À ces philosophes charlatans ou crédules, qui retraçaient à tout propos le tableau des progrès de l’esprit humain « depuis le déluge jusqu’au Directoire », il oppose exprès ce roman, qui n’en est pas un, qui n’est que l’histoire de la vie humaine, vrai miroir qui nous montre les hommes « tels qu’ils sont, tels qu’ils ont été, tels qu’ils seront toujours ». […] Il analyse et démêle très bien les vraies causes de l’intérêt qu’ils excitent ; il montre à quoi se réduit cette prétendue fidélité historique dont on parlait tant.
Mais nous, nous ne trouverons pas que c’était une sottise : car c’est le beau côté de Mme Du Deffand, celui qui la relève, qui nous montre que, pour avoir économisé jusque-là sa sensibilité, elle n’en était pas dépourvue, qu’elle était capable de passion même. […] les deux traditions, celle qui la fait insensible, et celle qui la montre passionnée, doivent se combiner pour donner une vue complète.
Ce jeune prince, que Saint-Simon nous montre si hautain, si fougueux, si terriblement passionné à l’origine, si méprisant pour tous, et de qui il a pu dire : « De la hauteur des cieux il ne regardait les hommes que comme des atomes avec qui il n’avait aucune ressemblance, quels qu’ils fussent ; à peine Messieurs ses frères lui paraissaient-ils intermédiaires entre lui et le genre humain » ; ce même prince, à une certaine heure, se modifie, se transforme, devient un tout autre homme, pieux, humain, charitable autant qu’éclairé, attentif à ses devoirs, tout entier à sa responsabilité de roi futur ; et cet héritier de Louis XIV ose proférer, jusque dans le salon de Marly, ce mot capable d’en faire crouler les voûtes, « qu’un roi est fait pour les sujets et non les sujets pour lui ». […] Je finis par un acte de protestation tiré de votre ami Pline le Jeune : Neque enim amore decipior… C’est-à-dire : « L’affection ne m’aveugle point, il est vrai que j’aime avec effusion, mais je juge, et avec d’autant plus de pénétration, que j’aime davantage. » Cette correspondance de Fénelon avec le chevalier Destouches nous montre le prélat jusque dans ces tristes années (1711-1714) se délassant parfois à un innocent badinage et jouant, comme Lélius et Scipion, après avoir dénoué sa ceinture.
Y dussiez-vous perdre un peu comme chrétien, comme croisé et comme personnage de montre, vous y gagneriez, ô poète, comme homme, et vous nous toucheriez. […] Son ennui, son indifférence ont de la grandeur ; son génie se montre encore tout entier dans cet ennui ; il m’a fait l’effet des aigles que je voyais le matin au Jardin des plantes, les yeux fixés sur le soleil, et battant de grandes ailes que leur cage ne peut contenir.
Sa manière d’être intérieure, sa véritable vie n’est connue que de lui ; mais, en récrivant, il la déguise ; sous le nom de sa vie il fait son apologie : il se montre comme il veut être vu, mais point du tout comme il est. […] Il se montre avec des défauts, mais il ne s’en donne que d’aimables : il n’y a point d’homme qui n’en ait d’odieux.
Sur Jean-Jacques, par exemple : « Le roi parle, ce me semble, très bien sur les ouvrages de Rousseau ; il y trouve de la chaleur et de la force, mais peu de logique et de vérité ; il prétend qu’il ne lit que pour s’instruire, et que les ouvrages de Rousseau ne lui apprennent rien ou peu de chose. » Avec d’Alembert, dont il apprécia tout d’abord le caractère estimable, Frédéric se montre purement en philosophe ; on le voit tel qu’il aurait aimé à être dans la seconde moitié de sa vie, quand la goutte et l’humeur ne l’aigrissaient pas trop, et s’il avait eu autour de lui quelqu’un de digne avec qui s’entendre : « Sa conversation roule tantôt sur la littérature, tantôt sur la philosophie, assez souvent même sur la guerre et sur la politique, et quelquefois sur le mépris de la vie, de la gloire et des honneurs. » Voilà le cercle des sujets humains qu’il aimait à traiter habituellement, sincèrement, et en moralisant toujours ; mais la littérature et la philosophie étaient encore ce dont il aimait à causer par-dessus tout pour se détendre, quand il avait fait son métier de roi. […] M. de Guibert nous a rapporté dans son Journal de voyage une de ces confidences pleines de noirceur et de perfidie, et à laquelle il se montre trop crédule.
Mais, en dehors de ces génies tout individuels de Rabelais et de Montaigne, le xvie siècle nous montre une quantité d’excellents et vigoureux esprits, de graves et énergiques personnages, qui usèrent vaillamment ou sainement des ressources de la langue à cette époque de confusion et de lutte, et qui, en l’appliquant selon les besoins divers, y mirent encore moins l’empreinte de leur génie propre que celle du parti et de la classe auxquels ils appartenaient. […] En prenant pour texte et pour point de départ les Institutes de Justinien, le savant vieillard se montre attentif à saisir toutes les analogies ou même les oppositions qui peuvent se rencontrer entre l’ancien droit romain et notre vieux droit coutumier ; il éclaire, il explique l’un par l’autre, à l’aide d’un rapprochement continuel qu’il orne et relève d’érudition, et qui ne manque pas, jusqu’à un certain point, d’agrément.
Cette lettre a cela de curieux, qu’elle nous montre pour la première fois Montaigne en plein exercice de sa charge, et dans toute l’activité et la vigilance dont il était capable. […] Le principe qui dirigea Montaigne dans toute son administration fut de n’aller qu’au fait, au résultat, et de ne rien accorder à l’éclat et à la montre : « À mesure qu’un bon effet est plus éclatant, pensait-il, je rabats de sa bonté. » Car il est toujours à craindre qu’il n’ait été produit, plutôt pour être éclatant que pour être bon : « Étalé, il est à demi vendu.
Avec sa parole qui servait si bien son esprit merveilleusement droit, elle définissait sa position, un jour qu’à Saint-Cyr on remarquait autour d’elle, en la voyant se fatiguer à la marche et ne pas se ménager, qu’elle ne se comportait pas comme les grands : « C’est que je ne suis pas grande, répliqua-t-elle, je suis seulement élevée. » De tous les portraits de Mme de Maintenon, celui qui nous la montre le mieux dans cette attitude dernière et réfléchie d’une grandeur voilée, est, selon moi, un portrait qui se voit à Versailles dans les appartements de la reine (nº 2258) : elle a plus de cinquante ans, elle est tout en noir, belle encore, grave, d’un embonpoint modéré, d’un front élevé et majestueux sous le voile. […] Telle était Mme de Maintenon à demi reine, imposante à la fois et contenue, celle qui disait : « Ma condition ne se montre jamais à moi par ce qu’elle a d’éclatant, mais toujours par ce qu’elle a de pénible et de sombre. » Dans cette position élevée, quel service Mme de Maintenon a-t-elle rendu à Louis XIV et à la France ?
Dans une lettre adressée à Bernardin de Saint-Pierre, Rulhière se montre affligé de ses soupçons et s’en plaint affectueusement. […] Rulhière, par cet écrit, se montre à nous dans la vraie ligne de progrès qu’il suivait volontiers, dans la voie des réformes qu’appelait l’opinion publique et que dirigeait le gouvernement même.
Et sans plus de réponse, je me borne à citer l’aimable anecdote suivante qui nous montre au vrai le caractère sincère et ingénu de Perrault, et je laisse l’impression s’en faire d’elle-même sur le lecteur : Quand le jardin des Tuileries fut achevé de replanter, et mis dans l’état où vous le voyez : « Allons aux Tuileries, me dit M. […] Il nous montre le procédé par lequel on les fabrique, et, si cette raillerie ne saurait en aucun temps atteindre les dignes et véritables érudits, elle frappait d’aplomb sur « un certain peuple tumultueux de savants » qui, à cette époque, se maintenait encore.
Mais dans une composition assez analogue que nous offre l’Étude treizième, et où il nous montre un voyageur jeté par un naufrage dans une île inconnue, qui se trouve être l’île de Naxos, il a excédé la mesure : appliquant le même procédé d’idéalisation à l’antique histoire d’Ariane, il montre cette jeune fille de Minos, dans le récit légendaire d’un berger, pleurant nuit et jour l’infidèle Thésée et ne pouvant même être consolée par les jeunes Naxiennes qui lui versent du vin dans des coupes d’or.
Le roman et le drame se sont mainte fois exercés, comme c’était leur droit, sur cette captivité de Madrid et sur ces entrevues de François Ier et de sa sœur qui prêtaient à l’imagination ; mais la lecture de ces simples lettres si dévouées montre les sentiments à nu et en dit plus que tout. […] Elle montre ce prince allant à un rendez-vous très peu édifiant, et, pour abréger le chemin, ayant obtenu du portier d’un monastère qu’il le laisserait passer à travers l’enclos.
Dans l’impossibilité où je suis de citer tout ce qui me frappe au milieu de ce fouillis de richesses, j’indiquerai au moins le chapitre où l’auteur montre, avec une audacieuse justesse, que sans l’Église le Christianisme aurait fait le mal et l’erreur du monde et qu’il ne serait plus que l’épouvante de l’Histoire ; et celui-là encore qu’il intitule : « Coexistence des pouvoirs d’ordre, de juridiction et d’infaillibilité », dans lequel il prouve d’une manière si piquante que Jésus-Christ, étant et restant dans sa forme humaine sur la terre, n’en serait pas moins tenu d’instituer son Église telle qu’il l’a instituée et telle qu’elle est à cette heure. […] Cette loi sublime, il la montre et la suit dans tous les phénomènes qu’ils appellent, eux, le mal de la vie : la faim, — tout commence par la faim, dit-il, — le travail, l’esclavage, les infirmités des organes, les maladies, la vieillesse, — dont il donne la raison divine, la raison suprême et rayonnante, — et enfin la mort, qui commence la grande vie.
La Correspondance diplomatique montre avec une gaieté amère la bêtise profonde de ces rois, têtus et mous, qui se perdent pour ne pas croire leurs serviteurs ou pour les craindre. […] IX En effet, dans ces quelques pages qui n’omettent rien en leur brièveté pleine, Joseph de Maistre commence, il est vrai, par s’opposer à l’émancipation en principe, mais il ne répugne pas à la préparer, historien que le métaphysicien n’infirme jamais : « Quand on lit l’Histoire, il faut savoir la lire », dit-il quelque part ; et l’Histoire, dont il parcourt les annales avec les trois pas homériques de Bossuet, « montre » (ajoute-t-il), « avec la dernière évidence, que le genre humain n’est susceptible de liberté qu’à, mesure qu’il est pénétré et conduit par le Christianisme.
Aussi la montre est-elle plus belle que le fonds.
Aujourd’hui cette école est dissoute ; on se montre, on s’est montré même autour de nous148 bien sévère pour elle, par des raisons judicieuses qu’il serait possible, je crois, d’atténuer plutôt que de détruire.
Dans ses meilleurs contes, là où il se montre réellement inventeur et original, il sait, par les rapprochements fortuits les plus saisissants, par une combinaison presque surnaturelle de circonstances à la rigueur possibles, exciter et caresser tous les penchants superstitieux de notre esprit, sans choquer trop violemment notre bon sens obstiné ; ce qu’il nous raconte alors peut sans doute s’expliquer par des moyens humains, et n’exige pas à toute force l’intervention d’un principe supérieur ; mais, bien que notre bon sens ne soit pas évidemment réduit au silence, et qu’il puisse toujours se flatter de trouver au bout du compte le mot de l’énigme, il y a quelque chose en nous qui rejette involontairement cette explication pénible et vulgaire, et qui s’attache de préférence à la solution mystérieuse dont le leurre nous est de loin offert comme derrière un nuage.
Il lui confia 25,000 hommes de troupes bavaroises et wurtembergeoises, avec lesquelles le prince Jérôme s’empara de la Silésie, et rendit à la grande Armée, alors en Pologne, d’utiles services : « Le prince Jérôme, disait l’empereur dans un de ses bulletins, fait preuve d’une grande activité et montre les talents et la prudence qui ne sont d’ordinaire que les fruits d’une longue expérience. » — Le 14 mars 1807, Napoléon nommait son jeune frère général de division, et le 4 mai il écrivait au roi de Naples, Joseph : « Le prince Jérôme se conduit bien, j’en suis fort content, et je me trompe fort s’il n’y a pas en lui de quoi faire un homme de premier ordre.
Corneille, plus rapproché des temps orageux de la Ligue, montre souvent dans ses tragédies le caractère républicain ; mais quel est l’auteur du siècle de Louis XIV dont l’indépendance philosophique peut se comparer à celle des écrits de Voltaire, de Rousseau, de Montesquieu, de Raynal, etc. ?
C’est un monde entièrement disparu dont la petite princesse nous montre un coin.
Il nous montre les certificats qu’ils lui ont délivrés.
« J’appartiens, du reste, à une famille qui, depuis quelque temps, montre de merveilleux talents pour perdre les trônes et une singulière inaptitude à les reconquérir.
Entre temps, elle se montre pleine de respect pour le petit travail de séduction entrepris par Sainte-Beuve auprès de Mme Hugo.
Une lettre que madame Scarron écrit à son frère, de Tournay, le 16 juin 1673 (elle était alors en chemin avec le duc du Maine pour aller consulter un empirique hollandais sur l’état de cet enfant), montre qu’à cette époque elle était brouillée avec madame de Montespan.
Excepté dans quelques-uns de ses chefs-d’œuvre, il n’aperçoit que le côté ridicule des choses et des temps, et montre, sous un jour hideusement gai, l’homme à l’homme.
Quant aux poëtes, les principes de la pratique de leur art sont si faciles à comprendre et à mettre en oeuvre, qu’ils n’ont pas même besoin d’un maître qui leur montre à les étudier.
On les montre à ceux qui s’y connaissent, et si on ne s’y connaît pas, tant pis !
De même, au point de vue physiologique, Leibnitz se montre matérialiste. […] L’univers ne montre pas d’exception à cette loi. […] La faculté de vie latente ne disparaîtra que lorsque le développement sera assez avancé pour que la matière verte se montre dans les premières feuilles. […] Leur organisation nous montre des appareils très variés : ils possèdent des organes viscéraux et locomoteurs assez compliqués (voy. […] La vie créatrice ne se montre qu’en second lieu.
Les grands coloristes, les Vénitiens, ont peu idéalisé, et ils ont comparativement reproduit dans leurs œuvres plus d’humanité et plus de vie, et la force de leur sentiment se montre dans les admirables portraits qu’ils ont laissés. […] Et c’est encore pourquoi « Dieu est partout et ne se montre nulle part », et pourquoi « le grain de sable le possède, et le Mont-Blanc ne le connaît pas ». […] Le jour où on le leur montre, ils y trouvent de la curiosité. […] Et c’est encore pourquoi « Dieu est partout et ne se montre nulle part », et pourquoi « le grain de sable le possède, et le Mont-Blanc ne le connaît pas ». […] M. de Pontmartin explique que Balzac est un visionnaire, et montre sans s’en douter qu’il est souvent à cent lieues du réalisme.
Il la montre également à l’œuvre dans nos rêves et l’appelle alors censure. […] Il le montre d’abord immanent pour ainsi dire au corps de l’enfant et ne cherchant, ni ne soupçonnant même aucune satisfaction extérieure. […] Il le montre en même temps s’irradiant confusément et impartialement dans tous les organes et recevant des satisfactions presque indifféremment de tous. […] Et il montre excellemment comment Proust s’y est pris pour souligner la véritable infériorité de tout ce que l’amour veut nous faire prendre pour des réalités hors de nous. […] Autrement dit, Freud nous montre qu’il n’y a rien de plus proche d’un sentiment et de plus facilement échangeable avec lui, que son contraire.
Nul ne montre mieux que lui le vide effrayant de ces œuvres applaudies et leur incurable imbécillité. […] Comme il en compte les pulsations, comme il en montre les déchirures et les plus secrètes douleurs ! […] Des œuvres comme Germinal, où Zola nous montre le terrible et étrange fantôme de la question sociale, sont rares. […] Faguet, nous montre un tout petit Voltaire et un très grand Faguet. […] On tolère qu’elle nous montre des derrières épanouis, des sexes en fureur ou en joie, encore faut-il que ce soit dans un rayonnement du drapeau tricolore.
Des écrits d’un grand nombre de philosophes célèbres, il détache les définitions qu’ils ont cherché à donner de l’Art et de la Beauté ; il montre combien peu elles sont concordantes, combien elles sont vagues et imprécises. […] On connaît la touchante anecdote qui nous montre Beethoven rendant visite à une amie qu’il n’avait plus rencontrée depuis quelque temps et qui, dans l’intervalle, avait été frappée d’un deuil cruel. […] Cherchez à transformer l’Hymne à la joie de Beethoven en un tableau, laissez votre imagination s’exalter au moment où le poète nous montre les millions d’êtres prosternés dans la poussière, et vous vous approcherez de Dionysos. […] Il est précédé par une sorte de situation d’esprit musicale, à laquelle seulement succède l’idée poétique. » C’est précisément ce que nous retrouvons dans le phénomène lyrique de l’antiquité qui nous montre l’union naturelle, l’identité même du poète et du musicien. […] Il est curieux d’observer que cette thèse, développée par Nietzsche à propos de la tragédie grecque, trouve sa confirmation pratique dans le surprenant phénomène que nous montre Wagner.
L’humanité est satisfaite, pourvu qu’après la bataille le pouvoir vainqueur se montre généreux et traite les rebelles, non comme des coupables, mais comme des vaincus. […] Le principe du goût que la majorité des Français a pour la monarchie étant essentiellement matérialiste, et aussi éloigné que possible de ce qui peut s’appeler fidélité, loyalisme, amour de ses princes, la France, tout en voulant une dynastie, se montre très coulante sur le choix de la dynastie elle-même. […] La république ne peut avoir ni armée ni diplomatie ; la république serait un État militaire d’une rare nullité ; la discipline y serait très imparfaite ; car, ainsi que l’a bien montre M. […] Quant à la liberté des clubs, l’expérience a montre que cette liberté n’a aucun avantage sérieux, et qu’elle ne vaut pas la peine qu’on y fasse des sacrifices. […] Une série de dictatures ’instables, un césarisme de basse époque, voilà tout ce qui se montre comme ayant les chances de l’avenir.
Chargé, près de cette illustration des fonctions de secrétaire bénévole, M. de Balzac nous montre Ernest de la Brière, dévorant en silence les traits d’égoïsme de son ami, et se dévouant patiemment à servir une gloire dont il a promptement entrevu tous les côtés postiches. […] À côté de M. d’Hérouville accourt le baron de Canalis : il faut qu’il ait bien de la présomption pour oser se montrer ; la présomption ne lui manque pas heureusement, et il se montre ; mais Modeste ne lui pardonnera point et le lecteur ne s’y trompe pas. […] Théophile Gautier nous parle incessamment de festins où on servait des langues de phénicoptères et des foies de scarrus, quand il nous montre de belles dames vêtues de conopoeums et de calasiris, nous avouons humblement que notre plaisir est fort médiocre. […] Aujourd’hui les secrets de ce merveilleux papillotage sont connus universellement et les pastiches sont un délassement d’atelier auquel il n’est pas de jeune grimaud qui ne se montre habile. […] C’est un sentiment qui plaît à tout le monde, et ce mot si piquant dans la bouche des femmes : Comme cet auteur ressemble peu à ce qu’il écrit, montre combien il est naturel de supposer le livre confident de l’homme.
Dimanche 15 avril On parle de la marche des gens et c’est pour Raffaëlli, l’occasion d’une causerie, où il se montre un grand observateur physiologique. […] Quant aux dessins à la plume, représentant des types juifs, Tissot nous les montre portraiturés dans la vérité du type juif autochtone, et donnant très exactement ces grands nez courbes, ces sourcils broussailleux, ces barbes en éventail, ces regards précautionneux soulevant de lourdes paupières, et les pensées calculatrices, et les jovialités mauvaises, et la perfide cautèle, sous la bouffissure de graisse de ces faces. […] Il se montre très tendre, me parle de l’affection de sa femme pour moi, qui serait tout à fait une affection comme pour un membre de sa famille, et me donne l’assurance, qu’en dépit de tout ce qui a été dit, fait, inventé, par les jaloux de notre amitié, cette affection n’a pas été entamée, une minute. […] Le premier, à l’élégance d’un corps du Primatice, montre la femme les bras croisés au-dessus de la tête, et hanchant, appuyée à un cippe, où tourne une ronde d’Amours ; le second, c’est le plein d’un corps vu de dos, bien en chair, capitonné de fossettes, et qu’on pourrait prendre pour une étude de Rubens. […] La seconde d’Harunobou, planche un peu fantastique, montre dans une nuit, où volent de gros flocons de neige, un jeune amoureux qui joue de la flûte, dans le voisinage de sa belle.
Montre-toi indulgente, comme tu l’as déjà été tant de fois. — Indulgente ? […] Son frère François, qu’il croyait dur et intéressé, ne se montre pas moins généreux. […] Il feint de risquer ces dix mille francs, puis en montre vingt mille. […] il montre le poing à ces deux ennemies hypocrites et leur crie des injures… Eh bien ! […] Nous avons cette impression que ce qu’on ne nous montre pas serait plus intéressant et plus important à connaître que ce qu’on nous montre.
Montre-toi ! […] Aie donc pitié de ce malheureux, et montre-toi, — si toutefois tu es un être de chair et de sang, et non une marionnette dont les mouvements ne sont concertés que pour éveiller et suspendre la curiosité de la foule. » Mais Simone ne se montre point. […] À un moment, il montre à cette dame elle-même le fond de son cœur, et dans un style que je ne saurais retrouver. […] Là encore le poète se montre grand conciliateur. […] Un trait nous montre que tous ses sentiments, et même sa piété d’enfant nerveux élevé par les prêtres, se ramènent à l’orgueil.
Tandis que l’histoire nous montre ce qu’ils ont fait, le roman nous apprend ce qu’ils ont rêvé. […] Mais où peut être la mesure, où peut être la règle d’un écrivain qui montre une exception ? […] Mais la gloire est une de ces choses dont il montre trop qu’il n’ignore pas la vanité. […] Marmier qu’un peu de partialité pour cette province, qui est la sienne, et envers laquelle il se montre parfois fils trop dévoué. […] Fouché lui montre alors une lettre ardente et passionnée, qui apprend au mari que sa femme s’est livrée à ce complice.
Regardez-la sur la terre : elle vous montre tour à tour le visage d’une déité secourable, où le profil violent d’une Furie. […] Elle ne se montre pas même à lui, lorsqu’il va mourir, mais elle console son agonie avec une céleste pitié. […] Le célèbre vase peint de Ruvo nous la montre accueillant dans un bosquet de myrtes l’adolescent que lui présente un Génie ailé. […] Sa dernière manie accuse un ramollissement singulier ; elle nous montre le César romain sous l’angle facial d’un sultan d’Afrique. […] Il nous montre Attila entrant solennellement dans sa capitale, sous les voiles blancs que tenaient des vierges.
Frédéric Masson le montre allant au mariage avec le désintéressement amoureux d’un sous-lieutenant, puis parcourant avec Joséphine — et avec d’autres — « toute la gamme des enfantillages du sentiment ». […] Ses personnages font rire d’eux ; il ne se montre pas pour rire avec nous26. […] L’Italie d’hier, cet écrit de première jeunesse, montre déjà ses auteurs tels que nous venons de les définir. […] Et pour que rien ne manque à sa peinture et que l’ombre s’y oppose à la lumière, il nous montre au ras des murs, dans l’obscurité des couloirs, Fouché promenant ses remords. […] Et cette outrance accidentelle montre, une fois de plus, de quoi sont capables les hommes de glace quand, d’aventure, ils se donnent aux excès.
Il n’y a point de genre où il se montre plus manifestement que dans la poésie et il n’y a point de moment où il apparaisse plus nettement que sous la reine Anne. […] II C’est un grand danger pour un poëte que de savoir trop bien son métier ; sa poésie montre alors l’homme de métier et non le poëte. […] Il y montre que Dieu a fait tout pour le mieux, que l’homme est borné et ne doit pas juger Dieu, que nos passions et nos imperfections servent au bien général et aux desseins de la Providence, que le bonheur est dans la vertu et dans la soumission aux volontés divines. […] En vain on la voit reparaître ; on ne s’en lasse pas, parce que chaque fois elle ajoute quelque chose à notre idée, et nous montre l’objet sous un nouveau jour.
Il montre son visage ouvert tout rougissant d’une grâce empourprée ! […] « En outre, madame la comtesse de Tessé a donné à maître Wolfgang une tabatière en or, une montre en argent, précieuse par sa petitesse, et à Nanerl, ma fille, un étui à cure-dents en or, fort beau. […] Outre d’autres cadeaux elle a donné une montre en or à Wolfgang, un étui précieux à Nanerl. […] Enfin la duchesse de Chabot arrive avec la plus grande politesse, et me prie de me contenter du clavecin qu’elle me montre, aucun des siens n’étant prêt ; elle m’engage à l’essayer.
On croit le reconnaître dans une statue fluviale du Capitole ; une autre sculpture du Vatican le montre sous la forme d’un grand vieillard, au torse écaillé, dont la barbe houleuse roule des dauphins dans ses boucles. […] Qu’il ne dégénère point de la noble race sur laquelle il règne, qu’il se montre digne du chant de Pindare et du ciseau de Phidias ; qu’Eschyle puisse s’incliner devant lui, sans sentir son âme plier avec son genou. […] Un camée célèbre le montre prenant la main d’une Ombre à demi sortie du sépulcre, et l’aidant à remonter sur la terre : ici encore, pareil à ces Anges qui tirent les morts hors de leurs fosses, dans les Jugements Derniers des vieux maîtres. […] L’un représente le Titan rongé par l’aigle, au seuil d’un temple païen qui s’écroule ; l’autre, plus hardi encore, le montre crucifié verticalement aux branches d’un grand chêne.