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927. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

Ce qu’il avait ambitionné jeune, il l’avait désiré derechef et à tout prix en 1813, au moment de sa démarche (comme il l’appelait) ; il s’était flatté alors, même en rabattant beaucoup de ses espérances, de saisir aux cheveux l’occasion telle quelle, de se venger d’un seul coup de ses ennemis et de ses envieux, en montrant du moins en quelque rencontre signalée tout ce qu’il savait et pouvait faire : c’eût été à ses yeux la justification suprême. […] Je cherche trace de ce que je viens de raconter dans l’histoire des Campagnes des Russes dans la Turquie d’Europe en 1828 et 1829, par le baron de Moltke ; j’y vois seulement que la brusque soumission du commandant Joussouf-Pacha et les motifs qui la déterminèrent ont prêté dans le temps à beaucoup de conjectures.

928. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine »

En 1813, sa santé s’étant altérée, il revit l’Italie ; un certain nombre de vers des Méditations et beaucoup de souvenirs dont le poëte a fait usage par la suite datent de ce voyage : le Premier Regretdes Harmonies s’y rapporte probablement. […] Par beaucoup de détails, par le style, par le souffle et l’ampleur des morceaux pris séparément, elles sont souvent supérieures aux premières Méditations ; comme ensemble, comme volume définitif, j’aime mieux les premières. 

929. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. CHARLES MAGNIN (Causeries et Méditations historiques et littéraires.) » pp. 387-414

Voltaire l’a très-bien remarqué : « Un excellent critique serait un artiste qui aurait beaucoup de science et de goût, sans préjugés et sans envie. […] Tel il s’est montré dans tout son rôle, depuis miss Smithson jusqu’à Mlle Rachel, depuis Hernani jusqu’à Lucrèce ; sur Homère, sur l’abbesse Hrosvitha, sur la reine Nantechild, sur Ahasvérus, il a émis, accepté et soutenu des doctrines, des vues, qui témoignent de l’ouverture de sa pensée et de sa flexibilité ingénieuse presque indéfinie ; ce qui me fait dire et répéter de plus en plus : « Le critique n’est jamais chez lui, il va, il voyage ; il prend le ton et l’air des divers milieux : c’est l’hôte perpétuel180. » Chez beaucoup de ceux qui avaient épousé très-vivement la cause nouvelle au début et qui avaient entonné à haute voix le Chant du départ, le mécompte a suivi et s’est fait amèrement sentir.

930. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIe Entretien. Chateaubriand »

Cependant ne vous laissez point abattre ; on trouve encore quelques douceurs parmi beaucoup de calamités. […] « Je dirai encore, écrivait M. de Chateaubriand dans sa Préface d’Atala, je dirai que mon but n’a pas été d’arracher beaucoup de larmes ; il me semble que c’est une dangereuse erreur avancée, comme tant d’autres, par M. de Voltaire, que les bons ouvrages sont ceux qui font le plus pleurer.

931. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Octave Feuillet »

Octave Feuillet 1 Je ne pourrai jamais dire beaucoup de mal des romans de M.  […] Pour lui comme pour beaucoup de personnes de la caste qu’il aime, le naturalisme en littérature et la démocratie en politique sont liés intimement à l’ensemble assez compliqué d’idées et de tendances qu’il nomme du nom commode de matérialisme.

932. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

Cela entraine des conséquences graves : d’abord un dédain profond des classes subalternes, un parti pris d’écarter ce qui peut rappeler les vulgarités de la vie domestique ou populaire ; puis, entre les privilégiés admis sur un terrain de choix, un code très sévère de bienséances : peu parler de soi ; épargner l’amour-propre d’autrui ; flatter ou ménager les travers des gens en leur présence, ce qui n’interdit pas — au contraire — de les railler en leur absence ; beaucoup de tact et de circonspection ; adoucir les angles de son caractère ; mettre une sourdine aux émotions trop vives, aux convictions trop fortes ; laisser entendre ce qu’on ne peut pas dire tout haut ; s’habituer ainsi à une fine analyse des sentiments, à une psychologie déliée qui permet de reconnaître à un froncement de sourcils, à un regard, à une inflexion de voix les plus subtils mouvements du cœur. […] Il a beau, une fois seul, se plaindre qu’on l’assassine, qu’on lui plonge le poignard dans le sein, il supporte avec trop de calme ces blessures mortelles pour inspirer beaucoup de pitié.

933. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

J’ai, à mes risques, fondé la Revue Wagnérienne, je l’ai soutenue par beaucoup de sacrifices peu soupçonnés, sacrifices de temps, d’argent et autres (et cela malgré le secours à jamais admirable de quelques honnêtes gens épris d’art wagnérien), je l’ai conduite pure radicalement de toute concession et indéniablement vierge de compromis quels qu’ils soient avec l’argent ou la puissance : j’aimerais mieux qu’elle pérît plutôt que de déshonorer ces trois années de dévotion à un idéal d’art très vénéré, plutôt que d’en faire hommage à quelqu’un (même fût-il wagnérien) plutôt que de trahir la religion de mon maître Richard Wagner — celui qui ne craignit pas de faire la guerre aux grands… Et la Revue Wagnérienne, fière de son titre et d’avoir avant tout et constamment été une « revue wagnérienne » aura dit pourquoi, en 1887, après tant de luttes nobles et courageuses, le wagnérisme aura honteusement succombé à Paris. […] Mais d’autres circonstances fortuites encore devaient survenir et de beaucoup de fils d’or se filer le lien entre le magnifique musicien et moi, son disciple, son ami.

934. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352

Une fois qu’il traversait la rue avec plusieurs autres enfants, sa mère, et une personne qui était avec elle à la fenêtre, remarquèrent qu’il marchait avec beaucoup de majesté, et lui dirent que cette manière de se tenir droit le distinguait des autres enfants de son âge. […] Beethoven était informé de la liaison de Bettina avec Goethe ; il lui parla beaucoup de celui-ci, il désira que ses pensées sur l’art lui fussent redites par elle.

935. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

Les Mémoires de Mme de Staal (de Launay) nous font voir M. de Malezieu sous un jour moins favorable : cérémonieux, démonstratif et plat, sans beaucoup de discernement au fond, quand ce discernement lui était inutile, et que l’esprit avait besoin de s’y aider d’un peu de cœur. […] L’auteur du portrait continue de nous montrer ainsi tous les vices naïfs de sa princesse, toutes ses qualités sans âme et sans lien, sa religion sans piété, sa profusion sans générosité, beaucoup de connaissances sans aucun vrai savoir, « tous les empressements de l’amitié sans en avoir les sentiments », pas le moindre soupçon de la réciprocité et de la sympathie humaine : « On n’a point de conversation avec elle ; elle ne se soucie pas d’être entendue, il lui suffit d’être écoutée. » Et à la voir ainsi se montrer à nu non par franchise, mais parce qu’elle n’a en elle aucun principe d’égards et d’attention pour autrui, Mlle de Launay conclut en citant ce mot qui exprime le résultat de toute son étude, et qu’elle aurait bien trouvé d’elle-même : Elle (la duchesse du Maine) a fait dire à une personne de beaucoup d’esprit que les princes étaient en morale ce que les monstres sont dans la physique ; on voit en eux à découvert la plupart des vices qui sont imperceptibles dans les autres hommes.

936. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

Il forcera les vues de Turgot en croyant les préciser et les étendre ; il y mettra beaucoup de gris et une teinte de plomb. […] Partant de là et pour mieux conserver ce sentiment naturel dans toute son énergie et sa délicatesse : « J’ai renoncé, disait-il, à la chasse pour laquelle j’avais eu du goût, et je ne me suis pas même permis de tuer les insectes, à moins qu’ils ne fassent beaucoup de mal. » Turgot, avec qui il entre dans cet ordre de confidence, lui répond admirablement sur le chapitre de la morale, et il marque les points sur lesquels il diffère avec lui.

937. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « L’abbé de Choisy. » pp. 428-450

Tandis que les Jésuites, à bord, s’appliquent à l’astronomie, les autres missionnaires font des conférences ; Choisy y assiste : Pour moi, je tâte un peu de tout, écrit-il à Dangeau, et si je ne deviens pas savant, ce qui n’est pas possible puisque je ne le suis pas devenu à votre école, j’aurai au moins une légère teinture de beaucoup de choses. […] Choisy, comme écrivain de mémoires, a beaucoup de Mme de Caylus ; et peut-être que, dès deux, Mme de Caylus est encore la plus ferme, la plus exacte de plume, et la plus contenue.

938. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Lambert et madame Necker. » pp. 217-239

Boileau et La Fontaine attendirent longtemps avant d’être de l’Académie ; et, lors même qu’ils en furent, il y restait beaucoup de gens de l’ancien goût, et il s’en glissait déjà quelques-uns d’un goût nouveau, lequel n’était pas le plus pur. […] Dès ce premier écrit adressé à son fils, on distingue aisément en elle et on lui reconnaît des qualités mâles, fières et fines, une manière de voir qui suppose beaucoup de discernement et d’analyse, et une manière de dire qui sort toujours du commun.

939. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

La plume appelle la plume, et les amours-propres intéressés ont beaucoup de babil. […] Cette tragédie de Timoléon, dès le premier jour (1er août 1764), « fut écoutée, jugée et condamnée par le public avec beaucoup de tranquillité », sauf deux ou trois endroits applaudis.

940. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

Je n’ai point de longues allées à perte de vue, mais deux petites seulement, dont l’une me donne de l’ombre sous un berceau assez propre, et l’autre, exposée au midi, me fournit du soleil pendant une bonne partie de la journée, et me promet beaucoup de fruit pour la saison. […] Mais on s’informe des livres où elles se trouvent… Il y a beaucoup de remarques curieuses dans les mémoires de l’Académie des sciences.

941. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — I. » pp. 414-435

Né au Havre le 19 janvier 1737, d’une famille originaire de Lorraine, qui aurait aimé à descendre de l’Eustache de Saint-Pierre de Calais, et qui, en tout, avait plus de prétentions que de preuves, Bernardin de Saint-Pierre reçut une éducation très libre et irrégulière, très coupée, mais où la nature, l’Océan et la campagne tinrent du premier jour beaucoup de place. […] Parmi beaucoup de sable, il y a, je l’espère, quelques grains d’or.

942. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue académique au XVIIIe siècle. » pp. 105-126

Ces premières années de séjour en Suisse sont marquées par beaucoup de joie, de gaieté ; Voltaire sent qu’il est redevenu libre ; il se mêle à la vie du pays, et y fait accepter la sienne ; il fait jouer chez lui la comédie, la tragédie, et trouve sous sa main des acteurs de société, et point du tout mauvais, pour les principaux rôles de ses pièces. […] D’Alembert s’empresse d’avertir Voltaire que le président compte en effet beaucoup de partisans dans l’Académie ; il s’agit donc à tout prix de les détacher.

943. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre premier. Existence de la volonté »

Beaucoup de psychologues suppriment aujourd’hui la volonté en tant que fait distinct des sensations. […] Charlton Bastian, qu’a publiée la Revue philosophique d’avril 1892, l’auteur soutient d’abord, avec beaucoup de psychologues contemporains, que la volition n’est pas « la faculté primordiale » mais un développement ultérieur de l’attention.

944. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

On dit beaucoup de bien de Huysmans, de son roman En ménage. […] Il faut avouer que ses compliments sont à peu près dans ce goût : « Autrefois, je ne vous connaissais pas, je ne vous lisais pas, je ne rencontrais que des gens qui me disaient du mal de vos romans… Maintenant tout est changé… alors je vous lis, je vous lis avec un grand plaisir… et vous trouve vraiment beaucoup de talent… Mais au fait, on dit que vous avez aussi publié des livres d’histoire très curieux… moi je n’y croyais pas, quand j’ai commencé à lire vos romans… je les ai trouvés si bien, que ça me mettait en défiance contre vos autres livres… Je me disais : ils sont trop romanciers pour être des historiens… » * * * — Voltaire n’a que l’esprit, tout l’esprit d’une vieille femme du xviiie  siècle ; mais jamais de son esprit ne jaillit une pensée, ayant la moindre parenté avec une pensée de Pascal, avec une pensée de Bacon, avec n’importe quelle pensée d’une grande cervelle philosophique.

945. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Henri Heine »

Heine eut des goûts divers, s’éprit et subit de nombreuses influences artistiques ; c’est-à-dire que beaucoup de choses et de différentes lui ont plu, ou encore que ses sentiments étaient assez variables pour être successivement satisfaits et charmés par des expressions artistiques dissemblables entre elles et pouvant varier de la rêverie vague des romantiques allemands, au rude réalisme de la poésie populaire, à la précision et à l’esprit des prosateurs français. […] Mais cette diversité de sentiments préserva d’autre part Heine d’en être totalement envahi, l’état de sa conscience, ce qui constituait son moi, variant sans cesse il fut amené comme toutes les personnes qui ont une vive activité intellectuelle, beaucoup (le pensées, beaucoup de volonté, à éprouver, connaître, distinguer ces changements intérieurs, à s’analyser particulièrement dans ses sentiments, et à en diminuer ainsi non seulement l’intensité, mais la franchise, la vérité, un sentiment n’étant véritable que quand on n’a pas la liberté d’esprit de le discerner, c’est-à-dire de nouveau quand on en a peu et de durables.

946. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XII] »

De là vient qu’il dit aux Corinthiens : « J’ai été au milieu de vous avec beaucoup de crainte et d’infirmité222 » ; d’où il est aisé de comprendre combien sa personne était méprisable. […] Le dessin des sujets d’Herculanum est sec, et tient beaucoup de la sculpture et des bas-reliefs.

947. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 35, de la mécanique de la poësie qui ne regarde les mots que comme de simples sons. Avantages des poetes qui ont composé en latin sur ceux qui composent en françois » pp. 296-339

Mais cette prolixité n’est qu’une prolixité d’accident, comme seroit la prolixité d’un françois qui traduiroit le recit d’un repas donné par Lucullus, ou la description d’un combat de gladiateurs, et qui par consequent seroit obligé de parler de beaucoup de choses qui n’ont pas de nom en notre langue. […] Notre premier mouvement que la politesse même a peine à reprimer en beaucoup de pays, est de rire de lui et de le contrefaire.

948. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

En somme, beaucoup de couleurs : — sans compter la couleur locale. […] Si Bernardin de Saint-Pierre — et tout le monde un peu — n’avaient pas écrit les Études de la nature, ce serait ici le lieu de vous décrire les cascades d’Oo s’épanouissant — à leur tombée — en lacs transparents, et la vallée de Litz, remarquable par beaucoup de choses… et encore par l’Album des touristes : un registre, où l’aubergiste de l’endroit collectionne les autographes des commis-voyageurs en villégiature.

949. (1920) Action, n° 4, juillet 1920, Extraits

« Je naquis en beaucoup de jours. […] Même la guerre qui a broyé beaucoup de ces poètes, n’est jamais décrite avec réalisme… » Résumons : La matérialité des faits est considérée comme secondaire, seules importent les grandes directives qui régissent la vie.

950. (1759) Réflexions sur l’élocution oratoire, et sur le style en général

À l’exemple des anciens, nous avons banni avec raison les grands vers de notre prose ; mais on a remarqué que la prose la plus sonore contient beaucoup de vers d’une plus petite mesure, qui étant d’ailleurs entremêlés et sans rime, donnent à la prose un des agréments de la poésie sans lui communiquer la monotonie et l’uniformité qu’on reproche à nos vers. […] Quelque agréable que l’harmonie soit en elle-même, elle perdra beaucoup de son prix, si elle n’est employée qu’à orner un style lâche et diffus.

951. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

Amédée Thierry a beaucoup de peine à se dégager de cette tendance de notre pauvre siècle, qui, sous prétexte de bon sens, de clarté, d’explication naturelle, introduit dans l’histoire la vulgarité. […] Elle nous a donné beaucoup de choses, de faits, de détails que les historiens futurs, qui s’occuperont de la période immense dont la figure d’Attila est le centre, seront heureux de retrouver.

952. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

Guizot appela, un soir, un Werther carabin, mais auquel il fallait ajouter aussi un Wordsworth ; dans Le Calme, où il y a encore beaucoup de bombast lamartinien que je ne voudrais pas y voir, mais où je rencontre de ces traits de paysage qui rachètent tout : La quille où s’épaissit une verdâtre écume, Et la pointe du mât qui se perd dans la brume. […] V Quand on est d’organisation aussi poète que le fut l’auteur des Poésies de Joseph Delorme, il faut se donner beaucoup de mal pour cesser de l’être.

953. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Réception du père Lacordaire » pp. 122-129

Mais cette expérience toujours à propos et toujours renouvelée, que je demande ici, je vois que très peu d’hommes la possèdent, et beaucoup de ceux même qui passent pour sages sont tout prêts, en avançant dans la vie, à commettre et à recommencer, dans un ordre un peu transposé, précisément les mêmes fautes.

954. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — I »

Beaucoup de ces hymnes ne sont que de tendres et mélodieuses prières, où les couleurs de la nature, les enchantements de la poésie, viennent prêter leur charme à l’expression d’une foi paisible et soumise.

955. (1874) Premiers lundis. Tome I « A. de Lamartine : Harmonies poétiques et religieuses — II »

Cette pièce grandiose, qui sera peu comprise de tous, produit sur nous une impression assez semblable à celle que nous causent beaucoup de morceaux de M. 

956. (1874) Premiers lundis. Tome II « La Revue encyclopédique. Publiée par MM. H. Carnot et P. Leroux »

Lancés fort avant par leurs antécédents au sein de l’association saint-simonienne, ils en ont retenu beaucoup de considérations historiques et économiques, mais en les dégageant du mysticisme dans lequel on les avait noyées.

957. (1874) Premiers lundis. Tome II « Adam Mickiewicz. Le Livre des pèlerins polonais. »

L’art qui médite, qui édifie, qui vit en lui-même et dans son œuvre, l’art peut se représenter aux yeux par quelque château antique et vénérable que baigne un fleuve, par un monastère sur la rive, par un rocher immobile et majestueux ; mais, de chacun de ces rochers ou de ces châteaux, la vue, bien qu’immense, ne va pas à tous les autres points, et beaucoup de ces nobles monuments, de ces merveilleux paysages, s’ignorent en quelque sorte les uns les autres ; or, la critique, dont la loi est la mobilité et la succession, circule comme le fleuve à leur base, les entoure, les baigne, les réfléchit dans ses eaux, et transporte avec facilité, de l’un à l’autre, le voyageur qui les veut connaître.

958. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IX. De l’esprit général de la littérature chez les modernes » pp. 215-227

L’impression de ce genre de style pourrait se comparer à l’effet que produit la révélation d’un grand secret ; il vous semble aussi que beaucoup de pensées ont précédé la pensée qu’on vous exprime, que chaque idée se rapporte à des méditations profondes, et qu’un mot vous permet tout à coup de porter vos regards dans les régions immenses que le génie a parcourues.

959. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVIII. Pourquoi la nation française était-elle la nation de l’Europe qui avait le plus de grâce, de goût et de gaieté » pp. 366-378

Il n’y avait pas sans doute beaucoup de philosophie dans la conduite de la plupart des hommes éclairés ; ils avaient souvent eux-mêmes les faiblesses qu’ils condamnaient dans leurs ouvrages : néanmoins ce qui relevait les écrits et les conversations, c’était une sorte d’hommage à la philosophie, qui avait pour but de montrer que l’on connaissait de la raison tout ce que l’esprit eu peut savoir, et qu’au besoin on pourrait se moquer de son ambition, de son orgueil, de son rang même, quoique l’on fût bien résolu à n’y point renoncer.

960. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre IV. De la bienfaisance. »

Almont ne s’écarte jamais, en faisant beaucoup de bien, du principe inflexible qui lui défend de se permettre ce qui pourrait nuire à un autre ; en réfléchissant sur la vie, on voit la plupart des êtres se renverser, se déchirer, s’abattre, ou pour leurs intérêts, ou seulement par indifférence pour l’image, pour la pensée de la douleur qu’ils n’éprouvent pas.

961. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre I. La poésie »

Elle consiste à se donner beaucoup de mal pour ne pas parler naturellement ni clairement.

962. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVII. Conclusion » pp. 339-351

vraiment, tu prends beaucoup de peine De tout mon cœur, bonjour.

963. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Le lyrisme français au lendemain de la guerre de 1870 » pp. 1-13

Egger, dit beaucoup de mal de la France, de la littérature française, et “du petit homme aimable et spirituel” qu’il considère toujours comme le type de notre “nation”.

964. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VIII. La mécanique cérébrale »

Cette objection n’est pas très-démonstrative, car, outre que beaucoup de savants physiologistes soutiennent aujourd’hui que les nerfs sont creux, cela importe assez médiocrement ; si l’on considère, en effet, les esprits, animaux comme un fluide analogue aux fluides impondérables, ils n’auraient guère besoin, pour traverser les nerfs, d’un tube visible à nos sens, la lumière et la chaleur traversant des corps qui nous paraissent parfaitement pleins.

965. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre V. Le mouvement régionaliste. Les jeunes en province » pp. 221-231

Beaucoup de ces écrivains, d’ailleurs, sont aussi affiliés au Félibrige et, bien qu’ayant écrit en français, ont souvent aussi écrit en langue d’oc.

966. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 14, comment il se peut faire que les causes physiques aïent part à la destinée des siecles illustres. Du pouvoir de l’air sur le corps humain » pp. 237-251

Or, les qualitez de ce sang dépendent beaucoup de l’air que nous respirons.

967. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 16, objection tirée du caractere des romains et des hollandois, réponse à l’objection » pp. 277-289

Un pareil bouleversement a bouché plusieurs rameaux par lesquels beaucoup de cloaques médiocres communiquoient avec les grandes cloaques qui aboutissoient au Tibre.

968. (1897) L’empirisme rationaliste de Taine et les sciences morales

L’humanité a trop conscience qu’il y a beaucoup de choses qu’elle ne comprend pas pour se tromper à ce point sur ses propres forces.

969. (1860) Ceci n’est pas un livre « Les arrière-petits-fils. Sotie parisienne — Premier tableau » pp. 180-195

Cela veut dire que je t’achèterai bientôt une robe, deux robes, trois robes, avec des volants, beaucoup de volants !

970. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Jules Vallès » pp. 259-268

À force de se regarder le bout du nez, le plus beau visage finit par se donner un genre de regard qui ne doit pas faire beaucoup de conquêtes, et il faut se défier de la grimace, à poste fixe, du talent.

971. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hebel »

Maximilien Buchon de ces poésies de Hebel, qui répugnent même à passer dans le haut allemand, tant elles sont d’une localité et d’une originalité profondes, atteste beaucoup de talent et un sentiment très animé des beautés sincères qu’elle s’efforce de reproduire.

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