C’est un des passages les plus obscurs de son œuvre, mais aucun n’exprime mieux l’étonnant mélange de besoin de croire et d’impuissance à croire qui fait le fond de cette âme malade. […] Ne croyez pas que cette voie conduise à des arbres fruitiers et à de belles prairies. […] C’est à Oxford, s’il faut l’en croire, qu’il a fait la première fois usage de l’opium. […] Je ne crois pas qu’il ait exprimé jamais une opinion politique. […] Sous plusieurs rapports, croyez-moi, l’homme le plus remarquable de tous les temps.
En les lisant, si courants et si vifs, on croirait souvent l’entendre. […] Une grande pluie qui survint me fit croire la nature sensible à mes maux. […] Ainsi ces grands esprits se comportent : ils sont déjà à l’autre pôle, quand on les croit encore tout à l’opposite. […] on la croirait mourante ; Et, parmi ces tombeaux, moi donc suis-je vivant ? […] « S’il faut en croire une anecdote, dit M.
On croit comprendre un mot tel qu’il est écrit ? […] Qu’on m’en croie, moi qui suis de leur parti, c’est beaucoup dire. […] Robespierre croyait à la vertu : il fit la Terreur. […] Peut-être le crurent-ils indifférent. […] ils croient être et ne sont pas.
Seuls, les naïfs croiront que vous ne ressemblez pas à tout le monde, Mesdames. […] Je n’en crois rien. […] Il ne peut jamais croire à ma sincérité. […] A peine la croyons-nous certaine, qu’on nous inquiète de nouveau. […] Je crois pouvoir concilier, en les précisant, deux proverbes apparemment contradictoires.
Il croit les voir, les toucher. […] Aimer, c’est vouloir, et vouloir est l’essentiel : « Croire n’est que la deuxième puissance ; vouloir est la première. […] A en croire M. […] Ne croyez pas qu’il conclura de là : — Eh bien ! […] Hugo a cru d’ailleurs lui-même au sens profond et mystérieux de certains mots et des affinités qu’ils présentent.
Le nôtre qui croit assez lourdement qu’on peut tout faire avec de l’esprit & des maximes, devroit se rappeler que l’esprit ne peut jamais donner qu’un foible droit à l’estime, & que des volumes de belles maximes ne valent pas un acte de générosité. […] Il est vrai qu’il possédoit éminemment ces deux qualités de l’Orateur, & que personne n’avoit porté aussi loin cette derniere, dont on avoit eu longtemps la simplicité de croire que notre langue étoit peu susceptible. […] La séduction est si forte, qu’on croit voir tout ce qu’on ne fait que lire ou qu’entendre. […] On a cru pouvoir faire revivre les Grands Hommes, & plaire, à leur exemple, en ne prenant d’eux précisément que ce qui les empêche d’être des Grands Hommes accomplis.
Ce n’est pas un volume comme je l’avais cru d’abord, c’est trois volumes que M. […] Là encore, on l’a pu croire quelquefois entraîné, fasciné, tant il pénétrait avec satisfaction et avec plénitude dans toutes les branches de son sujet, tant il se laissait porter avec la pensée de son héros à toutes les conséquences, et jusqu’aux extrêmes splendeurs, jusqu’aux éblouissements de l’Empire. […] Il n’insiste pas trop sur les gaucheries et les inexpériences inévitables dans tout noviciat, il est plutôt frappé de la promptitude de certains députés à se saisir des sujets qui occupaient l’opinion publique, et à conquérir aussitôt une part d’influence plus grande qu’on ne l’aurait cru. […] On ne connaissait pas encore de grands talents ; on les cherchait, on les espérait, on y croyait, par l’habitude de voir la France produire toujours ce dont elle a besoin. […] Le retour de l’île d’Elbe, les préparatifs de la campagne de 1815, et cette fatale journée de Waterloo dont il reste à dégager du moins la gloire lugubre, et sur laquelle nous croyons savoir qu’entre les partis contradictoires M.
Crois en toi-même et prouve-toi par tes actes. […] Réjouis-toi et sache croire. […] Il a, je crois, une réalité certaine en ce qui concerne le second de ces poètes ; pour M. de Régnier, son authenticité est au moins probable. […] Vielé-Griffin à cette philosophie, — laquelle est je crois plutôt de sentiment que de raisonnement, — peut nous intéresser au moins autant que cette philosophie elle-même. […] Cette opposition, qu’on retrouverait aussi dans le caractère des deux hommes, me paraît assez nettement sensible pour que, au long des pages de cette étude, je ne croie pas nécessaire de la rappeler chaque fois qu’elle peut se sous-entendre ; je n’indiquerai que sommairement en elle la cause des oppositions secondaires de méthode, de réalisation lyrique et plastique et de technique de MM. de Régnier et Griffin.
Une philo-sophie qui croit pouvoir tout tirer de son propre sein, c’est-à-dire de l’étude de l’âme et de considérations purement abstraites, doit nécessairement mépriser l’érudition et la regarder comme préjudiciable aux progrès de la raison. […] Si nous concevons que l’esprit humain, dans sa légitime impatience et sa naïve présomption, ait cru pouvoir, dès ses premiers essais et en quelques pages, tracer le système de l’univers, les patientes investigations de la science moderne, les innombrables ramifications des problèmes, les bornes des recherches reculant avec celles des découvertes, l’infinité des choses en un mot, nous font croire volontiers que le tableau du monde devrait être infini comme le monde lui-même. […] L’étude superficielle du tout doit faire place à l’examen approfondi et successif des parties ; mais il faut se garder de croire que là se ferme le cercle de l’esprit humain et que la connaissance des détails en soit le terme définitif. […] Quand la dissection aura été poussée jusqu’à ses dernières limites (et on peut croire que, dans quelques sciences, cette limite a été atteinte), alors on commencera le mouvement de comparaison et de recomposition. […] Nous nous croyons obligés de faire deux ou trois parts dans des vies scientifiques comme celles de Descartes et de Leibniz ou même de Newton (bien que chez celui-ci la part de philosophie pure soit déjà beaucoup plus faible), et pourtant ces vies ont été parfaitement unes, et le mot par lequel s’est exprimée leur unité a été celui de philosophie.
Cependant Abailard, averti du scandale causé par ses ouvrages, avoit promis de se rétracter : mais il ne crut pas devoir le faire. […] Dès ce moment, l’abbé de Clairvaux se crut dispensé de garder aucun ménagement. […] Crainte de trahir les intérêts du ciel, ou, selon ses ennemis, crainte de compromettre sa réputation, Bernard refusa d’abord le défi, & ne l’accepta que sur les instances réitérées de ses amis, qui le crurent perdu d’honneur, s’il manquoit de courage en cette occasion. […] Ce père de l’église eut peut-être mieux fait, dit-il, de tourner son zèle contre l’instituteur de Fontevraud, Robert d’Arbrissel, qui couchoit avec ses pénitentes pour avoir le mérite de leur résister, & qui scandalisoit les personnes qui ne vouloient pas croire à des genres de mortification aussi extraordinaires & aussi recherchés. […] Pour se réhabiliter surement dans l’estime publique, il crut devoir poursuivre son appel au saint siège, & faire le voyage de Rome.
Braves aventuriers de la philanthropie Pouvez-vous donc vous croire exilés quelque part ? […] L’Asie, où la femme errante a cru oublier tant de choses et, sinon comme elles, oublier la patrie, du moins en bercer et en assoupir l’idée douloureuse, l’Asie, avec ses éblouissements, sa nature radieuse et ses merveilles, n’est-elle pas à toute page de ce livre ce soleil qui navre le cœur de son impitoyable beauté, et les rayons, que les descriptions en rallument en vous, n’en apportent-ils pas contagieusement la tristesse ? […] Nous croyons l’avoir entendu dire, mais ce qu’il y a de certain, c’est qu’aujourd’hui elle ne l’est plus. […] Je dirai : « J’étais là, telle chose m’advint, Vous y croirez être vous-même… » a dit le Pigeon voyageur, et Mme de Belgiojoso, ce cygne du lac Majeur, n’a pas de procédé plus compliqué et plus difficile que le Pigeon de La Fontaine. […] Elle garde sa quenouille, et je crois bien qu’étant obligée d’aller à cheval, le seul mode de transport qu’il y ait en ces longues pérégrinations d’Asie, si son cheval, dont elle est un peu enfant, n’allait pas si vite, elle la piquerait à l’arçon de sa selle comme une bergère des Alpes la pique à sa ceinture, et filerait tout en s’en allant.
Elles sont toutes, ces Correspondances, au-dessous de ce que l’imagination les croyait avant qu’elles fussent publiées. […] Je ne crois pas qu’il y ait de plus impatientant procédé que celui-là, commun, du reste, à tous les diplomates, que cette suppression impertinente qui rappelle celle que le cant anglais opéra un jour, par les mains de Thomas Moore, sur les Mémoires de Lord Byron. […] Le désespéré, c’était Donoso, le plus ardent, le plus religieux, le plus saint des deux, que Guizot, qui avait ses raisons pour ne pas vouloir de prophètes, appelait, par dérision, un Jérémie ; et l’espérant, c’était Raczynski, lequel persiste (dit-il dans sa Correspondance) à croire « que le jour viendra où la France tendra les mains vers Henri V », mais sans donner de cette foi une seule raison historique, et qui a espéré non pas jusqu’à la fin, mais sans fin, et qui a vu la fin de sa vie avant la fin de son opiniâtre espérance ! […] On n’y reconnaît pas la plume qui écrivit ce magnifique Essai sur le socialisme, qui fît croire un jour que Donoso Cortès avait du génie ! […] Pythias et Damon diplomatiques, leur puissance d’observateur peut s’équilibrer, et les voilà égaux tous deux dans un livre médiocre, publié par un homme qui croit probablement encore plus au génie de la diplomatie qu’au leur, comme le danseur Marcel croyait au génie du menuet !
Il n’avait donc pas à se plaindre, si ce n’est pour le compte de ce qu’il croyait la vérité. […] Pour lui il n’est nullement douteux que la Révolution pouvait être évitée, si on avait eu des hommes de caractère au gouvernement et non pas des philosophes, des badauds ou des niais qui se croyaient généreux ! […] Je crois, moi, pour mon compte, que la Révolution ne serait pas allée plus loin… ce jour-là, mais qu’elle aurait plus tard repris sa marche, parce qu’elle ne tenait pas uniquement aux fautes de ceux qui occupaient le pouvoir quand elle arriva. […] Il importe qu’on ne croie qu’à la dernière extrémité à la puissance irrésistible des Révolutions, et tout livre qui, même aux dépens de la vérité abstraite et absolue, retrempera à cet égard les courages, mérite d’être lu. Dussent-ils s’exagérer un peu leur empire, il est bon à toute heure, mais surtout à cette heure, que les Gouvernements ne croient plus à cette idée funèbre qui les a trop souvent perdus — l’impossibilité.
Pour Francis Lacombe, pour nous autres catholiques, les sociétés ayant leurs lois fixes d’après lesquelles elles agissent toujours, malgré les différences d’époque et ce qu’on appelle à cette heure, avec une arrogance si impérieuse, des besoins nouveaux, il a cru pouvoir montrer toute faite, et fonctionnant, en vertu de sa convenance profonde, une organisation du travail. Parce que cette organisation appartenait au Moyen Âge, à une époque couchée dans la tombe, il n’a pas cru qu’elle en partageât la poussière ; il ne l’a pas cru finie, épuisée, impossible ; car une institution fondée sur la nature des choses doit échapper à la destinée de ces institutions ambulatoires que les siècles emportent avec eux. […] Lacombe avec une audace d’expression qui est une fortune, Louis XI ne crut pouvoir mieux faire pour sauver sa royauté, menacée par les grands vassaux, que de reconstituer cette organisation préservatrice quand elle s’en allait en pièces de toutes parts. […] Les hommes qui ne croient pas que le progrès puisse se produire autrement que dans un sens unique, répondront peut-être par la phrase courante qui dispense, en France, d’une raison : qu’avec de telles idées on veut recommencer le passé. […] Profondément catholique, préservé par une étude supérieure de l’abaissement général des esprits, l’auteur de l’Organisation générale du travail ne devait-il pas nettement repousser, au nom même de la transmission du sang humain, au nom de la famille et de la propriété, les théories de ces penseurs qui agitent le monde à cette heure avec leurs chimères, et qui croyaient le féconder ?
— mais d’un royaliste absolu et incompatible, qui croit à une vérité et qui ne veut pas que jamais — et quelles que soient les circonstances — cette vérité puisse mettre sa main pure dans la main souillée de l’erreur ; ce livre taillé à pic contre la révolution, les révolutionnaires, absolus comme l’auteur du livre est royaliste, le retourneront comme un argument formidable contre cette royauté détestée par eux, et que des secondes vues, aussi incertaines en France qu’en Écosse, croient voir poindre, comme un fantôme qui revient, à travers l’effrayante et vivante réalité que l’on appelle la République. […] quand on a l’honneur de porter le nom de Bonald, on est trop profondément religieux pour ne pas croire aux mystères et aux réserves de la Providence ; seulement, si, comme l’a dit un historien réputé grand, « ce qui corrompt le plus les partis, c’est leur espérance », Maurice de Bonald a voulu, du moins, épargner au sien cette corruption-là. […] Or, la monarchie française ne peut pas revivre autrement qu’à la condition de reprendre ses traditions de christianisme là où elle a fait la faute et le crime tout à la fois de les abandonner… Et c’est cette pensée, qui est encore dans beaucoup d’esprits justes, mais quila cachent, pour des raisons qui veulent être plus ou moins prudentes ou qui se croient plus ou moins habiles, c’est cette pensée que Maurice de Bonald a eu le courage d’exprimer. […] Parole effroyable, mais qui, pour celui qui l’a écrite, exprime une chose plus effroyable encore et dont on ne peut donner trop d’effroi : la révolution acceptée lâchement par la royauté contre l’Église, sa mère, et contre elle-même… Et, en effet, aux yeux de ceux-là qui croient que la constitution de la monarchie française était essentiellement catholique, c’est comme si Henri IV avait pu devenir roi de France sans cesser d’être protestant… III Et pas de doute que l’auteur de la Reine Blanche, saint Louis et le comte de Chambord, n’eût été de ceux-là s’il avait vécu au xvie siècle. […] Plus grand qu’eux tous enfin, l’empereur Napoléon, qui un moment put se croire Charlemagne, — et qui, plus catholique, peut-être l’aurait été, et a trop fait voir qu’il ne l’était pas, — Napoléon, ce Napoléon qui, par parenthèse, avait pensé à donner à son fils pour précepteur le catholique Bonald, si son fils n’avait pas été le roi de Rome, Napoléon lui-même, malgré tout son génie, avait partagé l’erreur commune — cette erreur qu’on pourrait appeler la grande erreur du xixe siècle !
Je ne crois pas du tout à l’histoire. […] (Elle ne croyait pas si bien dire. […] Quand Napoléon croyait qu’il avait fondé un immense empire, il ne faut pas le croire. […] Et parce qu’il déverse on croit obscurément, on croit communément qu’il produit. […] On croyait parler du présent.
Puisque vous vantez mes petits talents, croyez-vous qu’ils ne suffisent pas à l’entretien de ma femme ? […] Ces gens le crurent, et, après beaucoup d’efforts, firent rentrer cet animal dans la maison. […] Mon chien s’élança sur eux, leur déchira leurs habits, et leur fit tant de peur qu’ils le crurent enragé. […] Le geôlier répondit : Je l’ai dit, parce que je l’avais cru. […] Mais cela n’arriva pas ; et je crus m’en être tiré à bon marché.
Je veux croire qu’il priait pour l’âme de Virgile. […] Ne croyez-vous pas que Renan eût contresigné cette pensée : « Tâchez de raisonner largement. […] Ou, si vous préférez, je crois le comprendre mieux que je ne faisais jadis. […] Je crois que ce malaise, il l’éprouve pour son compte. […] Lorsqu’il s’écriait : « Croyons !
C’est que le rythme et la mesure, en nous permettant de prévoir encore mieux les mouvements de l’artiste, nous font croire cette fois que nous en sommes les maîtres. […] C’est ce mouvement de l’œil gauche, perçu par la conscience, qui nous donne la sensation d’effort, en même temps qu’il nous fait croire au mouvement des objets aperçus par l’œil droit. […] Mais, une fois cette exclusion faite, nous croyons encore avoir conscience d’une tension croissante de l’âme, d’un effort immatériel qui grandit. […] Vous croirez perdre l’équilibre en le saisissant, comme si des muscles étrangers s’étaient intéressés par avance à l’opération et en éprouvaient un brusque désappointement. […] Ce qui fortifie d’ailleurs votre illusion sur ce point, c’est l’habitude contractée de croire à la perception immédiate d’un mouvement homogène dans un espace homogène.
Il n’y peut parvenir. « On le croirait cloué au parquet », dit-il. […] Je ne crois qu’aux pays que je puis situer. […] Je ne crois pas qu’il soit partout, je crois qu’il n’est nulle part que dans nos imaginations enfantines. […] Bourget croit encore aux duchesses. […] Il y a bien des gens qui croient aux revenants.
Je crus ce qui n’était pas et je doutai de ce qu’il aurait fallu croire. […] Flor O’Squarr se croit, en son âme et conscience, obligé de nous servir. […] Encore une fois qui l’écoutera et qui voudra le croire ? […] le croira-t-on ? […] certes, il ne croit pas, lui, aux gais paysages et à la nature en fête !
car c’est jeudi le jour de la représentation, je crois, et je suis forcée de sortir à midi. […] Elle nous croyait meilleurs que nous n’étions, et elle se croyait pire. […] Je crois que l’ouvrage est beaucoup trop étendu pour la valeur du sujet, qui est frivole. […] Il y a, je crois, six semaines de tout cela, et je n’ai plus entendu parler de lui. […] Je crois que dans l’un et l’autre cas ce serait altérer le caractère étourdi, mais probe et ferme, que je veux donner à ma princesse.
Le matin même, M. de Liron a reçu à son réveil une lettre de sa fille, qui lui annonce qu’après y avoir sérieusement réfléchi, elle croit devoir refuser la main de M. de Thiézac et les avantages dont il voulait bien l’honorer. […] mon ami, crois-moi, il faut laisser venir le bonheur de lui-même : on ne le fait pas. […] Crois-moi donc, conservons notre 23 juin intact : c’est le destin qui l’a arrangé, c’est Dieu qui l’a voulu ; aussi son souvenir ne nous donne-t-il que de la joie. » Si Ernest eût vécu à une époque chrétienne, j’aime à croire qu’il ne se fût pas marié après la perte de son amie, et qu’il fût entré dans quelque couvent, ou du moins dans l’Ordre de Malte. […] » Et pourtant dans l’histoire de Mlle de Liron, comme dans la vie habituelle, cela arrive, cela est, et il faut bien le croire. […] Il la ramena en France, la fit très-bien élever, abusa d’e le, à ce qu’il paraît16, dès qu’il la crut en âge, et mourut en lui laissant une pension de 4,000 livres.
J’ai vanté la polymathie et la variété des connaissances comme méthode philosophique ; mais je crois qu’en fait de travaux spéciaux on ne peut se tenir trop sévèrement dans sa sphère. […] Si je ne croyais que tout est saint, que tout importe à la poursuite du beau et du vrai, je regarderais comme perdu le temps donné à autre chose qu’à la recherche spéciale. […] Une foule de données spéciales, apprises plus ou moins péniblement, tombent d’elles-mêmes de la mémoire ; il faut pourtant se garder de croire que pour cela elles soient perdues. […] On serait parfois tenté de croire que c’est la masse même des travaux scientifiques qui les écrase et que tout irait mieux si la publicité était plus restreinte. […] Cette limite, je la crois atteinte.
Je ne parle pas des déjeuners du dimanche de l’abbé Morellet, qui ne vinrent, je crois, qu’un peu plus tard. […] Elle croit qu’elle aime encore M. de Mora, et qu’elle peut arrêter, immoler à volonté le nouveau sentiment qui la détache et l’entraîne loin de lui. […] Il y a des jours, des semaines, où elle se croit presque guérie, revenue à la raison, au calme ; elle célèbre la raison et sa douceur : ce calme même est une illusion. […] On croirait que ce mariage de M. de Guibert va tout rompre ; la noble insensée le croit d’abord elle-même ; mais erreur ! […] « Ils me font l’honneur de croire que je suis restée abîmée par la perte que j’ai faite. » Ils l’en louent et l’en admirent, ce qui redouble sa honte.
C’est ainsi que pour le jeu, qu’il croyait un ingrédient nécessaire dans la composition d’un jeune homme de bel air, il s’y plongea sans passion d’abord, mais ne put s’en retirer ensuite, et compromit par là pour longtemps sa fortune. […] Jouneau, le 7 décembre 1714 : Je ne vous dirai pas mes sentiments des Français, parce que je suis fort souvent pris pour un d’eux, et plus d’un Français m’a fait le plus grand compliment qu’il croit pouvoir faire à personne, qui est : Monsieur, vous êtes tout comme nous. […] Le sévère Johnson, qui d’ailleurs n’était pas impartial à l’égard de Chesterfield, et qui croyait avoir à se plaindre de lui, disait, au moment de la publication de ces Lettres, « qu’elles enseignaient la morale d’une courtisane et les manières d’un maître à danser ». […] Pour le garçon, peut-être est-ce prévention, mais je le trouve aimable ; c’est une jolie figure, il a beaucoup de vivacité et, je crois, de l’esprit pour son âge. […] Je me borne à croire que, si vous avez du soleil dans la belle maison que vous avez bâtie, vous aurez des moments tolérables ; c’est tout ce qu’on peut espérer à l’âge où nous sommes.
Je ne sais, d’ailleurs, pourquoi il a cru devoir prendre tant de précautions avec sa note. […] En un mot, je crois qu’en abordant l’histoire, il y entra encore avec un dessein d’ironie. […] Bazin n’eût, rien assurément de ce sympathique vrai ou faux qui enlève les hommes, je crois qu’il aurait encore méprisé dans tous les cas leur faveur. […] Il ne s’agissait pas de le reconnaître et de le saluer : je crois que cela l’aurait choqué et qu’il l’aurait pris pour une offense. […] Conclusion : même quand nous croyons avoir le plus raison, soyons modeste.
Mais le Lauzun de Louis XVI, élevé sur les genoux de Mme de Pompadour et mort duc de Biron sur l’échafaud révolutionnaire, mérite bien un chapitre à part, et ce chapitre peut ne pas être aussi frivole qu’on le croirait. […] Il se croyait plus bizarre et plus extraordinaire qu’il n’était ; mais il était drôle, amusant, légèrement railleur, excellent dans la demi-ironie. […] Je lui dis que je ne le croyais pas associé à sa conduite criminelle, mais que, constamment attaché à ce prince, son parti, il aurait dû l’abandonner, puisqu’il pensait ainsi. « Il excusa le duc d’Orléans ; … il m’ajouta qu’il ne l’approuvait pas, mais qu’étant l’ami de ce prince et engagé dans son parti, il n’avait pas cru de son honneur de l’abandonner. […] Je garderais le silence sur cette œuvre de ténèbres, si je n’avais des raisons de croire que cette espèce de manuscrit dût être incessamment livré à l’impression.
il en a aussi le diamant taillé à facettes, et je crois même qu’il se reconnaît en se mirant dans la facette, ce qui explique par de la fatuité son amour si vif pour Montesquieu. […] En effet, il ne fut jamais qu’un causeur, et même quand il crut le moins l’être. […] Il n’en dépasse pas de beaucoup la philosophie, et même il y croit, ce qui est bien pis. […] Léonce Curnier est le receveur général du département du Gard ; mais il n’a pas reçu grand-chose en fait de talent littéraire… À lire son livre de critique sur Rivarol, je le crois un fameux comptable ! […] Il émigra devant un gouvernement tombé bien plus bas qu’en quenouille… M. de Lescure, dans sa biographie, dit quelque part, pour grandir peut-être l’émigration de Rivarol, qu’il croyait mieux servir sa cause à l’étranger et qu’un moment il y noua des relations avec Pitt.
C’est même par là, je crois, que William James définissait la différence entre l’amateur de science et le professionnel, le premier s’intéressant surtout au résultat obtenu, le second aux procédés par lesquels on l’obtient. […] Tel est, je crois, le raisonnement « subconscient » de certains savants. […] Pour une seule faculté intellectuelle, en effet, on a pu se croire autorisé par l’expérience à parler de localisation précise dans le cerveau : je fais allusion à la mémoire, et plus spécialement à la mémoire des mots. […] Les aurait-on crus ? […] Ne croyez pas que ce soient là des qualités naturelles à l’intelligence.
Peu à peu, ils se mirent à divaguer dans une langue qu’ils croyaient celle d’Hippocrate et qui n’est qu’un jargon d’officine… Ce fut un grand progrès d’avoir appelé hystérotomotocie l’opération césarienne, scolopomachérion le bec de bécasse, et méningophylax un couteau à pointe mousse pour la chirurgie de la tête ! […] « Croyez bien, dit encore Trousseau, que ces nomenclatures, dont le ridicule n’est pas le moindre défaut, ne valent guère la peine qu’on en salisse sa mémoire, et que jamais des médecins sérieux ne daigneront s’en servir, autant par respect pour la philologie que dans l’intérêt véritable du progrès de notre art. » 94 Flaubert a judicieusement évité ce défaut. […] On parla de cynisme et M. le Dr Prieur conclut dans le Mercure de France : « Je crois même que ce dernier mot est insuffisant quand on se souvient qu’à la répétition générale le professeur Bertry, ce guignol incohérent, qu’un accès d’angine de poitrine venait frapper au dernier acte, avait pris la tête et les gestes de Charcot que l’angine de poitrine avait frappé à mort, une nuit de voyage, dans une auberge de province, peu de temps auparavant… » 105 Outre une erreur de diagnostic (car Charcot succomba à une insuffisance aortique dûment constatée par les professeurs Strauss et Debove qui assistèrent à son agonie)106, nous pouvons signaler que M. […] Ainsi croyons-nous qu’il arriva lors d’une représentation donnée à Bordeaux des Revenants, d’Ibsen : le rôle d’Oswald, qui ne comporte de la part de l’auteur aucun indice de diagnostic volontaire, nous paraît relever des troubles de la paralysie générale, pour l’issue, et plus simplement d’un d’éthylisme banal pour son entrée au deuxième acte. Or l’acteur, en son zèle de vérité médicale, crut devoir traduire l’un et l’autre par le tremblement intentionnel de la sclérose en plaque.
La philosophie, dont je crois utile et possible aux âmes passionnées d’adopter les secours, est de la nature la plus relevée. […] Je l’ai dit, celui qui veut mettre le suicide au nombre de ses résolutions, peut entrer dans la carrière des passions ; il peut y abandonner sa vie, s’il se sent capable de la terminer, alors que la foudre aura renversé l’objet de tous ses efforts et de tous ses vœux ; mais comme je ne sais quel instinct, qui appartient plus, je crois, à la nature physique qu’au sentiment moral, force souvent à conserver des jours dont tous les instants sont une nouvelle douleur, peut-on courir les hasards, presque certains, d’un malheur qui fera détester l’existence, et d’une disposition de l’âme qui inspirera la crainte de l’anéantir ? […] Ce n’est plus vis-à-vis du sort, mais de sa conscience qu’on se place, et, renonçant à toute influence sur le destin et sur les hommes, on se complait d’autant plus dans l’action du pouvoir qu’on s’est réservé, dans l’empire de soi-même, et l’on fait chaque jour avec bonheur quelque changement ou quelque découverte, dans la seule propriété sur laquelle on se croit des droits et de l’influence. […] La solitude finit par effrayer l’homme malheureux, il croit à l’éternité de la douleur qu’il éprouve. […] Les aspects, les incidents de la campagne sont tellement analogues à cette disposition morale, qu’on serait tenté de croire que la Providence a voulu qu’elle devint celle de tous les hommes, et que tout concourut à la leur inspirer, lorsqu’ils atteignent l’époque où l’âme se lasse de travailler à son propre sort, se fatigue même de l’espérance, et n’ambitionne plus que l’absence de la peine.
On peut en croire Cuvier : Buffon est un grand esprit de savant. […] Il croyait avec eux au progrès ; mais il n’y croyait pas comme eux. Son esprit de savant accoutumé à considérer l’immensité des périodes géologiques et la lenteur des transformations de l’univers n’avait pas la fièvre, l’impatience, les révoltes, les illusions puériles, les faciles espérances qui échauffaient les esprits de ses contemporains : il ne croyait pas aux brusques renversements qui renouvellent le monde, il ne croyait pas surtout toucher de la main l’ère de la raison universelle et du bonheur parfait.
Francis Vielé-Griffin Nous ne croyons pas que M. […] Ceux-là, ne comprenant pas, croient l’objet obscur et « font obscur ». […] Maurice Le Blond Quant à la forme poétique dont il usa pour parfaire de beaux poèmes comme Apparition, les Fleurs ou ce fragment d’Hérodiade que jamais il n’eut l’audace et la foi d’achever, ce serait une grossière erreur de croire qu’elle lui appartient en propre. […] Il a trop cru aux mots, et les mots l’ont perdu. […] Lui, n’eut même pas, comme l’explorateur, l’action pour s’éblouir et se croire, un instant, près de vaincre.
Quelques personnes m’ont demandé pourquoi j’avais cru devoir rompre avec Retté. […] En l’honorant je le crois un péril. […] Et il a cru les chanter. […] Je ne le crois point, je le dis de suite. […] Je crois que le doute consume trop d’esprits.
Quand on ne crut plus rien à Athènes et à Rome, les talents disparurent avec les Dieux ; et les Muses livrèrent à la barbarie ceux qui n’avaient plus de foi en elles. Dans un siècle de lumières, on ne saurait croire jusqu’à quel point les bonnes mœurs sont dépendantes du bon goût, et le bon goût des bonnes mœurs. […] Un écrivain qui refuse de croire en un Dieu auteur de l’univers, et juge des hommes dont il a fait l’âme immortelle, bannit d’abord l’infini de ses ouvrages. […] Il ne croyait pas que la philosophie consistât à afficher l’incrédulité, à insulter aux autels de vingt-quatre millions d’hommes. […] Nous accordons ceci pour la force de l’argument ; mais nous sommes bien loin de le croire.
Il le frappe en le caressant, et le meilleur coup qu’il lui porte est encore, je crois, sa caresse. […] nous avons cru à une démolition, comme disent les journaux en leur style de maçon, — ces maçons de la publicité ! Quel n’a donc pas été notre étonnement tout d’abord en lisant sur Cousin le panégyrique le plus somptueux, et non seulement le panégyrique de son talent, mais encore de sa personne, et même, le croira-t-on ? […] Elle rentre dans les choses divines, et les choses divines ont, dans ces derniers temps, été assez niées ou assez obscurcies pour qu’il y ait de la profondeur à les croire et du courage à les affirmer. […] En attendant les miracles de son tombeau, nécessaires à la canonisation dont Rome, dit-on, s’occupe en ce moment, Wallon a posé le miracle, visible et tangible, des apparitions de l’héroïque Mystique qui a sauvé la France, et c’est ainsi qu’il aidera pour sa part à cette canonisation désirée… C’est, je crois, la première fois qu’un membre de l’Académie des Inscriptions ose, sur le sujet le plus contesté et le plus en proie aux fascinantes explications des imaginations hostiles, confirmer nettement la réalité du surnaturalisme dans l’Histoire, quand la tendance générale et presque universelle est de l’en chasser.
Ce que je puis vous dire, mademoiselle, c’est que jamais personne ne fut si haut que moi, et que je ne croyais pas que la Fortune me dût jamais tant élever. […] Je vous avoue, monsieur, qu’en ce temps-là, vous voyant tous les jours marcher sur des précipices avec une contenance gaie et assurée, et ne jugeant pas que la constance pût aller jusque-là, je trouvais quelque sujet de croire que vous ne les aperceviez pas tous. […] Les lettres de M. d’Avaux, dit-on, sont les meilleures, et je le crois d’après les échantillons. […] Il avait pourtant une qualité dangereuse pour un amant, étant certain qu’il n’aimait pas moins à faire croire où il était aimé qu’à l’être. […] Mlle de Scudéry nous le peint capable, en matière galante, de petites noirceurs et de fourberies : par exemple, faisant un mystère affecté de lettres qu’il recevait de la princesse pour qu’on crut qu’elles disaient plus qu’il n’y en avait ; faisant de grands apprêts de voyage pour donner à croire qu’il allait passer chez la princesse, à la campagne, un temps d’amoureuse retraite, tandis qu’il se cachait à 205 quelque distance de là chez un de ses amis.
Renan n’a pas cru devoir faire ainsi, et en effet sa pensée a été bien autrement méditée et bien plus haute ; son dessein et son projet est à plus longue fin. […] Si c’est là en effet le dernier mot de l’incrédulité, il faudra désormais autant et plus de foi pour croire à ces conséquences dites philosophiques ou historiques, à ces conjectures écloses et nées d’un seul cerveau, qu’à nous, chrétiens, pour continuer de croire à la tradition, à l’Église, au miracle visible d’un établissement divin toujours subsistant, au majestueux triomphe où l’évidence est écrite, au consentement universel tel qu’il résulte du concert des premiers et seuls témoins… » J’abrège. […] Mais aujourd’hui il a cru devoir la livrer ; et voici pourquoi, j’imagine. […] Le plus grand nombre des esprits ne croit pas, et en même temps n’est pas décidément ni systématiquement incrédule. […] L’auteur que l’on pouvait croire jusqu’ici assez dédaigneux des suffrages moyens, a fait acte par là d’une grande déférence pour la généralité des lecteurs.
Au premier avis qui lui en vint (avril 1725), Stanislas ne voulait pas y croire ; quand il vit que c’était sérieux, il faillit s’évanouir de joie, et il y en a même qui disent qu’il s’évanouit tout à fait. […] » Le mot est cru, mais authentique. […] Il croyait le moment venu et risquait le tout pour le tout. […] Je lui répondis : « Je crois, Madame, le cœur du roi bien éloigné de ce qu’on appelle amour : vous n’êtes pas de même à son égard ; mais, croyez-moi, ne laissez pas trop éclater votre passion : qu’on ne s’aperçoive pas que vous craignez de la diminution dans ses sentiments, de peur que tant de beaux yeux qui le lorgnent continuellement ne mettent tout en jeu pour profiter de son changement. […] Car, le croirait-on, ces deux époux, qui avaient eu tant d’enfants, avaient de tout temps très peu causé ensemble.
Il est plus difficile qu’on ne le croirait de saisir tout d’une venue les grands hommes en tout genre : il faut du temps et passer par plus d’un degré pour arriver à les embrasser dans leur ensemble. […] Je suis loin de croire, à l’exemple de quelques éloquents philosophes ou orateurs, que dans une grande âme tout est grand ; il y a souvent bien du mélange : mais je dis en même temps qu’il y a dans toute organisation de génie une résultante totale qui se dégage et à laquelle il faut s’attacher. […] Le bon sens de l’historien ne se croit pas lié ni enchaîné, mais il en résulte qu’il flotte un peu. […] » Il est permis de croire que la forme de son génie s’accommodait fort bien de cette nécessité et qu’au fond il en était bien aise. […] M. de Stein a fait faire des routes et planter plusieurs beaux arbres, ce qui donne à la campagne l’air d’un jardin anglais. » La jeune, et douce reine croyait que M. de Stein intriguait.
Ces esprits forts d’un nouveau genre se vantent de leur honte, et se croient d’autant plus spirituels, qu’ils ont excité plus d’étonnement autour d’eux. […] Je crois cette idée vraie, mais dans une acception différente de celle qu’on lui donne. […] On se rappelait la réputation que la gaieté française avait méritée dans toute l’Europe, et l’on croyait la conserver en s’abandonnant à tout ce que réprouvent et la délicatesse et le bon goût. […] La pensée est plus démocratique ; elle croit au hasard parmi tous les hommes assez indépendants pour avoir quelque loisir. […] L’affection et le respect s’attachent au caractère individuel, et l’homme qui se croit un autre lorsqu’il a été nommé à une grande place, vous indique lui-même que, s’il la perd, votre intérêt et votre considération doivent passer à son successeur.
Pour des raisons philosophiques, il a cessé de croire à la tradition catholique, et il est sorti du séminaire. […] Il a cru à la science plus ardemment que personne, et il lui a remis avec confiance l’avenir de l’humanité. […] Contre la foi, nulle critique ne vaut : mais dès qu’on ne croit pas « comme un petit enfant », inutile de se monter la tête, inutile de se griser d’esthétique, de s’inventer des raisons de croire : de l’affirmation déterministe sort la dissolution des religions. A ceux qui ne croient pas, il fournit l’explication rationnelle du phénomène de la croyance, donnant ainsi une base solide à l’incrédulité. […] Ni croyants, ni hostiles, témoins sympathiques au contraire de la croyance, et conscients de la bonté morale de la croyance pour ceux qui peuvent croire, voilà ce que Renan nous a faits.
Dès 1674, il sentit qu’il lui convenait de se rapprocher des personnes dont on avait pu le croire éloigné. […] On ne peut pas dire non plus qu’elle ait plaint Pradon ; elle a cru au contraire à son triomphe, et sa présomption lui a persuadé qu’elle ajouterait par son sonnet à l’humiliation de Racine. […] Si l’on en croit La Harpe, qui se fonde sur l’autorité de Voltaire, madame de Sévigné a dit que Racine passerait comme le café. […] Voltaire dit seulement : Elle croyait que Racine passerait comme le café 131. […] Mais c’est une politesse que madame de Sévigné a cru devoir à son cousin, en reconnaissance de l’intérêt qu’il témoignait pour La Fontaine, par pure courtoisie pour elle.
» Mais ce jeune roi, âgé de vingt-deux ans, n’attendait en réalité personne, et Fouquet débutait dans ce nouveau règne par la plus grande des illusions, s’il se croyait nécessaire. […] Vous n’aurez pas de peine à croire qu’il y en a eu de bien penauds ; mais je suis bien aise qu’ils voient que je ne suis pas si dupe qu’ils s’étaient imaginé, et que le meilleur parti est de s’attacher à moi. […] Certes, Sire, je ne puis croire que Votre Majesté en puisse rappeler le souvenir sans en être attendrie. […] Il y aurait à répondre que Fouquet avait été averti le jour même où il avait cru devoir faire au roi son semblant de confession et réclamer indulgence pour le passé, et qu’il s’était montré incorrigible. […] On croit que Fouquet allait obtenir un adoucissement tardif et la permission d’aller aux eaux de Bourbonne, lorsqu’il mourut en mars 1680, à l’âge de soixante-cinq ans.