« Tant il est vrai, s’écrie l’orateur, que tout meurt en lui, jusqu’à ces termes funèbres par lesquels on exprimait ses malheureux restes. » Il est difficile, je crois, d’avoir une éloquence et plus forte et plus abandonnée, et qui, avec je ne sais quelle familiarité noble, mêle autant de grandeur.
Le mendiant parle de son ami, de Toussaint, en termes qui étonnent un peu l’état-major du général. […] Toute la première partie de cette pièce exprime en termes éloquents l’impuissance du langage humain à traduire les profondes émotions, les affections ferventes. […] Je regrette seulement que M. de Lamartine, dont l’imagination se prête si heureusement à la peinture de la grandeur divine, n’ait pas compris le danger des termes techniques. […] Arrivé au terme de cette longue analyse, je sens le besoin de résumer ma pensée. […] Ces termes une fois acceptés, que le public décide à quelle forme dramatique appartiennent les pièces de M.
Pourquoi ne pas prendre les termes dont il se sert dans le sens large et dans l’acception courante ? […] Et, de plus, les travaux sans but immédiat se trouvent toujours les plus utiles en dernière analyse et au dernier terme. […] Ducros, l’Encyclopédie est le terme éclatant d’une évolution d’idées qui remonte à la Renaissance. […] Elle n’est pas de force à embrasser en leur entier et à suivre jusqu’à leur terme les systèmes qui se sont produits avant elle. […] Chez beaucoup de peuplades barbares l’absence ou le petit nombre de termes collectifs est significatif au plus haut point.
S’il existe dans notre langue des termes assez nombreux, assez subtils, pour expliquer une certaine poésie, saurais-je les trouver ? […] Les premières paroles du Hollandais, après que son vaisseau est arrivé au mouillage, sont sinistres et solennelles : « Le terme est passé ; il s’est encore écoulé sept années ! […] Il vole et fuit, sans terme, sans relâche, sans repos. […] Kean ou Désordre et Génie semblait vouloir persuader qu’il y a toujours un rapport nécessaire entre ces deux termes, et Gabrielle, pour se venger, traite son époux de poëte ! […] Quand un auteur aura quelques termes de loyer à payer, il fera une pièce honnête ; s’il a beaucoup de dettes, une pièce angélique.
Il était bien alors dans le plein de sa vocation en nous informant sans cesse, et l’un des premiers, de quantité de choses étrangères, dont il nous donnait l’avant-goût et le stimulant ; mais il eût été bon cependant que dans les années suivantes, un jour ou l’autre, il mît un terme à ses doctes curiosités, devenues des inconstances, et qu’il séjournât quelque part à demeure. […] Nisard, je suis certes aussi disposé pour mon compte à les sentir que l’a pu être Ampère lui-même ; tout en reconnaissant ce qu’a de ferme et d’ingénieux une idée dominante poursuivie pendant quatre volumes et poussée rigoureusement à son terme, je me sens choqué sinon dans ma science, du moins dans mon simple bon sens, d’une telle unité artificielle obtenue à tout prix. […] Et maintenant que je suis parvenu au terme de cette longue et encore bien incomplète description d’une nature à la fois si riche et si éparse, je reviens sur une question que je me suis faite et à laquelle il semble que j’aie déjà répondu, et, me remettant à douter (ce qui est mon fort), je me demande derechef si en effet il eût mieux valu pour Ampère concentrer son esprit, son étude et son talent sur une œuvre et sur un livre, sur cette Histoire littéraire de la France à laquelle je mettais tant de prix et que je lui désignais comme son meilleur emploi. […] C’est une remarque que Quintilien a faite en termes excellents : dès que l’idée de rivalité a disparu, dès que l’amour-propre est désarmé, il n’y a plus que bienveillance ; quoties disceesit asmulatio, succedit humanitas (De l’Inst. de l’Orat.
Une période de l’histoire touche manifestement à son terme, et une autre s’annonce. […] Pour exprimer la chose en termes populaires, nous dirons que la cellule est capable de se rappeler ses impressions. […] C’est à quoi Gœthe fait allusion, quand il dépeint en termes si magnifiques comment …. […] Un autre formulait en ces termes l’idée que son ami le faisait tellement rire, qu’il ne pouvait pas retenir sa salive : « Tu me fais baver des ronds de chapeaux ». […] Mais des termes du culte ils retiennent de beaux vocables comme ostensoir, ciboire, etc., plusieurs gardent de Spencer, de Mill, de Shopenhauer (sic !)
Si la doctrine qui veut estimer les vers en les décomposant, et qui prend la prose comme terme suprême de comparaison, avait besoin d’une réfutation, si les esprits les plus étrangers à l’étude de la poésie ne trouvaient pas dans la lecture des vers un plaisir incontesté, l’épître à M. de Pange démontrerait victorieusement la différence qui sépare le vers de la prose. […] Rarement est-il arrivé à la langue française de parler plus nettement et en termes plus coloriés des devoirs de la poésie. […] Mais cette soumission touchait à son terme. […] Hugo s’est proposé l’étonnement, comme terme suprême de la poésie, il a pleinement réussi, et les Orientales ont réalisé sa volonté. […] Mais cette erreur, partagée d’abord par de nombreux disciples, devait avoir un terme, et aujourd’hui les plus fidèles admirateurs de M.
Je m’excuse de l’exprimer en termes aussi philosophiques. […] Et pour ce qui est des termes philosophiques que j’ai employés, j’ai une excuse. […] Oui, en renversant les termes de cette remarque, il faut dire que la condition, chez Proust, de la façon si nouvelle, si prodigieusement féconde dont il a pu aborder la conscience et y descendre, était une certaine faiblesse, un certain renoncement non pas à vaincre, mais à prétendre, à affronter. […] Au terme en effet nous avons Dada, qui fait systématiquement profession d’absurdité et qui d’autre part, très logiquement, se dévoue à recueillir passivement, c’est-à-dire dans le sens où on agit, les murmures de l’Inconscient. […] Pour l’exprimer en termes très généraux, car son originalité même et son importance excluent la trop grande précision, c’est une révolution classique, c’est un retour offensif que fait l’esprit classique sur l’énorme masse psychologique dégagée et vaguement dégorgée par le Romantisme.
La manifestation motrice chez l’homme ou chez un animal exige le concours de trois termes ou éléments anatomiques. […] Si un seul des trois termes précédents vient à manquer, l’acte n’a plus lieu. […] Ici nous avons voulu seulement poser un terme du problème, et montrer qu’il faut renoncer à l’opinion que le cerveau forme une exception dans l’organisme, qu’il est le substratum de l’intelligence et non son organe. […] Par ces idées, Stahl fonda le vitalisme, mais il ne s’arrêta pas à ce terme : ce n’était qu’un premier pas dans la voie qui devait le conduire à l’animisme. […] Il serait d’ailleurs impossible de séparer ces deux termes ou ces deux idées corrélatives, car ce qui vit, c’est ce qui mourra, ce qui est mort, c’est ce qui a vécu.
L’abbé Ducreux, éditeur des Œuvres complètes de Fléchier (1682), l’a publié en entier pour la première fois : seulement il avoue qu’il a cru devoir en quelques endroits substituer quelques termes à ceux de l’original : « non qu’ils aient rien de messéant, dit-il, mais nous avons pensé que cette attention était due aux personnes d’une imagination qui se blesse aisément, et qui découvre, sous les expressions les plus innocentes, des sens détournés et peu modestes dont ne se doutaient pas ceux qui les ont employés ». […] On voit de l’autre les montagnes d’Auvergne fort proches, qui bornent la vue si agréablement, que les yeux ne voudraient point aller plus loin, car elles sont revêtues d’un vert mêlé qui fait un fort bel effet, et d’ailleurs d’une grande fertilité… Fléchier en chaque occasion aura de ces descriptions de la nature, descriptions un peu maniérées et qui empruntent volontiers aux choses des salons, au cristal, à l’émeraude, à l’émail, leurs termes de comparaison et leurs images : toutefois, sous l’expression artificielle, on retrouve un certain goût et un sentiment fleuri de la nature.
Point de termes scientifiques ou trop abstraits ; ils ne tolèrent que les mots de leur conversation ordinaire. […] À l’origine ou au terme de tous nos sentiments exaltés, quelles crudités physiologiques !
Nous n’entendons pas, par langue rationnelle, une langue possédant des termes aussi abstraits que blancheur, bonté, avoir, être, mais toute langue dans laquelle les mots les : plus concrets eux-mêmes sont fondés sur des concepts généraux, et dérivés de racines qui expriment concepts généraux. […] Si ces deux termes peuvent être reliés, le problème est résolu.
« Je sens profondément et sûrement que ces deux termes sont partout au fond de la vie ; car la vie est partout, toujours, proportionnelle à leur union. […] Or, votre conscience vous le dit, un Dieu sans évidence serait, s’il existait, une malédiction sans terme ; s’il n’existait pas, le Cosmos n’existerait pas lui-même !
Mais en réalité la Chanson de Roland est un terme, plutôt qu’un commencement. […] Aussi n’y a-t-il pas de poème qui se soit maintenu à travers le moyen âge dans une forme fixe, et le moment où l’écriture leur assura une prolongation indéfinie d’existence lut non le terme, mais le commencement des pires aventures pour la plupart.
Le triste produit du temps, ce sont les Enfances Garin de Monglane, dernier terme de l’extravagance et de la platitude où puisse atteindre la pure chanson de geste, coulée dans le moule traditionnel. […] Souvent l’écrivain hésite entre un gallicisme et un latinisme de syntaxe ; il renforce le mot populaire d’un mot savant, transcription fidèle du terme latin.
Il avait une rare puissance de raisonnement, une clarté et une précision de termes qui rappelaient les maîtres du xviie siècle, une plénitude de développement qui saisissait les esprits ; et parfois son austère parole était illuminée de sobres images. […] La peur de la démocratie le jeta dans les bras des évêques, ce sont ses termes ; elle fit plus, elle en fit un évêque, impérieux catéchiseur et pasteur autoritaire.
Il y a plus : les jeux d’un Voiture ou ceux d’un Cyrano de Bergerac exigeaient, pour être agréables, une grande précision et une grande propriété dans les termes. […] Un symbole est, en somme, une comparaison prolongée dont on ne nous donne que le second terme, un système de métaphores suivies.
Chercher un consentement universel de l’humanité sur autre chose que sur ce fait psychologique, c’est abuser des termes. […] Sans doute, si les anciens eussent entendu par Dieu ce que nous entendons nous-mêmes, l’être absolu qui n’est qu’à la condition d’être seul, le polythéisme eût été une contradiction dans les termes.
Soit qu’il évoque le souvenir, soit qu’il fleurisse le rêve, soit qu’il tire des misères et des vices du temps un idéal terrible, impitoyable, toujours la magie est complète, toujours l’image abondante et riche se poursuit rigoureusement dans ses termes. […] Il n’y aura donc bientôt plus de demoiselles ; et c’est pour cela sans doute que depuis quelque temps on emploie le terme de jeune personne, car on prévoit que, dans vingt ou trente ans, le mot demoiselle fera frémir notre pudique postérité.
C’est le premier terme d’une trilogie historique qui implique dans une même recherche l’ancien Régime, la Révolution et le Régime nouveau, de quelque nom qu’un jour l’Histoire l’appelle. […] La propriété des termes y est.
Les hommes à courtes vues prennent pour la justice ce qu’on leur montre rentrer dans les termes de la loi. […] Les barbares, n’ayant que des idées particulières, s’en tiennent naturellement à cette certitude, et sont satisfaits, pourvu que les termes de la loi soient appliqués avec précision.
Le Maître lui avait écrit en termes exaltés des mérites et des beautés de sa fiancée future, elle essayera de l’entendre, — de supposer qu’il l’entend de l’épouse du Cantique des cantiques, de la seule épouse spirituelle digne de ce nom, de l’Église : Mais en écrivant, ceci, je relis votre lettre, et, comme me réveillant d’un profond sommeil, j’entrevois je ne sais quelle lumière au milieu de ces ténèbres, et quelque chose de caché et de mystérieux dans des paroles qui paraissent si claires et si communes.
On y rencontre à chaque page un esprit ferme, exact, sensé, fin, moral, ami des considérations, qui raisonne à l’occasion de chaque incident, mais qui raisonne bien, d’une manière solide et élevée, et qui, quand il décrit, nous rend en fort bonne prose ce dont Chateaubriand le premier nous a donné la poésie en traits hasardeux et sublimes, — Et il a lui-même jugé en termes excellents cette poésie un peu arrangée et toute chateaubrianesque du désert, quand il a dit (non pas dans cette relation, mais dans une de ses lettres) : « Les hommes ont la rage de vouloir orner le vrai au lieu de chercher seulement à le bien peindre.
Je n’ai pour cela qu’à profiter des documents mêmes que me fournit la publication nouvelle, en tirant un peu moins du côté de l’éloge que ne l’a dû faire naturellement l’estimable biographe (tout biographe devient aisément un apologiste ou un panégyriste), et en me tenant d’ailleurs dans les lignes exactes du récit de Napoléon, le premier des juges, ainsi que dans les termes des meilleurs témoins, auteurs de mémoires.
L’étude désintéressée et sans terme, voilà proprement son caractère et sa devise.
Marmontel, La Harpe pourtant eurent des éclairs heureux ; ce dernier particulièrement, au début de son Cours de Littérature, institua avec noblesse, avec éloquence, la majestueuse figure d’Homère ; il disserta de l’Iliade surtout et de son ordonnance, de son effet d’ensemble, en des termes judicieux et sentis qu’il est bon de rappeler aujourd’hui qu’on est si aisément ingrat pour ce critique plus qu’à demi détrôné.
Je vous supplie de ne me la pas donner si entière une autre fois, et de croire que, hors une volonté fort foible de m’attacher aux choses de mon devoir plutôt qu’à celles qui n’en sont pas, il n’y a rien en moi qui ne soit tout à fait misérable et qui ne soit digne de votre compassion bien plus que de votre estime. » C’est en ces termes voilés, mais significatifs pour nous, plus significatifs peut-être qu’ils ne l’étaient pour le bon abbé Favier, que Rancé donne les premiers signes de son repentir.
On ne parlait pas encore en ces termes-là du temps de Montesquieu et avant les doctrinaires.
Il classait les problèmes, les réformes, marquant toujours un but principal, mais ne fixant jamais de terme où l’on n’aurait plus rien à faire : il voulait que le progrès de la démocratie se fit par un mouvement régulier et continu.
Francisque Sarcey J’arrive aux Érinyes que nous appelions autrefois d’un terme phis simple et plus usité, les Furies.
Si quelquefois il usait de termes plus discrets 631, c’était pour ne pas choquer trop violemment les préjugés reçus.
Quelques années plus tard, la sensibilité a si bien absorbé tout l’homme qu’on le définirait volontiers un être qui sent, et Bernardin de Saint-Pierre propose, en termes formels, de remplacer le fameux argument de Descartes : « Je pense, donc je suis », par celui-ci, qui lui paraît plus simple et plus général : « Je sens, donc j’existe !
Motif signifie donc pour l’auteur, but, fin, terme.
Voyons maintenant notre auteur aux prises avec l’école opposée, les métaphysiciens, allemands ou autres, ceux qu’il appelle, d’un terme général, les philosophes à priori.
Aujourd’hui la dispersion, disons-nous, la confusion est arrivée à son dernier terme.
Intervertissant les termes de la proposition précédente, ce souci fait de la connaissance un moyen et de la vie le but.
J’en voudrais simplement examiner les termes, étudiant parallèlement les conditions esthétiques du drame, du roman et de la poésie, fixant leur réciproque position au seuil du nouveau siècle, — et découvrant ainsi peut-être — les raisons, il faut l’espérer, passagères, de leur éloignement présent.
Il commence comme un ruisseau ; traverse un ravin près d’un groupe de chaumières, sous un petit pont d’une arche ; côtoie l’auberge dans le village, le troupeau dans le pré, la poule dans le buisson, le paysan dans le sentier ; puis il s’éloigne ; il touche un champ de bataille, une plaine illustre, une grande ville ; il se développe, il s’enfonce dans les brumes de l’horizon, reflète des cathédrales, visite des capitales, franchit des frontières, et, après avoir réfléchi les arbres, les champs, les étoiles, les églises, les ruines, les habitations, les barques et les voiles, les hommes et les idées, les ponts qui joignent deux villages et les ponts qui joignent deux nations, il rencontre enfin, comme le but de sa course et le terme de son élargissement, le double et profond océan du présent et du passé, la politique et l’histoire.
Tu n’as pas devant toi la borne, la limite, le terme, la frontière.
Entre M. de Bonald et M. de Chateaubriand, ces deux termes extrêmes de l’école royaliste, se placent Joseph de Maistre et M. de Montlosier, personnages aussi originaux l’un que l’autre, l’un grand écrivain et penseur supérieur, l’autre publiciste incorrect, mais éloquent et vigoureux, tous deux énergiques et fiers, pleins d’honneur et de courage, de vraie souche aristocratique, et qui en d’autres temps auraient pu sauver leur caste, si elle eût produit beaucoup d’hommes semblables à eux.
Les vers suivans sont l’exposé de la doctrine de Descartes, et l’obscurité qu’on peut leur reprocher, tient à la nature même de ces idées, car La Fontaine emploie presque les termes de Descartes lui-même.
Si elle conduit à ce terme, elle est bonne, si elle n’y conduit pas, elle est mauvaise.
On barboüille, pour ainsi dire, la peinture que les vers de Racine offrent dès qu’on dérange ses termes et qu’on substituë la définition du mot à la place du mot.
Aulugelle qui écrivoit sous l’empereur Adrien, louë l’étimologie que Caïus Bassus donnoit au mot latin persona, qui signifioit un masque, en faisant venir ce terme du verbe personare, qui veut dire resonner.