Puis elle me confie, — j’en doute, — qu’elle est en train, dans ce moment, de déserter la peinture pour la cuisine, qu’elle fait des nouilles comme personne, qu’elle s’est même élevée à la confection des pâtés de foie gras, des pâtés de foie gras avec la croûte, et une croûte, s’il vous plaît, où elle peint des fleurs avec du jaune d’œuf, et des feuilles avec je ne sais plus quoi : de la pâtisserie artistique. […] Il dit Diaz un causeur éblouissant, et qui définissait ainsi la peinture de Delacroix : « Un bouquet de fleurs dans de l’eau croupie ! […] Maintenant l’impression là-dedans, c’est un sentiment d’abomination pour ce bourgeois de Louis-Philippe, qui, avec son Musée, ses peintures au rabais, a tué la belle antiquaillerie de cette demeure de la monarchie française, aux xviie et xviiie siècles, et n’a pas craint de faire la nuit avec un grand vilain tableau moderne, fermant la fenêtre de la salle de bain de Mme Adélaïde, qui est peut-être le plus riche spécimen de la décoration intérieure, au xviiie siècle. […] … Puis, ces eaux-fortes, ce serait pour moi une reposante distraction de la peinture. […] Dans le gai salon donnant sur la place Vendôme, on trouvait ma tante, toujours lisant, sous un portrait en pied de sa mère, qui avait l’air d’un portrait d’une sœur, d’une sœur mondaine : — un des plus beaux Greuze que je connaisse, et où, sous les grâces de la peinture du maître français, il y a la fluide coulée du pinceau de Rubens.
C’est la même matière religieuse, littéraire, le même fonds d’inspiration mélancolique ; c’est quelque chose d’harmonieux, de lyrique, d’élégiaque. » Retournons donc, s’écrie le jeune auteur, retournons, il en est temps, aux idées religieuses ; les littérateurs et les artistes ne peuvent rien sans elles. » Et ce sont çà et là, en accompagnement de cette croyance, des couleurs de mythologie grecque, des essais de peintures homériques, évandriennes, pastorales ; Antigone, Eurydice, tous ces noms favoris y ont des autels. […] Mais les divinités de l’Olympe grec, en intervenant, même avec un art relevé d’espièglerie, refroidissent ces riantes peintures, et Norfrank, bienvenu et sage en dépit des embûches de Mercure et de Cupidon, Norfrank dans l’heureux chalet nuptial me touche moins que l’honnête Pierre Simon, devisant dans l’ermitage étroit sur l’étendue des destinées humaines, et taisant quelque timide espoir qu’aucune récompense terrestre ne doit couronner. […] Ce n’est pas en étudiant, par exemple, les fragments attribués à Orphée, qu’il s’est préparé à faire parler son personnage : de même dans les peintures qu’il nous donne de cet ancien monde, il n’a pas visé à retrouver en géologue l’aspect réel, persuadé que ce serait toujours un paysage très-aventuré. Il n’a donc tenu qu’à se faire l’organe d’un certain esprit général et intime avec lequel il se sentait en communication, et il a pris d’avance son parti sur l’invraisemblance (je parle de l’invraisemblance poétique) du langage et de beaucoup de peintures.
Cet apologue heureusement développé offre la peinture et la poésie de la basse-cour au naturel, et nous montre dans un cadre bien rempli le genre de talent des prédécesseurs de La Fontaine. […] Certes elle était malade, en effet, et en danger de se dissoudre, cette société finissante du Moyen Âge, qui engendrait ce dernier Roman de Renart comme peinture et expression d’elle-même : pourtant elle avait des ressources encore, de la force héroïque et des exemples à opposer tout à côté à cette corruption des subtils et des lâches.
Ces anciens étaient privilégiés pour la poésie et pour la peinture des objets naturels. […] On ne sait si tout est de Bussy dans cette peinture satirique, qu’il a en partie désavouée.
» Quelques écrivains, de nos jours, et particulièrement les écrivains dits néo-catholiques, dans leurs peintures de l’Empire romain, se sont livrés à des exagérations, non pas sur la corruption romaine, qui était extrême, en effet, sous les Empereurs, mais sur l’absence de qualités et de vertus civiles qui réellement y brillaient encore. […] Darenbert, qui a donné ses soins à la correction de ce texte même, a paru regretter que pour les dessins, au lieu de s’adresser à des artistes, et quelques-uns très distingués, qui ont traduit l’auteur sacré dans des formes plus ou moins modernes, on ne se soit pas reporté aux anciennes peintures qui se voient encore dans les Catacombes.
Or, d’une part, ce Napoléon a beaucoup du héros féodal ; la multitude d’images de chevalerie qui parsèment la peinture, les termes de fauconnerie qui escortent son aigle impériale, nous figurent plutôt un baron, un conquérant du moyen âge. […] La peinture de cette barbarie demi-orientale, en proie aux flammes et aux hurlements, ces minarets croulants qui, la veille, sous leurs turbans de neige, rêvaient au Bosphore, la grande tour de Saint-Ivan qui, en brûlant et fondant, se tord comme une sorcière penchée sur la chaudière immense, ce sont là de reconnaissables images, des marques solennelles qui sacrent au front le poëte.
Pour qu’ils se changent en arguments, il faut qu’ils ne soient plus des êtres : un portrait vivant pourrait attirer l’attention, et le spectateur oublierait l’instruction pour le plaisir ; une peinture détaillée pourrait égarer l’interprétation, et le spectateur laisserait la bonne conclusion pour la mauvaise ; si le Renard a trop d’esprit, on ne songera qu’à lui, ou qui pis est, il sera le héros. […] Le renard, qui tant sait de guille (ruses) Vit que cil déprise et aville Les autres, et se prise et se loue ; Si lui dit en faisant la moue : « Ainsi cuides-tu que mieux vaille, Pour ta peau où tant a de mailles, Dont les deux, non mie les trois, Ne valent pas un petit pouois (poids) Tu te fais de ta peau moult cointes Pour les mailles qui y sont pointes (peintes) Mais je ne pris rien tel peinture Ni ne me fi, ni n’asségure.
Enfin ce goût de quelques romantiques, au nom de la liberté de l’art, pour le mot cru, la peinture brutale, était devenu chez Zola une véritable passion pour l’indécence et pour l’indécence froide et, si je puis dire, de sens rassis. […] La misanthropie aussi, comme je crois l’avoir déjà dit, flatte tellement un lecteur peu averti qui s’excepte toujours de la condamnation portée contre le genre humain tout entier, que, si outrée et presque maladive et folle qu’elle fût chez Zola, elle ravissait d’aise et de joie maligne un public volontiers contempteur et prompt à reconnaître le prochain dans les plus noires peintures, sans songer que le prochain c’est le semblable.
Il excelle, et ce mot d’art est glacial pour désigner la profondeur de compassion qui le motive, dans la peinture des éperdûments suprêmes de l’âme humaine meurtrie, déchirée, pleurante et saignante, tressaillant de ses cris et se répandant en paroles tremblées. […] Il hait et écarte les beaux diseurs, les intelligents, les habiles, les hommes bien élevés qui pensent et sentent selon les formulaires et laissant à d’autres la peinture de l’être social, il descend à tout ce qui est resté de franc et de brut dans la lie des villes ou des caractères.
Usant d’une imagination adroite et subtile, il s’emploie à donnera tous ses goûts une nourriture facticement convenable, présente à ses yeux des spectacles combinés, substitue les évocations de l’odorat à l’excercice de la vue, et remplace par les similitudes du goût certaines sensations de l’ouïe, pare son esprit de tout ce que la peinture, les lettres latines et françaises ont d’œuvres raffinées, supérieures ou décadentes, oscille dans sa recherche d’une doctrine qui systématise son hypocondrie, entre l’ascétisme morose des mystiques et l’absolu renoncement des pessimistes allemands. […] Le boudoir où des Esseintes recevait ses belles impures, le cabinet de travail où il consume ses heures à révoquer le passé, ou à feuilleter de ses doigts pâles, des livres précieux et vagues, cette bizarre et expéditive salle à manger, dans laquelle il trompe ses désirs de voyage, la désolation d’un ciel nocturne d’hiver, le moite accablement d’un après-midi d’été, les floraisons monstrueuses dont se hérissent un instant les tapis, les évocations visuelles et auditives de certains parfums aériens et liquides, et par dessus tout ces phosphoriques pages consacrées aux peintures orfévrées de Moreau, à certains ténébreux dessins de Redon, à certaines lectures prestigieuses et suggestives ; ici le style de M.
J’avoue toutefois que s’il fut jamais permis à la peinture d’employer l’allégorie, c’est dans un triomphe de la justice, personnage allégorique, à moins qu’on ne poussât la sévérité jusqu’à proscrire ces sortes de sujets, sévérité qui achèverait de restreindre les bornes de l’art, qui ne sont déjà que trop étroites, de nous priver d’une infinité de belles compositions à faire, et d’écarter nos yeux d’une multitude d’autres qui sont sorties de la main des plus grands maîtres. […] Il en est de la peinture ainsi que de la musique.
Ne disons point, au reste, qu’une telle peinture soit un jeu de l’esprit : les traditions de la poésie ne sont-elles pas aussi une réalité ? […] Nous avons déjà signalé ce qu’une telle situation des esprits a eu de malheureux ; et nous ne devons point revenir sur cette affligeante peinture.
Elle a dit, à propos des Névroses, ses goûts ou ses dégoûts, à elle, ses préférences et ses horreurs, tirant tout de sa propre personnalité, faisant comme les peintres, qui se peignent plus que les gens qu’ils peignent, dans leur peinture. […] C’était aussi bête que de lui reprocher d’avoir des cheveux noirs… Si Shakespeare, que ces imbéciles admirent par lâcheté de tradition, donnait aujourd’hui son Hamlet, le plus beau de ses drames, ils diraient de la scène du cimetière où Hamlet, de ses mains de prince, joue au bilboquet avec des têtes de mort fraîchement déterrées, ce qu’ils disent des peintures horribles et sépulcrales de l’auteur des Névroses ; car Hamlet et M.
Il doit prendre garde que la peinture, trop complaisamment poussée, d’un sentiment mauvais, d’un vice, d’une faute, ne fasse oublier au lecteur la perversité du sentiment ou de l’acte ; il faut qu’il mesure le danger de l’exemple qu’il crée lui-même, et que, par une habileté dont le public ne s’apercevra peut-être pas, sans le dire le plus souvent, il laisse aux manifestations de la volonté humaine leur caractère de liberté, de mérite ou de démérite. […] Non, la littérature est un art et la peinture en est un autre.
Et s’ils n’ont pas reculé devant la peinture de la laideur et de la vulgarité, c’est qu’ils ont cru que l’on avait inventé l’art pour nous en consoler, en les anoblissant. […] On l’a bien fait en peinture, où les choses ne se sont gâtées que justement du jour où les imitateurs de M.
La même erreur lui a fait prendre des textes pour des peintures. […] II Tel est cet orateur que l’imagination poétique et l’esprit d’érudition ont promené dans l’érudition et égaré dans la philosophie, qui, après avoir voyagé parmi divers systèmes et hasardé un pied, et même deux pieds, dans le panthéisme, est venu se rasseoir dans les opinions moyennes, dans la philosophie oratoire, dans la doctrine du sens commun et des pères de famille ; qui, pensant faire l’histoire du dix-septième siècle, en a fait le panégyrique ; qui, croyant tracer des portraits et composer des peintures, n’a su que recueillir des documents et assembler des textes ; mais qui, dans l’exposition des vérités moyennes et dans le développement des sujets oratoires, a presque égalé la perfection des écrivains classiques, et qui, par la patience de ses recherches, par le choix de ses publications, par la beauté et la solidité de ses monographies, a laissé des modèles aux érudits qui continueront son œuvre, et des matériaux aux philosophes qui profiteront de son travail.
Puis vient une peinture de la cour et du ministère, alors dirigé par M. de Vergennes.
Dans tous les deux mêmes originalités, même fraîcheur d’idées, même luxe d’images neuves et vraies, seulement l’un est plus grave et même plus mystique dans ses peintures ; l’autre a plus d’enjouement, plus de grâce, avec beaucoup moins de goût et de correction.
Ces peintures respirent, comme ses autres épitres, la délicatesse & la naïveté.
La poësie, l’histoire, la peinture, la sculpture, l’architecture, enfantoient à l’envi des chefs-d’œuvre.
Il y règne une sombre imagination, très propre à la peinture de cette Égypte pleine de souvenirs et de tombeaux, et qui vit passer tour à tour les Pharaon, les Ptolomée, les Solitaires de la Thébaïde, et les Soudans des Barbares.
Je crois qu’on peut traiter dans la poësie les personnages allegoriques parfaits, comme nous les avons traitez dans la peinture.
Voilà pourquoi, par exemple, les italiens seront toujours plus propres à réussir en peinture et en poësie que les peuples des environs de la mer Baltique.
Après cette double peinture des conséquences d’un crime dans les âmes, il fallait un genre d’expiation au niveau de cette originalité simple, pathétique et profonde.
Ces réalistes contemporains, dont Courbet est l’épais champion en peinture, et qui n’ont pas encore trouvé de Courbet littéraire dans leurs rangs, ne prennent point en suspicion des facultés absentes ; au contraire.
Il y a manié les passions, le comique ; il a trouvé dans son opéra quelques peintures vives et riantes, dans sa tragédie quelques accents nobles ou attendrissants ; il est sorti du raisonnement et de la dissertation pure ; il s’est acquis l’art de rendre la morale sensible et la vérité parlante ; il a su donner une physionomie aux idées, et une physionomie attachante. […] C’est qu’il offrait aux Anglais la peinture de la raison anglaise ; le talent et la doctrine se trouvaient conformes aux besoins du siècle et du pays. […] Pardonnez au traducteur qui essaye d’en donner un exemple dans cette moqueuse peinture du poëte et de ses libertés : « Il n’est pas contraint d’accompagner la Nature dans la lente démarche qui la mène d’une saison à l’autre, ou de suivre sa conduite dans la production successive des plantes et des fleurs. […] La plus sèche morale se transforme sous sa main en peintures et en récits. […] Car si vous vous figurez vivement une situation ou une action, vous verrez du même élan tout le réseau de ses attaches ; les passions et les facultés, tous les gestes et tous les sons de voix, tous les détails d’habillement, d’habitation, de société, qui en découlent, se lieront dans votre esprit, attireront leurs précédents et leurs suites ; et cette multitude d’idées, organisée lentement, se concentrera à la fin en un sentiment unique d’où jaillira, comme d’une source profonde, la peinture et l’histoire d’un personnage complet.
La momie servait aussi à fabriquer pour les peintres un beau noir qui, paraît-il, n’aurait pas été remplacé, ce qui n’a plus d’importance, toute la peinture étant désormais couleur jus d’herbe et sirop de groseille. […] La peinture Ce siècle s’annonce comme celui du délire de la peinture. […] Les femmes de Rembrandt sont généralement de celles qu’on aime mieux voir en peinture que dans la réalité. […] La peinture est une convention bien curieuse, et ce n’est peut-être que cela.
Il est visible que Théophile Gautier ne se préoccupe guère de l’homme et de la nature humaine qu’à ce seul point de vue, et quand il considère les êtres ou les choses, c’est à titre d’objets d’art, comme marbres ou comme peintures. […] On retrouverait même le procédé jusque dans la musique ou dans la peinture moderne, avec le heurt brutal des sonorités ou des colorations qui, au premier abord, déconcerte peut-être, mais qui frappe forcément l’esprit. […] Quand on lit un de leurs romans, on ne sait jamais au juste si l’on est en présence d’un ouvrage de plastique et de couleur, ou d’une peinture de mœurs ou d’une thèse sociale. […] En dépit du sentiment public, qui du reste ne se voyait pas menacé, et pour qui nulle modification n’était même apparente, la peinture et la poésie se mettaient à l’unisson du mouvement scientifique : l’animal humain n’y venait plus qu’au second plan et parfois il en était banni. […] Dans cette décourageante peinture de la société contemporaine, intéressante au seul point de vue de la psychologie, tout a été pris sur le vif sans doute, tout aurait pu arriver sans invraisemblance.
En d’autres termes, la description est la peinture animée des objets. […] Ce qu’il eût écrit de plus n’eût rien ajouté à sa peinture. […] Elle n’est pas une peinture, mais une analyse, et elle ne traduit pas directement les objets, mais les sentiments qu’ils éveillent en nous. […] Bouhours la compare au mélange des ombres et des clairs dans la peinture. […] C’est la peinture d’une personne ou d’un animal.
Il eût donné plus de réalité à sa poésie, qui s’égare trop volontiers en vagues sentiments et en peintures générales ; son goût plus sûr lui aurait souvent fait aimer plus de simplicité ; du moins les éternelles redites du Dictionnaire des amants eussent-elles été davantage épargnées.
C’est une prétention d’user des mots en artiste, non pour penser et sentir, ni pour provoquer des pensées et des sentiments, mais pour produire les impressions les plus spéciales qui appartiennent aux autres arts, à la musique, à la peinture, à la sculpture, des impressions de son, de couleur et de forme.
Si, dans ses Lettres Persanes, la vivacité de la jeunesse, une licence qu’on ne sauroit trop condamner, l’ont engagé quelquefois à des peintures ou à des discussions trop libres, ce n’a été, dans lui, que des momens d’ivresse qui passent rapidement, & après lesquels la saine raison reprend son empire.
Ses plans, furent réguliers ; ses caractères beaux, nobles & soutenus ; ses peintures vives ; ses pensées sublimes & vraies ; sa diction belle, majestueuse, coulante.
Voilà un morceau de peinture d’après lequel on ferait toucher à l’œil à de jeunes élèves qu’en altérant une seule circonstance on altère toutes les autres, ou la vérité disparaît.
Jamais je n’ai vu de plus bel effet de lumière sur le papier, à travers des arbres en peinture. […] Certes, M. de Ruder eût été son Lamartine en peinture ; un habile burin lui aurait rendu cette figure qui n’a besoin ni de couleurs, ni de tons, ni de nuances pour passionner le regard. […] C’est une tête de Christ que la peinture n’avait pas encore inventée, même sous le pinceau de Scheffer ; un Guido Reni à son bon temps, mais un Guido Reni avec l’énergie de Michel-Ange !
Alors l’artiste doit employer des signes moins denses, plus différents, par leur aspect sensible, des choses qu’ils signifient : l’artiste plasticien use la peinture, au lieu de la statuaire ; le littérateur remplace le récit oral par le drame, et le drame par le roman. […] Voir dans les deux précédents numéros de la Revue, les notes sur la peinture et la littérature wagnérienne. […] Le dernier volet sur l’art wagnérien est consacré à la musique wagnérienne après la peinture et la littérature.
Seule d’ailleurs, et tandis que ni la peinture, ni la poésie ne réussissaient au plus qu’à égaler leurs modèles, la Science « avançait », d’un mouvement, irrégulier peut-être, mais toujours « progressif », les découvertes de Copernic ayant préparé celles de Kepler, auxquelles on avait vu s’ajouter celles de Galilée, suivies elles-mêmes de celles de Newton. […] Car ne sont-ce pas aussi des « rapports » qu’expriment la musique, par exemple, ou la peinture ? […] Mais il est vrai que de très grandes écoles, panai lesquelles on peut citer celle de Michel-Ange en peinture, et chez nous, au théâtre, l’école de Corneille, ont fait d’une altération systématique et convenue des rapports réels des choses le principe de leur esthétique.
C’est un tableau, mais c’est un tableau délicieux, c’est une peinture des amours de Vénus et d’Adonis. […] Ce qui est délicieux, ce qui rappelle les peintures les plus charmantes des peintres de l’amour les plus suaves, c’est ce que je vais vous lire. […] Voilà, précisément, une de ces exclamations que je n’aime pas beaucoup et qui me paraissent plutôt refroidir qu’animer la peinture que vous allez voir.
Enfin, le peintre Marcel, qui ramasse les débris du naufrage de Catherine, ce qui n’est pas une grande aubaine, ce sage d’atelier, ce moraliste de peinture, n’est qu’un bon garçon qui veut vivre à Bruges et qui se moque du préjugé. […] Le roman s’ouvre par une peinture aussi détaillée que la dentelle de cette ville de dentelières et de carillon. […] C’est cette préoccupation de peintre dévorant le littérateur, et qui, du reste, est la maladie des pommes de terre de la littérature actuelle, c’est cette préoccupation qui a poussé l’auteur de Catherine a faire un peintre de son second héros, le bon et le définitif, et à lui souffler des théories sur les rapports de la peinture et des gouvernements, pour lesquelles il est évident que l’honnête Marcel n’est que la sarbacane de M.
Le Paul qui sort du boulet au retour du voyage, et qui fait de nouveau partie alors du système de Pierre, est quelque chose comme un personnage qui sortirait, en chair et en os, de la toile où il était représenté en peinture : c’était à la peinture et non pas au personnage, c’était à Paul référé et non pas à Paul référant, que s’appliquaient les raisonnements et les calculs de Pierre pendant que Paul était en voyage. Le personnage succède à la peinture, Paul référé redevient Paul référant ou capable de référer, dès qu’il passe du mouvement à l’immobilité.
Auprès des poèmes qu’il consacre à ces sujets, les peintures de M. […] On a pu voir au Salon de la Rose-Croix, on peut voir à l’Exposition des Indépendants des peintures représentant les mêmes sujets que représentaient les peintures de Giotto, et avec des procédés du même genre. Ces peintures sont pourtant absolument différentes des peintures de Giotto. […] Et il en est de même pour ses peintures historiques. […] Je ne parle pas seulement de ces peintures de contrées et de mœurs qui donnent par instants à l’enquête de M.
Prêtre du royaume où l’on dépose ses armes et son masque, il nous en livre une peinture qui donne le témoignage de la plus touchante bonté avec la preuve d’un talent hardi. […] Ce roman est du type et de la ligne de la Puritaine, une peinture psychologique des milieux. […] À cette peinture du dix-huitième, il ajoute quelques traits qu’il emprunte à notre époque, dans ce qu’elle a de plus agréable, il est vrai, et que l’amie de Chateaubriand n’aurait pas méprisés. […] Et nous vîmes bientôt Chérau, dont les préoccupations artistiques étaient alors du domaine de la sculpture et de la peinture, passer avec succès le concours des contributions directes. […] Exacte peinture d’un cœur bien né qui se protège, se défend, avec l’invisible souci d’être humain et de rétablir des valeurs trop souvent faussées.
Mœurs de nos aïeux, peinture des anciens jours, poésie, romans même, nous avons tout intéressé à notre cause. […] Les hommes les moins crédules aiment ces images dans la peinture : elles doivent donc leur plaire aussi dans une description éloquente. […] Il donne non seulement des nuances plus fortes à la peinture des passions déjà connues ; mais il les enrichit encore de caractères absolument nouveaux. […] « Virgile a mis la même vérité dans ses peintures. […] On me saura gré de citer encore la peinture d’un religieux allant annoncer la sentence aux criminels dans les prisons.
Amaury se plongea avidement dans ces délicieuses peintures. […] C’est là une peinture hideuse. […] Le siècle ne se serait pas reconnu dans cette belle peinture, et la leçon qu’a voulu lui donner M. […] Sainte-Beuve est trop catholique par son dénouement ; il ne l’est pas assez dans la peinture des passions qui le préparent. […] Sainte-Beuve décourage le siècle ; il le révolte ou le corrompt par ses peintures.
« Je ne comprends pas de peinture, a dit un grand écrivain qui est peintre lui-même, s’il n’y a de la lumière et du soleil. » Le dialecte dorien chez Théocrite, et dès la première idylle, répond à ce soleil, à cette lumière. […] On se rappelle irrésistiblement, à l’aspect de cette riche peinture, Rabelais et Rubens ; mais ici on a de plus la pureté des lignes et la sérénité des couleurs. […] Cet homme d’esprit, qui manquait de plusieurs sens, se croyait fort en état de juger des diverses sortes de peintures, et en particulier de celles de l’amour : « Les anciens, dit-il dans son discours sur l’Églogue, n’ont guère traité l’amour que par ce qu’il a de physique et de grossier ; ils n’y ont presque vu qu’un besoin animal qu’ils ont daigné rarement déguiser sous les couleurs d’une tendresse délicate. […] On ne peut disconvenir en effet que les différences de religion, de climat, d’habitudes sociales, si elles n’ont pas changé le fond de la nature humaine, ont du moins donné à l’amour chez les modernes une tout autre forme que chez les anciens ; et lorsque les peintures que ceux-ci en ont laissées nous apparaissent dans leur nudité énergique et naïve, il y a un certain travail à faire sur soi-même avant de s’y plaire et d’oser admirer.