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642. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Des concerts aux Italiens, où les beaux morceaux du Lohengrin étaient détachés et où l’ensemble ne fut pas imposé à des oreilles françaises, eurent du succès. […] Faust y a conquis droit de cité ; ce grand succès avait profondément irrité Wagner, qui a traité la musique de M.  […] En revanche, voilà cinquante ans et plus que Meyerbeer règne en maître sur toute la France ; les succès glorieux des opéras de Weber et de Mozart, la vogue des ouvrages de M. de Flotow, sont dans toute les mémoires. […] C’est que, si cet homme déteste tout ce qui est allemand, il vienne ici chercher de l’argent et du succès ; mais je comprends encore moins comment la direction de ces concerts a pu avoir le manque de tact de l’engager. […] Le Succès du 6 ; le « Wagnérisme », article signé L.

643. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 208-209

Il a réussi dans les deux Arts qui exigent le plus de talens naturels, pour être cultivés avec succès.

644. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 437-438

La Prude du temps, Comédie en cinq Actes, la seule de toutes qui soit en Vers, n’eut aucun succès.

645. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 362-363

Peu de Livres ont eu autant de succès que celui-ci, & peu en ont été plus dignes.

646. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Holmès, Augusta (1847-1903) »

Il ne tenait qu’à Mlle Holmès d’entrer dans la voie des succès faciles… Loin de là ; elle a dédaigné même les tentatives sérieuses de second ordre.

647. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Jouy, Jules (1855-1897) »

Jules Jouy, dont les succès ont commencé dans cette officine artistique qui s’appelle le petit théâtre de la rue Victor-Massé, et qui a produit les Caran d’Ache, Willette, Mac-Nab, Oscar Méténier et tant d’autres que le Chat-Noir revendique justement comme ses nourrissons.

648. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Murger, Henry (1822-1861) »

Théophile Gautier Avec Murger s’en va l’originalité la plus brillante qu’ait produite le Petit Journal ; car c’est là qu’il a fait ses premières armes et qu’ont paru d’abord les Scènes de la vie de Bohême qui sous forme de livre et de pièce devaient obtenir un si vif succès.

649. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Privas, Xavier (1863-1927) »

Mlle Félicia Mallet interprétait de lui deux véritables petits bijoux littéraires, chacun d’un genre très différent, qui valurent à cette grande artiste un tel succès — d’abord d’exquise gaîté, puis de sincère émotion — qu’elle dut recommencer entièrement et le Noël de Pierrot et la Fête des mots.

650. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 52-53

Cosson a une Sœur qui s’est exercée avec quelques succès dans la Poésie légere & anacréontique.

651. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 102-104

Sa Muse, après avoir passé rapidement sur la Scène, où elle ne pouvoit en effet figurer long-temps, du moins avec avantage, s’est exercée avec plus de succès sur le Théatre de l’Opéra.

652. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 401-402

De l’élévation dans les sentimens, de la force dans les pensées, de l’harmonie quelquefois imitative dans l’expression, une coupe de vers originale, pleine d’aisance & de variété, étoient d’heureux présages pour le succès de sa Muse naissante.

653. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 174-175

Ses Madrigaux sont si délicats, si naïfs, l'expression en est si aisée, si naturelle, qu'ils ont garanti son nom de l'oubli, & nous l'ont transmis avec éloge : tant il est vrai qu'il vaut beaucoup mieux ne s'attacher qu'à un seul genre, fût-il d'une classe inférieure, & y exceller, que de traiter un objet au dessus de ses forces, ou d'en traiter plusieurs avec des talens & des succès médiocres.

654. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « II » pp. 9-11

Guizot a eu hier un premier éloquent succès, et tout annonce la réussite du ministère.

655. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lafenestre, Georges (1837-1919) »

Paul Verlaine Peu après la publication des Espérances, saluée non sans enthousiasme par la génération levante des poètes admirateurs de Leconte de Lisle et de Théodore de Banville, en dépit des fortes réminiscences de Musset qui s’y trouvait… Lafenestre collabora au Parnasse, où ses contributions eurent un très grand succès d’estime, bien juste.

656. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 175-177

M. l’Abbé Aubert a fait ces tentatives avec un succès qui le distinguera toujours.

657. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 75-77

Il a fait aussi des Tragédies qui méritoient quelque succès.

658. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 89-91

Dès sa jeunesse, les Belles-Lettres & la Poésie Latine & Françoise exercerent ses talens, qui présagerent des succès, & on peut dire qu’il en a eu de propres à le distinguer des Littérateurs & des Poëtes de Collége.

659. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 113-114

En indiquant les sources où l’on peut puiser, on épargne des recherches pénibles & souvent rebutantes aux Esprits capables de travailler avec succès, mais trop indolens pour soutenir les travaux préliminaires.

660. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 361-363

L’Abbé de Montreul avoit une sœur qui cultiva la Poésie avec quelques succès.

661. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 424-425

Vernes à le faire disparoître entiérement, & pour le succès de ses bonnes intentions, & pour l'intérêt de sa gloire.

662. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Ils l’imitent quelquefois heureusement, mais en général le succès n’a pas répondu à leur intention. […] Le même Ecrivain nous donna Bion & Maschus avec aussi peu de succès. […] Affligée du mauvais succès de cet essai, & dégoûtée de son travail, elle jetta au feu ces quatre Comédies, & recommença. […] Les Eglogues du Poëte latin ont aussi paru en vers françois avec moins de charmes ; mais plusieurs morceaux ont été rendus avec succès. […] Quoi qu’il en soit, son Poëme a eu beaucoup de succès.

663. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Il eut un grand succès, mais souleva aussitôt une accusation de plagiat de la part de M.  […] II, p. 86) ; il lui reproche d’avoir cédé trop souvent à l’opinion commune (je dirais : à la mode, à la réclame du succès bruyant) et d’avoir abusé du mot : « se renouveler ou mourir ». […] C’est au succès bruyant, au Moloch de la réclame, qu’il a immolé son génie. […] Après une lecture de D’Annunzio, il m’arrive souvent de relire ses œuvres lyriques de la bonne époque ; mais ce n’est plus qu’une vaine consolation ; plus on admire ce qu’il fit alors, tout ce qu’il promettait, et plus on s’attriste de voir ce clair génie latin prostitué à tous les carrefours de la route qui mène au succès bruyant et éphémère. […] Corneille et Racine employaient ces artifices pour concentrer l’action ; ils pensaient à leur œuvre, à l’art ; les ficelles d’aujourd’hui servent à manier les spectateurs ; elles ont pour but le succès.

664. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Jocelyn (1836) »

Lamartine, Jocelyn (1836) Bien des talents poétiques, des demi-talents, après les premiers succès et un éclat passager d’espérances, ne survivent pas à la jeunesse ; ou même une première et seule production heureuse les épuise, comme ces beautés fragiles qu’un premier enfant détruit. […] Aussi, par beaucoup de raisons, quoique ces sortes de succès soient de ceux qu’on puisse le moins prédire et provoquer, je ne sais me dérober à l’idée que Jocelyn en mérite un semblable et y atteindra. […] Les objections au genre de succès que nous appelons de tous nos vœux et qui nous semble désirable pour l’honneur moral d’une nation chez qui la classe moyenne adopterait Jocelyn, autant que pour la fortune de Jocelyn lui-même, ces objections se tireraient plutôt, selon nous, des longueurs du livre et de certaines abondances descriptives ; car on peut dire plus que jamais de Lamartine en ce poëme, comme il dit de certains arbres des Alpes au printemps :   La sève débordant d’abondance et de force  Coulait en gommes d’or aux fentes de l’écorce. […] Aussi, quand, à une seconde édition prochaine, le poëte aura corrigé une douzaine (je n’ai pas compté) d’incorrections, de concessions trop largement faites à la rime et à la mesure, au détriment de la règle ou de l’analogie, il aura fourni une chance de plus à ce succès croissant, pacifique, établi, tout de cœur et non de lutte, que nous voulons à Jocelyn. 

665. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

Schurmann, qui nous a affirmé qu’il allait monter Lohengrin à l’Eden-Théâtre : chœurs et orchestre de Paris, interprètes autrichiens chantant en allemand, ou, peut-être bien interprètes français chantant en français ; douze représentations, du 15 mai au 15 juin ; en cas de succès, reprise en octobre de Lohengrin, avec le Vaisseau-Fantôme, les Maîtres Chanteurs, la Valkyrie ; mise en scène très soignée ; prix des places, de quarante à dix francs … Nous enregistrons aujourd’hui purement et simplement la nouvelle (La Réd.) […] Cependant le grand succès continuel de Tannhäuser me semble en contradiction avec ces renseignements, Tout dernièrement l’on vint me répéter que Tichatscheck avait grandement contribué au succès et que c’est grâce à ses débuts que l’opéra a été compris et apprécié à sa valeur ; d’un autre côté on m’assure aussi que Lachner est très dévoué à la cause. […] Donc si vous vous doutiez de quelque mauvais tour, si la mauvaise volonté se faisait trop sentir et qu’un succès vous semblât impossible, je vous autorise, comme mon fondé de pouvoir, à protester, et même, s’il était nécessaire, à faire interdire la représentation.

666. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

Né à Celie (Hanovre) en 1845 ; d’abord professeur dans le lycée de jeunes filles et organiste à Goslar ; étudie ensuite le chant avec Madame Schnorr de Carosfeld ; en 1870, déboule à l’Opéra de Berlin ; après un succès se retire pour étudier ; en 1875, engagement à Riga, puis à Lubech, Fribourg ; en 1880, à Dresde. […] « Je tiens décidément à l’avant-fête du 22 mai ; de son indubitable et heureux succès résultera, je crois, un vif progrès dans notre grande entreprise. […] Mon attente a même été surpassée ; car au lieu de trois cents invités musiciens, nous en aurons à recevoir quatre cents. »   7 avril 1872 : « Dois-je comprendre, d’après vos indications, que vos peines pour notre grande entreprise sont couronnées d’un succès encourageant ? […] Moi-même j’ai encore à résoudre le problème de cette représentation, car le bizarre succès des représentations du théâtre de Munich, auxquelles je ne participai pas, m’a prouvé combien jusqu’à présent mon œuvre a été mal comprise ; si elle avait été bien comprise en effet, personne n’aurait songé à me demander la cession de tels fragments pour des concerts.

667. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

L’hésitation d’une part, l’opposition Inconsciente ou systématique d’une autre part, firent ajourner à des temps meilleurs les projets que le succès artistique des concerts de 1860 avait fait concevoir. […] La presse, à l’unanimité, mentionne le succès et vante la beauté de l’interprétation. […] Durant quatre soirées la salle ne désemplît point et le succès le plus décisif accueille l’œuvre géante que le jeune chef d’orchestre Anton Seidl conduit merveilleusement. […] Seize représentations n’en ont point épuisé le succès et l’on peut être assuré qu’une reprise faite dans des conditions analogues provoquerait un redoublement d’intérêt, MM.

668. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

Il a besoin de cent mille francs pour une nouvelle expérience : cette fois il se croit sûr du succès. […] Ce sera du moins un grand succès de curiosité. […] Je ne saurais non plus comprendre que Navarette et lui espèrent obtenir un succès quelconque avec cette comédie pitoyable, il faut qu’ils aient perdu toute notion sociale pour croire que le monde va reconnaître leur mariage et leur ouvrir ses salons, sur l’exhibition du contrat. — « A notre retour, — dit Navarette, — vertueuse Galeotti, j’entrerai dans le monde à votre bras… que vous n’oserez pas me refuser. » L’infatuation est par trop violente. […] Il ranimera sans doute son succès un peu languissant ; mais nous doutons qu’il l’enlève et qu’il le prolonge bien longtemps.

669. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

mais, pour moi, les succès de ces livres ne sont que de brillants combats d’avant-garde, et la grande bataille qui décidera de la victoire du réalisme, du naturalisme, de l’étude d’après nature en littérature, ne se livrera pas sur le terrain que les auteurs de ces deux romans ont choisi. […] c’est peu probable… et cette préface a pour but de dire aux jeunes que le succès du réalisme est là, seulement là, et non plus dans le canaille littéraire, épuisé à l’heure qu’il est, par leurs devanciers. […] Je me suis appliqué à rendre le joli et le distingué de mon sujet et j’ai travaillé à créer de la réalité élégante ; toutefois — et là était peut-être le gros succès, — je n’ai pu me résoudre à faire de ma jeune fille l’individu non humain, la créature insexuelle, abstraite, mensongèrement idéale des romans chic d’hier et d’aujourd’hui. […] Chateaubriand et son groupe littéraire, par Sainte-Beuve, qui jette en note, au bas de mes citations : « La nouveauté, une nouveauté originale, c’est là, le point important et le secret des grands succès. » 18.

670. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Quand il ne fut plus jeune (on pourrait même écrire un autre mot), il vécut toujours sur les premiers succès de sa jeunesse et de sa petite jeunesse, comme disait avec tant de grâce M. de Talleyrand. […] … Les contemporains de Villemain, ceux qui furent les témoins de ses succès d’université, de concours publics, d’académie, de toute cette gloire, charmante mais éphémère comme une aurore, crurent à un petit Pic de la Mirandole retrouvé. […] Dans cette partie du livre de Villemain qui concerne la poésie lyrique, tout autant que dans celle qui regarde Pindare, Villemain est l’homme de toute sa vie, de son organisation, et, il faut bien le dire, de quarante ans de succès, car Villemain a trempé dans le succès.

671. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « III — II » pp. 14-15

Les Burgraves n’ont réellement pas réussi : ce n’est pas un succès malgré les bulletins.

672. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Coolus, Romain (1868-1952) »

C’est à lui qu’a été le succès, et le troisième acte des Amants de Sazy a reçu de lui son charme malicieux et sa grâce impertinente.

673. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Trimouillat, Pierre (1858-1929) »

Alexandre Boutique Bon sens et logique, ces frère et sœur… syntaxe remarquable et, par conséquent, clarté… recherche du trait de caractère, de préférence à la charge vaudevillesque et aux ridicules de pure extériorité… Tous mots trouvant le mot et ne cousinant point avec le calembour, ce parent pauvre… enfin, ce que tant de chansonniers négligent — sans préjudice d’ailleurs pour leur succès à l’interprétation : une composition rigoureuse tenant compte de trois points, sans quoi il n’est pas d’œuvre en aucun genre, depuis l’article jusqu’au drame ; une facture éloignant toute idée de ces nuls couplets dits — ô ironie ! 

674. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 430-432

Il n'est peut-être pas inutile de remarquer que les succès rapides de ce savant Médecin, dont la jeunesse en promet de plus grands, lui ont attiré des ennemis d'autant plus aigris qu'ils courent la même carriere, & que leur haine n'a pris sa source que dans le sentiment de la supériorité de ses talens, employés par le Gouvernement.

675. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De l’état de la France sous Louis XV (1757-1758). » pp. 23-43

On avait commencé par des succès : la prise de Mahon, la victoire d’Hastenbeck, les premiers avantages du duc de Richelieu dans le Hanovre semblaient promettre un gain de cause facile à la nouveauté de la combinaison diplomatique. […] Dieu seul peut y mettre ordre. » À Paris, l’exaspération du public était arrivée à son comble dans cet été de 1758, et ce déchaînement dura jusqu’à ce que quelques succès de M. de Broglie, l’année suivante, vinssent rompre l’uniformité des revers : On me menace par des lettres anonymes, écrivait Bernis, d’être bientôt déchiré par le peuple, et, quoique je ne craigne guère de pareilles menaces, il est certain que les malheurs prochains qu’on peut prévoir pourraient aisément les réaliser. […] L’ensemble de cette correspondance, dont je n’ai pu offrir qu’une idée rapide, ne grandit point certainement Bernis ; elle donne et fixe sa mesure comme principal ministre, et répond à une question que je m’étais adressée précédemment, à son sujet : il n’avait pas la trempe de l’homme d’État, et, après l’entrain des premiers succès, son organisation, mise à une trop forte épreuve, a manifestement fléchi.

676. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — II. (Fin.) » pp. 452-472

L’ouvrage se soutint jusqu’à la fin dans l’estime et dans la faveur du public ; mais le premier volume eut un succès de vogue et de mode. […] Gibbon a ici le plus grand succès, on se l’arrache ; il se conduit fort bien, et sans avoir, je crois, autant d’esprit que feu M.  […] Voilà un succès, et qui nous représente en abrégé celui de Gibbon à Paris. — À la Chambre des communes dont il était membre, Gibbon n’en eut point de si flatteur.

677. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire de la maison royale de Saint-Cyr, par M. Théophile Lavallée. » pp. 473-494

Elle commençait à s’applaudir de son succès : « Jugez de mon plaisir, écrivait-elle à son frère, quand je reviens le long de l’avenue suivie de cent vingt-quatre demoiselles qui y sont présentement. » Mme de Maintenon était faite pour ce gouvernement intérieur et domestique ; elle en avait l’art et le don, elle en goûtait tout le plaisir. […] Ce ne fut qu’une seconde idée qui naquit du succès de la première. […] Il était donc essentiel, après le succès d’Esther et l’éveil donné à la Cour, de faire un pas en arrière et de rentrer dans l’esprit de la fondation en le fortifiant par des règlements plus sévères.

678. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

Mais enfin ses succès l’ont encouragé, et il n’y a pas de particulier plus aimable. […] Quelque temps après, ayant commandé une armée en Allemagne sans grand succès, puis de même en Flandre où il n’en eut que de petits, il refusa de se joindre au comte de Saxe qui prenait le commandement en chef et se retira. […] On ne connaissait, en effet, que le milieu de sa carrière, son éclat et ses succès de femme du monde ; les deux extrémités étaient restées peu éclaircies, et la fin même tout à fait obscure. — Sa famille est d’ailleurs bien connue, et jouissait déjà avant elle d’une illustration gracieuse : les Mémoires du xviie siècle ont beaucoup parlé de l’aimable Anne de Gampet de Saujon, qui eut tant d’empire (en tout bien tout honneur) sur Gaston d’Orléans.

679. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid(suite et fin.)  »

Jamais succès plus prompt ne fut aussi plus universel. […] Il y a de ces lendemains cruels par lesquels on fait expier à un beau talent son premier succès. — Béranger a fait un bien mauvais vers, mais qui dit une chose juste : « De tout laurier un poison est l’essence. » Les auteurs piqués, les rivaux éclipsés, les Scudéry, les Mairet, — le grand Cardinal (ô douleur !) brochant sur le tout, — s’élevèrent contre les succès du Cid.

680. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

La vive satisfaction que dut éprouver M. de Talleyrand pour le bien joué et le plein succès de sa tactique en 1814 ne fut que de courte durée. […] S’il avait eu, comme Chateaubriand, le goût des contrastes, son imagination aurait eu beau jeu à se déployer par la comparaison de son succès personnel à Londres en 1830 et de la souveraine considération dont il jouissait, avec l’accueil si défavorable (pour ne pas dire pis) qui lui avait été fait trente-huit années auparavant en janvier 1792, lorsqu’il y était venu chargé d’une mission secrète de la part d’un gouvernement décrié que le choix qu’on faisait de lui décriait encore davantage41. […] S’il avait eu en dernier lieu un triomphe éclatant, il n’était pas insensible aux petits dégoûts qui sont presque toujours la monnaie et la rançon de tout grand succès.

681. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — M. de Sénancour, en 1832 »

Il s’ensevelit sous la religion du silence, à l’exemple des gymnosophistes et de Pythagore ; il médita dans le mystère, et s’attacha par principes à demeurer inconnu, comme avait fait l’excellent Saint-Martin. « Les prétentions des moralistes, comme celles des théosophes, dit-il en tête des Libres Méditations, ont quelque chose de silencieux ; c’est une réserve conforme peut-être à la dignité du sujet. » Désabusé des succès bruyants, réfugié en une région inaltérable dont l’atmosphère tranquillise, il s’est convaincu que cette gloire qu’il n’avait pas eue ne le satisferait pas s’il la possédait, et s’il n’avait travaillé qu’en vue de l’obtenir : « Car, remarque-t-il, la gloire obtenue passe en quelque sorte derrière nous, et n’a plus d’éclat ; nous en aimions surtout ce qu’elle offrait dans l’avenir, ce que nous ne pouvions connaître que sous un point de vue favorable aux illusions. » Il n’est pas étonnant qu’avec cette manière de penser, le nom de M. de Sénancour soit resté à l’écart dans cette cohue journalière de candidatures à la gloire, et que, n’ayant pas revendiqué son indemnité d’écrivain, personne n’ait songé à la lui faire compter. […] Au moment où se publiaient obscurément les Rêveries, paraissaient aussi les premiers essais d’un talent plus jeune de dix ans que M. de Sénancour, d’un talent analogue au sien en inspirations, sujet à des vicissitudes non moindres, méconnu, oublié par le même public, et qui a finalement tourné, pour le succès comme pour la direction, d’une manière bien diverse. […] Je recommande ce qu’il dit de sa mère au chapitre des Fautes irréparables, et, dans celui de la Vanité des Succès, ce qu’il dit des conquérants, allusion sans doute éloignée à Napoléon, que Sénancour, pour plus brève sentence, n’a peut-être jamais nommé.

682. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVII. Rapports d’une littérature avec les littératures étrangères et avec son propre passé » pp. 444-461

On s’apercevra de temps en temps que tel ouvrage, ayant eu un médiocre succès dans sa patrie, a brillamment réussi au dehors. […] Pendant que des Français, soucieux de ranimer la sève nationale par d’habiles greffages, importaient des théories, des procédés d’éducation et d’organisation militaire ayant cours en territoire germanique, d’autres Français, patriotes exclusifs et craignant de voir amoindrie la personnalité de leur pays, combattaient à outrance tout ce qui provenait d’une source suspecte et détestée, dénigraient de parti pris les gloires allemandes, sifflaient Wagner coupable d’avoir insulté la France, célébraient par réaction Roland, Jeanne d’Arc et les volontaires de la première République, faisaient des succès exagérés à l’opéra-comique, sous prétexte que c’est un genre éminemment français, ou à des poésies dont le principal mérite était de relever le courage et la confiance des battus de la veille. […] Parfois l’exemple du voisin n’est qu’un avis utile offert à un écrivain qui cherche son chemin ; souvent c’est une aubaine inespérée pour quelque esprit à la suite, trop heureux de s’accrocher aux basques d’un auteur qui a du succès.

683. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XII »

Ce ne sera certes pas un succès de charme et de sympathie, ce sera un de ces succès de controverse et de polémique qui attirent la foule comme à un combat. […] Les Idées de madame Aubray Le succès est triomphal, le talent magnifiquement hors de cause : discutons donc à outrance les Idées de madame Aubray.

684. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Procès de Jeanne d’arc, publiés pour la première fois par M. J. Quicherat. (6 vol. in-8º.) » pp. 399-420

Tous les mois suivants sont remplis de ses succès et de ses exploits, à Jargeau, à Beaugency, à la bataille de Patay où Talbot est fait prisonnier, à Troyes qu’elle fait rendre au roi ; à Reims où elle le fait couronner : ce sont pour elle quatre mois pleins de gloire. […] À partir de ce moment, elle n’a plus que des éclairs de succès ; son astre baisse, mais non pas son dévouement ni son courage. […]  » Quand Jeanne d’Arc donna à Paris l’assaut du 8 septembre 1429, assaut où elle fut blessée, et qui fut le temps d’arrêt de ses succès, c’était un jour de fête, le jour de la Nativité de Notre-Dame ; et ce fut un des points aussi par où les docteurs, ses juges, la voulurent prendre en flagrant délit d’irrévérence et d’indévotion : « Était-ce fête ce jour-là ? 

685. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur Bazin. » pp. 464-485

Il remarque que nulle part il ne se rencontre plus de cordialité, plus de facilité de commerce et d’égalité véritable qu’entre avocats : « Nulle part, dit-il, la réputation, l’âge, le talent, ne font moins sentir leur supériorité et n’exigent moins de déférence que dans cette corporation singulière où les relations sont presque toujours hostiles. » Pourtant, avec tous les mérites solides et fins qu’il allait posséder, et en partie à cause de ces mérites mêmes, il manquait de ce qui procure le succès au barreau ; quand il avait donné les bonnes raisons en bons termes, il ne savait pas se répéter et au besoin en trouver d’autres : Le juge y compte, dit-il malicieusement ; et peut-être l’avocat qui serait le plus disposé à s’en corriger, est-il obligé de reproduire une seconde série des mêmes raisonnements, quand il voit que le tribunal n’a pas écouté la première. […] Bazin lui-même était de ceux qui prennent tout d’abord dans leur esprit la mesure des autres, et qui peut-être souffrent un peu de ne pouvoir donner à l’instant la leur : il en résulte que, plus tard, trop tard, quand on leur accorde ce qui leur est dû, ils n’en savent pas gré, et ne répondent au succès qu’avec un demi-sourire ; l’habitude de l’ironie est contractée. […] Il explique plus qu’il ne peint, mais une pénétration ingénieuse éclaire tous ses récits : et dans l’art si difficile de l’histoire, l’étendue et la précision des recherches, l’intelligence exacte des grandes choses, et le talent d’écrire soutenu dans un long ouvrage, sont des qualités rares, dignes d’un succès durable.

686. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Jasmin. (Troisième volume de ses Poésies.) (1851.) » pp. 309-329

— Maintenant que vous connaissez la muse, en deux mots connaissez l’homme : J’aime la gloire, mais jamais les succès d’autrui ne sont venus troubler mon sommeil. […] Il serait difficile et injuste de faire dans ce succès la part à l’un des éléments plutôt qu’à l’autre : ils sont également nécessaires et se tiennent. […] Un seul fait dira le succès mieux que tout.

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