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1154. (1902) L’humanisme. Figaro

Fernand Gregh qui, par ses beaux poèmes la Maison de l’Enfance et la Beauté de vivre, s’est placé au premier rang de la nouvelle génération poétique.

1155. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé d’Aubignac, avec Ménage, Pierre Corneille, Mademoiselle de Scudéri et Richelet. » pp. 217-236

On les plaça dans une chambre à deux lits.

1156. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et M. de Maupertuis. » pp. 73-93

vous avez oublié, Dans cette longue kirielle, De placer le mot d’amitié.

1157. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre III : Le présent et l’avenir du spiritualisme »

Il résulte encore de tout ce qui précède que les spiritualistes libéraux ne sont pas tout à fait placés au même point de vue que leurs amis par rapport aux doctrines nouvelles.

1158. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

Et cependant l’acteur, placé entre ces deux extrêmes, redoutant également d’être trop brusque, c’est-à-dire de paraître mal élevé, ou de paraître trop facile à vivre, c’est-à-dire de rien retrancher de la rudesse et de l’indignation de son personnage, l’acteur, entre ces deux excès, reste bien empêché.

1159. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre premier. Astronomie et Mathématiques. »

En vain il placera son nom dans un fourneau de chimiste ou dans une machine de physicien : estimables efforts, dont pourtant il ne sortira rien d’illustre.

1160. (1824) Notice sur la vie et les écrits de Chamfort pp. -

S’il y a peu de mérite à tenir son âme au niveau d’une situation élevée (quoique ce mérite même ne soit pas commun), il y en a beaucoup à l’élever au-dessus d’une situation réputée basse ; il y en a surtout à se créer une morale pure et transcendante, quand on se trouve, en naissant, placé comme en contradiction avec les notions de la morale la plus vulgaire.

1161. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La Chine »

Ton trône est-il placé sur la double colline ?

1162. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « L’idolâtrie au théâtre »

Plus coupable que le public, parce qu’elle devrait le diriger et le conduire, la critique de théâtre a fait au comédien, et surtout à la comédienne, une position exceptionnelle, anarchique et folle, à ne voir même que le théâtre et les intérêts de l’art dramatique ; car, si l’on place dans le ciel le simple interprète d’une œuvre de talent ou de génie, où placera-t-on celui qui l’a faite ?

1163. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Guizot » pp. 201-215

C’est là ce que Guizot a essayé de faire aujourd’hui dans ce grand morceau de biographie et de critique qu’il a intitulé : Vie de Shakespeare, et qu’il a placé à la tête de la traduction de ses Œuvres.

1164. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Les Césars »

Comment croire qu’il n’eût pas montré que ces institutions ayant seules rendu l’ordre à une société qui le demandait à toutes les formes de l’élection depuis dix ans, le triomphe du Consulat était précisément, et devait être, de placer le pouvoir exécutif en dehors de l’élection et de ses erreurs ?

1165. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des Pyrénées »

Que si, au contraire, l’oubli a eu raison de s’étendre sur les plateaux pyrénéens, si ces peuplades intermédiaires — Catalans, Aragonais, Navarrais, Béarnais et Basques, — ne sont placées aux frontières de France et d’Espagne que pour appointer des forces respectives et jeter dans la balance des intérêts de ces deux pays le poids de leurs atomes orageux ; si, enfin, toute cette paille d’hommes hachés par les événements et par la guerre n’est là — comme on pourrait le croire — que pour faire fumier aux grandes nations qui résument l’Europe, et par l’Europe le genre humain, à quoi bon remuer, avec un tel détail, ce monde de faits sans signification vive et profonde, et sous lesquels le lecteur périt accablé ?

1166. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le roi René »

placé par ses relations de famille et ses alliances au confluent de tous les héritages, quand il perd un royaume (la Sicile), il en gagne un autre (l’Aragon), et les peuples semblent enchantés de lui échoir ; mais cela ne l’avance guères.

1167. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme et l’Enfant » pp. 11-26

En cherchant sérieusement à créer une population agricole, au lieu de laisser presque au hasard et à la misère le soin de retenir dans les campagnes les enfants qu’il y a placés, l’État agrandira le domaine fécondé de la patrie, et pourra donner à la fois et des leçons et des exemples utiles à l’avenir du pays. » Et, plus loin, ajoute-t-il encore : « L’agglomération de grands territoires dans une seule main, par suite des substitutions aristocratiques, étant impossible avec nos mœurs françaises et un passé historique qui remonte aux propriétés morcelées de Tacite, il faut, de toute nécessité, chercher dans la généralisation d’un principe appliqué aujourd’hui dans les manufactures ce que le droit de primogéniture avait jusqu’ici réalisé.

1168. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Sévigné » pp. 243-257

Eh bien, ce chef-d’œuvre sur madame de Maintenon, qui ne sera, j’ose le dire, surpassé par rien de ce qu’on écrira désormais sur cette grande femme vertueuse, parce qu’il est un point au-dessus duquel il est impossible de se placer : c’est celui de la vérité absolue !

1169. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IV. M. Henri Martin. Histoire de France » pp. 97-110

Écrite exclusivement pour le nombre, par un homme du nombre qui n’est pas campé pour en sortir, ni même pour aspirer à cette glorieuse impopularité des grands artistes dont se vantait Goethe, quand il disait avec orgueil : « Raphaël et moi, nous n’avons jamais été populaires », placée sous le patronage et la protection d’un Aréopage littéraire qui a finances et qui est le seul pouvoir de la société ancienne qui soit resté… dans son fauteuil, quand tous les autres se sont écroulés, cette histoire de M. 

1170. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

À côté du plus séduisant esprit qui ait peut-être jamais existé, il a placé, pour en diminuer le charme par le mépris, l’immoralité et les turpitudes du caractère.

1171. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Sabran et le chevalier de Boufflers »

Rappelez-vous, par exemple, les lettres insignifiantes de la comtesse d’Albany, bien placée pour en écrire de très intéressantes si elle n’eût pas été une sotte, puisqu’elle avait été la femme du dernier des Stuarts, le Prétendant, et qu’elle devint celle d’Alfieri.

1172. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Le roi Stanislas Poniatowski et Madame Geoffrin »

a placé un sablier, qui soutient une de ces belles mains tant embrassées par Madame Geoffrin dans ses lettres.

1173. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « III. Donoso Cortès »

Avec son seul livre de l’Essai, le marquis de Valdegamas s’est placé entre le comte de Maistre et le vicomte de Bonald, qu’on pourrait presque appeler les Pères laïques de l’Église romaine.

1174. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »

Saint-Bonnet, est de placer continuellement la notion de l’être, la notion de la loi, du nécessaire, de l’unité, du juste, du bien en soi, en un mot, du Divin, sous les perceptions innombrables du phénomène, du variable, du relatif, du fini, que lui transmet sans cesse l’Intelligence recueillant le produit des sens, et d’empêcher que nous ne restions de simples animaux.

1175. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

Et si cela est d’une manière absolue, si les circonstances ont sur le sort des livres, une influence plus grande que le talent qu’ils attestent, on peut assurer qu’à l’heure présente, M. de Rémusat est placé dans la situation la plus favorable au rayonnement de tout ce qu’il publie, que ce qu’il publie soit, d’ailleurs, vrai ou faux, médiocre ou supérieur.

1176. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

Il n’était pas, d’ailleurs, de vocation absolue, un romancier, quoiqu’il ait fait aussi des romans, et, entre autres, ces Docteurs du jour, qui ont un cadre romanesque dessiné pour y mettre bien autre chose que des romans, et qui pourtant en contiennent un, si ce n’est deux… Brucker avait d’autres facultés que celles-là avec lesquelles on crée des fictions intéressantes ou charmantes, et ces facultés impérieuses et précises avaient trop soif de vérité pour s’arrêter beaucoup aux beautés du rêve, qui traversèrent cependant son imagination dans la chaleur de sa jeunesse, quand, par exemple, il écrivit en collaboration ce roman des Intimes, oublié, comme s’il l’avait fait seul, malgré les diamants d’esprit qu’y jeta Gozlan et qui ne firent point pâlir les rubis que lui, Brucker, plaça à côté… La gerbe de facultés différentes qu’avait Brucker et qui se nuisaient peut-être les unes aux autres par le fait de leur nombre, avaient, au centre du magnifique bouquet qu’elles formaient, deux fleurs superbes et excessivement rares : la métaphysique, — non pas froide chez lui comme chez les autres métaphysiciens, mais de feu, — et une puissance de formule algébrique qui donnait à ses idées et à son style — même littérairement — une rigueur et une plénitude incomparables.

1177. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Th. Ribot. La Philosophie de Schopenhauer » pp. 281-296

Ribot ; ceux qui veulent prendre rigoureusement la mesure du système de Schopenhauer peuvent recourir au commentaire qu’il nous donne sur sa philosophie, commentaire détaillé, technique, germanique et ennuyeux pour qui ne croit pas à la métaphysique et qui ne s’intéresse pas à la manière de jouer de ce jeu sans fin… Mais pour qui cherche dans les méditations de l’esprit la certitude et la sécurité intellectuelles, pour qui croit que la vérité n’a pas été placée par un être ou un ensemble de choses incompréhensiblement moqueur hors de la portée et de la main de l’homme, les différences de force cérébrale attestées par la différence des systèmes importent peu si les résultats sont les mêmes, s’ils viennent se rejoindre dans les mêmes négations et se briser contre l’Χ inconnu, qui, dans toutes les philosophies de l’heure présente, a été mis à la place de Dieu !

1178. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Gratry »

Il devait sortir des mortes données de l’abstraction pour entrer dans la vie, et il y est entré dans ce traité de la Connaissance de Dieu, où se cachent sous les plus éclatantes questions d’une théodicée, les arêtes d’une méthode profonde ; il y est entré en observateur qui ne scinde pas l’homme et son esprit pour mieux le connaître, qui ne le mutile pas pour l’étudier : « Je ne puis m’empêcher d’affirmer — dit-il à la page 122 de son second volume : — que l’idée d’être bien déployée, si l’on sait mettre de côté l’habitude que nous avons de tout restreindre, de tout abstraire, de placer, même dans l’être, la négation, qui n’est faite que pour le néant, et de n’oser jamais pleinement soutenir l’universelle affirmation, l’idée d’être est identique à celle de force, d’intelligence, de volonté, de liberté, d’amour.

1179. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Agrippa d’Aubigné »

Nous sommes placés entre une injustice et une réaction contre cette injustice, équilibre difficile à garder, et il l’est pour des raisons qui ne sont pas la difficulté de tout équilibre.

1180. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Édouard Gourdon et Antoine Gandon » pp. 79-94

Regardez, en effet, le portrait placé à la tête de ce volume, et voyez si sur cette face résolue et tranquille de lion au repos il n’y a pas la tristesse immense de notre âge, cette tristesse qui pénètre tout, hélas !

1181. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Le Sage » pp. 305-321

Le Sage mérite d’être placé parmi ces monstrueux du succès.

1182. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Raymond Brucker » pp. 27-41

En effet, si les auteurs avaient vécu là où ils étaient parfaitement placés pour observer ce qu’ils voulaient peindre, s’ils avaient de l’âme, s’ils avaient de cette fougue sensible, l’écume du talent qui va s’étendre, comme la vague, en se purifiant, ils n’avaient pas les notions morales.

1183. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules De La Madenène » pp. 173-187

Placé sur la frontière des deux mondes, Espérit (nous aimons ce nom presque symbolique), est, de fait, l’esprit même, l’intuition, le pressentiment, la vie plus haut, l’art et ses divinations.

1184. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. De Mascaron et de Bossuet. »

Elle va descendre à ces sombres lieux, à ces demeures souterraines, pour y dormir dans la poussière avec les grands de la terre, avec ces rois et ces princes anéantis, parmi lesquels à peine peut-on la placer, tant les rangs y sont pressés !

1185. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Or, à quelle date se placent les débuts poétiques d’Alfred de Vigny ? […] Est-ce qu’il se complaît en des sujets placés hors de la portée des communes intelligences, ou qui exigent, pour être entendus, des connaissances peu fréquentes même en des esprits cultivés ? […] Plaçons-nous à un point de vue plus général. […] Mais il a trop souvent combattu avec les Symbolistes pour que je ne lui donne pas le plaisir de le placer parmi eux. […] Il me semble qu’à côté de ce groupe ami il faut placer M. 

1186. (1903) Propos de théâtre. Première série

Nous ne voyons nullement « le fait tragique placé au centre du drame ». […] Nous n’avons nullement ici « le fait tragique placé au centre du drame ». […] Lanson, placer le dénouement au milieu et écarter le plus possible du cinquième acte la mort d’Hippolyte, la mort de Phèdre ? […] Hermione est libre de placer son cœur où elle l’entend ; Andromaque ne l’est pas. […] Mais il a le cœur si bien placé et si haut placé que ce qui domine tout en lui, c’est la douleur de la peine qu’il va faire à Bérénice.

1187. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

Barrès plaçait artistement les tours à l’horizon du procès de Rennes, s’abstint avec goût de conduire dans ces pierres des auditeurs qui ne demandaient qu’à l’y suivre. […] La destinée intelligente avait d’ailleurs placé M.  […] Il existe toute une littérature médicale sur la nature des écrivains et des artistes, elle est d’une misère lamentable, et le seul nom de docteur, placé sur un livre de ce genre, nous met en fuite (parfois injustement) et nous fait invoquer le secours de Molière. […] N’envisageons que le cas le plus honorable, celui où le reporter doit non seulement se placer au point de vue de l’intérêt français, mais alimenter devant l’opinion la thèse de son gouvernement, apporter des pièces dans un dossier d’avocat. […] Tous ces passionnés sont des chercheurs d’infini, au sommet desquels sont placés les natures faustiennes, les Giardini, les Sarrasine, les Claës, les Lambert.

1188. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion statique »

Mais, du point de vue où nous nous plaçons, ces caractères prennent une signification spéciale. […] Celle-ci va trébucher sur l’obstacle qu’elle se trouve avoir placé sur son propre chemin. […] Placez une somme d’argent sur un numéro de la roulette, et attendez que la bille touche à la fin de sa course : au moment où elle va parvenir peut-être, malgré ses hésitations, au numéro de votre choix, votre main avance pour la pousser, puis pour l’arrêter ; c’est votre propre volonté, projetée hors de vous, qui doit combler ici l’intervalle entre la décision qu’elle a prise et le résultat qu’elle attend ; elle en chasse ainsi l’accident. […] On commence par accomplir ce qui dépend de soi ; c’est seulement quand on ne se sent plus capable de s’aider soi-même qu’on s’en remet à une puissance extra-mécanique, eût-on même placé dès l’abord sous son invocation, puisqu’on la croyait présente, l’acte dont on ne se sentait nullement dispensé par elle. […] Mais à James, placé brusquement en face du danger, il apparaît avec je ne sais quel air bonhomme, qui permet de le traiter avec familiarité. « Tiens, tiens !

1189. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Son buste placé par elle dans la salle des séances. […] » Que de regrets excite l’Avertissement placé en tête de cette production ! […] Un bel esprit patenté de l’hôtel de Rambouillet, Plapisson, ne pouvant résister au crève-cœur de voir le public y applaudir, leva d’abord les épaules de pitié ; mais bientôt, emporté par son fougueux dépit, du théâtre où il était placé, il s’écria en s’adressant au parterre : « Ris donc, parterre, ris donc !  […] Le temps, en effaçant quelques-uns des noms placés par les contemporains au bas de ces portraits, en a respecté quelques autres consacrés par la tradition d’autorités malignes. […] Et d’ailleurs, il arrivait quelquefois que ces avis étaient intéressés… Il ne plaçait aucun trait qu’il n’eût des idées fixes.

1190. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

L’a-t-on placé dans une marmite avec douze oignons et six clous de girofle ? […] En Allemagne372, M. de Schlegel ouvrait ainsi son Cours de littérature dramatique : « Il n’y a point dans les arts de véritable juge sans la flexibilité qui nous met en état de dépouiller nos préjugés personnels et nos aveugles habitudes, pour nous placer au centre d’un autre système d’idées, et nous identifier avec les hommes de tous les pays et de tous les siècles, au point de nous faire voir et sentir comme eux. […] Nous pouvons placer en tête ou à la fin de nos ouvrages un hymne à la Nature ; mais il suffira de célébrer sa puissance et sa sagesse une fois. […] Si tu as loué Eschyle et Sophocle, ce n’était pas que tu sentisses leur mérite extraordinaire, mais parce qu’il est de tradition chez les philologues de les placer très haut.

1191. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

J’aurai de nombreux portraits à faire encore en traçant les ridicules, mais il me deviendrait impossible de les produire, si chacun y cherchait des originaux pour les placer dans mes cadres, et me supposer la malice d’avoir pris pour modèle tel ou tel individu, à qui je ne pense point dans ce grand tableau de généralités. […] Lui seul nous donne l’idée de ce Ménandre tout entier dont César ne retrouvait qu’une faible moitié dans ce Térence, que les Romains nommaient un beau parleur, et qu’ils se plaçaient qu’au sixième rang des comiques, et au quatrième au-dessous de Plaute. […] Il leur suffit d’un cadre simple sous lequel passent tour à tour les portraits qui viennent s’y placer. […] C’est une partie de son art que de faire respecter les sages institutions du temps, et de placer les objets dignes de sincères louanges en contrepoids raisonnable des choses qu’il doit satiriser. […] Dans la comédie mixte, il s’applique à la fois aux caractères des individus, et aux situations où l’auteur doit les placer.

1192. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

. — Je dus cependant refuser, car en amour, aussi bien qu’au théâtre, je n’ai jamais aimé les billets de faveur, ayant fait la remarque qu’ils coûtaient en définitive plus cher qu’au bureau, et qu’on était toujours mal placé. — Depuis ce jour-là, mesdames, nous ne nous sommes guère vus qu’à travers le nuage de poussière que soulevaient vos attelages dans l’avenue des Champs-Élysées, où j’allais me promener le dimanche en fumant des cigares de dix centimes. — Vous m’avez cru mort, sans doute. […] Ce n’était plus une foule, c’était une bouillie humaine— qui encombrait le foyer, la salle et les corridors. — Un monsieur, placé dans la loge 23, et appelé, pour affaires importantes, dans la loge 26, a mis deux heures et demie à faire le trajet d’une loge à l’autre. — Mais, pendant sa traversée, l’éventail qui lui avait fait signe, ne le voyant pas arriver, s’en est allé avec un turban de l’école égyptienne. […] Jadis fondateur d’une société placée sous le patronage d’un astre qui jouit d’une certaine célébrité, il a amassé dans cette entreprise, qui assurait contre l’un des quatre éléments, une fortune qui lui permet de se la passer douce, comme on dit dans un certain monde. […] En pareil cas, la loi anglaise est précise, et, avant de faire partie du club que nous plaçons en France sous la présidence de Georges Dandin, il faut prouver qu’on y a des titres. […] Ce cadran était placé dans l’alcôve du mari, et restait toute le nuit éclairé par une lampe.

1193. (1900) Molière pp. -283

Son idéal de mariage, au bourgeois de Molière, est placé aussi bas que possible ; s’il lui arrive malheur, aucune souffrance chez lui, d’affection ni de cœur ; il n’a que les souffrances de vanité plate ; s’il se résigne, sa résignation est basse au possible. […] Si on s’en tenait à cette explication des œuvres de génie, la race, le milieu et le moment, je ne vois pas pourquoi tous les gens très instruits de ce temps, tous les grands écrivains placés dans les mêmes conditions, n’auraient pas pu trouver l’idée et saisir les perspectives du Tartuffe et de Dom Juan. […] Prenons un ancien, celui qui aura le plus disserté ce sentiment ; mettons-nous à lui expliquer tout ce que nous plaçons, sous ce nom, d’élans généreux, d’espérances consolantes, de souffrances raffinées, de joies pures. […] Il eût été mieux placé dans l’une de tes académies. […] Il est utile pour le bonheur même des peuples qu’ils nous placent aussi loin et aussi haut que leur imagination peut porter.

1194. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

L’on m’a montré une baronne qui ne manque jamais de s’évanouir, si le hasard vient à la placer dans un trop grand jour. […] Votre toilette, madame, ce meuble qui vous est si précieux ; souvent il n’y aura ni cabinet pour la placer, ni poudre, ni pommade pour l’entretenir. […] je sais, répliqua la dame avec qui nous étions, qu’il n’y a d’importance chez les seigneurs, que de la part de ces originaux que le hasard y a placé. […] L’homme même le plus taré est souvent le plus fat ; où l’orgueil ne va-t-il pas se placer ? […] disoit-elle, Ovide les auroit sûrement placés dans ses métamorphoses, & peut-être même dans son art d’aimer, s’il les eût connus.

1195. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

c’est ce qui reste à examiner, — plaçait sous terre, et spécialement dans une montagne, le royaume d’une déesse ou d’une fée, où ceux qui pouvaient y pénétrer jouissaient de toutes les délices. […] Ailleurs, c’est dans une de ces montagnes qui semblent former la barrière de l’empire nocturne du soleil, qu’on a placé le palais de l’éternelle jeunesse. […] Quand Pilate eut prononcé la sentence, sachant que le condamné devait passer devant sa maison, il courut en hâte chez lui, dit à ses gens de venir voir, et, prenant son petit enfant dans ses bras, vint se placer devant sa porte. […] Mais voici que deux témoignages récemment signalés placent la question sur un nouveau terrain. […] C’est un œuf impayable, mais laisse-moi, pour que je te le ponde, et après mange-moi : je te jure que je viendrai à ta volonté. » Comme le renard le laissa, il s’envola et se plaça sur une branche d’arbre très élevée.

1196. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome II

Ils savent d’avance que les nouveaux volumes du Journal s’ajouteront aux autres pour être placés sur le rayon de leur bibliothèque et n’être pas souvent ouverts. […] C’est aussi au point de vue psychologique exclusivement que Taine a voulu se placer pour donner son diagnostic, à lui, sur la France, au lendemain de la formidable crise de l’année terrible. […] Il était donc mieux placé que personne, avec ses facultés si rares d’intuition à la fois et de critique, pour pénétrer à fond cette littérature. […] Le risque de mal placer cette aide pécuniaire est compensé largement par la chance de préserver un beau talent, dont les créations et les découvertes enrichiront le patrimoine de gloire de la patrie, et même son patrimoine tout court. […] Pascal se plaçait à un seul point de vue, celui des connaissances scientifiques, et dans les conditions de fixité sociale qui étaient une des caractéristiques du dix-septième siècle.

1197. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Il est imbu des idées qui flottent dans l’air autour de lui ; il semble mûr pour le socialisme tel qu’on le comprenait alors, pour les belles utopies qui plaçaient l’âge d’or dans l’avenir, non plus dans le passé. […] Pour bien comprendre la nuance de la piété de Jésus, il faut faire abstraction de tout ce qui s’est placé entre l’Évangile et nous. […] Mais, d’ailleurs, malgré de légères superstitions, il a, lui aussi, trouvé « la religion absolue », c’est-à-dire « celle qui résulte du simple fait d’une haute conscience morale placée en face de l’univers ». […] Bourget, ils placeraient la vigueur morale avant la richesse intellectuelle, l’action au-dessus de la pensée. […] « On appartient à deux civilisations, dit Scherer, non sans quelque mélancolie, celle qui vient et celle qui s’en va, et comme on a l’habitude de la première, on est mal placé pour juger et goûter la seconde. » De même, ceux qui ont l’habitude de la seconde sont mal placés pour juger et goûter la première, et il ne faut pas trop leur en vouloir s’ils ont méconnu un homme qui était plus près d’eux qu’il ne le paraissait, mais qui, retenu par une solide chaîne à une tradition passée, semblait lui appartenir tout entier.

1198. (1896) Les Jeunes, études et portraits

Rod était placé mieux qu’un autre pour en subir l’atteinte. […] Pourtant ce n’est pas à ce point de vue qu’il faut se placer pour en apercevoir le véritable intérêt. […] Il faut bien que nous nous placions à ce point de vue : car sans doute on ne manquerait pas d’invoquer les droits imprescriptibles et la souveraineté de l’art. […] Quoi qu’il en soit, le point de vue auquel se plaçaient les écrivains s’est trouvé soudain changé. […] Aperçus d’un peu loin, par un observateur placé à distance et dans l’isolement, les spectacles qu’offre la société apparaissent très sombres.

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