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63. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Rome et la Judée »

Or, voilà que pour la première fois le visage de cette Clio se détendait, et, gardant sa noblesse, perdait seulement de sa rigidité. […] Avant les Césars, Rome et la Judée aurait été un essai comme un autre, d’un esprit inconnu qui eût abordé l’histoire avec plus ou moins d’aptitude ou de passion ; mais, après les Césars, ce n’est pas seulement une déception, c’est une décadence. […] Seulement, montre-t-il l’accomplissement de ces prophéties avec assez de puissance ? […] Or, pour aller jusque-là, il ne faut pas seulement posséder la foi du chrétien, mais l’aperçu de l’homme d’histoire, et peut-être ne serait-il pas de trop que de monter jusqu’au génie ? […] Seulement, Pontmartin n’abat pas sur sa tête des sujets comme Champagny vient d’en abattre un sur la sienne.

64. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Introduction. Le problème des idées-forces comme fondamental en psychologie. »

Au point de vue de l’intelligence, le discernement peut être implicite, quand un terme seulement est présent à l’esprit, sans comparaison avec un autre. […] Si nous ne sentions pas les phénomènes directement, nous ne sentirions rien : notre sensation sert à les constituer tels et non pas seulement à les refléter. […] Le problème n’est plus seulement : existe-t-il un sujet ? […] Le caractère d’objectivité qu’une représentation acquiert ne tient pas seulement à son intensité ; il tient aussi à sa détermination qualitative et à la complexité de ses détails. […] Et cela tient, en dernière analyse, à ce que, dans tout état de conscience, il y a une volonté contrariée ou favorisée, non pas seulement une forme de représentation passive.

65. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIX. Mme Louise Colet »

qui se posa jusqu’à son dernier jour sur un trépied de Pythonisse, prête à vous le jeter à la tête, comme une cuisinière, pour peu que vous eussiez seulement contesté l’inspiration ou le trépied ! […] Ainsi sa vanité qui faisait roue de paon éternelle avec tout, même avec ce qu’elle eût dû cacher, lui dicta son roman intitulé Lui comme sa haine révolutionnaire lui fit écrire ses deux romans, les Derniers Marquis et les Derniers Abbés, et son livre qui veut être de l’histoire et qui n’est que du pamphlet, l’Italie des Italiens… Seulement, chose très particulière ! […] Seulement, ici, dans ce livre de Lui on aurait pu croire que, puisqu’il s’agissait d’un amour partagé, ce qui ailleurs, n’était qu’un écho allait devenir une voix. […] Pas de doute que si elle eût seulement écrit l’histoire de la Révolution italienne, il n’eût été plus court : mais sa débordante personnalité l’inonda et l’entraîna dans le plus bouillonnant des bavardages. […] Jamais la personnalité qui ne laissait rien de tranquille autour d’elle, ne dut mieux se vautrer que dans ce livre mi-parti d’histoire et de voyage… Seulement cette personnalité n’a pas une opinion, — une seule opinion, à elle, — sur les faits de cette Révolution d’Italie, qu’elle accepte ou plutôt qu’elle avale, avec le mysticisme d’une communiante, qui avale son Dieu.

66. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre III. Les explications anthropologique, idéologique, sociologique »

Les explications anthropologique, idéologique, sociologique Expliquer un phénomène n’est pas seulement constater qu’il a été le plus souvent, ou même toujours, précédé de tel autre. […] Ce ne sont pas seulement les idées sociales antérieures, ce sont les faits sociaux présents qui s’imposent à sa méditation. […] On n’est pas seulement semblable dans la mesure où l’on s’imite : il est vrai aussi qu’on s’imite dans la mesure où l’on est semblable. […] Mais si nous adoptons certaines théories générales ou repoussons certaines autres, cela ne s’explique pas seulement parce que nous avons une tendance à imiter ; notre adhésion ou notre répugnance veut des raisons autres que le pur instinct d’imitation : il est possible que l’étude des formes de la société même où nous vivons nous les révèle. […] Seulement, par cela même qu’elle se présente comme une science abstraite de l’histoire, ce sera moins une science de causes suffisantes et de lois immuables qu’une science de tendances et d’influences.

67. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

La première scène des Femmes savantes n’est pas seulement une attaque contre les survivantes de la société précieuse ; elle est encore une charge à fond contre les théories du philosophe qui fut leur contemporain et leur inspirateur. […] On n’ignore pas seulement la nature, on la redoute. […] Seulement c’est une allégorie pour demander au roi une pension en faveur de ses enfants. […] Seulement autre chose est la méthode qui convient à la recherche des faits, autre chose la méthode qui doit présider à leur exposition. […] Dans ces époques de confusion voulue, il peut être avantageux de classer les auteurs par écoles, de grouper les ouvrages que rapprochent des affinités profondes et non point seulement des ressemblances superficielles.

68. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

La Critique n’est pas seulement de comprendre. Elle n’est pas seulement de juger. Elle n’est pas seulement même de condamner ! […] Seulement, le lion d’Ali n’eût pas écrit les Recollections. […] Seulement les femmes qu’il a aimées ne nous le diront pas !

69. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Et Vélasquez fut un réaliste scrupuleux, ayant seulement, sous d’autres motifs, d’autres visions. […] Elle est seulement plus récente, étant un art d’émotions affinées ; et elle a produit des œuvres d’une beauté moins parfaite. […] Ils ont compris, seulement, que ces deux tendances exigeaient deux arts différents, et qu’ils devaient choisir, sans compromission, l’un ou l’autre de ces deux arts. […] Une espèce de Berlioz allemand, seulement un peu plus fou peut-être (car ils étaient tous les deux fous, n’est-ce pas ?). […] Deux ans plus tard seulement, elle se produisit à Londres, au Covent Garden dans La Somnambule de Bellini.

70. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

Seulement, il progresse du côté de l’absurde et du vide, de l’aliéné et du monstrueux ! […] Nous les laisserons passer ; seulement nous nous rangerons. […] Seulement, concluons en deux mots. […] Hugo, seulement moins spirituels et moins ducs. […] Seulement, nous le répéterons à M. 

71. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

… » Quelques-uns seulement. […] Il en a nourri sa pensée, et non pas seulement son art. […] Seulement, il est mort. […] Seulement, il ne commit par la faute des préraphaélites anglais. […] Il n’est pas seulement, comme disait Montaigne, la librairie.

72. (1884) Cours de philosophie fait au Lycée de Sens en 1883-1884

Le plaisir est seulement sa cessation. […] C’est seulement mesquin et étroit. […] Reste donc seulement l’activité. […]seulement peut donc s’appliquer le critérium de l’identité. […] Plus tard seulement l’expérience le lui apprendra.

73. (1881) Le roman expérimental

Seulement celui-ci, en vérité, se moque par trop de monde. […] Seulement, si nous en restons là, nous n’irons pas loin. […] Aucun remords seulement, il a l’enfer dans la gorge. […] Seulement, ils ne plaisantent pas avec l’abonné. […] Seulement, pourquoi M. 

74. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

Seulement doit-on dire Monsieur ou Madame Daniel Stern ? […] Seulement nous avons une imitation à froid et à balles forcées de sa manière : « Ô Fulvie ! […] Seulement, est-ce plus de tenue ou plus de finesse ? […] cette question est maintenant jugée, et nous ne disons pas seulement, avec Mme Daniel Stern, qu’elle est compromise, nous disons qu’elle compromet ceux qui la touchent. […] Seulement, quand la pauvre diablesse d’érudite ne se contenta plus de cette fonction domestique de ramasseuse d’épingles, au service de l’Histoire, et qu’elle voulut aborder l’histoire elle-même et construire une théorie des lois de la monarchie (rien que cela !)

75. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIV. M. Auguste Martin »

Or c’est précisément ce détachement, cet isolement de tout système de philosophie, qui fait le danger de cette morale, écrite seulement dans nos cœurs, et peu importe par quelle main ! […] Tout système de philosophie a des complications qui n’entrent pas facilement dans l’esprit de l’homme, ou des parties tellement ridicules (Voyez comme exemple seulement, les Monades du grand et sage Leibnitz !) […] Seulement, ces La Palisse, en fait de maximes, ces tautologistes d’une imbécilité grandiose, sont doublés des coquins les plus déliés et les plus retors qui aient jamais existé. […] La femme, écrit-il, doit jouer un rôle égal à celui de l’homme dans une civilisation bien faite, « mais ce jour semble ajourné à l’époque où ne domineront plus l’audace, la valeur guerrière, incompatibles avec sa nature douce et résignée… seulement, soyons tranquilles, ce jour arrivera… » Dites-vous-le bien, messieurs les officiers de spahis ! […] Sa petite morale par elle-même est déconcertée de cela, et je le crois bien ; mais ce n’est pas là une raison pour avoir, en exprimant un jugement faux, une familiarité qui n’est pas seulement un manque de respect, mais une faute de goût.

76. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre premier. La perception extérieure et les idées dont se compose l’idée de corps » pp. 69-122

. — Les corps ne sont pas seulement des possibilités et des nécessités permanentes de sensations. — Procédé par lequel nous leur attribuons le mouvement. — Analogies et différences de ce procédé et du procédé par lequel nous attribuons aux corps animés des sensations, images, idées et voûtions semblables aux nôtres. […] Je ne parle pas seulement de celles qui proviennent des sensations purement subjectives ; il est trop clair qu’ici l’objet apparent se distingue de l’objet réel, puisque l’objet réel n’est pas. […] Par là, nous apprenons promptement à nous représenter la Nature comme composée seulement de ces groupes de possibilités, et nous concevons la force active dans la Nature comme manifestée par la modification de quelqu’une d’elles au moyen d’une autre. […] Seulement nous sommes tenus de limiter cette analogie autant que l’exigent les autres indices ; c’est d’ailleurs ce que nous faisons pour nous figurer l’animal lui-même, lorsque, ayant admis en lui des sentiments et des idées comme les nôtres, nous diminuons cette analogie à mesure que l’expérience accrue nous prescrit des réductions. […] À la limite extrême de simplicité, toutes se réduiraient à des mouvements, lesquels ne seraient eux-mêmes que des séries continues de sensations infinitésimales, dépouillées de toute qualité et définissables seulement au point de vue de la quantité, c’est-à-dire par la durée employée à leur accomplissement et par la grandeur de l’effet consécutif.

77. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

Et ce n’est point Wagner, seulement, c’est tout l’Art qui est enjeu. […] C’est seulement dans les œuvres des grands compositeurs que ces nations apprennent la signification émotionnelle des divers rythmes et accords. […] Ainsi nos compositeurs auraient-ils, je crois, tout intérêt à composer eux-mêmes tout leur drame ; alors seulement ils auraient la vision complète de leur personnage, dans toute l’expression de sa vie. […] Mais cette mélodie doit-elle être seulement chantée par les personnages indépendamment de l’orchestre, ou doit-elle être fournie par l’orchestre tandis que les personnages, surla scène, parlent et agissent ? […]   Une paraphrase du finale de la Walküre, par Édouard Dujardin (quelques lignes seulement) est dans le volume de contes, les Hantises, que publie M. 

78. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

Mais les émotions les plus subtiles et les plus profondes sont recréées, seulement, par un art spécial, incapable de toute autre destination, par la Musique. […] L’émotion, plus encore que les autres modes vitaux, ne peut être traduite directement, mais seulement suggérée. […] L’artiste peut seulement imprégner cette réalité habituelle d’une vie plus intense, la transposer, volontairement, dans l’Art. […] Les rythmes, au début ; l’émotion produite seulement par les rapports de sons : c’est la Mélodie. […] Il semble que tout ait été réuni pour donner plus d’éclat à cette soirée, qui précédait seulement de quelques semaines les représentations de Fête de Bayreuth.

79. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 septembre 1886. »

Fini le doux exil au bon réel nouveau ; le chant d’angoisse qui l’a interrompu est seulement plus cruel. […] Le Mage Divin Beethoven comprit que, à la traduction d’émotions personnelles et intimes, seyait seulement une musique discrète, pouvant être lue dans le recueillement, ou jouée sur quelque piano, tandis qu’autour est le silencieux oubli. […] A une foule peuvent être offerts seulement les grosses émotions d’une foule : l’orchestre, jusque le jour où il deviendra vraiment invisible (où il sera lu en un livre) est à dire, uniquement, les grandes passions collectives, les blocs d’émotions généraux. […] Il comprenait, avec le flair avisé d’un négociant, que la musique, si elle ne répond pas à des émotions, doit, sans vaines recherches savantes, être seulement un sonore trémolo destiné à retenir l’attention des masses sur des actions de mélodrame. […] Egmont, coriolan, fidelio (IV, mi bémol) ; et cet élancement triomphal comparable seulement à la Festmarsch de Wagner, l’ouverture Zur Weiler des Hauses, op. 124.

80. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

Il n’y a point de pensées toutes faites dans le cerveau, pas d’images réelles, mais seulement des images virtuelles qui n’attendent qu’une excitation pour passer à l’acte. […] Selon eux, comme selon Érasme Darwin, la mémoire « dépend essentiellement des lois vitales, et non pas seulement des lois mécaniques ». […] La périodicité et l’uniformité vont seulement en croissant à mesure qu’on descend plus bas dans l’échelle des êtres. […] Il est des philosophes qui déclarent la chose impossible et qui prétendent qu’on reproduit seulement les perceptions et états intellectuels concomitants, ainsi que les mots. […] Les uns perdent la mémoire des figures, d’autres des couleurs, d’autres d’une seule couleur, d’autres des nombres, d’autres de plusieurs nombres seulement.

81. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre deuxième. Le développement de la volonté »

Selon Spencer, il est vrai, l’évolution mécanique ne va pas seulement de l’homogène à l’hétérogène, mais de l’indéfini au défini, de l’incohérent au cohérent ; or le défini, par les relations de plus en plus nombreuses qu’il suppose, semble se rapprocher de l’adapté et de l’utile. […] La volition est le désir déterminant d’une action comme possible par nous et seulement par nous. […] De plus, ces rapports ne sont pas seulement des rapports de quantité, mais encore de qualité. […] Si on y parvenait et qu’on trouvât un reste absolument inexplicable, alors et alors seulement ou pourrait imaginer un libre arbitre, qui ne serait d’ailleurs qu’un mot de plus pour couvrir notre ignorance : libre arbitre = x. […] Il faut seulement concevoir un déterminisme beaucoup plus complexe et, en même temps, plus flexible que celui auquel s’en sont tenus les philosophes, principalement l’école de l’association, qui divise l’esprit en idées ou en états séparés, pour les combiner ensuite comme les pierres d’une mosaïque.

82. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

— Soit, mais c’est encore là une bonne direction de l’attention et de l’association des idées, non pas seulement, une économie d’attention. […] C’est alors seulement qu’elles sont poétiques. […] S’il était vrai que l’on entend seulement le mot à la rime, on pourrait ne lire des poètes que les derniers mots de chaque vers. […] » qui ramène enfin, — et pour quatre vers seulement, — la légèreté de vol habituelle au poète. […] Le style n’est pas seulement « l’homme », il est la société d’une époque, il est la nation et le siècle vus à travers une individualité.

83. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

Il n’y a pas seulement ses origines, il y a ses procédés. […] Seulement, encore ici, sous l’apparente uniformité, la différence est profonde. […] Il faut seulement prendre garde que la véritable innovation dont nous le louons n’est pas là. […] Diderot les eût-il seulement lus ? […] Il faudrait seulement distinguer et préciser.

84. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Ce n’est pas, comme on le croit, une faculté spéciale donnée seulement à quelques privilégiés. […] Si sa contagion est seulement aujourd’hui aussi générale, aussi irrésistible, c’est qu’aujourd’hui seulement nous sommes en mesure de transmettre cette œuvre au public dans de bonnes conditions d’exécution. […] Il n’en est pas résulté une musique nécessaire ; il en est résulté seulement trop de musique. […] — L’a-t-il seulement voulu ? […] « La musique, disait-il, arrive seulement au terme d’une évolution.

85. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

En revanche, son hommage fut pour Voltaire la première aurore de cette popularité qui aboutit à l’apothéose de 1778 : il n’allait pas seulement au poète, il allait au philosophe, au précepteur et au bienfaiteur de l’humanité. […] Vauvenargues n’a pas eu d’action sur ses contemporains, dont trois ou quatre seulement, Mirabeau, Voltaire, Marmontel, l’ont connu529. […] Cependant il faut bien entendre que je n’établis pas là une transmission d’influences, mais seulement des affinités de nature. […] Il leur offrit seulement la consolation de se venger sur Fréron, et d’applaudir dans l’Écossaise des personnalités plus grossièrement injurieuses que celles de Palissot. […] Il me faut laisser tous ces représentants de la philosophie du dernier siècle, pour regarder seulement les grands littérateurs, ainsi replacés dans leur milieu.

86. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

Au fond, les mêmes éléments anatomiques existent, seulement ils sont autrement disposés. […] Il s’écoula seulement, par conséquent, de la salive par le conduit parotidien gauche. […] Nous nous bornerons aujourd’hui à signaler seulement ce caractère. […] Le liquide éthéré évaporé a fourni seulement quelques centigrammes de butyrine. […] Seulement il faudrait trouver une substance qui ne produisît pas de péritonite aussi facilement que la graisse.

87. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (3e partie) » pp. 5-56

Est-ce en vertu d’un vil intérêt purement matériel et dans le but seulement d’un plus grand bien physique, que ce contrat purement brutal a été rêvé, délibéré, signé, et qu’il a pu se maintenir en se perfectionnant d’âge en âge ? […] L’instinct de la justice apprend à l’enfant à chérir sa mère et son père, il devient devoir ; c’est déjà l’âme qui se révèle, ce n’est plus de l’instinct seulement. […] Le mariage, sous une forme ou sous une autre, selon les lieux ou les temps, ce n’est plus l’instinct de l’amour seulement, c’est le devoir réciproque, spiritualisme qui d’un attrait fait un lien. […] Voilà la société élémentaire, elle n’est plus vil intérêt seulement, elle est déjà réciprocité, c’est-à-dire mutualité, réciprocité qui n’est que la justice des actes, moralité, devoir, vertu. […] Les deux livres eurent les mêmes ennemis ; car les schismes en religion n’ont pas seulement besoin de croire, ils ont besoin de combattre ; les pacificateurs sont les premiers persécutés en religion comme en politique.

88. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre III : Règles relatives à la distinction du normal et du pathologique »

Seulement elle n’est pas seule a produire ce résultat. […] La maladie ne nous laisse pas toujours désemparés, dans un état de désadaptation irrémédiable ; elle nous contraint seulement à nous adapter autrement que la plupart de nos semblables. […] Seulement elle n’est pas fondée dans leur nature normale ; elle n’est pas impliquée dans leur tempérament ordinaire ni liée aux conditions d’existence dont ils dépendent généralement. […] Le crime ne s’observe pas seulement dans la plupart des sociétés de telle ou telle espèce, mais dans toutes les sociétés de tous les types. […] Cette méthode diffère seulement de la précédente en ce que les conditions qui expliquent et justifient la généralité du phénomène sont induites et non directement observées.

89. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Du docteur Pusey et de son influence en Angleterre »

Et ce mouvement de retour forcé vers le principe délaissé si longtemps n’est pas seulement, qu’on le sache bien ! […] Seulement, comme il s’agissait d’un des plus illustres propulseurs de l’anglo-catholicisme, on frappa en lui ce que dans un autre on aurait peut-être toléré. […] Seulement, si la condamnation d’Oakeley et Ward fut méritée, elle n’eut pas moins les conséquences d’opinion qu’elle devait avoir. […] ne sera pas seulement un jour de joie pour la catholicité tout entière, mais ce sera surtout un jour de bonheur pour la Grande-Bretagne. […] Du reste, ce n’est pas seulement l’Angleterre qui attire et captive l’attention des hommes vigilants aux yeux desquels l’état du catholicisme, en Europe, est la question de l’avenir comme il fut la question du passé.

90. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXI. Le littérateur chez les peintres » pp. 269-282

Ici, seulement, avec l’à-propos des étalages ouverts encore, quelques idées générales nous appellent. […] Ce sont encore des expositions générales, seulement d’un procédé artistique particulier. […] Seulement le décor mural serait plus ingénument bariolé. — Et après ce double Vernissage, sauvé parce que Paris n’a pas d’autre fête entre l’Hippique et le Derby, on mettrait la clef sous la porte du Salon. » Je ne contresignerai pas l’excentrique proposition que me recommande Chincholle, avec son dilettantisme aigu. […] Là, pourvu que vous marchiez derrière Detaille, dignus es intrare ; ici, si seulement vous démarquez Carrière, voilà votre place. […] Seulement ils garderont ce scrupule de l’impression d’ensemble, sans lequel il n’y a pas d’œuvre d’art, scrupule qui les ferait, mieux que symbolistes, appeler des harmonistes.

91. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre II. Mme Le Normand »

III Mais s’il fallait, d’ailleurs, un exemple de l’inanité de l’esprit de salon et de l’innocuité de cette catapulte, on le trouverait ici, — précisément dans ces lettres de Mme de Staël, qui la montrent aujourd’hui seulement femme du monde, et par le fait seul qu’elle n’y est que cela, l’exilant de son esprit comme elle était exilée de France, alors qu’elle vivait en Russie… Ah ! […] — « On ne reste jeune que pour la tristesse. — Les pressentiments sont des aperçus trop fins pour pouvoir être analysés. — L’exil est un tombeau ; seulement c’est un tombeau où la poste arrive. — La vie, pour moi, est comme un bal dont la musique a cessé. » — Et c’est là tout ! […] Seulement, disons-le en finissant, de toutes les bleues qui aient jamais existé, elle est peut-être la seule dans laquelle le sexe n’ait pas péri ! […] C’est le contraire qui est le vrai ; elle ne voyait qu’aux éclairs déchirés de sa sensibilité ; génie, seulement à force de sensibilité, comme les Pythonisses ! Je l’ai dit déjà, mais il faut y revenir, les hommes, pour se venger sans doute de ce qu’elle pouvait être sublime et rester femme, l’appelèrent hommasse, croyant ainsi la rapprocher d’eux ; mais elle ne l’était pas, même physiquement, quoiqu’on l’ait dit et qu’elle tînt de son père, le Suisse emphatique, ces gros traits que Gérard n’a pas craint de peindre, sentant bien que la femme, la femme idéale qui transforme et divinise tout, se retrouverait toujours en ces yeux astres, dans lesquels on ne savait ce qui brillait le plus du feu ou des larmes, et dans cette bouche si éloquemment entr’ouverte, et dans cette poitrine de Niobé, et dans ces bras d’une rondeur toute-puissante, robustes seulement pour s’attacher.

92. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La Société française pendant la Révolution »

Quant à eux, conscrits historiens, ils n’ont pas seulement hésité. […] Seulement, nous croyons qu’alors, dans cette vaste galerie qui s’appelle l’histoire d’une société, il y aurait — si on recommençait de la construire sur nouveaux frais et de la peindre — deux frères mosaïstes qui feraient leur pan de lambris ou de plafond avec une distinction très rare, et que la Critique devrait apprécier. […] C’est comme si, voulant écrire l’histoire de la société française sous Louis XIV, par exemple, ils avaient écrit seulement l’histoire de Versailles. […] Il n’y est pas question seulement de la bonne compagnie de la France (sujet délicieux à traiter pour des plumes très fines et très sveltes) ; il y est question de la mauvaise encore davantage. […] Il vous reste juste leur livre : des miettes historiques tombées de quelques corbeilles, de quelques pamphlets, de quelques journaux, — des miettes historiques, des atomes, de la poussière de documents qui en eux-mêmes ne sauraient changer le caractère jugé de la Révolution, mais que de grands artistes broieraient seulement dans les couleurs de leur palette pour donner plus d’éclat et plus de vie à cette grande fresque d’une histoire qu’on ne fera jamais au pointillé.

93. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Félix Rocquain » pp. 229-242

Seulement, le titre de son livre me le fit demander, comme si j’avais, sous les meilleurs rapports, connu le nom de son auteur. […] Seulement, je fais plus d’honneur que M.  […]Seulement, la critique des œuvres de l’esprit n’a pas été instituée pour couronner les intentions vertueuses ; et, d’ailleurs, elle ne croit guères, cette critique, qui connaît ses auteurs, à la modestie ou à la défiance de soi dans un homme qui se carre en un livre d’histoire de cinq cents pages in-8º ; car s’il y a quelque chose qui doive caler l’aplomb d’un homme, ce doit être cela ! […] Seulement, si on y regarde avec attention, ces sources donnent peut-être des opinions inexprimées de M.  […] peut-être philosophe, aux heures où l’on était tout cela contre le Pouvoir, qu’il fallait ruiner de fond en comble, non pas seulement en fait, mais dans l’essence même de sa notion, parce qu’on ne tue bien un pouvoir que quand on l’a déshonoré !

94. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Théophile Gautier. » pp. 295-308

Seulement ces impressions ne se traduisent pas de la même manière. […] Or bien, si vous voulez savoir, — car la vie ne se discute point, — combien il est aisé de reconnaître la présence ou l’absence de la vie, dans un livre où magnifiquement elle abonde et dans un livre où elle n’est pas, comparez seulement l’œuvre de Balzac à l’œuvre de M.  […] Comparez seulement les vivants, si violemment vivants et vrais, des Contes drôlatiques, aux pâles et exsangues momies habillées du Capitaine Fracasse, lesquelles font l’amour du même air, du même ton, avec la même phrase qu’elles se plaisantent ou qu’elles se battent, le long de ce fatigant roman, sans que l’auteur lui-même se départe un moment de l’emphase suspecte de son récit, dans laquelle le plaisant et le sérieux se confondent au point qu’on ne sait plus si l’auteur est réellement un romancier sincère, qui croit à ses héros et qui les aime, ou un humouriste en pointe d’ironie, qui se moque également de ses personnages et de son lecteur ! […] Seulement, c’est un Scarron sérieux et solennel, qui n’aurait jamais trouvé Ragotin ! […] Heureusement qu’ils ont des provisions, ces comédiens, car ils ne souperaient pas chez le baron de Sigognac, qui vient de finir son dernier morceau de pain quand ils arrivent ; seulement, après avoir soupe de leurs propres victuailles, ils couchent sous ce toit presque croulé qu’ils préfèrent encore, contre les rigueurs du temps, à leur carriole ouverte aux vents et à la pluie.

95. (1896) Les époques du théâtre français (1636-1850) (2e éd.)

Et si vous les connaissez, croyez-vous, je ne dis pas en être plus savants, mais plus avancés seulement ? […] Pourquoi faut-il, seulement, que le progrès ne s’acquière pas à titre gratuit, mais s’achète ? […] ou si seulement son Aricie, Mesdames, paraissait au moment opportun ? […] Seulement, Messieurs, vous le voyez, ce n’était plus alors une comédie, c’était un drame ! […] Souvenons-nous d’ailleurs qu’une tragédie seulement passable n’est pas déjà si facile à faire.

96. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Elle enseigne, seulement, aux hommes comment il faut vivre pour être heureux (p. 114). […] Comprenons seulement où est le bonheur ; et, par un déterminisme nécessaire, nous atteindrons le bonheur. […] Et Tolstoï nous montre le bonheur, seulement, dans la fusion de notre vie avec la commune Vie. […] Notre égoïsme se peut effacer seulement par un supérieur égoïsme. […] Grippe vers nous seulement, et ne frissonne pas : dans le flot nous ne nous enfuyons pas faciles.

97. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

Seulement ce petit mot devait être plus neuf pour pouvoir être remarqué. […] Seulement, soins perdus, efforts inutiles ! […] Tous jeunesse et printemps, dans ce drame, comme dit si bien Coleridge, fait seulement avec du printemps et de la jeunesse ! […] Il faudrait seulement ôter de cette préface une trentaine de lignes d’une enflure qu’on pourrait appeler une influence de famille (encore la famille !) […] Seulement la taverne est devenue un camp.

98. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre III : Concurrence vitale »

Celle-ci aura de même plus de chances de survivance ; car, entre les nombreux individus de toute espèce qui naissent périodiquement, un petit nombre seulement peut survivre. […] — Je dois avertir ici que j’emploie le terme de concurrence vitale dans un sens large et analogique, comprenant les relations de mutuelle dépendance des êtres organisés, et, ce qui est plus important, non pas seulement la vie de l’individu, mais les probabilités qu’il peut avoir de laisser une postérité. […] Linné a calculé que, si une plante annuelle produit seulement deux graines, et il n’est point de plante qui soit si peu féconde, si ces deux graines, venant à germer et à croître, en produisent chacune deux autres l’année suivante, et ainsi de suite, en vingt années seulement l’espèce possédera un million d’individus. […] — Mais nous avons d’autres preuves de cette loi que des calculs purement théoriques : ce sont les cas nombreux d’une multiplication étonnamment rapide chez divers animaux à l’état sauvage, lorsque les circonstances leur ont été favorables pendant deux ou trois saisons successives seulement. […] C’est seulement aux confins extrêmes de la vie, dans les régions arctiques ou sur les bords d’un désert, que cesse la concurrence.

99. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Innocent III et ses contemporains »

En ce qui touche au reste de l’Europe, on n’en parle pas, parce qu’il faut s’en faire, parce que, partout ailleurs qu’en Allemagne, ces prétentions rencontreraient un démenti trop cruellement éclatant pour qu’on osât seulement les y exposer. […] Une fois et seulement indiquée, il n’est plus possible d’accepter les insinuations du parti de Saint-Chéron sur ce pays. […] Si, en y regardant avec soin, on découvre que les hommes qui pouvaient tant par la circonstance et sur la circonstance n’en ont jamais su tirer le grand parti, depuis Grégoire VII lui-même jusqu’à Innocent III, et depuis Innocent jusqu’à Pie V, il est clair que ce n’est pas seulement aux yeux de la malveillance et de la haine que de tels hommes doivent perdre de leur niveau. […] Mais ce n’est pas seulement par le caractère que ce grand homme exagéré diminua la force de son pontificat ; il y fit échec aussi par l’intelligence, par l’absence d’une juste pénétration. […] Seulement, l’une était l’idée exaltée, chevaleresque ; l’autre, l’idée positive, l’idée politique.

100. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Paul Desjardins, ne sont pas seulement des écrivains de talent. […] Elle ne fait pas seulement une grande part de la beauté de la conception ; elle ne donne pas seulement, en général, au vers de M.  […] Il y a seulement une nuance ; et M.  […] J’accorde donc seulement à M.  […] une réforme urgente, utile, ou seulement désirable ?

101. (1902) La poésie nouvelle

L’âme seulement. […] Mais on ne saurait le trouver seulement verbal et déclamatoire. […] Mais la transformation perpétuelle n’est pas seulement, pour l’Art, un droit ; elle est une nécessité. […] Seulement Banville n’ose pas prendre sur lui d’accomplir les innovations que Hugo n’a point faites, et il « préconise » seulement les réformes rythmiques que, dit Moréas, « nous avons le courage de réaliser, en ce moment, mes amis et moi ».‌ […] Seulement, ils ont péché, « ces, d’ailleurs admirables, Romantiques », par ignorance.

102. (1883) Le roman naturaliste

car c’est à ce prix seulement que vivent d’une vie réelle les créations de l’artiste. […] Je crains seulement que lorsque M.  […] Tâchez seulement d’être, une autre fois, plus habile ou plus heureux. […] Et les ont-ils vues seulement ! […] Il faut seulement s’entendre.

103. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre premier. Les signes — Chapitre premier. Des signes en général et de la substitution » pp. 25-32

. — À la vérité, ils ne sont point, comme les noms propres, substitués à l’objet total qu’ils désignent, mais seulement à une portion ou à un point de vue de cet objet. La lettre algébrique ne remplace pas le chiffre arithmétique tout entier avec sa quantité précise, mais seulement sa fonction et son rôle dans l’équation où il doit entrer. Le chiffre arithmétique ne remplace point la chose entière avec toutes ses qualités et caractères, mais seulement sa quantité et son nombre. L’une et l’autre remplacent seulement quelque chose de l’objet imaginé, c’est-à-dire un fragment, un extrait ; le chiffre, un extrait plus complexe ; la lettre, un extrait moins complexe, c’est-à-dire un extrait du premier extrait.

104. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Seulement elle accuse l’organisation universelle de l’humanité. […] Je relèverai seulement celles que lui-même Fourier prévoit. […] Seulement celle-ci peut être tenue pour un peu chimérique. […] Seulement la logique réduite à elle-même ne donne rien. […] Seulement, notez ce point, nous avons perdu bien du temps.

105. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre III. La complication des sociétés »

Il est vrai que l’effort des démocrates devait tendre à briser définitivement les cadres anciens, et non pas seulement à les croiser par des cadres nouveaux ; ils voulaient non pas enchevêtrer deux ordres sociaux, mais substituer l’un à l’autre. […] Leur variété augmente en même temps que leur nombre : ce ne sont pas seulement des intérêts économiques, ce sont des mobiles politiques, religieux, moraux, qui suscitent de toutes parts Vereine, sectes et partis. […] De plus, quand bien même elle pourrait compter tous les groupes qui se rencontrent dans l’Europe moderne, cela ne suffirait pas encore à prouver directement notre thèse, qui est, non pas seulement que les sociétés se multiplient, mais encore qu’elles s’entrecroisent. […] D’ailleurs, ce n’est pas seulement la puissance effective de l’individu que la complication sociale augmente, mais encore et surtout ses prétentions ; elle est faite pour mettre en relief la valeur propre à la personne. […] En ce sens, on a raison de dire que les casernes ou les lycées, où se coudoient des gens qui étaient la veille, non pas seulement géographiquement, mais socialement éloignes, sont des écoles de démocratie.

106. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface du « Roi s’amuse » (1832) »

Or, la suppression d’une pièce de théâtre après la représentation n’est pas seulement un acte monstrueux de censure et d’arbitraire, c’est une véritable confiscation, c’est une propriété violemment dérobée au théâtre et à l’auteur. […] Il avait cru les haines littéraires plus tenaces encore que les haines politiques, se fondant sur ce que les premières ont leurs racines dans les amours-propres, et les secondes seulement dans les intérêts. […] Seulement, là où il fallait être franc, il a cru devoir l’être, à ses risques et périls, mais toujours avec gravité et mesure. […] Seulement que les puissants montrent sur l’inconvénient d’avoir pour ami l’ours qui ne sait écraser qu’avec le pavé de la censure les allusions imperceptibles qui viennent se poser sur leur visage. […] Mais si l’on s’élève plus haut, on verra qu’il ne s’agit pas seulement dans cette affaire d’un drame et d’un poëte, mais, nous l’avons dit en commençant, que la liberté et la propriété sont toutes deux, sont tout entières engagées dans la question.

107. (1912) L’art de lire « Chapitre IX. La lecture des critiques »

Énergiquement, doctoralement, quelques-uns disent : « Ne jamais demander à l’enfant que sa pensée personnelle, que l’impression qu’il a reçue et dont il a dû, seulement, se rendre compte, dont il a dû, seulement, prendre possession, en lisant les Femmes savantes, Britannicus ou l’Art de conférer. Cultiver la personnalité, au lieu de l’étouffer sous celles d’autrui, au lieu de la forcer à abdiquer pour faire place à une personnalité d’emprunt : voilà, voilà ce qu’il y a à faire et rien autre. » Certes, j’en suis d’avis et de toute mon âme, Seulement, c’est tellement restreindre le champ des exercices scolaires qu’il se réduirait à presque rien. […] A quelques indices seulement, tel ou tel marque ou fait espérer qu’il en sera une. […] Mais, mon principe, je le reprends très vite pour leur dire : au moins pour ce qui est des grands auteurs dont vous avez le temps de lire les oeuvres principales, lisez toujours l’auteur d’abord et le critique seulement ensuite, seulement après vous être fait de l’auteur une idée, quelle qu’elle puisse être, qui soit à vous.

108. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mikhaël, Éphraïm (1866-1890) »

Ils me plaisent seulement comme les improvisations d’un pianiste. […] Remy de Gourmont Puisqu’il ne nous laissa que de trop brèves pages, l’œuvre seulement de quelques années ; puisqu’il est mort à l’âge où plus d’un beau génie dormait encore, parfum inconnu, dans le calice fermé de la fleur, Mikhaël ne devrait pas être jugé, mais seulement aimé… Parallèlement à ses poèmes, Mikhaël avait écrit des contes en prose ; ils tiennent dans le petit volume des Œuvres, juste autant, juste aussi peu de place que les vers… Il suffit d’avoir écrit ce peu de vers et ce peu de prose : la postérité n’en demanderait pas davantage, s’il y avait encore place pour les préférés des dieux dans le-musée que nous enrichissons vainement pour elle et que les barbares futurs n’auront peut-être jamais la curiosité d’ouvrir.

109. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Avertissement de l’auteur »

Le plan est demeuré complètement le même ; seulement les convenances de cet établissement m’obligent à restreindre un peu les développements de mon cours. […] Cette première partie n’a point encore été formellement publiée, mais seulement communiquée par la voie de l’impression, à un grand nombre de savants et de philosophes européens. […] En outre, l’expression philosophie naturelle est usitée, en Angleterre, pour désigner l’ensemble des diverses sciences d’observation considérées jusque dans leurs spécialités les plus détaillées ; au lieu que, par philosophie positive, comparé à sciences positives, j’entends seulement l’étude propre des généralités des différentes sciences, conçues comme soumises à une méthode unique, et comme formant les différentes parties d’un plan général de recherches.

110. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Seulement elles la subissent à contre-fil. […] Mais savoir quelque chose, seulement quelque chose, c’est déjà systématiser. […] Seulement l’injuste ne jouit pas du tout ; il est très malheureux. […] Il doit sentir seulement qu’il contribue à la faire vivre et à la faire éclater. […] Seulement, je vous connais, vous voudrez rire moralement.

111. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « La Fontaine »

Seulement, pourquoi, dans ces premiers volumes dont je dirai tout à l’heure les mérites, cherche-t-on vainement la notice biographique et critique annoncée sur la couverture, et qui, naturellement, devrait se trouver à la tête du premier volume ? […] Rappelez-vous, seulement, dans ce chef-d’œuvre de L’Amour mouillé, comme il a gauloisé adorablement Anacréon, mettant par-dessus le génie grec le génie si différent de sa propre race ! […] Seulement, M.  […] Ce don exquis de la bonhomie dans l’Idéal, où elle n’est pas d’ordinaire, et sans que l’Idéal en soit diminué, est si frappant dans La Fontaine que tout le monde, et non pas seulement la Critique, lui a spontanément donné le nom de bonhomme, qui a remplacé son nom. […] Seulement, lui, c’est le Gaulois par excellence, et comme il est, de tous les écrivains, celui qui a le mieux exprimé poétiquement le génie de cette race que l’Histoire a symbolisée sous le nom de Jacques Bonhomme, on lui a taillé, de reconnaissance, son titre littéraire dans ce nom.

112. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Introduction »

Nous ne nous demandons plus seulement s’il faut ou non traiter les hommes en égaux, et en quel sens, mais pourquoi il le faut ou non. […] Alors seulement nous pourrons, en vue des fins que nous aurons déterminées, préconiser une certaine pratique sociale. […] Ou bien, je pose en principe que tous les citoyens ont droit aux mêmes libertés civiles, et, d’un autre côté, je crois que lorsqu’une classe seulement des citoyens prend part au gouvernement, les libertés civiles ne sont pas également sauvegardées pour toutes les classes : je réclame en conséquence le suffrage universel. […] Elle devra, par suite, en avoir discerné et catalogué, non pas seulement les conséquences visées et voulues, mais les conséquences inattendues. […] Si nous réussissions à y répondre, en même temps que nous aurions contribué à la connaissance scientifique d’une des idées sociales les plus actives, nous aurions prouvé, par un exemple et non plus seulement par des considérations de méthode, la spécificité de la sociologie.

113. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre II. De la multiplicité des états de conscience. L’idée de durée »

Mais, dès qu’on désire se représenter le nombre, et non plus seulement des chiffres ou des mots, force est bien de revenir à une image étendue. […] Certes, il est possible d’apercevoir dans le temps, et dans le temps seulement, une succession pure et simple, mais non pas une addition, c’est-à-dire une succession qui aboutisse à une somme. […] Involontairement, nous fixons en un point de l’espace chacun des moments que nous comptons, et c’est à cette condition seulement que les unités abstraites forment une somme. […] Il ne faudrait donc pas dire seulement que certains animaux ont un sens spécial de la direction, mais encore et surtout que nous avons la faculté spéciale de percevoir ou de concevoir un espace sans qualité. […] Il n’est donc pas question ici de durée, mais seulement d’espace et de simultanéités.

114. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Affaires de Rome »

Et puis, seulement en se taisant, Rome imposait à ces démocrates catholiques plus d’une discordance évidente : ainsi, pour prendre un point de détail, en fait d’insurrection, dans l’Avenir, on défendait les Polonais, on inculpait les Bolonais. […] Dans l’avertissement de la quatrième édition des Réflexions sur l’État de l’Église, l’abbé de La Mennais disait : « Qu’on remonte en arrière seulement de quatre à cinq ans, on sera, nous le pensons, très-frappé d’un développement rapide. […] Cette contradiction, dans le courant du livre, est continuelle et frappante, je ne dis pas seulement pour un croyant, mais pour un lecteur exercé. […] Sans s’attendre à le trouver parfait, ce qui ne serait pas seulement de la simplicité, mais de la folie, on se figure qu’entre lui et le type idéal qu’on s’en est formé d’après les maximes spéculativement admises, il existe au moins quelque analogie. […] Je supprime le reste : j’ai voulu seulement donner une idée du genre d’esprit qui caractérise le peuple romain, et de sa mordante verve. » — Le président de Brosses eût-il mieux conté ?

115. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre II. Distinction des principaux courants (1535-1550) — Chapitre I. François Rabelais »

Enfin il lâche le Quart Livre ; là seulement on retrouve l’écho du Cymbalum : il y a là Quaresme prenant avec la transparente Antiphysie, les Papimanes avec les Uranopètes Décrétales et le bon Homenaz. […] Il y a quelque chose de lui peut-être dans le cinquième livre, qui parut seulement en 1562, à l’époque des polémiques sans mesure, quand déjà les passions s’armaient : mais dans l’ensemble, cette satire âpre, directe, lourde, si peu riante, est d’un autre homme et d’un autre temps. […] Il lui faut de la substance, de la matière, de la chair, parce que là seulement est la vie. […] Plutôt qu’à la beauté, il s’intéresse à l’énergie : et l’effort, la lutte ne sont pas à ses yeux imperfection et souffrance ; il n’y a de joie que là, parce que là seulement il y a vie. […] Rabelais varie ses procédés d’art à l’infini : non pas seulement selon le modèle que lui fournit la nature, mais selon son intention d’artiste, et l’effet à obtenir.

116. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 385-448

Magdalena et Fior d’Aliza alors, qui n’avaient jamais, plus que moi, pensé seulement qu’on pouvait nous abattre le châtaignier sur la tête, ne cherchaient pas de raisons, mais des supplications contre cet homicide. […] Elle fondit en larmes et elle devint rouge comme une feuille morte de notre treille coupée, de douleur et de honte de ce qu’on osait seulement lui faire une si offensante proposition. […] Tout cela n’est que pour vous dire que je ne me doutais seulement pas que j’aimais d’amour Hyeronimo, et que lui non plus ne se doutait pas qu’il m’aimait d’amour jusqu’au moment où les sbires, en l’emmenant à la mort, nous apprirent que l’un ne pouvait pas respirer sans l’autre. […] Et, en abandonnant ton père et ta tante, sais-tu seulement où les sbires ont emmené ton cousin ? […] Être plaint, être regardé seulement par qui vous aime, c’est être à demi déchargé.

117. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXIXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 129-192

Les murs avaient deux brasses d’épaisseur ; ils étaient construits de blocs de marbre noir aussi lourds que nos rochers, pour que les condamnés à mort qu’on y abandonnait seuls avec Dieu ne pussent pas songer seulement à s’évader. […] Il paraissait aussi enivré du peu que je lui disais par mes mots entrecoupés, par mon front baissé, par mon agitation, que je l’étais moi-même, seulement par le son timide de sa voix. […] — Je le savais, lui dit notre saint ami, la zampogne que j’avais entendue au sommet de la tour de la prison m’avait révélé la présence de Fior d’Aliza derrière ces grilles ; seulement j’ignorais par quel artifice la pauvre innocente avait pu s’introduire si près de toi. […] Quant à moi, je ne m’en sens qu’une, et elle a toujours été autant dans ta poitrine que dans la mienne : l’idée de voir, de penser, de respirer seulement sans toi, ici ou là ne m’est jamais venue. […] car cela n’aurait été ni juste, ni reconnaissant ; le mal pour le bien, est-ce que cela se doit penser seulement ?

118. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

comme s’il fallait seulement un pouce de chair à la flèche pour pénétrer et tuer son homme, et comme si nous ne pouvions pas être atteints profondément par une épingle ! […] Seulement, les horreurs de Macbeth étaient terribles, et celles du livre de Jack sont dégoûtantes. […] Seulement, voici qui va nous venger de cette faute. […] Seulement, le roman qui gisait là au fond de cette question d’histoire, comme un Dieu dans sa crèche, en est-il sorti ? […] Et, non seulement, si on l’en croyait, ce ne serait pas seulement l’Institution qui serait en cause, mais la Race… L’institution ?

119. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

En un mot, le type spécifique existe, mais seulement à l’état d’une idée réalisée. […] Ce mot, ce souvenir ne sauraient être douloureux par eux-mêmes, mais seulement par les phénomènes qu’ils provoquent en nous. […] Ainsi dire que l’amour fait palpiter le cœur n’est pas seulement une forme poétique ; c’est aussi une réalité physiologique. […] Il s’agit seulement de bien caractériser et de bien définir leur différence, car c’est un point capital pour bien comprendre la science physiologique expérimentale. […] Les systèmes sont tous nécessairement incomplets ; ils ne sauraient représenter tout ce qui est dans la nature, mais seulement ce qui est dans l’esprit des hommes.

120. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

Ce n’est point seulement l’aversion que j’ai pour la polémique, qui m’en tiendrait éloigné, c’est l’idée très haute que je me suis formée des talents et des vertus qu’il faut pour l’enseignement de la jeunesse. […] C’est à cette date seulement que le Rollin qui nous intéresse commence. […] Rollin n’était pas seulement janséniste pour la morale et pour la doctrine, il l’était pour sa créance et sa crédulité à des circonstances trop chères au parti. […] Nous ajouterons seulement que la feuille même, qui s’indigne de cette visite domiciliaire, reconnaît qu’elle doit de la reconnaissance à M.  […] Les ruines les environnent, et ils passent devant elles sans éprouver seulement la curiosité ordinaire à un voyageur : ils ont déjà oublié ces temps d’une éternelle mémoire.

121. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre II. Réalité des idées égalitaires »

C’est seulement dans deux parties du monde, l’Europe et l’Amérique, sur les points où quelques peuples latins, germains, anglo-saxons ont institué une certaine civilisation dite occidentale, que nous pouvons constater une « évolution générale » vers la démocratie. […] Ce n’est pas seulement la faculté de contribuer au gouvernement, mais celle d’être également protégés par les lois, d’accéder sous les mêmes conditions aux fonctions publiques, celle même de participer aux richesses collectives, qu’elles tentent de distribuer à tous leurs membres : elles ne veulent l’égalité politique que parce qu’elles veulent l’égalité juridique, civile, économique. […] Pour l’égalité civile et juridique, il est trop clair qu’en la réclamant on ne nie nullement les différences individuelles : on veut au contraire qu’il soit tenu compte, et tenu compte seulement, des mérites ou démérites personnels. […] Et ce n’est pas seulement dans les théories que cette nouveauté des idées se manifeste, c’est dans les institutions mêmes. […] * ** En résumé, l’idée de l’égalité des hommes, telle que nous l’avions définie, ne nous a pas semblé se manifester partout : suivant sa trace à travers les doctrines et les institutions, nous l’avons rencontrée, non pas à l’origine des sociétés, là où n’existe à vrai dire aucune civilisation, mais seulement à l’intérieur de cette civilisation qu’on appelle occidentale.

122. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Seulement, il garda le don. […] Seulement, ne nous y trompons pas ! […] Mais ce n’est pas seulement dans la forme qu’il a cette qualité première qui crée, et qui, en tout, est le génie : il l’a dans le fond même. […] Diderot n’y parle pas seulement à celle qu’il aime du sentiment qu’elle lui inspire. […] Seulement, ce n’est pas la pitié qui l’y jette, mais c’est la justice qui l’y met.

123. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. Mignet : Histoire de la Révolution française, depuis 1789 jusqu’en 1814. 3e édition. »

Seulement chez la plupart des hommes, le penchant pris à part et dégagé des intérêts privés qui l’excitent, se réduit à une curiosité mobile et vaine, sans énergie comme sans résultat. […] Il semble que la vraie destination, le rendez-vous naturel de tels esprits ne puisse être que la philosophie ou la science, et que dans l’une ou l’autre seulement, ils puissent se donner satisfaction ou du moins carrière. […] Lui aussi ne voit dans une révolution qu’un acte unique et fatal régulièrement accompli en plusieurs temps marqués ; seulement, au lieu d’en mesurer la durée d’après la succession naturelle des passions humaines, il la mesure d’après la succession supposée des pensées divines. […] Seulement, au lieu de réserver sa pitié superbe pour les individus et les factions, il en accable les nations elles-mêmes ; il les raille à leur tour comme des jouets non moins fragiles, qu’agite et que brise incessamment une invisible main.

124. (1912) L’art de lire « Chapitre X. Relire »

Il suffit de se défier un peu de soi et de ne pas lire chez lui seulement ce qu’on y met. […] Dites seulement qu’il était fait pour votre âge, et que votre âge n’est plus fait pour lui. […] L’intelligence s’est fortifiée, ou, seulement enrichie, et dans Ergaste la clef a été trouvée qui nous ouvre Clitandre. […] Mais ce n’est pas seulement chez les philosophes qu’il arrive que nous fassions des découvertes de ce genre et que nous récoltions regain de cette sorte.

125. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Jules Vallès » pp. 259-268

les petits, — et encore les petits de Paris, visibles seulement à Paris, connus uniquement entre le Gros-Caillou et les Buttes-Montmartre, et dont l’espèce est perdue — entièrement perdue — et n’existe plus passé la banlieue et ses derniers cabarets. […] Seulement, eux ! […] Les meilleures couleurs de nos palettes ne sont jamais que le sang qui coula de nos cœurs… Seulement, ce que je lui reproche, c’est de n’avoir pas assez de souvenirs. […] Seulement, ce n’est pas tout que d’être sensible, il faut être élevé ; il faut que, chez l’artiste qui sent et qui fait sentir, la pensée ennoblisse l’émotion, et s’il se peut la sublimise.

126. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Comte de Gramont »

cette chimère du passé, des réalités la plus terriblement réelle, cette inévitable fatalité du souvenir que Manfred maudit, dans Byron, et qu’il appelle l’impossibilité d’oublier, voilà, malgré les tours de force du linguiste et les travaux de joaillier que Gramont exécute sur le rhythme, ce qui distingue ses poésies et communique un charme profond à ce recueil, qui est, on le sent à travers les ciselures passionnées du poète et de l’idolâtre matériel, un fragment rompu de la vie et non un livre de vers écrit seulement pour montrer qu’on sait faire des vers ! […] Ce n’est pas seulement une main habile, c’est un cœur aussi, et un cœur brisé. […] Seulement, ce mal n’y est pas étalé avec ces coquetteries misérables de l’égoïsme ordinaire aux poètes, ces lécheurs éternels de leurs blessures. […] Seulement, autant, quand il reste le poète d’une cause et des traditions de son berceau, il est au-dessus de l’imitation et des reflets de la Renaissance et trouve sans la chercher cette forme qui n’est ni un vêtement, ni un ornement, mais la splendeur de la pensée à travers les mots qui la voilent et qui la révèlent, autant, quand le souvenir qu’il évoque tient à ces sentiments plus vulgaires que nous avons tous éprouvés, il retombe dans cette forme d’une époque trop admirée et que le progrès serait d’oublier.

127. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre troisième. Les sensations — Chapitre II. Les sensations totales de la vue, de l’odorat, du goût, du toucher et leurs éléments » pp. 189-236

Dans la seconde traduction, tous les degrés de vitesse et de longueur que peut prendre l’onde éthérée sont représentés exactement, mais seulement quand leur vitesse et leur longueur atteignent la limite du rouge et ne dépassent pas la limite du violet. […] Tantôt ils sont délicats et spéciaux, comme le thermo-multiplicateur, ou la machine qui enregistre elle-même les mouvements du cœur ; tantôt ils sont moins délicats et d’usage universel, comme la balance qui note seulement dans une expérience l’augmentation ou la diminution finale de la pesanteur. […] Nous n’y découvrons point d’autres éléments, et, par cette première réduction, nous ramenons les sensations tactiles à trois types et seulement à trois. […] D’autres, plus nombreux, n’éprouvent plus les sensations de douleur et de contact, mais seulement celles de température. […] Pressez avec le doigt le nerf cubital entre les deux os du coude ; vous n’éprouverez pas dans les doigts et l’avant-bras une sensation de pression, mais seulement une sensation de douleur sourde.

128. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre I : Variations des espèces à l’état domestique »

Je veux seulement parler ici de ce qu’on peut appeler la corrélation de croissance. […] D’après cela, il aurait dû exister, en Europe seulement, une foule d’espèces de Bœufs sauvages, autant d’espèces de Moutons, plusieurs sortes de Chèvres. […] Mais, outre la Columba livia et ses sous-espèces géographiques, on connaît seulement deux ou trois autres espèces de Pigeons de roche, et elles ne présentent aucun des caractères des races domestiques. […] On peut constater de même un merveilleux progrès chez beaucoup de plantes fleuristes, si l’on en compare les fleurs actuelles avec des dessins faits il y a seulement vingt ou trente ans. […] Seulement, après s’être encore modifiés et répandus davantage par le même procédé lent et graduel, ils sont enfin reconnus pour une race distincte ayant quelque valeur, et ils reçoivent alors un nom provincial.

129. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLI » pp. 167-171

On dit que l’admiration dure encore en Allemagne, et qu’elle vient seulement d’atteindre à son apogée à Vienne, où plus d’une belle dame appelle par gentillesse son petit enfant Tortillard. […] On peut remarquer seulement que vers la fin il est bien dur pour la noblesse française, qui n’a pas été seulement en tête dans les batailles, mais aussi dans les choses de l’esprit (La Rochefoucauld, Saint-Simon.) — Le grand Condé soutenait Boileau, et le maréchal de Richelieu appuyait Voltaire.

130. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »

Resterait seulement à expliquer l’origine de la majeure : pourquoi le privilège d’être jugé mien n’appartient-il pas au contraire aux phénomènes étendus ? […] rien qui m’engage, rien qui soit définitif, mais seulement les tâtonnements de ma pensée, les boutades de ma passion, les fantaisies de mon imagination. […] A cette condition seulement, le psychologue peut acquérir la science du moi implicite, c’est-à-dire dépasser vraiment la psychologie du sens commun. […] » n’est peut-être pas seulement : « Qu’allez-vous en dire ?  […] Alors seulement il peut se figurer par analogie un temps où lui-même n’était pas, mais où d’autres êtres vivaient.

131. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

Ce qu’a découvert Pourfour du Petit persiste toujours ; il y a seulement un autre résultat qui est acquis en plus. […] Le sucre de lait est celui qui fermente le plus difficilement, et seulement après quelques jours de contact avec la levure de bière. […] Le charbon animal suffit toujours ; seulement il faut l’ajouter en très grande proportion. […] Le diabète sera alors discontinu, intermittent et correspondant seulement aux périodes digestives. […] La graisse était cependant parfaitement absorbée et digérée, seulement elle ne servait à rien pour la production du sucre.

132. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Ils se doutent seulement qu’il y aurait quelque chose à faire. […] Seulement, ce que M.  […] Et on ne s’en étonne pas seulement, on lui en fait un crime. […] Pascal a seulement décidé pour un demi-siècle, ou à peu près, d’une victoire demeurée jusqu’alors indécise. […] Il convient seulement de ne rien exagérer : et, à ce propos, M. 

133. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juin 1886. »

La Fontaine ne fait point de vers ; il traduit en prose rhythmique ; par là seulement son système diffère de celui de M.  […] L’art est-il seulement dans l’une de ces formes, ou bien ne peut-on les reconnaître toutes légitimes, mais touchant des aspects différents de la vie ? […] Elles recherchent d’intenses et délicates créations, compréhensibles souvent à deux ou trois âmes seulement, parfois à nulle autre. […] Il n’y a point d’opposition entre le roman dit réaliste, et qui est seulement romantique, et le roman dit idéaliste, qui est seulement psychologique : c’est deux aspects différents d’une même vie : ils doivent être conciliés dans un aspect total, recréant complète la vie de la raison comme celle des sens. […] Zola fut jadis le chef d’une école, dénommée pour lui naturaliste, et qui fut seulement une réduction du romantisme aux lois nouvelles de la réalité sensible.

134. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Ils prennent seulement les mots et les tordent comme du fer, et avec l’effort qu’on met à tordre du fer, mais leur fer reste creux. […] Seulement, quoique très enlevée, cette seconde partie du roman est assurément inférieure à la première, qui se passe en Bretagne. […] C’est Brucker, en effet, qui est le roman même ; il n’en est pas seulement un personnage, il en est le centre, le cadre et le sujet. […] Seulement, je suis bien sûr qu’il n’en périrait pas ! […] Seulement, des servantes qu’elles étaient pour lui, il en fit les servantes du Dieu, qu’il n’avait jamais nié, mais qu’il avait oublié parfois.

135. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

Par un côté cependant ils présentaient en eux-mêmes, et non pas seulement dans leur traduction conceptuelle, quelque chose de commun. […] Il y aurait donc seulement un schéma simple à retrouver. […] Ils croiront le louer suffisamment quand ils diront que c’est le moins mauvais de tous, et en ce sens seulement le meilleur. […] Si ce sont deux partis adverses qui sont en présence, et deux seulement, le jeu se poursuivra avec une régularité parfaite. […] Montrons seulement comment s’appliqueraient nos deux lois dans le cas qui nous l’a fait ouvrir.

136. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

Mais on peut concevoir comme concret et vivant l’homme idéal : il est un être indépendant et moral, le but de notre développement intellectuel, le résultat — aujourd’hui rêvé seulement — de tout notre progrès intérieur. […] Car c’est le sang de la plus noble espèce humaine naturelle, de la famille Aryenne, de la quelle seul peut naître l’homme idéal de l’avenir, parce que cet homme idéal représente seulement dans sa conscience morale la nature la plus noble de l’humanité. […] Et cette représentation devait être un drame, car dans un drame seulement peuvent vivre les idéals ; et ce drame devait naître de la musique, car la musique seule peut exprimer l’âme profonde de l’homme, de la nature, et le Divin. […] Car il importe singulièrement que dans son chemin vers la fraternité idéale des nations, l’esprit Aryen ne parle plus seulement la langue de la littérature, mais qu’il s’exprime dans l’œuvre d’art vivante du drame, du drame musical. […] C’est seulement de l’abîme de la misère tragique, Tristan, que pouvait naître la grande image du vainqueur du monde, Parsifal.

137. (1904) En méthode à l’œuvre

Memorandum Sous la dénomination provisoire de Traité du Verbe, deux Essais exposant la théorie de « l’Instrumentation verbale », et donnant seulement des aperçus du « Principe de philosophie évolutive », avaient été donnés, en 1886 et 87. […] Jusqu’aux cultes de désistement quand dévie et meurt l’inspiration, qui ne divinisent pas seulement à la seule taille humaine mais avouent et adorent pour éternellement Inconnus, au lieu d’en tenter la possession, les Principes et les Modes… Durant quels temps poétiques, vraiment, allèrent leur devoir qui nous a engendrés, les esprits pourtant providentiels des Poètes. […] (En quoi une loi d’ordre naturel nous couvre : lorsque l’organisme a amassé un surcroît de vitalités, alors seulement il est apte et appelé à procréer, à multiplier sa valeur). […] Encore qu’il soit de mon devoir d’avertir qu’on n’apprend pas à penser ainsi : car, ainsi, l’on ne pense point par des mots seulement en valeur d’idéogrammes que l’on voudrait, ensuite, ainsi que traduire en d’autres mots de musique-Verbale. […] Il détermine donc, de sa seule longueur numérique, un premier rythme, — général et identique à lui-même, qui nous donne une « unité de temps »… Traditionnel ou Romantique, le vers dont usa la poétique, seulement de divisions à temps égaux marquées par le retour régulier de l’accent-tonique, seulement de quantités numériques de pieds et en dehors de toute attention aux valeurs quantitatives et qualitatives des sons, scinda la mesure générale en éléments équidistants : d’où l’on pensa posséder le Rythme.

138. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Il a compté et supputé les révolutions italiennes, ce qui n’est pas un petit travail, et il en a trouvé sept mille (excusez du peu) seulement de l’an 1000 à Luther. […] Seulement ce mot que les penseurs font accepter aux imbéciles, en commençant par eux, les gens de bon sens n’y croient pas ; et ici, il aura été encore une fois prononcé en vain ! […] Ferrari n’apparaît pas seulement comme une vérité, mais comme la seule vérité qu’il y ait à exprimer sur l’Italie. […] Ferrari n’est pas seulement un historien réussi… quelquefois, ou un philosophe échoué presque toujours : c’est aussi un poète à sa manière, ou du moins une tête d’une organisation poétique. […] Seulement personne, ni alors ni depuis, n’avait pensé à en donner l’histoire.

139. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le colonel Ardant du Picq »

Seulement, tels que les voilà, ces fragments, ils ont trois ou quatre beautés différentes pour les esprits sensibles à tous les genres de beauté. […] C’est que le combat, ce n’est pas seulement la bataille ! ce n’est pas seulement le champ limité et physique d’une action où l’on manœuvre pour vaincre ! […] Seulement, dans un temps où la philosophie émet sur la nature humaine les notions les plus orgueilleusement fausses et la pousse à toutes les indépendances et à toutes les révoltes, et où la philanthropie, à son tour, bave d’attendrissement sur l’homme et sur le bonheur qui lui a toujours manqué, à ce pauvre homme ! […] Tout triomphe de la Prusse est un retard pour la démocratie allemande, forcée d’attendre que l’aristocratie périsse, alors seulement que l’orgueil qui est sa force n’aura plus sa raison d’être… » Voilà ces notes, — ces notes qui closent le livre.

140. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Michelet » pp. 259-274

Seulement, les siens n’étaient pas les nôtres… Il transposait la sainteté… L’héroïsme et le dévouement guerrier à la patrie, cette première des vertus naturelles, avait pris à Michelet tout ce qu’il avait d’enthousiaste et de religieux dans l’âme et tout ce qu’il aurait donné à nos Saints s’il les avait connus, et si l’esprit de parti n’avait pas lamentablement diminué en lui l’historien. […] nous ne réclamons pas aujourd’hui son cadavre, et nous réprouvons, autant que jamais, la tendance générale et le mal absolu de ses Œuvres, mais nous réclamons ce qui appartient au sentiment chrétien dans ses Œuvres, à travers les plus mortelles erreurs… Et que cette réclamation tardive, faite sur sa tombe, soit la punition de sa mémoire ; car le meilleur châtiment du coupable, c’est de montrer, qu’il n’était pas fait pour son crime, et qu’en le commettant il ne transgressait pas seulement la loi divine, mais les plus profonds et les plus nobles instincts de son cœur ! […] Seulement, leur Dieu avait perdu son nom et son culte. […] La vertu la plus rare, la plus étrange, et si étrange qu’on ne la conçoit même que surnaturelle, — parce que, dans l’ordre humain, elle n’existe pas, — l’humilité, est ici dans toute son incompréhensibilité, claire seulement pour Dieu et pour ceux qui y croient ! […] Seulement, j’aurais voulu savoir les noms des hommes d’airain figurés aux bas-reliefs.

141. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « II. Jean Reynaud »

Seulement voici où l’embarras commence… Si la Critique prend au sérieux ce gros livre de Terre et Ciel que d’aucuns regardent comme un monument ; si elle se croit obligée d’entrer dans les discussions qu’il provoque et d’accepter ces formes préméditées d’un langage scientifique assez semblable au latin de Sganarelle, mais moins gai, la voilà exposée à asphyxier d’ennui le lecteur, comme elle a été elle-même asphyxiée ; — et cependant, d’un autre côté, si on touche légèrement à une chose si pesante, d’honnêtes esprits s’imagineront, sans doute, que c’est difficulté de la manier ! […] En vertu de son genre d’intelligence, la notion théologique n’a donc pas été abolie en lui, mais seulement obscurcie et faussée. […] Seulement, pour la remplacer, cette notion inférieure et grossière, l’éminent inventeur n’a trouvé rien de plus puissant que de ramasser dans la poussière des rêves de l’humanité les plus rongés par les siècles et les plus transparents de folie le système ruminé par l’Inde, — cette vache de la philosophie, — d’une métempsychose progressive, qui met l’homme aux galères à perpétuité de la métamorphose et son immortalité en hachis ! […] Seulement cette haine entortillée, insidieuse, nous fait payer par un ennui à nous déformer la figure, les embarras de la pensée de l’auteur. […] Assurément on doit espérer que de si dégradantes conséquences, une fois seulement indiquées, diminueront un peu, dans l’opinion, l’importance que le parti philosophique anti-chrétien veut créer au livre de M. 

142. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »

Alors seulement on comprendra le magnifique titre qui surprend d’abord : De l’affaiblissement de la Raison en Europe, donné à une brochure sur la question des classiques ; et ce titre, si plein de choses, sera complètement justifié. […] Seulement, plus frappé que personne, en vertu de son tour d’esprit, de l’inutilité des charges à fond exécutées par les meilleures intelligences contre la Révolution dans les systèmes qu’elle a engendrés par la tête de ses plus illustres penseurs, et voyant, sur ces systèmes rompus, déshonorés, défaits, la Révolution vivre encore et continuer de ravager la pensée sociale, M.  […] La question qui a dernièrement scandalisé MM. les dandies littéraires, cette fine fleur d’humanistes à gants blancs de cette époque de Doctrinaires en toutes choses, lesquels prétendent savoir le latin et ne vouloir l’étudier que dans les sources les plus pures, cette question, qui n’est pas seulement une question de pédagogue, mais une question d’âme, sera plus que résolue : elle sera épuisée. […] Seulement, comme tous les livres d’un talent très élevé ou très profond, il a besoin du temps pour son succès. […] Seulement, applaudi ou délaissé du public, ce livre n’en formule pas moins, sur la question de l’enseignement classique, les grandes considérations qui doivent rester et auxquelles il faudra bien revenir.

143. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

Seulement, si elle a touché à cet ouvrage avec une gravité et une considération qui l’honore, elle a été bien payée de sa politesse, car elle a trouvé dans le nouveau livre de M. de Rémusat les idées qui lui sont le plus chères, ce rationalisme contemporain qu’on voit partout maintenant, de quelque côté qu’on se tourne, et qu’il nous faut bien appeler par son nom, puisque, aujourd’hui, nous avons à parler de philosophie. […] Seulement, pour tous ceux qui ont touché à ces questions dévorantes, on sera suffisamment fondé à affirmer que Ce n’est pas la métaphysique, qu’elle s’appelle des plus beaux noms que le génie ait eus dans l’histoire, qui peut combler l’abîme existant entre l’homme et Dieu, et tracer pour l’homme un chemin, au-dessus de ce gouffre. […] Mais M. de Rémusat n’a pas seulement été philosophe dans son livre, il a essayé d’être historien. […] Anselme vivait dans un temps où le catholicisme n’était plus seulement un ensemble de nobles et pieuses aspirations vers le bien et vers le ciel. […] Chassé de son palais épiscopal, dans les troubles religieux et politiques de son pays, saint Anselme ne se consola pas seulement de ce revers.

144. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXI. Sainte Térèse »

Malgré l’importance et la difficulté du travail de M. l’abbé Bouix, quelle est la plume, se croyant grave parmi toutes celles qui se croient amusantes, qui ait eu seulement le courage d’en toucher deux mots ? […] C’est ainsi que la Philosophie, si elle n’est pas charmée, est au moins gênée devant les yeux baissés de l’immaculée Carmélite qui n’est pas seulement la gloire de l’Espagne, mais de la Chrétienté et de l’âme humaine, et aussi de l’esprit humain, et c’est pourquoi, sans aucun doute, dans l’embarras où tant de gloire la jette, elle aime mieux se taire que parler ! […] Seulement ce ne fût que quelquefois, et Sainte Térèse, c’est toujours ! […] Seulement, avant de terminer, nous voulons dire un mot d’un livre plus facile à comprendre pour les esprits positifs du siècle (positifs ! […] Or, le livre de Sainte Térèse n’est pas seulement un chef-d’œuvre pour les Initiés de la Foi.

145. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Achille du Clésieux »

Seulement, ce lamartinien a l’avantage, sur tous les autres lamartiniens, pour qui Lamartine fut une Circé, qu’en lui quelque chose résista aux enchantements du poète, et ce quelque chose fut mieux que le talent ; ce fut la conscience et la foi. […] Achille du Clésieux, qui n’est pas seulement religieux, mais catholique, est resté ferme dans sa croyance et dans la vérité, malgré les orages de son âme et les entraînements d’une imagination qui est toujours un danger… Quand on vient de lire le poème d’Armelle, il est impossible de ne pas penser au poème de Jocelyn ; Jocelyn, ce chef-d’œuvre, dont le héros seul fait tache souvent dans la splendide lumière du poème, tandis que le héros d’Armelle fait toujours lumière dans le sien ! […] Seulement, ce n’est pas ici le combat entre l’amour et l’honneur tel que l’entend le monde ; mais le combat entre l’amour et un autre honneur que le monde n’entend presque plus. […] Il a de Lamartine l’abondance fluide, la sinuosité, les contours  noyés, la facilité dans le rhythme et l’absence de toute matérialité dans la peinture, la couleur puisée seulement et prise dans le sentiment, — ce qui est absolument le contraire du procédé le plus en honneur parmi les poètes et les écrivains d’aujourd’hui. […] Je constate seulement que cette langue n’est plus dans la préoccupation littéraire, et que s’il y a un contemporain qui la rappelle encore, mais en la faisant vibrer plus fort que Racine, c’est Lamartine, le souverain des poètes français du xixe  siècle, et peut-être de tous les temps.

146. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre troisième. La volonté libre »

Mais nous refusons de nouveau à l’indétermination nouménale le nom de liberté, pour lui laisser seulement ce nom d’x que Kant lui donne avec raison quand il est conséquent avec lui-même. […] Le désespoir d’avoir perdu l’être que nous avons le plus aimé est un état d’âme absolument hétérogène aux autres dans sa partie affective et sensitive, non pas seulement dans sa partie active. […] On peut seulement dire qu’alors, malgré la contrainte interne, il y a déjà l’apparition d’un ordre de choses différent de ce mécanisme grossier où le premier terme pousse, sans le savoir, un second terme mû sans le savoir. […] En somme, est incomplète toute analyse qui considère seulement l’idée de la puissance sans celle de l’objet désirable auquel elle s’applique, ou l’idée de l’objet désirable sans celle de la puissance. […] On peut se déterminer contre les raisons, mais non pas pour cela sans causes ; seulement les causes peuvent être déraisonnables, ou du moins étrangères à la raison.

147. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VIII. Les écrivains qu’on ne comprend pas » pp. 90-110

Seulement elles manquaient de gaîté, à moins qu’elles n’évoquassent Chilpéric. […] « En prétendant négliger les accidents de temps et d’espace pour ne nous montrer que des vérités éternelles, vous méconnaissez une loi de la vie, qui est de réaliser l’universel, mais seulement dans les individus. » C’est au plus un reproche imputable aux romantiques, et plus exactement aux derniers classiques. […] Seulement — il faut bien mettre les pieds dans le plat, et prendre à notre tour l’offensive, — seulement pour l’ordinaire, on ne sait pas le français, mon cher confrère3. […] Ils sont clairs, c’est-à-dire harmonieux, d’intime cohérence, satisfaisants, mais seulement à qui a discerné leur sens, par une intuition rapide ou par une analyse réfléchie : sinon ils demeurent obscurs. […] Il comprend sans peine apparente, seulement son cerveau travaille, librement et avec joie ; il ne s’endort pas à la tiède veilleuse des médiocrités quotidiennes.

148. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre III. Le cerveau chez l’homme »

Seulement c’est là une méthode bien inférieure à la précédente pour l’exactitude et la précision, plus loin encore du résultat qu’on veut obtenir. […] Donnons en seulement les conclusions. […] Deux mots seulement pour répondre à l’objection précédente. […] Ce tableau, à la vérité, contient un très grand nombre de cerveaux malades, dont, défalcation faite, il reste seulement, suivant M.  […] Seulement, nous dit-on, Gratiolet n’avait pas eu occasion d’étudier le cerveau des singes anthropoïdes, de ceux par conséquent qui ressemblent le plus à l’homme.

149. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — III »

C’est seulement dans ce lieu psychologique, où éclot le phénomène de la connaissance, qu’il est possible d’observer les formes diverses de la réalité, car c’est là seulement que la réalité prend forme objective, c’est là seulement que se rencontrent des objets.

150. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 193-236

Le père Hilario leur dit seulement qu’il viendrait les chercher le lendemain secrètement, avant le lever du jour, pour donner devant eux la bénédiction mortuaire et la bénédiction nuptiale à leurs enfants. […] Dieu me préserve de m’en souvenir seulement ! […] Quant à lui et sa femme, ils ne se couchèrent seulement pas, les braves gens, mais ils se relayèrent toute la nuit derrière la porte du préau, pour dire en pleurant les psaumes de la pénitence. […] — À retrouver dans le paradis, me dis-je en moi-même, sans regretter seulement la vie. […] Seulement le père Hilario ne pouvait plus sortir du couvent à cause de ses infirmités croissantes, et la reconnaissante famille lui préparait un panier de châtaignes choisies, que Hyeronimo et Fior d’Aliza devaient lui porter, le lendemain, au monastère, en souvenir du salut qu’ils lui devaient.

151. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Campagnes d’Égypte et de Syrie, mémoires dictés par Napoléon. (2 vol. in-8º avec Atlas. — 1847.) » pp. 179-198

Napoléon, en dictant, ne pense pas seulement, il agit ; ou, quand il se souvient, il a tant de choses à ressaisir, qu’il les presse dans le moindre espace. […] Il était homme d’esprit, de courage, savait la guerre, était capable de grandes choses, mais seulement lorsqu’il y était forcé par la nécessité des circonstances ; alors les conseils de la nonchalance et des favoris n’étaient plus de saison. […] C’est dans de telles pages qu’on sent combien Napoléon prenait au sérieux par moments sa mission de guerrier civilisateur, et qu’il n’était pas seulement une épée de plus dans cet Orient de merveilles, mais une épée lumineuse. […] Seulement, quand il parle des mamelouks et de leurs manœuvres, de cette brave et belle milice, comme il l’appelle, il a des pages presque descriptives : il semble se complaire, avant de les combattre, à les voir se déployer. […] C’est une haute leçon de politique ; il est seulement curieux que ce soit celui qui l’a pratiquée à ce degré, qui nous la divulgue avec cette sorte d’indiscrétion ou de franchise.

152. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Discours sur l’histoire de la révolution d’Angleterre, par M. Guizot (1850) » pp. 311-331

Tombé hier, il relève aujourd’hui son drapeau ; seulement, il le relève sous la forme historique. […] Deux volumes seulement de cette Histoire ont paru jusqu’ici, et le récit ne va que jusqu’à la mort de Charles Ier. […] On a dit du bon Joinville, le naïf chroniqueur, que son style sent encore son enfance, et que « les choses du monde sont nées pour lui seulement du jour où il les voit ». […] Il n’eut pas seulement ce que j’appelle la chaleur de son ambition, il en eut par instants la flamme dans sa parole. […] Chez les historiens modernes, qui se sont élevés à des considérations générales et toutes raisonnées, la Providence intervient seulement par endroits et, si l’on peut dire, dans les grands moments.

153. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Frédéric le Grand littérateur. » pp. 185-205

Ce n’est pas seulement la langue ici et l’expression qui lui fait faute et qui résiste, c’est souvent le tact délicat qui est absent ! […] Les réflexions par lesquelles Frédéric termine son récit de la guerre de Sept Ans ressemblent très bien à une page de Polybe : « À deux mille ans de distance, c’est la même façon de juger les vicissitudes humaines, et de les expliquer par des jeux d’habileté mêlés à des jeux de fortune. » Seulement l’historien-roi est, en général, plus sobre de réflexions. […] Mais quand Frédéric admirait dans Voltaire le grand poète par excellence, quand il voyait dans La Henriade le nec plus ultra des épopées, et qu’il la mettait bien au-dessus des Iliade et des Énéide, il prouvait seulement son manque d’idéal, et à quel point il avait borné de ce côté ses horizons. […] Ce n’était pas seulement un goût naturel qui portait Frédéric vers d’Alembert : « Nous autres princes, nous avons tous l’âme intéressée, disait Frédéric, et nous ne faisons jamais de connaissances que nous n’ayons quelques vues particulières, et qui regardent directement notre profit. » Frédéric avait songé de bonne heure à attirer d’Alembert à Berlin pour le faire président de son Académie. […] À cette date, c’est-à-dire trois mois seulement après la conclusion de la paix, Frédéric avait déjà rebâti 4 500 maisons dans les villages ruinés : deux ans après (octobre 1765), il n’en aura pas rebâti moins de 14 500.

154. (1911) Jugements de valeur et jugements de réalité

De semblables jugements n’ont donc pas pour fonction d’attribuer aux choses une valeur qui leur appartienne, mais seulement d’affirmer des états déterminés du sujet. […] Si les choses de luxe sont celles qui coûtent le plus cher, ce n’est pas seulement parce qu’en général elles sont les plus rares ; c’est aussi parce qu’elles sont les plus estimées. […] Seulement, la valeur qui est ainsi attribuée à l’idéal, si elle explique le reste, ne s’explique pas elle-même. […] La vie n’y est pas seulement intense ; elle est qualitativement différente. […] Mais l’idéal, ce n’est pas seulement quelque chose qui manque et qu’on souhaite.

155. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

Ont-ils fait une pièce dont l’action dure seulement une semaine, et dont les personnages franchissent au moins, d’une scène à l’autre, l’étroit passage qui sépare la France de l’Angleterre ou l’Europe de l’Afrique ? […] Les blâment-ils seulement d’avoir traité des sujets de l’antiquité païenne, soit fabuleuse, soit historique ? […] Ce ne peut pas être une question de théorie et de raisonnement ; c’en est une seulement de pratique et de fait. […] Je dirai seulement aux partisans du premier : Soyez vrais, soyez-le, s’il vous est possible, plus que vos maîtres et les nôtres ; mais n’exagérez pas même cette qualité que vous mettez avec raison au-dessus de toutes les autres. […] Seulement, il s’attribue en propre ce qui est du domaine commun de l’esprit, et s’imagine avoir découvert ce qu’il n’a fait ; qu’exagérer ou corrompre.

156. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

Seulement, si elles y sont encore, — et je vous garantis qu’elles y sont !  […] Le livre que voici n’est pas seulement de la philologie ; c’est de l’érudition spirituelle, de l’érudition à idées ! […] Seulement, la chèvre et la plupart des hommes tirent sur leur corde, y mettent une ou deux fois leur dent, d’impatience, puis prennent leur parti, broutent et se couchent, tandis que les hommes de génie font des bonds magnifiques dans le rayon de leur corde, comme des lions exaspérés, et voilà l’art ! […] En France, l’a-t-elle seulement fait membre de cette Académie des Inscriptions qui donne aux philologues les Invalides, mais qui ne les donne que quand on l’est, et du Méril, certes ! […] Quant à moi, je n’ai pas la prétention de faire connaître dans un chapitre un ouvrage qu’il faut lire tout entier, mais d’en faire venir seulement l’envie à ceux qui ne le connaissent pas.

157. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Macaulay »

Seulement, en traduisant le plus exactement, le traducteur, ne vous y trompez pas ! […] Mais s’il n’avait pas les maladies ou les affectations de l’esprit anglais, Macaulay dut en avoir les préoccupations de bonne heure, et ces préoccupations n’entravèrent pas seulement, mais changèrent entièrement le développement de son génie. […] Seulement, admirez la besace humaine ! […] Seulement, Macaulay y paraît aussi sous un jour si neuf, son sarcasme et sa grandiose insolence s’y ajustent, avec tant de proportion, à la bêtise de Southey, cette tête épique, dont la bêtise fut quelquefois comme la tête, que la légère inexactitude de M.  […] Il vaut mieux renvoyer au livre lui-même, qui ne nous offre pas seulement le dessin d’une forme littéraire qui a élevé la Critique à une puissance nouvelle, mais qui, de plus, nous fait toucher la personnalité vivante de l’écrivain, si souvent intangible dans les traductions !

158. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Jean Richepin »

Seulement, — voici quelque chose en faveur du poète que je blâme, — l’affectation, qui, ordinairement, éteint la verve, n’éteint point la sienne. […] — partie inférieure de ses poésies, trop pantagruélique à mon gré, et dans laquelle non pas seulement l’ivresse, mais l’indigestion est glorifiée. […] Seulement, a-t-il bien chanté ? […] Seulement, il n’a qu’une inspiration, et Lamartine en a deux. […] la poésie de Richepin n’est pas seulement de la furie et du vomissement d’ampleur de fleuve contre Dieu.

159. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIII : Affinités mutuelles des êtres organisés »

À cette condition seulement, il serait rigoureusement naturel, parce qu’il relierait ensemble toutes les langues mortes et vivantes par leurs affinités les plus étroites, et donnerait ainsi la filiation et les origines de chacune d’elles. […] Et comme on admet que les affinités de la Viscache avec les Marsupiaux ne sont pas seulement le résultat d’adaptations récentes, mais sont au contraire bien réelles, d’après ma théorie, elles seraient dues à un héritage commun. […] Agassiz pense que c’est une loi générale de la nature ; mais j’avoue que j’espère seulement la voir un jour prouvée vraie dans son universalité. […] Un organe servant à deux fonctions différentes peut devenir rudimentaire et s’atrophier seulement pour l’une d’elles, parfois même pour la plus importante, et cependant demeurer capable de remplir l’autre. […] De sorte qu’on ne retrouverait plus dans sa vie fœtale aucune trace de l’évolution généalogique de la race au-delà de ce point ; mais il en résulterait seulement que le jeune produit semblerait acquérir plus tôt ses caractères définitifs.

160. (1878) Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Tome I (2e éd.)

Nous devons nous préoccuper seulement d’en fixer les caractères en les rangeant dans leur ordre naturel de subordination. […] Le ferment n’avait donc pas perdu le pouvoir d’agir : il était seulement dans l’impossibilité de manifester son action. […] J’ajouterai seulement ce dernier trait. […] Nous signalerons seulement un exemple que M.  […] Pour le moment, nous mentionnerons seulement l’observation principale due à Strassburger.

161. (1881) Le naturalisme au théatre

Seulement, prenons une comparaison. […] Ce fut seulement sous Henri IV qu’une actrice osa paraître sur les planches. […] Seulement, il faut examiner la responsabilité de la presse et du public. […] C’est là seulement, d’après M.  […] Seulement, lorsque M. 

162. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »

Enfin, la parole intérieure calme n’est pas seulement le langage naturel de la froide raison ; elle est aussi la seule expression convenable de la tristesse d’une âme découragée et abattue. […] Il serait injuste d’en conclure qu’elle est le privilège des esprits les plus élevés : la réflexion, telle que nous venons de la définir, est plus commune qu’on ne pense : le paysan, le sauvage réfléchissent, comme le philosophe ; peut-être seulement, avec les progrès de l’âge et de la civilisation, la réflexion devient-elle plus fréquente, en même temps qu’elle s’attache à des objets plus variés. […] Image, que nous fournit la langue vulgaire, est équivoque, à cause de son dérivé imagination, dont le sens a été spécialisé, et aussi parce que ce terme semble devoir s’appliquer surtout à une espèce du genre, les phénomènes d’ordre visuel ; nous l’emploierons pourtant, faute d’un meilleur, mais seulement dans les cas où l’équivoque sera impossible. […] Ainsi la parole intérieure, considérée comme puissance, est à son acte ce qu’une majeure générale est à une conclusion particulière ; c’est une puissance imparfaitement déterminée, dont l’acte n’est pas à l’avance rigoureusement fixé, mais seulement préparé dans ses lignes générales et, par là, rendu facile à l’imagination. […] Exemples d’habitudes générales : savoir jouer du piano, et non pas seulement tel morceau de piano ; savoir marcher, et non pas seulement parcourir telle route.

163. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Seulement, ne nous y trompons pas ! […] Seulement, le grenadier est encore de trop, dans le système de Michelet. […] Seulement, Almanzor ne s’assied pas dans les fauteuils qu’il roule, et Michelet, sans aucune gêne, s’assied et s’étale dans les idées de Proudhon. […] Seulement, le Christianisme peut bien rire, s’il veut, dans sa vieille barbe de pape, du balai de Michelet et de sa manière de s’en servir. […] Seulement, il est mauvais.

164. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre II. La qualité des unités sociales. Homogénéité et hétérogénéité »

Par le jeu naturel de l’association des idées, l’identité, non pas seulement des pensées, mais celle des manières, celle même des physionomies de deux individus nous fait « préjuger » leur égalité. […] L’homogénéité absolue fait les sociétés non pas seulement fermées, mais compactes, non pas seulement exclusives, mais oppressives. […] On ajustement remarqué qu’elle n’est pas seulement un principe d’opposition, mais un principe d’union115. […] La solidarité qu’elle y fait vivre est seulement d’une espèce nouvelle. […] Des cerveaux anatomiquement identiques porteront peut-être des idées toutes différentes, et des corps tout différents se cacheront sous des tenues identiques : les hommes ne se reproduisent pas seulement, ils s’imitent.

165. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

On mettra du temps… Et ce ne sera pas seulement sage lenteur et conscience littéraire. […] Seulement, c’est toujours la même toupie qui ronfle, en tournant, et fait son bruit de tautologie sophistique. […] Seulement, qu’il prenne garde, le sculpteur ! […] Seulement, l’un l’a abominablement avilie et déshonorée en sa personne, et l’autre l’a relevée et honorée dans la sienne. […] Et le mal n’alla seulement pas qu’au bon sens de l’homme.

166. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre I. Du comique en général »

Seulement, cette intelligence doit rester en contact avec d’autres intelligences. […] Seulement, les objets qui l’entourent ont été truqués par un mauvais plaisant. […] Seulement, toutes ces distractions se rattachent à une cause connue et positive. […] Tâchez de voir avec vos yeux seulement. […] À deux reprises seulement j’ai pu observer ce genre de comique à l’état pur, et dans les deux cas j’ai eu la même impression.

167. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Seulement ce n’est encore ici qu’une sorte d’essai et une promesse. […] Seulement les sciences avaient plus de raisons de l’attirer. […] Ce n’est point seulement un jeu. […] Un grand homme, comme Napoléon, est parfaitement réel ; seulement il ne semble pas l’être. […] Il diminuera Montesquieu, en donnant pour tout ce qu’il pense seulement ce qu’il souhaite.

168. (1886) Le naturalisme

Le style n’en est pas seulement décharné, il est rocailleux. […] Seulement Flaubert n’obéissait pas à un système, il agissait par instinct. […] Ce roman surprenant ne manque pas seulement d’intrigue au sens usuel du mot, il manque aussi de dialogue. […] Seulement les adversaires du naturalisme emploient une tactique de mauvaise foi. […] Je ne pronostique donc pas le règne éternel du réalisme : j’en pronostique seulement l’avènement.

169. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Seulement, je manque d’argent. […] Je veux seulement qu’on sache ce que j’en pense, moi. […] une cathédrale, seulement ? […] Je ne comprends pas seulement comment vous pouvez vous ennuyer. […] attristants, mais qui ne comprennent seulement pas le mot ! 

170. (1888) Épidémie naturaliste ; suivi de : Émile Zola et la science : discours prononcé au profit d’une société pour l’enseignement en 1880 pp. 4-93

Seulement, le cerveau peut avoir une constitution supérieure à celle de tous les autres organes, ses associés. […] Seulement, bien que le latin brave l’honnêteté, Saint-Augustin s’est abstenu d’employer le mot cru. […] Seulement, il arrive un instant où toutes sont épuisées. […] Seulement, il les gâche à plaisir. […] Seulement quelle différence dans ce dernier !

171. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 26, que les jugemens du public l’emportent à la fin sur les jugemens des gens du métier » pp. 375-381

On sçait bien, par exemple, que si l’on dit que le coloris d’un tableau de l’école romaine ne vaut rien, cette expression signifie seulement que ce coloris est très-inférieur à celui de plusieurs autres tableaux, soit flamands, soit lombards, dont la réputation est cependant médiocre. […] Quand on dit que la versification de Corneille est mauvaise par endroits, on veut dire seulement qu’elle est moins soutenuë et plus négligée que celle de plusieurs poëtes reputez des artisans médiocres. […] Mais croire l’artisan, déferer à l’avis d’un homme qui a fait une profession que nous n’avons pas exercée, c’est seulement déferer à l’art, c’est rendre hommage à l’expérience.

172. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Philologues et linguistes, je le sais, accordent la distinction ; seulement, ils font aussitôt comme s’ils ne l’avaient point accordée. […] Je voudrais seulement inviter les moliéristes à s’enfermer moins étroitement dans l’histoire de Molière. […] Dès cette époque, la troupe n’était pas seulement à l’abri du besoin ; elle était riche. […] Eût-il seulement repoussé, comme le fit d’Alembert, l’insigne honneur d’être avoué publiquement le bâtard d’une chanoinesse de Tencin ? […] La littérature n’est plus seulement un art : c’est une arme.

173. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Seulement c’est plus shakspearien que ce n’est grec. […] Seulement, si le livre de M.  […] Un détail seulement « m’a donné quelque ennui ». […] Je me corrigerais seulement un peu sur Don Juan. […] Seulement, ils disent exactement tout le contraire.

174. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Les gens bien portants ne connaissent pas leur santé, mais seulement les malades. […] Seulement voilà, sans doute rougirait-elle d’en faire l’aveu, et le récent éclat de son regard est pour nous son seul truchement. […] Seulement une excessive pudeur l’empêche de trahir son secret. […] Je tiens seulement à souligner les raisons pour quoi Mme Marcelle Tinayre est la plus virile des plumes féminines d’aujourd’hui. […] Ce n’est pas seulement notre amour des contrastes qui trouve sa satisfaction dans ces deux images rapprochées.

175. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « De l’influence récente des littératures du nord »

Dès qu’un Français a pu se donner une culture, non plus seulement classique et nationale, mais européenne, c’est merveille comme il se détache, du même coup, de tout chauvinisme littéraire. […] Je considérerai seulement ce qui est au fond de ces deux romanciers, les idées maîtresses, les sentiments dirigeants, et comme le substratum de leurs œuvres respectives. […] Seulement, tandis que les révoltés d’Ibsen se soulèvent contre la loi et la société en général, les insurrections de M.  […] Seulement, chez l’écrivain polaire, c’est une jeune fille qui soutient publiquement cette thèse, devant sa famille, devant des hommes. […] C’est seulement où sont les défenses radicales que les scissions peuvent être absolues.

176. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »

La période antérieure est une période de confusion et d’irrégularité au milieu de laquelle émergent quelques chefs-d’œuvre, cinq ou six tragédies de Corneille et de Rotrou, les Provinciales de Pascal, et (pour nous seulement) ses Pensées. […] Il les élabora lentement, sous le contrôle rigoureux de l’expérience, non la sienne seulement, mais celle de tout son monde. […] Mme de Maure demandait seulement qu’on mît des quasi aux affirmations universelles, en faveur des exceptions possibles et réelles. […] Elle avait voulu seulement s’assurer de quoi ne pas manquer de pain en sa vieillesse. […]seulement, et quand elle s’occupe d’elles, s’efface ce goût de tristesse amère, de lassitude accablée, d’ennui pesant, qui se fait sentir dans les lettres qu’elle écrit de la cour.

177. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre premier. »

La traduction poétique de Lamotte, en effet, lors même qu’il était assez content de l’original et voulait seulement l’orner un peu, devenait une parodie. […] Ce n’est pas seulement le même cri de guerre, le même accent d’une âme belliqueuse ; le vêtement et comme l’armure a passé d’un monde à l’autre. […] Il n’offre pas seulement ces descriptions terrestres d’une autre vie, communes à la poésie grecque, ces plaisirs de l’Élysée semblables aux chasses, que se figure le sauvage dans le séjour des âmes. […] Il n’a pas seulement, comme le dit Horace, chanté les dieux et les rois issus des dieux : il a aimé cette forme de puissance ; il l’a louée, en la voulant soumise aux lois. […] Ce ne sont pas, en effet, seulement quelques formes d’imagination, quelques beautés de style, qui se rencontrent dans ce parallèle.

178. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

Et elle peut juger ou seulement définir. […] En un mot, le psychologue analyse seulement pour analyser, et le moraliste analyse afin de juger. […] Il aime la « modernité », mais seulement aristocratique. […] Peut-être seulement a-t-il avoué ce goût avec un rien de complaisance. […] Et, s’il faut dire toute ma pensée (et non plus seulement sur André Cornélis), la psychologie de M. 

179. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Doyen » pp. 178-191

Cependant la draperie de cette maussade figure est bien jettée, et dessine bien le nu, ce bras gourd est de bonne couleur et bien empâté, il est seulement un peu équivoque et semble appartenir à la figure verte qui est à côté. […] Cet enfant est bien dans son maillot, il se tourmente bien, il crie bien, seulement il grimace un peu. […] L’homme qui le soutient est très-beau, seulement le sommet de sa tête, son chignon, son épaule, sont un peu de cuivre ; vous l’avez voulu chaud, et vous l’avez fait de brique. […] Je trouve seulement le cadavre de Doyen d’un livide un peu monotone ; la putréfaction ne se fait pas d’une manière aussi uniforme ; elle est accompagnée d’une multitude d’accidens, de taches variées à l’infini. […] Je n’en sais pas assez, pour être ou n’être pas de leur avis ; le pied m’en paraît seulement informe.

180. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « J.-J. Weiss  »

Molière n’avait pas seulement la profonde immoralité qui est l’attribut commun et très probablement la condition d’activité des grands observateurs de l’homme et de la nature humaine. […] Je cherche seulement à me rendre compte du singulier attrait de la critique de M.  […] On turlupine les maîtres reconnus et acceptés, et on ne s’est pas seulement donné la peine de les comprendre. […] Il n’aime pas seulement l’esprit, qui est, de toutes les façons de voir et d’exprimer les choses, celle dont on jouit le plus sûrement : il aime le romanesque, l’héroïque, l’impossible. […] Aucun de ces miroirs ne donne exactement la même image ; mais quelques-uns seulement en donnent une tout à fait originale et qu’on retient.

181. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre II. Marche progressive de l’esprit humain » pp. 41-66

On sait seulement qu’elles se succèdent dans le temps, et qu’elles héritent les unes des autres. […] La remarque de M. de Bougainville s’appliquait seulement aux temps historiques de la Grèce ; j’ai voulu l’étendre à tous les temps qui ont illustré cette péninsule si célèbre dans les fastes de l’esprit humain : c’était pour la rendre plus générale, et par conséquent plus vraie. […] Les destinées, des enfants de la promesse ne sont point l’image seulement des destinées particulières de tel ou tel peuple ; elles sont l’image et l’histoire même du genre humain. […] Elle ignorait alors que, seulement dépositaire des idées conservatrices de la société, elle devait aussi religieusement garder les augustes représentants des traditions sociales. […] Ainsi les aperçus qui font le sujet de ce chapitre trouveront, dispersés çà et là, leurs compléments nécessaires ; et peut-être en résultera-t-il un ensemble de doctrines, mais seulement par inductions, et non point dogmatiquement.

182. (1887) La banqueroute du naturalisme

Zola n’a pas seulement encore terminé la publication du roman, que déjà La Terre, en achevant de déclasser le romancier, semble avoir achevé du même coup de disqualifier le naturalisme. […] Je crains seulement pour eux qu’il ne leur fallût, — dirai-je plus de talent ? […] Mais il faudrait d’abord pour cela qu’ils fussent des hommes, et ce n’en sont point, ni même des brutes, mais seulement des mannequins. […] Je crois seulement que, si le paysan, comme l’ouvrier, par exemple, comme le bourgeois, ou comme le militaire, ont quelques traits qui ne soient qu’à eux, ils ne laissent pas, tous tant qu’ils sont, d’en avoir aussi quelques-uns qui leur sont communs entre eux, et avec moi. […] En retirant sa faveur et son admiration à l’auteur des Rougon-Macquart le public les retirera-t-il à tant d’autres qui ne réussissent qu’aux mêmes conditions, par les mêmes moyens, et avec un peu plus d’habileté seulement que M. 

183. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre I : La politique — Chapitre I : La science politique au xixe  siècle »

Or, ils pensaient que le principal but des gouvernements est d’assurer le bien-être des populations ; seulement les gouvernements, suivant eux, s’y prenaient mal pour assurer ce bien-être, car les gouvernements croient que c’est par des règlements, des protections, des autorisations, des inspections qu’ils favorisent le progrès de l’industrie et le progrès des lumières. […] Ajoutez à cela le suffrage universel, mais à deux degrés ; vous avez toute la théorie politique de Destutt de Tracy dans son Commentaire de l’esprit des lois : ouvrage éminent, d’ailleurs, et qu’il ne faut pas juger seulement par l’échantillon de cette constitution toute spéculative. […] Mais pour n’avoir pas l’air de déprécier un aussi grand esprit, je me hâte d’ajouter que Lamennais ne doit pas être seulement étudié dans ses écrits démocratiques. […] Mais quant au capital, il n’est pas seulement ménagé, il est couronné. […] Suivant les uns, cette révolution doit se terminer par une organisation nouvelle de la société sous l’empire d’un gouvernement populaire énergique et concentré : c’est l’union du principe démocratique et du principe saint-simonien ; suivant les autres, le gouvernement doit seulement servir à faire la révolution et à détruire la tyrannie du capital, comme Richelieu a détruit la tyrannie de la noblesse.

184. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

Malgré l’importance et la difficulté du travail de l’abbé Bouix, quelle est la plume, se croyant grave parmi toutes celles qui se croient amusantes, qui ait eu seulement le courage d’en toucher deux mots ? […] C’est ainsi que la Philosophie, si elle n’est pas charmée, est au moins gênée devant les yeux baissés de l’immaculée Carmélite, qui n’est pas seulement la gloire de l’Espagne, mais de la Chrétienté et de l’âme humaine, et aussi de l’esprit humain ; et c’est pourquoi, sans aucun doute, dans l’embarras où tant de gloire la jette, elle aime mieux se taire que parler. […] Seulement, ce ne fut que quelquefois, et sainte Térèse, c’est toujours ! […] Seulement, avant de terminer, nous voulons dire un mot d’un livre plus facile à comprendre pour les esprits positifs du siècle (positifs ! […] Or, le livre de sainte Térèse n’est pas seulement un chef-d’œuvre pour les Initiés de la Foi.

185. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Gaston Boissier » pp. 33-50

Rationalistes, sceptiques, éclectiques, et, par-dessus le marché, païennes de tendance, de portée et de volonté, — c’est-à-dire, sous des noms différents, ennemies de l’Église catholique et n’ayant de préoccupation et d’intérêt que pour les travaux qui la diminuent, — les Académies, et en particulier l’Académie française, dont il est seulement question ici à propos du livre de M.  […] Gaston Boissier, ce qui lui ôte, aux yeux de l’Académie pour laquelle il écrit, l’inconvénient d’être original… mais il l’a seulement reprise et traitée à sa manière. […] Il vous a mené, par une multitude de routes et de sentiers, à la négation, ou, pour mieux dire, à la disparition, à l’effacement complet du principe qui fait de l’avènement du Christianisme dans le monde quelque chose de sui generis, quelque chose qui n’est plus seulement une révolution humaine sans exemple dans l’Histoire et même dans l’Histoire éclairée par la conception d’une Providence, quelque chose enfin d’une si tonitruante surnaturalité ! […] Seulement, les termes de l’équation sont si bien posés, que l’inconnue s’en dégage presque de soi et saute aux yeux de l’esprit avec la brusquerie d’un échappement. […] Les femmes, qui expriment mieux que les hommes l’imagination religieuse d’une race, les femmes, « très pieuses à leurs dieux » dans cette époque de dévotion universelle, allaient à Isis et à Cybèle sans cesser d’aller à Junon et à Diane, comme, plus tard, elles devaient aller à Jésus… Seulement, il ne faut pas oublier de marquer ce que l’auteur de La Religion romaine oublie : c’est qu’une fois à Jésus, elles ne revenaient pas à Junon et à Diane, et que Junon et Diane ne leur avaient jamais fait faire ce que le Christianisme, qu’on veut diminuer en l’expliquant, leur fit faire, en raison de deux choses que ne connaissaient pas ces misérables religions anciennes : l’absolu de son dogme et le péremptoire de sa loi.

186. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gasparin » pp. 100-116

L’esprit religieux qui était en lui, et qui a absorbé l’esprit politique qui y fut autrefois, fait, à nos yeux, du comte de Gasparin, une individualité intéressante au milieu des insupportables libres penseurs de ce siècle de liberté et de tolérance, — intolérant seulement contre Dieu, à qui il ne permet plus d’exister. […] Seulement, la tête de l’Église n’est sur les épaules de personne, et la Papauté, qui dure plus que le Pape, est encore plus difficile à tuer d’un seul coup que le genre humain ! […] Seulement, je doute fort que le comte de Gasparin eût eu la même hardiesse que Proudhon. […] — tend par sa nature, si elle a vécu ou si elle veut vivre seulement deux jours. […] Seulement, une réserve à ceci : Quand j’oppose la vacuité de la parole à la plénitude des grands sujets, je n’entends point parler des sermonnaires.

187. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Vie de la Révérende Mère Térèse de St-Augustin, Madame Louise de France »

lui laver doucettement le bout des doigts… Disons-le à son éloge : l’auteur de Louis XV et sa famille n’est pas pour les incestes… Louis XV sort net de cela des mains de ce petit juge « bon humain », comme dirait Béranger… Seulement, s’il n’insulte pas malproprement Mesdames de France, en les racontant, H.  […] Seulement, dans ses appétits de Raton, il regrette les dentelles des robes de cour de Madame Louise, qui feraient bien mieux ses affaires. […] » En êtes-vous bien sûr, monsieur Honoré Bonhomme, que j’honore, mais seulement et exclusivement jusque-là ? […] Bonhomme n’a garde d’oublier qu’elle appelait sans se gêner Madame Louise : « Une folle, qui n’entrait au couvent que pour tracasser toute la cour au nom du ciel. » Mais Honoré Bonhomme, qui n’est pas duc, se contente seulement de regretter, dans sa petite condition de Bonhomme, que l’amazone et la sybarite « n’aient pas été mieux conseillées et qu’elles ne se soient pas dirigées elles-mêmes ». […] Ses sœurs, restées des porphyrogénètes, sans action historique hors de leur palais dans une monarchie encore salique à son déclin, n’ayant pas, ne pouvant pas avoir à leur service ce soufflet écrasant de la gloire sur les joues de ceux qui la nient, auront seulement pour les défendre, quand ils ne les accuseront pas, les Mémoires du temps, — les Mémoires des filles de chambre qui les volèrent, des femmes de la cour qui les envièrent, et des grands seigneurs qui voulurent peut-être devenir leurs amants et qui se vengèrent de ne l’être pas !

188. (1910) Rousseau contre Molière

Seulement, c’est un misanthrope et c’est là sans doute la première cause de sa liaison avec Alceste. […] Je trouve seulement que l’évolution de l’un et de l’autre est trop considérable pour être vraisemblable de tout point. […] Ce n’est pas seulement, uniquement, par générosité qu’ils agissent ; ce n’est pas seulement par altruisme, et l’on sait bien que dans l’altruisme le plus ardent, le plus désordonné, il faut encore que l’égoïsme se mêle un peu et trouve un peu son compte. […] Il n’y a point d’art pour produire cet intérêt, mais seulement pour s’en prévaloir. […] HARPAGON Sur cela seulement ?

189. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Appendice. [Rapport sur les primes à donner aux ouvrages dramatiques.] » pp. 497-502

L’année dernière, quarante ouvrages avaient été envoyés pour concourir au prix ; cette année, quatorze seulement ont paru à leurs auteurs être de nature à satisfaire aux conditions du concours et à prétendre aux primes proposées ; quatorze seulement ont été envoyés et admis. […] Cette moralité qui vient tard et seulement pour la forme, ne fait illusion à personne ; le public n’y donne jamais, et ce serait de la part des auteurs attribuer par trop de simplicité aux juges d’un concours que de les croire capables de se prendre à cette morale du lendemain. […] Le séducteur, et qui l’a été bien antérieurement à l’action, n’est pas seulement puni d’une manière sensible, douloureuse et finalement tragique ; mais, ainsi qu’on l’a remarqué, il joue dans tout le cours de la pièce, pour un homme brave et fier comme il est, un très sot rôle, ce qui, en France, n’est pas le moindre des châtiments.

190. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XI. Trois bons médanistes : Henry Céard, Joris-Karl Huysmans, Lucien Descaves » pp. 145-156

Seulement les trucs qu’il débine sont désolants, le résultat de ses observations est navrant. […] D’une part, les faits idéologiques ou moraux lui apparaissent comme à un artiste d’instinct, doué seulement des sens extérieurs, et traduisant les impressions, pour autrui idéologiques et rien de plus, en sensations de couleur, saveur, résistance, etc. […] Mais que Huysmans se soit seulement assimilé son Durtal le temps d’écrire son livre, ou qu’il l’ait été lui-même, ceci ne regarde que lui et les historiens futurs. […] On le caractériserait juste en l’appelant mieux que néo-réalisme, ce qui seulement le date, en l’appelant réalisme appliqué.

191. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre III. Soubrettes et bonnes à tout faire »

» Willy, élève de Stanislas qui oublie ses condisciples vieillis pour Claudine « petit pâtre bouclé » et qui, devant l’objectif du photographe, ne boucle plus la boucle d’un p’tit jeune homme que si c’est Polaire qui offre ses grâces postérieures ; Willy qui ne sut jamais voir aux yeux d’autrui que ses propres vices, m’accusera, j’espère, d’avoir cédé à une nostalgie perverse : je viens de relire deux de ces volumes de contes où Mendès, fameux par ses imitations, se laisse saisir lui-même, fuyant et onduleux seulement comme une amuseuse qui s’amuse. […] Les personnages sont des fantoches absurdes et leurs conversations essaient seulement d’être drôles. […] Seulement Régnier ne sait pas cacher, maussade, que l’anecdote ou le michet l’embête et qu’il aimerait mieux se reposer : il ne mérite guère son petit cadeau. […] Claretie a mis au passé la plupart de ses verbes, Seulement cet homme a beaucoup de travail.

192. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Philippiques de la Grange-Chancel »

À cette époque, le mot national n’était pas encore inventé, mais provisoirement il fut classé parmi les plus grands poètes, et non pas seulement par les Prud’hommes du temps, mais par les premiers, les esprits les plus difficiles et les plus forts. […] C’était un moraliste, seulement c’était un moraliste qui, pour entretenir son indignation et sa verve, se permettait très bien le tableau… Qui sait ? […] Qu’il ait été un satirique effréné, à outrance, qu’il ait exagéré, qu’il en ait trop dit, que les objets se soient grossis, se soient défigurés sous la dilatation de son regard épouvanté ou indigné, qu’il ait calomnié même par le fait, mais à ses risques et périls, et en mettant sa tête au jeu sans la réclamer, la Critique, qui sait bien qu’un jour il parla la pensée de la France, et que l’homme qu’il accusait avait lui-même, par sa conduite et ses maximes, épaissi sur sa tête la nuée livide de si effroyables soupçons, la Critique l’innocenterait sans peine, si seulement il avait eu la bonne foi de sa colère, le vulgaire mouvement de sang de son indignation ! […] Seulement il fait quelquefois des phrases comme celle-ci, qui ne sont pas de tout le monde : « La France fit de son échine adulatrice le premier degré de cette unité de foi où le monarque voyait pour lui l’échelle du ciel. » Quand on veut être insolent pour Louis XIV, il ne faut pas être grotesque, ou l’on manque l’insolence… Le sens d’historien, qui est très vif chez de Lescure, le fait entrer en plein dans l’histoire, et sur La Grange-Chancel il en a partagé les émotions.

193. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Th. Gautier. Émaux et Camées »

Gautier, il s’est purifié, mais seulement encore à la manière d’un liquide ou bien d’un cristal. […] Ce progrès, évident à toute Critique attentive et profonde, ne consiste pas seulement dans cette ciselure de l’expression qui frappe facilement tous les yeux, même les faibles, et qui a introduit dans toutes les appréciations de la Critique contemporaine cette idée commune, qui a l’ubiquité des idées communes : M.  […] Certainement le poète, dans cette transformation, n’est pas spirituel comme on pourrait le désirer, mais il est plus diaphane, et sa poésie, je ne parle pas seulement de ses vers, l’intimité de sa poésie y gagne un degré supérieur de transparence et de lumière. […] Nous l’ignorons, seulement elle s’est développée dans ce livre où le poète n’avait pour but, croyait-il, que de se resserrer, que de se tasser dans un petit espace, et où l’idée panthéistique lui a imposé un horizon qui n’est pas l’Infini encore, — cette sphère où toute grande poésie doit franchement monter, — mais qui pourtant parle déjà d’Infini à la pensée, comme la jonction lointaine de la terre et du ciel, qui est une limite aussi, nous en parle silencieusement, le soir.

194. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Le Conte de l’Isle. Poëmes antiques. »

Dans un temps où la langue serait forte, la Critique punirait peut-être le poète de cette impiété et de cette profanation, mais nous ne sommes plus au temps du grand Corneille où l’on disait Brute et Cassie, et où ce qui doit changer le moins, même les noms propres, devenaient français sous les plumes fières… À présent nous n’avons plus, il est vrai, cette insolence d’orgueil, et ce n’est pas seulement à l’expression étrangère que nous allons tendre des mains mendiantes, c’est à l’inspiration elle-même ! […] Également mythologue antique et mystagogue indien, il va des sveltes symboles de la Grèce au vaste symbolisme lourd et confus de l’Inde, et pour les mêmes raisons, affaire de métaphore, besoin d’images ; seulement, comme l’a dit Fourier, les attractions étant proportionnelles aux destinées, la métaphysique indienne le retient par son vide même, ce nihiliste naturel ! […] On juge, à le voir rouler en se débattant dans cette vacuité de pensées, dans ce vortex du rien où il meurt, de la solidité d’articulations qui était en lui et qui eût pu l’élever dans l’éther du ciel poétique, s’il avait eu seulement un peu d’âme, — un peu d’âme qui est l’haleine du poète et qui lui permet de monter haut ! […] Seulement, qu’il nous croie ou non, les laborieux décalques de la peinture sont un travail poétique inférieur.

195. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Ranc » pp. 243-254

Ce n’est pas seulement un démocrate, c’est un Bleu… Il n’a pas de hausse-col comme Carrel, toujours officier, même en habit noir ; mais il n’en est pas moins un Armand Carrel à sa manière. […] Nous n’avons plus affaire seulement à l’homme qui ressuscite comme l’historien, mais à l’homme qui crée comme le poète. […] Seulement, ils arrivent après la bataille de Leipsig, et, grâce à des défections et à des morts parmi les frères bleus, ils échouent, — et, comme Rochereuil a un frère à Poitiers dont il ne veut pas exposer la tête pour la sienne, il revient et se fait prendre et intrépidement fusiller sur la place du Pilori, devant la maison de sa mère. […] Seulement, il l’est pour moi seul… Pour moi seul, qui voudrais ici un livre éternel, et qui n’y trouve qu’un livre de passion et de circonstance.

196. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Conclusion »

C’est au mouvement général, non pas seulement des doctrines, mais encore et surtout des institutions, que nous avons demandé les preuves quasi matérielles de sa vitalité. […] Par exemple, si l’on voulait expliquer pourquoi la différenciation a crû dans les sociétés modernes, pourquoi les groupements partiels s’y sont multipliés et entrecroisés, il faudrait tenir compte non pas seulement de l’augmentation du nombre des hommes agglomérés, mais des fins diverses qu’ils se sont fixées, et des moyens que la nature ou l’industrie a mis à leur disposition pour réaliser ces fins. […] Le mélange des races contribue à l’effacement des types collectifs aussi bien que la transmission des mœurs, des désirs et des croyances et cette transmission est à son tour provoquée ou interdite, hâtée ou retardée par des causes nombreuses et diverses. — De même, si les sociétés s’unifient, ce n’est pas seulement à la guerre qu’il conviendrait d’en rapporter l’honneur, mais ici à la religion, et là à l’industrie. […] Si au contraire le triomphe de l’égalitarisme s’explique, non plus seulement par l’invention d’une théorie, mais par la constitution même des sociétés qu’il soumet, alors les conditions du combat sont changées : morceler les États, raser les villes, barrer les routes, parquer les hommes en groupes fermés entre lesquels on empêcherait les imitations et à l’intérieur desquels on empêcherait les distinctions individuelles, voilà toutes les révolutions sociales qu’il vous faudrait préalablement achever pour arrêter l’élan démocratique de notre civilisation.

197. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

Seulement, tout en obéissant à ce penchant de sa nature, il s’égare. […] Seulement, en même temps que passionnément égalitaire, Proudhon est passionnément libéral. […] L’apparence seulement en a existé. […] Il n’y avait pas seulement du jeu. […] Ce qu’il veut, c’est acquérir non pas seulement la connaissance, mais la familiarité d’un auteur.

198. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

Ce n’est pas seulement le lien social qui les blesse. Ce n’est pas seulement la vue de l’iniquité qui les indigne. […] Notons seulement un argument nouveau. […] non pas seulement de nos maux, mais de nos vices même et de nos crimes. […] Seulement M. 

199. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre II. Le rôle de la morale » pp. 28-80

Et même je crois bien qu’on ne lui reprochait pas seulement d’avoir exprimé ses impressions, mais aussi de les avoir éprouvées et de l’avoir su. […] Elle ne se sert pas seulement de ces croyances. […] Un épicier n’est pas seulement épicier. […] Jusque-là, il accepte, s’il veut vivre, le contrat social, mais avec une part seulement de son individu. […] Seulement ni tous les hommes, ni tous les groupes sociaux, ni tous les gouvernements n’ont la même idée du bien.

200. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 44, que les poëmes dramatiques purgent les passions » pp. 435-443

Je suis trop éloigné de rien penser d’approchant, et je veux dire seulement que les poëmes dramatiques corrigent quelquefois les hommes, et que souvent ils leur donnent l’envie d’être meilleurs. […] Le poëte prétend seulement nous inspirer les sentimens qu’il prête aux personnages vertueux, et encore ne veut-il nous faire épouser que ceux de leurs sentimens qui sont loüables. Or quand on dit que la tragédie purge les passions, on entend parler seulement des passions vitieuses et préjudiciables à la societé.

201. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXIXe entretien. Tacite (2e partie) » pp. 105-184

Les colonies et les municipalités romaines qu’il traversait en entrant en Italie lui reprochaient seulement son orgueil. […] Ce portrait n’est pas seulement d’un grand peintre, il est d’un grand moraliste. […] « Et cet homme que nous n’osons pas poursuivre parce qu’il a été seulement questeur, voyons-le un jour préteur et consul ! […] Il sévit seulement contre quelques hommes abandonnés par tous les partis, à cause de l’énormité de leurs forfaits ; il épargna les délateurs. […] À ces paroles, Néron s’écrie que de ce jour seulement on lui donne véritablement l’empire, et qu’il doit ce présent à un affranchi !

202. (1913) La Fontaine « V. Le conteur — le touriste. »

La Poule aux Œufs d’or est une petite diatribe satirique contre l’avarice et qui a tout le sel des anciens fableaux, avec quelque chose — quelque chose seulement — de la gravité que le dix-septième siècle ajoutait déjà à cet esprit. […] Il convient tout d’abord de se demander à propos de quoi et dans quelles circonstances ce voyage a été fait, même au point de vue artistique, et non pas seulement au point de vue biographique, car même au point de vue artistique cela a quelque importance, comme vous allez le voir. […] Seulement, je ne crois pas qu’il faille en vouloir beaucoup à La Fontaine parce que ce n’est pas tout à fait sa faute s’il a traversé la Beauce tout entière en causant avec sa voisine la comtesse, ou pseudo-comtesse, dont nous allons faire la connaissance tout à l’heure. […] Si, à la place du Mont Valérien, ils avaient eu seulement le Mont Blanc, toute la littérature française eût été changée  C’est vrai ! […] Il présente la chose tout d’abord comme une rencontre extraordinaire et un peu romanesque ; et puis, faisant apparaître seulement à la fin M. de La Fourcade, garde du corps, il révèle à qui l’on a affaire : il ne s’agit que d’aventuriers.

203. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre I. De la sélection des images, pour la représentation. Le rôle du corps »

Voilà qui concerne l’action, et l’action seulement. […] Il ne s’agit plus alors seulement de savoir comment nos perceptions se rattachent aux modifications de la substance grise. […] Ces mouvements nous ont paru intéresser l’action, et l’action seulement ; ils restent absolument étrangers au processus de la représentation. […] Elles n’ajoutent rien à ce qui est ; elles font seulement que l’action réelle passe et que l’action virtuelle demeure. […] Et ce n’est pas seulement une différence de degré qui sépare la perception de l’affection, mais une différence de nature.

204. (1876) Romanciers contemporains

Seulement il se distinguait d’eux en n’acceptant pas tous les prêteurs. […] Moyennant ces traits seulement, la valeur avait cours. […] Il exècre le nuage et le rêve, et recherche seulement le vrai. […] À deux reprises seulement, dans la série des Rougon-Macquart, M.  […] S’il eut été seulement fécond et populaire, nous ne l’eussions pas introduit dans une galerie où nous étudions seulement les romanciers qui ont déployé des qualités vraiment originales ou employé des procédés nouveaux.

205. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Laïs de Corinthe et Ninon de Lenclos » pp. 123-135

Seulement, si les juges amoureux sont ridicules et bien près d’être corrompus, que dire des historiens chez lesquels la momie déterrée du Vice suffit, pour troubler la raison ? […] Et elle ne l’a pas dit seulement parce qu’elle n’a pas laissé de mémoires, mais pour une raison bien meilleure encore. […] Seulement, Diane de Poitiers malgré ses erreurs, madame de Maintenon malgré les calomnies, ne furent jamais des courtisanes. […] Seulement, moins heureux dans tout ce qui tient à l’appréciation de l’intelligence qu’à l’appréciation de la moralité du caractère, Chateaubriand a trop consacré une réputation d’esprit dont il n’était pas juge ; car, dans ses Mémoires, on se rappelle comment il a traité Rivarol.

206. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Léopold Ranke » pp. 1-14

Mais d’histoire, approchant seulement de la notion que nous avons de l’Histoire, on chercherait en vain ! […] Seulement, son Protestantisme descendit, ou monta, d’un degré. […] De catholique à protestant, les points de vue ne diffèrent pas seulement, ils se renversent, quand il s’agit d’un siècle qui, comme le xvie , a été le commencement de tout pour les uns, et presque la fin de tout pour les autres. […] Seulement, c’est un Prussien… tout court.

207. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « W.-H. Prescott » pp. 135-148

Et d’autant que Prescott est, au fond, un ennemi… S’il inclinait, je ne dis pas au Catholicisme, mais seulement aux choses religieuses ; s’il avait même seulement le respect de l’historien politique pour la politique catholique de l’Espagne, — une chose à compter, pourtant, dans l’Histoire !  […] Malgré le mot frénétique, qu’il a si malheureusement appliqué à un homme qui ne fut pas seulement un grand Pape, mais un saint Pape, Prescott explique avec beaucoup de perçant ce qu’il appelle une intolérance. […] Seulement, ce n’est pas assez ; tout à l’heure, il va positivement lui plaire.

208. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Silvio Pellico »

Seulement, c’est ici que la supériorité de Silvio commence. […] Il avait été lié avec ce brise-raison d’Ugo Foscolo, qui, politiquement et littérairement, ne s’éleva jamais jusqu’à être un Alfieri, mais ressemblait seulement à un de ces chevaux, toujours cabrés, qu’Alfieri aimait à monter. […] Il n’a pas seulement, suivant le précepte divin, béni et glorifié la main qui châtie ; il a, au nom de la vérité toute simple et de l’étroite justice, amnistié l’Autriche de ses châtiments. […] Nous avons seulement voulu signaler cette publication, historiquement importante, après le scandale de larmes des Prisons.

209. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVII. Silvio Pellico »

Seulement c’est ici que la supériorité de Silvio commence. […] Il avait été lié avec ce brise-raison d’Ugo Foscolo qui, politiquement et littérairement, ne s’éleva jamais jusqu’à être un Alfieri, mais ressemblait seulement à un de ces chevaux, toujours cabrés qu’Alfieri aimait à monter. […] Il n’a pas seulement, suivant le précepte divin, béni et glorifié la main qui châtie ; il a, au nom de la vérité toute simple et de l’étroite justice, amnistié l’Autriche de ses châtiments. […] Nous avons seulement voulu signaler cette publication, historiquement importante, après le scandale de larmes des Prisons.

210. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Vte Maurice De Bonald »

quand on a l’honneur de porter le nom de Bonald, on est trop profondément religieux pour ne pas croire aux mystères et aux réserves de la Providence ; seulement, si, comme l’a dit un historien réputé grand, « ce qui corrompt le plus les partis, c’est leur espérance », Maurice de Bonald a voulu, du moins, épargner au sien cette corruption-là. […] L’histoire de la monarchie française a été rompue par la révolution le jour que cette monarchie s’est séparée du principe religieux qui faisait sa vie et sa force, et cette rupture n’est pas seulement qu’une interruption momentanée… Pour les logiciens de l’Histoire, qui a sa mathématique inflexible, c’est la rupture dans la chaîne des faits qu’il faut nécessairement reprendre dans leur ordre, comme un raisonnement dans le sien, si on veut se retrouver dans la vérité, qui est la même dans l’ordre des raisonnements et des faits. […] Seulement il en ressort, avec une netteté qui effraye, que s’il y a jamais une monarchie dans l’avenir ce ne pourra être que la monarchie fille aînée de l’Église, redevenue soumise et obéissante à sa mère, sous peine de n’être qu’une face retournée de la Révolution qui n’a pas fini de bouleverser le monde, et elle ne sera rien de plus qu’une monarchie de passage, qui s’en ira et disparaîtra avec les autres au premier souffle de cette révolution qui est le génie infatigable des tempêtes ! […] Seulement pourquoi ce livre affligeant et inutile dans les circonstances actuelles, qui sont si pressantes, diront ceux-là qui s’agitent, mais qui n’iront jamais que jusqu’où Dieu voudra les mener ?

211. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice Bouchor »

Seulement, voyez ! […] Eh bien, c’est cette même voix qui circule et qu’on entend dans les poésies de Bouchor, de ce poète athée qui pleure son dieu, comme Hécube pleurait ses enfants perdus, et que son athéisme rend tour à tour morne ou effaré… Seulement, le tableau effrayant de Jean-Paul ne dure que l’instant d’une page, zigzag de feu terrible qui tombe dans le gouffre sans fond du néant et nous éclaire ce trou vide ! […] Seulement, si Bouchor est pur de Gœthe, dans le détail d’un poème puisé aux mêmes sources que le poème de Gœthe, il est moins pur de Marlowe, qui avait, lui, le génie enflammé d’un homme mort, à trente ans, de ses passions. […] Dénouement d’une brutalité sublime, et que j’aime, non pas seulement parce que c’est le dévouement, l’éternel honneur de l’âme, qui tue l’égoïsme, qui en est la honte éternelle ; mais aussi parce que je vois ici comme une apothéose de la guerre que les athées, qui ne sont pas tout à fait des héros, mais qui sont tout à fait des niais, voudraient supprimer comme Dieu et l’Enfer !

212. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Auguste de Chatillon. À la Grand’Pinte ! »

Seulement, cet Ivanhoë de la poésie, ce chevalier de la race des premiers Croisés, porte une autre croix que ses ancêtres. […] Une grande chambre en mansarde, Tendue en velours seulement. […] Jusqu’ici ce n’est que du comique ; seulement c’est du comique avec des nuances délicieuses d’humour contenue : mais voici le vrai Châtillon, voici la Bonté qui met les larmes aux yeux à l’Ironie : Du moins, je ne perds pas courage. […] Seulement, il y a plus que l’exécution, réussie en quelques endroits, à simplifier, à aériser, à diaphaniser partout, pour qu’elle soit plus digne de l’inspiration qui doit y descendre comme une haleine plus pure dans une flûte de cristal.

213. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Feuillet de Gonches »

Seulement, par la variété des aptitudes, l’étendue des connaissances et le flottant des goûts, il échappe à la profondeur toujours un peu étroite de la spécialité. […] Seulement, tels qu’ils sont, il faut bien le dire, ils n’ont ni les développements, pleins de grandeur de ces Mille et une Nuits qui sont les épopées de l’enfance, ni le dramatique et le concentré de Perrault, — ce Shakespeare en raccourci s’il avait du style et les grâces riantes ou mélancoliques de cette fée des Contes de fées, la ravissante madame d’Aulnoy ! […] Eh bien, il les a rajeunis par le style, par le style qui sauve tout, le style magicien, mais pas seulement pour les enfants, et qui se promène, dans ces contes, comme une fée de plus ! […] Naïf scélérat, comme nous l’avons appelé, ce conteur de ruse aimable, Feuillet, en se servant avec tant d’habileté de la langue du xvie  siècle et en la fondant avec tant de goût avec celle du xixe n’a pas voulu seulement faire acte d’artiste, mais d’éducateur.

214. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — II » pp. 112-130

Amelot, intendant des finances, ayant le département des Aides, et si peu au fait des Affaires étrangères, qu’il n’avait seulement pas lu la Gazette, selon qu’il l’avoua lui-même à M. d’Argenson ; de plus, bègue et sans aucune élocution ; il était créature et allié de M. de Maurepas. […] En un mot, pour bien faire, je veux m’ignorer ; que je ne m’aperçoive pas que je suis là seulement, mais qu’on m’éclaire dans le chemin et qu’on me dise : Allez, vous allez bien, allez sûrement. […] Ce ne sont pas seulement, en effet, des nuances qui les différencient ; il y a entre eux des profondeurs. […] Sur cet article et tout ce qui s’y rapporte, on n’a avec lui que le choix entre les belles paroles et les plus expressives : Les hommes d’aujourd’hui devenant polis de plus en plus, je remarque qu’ils n’ont plus de passions, mais seulement des desseins qu’ils suivent comme des passions. […] [NdA] J’ai dû, à cet endroit, changer et mettre deux ou trois mots dans le texte, mais seulement pour éclaircir la phrase, restée elliptique et inachevée.

215. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

Non pas seulement assister d’une bonne place à ce savant et terrible jeu à combinaisons non limitées qu’on appelle la grande guerre, non pas seulement être appelé à donner en quatre ou cinq occasions des conseils plus ou moins suivis, mais être une bonne fois à même d’appliquer son génie, ses vues, sa manière d’entendre et de diriger les mouvements d’un corps d’armée, être compté, en un mot, lui aussi, dans la liste d’honneur des généraux qui ont eu leur journée d’éclat, qui ont combiné et agi, qui ont exécuté ce qu’ils avaient conçu. […] Au reste, ce n’est pas en ce point seulement que je me trompai sur le caractère de ce prince. […] L’auteur, parlant en son nom, n’aborde pas seulement la guerre, il traite aussi la question politique ; il s’y abandonne même sur ce terrain à plus de digressions qu’on n’en trouve dans ses précédents ouvrages ; il y fait de la polémique : c’est un tort et un défaut. […] On sait seulement qu’au siège de Varna, après l’assaut donné, les Russes se trouvèrent en présence d’une seconde ligne de fortifications dont ils ignoraient l’existence ; mais une poignée de soldats de marine, ayant escaladé l’obstacle, traversèrent toute la ville et se firent massacrer jusqu’au dernier. […] Je cherche trace de ce que je viens de raconter dans l’histoire des Campagnes des Russes dans la Turquie d’Europe en 1828 et 1829, par le baron de Moltke ; j’y vois seulement que la brusque soumission du commandant Joussouf-Pacha et les motifs qui la déterminèrent ont prêté dans le temps à beaucoup de conjectures.

216. (1911) La valeur de la science « Troisième partie : La valeur objective de la science — Chapitre X. La Science est-elle artificielle ? »

Ce penseur n’est pas seulement un philosophe et un écrivain du plus grand mérite, mais il a acquis une connaissance approfondie des sciences exactes et des sciences physiques, et même il a fait preuve de précieuses facultés d’invention mathématique. […] Le Roy n’est pas seulement nominaliste ; elle a encore un autre caractère qu’elle doit sans doute à l’influence de M.  […] Si je dis, pour faire de l’hydrogène, faites agir un acide sur du zinc, je formule une règle qui réussit ; j’aurais pu dire, faites agir de l’eau distillée sur de l’or ; cela aurait été aussi une règle, seulement elle n’aurait pas réussi. […] S’il m’a donné seulement cette indication brute, ou s’il a fait des corrections contraires aux règles habituelles, il a changé sans me prévenir le langage convenu. […] Il n’y a pas de frontière précise entre le fait brut et le fait scientifique ; on peut dire seulement que tel énoncé de fait est plus brut ou, au contraire, plus scientifique que tel autre.

217. (1909) De la poésie scientifique

… » Littérature : c’est-à-dire, si l’on veut, le moment où la phrase seulement grandiloquente ou liquidement dénuée de nervosité, se croit le Verbe, où la cadence traditionnelle tient lieu de Rythme, et où l’on ne pense plus qu’à travers la pensée du passé. […] Francis Viélé-Griffin… Or, le tout, dont avec une si intuitive sûreté il sut prendre seulement ce qui convenait à son tempérament, M.  […] Car, si elle éclate à un cri éperdu de possession, elle ne peut ainsi posséder la vérité essentielle de l’univers que par Fragments, seulement. […] Il est à regretter seulement que la mauvaise place d’un petit chapitre et une inattention, laissent croire que l’auteur conçoive comme « décadents » les poètes venus autour de Mallarmé. […] Il est intéressant d’annoter ceci, seulement de la constatation de cette action sur le « Symbolisme » par deux critiques autorisés tenant plus spécialement de cet art.

218. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Au bout de huit jours, après une semaine donnée aux passions, aux animosités, aux colères, pour se calmer, une seconde représentation, ou si les batailles recommençaient, alors seulement l’interdiction formelle. […] La mise à mort du malade, ce n’est donc pas seulement chez les poules, c’est chez tous les animaux, et encore chez le sauvage, et un peu chez le paysan. […] Comme on lui reproche de ne pas assez travailler, il nous dit qu’il est le jumeau d’un frère mort, et qu’il se sent seulement une moitié de vie, et qu’il lui faut un effort énorme pour s’entraîner. […] Un chauffeur d’un train qui passe à un chauffeur d’un train arrêté : « Pas le temps d’arroser seulement sa casquette !  […] Et alors seulement le jeune homme se vit absolument écouté.

219. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Je dirai seulement de quel moyen la Providence s’est servie pour me rappeler à mes devoirs. […] Un document curieux existe, je l’ai sous les yeux, et j’en puis parler en toute connaissance de cause : il nous livre l’état vrai, et trop vrai, des opinions, des croyances et de l’âme de Chateaubriand à la date de 1798, quelques mois seulement avant sa conversion et avant la conception première du Génie du christianisme. […] … » À cette première époque de Londres et avant la gloire, Chateaubriand avait encore en lui une simplicité et une sensibilité qui le montrent comme l’un de nous tous, comme un homme de la vie commune et naturelle, plus égaré seulement, plus rêveur, plus facile à effaroucher et à rejeter dans les bois. […] Mon nom est inutile sur l’adresse, mettez seulement après Dulau deux étoiles. […] Qu’il nous suffise d’avoir reconnu et, en quelque sorte, surpris sa sincérité, là seulement où nous avons droit de l’interroger et de l’atteindre, — sa sincérité, je ne dis pas de fidèle (cet ordre supérieur et intime nous échappe), mais sa sincérité d’artiste et d’écrivain.

220. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — III. Franklin à Passy. (Fin.) » pp. 167-185

Pensez seulement quelle figure je fais avec une petite bourse à cheveux et avec mes oreilles découvertes. […] Il y a seulement quelques bagatelles en sus, et dont on pourrait se passer. […] Ici seulement on a droit de remarquer que les commissaires américains, au nombre de quatre ou cinq, parmi lesquels était Franklin, brusquèrent leur traité dans les dernières conférences et n’en communiquèrent au ministre français, M. de Vergennes, les articles préliminaires que déjà arrêtés, bien que non ratifiés encore. […] Il est probable qu’il connaissait assez peu Voltaire dans toutes ses œuvres, et qu’il le prenait seulement comme un apôtre et un propagateur de la tolérance. […] Pour le moment, je vous donnerai seulement mon opinion, c’est que, bien que vos raisonnements soient subtils et puissent prévaloir auprès de quelques lecteurs, vous ne réussirez pas au point de changer les sentiments généraux de l’humanité sur ce sujet ; et, si vous faites imprimer cet ouvrage, la conséquence sera beaucoup d’odieux amassé sur vous-même, du dommage pour vous, et aucun profit pour les autres.

221. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Seulement il explique cette vérité. […] Je dis seulement que c’est courir un risque plus grand peut-être que le profit. […] Seulement, il me semble qu’il a été insuffisamment instruit, et un peu maladroit et excessif. […] Et cette impatience n’était point seulement le fait de la bourgeoisie. […] Constant n’avait point seulement celle-là ; mais celle-là !

222. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

Laisse seulement que j’allaite mon enfant. […] Suis-moi seulement ; je ne demande que ça. […] Tu donneras la meilleure à ma mère ; mon frère tout auprès d’elle ; moi un peu de côté, seulement pas trop loin, et le petit sur mon sein droit. […] veuille seulement ! […] Si nous avions seulement passé la montagne !

223. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

Où le trouverait-il, puisque, selon lui, la souveraineté n’est qu’un principe matériel et brutal, fondé seulement sur un intérêt physique et mutuel résultant de nos seuls besoins charnels ici-bas ? […] Ainsi ce n’est pas seulement sa liberté que le citoyen doit céder au roi, c’est son âme. […] La société politique n’est donc pas seulement une société en commandite : c’est une vertu, c’est une religion ! […] Si l’homme de l’humanité ne cultivait que le blé, et ne multipliait que pour la mort, sur l’écorce de cette planète, le regard de la Providence divine daignerait-il seulement y tomber ? […] « Je n’ai pas seulement créé les pères », fait dire le sage persan au Créateur, « j’ai créé les fils et les générations des fils sur la terre.

224. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Bossuet. Œuvres complètes publiées d’après les imprimés et les manuscrits originaux, par M. Lachat »

Un travail de critique qui date seulement de nos jours a été entrepris et est en voie d’exécution sur Bossuet. […] « On a de lui cinquante et un ouvrages, dit Voltaire ; ce sont ses Oraisons funèbres et son Discours sur l’Histoire universelle qui l’ont conduit à l’immortalité. » D’Alembert, Thomas, La Harpe, lui rendent pleine justice à cet égard, mais à cet égard seulement. […] C’est de cette connaissance approfondie du latin et de l’usage excellent qu’il en sut faire que découle chez Bossuet ce français neuf, plein, substantiel, dans le sens de la racine, et original : et ce n’est pas seulement dans le détail de l’expression, de la locution et du mot, que cette sève de littérature latine se fait sentir, c’est dans l’ampleur des tours, dans la forme des mouvements et des liaisons, dans le joint des phrases, et comme dans le geste. […] Aussi, dès que Louis XIV et lui se furent trouvés en présence et reconnus, ils sentirent, l’un qu’il avait trouvé son monarque, le roi selon son cœur ; l’autre son évêque, son prélat à la fois pieux et politique, non pas seulement son orateur sacré, solennel et autorisé, mais son conseiller d’État ecclésiastique. […] Je crois seulement devoir glisser un mot à la décharge du premier éditeur des Sermons, cet estimable et utile dom Déforis que tout le monde attaque aujourd’hui, et que l’on devrait commencer par remercier pour avoir fait le plus gros et le plus difficile de la besogne.

225. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LA REVUE EN 1845. » pp. 257-274

Ce n’est pas seulement pour eux un devoir, c’est un plaisir ; car la position de la Revue et des écrivains qui y prennent la plus grande part n’a jamais été plus nette, mieux assise et plus franchement dessinée. […] L’âme, l’inspiration de toute saine critique, réside dans le sentiment et l’amour de la vérité : entendre dire une chose fausse, entendre louer ou seulement lire un livre sophistique, une œuvre quelconque d’un art factice, cela fait mal et blesse l’esprit sain, comme une fausse note pour une oreille délicate ; cela va même jusqu’à irriter certaines natures chez qui la sensibilité pénètre à point dans la raison et vient comme aiguiser celle-ci en s’y tempérant. […] On en est venu dans un certain monde (et ce monde, par malheur, est de jour en jour plus étendu) à croire que l’esprit suffit à tout, qu’avec de l’esprit seulement on fait de la politique, de l’art, même de la critique, même de la considération. Avec de l’esprit seulement, on ne fait à fond rien de tout cela. […] Parler trop longtemps de ces choses, ou seulement en connaître, c’est déjà par malheur y tremper ; c’est violer soi-même le goût, prêter à son tour l’oreille au Cyclope ; c’est peut-être faire la police des lettres, mais à coup sûr en corrompre en soi la jouissance. » Telle était ma pensée d’alors, telle aujourd’hui et plus confirmée elle est encore, à l’aspect de ce que nous voyons.

226. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « III. Quelques mots sur l’explication de textes »

On ne songe même pas à condamner la rêverie dont je parlais tout à l’heure, l’activité créatrice de l’esprit du lecteur qui prend le texte seulement comme tremplin pour s’élancer dans les espaces du concevable ou de l’imaginable. […] Il ne s’agit pas seulement de reconnaître ce qui a été vraiment pensé, senti, exprimé par Montaigne et Pascal, par Racine et Victor Hugo ; mais dans ce qui va au-delà de ce qu’on peut raisonnablement appeler leur sens, au-delà des plus fines suggestions qu’on a droit de rapporter encore à leur volonté plus ou moins consciente, dans ce qui n’est plus vraiment que moi, lecteur, réagissant à une lecture comme je réagis à la vie, il ne faut tout de même pas confondre ce qui est le prolongement, l’effet direct, normal, et comme attendu de la vertu du livre, avec ce qui ne saurait s’y rattacher par aucun rapport et ne sert à en comprendre, à en éclairer aucun caractère. […] L’intelligence exacte du vocabulaire et de la syntaxe de l’auteur, dans la page qu’on a choisie, n’est pas nécessaire seulement pour fixer le sens littéral, mais elle prépare la connaissance fine des nuances de l’idée ou de la forme. […] On appuiera plus ou moins sur certains rapports des œuvres françaises avec les modèles anciens, selon que les auditeurs seront capables de connaître ceux-ci dans l’original ou seulement par des traductions. […] Je veux seulement indiquer que selon qu’on aura affaire ou non à un public ignorant la langue du modèle dont l’ouvrage français est inspiré, on orientera différemment l’étude ; et la comparaison même de l’imitation et du modèle ne se fera pas de même dans les deux cas.

227. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

Seulement, pourquoi ne le dirions-nous pas puisqu’il s’agit d’un talent hors de pair ? […] Seulement, si de telles morts expient bien des fautes, elles n’en réparent aucune !  […] Seulement, voilà qu’au moment où l’on y pensait le moins, il n’est pas devenu, mais il s’est démasqué — philologue ! […] Seulement, je ne crois pas que la discussion — qu’il cherche évidemment — s’engage. […] Et il ne s’est pas seulement chargé de la double démolition.

228. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

Seulement sa Laure et sa Béatrix ont le costume et le déshabillé d’une idylle des bords du Rhin ; on a quelque peine à s’y faire. […] Il faut que je te dise que mon âme se réjouit toujours quand le soleil a disparu depuis longtemps, la nuit occupant l’horizon entier, de l’orient jusqu’au nord et au sud, et qu’un cercle demi-obscur seulement luit du côté de l’occident ; la plaine offre un spectacle magnifique. […] On a sa première lettre de plainte à Goethe : « La ressemblance (avec Albert) ne porte, il est vrai, disait-il en terminant, que sur le côté extérieur, et, grâce à Dieu, seulement sur l’extérieur ; mais si vous teniez à l’y introduire, était-il donc nécessaire d’en faire un être aussi apathique ? […] Vous ne le sentez pas, lui ; vous sentez seulement moi et vous ; et ce que vous croyez y être seulement collé y est tissé, eu dépit de vous et d’autres, d’une manière indestructible… Oh ! […] Apprenez seulement ceci : je demeure ici et je puis y jouir de la vie à ma façon et de façon à me rendre utile à un des plus nobles cœurs.

229. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « L’Académie française »

Chaque secrétaire, nommé par sa classe, restait en fonction pendant un an seulement et ne pouvait être réélu qu’une fois. […] Alors seulement l’injure que l’Académie s’est faite à elle-même en frappant d’ostracisme un sage, et en se privant d’un membre dont elle avait le plus grand besoin pour ses travaux intérieurs, serait réparée et vengée. […] La politique vers laquelle l’Académie a paru trop pencher n’est réellement qu’une des provinces sur lesquelles elle doit promener son regard, mais seulement pour s’adjoindre ce qui se distingue éminemment en talent ou en éloquence. […] Avec tous ses défauts, ses défaillances, ses fluctuations trop sensibles, l’Académie reste une institution considérable qui n’a pas seulement un beau et intéressant passé, mais qui, bien dirigée, sans cesse avertie, excitée, réveillée, renouvelée, peut rendre de grands services au milieu de la diffusion et de la dispersion littéraire universelle. […] Mais c’est à de telles conditions désormais que l’Académie française ne sera pas seulement honorée comme un monument ou un ornement, qu’elle aura encore de l’avenir.

230. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

. — Pour cela, considérons, non plus seulement des sensations isolées, mais encore des suites de sensations. […] Quelques-unes seulement, celle des objets permanents qui nous entourent, de vingt ou trente personnes, meubles, monuments, rues, paysages, reçoivent de la répétition constante une aptitude multipliée à renaître. […] « Un clergyman57, sortant d’une attaque d’apoplexie, avait perdu le souvenir de quatre années et de quatre années seulement. […] Dans lenouvel état, elle a seulement celles qu’elle a pu acquérir depuis sa maladie. […] Ce fut seulement dans un nouveau paroxysme qu’elle révéla à sa mère l’outrage commis sur elle. » Dans ces deux cas, la veille ne rappelait que la veille ; l’état somnambulique ne rappelait que l’état somnambulique, et les deux vies alternantes faisaient chacune un tout à part.

231. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre I : L’histoire de la philosophie »

La méthode subjective commet la faute de tirer du sujet la matière, au lieu d’en tirer seulement la forme. […] En résumé, « une proposition est absolument vraie quand ses termes sont équivalents, et alors seulement. […] Il a employé seulement la méthode métaphysique d’analyse subjective, là où il fallait employer aussi la méthode biologique d’analyse objective. […] Elle exprime seulement un rapport entre nous et le feu, un effet que le feu produira sur nous. […] Seulement on doit avouer que son langage ambigu, et qu’il a prêté à l’équivoque219.

232. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

Il nous aurait fait sentir que ce génie-femme ne l’est pas seulement par les formes de sa beauté, par la placidité, par la tendresse, par la rêverie, par le rythme du sein sous le mouvement du cœur, mais qu’il l’est encore par son amour pour le vieil Homère et par tout ce qu’une longue intimité laisse après elle, par la pudeur discrète des plaisirs qu’il en a reçus. […] Il n’était pas spécialiste ; il n’était pas seulement littéraire : il était encyclopédiste ; il était tout pour son article. […] Seulement, prenez bien garde que cette partie supérieure du Port-Royal n’est nullement de la critique, mais une étude d’histoire très bien faite dans un espace de temps assez étroit. […] Aussi le légataire qui met Sainte-Beuve lui-même dans son legs, et qui avait gratté déjà le vieux tiroir et publié une série de premières lettres, l’a-t-il raclé pour le coup et a-t-il publié les Lettres à la Princesse, lesquelles ne sont pas seulement l’exploitation du nom de Sainte-Beuve qui les a signées, mais l’exploitation d’un autre nom qui n’y est pas ? […] Seulement, ici ce n’est point le cas.

233. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre premier. L’idée force du monde extérieur »

L’idéalisme répète sans cesse que tout ce que nous connaissons est par cela même dans notre conscience ; que les perceptions, sensations et autres choses semblables sont des faits de conscience ; que les phénomènes de la nature nous sont connus seulement sous forme de représentations, conséquemment comme processus psychiques ; en un mot, qu’on ne peut dépasser sa conscience. […] L’existence ne se mesure pas seulement pour nous au pâtir, mais encore et surtout à l’agir. […] Ajoutons seulement que le facteur social est, ici encore, de majeure importance. […] L’être doué d’appétit est tout d’abord ballotté au milieu des îlots qu’il pousse et qui le repoussent ; c’est seulement bien plus tard qu’il pourra se retirer en quelque sorte sur le rivage pour contempler par l’intelligence le grand tumulte de la mer.

234. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Prévost-Paradol » pp. 155-167

Il n’avait pas quitté le frac bleu de l’École normale, — ce bas bleu des hommes, seulement porté plus haut que la jarretière, — qu’il était célèbre. […] Accepté, non pas seulement par les Débats, mais par l’opinion, sur un pied très flatteur d’écrivain sans avoir jamais été contesté une minute par personne, lorsque le talent le plus robuste et même le génie le sont quelquefois si longtemps par tout le monde, — plus heureux en cela que M.  […] dans une oisiveté désolante, il ne croyait pas à autre chose qu’à ces deux messieurs en sa personne et à leurs talents cachés, qu’il eut fait reluire au soleil de la vie publique si seulement, il y a quelques années, il avait été au Journal des Débats. […] Seulement, si bien qu’il se tienne sous la garde de cette prudence en ces deux volumes qu’il offre au public, il a glissé, et en glissant, dans une toute petite phrase sur Fontenelle il a montré les parties honteuses de sa pensée : — « Fontenelle — nous dit-il — respecte tout COMME IL CONVIENT, mais, partout où il est passé, rien n’est resté debout. » Sentez-vous la joie ?

235. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jules Girard » pp. 327-340

Seulement, voici qui va devenir très singulier : si ce qu’il pense est réellement ce qu’il faut penser sur Thucydide et son histoire, ce n’est pas là une justification de la gloire qu’ont faite et conservée à l’historien grec les Écoles et les Académies. […] Seulement, ce qui est pour M.  […] Seulement, si pour tout ce qui n’est pas grec comme M.  […] Car il s’est enfilé lui-même sur son éloge, — un glaive bien traître, dont nous avons seulement voulu faire voir l’éclair !

236. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Caro. Le Pessimisme au XIXe siècle » pp. 297-311

Il ne retourne de rien moins que de l’anéantissement comme de la dernière ressource de la sagesse suprême ; — de l’anéantissement, non pas seulement de l’homme, mais de l’univers ! […] Seulement, rendons cette justice à M.  […] Et l’inquiétude qu’il éprouve n’est pas seulement pour ses propres raisonnements ou pour la destinée d’un livre qui peut paraître la plus mauvaise des plaisanteries à ceux qui prennent les choses par le côté plaisant, mais c’est une inquiétude plus haute, plus nette et plus fondée… La pudeur du philosophe qui rougit de ces vésanies d’une ignominieuse extravagance, ne l’empêche pas de jeter sur le temps où ces vésanies courent le monde et ambitionnent de le dominer le regard inquiet de l’homme pénétrant que le philosophe ne peut abuser… C’est ici le côté profond de cette Étude sur le Pessimisme au xixe  siècle. […] Seulement, — ajoute-t-il avec une tendre espérance, — il espère bien que M. 

237. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Léon Aubineau. La Vie du bienheureux mendiant et pèlerin Benoît-Joseph Labre » pp. 361-375

Seulement dans la littérature moderne la plus rapprochée de nous, rappelez-vous le vieil Edie Ochiltrie de Walter Scott, le vieux pauvre de Cumberland de Wordsworth, et jusqu’au vieux vagabond de Béranger, qui, lui, le bourgeois et le voltairien, le grand poète des épiciers, n’a été réellement poète que quand il a chanté les Bohémiens, les Gueux, enfin les pauvres, exécrés par Voltaire ! […] Seulement, il ne revint pas. […] Seulement, si on avait de l’âme et du génie, on pourrait la pressentir et en deviner quelque chose. […] Pour eux, Balzac remplacerait Pie IX dans la justice tardive à rendre à ce grand Indigent volontaire et obscur, — lumineux seulement devant Dieu, — qui vécut dans la palpitation prolongée de l’amour sans bornes, et dont l’âme emporta le corps, émacié dans une étisie sublime, et le répandit devant Dieu comme une fumée d’encens… Au lieu de cela, ils continueront de ricaner, et peut-être le livre de M. 

238. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Henri Cantel »

Seulement, ici, ce fond est si franchement et si juvénilement littéraire, que la Critique lui doit encouragement et sympathie, surtout dans un temps où la littérature, pour des intérêts moins nobles et moins purs, est lamentablement trahie… Eh bien, parmi le groupe de jeunes gens qui desservent la Revue française, voici Henri Cantel, un poète qui réunit en volume les poésies jusque-là dispersées dans le recueil que nous venons de signaler. […] Seulement, s’il l’était vis-à-vis des autres, ce qui est toujours une question quand il s’agit de paganisme, l’auteur d’Impressions et Visions 27, nous n’hésitons pas à le dire, reste très coupable vis-à-vis de lui-même, parce qu’il a diminué un talent qu’on n’a point reçu pour qu’on le diminue en lui imposant des formes vieilles qu’il faut laisser là à tout jamais ; car le génie serait impuissant à les raviver, s’il pouvait en avoir l’idée. […] Il n’y a pas moyen de dire seulement, par exemple, à un poète païen : « Voyons ce qu’a produit votre paganisme !  […] Forcément donc, pour faire acte de Critique (je ne dis pas intelligente, mais seulement juste), il faut prendre l’inspiration à part du détail et y mettre l’œil ; il faut dire ce que l’auteur eût dû penser, indépendamment de ce qu’il a pensé, et montrer ce qu’il eût dû faire, pour lui mieux reprocher ce qu’il a fait (si ce qu’il a fait est inférieur).

239. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Auguste Vacquerie  »

Il y est avec sa même emphase ventrue, sa même gouaillerie espagnole, pittoresque, mais qui demande et prend trop d’espace pour être de l’esprit ; avec son même madrigalisme pédant, et ses mêmes élégies, et ses mêmes tendresses, et son même naturel à la force du poignet ; et c’est Victor Hugo non pas seulement par le tour de la strophe, par les attitudes de la phrase, par la tournure générale du livre, la particularité de chaque pièce, mais c’est Victor Hugo d’essence même, et de quintessence ! […] Il ne les a pas mises seulement sous le nom de Vacquerie, qui n’aurait plus alors été qu’un Wagnière, — le Wagnière de Victor Hugo, — ni seulement non plus à la seconde personne, comme le vieux Sully ; mais il les a fait dire par Vacquerie lui-même à la seconde personne et, rinforzando, à la troisième ! […] car Hugo pense tout cela de lui-même, et de ses vers et de ses drames et de ses romans, mais n’oserait peut-être pas le dire à la première personne ; seulement, comme Figaro, qui dit : « Ce qu’on ne peut pas parler, on le chante ! 

240. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. J. Autran. Laboureurs et Soldats, — Milianah. »

Seulement le livre tiendra-t-il toutes les promesses de son titre, et M.  […] Ce qui devrait suivre un pareil souffle, ce n’est pas seulement le son mélodieusement voilé de la flûte, c’est le cri du clairon, tubæ clangor ! […] Joseph Autran ne l’a pas mis seulement au service de ses propres inventions. […] Seulement il y a près de lui et autour de lui des Écoles qui le vantent et qui lui assignent le rang difficile à reprendre lorsqu’on l’a donné à un homme ou qu’on a souffert qu’il le prît.

241. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Ferdinand Fabre »

Seulement, n’est-ce pas là une raison de plus pour la Critique de glorifier ceux qui ont cette crânerie de prendre pour sujet de livre un prêtre, — qui préfèrent la beauté intrinsèque de leur œuvre à l’argent ou à la renommée qu’elle peut rapporter, et sont assez artistes pour avoir ce désintéressement et cette fierté ? […] Lui, il voudrait que le prêtre restât toujours grand pour l’histoire, et s’il ne l’est pas, il en souffre… Seulement, impartial comme l’artiste sincère, il le peint ce qu’il le voit, par amour de la peinture vraie ; et s’il en souffre, il ne s’en venge même pas en forçant le trait. […] Son talent se porte bien ; seulement, je lui trouve un peu de sécheresse. […] Les béquilles rejetées sont peut-être une légende, vraie seulement de beauté, mais c’est tout le règne de Sixte-Quint qui crie : Ego sum Papa !

242. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Un grand voyageur de commerce »

Je fais seulement remarquer que l’endurance ni l’énergie déployée ne sont point l’unique mesure de la beauté des actes. […] Car alors ils ne seraient pas seulement vrais : ils auraient l’air de l’être, ce qui est un grand point. […] L’auteur pourrait nous dire : « Allez-y voir. » Mais cela prouverait seulement que nous sommes incapables de faire ce qu’il a fait, ce dont nous convenons sans peine.

243. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fort, Paul (1872-1960) »

Il s’agit d’affinités intellectuelles seulement, cela va sans dire, et non pas d’imitation : l’auteur des Ballades est trop personnel pour qu’on puisse lui faire un pareil reproche. […] Paul Fort un répertoire, j’ai voulu seulement en indiquer un aspect et y voir une sorte de fonds où l’auteur certainement reviendra puiser d’autant plus sûrement qu’il est représenté là par les attitudes les plus diverses de son esprit ; il y donne son prisme mental. […] et je t’aime de ne plus me comprendre, dans ta foule, ô Forêt, que comme une floraison très pâle seulement.

244. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre premier. Les caractères généraux et les idées générales. » pp. 249-295

De plus, ce n’est pas seulement vers le bas qu’ils tombent car, la terre étant ronde, ils tombent aux antipodes dans un autre sens que chez nous. […] Ce ne sont pas seulement les corps disposés autour de la terre qui tendent à tomber sur elle : tous les corps de notre système solaire tendent à tomber l’un vers l’autre. […] C’est à ce point de vue seulement qu’on le considère ; partant, vingt tas de pierres le long d’une route font, en ce sens, vingt unités au même titre que vingt monades. […] On peut considérer le mouvement non pas seulement comme ayant pour effet de décrire une ligne, mais en lui-même. […] À présent, introduisons dans notre composé mental une condition nouvelle, la plus simple qu’il se pourra ; supposons que la force initiale, au lieu d’agir seulement au premier instant, continue à agir pendant toute la durée du mouvement et que, par suite, la vitesse du mouvement croisse uniformément.

245. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

Pas seulement : créer. […] Et c’est maintenant seulement que devraient venir les réflexions, que nous avons faites la dernière fois, sur l’inconscient. […] Il y a un caractère (ce que Proust d’ailleurs n’a pas méconnu, mais laisse seulement parfois s’obscurcir un peu). […] Mais je vous indique seulement l’idée, n’ayant pas le temps de la mettre au point. […] Vous pensez bien qu’il n’a pas commencé à exister du jour seulement où on l’a découvert.

246. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

Alizon resta seulement en possession de certains rôles de vieilles femmes ridicules. […] C’est alors, alors seulement, qu’il devient célèbre aussi comme poète tragique. […] Ici seulement apparaît l’intention morale de la pièce. […] Je n’entrerai pas dans l’analyse du drame ; j’en citerai seulement quelques détails. […] Deux mots seulement sur sa vie et son caractère.

247. (1929) La société des grands esprits

Tout cela démontre seulement que Walter Pater était un professeur très érudit. […] Il y a seulement ici plus de finesse… » Ici c’est Nevers. […] Dira-t-on que cela regarde seulement quelques centaines d’érudits et d’amateurs ? […] Pour ma part, je conviens seulement que c’en serait une pour M.  […] C’est en ce point seulement que se retrouve chez lui l’empreinte ethnique.

248. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Je viens seulement de le lire. […] Cela avait, seulement, ce me semble, un peu empiré. […] Seulement, sauf une ou deux, elles sont exécrables. […] Seulement, — que voulez-vous ? […] Seulement — ah !

249. (1842) Discours sur l’esprit positif

Les spéculations dominantes y ont conservé le même caractère essentiel de tendance habituelle aux connaissances absolues : seulement la solution y a subi une transformation notable, propre à mieux faciliter l’essor des conceptions positives. […] Les principes qu’elle emploie ne sont plus eux-mêmes que de véritables faits, seulement plus généraux et plus abstraits que ceux dont ils doivent former le lien. […] En ce sens, nous ne devons chercher d’autre unité que celle de la méthode positive envisagée dans son ensemble, sans prétendre à une véritable unité scientifique, en aspirant seulement à l’homogénéité et à la convergence des différentes doctrines. […] Mais il importe surtout de comprendre, en général, au sujet d’une telle critique, qu’elle. n’a pas seulement une destination passagère, à titre de moyen anti-théologique. […] Leur surveillance continue de ce libre enseignement populaire se bornera bientôt à y prescrire seulement la condition permanente d’une vraie positivité, en y écartant, avec une inflexible sévérité, l’introduction, trop imminente encore, des spéculations vagues ou sophistiques.

250. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Paul Verlaine et les poètes « symbolistes » & « décadents ». »

Je conçois seulement que la poésie que j’essaye de définir serait celle d’un solitaire, d’un névropathe et presque d’un fou, qui serait néanmoins un grand poète. […] Il s’enivrait, avec les autres, de la musique des mots, mais de leur musique seulement ; et il est resté un étranger parmi ces Latins sensés et lucides… Un jour, il disparaît. […] C’est un des livres les plus curieux qui soient, et c’est peut-être le seul livre de poésie catholique (non pas seulement chrétienne ou religieuse) que je connaisse. […] Rappelez-vous seulement Baudelaire et M.  […] On sent seulement que cela est doux, tendre, triste, et que plusieurs vers sont exquis.

251. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

Louis Roche, dont je vous recommande le livre, qui n’a pas paru, qui va paraître  seulement comme il va paraître la semaine prochaine, je l’ai déjà lu, bien entendu  M.  […] Ai-je besoin de vous citer des textes que vous avez certainement dans le souvenir, seulement, bien entendu, à l’état confus ? […] Nous savons seulement que telle pièce officielle, authentique, porte ce mot : « M. de La Fontaine, avocat au Parlement. » Pour ce qui est de sa vie d’oratorien  nous en connaissons un peu davantage. […] Seulement il y avait quelqu’un de supérieur à Boileau et à La Fontaine, et qui s’appelait le Roi. […] Seulement M. 

252. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVe entretien. Littérature grecque. L’Iliade et l’Odyssée d’Homère » pp. 31-64

Les savants disent : Ces deux poèmes furent longtemps des poésies populaires conservées seulement dans la mémoire des conteurs ou chanteurs ambulants de la Grèce. […] Les sphères elles-mêmes se meuvent aux mesures d’un rythme divin, les astres chantent ; et Dieu n’est pas seulement le grand architecte, le grand mathématicien, le grand poète des mondes, il en est aussi le grand musicien. […] Mais le grand poète, d’après ce que je viens de dire, ne doit pas être doué seulement d’une mémoire vaste, d’une imagination riche, d’une sensibilité vive, d’un jugement sûr, d’une expression forte, d’un sens musical aussi harmonieux que cadencé ; il faut qu’il soit un suprême philosophe, car la sagesse est l’âme et la base de ses chants ; il faut qu’il soit législateur, car il doit comprendre les lois qui régissent les rapports des hommes entre eux, lois qui sont aux sociétés humaines et aux nations ce que le ciment est aux édifices ; il doit être guerrier, car il chante souvent les batailles rangées, les prises de villes, les invasions ou les défenses de territoires par les armées ; il doit avoir le cœur d’un héros, car il célèbre les grands exploits et les grands dévouements de l’héroïsme ; il doit être historien, car ses chants sont des récits ; il doit être éloquent, car il fait discuter et haranguer ses personnages ; il doit être voyageur, car il décrit la terre, la mer, les montagnes, les productions, les monuments, les mœurs des différents peuples ; il doit connaître la nature animée et inanimée, la géographie, l’astronomie, la navigation, l’agriculture, les arts, les métiers même les plus vulgaires de son temps, car il parcourt dans ses chants le ciel, la terre, l’océan, et il prend ses comparaisons, ses tableaux, ses images, dans la marche des astres, dans la manœuvre des vaisseaux, dans les formes et dans les habitudes des animaux les plus doux ou les plus féroces ; matelot avec les matelots, pasteur avec les pasteurs, laboureur avec les laboureurs, forgeron avec les forgerons, tisserand avec ceux qui filent les toisons des troupeaux ou qui tissent les toiles, mendiant même avec les mendiants aux portes des chaumières ou des palais. […] On montre seulement dans l’île de Chio, près de la ville, un banc de pierre semblable à un cirque, et ombragé par un platane qui s’est renouvelé, depuis trois mille ans, par ses rejetons, qu’on appelle l’École d’Homère. […] Supposez, dans l’enfance ou dans l’adolescence du monde, un homme à demi sauvage, doué seulement de ces instincts élémentaires, grossiers, féroces, qui formaient le fond de notre nature brute, avant que la société, la religion, les arts eussent pétri, adouci, vivifié, spiritualisé, sanctifié le cœur humain ; supposez qu’à un tel homme, isolé au milieu des forêts et livré à ses appétits sensuels, un esprit céleste apprenne l’art de lire les caractères gravés sur le papyrus, et qu’il disparaisse après en lui laissant seulement entre les mains les poésies d’Homère !

253. (1829) De la poésie de style pp. 324-338

Nous espérons démontrer tout à l’heure qu’il y a de ce changement des causes bien plus puissantes, et que ce n’est pas seulement l’exemple et l’imitation qui l’ont produit. […] Le poète ne développe pas l’idée de la grandeur de Napoléon, mais il passe tout de suite à l’image ; il n’y a même pas de comparaison, le mot d’aigle n’est seulement pas prononcé ; et cependant rien n’est plus clair que cette pensée en images. […] Ce n’est point seulement dans le détail que les poètes de cette école cultivent le symbole : ils ont quelquefois jeté dans ce moule une pièce tout entière et de grande étendue. […] Mais ce n’est pas seulement dans les sciences qu’il en est ainsi. […] Seulement ils ne travaillent pas sur les mêmes matériaux.

254. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre IV. L’unification des sociétés »

Et qu’on ne croie pas que cette progression tient seulement à une crise historique, que la faute en est à la seule « paix armée », tourment de l’Europe. […] * ** Par quels intermédiaires l’unification des sociétés peut les pousser à l’égalitarisme, nous le savons dès à présent, si nous nous rappelons seulement la corrélation de cette forme sociale avec celles que nous avons déjà examinées. […] Ainsi, par la réunion des familles en une cité, ou des provinces en un royaume, l’individu se trouve appartenir, non plus seulement à sa famille, ou à sa province, mais encore à la cité ou au royaume. […] Et cette tendance entraîne non pas seulement ceux qui possèdent le pouvoir, mais encore ceux qui, vivant dans des sociétés unifiées, aspireraient à les réformer. […] Flach, l’individualité n’existe pas ; l’individu humain est absorbé par le groupe221. » Dans l’absence de pouvoir central, l’homme est obligé de s’inféoder à une collectivité dans l’unité de laquelle se fondent en quelque sorte ses droits propres : c’est seulement dans les États constitués que l’homme isolé peut lever la tête.

255. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « André Theuriet »

Seulement, Fortunio est un clerc de notaire du pays bleu. […] Point de servante ; une femme de ménage venait seulement deux heures chaque matin pour faire le gros ouvrage. […] De loin en loin seulement, en hiver, quelque voisin venait jouer au piquet ou à la brisque.

256. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Saint-Pol-Roux (1861-1940) »

Charles-Henry Hirsch Je me borne à seulement dire mon extrême joie d’avoir suivi, avec M.  […] C’est le drame de la mort, et par conséquent, si l’on veut, celui de la vie, mais de la vie toujours en face de la mort, donc seulement celui de la mort, quoi qu’en dise M. Saint-Pol-Roux dans sa préface… Je dirai seulement à ceux qu’étonna déjà la verve estomirante de l’auteur des Reposoirs de la Procession  : lisez la Dame à la Faulx, c’est de beaucoup ce qu’il a fait de plus fort.

257. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre II. « Faire de la littérature » » pp. 19-26

Je constate seulement ceci. […] Seulement, l’illusoire concept est protégé contre la désuétude par de très solides institutions, masquant de l’unité de leurs titres la diversité de leurs objets. […] Artistes ou savants, ils ne se savent jamais sûrs de parfaire l’harmonie ou de réussir l’expérience après laquelle seulement l’œuvre sera ; ils ne considèrent pas comme un gagne-pain l’aléatoire profit de leur vie intérieure ; ils en cherchent un autre.

258. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — IV »

Seulement, comme il n’est point un dessinateur, ni un poète, ni un romancier, mais qu’il est un philosophe sociologue, le personnage qu’il nous présente diffère de Joseph Prudhomme, du « philistin » des romantiques, et de Homais ; il nous fait voir le fonctionnaire français, ou l’administré français, tout domestiqué par « l’esprit fonctionnaire », mais à des traits certains nous reconnaissons dans le type qu’il nous détaille un frère des grandes caricatures romantiques.‌ […] Seulement, voici qui est particulier et par où le philosophe se distingue du pur artiste : si Taine considère que tous ces gens qu’il croise dans ses tournées sont asservis à une telle conception de la vie qu’il ne peut collaborer avec eux, il ne peut pourtant pas en prendre son parti et, comme un Gautier, un Flaubert, un Leconte de Lisle, déclarer : « Je ne connais pas ces bourgeois ; je me désintéresse de tout ce qui les préoccupe » ; en tant que sociologue, il faut bien qu’il envisage les destinées de son pays, et dans cet esprit doué si merveilleusement d’imagination philosophique et historique, cette horreur du « bourgeois », du « philistin », aboutira à cette déclaration que le type du fonctionnaire français, que l’esprit fonctionnaire (qui ne se trouve pas seulement dans les administrations, mais qui a peu à peu pénétré même les professions libres) doit déterminer la mort de l’énergie française et, par conséquent, la décadence de notre patrie.‌

259. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre II. Quelques traditions sur Pindare. »

Thèbes n’avait pas la statue de Pindare, mais seulement son tombeau. […] On peut y voir seulement la preuve du caractère merveilleux dont l’imagination des Grecs aimait toujours à entourer le nom du grand poëte qui les avait charmés. […] Son nom demeura consacré dans l’admiration de la Grèce, comme celui d’un de ses génies les plus grands et les plus rares, d’autant plus qu’Athènes elle-même, cette Athènes si renommée pour la poésie et l’éloquence, n’avait produit, selon Plutarque34, aucun poëte lyrique, mais seulement un faiseur obscur de dithyrambes, Cinésias, dont il cite le nom avec ironie.

260. (1889) La critique scientifique. Revue philosophique pp. 83-89

Si l’on veut estimer la « valeur d’art », il ne suffit point de noter la qualité ou la quantité des émotions accessoires que suscite l’œuvre, et il ne s’agit pas seulement de savoir si elle provoque en nous un sentiment de vive sympathie ou d’ardent patriotisme ; il faut étudier la langue même de l’émotion, le rapport choisi entre les perceptions qui en sont l’instrument, la « mise en œuvre ». […] H., la naissance et la nature des génies et des talents nous est inconnue ; nous savons seulement qu’aucune des hypothèses que l’on a émises sur ces lois ne rend compte de tous les faits. […] Il ne conteste pas, sans doute, ces influences de l’hérédité, de l’éducation, etc., dont il récuse seulement l’emploi utile. […] H. n’est pas du reste, et cela seulement m’importe à dire, effectivement liée à la doctrine qui la soutenait dans son esprit.

261. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIV. L’auteur de Robert Emmet »

Seulement, il faut que les cheveux soient très blonds et que le talent ait l’éclat de l’or, dans son ombre. […] Et après Villemain, c’est Sainte-Beuve, non pas seulement, sur Byron, mais sur tout, le Sainte-Beuve qui plaît aux femmes, parce qu’il est fin et faux comme elles, fin de la finesse de leurs aiguilles et de leurs épingles, sans plus de largeur et de longueur ! […] Seulement, pour y connaître et y comprendre, il fallait le tact, la sensibilité, la divination de la femme ; mais on n’a plus rien de tout cela, quand on s’est fourré dans un bas-bleu, cette gaine étranglante de toutes les facultés des femmes ! […] pour pénétrer ou seulement pour entrevoir un être aussi complexe, aussi désordonné, aussi mêlé de poussière et de lueurs d’étoiles que Byron, une autre femme aurait mieux valu que celle-là qui sait si bien toutes les orthographes de la vie.

262. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Tallemant des Réaux »

Il ne verse pas seulement de l’encre sympathique sur des manuscrits indéchiffrables. […] Seulement, il faut le reconnaître, ce manuscrit n’est rien de plus qu’un rapport, tracé par un espion de bas étage, qui ne s’occupe jamais que d’une chose : le mot recueilli, le fait exact et rien de plus ! […] En vain manque-t-il de discernement et de finesse, Tallemant n’est pas seulement près de la rampe, il la franchie. […] Malgré la beauté de ses attitudes et le diadème de toutes ses gloires, variées comme les feux du diamant, et qu’il porte sur le front de son Louis XIV, le xviie  siècle n’est pas seulement coupable des crimes et des vices du XVIIIe en vertu de la solidarité qui lie entre elles les générations.

263. (1880) Goethe et Diderot « Introduction »

L’auteur de ce livre est arrivé de l’étude sur Gœthe à l’étude sur Diderot, qui l’a complétée… Seulement, tout d’abord, il n’a pensé qu’à Gœthe, — à cette immense personnalité de Gœthe, qui remplit jusqu’aux bords le xixe  siècle et bouche tous les horizons de la pensée moderne de son insupportable ubiquité. […] Seulement, pour Gœthe, pas de bataille de Leipsig. […] Mais, pour la nôtre, il importe de constater que c’est la France, plus qu’aucune autre, qui a le plus vivement poussé à cette gloire de Goethe, qui n’est pas seulement une gloire allemande, mais une gloire de l’esprit humain1. […] Seulement, l’homme qui étonnait Bossuet avait été soumis aux rudes épreuves que subissent tous, plus ou moins, ceux-là qui réussissent dans ce monde et y parviennent à la célébrité ou à la gloire.

264. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Oscar de Vallée » pp. 275-289

Seulement, M.  […] Seulement, il ne fut pas le seul. […] Comme Louis XVI, qui n’était pas un poète, mais qui avait en lui la Bonté, la Bonté tout aussi illusionnante que la Poésie ; comme Lafayette, ce grand candide, qui ne vit pas que la Révolution et le Jacobinisme n’étaient qu’un même monstre et qu’il n’y avait pas à se mettre entre eux comme les Sabines entre les Romains et les Sabins, dans le beau tableau de David, André Chénier eut, lui, parce qu’il était poète, l’illusion de la Révolution française, et il se grisa de son imbécile espérance… Seulement, son erreur fut courte, et elle fut expiée bien avant qu’il la payât de sa tête ! […] Seulement, la trombe hideuse reviendra, et pas plus dans l’avenir que dans le passé, cette poésie de Chénier ne l’empêchera de nous passer sur le corps !

265. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Xavier Eyma » pp. 351-366

Seulement, l’Amérique est-elle si jeune déjà ? […] Il n’a pas fait seulement bon marché de l’origine de la République américaine. […] Seulement, il y a ici une équivoque que je demande à lever. […] Seulement, ce qui manque à tout cela, c’est l’unité limitée et saillante des points de vue, c’est la tenue d’opinion, c’est, enfin, la domination de ce sujet d’histoire dans lequel il faut, comme les pionniers de l’Amérique dans les broussailles monstres de leurs forêts, se servir vaillamment de la hache pour faire place nette autour de soi !

266. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « G.-A. Lawrence »

Seulement, nous souhaitons à Lawrence que de telles distractions soient désormais sa vie, et que tout ce qui fut jusque-là sa vie ne soit plus que ses distractions ! […] Lawrence, le byronien, ne l’est pas seulement que par l’expression et le sentiment : il l’est jusque dans la conception de ses personnages. […] que l’étendue de la lumière complète et que la pureté de toutes les vertus… Guy Livingstone, le dandy orgueilleux, l’âme invulnérable, le buveur qui eût vidé, sans seulement sourciller, la coupe d’Hercule, n’a été dressé sur sa base d’acier par son inventeur que pour mourir de désespoir sous le simple refus de pardon d’une femme aimée et offensée ! […] Seulement, à la conclusion, chose étonnante !

267. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Musset »

… Paul de Musset, qui n’a pas trois têtes dans son bonnet, n’aurait pas été plus frère dans trois vies que dans une, et c’est seulement son titre de frère que voulaient, pour la satisfaction de leur curiosité et leur boutique, le public et les éditeurs. […] Paul de Musset n’est pas seulement un frère à la manière de tous les frères. […] Mais il m’est revenu sur Alfred de Musset plus que cela… seulement par les airs !! […] Ce fut pour avoir écrit un peu plus tard Namouna, Rolla et Mardoche, qu’on l’accusa d’imiter Byron, les veines de ces trois marbres ressemblant aux veines de ces trois autres : Manfred, Beppo, Don Juan… Seulement, pourquoi n’aurait-il pas byronisé de nature aussi bien que d’imitation ?

268. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme de Girardin. Œuvres complètes, — Les Poésies. »

Sa mère l’avait nommée Delphine, par préoccupation de Mme de Staël, et elle resta éternellement timbrée de cette préoccupation de sa mère, qui était devenue la sienne… La poésie, qui se compose de sentiments exprimés avec plus ou moins de puissance, la poésie est si naturelle à la femme, être tout de sentiment, qu’une femme n’est pas nécessairement ce qu’on appelle un bas-bleu dans la langue littéraire, parce qu’elle fait seulement des vers. […] Quand elle était seulement Delphine Gay, c’était son quart d’heure de poésie, et la femme, encore bien plus que l’homme, n’a que des instants de poésie, des instants qui sont des éclairs ! […] Seulement avait-elle du génie ? […] Mais il faut être juste, Mme Delphine Gay ne fut pas seulement une Élégiaque.

269. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

Seulement, nous souhaitons à M.  […] Lawrence, le byronien, ne l’est pas seulement que par l’expression et le sentiment, il l’est jusque dans la conception de ses personnages. […] Guy Livingstone, le dandy orgueilleux, l’âme invulnérable, le buveur qui eût vidé, sans seulement sourciller, la coupe d’Hercule, n’a été dressé sur sa base d’acier par son inventeur que pour mourir de désespoir sous le simple refus de pardon d’une femme aimée et offensée ! […] Seulement, à la conclusion, chose étonnante !

270. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Gogol. » pp. 367-380

Seulement, si l’auteur des Ames mortes, qui est l’idéal mort, l’a eu, ce sentiment de l’idéal, il l’a éteint en lui, comme on souffle un flambeau, et je défie bien, quand on lit son livre, qu’on puisse dire qu’il l’eut autrefois. […] Seulement, si nous cédons Gil Blas, nous ne pouvons pas permettre qu’on compare en quoi que ce puisse être le satirique russe, qui se torture pour être méchant, à notre impartial et tout-puissant Balzac. […] Seulement, pour imiter comme elle imite, il faut une vraie souplesse de tigre. […] Il est l’auteur d’une comédie politique intitulée le Revizor, où il n’y a ni situation dramatique ni imagination quelconque, mais du mordant : seulement ce mordant n’est pas gai.

271. (1903) Propos de théâtre. Première série

Ce n’était pas Aristophane seulement qui était réactionnaire. […] Seulement, il n’y a que cela qui y manque. […] Je veux ajouter seulement que dans la biographie de Corneille M.  […] Seulement, vous êtes sans fortune. […] Elles sont, seulement, trop multipliées.

272. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

Alors seulement elle a pu découvrir les lois de son développement. […] Seulement l’historien, qui ne s’en doute pas, fait mouvoir ses personnages comme si cette force n’existait point. […] Ce qui en fait l’immortelle beauté, ce n’est pas seulement la langue, le style, l’art de la composition ; c’est la pensée, l’esprit dans lequel elle est écrite. […] Guizot ; seulement ils y sont fondus, comme il convient au genre, dans la trame du récit et dans l’unité de la composition. […] Ce n’est pas seulement tout intérêt esthétique que le fatalisme enlève à l’histoire, c’est encore toute vertu morale.

273. (1896) Écrivains étrangers. Première série

. — Pourvu seulement que tu te comprennes toi-même ! […] L’opium lui a seulement servi de prétexte pour attirer l’attention sur ses poèmes en prose. […] Aurai-je seulement la force d’aller de l’avant ? […] Il nous en expliqua seulement la tendance générale, le ton et l’allure. […] Je ne parle pas seulement de ces peintures de contrées et de mœurs qui donnent par instants à l’enquête de M. 

274. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

Nous ne nous adressons donc pas seulement, comme M.  […] Il est dans la condition d’un chimiste qui connaîtrait une série d’expériences seulement par les rapports de son garçon de laboratoire. […] Le fait affirmé est de telle nature qu’il ne peut pas avoir été connu par l’observation seulement. […] C’est une révolution qui peut être faite, mais seulement au centre ; l’histoire n’a pas le pouvoir d’en prendre l’initiative. […]seulement sont réunies les diverses espèces d’activité que la langue sépare par abstraction.

275. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre troisième. L’appétition »

Toute idée peut donc avoir une double force, 1° une force comme acte de représentation, qui fait qu’elle tend à croître par cela seul qu’elle est, car toute représentation comme telle, même d’un objet pénible, est un exercice d’activité intellectuelle tendant à se maintenir ; 2° une force comme sentiment, comme dépression ou surcroît de notre activité totale, non plus seulement de notre activité intellectuelle. […] En effet, peut-on dire, dans l’acte même de désirer, elles se trouvent mises en rapport par la représentation avec notre malaise présent ou notre plaisir présent, et alors seulement elles se font connaître à nous comme une dissolution de ce malaise, comme une augmentation de ce plaisir. […] C’est seulement par le passage à un degré de conscience plus élevé que l’impulsion primitive, qui tendait à s’exercer pour s’exercer, à se décharger pour se décharger, comme fait la force accumulée, devient un désir conscient de sa direction et de son but. […] En effet, il reconnaît que, « les plus primordiales expressions de la peine semblent n’être qu’autant d’efforts pour échapper à la cause de cette peine ; elles contiennent au moins le dessein aveugle d’échapper à un mal défini50. » N’est-ce pas là une description du mouvement appétitif, non pas seulement expressif ? […] Même au point de vue de l’évolution, nous avons montré qu’on ne peut se contenter de la sélection par « heureux accidents » ; il faut faire intervenir la sélection cérébrale et mentale qui a lieu au sein d’un individu donné, et qui provient de ce que, dans la multitude des sensations que l’individu éprouve, il y en a seulement un petit nombre qui occasionnent des émotions de peine ou de plaisir assez distinctes pour devenir des objets possibles d’appétition déterminée.

276. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Mais elle ne fleurit pas seulement ainsi. […] Seulement la lecture va ici moins loin qu’on ne pense. […] Seulement le parti est encore plus franc. […] Mais le critique n’a pas seulement à goûter ; il a encore à comprendre et à créer. […] Seulement le critique ne se comporte pas comme l’artiste.

277. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres mêlées de Saint-Évremond »

C’est un épicurien, non point par les livres seulement, comme le serait un savant de la Renaissance, comme l’a pu être Gassendi, le dernier et le plus distingué de ceux-là, mais un épicurien pratique, dans la morale et dans la vie. […] Toute cette conduite est d’une nuance qu’on ne saurait moralement assez apprécier ; ce qui est certain, c’est que des hommes comme Saint-Évremond et Bernier ne sont pas seulement des esprits libres : c’étaient des âmes libres et qui échappaient à Louis XIV. […] Cette indifférence de Saint-Évremond est une tache dans sa vie : il a beau avoir dit bien des vérités à propos de Racine, la postérité ne saurait lui passer sa tranquillité et sa paresse à ignorer, je ne dis pas seulement Shakspeare, mais jusqu’à la langue de Shakspeare. […] Elle se retira un beau matin en une petite maison de campagne qu’elle avait auprès de Londres, suivie de deux ou trois de ses domestiques seulement, et y porta deux grosses bouteilles d’une certaine liqueur très-forte, qui se fait avec de l’eau-de-vie et des jus d’herbes. Ce fut le poison dont elle voulut se servir, car, quoiqu’on ne s’en serve pas à cet usage, mais seulement comme d’un dissolvant pour la digestion, néanmoins, quand on en boit beaucoup à jeun, cette liqueur est tellement corrosive qu’elle tue comme de l’arsenic.

278. (1921) Enquête sur la critique (Les Marges)

Deux conditions seulement, mais indispensables : ces notes critiques paraîtraient à jour fixe et immuablement à la même place. […] Seulement, à qui s’en prend-il ? […] Et si j’ai des objections contre le critique « académique » ou « universitaire » c’est que, pour des raisons aisées à comprendre, il me paraît bien difficile qu’il réunisse la moitié seulement de ces vertus. […] Bertaut déclare n’avoir de préférence pour aucun genre ; il désire seulement « des gens de bonne foi et qui n’aient pas appris à bouder leur plaisir ». […] Gillouin a des objections contre le critique « académique » ou « universitaire », c’est qu’il lui paraît « bien difficile qu’il réunisse la moitié seulement de ces vertus ».

279. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIII. La littérature et la morale » pp. 314-335

La bravoure ne se traduit pas seulement par des actes qui sont hors du vraisemblable ; elle éclate en mots héroïques, cornéliens. […] Seulement elle résiste à son penchant ; son âme est déchirée, non ébranlée. […] Si au contraire elle se donne pour tâche d’élever et de redresser les âmes, si elle entend, non pas seulement faire naître des fleurs et des herbes folles, mais semer le bon grain, elle aura d’autres qualités et d’autres défauts. […] Du reste, qu’il s’agisse d’œuvres idéalistes ou réalistes, ce qui importe n’est pas seulement l’idée maîtresse, la thèse inconsciente ou déclarée dont elles sont l’enveloppe ; le détail est à considérer autant que l’esprit général. […] Ai-je besoin de répéter que je n’ai pas songé à résoudre ici un problème aussi compliqué, que j’ai voulu seulement en préciser les termes et indiquer quelques moyens d’en préparer la solution ?

280. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre I. La conscience et la vie »

Seulement, dans des régions diverses de l’expérience, je crois apercevoir des groupes différents de faits, dont chacun, sans nous donner la connaissance désirée, nous montre une direction où la trouver. […] Le cerveau est en relation avec les mécanismes de la moelle en général, et non pas seulement avec tel ou tel d’entre eux ; il reçoit aussi des excitations de toute espèce, et non pas seulement tel ou tel genre d’excitation. […] Sur deux lignes seulement il a remporté un succès incontestable, succès partiel dans un cas, relativement complet dans l’autre ; je veux parler des arthropodes et des vertébrés. […] Avec l’homme seulement, un saut brusque s’accomplit ; la chaîne se brise. […] Chez l’homme seulement, chez les meilleurs d’entre nous surtout, le mouvement vital se poursuit sans obstacle, lançant à travers cette œuvre d’art qu’est le corps humain, et qu’il a créée au passage, le courant indéfiniment créateur de la vie morale.

281. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Résumé et conclusion »

L’idée que nous avons dégagée des faits et confirmée par le raisonnement est que notre corps est un instrument d’action, et d’action seulement. […] Partons donc de cette force d’agir comme du principe véritable ; supposons que le corps est un centre d’action, un centre d’action seulement, et voyons quelles conséquences vont découler de là pour la perception, pour la mémoire, et pour les rapports du corps avec l’esprit. […] Nous n’y gagnons pas seulement, en métaphysique, de résoudre ou d’atténuer les contradictions que soulève la divisibilité dans l’espace, contradictions qui naissent toujours, comme nous l’avons montré, de ce qu’on ne dissocie pas les deux points de vue de l’action et de la connaissance. […] On fait de la perception une opération désintéressée de l’esprit, une contemplation seulement. […] Supposez en effet que les qualités des choses se réduisent à des sensations inextensives affectant une conscience, en sorte que ces qualités représentent seulement, comme autant de symboles, des changements homogènes et calculables s’accomplissant dans l’espace, vous devrez imaginer entre ces sensations et ces changements une incompréhensible correspondance.

282. (1902) Propos littéraires. Première série

Duguay l’est seulement autant qu’un autre. […] si seulement c’était fini ! […] Une seule encore seulement. […] L’a-t-elle seulement augmentée ? […] Seulement, chez M. 

283. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Il ne devait pas dire : Je préfère Aristophane à tous les poètes comiques, parce que la comédie à tel ou tel caractère que je trouve seulement dans son théâtre. […] Voilà une idée positive, et non plus seulement négative du comique parfait. […] Ne cherchez pas de raisonnements pour vous empêcher d’avoir du plaisir, et quand vous lisez une comédie, regardez seulement si les choses vous touchent. […] Seulement vous n’êtes point libre. […] Ces raffinés ne sont pas seulement nos philosophes allemands.

284. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

Il faut avoir du plaisir, le plaisir est une des fonctions de l’homme ; ce n’est pas en vain que la nature a donné le sourire à nos lèvres : seulement il faut que le plaisir soit innocent, délicat, spirituel, gracieux, et qu’on ne rougisse pas d’avoir joui. […] — Vous dites mieux que vous ne pensez, reprit le professeur en disant sourire, car vous allez voir que l’Arioste ne déride jamais son génie jusqu’à la bouffonnerie, ce défaut de ses prédécesseurs dans la poésie héroï-comique, mais seulement jusqu’à la légère plaisanterie. […] « Qu’elle soit désormais vile pour tout le monde, et chère seulement à celui auquel elle s’abandonne ! […] — Je pense, dit la comtesse Léna, que, si l’Arioste avait écrit beaucoup de chants comme celui-là, il ne serait pas seulement l’Arioste, il serait tout à la fois l’Arioste et le Tasse. […] Ce nom l’a inspiré, c’est l’amour qui a tenu sa plume ici, ce n’est plus seulement sa belle imagination.

285. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Dieu ne règne pas seulement sur des êtres matériels ; et c’est précisément la domination d’un être spirituel qui le constitue ce qu’il est. […] Je n’ai point à résumer ici la Mécanique céleste, et je remarque seulement qu’elle débute par un premier livre sur les lois générales de l’équilibre et du mouvement. […] Les cerfs d’un an n’ont pas encore de bois : ils en ont seulement une petite naissance qui en est comme la marque ; ce bois naissant est court et velu. […] « L’homme aurait d’ailleurs grand tort de se plaindre de cette union de l’esprit et de la matière en lui, redoutable seulement quand il ne sait point en user. […] Mais apparemment, ce n’est pas à la politique de faire les sages ; c’est à elle seulement de s’en servir, pour les fins qui lui sont propres.

286. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre V. Jean-Jacques Rousseau »

La société l’a détruit ailleurs, en lui seulement opprimé : de sorte que le modèle d’après lequel l’homme civil et l’état civil doivent être restaurés, c’est Jean-Jacques Rousseau lui-même. […] Sa doctrine politique n’exprime pas seulement la république de Genève : elle représente les positions prises par les docteurs de la Réforme contre les théologiens catholiques qui s’appuyaient sur le pouvoir temporel. […] Ainsi tout despotisme, toute tyrannie, toute oppression sont exclues ; aucune forme de gouvernement n’est condamnée, mais seulement des procédés de gouvernement. […] J’effleurerai donc seulement la Nouvelle Héloïse, et, négligeant tant de thèses suggestives, j’indiquerai seulement les vérités capitales du livre. […] Alors seulement il pourra se faire librement sa croyance ou son incrédulité.

287. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Serait-elle capable seulement de me sacrifier son canard ?  […] Nous voyons seulement qu’ils sont mélancoliques. […] Seulement « il a de l’avenir ». […] Seulement, voilà ! […] Sachez seulement que tous prêteraient à une glose de ce genre.

288. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

Je ne tranche pas la question ; je la propose seulement, et je voudrais qu’elle vous parût curieuse. […] Et si nous répondons que non, ou seulement si nous hésitons, il a l’air de croire, — et je crois qu’il croit que la cause est entendue. […] De telle sorte que ce n’était pas seulement, ici Boileau qui se trouvait être en cause, mais c’était, pour ainsi dire, la Renaissance elle-même. […] Faites-y bien attention : ce que nous voulons, savoir d’eux, c’est deux choses, et deux choses seulement. […] Seulement, ce quelque chose, il se trouve que nous n’en avons pas besoin.

289. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

L’état affectif ne doit donc pas correspondre seulement aux ébranlements, mouvements ou phénomènes physiques qui ont été, mais encore et surtout à ceux qui se préparent, à ceux qui voudraient être. […] Sinon, c’est par métaphore seulement qu’une sensation pourra être dite à égale distance de deux autres. […] Seulement il y a cette différence que, dans toute notre expérience passée, la succession des teintes grises s’est produite à propos d’une augmentation ou d’une diminution progressive d’éclairage. […] Il faudrait d’abord avoir prouvé que deux contrastes élémentaires successifs sont des quantités égales, et nous savons seulement qu’ils sont successifs. […] Il ne s’agit pas ici, en effet, de mesurer la sensation, mais seulement de déterminer le moment précis où un accroissement d’excitation la fait changer.

290. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « George Farcy »

Était-ce seulement que les enfants s’amusent de tout, et que j’étais devenu plus sévère avec moi-même ?  […] La pensée arrive alors, non plus seulement comme vérité, mais comme sentiment. […] Pour nous, tâchons seulement qu’elle soit belle et digne d’arrêter les regards. […] — Disons seulement, en usant d’un mot du chœur antique : « Ah ! […] Deux poëtes généreux et délicats, dont l’un avait connu Farcy et dont l’autre l’avait vu seulement, MM. 

291. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIVe entretien. Littérature politique. Machiavel (3e partie) » pp. 415-477

Il faudrait ici avoir le génie de ces discours dont il illumine l’histoire ancienne pour le faire parler dans sa langue ; mais, sans prétendre à son nerveux et sublime langage, laissons parler seulement son rude et clair bon sens. […] bien ; c’est un miracle qui n’est pas commun dans l’histoire : toutefois ce miracle est possible quand les peuples ne sont pas morts et qu’ils sont seulement assoupis. […] Quand vous aurez fait ce miracle, alors et seulement alors vous pourrez rendre à Rome le sceptre monarchique ou la direction républicaine de l’Italie ! […] Là est sa nature, là est son droit, là est sa forme, là seulement sera son durable avenir. […] Monarchisés, vous êtes menaçants comme les armes du cabinet qui vous annexe ; confédérés, vous êtes inoffensifs pour tout le monde, inviolables seulement chez vous !

292. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

Mais on ne fait pas seulement à M.  […] Seulement Napoléon faisait croire qu’ils étaient complets. […] Cela prouve seulement qu’il y a deux façons de se représenter la personne et l’œuvre de Napoléon. […] Seulement, si vous voulez ma pensée, la façon de M.  […] Seulement, il ne paraît pas s’en douter.

293. (1839) Considérations sur Werther et en général sur la poésie de notre époque pp. 430-451

Ce ne sont pas seulement les souffrances de l’amour, mais les maladies de l’imagination dans notre siècle, dont il a su faire le tableau. […] Ce n’est pas seulement l’incrédulité vulgaire, c’est l’athéisme le plus prononcé qui le dévore. […] Mais ce ne serait pas là seulement que nous prendrions de nouvelles armes. […] Seulement il faut avouer que le sentiment de l’Humanité y est fort peu développé, et que le sentiment de l’égalité ne s’y montre que sous l’aspect révolutionnaire. […] Seulement, donnez un but à cette indépendance, et qu’elle devienne ainsi de l’héroïsme.

294. (1707) Discours sur la poésie pp. 13-60

On voit seulement que son unique fin est de plaire. […] Mais ce choix ne tombe point sur la poësie ; il caractérise seulement les différens poëtes, et non pas leur art, qui de lui-même est indifférent au bien et au mal. […] Il s’ensuit de cette harmonie que l’ode n’est pas faite pour être lûë seulement ; et qu’on n’en peut sentir toute la grace, qu’en la récitant avec une attention exacte à sa cadence et à ses repos. […] Au lieu de sentimens naturels, ils n’employoient que des pensées subtiles et tirées qui n’éffleuroient pas seulement le coeur. […] L’émulation peut donc subsister avec la modestie, et je demande seulement qu’on nous la permette à cette condition.

295. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Et il ne le fut pas seulement par ses fonctions officielles à l’Académie, il le fut de plus par le consentement de cette bonne fille d’Opinion publique, qui a parfois un jour de complaisance sur lequel un homme peut vivre aisément… une éternité. […] Seulement, — le livre que voici l’atteste !  […] Seulement, il est bien ingénieux, disent les uns ; il est bien éloquent, disent les autres. […] À voir seulement les têtes de chapitre, on dirait une savante, immense et majestueuse histoire ; mais en pénétrant dans chaque biographie qui en est l’objet, on se démontre facilement à soi-même combien ces notules, ramassées au courant d’une lecture de dilettante, sont superficielles et vulgaires, et on se dit que l’histoire littéraire ne s’écrit pas à si bon marché. […] Le professeur d’art oratoire, le rhéteur, l’ancien ministre du Juste Milieu qu’avait été quelques instants Villemain, trouvaient leur compte à cela… Seulement, il aurait fallu un esprit plus puissant que celui de Villemain pour mener à bien pareille œuvre.

296. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Mémoires ou journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guetté. Tomes iii et iv· » pp. 285-303

Vienne un grand railleur, ou même seulement un coloriste outré et grimaçant comme il y en a volontiers de nos jours, Le Dieu lui a préparé toute une palette. […] Ce n’est pas seulement un caractère de vérité et de réalité, le vrai est ce qu’il peut ; c’est subalterne et bas. […] Il n’est pas inscrit sur le testament non plus que les autres domestiques, qui sont seulement recommandés en général à la libéralité du légataire, et il ne craint pas de dire que ce testament déshonore M. de Meaux. […] Il n’y a rien dans tout cela de scandaleux, mais seulement un salon de haute compagnie, et l’on voit que le cardinal de Noailles, qui passait pour un peu janséniste, mais qui n’en était pas moins grand seigneur, n’avait rien rabattu du ton ni de l’air de grandeur de son prédécesseur M. de Harlay. […] Le prélat mangea très peu, et seulement des nourritures douces et de peu de suc, le soir, par exemple, quelques cuillerées d’œufs au lait ; il ne but aussi que deux ou trois coups d’un petit vin blanc faible en couleur, et par conséquent sans force : on ne peut voir une plus grande sobriété et retenue.

297. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre II : Rapports de l’histoire de la philosophie avec la philosophie même »

Dans une science qui a pour objet l’absolu, il n’y a pas de milieu, à ce qu’il semble, entre la vérité et l’erreur : dans cette science, on ne prétend pas seulement découvrir des vérités, mais on croit atteindre et posséder la vérité. […] Je ne parle pas seulement de la différence de forme, qui est déjà quelque chose de considérable. […] Ils n’ont point de valeur en eux-mêmes, et représentent seulement les divers degrés de notre science de la nature. […] Ce n’est pas seulement l’évolution d’une idée qui se développe, c’est le conflit de plusieurs idées coexistantes qui se balancent et se tiennent perpétuellement en échec. […] Dans ce système, l’histoire de la philosophie prend une importance beaucoup plus grande encore que dans tout autre, et l’éclectisme n’y est pas seulement une convenance, il y est une nécessité.

298. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ernest Hello » pp. 207-235

Seulement, il faut en supprimer la préface. […] Si on a la foi de l’écrivain qui a tracé ces pages, il n’est pas étonnant que ce soit beau, mais si, sans avoir la foi, on a seulement le sentiment poétique et l’imagination grandiose, on admirera certainement encore, et peut-être regrettera-t-on de ne pas croire à ce qui est si beau ! […] Lacordaire moulait tout un homme, en s’y reprenant avec la lenteur de l’art qui veut faire ressemblant et de l’amour qui veut qu’on reconnaisse et qu’on adore, tandis que l’auteur de la Physionomie de Saints ébauche du pouce seulement quelques traits, mais partout où le pouce a passé, il est resté de la lumière ! […] Il a la critique, et non pas seulement la critique historique, qui perce la brume des textes emmêlés et contradictoires avec une sagacité puissante, mais jusqu’à la critique littéraire, qui suit dans toutes les nuances du style les nuances de l’âme, de l’écrivain. […] Seulement, comme ici le sujet change en tournant les pages et que toutes ces physionomies de Saints s’entresuivent, l’inconvénient de cette brièveté, de cette percussion d’une lumière incessante et interrompue, n’existe plus au même degré que dans l’Homme, où le sujet demeure immobile sous le regard du lecteur et la plume de l’écrivain qui doit le creuser.

299. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XX. Le Dante, poëte lyrique. »

Mais, par là même, tout demeurait confus ; et souvent, à côté de l’éclair du vrai génie paraissait seulement l’essai maladroit d’un art grossier, qu’on admirait, par inexpérience, autant que le génie même. […] Celle qui en était l’objet en a loué seulement avec orgueil la douceur passionnée et le charme musical ; c’étaient pour elle des odes, comme Horace en adressait à Lydie. […] Le caractère du Dante, ce grand novateur, fut d’adorer Virgile, ce maître d’un langage si classique et si pur ; et il ne l’adora pas seulement, comme avait fait Stace, en l’imitant mal, en exagérant son élégance, en gâtant sa simplicité, en altérant sa passion. […] Quelques autres images du poëte de Tibur, cette courtisane, ces amis qui, fuyant avec la Fortune, disparaissent quand l’amphore est vide, vous faisaient songer seulement à d’humbles catastrophes de la vie privée sous les Césars. […] Elle ne nous représente pas seulement le chœur antique, ce long hymne de la tragédie grecque ; elle renouvelle cette épode rapide et sanglante, ce sévère anathème du génie, que lançait la muse irritée et qui ressemblait à la terrible marche de guerre des Crétois, sous le son de la lyre.

300. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Je trouve seulement que l’on fait sonner trop haut les noms des écrivains de l’antiquité. […] On nous juge donc sans rien approfondir, et seulement par conversation. […] Il peut le choisir seulement pour l’utilité des faits ou comme une époque de l’état et des progrès de l’esprit dans certains siecles. […] Je prie seulement le lecteur d’être en garde contre une prévention trop ordinaire à l’égard de ceux qui disputent. […] Oublions seulement les trois mille ans de suffrages ; je crois qu’il n’y aura bien-tôt plus de dispute.

301. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La princesse Mathilde » pp. 389-400

Le jury était en partie composé de républicains, disait-on : il n’y avait donc pas eu de faveur dans la récompense ; et le front de l’artiste s’éclairait de satisfaction à l’idée de n’avoir pas seulement une qualité d’emprunt et de reflet, mais de valoir par soi-même quelque chose. […] Comprendre ainsi la vie, quand on est des privilégiés du sort, accorder le moins possible aux opinions vaines, s’en remettre à l’impression vraie, à la lumière naturelle ; distribuer ce qui vous est donné en surcroît ; remplir sa part d’un rôle auguste, et mener une existence ornée, mais simple ; jouir des arts, des élégances, de la nature aussi et de l’amitié, ce n’est pas seulement avoir un beau lot, ce n’est pas seulement savoir être heureuse, c’est répandre le bonheur et cultiver l’affection autour de soi. […] Il est question seulement ici de ce dernier.

302. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Victor Vousin. Cours de l’histoire de la philosophie moderne, 5 vol. ix-18. »

Que si cette vue, d’ailleurs, concorde assez bien avec les circonstances éparses, si seulement ces circonstances s’y prêtent et que le talent soit doué d’assez de puissance, non pas pour les créer (à lui seul il n’y suffirait pas), mais pour les rallier en faisceau, il en résulte les grands succès. […] Ne faisant remonter la philosophie, comme science, que jusqu’à Descartes, le jeune professeur la voyait s’égarant presque aussitôt et ressaisissant seulement la vraie méthode au commencement du dernier siècle, mais avec des préventions exclusives dans les différentes écoles qui s’étaient alors partagé l’Angleterre, la France et l’Allemagne : « Le temps, disait-il, qui recueille, féconde, agrandit les moindres germes de vérité déposés dans les plus humbles analyses, frappe sans pitié, engloutit les hypothèses, même celles du génie. […] Cousin, il n’y a pas seulement le professeur et l’orateur qui fait concurrence à l’écrivain, il y a le causeur, celui que vous savez, de tous les jours, de toutes les heures. […] Cousin l’a déjà devancé, et la seconde série est en train de paraître avec les perfectionnements que nous lui souhaitions, quand notre lenteur achève seulement de s’acquitter envers la première.

303. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVII. Romans d’histoire, d’aventures et de voyages : Gebhart, Lemaître, Radiot, Élémir Bourges, Loti » pp. 201-217

Je pense seulement à ceci : qu’il est d’une douceur infinie de se délasser du travail par une occupation qui est presque le contraire de celle à qui l’on s’adonne d’ordinaire, et où pourtant l’on ne perd pas le bénéfice de ses compétences. […] Quand Joachim est confident, sans le vouloir d’un amour point spirituel, il ne s’indigne, ni ne réfléchit, et ne pense qu’au mariage nécessaire, oubliant tout à fait que l’Église ne permet pas le mariage pour la satisfaction de la volupté, mais seulement pour la création de la famille. […] Car, comprendre sans affectation, sourire sans faire mal, aussi, bien que ce soit de moindre prix, lire les poètes latins et italiens, voilà des mérites, assurez-vous-en, qui n’ornent pas seulement l’évêque d’Assise. […] Lentement, on n’a pas de hâte dans ce pays de paresse, ils découvrent qu’ils s’aiment et ni le devoir, ni les vains scrupules n’arrêtent Clotilde, mais seulement l’effroi physique instinctif, le recul au dernier moment devant un homme admirable, mais dont les lèvres ne sont point faites comme les nôtres, ni sans doute le cerveau.

304. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

Jamais, non, jamais, vous ne l’avez vue, vous qui l’avez bien vue, plus correcte, plus ingénieuse et plus franchement aimable ; ainsi, toute seule, elle se défend à outrance ; elle comprend qu’elle va succomber, mais elle succombera, comme le gladiateur, dans toute l’énergie de la victoire ; seulement, en tombant dans cette noble arène, illustrée par elle, elle pourra dire, elle aussi, son : —  Reminiscitur Argos ! […] « Seulement, dans cette foule brodée de l’Œil-de-Bœuf qui bourdonne incessamment à son oreille, parmi ces jeunes et galants oisifs qui font l’amour pour s’en vanter, et qui se parent d’une maîtresse nouvelle, comme d’un justaucorps à brevet, Célimène finit par découvrir le plus honnête des gentilshommes, le plus vrai des amoureux. […] « Quant à mademoiselle Mars, est-il besoin de vous dire… oui, certes, il est besoin de répéter que, d’un bout à l’autre de son rôle, mademoiselle Mars était charmante, alerte, animée, agaçante, éloquente ; c’était merveille de l’entendre, et merveille de la voir attentive à toutes choses, vive à la repartie, hardie à l’attaque, railleuse toujours, passionnée quelquefois, forte contre tous, faible seulement contre Alceste : jamais la comédie n’a été jouée avec cette inimitable et incroyable perfection. […] Or, le parterre de ce temps-là, sage et plein de réserve, trouvait très naturelle cette héroïque persévérance ; il applaudissait, de la façon la plus loyale et la plus sincère son unique comédien ; seulement, un jour que ce jeune homme de quatre-vingts ans était aux pieds de sa maîtresse, et comme ses deux laquais tardaient à le venir relever, quelques étourdis du parterre se mirent à rire un peu trop haut.

305. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre premier. Mme de Staël »

Elle l’a sacrée non pas seulement reine de beauté — les hommes suffisaient pour ce sacre-là — mais elle l’a sacrée, comme une « ingénuité céleste », et elle était, elle, en ingénuité, plus que l’égale de son amie, car l’ingénuité du génie (le plus grand ingénu que je sache) s’ajoutait à l’ingénuité de son âme… Femme d’esprit par-dessus le génie, qui manque d’esprit quelquefois, Mme de Staël, qui pouvait dialoguer avec Rivarol, n’a peut-être pas eu dans toute sa vie la cruauté d’une épigramme à se reprocher. […] Seulement, comme elle est très supérieure, à sa manière, elle fait aisément illusion sur ce qu’elle n’a pas, avec ce qu’elle a. […] Seulement essayez de l’y mettre, et vous allez voir ce qu’elle va devenir ! […] C’est cette Mme de Staël, la vraie et non plus l’inventée, dont je ne voudrais pas seulement que les œuvres intellectuelles, mais la vie intime, les noblesses, les vertus, les dévouements et les fautes, car elle commit des fautes, sans nul doute, puisqu’elle avait les passions qui font le génie, — c’est cette Mme de Staël qu’il faudrait montrer, non plus dans les prétentions d’une vanité qu’elle n’eut jamais, mais dans sa toute-puissante faiblesse de femme, aux femmes qui se trompent si grossièrement sur leurs facultés, et leur destinée !

306. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XX. Mme Gustave Haller »

Seulement, un jour, cette amitié consolatrice et sufficiente est, tout à coup, brisée — et je ne dirai pas de quelle sotte manière ; je vous l’épargnerai. — Alors, le pauvre ami, aussi malheureux que le pauvre amant, meurt d’un désespoir, compliqué, il est vrai, d’un fort anévrisme, et c’est ainsi que Mme Gustave Haller prouve du même coup la puissance de l’amitié chez son héros, et chez elle, la puissance de l’invention et de la pensée ! […] Pour qui a pratiqué la vie, ou qui l’a seulement regardée, il n’est pas vrai que cette amitié puisse exister ; et si on l’a cru quelquefois, ce n’a été que par piperie d’âme abusée, à qui les sens, maîtres en amour, ont donné bientôt le plus éclatant démenti ! […] Seulement, rien pourrait être tout, si l’art était grand. […] Il ne s’agit point de ses mœurs, à cette demoiselle ; elles sont excellentes… Seulement, par le fait des bonds, sauts et ressauts du roman, il se rencontre qu’elle est accusée d’avoir tué un enfant qui n’est pas lie sien, et qu’elle n’a pas tué, et qu’elle aime mieux se faire pendre que de révéler le meurtrier, lequel n’est pas son amant, À coup sûr, c’est là un acte de vertu et de vertu désintéressée, quoique ce ne soit pas celle-là à laquelle l’imagination s’attendait.

307. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La Chine »

Seulement, le malheur veut que de ce côté-ci l’un des bâtonnants ait été le président de Montesquieu. Nonobstant cette petite volée de bois vert, comme disait Figaro, appliquée sur l’échine d’un pédant, — car la Chine est bien quelque peu pédantesque, — les uns ont fait du peuple chinois le plus ancien, le plus grand, le plus spirituel, le plus digne, le plus sage de tous les peuples, philosophique et cependant religieux (ce qui, en Chine seulement, n’implique pas contradiction !) […] Mais les magots qui allaient trôner sur les cheminées de Ferney n’étaient pas seulement une amusette pour ce vieil enfant pervers. […] des deux cent millions de lanternes que la Chine allume seulement dans un jour, n’ont pas détaché le moindre petit falot pour éclairer leur route dans l’histoire qu’ils avaient à nous raconter !

308. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Guizot » pp. 201-215

Mais nous, et Guizot avec nous, qui maintenons l’originalité profonde et même incomparablement profonde de Shakespeare ; nous qui ne voulons pas qu’il soit seulement une perle dans une coquille d’huître, et qui ne nous sentons aucun respect pour cette huître où elle s’est formée ; nous qui ne croyons pas, comme Emerson, que le mérite inadéquate de Shakespeare ait été d’être à l’unisson de son temps et de son pays, car son pays et son temps n’ont pas dit un mot du succès de ses pièces et n’ont pas classé son génie, — ce qui prouve qu’ils ne le sentaient pas ; — nous disons, nous, que « le biographe de Shakespeare n’est pas Shakespeare », si on entend par là son œuvre. Shakespeare, seul biographe de Shakespeare, équivaut à la phrase de Voltaire : « La vie des hommes de lettres est seulement dans leurs écrits », et de pareilles phrases sont de ces mots ( des mots, des mots, des mots ! […] On sent que l’esprit prudent, magistral (un plus malin que moi dirait magister) et sceptique de l’illustre auteur, car Guizot est sceptique, sous sa forme arrêtée et décidée, — seulement il est sceptique avec réserve, — on sent que cet esprit n’a pas l’inconvénient qu’auraient eu peut-être, s’ils avaient écrit sur Shakespeare, d’autres esprits trop émus et trop fécondés par l’idée d’écrire sur ce grand homme. […] Et cette question presque insoluble de la moralité de Shakespeare, dans l’état actuel de nos connaissances, cette ignorance complète où nous sommes des vices et des vertus de cet homme dont nous ne voyons que le génie, Guizot n’en a pas souffert seulement comme historien, dans cette Vie qu’il vient de publier, mais il en a souffert aussi comme critique littéraire, et c’est ici qu’on sent doublement le faux du mot d’Emerson : « Shakespeare n’a pas d’autre biographe que Shakespeare. » S’il n’a pas d’autre biographe, il n’a pas d’autre critique non plus.

309. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Les Césars »

On n’a pas tout dit, et même on n’a pas assez dit, quand on a dit seulement que « après Tibère, la politique impériale était complète : César ayant déblayé le terrain, Auguste posé les fondements, Tibère construit l’édifice ; et qu’après ces trois hommes supérieurs pour fonder l’Empire, la famille des Césars devait donner au monde Caligula, Claude et Néron, trois hommes infimes, pour l’exploiter ». […] Seulement, pourquoi n’a-t-il pas compris également, poussé par la logique de ses idées, que la famille donnant d’abord, comme à Rome, l’organisation politique, c’était une inexorable conséquence que l’institution politique se moulât sur la famille, sur cette énergique unité de la puissance paternelle, et que la racine de toute monarchie, pour un temps donné, était là ? […] Ce qu’il fallait à cette famille, — plus qu’à aucune autre peut-être qui ait gouverné les nations, — c’était un contrôle quelconque de l’opinion publique, non pas seulement de Rome, mais des provinces. […] Car César avait vu pour la Rome politique ce qu’on a vu seulement avec netteté depuis la fondation de la Rome chrétienne : c’est que, pour la ville prédestinée, il ne s’agissait plus d’être le point de départ de conquêtes nouvelles, mais un centre de gouvernement.

310. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Jacques Cœur et Charles VII »

Ce besoin, du reste, qui n’est — si l’on veut y réfléchir — que de l’individualisme encore ; ce besoin qui a produit tant de métaphysique vaporeuse, de synthèses, de formules, et qui, surexcité jusqu’à la rage par la vanité de chacun, ne nous a saisis tous que parce qu’il ne sied qu’à quelques-uns, c’est-à-dire aux maîtres, aux grands esprits, à ceux-là enfin qui se donnent seulement la peine de naître, pourrait faire croire à nos descendants que nous avons perdu le bon sens proverbial de nos pères, n’étaient quelques livres d’histoire fermes, nets, circonscrits, et dans lesquels il sera possible de le retrouver. […] Seulement, l’art pour l’art était une chimère, tandis que l’histoire pour l’histoire peut être une réalité. […] Seulement, l’effroyable siècle qui tourne autour de cette figure sereine et fatale méritait, non pour être moins vrai, mais pour l’être davantage, plus de passion et plus de flamme qu’il n’y en a dans la peinture que l’auteur de Jacques Cœur et Charles VII nous en fait. […] Seulement, dès qu’on a traversé toute cette splendeur et qu’on a mis la main sur le cœur de l’homme, on ne trouve plus qu’un être abject, auquel Dieu — qui sait seul ses desseins — a fait une grande destinée.

311. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des Pyrénées »

Un homme instruit des faits, et seulement des faits, — les saurait-il, d’ailleurs, comme dix académies des Inscriptions à lui tout seul, — ne serait pas même un peintre d’un degré quelconque. […] On ne fait rien de bon, rien qui dure seulement deux jours, sans la foi et sans l’enthousiasme. […] Seulement, ce phénomène, incessamment reproduit et que toutes les histoires nous renvoient de la même manière, sans y rien changer, n’est ni aragonais, ni basque, ni catalan : il est européen. […] Pour donner une idée des choses excellentes et souvent fort belles que nous perdons dans cette espèce d’étouffement de l’esprit de l’auteur par les détails de son récit, nous transcrirons tout entier un passage que nous trouvons dans son quatrième volume, et qui nous a paru avoir la profondeur et la mâle mélancolie de Bossuet lui-même, quand Bossuet est seulement historien.

312. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le roi René »

Mais l’histoire ne se bâtit pas seulement à coups de grands hommes, et, quand ils ont agi, il y a encore de l’histoire d’à côté… Le roi René est de cette histoire à côté. […] Mais la grandeur d’un homme doit être double de celle d’une femme pour que cette grandeur paraisse égale… Les femmes sont toujours très exceptionnellement grandes quand elles le sont seulement un peu. […] Seulement, le Roi René est trop exclusivement pour elle un bon vieux poète baguenaudant avec toutes les curiosités artistiques de son temps, s’endormant dans le radotage d’une petite Capoue littéraire. […] Seulement, il n’a point assez insisté, selon moi, sur le contraste du malheur et du mérite de René d’Anjou, qui donne à cette figure d’histoire une originalité si mélancolique.

313. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

L’auteur n’y fait pas seulement le peintre, mais le philosophe, et quel philosophe ! […] Mais à cela près de cette boutade d’un poète, d’un hypocondriaque sublime, plus capricieux qu’une femme et qu’une nuée, on n’avait pas vu un esprit sérieux et honnête, ayant réfléchi seulement deux minutes sur ce qui constitue la beauté ou la grandeur de la vie, proclamer « le tout-puissant écu » comme la religion philosophique (deux mots qui s’étranglent !) […] Seulement, si peu Américain que nous soyons, nous ne voudrions pas outrager les femmes d’Amérique d’un pareil éloge. […] Seulement, nous ne craignons pas d’affirmer que si les choses, les hommes, et particulièrement les femmes, sont en Amérique ce que Bellegarrigue les représente, c’est le plus abominable pays qui ait jamais existé.

314. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Montmorency » pp. 199-214

C’était une Pauline qui eut son martyre et qui ne le tint pas seulement du bourreau. […] Seulement, si l’ardente sympathie qu’il éprouve pour madame de Montmorency lui donne le courage de regarder, les yeux bien ouverts, cette robe rouge qui les fait ordinairement baisser, tant elle est rouge, trempée du sang des Montmorency ! […] … Dans ce livre, il ne s’agit pas seulement du mûrissement complet d’un talent qui a toujours fait l’effet d’être mûr, tant il avait de saveur et de goût. […] Seulement, sa perfection, à lui, sera plus heureuse que celle de madame de Montmorency, qui s’est ensevelie dans la sienne.

315. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIII. M. Nicolardot. Ménage et Finances de Voltaire » pp. 297-310

Nicolardot ne serait pas ce qu’il est ; il serait seulement une de ces biographies, d’un détail curieux et détaché, n’éclairant qu’une encoignure d’événements dans ce vaste ensemble d’une époque que les hommes, quand ils sauront l’histoire, mépriseront autant qu’ils l’auront adorée, qu’un tel livre, malgré sa maigreur, trouverait ici la place d’un examen et d’un éloge, et que nous en glorifierions la goutte de lumière isolée. […] Louis Nicolardot n’a vu que cela, lui, la moralité de Voltaire, dans cette biographie qui ne touche pas à son génie, mais qui veut seulement en infirmer l’action en lui opposant l’indignité et l’abjection du caractère. […] le livre du Ménage et Finances de Voltaire n’a pas seulement dans la pensée de son auteur le but de polémique que nous avons signalé. Ce n’est pas seulement un acte de cette justice qui porte le glaive.

316. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Le roi Stanislas Poniatowski et Madame Geoffrin »

Seulement, pour les curieux qui veulent analyser tout, en ce mystère psychologique d’une amitié entre une petite bourgeoise de la rue Saint-Honoré et un homme qui était du bois dont on fait les Rois bien avant que Catherine II prît la peine de le tailler en Roi, l’explication de Ségur recule la difficulté mais ne la résout pas. […] » Seulement, lui n’était pas superbe, — ce qui augmentait la vertu de Madame Geoffrin et ne diminuait pas ses tentations… En eut-elle ? […] Il n’entend point du tout que cette vieille d’esprit et de monde, cette expérimentée de la vie, cette âme de salon qui n’est jamais sortie de son salon avant de s’en aller en Pologne, pour faire un pèlerinage à Stanislas-Auguste, puisse, par impossible, avoir été amoureuse comme sa contemporaine, cette folle octogénaire de Madame Du Deffand, qui, elle, positivement l’était, quoique M. de Mouy, dans une de ses notes, en ait fait la Sévigné de l’athéisme et de l’insensibilité… Madame Geoffrin, qu’il rapetisse pour qu’on ne soit pas tenté d’en faire la paire avec Madame Du Deffand, qu’il trouve compliquée, était, dit-il, « seulement une femme de beaucoup d’esprit, une bourgeoise aimant la société des gens de lettres et des grands seigneurs, — (rien de plus que cela ?)  […] Seulement, le monde n’est qu’un gros butor, très pédant, malgré son apparente légèreté, et il faut le laisser à sa logique de gros butor et à ses classifications d’imbécile.

317. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Nicolas Gogol »

Seulement, si l’auteur des Âmes mortes, qui est l’idéal mort, l’a eu, ce sentiment de l’idéal, il l’a éteint en lui comme on souffle un flambeau, et je défie bien, quand on lit son livre, qu’on puisse dire qu’il l’eut autrefois. […] Seulement, si nous cédons Gil Blas, nous ne pouvons pas permettre qu’on compare en quoi que ce puisse être le satirique russe, qui se torture pour être méchant, à notre impartial et tout-puissant Balzac. […] Seulement, pour miter comme elle imite, il faut une vraie souplesse de tigre. […] Il est l’auteur d’une comédie politique intitulée le Revisor, où il n’y a ni situation dramatique, ni imagination quelconque, mais du mordant ; seulement, ce mordant n’est pas gai.

318. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIX. M. Eugène Pelletan »

Seulement, nulle part, ni en Allemagne, ni en France, les deux pays à idées, — l’Angleterre n’est qu’un pays à intérêts, — les hommes qui s’appellent humanitaires n’accepteront, pour l’explication de leur dogme et le dernier mot de leur foi, la profession de M.  […] La Chute admise, le Progrès ne serait plus ï Les enfants verraient cela… Seulement, pour rendre son soufflet à l’histoire, il fallait rester dans la philosophie, nous donner, d’après la nature de l’homme et l’étude de ses instincts et de Ses facultés, la preuve philosophique de l’impossibilité radicale, humaine, de la chuté. […] Certes, c’est ici le cas ou jamais de citer le beau mot du philosophe Jacobi, qui savait, comme Pascal, ce que vaut, sur les questions premières, la philosophie réduite à elle seule : « La philosophie, comme telle seulement, disait-il, est un jeu que l’esprit humain a imaginé pour se désennuyer, mais en l’imaginant, l’esprit n’a pas fait autre chose que d’organiser son ignorance. » Et encore y a-t-il moyen de l’organiser plus ou moins solidement, cette ignorance ! […] Seulement, pour insinuer dans les esprits honnêtes et confiants qui vous lisent ces conséquences voilées, la main, qui n’est pas très forte, tremble un peu… tâtonne dans les faits qu’elle mêle et se blesse à des inconséquences mortelles.

319. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

Seulement, ce monde, lâché une minute, elles l’ont repris, et avec quel détestable avantage ! […] L’esprit de Brucker était plus vivant que le livre le plus vivant, Seulement, quels que soient ses livres, qui certainement ne donnent pas la valeur intégrale de l’homme, il y a dans tous — comme dans ces Docteurs du jour qu’on a republiés — des beautés de points de vue, d’idées et d’éloquence qui devraient le défendre contre l’indifférence méprisante de la génération présente, dépravée par l’éducation des œuvres busses, et le tirer de cette insolente obscurité qu’on a fait tomber et qui s’épaissit sur son nom ! […] Eh bien, c’est cette force de la Paternité, dont Brucker n’avait pas seulement que l’idée dans la tête, mais dont il avait aussi le sentiment dans la poitrine, c’est cette force de la Paternité qu’il résolut de réapprendre au monde, en la lui peignant… Et puisqu’il avait accepté la forme du roman dans son ouvrage, il y introduisit un père comme on n’en connaissait plus, un père qui relevait la Paternité de tous les avilissements qu’elle subissait, depuis des siècles, dans les mœurs et dans les comédies ! […] V Seulement, voilà !

320. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Lacordaire. Conférences de Notre-Dame de Paris » pp. 313-328

Voici deux volumes qui ont fait, je ne dirai pas seulement leur bruit, mais leur bien dans le monde, et auxquels on ne saurait trop revenir. […] D’ailleurs, ce travail, qui a un autre but que d’expliquer les procédés de l’art oratoire et d’en mettre les beautés en lumière, sera la preuve d’un fait qu’il faut incessamment rappeler aux peuples affolés de l’art de bien dire, comme le sont les peuples vieux et impuissants ; c’est que l’éloquence véritable, celle que les âges n’éteignent point en passant sur elle, exprime toujours, je ne dis pas seulement une conviction… qu’est-ce que la conviction d’un homme ? […] Seulement, comme ces Conférences de Frayssinous, qui eurent leur quart d’heure de conquête au commencement du siècle, grâce à cette magie de diction qui paraît incroyable du moment qu’on ne l’entend plus, elles auront une meilleure et plus féconde destinée. […] Il ne la connaît pas seulement parce qu’il l’a regardée de cette cellule de moine qui est le meilleur observatoire d’où l’on puisse étudier le monde, mais il la connaît parce qu’il l’a traversée, parce qu’il l’a vécue comme les plus égarés d’entre nous.

321. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « E. Caro »

Seulement, pour être ému d’un très vif plaisir, je ne me croirai pas moins juste. […] Seulement, il a réduit l’importance de son personnage, en lui donnant des compagnons. […] Seulement, sur la masse, l’auteur en a détaché trois, qu’il a relevés en bosse : Et quand tu vois ce beau carrosse Où tant d’or se relève en bosse ! […] Depuis seulement l’Encyclopédie, comptez combien nous en avons vu paraître et disparaître en France, dans ce pays qui n’est pourtant pas le pays où il s’en abat le plus.

322. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « André Chénier »

Il ne s’agit pas seulement pour lui des Parnassiens, cette école de poètes comme les Lakistes en Angleterre ; il s’agit de tous les genres de poètes, anciens et modernes. […] Seulement, de faits prouvant absolument qu’il ne l’était pas, il n’y en a pas d’autres que les sentiments exprimés dans ses œuvres. […] Seulement, par les traits qui en sont sortis, par les quelques flèches que nous pouvons juger, puisqu’elles brûlent, à force de talent, d’un feu inextinguible et immortel, nous pouvons induire quel poète il aurait été s’il eût vécu un jour de plus. […] Seulement, et je parle à ceux qui sont poètes en quelque degré, si l’œuvre avait été plus belle, le poète, privé de la poésie de sa mort sanglante, aurait assurément été moins beau… V Or, c’est précisément (répétons-le une dernière fois !)

323. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Honoré de Balzac » pp. 1-15

Nous en voulons seulement faire mesurer la hauteur à M.  […] Seulement c’est lui qui est jugé. […] Seulement cette moralité qui ne s’appuie pas aux idées positives et religieuses sans lesquelles, selon nous, toute moralité est une illusion ou un calcul, cette moralité ne nous satisfait qu’imparfaitement. […] Or, ce livre, nous prenons l’engagement de le faire un jour ; seulement nous n’avons pas voulu, par respect pour le grand homme littéraire des temps modernes, commencer la série des Romanciers du xixe  siècle, sans écrire à la tête le nom de Balzac.

324. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules De La Madenène » pp. 173-187

Seulement, parce qu’il était moraliste, comme doit l’être tout romancier, et qu’il ne s’agissait pas uniquement pour lui de peindre avec grandeur des mœurs poétiques et simples auxquelles une intelligence, que nous n’avons pas craint d’appeler épique, a donné la plus héroïque des tournures, l’auteur du Marquis des Saffras ne s’est pas concentré dans la sphère où l’auteur de Miréio est resté, et ses paysans primitifs n’ont plus été ces vanniers, ces pâtres, ces matelots revenus des guerres, ces conducteurs de cavales, ces toucheurs de bœufs, campés sur des reins d’Hercule, comme les héros d’Homère, dans un ciel d’un bleu olympien. […] Ces enfants gâtés du soleil et souvent terribles, M. de La Madelène les a fait vivre tels qu’ils sont, non pas seulement dans leur vie domestique et de foyer, mais dans leur vie collective, leur vie d’assemblée, d’émeute, de farandoles et de batailles, car le plein air, le dehors, la place publique, sont pour eux bien plus le foyer que le coin du feu de la maison ; il nous les a montrés en plein dix-neuvième siècle et à cette heure du dix-neuvième siècle, dominés par l’incoercible élément méridional, qui leur donne encore la physionomie des ancêtres ; par ce caractère héréditaire et local que la poussière humaine ne perd que le dernier, et qui se révolte avec tant d’énergie sous l’émiettant et l’aplanissant rouleau que la civilisation, cette Tarquine à la main douce, qui ne fait pas voler les têtes de pavot sous les coups de baguette, mais qui se contente de les coucher par terre en les caressant, promène par-dessus toutes choses, comme dans une allée de jardin ! […] Dans la littérature contemporaine, nous ne connaissons rien de plus habilement et de plus finement tracé que ce caractère d’Espérit, ce génie de village venu en pleine terre et qui n’est pas seulement le génie de l’industrie, moins étonnant et tout de suite compris parmi ces populations actives et âprement utilitaires, mais le génie, l’inutile et contemplatif génie de l’art, cette divine paresse, que, de tous les genres de génie qu’il a donnés aux hommes, Dieu a fait certainement le plus beau ! […] Seulement William Godwin a le sombre anglais, le regard noir, l’âpreté, la brusquerie, l’amertume.

325. (1874) Premiers lundis. Tome I « Deux révolutions — I. De la France en 1789 et de la France en 1830 »

A une époque comme celle-ci, où la marche est libre, dégagée, où il ne s’agit point de renverser le mauvais, mais seulement de ne plus le reconstruire, où les passions ardentes et aveugles ont cédé à une raison calme, patiente et vigoureuse, il faut se garder des fausses analogies ; et, puisqu’on a tout loisir d’étudier le passé, de le comparer avec le présent et d’en tirer des leçons, puisque l’expérience est invoquée à chaque instant, il importe de ne point s’abuser sur ces réponses de l’histoire, et que le passé, au lieu de nous éclairer, ne nous embrouille pas. […] Ils ne seraient probablement pas plus habiles que les illustres constituants, que les sages publicistes de l’an III, et ils échoueraient seulement avec beaucoup moins de dignité, de vertu et de grandeur. […] C’est donc d’aujourd’hui seulement qu’à l’abri des passions et des haines, sans dangers de lutte ni d’irritation, peuvent se dérouler et s’appliquer les principes de 89 reconnus explicitement dans la charte nouvelle.

326. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XV »

Nous avons seulement conseillé à chacun de refaire son style, selon ses moyens et ses aptitudes, jusqu’à ce qu’on en soit satisfait, et je crois que, dans cette mesure, le conseil peut s’appliquer à tout le monde. […] Seulement il y en a aussi qui se gâtent en se corrigeant. […] il y a bel et bien une conclusion ; seulement cette conclusion, M.

327. (1905) Propos littéraires. Troisième série

Seulement l’un pouvait, d’une douce aventure sans conséquence, tirer un roman immortel. […] Voyons seulement comment il se conduisit en cette aventure. […] Ce n’est plus seulement le fameux : « On croyait trouver un auteur et l’on trouve un homme ». […] Pascal n’est pas seulement délicat ; il est héroïque. Il ne dit pas seulement : « C’est le devoir ! 

328. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Je dirais seulement moins bien. […] Seulement, et M.  […] Seulement il ne nous la peint aucunement. […] Seulement c’était tout le second acte à refaire. […] Il n’était pas seulement un homme de théâtre.

329. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Ce n’est plus seulement la nature, mais ce sont les pierres. […] c’est cela qui désole Fantasio : « Si je pouvais seulement sortir de ma peau pendant une heure ou deux. […] Villemain était d’une laideur incroyable : Sainte-Beuve, … Sainte-Beuve n’était pas seulement laid, il était vilain. […] Seulement, vous comprenez, Francis Coppée, c’est dur à l’oreille. […] Je me demande seulement si Coppée a toujours très bien vu ce qu’il y a vraiment de poétique dans ces humbles existences.

330. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

La négation vise quelqu’un, et non pas seulement, comme la pure opération intellectuelle, quelque chose. […] Il ne notera plus seulement l’état actuel de la réalité qui passe. […] C’est par là, et par là seulement, que l’acte complexe se distingue et se définit. […] C’est le détail du réel qu’elle prétend éclaircir, et non plus seulement l’ensemble. […] Par là ils tendent à se placer dans la durée concrète, la seule où il y ait génération, et non pas seulement composition de parties.

331. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

Seulement, ce n’est que l’esprit de l’homme. […] Forneron croit justement qu’il l’a perdue par la faute des hommes, — par ce que nous nommons, nous autres catholiques, le Péché, et ce que les mondains appellent seulement des fautes… Et c’est la vérité. […] Seulement, en faisant de l’histoire humaine, il n’en a pas moins fait de l’histoire politique. […] Devant tant de sottises, d’anarchie et de crimes, il suffit seulement de raconter. […] Taine et Forneron, qui ne sont pas seulement des livres de vérité, mais des médications contre la folie révolutionnaire ; car s’il est un moyen de la guérir, c’est avec les effroyables douches de tout le sang qu’elle a versé !

332. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

Seulement il n’est pas tel partout. […] Les de Goncourt auront donc seulement accru notre amour des nuances et de la matérialité. […] Une étude entière ne suffirait pas à exposer seulement la question. […] Le don de créer n’est-il qu’une évocation, et l’imagination seulement de la mémoire ? […] D’autre part Saint-Victor semble avoir seulement idéalisé la langue de Gautier.

333. (1894) Critique de combat

Je veux détacher seulement son aventure avec madame Walewska. […] Entend-il seulement que les illustres d’alors ont été peu patriotes ? […] Je choisirai seulement deux exemples. […] Seulement, cet homme très intelligent « n’entend rien (je vous ai déjà dit que M.  […] Seulement il ne fallait pas se borner à mentionner le fait en passant.

334. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

Elles sont seulement voluptueuses de cœur, dans toute l’étendue de la tendresse de ce cœur. » « Oh le pauvre cœur de femme qu’un rien de l’être aimé, émeut, exalte, froisse !  […] Il y a un dîneur que j’ai déjà rencontré, un Marseillais, à l’oreille appartenant toute au chant des oiseaux, et qui n’en donne pas seulement le son, mais qui en répète, mot à mot, la chanson. […] Une gloire de dix mille, de vingt mille, de cent mille années seulement, ça vaut-il le mal que je me suis donné, les privations que je me suis imposées ? […] Dans la chambre de Mlle de Varandeuil, une fenêtre à guillotine, comme on en trouverait seulement à Londres. […] … » Et la jolie trouvaille, qu’elle a faite dans la scène de l’hôpital, de cette toux, qu’elle a seulement, quand elle parle de choses d’amour.

335. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Amiel, Henri Frédéric (1821-1881) »

Ferdinand Brunetière Comme ses amis, je pourrais croire à ce respect, à cet amour, à cette religion de l’idéal, si cet idéaliste, se renfermant en lui-même ou seulement dans son Journal, n’avait rien écrit, rien publié, ni jamais essayé de conquérir, à défaut d’un peu de gloire, cette notoriété qui fuyait devant lui… En réalité, il mettait dans ses Grains de mil des fragments de ce Journal, tissé, comme on nous dit, de sa propre substance. […] Seulement, des conditions spéciales de milieu et de tempérament firent que ces tendances diverses n’eurent, dans Amiel aucun contrepoids, en sorte qu’il laissa s’exagérer chez lui jusqu’à la maladie et l’esprit germanique et l’analyse, et le goût du songe.

336. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre deuxième. L’idée de l’espace. Son origine et son action »

Sans cela, même en ayant déjà l’idée de l’espace, vous n’arriveriez jamais à distinguer les cas où c’est votre main seulement qui est affectée et ceux où c’est votre corps entier. […] Non, car l’intensité, elle aussi, enveloppe la quantité, et ici il n’y a pas seulement une sensation plus intense, mais autre chose. […] — Mais, d’abord, c’est seulement de l’expérience externe qu’il s’agit ; de plus, beaucoup de kantiens n’admettent l’extensivité que pour la vue et le toucher. […] C’est seulement quand tout le mécanisme des relations géométriques s’est établi de lui-même que l’enfant arrive à en abstraire l’espace. […] Il y aurait donc, dans le système nerveux, d’après cette hypothèse, des ondes centrifuges et non pas seulement des ondes centripètes.

337. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Car c’est en cela seulement qu’ils font œuvre d’artistes. […] Songent-ils seulement à ce plan, et à cette toile ? […] Je demande seulement qu’on lui laisse le temps de produire son effet. […] Personnifier les choses, ce ne doit pas être seulement les humaniser. […] C’est alors seulement qu’on en sentira le prix.

338. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Car la philosophie consisterait-elle donc à discuter seulement si les qualités de la matière sont en elle ou en nous ? […] C’est le grand problème de la moderne exégèse, et l’on a l’air communément de croire que Bossuet ne l’aurait pas vu, ni seulement soupçonné. […] Ce n’est donc pas seulement un intérêt purement français, c’est un intérêt européen qu’enveloppe une étude sur Bayle. […] Évidemment, c’est ce que l’on ne saurait dire avec assez de certitude ou seulement de probabilité. […] Pas plus que la génération des Voltaire et des Montesquieu, qui tout à l’heure occupera la scène, ou que la génération des Turgot et des Condorcet, qui ne disparaîtra qu’avec le siècle, celle-ci, la génération des Fontenelle ou des Bayle, n’est sceptique ou seulement incroyante : elle croit seulement à d’autres choses.

339. (1924) Critiques et romanciers

Seulement, les réalistes ont mal accompli leur besogne. […] Caron de Beaumarchais : seulement, M.  […] Seulement, la réalité se moque de la logique. […] Seulement, vous avez admis que l’instinct ne change pas. […] Seulement, M. 

340. (1889) Méthode évolutive-instrumentiste d’une poésie rationnelle

Car, dans cette formule sont impliquées pour moi telles folies et dangereuses imaginations inspirées par les religions (citons plus près de nous Milton et Dante), et sensationnelles seulement, pour peu qu’on les pense, sont les ordinaires visions de paradis ou d’enfers sous divers noms, où se meuvent les diverses théogonies d’amour et d’effroi. […] Seulement, comme étrange fut l’air de croire inventer cela : car de toute éternité de la matière en devenir le Symbole étant virtuel en la Nature et attendant qui l’en tirera, depuis qu’existent geste et langage n’en sort-il pas peu à peu ? […]   Seulement, il me paraît nécessaire de dire dès maintenant qu’elle est, déduite de ce Principe évolutif tel qu’il est plus haut édicté, la capitale nécessité demandée pour la progressive liberté de l’Individu, et de l’Individu dans la Collectivité. […] Il n’est doute, en effet, qu’à l’époque seulement de la pensée naquit le langage : et ainsi la parole est liée fatalement et essentiellement, et quant à ses sonorités ! […]   Étant donné tel état de l’esprit à exprimer, il n’est donc pas seulement à s’occuper de la signification exacte des mots qui l’exprimeront, ce qui a été le seul souci de tout temps et usuel : mais ces mots seront choisis en tant que sonores, de manière que leur réunion voulue et calculée donne l’équivalent immatériel et mathématique de l’instrument de musique qu’un orchestrateur emploierait à cet instant, pour ce présent état d’esprit : et de même que pour rendre un état d’ingénuité et de simplesse, par exemple, il ne voudrait pas évidemment dès saxophones ou des trompettes, le poète instrumentiste pour ceci évitera les mots chargés d’O, d’A et d’U éclatants.

341. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Préface de la seconde édition »

Alors que nous avions déclaré à maintes reprises que la conscience, tant individuelle que sociale, n’était pour nous rien de substantiel, mais seulement un ensemble, plus ou moins systématisé, de phénomènes sui generis, on nous taxa de réalisme et d’ontologisme. […] Elle nous les fait bien connaître jusqu’à un certain point, mais seulement comme les sensations nous font connaître la chaleur ou la lumière, le son ou l’électricité ; elle nous en donne des impressions confuses, passagères, subjectives, mais non des notions claires et distinctes, des concepts explicatifs. […] Les faits sociaux ne diffèrent pas seulement en qualité des faits psychiques ; ils ont un autre substrat, ils n’évoluent pas dans le même milieu, ils ne dépendent pas des mêmes conditions. […] Seulement, elles nous dominent du dedans ; car elles sont tout entières en chacun de nous. […] Il est vrai seulement que les individus en sont les seuls éléments actifs.

342. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « I »

Albalat, dit la Nouvelle Revue internationale, n’a pas la prétention d’infuser le génie aux intelligences médiocres ; il a seulement voulu mettre en lumière les règles générales qui sont à la portée de toutes les intelligences. […] Albalat, dit la Nouvelle Revue internationale, n’a pas la prétention d’infuser le génie aux intelligences médiocres ; il a seulement voulu mettre en lumière les règles générales qui sont à la portée de toutes les intelligences. […] Il s’agit seulement de s’en approcher le plus près possible, et cet effort n’est pas une tentative vaine. […] Adolphe Brisson, dans un article, d’ailleurs très aimable, des Annales (21 juillet 1901) nous reproche « de ne pas avoir accordé assez d’importance au rythme, à ce signe fondamental, qui n’appartient pas seulement au poète, mais au prosateur. […] On propose une doctrine ; c’est elle seulement qu’il faut juger.

343. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Hippolyte Babou »

Ses nouvelles n’attestent pas seulement son affection courageuse pour les choses fortement littéraires ; elles en attestent encore la puissance. […] Seulement, peindre ainsi, c’est presque inventer. […] Je m’imagine même que de ne pas faire souffrir est d’une assez mince considération pour l’auteur de ces Lettres, pour cette gaîté de pinson qui rit et qui pince, pour l’esprit léger qui a lancé tant de choses légères, pesantes seulement aux amours-propres au nez desquels il les a soufflées, en cette sarbacane d’enfant terrible qui, dans ses mains d’artiste, est la flûte même de l’ironie ! […] Seulement, si Babou est tout cela, s’il a cette fleur de bienveillance qu’on aime à voir fleurir, comme celle du cactus, entre deux dards, il en utilise les deux dards autant que la fleur. […] IX Et de tous les reproches que j’ai faits à Babou, c’est là le plus grave ; car je ne le fais pas seulement au point de vue de la moralité littéraire.

344. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Appartient-elle seulement à Platon et à Aristote, ou à l’esprit humain lui-même ? […] Alors, mais seulement alors, l’histoire de la philosophie est possible. […] Soit donné seulement l’être en soi, la substance absolue sans causalité, le monde est impossible. […] De plus, il n’est pas seulement une substance, c’est une cause aussi. […] C’est ainsi, et c’est seulement ainsi qu’il faut entendre la pensée de Montesquieu.

345. (1882) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Deuxième série pp. 1-334

Seulement c’est la prévention de M.  […] Je dis bien séduire, et non pas seulement persuader. […] Seulement ce ne sont pas les contemporains qui s’aperçoivent qu’un genre s’épuise. […] Seulement, il l’a mise à la portée des hauteurs de brelans et des dissertateurs de tavernes. […] C’est dommage seulement que toute sa sagesse ne procède que de son égoïsme.

346. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

Il est permis seulement de publier l’accusation et la sentence. […] En comptant bien, je m’aperçois que j’ai parlé de deux procès seulement (seulement !) […] Seulement nous les avons mangés les derniers, ceux-là. […] Il pourra seulement s’en faire l’interprète. […] Je rappellerai seulement que le cours que faisait M. 

347. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

Elles y sont seulement plus apparentes et plus fortes. […] ou seulement ce que c’est que le monde ? […] Mais elle est seulement moins vulgaire et plus rare. […] Qui prouvera seulement qu’il est Celte ? […] Me permettrai-je d’insinuer seulement qu’au temps de M. 

348. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Seulement, pour l’unité de son œuvre il faut que cet anachronisme soit constant. […] J’en suis pour le moment à indiquer seulement qu’ils ne manquaient pas de logique. […] Je ferai seulement remarquer ici ce que j’aurais pu noter en un autre endroit. […] Seulement, le génie fut mal servi et l’activité mal secondée. […] Ce n’est pas seulement une bataille, c’est tout cela qui a été perdu à Waterloo.

349. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

La part du hasard y est seulement un peu plus grande. […] Parfois l’une d’elles est admise, parfois c’est seulement un fragment, le reste est exclus, rejeté. […] Seulement en ce cas, la véritable création a été la formation de l’instinct même. […] Mais il n’existe pas seulement chez eux. […] Seulement ici nous ne sommes plus en dehors de la psychologie.

350. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre III. De la signification de la vie. L’ordre de la nature et la forme de l’intelligence. »

A cette condition seulement on finit par s’accommoder au fluide dans ce qu’il a d’inconsistant. […] Chez l’homme, et chez l’homme seulement, elle se libère. […] Mais l’homme n’entretient pas seulement sa machine ; il arrive à s’en servir comme il lui plaît. […] Il est vrai qu’elle n’a pas seulement abandonné en route un bagage embarrassant. […] Mais une telle doctrine ne facilite pas seulement la spéculation.

351. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. »

Lui, qui sera si heureux, il aime peu à s’en remettre aux faveurs de la fortune « qui quelquefois est bien inconstante. » Vainqueur à Fontenoy, au moment le plus désespéré, non par son flegme seulement, mais par un de « ces traits de lumière qui caractérisent les grands capitaines », il dira à Louis XV dont il vient d’illustrer les armes, et à travers toutes les effusions du dévouement : « Vous voyez, Sire, à quoi tiennent les batailles !  […] Je tâcherai aussi d’engager un homme raisonnable à faire un tour en Saxe ; mais les Français sont paresseux de sortir de Paris : j’entends ceux qui valent quelque chose, et ils sont au désespoir quand il s’agit d’aller seulement sur la frontière. » Il nous connaissait bien : et c’est ainsi qu’il est bon quelquefois de ne pas être de la nation qu’on sert et où l’on sera appelé à commander : on sait les défauts, on les corrige ; on combine les qualités et les mérites de deux races. […] — Seulement tâchons de ne les imiter, ni l’un ni l’autre, dans leurs incongruités de langage. […] Et ce n’était pas seulement en Saxe qu’il conseillait l’usage de ce procédé : on sait la lettre qu’il écrivit le 15 mai 1748 au comte de Maurepas avant la paix d’Aix-la-Chapelle, pour tâcher de garder à la France les provinces conquises et de ne rien lâcher du bon morceau qu’il tenait ; une lettre où sous prétexte de ne parler qu’en militaire, il faisait, comme on dit, le bec aux hommes d’État et leur souillait la leçon16. […] Guizot, le premier, a fait un mot à ce sujet : « Le maréchal de Villars n’a point sauvé la France à Denain, il a seulement sauvé l’honneur militaire de la France. » Rien que cela !

352. (1892) Boileau « Chapitre II. La poésie de Boileau » pp. 44-72

Nous ne l’écoutons pas assez, seulement pour le plaisir de l’oreille. […] n’en revenait-il pas toujours, pour faire admirer un passage de la Genèse, à « la douceur majestueuse des paroles », et ne demandait-il pas seulement, pour que tous les esprits en reconnussent la beauté, « une bouche qui les sût prononcer », et « des oreilles qui les sussent entendre » ? […] Rien de ce qui eût inspiré la spirituelle polissonnerie de l’âge suivant, mais seulement les « quatre mouchoirs de sa beauté salis » qu’on envoie au blanchisseur. […] Habitués que nous sommes à mettre la poésie dans la passion et l’enthousiasme, nous avons peine à nous figurer un poète qui, froidement, regarde la nature, sans l’animer, et la copie, sans l’altérer, curieux seulement de l’aspect des choses, et s’efforçant de fixer dans une image adéquate la sensation physique qu’il en a reçue. […] Seulement ce n’est pas une raison pour la nier, quand par hasard elle se dégage et trouve sa forme : et surtout ce qu’elle a d’étroit et de court n’en doit pas faire méconnaître la rareté originale.

353. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Mme de Caylus et de ce qu’on appelle Urbanité. » pp. 56-77

Cette émotion, avec tout ce qu’elle promettait de sentiments prêts à éclore, Mme de Caylus ne l’eut pas seulement dans la voix. […] Elle mourut en avril 1729, âgée seulement de cinquante-six ans. […] Puis, avec l’usage et le temps, il en vint à exprimer plus encore, et à ne pas signifier seulement une qualité du langage et de l’esprit, mais aussi une sorte de vertu et de qualité sociale et morale qui rend un homme aimable aux autres, qui embellit et assure le commerce de la vie. […] Que ce fût un petit mouvement du cœur ou seulement un goût vif de l’esprit, elle avait pour cette nièce-là un faible qu’elle n’avait pour aucune autre ; elle l’appelait sa vraie nièce, et, surtout depuis la mort de Louis XIV, on la voit se porter vers elle avec une solide amitié. […] Ce que je puis dire seulement, c’est que l’éloge de Mme de Caylus me paraît très délicat.

354. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution française »

Elle n’est pas seulement de la grande peinture, elle est aussi — et avant tout — un jugement prononcé par l’homme au nom de Dieu et de la vérité, et, comme tous les jugements, elle ne s’établit que sur une enquête sagace et profonde. […] Seulement, l’écrire comme Cassagnac l’a écrite, c’est peut-être l’empêcher de se continuer. […] Or, déshonorer la Révolution, c’est faire cela et mieux encore, c’est la tuer — non pas seulement comme une ennemie, mais comme une idée, — au seuil même de toute âme qui lui eût donné un asile si elle n’eût été que haïe, frappée et proscrite. […] Le Roi, ce n’était pas seulement la personne du Roi ! […] Seulement, le sophiste et l’enfant sont-ils plus grands parce qu’on les voit à la lueur de la flamme qu’ils ont allumée ?

355. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

Souvent j’ai exécuté à part et seulement pour moi les idées qui me venaient en travaillant. […] Ce n’est pas cela seulement ; mais nous méprisons ceux qui n’ont pas la même adresse. […] Elle s’offre à lui, s’il se donne seulement la peine de la désirer, avec tous les trésors de sa beauté. […] Seulement je suis convaincu d’être sur la bonne voie, et cela me suffit. […] Alors seulement je me fais une idée de ce qu’est en réalité la vie sociale.

356. (1897) L’empirisme rationaliste de Taine et les sciences morales

Mais les schèmes qu’il construit ainsi ne correspondent à rien dans le réel ; ils ne peuvent même pas être pensés en tant que tels, mais seulement à l’aide des mots. […] Seulement cette méthode externe n’était, pour lui, que la première phase de la science ; celle-ci ne s’achève qu’en expliquant. […] Ils n’ont donc de ce qu’ils attaquent qu’une notion bien confuse Le héros du Disciple, qui a ouvert la campagne il y a environ neuf ans, n’est pas seulement un triste caractère, c’est un médiocre esprit, un mauvais élève qui n’a pas compris son maître.

357. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Louandre »

Seulement, pour se consoler de son indigence en fait de grandes personnalités poétiques, l’Angleterre actuelle a Thomas Carlyle. […] Seulement, les hommes comme Louandre sont-ils tenus de respecter tant de faiblesse et n’ont-ils pas réellement mieux à faire qu’à doser au public dans des proportions homœopathiques les trésors de leur érudition ? […] Louandre n’a été ni assez philosophe ni assez poète ; il a été de l’entre-deux, et c’est dommage… Car, s’il avait pris les choses seulement par le côté poétique, il aurait pu nous donner un livre où la science du chroniqueur et de l’antiquaire se serait mêlée à ce qui fait vivre les livres plus que la science elle-même : le style, la couleur, l’émotion !

358. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Belmontet »

Les beaux vers, ces perles du collier des nations jeunes, qu’elles ne mettent plus dans leur vieillesse, les beaux vers deviennent de plus en plus rares ; les âmes tarissent, les imaginations se décolorent, et ce douloureux et magnifique oiseau, au bec lumineux, à la gorge teinte de la pourpre éclatante de son cœur : la Poésie, meurt, étouffé sous le large pouce de ces intérêts matériels dont la main brutalise à cette heure les plus pures et les plus fortes intelligences… Seulement, s’il y avait à faire une exception en faveur des poésies sur lesquelles les reflets d’un enthousiasme sincère se voyaient encore, n’était-ce pas en faveur de celles qui s’étoilent d’un nom glorieux et s’appellent Poésies de l’Empire 57? […] Tout ce qui est, dans ce temps, âme ou seulement fibre de poète, le sait pour y avoir touché… Quand, au matin, vous voyez descendre de toutes les collines dans la vallée des jeunes filles, leur cruche à la main, vous dites, sans crainte de vous tromper, qu’il y a par là une fontaine. […] Seulement, si cette force était plus grande encore, la main du poète, qui attaque parfois l’expression avec une si remarquable énergie, frapperait toujours juste et ne tournerait pas.

359. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — II »

Taine, le pasteur Roger Holard prononçant l’éloge du défunt, a déclaré que ce n’était pas seulement pour se conformer au désir de Mme Taine et de ses enfants qu’un service funèbre était célébré, mais pour obéir à la volonté de M.  […] Le problème semblera d’autant plus important que l’esprit protestant apparaît non pas seulement chez Taine, mais chez ceux qui l’entouraient, chez Bourget (cf. […] Seulement, l’auteur du Génie du christianisme procédait par des élans de sensibilité et des peintures poétiques.

360. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IX. »

On remarque encore que les seuls chants d’Anacréon parvenus jusqu’à nous n’ont été nulle part imités par Horace, ce qui laisse douter si ce sont les mêmes qu’on connaissait à Rome, et si nous n’avons pas seulement l’œuvre d’une époque plus récente, et la tradition affaiblie plutôt que l’inspiration du vieillard de Téos. […] L’Asie poussa un long gémissement, se sentant ainsi t’rappée à deux mains par la guerre. » On le croira sans peine, ce n’était pas seulement par ces courtes épitaphes que devait se marquer l’admiration du poëte pour la gloire de son pays. […] qu’on voie ici seulement un projet insensé, grâce à toi, Jupiter !

361. (1896) Études et portraits littéraires

Notons seulement qu’il l’est avec des passions anglaises : orgueil indompté, âpre amour de la lutte, folie sombre. […] Reste seulement à les évaluer. […] Retenons seulement les démentis infligés à Taine par l’histoire de l’art et des lettres. […] De ses ancêtres espagnols, un mot seulement. […] Nous regrettons seulement que la préface de M. 

362. (1930) Le roman français pp. 1-197

Du roman seulement : il faut savoir se borner. […] De nos jours seulement. […] Seulement, chez Bazin, la sensualité de Sand s’est muée en pur sentiment. […] Berl seulement, ce qui ne suffit pas. […] J’y puiserai seulement quelques indications générales.

363. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Seulement le désaccord est si profond qu’on n’en souffre même plus. […] D’un genre à l’autre il n’y a pas seulement succession, mais génération. […] Seulement c’est avec mes yeux que j’ai regardé, non avec ceux d’un autre. […] Seulement, il y a des endroits où il s’arrête, il prend un temps. […] J’ai voulu seulement donner quelques indications générales.

364. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

une mère impérieuse, un fils craintif, révolté soudain par ses passions ou ses vices, ou bien un père sacrifiant à son ambition, à sa vanité, le bonheur et toute la vie d’une fille qu’il aime pourtant, est-ce là seulement de l’« histoire ancienne » ou de la « mythologie » ? […] Sans doute ; la dignité trafique est une sottise : un empereur amoureux est un homme amoureux, qui a seulement plus de pouvoir, partant moins de scrupule à se satisfaire. […] Seulement des mêmes passions, de la même situation, du même moyen, l’un tire du comique, et l’autre du tragique : chacun suit la loi du genre qu’il traite. […] Cet homme-là, par un exemple unique, a fait vraiment à son Dieu le sacrifice de son génie ; il s’est retiré quand il n’était ni épuisé ni fatigué, quand il avait seulement montré ce qu’il pouvait faire. […] Il écrivait Britannicus, le plus saisissant tableau qu’on ait tracé de Rome impériale : il l’écrivait en pur artiste, sans idée ni intention de politique, attaché seulement à bien rendre la sombre couleur de Tacite.

365. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

Levi dirige seulement Parsifal, M. Mottl seulement Tristan. Madame Materna chante seulement Kundry, M. Winkelmann seulement Parsifal. […] Deux âmes49 seulement exprimées ; deux âmes concevant toutes antres vivantes formes ; deux âmes uniques personnages de ce drame et le vivant ; et deux âmes qui ne sont que deux façons d’une âme, les deux sexualités, les deux modes de l’âme aimante ; une âme donc, évoquée.

366. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Celui qui se suicide veut la vie, il se plaint seulement des conditions spéciales qui l’entourent… C’est parce qu’il ne peut cesser de vouloir qu’il cesse de vivre… (I, 471, et dans presque tous les écrits de Schopenhauer). […] Deux philosophes ont seuls exercé de l’influence sur lui, Feuerbach et Schopenhauer, et tous deux en tant seulement qu’ils abandonnaient le domaine de la philosophie pure, c’est-à-dire d’une théorie logique et mathématique du monde. […] Je rappellerai trois choses seulement. […] Seulement, permettez-moi d’indiquer en peu de mots les causes de mon erreur. […] Un intervalle de trois jours seulement sépare ces deux anniversaires ; aussi les fêtes comprenaient-elles un espace de cinq jours.

367. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

C’est que, pour l’esprit, on ne peint pas seulement avec des mots qui expriment des accidents de couleur et de forme, mais avec des analogies qui remuent des mondes ! […] Seulement, cette constance qui excuse, cette grandeur, cette intrépidité, on les cherche dans le livre de M.  […] Grande dame seulement par son blason, elle allait, de pente naturelle, à tout ce qui était vulgaire, ne comprenant rien à ce qui était supérieur. […] Seulement ce n’est pas la reconnaissance qui lui fait prendre des tons de Bossuet… déplacé, à propos des événements les plus chétifs et les plus méprisables de l’histoire. […] Seulement il peut oindre tant qu’il voudra du parfum de ses éloges et de ses idolâtries la mémoire de Mme de Chevreuse, il ne la lavera pas.

368. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Son feuilleton sur la Czarine, dont nous étions fort en peine, a paru, mais seulement dans l’édition des départements. […] Sa plume fait autorité, mais seulement dans le monde d’élite et, par conséquent, assez restreint où le littérateur-gentilhomme se soucie d’exercer une influence. […] C’est à ce prix seulement que le talent conquiert influence et pouvoir. […] Il peut réussir ailleurs, et il vient de le prouver, mais là seulement il est complet. […] Seulement il les porte fort mal.

369. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LEBRUN (Reprise de Marie Stuart.) » pp. 146-189

La reprise de Marie Stuart n’était pas seulement pour la Comédie-Française une démarche naturelle tout à fait indiquée ; elle était pour Mlle Rachel un rêve d’imagination ; disons mieux, une délicatesse de reconnaissance et comme un vœu. […] Ce sont là des vers charmants, mélodieux, de l’école de Racine ; je n’y regrette que cette fumée d’Ithaque que l’Ulysse d’Homère aurait voulu voir seulement de loin, et puis mourir85. […] L’impatience du parterre commença à se faire sentir à une scène de l’acte second, laquelle, au contraire, paraissait alors à de très-bons juges d’un charme sans exemple sur notre scène, et comparable seulement à l’entrevue de Juliette et de Roméo ; la fameuse scène de doña Sol, depuis, rentra dans cette situation. […] Depuis son succès de 1820, sa place y semblait marquée avec certitude ; seulement son poëme sur la Mort de Napoléon l’avait fort retardé. […] Le Théâtre traduit par La Martellière (1799) ne contenait que trois pièces, et Marie Stuart, qui se faisait seulement alors, n’y était pas.

370. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

Fénelon eût osé davantage, au moins dans les portions de naïveté et de grâce simple : La Fontaine cheminait, mais d’instinct seulement, dans le même sens. […] Le véritable texte de la collection de Constantin Céphalas, retrouvé à Heidelberg par Saumaise en 1606, demeura longtemps inédit et à la portée seulement d’un petit nombre d’initiés. […] Bon nombre de ses épigrammes sont destinées à célébrer ses amours à Tyr, amours bien asiatiques la plupart, de ceux qu’on rougit seulement de nommer, qu’étalait si à nu la muse antique, pour lesquels Horace et Virgile lui-même ont trouvé des accents et Cicéron des madrigaux125, dont la poésie homérique était restée parfaitement exempte et pure, mais dont l’invasion dans la poésie grecque lyrique remonte jusqu’au temps d’Ibycus et de Stésichore. […] Ajoute à ce que j’ai dit dès longtemps, ajoute… — Mais je déraisonne de plus en plus ; ne dis rien, absolument rien… — Ou seulement… — Non, dis tout, ne t’épargne pas à tout dire… — Et cependant pourquoi est-ce que je t’envoie, ô Dorcas ? […] qu’il paraît avoir le plus aimée, et il ne l’a pas appelée seulement par métaphore l’âme de son âme.

371. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre I. Décomposition du Moyen âge — Chapitre I. Le quatorzième siècle (1328-1420) »

Mais cette armée innombrable et tumultueuse des écoliers, 30 000, dit-on, au xive siècle pour Paris seulement, cette armée se recrute en majeure partie dans la bourgeoisie, dans les couches profondes du peuple. […] Ni les hommes ni les œuvres ne manquent : mais, si la matière est riche pour l’historien ou pour le philologue, elle est pauvre pour le critique, qui s’arrête seulement aux œuvres littéraires, c’est-à-dire aux idées, sentiments, expériences, rêves que l’art a revêtus d’éternité. […] Le mal n’est pas qu’il aime les formes curieuses et parfaites ; mais il les estime seulement selon l’effort et contorsion d’esprit qu’elles nécessitent. […] Il n’est pas seulement pittoresque, il est dramatique : il a le don de nous intéresser aux actions, toute tendresse et sympathie mises à part, par cette anxiété et suspension d’attente que nous cause toujours la vue d’une action qui se fait sous nos yeux. […] Cependant il simplifie certainement l’appareil scolastique, il ménage les divisions, les citations, retenant seulement les procédés et figures qui émeuvent l’imagination.

372. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre II. La mesure du temps. »

Seulement, l’énoncé de la loi serait différent, parce qu’il serait traduit dans un autre langage ; il ferait évidemment beaucoup moins simple. […] En d’autres termes, il n’y a pas une manière de mesurer le temps qui soit plus vraie qu’une autre ; celle qui est généralement adoptée est seulement plus commode. De deux horloges, nous n’avons pas le droit de dire que l’une marche bien et que l’autre marche mal ; nous pouvons dire seulement qu’on a avantage à s’en rapporter aux indications de la première. […] Seulement on serait conduit à remplacer la loi de Newton par une autre plus compliquée.

373. (1899) L’esthétique considérée comme science sacrée (La Revue naturiste) pp. 1-15

* *  * Aussi, notre intime ambition n’est pas seulement de modifier la rhétorique. […] Car nous ne sommes pas seulement destinés à reproduire des sites humides, à cadencer l’élocution des strophes mobiles, à tirer hors des blocs de marbre des groupes héroïques et parfaits : il nous reste à donner un équilibre interne à un monde qui n’en possède plus. […] Qui sait si en croyant créer des strophes seulement belles et charmantes, nous n’écrivons pas pour le monde des livres sacrés ? […] L’épuration plastique et spirituelle du monde est un travail grave et austère qu’ont su seulement exécuter des esprits comme Sophocle et Platon à Athènes, comme Raphaël à Florence et comme Michel-Ange à Rome.

374. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IX. La pensée est-elle un mouvement ? »

Avant l’apparition du premier animal doué de vision, il n’y avait point de lumière, et c’est seulement alors que l’on a pu dire que la lumière fut. […] Seulement, ce mouvement imperceptible de l’éther, tantôt se communiquant à nos nerfs, produit dans le moi ou dans l’esprit la sensation de chaleur, et tantôt, se communiquant aux corps qui nous environnent, produit des mouvements visibles à nos sens. […] En d’autres termes, il faut que les actions, quelles qu’elles soient, exercées sur le cerveau par les choses externes, s’y conservent d’une certaine manière pour réveiller dans l’âme les images sensibles sans lesquelles la pensée est impossible, d’où il suit que le cerveau n’est pas seulement l’organe central des sensations, le sensorium commune, il est l’organe de l’imagination et de la mémoire, auxiliaires indispensables de l’intelligence. […] Disons seulement que, si les décrets de la justice divine exigent l’immortalité personnelle de l’âme, une telle immortalité n’a rien en soi de contradictoire, quoique nous ne puissions nous faire aucune idée des conditions selon lesquelles elle serait possible.

375. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre IV : Règles relatives à la constitution des types sociaux »

Dans ces conditions, elle ne servira pas seulement à mettre un peu d’ordre dans des connaissances toutes faites ; elle servira à en faire. […] Nous avons seulement voulu, par quelques exemples, préciser les idées et montrer comment doit être appliqué le principe de la méthode. […] On comprend en effet que les phénomènes sociaux doivent varier, non pas seulement suivant la nature des éléments composants, mais suivant leur mode de composition ; ils doivent surtout être très différents suivant que chacun des groupes partiels garde sa vie locale ou qu’ils sont tous entraînés dans la vie générale, c’est-à-dire suivant qu’ils sont plus ou moins étroitement concentrés. […] On dira seulement dans les cas de ce genre que l’espèce ne compte qu’un individu56.

376. (1912) L’art de lire « Chapitre II. Les livres d’idées »

Ce qu’on déteste le plus au monde, quand on a l’âme active et non pas seulement passive et soumise, c’est ce que l’on a vu autour de soi à vingt ans. Et je ne dis pas que cela soit très bon ; je dis seulement qu’il en est ainsi. […] N’y aurait-il pas là seulement ceci que nous sommes passés d’une idée de sentiment à une idée de raisonnement ? […] Et d’abord, c’est un jeu divertissant, donc une jouissance ; mais ce n’est pas seulement un jeu ; c’est posséder son auteur jusqu’en son fond, c’est saisir comme sa racine, comme le germe d’où son œuvre est sortie et d’où elle pouvait sortir la même sans doute, mais dans une autre direction ; et c’est en vérité le bien connaître.

377. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VII. Les hommes partagés en deux classes, d’après la manière dont ils conçoivent que s’opère en eux le phénomène de la pensée » pp. 160-178

À la première classe dont nous venons de parler appartiennent les hommes qui font dériver les lois sociales de l’existence même de la société, posée comme fait primitif, antérieur à toute convention ; ceux qui croient, par l’association naturelle de leurs idées, et par la forme intime de leur intelligence, que les lois ne peuvent être faites par l’homme, qu’elles sont données par Dieu même au moyen d’une révélation positive et primordiale, ou qu’elles viennent de Dieu encore, mais de Dieu se manifestant par des interprétations, des envoyés, ou seulement par le temps, les mœurs, les traditions. […] J’écarte pour le moment, comme on voit, l’examen de l’action continue de la Providence sur les sociétés humaines, parce qu’on l’écarte assez généralement dans la discussion actuelle : au reste, aucune des deux classes ne la nie ; seulement chacune l’explique à sa manière. […] Je désirerais seulement que les uns et les autres voulussent bien comprendre que, s’ils ne s’entendent pas entre eux, cela vient de ce qu’ils ont cessé de parler la même langue ; car, comme dans l’antique Orient, les uns parlent une langue divine, et les autres une langue mortelle ; et non point de ce qu’ils ont cessé d’avoir les mêmes raisons de s’aimer et de s’estimer. […] Seulement ils sont sujets à se tromper dans le choix même de leurs arguments.

378. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Léon XIII et le Vatican »

Seulement, la malheureuse renie maintenant son origine et son génie, et Louis Teste n’écrit pas une ligne sans les lui rappeler. […] Pour Louis Teste comme pour nous, Léon XIII n’est donc pas un pape isolé, successeur seulement de Pie IX ; c’est le Pape, continué et éternel. […] Seulement, quoi qu’il pût être un jour, il fut tout de suite, et il est encore, sans menace, sans jactance, presque silencieusement, le prévoyant, le prudent, le profond, qui se prépare, en les attendant, aux circonstances futures, comme le capitaine de vaisseau se prépare au branle-bas, parce qu’il sait que ce branle-bas sera terrible… V Et comment ne le serait-il pas ? […] Seulement Napoléon n’apercevait dans le lointain que la forme de la République.

379. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Le père Augustin Theiner »

Quelques années seulement à partir de cette abolition, on en put juger ! […] Seulement, examinons encore ! […] Seulement, lorsqu’on songe que le P.  […] Seulement, plus libre avec un simple chrétien comme nous, nous dirons franchement à Crétineau-Joly qu’il devait se rappeler un peu plus qu’il avait affaire à un prêtre, et que, de laïque à religieux, dans une question qui intéresse la papauté et l’histoire, il n’y a point de Beaumarchais.

380. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Monselet »

Connu de nous seulement par ses ouvrages, Charles Monselet peut avoir sur lui des reflets ou des antipathies d’école. […] Seulement, si Monselet ne peut l’avoir comme Gautier qui ne l’a pas, il l’a comme Victor Hugo. […] … Mais jusqu’à ce coup de foudre qui allume la poussière d’un homme et en fait un poète, et sur lequel il n’est permis à personne, si optimiste soit-on, de compter, que Monselet aille dans sa voie vraie, indiquée par la nature de ses facultés, et s’il fait des vers encore, que ce soit seulement pour ce public de cœur qui prend tout de nous avec ivresse, — nos rimes, nos cheveux et nos portraits ! […] On ne le pressent pas seulement, mais on le sent dans une foule de pages de ce Monsieur de Cupidon.

381. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Par une continue volonté, une foi persévérante, l’œuvre de propagation Wagnérienne s’accomplit, lente et sûre ; et ce n’est pas seulement l’œuvre spéciale de la propagation d’un spécial art, c’est, par la vivifiante infusion de lui, la régénération de l’Art entier. […] Il est inutile d’exposer aux lecteurs de la Revue Wagnérienne, l’esthétique du maître allemand ; que l’on tienne seulement en mémoire cette phrase de l’étude de M.  […] Mais ces groupes humains ne se sont pas seulement unis ; ils se sont différenciés. […] La vérité est que le drame idéal est et peut être seulement le drame musical, et que le drame parlé doit être strictement réaliste. […] Citons cette superbe déclaration : « Mon écrit, L’Œuvre d’Art de l’Avenir, a été fait seulement pour ceux qui se sont éveillés du rêve du Présent. » (p. 93).

382. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

Deux hommes seulement, dans toute la presse, n’ont pas vu ce soir-là de cabale dans la salle : ce sont M. de Biéville, du Siècle, et M. de Béchard, de la Gazette de France. — Le rapprochement de ces deux extrêmes nous semble assez curieux pour le noter en passant. […] Aussi le plaignons-nous seulement pour s’être trouvé dans une situation où il ne pouvait nous accorder cette dernière demande. […] Seulement, lorsqu’on nous crie : « Adorez !  […] Et cette révolution, nous l’avons essayée, essayée seulement. […] Quand j’entreprenais la réhabilitation des peintres du xviiie  siècle, — mon ami Burty l’a imprimé, — la bibliographie des revues d’art graves rougissait de mentionner seulement les noms de ces peintres de notre pays.

383. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Préface de l’auteur »

Notre admiration pour ce physicien, la conviction qu’il ne nous apportait pas seulement une nouvelle physique mais aussi certaines manières nouvelles de penser, l’idée que science et philosophie sont des disciplines différentes mais faites pour se compléter, tout cela nous inspirait le désir et nous imposait même le devoir de procéder à une confrontation. […] Elle se trouvait ainsi compléter, et non pas seulement confirmer, ce que nous avions pu dire autrefois de la durée.

384. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Elle y est seulement dans cette sublime langueur qui précède les renaissances. […] Violer cette base, ce n’était pas seulement une iniquité, c’était la guerre, c’était le meurtre en masse, c’était le sang humain jeté au hasard et à pleine main sur la terre d’Europe ! […] Ce n’est pas seulement la France qui a saigné dans ces journées, c’est l’Italie qui y a péri. […] L’Italie n’est pas seulement une terre ; c’est un instrument de musique, c’est l’orgue du monde. […] J’étais enivré avant d’avoir entrevu seulement un seul des monuments de cette capitale du génie moderne.

385. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — I » pp. 236-253

Il serait singulier que cette ardeur de retraite qui le poussait vers les chartreux se fût, à un an seulement de distance, retournée en ferveur d’admiration et d’enthousiasme pour l’auteur des Essais : c’est ce qui semblerait cependant ressortir des faits. […] Cette opinion, ajoute-t-il cependant, me semble trop rude et éloignée de charité, et il y a comme en toute chose une médiocrité plus douce, qui est de ne forcer ni presser, mais tout simplement montrer et proposer le meilleur ; car il y a toujours en ce grand nombre quelques-uns capables et disposés à suivre en le leur montrant seulement au doigt. […] Seulement, Charron abrège, coordonne et enchaîne. […] L’auteur a possédé sa matière et l’a tirée de son propre fonds (c’est le contraire), y mettant beaucoup de réflexions particulières ; donnant un tour singulier à celles qui sont communes, s’énonçant d’une manière propre à faire penser plus qu’il ne dit, et réveillant l’attention par la vivacité de ses expressions, quelque usées qu’elles commencent d’être… » Mais ce ne sont pas seulement les pensées, ce sont le plus souvent les expressions mêmes de Charron qui sont prises de Montaigne. […] Charron les a seulement rapprochés et condensés à son article « De la présomption ».

386. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — I » pp. 298-315

Il était de fière et forte race, descendant des anciens ducs et rois de Bretagne, allié et apparenté aux principales maisons souveraines : « Je me contenterai, écrit à ce sujet un de ses anciens biographes, de dire seulement une chose assez belle et assez particulière, c’est qu’en quelque lieu de l’Europe qu’il allât, il se trouvait parent de ceux qui y régnaient. » On sait le mot de sa sœur répondant à une déclaration galante de Henri IV : « Je suis trop pauvre pour être votre femme, et de trop bonne maison pour être votre maîtresse. » Né au château de Blein en Bretagne en 1579, Henri de Rohan, l’aîné de sa famille, fut donc élevé avec de grands soins par sa mère veuve, Catherine de Parthenay, qui mit de bonne heure sur lui son orgueil et ses espérances. […] Il avait l’idée d’abord de pousser jusqu’en Orient et de voir l’empire des Turcs, « non par superstition », dit-il, comme la plupart de ceux qui y vont seulement pour visiter Jérusalem, mais pour s’instruire en ces années actives d’apprentissage et pour considérer la diversité des pays et des peuples. […] Rohan, qui y admire l’arsenal et qui en dénombre l’artillerie (370 pièces de fonte), ajoute : « Ils n’ont point de canon de batterie : leur raison tient fort du roturier ; car, à ce qu’ils disent, ils ne veulent attaquer personne, mais seulement se défendre. » Venise le saisit vivement par son originalité d’aspect, son arsenal, sa belle police, ses palais, ses tableaux même et ses bizarres magnificences : Pour le faire court, dit-il, si je voulais remarquer tout ce qui en est digne, je craindrais que le papier me manquât : contente-toi donc, ma mémoire, de te ressouvenir qu’ayant vu Venise, tu as vu un des cabinets de merveilles du monde, duquel je suis parti aussi ravi et content tout ensemble de l’avoir vue, que triste d’y avoir demeuré si peu, méritant non trois ou quatre semaines, mais un siècle, pour la considérer à l’égal de ce qu’elle mérite. […] Il écrit cela à quelques jours seulement de la mort de Henri IV. […] Bref, après la mort de Luynes, après bien des pourparlers semblables entremêlés aux coups de main, M. de Rohan, qui voit tout le peuple las de la guerre, à qui il ne reste pas de fourrage pour nourrir huit jours sa cavalerie très diminuée, et qui n’a plus aucun espoir de secours de la part des coreligionnaires étrangers, s’abouche avec le connétable de Lesdiguières pour rédiger un traité (octobre 1622) qui sauve et maintient les points principaux nécessaires au parti, et où ses propres intérêts aussi ne sont pas tout à fait oubliés : après quoi il n’est pas seulement pardonné par le roi, il a un éclair de faveur en Cour.

387. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Lamartine, Recueillements poétiques (1839) »

Seulement M. de Lamartine, bien qu’il n’aille pas moins à pleines voiles dans cette idée, a gardé dans la forme, dans l’application en politique, dans l’extrême tolérance pour les personnes, tout ce qui faisait de lui dès l’abord un poëte d’harmonie, d’onction et de grâce ondoyante ; il procède toujours par voie d’expansion et non d’éruption.  […] La politique, dont M. de Lamartine renouvelle le programme dans sa préface, est belle et désirable ; je me reprocherais de rien dire qui pût en décourager un seul esprit : seulement, pour la rendre possible, il importe précisément de ne pas la croire si facile, si prochaine, si universellement agréée. […] Le fâcheux de l’innovation n’est pas seulement aujourd’hui dans ces mots singuliers et ces crudités matérielles qui jurent pour le fond avec la région épurée du poète spiritualiste ; le ton général est de plus changé, et la dureté de l’accent devient habituelle. […] Dans la pièce sur la Charité, en parlant de la femme, celui qui fut le plus harmonieux des poètes dit sans hésiter : Mais si tout regard d’homme à ton visage aspire, Ce n’est pas seulement parce que ton sourire  Embaume sur les dents l’air qu’il fait palpiter… Évidemment, une révolution s’est opérée : M. de Lamartine veut prendre, en quelque sorte, dans son rhythme le trot de Victor Hugo ; ce qui ne lui va pas. […] Restant dans le général, je dirai seulement : Quand on a une lyre, et une telle lyre, pourquoi donc à plaisir la briser, ou la défaire en la voulant étendre à l’infini ?

388. (1890) L’avenir de la science « XVI »

Pour s’absorber ainsi dans un grand corps, par lequel on vit, dont on fait sienne la gloire ou la prospérité, il faut avoir peu d’individualité, peu de vues propres, seulement un grand fond d’énergie non réfléchie prête à se mettre au service d’une grande idée commune. […] Toutes les phases de l’humanité sont donc bonnes, puisqu’elles tendent au parfait : elles peuvent seulement être incomplètes, parce que l’humanité accomplit son œuvre partiellement et esquisse ses formes l’une après l’autre, toutes en vue du grand tableau définitif et de l’époque ultérieure, où, après avoir traversé le syncrétisme et l’analyse, elle fermera par la synthèse le cercle des choses. […] Au fond, cette grande loi n’est pas seulement la loi de l’intelligence humaine 153. […] Dans une hypothèse que je suis loin de prendre d’une manière dogmatique, mais seulement comme une belle épopée sur le système des choses, la loi de Dieu ne serait pas autre. […] Seulement, quand l’absolutisme devient intolérable, on poignarde le souverain.

389. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XIII »

La décence n’est pas seulement une vertu, c’est une vérité littéraire. […] Cygneroi n’a pas eu seulement un prédécesseur et un successeur, mais des collègues en plein exercice. […] Seulement, il la précède, au lieu de la suivre. […] Seulement, ce n’est pas avec les aiguilles de fileuse qu’elles égorgillent leur ennemie, mais avec les ongles lustrés au citron de mondaines envieuses plutôt qu’indignées. […] Ce dénouement n’est pas seulement injuste, il est impossible, sans lendemain et sans avenir.

390. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres inédites de la duchesse de Bourgogne, précédées d’une notice sur sa vie. (1850.) » pp. 85-102

Le seul inconvénient de ces premiers volumes de Mélanges, c’est d’être à peu près introuvables pour le vulgaire des lecteurs ; car ils n’ont été tirés qu’à un très petit nombre d’exemplaires, et pour autant de têtes seulement qu’il y avait de membres. […] Alors seulement on pourra juger du livre de la spirituelle reine, que tous les éditeurs, même les premiers éditeurs, m’assure-t-on, ont étrangement défiguré. […] Le mariage se fit l’année suivante, mais pour la forme seulement, et pendant quelques années on ne s’occupa que de l’éducation de la jeune princesse. […] S’il est permis d’appliquer l’examen à de telles matières, on en peut seulement conclure qu’elle n’avait pas tout dit chaque fois bien en détail au père de La Rue, et qu’il lui coûtait trop d’avoir à réparer avec lui ces omissions légères dans une confession générale, telle que la commande à la conscience des mourants l’approche du moment suprême. […] Celle-là, elle n’était pas une enfant de onze ans, elle n’avait pas seulement les grâces, elle avait l’élévation morale, le vrai mérite et les hautes vertus.

391. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le surintendant Fouquet. (Article Fouquet, dans l’Histoire de Colbert, par M. P. Clément.) 1846. » pp. 294-312

En second lieu, l’argumentation de Pellisson ne s’applique qu’à des irrégularités, à des transactions utiles et indispensables, et non à des déprédations personnelles, profitables seulement à ceux qui les commettaient, ruineuses à l’État, dont elles augmentaient la gêne et dont elles aggravaient les charges. […] À partir de ce jour seulement, Louis XIV montra qu’il était véritablement roi ; il fut désormais évident à tous que lui seul régnerait et gouvernerait, et qu’il n’y aurait point de Premier ministre. […] Que serait-ce si elle voyait encore cet infortuné même, à peine connaissable, mais moins changé et moins abattu de la longueur de sa maladie et de la dureté de sa prison que du regret d’avoir pu déplaire à Votre Majesté, et qu’il lui dît : « Sire, j’ai failli, si Votre Majesté le veut ; je mérite toute sorte de supplices ; je ne me plains point de la colère de Votre Majesté : souffrez seulement que je me plaigne de ses bontés. […] Quand est-ce que, par un clin d’œil seulement, Votre Majesté a fait pour moi ce que les maîtres font pour leurs esclaves les plus misérables, ce qu’il est besoin que Dieu fasse pour tous les hommes et pour les rois même, qui est de les menacer avant que de les punir ? […] Au mois de mai 1679 seulement, on permit à sa femme et à ses enfants d’aller visiter le prisonnier dont la santé était altérée ; il y avait dix-sept ans qu’ils étaient séparés.

392. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Seconde partie. Des mœurs et des opinions » pp. 114-142

Nous ne nous livrerons point, sur ce sujet, à un examen étendu et approfondi ; nous tâcherons seulement de faire sentir ce que produirait cette partie de la discussion, si nous pouvions l’embrasser tout entière ; mais le peu que j’en dirai servira du moins à compléter le tableau de cette lutte des idées anciennes contre les idées nouvelles, et à me faire ainsi mieux comprendre. […] Plus d’une fois, sans doute et surtout en dernier lieu, on a voulu dénaturer cet esprit militaire, en le faisant servir à la conquête ; mais il sera toujours l’amour de la gloire acquise par le danger, car le Français ne se laisse pas conduire seulement par le sentiment du devoir, trop sec et trop métaphysique pour lui ; enfin cet esprit militaire est protecteur avant tout ; il doit donc toujours tendre à redevenir de la chevalerie. […] Nous ne pouvons pas l’accuser de ce qu’elle a été revêtue d’un tel ministère, puisqu’il lui a été délégué par la force même des choses ; seulement il nous serait permis d’examiner si elle a accompli ce ministère, tout le temps qu’il a duré, avec persévérance, zèle et dévouement : or il n’y a point de doute à cet égard, puisqu’elle a fini par nous donner la monarchie de Louis XIV. […] Cette digression sur la noblesse m’a écarté un peu de ma route : je voulais seulement mettre sur la voie d’expliquer pourquoi cette différence entre les mœurs et les opinions se fait sentir avec une telle puissance. […] Où je trouve l’erreur, c’est qu’on prétende que cela a toujours été ainsi ; quant à moi, je pense que c’est un des caractères de l’âge actuel des nations : seulement, cela est plus sensible chez nous en ce moment, parce que nos mœurs n’ont pas marché d’un pas égal avec les opinions.

393. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

Nous souhaitons seulement qu’il soit apprécié et jugé sur ce qu’il est réellement, et non sur une opinion trop accréditée. […] On eut des démons à soi, et en quelque sorte à ses ordres ; on n’invoqua plus seulement les dieux, on les évoqua. […] En est-il de même, lorsqu’un objet ne vous est pas seulement agréable, mais lorsque vous jugez qu’il est beau ? […] L’art véritable s’y peut joindre, y briller même, mais seulement dans les accessoires et dans les détails. […] Le Dies iræ, dies illa, récité seulement, est déjà de l’effet le plus terrible.

394. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre deuxième. Les opérations intellectuelles. — Leur rapport à l’appétition et à la motion. »

C’est seulement plus tard, et à force d’expériences, que plusieurs bêtes dont on a été mordu viennent se ranger sous une image générique de bêtes mordantes. […] Seulement, au lieu de voir dans le jugement un acte de libre arbitre, nous y voyons la confirmation du déterminisme psychologique. […] Seulement, dans ces cas maladifs, la vision idéale surpasse en intensité la vision réelle. […] En effet, il consiste en ce que les choses analogues ont des raisons analogues, ce qui revient à dire que les choses identiques seulement par quelques rapports ont des raisons identiques seulement par quelques rapports. […] Seulement il n’y a point de conscience distincte sans la perception de quelque différence ou de quelque ressemblance, conséquemment sans une représentation quelconque.

395. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

Seulement, ce n’est plus par de simples discours qu’il la propagera. […] Le rôle des mystiques serait alors seulement d’apporter à la religion, pour la réchauffer, quelque chose de l’ardeur qui les anime. […] Disons seulement que, du point de vue du psychologue, la seconde est beaucoup plus vraisemblable que la première. […] Il n’est pas seulement présent, il est agissant : c’est par lui, et par lui seulement, que nous pouvons mouvoir d’autres parties du grand corps. […] Par sa pointe seulement le cône s’insère dans la matière ; dès que nous quittons la pointe, nous entrons dans un nouveau domaine.

396. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

Seulement, pour rester esthétiques, il faut, selon M.  […] Ce n’est pas seulement par plaisanterie que Platon comparait ensemble la cuisine et la rhétorique. […] Ce n’est pas seulement la chose vue qui a une « valeur objective », c’est l’œil même qui voit. […] Tient-elle seulement, comme M.  […] Alors seulement la poésie et l’art en général « arrivera à son plein affranchissement ».

397. (1896) Les Jeunes, études et portraits

Mais il les murmure des lèvres seulement. […] Seulement ils ne prétendent pas par là enrichir la langue. […] C’était celles-là et celles-là seulement qu’il y avait lieu de dénoncer. […] Ils ne les cultivent pas seulement, mais ils les créent. […] On s’occupe seulement d’en montrer le retentissement dans une âme.

398. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Deux jours après, il fut fait généralissime de la Perse, ce qui mettait trente mille hommes sous son commandement, qu’il pouvait assembler dans vingt-quatre heures ; et, dans les cinq jours de temps que dura seulement sa faveur, on lui fit la valeur de vingt mille louis d’or de présents pour avoir seulement ses bonnes grâces ou sa recommandation. […] Si ce que je rapporte n’était d’une notoriété publique en Perse, je ne l’aurais jamais pu croire, parce que les sérails sont des lieux si sacrés pour les Persans, particulièrement celui du roi, que c’est une impudence punissable de tourner seulement les yeux vers la porte. […] Au bout de deux heures, on jeta les corps ainsi coupés en pièces au milieu de la place Royale, vis-à-vis du grand portail du palais, où les crocheteurs les dépouillèrent jusqu’à la chemise, leur jetant seulement un peu de terre sur les parties viriles. […] Des grands rideaux doubles, attachés au plafond, couvrent toutes ces niches, en sorte qu’on ne voit pas un livre en entrant dans la salle, mais seulement ces rideaux, et un double rang de coffres, hauts de quatre pieds, le long des murs, qui sont aussi pleins de livres. […] Il y en a encore trois, l’un plus grand que l’autre, dont le plus proche est un lieu enchanté et fait pour la volupté seulement.

399. (1912) L’art de lire « Avant-propos »

Seulement vous aurez appris à votre lecteur à lire en critique, et non pas à lire pour jouir de sa lecture, et peu s’en faut que le mot de Sainte-Beuve ne soit faux : le critique ne sait pas lire pour son plaisir et n’apprend pas aux autres à lire pour le leur. […] Mais voulez-vous lire seulement pour jouir de vos lectures ?

400. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

Ils ne sont ni rares ni étranges les hommes chez lesquels la parole est extérieure pour un cinquième seulement de sa durée totale. […] Si Platon, au lieu de cette seconde et chimérique analogie, avait reconnu que la succession psychique ne va pas sans une expression intérieure qui est véritablement une parole, alors seulement il eût découvert la parole intérieure ; ce terme, chez lui n’est, en définitive, qu’une métaphore. […] Alors seulement nous avons la conscience de nos pensées ; alors seulement nous nous idéons nous-mêmes, nous idéons les autres êtres, et les rapports qu’ils ont entre eux et avec nous »50. […] Mais la réflexion n’a pas le privilège d’engendrer des habitudes ; la rêverie aussi laisse après elle des tendances reproductrices ; seulement elles sont moins fortes, et surtout la réflexion seule prévoit et veut les habitudes qu’elle engendre ; la rêverie est insouciante, elle est parfois une puissance de mal, parce qu’elle ne prévoit pas ses effets. […] Nous trouvons encore la parole intérieure mentionnée par un autre laromiguiériste, l’abbé Roques, dont le remarquable Cours de philosophe, composé vers 1830 ou 1840, a été publié seulement en 1876 après la mort de l’auteur ; voir tome I, p. 136.

401. (1874) Premiers lundis. Tome II « Doctrine de Saint-Simon »

Ces lettres, écrites il y a environ dix-huit mois et publiées seulement depuis quelques semaines, sont l’œuvre d’un jeune homme mort à vingt-trois ans. […] « Eugène, est-il dit dans l’Introduction, n’a point seulement servi la doctrine par des efforts purement intellectuels ; il voulait lui consacrer sa vie entière. […] Il ne fut plus la religion et la société d’une nation, comme le mosaïsme ; il ne fut pas encore la société des nations qui doit sortir seulement de la révélation nouvelle ; il fut la société des individus.

402. (1899) Le monde attend son évangile. À propos de « Fécondité » (La Plume) pp. 700-702

Seulement, avec toute cette noblesse, elle n’est pas fatigante pour nous, elle n’est pas trop lourde à porter, elle ne nous accable point comme ce que prêchent Michelet, Lamartine, et Hugo. […] Ce n’est pas seulement une belle œuvre, c’en est une bonne, une suave, une auguste et une grande. […] Il n’a point seulement cherché à écrire de splendides pages, il s’est préoccupé de leurs vertus.

403. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XI. Mme Marie-Alexandre Dumas. Les Dauphines littéraires »

Les Dauphines littéraires12 I Un singulier phénomène, digne d’être décrit et classé par les moralistes de ce temps, c’est celui d’une Société, démocratique par envie, qui n’a pas mis du tout, comme elle s’en vante, l’aristocratie par terre, mais qui s’est seulement contentée de la transposer ; C’est convenu et c’est entendu. […] … Quant au talent, il est nul tout le temps qu’elle christianise, mais il y en a cependant dans le récit de l’adultère et du duel ; seulement un talent à la Dumas, sans esprit, tout de récit et de faits, et d’une personne qui a vécu dans une atmosphère où pendant trente ans et plus, on n’a parlé, arrangé, inventé que de ces choses-là. […] Seulement ce n’est pas un grand éloge que de lui dire ça !

404. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des ducs de Normandie avant la conquête de l’Angleterre »

Sans être un poète de cette envergure et de cette hauteur, sans même avoir des facultés relativement supérieures, si Labutte avait eu seulement en lui cette poésie d’écho que les grands spectacles éveillent dans tout homme passablement organisé, il eût parlé autrement d’une époque dont Schiller disait : « Le Moyen Âge a sur nous l’avantage de la vertu poétique, — de l’enthousiasme du cœur, — de l’élan des idées, — de la force du caractère. […] Si l’on en considère les phases et si l’on se place en dehors de la question mère du Moyen Âge qui embrasse tout en Europe, depuis les Mamertines jusqu’à la Renaissance, pour ne voir seulement, comme Labutte, que rétablissement du grand Rollon et de ses fils sur nos rivages, cette histoire, par la nature des choses, relève bien plus de l’artiste que du penseur. […] C’est que, pour peindre ou seulement sentir, dans une œuvre dont le caractère est plus pittoresque que réfléchi, la première nécessité est de voir juste, comme la seconde est d’idéaliser en restant vrai.

405. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Louis Wihl »

Seulement, ce rire du désespoir, à cette heure de la mort, s’éteignit dans les larmes. […] Dans ce livre de vers qu’il a appelés Les Hirondelles, pour exprimer la fidélité au retour de la même pensée, il a été positivement le Voyant d’une patrie qui n’est plus, et, en pleine Allemagne du xixe  siècle, il a repris le chant, interrompu par plusieurs milliers d’années, des Hébreux exilés sur les bords des fleuves de Babylone ; seulement les exilés, à Babylone, avaient connu ce qu’ils chantaient et pressé sur leur cœur ce qu’on n’emporte point à la semelle de ses souliers ; tandis que lui, Wihl, l’exilé séculaire, à distance, dans le temps et dans l’espace, de cette patrie tuée et dont il n’a pas même vu le cadavre, a ajouté à la nostalgie fiévreuse de l’exil ce qui l’aurait diminuée s’il avait été moins poète : — l’envenimement de dix-huit siècles. […]Seulement, s’il empruntait l’instrument, il n’empruntait pas la main.

406. (1903) La pensée et le mouvant

Il ne consiste pas seulement à dire que les corps sont des idées. […] Il n’existe pas de choses faites, mais seulement des choses qui se font, pas d’états qui se maintiennent, mais seulement des états qui changent. […] Ainsi seulement se dégage la matérialité brute des faits connus. […] Et il ne s’agit pas seulement ici des vérités scientifiques. […] Seulement il l’aimait à sa manière, en homme d’action.

407. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

Est-il même seulement un des agents indispensables de la grandeur d’une race ? […] C’est de cette antinomie que jaillit la souffrance qui les torture, non pas de leur caducité seulement. […] Un groupe infime seulement d’amateurs raffinés comprit et admira, et c’est par leurs louanges seules que Théophile Gautier connut la gloire. […] Seulement il ne savait pas, et il est parfois difficile pour le lecteur de savoir ce à quoi il aspirait. […] Seulement, à la suite de ces envolées poétiques et capricieuses, ils aimeront parfois à s’abaisser en proportion des hauteurs où ils s’étaient élevés.

408. (1923) Nouvelles études et autres figures

Ce n’est pas seulement dans la légende de Mahomet et dans les légendes qui en dérivent que M.  […] Mais ce n’est pas seulement l’artiste que cette thèse grandit encore. […] Ses maîtres ne l’ont pas seulement honoré ; ils ont honoré notre pays. […] Ce n’est pas seulement de l’admiration qu’on éprouve : c’est une affectueuse gratitude. […] Songez seulement à la somme d’expérience que représentent ces diverses situations.

409. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Marivaux sait-il seulement qu’elle existe ? […] Il exigera seulement qu’elle soit très jolie. […] On n’a pas seulement été amusé (M.  […] Brunetière ne l’a seulement jamais nommé. […] Seulement, — soit dit sans faire tort à M. 

410. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Seulement ce sont des âmes, quelques-unes, terribles. […] Elle n’a pas de visage, ni seulement de forme. […] Seulement, ce n’est point l’anarchie que MM.  […]Seulement, le héros, aux mains de Dieu, m’échappe. […] Seulement, elle n’a pas été conçue.

411. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

Seulement, les yeux pleins de rêve. […] Seulement, l’art des vrais mots ! […] J’étais né seulement pour cela. […] Seulement, ses raisons, il ne nous les livre pas. […] Seulement, ce passage, M. 

412. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 218-221

Seulement, dans ce qui précède, il n’a peut-être pas été assez parlé de sa prose : elle est décidément charmante. […] Après tant de témoignages de constante attention, on ne saurait dire assurément que je l’aie négligé : je crains cependant de n’être pas tout à fait arrivé, à son sujet, au niveau des exigences de quelques-uns, — et je ne parle pas seulement de sa famille, mais des admirateurs enthousiastes qu’il n’a cessé de recruter dans les générations survenantes.

413. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Préface »

Or la poésie n’est pas seulement que dans l’expression littéraire. […] Il ne s’agit que de frapper juste toute pierre, si roulée et même si salie qu’elle soit dans les ornières de la vie, pour en faire jaillir le feu sacré ; seulement, pour frapper ce coup juste, il faut la suprême adresse de l’instinct qui est le génie, ou l’adresse de seconde main de l’expérience, qui est du talent plus ou moins cultivé.

414. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Arrivant à des esprits préparés, cette doctrine fut, bientôt, l’universelle croyance ; elle habitua chacun à voir, seulement, dans les âmes, la pure Pensée, indépendante de toute influence sensible, et, dans les corps, la pure Ligne, abstraite. […] Mais notre travail sera possible, en une certaine mesure, si au lieu d’entendre cette œuvre musicale, nous la revoyons, seulement, dans le souvenir. […] Certes les motifs populaires de Haydn contenaient plus qu’une piquante étrangeté ; mais nullement un type d’art, valant pour tous les âges, purement humain, non local seulement. […] Mais, d’autre part, il n’est pas contestable que le maître fut conduit dans cette voie, non par une spéculation esthétique erronée, mais, seulement, par un instinct pleinement idéal et issu en lui du service même de la musique. […] Doit-elle nous donner, seulement, les sensations simples des corps matériels, par une figuration exacte de leurs formes ?

415. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Seulement il y a çà et là trop de jeunesse et trop de déclamation poétique, au lieu d’art dramatique. […] Mais ce trône, il ne voulait pas seulement le consolider, il voulait lui rendre son antique prestige. […] Il y avait deux royaumes dans Israël : l’un composé de dix tribus et gouverné par Achab et sa femme Jézabel ; l’autre composé des tribus de Juda et de Benjamin seulement. […] Il est impossible, en lisant Athalie, de songer seulement à la rime ou à la versification. […] Ajoutons que dans Athalie ce n’est pas seulement le beau qui émeut l’esprit, c’est le divin qui pénètre le cœur.

416. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Edgar Poe »

Est-ce cet état de société qui fait seulement la valeur d’Edgar Poe ? […] Seulement, cette faculté est-elle littéraire ? […] Nous l’avons indiqué : maigre d’invention, exploitant seulement deux ou trois situations (pas plus !) […] Edgar Poe n’est pas seulement mort de faim. […] il n’en trouva pas seulement pour vivre, et il mourut doublement victime de l’âme qu’il avait et de l’absence d’âme d’un pays qui n’en avait pas.

417. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviie entretien. Un intérieur ou les pèlerines de Renève »

Il en était séparé seulement par un étroit espace vide qu’occupait la grille de bois menant au jardin. […] Elles furent toutes vivement touchées en apprenant que nous venions à pied de plus loin que Dijon pour faire une espèce de pèlerinage à ce petit coin de Milly, et pour y voir seulement l’ombre de leurs anciens maîtres. […] On n’entendait ni coq ni poule, on n’apercevait ni toit ni fumée dans l’étroite vallée ; un merle seulement traversait de temps en temps le sentier, en jetant un cri d’effroi et en laissant tomber quelques plumes. […] L’avenue passait en circulant parmi tout cela ; seulement il y avait au milieu trois ormes immenses couverts de paons et d’oiseaux des Indes qui se rapprochaient pour monter un à un sur les branches en jetant de longs cris aigus qui se confondaient avec le frémissement de leurs ailes. […] Seulement j’aurais préféré qu’elle choisît une autre mort, car si j’ai été coupable envers elle, ma famille est plus qu’innocente.

418. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre III. Les immoralités de la morale » pp. 81-134

La conservation et la transformation s’imposent toutes deux, seulement elles se font mal. […] Seulement l’âme sociale réagit de son côté. […] Pour être « bon » un homme ne doit pas faire seulement son devoir. […] Seulement elle change ses rêves après en avoir tiré quelque plaisir d’imagination et sans doute aussi quelque profit pratique et réel. […] C’est dans le néant seulement que les existences peuvent se confondre.

419. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »

Même la différence agréable est un état nouveau qui s’oppose à l’ancien et auquel l’ancien résiste en une certaine mesure ; seulement, comme il y a alors surcroît, aide, concours, le moment de l’opposition s’évanouit immédiatement en harmonie. […] Vous en êtes réduit à dessiner deux lignes égales, c’est-à-dire que vous représentez seulement les lignes et laissez à l’esprit le soin de percevoir, s’il en est capable, l’égalité. […] Lachelier, que l’intellectuel, entièrement absent de la sensation, commence seulement avec la réflexion. […] La pensée, au sens le plus large de ce mot, indique seulement l’existence d’une chose pour la conscience et dans la conscience, existence saisie telle qu’elle est, représentée d’une manière identique à sa réalité. […] Si mes idées et mes désirs agissent non seulement sur mon propre monde, mais encore sur le monde d’autrui, j’admets alors que mon idée n’est pas seulement un songe, pas même un songe bien lié, mais qu’elle a une action réelle, qu’elle est effective et conséquemment objective.

420. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Émile Trolliet n’est pas seulement le plus généreux des critiques, il est aussi le plus joli des pédants. […] Seulement sa miniature à lui est grande comme une toile de Paul Véronèse, et il disperse dans un vide immense des traits que le regard ne parvient plus à réunir. […] Seulement il ne savait pas dire non et il servait de second à quiconque le lui demandait. […] L’art en silence ne vaut pas seulement par sa riche matière. […] Il écoute seulement ce qui se dit alentour et ses petits doigts, aimables et gauches, envoient des baisers à tous ceux qui parlent.

421. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

On ne peut seulement pas dire que la métaphysique commence au point précis où se terminerait le positivisme ; et, professer le positivisme, c’est proprement affirmer, je ne dis pas l’inutilité, mais l’inexistence de la métaphysique. […] En fait, ce n’est pas seulement d’une métaphysique, c’est d’une religion que s’est couronnée la philosophie d’Auguste Comte. […] Ce n’est pas non plus en nous, ni seulement pour nos sens ou relativement à la constitution de notre mentalité que, de tant de parties de salpêtre rapprochées, secundum artem, de tant de parties de charbon, il se forme un mélange détonant. […] Empressons-nous seulement d’ajouter que cette conviction de l’objectivité du monde extérieur, nous n’y avons pu aboutir que par le chemin de la métaphysique. […] Nous constatons seulement ce qu’elle fait.

422. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

Il ne devait pas apporter seulement un flambeau au pied d’un tableau et s’en aller après. […] Sous une plume de plus de génie ou seulement de plus de moralité que la plume de M.  […] Seulement voyons si son similor byronien est réussi, même comme similor ! […] Seulement, une fois parfaitement déshonorée, elle est épousée par un moraliste plein d’ampleur, qui n’y fait pas tant de façons, et qui tient la faute de la jeune fille bien moins pour une honte que pour un malheur. […] Seulement, avec ces dix romans de l’avenir, je ne crois point, sauf erreur, que M. 

423. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

Je rappellerai seulement deux ou trois traits de cette lettre : « N’as-tu pas admiré, dans le discours de M. de Montesquiou, comme quoi les Français ont trop d’esprit pour avoir besoin de dire ce qu’ils pensent ? […] Il y connut un vénérable prêtre breton, autrefois déporté, qui y avait passé les longues années de l’émigration à faire le bien, à fonder des établissements utiles, et qui, rentré en France seulement en 1814, venait, sous le coup du 20 mars, de repartir lui-même pour l’exil. […] Et comme en tout ceci il ne s’agit de donner tort à personne (ce qui serait puéril), mais seulement d’étudier à fond la situation morale d’une âme, je produirai la suite des passages qui ne laissent rien à désirer et qui sont comme la confession de La Mennais sur ce point capital et décisif de sa carrière. […] Il semble que sa piété, ses vertus, son âme tout entière, se communiquent à tout ce qui l’entoure : c’est un ange sur la terre… » C’est seulement quand l’abbé Carron se décide à revenir en France que M. de La Mennais y rentre lui-même. […] Loin de m’applaudir du succès de mon livre, j’y vois la ruine du seul bien qui me restait pour me rendre la vie supportable, une profonde obscurité ; et je ne me connais pas seulement l’ombre d’une petite consolation. » Il répète le même refrain presque dans chaque lettre.

424. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

David n’est pas seulement le plus inspiré, mais le mieux inspiré de tous ceux qui écoutèrent chanter en eux l’inspiration humaine en s’accompagnant d’une harpe. […] Seulement, dans ce peuple de l’enthousiasme, l’éloquence et la poésie fondus ensemble n’étaient qu’une seule puissance, la puissance de la parole inspirée ou de ce qu’on appelle la parole de Dieu ! […] Jure-moi seulement par Jéhova que tu ne feras pas périr ma famille après moi ! […] Et ce n’est pas seulement l’oreille qui est frappée et instinctivement charmée par cette consonance du mot avec le mot ; c’est l’âme. […] « Et, n’entendant aucune voix distincte sortir de sa bouche, mais voyant seulement le mouvement convulsif de ses lèvres balbutiant, le grand prêtre crut que cette femme était ivre de vin, et il dit à cette femme : Jusqu’à quand durera votre ivresse ?

425. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

Les écoles primaires, les traitements des petits employés, les paperasseries plus que chinoises des bureaux, les bourdes solennelles de la magistrature et l’élevage des nourrissons, le divorce et les réceptions de l’Académie, les caisses d’épargne, la question des égouts et les questions de grammaire… il faudrait, comme on dit en vers latins, une bouche de fer et beaucoup de temps devant soi pour énumérer seulement les sujets où M.  […] » Et on ne songe pas seulement à sa longueur patiente d’exposition, mais à la rudesse de quelques-unes de ses plaisanteries et même, par une injuste extension, par un sophisme dont on n’a pas conscience, à son style en général. […] Seulement, avec Corneille et Molière, ce n’est que la critique de deux grands hommes par eux-mêmes. […] Les autres imitations de la vie, telles que l’épopée ou le roman, ne nous la mettent pas directement sous les yeux, mais l’évoquent seulement par la narration : c’est nous, en somme, qui nous composons à nous-mêmes les scènes que la narration nous suggère. […] Une peinture nécessairement grossie et incomplète ; des invraisemblances inévitables ; un style qui n’admet point certaines finesses ni certains ornements ; une morale convenue ; des personnages en grande partie artificiels ; des concessions perpétuelles à la vulgarité d’esprit de la foule, à ses préjugés, à sa sensiblerie… est-ce encore de l’art seulement ?

426. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre IV. L’espace et ses trois dimensions. »

Seulement cette solution est incomplète et artificielle, j’ai expliqué pourquoi, et ce n’est pas sur l’espace visuel, mais sur l’espace moteur qu’il faut faire porter notre effort. […] Le continu des déplacements n’est donc pas équivalent à l’espace, puisque le nombre des dimensions n’est pas le même, il est seulement apparenté à l’espace. […] Mais ce n’est pas tout ; jusqu’ici j’ai supposé que pour déterminer la place d’un objet, je faisais usage seulement de mon œil et d’un seul doigt ; mais j’aurais tout aussi bien pu employer d’autres moyens, par exemple tous mes autres doigts. […] Quand donc, plus haut, nous parlions de la série S ou de la série Σ, nous aurions dû dire, non que c’étaient des séries de sensations musculaires seulement, mais que c’étaient des séries à la fois de sensations musculaires et de sensations dues aux canaux semi-circulaires. […] De plus, il semble qu’elles nous renseignent seulement sur les rotations de la tête et non sur les translations qu’elle peut subir.

427. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — II. (Fin.) » pp. 281-300

Ce grand orateur, le premier qui ait réduit parmi nous l’éloquence à n’être que ce qu’elle doit être, je veux dire à être l’organe de la raison et l’école de la vertu, n’avait pas seulement banni de la chaire les concetti, productions d’un esprit faux, mais encore les matières vagues et de pure spéculation, amusements d’un esprit oisif. […] Cet ouvrage ne verra jamais le jour, et ne sera lu que cette fois seulement de tout ce qui sera chez moi ; je suis la seule indigne de l’entendre ; c’est un secret que je vous confie au moins. […] La Bruyère a très finement touché ce coin singulier, et ce travers d’être en tout l’opposé du commun des mortels, dans le portrait qu’il a donné de Tréville sous le nom d’Arsène (chapitre « Des ouvrages de l’esprit ») : Arsène, du plus haut de son esprit, contemple les hommes, et, dans l’éloignement d’où il les voit, il est comme effrayé de leur petitesse : loué, exalté et porté jusqu’aux cieux par de certaines gens qui se sont promis de s’admirer réciproquement, il croit, avec quelque mérite qu’il a, posséder tout celui qu’on peut avoir, et qu’il n’aura jamais : occupé et rempli de ses sublimes idées, il se donne à peine le loisir de prononcer quelques oracles : élevé par son caractère au-dessus des jugements humains, il abandonne aux âmes communes le mérite d’une vie suivie et uniforme, et il n’est responsable de ses inconstances qu’à ce cercle d’amis qui les idolâtrent ; eux seuls savent juger, savent penser, savent écrire, doivent écrire… À l’heure dont nous parlons, Tréville n’avait point encore eu d’inconstance proprement dite, mais une simple conversion ; seulement il l’avait faite avec plus d’éclat et de singularité peut-être qu’il n’eût fallu et qu’il ne put le soutenir : il avait couru se loger avec ses amis du faubourg Saint-Jacques, il avait rompu avec tous ses autres amis ; il allait refuser de faire la campagne suivante sous les ordres de Louis XIV : « Je trouve que Tréville a eu raison de ne pas faire la campagne, écrivait un peu ironiquement Bussy : après le pas qu’il a fait du côté de la dévotion, il ne faut plus s’armer que pour les croisades. » Et il ajoutait malignement : « Je l’attends à la persévérance. » Tel était l’homme dont la retraite occupait fort alors le beau monde, lorsque Bourdaloue monta en chaire un dimanche de décembre 1671 et se mit à prêcher Sur la sévérité évangélique : il posait en principe qu’il faut être sévère, mais que la sévérité véritablement chrétienne doit consister, 1º dans un plein désintéressement, un désintéressement même spirituel et pur de toute ambition, de toute affectation même désintéressée ; — 2º qu’elle doit consister dans une sincère humilité, et 3º dans une charité patiente et compatissante. […] Tous les sermons de Bourdaloue Sur la prédestination, Sur la grâce, Sur la fréquente communion, etc., n’étaient pas seulement des enseignements de doctrine, c’étaient des à-propos frappants et vifs dans la disposition des esprits d’alors. […] [NdA] On m’indique dans la Revue d’Édimbourg (décembre 1826) un article sur « L’éloquence de la chaire », qui paraît être de lord Brougham : Bourdaloue y est mis fort au-dessus de Bossuet par une suite de raisons qui, toutes bien déduites qu’elles sont, prouvent seulement le genre de goût et de préférence de la nation et du juge : en France, c’est le sentiment immédiat qui nous décide, et dans le cas présent il n’hésite pas.

428. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Émile Zola, l’Œuvre. »

Seulement il y a des êtres primitifs chez qui ce prolongement n’est presque rien, et d’autres plus raffinés chez qui ce prolongement est presque toute la vie. […] Claude Lantier n’est pas seulement un artiste incomplet : c’est un malade, et qui a tout l’air d’un imbécile. […] C’est un « caleçon » que l’Idéal propose à ces hercules et qu’ils ramassent en faisant des effets de muscles  Claude Lantier n’est pas seulement un artiste contesté et poursuivi par la malchance : c’est un martyr. […] Zola l’écrase sous une impuissance absolue et sous un malheur absolu  Et Claude Lantier n’est pas seulement un artiste amoureux de son art : c’est un possédé de la peinture, un fou, un démoniaque en qui la passion unique a étouffé tout sentiment humain. […] Seulement il fallait l’écrire comme un conte bleu.

429. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Balzac. » pp. 443-463

Je tâcherai de le faire à l’égard de M. de Balzac, avec un sentiment dégagé de tout ressouvenir personnel31, et dans une mesure où la critique seulement se réserve quelques droits. […] La personne de l’écrivain, son organisation tout entière s’engage et s’accuse elle-même jusque dans ses œuvres ; il ne les écrit pas seulement avec sa pure pensée, mais avec son sang et ses muscles. […] Quelques paroles de cette autorité me sont nécessaires ; elles sont comme les colonnes immuables et sacrées que je tiens seulement à montrer du doigt dans le lointain, pour que notre admiration même et notre hommage de regret envers un homme d’un merveilleux talent n’aillent pas se jouer au-delà des bornes permises. […] Pour soutenir cette victoire, pour porter cette vogue, n’en être ni effrayé ni découragé, ne pas défaillir et ne pas abdiquer sous le coup comme fit Léopold Robert, il faut avoir une force réelle, et se sentir arrivé seulement à son niveau. […] Car ici, notons-le bien, nous n’avons plus affaire seulement aux travers, aux ridicules, ni même aux folies humaines, c’est le vice qui est le ressort, c’est la dépravation sociale qui fait la matière du roman.

430. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Maintenon. » pp. 369-388

Représentons-nous-la, en effet, dans cette beauté première que Mlle de Scudéry nous a décrite fidèlement : Lyriane (c’est Mme Scarron, qui est censée, dans Clélie, la femme du Romain Scaurus), Lyriane était grande et de belle taille, mais de cette grandeur qui n’épouvante point, et qui sert seulement à la bonne mine. […] Elle ne conçut point tout d’abord sans doute l’idée de ce que rien ne pouvait présager, elle ne se dit certes point qu’elle deviendrait l’épouse secrète, mais avérée, du monarque : elle sentit seulement la possibilité d’une grande influence et elle y visa. […] Avec sa parole qui servait si bien son esprit merveilleusement droit, elle définissait sa position, un jour qu’à Saint-Cyr on remarquait autour d’elle, en la voyant se fatiguer à la marche et ne pas se ménager, qu’elle ne se comportait pas comme les grands : « C’est que je ne suis pas grande, répliqua-t-elle, je suis seulement élevée. » De tous les portraits de Mme de Maintenon, celui qui nous la montre le mieux dans cette attitude dernière et réfléchie d’une grandeur voilée, est, selon moi, un portrait qui se voit à Versailles dans les appartements de la reine (nº 2258) : elle a plus de cinquante ans, elle est tout en noir, belle encore, grave, d’un embonpoint modéré, d’un front élevé et majestueux sous le voile. […] L’esprit de Louis XIV, on le sait, était très juste : mais, en vieillissant, cet esprit était juste sans mouvement et sans invention, et seulement en quelque sorte pour les choses qui lui étaient soumises, et dans les termes où elles lui venaient sur la table du Conseil : il n’allait pas les chercher de lui-même au-delà. […] Deux côtés seulement la laissent très recommandable aux yeux de la postérité : la fondation de Saint-Cyr d’abord, et son talent d’excellent écrivain.

431. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre deuxième. La force d’association des idées »

Cette représentation de lumière et de choc qui, dans la conscience de Franklin, coexiste actuellement avec l’idée de l’étincelle électrique, y a déjà coexisté souvent avec l’idée de la foudre : c’est en vertu de cette partie commune que l’idée de l’étincelle électrique vient aboutir au souvenir de la foudre, et c’est seulement quand la suggestion a eu lieu que Franklin peut dire : « L’étincelle et la foudre sont semblables. » Les semblables se suggèrent donc mutuellement, sans doute, mais ils ne se suggèrent pas, du moins à l’origine, par la conscience de leur similitude. […] Seulement, un esprit ordinaire se contentera de remarquer une similitude entre deux idées sans en tirer des conséquences et sans remonter aux principes ; un Franklin, habitué à ce que Platon appelait la chasse aux ressemblances, partira de là pour concevoir sous les contrastes visibles des similitudes cachées et pour les vérifier par l’expérimentation. […] Nous allons ainsi du même à l’autre, comme dirait Platon, et non pas seulement du même au même. […] Et nous avons montré, dans un chapitre précédent, que ce ne sont pas là seulement des métaphores, mais les résultats d’une loi qui explique l’expression même des sentiments : la bouche, dans la déception ou le mépris, fait les mêmes mouvements et prend les mêmes formes que sous l’action d’une saveur amère ou dégoûtante. […] Les idées ne s’enchaînent pas seulement par des rapports tout mécaniques et logiques ; elles s’enchaînent par un rapport d’adaptation à nos sentiments.

432. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Prosper Mérimée »

Pour qui aime les correspondances, ces choses plus précieuses que les livres, pour qui a pratiqué seulement un peu celle de Voltaire, de la marquise Du Deffand, du prince de Ligne, des Mirabeau (l’ami des hommes et le Bailli), et même en ces derniers temps de Victor Jacquemont, pour ne pas parler de beaucoup d’autres, et qu’on s’en vient, alléché par les colleurs d’affiches et les reporters, enchantés d’avoir n’importe quoi à reporter pourvu que ça fasse : Pan ! […] Pauvre homme maltraité et vexé, il se contente de grogner éternellement contre sa belle, d’un grognement monotone qui n’a jamais pu l’amener à changer de façons et à devenir bonne fille pour lui, seulement une fois ! […] Il n’avait pas été seulement un de ces amuseurs littéraires et officiels qui n’amusaient pas, comme il y en eut quelques-uns autour de ce spleenétique couronné (qui leur préférait, dit-on, l’étonnant Vivier, avec son cor et ses bouffonneries !)  […] Seulement, quoi qu’il arrive d’ailleurs, elles nous donneront du moins une occasion, pour lui cruelle, de le juger. […] Ce n’est pas seulement parce qu’il a fait dans Colomba une Lydie qui est une misérable imitation manquée et pâle de la Mathilde de Rouge et Noir, non !

433. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « J. de Maistre » pp. 81-108

Je ne sache guères en toutes ses œuvres qu’une page de colère enflammée, et c’est le célèbre portrait de Voltaire, écrit avec la griffe d’un tigre trempée dans du vitriol ; seulement, remarquez que, dans ce portrait, de Maistre ne parle pas en son nom personnel, mais au nom et par la bouche des personnages du dialogue de ses Soirées de Saint-Pétersbourg. […] L’éditeur avait bien choisi son moment, le moment historique, pour remettre sous les yeux d’un public, devenu la postérité, le grand nom intellectuel de Joseph de Maistre, l’inoubliable nom de l’homme qui n’a pas fait seulement le livre du Pape, mais qui — autant, du moins, que l’influence des hommes peut faire quelque chose en ces décisions surnaturelles de l’Esprit-Saint, — pourrait bien avoir fait aussi le Concile du Vatican. […] Seulement, c’est un Machiavel sans athéisme, sans république et sans Borgia. […] Seulement, la couronne que ces Bélisaires de rembarras tiennent à la main n’est pas faite pour retenir le don du génie. […] Nous voulons seulement prouver que le comte de Maistre n’est pas plus un utopiste en arrière qu’il n’est un utopiste en avant et que sa rigueur politique, dont on a tant parlé et dont tant de gens parlent encore, n’est pas plus inflexible que celle de Dieu et de l’Histoire, des mains desquels il prend pieusement tous les faits, sans leur demander rien de plus que ce que l’ordre de la Providence et la conduite de l’homme y ont mis ou en ont ôté.

434. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Seulement, ajoute Renan, la Loi, — et ici l’importance commence, — la Loi n’eût pas pour lui « beaucoup de charmes », expression qui en a beaucoup pour moi, par parenthèse ; mais, encore une fois, comment le sait-il ? […] Seulement, pas plus que Rousseau (et protestant, au fond, comme lui), il ne peut embarrasser que des protestants en leur demandant un miracle que, seuls, nous autres catholiques, nous serions en mesure de fournir… Quand on y regarde à présent, on trouve que les catholiques ont été bien bons de répondre à l’auteur de la Vie de Jésus, et de l’accabler sous des polémiques qui lui ont fait cette scandaleuse renommée, disproportionnée même avec le crime de son livre. […] Seulement, il faut le répéter, que sont pour nous, les fils de l’Église, les rêves de ce dernier des protestants, qui a rongé et réduit à n’être qu’un homme le Jésus-Christ auquel Luther et Calvin croyaient encore ? […] On pourrait l’ôter, ce magot de bric-à-brac, de sa pagode de porcelaine, et le mettre dans un bocal d’esprit de vin pour l’apporter en Europe, sans que ce fût un grand remue-ménage ; mais le pape de l’Église Romaine, essayez seulement, comme à l’heure présente, de vouloir l’ôter de la petite place qu’il occupe, et l’univers est ébranlé jusqu’à ce qu’il l’ait reprise ! […] l’Église, qui, seulement avec trois humbles vertus : la pauvreté, l’obéissance et la chasteté, bâtit le phalanstère qui devait coûter quinze mille milliards à Charles Fourier et à la philosophie !

435. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Appendice aux articles sur Roederer. (Voir page 393.) » pp. 533-543

Seulement qu’en lisant ces pages, en entendant ces paroles qui brusquent parfois le papier, on n’oublie pas d’y mettre l’animation de la gloire, le sourire brillant de l’esprit et la grâce irrésistible de la jeunesse. […] Seulement, quand vous avez passé Valladolid, il faudra laisser la route de Ségovie de côté et prendre l’autre. […] Mais il te faut une escorte seulement pour quatre lieues. […] (Voir sur le général Lasalle le tome II de la Biographie de la Moselle, par Bégin, 1830. — Rapprocher de cette conversation, mais seulement pour le ton et le cachet de vérité, certain dialogue entre le général Delorges et Stanislas Girardin, à Lerma, en 1808 ; Journal et souvenirs de Stanislas Girardin, t. 

436. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre premier. De la première époque de la littérature des Grecs » pp. 71-94

Il ne s’agit ici que de la poésie, considérée seulement comme l’imitation de la nature physique. […] On a beaucoup dit que les beaux-arts, que la poésie prospéraient, surtout dans les siècles corrompus ; cela signifie seulement que la plupart des peuples libres ne se sont occupés que de conserver leur morale et leur liberté, tandis que les rois et les chefs despotiques ont encouragé volontiers les distractions et les amusements. […] L’incertitude de la morale, dans ces temps reculés, n’est point une preuve de corruption ; elle indique seulement combien les hommes avaient alors peu d’idées philosophiques ; tout les détournait de la méditation, rien ne les y ramenait. […] Les Athéniens ne cherchaient point à établir une forte garantie dans leur législation ; ils voulaient seulement alléger tous les jougs, et donner aux chefs de l’état le besoin continuel de captiver les citoyens et de leur plaire.

437. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre premier. La critique et la vie littéraire » pp. 1-18

Cela est sans rapport avec le mérité du livre, mais indique seulement une adaptation de l’ouvrage au lecteur. […] Seulement pour un esprit cultivé et critique, l’amusement coïncide avec l’estime. […] Brunetière se met à écrire avant que de sentir, et malgré la force de son intelligence, il est un critique pour l’histoire seulement, pour Bossuet, pour Massillon, non pour la littérature qui se vit, qui se fait, qui se sent dans son siècle. […] Seulement il ne faut pas écrire de critique quand on n’a pas assez le sens historique pour comprendre la nécessité, donc la légitimité de toutes les éclosions littéraires.

438. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Récamier »

Seulement, avec ou sans nom d’éditeur, il n’en reste pas moins incroyable qu’un livre sur Madame Récamier ne soit pas plus intéressant que ces deux volumes ! […] Un miracle de beauté, de vertu, de bonté, de pitié, de pureté et de charme, et non pas seulement pour son temps, mais pour tous les temps ! […] Et défait, elle n’était pas seulement l’Ange qui console des souffrances du cœur et des malheurs réels, c’était aussi la sœur de charité des amours-propres. […] Seulement, nous qui ne sommes pas neveu, et qui, quand nous le serions, n’admettrions pas le népotisme en littérature, nous disons à Madame Lenormant qu’elle a fait une publication mauvaise et de tout point mauvaise, absolument inutile.

439. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Eugène Fromentin ; Maxime du Camp »

sans voyage il l’aurait eue bien davantage encore ; car traduire seulement des impressions à la façon des voyageurs implique pour le talent moins d’effort, et par conséquent moins de mérite, que pour écrire un livre plus ou moins grandement ordonné, plus ou moins fortement conçu. […] Seulement ils ne les publient pas. […] qualités d’écrivain, qualités de livre : talent, intérêt romanesque, qui n’est pas seulement l’intérêt de ce gros je que détestait Pascal et qui est le mot damné de tout voyageur. […] Seulement, ce n’est pas ici Sophie Arnould qui met à genoux la vieille ducaille, c’est la vieille ducaille qui met à genoux Sophie Arnould !

440. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre II. La relativité complète »

Que le système S, adopté comme système de référence, soit au repos absolu dans l’éther, ou qu’il soit en repos seulement par rapport à tous les systèmes auxquels on le comparera, dans les deux cas l’observateur placé en S traitera de la même manière les mesures du temps qui lui seront transmises de tous les systèmes tels que S′ ; dans les deux cas il leur appliquera les formules de transformation de Lorentz. […] À côté des mouvements que nous observons seulement du dehors, il y a ceux que nous nous sentons aussi produire. […] Seulement, le métaphysicien n’obtient cette perception directe, intérieure et sûre, que pour les mouvements qu’il accomplit lui-même. De ceux-là seulement il peut garantir que ce sont des actes réels, des mouvements absolus.

441. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la Révolution française — II. La Convention après le 1er prairal. — Le commencement du Directoire. »

Les principaux chefs insurgés furent pris, et périrent ; et aujourd’hui qu’on élève des mausolées à ces victimes, aujourd’hui qu’on voudrait faire retomber leur sang sur ceux qui eurent le droit de le verser, il est bon de remarquer qu’après tout, les affligeants trépas des Sombreuil et des Charettene doivent pas être imputés seulement à la valeur républicaine, et que, si les héros exhalèrent en mourant des ressentiments et des plaintes, ces plaintes et ces ressentiments s’adressaient à d’autres qu’à leurs vainqueurs. […] Seulement, pour donner plus de garanties à la Révolution, il fut décidé de ne choisir les prochains directeurs que parmi les Conventionnels régicides. […] Vingt héros, divers de caractère et de talent, pareils seulement par l’âge et le courage, conduisaient ses soldats à la victoire.

442. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « II »

Seulement, qu’il y prenne garde. […] Il les remplacera, si cela lui convient, car après tout, il est maître chez lui, et, s’il se fâche contre moi, je n’insisterai pas, le priant même d’excuser mon indiscrétion et ma mauvaise humeur. » Que M. de Gourmont se rassure : si je me fâche, ce sera seulement contre ses théories. […] Il les remplacera, si cela lui convient, car après tout, il est maître chez lui, et, s’il se fâche contre moi, je n’insisterai pas, le priant même d’excuser mon indiscrétion et ma mauvaise humeur. » Que M. de Gourmont se rassure : si je me fâche, ce sera seulement contre ses théories.

443. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Louis Nicolardot » pp. 217-228

Seulement, Harpagon est fou dans le moment de la pièce, et lui, Louis XVI, dans son Journal, a le calme, la raison, la méthode, la clarté, la mémoire, la ponctualité d’un homme d’ordre, qui, chaque soir, fait sa caisse et épluche son budget ; — et je doute même que le fameux compte rendu de Necker fût aussi exact, aussi pointilleux que le sien. […] Seulement, de quelle activité ? […] Il le fut seulement le jour où il fallut ne l’être plus.

444. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Dante »

Des esprits plus prévenus, plus préoccupés, ne virent bientôt plus seulement une philosophie dans l’œuvre du Dante, mais l’expression voilée de doctrines mystérieuses et séculaires, un parler clus, comme on disait avec un ineffable ridicule, un ridicule qui n’était pas clus, cachant, ce parler clus, comme un complot, le secret de l’avenir, comme il avait caché celui du passé. […] Seulement, sa rhétorique, à lui, était doublée et lestée de catholicisme, ce qui en ôtait le creux, ordinaire à toute rhétorique. […] Seulement, si la pensée pédantesque et intéressée qui anime tous les commentaires sur le Dante continuait d’aller le train qu’elle va, Byron lui-même ne serait bientôt plus Byron, mais le xixe  siècle, comme le Dante n’est que le xiiie , et on le prouverait à l’aide des mêmes procédés !

445. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lessing »

Seulement, elle avait eu Shakespeare, ce que vingt-cinq générations les unes sur les autres ne lui redonneront pas. […] Lessing savait bien ce que Voltaire ne savait qu’à peu près ou mal… Linguiste immense, fort dans les langues anciennes, dont Voltaire avait seulement éraflé le dictionnaire, Lessing lisait dans leur propre langue tous les théâtres de l’Europe moderne, et encore par là il tenait Voltaire, ce menteur et ce pickpocket de Voltaire, qui aurait si bien escroqué la gloire d’autrui, si on l’eût laissé faire. […] Seulement il a bien voulu, par exception, condescendre à prendre une sucée de sang à Lessing.

446. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « I. Saint Thomas d’Aquin »

Ce que nous voulions seulement poser aujourd’hui, c’est l’incroyable singularité, bien honorable pour notre siècle, qui exige que le nom de saint Thomas d’Aquin soit couvert par celui de M.  […] Quel est le lettré de ce temps où les Mémoires de mademoiselle Céleste Mogador trouvent des plumes galantes qui en écrivent, quel est le lettré qui, par un mot, ait seulement donné une idée juste de ce beau et utile travail de bénédictin que M.  […] Qui se serait attendu à cela, il y a seulement quelques années ?

447. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Gères. Le Roitelet, verselets. »

Seulement ils ne sont pas muets, eux, et leur meule, le plus souvent de pierre, ils l’ont au cou ou sur le cœur… II Tel ne s’élève point, comme la Tour seule, à toute page du livre d’aujourd’hui (et on le regrette), le poète qui souvent y poind cependant fin, acéré, brillant comme l’aiguille solitaire d’un dôme caché encore par le terrain et qui perce le ciel, en rayant au loin l’horizon ! […] Il les tricote, ses verselets, et il en fait un solide tissu seulement en quelques mailles ! […] Voilà ce que M. de Gères est essentiellement pour la forme ; seulement cette forme, même quand il la soigne le plus, n’est pas chez lui comme chez tant de poètes de ce temps l’unique préoccupation de sa pensée.

448. (1889) La littérature de Tout à l’heure pp. -383

Encore faut-il nous féliciter si la dispersion des lumières a seulement enténébré l’horizon du monde : elle eût dû l’incendier. […] Ce n’est pas seulement pour la mémoire des hommes que le poëte agit, et dût-il n’être pas compris il s’en consolerait. […] C’est là seulement que cesse et s’évapore le génie de Shakespeare, comme se perd l’éclat d’une étincelle dans le feu d’un brasier. […] Je crois seulement qu’ils ne peuvent dire ce qu’il faudrait, que leurs admirations font à des talents vrais des gloires factices. […] Disons seulement que les audaces jeunes semblent avoir encore exagéré les prudences vieilles.

449. (1864) Physiologie des écrivains et des artistes ou Essai de critique naturelle

Mais est-il seulement Gascon ? […] Ce fut ensuite seulement qu’il s’adonna aux lettres : d’abord à la poésie, et enfin à la critique. […] Réponds seulement à mes questions. […] Je poserai quelques traits seulement : votre mémoire achèvera. […] Seulement il respirait cet air, il s’imprégnait de cette chaude lumière.

450. (1907) Propos de théâtre. Quatrième série

Seulement elle n’est pas ce que tout le monde croit. […] Seulement, je n’ai pas le temps de la réfuter. […] Seulement, c’est un peu trop dur. […] Seulement ce soin que prend M.  […] Seulement, je n’ai pas le temps d’entrer dans le détail.

451. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guerne, André de (1853-1912) »

Mais sa vie littéraire n’était point scellée dans la tombe des dieux disparus, et, par une métamorphose qui surprendra seulement les niais, le vicomte de Guerne s’est montré dès lors le poète le plus voisin de nous et le plus préoccupé, maintenant, du monde qui peine autour de lui vers les destins inconnus. […] Pégase dompté sera maintenu dans l’abîme de la géhenne, jusqu’à ce que toute douleur ait cessé ; de son poitrail éblouissant, il écartera les bourreaux et les monstres, et alors seulement, libre enfin, il bondira vers le ciel, salué dans son assomption par le cri des foules délivrées.

452. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre premier. Nécessité d’une histoire d’ensemble » pp. 9-11

Non, je veux seulement donner un aperçu des conditions que l’édifice doit remplir et partant des grandes lignes qu’il aura nécessairement. […] Supposez, par exemple, qu’on veuille seulement lire tout ce qui a trait à l’école romantique et notez que ce n’est guère dépasser les limites d’un demi-siècle.

453. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VII. Objections à l’étude scientifique d’une œuvre littéraire » pp. 81-83

Le bon sens veut seulement que l’on soumette à un contrôle sévère les faits et leur interprétation, qu’on en fasse la preuve, comme on procède pour tout calcul un peu compliqué. […] Seulement, loin d’infirmer la valeur de la méthode scientifique, elles en proclament, elles en démontrent la nécessité et la puissance ; elles en supposent même l’existence, puisqu’on ne peut les redresser qu’à l’aide de cette méthode.

454. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Préface »

Ils ont lieu malgré la peine que le public peut avoir à goûter des écrits peignant des lieux et des milieux lointains, conçus dans le style généralement médiocre des adaptateurs, recommandés au début par quelques enthousiastes seulement. […] Considérant ensuite l’œuvre de chacun d’eux comme compréhensible et admirable seulement pour des esprits dont elle exprime les penchants et qui se trouvent être ainsi dans une certaine mesure, les pareils moralement de son auteur, nous saurons à la fois et ce qu’ont de particulier les écrivains que nous sommes allés adopter à l’étranger, et ce que signifient les adhésions qu’ils ont recueillies eux et les artistes qui les imitent en France ou qui leur ressemblent.

455. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Pierre Mancel de Bacilly »

Quand on a seulement ouvert son ouvrage, on est bien vite rassuré sur le sens d’un titre que l’auteur n’a pas mis au front de ses idées sans dessein. […] Nous nous contenterons de noter seulement l’impression que nous a causée un écrit dans lequel une question de métaphysique politique est résolue souverainement par un fait, et cela sans la brutalité de l’empirisme ; car Mancel n’est pas un matérialiste de la puissance et du succès.

456. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

— Oui, beaucoup… Seulement… Dans la brillante préface que M.  […] Seulement il veut, en récompense, que Jane lui permette de l’embrasser. […] Réboval se trompait seulement sur la hiérarchie des devoirs. […] Deux observations seulement. […] Quel dommage seulement que le « postulat » moral en soit si dur !

457. (1891) Esquisses contemporaines

J’éprouve une sorte de terreur sacrée, et non plus seulement pour moi, mais pour mon espèce, pour tout ce qui est mortel. […] Nous n’allons plus à elle pour obtenir la guérison d’un mal que nous savons incurable, mais seulement pour goûter un peu d’apaisement. […] Ceux-là seulement qui ont vécu des réalités morales et religieuses peuvent s’attendre à quelque assurance. […] Elles y subissent d’ailleurs, quoique atténués, les effets d’une même cause ; seulement ils n’éclatent plus au dehors. […] Leurs loisirs seulement pouvaient être consacrés au travail littéraire.

458. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

Et non pas seulement l’habitude. […] Seulement, voici le point. […] Seulement rien n’indique qu’ils en soient très fiers et qu’ils en fassent la matière de discours publics. […] On ne s’en détache jamais ; mais, seulement, à vouloir s’en détacher on s’y enfonce et on s’y ensevelit davantage. […] Seulement je crois que la question a été bien mal posée par Nietzsche et aussi par quelques autres ; mais bornons-nous à lui.

459. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Seulement, avant de foncer sur Paris, elle n’avait pas détruit notre armée. […] Seulement, l’espion, c’est le bonhomme qui l’a reçu chez lui : qu’importe ? […] Seulement, ce que l’Allemagne demande, c’est, en effet, tout ; c’est énorme. […] Il lui a manqué seulement les papiers que la malignité de l’inexorable vieillard lui refusait. […] Seulement, il aime mieux l’histoire et les archives.

460. (1908) Après le naturalisme

C’est seulement par la connaissance de l’ordre harmonique des choses que nous pouvons y parvenir. […] Seulement le premier est une enfance. […] Faible lumière d’abord, aperçue de quelques-uns seulement, la voilà qui grandit. […] Les privilèges, la richesse passent seulement dans d’autres mains. […] Ceux seulement qui croient encore à la théorie de l’art pour l’art.

461. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

Sans échanger d’autres paroles, et écoutant seulement le souffle des chevaux, nous arrivâmes à Mochnoï. […] pas seulement triste, mais muet et menaçant. […] — Surterrain ; c’est-à-dire que l’incendie court seulement sur la terre. […] Tu peux caresser tout le monde : seulement, la petite Schourotschka ne se laissera pas faire, et le chat t’égratignera. […] Tu ne veux pas te fixer à Lavriki, — cela te regarde ; seulement va saluer la tombe de ta mère, et aussi celle de ta grand-mère.

462. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Je regrette seulement que vos colères n’éclatent pas plus souvent. […] Seulement, vos tendances sont déplorables. […] Il ne voit seulement pas Jeanne, ayant sans cesse les deux yeux fixés sur son projet. […] Seulement, tout vient de l’homme, il est la source. […]  » Je ne veux pas critiquer cette langue ; j’avertis seulement M. 

463. (1874) Premiers lundis. Tome I « Ch.-V. de Bonstetten : L’homme du midi et l’homme du nord, ou l’influence du climat »

Le climat n’est pas un agent simple, une force unique : il n’est pas seulement déterminé par le degré de latitude d’un pays, comme l’indiquerait son nom et comme parut le croire Montesquieu. […] Dans le midi, on vit au jour le jour ; la présence du soleil, des travaux peu pénible et jamais interrompus, des sensations toujours en éveil, ne permettent pas les longues espérances ni les longues inquiétudes : on y jouit précisément de cette liberté d’esprit si propice à l’essor de l’imagination ; c’est là que devaient et que seulement pouvaient naître ces poètes aimables, qui chantaient les douceurs du rien faire, la jouissance du présent et l’oubli du lendemain.

464. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Chœur. » pp. 21-24

Les poètes eurent seulement l’attention de ramener au sujet ces chants qui auparavant étaient pris de sujets tout différents. […] Il n’y paraît qu’à son tour, et seulement lorsqu’il est nécessaire à l’action, ou qu’il peut contribuer à l’ornement de la scène.

465. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 43, que le plaisir que nous avons au théatre n’est point produit par l’illusion » pp. 429-434

Elle a seulement été touchée presque aussi vivement qu’elle l’auroit été, si réellement elle avoit vû Rodrigue aux pieds de sa maîtresse dont il vient de tuer le pere. […] Je veux bien tomber d’accord de tous ces faits, qui prouvent seulement que les tableaux peuvent bien quelquefois nous faire tomber en illusion, mais non pas que l’illusion soit la source du plaisir que nous font les imitations poëtiques ou pittoresques.

466. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Une même contrée ne produit pas toutes les choses nécessaires ; elle en donne une, il lui en manque une autre ; seulement, celle qui en fournit le plus est regardée comme la meilleure : il en est ainsi de l’homme. […] Je cède seulement à la crainte que m’inspire un songe que j’ai eu pendant mon sommeil : il m’avertit que tu dois vivre peu de temps, et que la blessure d’une pointe de fer causera ta mort. […] Les habitants d’Héliopolis passent pour les plus instruits de tous les Égyptiens dans l’histoire de leur pays ; mon intention n’est pas cependant de publier tout ce que j’ai appris sur la religion des Égyptiens, mais seulement de donner les noms de leurs divinités, parce que je pense qu’ils sont connus généralement de tous. […] » L’écuyer répondit : « Seigneur, je suis prêt à frapper l’un et l’autre, ou l’un des deux seulement, à votre volonté, et enfin à faire tout ce que je crois le plus convenable à vos intérêts. […] Il distingua donc seulement ceux qui étaient en dehors de ce mur sous les armes ; et le hasard ayant voulu que dans ce moment les Lacédémoniens y fussent de garde, il vit les uns se livrer aux divers exercices du gymnase, et les autres occupés à peigner leur chevelure.

467. (1879) À propos de « l’Assommoir »

Il se procura divers manuels connus seulement des gens d’église : Cérémonial à l’usage des petites églises de paroisse selon le rit romain, par le R. […] Le roman tout entier semble destiné seulement à aider au développement de ces deux caractères. […] Bouchons-nous seulement le nez quand nous passons ! […] Non, elle le trouvait seulement plus propre, elle se reposait mieux dans sa chambre, où elle croyait prendre un bain. […] On croit qu’il veut ôter au style toute poésie et changer le français contre l’argot : il demande seulement que des personnages littéraires parlent comme parlent les personnages réels.

468. (1925) La fin de l’art

Je sais bien que l’opinion des lecteurs bourgeois d’un journal n’est pas l’opinion publique, mais seulement l’opinion moyenne. […] Il la préconisa bien, mais seulement, le malheureux, comme fort propre à faire du pain ! […] Ce ne sont pas seulement des portraits, ce sont des tendances, des intelligences, des manières d’être. […] C’est juste, car ils enivrent de plusieurs manières, soit qu’on les respire, soit qu’on les touche ou seulement qu’on les regarde. […] Ils ne me comprendraient pas d’ailleurs, peut-être trouveraient-ils seulement que j’ai bien mauvais goût.

469. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

Ce n’est jamais de la psychologie dans l’abstrait, comme on en trouve d’admirable d’ailleurs dans Adolphe ; on est en tel lieu, en tel temps, devant telle machine humaine : on ne démonte pas seulement les ressorts, on vous les montre. […] Seulement, au lieu d’éliminer le concret laid, comme les idéalistes classiques, on élimine le concret beau, ou simplement d’ordre intellectuel et psychique, pour ne laisser que le bestial et le matériel. […] Toutefois, ce qui établit une différence considérable entre lui et par exemple Alexandre Dumas, le grand conteur d’aventures, c’est que le coup de théâtre n’est pas par lui-même et à lui seul son but : c’est seulement pour Hugo, le moyen d’amener une situation morale, un cas de conscience. […] Les deux héros principaux nous sont d’abord montrés seulement de profil, comme enveloppés dans les éternels brouillards gris de la Bretagne. […] La vieille Yvonne est merveilleusement peinte d’un bout à l’autre, seulement au lieu d’être vue progressivement, elle, la pauvre vieille, c’est au déclin de sa personnalité.

470. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Seulement, tous, dans le drame, agissent, qu’on nous passe le mot ! […] Seulement, réduit à Elle, il en aurait pu tirer plus de parti qu’il ne l’a fait dans son Egmont. […] Seulement il n’avait de ce diable de Voltaire ni le mouvement, ni la souplesse, ni l’abondance, ni la facilité, ni la grâce de singe éparpillant la lumière, ni tout ce flou intellectuel qui distingue Voltaire et que n’eut jamais ce grand sec et pédant de Gœthe. […] Ce qu’on trouverait peut-être de mieux dans ce Voyage en Suisse, c’est quelques intérieurs d’auberge ; seulement on se demande ce que ces intérieurs seraient devenus sous la plume de Walter Scott, avec sa sublime bonhomie. […] Monumentale de longueur, cette biographie n’en est pas moins vide de choses nouvelles, comme la tour de la Faim, remplie seulement de choses que Gœthe a jetées par tous ses écrits dans la circulation et qui courent le monde depuis longtemps.

471. (1888) Portraits de maîtres

Ce n’est pas seulement une inspiration de poésie, c’est une tradition d’expérience et de sagesse que nous devons aller chercher sur ce tombeau. […] Il lui a manqué seulement, et grave est cette indigence, la distinction suprême qui ne s’acquiert que dans l’intimité des modèles antiques. […] On a pu se demander comment Sainte-Beuve était devenu critique et seulement critique de poètes en vue et en pleine lutte. […] Ils ne furent pas des hommes seulement, mais en réalité des armées tout entières. […] Seulement chez Théophile Gautier, comme toujours chez les classiques, l’émotion est sobre et reste sereine.

472. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370

N’importe ; il faut admettre qu’en se perfectionnant, le goût ne s’élargit pas seulement, mais aussi qu’il s’épure. […] Seulement, vous les aimez tellement qu’il vous est impossible d’apercevoir leurs défauts. […] Seulement, je souhaiterai à cette terrible école un peu moins de férocité.

473. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rostand, Edmond (1868-1918) »

Jules Lemaître Dans La Princesse lointaine, je me plaindrais seulement un peu des anachronismes de style. […] Henry Bauër Hier, sur la scène de la Porte-Saint-Martin, devant le public transporté d’enthousiasme, un grand poète héroï-comique a pris sa place dans la littérature dramatique contemporaine, et cette place n’est pas seulement l’une des premières parmi les princes du verbe lyrique, sentimental et fantaisiste, c’est la première. […] Rostand n’est pas seulement délicieux, il a eu l’esprit de venir à propos.

474. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Paul de Saint-Victor » pp. 217-229

L’ensemble, dans le livre de Paul de Saint-Victor, ce n’est pas seulement le Théâtre grec, c’est tout l’Art dramatique, si heureusement exprimé par ce titre charmant : Les Deux Masques, puisque l’Art dramatique en a deux ! […] Ils ne s’appliquent pas seulement au sujet. […] Seulement Saint-Simon n’est pas, à exactement parler, un artiste d’inspiration et d’étude.

475. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Jacques Demogeot » pp. 273-285

qui se masque seulement par un côté, — on le refait avec son profil. […] et qu’on ne juge point sur une phrase tirée de l’Histoire d’Henri IV, et nous affirmerions également son injustice envers Desportes, qui n’est pas, après tout, seulement, qu’un imitateur de l’Italie. […] Seulement, elles sont peut-être trop vite faites, et ici nous rentrons dans l’inconvénient général du livre en question, qu’on voudrait une histoire à fond et qui, malheureusement, n’est qu’un tableau.

476. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Lenient » pp. 287-299

Instruit (seulement !) […] Nous savions bien qu’il n’y avait pas d’escarboucle, mais seulement long comme ça d’acier qui reluise nous aurait charmés. […] et non plus seulement comme un homme jeté dans un moule, fait à l’emporte-pièce ou obtenu à l’aide de procédés quelconques ?

477. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Eugène Talbot » pp. 315-326

Seulement, il savait bien cette magnifique langue du seizième siècle, qui semble avoir été creusée et arrondie comme une coupe pour y recevoir le génie grec, épanché de l’amphore maternelle, et il y reçut celui d’Hérodote, qui, lui aussi, était le génie grec avec une date, — une date après laquelle il n’y a rien de cette force de chêne en pleine terre, de cette grâce fruste et de cette naïveté ! […] Seulement, il n’aurait traduit Hérodote qu’à la condition de mettre à ses pieds la langue de son temps et de se servir de cette langue du seizième siècle, qu’il savait parler de par la force de l’esprit gaulois qui était en lui, tandis qu’au seizième siècle, sans exception, tous pouvaient, sans être des La Fontaine, traduire avec succès l’historien grec, comme Pa fait Amyot en divers passages et Pierre Saliat intégralement. […] Seulement, au lieu de trouver, sous ce style et cette langue, l’âme épicurienne, indolente et bavarde de Montaigne, nous y trouvons le génie religieux et candide, la bonhomie grandiose d’Hérodote, de ce gentilhomme grec, — comme dit Pierre Saliat dans sa dédicace au roi Henri II, — que je préfère, pour ma part, au gentilhomme périgourdin.

478. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Marie-Antoinette » pp. 171-184

Seulement, le vers plaisant et fameux : À mon gré le Corneille est joli quelquefois, nous revenait à la mémoire ; car il s’agissait ici d’un sublime encore plus touchant que celui du vieux Corneille. […] Plus fine que tous ces Français, cette Allemande, qui semblait naïve quand elle faisait dire à ce vieux campagnard de génie, Mirabeau l’Ancien, père de Mirabeau le Superbe, quand elle lui faisait dire, dans son style magnifiquement bourru : « Je me suis dit que Louis XIV serait un peu étonné s’il voyait la femme de son arrière-successeur en habit de paysanne et tablier, sans suite, ni page, ni personne, courant le palais et les terrasses, demandant au premier polisson de lui donner la main, que celui-ci lui prête seulement jusqu’au bas de l’escalier. […] À l’heure où elle apparaît dans l’Histoire, Marie-Antoinette y représente toutes les femmes légitimes ; et quand la Révolution la frappe, ce n’est pas seulement une femme, mais c’est le Droit même de la Femme qui tombe frappé et décapité avec elle !

479. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Francis Wey » pp. 229-241

Seulement, faire le Persan comme Montesquieu, au xviiie  siècle et même au xixe , s’il en prenait envie à quelqu’un, n’est pas si difficile que de faire l’Anglais. […] j’ai toujours cru qu’on ferait un fameux écrivain avec seulement quatre styles, qu’on mêlerait adroitement : le style d’Alceste, de Philinte, des deux Marquis et de Célimène. Seulement cela !

480. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XII. Marie-Antoinette, par MM. Jules et Edmond de Goncourt » pp. 283-295

Seulement le vers plaisant et fameux : À mon gré le Corneille est joli quelquefois, nous revenait à la mémoire, car il s’agissait ici d’un sublime encore plus touchant que celui du vieux Corneille. […] Plus fine que tous ces Français, cette Allemande, qui semblait naïve quand elle faisait dire à ce vieux campagnard de génie, Mirabeau l’Ancien, père de Mirabeau le Superbe, quand elle lui faisait dire dans son style, magnifiquement bourru : « Je me suis dit que Louis XIV serait un peu étonné, s’il voyait la femme de son arrière-successeur en habit de paysanne et tablier, sans suite, ni page, ni personne, courant le palais et les terrasses, demandant au premier polisson de lui donner la main, que celui-ci lui prête seulement jusqu’au bas de l’escalier. […] À l’heure où elle apparaît dans l’histoire, Marie-Antoinette y représente toutes les femmes légitimes ; et quand la Révolution la frappe, ce n’est pas seulement une femme, mais c’est le Droit même de la Femme, qui tombe frappé et décapité avec elle !

481. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Crétineau-Joly » pp. 367-380

il aimait mieux que sa cause pérît que de la voir s’aider d’alliances qui n’étaient pas seulement des bassesses, mais des compromissions, si, par impossible, elle triomphait ! […] Crétineau-Joly n’a pas, d’ailleurs, seulement contre lui le mordant du verbe, si désagréable aux Philintes caressants des partis, qui s’imaginaient étouffer l’Empire en s’embrassant, mais il a, de plus, tout ce qui peut choquer le courage de ce fier héros qui s’appelle monsieur Tout-le-Monde. […] IV Seulement, je l’ai dit, mais sur ce point je me permettrai d’insister, j’aurais voulu que cette culpabilité sans hardiesse et cette ambition sans grandeur qui n’a su jamais ni se renoncer ni se satisfaire, l’historien l’eût plus vivement montrée et dégagée davantage des faits d’une vie et d’un règne qui furent, en définitive, aussi agités qu’impuissants.

482. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « VI. Jules Simon »

Seulement il aurait dû venir après M.  […] Saisset, un miaulement tigresque, — si je pouvais seulement ranimer une espérance… pacifier un cœur souffrant, je croirais que ces humbles pages n’ont pas été entièrement perdues. » Et dans la préface du Devoir : « J’ai combattu ces impiétés (l’impiété d’avoir condamné cet hérétique d’Abeilard et Descartes !!) […] Mais je ne méprise pas assez la philosophie, et je respecte trop toute religion, et en particulier la mienne) pour vouloir seulement discuter cette notion de religion naturelle que M. 

483. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXII. Philosophie politique »

prenez seulement le dictionnaire de Bayle, l’histoire de la philosophie de Brucker et le vocabulaire de Tennemann, et vous verrez quelle masse de rêveurs inutiles, de cracheurs dans les puits pour faire des ronds, se trouvent mêlés, pour l’encombrement de nos mémoires, aux quelques noms et aux quelques idées, très rares, très clairsemées, et pour les raisons providentielles les plus hautes, qui ont réellement allongé la corde de l’esprit humain et un peu étendu de la circonférence de ses efforts ! […] « Personne ne croit, nous dit M. de Beauverger dans sa préface, que la politique spéculative n’ait pas d’influence sur la destinée des empires et qu’il n’y ait pas d’enseignement à retirer de ses travaux. » Personne ne le croit, en effet ; seulement il s’agit de savoir quelle fut cette influence, si elle était nécessaire, si elle a été bonne ou funeste et si tous ses travaux valaient plus ou moins, de la part des esprits qui dominent ces sujets, que les deux lignes de résumé qui pouvaient être l’ouvrage de M. de Beauverger et qui, malheureusement, ne le sont pas. […] Montesquieu n’est pas seulement l’homme d’une constitution comme Sieyès ; il l’est de toutes les constitutions possibles qu’il explique et détaille dans son Esprit des Lois, comme des mécanismes qu’on démonte, pour en faire mieux comprendre le jeu.

484. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXV. Le Père Ventura »

Ils sont bien, comme tous les sermons des prêtres chrétiens, depuis saint Paul jusqu’à saint Ambroise, et depuis saint Ambroise jusqu’à Bourdaloue et Bossuet, la vérité de Jésus-Christ dans toutes ses portées pour le cœur et pour l’esprit, la vérité avec son caractère absolu et universel ; mais ils ont cependant quelque chose de différent aussi et qui n’est pas seulement une question de talent, d’originalité et de forme. […] Ils n’enseigneraient plus seulement une Royauté entre toutes ; l’Individu Royal, pour ainsi dire, mais ils referaient les notions défaites, et leurs sermons, comme ceux du père Ventura, s’appelleraient le pouvoir chrétien. […] Ce n’est pas dans un chapitre d’un livre comme le nôtre, — un index des travaux philosophiques et religieux de ce temps, — qu’on peut analyser ou seulement jauger le flot de choses qui passent à travers ces sujets, tout à la fois éternels et contemporains.

485. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Francis Lacombe »

Seulement, F.  […] Qu’on le sache et qu’on le nie, avec l’hypocrisie des partis qui ont leur chemin à faire et qui veulent tourner pacifiquement les résistances, ou qu’on l’avoue, au contraire, avec cette foi exaltée aux idées fausses qui a ses racines dans l’orgueil, de tels systèmes, si on les acceptait comme on les donne, ne seraient pas seulement avec le passé une rupture haineuse et profonde, ils mèneraient droit à l’effacement radical de tout ce qui a produit pendant dix-huit siècles la gloire, la force et les vertus de la société européenne. […] Ceci, comme on voit, n’est pas seulement de l’organisation du travail, c’est aussi de l’organisation politique, preuve de plus — car rien n’est simple en science sociale — que l’idée de Francis Lacombe est juste, puisque, dans son système, ces deux organisations se donnent la main.

486. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gérard de Nerval  »

Seulement, en raison de sa nature impressive, éclectique et syncrétique tout à la fois, sa capacité d’érudition est offusquée de fantaisie et va au bizarre, comme elle y allait chez Edgar Poe, un esprit d’une bien autre puissance ! […] Il n’y avait pas à dire, comme Jules Janin, que Gérard de Nerval était non pas seulement un poète, mais la poésie elle-même, — la pure essence de la poésie. […] Seulement, après y avoir regardé, elle ne trouve dans ce Gérard de Nerval, exagéré par ses compagnons de jeunesse, que des qualités secondaires, — que (tout au plus !)

487. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Vigny. Œuvres complètes. — Les Poèmes. »

Il ne s’agit que de la partie de ses Œuvres complètes où il a été ce que Racine est seulement dans les siennes, car, le poète ôté dans Racine, tout s’en va ; il ne reste rien. […] Le magnifique poème de Moïse, à coup sûr, après Eloa, le plus beau du recueil, et qui paraît plus mâle et plus majestueux peut-être à ceux qui oublient ce Satan d’Eloa dont Milton aurait été jaloux, — le poème de Moïse n’apparaît pour la grandeur du sentiment et de l’idée, l’ineffable pureté des images, la solennité de l’inspiration, la transparence d’une langue qui a la chasteté de l’opale, qu’un fragment détaché de cette Eloa qui n’est pas seulement l’œuvre de ce nom, mais chez M. de Vigny, l’angélique substance de la pensée. […] C’est le sublime de la bonté conçue, presque égal à celui de la bonté de l’action… Seulement, comme un palais qui serait taillé dans une perle, il faut voir les détails de cette création inexprimable à tout autre qu’au poète qui a su en faire trois chants, qu’on n’oubliera plus tant qu’il y aura un cœur tendre et un esprit poétique dans l’univers, mais qui n’en sont pas moins trop purs et trop beaux pour cette grossièreté de lumière, de bruit et d’éclat qu’on appelle la Gloire !

488. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Banville. Les Odes funambulesques. »

Lorsque Nodier, ce caméléon de génie de tous les génies de son temps, et qui nous les reproduisit seulement une note au-dessous de la plus belle note qu’ils donnaient, depuis Goethe jusqu’à Chateaubriand, et depuis Chateaubriand jusqu’à Byron, lorsque Nodier, dans ses Sept Châteaux du roi de Bohême, voulut être un jour l’ardente caricature de Sterne, c’est-à-dire de l’homme qu’on ne pouvait pas caricaturer, parce qu’il était tout en nuances, Nodier se trompait. […] Ce n’est pas pour lui seulement une image. […] Seulement, la Critique doit-elle le souffrir ?

489. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Corneille »

… Si c’était seulement un Corneille mieux connu, mieux éclairé, plus pénétré, plus sorti enfin de cette ombre dans laquelle les circonstances ont enveloppé la vie du grand Corneille pour faire contraste avec l’éclat de sa gloire, ne serait-ce pas plus modeste, moins clic-claquant et plus vrai ? […] Les ombres de la nuit allongent les monuments et les statues… Corneille, ce génie dans l’obscurité, entrevu, presque caché, — non pas seulement dans une petite maison noire d’une rue noire de Rouen mais dans la silencieuse fierté de son cœur, — une autre ombre !  […] Seulement, c’est toujours là de l’inconnu tiré des Œuvres.

490. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Duranty » pp. 228-238

Seulement, si ces ivres admirations de la jeunesse font souvent tache, pour toute la vie, sur l’originalité qui s’en essuie plus tard sans en effacer l’influence ; si ces admirations imitatrices sont toujours en raison inverse de la force qu’on a, l’objet, d’ailleurs, en serait-il Gœthe, Lord Byron ou Balzac, je demande ce qu’elles prouvent et ce qu’elles annoncent, quand leur objet n’est qu’un écrivain d’un ordre infime, malgré des prétentions exorbitantes. […] C’est un écrivain rencontré dans une École qui ne sait pas écrire et qui, pour cette raison-là, mais seulement pour cette raison-là, vaut mieux qu’elle. […] Seulement, si cet esprit gaulois, qui n’est pas le premier, allez !

491. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Ses personnages, comiques non pas pour autrui seulement, mais surtout pour eux-mêmes, ne paraissent jamais sérieusement malheureux, parce que, étant au-dessus de leur sottise, ils sont au-dessus de leur fortune. […] On pressent seulement que du milieu des décombres entassés joyeusement par sa verve insouciante, doivent sortir de nouvelles mœurs, une nouvelle religion, un nouvel ordre de choses210. […] Tous ses poètes, non pas les satiriques de profession seulement, se sont complu, de même que ses historiens, à retracer l’opposition du monde présent avec l’antique ou idéale vertu. […] … On doit bien distinguer si les personnages sont comiques pour eux-mêmes ou seulement pour les spectateurs. […] Ou les sottises et les travers des personnages ne sont plaisants que pour les autres, ou ils le sont en même temps pour les personnages eux-mêmes ; en un mot, les figures comiques le sont seulement pour les spectateurs, ou aussi à leurs propres yeux, Aristophane, le vrai comique, avait fait de ce dernier caractère seulement la base de ses représentations.

492. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Je m’étonne seulement que vous en ayez été touché, mon ami ; tout cela est naturel. […] Sais-tu seulement où tu es, pauvre petite ? […] Il regarda seulement sa femme, et s’essuya le front, d’où tombaient des gouttes de sueur. […] Je voudrais seulement parler un peu à Laure, et vous prier de la protéger dans le cas où elle me survivrait, ce que je ne crois pas. […] Il ne nia ni ne confirma ce bruit ; il me jura seulement qu’on ne lui avait jamais fait à ce sujet aucune ouverture.

493. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

L’artiste ou l’écrivain qui se propose d’abord, qui se propose seulement de sauver sa vie, mérite de la perdre et il la perdra. […] Assurément il est beau, non pas d’exprimer seulement son époque, mais de la devancer. […] Celui-ci n’étant point sincère, s’il mérite à son tour d’entrer dans nos études, ce sera seulement au chapitre du charlatanisme et des trucs. […] Des cent quarante-deux livres de Tite-Live, trente-cinq seulement nous sont parvenus, dont plusieurs incomplets. […] Supprimez celui-ci par hypothèse : alors seulement l’humble précurseur aura chance de devenir peut-être un grand homme.

494. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Blanchard seulement trente-trois. […] Seulement il faut y songer. […] Il y a là seulement un petit parti pris. […] Seulement elle n’est pas ce que tout le monde croit. […] Seulement, permettez !

495. (1900) Molière pp. -283

Sarcey ; non qu’il eût la prétention de rétablir la balance, il voulait seulement peser un peu de son côté. […] C’est seulement en décembre 1662 qu’il donne sa première œuvre vraiment faite à sa taille, L’École des femmes ; c’est seulement en décembre 1662 qu’il brise, en quelque sorte, sa coquille, et qu’on peut voir apparaître l’homme de génie tout entier. […] Les trois premiers actes seulement furent joués en mai 1664. […] Eh bien, il y a seulement cent cinquante ans, du temps de Molière, on ne le ressentait pas ainsi. […] Seulement, comme il faut que J.

496. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

Quelle duperie ridicule de prendre les soucis de la grandeur, et seulement ses soucis ! […] Il y a du taquin de beaucoup d’esprit chez lui, et qui a de grandes pointes de bon sens, mais des pointes et des percées seulement. […] Ce public, tel que nous le connaissons aujourd’hui, ne serait pas si difficile sur son plaisir : qu’on lui offre seulement quelque chose d’un peu vrai, d’un peu touchant, d’honnête, de naturel et de profond, soit en vers, soit en prose, et vous verrez comme il applaudira. […] Je n’entre pas dans le point particulier du débat, et je n’examine point s’il entendait parfaitement l’idée de l’école saint-simonienne du Producteur qu’il avait en vue alors ; je note seulement qu’il revendiquait la part éternelle des sentiments dévoués, des belles choses réputées inutiles, de ce que les Italiens appellent la virtù. […] Les quatre premiers seulement contiennent des détails pris dans Schlichtegroll ; les trois derniers sont remplis d’anecdotes tirées d’un ouvrage allemand que Beyle n’indique pas, mais qui a été traduit en français sous le titre suivant : « Anecdotes sur W.

497. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20

Mais ces conséquences (là est le malheur), elles ne sont pas seulement immédiates et relatives à son temps, elles ont encore à sortir et à courir pour plusieurs générations, et elles sont loin d’être épuisées. […] Seulement il y joignait bien du bel air. […] Il ne rit pas seulement, il ricane ; il y a un peu de tic, c’est le défaut. […] Si je suivais mon inclination, ce serait là que je me fixerais, dans l’idée seulement d’apprendre à penser. […] Du Bois Reymond me fait l’honneur de m’écrire à ce sujet, dans une lettre du 11 avril 1868 : « Je crois que les travaux scientifiques auxquels Voltaire s’est livré avec tant d’ardeur pendant son séjour à Cirey, ont fait plus que lui fournir seulement le sujet de quelques beaux vers ; qu’ils ont eu sur son esprit une influence marquée et que c’est à eux, ou, si l’on aime mieux, à la tournure d’esprit qui seule l’en rendait capable, mais que par contre-coup ils tendaient à développer, qu’on doit rapporter ce positivisme qui forme le trait caractérislique de Voltaire.

498. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106

Il vendit à un libraire de Francfort, pour une contrefaçon du Siècle de Louis XIV, des notes qui n’y relevaient pas seulement des erreurs, mais qui s’attaquaient à l’homme même. […] Si ce procédé consistait seulement à corriger les fautes de français de Frédéric, les impropriétés d’expression, on le concevrait, on l’excuserait presque ; on se rappellerait que ce sont là des libertés que se sont permises presque tous les éditeurs de son temps et même du nôtre, si l’on excepte ceux des dernières années. […] Mais La Beaumelle prétend faire bien autre chose : il ne corrige pas seulement les phrases de Frédéric, il ne leur donne pas seulement (chaque fois que l’envie lui en prend) un tour plus vif, une frisure, un coup de peigne ; il y intercale du sien, il y mêle ses idées, il y fait entrer, sous le pavillon du roi, ses propres commentaires. […] Il calcule ses additions et en fait des conseils à l’usage des autres rois : « Les souverains (p. 286) ne doivent pas seulement des regards aux sciences, ils leur doivent du respect et de l’amour.

499. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier (suite et fin.) »

On voyait, il y a quelque trente ans, à Paris, un de ces malheureux fous qui se croyaient le dauphin Louis XVII : celui-ci était parfaitement doux, paisible et nullement incommode ; seulement lorsqu’il lui arrivait, en compagnie de quelqu’un, d’être près du jardin des Tuileries et à l’entrée d’une des grilles, il quittait son monde pour faire le grand tour. — « Vous sentez bien, Mesdames, disait-il un jour d’un air mystérieux à deux dames qu’il avait accompagnées jusque-là, que je me dois à moi-même de ne pas traverser ce jardin. » Pour lui, traverser les Tuileries, c’eût été sanctionner l’usurpation et reconnaître l’intrus qui logeait au château. […] « … La comtesse d’Albany n’est pas seulement en Angleterre, à Londres, mais en ce moment même, je pense, au palais de Saint-James, — non pas restaurée par une aussi rapide révolution que la française, mais, comme on le remarquait hier soir à souper chez lady Mount-Edgecumbe’s, par suite de ce sens dessus dessous universel qui caractérise l’époque présente. Depuis ces deux derniers mois, le pape a été brûlé à Paris, Mme Du Barry, maîtresse de Louis XV, a dîné avec le lord maire de Londres, et voilà la veuve du Prétendant présentée à la reine de la Grand-Bretagne. » Horace Walpole, bon juge des impressions du moment, ne paraît pas autrement choqué de cette curiosité qu’a eue la comtesse d’Albany, et qu’il note seulement comme piquante. […] Le roi lui parla assez longtemps, mais seulement de la traversée, de la mer, de choses générales ; la reine de même, mais moins. […] Seulement elle obéit à la loi des ans et au déclin des saisons.

500. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

Seulement, à Bouvard lui soumettant l’empirique réponse de son correspondant, Pécuchet répliquait triomphant : « Mais, imbécile, ce qui t’amuse n’est pas ce qui m’amuse, et les autres et toi-même s’en fatigueront plus tard. » Pécuchet parlait d’or. […] Seulement, nous ne savons aucun gré à l’homme qui crée des idées déjà frappées et mises en circulation. […] Le théâtre formulait la vie (non pas seulement parce que ses costumes, même dans la tragédie, restaient ceux de la cour, mais) par sa conception, par ses règles, par sa langue, par les allusions qui transparaissaient : on donnait d’autres noms à Alceste, à Cinna, à Aman. […] Je dois seulement constater qu’ils ne protègent pas le théâtre, qu’ils l’envahissent. […] Seulement, pas plus que le spectacle, cette littérature ne sauvera le théâtre, parce qu’elle aussi est autre chose.

501. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

Seulement, à Bouvard lui soumettant l’empirique réponse de son correspondant, Pécuchet répliquait triomphant : « Mais, imbécile, ce qui t’amuse n’est pas ce qui m’amuse, et les autres et toi-même s’en fatigueront plus tard. » Pécuchet paraît d’or. […] Seulement, nous ne savons aucun gré l’homme qui crée des idées déjà frappées et mises en circulation. […] Le théâtre formulait la vie (non pas seulement parce que ses costumes, même dans la tragédie, restaient ceux de la cour), mais par sa conception, par ses règles, par sa langue, par les allusions qui transparaissaient : on donnait d’autres noms à Alceste, à Cinna, à Aman. […] Je dois seulement constater qu’ils ne protègent pas le théâtre, qu’ils l’envahissent. […] Seulement, pas plus que le spectacle, cette littérature ne sauvera le théâtre, parce qu’elle aussi est autre chose.

502. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VIII. La question de gout ce qui reste en dehors de la science » pp. 84-103

Question de goût, puisqu’il s’agit d’apprécier, non plus seulement de constater, et question singulièrement délicate ! […] Nous ne lui demandons pas ce que nous devons penser d’un auteur ou d’un ouvrage ; qu’il nous mette seulement en main les pièces qui nous permettront de juger par nous-mêmes. » Le malheur est que cette parfaite indifférence est. impossible. […] Seulement, comme on peut s’y attendre, les idées et les sentiments qui la constituent varient singulièrement d’un juge à l’autre. […] Et le pis, c’est que la postérité est un tribunal, non pas seulement incertain, mais partial. […] Ces mêmes jugements, dont l’autorité est fragile si l’on prétend leur conférer une infaillibilité factice, gardent une valeur très réelle si on les considère seulement comme des présomptions.

503. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43

Tous ceux avec qui j’ai vécu, dit-il, ont vu, par mes actions et par mes discours, que je faisais surtout consister l’élévation du caractère dans ces deux choses, la franchise et la mesure ; et si, dans le cours de la Révolution, j’ai quelquefois oublié celle-ci, je déclare que c’est alors seulement que j’ai cessé d’être moi-même. […] Ajoutons seulement que l’excessive sévérité avec laquelle, en temps de calme, et du fond de leur fauteuil, bien des gens sont portés à juger de tels accidents, prouverait seulement qu’ils diraient peut-être pis eux-mêmes dans le tumulte et dans l’occasion. […] Et ce ne fut pas seulement à la tribune qu’il devint désormais l’homme de la monarchie constitutionnelle ; il paraît certain que Barnave, après le retour de Varennes, accepta et entretint, d’une manière ou d’une autre, quelques liaisons avec la Cour, et qu’il donna plus ou moins directement des conseils. […] Lorsque les événements qu’il a redoutés le plus sont consommés, il y souscrit, il abandonne ses anciens chefs et ses anciens principes, et cherche seulement, dans la nouvelle marche, à former encore l’arrière-garde et à retarder la marche de la colonne révolutionnaire, à la suite de laquelle il se traîne à contrecœur.

504. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de La Tour-Franqueville et Jean-Jacques Rousseau. » pp. 63-84

Elle a un tort pourtant comme toutes les femmes de cette école de Rousseau : elle ne parle pas seulement de sa sensibilité et de ses grâces, elle parle de son caractère, de ses principes, de ses mœurs et de sa vertu. […] Ce n’était pas sa tête seulement qui s’était montée pour Rousseau ; elle l’aimait sincèrement, avec chaleur, avec déraison, avec ce dévouement d’une femme qui n’avait point eu jusque-là d’objet sur qui placer ses affections romanesques. […] À cette époque, la raison de Rousseau avait déjà reçu des altérations profondes ; il commençait, non pas seulement à paraître fou dans le sens vague et général du mot, mais à l’être trop réellement dans le sens précis et médical. […] Il a seulement senti durant toute sa vie ; et, à cet égard, sa sensibilité est montée à un degré qui passe tout ce que j’ai vu jusqu’ici ; mais elle lui donne un sentiment plus aigu de peine que de plaisir. […] Il n’a pas seulement jeté l’enchantement sur la passion, il a su, comme l’a dit Byron, donner à la folie l’apparence de la beauté, et recouvrir des actions ou des pensées d’erreur avec le céleste coloris des paroles.

505. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre sixième. Genèse et action des idées de réalité en soi, d’absolu, d’infini et de perfection »

En poussant jusqu’au bout cette opposition, nous finissons par nous, demander s’il ne peut exister un objet séparé du sujet, existant en lui-même et non plus seulement pour nous ; et nous formons ainsi la notion problématique d’une réalité en soi, par opposition à l’être pour nous, d’une réalité indépendante par opposition aux phénomènes dépendants de notre cerveau. […] En supposant une réalité qui serait quelque chose de premier en soi, non plus seulement pour moi, je forme l’idée d’absolu. […] V Idée de perfection Quand on applique l’idée d’infini à une qualité, par exemple à l’intelligence, à la puissance, au bonheur, non plus seulement à une quantité abstraite, on forme l’idée de perfection. […] 2° — Nous ne trouvons en nous, dit Descartes, que la puissance de progrès ; or la perfection est en acte, non pas seulement en puissance ; donc ridée de perfection ne peut avoir en nous son origine. « Peut-être, s’objecte Descartes à lui-même, que je suis quelque chose de plus que je ne m’imagine, et que toutes les perfections sont en quelque façon en moi en puissance, quoiqu’elles ne se produisent pas encore et ne se fassent point paraître par leurs actions. […] Seulement, peut-on prétendre avec lui « qu’il y ait une vérité donnée dans cette constitution ? 

506. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VII. Mme de Gasparin »

Seulement, c’est une voix qui s’est purifiée et qui monte dans un éther où jamais jusque-là on ne l’avait entendue. […] Talent d’expression, non de composition, l’auteur des Horizons prochains est un conteur de la plus extrême simplicité ; ses Nouvelles (presque sans événements) sont plutôt des études de têtes sur fond de paysage qu’autre chose ; seulement le paysage est si exubérant et si foisonnant, et ces belles têtes pâles, mourantes ou malheureuses, y portent si bien ou le nimbe de la sainteté ou l’auréole de l’idéal, que l’effet qui résulte de tout cela va parfois, — malgré les ténuités de femme qui s’y mêlent, — jusqu’à la grandeur. […] La Vallière était plus touchante, de cela seulement qu’elle boitait ! […] Seulement, même pour nous catholiques, ce qu’elle dit est puissant et beau ! […] Seulement, intuition dans le vrai ou erreur sans inconvénient, il faut avouer que l’âme qui projette ces idées est d’une énergie de personnalité incomparable.

507. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

Nous acceptâmes, avec les expressions d’une vive reconnaissance, l’obligeante proposition ; seulement nous insistâmes pour que rien ne fût dérangé à l’établissement nocturne dans le châlet intérieur, et nous ne consentîmes à accepter que le logement du fenil. […] Je ne puis penser à Florence sans émotion ; la raison, le devoir, le caractère de mon attachement peut-être ne permettent pas à une tristesse violente de s’emparer de moi ; c’est seulement une mélancolie qui ne peut nuire à mes travaux. […] « Les lettres de la princesse que j’ai vues, dit le frère de Léopold, étaient empreintes d’un intérêt constant, qui pouvait provenir seulement de l’estime pour le talent et pour le caractère de Léopold. […] » Ces expressions du frère et du confident du grand artiste ne laissent aucun doute sur la cause de sa mort ; on ignore seulement quelle en fut l’occasion immédiate et déterminante. Des révélations subséquentes, et que le double respect de deux tombes ne permet pas d’approfondir, laissent seulement entrevoir dans ce mystère une vague probabilité.

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