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1377. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — II. (Fin.) » pp. 308-328

Sans prétendre à en pénétrer les causes, il lui semble qu’une expérience constante l’a suffisamment démontré : Quand ce siècle est passé, les génies manquent ; mais, comme le goût des arts subsiste dans la nation, les hommes veulent faire à force d’esprit ce que leurs maîtres ont fait à force de génie, et, l’esprit même devenu plus général, tout le monde y prétend bientôt ; de là le bon esprit devient rare, et la pointe, le faux bel esprit et la prétention prennent sa place. […] Sa Constitution, à lui, était toute dans les vers de Pope : « Laissez les fous combattre pour les formes de gouvernement ; celui, quel qu’il soit, qui est le mieux administré, est le meilleur. » Les événements qui suivirent ne furent que trop propres à le confirmer, sans doute dans cette pensée favorite, que« la cause du genre humain était désespérée », et que la seule ressource était tout au plus, çà et là, dans quelque grand et bon prince que le sort accorde à la terre, dans « une de ces âmes privilégiées » qui réparent pour un temps les maux du monde.

1378. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — I. » pp. 329-349

Je conviens qu’il lui manque cependant une des qualités qui rendent le plus agréable, une certaine facilité qui donne, pour ainsi dire, de l’esprit à ceux avec qui l’on cause ; il n’aide point à développer ce que l’on pense, et l’on est plus bête avec lui qu’on ne l’est tout seul, ou avec d’autres. […] Necker, qui eut du succès malgré le choix du sujet ou plutôt à cause du sujet qui était alors de mode, fut son ouvrage Sur la législation et le commerce des grains, qui parut en 1775 ; c’était une attaque contre les théories absolues du ministère de Turgot et contre les économistes qui voulaient une entière liberté d’exportation.

1379. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — II. (Fin.) » pp. 350-370

Il y aurait entre eux un parallèle à établir, dans lequel la question de sincérité serait hors de cause. […] Necker, négliger absolument de rattacher ces membres nombreux à la cause royale ?

1380. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — I. » pp. 455-475

Ce qui a fait tort à Frédéric en France et ce qui crée aujourd’hui encore une prévention contre lui, c’est précisément ce qui a d’abord été cause de sa vogue et de sa faveur, je veux parler de ses relations avec nos philosophes. […] Il y a si peu d’hommes qui pensent ; « la plupart ne s’occupent que des objets présents, ne parlent que de ce qu’ils voient, sans penser à ce que c’est que les causes cachées et les premiers principes des choses ».

1381. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Arnault, de l’Institut. » pp. 496-517

Quoi qu’il en soit de la cause qu’on n’a jamais bien sue, Arnault dut se préparer au départ. […] [NdA] Et peut-être il ne fallut que cette épigramme qui courut sous le nom d’Arnault :         Quoi qu’on pense et qu’on puisse dire, Le règne des Bourbons me cause de l’effroi.

1382. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Ivan Tourguénef »

S’il connaît l’avortement habituel de nos tentatives, l’inutilité de la bonne volonté, la part indestructible d’égoïsme et de mal dans les plus beaux actes, il perçoit les causes infiniment secondes de toutes ces dissonances et n’ignore pas la goutte de bien qui s’insinue sans cesse dans les choses les plus laides. […] Si son intelligence lui dit les causes nécessaires de tout le mal, elle instruit sa sensibilité à n’en pas souffrir.

1383. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre I. Shakespeare — Sa vie »

L’incendie, encore comme à Constantinople, était fréquent à Londres, à cause des quartiers populaires bâtis tout en bois. […] Lagrange décrit ainsi le théâtre où la troupe de Molière jouait par ordre du sieur de Rataban, surintendant des bâtiments du roi : « … trois poutres, des charpentes pourries et étayées, et la moitié de la salle découverte et en ruine. » Ailleurs, en date du dimanche 15 mars 1671, il dit : « La troupe a résolu de faire un grand plafond qui règne par toute la salle, qui, jusqu’au dit jour 15, n’avait été couverte que d’une grande toile bleue suspendue avec des cordages. » Quant à l’éclairage et au chauffage de cette salle, particulièrement à l’occasion des frais extraordinaires qu’entraîna la Psyché, qui était de Molière et de Corneille, on lit ceci : « chandelles, trente livres ; concierge, à cause du feu, trois livres. » C’étaient là les salles que « le grand règne » mettait à la disposition de Molière.

1384. (1868) Curiosités esthétiques « VI. De l’essence du rire » pp. 359-387

Or, l’orgueil humain, qui prend toujours le dessus, et qui est la cause naturelle du rire dans le cas du comique, devient aussi cause naturelle du rire dans le cas du grotesque, qui est une création mêlée d’une certaine faculté imitatrice d’éléments préexistants dans la nature.

1385. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XIX » pp. 76-83

Son silence par cause de rhume est devenu une calamité publique.

1386. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « [Addenda] »

Vous ne pouvez absolument séparer votre cause de celle du comte d’Hunolstein, et je crois qu’il serait bon là-dessus, votre intérêt étant le même, de vous entendre.

1387. (1874) Premiers lundis. Tome I « [Préface] »

Sainte-Beuve y raconte succinctement, mais avec précision, ses relations avec la nouvelle rédaction du Globe, jusqu’au moment où le journal devint saint-simonien « Je ne le quittai point pour cela, dit-il, et j’y mis encore quelques articles. » Mais, à partir de l’année 1831, il est tellement impossible de s’y reconnaître, à cause du manque de signatures, que nous avons cru prudent de nous abstenir tout à fait, à défaut d’indications suffisantes sur les véritables auteurs d’articles qui ne laissaient pas d’être très-tentants sur Mérimée, Balzac, Eugène Sue, Charles Nodier, M. 

1388. (1874) Premiers lundis. Tome II « E. Lerminier. Lettres philosophiques adressées à un Berlinois »

Il ne faut pas chercher ici la rigueur d’un développement systématique : je cause en liberté, je n’enseigne pas.

1389. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre III. Buffon »

Il a la netteté et la précision de l’esprit scientifique : il hait les abstractions, les classifications, les causes finales, trois sources inépuisables d’erreur.

1390. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Prosper Mérimée. »

Mérimée s’est montré, vis-à-vis de l’univers et de la cause première, quelle qu’elle soit, poli, retenu et dédaigneux, comme il était avec les hommes dans un salon.

1391. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Guy de Maupassant »

Il est étrange de songer que ce cerveau, en qui la réalité avait reflété des images si nettes, qui avait su interpréter, ramasser, coordonner ces images avec une vigueur et dans des directions si décidées, et nous les renvoyer, plus riches de sens, à l’aide de signes si fortement ourdis, n’ait plus, à partir d’un certain moment, reçu du monde extérieur que des impressions confuses, incohérentes, éparses, aussi rudimentaires et aussi peu liées que celles des animaux, et pleines, en outre, d’épouvante et de douleur, à cause des vagues ressouvenirs d’une vie plus complète ; et que l’auteur de Boule-de-Suif, de Pierre et Jean, de Notre Coeur, soit entré, vivant, dans l’éternelle nuit.

1392. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « La Tolérance »

Nous continuons à être divisés parce que nos pères le furent jadis ; et cela, quand tout est changé, quand les causes historiques de ces divisions ont disparu.

1393. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mallarmé, Stéphane (1842-1898) »

Mallarmé, je devine mieux et j’admire davantage les causes qui rendent ces poèmes parfois si obscurs.

1394. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Laurent Tailhade à l’hôpital » pp. 168-177

Mais, au moins, souffre-t-il qu’en sa présence on dise du bien de ses ennemis, et, justement, le voici qui cause amicalement avec Ledrain qui vient de consacrer, dans la Nouvelle Revue, Marie Krysinska, chef de l’école symboliste.

1395. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé à Quimper »

Il me reprochait comme une hypocrisie une façon allègre de prendre la vie, dont il ne voyait pas les vraies causes.

1396. (1913) Le bovarysme « Troisième partie : Le Bovarysme, loi de l’évolution — Chapitre II. Bovarysme essentiel de l’être et de l’Humanité »

Mais ce petit nombre suffit pour que soit réalisé, d’une façon concrète, le vœu de connaissance où l’on a situé la raison d’être, la cause et la fin de l’existence phénoménale.

1397. (1888) La critique scientifique « Appendice — Plan d’une étude complète d’esthopsychologie »

Les causes Résumé de l’analyse et de la synthèse esthétiques : Prévalence de l’élément mot sur l’élément idée.

1398. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre second. Philosophie. — Chapitre VI. Suite des Moralistes. »

car pensent-ils avoir vu mieux les difficultés à cause qu’ils y succombent, et que les autres qui les ont vues les ont méprisées ?

1399. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre II. Des Orateurs. — Les Pères de l’Église. »

Une partie de son plaidoyer en faveur de la religion pourrait encore servir aujourd’hui dans la même cause.

1400. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « A Monsieur Naigeon » pp. 9-14

La belle chose que j’aurais produite, si le talent de l’avocat eût répondu à la grandeur de la cause !

1401. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 30, objection tirée des bons ouvrages que le public a paru désapprouver, comme des mauvais qu’il a loüez, et réponse à cette objection » pp. 409-421

La réputation prématurée de l’ouvrage fut cause seulement que le public instruisit ce procès avec plus d’empressement.

1402. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XV »

Ils sont hors de cause.

1403. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre II. Comment les nations parcourent de nouveau la carrière qu’elles ont fournie, conformément à la nature éternelle des fiefs. Que l’ancien droit politique des romains se renouvela dans le droit féodal. (Retour de l’âge héroïque.) » pp. 362-370

L’histoire de France nous raconte que dans l’origine les rois étaient les chefs du parlement, et qu’ils commettaient des pairs au jugement des causes.

1404. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

Un individu quelconque, un fâcheux, un insignifiant, passe, cause ; on l’observe, il est saisi. […] Ces deux idées contradictoires en présence lui posaient une sorte d’énigme oppressante et douloureuse : sa raison approuvait et se révoltait à la fois dans une même cause. […] Et tout à côté de cet hommage rendu au vrai talent dans les rangs de la cause religieuse, Mlle de Meulan remettait à leur place le citoyen La Harpe et le citoyen Vauxcelles, qui avaient pris sujet d’un article d’elle sur l’Éducation des Filles de Fénelon, pour se livrer l’un en plein Lycée, l’autre je ne sais où, à la déclamation d’usage sur le fanatisme d’irréligion et aux autres lieux-communs qui faisaient explosion alors.

1405. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

Lorsqu’il visitait, en 1771, Jean-Jacques dans son pauvre ménage de la rue Plâtrière, lorsqu’il avait tant de peine à lui faire accepter un petit présent de café, et qu’il s’avançait avec des alternatives de bon accueil et de bourrasque, dans la familiarité du grand homme méfiant et sauvage, Bernardin ne se doutait pas qu’il allait être pris très-prochainement lui-même d’une maladie misanthropique toute semblable, engendrée par les mêmes causes. […] Le point de vue des causes finales n’est jamais fécond pour la science, et rentre tout entier dans la poésie, dans la morale, dans la religion ; ce ne peut être au plus que le moment de prière du savant, après quoi il faut qu’il se remette à l’examen, à l’analyse. […] Je sais que Voltaire (préface de Rome sauvée) a pu plaider avec avantage la cause de cet autre talent universel, et citer de fort beaux vers sur le combat de l’aigle et du serpent, qu’il a lui-même à merveille traduits.

1406. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

D’affreuses guerres s’ensuivirent, des persécutions et des luttes ; mais les deux causes, la catholique et la réformée, qui embrassaient et armaient l’un contre l’autre le Nord et le Midi, étaient à peu près égales dans leur antagonisme : là même où l’une d’elles l’emportait comme en France, les forces sur bien des points y étaient encore balancées ; et après l’atrocité des guerres de religion, il fallut bien s’entendre, conclure des trêves et se faire à chacun sa part en grondant. […] Il a été démontré que l’honorable professeur (M. le docteur Broca), mis en cause pour avoir fait l’apologie de la doctrine de Malthus, n’avait point fait l’apologie de Malthus et n’avait pas prononcé la phrase telle qu’on l’a construite et arrangée, en rapprochant arbitrairement deux passages d’un discours qui, d’ailleurs, n’avait point été tenu à l’École de médecine, mais à l’Académie de médecine. […] Vous ne sauriez vous figurer, messieurs, l’inexprimable attente et la faveur équitable que ce réveil et ces symptômes d’intolérance qui éclatent de toutes parts ont values dans l’école à ces mêmes savants professeurs mis en cause devant vous.

1407. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

L’organisation est la cause, la vie et la sensation sont les effets ; je n’ai pas besoin d’une monade spirituelle pour expliquer les effets puisque je tiens la cause. « Voyez cet œuf, c’est avec cela qu’on renverse toutes les écoles de théologie et tous les temples de la terre. […] » L’homme est libre, capable de choisir entre deux actions, partant créateur de ses actes ; il est donc une cause originale et première, « une substance immatérielle », distincte du corps, une âme que le corps gêne et qui peut survivre au corps  Cette âme immortelle engagée dans la chair a pour voix la conscience. « Conscience !

1408. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

Méphistophélès cause avec Faust. […] X L’hôtelier du Lion d’or, dans une petite ville d’Allemagne, cause avec sa femme, assis sur un banc de bois au seuil de son auberge. […] « À ces mots elle s’avance résolument vers la porte, portant sous son bras le petit paquet avec lequel elle était venue ; mais la mère la saisit des deux mains et lui dit avec étonnement : « “Que signifient cette résolution et ces larmes sans cause ?

1409. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

Ainsi la consanguinité du fils avec le père et la mère, consanguinité aussi mystérieuse dans l’âme que dans les veines ; ainsi la loi de solidarité génératrice, qui enchaîne la cause à l’effet dans les parents, et l’effet à la cause dans les enfants ; ainsi la loi d’équité, autrement dit la reconnaissance, qui impose l’amour, non seulement affectueux, mais dévoué, au fils, pour la vie, l’allaitement, les soins, la tendresse, l’éducation, l’affection souvent pénible dont il a été l’objet dans son âge de faiblesse, d’ignorance, d’incapacité de subvenir à ses propres besoins ; ainsi la loi de mutualité, qui commande à l’homme mûr de rendre à sa mère et à son père les trésors de cœur qu’il en a reçus enfant ou jeune homme ; ainsi la piété filiale, nommée de ce nom dans toutes les langues pour assimiler le culte obligatoire et délicieux des enfants envers les auteurs de leur vie et les providences visibles de leur destinée au culte de Dieu ! […] Il imagine une convention explicite, préexistante à toute convention, c’est-à-dire un effet avant la cause, une absurdité palpable, pour toute explication du mystère social.

1410. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre III. Les immoralités de la morale » pp. 81-134

Cependant, si cette société, quoique meilleure qu’une bande de brigands, est pire que d’autres contre qui elle lutte, il peut être mauvais qu’une cause de faiblesse vienne à disparaître pour elle. […] Il résulte de tout cela une cause importante de relativité dans notre jugement sur les déviations morales. […] Sans doute, elle a, comme tout, ses causes, et de vagues analogies l’ont produite.

1411. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

Respectons les illusions généreuses et ne reprochons jamais à un souverain ses excès de zèle en pareille cause ; mieux vaut encore prendre M.  […] André Suarès, dans son Wagner (Paris, revue d’art dramatique, 1899) met aussi en cause cet aspect mondain du voyage à Bayreuth dans une description très critique et acerbe. […] Ce n’est pourtant pas en raison du caractère trop écrasant de la partition comme certains détracteurs ont pu l’écrire mais à cause d’un refroidissement qui entraîna une crise d’apoplexie.

1412. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Le comte de La Blache profita de cet emprisonnement de son adversaire pour mener vivement l’affaire du procès ; il fit si bien qu’il gagna sa cause. […] Si je le trouve en chemin, je le dépouille de ses papiers et je le tue, pour prix des chagrins et des peines qu’il me cause. […] Il a eu le talent de se faire donner par le roi la mission secrète d’arrêter la publication d’un libelle dont le roi ni personne ne se soucie, d’un libelle que lui seul connaît, et pour cause. […] Je doute que cette opinion trouve beaucoup de partisans ; mais déjà on la tolère, on souffre qu’elle s’exprime ; si elle provoque une juste contradiction, elle ne cause plus de surprise extrême ni de scandale. […] » Il loue et cite, à cause du style, Malvina, de Mme Cotin, et pour le style de la Nouvelle Héloïse son admiration est sans bornes : « Grands dieux !

1413. (1923) Au service de la déesse

Leur activité est futile, est désordonnée, mais non point à cause du rêve. […] « Il faut à nos sanglots pour les justifier, des causes au-delà et au-dessus de nous-mêmes. […] Pour peu qu’on le connût, c’était à cause d’une sensibilité très vive et qu’il avait à maîtriser. […] Il ferait donc cause commune avec les illettrés, par un scrupule de sottise, et avec la barbarie montante. […] Voici l’une des causes de ce malheur.

1414. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Ce n’est pas plaider de trop bonne foi la cause des Modernes, dit M. d’Alembert, que de croire leur assurer la supériorité en les opposant à Diodore de Sicile, historien crédule, écrivain du second ordre, & que d’ailleurs une traduction peut encore défigurer. […] L’excellent traité de M. de Montesquieu sur la Cause de la grandeur de la décadence des Romains, Paris 1734., in-12. […] Il est vrai que cet auteur est aujourd’hui peu intelligible à cause des changemens arrivés à notre langue & à nos usages. […] Son dessein étant de faire entrer dans son histoire d’Italie celle de 1242. ans, ce fonds, déjà si considérable, semble s’accroître encore à mesure que l’on avance, à cause d’une multitude d’Etats qui depuis la chûte de l’Empire Romain s’élévent & tombent successivement dans cette partie de l’Europe. […] Il développe, autant qu’il est possible, les causes des révolutions.

1415. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Mais ne voyez-vous pas, éclectique impitoyable, à ce propos, une autre cause de vos injustices ? […] Comme ces malheureuses traductions ont gâté votre cause ! […] En désespoir de cause, elle s’adressa aux libraires. […] Janin, qui a pris en cause, contre M. de Balzac lui-même, la défense de la jeunesse ? […] Enfant, elle avait été soumise à toutes les causes externes de l’air du pays des astres.

1416. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

D’ailleurs, quand il s’agit d’amour, pouvons-nous discerner notre cause ? […] Ils sont la cause de nos premiers rêves. […] M. d’Haussonville a recherché la cause de cette mélancolie. […] Est dit philosophe, celui qui recherche les principes et les causes. […] Tout le reste est délire, ou, du moins, incertitude, cause de trouble et de soucis.

1417. (1949) La vie littéraire. Cinquième série

Je ne dis point que ce soit tout à fait pour la même cause. […] Notre état social est l’effet des états qui l’ont précédé, comme il est la cause des états qui le suivront. […] André Monselet a facilement gagné sa cause. […] Nous voulons séparer notre cause de la leur. […] Aujourd’hui l’Église sépare sa cause de la cause perdue des rois et, inclinant vers un socialisme chrétien, elle entre dans les voies indiquées par le vieux prêtre qu’elle a jadis foudroyé.

1418. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

Cousin qui ont pris fait et cause pour sa moralité. […] Il y a là aussi des voies d’expropriation pour cause d’utilité publique : sans quoi les vieilles idées, comme les vieilles masures, demeureraient toujours et gêneraient la route. […] Mais quand il cause avec les autres, cette petite atmosphère les suffoque tant soit peu, leur donne sur les nerfs, et, pour moi, elle m’asphyxie. […] J’y étais assez antipathique jusque-là à cause du royalisme et de la mysticité que je ne partageais pas. […] Dubois, on me croyait bien un peu fou par moments, ou du moins très engoué : on se le disait quand j’avais le dos tourné, je le savais ; je tenais bon, tout en regimbant à la rencontre ; mais, malgré tout, nous avions des alliés dans la place, Leroux, Magnin ; les autres n’étaient point hostiles, et la cause romantique gagnait chaque jour.

1419. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

Ces attaques et cette popularité ont une même cause. […] Ce jeune homme osa blâmer les bienfaits du roi, et indirectement Colbert, qui en avait confié la distribution à Chapelain ; il prit la défense du public sensé, qui se taisait, contre le public de la mode, qui parlait par toutes les voix ; il plaida, selon ses paroles, la cause de la raison contre la rime, c’est-à-dire de l’esprit français contre une mauvaise école de poésie, et il la gagna. […] Il y confond la cause des Grecs et des Latins avec celle de Ronsard et de Baïf, et, estimant la poésie d’après ce qu’elle rapporte, il défie les nouveaux poètes de tirer de leurs vers les dix mille livres de rentes qu’ont values à son oncle Desportes les stances et les psaumes biffés par Malherbe. […] Seulement, au lieu d’une défense de l’esprit français, plaidant sa cause par la bouche de Boileau, c’est un retour de cet esprit sur lui-même, après sa victoire. […] Ils excitent le talent de l’artiste par la difficulté de plaire à ses juges ; et si, par des causes plus fortes que toutes les règles et tous les exemples, le niveau du talent a baissé en même temps que le goût du public s’est corrompu, ils retardent le mal et sauvent l’espérance.

1420. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — I. » pp. 88-109

Gui Patin plaida sa propre cause aux Requêtes de l’Hôtel (14 août 1612), en présence, dit-il, de quatre mille personnes : Je n’avais rien écrit de mon plaidoyer et parlai sur-le-champ par cœur près de sept quarts d’heure : j’avais depuis commencé à le réduire par écrit, mais tant d’autres empêchements me sont intervenus que j’ai été obligé de l’abandonner. […] Cinq avocats y ont été ouïs, savoir celui du Gazetier, celui de ses enfants, celui qui a plaidé pour les médecins de Montpellier, qui étaient ici ses adhérents, celui qui plaidait pour notre faculté, et celui qui est intervenu en notre cause de la part du recteur de l’Université.

1421. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — III » pp. 132-153

Il estime que le malheur de la plupart des hommes provient d’inquiétude, et de cette poursuite éternelle de quelque chose d’autre, au lieu de jouir de ce qu’on a : « Les hommes, dit-il, sont toujours in via et jamais in mansione. » Il attribue cette inquiétude à l’exemple, à l’imitation, à des causes étrangères à la nature de l’homme : « C’est une mauvaise et extraordinaire habitude, croit-il, dont nous pouvons être corrigés par le progrès de la raison universelle, comme on l’a été de la superstition et de quantité d’habitudes barbares et de façons de penser peu approfondies. » Pour lui, il est heureux et content de vivre ; il lui semble assister à un beau spectacle, à un joli songe ; si l’envie prend parfois au spectateur de faire l’acteur, c’est une faute, on est sifflé (il en sait quelque chose), et l’on s’en repent. […] Il aime le luxe à cause qu’il idolâtre les arts, étant poète, bel esprit et homme de goût ; il n’est pas fait pour se ravaler aux choses communes et éloignées des excès.

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