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813. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37

Les gens de lettres doivent bien se persuader que la littérature de tous les temps reçoit des directions inévitables des mœurs régnantes dans la nation, et que c’est une des lois du mouvement en politique et en morale, d’amener à la suite d’une longue période de dissolution, une période de réserve affectée et de pruderie. […] Quand l’esprit dominant est de rejeter sans examen et sans discernement tout ce qui appartenait au parti vaincu dans les sciences, dans les lettres, dans les arts même, l’ignorance présomptueuse, les doctrines surannées et réduites à l’absurde, les témérités mille fois réprimées des imaginations sans frein et sans guide, les extravagances les plus révoltantes, ont le champ libre, peuvent se donner carrière, faire ligue, se produire mutuellement, et se soutenir par leurs efforts combinés. […] Lettres à mademoiselle de Scudéry.

814. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — S’il est plus aisé, de faire une belle action, qu’une belle page. » pp. 539-539

Page 468, ci-dessus, Diderot a ajouté en note à son manuscrit : « Voyez les dernières pages de cet ouvrage où j’expose les raisons d’une opinion qui peut être contredite. » Voici ces dernières pages, qui nous paraissent n’être autre chose qu’un fragment d’une lettre adressée probablement à la princesse Daschkoff : … M. le prince Orloff est mon voisin. […] J’aurais bientôt fait la liste des hommes de génie dans les lettres depuis la création du monde, et je n’aurais pas si tôt fait celle, je ne dis pas des actions héroïques, mais des héros dans tous les genres ; cependant quelle multitude d’actions étonnantes que l’histoire n’a point célébrées ! […] Jamais l’homme de lettres ne se trouve dans cette position urgente, il est seul quand il écrit ; l’homme de génie n’a d’autre motif que son génie auquel il obéit.

815. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (1re partie) » pp. 337-416

La présentation de la lettre de recommandation de Rousseau adolescent à cette jeune et belle protectrice, que Rousseau devait plus tard aimer, ruiner, déshonorer et immortaliser ; cette présentation est une véritable scène du roman grec de Daphnis et Chloé. […] « Elle prend en souriant la lettre que je lui présente d’une main tremblante, l’ouvre, jette un coup d’œil sur la lettre de M. de Ponsverre (le gentilhomme qui le recommandait), revient à la mienne, qu’elle lit tout entière et qu’elle aurait relue encore si son laquais ne l’avait avertie qu’il était temps d’entrer […] Des lettres de M. de Mably et de l’abbé de Condillac, son frère, qu’il avait sollicitées à Lyon de cette famille obligeante, l’introduisent à Paris dans la société de quelques hommes de lettres et de quelques érudits. […] La déclamation à froid de certaines lettres de cette correspondance fut échauffée par le fond de passion qui brûlait sous la voluptueuse contagion des autres lettres ; le style couvrit tout de son charme. […] Quelles lettres de crédit apportées à la démocratie moderne, que ce livre érotique et orgueilleux des Confessions, dont la seule vertu est l’impudeur !

816. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

Mais ce n’était pas tout encore ; il faut un instrument au génie des lettres. […] Une circonstance fortuite nourrit cette double disposition aux lettres et à la religion dans la maison. […] Une lettre sévère et touchante que la tante de Racine, religieuse à Port-Royal, écrivit à son neveu dans le même temps, fit croire à Racine que la réprobation générale de Nicole s’adressait surtout à lui. […] La lettre de la tante au neveu mérite d’être citée ici. […] Dans ses fragments d’histoire comme dans ses lettres, on ne retrouve, selon moi, rien du génie de l’auteur de Phèdre et d’Athalie ; quand il n’y avait plus ni passion, ni pompe, ni harmonie de théâtre sous sa plume, tout s’évaporait, et tout se glaçait sur sa page.

817. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Il sait par cœur la troisième lettre à M. de Malesherbes, puisqu’il en traduit si éloquemment le délire dans ses deux lettres du 10 mai et du 18 août. […] Il est donc bien vrai que les lettres ne sont plus à nous-mêmes notre première affaire ! […] Ils ont même goût pour l’antiquité, même passion désintéressée pour l’étude et pour les lettres. […] Ce sont des chefs-d’œuvre que la plupart des lettres de Claire, et presque rien, après cent ans, n’en paraît fané. […] Je ne sais pas combien il a badigeonné d’élégies en l’honneur des lettres de cachet et de la Bastille.

818. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

Concevoir, créer : il y a dans ces deux mots pour l’homme de lettres un monde d’efforts douloureux et d’angoisses. […] Le portier entre tenant une lettre. Je prends la lettre ; elle porte le timbre de Lariboisière. […] Lisez la lettre de la Palatine. […] L’homme de lettres, cela loge généralement haut, au cinquième.

819. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « L — II » pp. 196-197

— La lettre audacieuse des évêques donne à penser : ils n’osent de telles choses que parce qu’ils sentent qu’il y a, à côté du roi, une conscience timide et religieuse, celle de la reine, qu’ils effrayent et qu’ils espèrent dominer. […] Un des évêques signataires de la lettre insérée dans les journaux, l’évêque de Versailles, vient d’être nommé par le roi à l’archevêché de Rouen, sans doute à titre de récompense !

820. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 381-382

Brienne, [Henri-Louis de Lomenie, Comte de] fils du précédent, mort en 1698, cultiva les Lettres avec des talens propres à le distinguer, si les fréquens voyages, ses aventures & la tournure de son esprit un peu romanesque, n’eussent trop favorisé les écarts de son imagination. […] Ses talens pour l’éloquence, reconnus dans l’Eloge funebre de M. le Dauphin, ses Mandemens qu’il fait lui-même, ses Lettres Pastorales qui respirent le patriotisme, & quelques autres Ouvrages où il n’a pas mis son nom, prouvent que l’Académie Françoise a moins recherché dans lui l’éclat de la naissance, que les qualités d’un Littérateur éclairé.

821. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 333

Nous le plaçons ici en qualité de Restaurateur des Lettres, & comme ayant été capable de les honorer par ses Ouvrages, si les soins du Gouvernement lui eussent permis de cultiver davantage ses talens pour la Poésie. […] Intrépide, généreux, affable, spirituel, amateur de l’étude, & sur-tout de la lecture des Anciens, il procura aux Lettres par ses bienfaits, ce qu’il auroit voulu leur procurer par ses travaux.

822. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 161-162

Ils contiennent, entre autres, une Réfutation d’une Lettre de M. […] Les Gens de Lettres doivent lui savoir gré de les avoir si complétement vengés, dans ses Plaidoyers & ses Mémoires, de l’oppression de ces tyrans typographiques qu’ils font vivre par leur esprit.

823. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 349-350

Cette modestie se montre sur-tout bien avantageusement pour la gloire de l'Auteur dans une Lettre au P. […] On peut proposer cette Lettre aux Ecrivains polémiques comme un modele de raisonnement, d'érudition, & encore plus de cette politesse si rarement observée dans les disputes.

824. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 426

Vernet, [Jacob] Ministre & Professeur en Théologie, à Geneve, sa patrie, né en 1698 ; Auteur d'un Traité de la vérité de la Religion, d'un Abrégé d'Histoire universelle, des Lettres critiques d'un Voyageur Anglois, & de quelques autres Ouvrages peu connus, peu estimés, & qui méritent peu de l'être. […] Ses démêlés avec M. de Voltaire lui ont donné une espece de célébrité dans les Lettres, qu'il n'eût jamais acquise par ses Ecrits.

825. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Une carrière de lettres présente un mélange complexe de l’idéal et du réel. […] Je dois citer cette page intense et pleine, de la Musique et les Lettres. […] a logique étrangère une lettre de change qui lui revient généralement protestée. […] Tout homme de lettres un peu nerveux est sujet à des hallucinations analogues. […] (Valéry a publié là-dessus, dans une lettre aux Marges, une page admirable.)

826. (1853) Histoire de la littérature française sous la Restauration. Tome I

Ce fut le sujet d’une nouvelle lettre de M.  […] L’homme d’esprit, dans une lettre publiée par un journal sous le directoire, avait prévu et indiqué la destinée de l’homme de génie. […] Appelé, en 1811, à professer l’histoire de la philosophie moderne à la faculté des lettres de l’académie de Paris, M.  […] Lucien Bonaparte, déjà célèbre par un grand talent oratoire et par l’amour des arts et des lettres. […] La lettre contenait le premier envoi.

827. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 195-196

Ses Lettres sur l’origine des Sciences & sur celle des peuples de l’Asie, adressées à M. […] Ses Lettres sur l’Atlantide de Platon & sur l’ancienne Histoire de l’Asie, pour servir de suite à l’Ouvrage précédent, ne lui cedent en rien du côté du style, qui en est vif, animé, rapide, & plein de chaleur ; mais quelquefois défiguré par une affectation d’esprit qui approche du précieux.

828. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 479-480

La République des Lettres lui doit l’excellente Description historique, géographique & physique de l’Empire de la Chine, en quatre vol. […] Ce Jésuite a eu aussi une grande part au Recueil des Lettres édifiantes & curieuses, écrites des Missions étrangeres, où, parmi des récits propres à intéresser la piété, on trouve des détails de Géographie, de Physique, d’Astronomie, d’Histoire Naturelle, dignes de l’attention des Curieux & des Savans.

829. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 302-303

Passemant, Ingénieur du Roi, une Lettre critique sur l'état de la Médecine, des Essais historiques, littéraires & critiques sur l'Art des Accouchemens chez les Anciens, une Lettre sur les Hôpitaux militaires, adressée à un Militaire* Littérateur ; tel est encore son Ouvrage qui a pour titre, Singularités historiques, littéraires & critiques en Médecine, Chirurgie & Pharmacie, disposées par ordre alphabétique, avec des Anecdotes sur plusieurs Médecins, Chirurgiens & Chimistes, tant anciens que modernes.

830. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

On lui doit également des notes sur les Lettres françaises en Belgique. […] Paris, Librairie générale des sciences, arts et lettres, 1911. […] Paris, Librairie de la Société des gens de lettres. […] Paris, Librairie de la Société des gens de lettres, 1875. — G.  […] La lettre ouverte au Roi que M. 

831. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

La publication datait à peine de trois jours quand je reçus une lettre très inattendue de Béranger. […] Cette lettre de Béranger sur les Girondins me rappela tout à coup une lettre de M. de Talleyrand sur les Méditations poétiques, lettre plus étonnante encore et plus littérairement prophétique. […] Le lendemain matin, à mon réveil, on m’apporta une lettre du prince de Talleyrand à une femme de ses amies, qui lui avait prêté le livre la veille. […] Quelques jours après, je reçus plusieurs lettres successives de M.  […] Laisney, prenant dans le casier et maniant d’une main novice ces lettres qui contiennent toute l’âme de l’humanité et auxquelles il devra un jour son immortalité.

832. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

S’il y a aussi des contes de lettres, c’en sont là plutôt. […] En vérité, c’était un bon ministre des lettres. […] Gaston de Lamarthe, c’était avant tout un homme de lettres, un impitoyable et terrible homme de lettres. […] Cette lettre est charmante et d’un rustique parfum. […] Paul Arène dans la jolie lettre qu’il vous écrit.

833. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — I. » pp. 234-253

Mme de Staël en 1809, et du vivant du prince, a donné un choix de ses Lettres et de ses Pensées. […] Mme Du Deffand, juge des plus sévères, mais aussi des plus clairvoyants, parle de lui comme venant de faire sa connaissance, dans l’été de 1767 ; il avait alors trente-deux ans : Le prince de Ligne, dit-elle dans une lettre à Horace Walpole (3 août), n’est point le beau-fils de la princesse de Ligne du Luxembourg, c’est son cousin ; il est de ma connaissance, je le vois quelquefois ; il est doux, poli, bon enfant, un peu fou ; il voudrait, je crois, ressembler au chevalier de Boufflers, mais il n’a pas, à beaucoup près, autant d’esprit ; il est son Gilles. Ce qui me frappe, c’est que Grimm, vers cette date, dit à peu près la même chose ; parlant de la lettre adressée par le prince à Jean-Jacques Rousseau en 1770, lettre dans laquelle il lui offrait un asile contre la persécution et une retraite à Belœil, comme M. de Girardin la lui fit accepter plus tard à Ermenonville, Grimm ajoute : « Cette lettre n’a pas eu de succès à Paris, parce qu’on n’y a pas trouvé assez de naturel, et que la prétention à l’esprit est une maladie dont on ne relève pas en ce pays. » Il y a sur ceci deux points à remarquer : d’abord, c’est que les personnes, déjà en crédit et en possession, qui vous voient à vos débuts, ont peine à vous admettre : elles vous comparent à d’autres qui tiennent déjà un rang ; les places sont prises dans leur esprit, les hauteurs sont occupées. […] [NdA] Voici une lettre de ce fils du prince à son père, dans la guerre des Turcs, après la prise de Sabacz (avril 1788), où il venait d’être nommé lieutenant-colonel et de recevoir l’ordre de Marie-Thérèse ; elle contraste par le ton avec la correspondance du père et de l’aïeul : Nous avons Sabacz.

834. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Instruction générale sur l’exécution du plan d’études des lycées, adressée à MM. les recteurs, par M. Fortoul, ministre de l’Instruction publique » pp. 271-288

Nisard a rendu témoignage pour les lettres, M. l’abbé Noirot pour la philosophie. […] Et c’est ici que la reconnaissance des amis des lettres et des études classiques est due à M.  […] Lui-même né et sorti des lettres, il n’aurait pu leur faire la moindre injure sans manquer à son passé ; il a donc, dans une combinaison qui est son œuvre, concilié son culte pour elles, le culte de la tradition, avec la part légitime que réclamaient des sœurs rivales, et qui, si elles n’étaient admises, allaient devenir impérieuses. […] Cependant je regretterais de ne point citer quelque chose de la partie neuve et qui m’a le plus intéressé, de celle qui traite de l’introduction régulière des sciences (géométrie, cosmographie, chimie, physique) dans les classes des lettres, dans la division supérieure, c’est-à-dire à partir de la troisième jusqu’à la rhétorique. […] [NdA] Au tome III (1848) des Œuvres de Louis-Napoléon Bonaparte, on lit (pape 13) une lettre du prince datée de décembre 1842 et adressée à M. 

835. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

Le confrère que nous avons perdu ne devait rien à la fortune : riche dans toutes les parties qui font un véritable homme de lettres, il n’avait aucun de ces titres éclatants qui relèvent son successeur : son esprit aisé et pénétrant, etc. […] Ce n’est point dans vos harangues, ce n’est point dans vos sermons qu’elle se renferme ; on la retrouve dans vos lettres, et dans vos conversations les plus familières. […] Il est vrai que nous ne louons plus les rois et les princes, nous louons les comédiens, les gens de lettres, c’est-à-dire nous nous louons nous-mêmes ; nous parlons de l’actrice régnante en des termes à faire rougir le grand Condé, et du romancier à la mode comme on ne parlerait pas de M. de Turenne. […] [NdA] Voici une lettre burlesque qui courut dans le temps, et par laquelle M. de Noyon était censé se plaindre au roi ; elle paraît être de M. de Coulanges : Lettre de Mgr l’évêque de Noyon sur la harangue de M. l’abbé de Caumartin, président en l’Académie le jour de la réception de cet évêque. […] [NdA] Ici j’avais tranché à faux : en effet, dans une lettre de Voltaire à d’Argental du 1er février 1762, on lit : « Je reçois le paquet avec ma romancine.

836. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — I » pp. 93-111

Cette lettre, publiée par Voltaire, est devenue historique, et elle fait le plus grand honneur auprès de la postérité à l’esprit et à l’humanité de M. d’Argenson : « Vous m’avez écrit, monseigneur, lui répondait Voltaire, une lettre telle que Mme de Sévigné l’eût faite, si elle s’était trouvée au milieu d’une bataille. » Et cet éloge est mérité ; on a la description gaie, vive, émue, du combat, du danger, du succès plus qu’incertain à un moment, de la soudaine et complète victoire ; le principal honneur y est rapporté au roi : puis, après tout ce qu’un courtisan en veine de cœur et d’esprit eût pu dire, on lit les paroles d’un citoyen philosophe ou tout simplement d’un homme : Après cela, pour vous dire le mal comme le bien, j’ai remarqué une habitude trop tôt acquise de voir tranquillement sur le champ de bataille des morts nus, des ennemis agonisants, des plaies fumantes… J’observai bien nos jeunes héros ; je les trouvai trop indifférents sur cet article… Le triomphe est la plus belle chose du monde : les Vive le roi ! […] Ce cadet fut le comte d’Argenson, longtemps ministre de la guerre sous Louis XV, fort en faveur dans toute sa carrière, fort goûté des gens de lettres, et dont la retraite aux Ormes après sa disgrâce a prêté à une curieuse description de Marmontel. […] Dès que j’appris cela, je saisis cette occasion de faire ma cour ; je fis bien vite informer par enquêtes, certificats, etc., etc. ; je n’épargnai pas les courriers et les lettres au subdélégué pour être promptement servi, et j’envoyai cela tout musqué au petit bonhomme La Vrillière (secrétaire d’État de la province), qui me répondit sèchement que voilà qui était bien, et que personne ne révoquait en doute le don qu’avaient nos rois d’opérer ces prodiges (février 1723). […] Issu d’une ancienne maison, fils d’un père noble et généreux qui s’était ruiné dans l’ambassade de Venise et qui vivait en Touraine, né dans Venise même où il avait eu pour marraine la République, et salué en naissant d’une lettre complimenteuse de Balzac, il fut d’abord et pendant des années simple lieutenant général du bailliage d’Angoulême : c’est là que dans une tournée de Grands Jours, vers 1691, il fut en quelque sorte découvert par M. de Caumartin, qui se prit aussitôt d’enthousiasme pour lui et le mit en relation étroite avec M. de Pontchartrain, contrôleur général et depuis chancelier. […] Parlant quelque part d’un homme d’un esprit étroit et faux qui mettait son orgueil à déplaire, et qui méprisait par principe la bonté et la douceur des gens véritablement grands : « Il n’admire du fer, dit-il, que la rouille. » Parlant du caractère des Français qu’il a si bien connus, qui sont portés à entreprendre et à se décourager, à passer de l’extrême désir et du trop d’entrainement au dégoût, il dit : « La lassitude du soir se ressent de l’ardeur du matin. » Enfin, voulant appeler et fixer l’attention sur les misères du peuple des campagnes dont on est touché quand on vit dans les provinces, et qu’on oublie trop à Paris et à Versailles, il a dit cette parole admirable et qui mériterait d’être écrite en lettres d’or : « Il nous faut des âmes fermes et des cœurs tendres pour persévérer dans une pitié dont l’objet est absent. » Si ce n’est pas un écrivain, ce n’est donc pas non plus le contraire que d’Argenson : sa parole, livrée à elle-même et allant au courant de la plume, a des hasards naturels et des richesses de sens qui valent la peine qu’on s’y arrête et qu’on les recueille.

837. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Le journal de Casaubon » pp. 385-404

S’il n’en était ainsi, et si quelque raison plausible pouvait me décider à faire le transfuge, tu sais, ô mon Dieu, quelles études me seraient le plus à cœur : car il y a longtemps qu’un violent désir m’a saisi de m’adonner tout entier à ces lettres dans lesquelles seules toute vérité est contenue, et qui seules immortalisent ceux qui s’y vouent et les unissent à Dieu. […] Père de vingt enfants (ce qui ne laisse pas d’être une distraction et une charge pour un savant et un pur homme de lettres), Casaubon, on le voit, ne considère chaque nouveau-né qui lui arrive que comme un présent du ciel. — Et c’est ainsi que tout en lisant Sénèque et les stoïciens, il s’emparait de leurs maximes pour leur donner le vrai sens, et il les détournait, il les accommodait, par une parodie d’un genre nouveau, disait-il, à la piété véritable. […] alliance étroite et bien rare, chez un savant du xvie  siècle et un homme de la Renaissance, de ce culte des lettres profanes avec le culte du Dieu toujours présent et vivant ! […] Une phrase a dû nous frapper dans le passage de Casaubon que j’ai donné : il se plaint que les lettres, les muses trouvent à peine quelque part un asile, un coin où se caser ; et ce n’est pas là une plainte banale. […] Il avait d’ailleurs le plaisir de trouver à qui parler, dans la familiarité de ce roi homme de lettres et quasi confrère.

838. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

La vignette qui figurait en tête des lettres d’invitation aux chasses impériales était de lui. […] Un feuilletoniste du temps (Jay ou Jouy) se représente comme ayant une lettre d’introduction pour le peintre en renom. […] » Si on prenait son dire au pied de la lettre, on serait tenté de moins l’estimer. […] il sait très-bien s’enfermer pour écrire ses lettres, et c’est quand il y a du monde qu’il met ses enveloppes. » Voilà le vrai, et qui a aussi son piquant. […] Je lis dans une de ses lettres, qui m’est communiquée par M. 

839. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Oeuvres inédites de la Rochefoucauld publiées d’après les manuscrits et précédées de l’histoire de sa vie, par M. Édouard de Barthélémy. »

Le goût des lettres, à quelque degré et sous quelque forme qu’il se produise, est un noble goût, ou tout au moins un goût innocent. […] Pascal le premier fit non pas même un livre, mais un pamphlet, une suite de lettres qui fut dès le premier jour un événement, et qui devint au bout de l’année un monument. […] Dans la vie ordinaire, son commerce est honnête, sa conversation juste et polie : tout ce qu’il dit est bien pensé ; et dans ce qu’il écrit, la facilité de l’expression égale la netteté de la pensée. » Voilà un La Rochefoucauld avant la lettre et jugé par un de ses pairs. […] L’amour-propre est dans les Lettres, dans la critique ; il y est d’autant et plus encore, s’il est possible, que partout. […] messieurs les gens d’esprit, que cette manière d’appliquer la doctrine de l’amour-propre aux Lettres est donc brutale et, autant qu’il me semble, injuste, à force de frapper à bout portant !

840. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

Je sais comme vous qu’il ne faut pourtant pas que, sous prétexte de peindre, il se croie en droit d’imaginer, qu’il aille créer tout de bon et au pied de la lettre, et qu’il nous présente un roman au lieu de la réalité. […] Je ne vois pas que ces deux lettres ne soient de celles qu’un homme brouillé avec le duc de Noailles, mais continuant des relations ! […] Il reste à Saint-Simon une dernière épreuve à traverser, une dernière confrontation à subir, et cette fois avec lui-même : c’est lorsqu’on publiera ses lettres. […] Chéruel, à l’aide du peu qu’il a eu, a fort bien indiqué de quelle utilité seraient les lettres pour contrôler les Mémoires. […] Au roi de Wurtemberg, qui ne se souciait pas d’avoir Vandamme pour commander le corps wurtemburgeois, et qui demandait un autre chef pour ses troupes dans la campagne qui allait s’ouvrir, Napoléon répondait le 31 mars 1809 : « J’ai reçu la lettre de Votre Majesté.

841. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

Dans ce siècle qu’ils aiment de prédilection, ils traiteront incomparablement moins bien les gens de lettres que les peintres. […] Ces âmes d’hommes de lettres-là font tache dans ce libre xviiie  siècle par la bassesse sourde du caractère sous la hauteur des mots et l’orgueil des idées. Le monde de l’art, au contraire, contient les nobles âmes, les aines mélancoliques, les âmes désespérées, les âmes fières et gouailleuses, — comme Watteau, qui échappe aux amitiés des grands et parle de l’hôpital ainsi que d’un refuge ; comme Lemoyne, qui se suicide ; comme Gabriel de Saint-Aubin, qui boude l’officiel, les Académies, et suit son génie dans la rue… Aujourd’hui nous avons changé cela : ce sont les lettres qui ont pris cette libre misanthropie de l’art. » Je le répète, cette page n’est pas juste. […] Pourquoi sabrer en gros les hommes de lettres, les déporter, pour ainsi dire, en masse, quand on fait si bien la part à chaque individualité, grande ou petite, parmi les peintres ? […] Je n’ai point flatté les auteurs, des amis pourtant dont les qualités me sont précieuses et chères ; je me suis pris chez eux à l’essentiel, à ce qui est caractéristique et qui constitue leur nature ou la vocation qu’ils se sont donnée : mais je me serais bien mal fait comprendre, si l’on ne concluait avec moi que MM. de Goncourt sont des artistes aussi distingués que convaincus et sincères, un talent rare en deux personnes, de parfaits gentilshommes de lettres.

842. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

Homme de lettres accompli et qui n’a été que cela, poëte à la fois populaire et modéré, d’une pureté inaltérable, habile et fidèle dispensateur d’un beau talent, bon ménager d’un grand renom, il eût offert en tout temps une existence littéraire bien distinguée et bien rare ; elle le devient encore plus, à la considérer aujourd’hui. […] Car toutes ces discordes domestiques et ces guerres civiles littéraires n’empêchent pas, Messieurs, et tout devant moi le prouve, que les vrais lettrés, j’entends par là ceux qui aiment les lettres pour elles-mêmes, ne soient, toute rébellion cessante, d’une même cité, d’une même famille, et que le bien acquis et par les pères et par les neveux ne compose finalement le trésor de tous. […] Pur homme de lettres, sérieusement occupé de la conception de ses ouvrages, les méditant longuement à l’avance, les composant et les retenant même (circonstance singulière !) […] Casimir Delavigne resta et voulut rester homme de lettres : c’est une singularité piquante en ce temps-ci, un trait de caractère bien digne d’être étudié. […] Décrirai-je cette journée du 19 décembre, ces funérailles immenses du simple homme de lettres, ce cortége mené par le jeune fils orphelin, et où se pressaient les représentants de l’État, de la société, toute la littérature ?

843. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Boileau. » pp. 494-513

Il était dans sa vingt et unième année quand il perdit son père qui lui laissa quelque fortune, assez pour être indépendant des clients ou des libraires, et, son génie dès lors l’emportant, il se donna tout entier aux lettres, à la poésie, et, entre tous les genres de poésie, à la satire. […] Scarron, contre qui il avait fait une épigramme assez spirituelle, dans laquelle il compromettait Mme Scarron, le définissait ainsi dans une lettre adressée au surintendant Fouquet : « Boileau, si connu aujourd’hui par sa médisance, par la perfidie qu’il a faite à M.  […] Dans sa Satire adressée à Molière, à qui il demande comment il fait pour trouver si aisément la rime, méfiez-vous, et ne prenez pas trop à la lettre cette question de métier. […] Un des premiers soins de Boileau fut de le déloger de l’estime de Colbert, sous qui Chapelain était comme le premier commis des lettres, et de le rendre ridicule aux yeux de tous comme écrivain. […] Aussi ces hommes de talent, se sentant dans un siècle d’anarchie et d’indiscipline, se sont vite conduits à l’avenant ; ils se sont conduits, au pied de la lettre, non comme de nobles génies ni comme des hommes, mais comme des écoliers en vacances.

844. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gigleux, Émile »

Gigleux ait subi l’influence de ces deux maîtres, et je ne vois point qu’il y ait à l’en blâmer, car le charme de Musset allié à la vigueur nerveuse du poète des Trophées ne peut manquer de donner un résultat qui fasse honneur aux lettres françaises. […] [Lettre (1898).]

845. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 150-151

Arcq, [Philippe – Auguste de Sainte-Foi, Chevalier d’] né avec beaucoup d’esprit & de talent ; il a cultivé les Lettres par goût, & les Ouvrages qu’il a publiés ont été accueillis du Public. […] Les Lettres d’Osman sont écrites avec la légéreté qui convient à ces sortes de productions.

846. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 479-480

Charleval, [Jean-Louis Faucon de Ris, sieur de] né à Paris en 1613, mort dans la même ville en 1693 ; Bel-Esprit de son temps, qui cultiva les Lettres, & fit des vers pour son plaisir, dont il ne nous est parvenu que quelques Pieces, qui font connoître qu’il avoit du talent pour la Poésie légere. […] Quoique d’une complexion foible, il vécut quatre-vingts ans, & conserva jusqu’à la fin de sa vie tous les charmes de la jeunesse, & cette bonté de cœur si désirable dans l’amitié ; c’est l’éloge qu’en fait Mademoiselle de Lenclos, dans une Lettre qu’elle écrit à S.

847. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 204-205

Ses Lettres Turques sont piquantes, même après les Lettres Persanes, auxquelles on les a jointes dans plusieurs éditions.

848. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Sur Adolphe de Benjamin Constant » pp. 432-438

Lord Byron, jugeant Adolphe au moment où il parut, en 1816, écrivait dans une lettre à un ami : J’ai lu l’Adolphe de Benjamin Constant, et sa préface niant les gens positifs. […] Des réveils bien cruels, pourtant, des déchirements et des scènes s’ensuivirent, dont les ombrages de Coppet auraient couvert et enseveli le souvenir, si l’un des hôtes de ce temps-là, M. de Sismondi, dans des lettres posthumes, publiées depuis peu, n’était venu se faire indiscrètement l’écho du mystère et rendre témoignage fidèle devant la postérité. […] Après avoir reçu le livre, il écrivait à Mme d’Albany, le 14 octobre 1816, — et cette lettre est devenue désormais le jugement et le commentaire inséparables d’Adolphe : … J’ai profité du retard pour lire deux fois Adolphe ; vous trouverez que c’est beaucoup pour un ouvrage dont vous faites assez peu de cas, et dans lequel, à la vérité, on ne prend d’intérêt bien vif à personne.

849. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « I » pp. 1-8

Descendant de madame de Maintenon par alliance, il a pensé avec raison qu’il y avait un grand travail à faire sur les lettres de sa grand’tante, car il manque sur elle ce qu’on a fait sur madame de Sévigné, et il n’existe pas de bonne édition ni de complète. […] La sœur de Bonaparte, Élisa (madame Bacciochi, depuis grande-duchesse de Lucques), était élève de Saint-Cyr lors de la destruction ; on a la lettre par laquelle son frère la réclame et en même temps demande à la municipalité de Versailles les frais de route pour elle jusqu’à Ajaccio. Cette lettre, sans un mot de français, vient bien après les billets de Louis XIV.

850. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXIII » pp. 133-140

Vous aurez lu les lettres du cardinal de Bonald et de l’évêque de Châlons29. […] Il est député, professeur à la Faculté des Lettres et membre du Conseil de l’Université. […] Saint-Marc Girardin est aussi le résultat de son cours à la Faculté des Lettres depuis dix ans.

851. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Avertissement »

« Elle nous raconta, dit une élève de Saint-Cyr, que, lui ayant dit un jour (au petit duc du Maine, qu’elle élevait) d’écrire au roi, il lui avait répondu, fort embarrassé, qu’il ne savait point faire de lettres. […] — Je serais bien aise qu’il revînt, répondit le duc du Maine. — Voilà votre lettre faite, lui dit Mme de Maintenon, il n’y a qu’à le mettre simplement comme vous le pensez, et si vous pensiez mal, on vous redresserait. C’est de cette manière, ajouta-t-elle, que je lui ai montré, et vous avez vu les jolies lettres qu’il a faites.” » Ainsi conduit et dirigé, en effet, l’enfant, après plusieurs épreuves, sentira, tirera lui-même cette conclusion, « que le principal, pour bien écrire, est d’exprimer clairement et simplement ce que l’on pense ».

852. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Avertissement » pp. -

À vrai dire, les Époques littéraires ne doivent être datées que de ce que l’on appelle des événements littéraires1 : — l’apparition des Lettres provinciales, ou la publication du Génie du christianisme ; — et non seulement cela est conforme à la réalité, mais c’est encore le seul moyen qu’il y ait d’imprimer à l’histoire d’une littérature cette continuité de mouvement et de vie, sans laquelle, à mon sens, il n’y a pas d’histoire. […] Il y en a de très grands, — pas beaucoup, mais il y en a deux : Saint-Simon et Mme de Sévigné, — dont je n’ai point parlé, parce que les premières Lettres de Mme de Sévigné n’ayant vu le jour qu’en 1725 ou même en 17343, et les Mémoires de Saint-Simon qu’en 1824, leur influence n’est point sensible dans l’histoire. […] Je note ici, comme indication de méthode, que, dans une histoire plus étendue, ce que j’aurais à dire des Lettres de Mme de Sévigné, je le placerais aux environs de 1734 ; et j’y rattacherais cette émulation de correspondance dont on voit en effet qu’à partir de cette date, un grand nombre de femmes d’esprit se piquent.

853. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Lettre, à Madame la comtesse de Forbach, sur l’Éducation des enfants. » pp. 544-544

Lettre à Madame la comtesse de Forbach sur l’Éducation des enfants. Cette lettre, sans date, publiée pour la première fois dans l’édition de Naigeon, nous semble le complément naturel de ce qui précède. […] Il n’y a guère d’autre différence entre sa lettre et la mienne, que celle des sexes.

854. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXII. Des éloges des hommes illustres du dix-septième siècle, par Charles Perrault. »

Perrault que l’on ne connaîtrait point, si on ne le connaissait que par l’humeur, les épigrammes et la prose de Boileau, est un des hommes du siècle de Louis XIV qui contribua le plus à honorer et à faire respecter les lettres ; au lieu de les avilir par la satire, il les soutint par son crédit : ses lumières et sa probité l’avaient rendu l’ami de Colbert. […] Ses connaissances étaient beaucoup plus étendues que celles d’un homme de lettres ordinaire. […] Il y célèbre les hommes les plus distingués dans l’église, dans les armes, dans les lois, et enfin dans les sciences, les lettres et les arts.

855. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

La lettre tue, et l’esprit vivifie. […] Il fallait seulement ne pas les prendre à la lettre. […] L’intérêt des lettres avant tout ! […] Tout est complexe dans l’histoire des lettres et des idées. […] À chacun son métier, et les lettres seront bien gardées.

856. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

On s’attend que je vais citer la lettre sur Rosbach. […] Sans doute la lettre sur Rosbach n’est point une page patriotique. […] Dans sa lettre ostensible de 1746 au R.  […] Les Jacobins ont appliqué à la lettre la théorie de Jean-Jacques Rousseau. […] Il en est resté exactement à la lettre d’Usbek des Lettres persanes ou à sa Défense du Mondain, qui n’est que la traduction en vers de la lettre d’Usbek.

857. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXX » pp. 279-280

Le lieu n’est pas mieux choisi peut-être, puisque c’est dans le Constitutionnel que paraît la lettre de M. de Rémusat, à côté du Juif Errant. Nous aimons de loin à croire qu’il y a quelque malentendu dans cette insertion, et que la lettre de M. de Rémusat, qui n’est donnée qu’en fragment, ne contient pas toute la pensée de ce digne et sérieux écrivain.

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