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1509. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Feuillet de Gonches »

Nous avons parlé de Rabelais déjà, de Rabelais, l’aïeul de La Fontaine, et par qui toute langue se colore, mais il faut y ajouter le dernier venu de cette robuste famille rabelaisienne, l’auteur des Contes drolatiques, notre grand et moderne Balzac.

1510. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXV. Des éloges des gens de lettres et des savants. De quelques auteurs du seizième siècle qui en ont écrit parmi nous. »

Nous avons vu dans l’espace de près de vingt-cinq siècles que nous venons de parcourir, la louange presque toujours accordée à la force.

1511. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre V. Autres preuves tirées des caractères propres aux aristocraties héroïques. — Garde des limites, des ordres politiques, des lois » pp. 321-333

tout ce que nous venons de dire caractérise les mœurs des cités aristocratiques ou héroïques.

1512. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VII. Dernières preuves à l’appui de nos principes sur la marche des sociétés » pp. 342-354

On jugera aussi si l’un a eu raison de croire jusqu’ici que Tarquin l’Ancien prétendit donner aux nations dans la formule dont nous venons de parler, un modèle pour les cas semblables. — Ainsi le droit des gens héroïques du Latium resta gravé dans ce titre de la loi des douze tables : si quis nexum faciet mancipiumque uti lingua nuncupassit ita jus esto .

1513. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre V. »

Sans doute Alcman, esclave étranger venu de Lydie, ou né d’une Lydienne dans la maison du Spartiate Agésilas, en gardant de son origine le goût et le charme de l’art, sut y mêler l’accent qui plaisait aux âmes belliqueuses de Sparte.

1514. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Molinier nous vient de l’École des Chartes : c’est louer d’un seul mot, j’imagine, l’étendue, la solidité de sa science paléographique ; et il ne saurait nuire d’être un peu paléographe pour déchiffrer l’écriture de Pascal. […] « Racine fait des comédies pour la Champmeslé ; ce n’est pas pour les siècles à venir, disait Mme de Sévigné, qui venait de voir Bajazet. […] On sait assez comment il fit arrêter à Francfort Voltaire et Mme Denis, qui venait de rejoindre son oncle. […] Les trois ans que Voltaire venait de passer auprès de Frédéric lui avaient d’ailleurs été singulièrement utiles. […] Le 30 mai 1778, dans cette grande ville où il avait si peu vécu, mais qu’il avait tant amusée, tant passionnée, et qui venait de le recevoir comme jamais ni nulle part n’avait été reçu souverain victorieux, il expira.

1515. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Quand on est initié comme je le suis, comme je viens de l’être par toutes sortes de témoignages, à cet intérieur d’honnêteté, de simplicité et de devoir, le cœur se révolte à penser que c’est cet homme-là, la droiture et la vertu même, une âme en qui jamais une idée mauvaise ou douteuse n’a pénétré, que c’est lui qu’on est allé choisir tout exprès pour le dénoncer à tous les pères de famille de France comme un type d’immoralité. — Et cela, parce qu’il pense autrement que vous, partisan littéral de la Genèse, sur l’origine des choses et l’éternité du monde ! […] Elle vient de repousser M.  […] M. de Lamartine venait de faire les Étoiles ; M. 

1516. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite »

Ménalcas, qui vient de gronder son chien endormi, dit à ses brebis, avec ce naturel de langage qui anime toute chose : « Les brebis, ne soyez point paresseuses, vous autres, à vous rassasier d’herbe tendre ; vous n’aurez pas grand’peine pour la faire repousser de nouveau. » — Daphnis, à l’une de ses répliques d’amour, dira : « Et moi aussi, hier, une jeune fille aux sourcils joints, me voyant du bord de l’antre passer tout le long avec mes génisses, se mit à dire : « Qu’il est beau ! […] Il faudrait encore, si l’on voulait tout faire toucher, passer aussitôt, comme contraste, à cette idylle des deux Pécheurs, si pauvres, si souffrants, dont l’un vient de rêver qu’il avait pêché un poisson d’or ; mais toute cette richesse, comme celle du Pot au lait, s’est évanouie en un clin d’œil. […] Il donne presque sa parole d’honneur que, si elle ne l’eût mandé, il venait de lui-même à sa porte et pas plus tard que cette nuit ; il y venait avec trois ou quatre amis, dans tout l’appareil d’un vacarme nocturne ou d’une sérénade ; et si on l’avait reçu, c’était bien, il n’aurait demandé que peu pour cette première fois ; mais si on l’avait repoussé et si la porte avait été fermée au verrou, oh !

1517. (1929) Dialogues critiques

celui-là… Avez-vous lu la Correspondance de Renan, qui vient de paraître ? […] Pierre Francis de Miomandre, qui vient de consacrer à la Mode un petit volume de notes et maximes, y déclare que les salons littéraires sont à la mode. […] Stanislas Fumet vient de prononcer son panégyrique dans la collection si orthodoxe du Roseau d’or, dirigée par le thomiste et grand inquisiteur Henri Massis.

1518. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre VI. La poésie. Tennyson. »

La puissante génération de poëtes qui venait de s’éteindre avait passé comme un orage. […] Toutes les formes et toutes les idées qui venaient de plaire se retrouvaient chez lui, mais épurées, modérées, encadrées dans un style d’or. […] Les idées viennent de naître ; l’homme est heureux et encore enfant.

1519. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Est-elle venue de l’Inde par les gorges de l’Himalaya et par les pentes escarpées du Thibet dans ce vaste bassin de la Chine, grand comme l’Europe entière ? […] Le nez est droit et court, un peu renflé aux narines ; la bouche n’a rien de l’ironie socratique, symptôme contentieux de lutte et d’orgueil qui humilie plus qu’il ne persuade les hommes ; elle a une expression de sourire fin, heureux et bon d’un homme qui vient de surprendre une vérité au gîte, et qui est pressé de la communiquer à ses semblables. […] « Cependant l’été, l’hiver, le printemps, l’automne recommencent et finissent ainsi chaque année ; le soleil reparaît chaque matin où nous le vîmes se lever hier ; de nouvelles ondes remplacent sans cesse celles qui viennent de s’écouler ; mais le héros qui fit construire ce monument sur cette colline où est-il ?

1520. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

Le comte, que nous venions de voir dans le salon, tout couvert de son habit de cour et de ses décorations diplomatiques, avait disparu. […] Il vient de fulminer, ainsi qu’on l’a vu, contre la Révolution, ses œuvres, ses hommes. […] Il n’y avait que moi de compromis, dit-il encore, car on était maître de m’emprisonner ou de m’étrangler à Paris. » XXII Nous venons de retrouver dans les Dépêches publiées récemment à Turin des traces plus explicites de cette affaire.

1521. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

IV Dans cette disposition naturelle des premiers fidèles d’une religion révélée et militante pour conquérir l’Orient ou l’Occident, puis la terre entière, il est tout simple que les néophytes de cette religion, persécutés eux-mêmes, se soient dit : Le pouvoir est une force non-seulement sur les corps, mais sur les âmes ; rangeons les âmes sous la loi de notre culte par la force qui vient de Dieu ; donnons l’empire de la terre à ce chef de notre foi, qui dispose de l’empire du ciel. […] Ce que la France, l’Allemagne, l’Angleterre ont d’antique, d’héroïque, d’éloquent et d’attique dans leurs monuments et dans leurs mœurs, vient de Florence. […] Rien ne viendra de nous, ni conseils, ni garantie, ni intervention prématurée dans vos affaires ; à vous seuls votre responsabilité.

1522. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxve entretien. Histoire d’un conscrit de 1813. Par Erckmann Chatrian »

Par Erckmann Chatrian I Un phénomène, c’est-à-dire un nouveau genre de beauté en littérature, inventé comme par accident, sorti du néant, ne répondant à rien de ce qui a été conçu jusqu’ici, n’ayant été ni prédit, ni annoncé, ni vanté d’avance, mais né de soi-même, comme un instinct irréfléchi, et s’emparant de l’attention comme par une force de la nature, vient de se produire inopinément parmi nous. […] II Un pauvre jeune conscrit de 1813, cueilli avant sa fleur, c’est-à-dire avant vingt ans, quoique boiteux, par ce hasard barbare de la conscription, pour remplacer les 500,000 hommes que nous venons de perdre sans rime ni raison nationale dans les glaces de Moscou, est amoureux d’une de ses cousines. […] Cette nouvelle me porta le dernier coup, parce que je ne me sentais plus la force d’avancer, ni d’ajuster, ni de me défendre à la baïonnette, et que toutes mes peines pour venir de si loin étaient perdues.

1523. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre V. Jean-Jacques Rousseau »

Cependant le caractère et la puissance de son œuvre viennent de lui-même : elle n’a pas été façonnée du dehors, elle s’est organisée intérieurement, absorbant ce qui pouvait la nourrir. […] Si elle « sonne » si différente de celle de Voltaire ou de Diderot, c’est uniquement parce que Rousseau vient de l’Église Réformée. […] Nulle autorité, nulle direction ne viennent de l’extérieur entraver l’action du principe intérieur.

1524. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VIII »

Franz Millier que l’idée de Tristan et Isolde l’obsédait au point de presque l’empêcher de travailler au Ring, il venait de terminer la Walküre. […] Car la seule phrase dans tous les écrits de Wagner sur laquelle on puisse songer à l’appuyer est celle que je viens de citer ; en effet, c’est ce qu’on a tenté. […] C’est par son développement que le but sera atteint et que la délivrance de la douleur par la connaissance venue de la pitié pourra enfin s’accomplir.

1525. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1872 » pp. 3-70

Dans ce moment reprend Burty : « Il est assommé, il se tient coi, il est presque modeste, il ressemble à un chien qui vient de recevoir une affreuse raclée. » Samedi 16 mars Une sœur de Théo parlait de l’effet hallucinatoire produit chez elle par les senteurs d’un champ de fèves, et des rêves troubles que ce champ lui faisait monter au cerveau, toute éveillée qu’elle était. […] À ce moment, a lieu dans le salon une irruption de femmes, un peu dépeignées, un peu allumées par le vin d’un cru périgourdin, qu’on vient de baptiser : le cru de Victor Hugo, une véritable invasion de bacchantes bourgeoises. […] Jeudi 1er août Théophile Gautier, dont on vient de panser les jambes, cause avec moi, avant dîner.

1526. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

… Vous ne savez pas ce qui vient de m’arriver ? […] Mercredi 1er juillet D’où venez-vous, comme ça, disais-je, aujourd’hui, à Mlle *** rentrant du dehors, au moment, où je poussais la petite porte battante du parc : « Je viens de faire des acquisitions. » Puis, en riant : « Je viens d’acheter de la potasse chez l’épicier. » Il y a dans le moment chez toutes les Parisiennes brunes, une passion de devenir blondes, et toutes travaillent, non sans succès, à obtenir cette coloration, en se lavant les cheveux avec de la potasse, dissoute dans de l’eau. […] Mme Daudet veut bien me lire une pièce de vers, où des fils dispersés d’un col, qu’elle vient de broder en plein air, la poétesse imagine un nid, fait par les oiseaux du jardin.

1527. (1894) Textes critiques

Grasset a exposé à la Plume ses très belles œuvres déjà connues, affiches, vitraux, illustrations livresques ; Roussel des dessins à la Revue Blanche ; — l’exposition de Toulouse-Lautrec vient de s’ouvrir : Chez Durand-Ruel Odilon Redon, pastels scarabées, monères de velours lithographique, dessins dont il ne faut louer aucun tous saillant également, et, faute de comparaison immédiate éblouissant moins réunis. […] Nous ne les pousserons pas de l’épaule, n’étant plus au XVIIe siècle ; nous attendrons que leur Ame raisonnable par rapport à elle-même et aux simulacres qui entouraient leur vie, se soit arrêtée (nous n’avons pas attendu d’ailleurs), nous deviendrons aussi des hommes graves et gros et des Ubus et après avoir publié des livres qui seront très classiques, nous serons tous probablement maires de petites villes où les pompiers nous offriront des vases de Sèvres, quand nous serons académiciens, et à nos enfants leurs moustaches dans un coussin de velours ; et il viendra de nouveaux jeunes gens qui nous trouveront bien arriérés et composeront pour nous abominer des ballades ; et il n’y a pas de raison pour que ça finisse.‌ […] Guiguet était un peintre très en vogue au Mercure : cette même année 1894, il venait de portraiturer Rachilde.

1528. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

Sans nul doute, les honorables Michelin, Ruel et Lyon Allemand de Londres s’imaginèrent que l’écrivain, qui venait de trépasser, était un de ces prolétaires de la plume, qui louent à la semaine et à l’année leurs cervelles aux Hachette de l’éditorat et aux Villemessant de la presse. […] En 1848, les conservateurs et les réactionnaires les plus compromis se prononcèrent pour la république que l’on venait de proclamer : Victor Hugo n’hésita pas une minute à suivre leur noble exemple. […] Cette fraternité pleurarde de crocodile reprocha à un poète qui ne se dégrada jamais jusqu’à pincer de la guitare philanthropique, à Alfred de Musset, d’avoir envoyé « aux victimes de juin » un prix de 1 300 francs que venait de lui accorder l’Académie.

1529. (1856) Cours familier de littérature. II « XIIe entretien » pp. 429-507

puisque rien ne vient de rien, je me suis toujours demandé d’où avait donc coulé dans le sable du désert cette source souterraine et intarissable de vérité métaphysique, de philosophie, de théologie, d’éloquence et de poésie, dont ce poème de Job déborde, pour qui sait lire, sentir, comprendre et prier sur cette terre. […] après la vie, C’est un lac dont l’eau s’est enfuie ; On le cherche ; il vient de tarir. […] Rien ne vient de rien ; or, voilà des univers de quoi remplir des milliers de firmaments, des millions de regards et des millions de pensées comme la mienne ; donc il y a un premier être abîme et source de tout.

1530. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre IV. De la délimitation, et de la fixation des images. Perception et matière. Âme et corps. »

Toutes les sensations participent de l’étendue ; toutes poussent dans l’étendue des racines plus ou moins profondes ; et les difficultés du réalisme vulgaire viennent de ce que, la parenté des sensations entre elles ayant été extraite et posée à part sous forme d’espace indéfini et vide, nous ne voyons plus ni comment ces sensations participent de l’étendue ni comment elles se correspondent entre elles. […] L’obscurité de ce problème, dans l’hypothèse dualiste, vient de ce que l’on considère la matière comme essentiellement divisible et tout état d’âme comme rigoureusement inextensif, de sorte que l’on commence par couper la communication entre les deux termes. […] Les difficultés du dualisme vulgaire ne viennent pas de ce que les deux termes se distinguent, mais de ce qu’on ne voit pas comment l’un des deux se greffe sur l’autre.

1531. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

La procession venait de finir. […] L’attrait vient de plus haut : ces pardons sont restés des fêtes de l’âme. […] si je ne venais pas de les noter ici pêle-mêle, perceptions confuses et perceptions distinctes, ne serais-je pas bien embarrassé, une heure après, pour trouver dans mon souvenir la moindre trace des premières, alors que les secondes auront survécu ? […] Du moins, pour Le Comte Kostia, est-il bien certain que l’attrait du livre vient de ces sautes continuelles de la passion et de l’esprit. […] Tout récemment enfin, il vient de publier son second roman, Un homme libre, qui consacre définitivement sa réputation.

1532. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

« Est-ce que ce rôle du Bourgeois gentilhomme, ce parvenu transporté d’enthousiasme lorsque son professeur lui révèle qu’il faisait de la prose sans le savoir, ne semble pas copié sur le premier venu de nos hauts barons de la finance ? […] Un écrivain, dont on fera bien de consulter le travail, que nous venons de relire avec profit, M.  […] Et les autographes du grand comique, ces autographes si rares et si précieux, on leur fait la chasse, et quelle joie si on parvenait à en découvrir encore quelqu’un d’inédit, comme vient de le faire le directeur des Archives de Montpellier ! […] Il est d’ailleurs curieux de voir ce que pensait de Tartuffe un des esprits les plus élevés du xviie  siècle : « Je viens de lire le Tartuffe, écrivait Saint-Évremond, c’est le chef-d’œuvre de Molière. […] Moland écrivait ceci il y a quelques années et, comme tout arrive, au dire de M. de Talleyrand, voici qu’on vient de découvrir à Montpellier, le plus long et le plus important des autographes de Molière.

1533. (1892) Portraits d’écrivains. Première série pp. -328

Il suffit que la forme qu’il vient de créer, plus complexe que les précédentes, marque un progrès et constitue pour l’art une acquisition. […] Son œuvre, à ne l’étudier, comme nous venons de le faire, qu’au point de vue technique, est beaucoup plus variée qu’on n’a coutume de le dire. […] Dumas faisait dévier la comédie de mœurs de la voie où lui-même venait de l’engager, Augier l’y affermissait. […] Il en vient de partout. […] Les Faux Bonshommes, Madame Bovary, les Fleurs du mal venaient de paraître coup sur coup.

1534. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

L’auteur de Sapho me montra un jour un ouvrage qu’il venait de recevoir d’Allemagne. […] L’Évangéliste venait de paraître. […] Il vient de perdre, par impuissance de réagir et pour sauver les apparences, 1.200 francs. Et, en fin de compte, je viens de le voir filer avec ses malles en tape-cul. […] Le Figaro venait de publier des extraits de la correspondance inédite qui figure à la fin du volume.

1535. (1895) Hommes et livres

Les séances d’anatomie sont assez fréquentes, dans une salle faite exprès ; et les dissections sont à la mode ; il y vient de beau monde, des dames élégantes, rougissantes et attentives, ou qui se masquent parfois pour mettre leur pudeur à l’aise. […] J’ai dit combien il était profondément chrétien, il n’est pas étonnant que ses plus heureuses inspirations lui viennent de sa foi. […] Alberoni a attrapé les idées et les maximes qui se respirent avec l’air de ce temps-là ; je ne sais si, dans les six cents lettres qu’on vient de nous donner, on trouverait une seule phrase qui révèle un tempérament d’observateur curieux, une intuition personnelle de secret des cœurs. […] Tous les défauts du livre viennent de là. […] Regnard venait de mourir.

1536. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

S’il vient de ce côté des faibles une voix littéraire, c’est une voix désespérée. […] Telle interpellation à Chateaubriand, venue de Sainte-Hélène, vaut les plus belles pages des Mémoires d’outre-tombe. […] L’inévitable intervention de l’armée, qu’elle vînt de Bernadotte, de Moreau ou de Bonaparte, n’était préparée et attendue que comme une intervention républicaine. […] Quand paraît, en l’an VIII, la Littérature, cette espérance d’une évolution régulière de la République dans la fraîche tradition républicaine vient de s’évanouir. […] Il y venait de loin.

1537. (1883) Le roman naturaliste

Et voilà pourquoi les trois nouvelles, ou les trois contes, que vient de publier M.  […] Si bien que, pour caractériser ce qui fait la force et la faiblesse à la fois du naturalisme en littérature, et certain de ne pouvoir trouver mieux, je ne voudrais pas changer un mot, ni seulement déplacer une virgule des six lignes que je viens de transcrire. […] Zola le prenait comme on vient de le dire, ce serait comme si jadis Courbet se fût imaginé que c’était pour qu’il pût brosser un jour l’Enterrement d’Ornans ou les Demoiselles de la Seine que les Van Eyck en leur temps avaient inventé la peinture à l’huile. […] et combien de ses romans un lecteur impartial oserait-il mettre à la suite, si loin que ce soit, de ceux que je viens de citer ? […] Et, comme on eût trouvé le Volpone de Ben Jonson au tome II de cette grande histoire, analysé de la page 33 à la page 50, on trouvera le passage d’Otway que nous venons de citer au même tome du même ouvrage, page 656.

1538. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Si elle me venait de moi, elle ne serait qu’une suggestion de ma personnalité, qui n’est rien du tout. […] Rien n’est difficile, rien n’est impossible, et je viens de m’en apercevoir, comme de ramasser Ballanche en quelques idées générales approximativement intelligibles. […] Je viens de le dire. […] Dans la solitude pensive de son exil, il s’était peu à peu tourné vers la science, et c’est à la science que l’idée lui était venue de demander le même secret. […] Il y a appris, on vient de le voir, à substituer, par exemple, la notion d’évolution à celle de progrès.

1539. (1886) Le roman russe pp. -351

L’incomparable puissance des religions leur vient de ce don ; quand l’orthodoxie le méconnaît, elle déprécie sa propre raison d’être. […] Au siècle suivant, nouvelle invasion, venue de l’Occident cette fois ; les Polonais détiennent la moitié de la Russie et commandent à Moscou. […] L’idée première du Reviseur m’était aussi venue de lui. […] Là où l’étude d’après nature est rarement possible, où il faut procéder par induction, on est mal venu de chercher des représentations plastiques. […] Ce don vous est venu de là d’où tout nous vient.

1540. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

À quoi ont servi ces révolutions dont il vient de retracer l’histoire ? […] Rien n’empêche de dire que tout le romantisme vient de René. […] Il vient de nous raconter que, ambassadeur à Londres, il a retrouvé, mariée et mère de deux grands garçons, cette Charlotte qu’il avait aimée à Bungay pendant l’exil. […] Madame de Beaumont lui offrit une chambre à la campagne, dans une maison qu’elle venait de louer à Savigny-sur-Orge. […] « Je venais de visiter les monuments de la Grèce, et j’étais encore tout rempli de leur grandeur : mais qu’ils avaient été loin de m’inspirer ce que j’éprouvais à la vue des lieux saints ! 

1541. (1890) Impressions de théâtre. Quatrième série

Jacquinet, vient de faire paraître à la librairie Belin. […] fit tout à coup mon ami, je viens de me déshonorer. […] Tout ce que nous venons de dire entraîne naturellement la création de quatre personnages principaux. […] Kabanova, qui vient de s’emporter contre son fils, s’arrête tout à coup : « Ah ! […] Elle n’en a pas plus qu’une fille de ferme élevée parmi les bêtes ou qu’une étudiante qui vient de passer son doctorat en médecine… Oh !

1542. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Je m’en crois capable, encore qu’en pareille matière on ne saurait répondre de rien ; mais mon dessein, très ferme, est très exactement ce que je viens de dire. […] Il expose des opinions très connues comme des découvertes qu’il vient de faire et qui attendaient sa venue au monde pour y paraître elles-mêmes. […] Il n’y avait pas selon lui péril du côté de l’enseignement congréganiste, puisque la loi de 1901, avec « application » de 1903, venait de supprimer les congrégations. […] Mais, vous venez de le dire vous-même à la tribune, vous avez donné vingt quatre heures au pape pour vous répondre. […] En somme, on ne l’a guère repoussée à droite que parce qu’elle venait de la gauche, et on l’aurait certainement repoussée à gauche si elle était venue du côté droit.

1543. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

… » Nos fantassins viennent de Lombaertzyde… « Ah ! […] Or, il venait de publier sa seconde édition : soudain, M.  […] Si tout le mal du monde vient de sa vieillesse, il faut le rajeunir et, pour le rajeunir, le ramener aux pures origines ; il faut retourner à l’antiquité qui fut la jeunesse du monde. […] Leur calamité vient de Pascal et des Jansénistes. […] L’Empereur était indécis ; Gramont, suivant qu’il venait de causer avec tel ou tel, changeait, — non de préférence, — d’indécision.

1544. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

J’extrais ces lignes d’une brochure, intitulée : Physionomies historiques et littéraires, qui vient de paraître à Montpellier. […] Mais il ne s’agit pas seulement ici de réalisme ; les temps ne sont pas venus de discuter cette brûlante question qui fait jeter les hauts cria aux gens de mauvaise foi, aux esprits timorés et aux ignorants. […] Mais, à ma grande honte, j’avoue n’avoir jamais étudié le code qui contient les lois à l’aide desquelles il est permis au premier venu de produire des œuvres réalistes. […] Mais je n’aurais qu’à faire en Angleterre, en Amérique, en Russie, en Suède, etc., une tournée analogue à celle que je viens de faire en Allemagne, pour y trouver, comme symptômes généraux, des tendances toutes différentes. […] Or l’âme (je parle de l’âme d’un réaliste), l’âme est par essence une chose mille fois moins saisissable encore que ces effluves de chaleur dont je viens de vous parler.

1545. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

Roland estimait les écrits sur les Noirs, les Lettres au marquis de Chastellux, et qui fondait alors le Patriote, et aussi avec Bancal, qui venait de quitter le notariat, pour s’adonner aux lettres, à la politique, et que Lanthenas, ami intime et domestique des Roland, avait rencontré durant un voyage dans la capitale. […] La biographie de Brissot, présentée comme on vient de le tenter, serait-elle un acheminement à l’immolation théorique qu’on veut faire de la Gironde protestante et corrompue à Robespierre catholique et pur ?

1546. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Diderot »

Enfin la plus violente admiration qu’il fit naître lui vint de Naigeon, Naigeon adorateur fétichiste de son philosophe, comme Brossette l’était de son poëte, espèce de disciple badaud, de bedeau fanatique de l’athéisme. […] Ces messieurs niaient le sens moral inné, le motif essentiel et désintéressé de la vertu, pour lequel plaidait Diderot. « Le plaisant, ajoute-t-il, c’est que, la dispute à peine terminée, ces honnêtes gens se mirent, sans s’en apercevoir, à dire les choses les plus fortes en faveur du sentiment qu’ils venaient de combattre, et à faire eux-mêmes la réfutation de leur opinion.

1547. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

À présent, concevons dans le même individu deux états distincts, comme ceux que l’on vient de décrire. […] « À son départ pour la Grèce, un de nos savants fut renverse de sa voiture par une violente secousse ; une boîte, peu lourde pourtant, lui tomba sur la tête ; il ne s’ensuivit ni douleur ni plaie des téguments ; mais le blessé oublia totalement le pays d’où il était sorti, le but de son voyage, le jour de la semaine, le repas qu’il venait de faire, toute l’instruction qu’il avait acquise.

1548. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre II. De la rectification » pp. 33-65

» — Remarquez le voyage que vient de faire la figure intérieure, ses divers glissements en avant, en arrière, sur la ligne du passé ; chacune des phrases prononcées mentalement a été un coup de bascule. […] Il s’agit de ces conceptions et imaginations que nous déclarons internes ; on vient de voir par quel mécanisme répressif elles nous apparaissent comme telles.

1549. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

M. de Genoude, lui ayant parlé à Paris de mon admiration pour son talent, lui inspira le désir de me connaître ; un matin, la conversation étant tombée entre eux sur la poésie, à propos des Psaumes, Genoude se prit à lui réciter une Méditation, de moi, sur le même sujet, que je venais de lui adresser à lui-même à propos de sa traduction. […] Je me retirai et je me promis de ne jamais revenir dans une maison où l’homme qui avait protesté le plus énergiquement contre l’usurpation de Juillet, et qui venait de passer deux ans en Orient pour n’avoir aucun rapport avec le gouvernement, était apparemment regardé comme un transfuge, pour avoir été nommé député par la nation, et pour avoir refusé au roi la moindre concession à son nouveau titre.

1550. (1911) Enquête sur la question du latin (Les Marges)

Pour le latin « Monsieur le Ministre, « Émus de l’infériorité croissante de la culture générale, que d’excellents esprits viennent de mettre en si vive lumière, et convaincus comme eux qu’il existe une étroite relation entre l’étude des langues anciennes et la persistance du génie français, nous avons l’honneur d’attirer votre bienveillante attention sur une révision nécessaire des programmes de l’enseignement secondaire, élaborés en 1902, lesquels ont à peu près aboli l’étude du latin dans les lycées, et en même temps affaibli déplorablement l’étude du français. » Tel est le texte de la pétition, dont Les Marges avaient pris l’initiative, et que l’on a signée un peu partout. […] Je doute, pour ma part, que le salut vienne de ce côté.

1551. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

Francisque Sarcey C’est une énigme (La Révolte, de Villiers de l’Isle-Adam), un rébus, un casse-tête qui vient de Chine, comme la poésie de M.  […] Catulle Mendès vient de publier un beau volume in-8º, contenant toutes ses œuvres, depuis les premiers vers du poète, au rythme élégant, à la vive allure, légèrement inspiré de Th. de Banville, jusqu’aux Poèmes épiques d’un si fier langage Jusqu’à Hespérus et au Soleil de minuit où l’auteur donne complètement sa note originale.

1552. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

La mort le frappa deux ans après, à Paris, comme il venait de terminer le manuscrit de la seconde édition. […] Cet homme, si profondément chrétien, qui était chanoine et voulait être chartreux, ayant, pour ainsi dire sous la main une doctrine qui règle toutes choses d’une manière si simple, qui ne laisse aucune objection sans réponse, aucune contradiction sans l’expliquer, demandait à cette sagesse, dont Montaigne venait de lui faire voir si clairement les obscurités et les misères, une règle dont l’imperfection avait été la thèse même du livre des Essais.

1553. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Quoique à en croire Balzac, l’idée lui en fût venue de conversations entre de grands personnages, où il avait été mêlé, ces spéculations sur la cour, sur les bons et les mauvais ministres, sur le caractère des gens de la cour, n’étaient pas plus près de la réalité que la chimère de son Prince. […] Après un récit qui a pu paraître extraordinaire à l’aimable précieuse, il ajoute : « Il me vient de tomber dans l’esprit que vous imaginerez que tout cela est faux, et que ce que j’en ai dit n’était que pour trouver moyen de remplir ma lettre.

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