Il y fait entrer, comme partie intégrante, les croyances de la philosophie spiritualiste. […] Leconte de Lisle et, en général, de tous les écrivains purement « artistes » (si moderne que soit d’ailleurs chez eux le fond de philosophie latente), il ne semble pas que M.
Il écrivait encore à l’empereur : « Assurons à ceux qui, par leurs qualités naturelles, leur naissance ou leur fortune, sont appelés à marcher au premier rang de la société… la culture de l’esprit la plus large… afin de fortifier l’aristocratie de l’intelligence au milieu d’un peuple qui n’en veut pas d’autre… » — Et c’est pourquoi il supprima la bifurcation en études scientifiques et littéraires, « qui sépare, disait-il, ce qu’on doit unir lorsqu’on veut arriver à la plus haute culture de l’intelligence » ; introduisit dans les lycées l’histoire contemporaine et quelques notions économiques ; restaura la classe de philosophie, si prospère aujourd’hui et suivie avec tant de passion par les mieux doués de nos enfants. […] Dans son Résumé général de l’Histoire des Romains, morceau d’une gravité, d’une majesté toute romaines, et d’une plénitude et d’une fermeté de pensée et de forme qui égalent Victor Duruy aux plus grands, après avoir confessé que la philosophie de l’histoire, cette prophétie du passé, ne permet pas les prévisions certaines, il ajoute : « Non, l’histoire ne peut annoncer quel sera le jour de demain ; mais elle est le dépôt de l’expérience universelle ; elle invite la politique à y prendre des leçons, et elle montre le lien qui rattache le présent au passé, le châtiment à la faute.
En même temps qu’il jugeait avec ce bon sens sévère les déportements et les délires de la philosophie, Mallet du Pan savait garder des mesures. […] On lit cela dans un article de Mallet, inséré au tome II, p. 342, du Mercure britannique, et qui a pour titre : « Du degré d’influence qu’a eue la philosophie française sur la Révolution ».
Dans une des courses infatigables qu’il faisait à travers la France pour le service des princes, Gourville a un moment de réflexion bien naturel et qui rappelle la philosophie de Gil Blas. […] Je me suis arrêté avec plaisir sur cette figure naturelle et vive, qui est celle d’un Gil Blas supérieur, d’un Figaro sans mauvais goût et sans charge, venu avant que la philosophie et la littérature s’en soient mêlées.
Sa figure commençait à se dessiner pour moi, et je voyais dans le maréchal Marmont un militaire des plus instruits, des plus éclairés, animé du génie de son art, en possédant la philosophie, à la fois plein de flamme et de cœur, et finalement malheureux. […] Marmont n’est pas seulement un homme de guerre, c’est un homme d’esprit qui juge, qui a des aperçus supérieurs, et qui, en toute matière, pénètre à la philosophie et à la moralité de son sujet.
L’intelligence, la pensée, la science, l’art sévère, la philosophie, doivent veiller et prendre garde aux malentendus. […] V Il existe en littérature et en philosophie des Jean-qui-pleure-et-Jean-qui-rit, des Héraclites masqués d’un Démocrite, hommes souvent très grands, comme Voltaire.
Une âme souffre à travers ses pages, une âme chrétienne, baptisée, pleine de Dieu, une vraie âme, tandis que dans les pages de La Rochefoucauld, de Vauvenargues et même de La Bruyère, il n’y a que des entéléchies d’Aristote, il y a des esprits et peu d’âme, — quoique, d’entre les trois, le plus jeune, qui sentait palpiter ses vingt ans à travers sa philosophie, ait dit que « les grandes pensées viennent du cœur », La Bruyère, le seul chrétien d’entre eux, ne l’était que correctement, comme tous les honnêtes gens de son époque, mais il devait entendre cette religion, dont il admirait l’ordonnance, à peu près comme Le Nôtre entendait ses jardins. […] Il a touché d’un effleurement de feu trente-deux têtes de Saints qu’il a rendues flamboyantes, mais, puisqu’il aimait les Saints, puisqu’il les comprenait et qu’il savait pénétrer dans les merveilleux arcanes de leurs âmes, quel dommage qu’il n’ait pas pu se consacrer tout entier à leur gloire et qu’il ne l’ait pas vengée des abaissements que leur ont fait subir la philosophie et l’indifférence modernes, qui ne se doutent pas, les malheureuses !
Ce n’est qu’à la suite d’étranges aberrations qu’on a pu concevoir des systèmes de philosophie sociale où la grandeur de l’individu dépendait de son isolement et d’autres où, au contraire, l’altruisme aboutissait à la négation de l’individu. […] En revendiquant le droit à l’existence de ce sentiment, je n’ai fait qu’appliquer à la philosophie sociale, la doctrine nouvelle et universelle de la solidarité.
Les habitudes de l’homme intérieur, ayant formé le philosophe, formèrent sa philosophie ; son système du monde fut produit par l’état de son âme ; sans le savoir ni le vouloir, il construisit les choses d’après un besoin personnel, Ce genre d’illusion est presque inévitable ; nous ressemblons à ces insectes qui, selon la diversité de la nourriture, filent des cocons de diverses couleurs. […] Tranquille de ce côté, il se tourna vers la philosophie, emploi naturel d’un esprit concentré et d’un homme intérieur.
Alors on maltraita à coups de pied la philosophie des encyclopédistes et l’on commit à son égard la faute qu’elle-même avait commise : on confondit la méthode de la critique rationnelle avec les résultats qu’elle avait produits entre les mains des encyclopédistes. […] Et plus encore que l’erreur de leur philosophie, fut néfaste la fausse psychologie des encyclopédistes. […] Ils n’avaient pas le loisir d’examiner la philosophie de leurs encyclopédistes, de la trouver insuffisante, de la rejeter et de se cabrer contre elle. […] La soif de savoir des Anglais a produit à la fois la philosophie d’induction et le spiritisme. […] La vieille scolastique voulait faire de la philosophie la « servante de la théologie ».
Lèbre (un écrivain suisse, mort jeune) mérite d’être grondé… Il a fait l’article sur Mickiewicz (dans la Revue suisse, année 1843, p. 513) trop mystique ; lui qui s’est fait tant d’honneur par son article sur la Philosophie allemande (Revue des Deux Mondes, 1er janvier 1843), qu’il n’aille pas gâter cela.
— Quant à l’ancien Globe, celui d’avant la révolution de Juillet, « à l’influence considérable qu’il a eue dans l’histoire des lettres et de la philosophie au xixe siècle, on peut s’en faire une idée en lisant les deux tableaux que M.
Thiers dégage ainsi ses résultats ; mais le lecteur le fait pour lui, et, par un raisonnement tacite, construit, chemin faisant, la philosophie de son histoire.
La génération surtout qui était venue trop tard pour participer à l’effervescence politique et s’embraser à l’illusion révolutionnaire évanouie vers 1824 ; cette génération étouffée, qui était au collège durant la plus belle ardeur de la Charbonnerie ; qui manquait la classe, le jour où l’on chassait Manuel, et qui, à son premier pas dans le monde, trouvant tout obstrué, allait se ronger dans la solitude ou se rétrécir dans les coteries ; cette génération cadette, dont Bories et ses compagnons furent les aînés, intelligente, ouverte, passionnée sans but, amoureuse indifféremment de Napoléon et de la République, de madame de Staël et de madame Roland, folle de René et des lettres de Mirabeau à Sophie, emportant sous le bras Diderot à la classe de rhétorique et Béranger à la classe de philosophie ; noble et chaleureuse jeunesse, qui se consuma trop longtemps dans des idées sans suite, dans des causeries sans résultat, dans d’interminables analyses ; dont les plus pressés s’affadirent si vite aux tièdes clartés des bougies, et s’énervèrent chaque soir dans l’embrasure de quelque fenêtre d’un salon doctrinaire ; cette génération-là surtout a souffert profondément, et a ressenti jusque dans la moelle de ses os la consomption de l’ennui et le mal rêveur.
Elle disputera au latin les matières de science haute et ardue ; elle prétendra au privilège de traduire les plus graves et les plus nobles idées : histoire, morale, philosophie, théologie, science, tous les genres lui appartiendront un jour, et son extension coïncidera avec l’étendue de l’esprit français.
Indépendant, paisible, il s’est fait de l’exclusion des passions, de la vie intellectuelle et contemplative une philosophie, une morale, un bonheur : sa carrière nous offre l’unité d’une belle existence de savant, tout dévoué à la science et à son œuvre.
Et, pareillement, si la philosophie positiviste place sur terre le paradis (paradis douteux jusqu’à présent) et semble, par la négation métaphysique, laisser-libre cours à tous les instincts, l’observation lui fait bientôt reconnaître que le bonheur de tous ne peut être procuré que par un peu du sacrifice volontaire de chacun.
Il créa des pensées miraculeuses, des types de métaphores qui résument en les éclairant toutes les philosophies.
Un critique de beaucoup de talent me soutenait dernièrement que ma philosophie m’obligeait à être toujours éploré.
Cette vie imposante de l’artiste civilisateur, ce vaste travail de philosophie et d’harmonie, cet idéal du poëme et du poëte, tout penseur a le droit de se les proposer comme but, comme ambition, comme principe et comme fin.
A la tête des confédérés étoit le fameux Erasme, le plus bel-esprit de son siècle, un des restaurateurs des lettres, l’ennemi irréconciliable de l’absurde jargon de l’école, & le père de la vraie philosophie.
Avant-propos Le livre que nous publions ici, dans cette bibliothèque hospitalière, libéralement ouverte à toutes les écoles de philosophie, est la réimpression amplement développée de deux articles qui ont paru dans la Revue des Deux-Mondes, aux mois de juin et juillet 1865.
La philosophie l’est-elle moins ?
les Nouveaux Lundis de Sainte Beuve, la traduction de Eurêka d’Edgar Poe par Baudelaire, le Dictionnaire de Littré, cet attentat de la philosophie positive sur la langue française, le Capitaine Fracasse 43 de Théophile Gautier, et ces pauvres Mémoires, qui n’auront jamais le succès de ceux de Saint-Simon, du duc de la Rochefoucauld-Doudeauville, qui ne se rappelle pas assez que devant son nom de Doudeauville il y a le nom de La Rochefoucauld, qui oblige à être spirituel, je crois bien que vous êtes au bout du budget littéraire de cette année que je m’obstine à trouver inféconde, même en voyant ce qu’elle a fait !
47. » Dans cet ouvrage, qui est, comme on le voit, un véritable éloge, Tacite a réuni la philosophie à l’histoire, et l’histoire à l’éloquence : on y retrouve à chaque ligne l’âme d’un citoyen qui porte tout le poids du malheur de la vertu, et qui, en peignant les maux de sa patrie, les éprouve une seconde fois.
C’est une superbe débauche d’imagination, de philosophie et de poésie ; mais c’est une débauche. […] L’Allemagne était pleine d’hommes à sa hauteur en philosophie, en histoire, en science, en politique, en roman, en critique, en poésie ; il suffit de nommer les Herder, les Kant, les Jacobi, les Schlegel, les Winckelmann, les Klopstock, les Wieland, les Schiller, pour assigner au dix-huitième siècle allemand la même fécondité intellectuelle qu’au dix-huitième siècle français. […] Berlin l’était pour les sciences, Dresde l’était pour les arts, Leipsick pour la critique, Koenigsberg pour la philosophie ; Weimar désirait l’être pour la poésie.
Inconséquence d’esprit, non de conduite, dans un temps où les mœurs conservaient l’art d’écrire en vers comme un amusement, et où la philosophie commençait à l’attaquer comme un vain emploi de l’esprit. […] Une femme du monde ; curieuse, comme on l’était alors, des découvertes de la philosophie nouvelle, demande à notre philosophe comment est fait le monde que nous habitons, et s’il y a d’autres mondes habités. […] Il rejette le secours que la philosophie de Descartes est venue apporter à la religion naturelle.
Les élèves de César Franck s’interrompent de louer Bach pour ne plus songer qu’au Parsifal ; les élèves de Saint-Saëns ne songent pas à railler des pasticheurs de Wagner ; et un ami de Benjamin Godard accepte sans trop s’irriter qu’un rédacteur de la Revue wagnérienne lui expose la haute philosophie et la religion du maître, le » néo-christianisme » … Mais voici que, dans un grand brouhaha, se complimentent, grasseyent, s’effacent, se saluent, s’emmêlent les simples amateurs, les wagnériens selon la mode : cavaliers élégants, mondaines, docteurs très répandus, belles juives, flâneurs cosmopolites. […] Dès lors, plus de philosophie. […] Par quelle déviation d’esprit a-t-il pu croire qu’il arriverait à rendre autre chose eu musique, et par quelle aberration a-t-il pu imaginer de substituer ici la philosophie à l’amour ?
Il prétend nous livrer, en images et en fresques imposantes, un résumé schématique de tout ce qui s’agite dans le monde de la pensée, désormais occupé presque morbidement de philosophie et de sociologie. […] Bazin s’est attaché à composer une sorte de roman national où l’histoire, le patriotisme et la philosophie sociale même se prêtent un mutuel concours. […] René Bazin, en même temps qu’il élargissait sa vision, éclairait son œuvre à la lumière d’une philosophie plus grave, envisageait la vie avec plus de hardiesse, et s’attachait à mettre le roman social à la portée du peuple.
Hugo nous avaient paru l’agonie d’un génie poétique, assez fort pour rester individuel, mais qui s’était abandonné aux philosophies de ce siècle, à ces philosophies dégradées qui l’avaient rendu semblable à elle. […] Il est certain que le poète s’est retrempé dans les sains courants de la tradition, et que dans son esprit et dans son livre, l’Histoire a, — comme partout, du reste, où elle intervient et elle passe, — heureusement foulé la Philosophie sous ses pieds !
Elles aiment une certaine philosophie anglaise et tout ce qui s’y manifeste de pratique et de minutieux : l’observation des petits faits, la facilité à s’en satisfaire, les préoccupations morales, l’absence d’inquiétude métaphysique. […] Dès que la fleur a ânonné sa leçon, elle est condamnée à entendre un nouveau cours : Parfois vous m’expliquez votre philosophie. […] Comme les rois, les gardes champêtres et les professeurs de philosophie, elle sait que le moi est haïssable et elle dit toujours nous. […] Ses instincts naïfs de petit animal égoïste et gracieux s’expriment aujourd’hui en une philosophie qui a tout le pédantisme lourd de la légèreté voulue. […] Ce malthusianisme si originalement radical est le centre de la philosophie de Clémence Badère.
Il n’y avait pas pour lui assez de philosophie dans la guerre ; il ne l’aimait pas. […] Elle lui servit de secrétaire intime ; elle prit, avec lui, le goût de la haute littérature et de la philosophie naturelle. […] Son père l’envoya faire ses études aux Jésuites ; il y resta cinq ans et s’éleva jusqu’à la philosophie. […] Rohault étala à Molière toutes les maximes d’une saine philosophie pour lui faire entendre qu’il avait tort de s’abandonner à ses déplaisirs. « Eh ! […] Je pris, dès lors, la résolution de vivre avec elle comme un honnête homme qui a une femme coquette, et qui est bien persuadé, quoi qu’on puisse dire, que sa réputation ne dépend point de la méchante conduite de son épouse ; mais j’eus le chagrin de voir qu’une personne sans beauté, qui doit le peu d’esprit qu’on lui trouve à l’éducation que je lui ai donnée, détruisait en un moment toute ma philosophie.
En politique, après Richelieu et Mazarin, Louis XIV ; en littérature, l’Académie et Boileau ; en religion, la défaite du protestantisme, dont la Révocation n’est que le dernier acte ; en philosophie, Descartes. […] De par son tempérament, de par sa philosophie, de par ses expériences personnelles, Molière portait le drame en lui ; il l’aurait créé, lui qui a pris tant de libertés avec les formes et les combinaisons d’éléments, s’il y avait été encouragé. […] « Avec le démesuré, l’incohérence : histoire et philosophie se gênent ; ou l’individu périt, ou le symbole s’obscurcit. […] L’histoire, naguère une reconstruction poétique, se fait exacte, méthodique, renouvelle la philologie, le droit, la philosophie, la psychologie, les sciences naturelles qui vont passer au premier plan. […] La philosophie se ramène au pur déterminisme ; la morale relève de l’hygiène ; elle est scientifique.
C’est toute la philosophie de la littérature contemporaine qui pourrait seule répondre à votre questionnaire. […] Elle se divise en deux parties, une philosophie évolutive et une théorie de l’instrumentation poétique ou instrumentation verbale. […] Nous les artistes, épris du monde moderne, pénétrés de l’esprit scientifique, adeptes de la philosophie positive, qui vivons en communion directe et fervente avec l’âme du prodigieux, de l’incomparable siècle dont nous sommes ! […] C’est ainsi que les religions, en leur période légitime, furent les tâtonnements de la philosophie. […] À la même époque, la science bouleversait, magnifiait le monde de ses engendrements ; notre philosophie, coordonnant ses principes, prenait définitive conscience d’elle-même.
Pareillement, en France, la philosophie, la musique, les lettres, les sciences, l’art militaire, les industries ont leurs centres ; quand nous réussissons en quelque chose, c’est par ce jardinage savant qu’on appelle le talent d’organiser. […] L’ouvrage est très suggestif ; on peut le recommander à tous ceux qui veulent se faire une idée du progrès accompli en philosophie, en psychologie et même en biologie, depuis trente ans. […] C’est un honneur pour la philosophie contemporaine que de n’avoir point cette crainte. […] Ribot, Bain, Herbert Spencer La Philosophie de Schopenhauer, par Th. […] Il les indique en passant, ces motifs ; il voit ce qu’il y a de hasardé dans notre philosophie de l’histoire, ce qu’il y a d’inutile dans notre manie d’érudition, ce qu’il y a d’exagéré dans notre goût pour le pittoresque, ce qu’il y a d’insipide dans notre peinture du réel.
Ce sont des conseils de philosophie positive et d’intérêt bien entendu. […] Ce qui est sûr, c’est qu’il a voulu le transformer en une philosophie pratique conciliable avec le tour d’esprit scientifique des modernes ; et que, soit qu’il l’ait ébranlé, soit qu’il l’ait soutenu, il l’a respecté et aimé très profondément. — Cette philosophie chrétienne, est-ce le christianisme de demain ? […] Les vrais jeunes, très entêtés de philosophie, de pensée, de rêve et même de mysticisme, sont un peu loin d’eux, et même sont exactement à leurs antipodes. […] Pas un mot, non plus, de philosophie, à quoi, je crois, du reste, qu’il n’eût rien compris. […] On se préparait à écrire des romans pour dames en passant son agrégation de philosophie.
Et puis je lui sais gré surtout d’aimer la philosophie, de la mêler aux questions vitales. […] Cette courte série de préceptes enferme réellement toute une philosophie. […] Que celui que la philosophie rebute se rassure. […] Tirer ainsi la philosophie de l’actualité, voilà l’ambition du moraliste. […] Quant à la philosophie du livre, elle est, ainsi qu’on l’a vu, l’épicurisme.
Sa philosophie n’était nullement un jeu, à moins que jeu, ici, ne signifie apprentissage et accomplissement des offices du citoyen : ludus pro patria, ludus pro civitate. […] En 1903, nous revenons à Pascal avec deux articles sur la Philosophie religieuse de Pascal et la Pensée contemporaine, articles reproduits, sept ans plus tard, parmi d’autres essais de critique, dans le Blaise Pascal. […] Communiquée à Hippolyte Taine lui-même par le maître de conférences de philosophie, M. […] Taine n’est pas, assurément, le seul Français curieux de philosophie qui ait eu à souffrir d’une instruction scindée et incomplète, mais le défaut — M. […] Giraud se représente la carrière littéraire du romancier, elle est, en quelque sorte, un acheminement très lent, mais continu, de ce point de départ, la philosophie du néant, à ce point d’arrivée, le regret de la foi chrétienne.
Il n’y avait pas à parler aux souverains de leurs affaires, la chose n’eût pas été de leur goût ; ni des grands sujets de la pensée, religion, politique, philosophie : la domination espagnole en Italie, en Espagne l’inquisition y eût mis bon ordre. […] En quoi donc la poésie est-elle moins utile aux hommes que la morale et la philosophie ? A quel titre l’empêcherait-on de chercher, comme la morale et la philosophie, le vrai par la raison ? […] C’est ainsi que la loi morale, qui m’impose l’honnête, me veut voir plus véritablement libre qu’une certaine philosophie, qui s’en fie à ma sagesse du soin de me conduire, et qui se rend ainsi complice de mes erreurs et de mes défaillances. […] Ni la subtilité d’Aristote, ni cette philosophie de l’art, où ce grand homme semble vouloir donner la raison de la raison, n’eussent été de mise là où il suffisait de quelques principes simples, éternels, ou plutôt de quelques-uns de ces mots qui contiennent en eux tout un ordre de vérités, raison, vrai, langue, perfection ; mots de ralliement pour l’esprit humain, aux époques où il oublie ses propres lois et perd l’idée de sa grandeur.
Mais nous réservons pour le prochain chapitre la question de savoir jusqu’à quel point, et avec quelle méthode, la philosophie pourrait tenter une genèse véritable de l’intelligence en même temps que de la matière. […] Or, pour répondre à cette question, point n’est besoin d’opter pour un système de philosophie. […] Mais, encore une fois, ou la philosophie n’a rien à voir ici, ou son rôle commence là où celui de la science finit. […] Mais comment ne pas remarquer que la science elle-même invite la philosophie à prendre les choses d’un autre biais ? […] Sans doute, cette philosophie n’obtiendra jamais de son objet une connaissance comparable à celle que la science a du sien.
Il le mit au collège à Beauvais, puis l’amena à Paris au collège de Boncourt, où le jeune homme fit sa philosophie. […] Charron dans la morale et l’éducation, Gassendi dans la philosophie, et que proposait Port-Royal dans l’éducation aussi et dans l’art de penser.
Cela ne le rend pourtant pas injuste pour nous Français, ni aveugle sur les défauts de nos voisins, et il met des correctifs énergiques à ce grand sens qu’il leur reconnaît : Ce sont des sauvages philosophes et avares ; leur profondeur en philosophie est même une passion ; mais la douceur et la politesse qui leur manquent, et que les Français ont naturellement, les rendent inférieurs à nous pour faire passer les bons principes jusques à l’action. […] Il reproche aux modernes de ne connaître que la politique pratique et de n’avoir pas même l’idée de la philosophie politique, de cette science « qui a pour principal objet de subordonner les hommes les uns aux autres pour les policer et les rendre heureux ».
On y voit, et je l’ai déjà dit, ce qu’il pense de la politique ; on n’y voit pas moins ce qu’il pense de cette philosophie essentiellement idéale et illusoire qui, sans tenir compte de la pratique humaine et de l’expérience, prétend que « le beau n’est que la forme du bon. » Et il a même, à ce sujet, une manière de parabole ou d’apologue assez remarquable. […] En un mot, Gavarni résumant sa philosophie morale répéterait volontiers, pour son compte, avec ces deux bons vieux qui descendent de quelque barrière : « Vois-tu, Sophie, il n’y a que deux espèces de monde, les braves gens et puis les autres.
Il écrivait dès ce temps-là dans la Revue indépendante, dans la Revue des Deux Mondes, le National, la Liberté de penser… Vers, prose, littérature, philosophie, il s’essayait en tous sens, et plus d’un de ses collègues de la vieille roche s’effrayait des nouveautés d’aperçus ou de sujets qu’il introduisait dans l’enseignement normal. […] Ce n’est que lorsqu’on a pénétré le Moyen-Age, sa philosophie, sa théologie, sa dialectique, son idéal amoureux ; ce n’est que lorsqu’on a aussi connu à fond la vie politique et poétique de Dante, qu’on a marché d’un pas plus sûr à travers les cercles et tout le labyrinthe du mystérieux poème, et qu’on a conquis, pour ainsi dire, l’admiration.
Le fond de la philosophie de leur mère était le voltairianisme, et, femme positive qu’elle était, elle ne s’inquiéta pas d’y substituer une croyance pour ses fils. […] Comme il les destinait à l’École polytechnique, il les plaça dans la pension Cordier et Decote, rue Sainte-Marguerite ; ils y restèrent jusqu’en 1818 et suivirent de là les cours de philosophie, de physique et de mathématiques au collége Louis-le-Grand.