L’Auteur a sur-tout un courage à dire la vérité, & une droiture dans ses discussions, qui lui concilient la confiance du Lecteur.
Il y a apparence que si elles eussent été connues avant les deux volumes qu’on a faits pour enseigner la maniere de se servir de cette baguette, elles auroient épargné au Public un ridicule Ouvrage, & à certains Lecteurs le ridicule d’y ajouter foi.
Les Pieces justificatives, qui forment elles seules un volume peu intéressant pour le Lecteur, doivent être d’un grand poids en faveur de l’Historien.
Desgrouais manque de méthode, de précision, de clarté ; ce n’est qu’un verbiage continuel qui dégoûte le Lecteur.
Ce n’est pas que celui du Cardinal du Perron ne soit analogue au genre de travaux qui ont exercé sa plume ; mais aujourd’hui que l’expression est ce qui flatte par excellence, & aveugle si aisément sur le fond des choses, ses Ecrits auroient peine à trouver des Lecteurs parmi nos Amateurs de l’élégance.
Lucas-Montigny a fait usage, et notamment une correspondance ininterrompue entre le marquis et le bailli de Mirabeau, le père et l’oncle du nôtre, donnent à toute cette partie biographique un caractère d’authenticité et de nouveauté qui est pour le lecteur une vraie découverte. Souvent même, devenu exigeant avec l’estimable biographe qui ne tire de son trésor que ce qui se rapporte assez directement au récit, le lecteur voudrait plus d’excursions, plus de prodigalités de citations et d’extraits ; ou plutôt il voudrait tout, il lui faudrait toutes ces familiarités et ces divagations de correspondance. Lui, qui hier encore était tout rassasié de Mirabeau et ne croyait avoir rien d’important à apprendre sur cet homme si controversé ; lui, lecteur, qui hier ne connaissait le marquis économiste que par quelques ennuyeux volumes ou quelques épigrammes, et ne connaissait pas du tout le bailli, le voilà tout d’un coup épris d’eux, altéré de leur vie, de leurs opinions, de leur langage ; le voilà qui se fâche presque contre M. […] Et le lecteur a raison, et M.
Elle est restée comme étouffée dans les parois de cette Chambre, ou renfermée encore, enterrée dans les longs suppléments du Moniteur, sans que les premiers Paris des journaux, sans que quelques-uns de ces entrefilets incisifs qu’on parcourt d’un clin d’œil et qui indiquent les points intéressants, y aient frayé la route à de nombreux lecteurs. […] Quant à moi, si j’avais un article à écrire à propos d’une séance pareille, il me semble que les lois les plus simples et les plus naturelles de la rhétorique me diraient de commencer par mettre le lecteur au fait, de lui expliquer brièvement l’état de la question et le rôle des orateurs, de le faire par ordre et avec suite pour en venir après à discuter à fond l’objet du débat et à apprécier, à juger les différentes opinions en présence. Mais prenons garde : si mon article est trop bien composé et conçu, s’il met le lecteur au fait, s’il le dispense de recourir aux comptes rendus officiels, si, en un mot, cet article net et lucide se suffit à lui-même comme il est de règle en bonne littérature politique, en bonne rhétorique du genre, je suis en faute, en contravention, et me voilà condamné ipso facto. […] Lecteurs, vous les jugez prospères d’après leur rédaction souvent pleine de vie et de talent : ils ont leur plaie au cœur, le déficit.
C’est à l’imagination du lecteur à se représenter, quand ce personnage entre en scène, sa physionomie et ses mouvements. […] Les lecteurs sont spectateurs, et toutes les émotions qu’on éprouve au théâtre, la fable nous les donne en petit ; émotions douces, en deçà du rire et des larmes, quoique telle fable gaie nous fasse plus que sourire, et que plus d’un visage se soit mouillé en lisant les Deux Pigeons. […] Ce lui est même une bonne chance d’avoir affaire à un lecteur nonchalant : elle est bien sûre de s’en faire un ami, en occupant sa paresse sans le déranger. […] Lettre à M. de Bonrepaux, lecteur du roi.
A nos lecteurs En commençant la seconde série annuelle de la Revue Wagnérienne, nous avons, il y a un an, exposé à nos lecteurs le plan de la campagne que nous voulions entreprendre. […] Ainsi, sans interrompre aucunement nos travaux théoriques et historiques, nous promettons à nos lecteurs une critique assidue et hautement impartiale des grands faits wagnériens imminents, en même temps que des manifestations artistiques qui directement ou indirectement relèvent de la rénovation Wagnérienne. […] Chronique wagnérienne Le mois de février n’est pas précisément celui des souhaits et ces étrennes, et j’arrive sans doute fort tard pour offrir mes vœux de joyeuse chronique aux bénévoles lecteurs de la Revue Wagnérienne.
Rousseau fait de ce Philosophe si peu connu, le premier mouvement du Lecteur est de recourir aussi-tôt aux Ouvrages de M.
François I le fit son Lecteur, & lui donna ensuite l’Evêché de Tulle.
Tel est le défaut ordinaire de ces Ecrivains féconds, plus jaloux de multiplier les volumes, que d’acquérir la solide gloire de se rendre utiles aux Lecteurs, en mettant des bornes à leur malheureuse fécondité.
Cette Collection seroit intéressante, si un amas trop confus de matériaux jetés au hasard, si la fadeur, l’inégalité, l’incorrection & la platitude du style ne la rendoient rebutante pour le Lecteur le plus avide & le plus curieux.
Malgré cela, son Livre a fait une espece de fortune, précisément parce qu’il est original, bizarre, hardi, éloigné de la maniere de penser ordinaire ; moyen assuré de faire impression sur la multitude des Lecteurs inconsidérés.
si ses discours, craints du chaste Lecteur, Ne se sentoient des lieux que fréquentoit l'Auteur, Et si, du son hardi de ses rimes cyniques, Il n'allarmoit souvent les oreilles pudiques.
Dans des vers charmants que les lecteurs de cette Revue n’ont certes pas oubliés, Alfred de Musset, répondant à des vers non moins aimables du vieux maître190, lui disait, à propos de cette fraîcheur et presque de cette renaissance du talent : Si jamais ta tête qui penche Devient blanche, Ce sera comme l’amandier, Cher Nodier. […] Bien que dans ses Souvenirs de Jeunesse, et dans cette foule d’anecdotes et de nouvelles publiées, il n’ait cessé de puiser à la source secrète et d’y introduire le lecteur, on peut assurer que, si on ne l’a pas entendu causer, on ne le connaît, on ne l’apprécie comme conteur qu’à demi.
Les lecteurs n’ont pas à craindre, bien qu’ils lisent un poète, les descriptions d’une poésie lassante, et les tableaux d’un Télémaque flou. […] Ses lectrices, vieillies avec lui, lui conservent certainement une estime dont il n’a pas démérité.
Fernand Vandérem, ce bon sens aimable, l’expliquait l’autre mois, avec des anecdotes, aux lecteurs de la Revue Bleue. […] Albert Wolff enchantait les lecteurs du Figaro quand il leur contait ses démêlés avec sa cuisinière, ses histoires de cercle, ses conversations avec les grands hommes ; pourquoi eût-il cessé de leur agréer le jour où il leur traduisait ses impressions du Salon ?
Les livres, en effet, dans lesquels l’attention est obligée de s’abattre comme un bec d’aigle pour les pénétrer et en prendre la moelle spirituelle, le public des lecteurs, débilité par l’ennui elles lectures vaines, n’en veut plus et il s’en détourne, tandis qu’il se jette avec un empressement avide, sur les brouets clairets que l’esprit lape en un tour de langue, même quand il est pressé. […] Et on l’a rendue alléchante par l’inattendu très combiné des titres de chapitres qui sont pour les lecteurs que le grand Nelson n’attirerait pas, avec ses miracles de guerre et de marine, de la confiture sur le pain et tout cela a été préparé, travaillé, charpenté de main de libraire encore plus que de main d’auteur !
Les livres, en effet, dans lesquels l’attention est obligée de s’abattre comme un bec d’aigle pour les pénétrer et en prendre la moelle spirituelle, le public des lecteurs, débilité par l’ennui et les lectures vaines, n’en veut plus et il s’en détourne, tandis qu’il se jette avec un empressement avide sur les brouets clairets que l’esprit lappe en un tour de langue, même quand il est pressé. […] Et on l’a rendue alléchante par l’inattendu très combiné des titres de chapitres qui sont, pour les lecteurs que le grand Nelson n’attirerait pas avec ses miracles de guerre et de marine, de la confiture sur le pain !
Pour les personnages du roman, ce peut être le froid de la terreur ; pour le lecteur, ce n’est que le froid de l’ennui. […] Comparez seulement les vivants, si violemment vivants et vrais, des Contes drôlatiques, aux pâles et exsangues momies habillées du Capitaine Fracasse, lesquelles font l’amour du même air, du même ton, avec la même phrase qu’elles se plaisantent ou qu’elles se battent, le long de ce fatigant roman, sans que l’auteur lui-même se départe un moment de l’emphase suspecte de son récit, dans laquelle le plaisant et le sérieux se confondent au point qu’on ne sait plus si l’auteur est réellement un romancier sincère, qui croit à ses héros et qui les aime, ou un humouriste en pointe d’ironie, qui se moque également de ses personnages et de son lecteur !
Les lecteurs de ce livre auraient le droit de me dire : « Pourquoi ne nous parlez-vous pas de ces Mémoires d’une femme de chambre dont on a tant parlé partout ? […] Jules Janin, et en fait de vices je voudrais vraiment qu’on m’en servit d’un peu moins bêtes, — n’ennuient pas et ne dégoûtent point la masse des lecteurs, comme le prouve le succès de bruit dont je me plaignais au commencement de ce chapitre.
Tout cela, — des contes d’ogre pour des enfants qui se croient des hommes, — n’a qu’une prise d’un moment sur l’imagination du lecteur, et manque, comme impression d’art, de profondeur et de vraie beauté. […] Positivement, le lecteur assiste à l’opération du chirurgien ; positivement il entend crier l’acier de l’instrument et sent les douleurs.
On trouve dans tous les deux la même douceur de style, les mêmes grâces, des vues de politique profondes, l’amour des lois et des hommes, un goût de vertu sans effort, et ce naturel touchant qui gagne la confiance du lecteur et le persuade sans le fatiguer. […] C’est celle d’un vieillard plein de sens, accoutumé au spectacle des choses humaines, qui ne s’échauffe pas, ne s’éblouit pas, admire avec tranquillité et blâme sans indignation ; sa marche est mesurée, et il ne la précipite jamais : semblable à une rivière calme, il s’arrête, il revient, il suspend son cours, il embrasse lentement un terrain vaste ; il sème tranquillement, et comme au hasard sur sa route, tout ce que sa mémoire vient lui offrir ; enfin partout il converse avec son lecteur : c’est le Montaigne des Grecs ; mais il n’a point comme lui cette manière pittoresque et hardie de peindre ses idées, et cette imagination de style que peu de poètes même ont eue comme Montaigne.
Mais c’est bien mal à lui de déraisonner si souvent pour effrayer Consuelo et pour impatienter le lecteur ! […] Ce qui frappe le lecteur, c’est le grand air qui règne d’un bout à l’autre de ce charmant récit, c’est l’attitude et le ton de la vie aristocratique, si naturellement pris et si naturellement gardé dans tout ce roman. […] La pensée du lecteur reconstruit avec facilité les grandes scènes qu’a décrites son ample et souple pinceau. […] De là est sortie cette analyse de passion qu’on n’oublie plus et qui fait de chaque lecteur un complice de Bénédict. […] Le sillon est creusé profondément, mais le lecteur semble y avoir collaboré lui-même.
A la faveur des lumieres qu’il présente, le Lecteur attentif voit s’étendre devant lui la sphere de ses connoissances, sent éclore ses propres réflexions, & suit sans peine ce raisonneur élégant & facile dans le labyrïnthe où il le conduit sans effort.
Dès qu’il parut, on l’attribua à Massillon, qui prouva qu’il n’en étoit pas l’Auteur, par les grands éloges qu’il lui donna, éloges que cet Ouvrage obtiendra certainement de la part de tout Lecteur capable de sentir & d’apprécier la solidité des préceptes, la profondeur des réflexions, l’énergie & la précision du style.
Il est vrai que la maniere de penser, de disserter, de moraliser, est un titre assuré pour plaire aux tristes Penseurs de notre temps ; mais encore faudroit-il savoir assaisonner ses pensées, ses dissertations, sa morale, les embellir des graces du style, & les présenter ainsi parées au Lecteur, qui n’estime que ce qu’il peut goûter.
Legendre plusieurs articles qui méritent l’attention du Lecteur curieux, comme la façon de faire la Guerre, l’administration de la Justice, les Diettes, les Cours plénieres, l’Origine des Fiefs, l’institution des Ordres de Chevalerie, les Joûtes, les Tournois.
On sent bien qu’il n’est rien de plus dur aux Savans, que le sacrifice de quelques morceaux d’érudition ; cependant, avec un peu plus de réflexion, il leur seroit aisé de comprendre que l’ennui épargné au Lecteur tourneroit à l’avantage de leur mérite littéraire, & que l’honneur de faire un bon Livre est préférable à celui de faire un gros Livre.
L'Auteur auroit mieux fait de composer tout bonnement des Traités, que d'imaginer un commerce chimérique, dont le Lecteur n'est jamais la dupe.
Lectrice, prenez en honneur Salamalec de gai sonneur.
Le mérite de l’Art de se connoître soi-même a été senti non seulement par les Lecteurs ordinaires, mais encore par plusieurs Auteurs qui ont su en tirer le plus grand parti.
C’est un Ecrivain sensé qui ne court pas après les ornemens ; qui, sans rien omettre d’intéressant, écarte les détails minutieux ; qui, ne prodiguant pas les portraits, les laisse, pour ainsi dire, se former sous la plume d’eux-mêmes, & sait sur-tout les arranger, de maniere que la confusion & la surcharge sont également proscrites de la galerie des tableaux qu’il présente aux yeux de son Lecteur.
Il est facile de juger que l’Auteur a vu de ses propres yeux ; qu’il a examiné & réfléchi avec soin sur la plupart des objets qu’il présente au Lecteur.
Pour donner au Lecteur une idée du talent de ce jeune Poëte, nous croyons devoir transcrire ici une des petites Pieces de son Recueil.
La Paysanne parvenue, les Mémoires d’une Fille de qualité, les Mémoires posthumes du Comte de ***, les Délices du Sentiment, peuvent se faire lire en France, sans avoir besoin d’aller chercher des Lecteurs dans les Colonies.
Le sacré & le profane, la dévotion & la galanterie, le sérieux & le comique, l’histoire & la fiction, les traits d’esprit & les platitudes, la raison & la folie, y forment un tissu bizarre qui amuse toutefois le Lecteur, même le plus difficile, par des saillies toujours variées & toujours imprévues.
Prétendre égayer un Lecteur, en faisant dire par un Sultan à son premier Ministre : Taisez-vous, Visir, vous raisonnez comme un Abbé ; & en faisant répondre au Visir : Votre Hautesse me fait trop d’honneur ; peindre une Reine, en lui donnant des yeux qui ne finissoient pas, des yeux chargés de tendresse, des éternels bras dont elle ne savoit que faire; ajouter à cela des gentillesses que la plume d’une femme ne devroit jamais laisser échapper ; c’est manquer tout à la fois au costume, à la Langue, & à la décence.
Il demande pardon à ses lecteurs de les entretenir de détails si peu importants ; mais il a cru que le petit nombre de personnes qui aiment à classer par rang de taille et par ordre de naissance les œuvres d’un poëte, si obscur qu’il soit, ne lui sauraient pas mauvais gré de leur donner l’âge de Bug-Jargal ; et, quant à lui, comme ces voyageurs qui se retournent au milieu de leur chemin et cherchent à découvrir encore dans les plis brumeux de l’horizon le lieu d’où ils sont partis, il a voulu donner ici un souvenir à cette époque de sérénité, d’audace et de confiance, où il abordait de front un si immense sujet, la révolte des noirs de Saint-Domingue en 1791, lutte de géants, trois mondes intéressés dans la question, l’Europe et l’Afrique pour combattants, l’Amérique pour champ de bataille.
Du moins il doit être tel, et si c’est à l’avantage du lecteur, c’est aussi au profit du livre. […] Le lecteur le trouvera expliqué dans un ouvrage récent, de M. […] Sans doute, la plupart des lecteurs ne verront dans cette théorie que le roman d’un fou. […] A la vérité, le lecteur aura besoin de faire effort. […] Elle perdait la vue, et n’avait pas de lectrice ; il s’offrit, fut accepté.
Krantz a réussi dans sa tentative pour concilier ces contraires, le lecteur en jugera. […] Si l’intention d’imiter la réalité de très près n’y était pas douteuse, l’intention de s’en amuser et d’en égayer le lecteur n’y était pas moins évidente. […] Si, selon Marivaux, le lecteur « n’aime pas les licences extrêmes », cependant, selon Marivaux toujours, « il ne laisse pas d’aimer les licences ». […] Cléveland a eu des lecteurs jusque dans notre siècle : Xavier de Maistre entre autres, qui n’en pouvait, disait-il, rencontrer un volume sans l’ouvrir et aller jusqu’au bout du roman. […] Le lecteur serait étonné si je dressais ici la liste de ce que nous avons de travaux sur l’histoire de la vie et des œuvres de Jean-Jacques Rousseau.
La première Sextine du comte de Gramont parut à la célèbre Revue parisienne de Balzac, qui, se faisant critique pour une telle circonstance, se chargea lui-même d’expliquer aux lecteurs ce que c’est qu’une sextine et de les édifier sur le goût impeccable et sur la prodigieuse habileté d’ouvrier qu’elle exige du poète.
Préface Je prie le lecteur de ne pas demander à cet ouvrage plus d’amusement, d’intérêt, ni d’instruction que le titre n’en promet.