Comme il y avait peu de pharisiens en Galilée, la discussion contre lui ne prenait pas ce degré de vivacité et ce ton d’acrimonie qui, à Jérusalem, l’eussent arrêté court dès ses premiers pas. […] À Césarée, il vit la célèbre grotte du Panium, où l’on plaçait la source du Jourdain, et que la croyance populaire entourait d’étranges légendes 413 ; il put admirer le temple de marbre qu’Hérode fit élever près de là en l’honneur d’Auguste 414 ; il s’arrêta probablement devant les nombreuses statues votives à Pan, aux Nymphes, à l’Écho de la grotte, que la piété entassait déjà en ce bel endroit 415.
Il offre tant de sympathies diverses à satisfaire, il soumet les sympathies physiques à tant de sympathies morales et intellectuelles, il présente tant de points de défense et d’attaque en même temps, il fait naître tant désirs au-delà du désir même, il offre tant à conquérir au-delà de la dernière conquête, il donne tant de jeu aux craintes, aux espérances, il arrête les progrès si près du but et y rappelle si puissamment par l’effort même qui en éloigne, enfin il y a tant de distance entre les voluptés que l’art le plus exercé ou le naturel le plus aimable peuvent donner à l’abandon et le charme de cette retenue mystérieuse qui arrête les mouvements d’un cœur passionné, que rien n’est impossible à une grande passion dans le cœur d’une telle femme.
Les Choéphores ont arrêté Gilissa au passage : Clytemnestre l’a chargée de dire à Égisthe de ne rentrer au palais qu’entouré d’une escorte année : — « Garde-toi, — lui disent-elles, — de rapporter cela au tyran maudit ; prends un air joyeux pour qu’il t’écoute sans soupçon ; dis-lui de revenir seul et en hâte. […] Il la poursuit et il s’y cramponne ; il essaye, avant qu’elle s’échappe, de lui arracher un cri d’innocence : « Tandis que je me possède encore, j’atteste que j’ai fait acte de justice en tuant ma mère, car elle s’était souillée du meurtre de mon père, et les dieux l’avaient prise en haine. » Mais il s’arrête, glacé d’épouvante, les Érynnies surgissent devant lui, avec leurs cheveu de vipères et leurs yeux qui pleurent un sang noir. — « Ah !
Le jeune homme l’a suivi quelque temps dans la voie scabreuse qu’il brûle à grandes guides ; mais il a vu l’abîme et il s’arrête court. […] Alors il apprend qu’André a ordonné à son notaire de lui fermer sa caisse et d’arrêter ses payements.
supposez un moment qu’après tout à l’heure deux siècles, d’Hacqueville soit revenu au monde, qu’il se mette à se ressouvenir de ce temps-là, à nous entretenir de Mme de Sévigné et de ses amis, à vouloir tout nous dire et ne rien oublier ; imaginez le récit intime, abondant, interminable, que cela ferait, un récit doublé et redoublé de circuits sans nombre et de toutes sortes de parenthèses ; ou, mieux encore, imaginez une promenade que nous ferions à Saint-Germain ou à Versailles en pleine cour de Louis XIV, avec d’Hacqueville pour maître des cérémonies et pour guide : il donne le bras à Mme de Sévigné, mais il s’arrête à chaque pas, avec chaque personne qu’il rencontre, car il connaît tous les masques, il les accoste un à un, il les questionne pour mieux nous informer ; il revient à Mme de Sévigné toujours, et elle lui dirait : « Mais, les d’Hacqueville, à ce train-là, nous n’en sortirons jamais. » C’est tout à fait l’idée qu’on peut prendre du livre de M. […] Avec ces spirituelles rieuses on ne sait jamais à quoi s’en tenir, et on serait bien dupe souvent de s’arrêter à quelques mots qui, chez d’autres, diraient beaucoup.
« Notre prose, dit Lemontey, s’arrêta au point où, n’étant ni hachée ni périodique, elle devint l’instrument de la pensée le plus souple et le plus élégant. » On peut assurément préférer, comme amateur, d’autres époques de prose à celle-là ; il ne serait pas difficile d’indiquer des moments où cette prose a paru revêtir plus de grandeur ou d’ampleur, et réfléchir plus d’éclat ; mais, pour l’usage habituel et général, je ne sais rien de plus parfait, rien de plus commode ni d’un meilleur commerce que la langue de cette date. […] J’y rencontre même, au début, l’incomparable auteur des Mémoires, Saint-Simon, et un conteur unique avec lequel je m’arrêterai à causer aujourd’hui, le très aimable Hamilton.
Au sortir de Smolensk, on se dirigeait assez tranquillement vers Orcha, lorsque tout à coup le 3e corps, sur le point d’arriver à Krasnoï, se trouve inopinément arrêté par le canon russe. […] Elle marche sans s’arrêter.
Quoiqu’il n’ait pas eu le dessein de reproduire les traits de Mazarin dans ce qu’ils ont d’arrêté, de gravé, de connu, mais bien plutôt dans ce qu’ils ont de fuyant, de mystérieux encore ; quoiqu’il ait dit, avec cette sobriété et ce tact qui sont le goût : « N’abusons pas de l’oncle en parlant des nièces », l’auteur des Nièces de Mazarin n’a pas cependant pensé qu’à elles seules. […] L’auteur des Nièces de Mazarin est un Aristophane historique discret, qui s’arrête à temps, et qui vous enlève une figure sans la faire grimacer jamais.
Comme femme, elle a régné, de même qu’il a régné comme homme, mais lui, l’Empereur, sa grandeur et sa beauté sont arrêtées, précises, positives comme son génie ; tandis qu’elle, Madame Récamier, c’est tout ce qui est puissant aussi, mais ce qu’il est impossible d’arrêter et de préciser.
Mais si chaque corps, pris isolément et arrêté là où nos habitudes de perception le terminent, est en grande partie un être de convention, comment n’en serait-il pas de même du mouvement considéré comme affectant ce corps isolément ? […] Arrêtons-nous sur ce point.
Il passait devant la Sorbonne vers 1824, et un jeune étudiant de sa connaissance, qui sortait d’un cours célèbre, l’arrêtait, le prenait par le bouton de la redingote, et lui parlait ainsi : « Bonjour, cher monsieur, comment vous portez-vous ? […] Le lecteur ne refusera pas de s’arrêter devant le dernier de ses architectes et le plus aimable de ses habitants.
Ainsi, il s’occupa du soulagement des peuples ; mais d’autres empereurs qui eurent les mêmes vues, n’étant pas contredits sur le trône, purent être humains impunément : Julien, longtemps César, assujetti dans son pouvoir même à un tyran jaloux, qui l’avait créé par besoin et le haïssait par faiblesse, qui lui eût permis de faire le mal pour se déshonorer, et craignait qu’il ne fît le bien, qui, tout à la fois barbare et lâche, désirait que les peuples fussent malheureux, pour que le nouveau César fût moins redoutable ; Julien, environné dans les Gaules, des ministres de cette cour, qui étaient moins ses officiers que ses ennemis, et déployaient contre lui cette audace qui donne à des tyrans subalternes le secret de la cour, et l’orgueil d’être instruments et complices de la volonté du maître ; Julien enfin, traversé en tout par ces hommes qui s’enrichissent de la pauvreté publique, eut bien plus de mérite à arrêter les abus et à soulager les provinces. […] Passionné pour les Grecs, nourri jour et nuit de la lecture de leurs écrivains, enthousiaste d’Homère, fanatique de Platon, avide et insatiable de connaissances ; né avec ce genre d’imagination qui s’enflamme pour tout ce qui est extraordinaire ; ayant de plus une âme ardente, et cette force qui sait plus se précipiter en avant que s’arrêter ; d’ailleurs, accoutumé dès son enfance à voir dans un empereur chrétien le meurtrier de sa famille, et, dans le fond de son cœur, rendant peut-être la religion complice des crimes qu’elle condamne ; placé entre l’ambition et la crainte, inquiet sur le présent, incertain sur l’avenir ; ses goûts, son imagination, son âme, les malheurs de sa famille, les siens, tout semblait le préparer d’avance à ce changement qui éclata dans la suite.
Limayrac n’avait pas l’air de se le tenir pour dit et d’être convaincu de cette résolution bien arrêtée, M.
Les pièces officielles n’y manquent pas, les décrets du Comité de salut public, l’interrogatoire et l’inventaire de la Dubarry, les arrêtés du parlement, que sais-je ?
Il a étudié la nature humaine d’après une méthode plus arrêtée et plus philosophique263.
Emmanuel Delbousquet Il fut de ceux-là que la mort arrête en pleine conquête et qui tombent sans avoir connu leur gloire.
Certes, il la fuit, cette banalité, serait-ce parfois aux dépens de la clarté, de la régularité, de la forme ; tant pis pour les césures, pour les rimes, il s’élance résolument, cingle sans pitié son Pégase fin de siècle et arrive au but ; enfant de race habitué à réaliser tous ses caprices, les obstacles ne comptent pas pour lui ; rien ne l’arrête, il forge les mots que la langue ne lui donne pas, prend ses aspirations parfois d’une assonance ou d’une consonance, mais il dit tout ce qui lui vient à la tête, et, s’il y passe des choses un peu surprenantes, il y passe aussi, et le plus souvent, d’exquises… L’idée maîtresse du Chef des odeurs suaves, la dominante de cette œuvre de délicat, de raffiné, c’est l’influence qu’exercent sur nos sens les objets qui nous environnent.
Ne vous arrêtez pas à Madame Machut, recensez libraires et gérantes, poursuivez votre gracieuse tournée de gare en gare, semez les envois d’auteur ; vous m’en direz des nouvelles.
Il s’ensuit que l’historien, sous peine de se perdre dans la myriade des changements infiniment petits et infiniment nombreux qui se succèdent dans la durée, doit déterminer des points de repère, ceux par exemple où une force nouvelle intervient, où un mouvement d’esprits se met en branle, s’arrête, ou bien change de direction.
Nous ignorons les motifs qui l’en empêchent ; mais nous savons que son zele pour le maintien des regles, l’a porté à solliciter la Rédaction d’un Journal Littéraire, & que les Philosophes, si intéressés à arrêter la plume des Ecrivains en état d’éclairer le Public sur leurs défauts & leurs travers, ont eu le crédit de faire supprimer ce Journal.
Tanevot, en bon Citoyen, prévit tout le mal qu'ils alloient faire à la Nation, & fut un des premiers à employer les armes du ridicule, afin d'en arrêter les progrès.
Arrêtés par le poids continuel de leur foiblesse, incapables de s’élever, ils ne pouvaient atteindre jusqu’à lui que par leurs cris injurieux.
Là sont arrêtés, dans les ténèbres, les chars qui apportent les présents du souverain de Troie ; et à quelque distance, les restes défigurés du généreux Hector sont abandonnés, sans honneur, sur le rivage de l’Hellespont.
Mon âme fugitive et prête à me quitter S’arrête devant vous… mais pour vous imiter.
Satan, arrêté sur le seuil de l’enfer, regarde dans le vaste gouffre, berceau et peut-être tombeau de la nature ; il pèse en lui-même les dangers du voyage.
Je n’y trouve rien qui me transporte, mais tout m’en plaît et m’arrête.
L’œil est partout arrêté, récréé, satisfait.
Si vous aimez mieux des incidens plus simples, plus communs et moins grands, envoyez le bûcheron à la forêt, embusquez le chasseur, ramenez les animaux sauvages des campagnes vers leurs demeures, arrêtez-les à l’entrée de la forêt, qu’ils retournent la tête vers les champs dont l’approche du jour les chasse à regret ; conduisez à la ville le paysan avec son cheval chargé de denrées, faites tomber l’animal surchargé, occupez autour le paysan et sa femme à le relever.
Oui, Baudelaire-Azem était à méditer dans le désert, en compagnie de son chameau favori, lorsqu’il le voit tout à coup s’arrêter près d’un palmier : Le chameau est friand de l’écorce de cet arbre, et celui de Baudelaire-Azem se mit à brouter… Au troisième coup de dent, des papiers s’échappaient de l’écorce… c’était ta correspondance !
Ni ces craintes, ni ces vains espoirs ne sauraient arrêter la marche en avant.
Mais l’analogie s’arrête là, et ce fut le contraire. […] Quand on en est là, il est peut-être temps de s’arrêter. […] Le poème doit siècles primitifs et s’arrêter au nôtre, sans être fini, ce qui ajoutera encore au sens mystérieux de l’œuvre et à l’effet de grandeur. […] C’est la plus claire de ses idées et la plus arrêtée. […] » Une voix qui chantait et qui s’arrête, pour lui « s’éteint comme un oiseau se pose.
Nous voudrions que notre tâche pût s’arrêter là ; mais il est évident que pour M. […] Ce nom, resté le synonyme charmant de la poésie fine et sobre, délicate et exquise, n’aurait-il pas dû arrêter M. […] … Arrêtons-nous ! arrêtons-nous là ! […] Nous nous sommes attardé au discours préliminaire, comme on s’arrête au seuil d’un temple dont on pressent la beauté dès le péristyle.
Et encore ne nous arrêtâmes-nous là que parce que notre érudition ne poussait pas plus loin. […] Ces femmes sont des fâcheuses, puisqu’elles l’arrêtent et troublent son rendez-vous. […] Il eût pris juste le contrepied du parti auquel il s’est arrêté. […] Mais ici je m’arrête, pénétrer plus loin n’est pas l’affaire du critique. […] Mais Regnard s’arrête aux superficies.
On dirait que le conteur les prolonge comme un indécis qui poursuit une œuvre inutile, faute de résolution pour s’arrêter. […] Il semble, à le lire, qu’on se soit arrêté au détour d’une rue et qu’on voie se succéder un à un les personnages d’une procession dont la file échappe aux yeux. […] Raphaël a fait plusieurs cartons — lesquels suffiraient pour illustrer un autre peintre — avant d’arrêter les dispositions dernières de ses tableaux. […] Le dévidoir est arrêté, le fil est retombé sur le tablier de la mère de famille et ses ciseaux pendent, inutiles. […] Chevauchant sur le chemin de Lissy-Gory, il aperçoit deux petites filles : elles s’arrêtent court à son approche.
Seulement j’ai eu tort de dire crûment que Saint-Simon s’est arrêté. Il s’est arrêté comme on s’arrête quand on part d’un principe faux, et qu’on ne veut point cependant l’abandonner : il a louvoyé. […] Aristocrate et socialiste à la fois, Saint-Simon devait en cette matière s’arrêter à un moyen terme, et c’est, avec une grande gaucherie du reste, ce qu’il a fait. […] écrasez cette philosophie destructive qui a ravagé la France, qui ravagerait le monde entier, si l’on n’arrêtait enfin ses progrès. […] D’autres historiens répondent : parce que les révolutions ne s’arrêtent jamais pour avoir obtenu ce qu’elles demandaient.
Je m’y suis quelquefois arrêté pour entendre le vent gémir autour de la statue de Charles II, qui montre du doigt la place où périt son père. […] que je sois arrêté ! […] Sacontala, prête à quitter le séjour paternel, se sent arrêtée par son voile : Sacontala. […] Quand les clartés qui brillent encore sur notre horizon littéraire se cachent ou s’éteignent par degrés, on arrête complaisamment ses regards sur une nouvelle lumière qui se lève. […] Dès les premiers pas il s’arrête à d’aimables, à de nobles souvenirs.
Son art vous y arrête à dessein ; mais il supplée à l’intérêt qu’il économise par une prodigalité de détails qu’il enrichit des précieuses recherches du plus beau style. […] arrêtez ! […] « Arrêtez ! […] Arrêtons-nous à ces deux comparaisons qui me semblent des modèles. […] Il en est, ce me semble, des qualités physiques ainsi que des facultés intellectuelles ; elles ont également leurs bornes, au-delà desquelles une puissance inconnue les arrête.
De plus ils contiennent, arrêtent et répriment les empiètements du pouvoir central. […] Par ce moyen le pouvoir arrête le pouvoir et ce n’est pas une volonté qui gouverne. […] Donc Montesquieu divise le pouvoir et « arrête les pouvoirs par les pouvoirs ». […] Où en seraient l’Espagne et le Portugal depuis la perte de leurs lois sans ce pouvoir qui arrête seul la puissance arbitraire ? […] Comme la mer, qui semble vouloir couvrir toute la terre, est arrêtée par les herbes et les moindres graviers qui se trouvent sur le rivage, ainsi les monarques, dont le pouvoir paraît sans bornes, s’arrêtent par les plus petits obstacles et soumettent leur fierté naturelle à la plainte et à la prière. » La comparaison est radicalement fausse ; mais l’idée est juste.
Cette partie finale de son Rapport fut celle à laquelle la malveillance s’arrêta pour tourner le tout en ridicule. […] Du reste, la pensée de Camille Jordan ne s’arrête pas sur ce sentiment de méfiance et de répulsion ; elle se continue et se tempère par les réflexions qui suivent et que termine une cordiale allocution. […] Vous, députés honnêtes, qui restez mêlés aux tyrans de votre pays, mais que tous les bons citoyens distinguent et plaignent, vous ne pouvez plus opérer le bien, arrêtez quelquefois le mal. […] Mon intention est qu’on laisse une liberté entière à la presse, qu’on n’y mette aucune gêne, qu’on se contente d’arrêter les ouvrages obscènes ou tendant à semer des troubles dans l’intérieur. […] Duchesne était un parent des Jordan, celui qui avait remis à l’imprimeur la brochure de Camille, et qui avait été un moment arrêté.
Parmi les opinions arrêtées de Daunou qui en avait tant, on n’en aurait pas trouvé de plus fixe et de plus justifiable assurément que celle qu’il s’était formée de la Terreur, des principaux personnages qui y figurent, et particulièrement de Robespierre. […] « Ainsi, messieurs, disait-il, le xviiie siècle, sans tenir compte de ses vingt-deux dernières années (il s’arrêtait en 1778, à la date de la mort de Voltaire), est à jamais mémorable par le rapide et vaste progrès des sciences mathématiques et physiques, et des arts qui en dépendent. […] Rossi) divise tous les esprits en deux classes, quels que soient d’ailleurs leur qualité et leur degré : 1° ceux qui apprennent, qui sont en train d’apprendre, jusqu’au dernier jour ; 2° ceux (non pas moins distingués souvent) qui s’arrêtent à une certaine heure de la vie, qui disent non au but d’avenir, et se fixent à ce qu’ils croient la chose trouvée. […] Daunou était de ces derniers esprits ; arrêté de bonne heure quant aux idées, rédigé et fixé à un point qu’il jugeait celui de la perfection, il n’en sortait pas. […] de le faire arrêter immédiatement.
Il rencontre, chemin faisant, un maniaque ou un excentrique, et de s’arrêter, émerveillé ! […] Il sait les termes qui fixent l’idée fortement, rien ne flotte dans l’expression, tout est arrêté, trop arrêté : le mot, toujours intense, est impuissant aux nuances et aux indications légères2. […] s’ébattent avec toutes sortes de coquetteries de style et de façon à réjouir les oreilles des dilettantes ; — mais, enfin, elle s’arrête. […] Quant au cœur, il est arrêté. […] Ici je m’arrête.
Là, s’arrêtait pour lui la distinction. […] Il ne croisait pas dans les couloirs de son hôpital une sœur de charité sans s’arrêter pour lui parler. […] Arrêté, il fut compris dans le procès des vingt et un et condamné à mort. […] Parce qu’il admire la portée de la Science, il s’arrête stupéfait devant ses limitations. […] Pourtant, à vingt pas, feu de salves ; les Boches arrêtés sur les jarrets.
Les disciples, une fois lancés, vont tout droit et ne s’arrêtent plus.
« Enfin, nous avoue-t-elle ingénument, je n’ai été étrangère à rien, j’ai pu parler passablement de tout ; mais je n’ai su parfaitement que ce qui se rapporte aux beaux-arts, à la littérature et à l’étude du cœur humain. » Je ne m’arrête pas à des anecdotes bien longues dont madame de Genlis nourrit habilement son récit : comment dans ses retraites au couvent elle barbouillait la nuit les vieilles religieuses, comment elle mystifiait le chevalier Tirtame, ou frappait aux vitres des paysans du village.
(L’Opéra et le Théâtre-Français seuls payent des droits d’auteur fixés par un arrêté ministériel.)