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1068. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 189-194

Ses Tragédies même, malgré leurs disgraces, offrent plusieurs traits dignes d’un Eleve de Melpomene.

1069. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Préface »

Minerve, dépouillée des vertus guerrières et des grands traits héroïques qui caractérisent Pallas-Athéné, reparaît à Rome sous la figure pédantesque d’une déesse scolaire.

1070. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « De la peinture. A propos d’une lettre de M. J.-F. Raffaëlli » pp. 230-235

Il nous faut graver les traits de ces individus ; à tous, depuis les plus grands jusqu’aux derniers, parce que tous ont bien mérité de l’humanité.

1071. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VIII. La Fille. — Iphigénie. »

Nous pourrions maintenant chercher dans le sujet d’Iphigénie, traité par Racine, les traits du pinceau chrétien ; mais le lecteur est sur la voie de ces études, et il peut la suivre : nous ne nous arrêterons plus que pour faire une observation.

1072. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre II. Amour passionné. — Didon. »

Bientôt, pour dernier trait de passion et de misère, la superbe souveraine de Carthage va jusqu’à souhaiter qu’un petit Énée, parvulus Aeneas 38, reste au moins auprès d’elle pour consoler sa douleur, même en portant témoignage à sa honte.

1073. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre VI. Amour champêtre. — Le Cyclope et Galatée. »

Il n’y a pas jusqu’à cet œil effroyable dont Théocrite n’ait su tirer un trait touchant : tant est vraie la remarque d’Aristote, si bien rendue par ce Despréaux, qui eut du génie à force d’avoir de la raison : D’un pinceau délicat l’artifice agréable Du plus affreux objet fait un objet aimable.

1074. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre VIII. Bossuet historien. »

Il lui échappe de temps en temps quelques-uns de ces traits qui n’ont point de modèle dans l’éloquence antique, et qui naissent du génie même du christianisme.

1075. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre III. Massillon. »

Lisez, par exemple, cette peinture du pécheur mourant : « Enfin, au milieu de ses tristes efforts, ses yeux se fixent, ses traits changent, son visage se défigure, sa bouche livide s’entrouvre d’elle-même, tout son esprit frémit ; et, par ce dernier effort, son âme s’arrache avec regret de ce corps de boue, et se trouve seule au pied du tribunal redoutable193. » À ce tableau de l’homme impie dans la mort, joignez celui des choses du monde dans le néant.

1076. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Un petit corollaire de ce qui précède [Mon mot sur l’architecture] » pp. 77-79

Si le goût est une chose de caprice, s’il n’y a aucune règle du beau, d’où viennent donc ces émotions délicieuses qui s’élèvent si subitement, si involontairement, si tumultueusement, au fond de nos âmes, qui les dilatent ou qui les serrent, et qui forcent de nos yeux les pleurs de la joie, de la douleur, de l’admiration, soit à l’aspect de quelque grand phénomène physique, soit au récit de quelque grand trait moral ?

1077. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 14, qu’il est même des sujets specialement propres à certains genres de poësie et de peinture. Du sujet propre à la tragedie » pp. 108-114

L’épigramme peut tout au plus relever et mettre en son jour quelque circonstance brillante de ces évenemens ; elle peut nous en faire admirer quelque trait, mais elle ne peut nous y interesser. à peine en compte-t-on cinq ou six bonnes parmi les anciennes et les modernes qui roulent sur de pareils sujets.

1078. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 28, de la vrai-semblance en poësie » pp. 237-242

Devient aussi comique par l’exageration qu’il renferme, qu’aucun trait de L’Arioste.

1079. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 11, des ouvrages convenables aux gens de génie et de ceux qui contrefont la maniere des autres » pp. 122-127

On ne sçauroit donc contrefaire le génie des grands hommes, mais on réussit quelquefois à contrefaire leur main, c’est-à-dire, leur maniere de coucher la couleur et de tirer les traits, les airs de tête qu’ils repetoient et ce qui pouvoit être de vicieux dans leur pratique.

1080. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Furetière »

Prétendre qu’il a voulu forcer le trait jusqu’à le faire crier, et convulser la vérité jusqu’à la caricature, c’est le rapetisser comme artiste sans pouvoir historiquement légitimer la prétention qu’on met en avant.

1081. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Barroilhet, le baryton ridicule, et dont le profil maigre et tiré et la peau ont pris des tons de cire qui la font ressembler à une sainte de Ribeira, vous retrouverez trait pour trait la prima donna assise au balcon des Italiens, le soir de débuts de Cruvelli. […] Louis Veuillot a écrit un livre, les Libres Penseurs, qui renferme, sinon des pages complètes, du moins çà et là des passages, des traits marqués au coin d’une pensée vigoureuse et d’un style personnel. […] Pour moi, la réputation a beau prendre les devants, j’ai de bonnes jambes, je la rattraperai. » Je suis bien aise de signaler ce trait de ressemblance à M.  […] » s’écrie notre voisine, à laquelle ce trait d’humanité du pantin arrache en abondance des larmes qui la suffoquaient. […] — M. d’Avrigny, de l’Assemblée nationale, change bien, d’un trait de plume, les yeux d’une Parisienne en une paire d’arrosoirs !

1082. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Il supprime d’un trait de plume tout ce qu’il y a en nous de franchement mauvais. […] Voilà, en ses traits généraux, ce qu’est l’alexandrinisme. […] C’est là le point, et le trait caractéristique. […] Ce sont des traits séduisants, des prestiges, des fascinations qui entraînent, pour un temps, la faveur du public. […] Mais encore une fois c’était toujours, art ou naturel, bien amené et c’était toujours comme adouci par la bonne grâce. — Toujours est-il que voilà un trait nouveau dans le caractère de notre éloquence politique, et que ce trait, ce n’est guère qu’à partir de 1840 qu’on le voit distinctement apparaître.

1083. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

On en sentira aisément la raison par le trait suivant. […] Ce dernier n’offre que des traits épars ; il fournit rarement de suite dix vers irréprochables. […] regarde les traits de lumière qui pénètrent les nuages dans l’orient. […] Mackenzie cite des traits de mœurs fort touchants. […] Le cœur de Jean ne put se méprendre aux traits de son divin ami, et la foi lui vint de la charité.

1084. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Le bon élève, l’élève soumis et piocheur leur a été présenté sous les traits de Thomas Diafoirus. […] Ils sont de chez moi, si vous voulez, par plus d’un trait ; mais ils sont surtout du Berry, et probablement du Berry d’il y a quarante ans. […] Au surplus, que de gaieté, que de traits heureux, et même que d’observation spirituelle sous cette bouffonnerie sans prétention ! […] Ce type du Parisien par excellence devrait réunir les traits communs à tous les Parisiens, et c’est de cela qu’il serait fait tout entier. Or, ces traits se réduisent à assez peu de chose.

1085. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Chaque génération a sa psychologie, nouvelle par certains traits. Avoir contribué à démêler quelques-uns de ces traits me paraît la plus haute ambition du romancier et de l’auteur dramatique. […] C’est là le trait qui distingue Alexandre Dumas parmi les moralistes. […] Le caractère résume les traits par lesquels un homme se distingue des autres ; les mœurs résument les traits par lesquels il ressemble à toute une classe. […] Du moins ils ne l’attribuent jamais comme trait de caractère aux personnages qu’ils mettent en scène.

1086. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

J’ai vu le rire et l’ingénuité de l’enfance sur les lèvres du vieillard, la gravité et le recueillement de l’âme dans les traits de la jeunesse. » Ducis, pour certains accents religieux, grandioses et doux, est un parent de Chateaubriand, de même qu’il est un de nos pères et de nos aïeux en rêverie. […] Ceci est un trait d’audace, un coup de parti : Audaces fortuna juvat. […] Mais je suis d’avis que vous en conserviez le mouvement, la même série dans les idées et l’accumulation des traits contre Hamlet dans la dernière partie de sa défense.

1087. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

L’homme qui tue plus loin les Mercenaires de la façon que j’ai montrée (ce qui est un joli trait de son fils Hannibal, en Italie), est bien le même qui fait falsifier ses marchandises et fouetter à outrance ses esclaves. […] C’était un compte-rendu exact et minutieux de tous les exercices du séminaire, et ce compte-rendu était relevé de traits d’imagination comme sa plume en faisait jaillir inévitablement devant elle. […] Il savait à merveille la littérature moderne la plus contemporaine ; ses impressions légères me rajeunissaient, et lorsque, ayant à peindre la marquise de Pompadour, nous allions ensemble regarder au Musée le beau pastel de Latour que je voulais décrire, il me suggérait de ces traits fins et gracieux qu’une fraîche imagination trouve d’elle-même en face de l’élégance et de la beauté.

1088. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

A moins d’avoir quelques traits originaux à ajouter aux siens, comme ont fait Lemontey et divers autres contemporains qui l’avaient vue, on n’a qu’à renvoyer, pour l’essentiel de sa personne, à ses délicieux et indispensables Mémoires. […] Cicéron et Sénèque consolaient davantage par des lieux communs, par des considérations lointaines et médiocrement touchantes ; Marc-Aurèle eût été plus stoïque et serait moins entré dans une douleur : mais je me figure que le gendre d’Agricola, s’il avait eu à entretenir un ami sur la mort d’un père, l’aurait abordé ainsi dans des termes a la fois mâles et compatissants, sobrement appropriés à une réalité grave, Pour qui lirait superficiellement toute cette Correspondance, il pourrait se faire qu’un des traits les plus intéressants à y saisir échappât. […] Cette dernière et mystérieuse passion elle-même, dont on ignore l’objet et que deux traits seulement dénoncent, est majestueuse dans son silence.

1089. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Diderot »

Chaque trait s’ajoute à son tour, et prend place de lui-même dans cette physionomie qu’on essaye de reproduire ; c’est comme chaque étoile qui apparaît successivement sous le regard et vient luire à son point dans la trame d’une belle nuit. […] « Ou plutôt ce monument existe, mais par fragments ; et, comme un esprit unique et substantiel est empreint en tous ces fragments épars, le lecteur attentif, qui lit Diderot comme il convient, avec sympathie, amour et admiration, recompose aisément ce qui est jeté dans un désordre apparent, reconstruit ce qui est inachevé, et finit par embrasser d’un coup d’œil l’œuvre du grand homme, par saisir tous les traits de cette figure forte, bienveillante et hardie, colorée par le sourire, abstraite par le front, aux vastes tempes, au cœur chaud, la plus allemande de toutes nos têtes, et dans laquelle il entre du Gœthe, du Kant et du Schiller tout ensemble. » 89. […] Garat présageait par ce trait son talent de plume, mais aussi sa légèreté morale.

1090. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

. — Pour moi, à trente ans de distance, je me rappelle trait pour trait l’aspect du théâtre où l’on me conduisit pour la première fois ; des troisièmes loges, la salle me semblait un puits monstrueux, tout rouge et flamboyant, avec un fourmillement de têtes ; tout en bas, vers la droite, sur un étroit plancher uni, deux hommes et une femme entraient, sortaient, rentraient, faisaient des gestes, et me semblaient des nains remuants ; à mon grand étonnement, un de ces nains se mit à genoux, baisa la main de la dame, puis se cacha derrière un paravent ; l’autre, qui arrivait, sembla fâché et leva les bras. […] Mais ces accompagnements, étant différents, ne peuvent renaître ensemble ; les traits contenus dans l’ovale du même visage ne peuvent être à la fois souriants et sévères ; la façade du même palais ne peut être à la fois d’un noir intense, comme lorsque le soleil se couche par derrière, et d’un rose lumineux, comme lorsque le soleil se lève par devant.

1091. (1911) Enquête sur la question du latin (Les Marges)

Jean Viollis Un trait, dix traits, cent traits significatifs de la crise que notre langue traverse ?

1092. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre deuxième. Le génie, comme puissance de sociabilité et création d’un nouveau milieu social »

Un des traits communs qui existent entre eux, c’est le dédoublement de la personnalité. […] Taine est plus applicable au simple talent qu’au génie, et c’est la seconde qui exprime le trait caractéristique du génie, à savoir l’initiative et l’invention. […] On verra que, pour l’une, il faudra accumuler les détails de ton et de manières qu’elle est accoutumée à trouver dans son entourage ; pour les autres, il faudra exagérer certains traits d’existence luxueuse et perverse qu’ils se sont habitués, par haine de caste et par envie, à associer avec le type du noble.

1093. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

Cependant otez à Maimbourg la longueur de ses périodes, quelques traits de simplicité & de bonnehommie & Maimbourg sera un historien assez agréable. […] Il exprime les différens caractères par des traits fermes, énergiques & précis qui peignent l’ame même ; ses descriptions vives & animées entraînent le lecteur. […] Son ouvrage est fort superficiel ; il y mêle trop d’histoire profane, & cherche trop souvent ces traits vifs & agréables qui sont déplacés dans un ouvrage sérieux.

1094. (1913) La Fontaine « VII. Ses fables. »

Il y a beaucoup de fables qui sont ainsi, où le caractère des animaux disparaît à cause du caractère particulier que La Fontaine leur attribue, parce qu’il songe à un homme et non pas à un animal  Et puis ailleurs il y a des fables — assez nombreuses aussi — zoologiques encore, où l’animal est bien peint pour lui-même, selon la physionomie que La Fontaine a découverte en lui, a cru voir en lui ; et c’est là le vrai La Fontaine ; j’exagère, le La Fontaine le plus intéressant, parce que c’est le La Fontaine qui fait faire un pas et un très grand pas à la fable en en faisant non pas seulement une peinture de l’humanité sous différents masques, mais une peinture de l’humanité inférieure, si vous me permettez le mot, une peinture de l’animalité, avec les traits véritablement caractéristiques et utiles à connaître qu’elle peut avoir. Je reprends donc : fables zoologiques où La Fontaine a peint des hommes sous les traits des animaux. […] A ces qualités des bêtes La Fontaine ajoute encore la patience profonde, la résignation aux coups du sort, ce caractère de tranquillité devant la mort  non pas devant le danger, car l’animal sait se soustraire au danger  mais tranquillité, quiétude devant l’inévitable, que La Fontaine a marqué encore quelquefois de traits justes, profonds et tout à fait pathétiques.

1095. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Μ. Ε. Renan » pp. 109-147

Mais le grand trait, la touche large, la profondeur dans l’accent des physionomies, toutes les choses qui font le grand peintre, il ne les avait pas. […] … Sceptique enchanté, d’ailleurs, qui va jusqu’à faire la poésie de son scepticisme : « Un trait, — dit-il encore, dans ce livre de l’Antechrist ; — un trait qui caractérise les grands hommes européens, — (il se nommerait, s’il osait !)

1096. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Octave Feuillet »

L’écrivain qui s’ajuste si bien à ce monde-là n’est, ni par le trait, ni par le style, d’une ligne au-dessous ou au-dessus. […] En tout, Feuillet reste dans la nuance, au lieu d’entrer hardiment dans la couleur et dans le trait. […] Cette Jeanne, élevée à la campagne, cette châtelaine-vachère, cette Nausicaa de convention qui trait les vaches avec des mains de princesse, n’est ni inventée ni découverte.

1097. (1855) Louis David, son école et son temps. Souvenirs pp. -447

Ses traits étaient beaux, et la majesté et la douceur mêlée de force de sa physionomie inspiraient tout à la fois le respect pour sa personne et un vif désir de le connaître. […] Dans ses traits, dans son caractère, il y avait quelque chose de ce qui distingue les hommes appelés à commander à leurs semblables. […] Le vrai patriote doit saisir avec empressement tous les moyens d’éclairer ses concitoyens, et de présenter sans cesse à leurs yeux les traits sublimes d’héroïsme et de vertu. […] Voyez ses traits : comme ils sont sereins ! […] ce n’est pas l’exactitude des traits, un petit pois sur le nez, qui font la ressemblance.

1098. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Les âmes atteintes par les traits de cette lumière sonore sont montées des profondeurs de l’être où elles se renferment. […] Oui, une âme féodale, et c’est là un de ses traits les plus accusés. […] Vous comprendrez comment ce qui est aujourd’hui nommé l’idéal a pu sortir de la nature en voyant la réalité le reproduire trait pour trait dans telle combinaison de faits et tel groupe de personnages. […] C’est encore un trait qu’il a de commun avec les classes moyennes. […] Un troisième trait de ressemblance résulte de cette forme commune de leurs deux génies.

1099. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Peut-être même pourrait-on déjà, sans témérité, indiquer quelques traits des plans futurs qui paraissent décrétés191. […] Je ne veux citer qu’un trait de sa loyauté désintéressée à l’usage des monarchies, même des monarchies représentatives. […] Du xvie  siècle par ses fortes études, il est du xviiie par les saillies et par le trait qu’il ne néglige pas, qu’il recherche même. […] M. de Maistre, me dit-on encore, était à certains égards un homme inconséquent : il se plaisait à tout, à toute lecture, au trait qui l’attirait. […] adoucies, plus d’un trait relatif à Bossuet, par exemple.

1100. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LX » pp. 231-236

On y défend les Burgraves et Lucrèce Borgia à l’aide des chefs-d’œuvre antiques : les jeunes auteurs ne s’aperçoivent pas que c’est parce qu’ils ont ensauvagé Sophocle et lui ont imposé des contre-sens de couleur et des traits de moyen âge, qu’ils parviennent ensuite, tant bien que mal, à en faire un patron à leur idole-monstre.

1101. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXI » pp. 237-241

Mais une quantité de traits secondaires assemblés et resserrés sur un fond très-fixe constituaient en sa personne une rare et même une tout-à-fait unique originalité.

1102. (1874) Premiers lundis. Tome II « La Comtesse Merlin. Souvenirs d’un créole. »

L’épisode de la mère Inès et la peinture du couvent sont semés de traits discrets et justes, sur cet effet mystérieux des religieuses aux formes vagues se perdant dans les corridors, sur cette marche furtive de la jeune fille serrant le mur auquel, de temps en temps, elle s’appuie pour se rendre plus légère ; un art délicat a touché ces points.

1103. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre III. Du meilleur plan. — Du plan idéal et du plan nécessaire. »

« Pour bien écrire, il faut donc posséder pleinement son sujet ; il faut y réfléchir assez pour voir clairement l’ordre de ses pensées, et en former une suite, une chaîne continue, dont chaque point représente une idée ; et lorsqu’on aura pris la plume, il faudra la conduire successivement sur ce premier trait, sans lui permettre de s’en écarter, sans l’appuyer trop inégalement, sans lui donner d’autre mouvement que celui qui sera déterminé par l’espace qu’elle doit parcourir5. » Voilà bien comme il faut procéder.

1104. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Giraud, Albert (1848-1910) »

Il dessine ainsi, à grands traits amples, la conception de ses personnages et ses visions d’antan.

1105. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Laforgue, Jules (1860-1887) »

Tout Laforgue se révèle dans des traits de ce genre.

1106. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 512-518

Les petites intrigues de société, les éloges mendiés des Journalistes, la gauche admiration de quelques zélateurs, l’aveugle protection de quelques Mécenes, l’autorité même, sont de foibles remparts contre les traits du goût & de la raison offensés.

1107. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 23-32

Arrêtons-nous ici, Monsieur, & réfléchissons pour ces penseurs qui pensent si peu ; raisonnons pour ces Philosophes qui raisonnent si mal ; c’est le but que je me suis proposé, en mettant sous vos yeux les principaux traits de leurs Brochures.

1108. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 92-99

Ses Instructions pour les Magistrats, son Essai sur le Droit public, ses Ecrits sur les Belles-Lettres, ses Instructions pour l’éducation de son fils, sont autant de monumens qui renferment, chacun en particulier, une raison supérieure, des traits brillans dont se forment un grand corps de lumiere qui éclaire l’esprit autant qu’il échauffe le cœur.

1109. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 489-496

Par exemple, vous connoissez la ville de Strasbourg, Capitale d’Alsace : j’ignore si vous y avez jamais été ; pour moi, je sais bien que je ne l’ai jamais vue que sur la Carte ; & cependant, par un trait de sa plume magique, me voilà ès-prisons de ladite ville, occupé à faire des Vers infames, & voilà le Nécromant de Ferney en possession de mes Vers Alsaciens.

1110. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 331-337

Mais le grand art est de les présenter dans le jour qui leur convient, d’en former un tableau assez énergique, pour que chacun s’y reconnoisse : la surcharge est même alors nécessaire, afin que l’optique ne dérobe aucun trait à la peinture : & le comble du génie est d’ôter à la laideur ce qu’elle a de hideux ; de savoir l’apprivoiser à se considérer elle-même, pour la convaincre & lui faire haïr plus sûrement sa propre difformité.

1111. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Avant-Propos. » pp. -

On se flatte d’avoir inséré, dans presque tous les articles, des traits ignorés d’une grande partie du public, sur-tout dans ceux qui regardent nos écrivains les plus distingués.

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