons et des filles, ou quelque employé de bureau soucieux des aisances matérielles.
Sous Mme de Maintenon, on prétendait que les preuves de pauvreté qu’il fallait faire pour entrer à Saint-Cyr en écarteraient la noblesse ; et aujourd’hui la noblesse aisée n’a pas honte de se dire pauvre pour y faire admettre ses filles, qui, sous cet habit de laine brune qui révoltait si fort autrefois, prennent plus de vanité et d’orgueil qu’il n’en faudrait.
Chaque place, chaque allée, chaque banc lui rappelaient les douces heures passées dans l’entretien de celui qui n’était plus : « Depuis que j’ai perdu ce pauvre Deyverdun, s’écriait-il, je suisseul, et, même dans le paradis, la solitude est pénible à une âme faite pour la société. » Vers ce temps, il songea assez sérieusement ou au mariage, ou du moins à adopter quelqu’une de ses jeunes parentes, une jeune Charlotte Porten (sa cousine germaine, je crois) : « Combien je m’estimerais heureux, écrivait-il à la mère de cette jeune personne, si j’avais une fille de son âge et de son caractère, qui serait avant peu de temps en état de gouverner ma maison, et d’être ma compagne et ma consolation au déclin de ma vie !
……………………………………………… Et ces Filles du Ciel dont je subis la loi ?
écrivait-il à Thieriot en 1739 ; j’en suis très mortifié : il est dur d’être toujours un homme public. » Ce fut toute sa vie sa prétention d’avoir l’existence d’un écrivain gentilhomme, qui vit de son bien, s’amuse, joue la tragédie en société, s’égaie avec ses amis et se moque du monde : « Je suis bien fâché, écrivait-il de Ferney à d’Argental (1764), qu’on ait imprimé Ce qui plaît aux dames et L’Éducation des filles ; c’est faner de petites fleurs qui ne sont agréables que quand on ne les vend pas au marché. » Je me suis amusé moi-même à recueillir dans la correspondance nouvellement publiée bon nombre de préceptes de vie qui se rapportent à ce régime de gaieté, auquel il dérogea souvent, mais sur lequel aussi il revient trop habituellement pour que ce ne soit pas celui qu’il préfère : Ce monde est une guerre ; celui qui rit aux dépens des autres est victorieux.
Cette réponse montrée par Vauvenargues au duc de Durfort et à d’autres officiers, à un dîner d’auberge à Besançon, paraît bonne et dans le caractère de celui qui l’écrit : « Mais nous plaignîmes, ajoute Vauvenargues, une pauvre fille, qui a de l’esprit et qui vous aime. » Sur ce chapitre essentiel et délicat, la différence des deux natures se prononce.
[NdA] Voir la préface (page vi) des Lettres sur l’éducation des filles par Mme de Maintenon (1854), et la préface (page xvii) des Lettres historiques et édifiantes de la même (1856).
Elle connut beaucoup M. de Maistre, qui habitait alors Pétersbourg, et put être considérée jusqu’à un certain point comme une de ses filles spirituelles.
Un gentilhomme nommé Pierrepont, qui était ou avait été lieutenant des gardes du corps, avait pour maîtresse une Mlle Varenne ou de La Varenne, fille d’un musicien et chanteuse elle-même.
— Il est debout à côté d’Adraste, près du tombeau des sept filles de Niobé.
Je ne saurais dire si le musicien qui jouait du biniou s’en acquittait avec talent, mais il en jouait du moins avec une violence telle, il en tirait des sons si longuement prolongés, si perçants et qui déchiraient avec tant d’aigreur l’air sonore et calme de la nuit, que je ne m’étonnais plus, en l’écoutant, que le bruit d’un pareil instrument nous fût parvenu de si loin ; à une demi-lieue à la ronde, on pouvait l’entendre… Les garçons avaient seulement ôté leurs vestes, les filles avaient changé de coiffes et relevé leurs tabliers de ratine : mais tous avaient gardé leurs sabots, — disons comme eux leurs bots, — sans doute pour se donner plus d’aplomb et pour mieux marquer, avec ces lourds patins, la mesure de cette lourde et sautante pantomime appelée la bourrée.
Mon cerveau est entrepris par des nouvelles que je maçonne pour gagner, comme dit ma fille, tout l’argent à Buloz, et qui ne m’amusent pas du tout.
Mesdames Royales, filles de Louise XV, ne se sentirent pas de joie à la peinture de cet intérieur de nonnes ; c’était la plus vive gaieté qui eût jamais pénétré au sein de cette autre vie cloîtrée et innocemment futile.
Saint François de Sales, qui a l’air de permettre quelques affiquets aux filles en vue d’un honnête mariage, lui paraît trop indulgent.
Il composait, pour la duchesse de Beauvillers, mère d’une jeune et nombreuse famille, un traité de l’Éducation des filles.
Qu’il continue de nous charmer, de nous toucher et de nous faire réfléchir ; qu’il continue d’être élégant, grave et languissant, de nous dessiner d’exquises figures de femmes (comme Thérèse de Sauves, Hélène Chazel et les deux Marie-Alice, ou comme Hubert Liauran, cette douce petite fille) et d’étudier les drames de la conscience dans l’amour.
Elle ne reporte guère chez lui à la chose présente, car elle n’arrête que rarement à un détail particulier et son apparition est trop rapide et trop intermittente pour faire retomber l’illusion évoquée ; mais, s’alliant avec le rythme personnel et la couleur d’esprit de ce poète, elle donne souvent à la strophe une puissance dont l’énergie inattendue ne permet point de sentir qu’elle rompt la trame de l’harmonie : elle est la sœur et la fille de cette morale de l’action qu’elle accompagne.
Cornélius Népos rapporte que Pomponius Atticus, étant parvenu à l’âge de soixante-dix-sept ans et se sentant atteint d’une maladie incurable, appela auprès de lui son gendre et sa fille.
Mais il faut voir comme le chevalier, c’est-à-dire Fontenelle, badine sur ce mariage clandestin qui va forcer cette sage cousine à faire la mystérieuse, à garder hypocritement sa première apparence : « Vous serez encore de l’aimable troupe des filles qui paraîtront vos pareilles, et le seront peut-être. » Elle recevra son mari en secret, comme un amant, et elle devra le traiter avec réserve et cérémonie devant le monde : « Voilà des ragoûts de vertu que je vous propose », lui écrit-il.
Quand Racine, dans Esther, nous fait entendre ses chœurs mélodieux, si bien placés dans la bouche des filles de Saint-Cyr, il retrouve un lyrique vrai, naturel, motivé.
Son secrétaire et sa fille lui faisaient les lectures qu’il ne pouvait plus faire lui-même : « Je suis accablé de lassitude, écrivait-il (31 mars 1747) ; je compte de me reposer le reste de mes jours. » L’idée d’ajouter à son ouvrage une digression sur l’origine et les révolutions des lois civiles en France, ce qui forme les quatre derniers livres de L’Esprit des lois, ne lui vint que tout à la fin : J’ai pensé me tuer depuis trois mois, disait-il (28 mars 1748), afin d’achever un morceau que je veux y mettre, qui sera un livre de l’origine et des révolutions de nos lois civiles de France.
Les garçons entrèrent au service, la fille fut honorablement établie.
On n’est pas accoutumé à entendre de tels accents dans l’Église dont elle est la fille.
Il y avait le hardi faquin, le coquin héroïque, qui, avant d’être prêtre, n’eut que la seule qualité d’être brave au feu du canon comme il l’était au feu des filles ; mais prêtre et cardinal, et cardinal pour son argent, pour que cela fût plus miraculeux, le faquin et le coquin disparurent, et le ministre qui se mit alors à pousser sous cette majestueuse barrette que Richelieu avait portée, le ministre aurait été grand, s’il avait vécu, — si la mort n’avait coupé l’herbe sous le pied à sa gloire naissante, avec une faulx longtemps aiguisée par ses vices… Seulement, cet homme-là, dans Dubois, le passionné, le haineux, l’ambitieux, le jaloux Saint-Simon, ne pouvait pas le voir, et ni Drumont non plus, puisqu’il émet le doute qui ferait de Dubois le satanique que tiennent à voir en lui tous les superficiels de l’Histoire, c’est-à-dire que, par une haine d’une machiavélique profondeur contre Saint-Simon, Dubois aurait subi, sans protester, l’ambassade donnée à Saint-Simon par le Régent, parce que Saint-Simon, son ennemi, devait immanquablement s’y ruiner… Ni Saint-Simon ni son publicateur ne révèlent donc la vérité sur les étonnantes, les renversantes dépêches à Dubois ; et le mot de l’énigme sur l’homme le plus entier qui fut jamais et qui semble se rompre tout à coup en deux dans une contradiction mortelle, est un mot qui reste encore à deviner.
On peut hardiment supposer que ce petit recueil de lettres exprime une manière de penser qui fut à peu près unique dans les ravins de la Fille Morte.
Quant aux figures grotesques que nous a laissées l’antiquité, les masques, les figurines de bronze, les Hercules tout en muscles, les petits Priapes à la langue recourbée en l’air, aux oreilles pointues, tout en cervelet et en phallus, — quant à ces phallus prodigieux sur lesquels les blanches filles de Romulus montent innocemment à cheval, ces monstrueux appareils de la génération armée de sonnettes et d’ailes, je crois que toutes ces choses sont pleines de sérieux.
La science moderne est donc fille des mathématiques ; elle est née le jour où l’algèbre eut acquis assez de force et de souplesse pour enlacer la réalité et la prendre dans le filet de ses calculs.
La fille, en naissant, ne faisait pas peur au père, par l’idée de la fuite rapide du temps et de l’accroissement sans mesure de la dot.
Michel Teissier est marié ; il a la meilleure des femmes et deux filles qui sont charmantes. […] Les aventures de l’héroïne Nelly, la fille du détective Horn, servent surtout de prétexte à l’auteur pour grouper ses croquis de mœurs londoniennes. […] Dans le roman de Dostoïewski, Raskolnikoff s’agenouille devant Sonia la fille publique. « Ce n’est pas devant toi, lui dit-il, que je m’agenouille, c’est devant la souffrance humaine. » Cette religion de la souffrance humaine est devenue le credo de presque tous les romanciers. […] Après ce premier vestibule, il en est un second… » De l’hôpital Typhus où les chirurgiens opèrent et les médecins médicamentent, nous passons à l’hôpital des enfants, à l’hôpital des fous, à l’hôpital des filles, à la Salpêtrière et à Saint-Lazare. […] Mais il rencontre sur sa route une petite fille qui pleure avec de beaux yeux.
Ma fille, je suis méchante ; cela m’a réjouie, c’est bien employé ! […] Si la poésie d’André Chénier est fille de la muse hellénique, lui-même de qui était-il né ? […] « La musique allemande, disait Humboldt, est fille des chants populaires. » Cela est vrai surtout pour l’Allemagne orientale. […] Avez-vous vu à Bruges, à l’hôpital Saint-Jean et à l’Académie, les têtes de petites filles de Memling ? […] Il est intéressant de suivre les progrès non interrompus de l’art, depuis la madone de Cibamue, fille de la Panagia byzantine, jusqu’aux madones de Raphaël.
Il ne laissa qu’une fille.
La Boétie a été la passion de Montaigne ; il lui a inspiré son plus beau chapitre, ou du moins son plus touchant ; leurs deux noms sont à jamais inséparables, et sitôt qu’on parle d’amitié, on les rencontre des premiers, on les cite inévitablement, de même que lorsqu’on parle de l’amour d’une mère pour sa fille, on nomme Mme de Sévigné.
Il avait cinq à six connaissances de fermes ou de filles qui lui avaient conservé de l’amitié et lui accordaient ce qu’on appelle en galanterie la petite oie (il me faut, bon gré mal gré, abréger un peu sur ce point le détail des goûts médiocrement platoniques du vieux Damon)… Avec cela, la fréquentation des bons esprits plus que des beaux esprits, d’honnêtes gens surtout ; une imagination assez pittoresque, de la sensibilité sans aucun intérêt personnel, tout en générosité, nulle bigoterie ; il arriva à une longue et saine vieillesse.
Au milieu de la rigueur nécessaire, il s’y montre assez humain, bon politique, observateur éclairé et curieux des cerveaux en délire, nullement présomptueux : « Quand on a, dit-il, à ramener un peuple qui a la tête renversée, on ne peut répondre de rien que tout ne soit consommé. » Témoin des phénomènes physiologiques les plus bizarres, des tremblements convulsifs des prophètes et prophétesses, il est un de ceux dont la science invoquera un jour le témoignage : J’ai vu dans ce genre des choses que je n’aurais jamais crues si elles ne s’étaient passées sous mes yeux : une ville entière, dont toutes les femmes et les filles, sans exception, paraissaient possédées du diable.
Les robustes filles de village sciaient les blés, comme les garçons ; et le travail des uns et des autres était entrecoupé de temps en temps par un repas rustique, qui se prenait à l’ombre d’un cormier ou d’un poirier, qui abattait ses branches chargées de fruits jusqu’à la portée de leurs bras.
« C’est une très jolie idée de ma fille », disait Gœthe.
La domestique, fille exercée, observait sa consigne à la lettre.
Viollet-Le-Duc, par son travail complet, et qui bientôt ne laissera rien à désirer, a mis à contribution pour le Moyen-Âge tous les livres de recherches antérieurs, et, indépendamment des objets mêmes qu’il a dû voir, il a voulu connaître tout ce qu’on en a dit ; il a puisé abondamment pour cela aux sources originales, c’est-à-dire aux chroniques, aux romans chevaleresques, aux traités moraux et didactiques d’alors, tels que le Livre du chevalier de La Tour-Landry pour l’enseignement de ses filles 39, ou le Ménagier de Paris 40.
La reine, quand elle alla à sa rencontre, était accompagnée de ses deux filles, Madame Henriette et Madame Adélaïde.
Le général Mathieu Dumas, ministre de la guerre, lui donna en mariage sa seconde fille, Octavie, qu’il trouva toute prévenue en sa faveur.
Donc, Victor-Marie Hugo naquit en 1802 (26 février), dans Besançon, vieille ville espagnole, de Joseph-Léopold-Sigisbert Hugo, colonel du régiment en garnison, et de Sophie Trébuchet, fille d’un armateur de Nantes ; d’un père soldat et d’une mère Vendéenne .
A midi sur ce banc s’assoit encor mon père ; Mes filles ont foulé ces gazons dans leurs jeux Sous ces acacias, les pieds dans la rosée, J’ai quelquefois, dès l’aube, égaré la beauté : L’oiseau chantait à peine, et la fleur reposée Assemblait un parfum chargé de volupté.
Chez elle, on a une jeune fille rêveuse, sentimentale, la Fille de l’exilé de la cabane du lac ; elle a un noble et bel amant, le jeune Smoloff ; c’est lui qu’elle souhaiterait pour guide dans son pèlerinage, mais on juge plus convenable de lui donner un missionnaire ; elle finit par épouser son amant.
Et le lendemain la mère et la fille ensemble allaient remercier M.
Là, se rendaient les garçons et les filles ; ils couronnaient de fleurs les images des Nymphes, non plus par religion, mais par une sorte d’instinct machinal ; la douce mythologie, inséparable de toutes les impressions du plaisir, était encore le langage de l’amour ; les cœurs demeurèrent longtemps sous la protection de cet enfant jeune et beau, qui a des ailes, et pour cette cause prend plaisir à hauter les beautés ;… qui domine sur les éléments, les étoiles et sur ceux qui sont dieux comme lui.
C’est l’histoire, sous forme de souvenir, d’une jeune personne, fille d’un médecin d’aliénés, laquelle se prend à vouloir guérir l’un deux, l’un des moins atteints, et ne réussit qu’à lui inspirer un sentiment que peut-être elle partage.
Charlotte Corday était arrière-petite-fille d’une des filles de Pierre Corneille18.
(C’était la fille de l’auteur, âgée alors de moins de trois ans.)
XXXI Madame Guyon, cause de toutes ces agitations, sortit de Vincennes après la mort de Bossuet, et vécut reléguée en Lorraine chez une de ses filles.
Et elle est nécessaire pour la vraisemblance : j’admets plus aisément qu’une femme tue ses enfants, un frère sa sœur, un père sa fille, quand cette femme s’appelle Médée, ce frère Horace, ce père Agamemnon.
Cependant un autre protestant, Sirven, est accusé aussi d’avoir fait périr sa fille, une faible d’esprit, qui, elle aussi, s’était tuée : Calas réhabilité, Voltaire s’occupe de Sirven (1765).
… soyez enthousiastes, soyez romanesques tout à votre aise… Et, comme je serais flatté que les anges enviassent mes larmes, j’approuve tout à fait ces lignes du Journal d’une femme : Mais tu me restes, ma fille… J’écris ces dernières lignes auprès de ton berceau… J’espère mettre un jour ces pages dans ta corbeille de jeune femme, mon enfant ; elles te feront peut-être aimer ta pauvre mère romanesque… Tu apprendras peut-être d’elle que la passion et le roman sont bons quelquefois avec l’aide de Dieu, qu’ils élèvent les cœurs, qu’ils leur enseignent les devoirs supérieurs, les grands sacrifices, les hautes joies de la vie..
Son père, en homme avisé, lui fait épouser Mlle de Brézé, une petite fille chétive et insignifiante, mais nièce du tout-puissant cardinal.
Les religions de l’Orient disent à l’homme : « Souffre le mal. » La religion européenne se résume en ce mot : « Combats le mal. » Cette race est bien fille de Japet : elle est hardie contre Dieu.
En vain, Mlle de Gournay, une vieille fille, qui est elle-même un honorable débris du siècle précédent, essaie-t-elle de défendre ses contemporains, je veux dire les termes employés et consacrés par son père d’adoption, Montaigne.
Mais qu’il s’en faut que la littérature soit toujours la fille docile de l’Église !
Phèdre a des remords de chrétienne, Andromaque des délicatesses et des coquetteries de princesse habituée à la vie de cour ; Junie se fait vestale, comme une fille noble, ayant perdu son fiancé, entre en religion ; Mithridate expire aussi majestueusement que mourra Louis XIV.
Quant à l’avis de Mme Cosima Wagner, il est tout à fait partial, la fille de Liszt ayant façonné avec habileté et opiniâtreté la figure posthume du grand homme.
» Danaos racontant à ses filles que les Argiens leur ont voté l’hospitalité, dit que l’air s’est hérissé des mains droites levées de tout le peuple ».
Bettina Brentano, fille d’un père italien établi et marié à Francfort, appartenait à une famille très originale et dont tous les membres avaient un cachet de singularité et de fantaisie.
Le mariage du duc de Broglie avec la fille de Mme de Staël, en 1816, marque une seconde époque de sa vie intellectuelle.
Quand le duc du Maine l’épousa, et qu’il eut à choisir entre les filles non encore mariées de M. le Prince, il se décida pour celle-ci, sur ce qu’elle avait peut-être quelques lignes de plus que son aînée.
Dans ce poème de Napoline, qui marque sa seconde époque (1834), elle suppose une jeune fille, une amie intime, qui se croit fille du grand homme du siècle, Napoléon, et qui l’est grâce à une faute de sa mère, et c’est bien pourquoi on l’appelle Napoline.
La fille de celui-ci, Mlle Louise Lebeau (aujourd’hui Mme J.), est celle même qu’il a célébrée si purement et si chastement sous le nom de ma sœur dans quelques-unes de ses plus jolies pièces, et à laquelle il a dédié ses Contes.
Les filles avaient apporté des oranges dans des corbeilles garnies de rubans.
Ici la sévère mère reproche à sa fille de monter à cheval, là d’aller au bal, plus loin de porter des plumes extravagantes, plus loin encore d’acheter des diamants.
On court sus à la démocratie, fille de la philosophie.
« Il a tendu sa main fière à la fille Élisa et ne la peut plus retirer… » MM.
— On s’occupe du droit romain dans toutes ses branches, droit qui n’a presque aucun rapport avec le nôtre ; en sorte que celui qui vient d’être décoré du bonnet de docteur en droit est aussi empêché, si quelqu’un lui corrompt sa fille, lui enlève sa femme ou lui conteste son champ, que le dernier des citoyens.
Si au milieu d’une représentation par exemple, le feu prend à la salle ; alors chacun songeant à son salut, le préférant ou le sacrifiant au salut d’un autre, toutes ces figures, le moment précédant attentives, isolées et tranquilles s’agiteront, se précipiteront les unes sur les autres, les femmes s’évanouiront entre les bras de leurs amants ou de leurs époux ; des filles secoureront leurs mères, ou seront secourues par leurs pères, d’autres se précipiteront des loges dans le parterre où je vois des bras tendus pour les recevoir, il y aura des hommes tués, étouffés, foulés aux pieds, une infinité d’incidents et de grouppes divers.
On prononce donc bien sans peine fille aimable ; mais les autres voyelles qui ne s’élident pas contre la voyelle qui commence le mot suivant, amenent des rencontres de sons desagréables dans la prononciation.
Sa fille, Suzanne Lalique, crée également des bijoux et des objets d’art.
L’éloquence, fille du génie et de la liberté, est née dans les républiques.
Jamais il n’en fut de plus frivoles que ceux-ci, de plus aériens, de plus osés, de plus fantaisie, de plus rien du tout parmi ces riens que des têtes couronnées ou des filles de millionnaire peuvent seules porter !
Sa mère était une fille du pays, mais de race espagnole.
Voyez cette rêverie familiale de Guide Mazzoni, sur un Trousseau de clefs : Vrai symbole de la famille, la tremblante aïeule l’a confié à sa fille. […] Et la petite vieille : « Oui. » Te souviens-tu du jour où ta fille, belle comme une rose, devenue grande, avec ton gendre partit ? […] Ce diplomate d’onze ans était bien la fille de Victor-Amédée. […] Il eut des complaisances pour des filles de théâtre. […] Le fragment est intitulé : « Ce qu’on dit, ce qu’on écrit, ce qu’on pense. » Il y a des nuances ; il y a de fortes nuances : Je dis : Madame *** est une fille.
C’est l’histoire d’une famille, mais surtout d’un père et d’une fille qui sont sans doute les êtres les plus haïssables que l’on peut avoir connus dans un livre. Le père pousse sa fille à se faire épouser par un jeune homme riche, puis voyant qu’il ne survient pas d’héritier, imagine de le procréer lui-même, et, à la grande joie du jeune monstre, devient son amant et la rend mère.
Leurs plumets font venir les filles aux fenêtres ; Ils marchent droit, tendant la pointe de leurs guêtres ; Leur pas est si correct, sans tarder ni courir, Qu’on croit voir des ciseaux se fermer et s’ouvrir. […] les cygnes sont moins blancs que les filles des Gaules.
(Necker) et sa fille ? […] Citant ce mot de Mme de Sévigné trois jours après la mort de M. de La Rochefoucauld : Il est enfin mercredi, ma fille, et M. de La Rochefoucauld est toujours mort ! […] La mère de Manzoni, la fille de Beccaria, vint en France sous le Consulat et y vécut beaucoup dans la société d’Auteuil, dans l’intimité de Cabanis et de Mme de Condorcet ; lorsque son fils le rejoignit quelque temps après, ou y revint avec elle, il se trouva initié dans le même monde, et il y connut Fauriel. […] Son petit poëme d’Urania était commencé en 1807 ; il méditait un peu vaguement quelque projet de long poëme, tel que la Fondation de Venise, par exemple ; mais surtout il vivait avec abondance et sans arrière-pensée de la vie morale, de la vie du cœur ; il perdait son père en 1807, il se mariait en 1808 : il s’occupait d’agriculture et d’embellir sa résidence de Brusuglio, près de Milan ; il revenait voir en France ses bons amis de la Maisonnette, et donnait Fauriel pour parrain au premier-né de ses enfants, à sa fille Juliette-Claudine, comme on l’avait nommée.
L’amour que porte Jacques Papevoine à la fille de ce châtelain, chez lequel il fit ses débuts de comédien, n’est là que pour justifier le sous-titre : roman, et la succession des épisodes qui nous entraînent à la vaine poursuite de cette jeune fille. […] André Breton prétend qu’à la suite de Marcel Duchamp et de Roger Vitrac, Robert Desnos les dictait, endormi ; ils sentent tout de même la fabrication ; en voici quelques-uns : « Pourquoi votre incarnat est-il devenu si terne petite fille dans cet internat où votre œil se cerna ? […] De temps en temps, de la portière, j’apercevais quelques petites filles immobiles sous des parapluies, champignons funèbres poussant aux bords des eaux bleues et grises. […] On sait que Claudel donna plusieurs versions de ses drames : Tête d’Or (1889/1894, puis 1949), La Ville (1890-1891/1894-1898), La Jeune Fille Violaine (1892/1899-1900), L’Échange (1993-1894, puis 1951-1952), Partage de midi (1905-1906, puis 1948-1949), L’Annonce faite à Marie (1910-1911, puis 1948).
« On en retrouvera quelque trace dans l’élégie intitulée la Fille du Pêcheur, qui n’a jamais été ni achevée ni publiée par moi. […] Il faisait métier de s’introduire dans le secret des familles, d’en pénétrer, sous couleur d’attachement et de services, le plus intime et le plus délicat ; après quoi, c’était à beaux écus qu’il fallait acheter son silence, et qui ne se fût exécuté, eût connu tout le poids des plus odieux propos, sa femme outragée, ses mère ou sœur ou fille, traînées dans la fange, et tout cela asséné d’une assurance hautaine et du plus infernal esprit. […] Je volerai sur le haut de la tour que tu habites… Les cygnes sont moins blancs que les filles des Gaules. […] C’est Chateaubriand qui a en quelque sorte fait passer le premier, dans la prose, le charme exotique et musical de phrases comme celle-ci : « La brise alanguie de la Syrie nous apportait indolemment la senteur des tubéreuses sauvages… J’ai vu les ruines de la Grèce baignées dans une rosée de lumière, que répandaient comme un parfum les brises de Salamine et de Délos… Volez, oiseaux de Lybie, volez au sommet del’Ithôme et dites que la fille d’Homère va revoir les lauriers de la Messénie. » Flaubert a poussé très loin cette couleur dans Salammbô. […] C’était une floraison folle, amoureuse, pleine de rires rouges, de rires roses, de rires blancs… Il y avait là des roses jaunes effeuillant des peaux dorées de filles barbares, des roses paille, des roses citron, des roses couleur de soleil, toutes les nuances des nuques ambrées par des cieux ardents.
Une fois il regrette de n’avoir pas fait tout exprès le pèlerinage du Perche pour y connaître la fille de Fernel, qui y était morte il y avait peu d’années ; il aurait voulu se donner l’honneur de la voir et de lui baiser les mains : « On nous fait baiser bien des reliques qui ne valent pas celle-là. » Telle est la religion littéraire dans laquelle Gui Patin a été nourri et dans laquelle il persévère jusqu’à la fin, entouré d’amis qui la partagent plus ou moins, des Gassendi, des Gabriel Naudé et autres de cette race, de ce qu’il appelle les restes du siècle d’or.
Les muses étaient les filles de Mémoire. « On parlait pour dire vrai, on chantait pour dire plus vrai encore. » Mythos, qui plus tard a voulu dire fable, dans la langue homérique signifie discours et vérité.
Il laisse deux millions de biens à sa fille unique, mariée au président Gilbert… » Il me semble que l’épithète d’illustre, appliquée à Dongois, commence à s’expliquer ; il y a greffier et greffier.
Dans toutes les sociétés où nous allons, la maîtresse de la maison ou sa fille, à côté de laquelle on a bien soin de placer l’un de nous, croirait manquer au savoir-vivre si elle ne commençait par nous parler de pendus et de verrous.
elle était cependant si bonne fille, si folle, si jolie !
Si dans bien des scènes, dans celle par exemple de la marquise de Villars et du chevalier Des Préaux, on peut s’étonner de retrouver la phraséologie amoureuse moderne, il en est d’autres, telles que la conversation des filles d’honneur de la reine, où une couleur suffisamment appropriée se joue en parfaite bonne grâce.
Villemain avait relevé ; il donne là-dessus des raisons de France, pays de démocratie, de Poésie, fille du peuple, qui me semblent toujours un peu vaines et acquises, dans la bouche de M.
On n’avait pas eu jusque-là dans un livre la révolution tout entière résumée à l’usage de la génération qui ne l’avait ni vue ni faite, mais qui en était fille, qui l’aimait, qui en profitait et qui l’aurait elle-même recommencée, si elle eût été à refaire.
Tous les habitants du château sont requis de jouer : la fille de Mme du Châtelet, âgée de douze ans, a des rôles ; à peine arrivée, Mme de Graffigny en reçoit un.
Non, vous n’imaginez pas la joie intime et profonde que sent la fille d’un concierge le jour où elle a prononcé pour la première fois désir.
Le critique doit se pencher sur les livres et leurs auteurs avec les mêmes facultés et émotions non seulement de découverte mais de création que le poète sur les fleurs, les insectes, les petites filles… ou les grands sujets nationaux.
Pour le reste, je parle ici de poèmes et d’œuvres d’art ; on voudra bien admettre que la Henriade et même la Franciade ne sont pas en question ; faut-il absolument citer la Fille de Roland ?
Cicéron, tendre père d’une fille charmante, père désespéré quand il la perdit, en est meilleur citoyen, plus attaché à ses amis, plus épris de la vérité, laquelle devient plus chère à l’homme chez qui la tendresse de cœur se communique à l’esprit, et qui aime la vérité à la fois comme une lumière et comme un sentiment.
Choisir pour l’héroïne des Martyrs une fille des Homérides, une prêtresse d’Homère, quel beau défi jeté à ceux qui préféraient, sur la foi de Voltaire, la Jérusalem délivrée à l’Iliade, et le Roland furieux à l’Odyssée !
Boileau se moque de Clélie, « cette admirable fille, qui vivait de façon qu’elle n’avait pas un amant qui ne fût obligé de se cacher sous le nom d’ami ; car autrement ils eussent été chassés de chez elle. « Certes la subtilité n’est pas le vrai : mieux vaut pourtant être ridicule que vulgaire, et c’est un moyen trop commode pour échapper au ridicule que de se réfugier dans la banalité.
Ecoutez Rousseau parler de La nouvelle Héloïse A l’entendre, la jeune fille « qui, malgré ce titre, en osera lire une seule page, est une fille perdue ; mais qu’elle n’impute pas sa perte à ce livre ; le mal était fait d’avance116. » Il paraît ainsi accepter, provoquer même la sévérité des magistrats de Genève qui défendirent aux cabinets de lecture de faire circuler un ouvrage pernicieux pour la jeunesse.
Que l’on suppose Mme Bovary transportée en réalité dans le milieu qu’on lui voit rêver, qu’au lieu d’être la fille du père Rouault, le fermier des Aubrays, elle soit issue de parents aristocrates et millionnaires, qu’au lieu d’être l’épouse d’un officier de santé dans un petit village normand, elle soit la femme d’un grand seigneur, et vive dans une atmosphère de fêtes, de luxe et de galanterie et la voici, toujours la même prenant en aversion ces réalités voisines, méprisant ces joies, artificielles, dont la vanité fait le fond, ces passions libertines, auxquelles le cœur n’a point de part, harassée de ces plaisirs forcés et de la contrainte d’un perpétuel apparat, rêvant de quelque vie cachée au fond d’une province, et des joies simples d’une intimité heureuse.
Et songez-vous sans frissonner à ce que deviendront ces petits garçons, ces petites filles, auxquelles vous ôtez leur père, c’est-à-dire leur pain ?
Elle a, impertubablement, avec un front de fille publique, nié l’affreux casque brise-crâne à pointe intérieure destiné par l’archiduc d’Autriche à Tavoyer Gundoldingen ; aujourd’hui, cet engin est pendu à un clou dans l’hôtel de ville de Lucerne.
LA Poésie Italienne, fille de la Latine, passa par différens dégrés.
La fille du Juge dans l’Écriture disait : « Nous vous demandons quinze jours pour pleurer notre jeunesse ».
Et toujours un produit spontané, inattendu, de la vitalité universelle venait donner un démenti à ma science enfantine et vieillotte, fille déplorable de l’utopie.
Dans le Mariage de Victorine, de George Sand, nous assistons à un drame émouvant qui se joue dans le cœur d’un père et dans celui de sa fille. […] Celui-ci, qui voit naître cette aveugle passion, veut la combattre en mariant sa fille à un des commis de son maître. La grandeur d’âme du père et de la fille, la pureté de leur conscience morale, leur respect pour les hiérarchies sociales, le soin de leur propre dignité, l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes, la fierté qui relève jusqu’à l’héroïsme le sentiment de leur devoir, font un spectacle poignant et douloureux de la lutte généreuse qui se livre dans le cœur du père entre son amour paternel et le respect qu’il a pour son bienfaiteur, dans le cœur de la fille entre son amour et son affection filiale. […] Ce chœur entendu dans le lointain semble le gémissement de la nature entière, qui pleure le cœur brisé de la pauvre fille et son bonheur détruit. […] L’effet de contraste est irrésistible, entre ce viveur fatigué, ce protecteur de filles, protégé lui-même par des usuriers, et la figure de roi que la marche nationale illyrienne avait annoncée et parée d’avance d’une héroïque majesté.
. — Elle était toute conscience et tendre cœur. » Beaucoup de vieilles filles se jettent dans ces affections, faute d’autre issue. Vieille fille, quel vilain mot ai-je dit là ?
Le roi tint sur les fonts de baptême le premier enfant de Molière, deux mois après la requête de Montfleury, qui l’accusait d’avoir épousé sa propre fille. […] C’est sans doute à ce sermon que Mmede Sévigné fait allusion dans ce passage d’une lettre à sa fille : « Nous entendîmes, après dîner, le sermon du Bourdaloue, qui frappe toujours comme un sourd, disant des vérités à bride abattue, parlant à tort et à travers contre l’adultère ; sauve qui peut !
Ellora est la suave incarnation de l’âme hindoue, la fille poétesse de Sita, l’héroïque ennemie des Anglais. […] Seulement, pour les lui découvrir et pour les exalter, il faudra plus de prestige et plus d’autorité que nous n’en avons, Car la production poétique de nos jours est tout au plus bonne à faciliter les rapports matrimoniaux, à faire tourner la tête aux vieilles filles ou à chauffer l’imagination des collégiens sentimentaux et pubescents.
Fille un peu bien facile et pourtant romaine, maîtresse ensorcelante et prêcheuse calviniste, il y a, en effet, de quoi s’y perdre. […] Elle l’a fait en fille de son siècle, riche de sang, libre de tête. […] Malgré l’amour qui entraînait vers René la fille de Tamabica. […] Enfin il se tue, comme il l’a dit, chez une fille. […] Ce n’est pas assez qu’une courtisane soit une bonne fille.
Xanthe et Podarge, et vous Ethon et Lampus, voici une occasion où vous pouvez me payer tous les soins qu’Andromaque, fille du magnanime Ection, a eu de vous, en vous servant tous les jours elle-même plûtôt qu’à moi, le pain et le vin de ma table. […] Allons gaillard, et toi courte-oreille, voici une occasion où vous pouvez me payer de tous les soins que Jacqueline fille du fameux cocher maître Pierre a eus de vous, en vous servant tous les jours elle-même vôtre avoine, plûtôt que de me servir mon dîner. […] Vous Agamemnon, quoique le plus puissant, n’enlevez point à Achille la fille que les grecs lui ont donnée, et vous fils de Pelée, ne vous attaquez point au roi ; car de tous les rois qui ont porté le sceptre, et que Jupiter a élevé à cette gloire, il n’y en a jamais eu de plus grand que lui. […] il n’eut pourtant pas la dureté de le dépoüiller ; malgré sa fureur, il respecta encore sa valeur et son courage, et sur un bucher honorable, il le fit brûler avec toutes ses armes, et lui éleva un tombeau que les nymphes des montagnes, filles du puissant Jupiter, ont environné d’arbres touffus.
Il ne tarda pas à remarquer une femme spirituelle, doublement célèbre comme fille du ministre Necker, et comme écrivain. […] et ce moment de la précoce décrépitude de M. de Balzac (même dans ses meilleurs livres : Eugénie Grandet, la Vieille fille, la Peau de chagrin, le Père Goriot, le Grand Homme en province), on n’entend que le son des louis d’or mêlé au bruit des écus ! […] Un critique qui n’est que critique est semblable à ces laides vieilles filles implacables pour les fautes des jolies femmes, par la bonne raison qu’elles n’ont jamais eu comme elles l’occasion de pécher. […] — Une fille séduite, type cent fois reproduit. […] Il n’en est pas moins curieux de voir l’enthousiasme qu’elle inspire aux jeunes dames allemandes qui, pour la plupart, sans doute, n’ont jamais lu le poème de Goethe, et ne pourraient décemment pas l’avoir lu, mais s’exaltent de confiance pour cette pauvre fille qui, si elle eût vécu à côté d’elles, ne leur aurait guère inspiré que du mépris. — Soyez réalistes, après cela !
Ducis trouva le sien en ces années par les morts et les pertes réitérées de ses filles, de son ami Thomas, de sa mère : il en sortit le grand vieillard religieux, biblique, l’anachorète que nous allons voir, à la voix sonnante, au verbe enflammé ; mais le tragique ne donna plus que de rares et derniers fruits à l’extrémité du rameau.
Il était grand ami de la nature et des courses pédestres ; il s’était, je crois, pris d’amour, dans l’une de ses courses, pour la fille de quelque garde forestier, et cette liaison, qui avait eu des suites, avait déplu à sa famille bourgeoise, laquelle était restée implacable et l’avait depuis lors renié.
Il ne pouvait se défendre de la pensée que, lorsqu’on s’agitait le plus dans cette paroisse de Calvin, on était comme les petites filles qui font le jeu des Madames.
Et cependant Mme Roland est bien sous le même souffle, sous la même inspiration sentimentale que cette autre fille de Jean-Jacques : « Quoi qu’il en soit du fruit de l’observation et des règles de la philosophie, écrit-elle à Bancal, je crois à un guide plus sûr pour les âmes saines, c’est le sentiment.
La mère écrit à son fils captif comme madame de Sévigné à sa fille absente : « A ceste heure… je cuyde sentir en moy-mesme que vous seuffrez. » Marguerite se représente aussi comme une autre mère pour ce frère bien-aimé, quoiqu’elle n’ait que deux ans plus que lui ; et, le revoyant après une séparation, elle croit lire dans son seul regard toute une tendre allocution, qu’elle se traduit de la sorte à elle-même : …….. « C’est celluy que d’enfance Tu as veu tien, tu le voys et verras ; Ainsy l’a creu et le croys et croirras.
On s’apercevait trop bien que cette loi n’était qu’une fille adoptive, qui n’était point secourue par ses vrais auteurs.
Rentré en France, il se laissa marier avec une fille riche, qui fut plus tard une bonne et courageuse femme, toute dévouée au grand homme sans illusion et sans effacement : mais d’abord les événements les séparèrent.
Frédéric Mistral Je ne suis pas en situation de faire une réponse établie sur des faits, seulement je suis convaincu d’instinct que l’esprit français et la langue de France, fils et fille du latin, du latin littéraire autant que populaire, ne peuvent que s’anémier en se privant de boire, comme c’est leur tradition, à leur source naturelle.
Viennent ensuite la nièce même de cette princesse, la seconde Marguerite de Valois fille de Henri II et femme de Henri IV, auteur de quelques pages de Mémoires que l’Académie française, par un jugement où il entrait peut-être de la galanterie, regardait comme le modèle de la prose au xvie siècle158 ; le cardinal d’Ossat, ambassadeur de Henri IV près la cour de Rome, esprit pénétrant, simple et droit, qui expose au roi son maître, d’un style abondant et ferme, toute sa négociation relative à certains projets politiques de Henri IV, et notamment à l’affaire de l’abjuration 159 ; Brantôme, dont la curiosité ne se renferme pas dans les choses de son temps et de son pays ; qui recueille çà et là dans les livres et dans les ouï-dire les matériaux de sa chronique scandaleuse ; du reste, dans ce goût peu honorable pour les immondices de l’histoire, plein de sens, de finesse et d’excellent style, et plus à blâmer peut-être pour avoir eu la plus malhonnête curiosité dans un siècle si curieux, celle des musées secrets, que pour avoir exploité de propos délibéré la corruption de son temps160 ; le maréchal de Montluc, dont Henri IV appelait les Mémoires la Bible des soldats, jugement qui peint le livre161.
Déjà la fureur en était allée si loin, que la fille adoptive de Montaigne, Mlle de Gournay, qui en 1626, et plus tard, en 1634, avait lancé l’anathème contre quiconque oserait, après sa mort, « ajouter, diminuer, ou changer jamais aucune chose, dans les Essais, soit aux mots ou en la substance », en donnait, en 1635, une édition châtiée, pour obéir aux libraires, complaisants intéressés du goût public.
En somme, j’ai été aimé des quatre femmes dont il m’importait le plus d’être aimé, ma mère, ma sœur, ma femme et ma fille.
Le fils, mince et joli comme une fille, marche le coude appuyé sur l’épaule du vieillard, la main passée derrière la tête, et jouant avec les cheveux blancs du collet.
Donc, voici ce que La Fontaine lui disait avec sa grâce coutumière et avec tout le talent qu’il montra souvent : … Il admira les traits de la fille de l’onde.
Grâce aux Filles de mémoire, J’ai chanté des animaux ; Peut-être d’autres héros M’auraient acquis moins de gloire.
Il se marie à la fille d’une femme qu’il a aimée et qu’il n’a pas eue, ce Lovelace manqué, ce Lovelace borné par Grandisson !
Quelles légitimes et saintes amours, quelles filles, quelles femmes ne seraient pas sacrifiées à si noble devoir ?
Parlant d’un mauvais homme, triste et lâche, pleutre au repos, il écrit : « Cependant, quand il avait bu quelques verres d’absinthe, ses pommettes flamboyaient, au haut de son visage, comme deux falaises, par une nuit de méchante mer… » Il fait dire à une pauvre fille : « Ma vie est une campagne où il pleut toujours… » La même, débile et malade, raconte qu’elle a frappé, presque à mort, un homme qui voulait la violer : « Quand j’ai frappé M. […] Il fallait, à la coulée divine de la famille Froment, à l’admirable progression de ses enfants et de sa fortune laborieuse, l’ombre des familles qui s’éteignent, qui s’abandonnent à la mort, et à la déchéance, il fallait ces Seguin légers, inconscients, peu à peu vicieux et dégénérés, ces Beauchêne débauchés ou atrocement orgueilleux, dénaturés pour l’amour du nom, cette Séraphine éhontée, calme dans ses dérèglements, corruptrice et triomphante, jusqu’au moment où, de n’être plus femme, elle ne sera plus vivante, et ce déplorable Morange, deux fois veuf de sa femme et de sa fille, pour n’avoir amassé, travaillé, que pour la fille unique, qu’il voulait riche, belle et heureuse ; il fallait, surtout, cette fatalité de tous les fils uniques mourant et ne laissant, après leur disparition tragique, que le désespoir, la ruine, et la honte des stérilités volontaires. […] Leur désolation et leur cruauté ne furent jamais égalées et paraîtront, à quelques-uns, excessives et pas toujours justifiées… Elles sont nécessaires, pourtant, car le réconfort est certain à retrouver le lait, le sang pur, le soleil, les moissons, les arbres de la famille Froment, et ce domaine de Chantebled, verdoyant, jaunissant, repris sur la jachère et sur le désert, toujours accru, humanité d’épis, rayonnement d’étoiles qui s’uniraient pour jaillir en sources… Là, la mort hideuse peut frapper, elle peut enlever les plus beaux, les plus chers de la famille, un fils, une fille… Qu’importe ! […] … Et tu t’époumones, mon cher, sans raison… Tu sais bien quel est ton crime… Ton crime, ce n’est pas d’offenser l’ingénuité des petites filles ou d’attenter à la pudeur des vieilles courtisanes… Non… ton crime — et il est impardonnable, et il mérite les châtiments les plus exemplaires — c’est de mettre la Société en face d’elle-même, c’est-à-dire en face de son propre mensonge, et de mettre aussi les individus en face des réalités !
Nous ne voulons parler ni de la femme adultère, ni de la fille de Jephté, compositions restreintes et sans intérêt notable, mais de trois poèmes étendus, le Déluge, Éloa, Moïse. […] Cette donnée consiste dans la fascination exercée sur une fille des anges par Satan, métamorphosé en séducteur, Lovelace infernal, Don Juan de l’abîme. […] Il y a chez les filles du romancier une virilité qui s’accuse par l’instruction acquise, le bon conseil, l’énergie dans le dévouement, l’action morale sur l’être aimé. […] Dans ses filles ce père prépare la mère dans ses fils il prépare le citoyen. […] Quinet le trouva au milieu de sa famille, groupe charmant de neuf filles qui en ce moment exécutaient un oratorio de Haendel, Samson, avec le recueillement le plus correct.
Avec une simple femme, directement prise sur la vie, un certain Pecméja a écrit un livre admirable : l’aventure d’une pauvre fille du peuple qui va rejoindre à pied son amant journaliste à Paris. […] Il faut lire Eugénie Grandet, Pierrette, la Vieille Fille, les Parents pauvres, le Curé de Tours, etc. […] « Eh bien, moi dit-il, je demanderai la permission de rester assis, au beau milieu de cette farandole universelle, et de ne pas me lever devant cette Hélène, cette ignoble Hélène de Manon Lescaut… Alfred de Musset, qui a osé traiter de Sphinx cette fille, au cœur ouvert comme la rue et dans lequel il est aussi facile de descendre, a dit là une sottise de poète. […] Barbey d’Aurevilly, l’intraitable catholique, ne croyait pas devoir s’interdire, comme romancier, la peinture des vices les plus audacieusement équivoques, comme dans la Vieille Maîtresse, l’Histoire sans nom et l’abominable Ce qui ne meurt pas, dont le héros a en même temps pour maîtresse une mère et sa fille. […] bonjour ma fille !
Est-ce ce fameux Solitaire, où un des plus farouches guerriers de l’histoire, après avoir été tué dans une bataille, se donne la peine de ressusciter pour courir après une petite fille de quinze ans, et faire des phrases d’amour ? […] Étienne et tous les censeurs de la police impériale n’auraient-ils pas frémi à la vue du jeune paysan illustré par son épée, dans les campagnes de la révolution, fait comte de Stettin par Sa Majesté l’Empereur, et s’écriant lorsque sa fille veut épouser un peintre : « Jamais, non jamais l’on ne s’est mésallié dans la famille des Stettin » ?
Voici, d’après Daudet lui-même, la petite crise et les circonstances qui l’amenèrent : « La première idée de Fromont jeune me vint pendant une répétition générale de l’Arlésienne au théâtre du Vaudeville… En face de cette féerie passionnée qui me charmait, moi méridional, mais que je devinais un peu trop locale, trop simple d’action, je me disais que les Parisiens se lasseraient bientôt de m’entendre parler des cigales, des filles d’Arles, du mistral et de mon moulin ; qu’il était temps de les intéresser à une œuvre plus près d’eux, de leur vie de tous les jours, s’agitant dans leur atmosphère ; et comme j’habitais alors le Marais, j’eus l’idée toute naturelle de placer mon drame au milieu de l’activité ouvrière de ce quartier de commerce. […] Ça devait être, dans le même milieu et la même tonalité, une vieille fille dévote et chaste… Et puis j’ai compris que ce serait un personnage impossible36. » Faisons la part de l’exagération de Flaubert : il ne cherchait pas à rendre une couleur, mais le roman, tel qu’il le concevait vaguement, et l’ensemble de dispositions qu’il apportait à la recherche du sujet et à la composition de l’œuvre pouvaient se symboliser par une couleur pourpre ou gris sale37, et ce symbole une fois trouvé pouvait bien devenir une sorte de guide ou de moyen de contrôle dans l’exécution. […] » « Je la regardai un moment sans répondre, émerveillé, je l’avoue, de voir une fille sans éducation arrivée d’instinct, par naturelle supériorité d’esprit, à la plus profonde critique, et lui prenant la main, je lui dis : « Vous avez raison, je coupe la scène. […] La vieille fille dévote est peut-être devenue le principal personnage d’Un cœur simple.
Ce qu’il y a de certain, c’est que, la croyant plus mal, M. de Talleyrand était accouru, et il avait paru étonné de la trouver passablement : « Que voulez-vous, dit-elle, c’est d’un bon effet pour les gens. » M. de Talleyrand, après un moment de réflexion, reprit : « Il est vrai qu’il n’y a pas de sentiment moins aristocratique que l’incrédulité52. » La duchesse avait donné à sa fille, pour lui enseigner la religion, un jeune abbé, homme d’esprit et dont la réputation commençait à s’étendre.
Ce Panyasis, qui était de la grande époque et oncle ou cousin germain d’Hérodote, avait composé chez les Grecs la troisième épopée célèbre, celle qui suivait en renom les deux filles d’Homère.
Il prépara, en conséquence, le mariage tout politique de Marie-Antoinette, fille de Marie-Thérèse, avec le Dauphin, qui fut plus tard l’infortunée victime d’une révolution tout intérieure.
« Burrhus lui répond que les prétoriens sont trop attachés à toute la famille des Césars, et surtout à la mémoire de Germanicus, pour oser se porter à aucun attentat contre sa fille ; que c’était à Anicétus d’accomplir ce qu’il avait promis.
XV J’appris par hasard qu’une des filles du menuisier Duplay, de la rue Saint-Honoré, existait encore, sous le nom de madame Lebas, dans la rue de Tournon ; qu’elle était la tradition vivante de cette famille qui avait donné à Robespierre une si longue et si intime hospitalité dans son intérieur, depuis son arrivée à Paris, pour siéger à l’Assemblée constituante, jusqu’à sa mort, dans laquelle il avait entraîné Duplay, sa femme et une partie de la famille Duplay.
Le futur cardinal et l’immortel compositeur ne firent plus qu’un cœur ; il s’attacha à la femme et à la fille de Cimarosa, il s’incorpora à ce génie, et ne cessa, pendant toute sa vie, de prodiguer aux divers artistes les occasions et les faveurs que son rang dans l’Église lui permettait de prodiguer à son ami.
Despréaux était célèbre, et ne voyait plus seulement les grands seigneurs en terrain neutre, au cabaret ou chez des filles.
Ou bien il subit ses passions qu’il dit lui être envoyées par les dieux : Sua cuique deus fit dira cupido 10 « Chère fille, dit Priam à Hélène, à mes yeux tu n’es point coupable, mais les dieux11. » Voyez aussi la Phèdre d’Euripide Qu’importe !
En face de cette école, fille directe de la philosophie du Dix-Huitième Siècle, est venue se placer une autre famille poétique. dont Lamartine et Hugo sont les représentants et les chefs en France ; école qui, au fond, est aussi sceptique, aussi incrédule, aussi dépourvue de religion que l’école Byronienne, mais qui, adoptant le monde du passé, ciel, terre et enfer, comme un datum, une convention, un axiome poétique, a pu paraître aussi religieuse que la poésie de Byron paraissait impie, s’est faite ange par opposition à l’autre qu’elle a traitée de démon, et cependant a fait route de conserve avec elle pendant plus de quinze ans, à tel point que l’on a vu les mêmes poètes passer alternativement de l’une à l’autre, sans même se rendre compte de leurs variations, tantôt incrédules et sataniques comme Byron, tantôt chrétiens résignés comme l’auteur de l’Imitation. » Quand nous écrivions cela, une femme de génie n’avait pas encore ajouté toute une galerie nouvelle à la galerie de Byron.
On l’y voit modeste et sans prétention comme poëte ; les vers qui suivent, et qu’il adresse à Diane ; sa nièce, sa fille selon Du Verdier, le font voir sans ambition, comme homme de cour : J’ay eu si peu mon esprit agité D’ambition et curiosité, Qu’on ne m’a veu ne gueres tracasser, Ne guere entendre à rentes amasser… Mais je me suis d’un chemin contente Plain et non haut, et bien peu fréquenté ; Laissant monter aucuns qui de mon temps A plus de biens se trouvent mécontents.
Au commencement du xviie siècle, en vain la demoiselle de Gournay, fille adoptive de Montaigne, s’efforce, par ses pieux libelles, de réchauffer l’admiration pour l’auteur des Essais.
Ce serait infiniment douloureux si ce n’était si comique ; nul, en effet, ne le détrompa ; il parvint à faire croire qu’il était né pour découvrir les plus secrètes délicatesses d’une âme féminine ; et après le livre ridicule de la Fille Élisa parurent ces œuvres extravagantes, La Faustin, Chérie, où quelques bécasses prétendirent se reconnaître, subissant la suggestion d’une enfant devant son maître d’école.
Qu’étaient les enfants de Shakespeare et les filles de Milton ?
. — Elle pleurait : sa joue était comme une muraille lavée par la pluie ; sa bouche, à cause des sanglots infinis, faisait une grimace triste qui ressemblait au sourire d’un mort blafard et ironique ; son cou était comme une grosse corde amollie et détressée ; son petit buste court tenait dans un maigre corsage, aussi étroit que celui d’une fille de dix ans.
» “Quand un père en mourant laisse des enfants, si c’est une fille, je sais que c’est beaucoup de peine et de soin pour une veuve : ce soin néanmoins est supportable, en ce qu’il n’est pas mêlé de crainte, ni de dépense.
, l’amant de ses propres filles (d’où le sait M.
C’est aux filles qu’on parle amour ; leur coquetterie est aimable autant que décente. […] Il y eut, une des dernières nuits, quelque chose de céleste à la manière dont elle récita deux fois de suite, d’une voix forte, un cantique de Tobie applicable à sa situation, le même qu’elle avait récité à ses filles en apercevant les clochers d’Olmütz93.
Alexandrine, fille de Mme de Pompadour, VII, 211. […] Rissler (Les filles de), VIII, 146.
Filleul, Achille, 1563 et Lucrèce, 1567 ; — de Florent Crestien, La Fille de Jephté, 1567 ; — de Jacques de La Taille, Saül le Furieux, 1568. […] 2º La Vie de Montaigne. — L’origine des Eyquem et les prétentions nobiliaires de Montaigne. — Ses études au collège de Guyenne. — Il est nommé conseiller à la cour des aides de Périgueux en 1557 ; — et conseiller au parlement de Bordeaux en 1561. — Sa liaison avec Estienne de La Boétie ; — et à ce propos du Contr’un, ou Discours sur la servitude volontaire, qui n’est qu’une déclamation de rhétorique pure. — Mort de La Boétie, 1563. — Mariage de Montaigne, 1565. — Mort de son père, 1568. — Montaigne publie en 1569 sa traduction de la Théologie naturelle de Raymond Sebon. — De Raymond Sebon et de sa Théologie naturelle ; — et de ne pas le confondre avec un autre Espagnol, Raymond Martin, l’auteur du Pugio Fidei. — En 1570, Montaigne quitte la robe et prend l’épée ; — mais il ne la tire point du fourreau. — Il fait paraître en 1580 la première édition de ses Essais. — Voyages de Montaigne [22 juin 1580-30 novembre 1581]. — Il est nommé maire de Bordeaux en 1581. — La peste de Bordeaux, et que Montaigne y fait preuve de peu d’héroïsme. — Il quitte la mairie en 1585 et publie la vraie seconde édition des Essais en 1588. — Relations avec Henri IV. — Ses dernières années. — Il meurt le 13 septembre 1592, laissant à sa femme, et à sa fille d’adoption, la demoiselle Le Jars de Gournay, le soin de donner l’édition définitive des Essais, qui est celle de 1595.