L’adoration des astres caractérise le degré le plus élevé de cette première phase théologique, qui, au début, diffère à peine de l’état mental où s’arrêtent les animaux supérieurs. […] Aussi la théologie a-t-elle toujours repoussé la prétention de pénétrer aucunement les desseins providentiels, de même qu’il serait absurde de supposer aux derniers animaux la faculté de prévoir les volontés de l’homme ou des autres animaux supérieurs. […] Pour la nouvelle philosophie, l’ordre constitue sans cesse la condition fondamentale du progrès ; et, réciproquement, le progrès devient le but nécessaire de l’ordre : comme, dans la mécanique animale, l’équilibre et la progression sont mutuellement indispensables, à titre de fondement ou de destination.
Du moins, ce qu’il ignore foncièrement, c’est la mêlée des passions animales et spirituelles ; comme tous ses contemporains, il ne voit que des caractères. […] Parce qu’il met en scène des végétaux, des animaux, on veut croire qu’il a le sentiment de la nature, on s’extasie sur la connaissance qu’il a des mœurs de ses personnages symboliques. […] Ses lions, ses ours et ses renards ne sont pas plus des animaux qu’Achille, Agamemnon et Iphigénie sont des Grecs. « Mais, dit-on, voyez comme son renard est rusé, comme sa fourmi est diligente ! […] Leconte de Lisle, son génie de peintre, de paysages et d’animaux, et son impassibilité. […] Quant aux animaux de M.
Il la tue par un mouvement irréfléchi et tout animal. […] Et, s’il n’est plus qu’un animal de rapine, c’est par la dureté et l’injustice des hommes. […] Toutenpain de Gluten est professeur d’hypnotisme animal au Jardin d’acclimatation. […] Certes, le firmament, le soleil, la lune, les étoiles, les océans, les forêts, les divinités, les monstres, les animaux sont intéressants ; mais, moi aussi, je suis intéressant, moi, l’homme. » Ceci est charmant ; mais M. […] Puis c’est encore au café-concert que l’aimable animal qui, d’après un vers célèbre, sommeille dans le cœur de tout homme, est le plus sûr d’avoir des occasions de s’étirer.
Les animaux en font de la sorte, continuellement. […] Les animaux supérieurs — et que de curieuses observations ; l’éléphant qui se fait un éventail avec une branche d’arbre, ou un gratte-dos proportionné à sa taille avec un bambou bien choisi et bien cassé, c’est-à-dire qui invente un instrument, comme l’homme, et qui est au point de départ du machinisme et qui le franchit — les animaux supérieurs ont une faculté d’abstraction. […] Elle est la même chez l’enfant qui ne parle pas encore que chez l’animal. […] Ils ont un langage analogue à celui des fourmis, des abeilles, des hirondelles et (peut-être) de tous les animaux qui vivent en société. […] S’il existait une peuplade (mais je crois qu’il n’en existe pas) où tous les mots de la langue eussent ce caractère, cette peuplade ne serait pas supérieure aux animaux supérieurs.
La dînette achevée, on chanta quelques ballades d’Hugo, puis on passa à quelques-unes de ces interminables scies d’atelier, ramenant, comme les norias leurs godets, leurs couplets versant toujours la même bêtise ; ensuite on se livra à des imitations du cri des animaux dans l’arche que les critiques du Jardin des Plantes auraient trouvés irréprochables. […] Il n’a un cheval que parce qu’il faut qu’on se l’imagine à cheval ; il lui suffisait donc de ramasser, parmi les premiers débris d’animaux qu’il a rencontrés, un squelette ayant encore sa peau. […] Mais, hâtons-nous de le dire, de sévères études d’ostéologie, de musculatures, de pelages, de longues contemplations de l’animal vivant, la connaissance parfaite de ses mœurs, de son caractère, de ses allures, lui permettaient de concilier la vérité avec l’idéal. […] Car, ne craignons pas de le répéter, Barye n’est pas seulement un admirable faiseur d’animaux, c’est un statuaire dans toute la force du mot, du plus grand goût et du plus grand style. […] Dans ces groupes, les figures sont heureusement combinées avec des animaux qui en précisent le sens allégorique.
L’animal « n’existe plus par une simple limitation opposée du dehors, il se fait du dedans lui-même76 ». […] L’animal est construit pour un certain développement ; il est né pour co-naître à un certain nombre d’objets qui sont indispensables au maintien de sa forme. […] Adaptées d’avance, les choses lui fournissent le moyen d’exercer telle forme du mouvement particulier qu’il fournit80. »« L’animal apporte une série toute prête de déclenchements à des touches prédéterminées. […] Je tiens en moi mon être tout entier, nu et violent comme un animal. […] Ce serait ici le lieu de décrire la connaissance sensible, qui est le privilège de l’animal, et qui consiste proprement dans le fait d’endurer le contact des objets circumvoisins, dans l’information de l’être par le dehors.
L’attitude de Balzac en présence de ses personnages ou du sujet de ses tableaux est celle du naturaliste en présence de l’animal ou de la plante qu’il étudie, patiente et attentive, « soumise à son objet », libre de tout parti pris personnel. […] Le savant, dans son laboratoire, s’indigne-t-il contre les poisons qu’il manipule ; et que lui importe la valeur économique ou morale des animaux qu’il dissèque ? […] Étude de femme ; La Femme de trente ans ; Autre étude de femme ; L’Usurier Gobseck] ; — dans lesquelles à peine s’est-il soucié de faire « de la littérature ou de l’art » ; — mais de montrer « l’animal » tel qu’il l’avait observé. — Personne autant que lui n’a donné d’attention à la reconstitution des milieux [Cf. […] Un grand homme de province à Paris, ou La Dernière incarnation de Vautrin], — immoraux que comme l’expérience ou la vie même. — On peut dire seulement qu’ayant mis son tempérament dans son œuvre ; — il n’a pas évité le danger de tout réalisme ; — qui est, en considérant l’homme comme il ferait l’animal, — d’oublier que l’homme n’est l’homme que dans la mesure où il se distingue de l’animal ; — et que, si l’histoire naturelle n’a pas de fonction sociale, — au contraire l’art et la littérature en ont une. […] L’inspiration exotique dans la poésie de Leconte de Lisle ; — et à ce propos de l’influence de l’auteur d’Émaux et Camées ; — et de celui des Orientales ; — sur l’auteur des Poèmes barbares. — Mais l’influence des indianistes semble avoir été plus grande encore, — notamment celle d’Eugène Burnouf [Cf. également dans la « Notice » de Baudelaire, citée plus haut, une très heureuse comparaison de Leconte de Lisle avec Ernest Renan]. — Largeur et beauté de la description dans les vers de Leconte de Lisle : — ses animaux [Cf.
Souvent sublimes et superbes, ils obéissent à je ne sais quel cri de l’instinct et à une noble chaleur du sang, comme les animaux généreux, lions ou taureaux ; ils ne savent pas bien ce qu’ils font. […] Lord Southampton, étant arrivé dans la ville, dépêcha son page à l’hôtellerie : « Tu vas aller, lui dit-il en l’envoyant, dans la chambre commune ; là, regarde attentivement tous les visages : les uns, remarque-le bien, te paraîtront ressembler à des figures d’animaux moins nobles, les autres à des figures d’animaux plus nobles ; cherche toujours jusqu’à ce que tu aies rencontré un visage qui ne te paraisse ressembler à rien autre qu’à un visage humain.
Selon Bonald, la parole intérieure nous rapproche des anges ; selon Bossuet, elle nous rapproche des animaux. […] Il faut bien d’ailleurs que l’image, sinon le geste, soit naturelle à l’homme, puisque (Dissert., p. 251) les animaux eux-mêmes ont des images. […] Il a démontré qu’il y a dans les divers organes des animaux trois ordres de parties correspondant à trois autres de propriétés : l’irritabilité — liées aux parties musculaires —, la sensibilité — liées aux parties nerveuses —, l’élasticité.
Je suis persuadé que, sauf des hobereaux écartés, chasseurs et buveurs, emportés par le besoin d’exercice corporel et confinés par leur rusticité dans la vie animale, la plupart des seigneurs résidents ressemblaient, d’intention ou de fait, aux gentilshommes que, dans ses contes moraux, Marmontel mettait alors en scène ; car la mode les poussait de ce côté, et toujours en France on suit la mode. […] par allusion aux ravages que ces animaux faisaient dans leurs terres. » Ainsi, aux yeux de leurs sujets, ils sont des bêtes fauves. — Voilà où conduit le privilège détaché du service ; c’est ainsi qu’un devoir de protection dégénère en un droit de dévastation, et que des gens humains et raisonnables agissent, sans y penser, en gens déraisonnables et inhumains.
Le bruit des tours, de la danse et de la beauté de ce petit animal parvint bientôt jusqu’à la belle Argie : elle fit appeler le pèlerin dans sa cour, et c’est ainsi que commença l’aventure que le destin réservait au vieux sénateur. […] Le pèlerin la fit accepter à la nourrice, en lui disant : « Vous voyez de quelle utilité ce charmant petit animal m’est sans cesse ; je ne lui demande jamais rien qu’il ne me le donne à l’instant.
Son individualité est bien plus forte que celle du barbare ; l’homme civilisé dit Moi avec une énergie sans pareille ; chez le barbare, au contraire, la vie s’élève à peine au-dessus de cette sensation lourde qui constitue la vie de l’animal. […] L’animal et jusqu’à un certain point l’enfant voient la mort d’un de leurs semblables sans effroi.
Ainsi encore les derniers fragments du Roman de Renart contiennent une critique amère des lois et coutumes existantes, de véritables appels à la révolte ; et pourtant ceux qui les ont composés ont gardé le cadre commode de la fable tel que leurs aînés l’ont façonné ; ils se servent toujours des animaux pour donner des leçons aux hommes ; ils racontent toujours les prouesses de leur héros populaire. […] Une communion fraternelle, non seulement avec les déshérités, mais avec les animaux, nos frères inférieurs, avec les arbres et les fleurs, avec tous les êtres qui, comme nous, respirent, sentent et vivent.
C’est l’esprit de l’inquisition, l’esprit de torture, l’esprit de l’Église du moyen âge, l’horreur de la nature… Remarquez-vous qu’il n’y a pas un animal, pas un arbre dans de Sade ? […] Il y a deux fillettes de treize à quatorze ans, aux yeux de charbon ardent, qui se dandinent et se frottent avec une lascivité animale, contre les bancs.
Il ignore certes le merveilleux et singulier et ondoyant faisceau de forces spirituelles qui font de toute personne à la fois un individu par leur combinaison et leur équilibre, un homme par leur nature, un animal et une chose parleur origine, qui déterminent par leur évolution les phases variables d’une vie et par leur permanence celle de l’être. […] La belle expansion vitale, la gaîté, les exubérants esprits animaux de la jeunesse qui donnaient à sa marche une élasticité particulière et lui faisaient porter sa tête plus haut que d’autres, s’étaient transformés, peu à peu, en une agitation nerveuse incessante, qui le poussait de lieu en lieu, qui lui fit développer et remanier autant ses entreprises que les arrangements de sa maison, qui le rendit peu à peu insupportable à sa femme dont il dut se séparer, qui le poussa enfin à déroger de sa dignité d’écrivain au point de parcourir toute l’Angleterre et l’Amérique en donnant des lectures payantes de ses œuvres, avec une gesticulation, des grimaces et des intonations qui étaient d’un déclamateur plutôt que d’un grand auteur.
Certes, c’est un spectacle agréable au laboureur et consolant pour l’économiste, qui calcule combien de milliers d’hommes et d’animaux seront nourris après la moisson par le pain ou par l’herbe fauchés sur ces sillons. […] Les dieux, touchés de ce dévouement, se laissent fléchir ; ils l’admettent avec ses proches et avec le fidèle animal dans les demeures célestes.
Ce livre raconte en versets, dont chacun est un vers qui trouve son écho dans un autre vers, les pensées de Dieu, la création du monde en six grandes journées de l’ouvrier divin, qui sont peut-être des semaines de siècles ; la naissance du premier homme, son ennui solitaire dans l’isolement de son être, qui n’est qu’un morne ennui sans l’amour ; l’éclosion nocturne de la femme, qui sort, comme le plus beau des rêves, du cœur de l’homme ; les amours de ces deux créatures complétées l’une par l’autre dans ce premier couple dont le fils et les filles seront le genre humain ; leurs délices dans un jardin à demi céleste ; leur pastorale enchantée sous les bocages de l’Éden ; leur fraternité avec tous les animaux aimants qui parlaient alors ; leur liberté encore exempte de chute ; leur tentation allégorique de trop savoir le secret de la science divine, secret réservé seul au Créateur, inhérent à sa divinité ; leur faute, de curiosité légère chez la femme, de complaisance amoureuse chez l’époux ; leur tristesse après le péché, premier réveil de la conscience, cette révélation par sentiment du bien et du mal ; leur citation au tribunal divin ; les excuses de l’homme pour rejeter lâchement le crime sur sa complice, le silence de la femme, qui s’avoue coupable par les premières larmes versées dans le monde ; leur expulsion ; leur pèlerinage sur la terre devenue rebelle ; la naissance de leurs enfants dans la douleur ; le travail sous toutes les formes, premier supplice de l’humanité ; le premier meurtre faisant boire à la terre le sang de l’homme par la main d’un frère ; puis la multiplication de la race pervertie dans sa source ; puis le déluge couvrant les sommets des montagnes ; une arche sauvant un juste, sa famille, tous les animaux innocents ; puis la vie patriarcale, en familiarité avec des esprits intermédiaires appelés des anges, esprits tellement familiers qu’ils se confondent à chaque instant sur la terre avec les hommes, auxquels ils apportent les messages de Dieu ; puis un peuple choisi de la semence d’Abraham ; des épisodes naïfs et pathétiques, comme ceux de Joseph, de Tobie, de Ruth ; une captivité amère chez les Égyptiens ; un libérateur, un législateur, un révélateur, un prophète, un poète, un historien inspiré dans Moïse ; puis des annales pleines de guerres, de conquêtes, de politique, de liberté, de servitude, de larmes et de sang ; puis des prophètes moitié tribuns, moitié lyriques, gouvernant, agitant, subjuguant le peuple par l’autorité des inspirations, la majesté des images, la foudre de la langue, la divinité de la parole ; puis des grandeurs et des décadences qui montent et descendent de Salomon à Hérode ; puis l’assujettissement aux Romains ; puis un Calvaire, où un prophète plus surnaturel monte sur un autre arbre de science pour proclamer l’abolition de l’ancienne loi, et promulguer pour l’homme, sans acception de tribus, Juifs et païens, une loi plus douce scellée de son sang ; Puis une autre terre et un autre ciel pour l’univers romain devenu l’Europe.
. — (Voir La Fontaine, et comment pour l’étude de l’homme, pour la connaissance de l’esprit, il était loin de s’interdire l’observation des animaux et les comparaisons tirées de l’histoire naturelle, fable première du livre X.)
L’un de nous essaya d’arrêter dans sa course l’élégant animal ; il le saisit malheureusement par la jambe et la lui cassa.
L’invention dépend essentiellement d’une certaine inquiétude de l’esprit qui sans cesse tire l’homme du repos, où il tend sans cesse à revenir. » Il y a un degré d’ignorance et de stagnation qui, selon lui, ne peut exister avec l’esprit inventeur : Quand je verrai dans la ménagerie de Versailles un éléphant qui ne produit pas, j’en conclurai que c’est un animal étranger, né sous un ciel plus chaud.
[NdA] Ils ne le disent, au reste, que d’après le Mercure de janvier 1688, lequel lui-même disait : « En France, on ne voit que des loups pour tous animaux féroces : il n’y en a plus guère présentement aux environs de Paris ; Monseigneur le Dauphin les en a purgés. » a.
L’auteur suppose qu’un être de cette race intermédiaire à l’homme et aux puissantes espèces animales y.
Tantôt et souvent il avait ce que Buffon, parlant des animaux de proie, a appelé une âme de colère ; tantôt et non moins souvent il avait une douceur, une tendresse à ravir les petits enfants, une âme tout à fait charmante ; et il passait de l’une à l’autre en un instant.
Et sur la terre même, d’où vient la succession, la régularité des saisons ; et dans les végétaux, dans les corps organisés, cet ensemble de lois mystérieuses et manifestes qui y président et qui constituent la vie ; et ces mouvements d’un ordre supérieur et singulier, cette activité spontanée des animaux ; et nos propres sensations à nous, et ce pouvoir de penser, de vouloir et d’agir que je sens en moi ?
Toutes les demeures des hommes et des animaux furent fouillées.
Et pourtant on dit que comme Agatharcus le peintre était tout fier de ce qu’il faisait des animaux très vite et facilement, Zeuxis, qui l’entendait se vanter, lui dit : « Mais moi, c’est avec bien du temps que j’en viens à bout. » Car la facilité dans le faire et la promptitude ne donnent pas à l’œuvre un poids stable ni la perfection de la beauté : au contraire, le temps qu’on emprunte d’avance pour la création se retrouvera ensuite en force et en santé dans l’œuvre produite.
Les mouvements lyriques qui viennent par intermèdes y font comme la symphonie entre deux services : « Suspendez au plafond les jambons de Bayonne et de Westphalie, couronnés de lauriers, etc. » La vision finale où le gastronome, transporté en idée sur son Thabor, ou sur sa montagne de Nébo, comme Moïse, voit de là tout le matériel et le personnel d’animaux, gibiers et végétaux, qu’il a consommés durant sa vie, ferait un digne couronnement des noces de Gamache.
* La guerre a été le premier état naturel de l’homme à l’origine des sociétés : guerre contre les animaux de proie, guerre des hommes entre eux.
Ils n’ont pas l’ascendant physique qui la maîtrise, le charlatanisme grossier qui la charme, les tours de Scapin qui la dépistent, le front de taureau, les gestes de bateleur, le gosier de stentor, bref les ressources du tempérament énergique et de la ruse animale, seules capables de détourner la fureur de la bête déchaînée.
Il arrive souvent que, comme les animaux déçus par des appâts sont conduits par la nature à leur mal, les passions se portent à de faux biens.
Il faut que je sois moulu par la dent de ces animaux. » Cette phrase vous fait revoir, n’est-ce pas ?
Ce sont des pestes d’animaux où l’on est plus trompé qu’à tout le reste de l’équipage.
On a défini l’homme en général de bien des manières, dont quelques-unes sont royales et magnifiques ; lui, il se bornait à le définir « un animal qui fait des outils ».
, tel est mon principe social… Ceci dit : que l’on me permette de prendre du Traité du Verbe les titres de mon œuvre et de ses parties et des livres, du livre I, le meilleur devenir, qui est l’historique poétique de la Matière éthérée évoluant à l’animal instinctif et sensationnel — au livre dernier, la loi.
De là, si l’on amplifie ces aptitudes au degré où elles deviennent géniales, le merveilleux dessin de ses personnages ; de là surtout leur caractère charnel, farouche, violent, brutal et inintelligent, que Dostoïewski dut découvrir latent dans sa nature fruste d’homme plus animal que spirituel.
Tout m’en plaît, et cette mêlée de soldats perdus dans la fumée, la poussière et la demi-teinte, et ces deux cavaliers qui massant superbement sur le devant, s’élancent à toutes jambes, et foulent aux pieds de leurs chevaux parallèles et les morts et les mourans ; et cette troupe de combattants renfermés dans cette tour roulante, et les animaux qui traînent la tour, et les hommes tués, renversés, écrasés sous les roues, et les chevaux abattus.
Les propriétés des êtres, les instincts des animaux, le spectacle de l’univers, tout est voile à soulever, tout est symbole à deviner, tout contient des vérités à entrevoir, car la claire vue n’est pas de ce monde.
Si pur, si essuyé qu’il soit, l’amour de l’enfant est chez lui matériel, physique, animal, et les milieux élégants, poétiques, colorants qu’il traverse, n’y font rien.
Évidemment, les animaux ne le sont point, puisqu’il semble bien qu’ils n’ont aucune idée de la mort. […] Les animaux ne sont pas mortels. Et remarquez que les langues, qui ne se trompent jamais, ont donné le mot « mortels » comme synonyme de « hommes », mais non jamais comme synonyme d’animaux. « Les mortels », cela a toujours voulu dire les hommes et les femmes. […] Or, si les animaux ne sont pas mortels parce qu’ils ne songent jamais à la mort, ceux des hommes qui ne songent jamais à la mort eux aussi ne sont pas mortels, ne doivent pas être considérés comme mortels ni appelés ainsi. […] Sans être le moins du monde des animaux, ils sont soustraits à la condition de la mort tout autant que les animaux eux-mêmes, c’est-à-dire, sans doute, absolument.
Les hommes, donc, ont le besoin, non pas de détruire le gouvernement, et l’homme est un animal archique naturellement, mais de détruire ou d’affaiblir, dans la mesure où ils le peuvent, tous les sous-gouvernements, toutes les puissances, castes, classes, corporations, qui s’étagent entre eux et le gouvernement central. […] La misère la plus profonde du prolétariat et de l’esclavage, ce qu’ils ont de plus horrible, c’est l’absence absolue de propriété, parce qu’à ne posséder rien l’homme ne saisit plus sa personnalité, se sent comme un enfant ou un animal, n’est pas sûr d’être quelqu’un.
La Mort du Loup, qui est dans la même intention stoïque, marque un peu trop le parti pris de chercher partout des sujets de poésie philosophique et méditative ; l’apostrophe aux Sublimes animaux vient un peu singulièrement à propos de cet animal féroce que je n’avais jamais vu tant idéalisé que cela.
Ce gouvernement, Dieu l’a donné tout fait par instinct à diverses tribus d’animaux, tels que les fourmis et les abeilles ; il a laissé aux hommes le mérite de l’inventer, de le choisir, de le changer, de l’approprier à leur caractère et à leurs besoins, et de se faire à eux-mêmes leur propre sort, en se faisant un gouvernement plus ou moins conforme à la conscience, à la justice, à la raison. […] Si l’homme n’avait que des instincts comme les animaux, il n’aurait qu’une forme de société immuable ; c’est parce que l’homme est doué de la raison et de la liberté qu’il éprouve, transforme et améliore sans cesse ses gouvernements.
Les dessins d’animaux et de plantes y donnent aux yeux l’image que le texte donne à l’esprit. […] Dans les cinquante-sept livres suivants, il y en a deux sur les différentes espèces de blés et de grains, deux sur les plantes médicinales les plus usuelles et les plus communes, un sur les herbages de cuisine, six sur les arbres à fruits, trois sur les fleurs de parterre et de jardin, quatre sur les plantes les plus communes dans les campagnes, six sur les différents arbres de toutes les provinces de l’empire (nous doutons qu’on en connaisse une cinquième partie en Europe), onze sur les oiseaux, huit sur les animaux soit domestiques, soit sauvages, huit sur les amphibies, les coquillages et les poissons, et six enfin sur les insectes.
Wagner s’étonne ; Faust soupçonne à demi un esprit déguisé sous la forme caressante de ce charmant animal. […] Il y est seul avec le mystérieux animal, le chien barbet.