Il y a des théories qui sont leurs théories connues sur la fin de l’art des Raphaël et des Michel-Ange, du temps des papes et des rois, et sur le commencement d’un art nouveau, l’art de l’avenir, industriel et athée, imaginé par les pouilleux du temps actuel ! […] Mais, pour mon compte, je connais mon temps, je crois cette fortune assurée.
Mais pour que tout soit clair et solide à la base de notre description, laissez que je vous fasse connaître amplement le lieutenant Pierre Fourier de Rozières, un Lorrain de Mirecourt, destiné à être l’honneur des lettres lorraines et françaises, et dont la brève carrière militaire fut prodigieuse, comme l’attestent quatre citations, dont une à l’ordre de la division et trois à l’ordre de l’armée. […] Ces vues n’ont rien de neuf et je les cite pour faire connaître à quel type d’âme se rattache Joseph Hudault, mais ici il arrive à une observation qui sort proprement de son expérience et qu’il faut retenir : Je me suis convaincu qu’aujourd’hui on ne peut faire passer une idée morale, un bon conseil, qu’avec un accroissement de bien-être.
Il importait avant tout de connaître la direction qu’avaient prise Blücher et son armée en retraite plus qu’en déroute.
des maux d’où naquirent nos pleurs, Le premier il connut, il nomma les auteurs Et dénonça devant l’humanité proscrite De Calchas et des rois l’alliance hypocrite.
Mais elle doit elle-même se défier d’une tendance excessive à retrouver tout l’homme dans ses productions du début, à le ramener sans cesse, des régions élargies où il plane, dans le cercle ancien où elle l’a connu d’abord, et qu’elle préfère en secret peut-être, comme un domaine plus privé ; elle a à se défendre de ce sentiment d’une naturelle et amoureuse jalousie qui revendique un peu forcément pour les essais de l’artiste, antérieurs et moins appréciés, les honneurs nouveaux dans lesquels des admirateurs nombreux interviennent.
Or, le monde qu’on n’entrevoit à cet âge que dans une confusion éblouissante, la vie qui ne s’offre aux yeux encore que comme une tour magique dont les vives arêtes étincellent, les hommes qu’on se figure alors tout bons ou tout méchants, détestables ou sublimes, comment rentrer chez soi pour les peindre, comment cheminer au dehors pour les connaître, et s’en laisser coudoyer sans les heurter ?
Un auteur de tragédie ou comédie, Chabanon, Desmahis, Colardeau, je suppose, obtenait un salon à la mode, ouvert à tout ce qu’il y avait de mieux ; c’était un sûr moyen, pour peu qu’on eût bonne mine et quelque débit, de se faire connaître ; les femmes disaient du bien de la pièce ; on en parlait à l’acteur influent, au gentilhomme de la Chambre, et le jeune auteur, ainsi poussé, arrivait s’il en était digne.
Au discours du récipiendaire, l’un des plus élevés et des plus généreux qu’on ait entendus, M. le comte Molé a répondu, au nom de l’Académie, avec le goût qu’on lui connaît.
Si La Fayette eût attaqué franchement le club des jacobins, il n’eût pas éprouvé plus de résistance que ces jeunes gens exaltés, et il eût épargné au monde une longue suite d’horreurs. » Jusqu’à présent, on s’imaginait en France connaître passablement l’Assemblée constituante, l’esprit qui l’avait animée, et les partis divers qui s’y étaient combattus.
Je ne connais vraiment pas de rôle plus commode que celui d’être pompéien sous un ferme et généreux César : on jouit de toutes les sécurités, de toutes les garanties contre les guerres civiles, et l’on se donne un air de vertu ou même une fraîcheur de souffle populaire.
Tout le monde connaît ce morceau de Thomson ; mais je n’ai pu me refuser à en placer ici l’extrait, afin que les femmes entre les mains desquelles tombera cet ouvrage, aient une occasion de plus de relire de tels vers : But happy they !
Il connaît les généalogies aussi bien qu’Hésiode, et jusqu’à celles des animaux divins.
Boileau a exprimé cette attraction que les mots exercent les uns sur les autres par l’habitude qu’ils ont d’être réunis, dans les vers si connus de sa seconde satire : Si je louais Philis en miracle féconde, Je trouverais bientôt à nulle autre seconde ; Si je voulais vanter un objet non pareil, Je mettrais à l’instant plus beau que le soleil.
Et pour passer du joli au grandiose, ce sonnet si connu des Conquérants n’est-il pas large comme une épopée, et n’éveille-t-il pas une vision complète de la plus grande aventure des temps modernes ?
Wolff connaît bien son public !
Car nous n’imaginons et ne désirons que des choses qui nous sont partiellement connues et que notre milieu met en partie à notre disposition.
En effet, on connaît le lieu commun des moralistes sur l’étroite solidarité qui unit la vie intérieure de l’individu à sa conduite extérieure et sociale.
J’ai connu Verlaine élégant.
Elle ne connut ni les avantages, ni les abus du génie religieux.
André paraît avoir été disciple de Jean-Baptiste, et Jésus l’avait peut-être connu sur les bords du Jourdain 423.
Au XIIIe siècle, les Latins, les Grecs, les Syriens, les Juifs, les Musulmans font de la scolastique, et à peu près la même scolastique, de York à Samarkand ; au XIVe siècle, tout le monde se livre au goût de l’allégorie mystique, en Italie, en Perse, dans l’Inde ; au XVIe, l’art se développe d’une façon toute semblable en Italie, au Mont-Athos, à la cour des grands Mogols, sans que saint Thomas, Barhébræus, les rabbins de Narbonne, les motécallémin de Bagdad se soient connus, sans que Dante et Pétrarque aient vu aucun soufi, sans qu’aucun élève des écoles de Pérouse ou de Florence ait passé à Dehli.
Tous les sentiments dramatiques que le théâtre futur allait bientôt faire connaître aux âmes, terreur et pitié, angoisse et espoir, étaient en germe dans les émotions que les contrastes de la nature suscitaient en lui.
Elle crie au plagiat, au brigandage, fait tout retentir de ses clameurs, insulte au galant géographe qui ne décrit que d’après elle les lieux & les mœurs d’un pays qu’elle prétendoit mieux connoître que personne.
Les ouvriers ne peuvent point passer maîtres, s’ils ne présentent un chef d’œuvre qui fasse connoître qu’ils méritent ce titre ; & un jeune orateur aura l’impudence de déclamer en public, sans avoir auparavant exercé ses talens en particulier, ou corrigé ses défauts en secret. » Il est étonné qu’il n’y ait pas une chaire publique pour apprendre à déclamer.
Mais on connaît l’axiome : Testis unus, testis nullus.
Plus on connaît de grandes œuvres dans des temps et dans des pays différents, plus il devient difficile de ramener à des principes généraux et à des lois communes tant d’écrits nés dans des conditions très-diverses et sous des inspirations opposées.
Mentionnons aussi quelques noms qui ne sont pas encore connus du public, mais qui ne tarderont pas à l’être : M.
Que ceux qui seront curieux de connoître à quel point les anciens avoient approfondi cette matiere, lisent ce qu’en a écrit saint Augustin dans son livre sur la musique.
C’est parce qu’on a senti par les réflexions, et connu par l’expérience, la distance énorme du médiocre à l’excellent, qu’on ne peut plus souffrir le médiocre.
Il connaît seul les secrets de cette admirable alliance de la liberté de l’homme, fondement de toute morale, et de cette nécessité providentielle, résultat des lois mystérieuses de l’harmonie générale qui régissent le monde.
Ainsi leur grande erreur a été de se croire appelés, connue les philosophes anciens, à renverser des superstitions ; ils n’ont pas fait attention à cette différence énorme d’une religion dont les préceptes enveloppent, pour ainsi dire, l’homme de tous les côtés, à des religions qui ne s’adressaient qu’à une partie de l’homme, qui flattaient son imagination, sans rien dire à son cœur.
J’avoue que j’ai besoin de connaître ces deux mémoires pour saisir la question proposée, qui sans doute a reçu son sens de celui que lui ont donné les deux concurrents couronnés.
La fixité, le solide établissement de l’esprit dans une idée première, l’impersonnalité, la vigueur objective, la rigueur dans la déduction, toutes ces choses de l’homme, quand l’homme a du génie, Mme de Staël ne les connaît pas !
La dame cosaque des Souvenirs peut très bien n’avoir pas aimé son Monsieur X…, mais au ton de son livre, puisque personnellement je n’ai pas l’honneur de la connaître, je ne crois point qu’elle l’ait aimé, et je vais aller bien plus loin, je vais désespérer ses amoureux, je ne crois pas qu’elle puisse jamais aimer personne !
Je ne la connais pas personnellement ; et, d’ailleurs, on peut douter de tout, quand on pense que Mme de Sévigné n’aimait sa fille que dans l’absence et qu’elle n’était rien de plus qu’une grande artiste en sentiment maternel… Grande artiste, Mme André Léo ne l’est d’aucune manière ; mais elle n’en a pas moins l’accent maternel, bien plus que Mme Sand, qui a un autre accent moins pur… Mme André Léo, qui a failli (j’en ai vu l’heure) détrôner Mme Sand dans l’opinion, qui l’a sacrée la première femme de son temps, est un bas-bleu foncé, trop conglutiné dans son indigo, pour être jamais la créature, enflammée et inspirée, qu’on appelle une grande artiste.
Granier de Cassagnac l’avait attaquée dans un livre que tout le monde a lu et où elle était abordée avec l’audace d’aperçus et le grand style qu’on lui connaît.
La grandeur absolue, en effet, qu’elle soit intellectuelle ou morale, implique dans ceux qui l’ont une largeur, une chaleur centrifuge et — j’ai l’air de faire une tautologie, — une magnanimité dans le cœur ou dans la pensée que Montesquieu ne connut jamais.
deux fois nouvelle, puisqu’il atteste des modifications inespérées et profondes dans la pensée de son auteur, connu déjà par des publications importantes et tout un enseignement public.
Si, d’un côté, les opinions connues de Macaulay, devenu, grâce à sa plume, un homme politique important et un ministre d’État, disaient assez nettement d’après quelles tendances et dans quel système cette histoire d’Angleterre serait conçue et réalisée, d’un autre, les articles de la Revue d’Édimbourg, qui avaient commencé et fixé la réputation de l’auteur, et dont quelques-uns sont des chefs-d’œuvre, ne disaient pas avec moins d’autorité qu’à part ces opinions premières qui pèsent sur tout ce qu’on écrit et y impriment la marque de leur vérité ou de leur erreur relatives, qu’à part enfin le joug des partis si dur à secouer dans les pays fortement classés, il y aurait, du moins, dans l’histoire écrite par une telle main, le talent, mûri par les années et par l’étude, de l’homme qui avait tracé des pages si animées et si réfléchies en même temps sur Warren Hastings, lord Burghley et le comte de Chatham !
Savant, renseigné, déjà rompu au style et à la manière de l’histoire, car il est l’auteur d’un travail estimé sur Colbert qui, sans être irréprochable pourtant, nous fait mieux connaître ce grand ministre que tout ce qu’on a publié jusqu’ici, il pouvait, tout comme un autre, et même mieux qu’un autre, faire une large battue dans le passé, nous donner quelque histoire de la civilisation à telle époque, et recommencer cette chasse aux fantômes et aux choses vagues qu’il faut refaire tous les vingt ans si l’on veut rester, soi et son œuvre, autrement qu’à l’état de date et de livre dépassé dans l’esprit des générations !
Il s’agit de la mort de ce Fernand le Catholique (plus connu parmi nous sous le nom de Ferdinand), dont la vie, dit très bien Cénac-Moncaut, avait été employée à détruire l’indépendance de la Navarre, et dont la mort consomma la déchéance de l’Aragon.
Amédée Renée nous a raconté avec toutes les nuances du détail cette vie, cette mort, et enfin ce survivre, le pire des malheurs pour l’âme humaine, a dit un homme qui se connaissait en douleur, et de tout cela il a tiré un chef-d’œuvre d’intérêt légitime qui ne sera peut-être pas compris à cette époque d’adultère, mais qui, s’il l’était, aurait l’éloquence d’une leçon.
C’est un catholique, mais un catholique tolérant, à la manière de l’être qu’on ne connaissait pas autrefois, dans les temps où l’on croyait profondément à quelque chose.
Quand son infernale sœur eut pris sa place dans ce lit de roi qui allait devenir une place publique, madame de Mailly mourut, ce cilice ensanglanté de la pénitente pour toute peau de tigre, embaumant et purifiant sa mémoire souillée dans le mot sublime d’humilité qu’elle dit, un jour, sous l’atroce injure qui la nommait : « Si vous la connaissez, priez Dieu pour elle !