Connaître ses romanciers et ses poètes, connaître les créations fictives qu’elle a enfantées pour le seul plaisir, sans arrière-pensée scientifique, politique ou morale, c’est la connaître elle-même et sous un de ses principaux aspects ; c’est savoir ce par quoi elle a vécu, et ce par quoi peut-être elle est destinée à vivre. […] Nous la connaissons bien. […] Il semble que l’auteur soit toujours demeuré éloigné de la société de ses semblables, et qu’il ne les ait jamais connus. […] À cette époque, il ne se connaît ni ne se possède encore. […] On en peut parler comme du marbre grec connu sous le nom de Vénus de Milo.
Il faut savoir ignorer ce qu’on ne peut connoître ; or il est vraissemblable que ce qui n’est pas connu dans l’histoire des tems, ne le sera jamais, & l’esprit humain y perdra peu de chose. […] Celle de la Fontaine, modele de naïveté, est connue de tout le monde. […] Sans la raison puis-je vertu connoître ? […] Ceux même qui s’y enrichissent se gardent bien de les faire connoître. […] Art bien peu connu, ou bien négligé jusqu’à nous.
Quand on veut juger un écrivain, deux choses sont également mauvaises : ne pas connaître l’homme du tout, et le trop connaître. […] J’en connais qui sont fiers de cette conquête. […] c’est justement parce qu’il n’est pas connu et qu’il mérite d’être célèbre, qu’il faut le traiter avec détails, le faire connaître, enfin. […] J’en connais qui ne veulent pas s’avouer démocrates, parce que M. […] Je le connais !
Ces difficultés, Molière les connaît. […] Je n’ai, pour ma part, connu que l’aîné, Edmond. […] Ils semblent ne plus connaître la fatigue. […] C’est, au contraire, l’étudier, le connaître, le comprendre. […] Mais connaître suppose de longues et patientes recherches.
Je ne connais rien de dangereux comme la métaphysique, prise à grande dose et sans méthode par un esprit ardent et complètement inexpérimenté. […] il est curieux d’en connaître l’origine. […] Qui ne connaît pas les nouvelles de Mme Sand l’ignore vraiment ou est exposé à la méconnaître dans l’étonnante souplesse de son art. […] Elle avait connu le doute et avait révélé l’état de son âme dans plusieurs de ses livres. […] Le réalisme ne faisait que commencer ; elle put à peine connaître le premier grand succès de M.
Il connaît toutes les ressources du vocabulaire. […] Mais nous savons fort bien qu’il en a connu lui-même. […] Ce public compte, mais on connaît ses goûts et ce qui lui plaît. […] Il les réduit à l’usage de son auditoire : il exige peu de l’homme parce qu’il le connaît — et le connaître, c’est le mépriser. […] À l’on ne sait quel trait on connaît qu’ils sont fabuleux.
Bien que ses poèmes que nous connaissons soient peu nombreux, ils sont empreints d’une telle beauté, d’une si harmonieuse élégance, que l’admiration ne les abandonnera jamais. […] À Londres, il connut l’isolement dans toute son amertume, et il nous a laissé un éloquent témoignage de sa tristesse. […] Se connaissant si mal lui-même, comment connaîtrait-il les autres hommes ? […] Ils connaissent parfaitement le public pour lequel ils écrivent, et ils profitent de leur savoir avec une impitoyable rigueur. […] Elle ne s’appartient plus, elle ne se connaît plus, elle appartient au premier homme qui saura mentir et flatter son orgueilleuse rêverie.
Il apprend en Orient non à connaître l’Orient, mais à se connaître. […] C’était bien simple et bien connu, et pourtant je n’en revenais pas d’étonnement. […] Et il s’essaye à desserrer, par les moyens qu’il connaît, cette fatalité. […] Flaubert n’a eu qu’à ouvrir les yeux pour connaître les Regimbart de la politique. Qui ne connaît ceux de la littérature ?
La seconde implique que l’on connaît le sec, qu’on a éprouvé les sensations spécifiques, tactiles ou visuelles par exemple, qui sont à la base de cette représentation. […] Le mécanisme de la faculté de connaître a été construit sur ce plan. […] Et, par conséquent, nous ne connaissons un changement que lorsque nous savons déterminer où il en est à l’un quelconque de ses moments. […] Sans doute le problème ne se pose en ces termes précis que dans des cas très simples, pour une réalité schématisée, car nous ne connaissons jamais les positions respectives des véritables éléments de la matière, à supposer qu’il y ait des éléments réels, et, même si nous les connaissions à un moment donné, le calcul de leurs positions pour un autre moment exigerait le plus souvent un effort mathématique qui passe les forces humaines. […] Le changement n’étant que l’effort d’une Forme vers sa propre réalisation, la réalisation est tout ce qu’il nous importe de connaître.
Nous en avons connu bien d’autres qui pensaient à l’espagnole ! […] Ils nous font connaître, dans ses racines et ses origines, ce style. […] Ils ne signifient pourtant rien autre chose que ceci : connaître, en critique comme ailleurs, c’est connaître par les causes. — Mais précisément l’idée qu’on pourra connaître les causes d’un acte d’inspiration, d’une explosion imprévisible de génie, comme le Lac ou la Prière sur l’Acropole, me paraît, à moi journaliste, d’un comique puissant. […] Si je lis ces sept vers dans une édition sans notes, je les connais pour peu remarquables, et faits de lieux communs. […] Gabriel Marcel, sont venus de la philosophie à la critique, On connaît la place prise par M.
« En effet, quelle apparence que le bon Dieu n’ait fait la religion que pour les esprits pointus, et qu’il n’y ait pas quelque manière facile de connaître ce qui est faux ? […] Jusqu’ici il nous a suffi de le faire connaître graduellement et de le produire, non absolu encore, par des extraits, par des analyses, en nous effaçant. […] Telle femme de ses amies n’a connu beaucoup de Voltaire que par lui. […] Ce monde n’est qu’une représentation ; partout on met les apparences à la place des motifs, de manière que nous ne connaissons les causes de rien. […] ce n’est pas à nous de connaître le temps, etc. » Cette perspective d’une explosion prochaine était devenue son idée fixe.
Par suite, il est difficile de la connaître et de la comprendre. […] Je ne le connaissais pas. […] Ce secret, le voici : c’est Jésus-Christ connu, aimé et servi dans l’Eucharistie ! […] Il connaît les moindres signes du temps, les mœurs des animaux, les secrets de la végétation. […] On connaît son point d’arrivée : il est aujourd’hui l’un des chefs de l’école traditionaliste.
Ne lui connaissons-nous pas ces plaisirs ? […] Je sens mon cœur, et je connais les hommes. […] Il connaît les hommes. […] La femme ne connaît pas cette maladie. […] Alceste n’a connu que le sonnet d’Oronte.
La faculté de connaître étant supposée coextensive à la totalité de l’expérience, il ne peut plus être question de l’engendrer. […] Elle se donne des « choses en soi » dont elle prétend que nous ne pouvons rien connaître : de quel droit en affirme-telle alors l’existence, même comme « problématique » ? Si l’inconnaissable réalité projette dans notre faculté de percevoir une diversité sensible, capable de s’y insérer exactement, n’est-elle pas, par là même, connue en partie ? […] Il en serait résulté des formes vivantes sans analogie avec celles que nous connaissons, dont l’anatomie eût été autre, la physiologie autre. […] On connaît la théorie dite « coloniale » de la genèse des organismes supérieurs.
Daunou que nous avons tous connu ; nous nous attacherons à ce qu’il devint plus manifestement avec l’âge, au pur savant et littérateur. […] Daunou qu’un autre écrivain, bien connu de nous, et que la mort vient de réunir à lui avant l’heure. […] Daunou a paru satisfaire bon nombre des personnes qui l’avaient le plus connu, mais évidemment elle n’a point satisfait M. […] Daunou également, et qu’il les donne à titre de citation connue : c’est de Rousseau, je crois. […] Il l’invita à dîner aux Tuileries : « Je veux vous présenter à ma femme, lui dit-il, elle a envie de vous connaître. » Daunou n’osa refuser.
Ceux qui l’ont davantage approché et entendu ont connu un autre homme. […] Il est vraiment bien dur que cette portion de mon bonheur, sans laquelle je ne puis vivre, se trouve dépendre de projets que j’ai connus seulement lorsqu’il n’était plus temps de les exécuter. […] D’ailleurs La Fayette, comme chacun sait et comme Charles X le disait agréablement (qui se connaissait en immuabilité), La Fayette est un des hommes qui jusqu’à la fin ont le moins changé. […] De sorte qu’en ce temps bizarre il faut s’arrêter devant le double inconvénient de parler aux uns d’un sujet par trop connu, et aux autres de sentiments parfaitement ignorés. […] Daunou) qui ont le mieux connu, pratiqué et pénétré Sieyès, la page suivante, que j’apporte ici comme tribut à cette haute mémoire historique.
Mais ce que ni Balzac ni Voiture n’ont connu, c’est l’art d’envelopper ainsi de préciosité ou d’affectation une vérité scientifique ; et là est l’originalité de Fontenelle. […] et ce qu’il nous faut avant tout connaître, c’est le monde où nous vivons, dont nous sommes. […] C’est ainsi que, comme les Caractères, le roman de Fénelon répond à ce besoin nouveau de connaître ou de savoir. […] IV, et, là même, les notes de Paulin Paris] ; — et qu’il y a peut-être connu Gassendi ; — lequel très assurément n’était pas un cartésien. — Si Molière, dans un passage connu du Misanthrope, La malpropre, sur soi de peu d’attraits chargée, … etc., a traduit un passage non moins connu de Lucrèce ?
Nous emploierons quelquefois cette méthode dans le cours de cet ouvrage, et si nous parvenons à bien connaître Molière, elle y aura contribué. […] Remarquons encore que la dame de Florence fait des avances à un inconnu ; Isabelle connaît la pureté des sentiments qu’elle inspire. […] Molière, en homme qui connaissait le cœur humain, a-t-il voulu intéresser au succès de sa pièce l’amour-propre du souverain qui en avait le plus ? […] On connaît aussi l’anecdote de ce fameux souper que firent à Auteuil chez Molière, Lulli, La Fontaine, Boileau, Mignard, Chapelle, etc. […] L’exposition. — En action, mais ne nous faisant connaître que le héros de la pièce.
il ne connaît pas les saints et leurs ressources. […] Je ne connais pas M. […] On ne connaissait point le luxe, même dans les capitales. […] Vous me connaissez depuis nombre d’années pour un marchand loyal. […] » Itzig et Ehrenthal nous sont déjà connus.
Sainte-Beuve, dont nous apprécions le talent incontestable, mais que tout le monde a connu jadis républicain et romantique forcené, soit aujourd’hui le favori de tous les salons ultra-monarchiques et classiquissimes, et de toutes les spirituelles femmes qui règnent dans ces salons ? […] Au lieu de la reliure janséniste noire et sombre, nous avons ici un Port-Royal en maroquin rouge, splendide et doré sur toutes les tranches : qu’importe, pourvu que cela excite un plus grand nombre à le connaître et à le lire ?
Son volume intéresse ; et ceux qui connaissent la collection Lemerre comprendront tout l’éloge que je mets en ce mot. […] Georges Courteline Peu de personnes connaissent ce livre, La Richesse de la Muse, d’une réelle splendeur de langue, et que Jacques Madeleine dédaigne beaucoup trop, en son excès d’inquiétude artistique.
Gilles Durant, poëte connu à la cour de Louis XIII, fut rompu en place de Grève, pour avoir écrit contre l’état & contre le roi. […] Jacques du Lorens, avocat au présidial de Chartres, fut mis à l’amende, pour avoir fait des satyres contre les juges. » On peut ajouter à cette liste le célèbre Vanini, qui, pressé, avant qu’on le jettât au feu, de demander pardon à dieu, au roi & à la justice, répondit : Je ne connois point de dieu, je n’ai jamais offensé le roi, & je donne la justice au diable, s’il y en a.
Il ne connaît pas la nature. […] Encore une fois, je ne me connais points en dessin ; et c’est toujours le côté par lequel l’artiste se défend contre le littérateur.
Ils commencent avec l’année astronomique, laquelle n’a pu être connue qu’au bout de dix siècles au moins. Cette méthode pouvait leur faire connaître les conjonctions et les oppositions qui avaient pu avoir lieu dans le ciel entre les planètes ou les constellations ; mais ne pouvait leur rien apprendre de la succession des choses de la terre.
Dumas. » C’est que je connaissais de longue date M. […] — Je ne connais de procurations que celles passées devant notaire. […] « On connaît l’histoire de l’âne de Buridan, immobile entre ses deux mesures. […] — Pardon, M. de Balzac, si je rappelle de pareilles injures, mais il faut cependant faire connaître à fond M. […] Je l’ai beaucoup connu, Boursault : il avait un très beau jardin du côté de la rue Blanche.
Si elle est inobservable, comment la connaître ? […] Psychologue, je veux connaître cette habitude ; je l’étudié, et je la trouve telle que je vais la décrire. […] Soutenir que le moi s’affirme en se distinguant du non-moi, c’est dire, en d’autres termes, que le moi ne se connaît pas comme moi, mais comme ce qui n’est pas le non-moi ; la perception interne serait alors la négation du non-moi. […] Le souvenir devient alors une simple réminiscence, un simple fait d’habitude ; il cesse d’être connu comme souvenir par l’être qui se souvient. […] Ce fait vaguement connu confirme et justifie l’image qui, sans lui, serait peut-être usuelle, mais ne paraîtrait pas aussi exacte, et dont, par suite, l’usage serait plus restreint.
Mesdames, Messieurs, Vous connaissez le mot d’Augier. […] Votre œuvre vous fait mieux connaître la vie et les hommes. […] » Roger est sans doute naïf de croire, ou que cette franchise est possible, ou qu’elle supprimerait la souffrance, ou que l’on connaît toujours le moment où l’on a cessé d’aimer. […] En réalité, c’est là un procédé que nous connaissions déjà. […] Nous connaissons son âme !
On l’a appelé volontiers l’héritier de Beethoven ; je ne connais pas d’euphémisme plus prudent. […] S’il eut des tendresses exquises, on lui connut aussi des rudesses et des révoltes qui attestent la complexité de sa nature. […] Que prouverait, — en admettant qu’on pût le connaître ! […] Ils sont de tout point des artistes de la Renaissance, pour qui les connaît bien. […] Il faut les connaître pour savoir lire, c’est-à-dire comprendre les musiques diverses dont elles sont la base.
Indiana n’est pas seulement un livre de vogue ; son succès n’est pas en grande partie dû à une surprise longtemps ménagée, à une complaisante duperie du public, à l’appât d’un nom gonflé de faveur, aux amorces habiles d’un titre bizarre ou mystérieux, promené, six mois à l’avance, de l’élégant catalogue en vélin aux couvertures beurre frais des nouveaux chefs-d’œuvre : la veille du jour où Indiana a paru, personne ne s’en inquiétait par le monde ; d’insinuantes annonces n’avaient pas encore prévenu les amateurs de se hâter pour avoir, les premiers, un jugement à mettre en circulation ; la seconde édition n’était probablement pas toute satinée et brochée avant la première ; bref, Indiana a fait son premier pas naïvement, simplement, sous un nom d’auteur peu connu jusqu’ici et suspect même d’en cacher un autre moins connu encore. […] Dans le monde, le visage de ces hommes se compose et sourit invariablement par habitude, par artifice : dans la solitude, dans les moments de réflexion, en robe de chambre et en pantoufles, surprenez-les, ils sont sourcilleux, sombres ; ils se font, à la longue, un visage dur, mécontent et mauvais. — J’aurais autant aimé, de plus, qu’en accordant à Raymon de Ramière de grands talents et un rôle politique remarquable, on insistât moins sur son génie et sur l’influence de ses brochures : car, en vérité, comme les hommes de génie ou de talent qui écrivent des brochures en France, qui en écrivaient vers le temps du ministère Martignac ou peu auparavant, dans le cercle sacré de la monarchie selon la Charte, ne sont pas innombrables, je n’en puis voir qu’un seul à qui cette partie du signalement de Raymon convienne à merveille ; le nom de l’honorable écrivain connu vient donc inévitablement à l’esprit, et cette confrontation passagère, qui lui fait injure, ne fait pas moins tort à Raymon : il ne faut jamais supposer aux simples personnages de roman une part d’existence trop publique qui prête flanc à la notoriété et qu’il soit aisé de contrôler au grand jour et de démentir.
Mais ils connaissaient la France et la bonne compagnie d’alors, autrement que pour avoir passé six mois en Touraine, comme a fait peut-être l’auteur de l’article. […] Goethe, si sagace et si ouvert à toutes les impressions qu’il ait été, jugeait un peu de travers et d’une façon très subtile notre jeune littérature contemporaine ; il y avait manque de proportion dans ses jugements ; ce qu’il pensait et disait là-dessus au temps du Globe, pouvait être précieux pour le faire connaître, lui, mais non pour nous faire connaître, nous.
L’une des principales causes finales des grands événements qui nous sont connus, c’est la civilisation du monde. […] Les anciens, et surtout Aristote, ont été presque aussi forts que les modernes sur de certaines parties de la politique ; mais cette exception à l’invariable loi de la progression, tient uniquement à la liberté républicaine dont les Grecs ont joui, et que les modernes n’ont pas connue. […] Quand on connaît la valeur du prix, on sait d’avance quels efforts seront tentés pour l’obtenir.
Ils ont développé d’une manière supérieure la théorie métaphysique des facultés de l’homme ; mais ils connaissent et étudient moins les caractères et les passions. […] Hobbes, Ferguson, Locke, etc., avec des systèmes différents, recherchent quel fut l’état primitif des sociétés, afin d’arriver à connaître quelles sont les lois qu’il faut instituer pour les hommes. […] D’ailleurs., le gouvernement représentatif resserrant nécessairement, et le cercle des objets que l’on traite, et le nombre de ceux auxquels on s’adresse, l’éloquence de Démosthène n’aurait pas de proportion avec l’auditoire et le but : les témoins comptés et connus qui environnent de près les orateurs anglais, la table sur laquelle ils marquent, par un geste uniforme, le retour des mêmes raisonnements, tout leur rappelle un conseil d’état plutôt qu’une assemblée populaire ; tout doit les ramener à ne se servir que des armes du sang-froid, l’argumentation ou l’ironie55.
L’album, montré à Hayashi, en le priant de désigner Otaka dans les quarante-sept ronins représentés, et en lui demandant s’il ne connaissait pas quelque détail imprimé sur l’homme, il me dit en feuilletant l’album : « Le voici, Otaka ! […] Puis comme Hayashi cherchait dans sa mémoire, s’il connaissait quelque détail biographique sur Otaka, ses yeux s’arrêtant sur la demi-page de caractères gravés au-dessus du guerrier, il s’écria : « Mais sa biographie… la voici ! […] Il fut admis également à la société de thé de Tchanoyu et fut élève de Yamada Sôhen, célèbre maître de thé, qui connaissait Kira (Kotsuké) assez intimement.
Elle a gagné principalement, lorsqu’on n’a plus eu les grands écrivains du siècle de Louis XIV, Racine, Boileau, la Fontaine, Molière, la Bruyère, ces génies immortels que le sçavant Huet se félicitoit d’avoir connus, comme Ovide se fait gloire, dans une élégie, d’avoir vu Horace, Virgile, Tibulle, Properce & Gallus. […] l’ignorance & quelquefois même le mépris des grands modèles ; 4°. la manie qu’ont les uns d’être auteurs, & les autres connoisseurs ; 5°. le défaut capital de ne pas sçavoir connoître son genre de talent, & s’y renfermer ; 6°. l’imprudence d’applaudir trop tôt à de jeunes auteurs qu’on perd au lieu d’encourager ; 7°. la nécessité des besoins, ne faut-il pas commencer par vivre avant que de songer à devenir immortel ? […] Il semble prévoir avec douleur qu’il en sera tôt ou tard des auteurs du siècle de Louis XIV, comme de ceux du siècle d’Auguste, qui, par la suite, ne furent connus que des personnes qui se piquoient d’érudition.
On les trouvera rétablis dans celle-ci, et ce n’est pas un petit service rendu au public par ceux qui ont pris ce soin, puisque les nombreuses Assemblées qu’on voit encore tous les jours aux représentations des Comédies de ce fameux Auteurs, font assez connaître le plaisir qu’on se fera de les avoir dans leur pureté. […] Quoi qu’il fût très agréable en conversation lorsque les gens lui plaisaient, il ne parlait guère en compagnie, à moins qu’il ne se trouvât avec des personnes pour qui il eût une estime particulière : cela faisait dire à ceux qui ne le connaissaient pas qu’il était rêveur et mélancolique ; mais s’il parlait peu, il parlait juste, et d’ailleurs il observait les manières et les mœurs de tout le monde ; il trouvait moyen ensuite d’en faire des applications admirables dans ses Comédies, où l’on peut dire qu’il a joué tout le monde, puisqu’il s’y est joué le premier en plusieurs endroits sur des affaires de sa famille, et qui regardaient ce qui se passait dans son domestique. […] Le 17 Février, jour de la quatrième représentation du Malade imaginaire, il fut si fort travaillé de sa fluxion qu’il eut de la peine à jouer son Rôle : il ne l’acheva qu’en souffrant beaucoup, et le public connut aisément qu’il n’était rien moins que ce qu’il avait voulu jouer : en effet, la Comédie étant faite, il se retira promptement chez lui, et à peine eut-il le temps de se mettre au lit, que la toux continuelle dont il était tourmenté, redoubla sa violence.
Et si je le peins ici avec des couleurs effrayantes, c’est qu’il faut négliger les exceptions et le connaître tel qu’il est par état, pour l’instituer tel qu’il doit être ; je veux dire saint ou hypocrite. […] Il y a une logique propre à l’ecclésiastique, connue sous le nom de Lieux théologiques ; c’est un parallèle des autorités entre elles : de l’autorité de la raison, de l’autorité de l’Écriture, des conciles généraux et particuliers, des Pères considérés séparément et entre eux sur telle matière ou sur telle autre, des docteurs de l’Église, des grands hommes, de la tradition et des monuments ; logique de théologien à théologien, fort différente de celle d’un homme à un homme et d’un théologien à un philosophe. […] Jacques de Sainte-Beuve, dont les Décisions de cas de conscience (1986) sont, on effet, beaucoup plus sages et surtout plus prudentes que celles des casuistes dont les Provinciales nous ont fait connaître la morale.
Lenient lui doit cette impartialité, que nous connaissons, hélas ! […] Lenient ne connaît-il, malgré les textes qu’il a grignotés, que très imparfaitement le Moyen Âge, et il en convient, d’ailleurs, aux premiers mots de sa préface, avec une très curieuse bonne foi. […] la bourgeoisie s’en servit, ce n’est pas douteux, de cette arme à toute main, de cette force humaine ; mais ne la voir que là, ne pas aller la chercher plus avant que là, dans cette société qu’on ne connaît… que comme le thème des systèmes les plus opposés, c’est être un par trop bon élève des Guizot et des Thierry, c’est par trop mériter le prix (y en a-t-il un ?)
II Il est vrai que des deux séductrices dont Debay s’est fait encore plus le poète que l’historien, une seule est parfaitement connue, Ninon de Lenclos. […] Ce romanesque manuscrit dont nous parle Debay, sans nous dire quelle en était la teneur, sans déterminer où commencent et où s’arrêtent les notions qu’il y a puisées, ne nous apprend que des faits déjà connus ou insignifiants, à l’aide desquels il est facile de composer une mosaïque de pièces de rapport, jointes ensemble par le procédé d’imagination, à présent vieilli et délaissé, de Barthélemy et de Wieland, mais dont il est impossible de tirer le détail intime qui nous illumine une figure, et nous la fait réellement comprendre en la ressuscitant devant nous. […] Les mots de Ninon sont trop connus, ses lettres authentiques et les livres qui nous parlent d’elle ne sont point des manuscrits grecs, confiés à des savants qui meurent (peut-être du plaisir de les lire), et qui ne se retrouvent plus.
Il connaît bien son pays, et il s’est fait étranger pour avoir plus de succès dans son pays. […] Il n’était pas malin de faire croire qu’on était Persan à ceux qui demandaient comment on pouvait l’être, et depuis, — depuis que nous les connaissons mieux, les Persans, — ce n’est pas bien malin encore. […] Son regard fait jusqu’à des percées dans les sociétés de ces villes qu’il traverse et au foyer desquelles il faudrait s’asseoir pour bien les connaître.
Il fallait, en effet, pour m’y prendre, un autre morceau que le Sismonde de Sismondi déterré, à Montpellier, et qui, je vous le jure, n’est un Sismondi nouveau que parce qu’il est plus médiocre encore que le Sismondi connu. […] Le nombre de Sévignés au petit pied que je connais est prodigieux… Mais, quand on dépasse ce niveau moyen de distinction que les femmes, en matière de lettres, atteignent certainement mieux que nous, et quand elles sont, sur ce point, nettement supérieures, alors ce sont des Sévigné tout à fait, ce sont des Ninon de l’Enclos, des marquise Du Deffand, des Eugénie de Guérin ! […] Aimer beaucoup les huîtres n’est pas une raison pour se connaître en perles.
Le cri perçant jeté par madame Heine n’était rien moins que la menace d’un procès contre des éditeurs sans droit, prétendait-elle, — lesquels, eux, ont répondu tranquillement qu’ils avaient droit et n’avaient nulle peur du procès… Or, depuis cet altercas dont les tribunaux devaient connaître, le silence s’est fait sur la chose. […] Je lui en connais dans ses ouvrages ; il pourrait bien en avoir aussi dans sa vie. […] Avons-nous bien le droit d’en connaître ?
Nulle probabilité que les pères de famille de ces temps eussent connu la tendresse paternelle. […] Les successions légitimes durent naturellement avoir lieu chez toutes les premières nations avant qu’elles connussent les testaments. […] Le mot connu des Spartiates nous en apprend la cause : les Athéniens conservent par écrit des lois innombrables ; les lois de Sparte sont peu nombreuses, mais elles s’observent. — Tant que le gouvernement de Rome fut aristocratique, les Romains se montrèrent observateurs rigides de la loi des douze tables, en sorte que Tacite l’appelle finis omnis æqui juris .
Il n’est pas une jouissance, un sentiment ou une idée qu’il n’ait connus ou ne doive connaître. […] Comment le respecterait-il quand il ne le connaît pas même ! […] Que ne m’est-il permis de considérer l’œuvre et l’artiste en oubliant tout ce que l’on connaît ou croit connaître de l’homme ! […] comme il prolonge, sans l’altérer, la plus exquise musique personnelle connue ! […] … Qui ne la connaît pas ?
La vérité du tableau ne peut nous frapper qu’autant que nous avons connu le modèle. […] « Est-ce qu’Homère a vécu avec nous pour connaître ainsi tous les secrets de la domesticité et de cœur qui caractérisent notre famille ? […] Connaissez seule mon dessein, et distribuez avec soin toutes ces provisions. […] Les chiens, qui n’avaient pas connu Ulysse, parti avant leur naissance, le reconnaissent et le flattent. […] Homère connaissait cette grâce des cheveux blancs qui correspond dans une famille complète à la grâce de l’enfance.
Albalat sait où cela mène, qui se connaît en belles lettres. […] Albalat, comme nous le verrons bientôt, connaît Buffon à merveille, et le juge. […] Albalat ne connaît qu’Homère. […] Je connais l’Astrée ; j’en ai relu plusieurs livres sans y trouver l’origine d’aucun cliché. […] Il n’y a nul mérite à les connaître et à les avoir pris pour point de départ de recherches particulières.