Ailleurs, prenant à partie Descartes lui-même, « Je ne puis pardonner à Descartes, dit-il ; il aurait bien voulu, dans toute sa philosophie, pouvoir se passer de Dieu ; mais il n’a pu s’empêcher de lui faire donner une chiquenaude pour mettre le monde en mouvement ; après cela il n’a plus rien à faire de Dieu. » N’y a-t-il, dans ces sévères paroles, que l’indignation du croyant contre un acte d’orgueil humain ? […] La vivacité du dialogue entre deux interlocuteurs dont l’un joue l’autre, la malice de l’homme aux scrupules et la naïveté du père, l’inattendu des incidents, un art infini poulies varier, font des cinq lettres qu’égaye cette fiction comme autant d’actes d’une petite pièce, où l’intérêt ne languit pas un moment.
Grande folie que d’admirer l’expression littéraire des sentiments et des actes de l’humanité et de ne pas admirer ces sentiments et ces actes dans l’humanité !
Enfin nous voilà au cinquième acte, où vraiment François Ier est vraiment trop Gaucher Mahiet, où la petite Bartet, à la porte de la masure de Saltabadil a l’air du petit Chaperon rouge, où Got qui a un peu perdu la tête, sonne la cloche d’alarme, ainsi qu’on sonne un dîner, et au bout de son interminable monologue, s’écrie : « J’ai tué mon enfant ! […] Cependant il ne peut s’empêcher de proclamer, qu’il y a des choses qui sont bougrement bien, dans le rôle de Blanche : « Attendez, je ne me rappelle plus les vers, mais ce “Je t’aime” du premier acte, c’est vraiment pas mal. » — Oui, là est la création de la pièce, jette Daudet.
L’ex-ministre est oublié ; nul ne sait un mot des discours qu’il prononça jadis ; nul ne connaît plus un seul acte de sa vie parlementaire. […] Non-seulement les tendances et les efforts de l’Académie sont antilittéraires, mais il y a peu d’hommes dans son sein dont les actes n’aient nui aux lettres ou ne les aient flétries.
La rigueur du châtiment est, dans certaines circonstances, un acte d’humanité pour la société en corps.
Montluc, qui ne faisait pas semblant d’entendre, écouta la réponse du marquis : « Celui-là fera toujours bien partout où il se trouvera. » Ces petites pointes d’honneur servent beaucoup à la guerre, remarque-t-il ; et c’est pourquoi il ne se fait faute de mettre telles paroles par écrit, bien qu’elles soient à sa louange : « Capitaines, et vous seigneurs, qui menez les hommes à la mort, car la guerre n’est autre chose, quand vous verrez faire quelque brave acte à un des vôtres, louez-le en public, contez-le aux autres qui ne s’y sont pas trouvés.
Malgré sa dureté de nature, dans toute cette affaire de Sienne et dans les actes qui s’y consomment, Montluc n’est point inhumain.
En suivant de près la vie journalière de Louis XIV en ces années (comme cela est maintenant facile avec Dangeau), il résulte clairement que la fondation de Saint-Cyr fut un acte royal lié aux autres circonstances importantes de cette même date.
Au moment où le corps de la Dauphine est exposé dans sa chambre, avant l’autopsie, il s’est commis une irrégularité dont le narrateur ne manque pas de nous avertir : « Mme la Dauphine a été à visage découvert jusqu’à ce qu’on l’ait ouverte, et on a fait une faute : c’est que pendant ce temps-là, les dames qui n’ont pas droit d’être assises devant elle pendant sa vie, n’ont pas laissé d’être assises devant son corps à visage découvert. » Les choses se passent plus correctement en ce qui est des évêques : « Il a été réglé, nous dit Dangeau, que les évêques qui viennent garder le corps de Mme la Dauphine auront des chaises à dos, parce qu’ils en eurent à la reine ; l’ordre avait été donné d’abord qu’ils n’eussent que des tabourets. » L’acte de l’adoration de la croix, le jour du vendredi saint, est avant tout, chez Dangeau, l’occasion d’une querelle de rang, d’un grave problème de préséance : « Ce matin, les ducs ont été à l’adoration de la croix après les princes du sang.
Thiers appelle un grand acte militaire, un vrai phénomène de guerre, montre tout ce qu’on peut et jusqu’où l’on peut, et sert à couvrir une retraite devenue nécessaire devant des forces si démesurées ; elle nous laissait dans un immense péril.
Quels produits différents de l’intelligence que la pensée qui fait écrire et celle qui fait agir ; la pensée qui se resserre dans les limites d’un acte à accomplir, et celle qui s’étend dans un grand espace et veut juger en général les résultats et les causes !
Mais l’acte, cette fois, fut cassé à Paris par le Directoire, et Brune désapprouvé et rappelé
Son plus beau moment de journaliste, et que rien ne saurait faire oublier, est celui de 1852 à 1855, pendant lequel, ses parties élevées prenant le dessus, sa fibre populaire aussi s’en mêlant, il s’associa pleinement au sentiment public, à l’âme patriotique de la France, et fit acte d’adhésion éclatante à la politique impériale dans la guerre de Crimée et pour les premières victoires.
Biot s’y refusa, motivant son abstention sur ce qu’un Corps purement savant devait, selon lui, rester étranger à tout acte politique ;, et il cita à ce propos les vers de Voltaire : Moi, j’attends dans un coin que l’imprimeur du Roi, M’apprenne pour dix sous mon devoir et ma loi.
Quicherat, le collecteur définitif de tout le dossier restant, et le greffier le plus fidèle de tous les actes et témoignages. — Et quant au vieux Mystère, qui n’est guère qu’une chronique, il est bien prolixe ; mais il a du naturel, et, en plus d’un endroit, il a sa couleur vraie et qu’on sent voisine du temps.
Dans le temps qu’il était à Montauban, il envoya à Colbert, grand amateur aussi en matière de collections, des actes et manuscrits curieux, tirés de l’abbaye de Moissac ; il y trouva notamment il y découvrit sinon de ses yeux, du moins par ceux d’un docte abbé qu’il y employa, un ouvrage qu’on croyait perdu sur les Persécuteurs, De Mortibus Persecutorum.
Je me disais l’autre jour combien sa manière avait gagné en crédit, en voyant le Bout de l’an de l’amour de Théodore Barrière, un joli petit acte qui, par l’intention, pourrait être de M.
Tout dans ses œuvres et dans ses écrits annonce et déclare si bien la netteté de la conscience, l’habitude de l’honnête homme en lui, qu’il serait bien surprenant qu’il se fût montré autre dans les actes de sa vie.
« Ce qui constitue la qualité d’être civilisé, ce ne sont pas les délicatesses du goût, les ornements de l’esprit, le train de vie que l’on mène ; ce sont les actes, c’est la conduite, c’est le caractère.
un des leurs faire acte et profession d’égalité dans un discours solennel de réception !
Il est bien dommage que cette réputation de chevaleresque fût bornée à la bravoure un jour d’action, et qu’elle se crût compatible avec des actes si vilains dans la conduite ordinaire de la vie.
Un dernier mot sur le seul acte public de la vie de Sénancour. — Dans le procès qui lui fut intenté au mois d’août 1827 à cause de son livre, le Résumé de l’Histoire des Traditions morales et religieuses, où l’avocat du roi, Levavasseur, croyait trouver à chaque phrase l’intention manifeste de détruire la croyance à la divinité de Jésus, M. de Sénancour, défendu par Me Berville, voulut présenter lui-même au tribunal quelques explications.
Nous avions soigneusement enclos dans un coin de notre âme les inquiétudes métaphysiques et les tristesses religieuses, de peur de les mêler à notre vie et qu’elle n’en fût troublée : nous les avions, pour plus de sûreté, résolues en idées et eu actes d’accord avec l’Eglise.
Cette discipline éducative qui s’attache à la correction extérieure, à la circonspection, à la surveillance perpétuelle exercée sur les gestes, les actes, les paroles, les attitudes peut être excellente pour former des gens « comme il faut », de bons automates, de bonnes marionnettes sociales ; mais elle ne va pas sans froisser plus d’une fois ce qui reste malgré tout de sauvage et d’indiscipliné en nous.
Sous la minorité de Louis XIV, le burlesque est en plein épanouissement et le burlesque consiste proprement à rabaisser de grands personnages par la trivialité des pensées, du langage et des actes qu’on leur prête.
Quand on pense qu’un siècle dit de lumières, et de la plus raffinée civilisation, aboutit à des actes publics de cette barbarie, on se prend à douter de la nature humaine et à s’épouvanter de la bête féroce, aussi bête que féroce en effet, qu’elle contient toujours en elle-même et qui ne demande qu’à sortir.
L’enfant s’affirme ainsi dès qu’il se conçoit, et il s’affirme en pensée comme en acte.
Boursault, pour se venger, compose aussitôt une petite comédie en un acte.
Toute race contient donc en puissance ce niveau moyen, Or, c’est là, ce me semble, un caractère distinctif qui sépare l’espèce humaine de toute autre, car jamais, dans aucune famille de singes, on ne trouvera d’individu s’élevant au-dessus d’une imitation grossière et mécanique des actes humains.
Après André Chénier — et je suis surpris que ce sujet n’ait tenté aucun des grands poètes contemporains — il restait à glorifier la même patrie, mais sous un tout autre aspect, dans l’éclat de ses actes héroïques, dans le rayonnement de ses idées, dans l’illumination de ses chefs-d’œuvre ; il restait à chanter l’hymne filial, non plus seulement à ce corps toujours renouvelé de la France, mais à son âme transmise d’âge en âge et non moins opulente et non moins féconde, l’hymne à la France pensante et créatrice, nourricière des intelligences et fertile pour le genre humain.
Cela s’appelle la promotion, à laquelle, comme à tous les actes publics, on donne dans ces écoles un grand air d’importance et de publicité, ce qui est excellent pour entretenir l’émulation et enflammer la jeunesse, qui s’accoutume dès lors à se regarder comme la portion la plus intéressante et la plus précieuse de la nation, puisque c’est sur elle que repose la durée de sa gloire6.
Dix lignes d’explications seulement, vers la fin du dernier acte, venaient avertir du sens de la parabole.
La communiante avec Lamennais, qui communiait aussi avec Garibaldi, le Christ moderne, et qui prend la Révolution italienne pour une hostie, ne pouvait pas la juger… Le livre de l’Italie des Italiens est un acte d’adoration perpétuelle, dans lequel, pour la première fois, et contrairement à la loi de l’amour, celle qui adore ne s’efface pas, ne s’enfonce pas dans l’être aimé.
— Chez Boccace, les nouvelles dramatiques sont peu nombreuses ; ses sources les plus diverses ne l’empêchent pas de donner surtout un tableau de mœurs, de sorte que le Decamerone dans son ensemble serait à la fois, comme les Fables de La Fontaine, une vaste épopée et une « comédie à cent actes divers ».
Or, étant une cause absolue, l’unité, la substance ne peut pas ne pas passer à l’acte, elle ne peut pas ne pas se développer… L’absolu est la cause absolue, qui absolument crée, absolument se manifeste, et qui en se développant tombe dans la condition de tout développement, entre dans la variété, dans le fini, dans l’imparfait, et produit tout ce que vous voyez autour de vous36. » 2° Préface, p. 66.
« Chez les désharmonisés, écrit Régis, l’imagination n’est jamais absente des actes de la sexualité » ; et on peut citer le cas de certains imaginatifs, trouvant auprès d’une femme réelle et vivante une excitation dans l’image évoquée d’une autre femme, dans tel geste revécu, dans tel souvenir d’une page lue, etc… Ces imaginatifs sont des poètes. […] C’est peut-être un mensonge plus compliqué, car une femme sincère ne se conçoit guère : la sincérité n’est pas une attitude sexuelle, et tout acte, même transposé en littérature, est sexuel. […] Sa biographie… semble se réduire à l’histoire de ses sensations. » Et voilà ce qu’est l’instinct, ce mobile grossier des actes les plus bas. […] La vie officielle est une machination très compliquée, un musée où les actes sont catalogués, « bien » et « mal » côté de la vertu et du Paradis, côté du vice et de l’Enfer.
Et ce cinquième acte, ne hausse-t-il pas à la taille de Roméo et Juliette les deux amants du drame français ! […] Maubant, au troisième acte, a soulevé la salle entière avec cet hémistiche : Et vendit la tête de son hôte. Delaunay et Mlle Favart, excellents dans les premiers actes, ont été, au dénoûment, couverts d’applaudissements, de bravos et de bouquets ; il était impossible de mourir plus pathétiquement, après avoir aimé si passionnément. […] Le roi Charles X, qui n’avait pas pris place au parterre et qui eût pu, faible et autoritaire comme il l’était, faire acte d’arbitraire, eut plus d’esprit que tout le monde et sauvegarda la liberté pas le joli mot qu’on sait et qui est, paraît-il et il y paraît bien, de lui, trop jeune ou trop jeune encore.
Le Jardin de Bérénice est, d’une part, un traité pour concilier les nécessités de la vie intérieure avec les obligations de la vie active, et, d’autre part, un acte de soumission devant l’Inconscient qu’on peut appeler le Divin. […] Un tel acte lui faisait l’effet d’une indécence, d’une perversion comme ce vice qu’on nomme : « l’exhibitionnisme ». […] Des actes, ils induisent les motifs et ils en sont fiers. […] Quant aux psychologues exactement dits, c’est nous-mêmes tout bêtement ; de préférence, à la rigueur, ceux des nôtres qui réussissent mieux l’analyse des mobiles que la mise en scène des actes. […] Il est très évident que les Grecs de Périclès, par exemple, dans les moindres actes de leur existence, subissaient l’influence esthétique de leur siècle, et il est évident aussi que le sens du beau n’est pas la caractéristique de la moyenne de la bourgeoisie moderne.
Mais en supprimant les chœurs, en raccourcissant les monologues, en équilibrant les actes — dont il y en avait avant lui qui ne consistaient qu’en une seule scène, — en compliquant enfin l’intrigue, Hardy a fait passer la tragédie française du mode oratoire ou lyrique au mode proprement dramatique. […] Rien ne ressemble moins à des anecdotes étendues en cinq actes. […] Elle fait voir au moins que — très différent à cet égard d’Amphitryon, par exemple — Tartufe autant qu’une œuvre est un acte : une œuvre de combat, comme nous dirions aujourd’hui, et un acte d’hostilité déclarée. […] Or, ce n’est point du tout un imbécile qu’Orgon, et Dorine, dès le premier acte, a pris grand soin de nous en avertir. […] Je ne dis rien des autres, les Duclos, les Jean-Jacques, les Diderot, qui se glorifieraient volontiers de manquer de naissance ou d’éducation, et qui trop souvent croient faire acte de « citoyen », en le faisant de grossier personnage.
L’éducation et l’hérédité ne pèsent-elles pas sur tous nos actes ? […] Comment ne comprit-il pas que cette même préférence serait plus indiscrète encore si elle éclatait tout à coup par un acte posthume et solennel ? […] Il se dit même que ce qu’il a fait est raisonnable ; pourtant il lui est impossible de se retrouver après l’acte ce qu’il était avant. […] Mais, au milieu des actes de foi et des œuvres de pénitence, il ne demandait à Dieu qu’une chose, le pardon de Judas. […] Il détermina les mobiles des actes.
Tant il est vrai, monsieur Faguet, que les paroles sont des actes et tirent toute leur force des circonstances ! […] Il ne demande compte aux citoyens ni de leurs opinions présentes ni de leurs actes passés. […] Cette chambre unique, où s’accomplissaient tous les actes de la vie, était singulièrement chère à nos aïeux. […] Et il s’en vante ainsi que d’« un gentil petit acte de comme sacrilège ». […] Il y a, je crois, dans ces essais beaucoup de fantaisie individuelle, et tout autre chose qu’un acte de foi.
C’est cette philosophie qui constitue, par-dessous la flagrante immoralité des actes, ce que l’on peut appeler la réelle moralité de Gil Blas. […] Il avait donné, tant à la foire Saint-Laurent qu’à la foire Saint-Germain, dix actes en 1722 ; il n’en donne que trois en 1723, — l’une de ses plus médiocres farces, les Trois Commères, en collaboration avec d’Orneval ; — et le troisième volume de Gil Blas paraît en 1724. […] En 1721, âgé déjà de trente-trois ans, il n’avait encore publié que ses parodies, les Effets surprenants de la sympathie, quelques lettres dans le Mercure, de petits vers de société, deux pièces pour le Théâtre-Italien, et une tragédie en cinq actes et en vers : Annibal. […] Une nouvelle espèce d’hommes apparaissait en scène, et son premier acte de puissance allait être de renverser, dès qu’elle le pourrait, tout ce que Voltaire avait aimé. […] Mais enfin, et quoi qu’il en soit, puisque ni lui ni Rousseau n’ont été ni brûlés ni pendus, admettons que Rousseau se trompe quand « il se pose en victime des intrigues de Voltaire », et donnons acte à M.
La faculté de médecine doit être invitée, par les élèves gradués, à l’acte public qu’ils soutiennent à la fin de la licence, pour leur reception au collège de chirurgie. […] Ces trois docteurs n’ont que la première heure pour faire des objections au candidat ; les trois autres heures que dure l’acte, sont données aux maîtres en chirurgie, qui ont seuls la voix délibérative pour la reception du répondant. […] Pucelle, de ce qu’après avoir satisfait à tous les actes & frais nécessaires pour parvenir à la qualité de docteurs en médecine de la faculté de Paris, cette même faculté leur refusoit le bonnet par animosité contre leur père, & même au mépris d’un arrêt qui les autorisoit dans leur demande. […] On rapporta le nombre d’actes & la rigueur des examens qu’il faut subir pour en être. […] Celui-ci fut obligé de lui donner un acte par lequel il reconnoissoit qu’il étoit faux que l’évêque de Juliopolis eut apposé son seing sur la pièce originale de l’oraison funèbre.
. — Correspondance nécessaire de l’acte physiologique et de l’acte mental. — Conjectures sur les divers types de cellules sensitives. — Cinq types de danse diversifiés par la diversité des rhythmes d’impulsion. — Dispositions anatomiques requises pour que les cellules puissent communiquer. — Indices fournis par les vivisections. — Indices fournis par la psychologie. — Fibres ascendantes reliant les cellules du même type, et, par suite, prolongation de la sensation sous forme d’image. — Fibres transversales reliant des cellules de type différent, et, par suite, association des images d’espèce différente. — Les associations comparées à des clichés. — Mécanisme du clichage. — À quoi sert le nombre énorme des cellules et des fibres corticales. — Comment se réveille un souvenir lointain qui n’a point reparu pendant un long intervalle. — Travail ordinaire de l’écorce cérébrale. — Son œuvre est une combinaison incessante des impressions actuelles et des clichés anciens. […] Voilà, autant qu’on peut le conjecturer, l’acte physiologique dont la sensation est le correspondant mental.
Enfin, conséquence de l’individualisme, une ironie précieuse, élégante et méthodique, entrave tout acte d’expansion, glace les paroxysmes, anéantit les enthousiasmes. […] Selon la fatalité des principes précédents l’intrigue se noue, les actes et les événements s’accomplissent. […] Ces paroles enchantées, destinées, selon toute évidence, à désoler les futurs Banville et les Despréaux à venir, que de fois les a-t-on considérées comme l’acte de foi décisif de la génération précédente.
À ce titre, le lieutenant Saint-Arnaud est un de ceux dont la signature se lit au bas de l’acte de naissance de la petite princesse venue au jour à Blaye. […] Bou-Akkas, le dernier des grands chefs du pays, qui avait toujours refusé de se faire voir à Constantine, y est venu faire acte de soumission et d’hommage au général Saint-Arnaud.
Virgile l’avait très-présente à la pensée, et lui doit beaucoup ; elle ne le cède en rien à Didon (si même elle ne la surpasse point) pour tout le premier acte de la passion, et ce n’est que dans le traînant de la terminaison, et par le prolongement d’une destinée dont on sait trop la suite odieuse, qu’elle perd de ses avantages. […] Et ce chant (notez-le) n’est pas un chant de dimension ordinaire ; il n’a pas moins de 1,400 vers ; si l’on y joint les 250 premiers vers du suivant, qui exposent les derniers actes de Médée en Colchide et sa fuite à bord du vaisseau Argo, on a là une suite de plus de 1,600 vers pleins de beautés diverses, animés de feu, de passion et de grâce.
Sa vie n’avait été qu’un long acte de foi. […] Il s’efforcera de donner aux dogmes de la religion révélée l’expression la plus admissible par la raison pieuse de l’esprit humain ; il rejettera sur la barbarie des âges de ténèbres les actes coupables ou les pratiques regrettables dont l’intolérance et les supplices ont déshonoré, par la main des rois, des peuples ou des pontifes, la sainteté morale de la religion chrétienne ; il ne rendra pas le culte solidaire de la politique ; il ne fera pas de Dieu le complice de l’homme ; il ne bravera pas à chaque phrase la raison humaine par des défis de foi ou de servilité d’esprit qui révoltent l’homme, qui scandalisent l’intelligence et qui le repoussent par l’excès de superstition dans l’impiété.
« Et n’est-ce pas toujours par l’acte de la pensée que la vérité se manifeste à l’âme ? […] Socrate pouvait donc, sans scandaliser ses disciples, qui comprenaient ce qu’il voulait dire, parler en souriant d’Apollon, qui était pour lui et pour eux l’inspiration divine ; de libation, qui était un acte de piété ; de sacrifice à Esculape, qui était le symbole enjoué de la délivrance de tout mal par la délivrance de la vie.
II Eugénie Grandet est la peinture d’un vice, d’un vice froid, personnel, implacable, qui, sans présenter au dehors ces férocités dramatiques dont le scélérat passionne ses actes, lui fait commettre dans son intérieur ces cruautés lentes et silencieuses qui lui méritent à bon droit le titre de scélérat. […] En ses moindres actes, M.
Symmaque demandant le rétablissement de l’autel de la Victoire faisait tout simplement acte de rhéteur. […] Et cet appel n’est pas l’acte d’une foi aveugle, qui se rejette vers l’inconnu.
Et j’entrais, au moment où ma cousine se trouvait la tête renversée, les jambes relevées et écartées, le derrière soulevé sur un oreiller — et son mari tout prêt à faire acte de mari. […] » À neuf heures et demie, Alexandre Dumas arrive et le prix du convoi et de l’enterrement arrêté, nous allons signer l’acte de décès à la mairie de Saint-Germain.
Il le fut par son âme, si fière de nature, et basse d’actes par nécessité. […] Trop élevé, trop pratique, trop acte, en un mot, pour tomber sous le regard d’une critique purement littéraire, le livre du P.
Les comprendre et les lire est déjà une grande et noble chose, et l’acte le plus accompli de l’entendement.
Entré en philosophie au collège de Navarre, il y brilla dans les thèses et les actes publics ; il fut un prodige et un ange d’école avant d’être cet aigle que nous admirons.
Toutes les fois qu’il s’engagea dans des actes par lesquels il semblait y déroger, il lui arrivait bientôt de s’en repentir, d’en rougir à ses propres yeux dans le secret, et de désirer expier sa faute et la réparer.
Ronsard n’a pas évité le léger ridicule qui se mêle à ces sortes d’histoires : Le mari, spectateur d’un acte si piteux, Eut le sein et les yeux de larmes tout moiteux.
Les physionomies d’hommes qu’il nous présente ne sont que des esquisses rapides en deux ou trois mots ; mais il y revient plus d’une fois, et ces généraux que de loin on serait assez porté à confondre se peignent chez lui bien moins par les traits de l’historien que par leurs actes mêmes.
Et ce n’est pas seulement en sautant par la fenêtre que Bonstetten, en cet âge avancé, fait acte de jeunesse ; il en donne de meilleures marques par son esprit libre, ouvert, affranchi de tout lien rétrograde.
Il n’est pas de ces grands ambitieux qui se légitiment eux-mêmes par leurs actes et leurs pensées.
Sauzet ne présidait point à ces luttes sonores ; le salut ou l’honneur de l’État n’en sortirent à aucun jour, armés du glaive ou du bouclier ; aucun acte mémorable ne suivait ces discours si transportants : vous n’aviez assisté qu’à un admirable spectacle de talent oratoire !
Mémoire des principaux actes de vertu qu’une personne de probité a remarqués en feu Monseigneur le Dauphin (1712).
Il se prêta de mauvaise grâce à cette conversion et résista toujours tant qu’il put aux actes de dévotion russe si chers au peuple, Il tenait au luthéranisme dans l’âme ; il tenait à son Holstein, à son petit duché héréditaire plus qu’à ce grand empire qui lui venait comme un don du ciel ; il avait à cœur avant tout la haine du Danois.
Ce livre, est plus un acte qu’un livre.
Et en général, cette école de philosophes systématiques et distingués qui, dans leur classification un peu bizarre des grands hommes de l’histoire, ne voulaient voir en Napoléon dont ils méconnaissaient toute l’œuvre de création civile qu’un grand et puissant rétrogradateur, ne saurait soutenir désormais un pareil sentiment après tant de paroles de sagesse, de haute clairvoyance et presque de prophétie sociale, sorties de Sainte-Hélène, et qui révèlent un fond d’âme égal ou supérieur, s’il se peut, aux actes, et parfois meilleur.
Cet acte d’audace et de révolte lui a réussi.
Grâce à son entremise, le comte d’Albany consentit par un acte formel à une séparation totale avec sa femme.
Il est arrivé en grand à Cervantes pour son Don Quichotte, ce qui est arrivé à La Fontaine avec ses Fables, entreprises d’abord pour un but particulier ; à mesure qu’il avançait, il a insensiblement, non pas perdu de vue, mais agrandi, étendu et serré de moins près son premier objet ; il a fait entrer toute la vie humaine dans son cadre et nous a rendu cette vaste comédie « aux cents actes divers. » Le plan de Don Quichotte n’a rien d’exact, et il a varié sensiblement dans le cours de l’exécution.
Je me console toutefois de ce qui est arrivé, parce que j’espère que l’acte sanglant de Vincennes nuira au premier Consul. » Ainsi parlait d’un Bourbon français cette sœur de Marie-Antoinette.
Sainte-Beuve eût-il trouvé la même tolérance s’il se fût agi de discuter un acte du Pouvoir dans la feuille même officielle, dans le nouveau journal qui a eu le bon goût, au lendemain de sa mort, de justifier sa répugnance à s’y laisser enrôler ?
Il faut encore ajouter à cet acte de justice, deux bienfaits dont on doit reconnaître en elle ou la source ou l’accroissement, le bonheur domestique et la sympathie de la pitié.
Tyndall155, que tous les grands penseurs qui ont étudié ce sujet, sont prêts à admettre l’hypothèse suivante : que tout acte de conscience, que ce soit dans le domaine des sens, de la pensée ou de l’émotion, correspond à un certain état moléculaire défini du cerveau ; que ce rapport du physique à la conscience existe invariablement, de telle sorte que, étant donné l’état du cerveau, on pourrait en déduire la pensée ou le sentiment correspondant, ou que, étant donnée la pensée ou le sentiment, on pourrait en déduire l’état du cerveau.
« Les causes ne sont pas matérielles ; leurs actes sont nécessairement immatériels.
Macbeth, acte I, scène III.
Certaines gaucheries d’exécution, et, je crois, pour la dernière pièce, une certaine erreur de l’auteur lui-même sur la valeur morale des actes de son personnage principal, ont fait qu’il n’a pas encore trouvé auprès du public ni auprès de la critique la justice qui lui est due.
Élégie tant que vous voudrez, mais élégie souverainement dramatique. » Puis ce sont des rapprochements de noms et d’idées propres à troubler les esprits timides « On pourrait admirer, au troisième acte de Ma camarade, une psychologie racinienne. » — « Pour l’élan du geste il n’y a eu de nos jours, avec Thérésa, que Rachel, et encore !
Il se prosterna contre terre et fit une prière qui me charma ; il entremêlait des actes de foi, de confiance et d’amour.
Pour Biran, ce moyen terme n’est autre chose que le sujet lui-même immédiatement saisi par un acte d’intuition.
C’était acte de félin contre un sincère… Balzac dit que l’envie est un vice qui ne rapporte rien, et il s’est trompé, tout Balzac qu’il est !
. — Il s’apprête des embarras graves, en jetant imprudemment à chaque page des phrases panthéistes ; en disant par exemple que la création25 est fort aisée à comprendre et que Dieu créa le monde comme nous créons nos actions, « qu’il crée parce qu’il est une force créatrice absolue, et qu’une force créatrice absolue ne peut pas ne pas passer à l’acte. » On se souvient encore de la manière dont il absolvait l’industrie, la guerre, la philosophie, la géographie, et beaucoup d’autres choses.
Concevoir l’espace comme infini, ce n’est pas apercevoir expressément et distinctement par un seul acte de l’esprit la totalité de ses parties, c’est simplement lui concevoir une limite quelconque, analyser cette idée de limite et y trouver une contradiction.
— « Tout est sublime dans cette liturgie », dit-il ; « pas le moindre acte qui n’ait sa raison mystique. Le prêtre lève la coupe des deux mains et par ce geste il veut réunir tous les hommes pour les faire participer à l’acte sacré : il n’exclut personne. […] Or Poil-de-Carotte voit seulement le détail des actes qui le touchent, tandis que ses sentiments ne sont que le reflet direct de ces actes sur sa conscience d’enfant. […] Il sait communiquer aux autres l’inspiration de générosité qui préside à ses paroles, et à ses actes. […] Ils veulent se rendre un compte exact de la foi (voilà pour vous, Janséniste) qui devra guider leurs actes, lorsqu’ils seront appelés à remplir leurs fonctions sociales ; ils recherchent un idéal et l’union de tous ceux qui peuvent les aider à le réaliser.
Cette puissance s’appliquait également aux actes les plus insaisissables de l’entendement. […] s’écria-t-il en nous voyant, Paresseux, tardigrade, unau, aï, dépêchez-vous donc ; vous devriez être ici depuis une heure Je lis demain à Harel un grand drame en cinq actes. […] Vous ferez un acte, Ourliac un autre, Laurent-Jan le troisième, de Belloy le quatrième, moi le cinquième, et je lirai à midi, comme il est convenu. Un acte de drame n’a pas plus de quatre ou cinq cents lignes ; on peut faire cinq cents lignes de dialogue dans sa journée et dans sa nuit. […] En quelques jours le salon fut couvert de peintures, et réellement nous faisions, sans le savoir, acte d’une magnificence que bien peu de capitalistes pourraient aujourd’hui se permettre.
Cet acte de sa volonté, couronné par un succès inattendu, lui fit faire de nouveaux efforts. […] Depuis, il ne prit plus de part active à la politique, si ce n’est en 1815, en signant les actes additionnels de la constitution de l’empire, lorsque Napoléon revint de l’île d’Elbe. […] Par ses victoires, Bonaparte était arrivé à arracher ce que l’on n’avait pu obtenir jusque-là, la reconnaissance de la république par l’Autriche ; et cet acte important semblait avec raison devoir garantir les hommes de Robespierre de toutes les récriminations trop violentes que l’on aurait tenté de faire contre eux. […] David ne tarda pas à faire acte de soumission entre les mains du nouveau chef de l’État. […] Il lui parla même du testament qu’il avait fait depuis la mort de son frère, son seul parent, acte par lequel il léguait à la ville de Montpellier sa bibliothèque, provenant d’Alfieri, et la galerie de tableaux qu’il avait formée.
Nous savons tous que quand nous nous décidons à un acte eu pleine jouissance de nos facultés, nous assumons une responsabilité. […] Le public se montra donc résigné durant les premiers actes ; et même de temps en temps il applaudit. […] En effet, la littérature de ces premiers siècles du christianisme, si elle compte quelques bons romans, comme les Babyloniennes de Jamblique, est infectée de balourdises, de prodiges et d’inventions fantastiques, de biographies et d’histoires sans queue ni tète, de légendes relatives à Homère, Virgile et d’autres poètes et héros, d’Évangiles et d’Actes apocryphes, quelques-uns de très brillante invention. […] Je fais plutôt allusion au caractère, à la vie et aux actes de l’écrivain naturaliste, totalement dépourvus de ce que les Français appellent rêverie, et je fais allusion, en somme, à la proscription du lyrisme, à la réhabilitation du pratique, que suppose la conduite de Zola. […] Tout le monde, qu’il le sache ou ne le sache pas, qu’il le veuille ou ne le veuille pas, appartient à une école, à laquelle la postérité l’affiliera, sans tenir compte de ses protestations et en ne s’occupant que de ses actes.
Renan s’en retire vite, avec un mouvement de mépris, et cette parole : « Dans tout cela, il n’y a pas un homme capable d’un acte de vertu ! » Comment, d’un acte de vertu ? lui crie-t-on, ce n’est pas un acte de vertu, l’acte de dévouement qui fait donner leur vie à ces privés de gloire, à ces innommés, à ces anonymes de la mort ! […] Burty me dit aujourd’hui qu’un général, dont j’ai oublié le nom, avait laissé échapper devant lui : « C’est le premier acte de notre agonie !
Monsieur, Plaignez-moi beaucoup d’être resté si longtemps sans répondre à votre tout aimable lettre ; des dégoûts, des occupations fastidieuses, une comédie en cinq actes refusée à l’unanimité par le comité du Théâtre français, et mille autres ennuis m’en ont empêché. […] Rien n’affaiblit et ne détrempe l’esprit, ne lui ôte la faculté de vraie foi, et ne le dispose à un scepticisme universel, comme d’être ainsi témoin, dans sa conviction, d’actes contraires, plus ou moins multipliés. […] Or, en cette qualité, il ne nous suffit pas de savoir, même d’une manière certaine, que l’univers n’est pas Dieu, mais qu’il existe et subsiste par un acte continu de la volonté de Dieu, et que chaque pulsation de nos artères est l’effet immédiat de cette volonté, se confirmant sans cesse elle-même ; il ne nous suffit pas de savoir qu’un germe impérissable, toujours prêt à se redonner une forme et un corps, réside au plus profond de notre être, et nous associe à l’éternité du Dieu du sein duquel il a jailli, comme la semence jaillit en son temps de l’enveloppe qui la recèle : l’homme, je dis l’homme complet, a besoin d’autres connaissances ; celles que nous venons d’indiquer ne brisent pas toutes ses chaînes, ne tuent pas son vautour ; Prométhée continue à baigner de son sang et à troubler de ses gémissements les âpres sommets du Caucase. […] Cette double et simultanée manifestation à lieu sur la croix, unique point d’intersection de deux attributs, de deux actes qui ne paraissaient pas pouvoir se rencontrer jamais ; nouveau Sinaï, où se promulgue une loi nouvelle ; orient d’où jaillit le soleil de justice, qui, avec la justice, porte la santé dans ses rayons ; saint autel, où la loi se satisfait, s’assouvit pour ainsi dire dans les souffrances du Juste, et se tait enfin devant ce sang qui prend une voix, et crie de meilleures choses que celui d’Abel.
La puissance a des forces inconnues aux puissants, le vin un goût ignoré de ceux qui en boivent, la femme des voluptés inaperçues de ceux qui en usent, l’amour un lyrisme étranger à ceux qui en sont pleins. » C’est le quatrième acte d’Axel. […] Pourquoi la critique relève-t-elle aujourd’hui avec tant de scandale et d’ironie les erreurs volontaires des Confessions, des Mémoires d’outre-tombe, des Confidences, des Actes et Paroles ? […] Un romancier, un auteur dramatique, tire tous ses personnages de parties inconscientes de lui-même, de ses possibles intérieurs peu à peu obscurcis par les nécessités du choix et de l’acte vital, et où l’art du roman et du théâtre fait des fouilles comme sur l’emplacement d’une ville ensevelie. […] La conclusion, la plupart du temps, me semble acte de bêtise… Il faut traiter les hommes comme des mastodontes ou des crocodiles. […] Être l’homme de toutes les faiblesses, cela s’appelle, entre autres noms, de celui de timidité ; la timidité c’est une défaillance devant le présent, un manque de raccord entre l’imagination et l’acte, et la vie intérieure sert précisément à combler ou à dissimuler cet interstice.
Elle raconte cela avec beaucoup de naturel et une certaine simplicité fine, qui est son cachet : « J’imagine que c’est une chose agréable à Dieu que la soumission de l’esprit ; elle est plus difficile qu’un acte d’humilité. […] Le parti que vous prenez est sans contredit le seul dont ils n’aient pas à se plaindre et le plus digne de vous ; mais ne gâtez pas un acte de vertu si grand et si pénible par un dépit déguisé et par un sentiment injuste envers un homme aussi digne de votre estime par sa conduite, que vous-même êtes, par la vôtre, digne de l’estime de tous les honnêtes gens.
Tout art véritable a pour objet le beau ; celui qui en approche le plus dans les actes est le héros, le saint, le martyr ; celui qui en approche le plus dans l’éloquence ou dans la poésie est le maître de la raison, du cœur ou de l’imagination des hommes ; celui qui en approche le plus dans la langue des sons est le sublime musicien ; celui qui en approche le plus dans la langue des formes et des couleurs est le plus grand peintre ou le plus grand sculpteur. […] XXVII À l’époque de 1819 et 1820 où Léopold étudiait avec une solitaire passion son art dans un faubourg de Rome, des actes de brigandage tragique venaient d’ensanglanter la campagne de Rome.
Il pouvait prendre cette image de l’extase humaine sous mille aspects, sous mille formes, dans mille attitudes et dans mille scènes plus élevées du drame de la vie : les palais, les temples, les bosquets, les bords des fontaines lui offraient ces images de la félicité ou de la volupté, dans les champs de victoire, dans les triomphes des guerriers ou des orateurs sauveurs de la patrie et idoles des peuples, dans les actes de foi et de culte qui unissent les hommes à Dieu par la piété, cette plénitude de l’âme ; par les langueurs de l’amour heureux, dans les jardins d’Armide et d’Alcine, où le Tasse et l’Arioste enlacent leurs héros dans les bras de beautés ivres de regards. […] Blâmons son acte ; plaignons sa défaillance ; mais aimons son âme.
Schiller envoyait acte par acte son drame de Wallenstein à Goethe ; Goethe l’appréciait et le corrigeait avec le même amour qui si cette œuvre eût été la sienne.
Nous faisons toutefois nos réserves sur deux ou trois actes de la vie publique du comte de Maistre, actes que nous caractériserons tout autrement que ne les caractérise son fils.
La rhétorique était le vice de M. de Chateaubriand, dans la foi, dans le royalisme, dans les actes comme dans le style. […] C’est un des plus vilains actes des ministres de cette monarchie, qui n’avaient ni la grandeur des vertus ni la grandeur des fautes.
Le temps les effeuille comme leurs actes et leurs ouvrages à chaque période de leur existence, à chaque année de leur vie. […] « — Je veux à l’avenir, dit-elle, éviter soigneusement toute action injuste, et, sur les actes injustes d’autrui, je dirai hautement dans le monde et à la cour mon opinion.
Et si Rousseau a été dans l’ensemble un éloquent défenseur de la morale, on peut trouver que, dans la Nouvelle Héloïse, et dans les Confessions, il décerne parfois bien singulièrement des brevets de vertu, ou qu’il appelle de ce nom des actes que nous appellerions de noms contraires. […] Mais, de plus en plus, pour notre âme nourrie de science, et à qui la science aura dit loyalement ses limites, il n’y aura pas de culture complète, si une fois au moins en la vie n’a été posé et résolu le problème religieux : et ce sera en effet l’acte final de l’éducation.
Duguet ne songe pas même à signer ses livres, livres sans auteur, actes de piété plutôt qu’œuvres d’art, auxquels il nous eût conseillé tout le premier de préférer non seulement Bossuet et Fénelon dans les mêmes matières, mais Nicole lui-même, lorsqu’il applique les préceptes de la morale évangélique à la conduite de la vie, et que, dans ce genre aimable des traités de piété pratique, il prend pour lui toute la gloire. […] Le primat étant un homme d’église, Voltaire ne demande pas mieux que de le déconsidérer ; mais il laisse aux actes et aux seuls documents à le faire.
D’origine obscure, presque plébéienne, il s’était élevé par l’ascendant d’un génie énergique et souple, hardi et sagace, si spontané qu’il paraissait inspiré, aussi rapide dans l’exécution que dans la conception de ses actes, doué du coup d’œil qui vise au point précis, le joint des obstacles. […] Phémé exprimait mieux encore : le pressentiment soudain, l’impression unanime et irrésistible qui s’empare, au même instant, d’une armée ou d’une multitude ; l’élan qui emporte et le cri qui part sans mot d’ordre ; l’idée qui jaillit, rapide comme la lumière, de milliers d’âmes qui n’en font plus qu’une ; l’acte de foi qui éblouit les esprits d’une foule, comme un éclair d’évidence.
Le cinquième acte paraît un peu lyrique, et Saint-Victor trouve que la mort de notre homme de lettres est trop une mort de sensitive10. […] Samedi 24 octobre Nous allons remettre notre pièce en quatre actes à Uchard, qui s’est chargé de la présenter avec Saint-Victor au Vaudeville.
L’effet sans cause, ou Dieu, est absurde, et, si cet être sans cause n’était pas nécessaire, on pourrait le nier ; mais, comme il est nécessaire et évident, il faut le reconnaître, et reconnaître, par le même acte de foi et d’humilité, que notre sublime intelligence n’est cependant pas infinie, et que, toute vaste qu’elle soit, cette intelligence a une borne, et que cette borne est Dieu. […] Sa seule activité serait de contempler, sa seule moralité serait de réverbérer les lueurs de Dieu en elle ; son seul mérite serait de faire un acte perpétuel, mais fatal et involontaire, de foi dans la création et dans le Créateur.
L’individu ne reçoit par l’acte qui lui donne naissance qu’une force de vie limitée ; elle se dépense et s’épuise dans ce cycle dont les phases diverses sont l’enfance, la jeunesse, l’âge mûr, la vieillesse ; mats quelles sont les bornes assignables à la force vitale d’une nation ? […] Qu’est-ce à dire, sinon que nous apprécions nos instincts, nos désirs, et, par suite, les motifs de nos actes volontaires d’après un modèle inné de perfection ?
elle a été plus loin, et les siècles se sont recouchés trop tôt dans leur tombe… Mais enfin, à cette heure où la Religion était la première idée des hommes, elle accomplit, l’épée dans la gorge, cet acte de désespoir que le Patriotisme accomplit depuis en 1808 en Espagne, aux applaudissements de tout l’univers. […] « Nous avons cherché, — dit-il quelque part, — à étudier la Papauté sous deux sortes d’aspects et telle qu’elle s’est produite à la Renaissance, comme fille du Christ, dans ses manifestations spirituelles, et comme Puissance mondaine, dans ses actes humains. » Assurément le double aspect devait s’accepter ; mais, entraîné par ses facultés, ayant précisément celles-là qui auraient fait de lui un Bacchant de la Renaissance, s’il avait vécu alors, Audin a trouvé sa Capoue historique dans ce siècle de Léon X, peint par lui avec un amour dangereux.
Laissons ces railleries et voyons l’acte en lui-même : il est noble et délicat, il est bien d’une époque où de grandes choses se firent et où l’on sentait le prix de les bien représenter.
Une lettre piquante adressée à son ancien ami Ségur qui avait donné quelque adhésion aux premiers actes de la Révolution, nous montre le prince de Ligne à la date d’octobre 1790, dans le premier instant de son irritation et de sa colère : La Grèce avait des sages, dit-il, mais ils n’étaient que sept ; vous en avez douze cents à dix-huit francs par jour, … sans mission que d’eux-mêmes, … sans connaissance des pays étrangers, sans plan général, … sans l’Océan qui peut, dans un pays dont il fait le tour, protéger les faiseurs de phrases et de lois… Messieurs les beaux esprits, d’ailleurs très estimables, ont bien peu de talent pour former leurs semblables.
On dit que le même mouvement se renouvela dans la chapelle de Versailles7, et l’on raconte que Massillon lui-même, par son geste, par son attitude abîmée, par son silence de quelques instants, s’associa à la terreur de son auditoire, et, avec une sincérité qui se confondait ici avec les bienséances, trouva jusque dans son triomphe à faire acte de chrétienne et profonde humiliation.
[NdA] Et aussi cela rappelle le portrait de la calomnie selon Beaumarchais : « D’abord un bruit léger rasant le sol comme une hirondelle, etc. » (Barbier de Séville, acte II, scène 8.)
Après avoir négocié la paix entre eux, il en rendit l’acte solennel dans cette assemblée, où les chefs des deux partis furent convoqués.
En inculquant cette maxime au duc de Bourgogne et en la lui gravant au cœur, il ne croyait d’ailleurs pas faire acte de réforme positive, et encore moins de philosophie ou de démocratie, comme nous dirions ; il ne faisait que remonter à la religion de saint Louis.
Il ne faudrait pourtant pas voir là-dedans une retraite par désespoir, un acte de sacrifice comme on le raconte d’un Rancé ou d’un Comminges : Maucroix n’avait point une si grande fermeté ni élévation de sentiments ; en pensant au canonicat, il cherchait une vie agréable, un arrangement honnête et facile, et la suite de ses relations avec la marquise de Brosses le prouva trop bien.
Les guerres civiles n’épouvantent point d’Aubigné ; bien qu’il y abhorre la cruauté lâche et l’assassinat, bien qu’en racontant quelques exploits dont se vantaient les massacreurs de la Saint-Barthélemy, il lui échappe de dire énergiquement : « Voici encore un acte qui ne peut être garanti qu’autant que vaut la bouche des tueurs » ; bien qu’il déteste autant que personne ces atroces conséquences des factions parricides, il aime la chose même qui s’appelle luttes et combats entre Français pour cause religieuse ; il en est fier, et non attristé ; il s’y sent dans son élément ; il a bien soin de marquer les époques des grandes guerres de ce genre, conduites avant 1570 sous le prince de Condé et l’amiral de Coligny ; il traite comme enfants et nés d’hier ceux qui ne font commencer ces grandes guerres que depuis la journée des Barricades, quand elles ont recommencé en effet.
., etc. » ; et que lorsqu’à la date du 22, il ajoute : « Ce jour-là on enregistra dans tout le royaume la cassation de l’Édit de Nantes, et l’on commença à raser tous les temples qui restaient » ; en prenant note de ces actes considérables, il semble ne faire que constater un fait accompli et que rendre compte d’une formalité dernière.
Ceci nous amène à parler avec quelque étendue de l’acte militaire, peut-être unique en son genre par les circonstances, et qui fait à jamais sa gloire, de l’admirable défense de Sienne.
Né en 1613, entré dans le monde à seize ans, toute sa première jeunesse se passe sous Louis XIII ; c’est là qu’il est chevaleresque et romanesque, c’est là qu’il est dévoué, c’est là que son ambition première et généreuse se déguise à elle-même en pur amour, en sacrifice pour la reine persécutée, et se prodigue en mille beaux actes imprudents que Richelieu sut rabattre sans les trop punir.
Les anciennes hymnes, les proses du Moyen Âge, dont toutes d’ailleurs n’avaient pas la beauté religieuse, la gravité ou l’onction des principales que nous connaissons, étaient jugées sévèrement par les délicats, et il parut aux hommes les plus considérables du clergé de France que c’était faire acte de convenance et de bonne liturgie que d’en remplacer quelques-unes par des strophes d’un rythme et d’une latinité plus d’accord avec les règles de l’ancienne poésie classique.
Je sais tout ce qu’avaient d’incomplet, et jusqu’à un certain point de hâtif cet extrait et ce jugement de 1828, et je le livre aux corrections de détail de ceux qui y reviennent armés de toutes pièces et avec une application d’érudit ; mais en ce qui est d’avoir fait un acte de goût, je ne saurais m’en repentir, et l’idée que je me forme de Ronsard est encore la même, c’est-à-dire celle-ci.
Il y eut en effet au xviie siècle une génération puissante et forte, et en quelque sorte privilégiée : c’est celle qui ayant vu la fin du régime de Richelieu, de ce despotisme patriotique qu’on détesta de près sans le comprendre, se trouva jeune encore pour jouir de la régence d’Anne d’Autriche, et qui ensuite assista ou prit part à la Fronde : elle put avoir elle-même ses illusions, elle fit ses fautes, elle commit bien des actes odieux ou ridicules ; elle les vit passer du moins et les toléra ou y trempa ; mais elle y gagna de l’expérience, et, quand l’autorité de Louis XIV fut venue enfin tout pacifier et tout niveler, elle conserva quelque temps sous ce règne égal et superbe un vif ressouvenir du passé, qui lui permit de faire tout bas des comparaisons et des réflexions dont les écrits, indirectement, profitèrent.
Ainsi, dans la seconde partie ou, comme nous dirions, dans l’acte suivant, lorsque Abel est tué par Caïn, notre vieil auteur lui avait compris que le premier crime, effet de la chute, étant celui de Caïn, il en devait faire son second tableau, a manqué cette idée si naturelle dans un drame d’Adam où l’on met en scène le meurtre d’Abel, de nous montrer notre premier père auprès du cadavre de son fils et contemplant avec effroi ce que c’est que cette mort que sa désobéissance a introduite dans sa race.
Le répertoire des noms contenus au jeu des Actes des Apôtres accuse 485 personnages, ce qui a fait dire que « la moitié d’une ville était occupée à amuser l’autre. » Ces gens-là ont la passion du long. ; ils n’ont pas l’idée du groupe, ni de la proportion et de la mesure.
La scène touchante de l’Andrienne, qui est en récit dans l’exposition, cette espèce de déclaration publique involontaire de l’amour de la jeune fille éplorée, de Glycère pour Pamphile, aux funérailles de Chrysis, ne saurait se séparer de cette autre scène racontée par Pamphile lui-même à la fin du premier acte.
Depuis dimanche matin, j’ai fait trois actes de ma tragédie de Pallas : toute cette tragédie s’est placée subitement dans ma tête, sans travail, et comme d’elle-même.
Il a dans la pensée un type de théâtre à lui, une scène idéale de magnificence et d’éclat, de poésie en vers, de style orné et rehaussé d’images, de passion et de fantaisie luxuriante, d’enchantement perpétuel et de féerie ; il y admet la convention, le masque, le chant, la cadence et la déclamation quand ce sont des vers, la décoration fréquente et renouvelée, un mélange brillant, grandiose, capricieux et animé, qui est le contraire de la réalité et de la prose : et le voilà obligé de juger des tragédies modernes qui ne ressemblent plus au Cid et qui se ressemblent toutes, des comédies applaudies du public, et qui ne lui semblent, à lui, que « des opéras-comiques en cinq actes, sans couplets et sans airs » ; ou bien de vrais opéras-comiques en vogue, « d’une musique agréable et légère, mais qui lui semble tourner trop au quadrille. » Il n’est pas de l’avis du public, et il est obligé dans ses jugements de compter avec le public.
De retour de sa mission, ayant repris place dans la Convention soi-disant restaurée et si partagée encore, restant fidèle à sa ligne, il se vit dénoncé, recherché pour ses actes et mis un moment en arrestation.
Combien de ces actes, signifiés aux vivants par les morts, où la folie semble le disputer à la passion ; où le testateur fait de telles dispositions de sa fortune, qu’il n’eût osé de son vivant en faire confidence à personne ; des dispositions telles, en un mot, qu’il a eu besoin, pour se les permettre, de se détacher entièrement de sa mémoire, et de penser que le tombeau serait son abri contre le ridicule et les reproches !
C’était le premier grand acte par lequel il traçait à la Prusse son rôle futur et posait sa prépondérance, son hégémonie rivale en face de l’Autriche.
Il débuta, dans ses rapports avec l’Europe, par lui imposer le traité de Lunéville, qui était un droit créé par la victoire, mais non un acte de conciliation et de durée : cette première transaction décida de toute la vie du premier Consul.
Répondant dans cet écrit à ses ennemis et ses détracteurs, il disait : « Ils osent affirmer que c’est moi qui ai aliéné de nous les États-Unis, lorsqu’ils savent bien qu’au moment précis où ils impriment cet étrange reproche, des négociateurs américains arrivent en France, et qu’ils ne peuvent ignorer la part qu’il m’est permis de prendre dans cet événement, à raison du langage plein de déférence, de modération et j’ose dire aussi de dignité, que je leur ai adressé au nom du Gouvernement français… » Il sut les attirer en effet par d’adroites paroles ; mais comment les actes et les procédés y répondirent-ils, et que devint cette dignité de ton en présence des faits ?
Il s’étonne que le cardinal Lambruschini, autrefois approbateur de ses actes et de ses doctrines, ne le soit plus, comme si l’Avenir et le Conservateur étaient la même chose.
Nous qui avons prêché autrefois plus d’une croisade, et pas toujours des plus orthodoxes assurément, qui avons poussé, je le crains, à de trop vives aventures, au rapt d’Hélène et à l’imprudent assaut, nous venons donc (dût-on nous accuser de prêcher à tout propos et un peu par manie), nous venons conseiller comme urgent, opportun et pas trop difficile, cet acte de seconde union, cette espèce de mariage de raison, pour tout dire, entre les talents mûris.
Chose bien remarquable et qui à elle seule ferait reconnaître la fiction, le romancier est venu échouer sur le même écueil que les simulateurs ; eux aussi, afin de faire mieux croire qu’ils sont fous, multiplient les extravagances de toutes sortes dans leurs propos et dans leurs actes, sans se douter qu’ils se rendent coupables de dissonnances révélatrices et qu’il leur suffit d’afficher, au même moment, des formes de folie qui, chez les vrais malades, s’excluent mutuellement, pour montrer que chez eux la folie n’existe pas.
Au lieu de les employer comme moyens d’où résulte la forme expressive et belle, l’idée d’agrément et de beauté s’attache à leur observance même ; un sec formalisme s’impose à la littérature, par une méprise analogue à celle de certains dévots qui croient gagner le ciel par des formules verbales et des actes physiques, sans l’élan du cœur et sans l’amour.
Regardez-le dans sa carrière politique : jamais le sentiment ne lui a arraché un discours, inspiré un acte ; tout en lui est d’un politique qui observe et calcule.
Un grand nombre des phénomènes de la nature semblent appeler la comparaison avec l’acte par lequel se perpétue la race humaine ; je ne sais guère de plus beaux vers que ceux où Virgile symbolise le Printemps par l’accouplement de Jupiter et de la Terre, et certes les traits du tableau ne sont point timides.
On l’employait dans les cours étrangères à la rédaction des actes ; on la prenait pour la langue naturelle des hommes : si un sourd-muet, disait-on, recouvrait la parole, il parlerait le français de Paris.
La description du lion semble un panégyrique, et celle du tigre un acte d’accusation.
Paul Valéry, en lui soumettant les épreuves du Coup de dés, que c’est un acte de démence ?
Tenter une innovation religieuse, c’est faire acte de croyant, et c’est parce que le monde sait fort bien qu’il n’y a rien à faire dans cet ordre qu’il devient de mauvais goût de rien changer au statu quo en religion.
Leur baiser est un acte de révolte.
Rousseau, deux actes de L’École des maris de Molière, et mettre en goût son auditoire ; au Palais-Royal (vestibule de Nemours), le docteur Lemaout faire sentir et presque applaudir la comédie des Deux Gendres d’Étienne ; au Conservatoire de musique, M.
La modération que le cardinal fit paraître le lendemain de cet acte de vigueur, sembla à tous de la clémence.
Ainsi, à défaut de la harpe, Mme de Genlis, en ce cas, fait de l’orthopédie : que lui importe, pourvu qu’elle morigène et qu’elle redresse, qu’elle fasse acte d’enseignement ?
Au reste, Mirabeau lui-même a donné hautement raison à l’excellent historien, lorsque, maudissant cette réputation d’immoralité qui s’attachait à ses pas, qui compromettait et corrompait à leur source ses meilleurs actes, il s’est écrié plus d’une fois, dans le sentiment de sa force : « Je paie bien cher les fautes de ma jeunesse… Pauvre France !
M. de Hardenberg, ministre de Prusse, ayant persisté à le consulter, tandis qu’il participait dans le même temps aux négociations de la paix de Bâle à laquelle Mallet était directement opposé, ce dernier le prit fort mal ; il interrompit un travail devenu dérisoire dans cette nouvelle conjoncture : « Dans cet état de choses, écrivait-il à M. de Hardenberg, toute lettre de ma part devenait un acte d’importunité, une indécence et un contresens. » Ayant été mêlé en 1794 dans un projet de conciliation qu’offraient aux princes émigrés les constitutionnels de la nuance de MM. de Lameth, et ne s’y étant prêté qu’avec une extrême réserve, Mallet du Pan apprit qu’on en jasait pourtant dans l’armée de Condé, et il reçut de l’envoyé anglais en Suisse, M.
Patru est un nom plus qu’un auteur ; on ne le lit plus, et je ne viens pas ici conseiller de le lire ; mais de loin, et par tradition, on l’estime ; on se rappelle qu’au barreau et à l’Académie, en son temps, il a été une autorité, un oracle ; que Boileau, qui voyait si peu de maîtres en matière de langue et de goût, s’inclinait tout d’abord devant lui, qu’il a placé son nom en plus d’un vers devenu proverbe, et que, par un acte noble et délicat de reconnaissance, il l’a secouru pauvre dans sa vieillesse.
Après avoir traité la question dans sa généralité, il arrivait au fond même, et il ne craignait pas de dire le secret des cœurs : « Les prêtres non assermentés sont, dit-on, violemment soupçonnés de n’avoir jamais aimé la Révolution. » Et en ne les justifiant qu’autant qu’il le fallait pour rester dans le vrai, il maintenait que le cours des pensées est libre et doit être ménagé tant qu’il ne se traduit point en actes coupables : « Quand il s’opère une grande révolution dans un État, il n’est pas possible que tous les membres de cet État changent d’habitudes, de mœurs et de manières dans un instant.
Il échappa encore aux vicissitudes de pensées qu’il aurait eu à subir sous des Restaurations passionnées et peu sages, dont il n’eût pu épouser qu’à demi les prétentions et les doctrines ; il échappa à la polémique qu’il aurait eu à supporter de la part des immodérés et des violents pour quelques-uns de ses actes de transaction et de conciliation, les meilleurs même et les plus mémorables.
Admettez un seul acte ou même un seul sentiment vraiment honnête et généreux, et c’en est fait du système des Maximes.
Marie Stuart, qui avait beaucoup en elle de cet esprit, de cette grâce et de ces mœurs des Valois, qui n’était guère plus morale comme femme que Marguerite, et qui trempa dans des actes assurément plus énormes, eut ou parut avoir une certaine élévation de cœur qu’elle acquit ou développa dans sa longue captivité, et qui se couronna dans sa douloureuse mort.
Regnard, « garçon et fameux poète », comme il est qualifié dans les actes de l’état civil, mourut subitement à son château de Grillon dans les premiers jours de septembre 1709 ; il était dans sa cinquante-cinquième année.
Au vrai, si l’on ne s’ennuyait pas, on ne ferait jamais cet acte d’abnégation et d’humilité d’ouvrir un livre.
Rien de fixe et de positif n’existe comme limite constatée ; mais il y a une limite bien plus certaine que celle des contrats écrits et signés, des actes authentiques faits en présence de témoins ; cette limite, qu’il est impossible de briser, c’est celle des mœurs.
… De la casuistique très supérieure à la vieille casuistique chrétienne, que voilà du coup enfoncée, cette fois ; — un acte — ne riez pas !
L’épopée, c’est la maturité agissante et conquérante, le récit qui est lui-même un acte ; son objet : l’homme ou le groupe d’hommes, s’affirmant dans leur réalité présente et dans leur lutte avec d’autres hommes et d’autres groupes.
Par crainte du scepticisme, il a détruit la théorie de la perception extérieure, et n’y a substitué qu’un acte de foi écrit en style de dictateur.
Toute forme, tout changement, tout mouvement, toute idée est un de ses actes.
N’avez-vous point remarqué, que dans Hernani, les personnages ne cessent d’être surpris, durant cinq actes, de leur qualité d’Espagnols ? […] Enfin, au commencement de mars 1895, après une nuit entière consacrée au travail et au doute, lorsque parut l’aube claire, la fille d’Agamemnon fit entendre sa voix dans les scènes II et III du deuxième acte. […] * Le cinquième acte me ramène aux bords du Tarn et dans les vallons du Quercy. […] Je ne me moque point : au fort de la tempête, pendant que mon ami pestait et que le curé se signait à chaque coup de tonnerre, je traçais dans mon esprit tout le plan d’une scène pour le cinquième acte d’Iphigénie. […] Et cet autre de la seconde ; Au fond, vous trichez avec les siècles, mais j’adore cela qui est, peut-être, l’acte principal du poète ?
Il reste néanmoins que l’on a le droit, confrontant les idées aux actes, de dire de telle ou telle doctrine : celle-ci permet de condamner tel acte, celle-là non. […] II « Kant », dit le manifeste de l’Institut catholique, « n’avait-il pas posé en principe que chacun doit agir de telle sorte que ses actes puissent être érigés en règle universelle, laissant à la conscience individuelle le soin de juger si la condition est remplie ? […] … C’est la sobriété, c’est la précision dans le geste, c’est l’ordre dans le mouvement, c’est la puissance dans la continuité de l’action, c’est la perfection dans la technique… Nous devons faire que ces actes sanglants ne soient pas seulement bienfaisants et salutaires, mais encore qu’ils portent en eux comme une tragique et splendide beauté qui les transfigure et qui les purifie. » L’ordre dans le mouvement ! […] Courtois-Suffit et Giroux ont fait acte de bons citoyens. […] Là encore nos terriens ont démenti tous les pronostics, démontrant ainsi qu’il faut toujours faire acte de foi dans le Français, quand il se sent bien commandé.
Chapitre II Placer l’acte immédiatement inutile au-dessus de l’acte utile est une démarche de l’intelligence contraire à son mouvement naturel. […] Sur la Tour d’Ivoire La famille d’un personnage célèbre mort depuis longtemps a toujours le droit de protester quand quelqu’un juge trop durement les actes de ce personnage.
Et il ne nous semble pas faire acte de flatterie en émettant l’opinion que la plume du conférencier aurait peu de retouches à faire subir à sa phrase parlée, toujours si correcte et si maîtresse d’elle-même. […] Dans cet air de Paris, on veut vivre vite, se hâter et assister à la vie comme à une sorte de comédie dont les actes sont divers, dont le décor est sans cesse renouvelé. […] Un soir, on allait donner dans un théâtre, un théâtre lointain appelé l’Odéon, une pièce, une petite pièce en un acte et en vers. […] Ajoutez que cette petite pièce, en un acte et en vers, devait être jouée par une jeune actrice sur qui on ne fondait aucune espérance et dont on disait seulement qu’elle avait une voix assez agréable.
Après ce dernier acte de folie, il faut bien en finir ; le cercle des aventures et des épreuves possibles est parcouru. […] Sans doute il y a dans l’idée qui fait le nœud du livre un sentiment élevé de la vérité morale, et, quoi qu’en aient dit quelques critiques, la ferme et inébranlable résolution de Sibylle de ne pas épouser un sceptique, loin d’être un acte de fanatisme, est un acte éminemment raisonnable. […] » vous croyez lire les actes d’un martyr. […] Je suis obligé de rappeler que, dans la Légende des siècles, il avait attribué un acte de charité analogue à un âne qui préfère mourir sous les coups que de faire passer la roue de la petite charrette qu’il traîne sur un crapaud à moitié tué par des enfants cruels. […] Tout le monde sait que les régicides eux-mêmes, excepté ceux qui avaient de nouveau proscrit les Bourbons, dans les Cent-Jours, en adhérant à l’Acte additionnel, purent demeurer avec toute sécurité en France.
Rien ne remplace l’acte, ni la plus merveilleuse éloquence ni les plus splendides conceptions. […] Le monde, l’individu, l’univers physique, la société ne se perpétuent pas par des phrases, mais par des actes. […] Ce n’est presque jamais « l’énergie de la conviction intérieure » qui est à la base de l’un de nos actes, nous incitant à marcher droit notre chemin, sans hésitation, ni arrêt, ni recul, dans quelque direction que ce soit. […] Pas de cris, pas de guillotines, pas de discours : des actes, du labeur utile, une énergie invisible, mais soutenue. […] Tout acte humain est fondé sur la chair.
Ce goût de l’art conscient, travaillé, dur et pur comme les minéraux précieux, qui fait écrire à Baudelaire sur les Fleurs du Mal la dédicace à Gautier et prendre en horreur Alfred de Musset, il est l’acte d’une âme tendue vers son salut, et qui, au-dessus des faiblesses et des chutes, garde ses regards fixés sur ce diadème fait de lumière Puisée au foyer saint des rayons primitifs, Et dont les yeux mortels, dans leur splendeur entière, Ne sont que des miroirs obscurcis et plaintifs. […] Quel que soit l’art qu’on envisage, cette idée du mouvement, considéré en lui-même, dans son moment et son acte, est une de celles qui vont le plus loin en critique comme en philosophie. […] C’est « un esprit bien fait, simple, discret, précis, nourri de lectures, ayant un avis sur tout, prompt à agir, mais jamais avant d’avoir discuté les motifs de ses actes, très pratique et forcément très ambitieux. […] Écrire est un acte, implique une technique de l’exposition, mais penser n’est pas un acte, n’implique aucune technique : la logique, l’« art de penser » permet de reconnaître, une fois qu’ils sont faits, les raisonnements faux ; elle ne permet pas de faire des raisonnements justes, car on ne pense pas en, vertu d’un art. […] Mais voici que la conclusion est : écrire le journal, « faire journal », que cette exhortation à la volonté, à l’acte libre, au choix, se résout dans la première des seize mille neuf cents pages et dans la perspective de leur suite.
C’était aussi Lucien Arnault, qu’un Régulus en cinq actes avait rendu célèbre. […] Revenons à Richelieu. » Alors, je vois sortir d’un carton de paperasses un acte signé de la main même du cardinal. […] Voici un papier qui nous en dira plus long sur les pensées et les actes de ce grand homme. […] Orphelin de père et de mère, il ne devait compte de ses actes qu’à sa conscience de gentilhomme et de ses pensées qu’à Dieu. […] Le contrat par lequel un homme lie sa destinée à la vie d’une femme n’est pas plus important à leurs yeux qu’un acte de société.
Lorsque sa fille signe l’acte par lequel elle renonce à l’héritage de sa mère, il pâlit, sue, défaille presque, puis tout d’un coup l’embrasse à l’étouffer. […] À cette hauteur et avec ces actes, la passion atteint la poésie ; et peut-être un pareil avare n’est-il qu’un poète à huis clos et dévoyé. […] À l’âge de vingt-deux ans, il assistait, dans la Chambre des Bourgeois de la Virginie, aux résolutions qui furent prises contre l’acte du timbre et commencèrent la révolution américaine. […] Une seule action, un seul intérêt, ménagé, croissant d’acte en acte et de scène en scène, rien de singulier, d’imprévu, d’improbable, un dénouement amené naturellement par les événements qui précèdent, un ensemble aussi régulier et aussi proportionné qu’un discours, c’est par là seulement qu’on peut lui plaire. […] — Je n’ai point dit les cinq actes, mais seulement trois. — Bien dit : mais dans la vie ces trois sont toute la pièce.
Henri IV, ayant à l’instant donné ordre à Rosny de faire mettre à part une certaine somme pour payer la montre (ou solde) aux compagnies suisses, Sancy, collègue de Rosny aux finances et son ancien, essaya de faire acte d’autorité, et, le matin de la revue des Suisses, il lui envoya demander cet argent par un billet qui sentait le supérieur.
À ces causes, considérant que les sciences et les arts n’illustrent pas moins un grand État que font les armes, et que la nation française excelle autant en esprit comme en courage et en valeur ; d’ailleurs désirant favoriser le suppliant et lui donner le moyen de soutenir les grandes dépenses qu’il est obligé de faire incessamment dans l’exécution d’un si louable dessein, tant pour paiement de plusieurs personnes qu’il est obligé d’y employer que pour l’entretien des correspondances avec toutes les personnes de savoir et de mérite en divers et lointains pays ; nous lui avons permis de recueillir et amasser de foules parts et endroits qu’il advisera bon être les nouvelles lumières, connaissances et inventions qui paraîtront dans la physique, les mathématiques, l’astronomie, la médecine, anatomie et chirurgie, pharmacie et chimie ; dans la peinture, l’architecture, la navigation, l’agriculture, la texture, la teinture, la fabrique de toutes choses nécessaires à la vie et à l’usage des hommes, et généralement dans toutes les sciences et dans tous les arts, tant libéraux que mécaniques ; comme aussi de rechercher, indiquer et donner toutes les nouvelles pièces, monuments, titres, actes, sceaux, médailles qu’il pourra découvrir servant à l’illustration de l’histoire, à l’avancement des sciences et à la connaissance de la vérité ; toutes lesquelles choses, sous le titre susdit, nous lui permettons d’imprimer, faire imprimer, vendre et débiter soit toutes les semaines, soit de quinze en quinze jours, soit tous les mois ou tous les ans, et de ce qui aura été imprimé par parcelles d’en faire des recueils, si bon lui semble, et les donner au public ; comme aussi lui permettons de recueillir de la même sorte les titres de tous les livres et écrits qui s’imprimeront dans toutes les parties de l’Europe, sans que, néanmoins, il ait la liberté de faire aucun jugement ni réflexion sur ce qui sera de la morale, de la religion ou de la politique, et qui concernera en quelque sorte que ce puisse être les intérêts de notre État ou des autres princes chrétiens.
[NdA] C’est un vers de Voltaire dans L’Enfant prodigue, acte IV, scène 3e.
Il arrive que ce petit Julien, être sensible, passionné, nerveux, ambitieux, ayant tous les vices d’esprit d’un Jean-Jacques enfant, nourrissant l’envie du pauvre contre le riche et du protégé contre le puissant, s’insinue, se fait aimer de la mère, ne s’attache en rien aux enfants, et ne vise bientôt qu’à une seule chose, faire acte de force et de vengeance par vanité et par orgueil en tourmentant cette pauvre femme qu’il séduit et qu’il n’aime pas, et en déshonorant ce mari qu’il a en haine comme son supérieur.
» Il me semble qu’on ne peut demander à la critique d’une époque rien de plus net et de plus formel que ces jugements : elle ne saurait aller plus loin sans faire elle-même office et acte de poésie.
Honnête homme, il a, à certains égards, les mœurs de son temps ; et ce n’est pas de ce qu’il a fait à la rencontre que je m’étonne : ce qui me passe un peu, c’est qu’il ait songé par endroits à l’écrire, à le consigner exactement dans ses cahiers d’observations et de remarques : il n’a pas la pudeur ; il parle de certains actes comme un pur physiologiste, notant, sans d’ailleurs y prendre plaisir, le cas qui lui paraît rare et la singularité.
— Vous sentez, mon cher ami, que c’est une phrase à faire, dont je vous indique ici la substance, et que ce n’est pas d’un cœur bien contrit que je formule cet acte de pénitence.
Il paraît que les archivistes l’ont découvert en effet ; on a retrouvé un acte notarié qui constate l’existence d’un quatrième frère dont on ne sait rien de plus.
L’ancien disciple de Bacon se retrouve avec toute son initiative dans la pensée et dans les considérants de cet acte mémorable qui honore sa vieillesse et sa fin de carrière.
Il y a dans sa vie ecclésiastique et politique assez de faits importants, d’actes de premier ordre, pour mériter examen, analyse et tableau.
Que d’esprit et de goût pittoresque dans la manière dont tous les actes de ce petit drame sont coupés, divisés par compartiments, présentés gaiement au regard !
Qu’on lise plutôt ce qu’il a écrit de charmant, d’aimable et d’expansif au sujet d’Un Caprice d’Alfred de Musset, lorsqu’on représenta pour la première fois à Paris ce petit acte si délicat (novembre 1847).
Durant quinze nuits de veille et d’insomnie, il raconte toute sa vie de vingt ans, déjà si pleine, son enfance, la distribution des prix où tous ses rivaux sont heureux et environnés de caresses, où, lui, il n’a point de mère à embrasser ; la confidence du proviseur, l’acte de naissance produit, avec son déguisement, l’inscription de rente qui l’accompagne, le tout déchiré et mis en pièces par le jeune homme indigné ; la solitude d’un jeune cœur, le besoin d’aimer, le besoin d’une famille, la plainte de la nature, l’amer abandon de celui dont il a été dit : « Cui non risere parentes.
Guadet, une tragédie manuscrite en cinq actes et en vers, Charlotte Corday, composée par Salles, député à la Convention, l’un des Girondins proscrits, et qui l’écrivait pendant sa proscription même, sous le coup de la mort43.
Et d’abord, pour comprendre ce qu’il pouvait y avoir de distraction et de soulagement pour elle dans un intérieur si uni et si peu accidenté, il faut se bien rendre compte de la gêne et de l’ennui immense, solennel, qu’apportait en ce temps-là l’étiquette de Cour dans une journée dont tous les actes étaient réglés et consacrés par des cérémonies invariables.
Mais la catastrophe involontairement m’attire ; quand on parle de Louis XVI, on a toujours, quoi qu’on fasse, le cinquième acte devant les yeux, et j’anticipe trop. — La reine, en ces commencements du règne, prise à partie par son frère Joseph qui ne demandait qu’à la conseiller, et questionnée par lui sur les qualités et défauts de son époux, lui répondait (27 juin 1774) : « Vous voulez, pour m’en dire davantage, que j’entre dans des détails particuliers et confidentiels, et à cœur ouvert, sur le caractère du roi : c’est quelque chose de bien délicat à écrire.
La Noblesse crut dans le premier instant à un triomphe ; les gentilshommes, en quittant la séance, allèrent chez la reine qui leur présenta son dernier fils, le nouveau Dauphin, et leur dit : « Je le confie à la Noblesse ; je lui apprendrai à la chérir, à la regarder toujours comme le plus ferme appui du trône. » Cependant, après que le roi était sorti, suivi de la Noblesse et d’une partie du Clergé, la séance continuait ; Mirabeau lançait à M. de Dreux-Brézé le mot mémorable ; l’Assemblée s’enhardissait, s’investissait du pouvoir et faisait acte de souveraineté.
Dans la plupart des cas, en effet, avec les personnages connus, mais secondaires, de l’histoire, il faut se résigner à ignorer le fond, le secret des esprits et des cœurs, la valeur absolue des talents, la trempe des caractères : les actes publics sont là, on se règle de loin là-dessus, à peu près, et il est hasardeux de conjecturer au-delà.
Il demande un acte de sévérité contre le maréchal et contre son frère, l’abbé de Broglie, qui ne fait qu’un avec lui ; il a grand’peine à arracher du roi un léger exil.
Voltaire, de son côté, prenait acte de l’admiration des bourgeois de Paris, lorsque dans une pièce, assez faible d’ailleurs, sur les événements de l’année 1744, il s’écriait : L’Ombre du grand Condé, l’Ombre du grand Louis, Dans les champs de la Flandre ont reconnu leurs fils, L’envie alors se tait, la médisance admire.
Molière, Princesse d’Élide, acte I, scène I.
Ainsi l’on nomme la cause pour reflet ; l’effet pour la cause ; l’instrument pour l’acte ou l’acteur ; l’œuvre pour l’auteur ; les dieux pour les actions, les objets, les éléments auxquels ils président ; le contenant pour le contenu ; la résidence pour l’habitant ; le lieu d’origine pour le produit ; le signe pour la chose signifiée ; le possesseur pour la chose possédée ; les parties du corps pour les facultés ou les qualités dont on convient qu’elles sont le siège ; l’espèce pour le genre ; le genre ou l’individu pour l’espèce ; la matière pour l’objet qui en est fait ; la partie pour le tout ; le fleuve pour le pays qu’il arrose ou pour le peuple qui vit sur ses bords.
Pourtant, malgré l’amertume du sort, Napoléon ne dut pas, en somme, regretter de vivre, de supporter les années dévorantes de l’exil, ne fût-ce que pour avoir le temps de consigner dans la mémoire les actes du passé.
Il ne permit point qu’on enveloppât sous des formes plus ou moins gracieuses un acte au fond inique.
À un endroit, parlant de la mort de La Harpe qui, malgré ses défauts bien connus, se convertit avant l’heure suprême, il lui est échappé de dire : « Il n’a pas manqué sa fin, je le vis mourir chrétien courageux. » C’est ainsi qu’il aurait dit de l’auteur dramatique : « Il n’a pas manqué son cinquième acte. » De tels mots, lâchés par mégarde, donnent fort à penser.
Je finis par un acte de protestation tiré de votre ami Pline le Jeune : Neque enim amore decipior… C’est-à-dire : « L’affection ne m’aveugle point, il est vrai que j’aime avec effusion, mais je juge, et avec d’autant plus de pénétration, que j’aime davantage. » Cette correspondance de Fénelon avec le chevalier Destouches nous montre le prélat jusque dans ces tristes années (1711-1714) se délassant parfois à un innocent badinage et jouant, comme Lélius et Scipion, après avoir dénoué sa ceinture.
J’ai tout dit sur ces détails en quelque sorte extérieurs, et j’en viens au grand homme qu’on est heureux de pouvoir enfin étudier de près et avec certitude dans la suite de ses actes et de ses écrits.
Si l’on voulait raconter sa vie (ce que viennent de faire si bien ses derniers biographes), il faudrait parler en détail de son plaidoyer pour l’Université contre les Jésuites, et de la longue guerre où ce premier acte l’engagea, lui et sa postérité.
« Qui ne me voudra savoir gré, dit-il, de l’ordre, de la douce et muette tranquillité qui a accompagné ma conduite, au moins ne peut-il me priver de la part qui m’en appartient par le titre de ma bonne fortune. » Et il est inépuisable à peindre en expressions vives et légères ce genre de services effectifs et insensibles qu’il croit avoir rendus, bien supérieurs à des actes plus bruyants et plus glorieux : « Ces actions-là ont bien plus de grâce qui échappent de la main de l’ouvrier nonchalamment et sans bruit, et que quelque honnête homme choisit après, et relève de l’ombre pour les pousser en lumière à cause d’elles-mêmes. » Ainsi la fortune servit à souhait Montaigne, et, même dans sa gestion publique, en des conjonctures si difficiles, il n’eut point à démentir sa maxime et sa devise, ni à trop sortir du train de vie qu’il s’était tracé : « Pour moi, je loue une vie glissante, sombre et muette. » Il arriva au terme de sa magistrature, à peu près satisfait de lui-même, ayant fait ce qu’il s’était promis, et en ayant beaucoup plus fait qu’il n’en avait promis aux autres.
Mme de Maintenon, en général, n’eut point d’initiative dans les grands actes politiques d’alors.
Obéissant en ceci encore aux dispositions naturelles de son esprit, autant qu’à l’intérêt de la cause qu’il prenait en main, il s’appliqua, à l’aide de rapprochements fins et peut-être forcés, à rapporter ce grand acte, qui fut l’erreur de tout un siècle, à des causes secondaires accidentelles, et à en diminuer le dessein primitif ; c’était une manière d’en rendre plus facile, plus acceptable à tous, la réparation.
Il donne de curieux détails sur cette création aussi bien que sur les autres actes de la libéralité du grand ministre.
Le plus grand acte de reine qu’elle tient à faire, c’est de paraître avoir abdiqué.
Elle ne pense qu’à élever ses enfants selon les vrais principes, à concilier l’amour et la vertu, la nature et le devoir ; à faire dans ses terres des actes de bienfaisance dont elle ne manque pas d’écrire aussitôt le récit, afin de jouir de ses propres larmes, — des larmes du sentiment.
« Le public a beaucoup ri de cet esclandre, nous dit un témoin judicieux : on s’en est plus occupé que d’une bataille ou d’un traité de paix. » Pourtant, quand on vit le prisonnier sortir après cinq ou six jours sans qu’on articulât aucune cause précise à cet acte de rigueur qui touchait à l’ignominie, on se retourna sur ceux qui l’avaient ordonné.
Dans un temps où ces provinces s’effaçaient de plus en plus et où il fallait que les hommes éminents fissent acte d’adhésion et d’hommage à la vie de Paris et, pour ainsi dire, à la politesse générale et convenue de la France, il resta hardiment fidèle à sa Bourgogne.
Je laisse ces divers problèmes, ces contradictions apparentes de quelques-unes de ses pensées et de ses actes à agiter aux historiens futurs ; la renommée de Richelieu (et la renommée, il l’a dit, est le seul paiement des grandes âmes) ne peut que s’accroître avec les années et avec les siècles : il est de ceux qui ont le plus contribué à donner consistance et unité à une noble nation qui d’elle-même en a trop peu ; il est, à ce titre, un des plus glorieux artisans politiques qui aient existé ; et plus les générations auront été battues des révolutions et mûries de l’expérience, plus elles s’approcheront de sa mémoire avec circonspection et avec respect.
L’impératrice de Russie meurt, et le nouvel empereur se déclare pour lui ; cela fait péripétie dans la situation : « Je me reviens, dit-il, comme un mauvais auteur qui, ayant fait une tragédie embrouillée, a recours à un dieu de machine pour trouver un dénouement… ; — trop heureux, après sept actes, de trouver la fin d’une mauvaise pièce dont j’ai été acteur malgré moi. » Une place pas la gloire plus haut ; il ne monte pas au Capitole plus fièrement que cela : — « Je soupire bien après la paix, mon cher Milord ; ballotté par la fortune, vieux et décrépit comme je le suis, il n’y a plus qu’à cultiver mon jardin. » — Jean-Jacques Rousseau, sur ces entrefaites, poursuivi en France pour l’Émile, s’était réfugié dans la principauté de Neuchâtel.
Nous naissons disposés pour tels ou tels sentiments, et pour tels mouvements consécutifs : les circonstances ne font qu’amener à l’acte nos virtualités, comme la rencontre d’un acide révèle les affinités de la base.
Chacune de ses idées s’évanouirait, comme dit William James, dans l’acte même d’éveiller l’idée suivante ; sa conscience (si on peut lui donner ce nom) serait réduite au point de l’instant présent.
Au milieu de son speach, une allusion à l’église de Montmartre lui fait dire : « Moi, vous savez depuis longtemps mon idée, je voudrais un liseur par village, pour faire contrepoids au curé, je voudrais un homme qui lirait, le matin, les actes officiels, les journaux ; qui lirait, le soir, des livres. » Il s’interrompt : « Donnez-moi à boire, non pas du vin supérieur que boivent ces messieurs — il fait allusion à une bouteille de Saint-Estèphe — mais du vin ordinaire, quand il est sincère, c’est celui que je préfère, non pas du Bourgogne, par exemple : ça donne la goutte à ceux qui ne l’ont pas, ça la triple à ceux qui l’ont… Les vins des environs de Paris, on est injuste pour eux, ils étaient estimés autrefois, on les a laissé dégénérer… ce vin de Suresnes sans eau, ce n’est vraiment pas mauvais… Tenez, monsieur de Goncourt, il y a longtemps de cela, mon frère Abel, en sa qualité de lorrain et de Hugo, était très hospitalier.
Il y a au troisième acte une déclaration de Jack dont pas une parole n’est à changer, déclaration qui ne portait pas cependant.
Et le Oui ici purement proclitique et lié au verbe dont il renforce le sens, « oui — je — viens », par quel moyen lui donnerons-nous une valeur, s’il reste seul, séparé de l’acte qu’il affirme ?
Les vertus les plus hautes ne consistent pas dans l’accomplissement régulier et strict des actes le plus immédiatement nécessaires au bon ordre social ; mais elles sont faites de mouvements libres et spontanés, de sacrifices que rien ne nécessite et qui même sont parfois contraires aux préceptes d’une sage économie.
. — Croyez-moi, quand on prononce de tels actes de contrition, on mérite l’absolution la plus entière, eût-on sur la conscience les deux cents volumes de péchés littéraires de M.
Quand le fait se produit, quand il y a, comme dans l’histoire de Yamadou Hâvé, un acte de dévouement à la race, ce dévouement-là n’a qu’un rapport relatif avec celui d’un Décius et d’un Winkelried se vouant à la mort pour assurer la victoire de leurs compatriotes.
Simple dans sa mise, correct dans ses mœurs, il a pour idéal le Beau dans le Bien et cherche à conformer ses actes avec ses théories.
Si intellectuelle qu’elle soit, et par cela même qu’elle est intellectuelle, elle est essentiellement morale et doit, en prononçant ses arrêts, faire acte de moralité.
De toutes ces insultes de Saint-Simon, en les exprimant d’un pouce ferme, il ne sort rien de plus que l’ambition effrénée d’une femme qui avait le droit de prétendre à tout et qui, arrivée à sa place par cette loi de gravitation dont le jeu reste toujours innocent de ses actes, s’effaça et vécut avec la simplicité de la plus humble chrétienne, entre son royal époux et Dieu !
Le travail n’est que l’acte continu !
Il haïssait à la fureur, il outrageait jusqu’à la démence ; mais il avait une foi enflammée en ce qu’il faisait, — une foi du diable, car les seuls actes de foi du diable doivent être ses colères contre Dieu !
Si vous l’étudiez, vous verrez qu’il gasconne encore, en paroles et en actes, vous verrez qu’il ruse comme un Auvergnat, s’entête comme un Breton, s’emporte comme un Flamand et pense comme une toute petite ville.
Ce qu’il y a du moins de commun à l’un et à l’autre, c’est ce principe que, quels que doivent être les meilleurs moyens de sauvegarder sa liberté, l’individu a sa valeur et ses droits propres, qu’il est respectable en soi, responsable de ses actes ; c’est en un mot l’individualisme, En ce sens, nous avons nous-même reconnu que l’idée de liberté est proche parente de l’idée d’égalité, puisque celle-ci nous a paru supposer le sentiment que les hommes, en tant qu’individus, ont une valeur ; nous avons fait entrer l’individualisme dans la définition de l’égalitarisme. — Force nous est donc de nous demander, non pas seulement si l’unification des sociétés est favorable à une politique de réglementation à outrance, mais si elle est essentiellement hostile à l’expansion du principe individualiste lui-même.
Scribe, il fallait louer Alexandre Dumas d’avoir fait Henri III, Christine, Antony, la Tour de Nesle, Richard Darlington ; il fallait prévoir, car vous n’êtes pas un de ces critiques novices qui ne savent rien prévoir et qui servent en voulant nuire, il fallait prévoir les deux derniers actes d’Angèle ; certes, ce ne sont pas là des compositions qui se doivent oublier. […] Étienne, ce grand homme d’État qui a fait le Rossignol ; la Revue de Paris s’éclipse, son enveloppe feuille-morte pâlit, et la voilà remplacée par le Mercure galant ; la charade, le logogriphe, la pièce de vers, l’épître, l’allusion, la fable politique, les notices, les petites biographies, la comédie en cinq actes, la tragédie en cinq actes, le poème descriptif, le poème épique en prose, les colins d’opéra-comique, tout le gros esprit, toutes les grâces stupides, tout l’Empire, tout l’Institut, tous ces grands messieurs à travers lesquels nous avons passé avec tant de peine et qui vous attendent, et qui vous prendront au passage…, au même instant, tout cela revient, danse et tourne, chante et souffle, déclame et glousse sur la tombe de la littérature que vous venez d’enterrer à jamais, monsieur Nisard ! […] J’entre, dit-il, à la fin d’un cinquième acte, et je vois une femme qui se tord les mains et qui se roule à terre en étouffant ; à quoi en veut cette femme ? […] L’art moderne, tout au rebours, vous montre avec une joie féroce les plaies, le sang, les cadavres ; à l’Opéra même, il vous montre pour toute réjouissance, au premier acte, une juive qu’on va brûler ; au second acte, un soldat qu’on tue ; à l’acte suivant, un roi qu’on enterre, et, enfin, une réunion d’inquisiteurs qui font égorger trois malheureux. […] M. de Lusignan, comme il présidait un acte de théologie, eut pitié d’un jeune clerc qui était resté court et ne savait plus que répondre au docteur qui l’interrogeait.
On commence alors par où l’on devrait finir, et l’on s’expose ainsi à expliquer les actes vitaux, non tels qu’ils sont, mais tels qu’ils pourraient exister théoriquement, d’après les données physico-chimiques pures. […] On a instinctivement senti la relation intime qui existe entre les actes normaux et les phénomènes morbides, au point de manifester constamment la tendance de faire découler les seconds des premiers. […] Pour aujourd’hui, il nous suffit d’avoir montré que le foie est un organe complexe dans lequel nous reconnaissons déjà deux actes physiologiques et dans lequel il s’en accomplit encore d’autres sans doute que nous ignorons. […] Nous verrons plus tard, en nous occupant plus spécialement de ces deux questions, qu’il y a bien d’autres rapprochements à faire entre les deux règnes des êtres vivants au point de vue des actes nutritifs. […] Tous les phénomènes de fermentation introduisent dans les liquides animaux cette mobilité nécessaire pour l’entretien des actes de la vie, et la matière sucrée est un des plus communs soit comme résultats, soit comme source de fermentation.
Ce n’est pas telle ou telle philosophie qui le rebute, mais l’acte même de philosopher. […] Clemenceau, bien que ce petit livre soit avant tout un acte politique. […] « On mourra seul… Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste. […] Acte étrange d’un protecteur de la liberté de penser ! […] Bergson, mais à celle de Descartes, pour qui l’intuition est un acte intellectuel, une vision directe de l’intelligence.
Il n’est pas jusqu’aux fureurs de la guerre qui, réglées par un art diplomatique, ne prescrivent une mesure à l’effusion du sang, et ne modèrent l’horreur de ses actes inhumains, par les conventions d’un honneur et d’une générosité d’ostentation. […] À peine cet acte épisodique est-il achevé qu’un autre commence avec des circonstances plus menaçantes et plus terribles. […] Or la condition de l’exorde influe sur toutes les parties de la fable épique, ainsi que l’exposition dans la tragédie sur la texture entière des actes qui la composent. […] Ne reprendrons-nous pas ce second vers inscrit sous la formule d’un enregistrement, d’un acte en style judiciaire ? […] Il s’embarque ; il paraît en soldat au milieu des batailles, il signale sa jeunesse par des actes de valeur, et revient solliciter le prix de ses services et de ses blessures dans une cour dont l’ingratitude le rebute, où des persécutions l’attendaient encore.
En un mot, je trouve que vous insistez trop, beaucoup trop, sur l’acte de la génération. […] — J’ai souvent déclaré que je ne comprenais pas, en art, la honte qui s’attache à l’acte de la génération. […] Quant à l’acte de la génération, j’ai au contraire cherché à le relever en le traitant d’une façon simple et biblique. […] Remarquez d’abord que ce mot, qui vous choque et qui ne représente qu’un acte naturel, n’est écrit qu’une seule fois dans le livre. […] J’admis cet acte comme une compensation accordée au droit de vol que tant de gens sont tentés de s’attribuer, dans les conjonctures favorables.
Mais, d’après ce que j’en entends dire, l’acte du condamné est inapprouvable au fond. […] De nos jours la salle est utilisée pour des séances privées, et les artistes protestent avec indignation contre cet acte de vandalisme. […] La mort l’a surpris laissant inachevée une pièce en trois actes, en vers, plutôt littéraire que théâtrale ; le premier acte est un long monologue de Louis XVII au Temple Cette pièce dont nous n’avons qu’un acte et demi devait s’appeler Louis XVII, puis Vive le Roy.
La fausseté d’un acte est un crime plus grand que le simple mensonge ; elle designe une imposture juridique, un larcin fait avec la plume. […] François premier abolit l’ancien usage de plaider, de juger, de contracter en latin ; usage qui attestoit la barbarie d’une langue dont on n’osoit se servir dans les actes publics, usage pernicieux aux citoyens dont le sort étoit réglé dans une langue qu’ils n’entendoient pas. […] Rien de plus rare chez les François & chez les Germains, que de savoir écrire jusqu’aux treizieme & quatorzieme siecles : presque tous les actes n’étoient attestés que par témoins. […] Leurs loix sont encore en vigueur dans la plûpart de nos provinces : leur langue se parle encore, & longtems après leur chûte, elle a été la seule langue dans laquelle on rédigeât les actes publics en Italie, en Allemagne, en Espagne, en France, en Angleterre, en Pologne. […] Ces actes recueillis par Rimer, sous les auspices de la reine Anne, commencent avec le xij. siecle, & sont continués sans interruption jusqu’à nos jours.
« La cause réelle est la série des conditions, l’ensemble des antécédents sans lesquels l’effet ne serait pas arrivé… Il n’y a pas de fondement scientifique à la distinction que l’on fait entre la cause d’un phénomène et ses conditions… De même, la distinction qu’on établit entre le patient et l’agent est purement verbale… La cause est la somme des conditions positives et négatives prises ensemble, la totalité des circonstances et contingences de toute espèce, lesquelles, une fois données, sont invariablement suivies du conséquent. » Les philosophes se méprennent donc quand ils croient découvrir dans notre volonté un type différent de la cause, et quand ils déclarent que nous y voyons la force efficiente en acte et en exercice. […] — Tous les jours, nous voyons cette efficacité des idées latentes ; nous sentons que telle personne n’a pu agir ainsi, que telle démarche serait inopportune, que tel acte est honnête ou blâmable ; et le plus souvent nous ne saurions dire pourquoi ; néanmoins il y a en nous un pourquoi, une raison secrète ; cette raison est une idée, une idée incluse dans la conception totale que nous nous sommes faite de cette personne, de cette démarche, de cet acte ; elle existe dans la conception totale comme un segment non tracé dans un cercle, comme un gramme de plomb dans un poids de plomb ; elle y est active au même titre que ses associées ; toutes ensemble font un bloc qui, au contact d’un autre, manifeste tantôt une affinité qui aboutit à l’union, tantôt une répugnance qui aboutit à la séparation.
Cette Comédie humaine comme il la nomme, ce drame à cent actes divers , souvent au-dessous du médiocre, n’en a pas moins des richesses inouïes, des peintures du plus grand prix, des études de caractère comme on n’en trouve point ailleurs. […] C’est donc une très grande faute littéraire que d’outrer l’expression ; on risquerait moins peut-être à la tenir au-dessous de la vérité ; aussi lorsque, dans les Confessions d’an Enfant du Siècle, nous voyons toutes les ressources du terrible employées à peindre les pensées et les actes d’un enfant de 19 ans, abandonné par une femme qu’il aime, nous ne pouvons en vérité reconnaître une valeur sérieuse à la composition d’un livre basé sur une donnée aussi peu littéraire. […] Les actes premiers de cette école montraient jusqu’à l’évidence à quel point la qualité dont elle se targuait le plus était peu en elle.
Leurs actes de contrition sont inutiles. […] Mais, parfois, lorsqu’il est de retour parmi nous, il s’amuse, par une opération inverse, à démêler, dans les actes de ses contemporains, la survivance des mœurs et des coutumes de l’homme primitif. […] L’histoire idéale serait celle qui nous montrerait, dans tous les actes de leur vie, tous les hommes qui ont existé, depuis Adam jusqu’à M. […] Mme de Chantal mit cet acte dans un sachet qu’elle suspendit à son cou. […] La Porte-Saint-Martin nous a donné une « épopée impériale en trois parties, six actes et soixante tableaux, en prose ».
Ils n’étaient même pas très âgés, si l’on consulte leurs actes de naissance.
Je prends acte à regret du fond des sentiments ; mais on n’aurait certainement pas trouvé dans la bibliothèque de Naudé de ces lacunes qui se notaient dans celle de M. […] Mais bientôt les chanoines réguliers de Saint-Augustin, qui revendiquaient l’Imitation pour Akempis, c’est-à-dire pour leur saint, comme les bénédictins pour le leur, introduisirent l’autorité, et l’acte de Naudé dans la discussion.
Chacune de nos œuvres, chacun de nos actes est une expression de notre humanité. […] Alors, dans cette sublime solidarité d’un monde où chacun aura sa tâche, où chaque acte de la vie s’harmonisera dans l’universelle collaboration, la nécessité même de la mort deviendra douce, et nous n’aurons plus rien à regretter des promesses d’une doctrine révélée.
À chaque trimestre, elle attestait elle-même, dans un acte authentique, ainsi le veut la loi qui n’use guère de galanterie, qu’elle avait aujourd’hui cinquante ans… et la suite. […] Avec beaucoup moins d’années que cela, le joyeux Picard a écrit une comédie intitulée : L’Acte de naissance.
Si les talents sont justement choqués de ce partage, c’est à eux seuls qu’ils doivent s’en prendre ; qu’ils cessent de prodiguer leurs hommages à des gens qui croient les honorer d’un regard, et qui semblent les avertir par les démonstrations de leur politesse même qu’elle est un acte de bienveillance plutôt que de justice ; qu’ils cessent de rechercher la société des grands malgré les dégoûts visibles ou secret qu’ils y rencontrent, d’ignorer les avantages que la supériorité du génie donne sur les autres hommes, de se prosterner enfin aux genoux de ceux qui devraient être à leurs pieds. […] Mais les hommes sont si attentifs à saisir tout ce qui peut leur donner de la supériorité sur leurs semblables, qu’un bienfait accordé est regardé pour l’ordinaire comme une espèce de titre, une prise de possession de celui qu’on oblige, un acte de souveraineté dont on abuse pour mettre quelque malheureux dans sa dépendance.
De tels actes étaient son seul langage dans un temps où la France, épuisée de cris et de phrases, rendait l’âme dans l’éloquence de ses tribuns. […] « La preuve de cette honnêteté ouverte et expansive éclate dans les actes de Barrot : il a toute sa vie été l’instrument et la dupe de tout le monde.
Seulement, entre la moralité de la pensée et la moralité de la vie, entre la moralité des œuvres et la moralité des actes, il y a l’abîme qui sépare la volonté de l’homme de son esprit, lesquels sont des puissances d’un ordre différent et incommutable. […] Il avait la sienne, — que je ne connais pas, — que François Hugo ne connaît pas plus que moi dans ses nuances ou ses variations, comme il dit, — et, pour parler moins vague, dans les actes, demeurés obscurs, de sa vie.
Si l’on appelle Hm et Hn les points où sont les deux horloges, un observateur intérieur au système, choisissant n’importe quel point équidistant de Hm et de Hn, pourra, s’il a d’assez bons yeux, embrasser de là dans un acte unique de vision instantanée deux événements quelconques qui se passent respectivement aux points Hm et Hn quand ces deux horloges marquent la même heure. […] J’ai ainsi deux moyens de reconnaître ici la simultanéité : l’un intuitif, en embrassant dans un acte de vision instantanée ce qui se passe en O′ et en A′, l’autre dérivé, en consultant les horloges ; et les deux résultats sont concordants.
S’il ne va pas jusqu’à obtenir des actes, il manifeste par des paroles. […] Certains tiennent l’acte volontaire pour un réflexe composé, d’autres verraient dans le réflexe une dégradation du volontaire.
Originairement la langue divine ne pouvant se parler que par actions, presque toute action était consacrée ; la vie n’était pour ainsi dire qu’une suite d’actes muets de religion. […] Aux actes religieux qui composaient seuls toute la justice de l’âge divin, et qu’on pourrait appeler formules d’actions, succédèrent des formules parlées.
Jamais acte n’a été ni moins réfléchi, ni contracté avec moins de formes.
[NdA] Car il dicte et n’écrit pas ; et j’emprunte ici une remarque à un érudit en ces matières : On s’est longtemps récrié sur l’ignorance de l’antique noblesse, sur l’incapacité de tel ou tel seigneur qui ne savait pas écrire, attendu sa qualité de gentilhomme : si l’on se reporte au temps où tout châtelain avait à ses côtés un clerc ou chapelain, dont l’emploi était de tenir la plume pour son maître, on verra qu’il n’y avait rien d’extraordinaire à ce que le seigneur se dispensât d’écrire ; les écrivains alors remplaçaient les imprimeurs d’aujourd’hui, et étaient destinés comme eux à transmettre aux siècles futurs les pensées et les actes de leur époque… Les gens du métier seulement transcrivaient ce qu’on voulait conserver ; il en résulte de belles et uniformes copies.
Elle-même s’est plu de tout temps à faire acte de laideur ; on dirait qu’elle y tient : Il n’importe guère que l’on soit beau, et une belle figure change bientôt ; mais une bonne conscience reste toujours bonne.
À dix ans, il fit en cachette une comédie en prose, ou du moins un premier acte.
Il avait fait une comédie en trois actes et en vers, Ninon de Lenclos ; Creuzé en avait fait une également, qui avait pris les devants et qu’on représentait au théâtre des Troubadours : elle ne semblait pas la meilleure à ceux qui connaissaient les deux.
On a donc pu noter un coin de faiblesse humaine dans ce qui était néanmoins un acte véritable de conscience.
Il essaya dans cet intervalle de diverses formes de suicide, et, le matin même où on le vint chercher pour le conduire à son examen de Westminster, on le trouva qui avait tenté sur lui-même un acte désespéré de strangulation : il fallut le transporter dans une maison de santé.
Au contraire, il est très complaisant lui-même, et de la manière la plus simple, et l’on peut dire la plus noble ; les actes de cette vertu ont l’air de ne lui rien coûter.
[NdA] Ce sont des mots de Térence, acte iii, scène 1ère de L’Eunuque.
Cette seconde guerre fut engagée par Soubise, qui en donna le signal par un acte audacieux (janvier 1625).
Percheron, dans cette Notice où il ne procède que pièces et actes notariés en main, ruine ainsi complètement la construction et déchire le canevas des prétendus mémoires à tous les points fixes où le fabricateur s’était efforcé de les rattacher.
iv de Lucrèce, dans le passage célèbre que Molière, a imité acte ii, scène 5, du Misanthrope.
Ce qui, au premier abord et de loin, semblerait une lâcheté et une platitude, ne se présenta alors que comme une chevalerie posthume, un acte religieux et courageux de fidélité envers le passé.
Chez Mme Récamier, on était exposé tout au plus, par politesse et bonne grâce, après quelque matinée délicieuse de lecture, à faire un article sur Chateaubriand ; chez Mme Swetchine, avec de l’assiduité, on pouvait être conduit un jour ou l’autre à un acte de foi et de dévotion ; on courait risque d’être d’un sermon prié ou d’une abjuration, ou de quelque agape mystérieuse à la chapelle.
Jal qui a eu la patience de compulser tous les registres de la ville, de Paris, et qui y a gagné d’être mieux informé que personne sur ces points de naissance, de mort ou de mariage, pour tous les personnages dont la vie appartient et se rattache par quelque acte authentique à la capitale.
Mais retrouvant dans ses études sur l’Italie les illustres Sismondi de Pise, dont une branche était venue en France au commencement du XVIe siècle, et reconnaissant les mêmes armes de famille, il crut pouvoir se rattacher à eux, guidé par l’analogie, « sans actes d’ailleurs ni titre » ; il en convient : son véritable titre à cet anoblissement un peu arbitraire, ce fut son Histoire des Républiques italiennes.
À l’annonce de cet acte d’exécution, le courage du désespoir se ranima dans les pauvres vallées, et tous, à l’unanimité, se décidèrent à s’en remettre à la Providence et à défendre leurs toits et leurs autels, à l’exemple de leurs pères.
Il voulut, comme on dit, mettre ordre à ses affaires ; avec l’art et le calme qui le distinguaient, il disposa le dernier acte de sa vie en deux scènes qu’on ne trouvera pas mauvais que je présente comme il convient et que je développe.
Nous devions d’abord en prendre acte et montrer qu’ici elle ne nous a pas échappé.
Le quatrième acte notamment traîna, se gâta, se boursoufla beaucoup.
Incapacité politique Comment les nouvelles politiques et les actes du gouvernement sont interprétés.
Il est alerte, comme les gens de sa nation, ennuyé quand on le maintient longtemps dans le même ton, prompt à regarder l’envers des choses, disposé à terminer un acte d’admiration par un bon mot.
L’impression de l’artiste fut du même ordre : une impression de spectateur d’actes.
L’impression de l’artiste fut du même ordre : une impression de spectateur d’actes.
Il n’est pas rare de voir dans les journaux littéraires, dans les actes des congrès philologiques, etc., un savant prévenir ses confrères qu’il a entrepris un travail spécial sur tel sujet et les prier en conséquence de lui envoyer tout ce que leurs études particulières leur ont fait rencontrer sur ce point.
L’acte de faire tourner le bois dans le bois, à la façon d’une tarière, s’appelait en sanscrit védique Manthâmi, qui signifiait « ébranler », « produire en dehors par le frottement ».
L’acte du milieu reste seul, c’est-à-dire le moins dramatique, au sens actif et violent du mot.
Née à Paris le 7 novembre 1730 (c’est la date exacte, relevée sur les actes officiels), elle avait épousé en juillet 1751 M.
Quicherat vient d’ajouter un volume à part, une sorte d’introduction, dans laquelle il donne avec beaucoup de modestie, mais aussi avec beaucoup de précision, son avis sur les points nouveaux que ce développement complet des actes du procès fait ressortir et détermine plus nettement.
Ici le rideau se tire, et le second acte nous fait assister le matin à un lever d’une humeur bien différente.
La reine-régente était fort sollicitée alors de faire acte de sévérité contre la pécheresse.
En écrivant ceci, M. de Talleyrand croyait faire une bonne œuvre ; il faisait une œuvre agréable du moins aux personnes de sa société, mais il mentait, et il mentait sciemment, ce qui est toujours fâcheux quand on veut faire un acte public au nom de la morale.
Peyrottes m’a écrit pour réclamer contre cette bien légère épigramme ; il me dit que L’Écho du Midi, qui a imprimé sa lettre, a fait ici une bévue dont il n’est pas coupable, et qu’il avait mis ces autres mots : « J’ose dans ma timidité qui est bien près de l’audace… » Je lui donne acte de son Errata, sans que cela ôte rien au piquant de l’épisode où il figure, et à la moralité littéraire que j’en veux tirer.
Il s’agit de Numa et de ses premiers actes de législateur et de civilisateur qui adoucirent le naturel féroce des premiers Romains ; j’ai regret d’altérer dans ma citation l’orthographe ancienne, qui dans ses longueurs mêmes, et par la surabondance de ses lettres inutiles, contribue à rendre aux yeux la lenteur et la suavité de l’effet : Ayant donques Numa fait ces choses à son entrée, pour toujours gaigner de plus en plus l’amour et la bienveillance du peuple, il commença incontinent à tâcher d’amollir et adoucir, ne plus ne moins qu’un fer, sa ville, en la rendant, au lieu de rude, âpre et belliqueuse qu’elle étoit, plus douce et plus juste.
Mallet n’était point ainsi : il appartenait à l’école historique et morale qui est exacte et sévère, et qui n’entre point dans ces compositions, dans ces mélanges où l’imagination et une fausse sensibilité, sous de beaux prétextes, se mettent au service des peurs, des lâchetés et des intérêts : Les contemporains et la postérité, disait-il en exposant ses principes et sa méthode de rédaction, doivent sans doute juger une Assemblée législative sur ses actes, et non sur ses discours : ils imitent en cela l’histoire et la loi, qui se borne à prononcer sur les actions des hommes.
Il y réussit, il tint tête dans les luttes finales et dans les Actes de l’école à un abbé protégé du cardinal de Richelieu, et l’emporta d’une manière signalée, sans se soucier de choquer ainsi le puissant cardinal « qui voulait être maître partout et en toutes choses ».
Mais on n’a pas même besoin d’en venir à cette conjecture infamante pour juger Le Brun bien sévèrement ; il ressort du factum et des dépositions des témoins que, quels qu’aient pu être les torts de la femme, ceux du mari furent tels qu’aucun honnête homme, aucun homme bien né ne s’en permettra jamais de semblables, soit en paroles, soit en actes.
Fiévée était libre depuis plusieurs mois, lorsqu’au 9 Thermidor, obéissant à un élan courageux, il fut le premier qui décida sa section (celle de l’Odéon, dite de Marat) à faire acte d’adhésion et à se réunir à la Convention soulevée contre Robespierre.
Le tout forme un ensemble de documents, de notes, d’instructions émanées directement du cabinet de Louis XIV, et qui jettent la plus grande lumière, et sur ses actes mêmes et sur l’esprit qui y a présidé.
Courier, et dont l’un était déjà mort au moment de ce second procès ; il les accusait de l’avoir poussé à l’acte, de l’y avoir conduit et d’avoir fait de lui leur instrument, eux présents sur les lieux et lui forçant la main ; il prétendait prouver qu’ils avaient à cette mort plus d’intérêt que lui.
Un des premiers actes des écervelés des clubs, à Paris, avait eu pour objet de déclarer Montesquieu aristocrate et imbécile.
Il obtint tout à l’Hôtel de Ville dans le premier moment, et il a exprimé les sentiments qui l’agitaient alors, en des termes qui honorent l’homme et qui montrent aussi sa facilité d’espérance : Je voudrais avoir assez d’espace, dit-il après nous avoir donné l’arrêté d’amnistie rédigé à l’Hôtel de Ville, pour transcrire ici les noms de tous ceux, en si grand nombre, qui participèrent à cet acte mémorable.
Aussi suis-je, après ce dernier et pénible acte de mes faibles et tremblantes mains, tout aussi tranquille sur le sort de ma famille que je le suis par rapport au mien propre, dans ce moment où je viens de remettre mon âme entre les mains de l’Être infiniment bon par qui elle existe, et qui ne l’a sans doute appelée à l’existence que pour la félicité.
Les sentiments et les volontés, à leur tour, s’expriment dans les actes et dans tous les faits de la vie.
Sa dureté à l’égard de Fénelon et de Malebranche pour des opinions toutes spéculatives, son allusion barbare à la mort de Molière, qui mourut, comme on sait, dans un dernier acte de dévouement pour ses pauvres compagnons de scène, le ton perpétuel d’autorité impérieuse avec lequel il décrète et promulgue ses pensées comme des lois et des dogmes, tout cela, dis-je, est-il absolument exempt de tout orgueil humain, et la vérité est-elle si hautaine et si insolente ?
En légitimant ses bâtards, Louis XIV ne fit, aux yeux des superficiels qui ne voient rien que des surfaces dans l’histoire, qu’un acte immoral bien près de la faute politique, et on le lui reproche et on passe, et l’on s’enfonce dans la splendeur enivrante de ce règne qui fait tout oublier !
Cet intelligent pays est trop mûr d’idées et trop jeune d’actes pour n’avoir pas les besoins, les passions et les volontés des peuples qui croient à un avenir prochain.
(Et l’on ne dira pas que c’est pour faire des économies, puisque Ballade dixième il cite au long, il met en épigraphe toutes les quatre strophes, tous les quatre couplets de La Chanson du Fou, venue du quatrième acte de Cromwell, où je crois que c’est Cromwell lui-même, quelle autorité ! […] Rien n’est triste à cet égard et rien n’est un enseignement, rien n’est désolé, rien ne sent la condamnation, l’habitude, la résignation au travail, l’habitude du travail comme ce plan en prose que nous avons de sa main du premier acte d’Iphigénie en Tauride. […] — Quand on lit ce plan en prose de son premier acte d’une Iphigénie en Tauride, on voit bien que pour lui cette expression de la magie du vers, quand on l’applique à lui, n’est plus du jargon littéraire ni du jargon de l’histoire littéraire, mais qu’elle exprime la réalité même. […] Les philosophes et les philosophies, ces grossiers, (les théologies et les casuistiques, ces autres grossiers, ces grossiers parallèles, et les scholastiques), les cléricaux de l’une et l’autre loi, ces grossiers ensemble, les docteurs de la loi cléricale et de la loi anticléricale, ces conjoints, les docteurs de la loi (cléricale) laïque et de la loi (laïque) cléricale, ces conjurés, tous ces intellectuels enseignent ensemble, professent qu’il y a des péchés, peccata, des actes que nous commettons, des actes, limités, que nous péchons.
Le jeu, chez les animaux, consiste à simuler les actes ordinairement utiles pour leur existence ou pour celle de leur espèce : ces actes, en effet, par cela même qu’ils sont les plus habituels, offrent au trop-plein de force nerveuse une pente facile et des voies d’écoulement. […] De là un nouveau sens possible de la Κάθαρσις d’Aristote, de la « purification des passions par l’art » ; l’art est un excitant des passions, mais cette excitation est trop générale pour qu’on ne puisse substituer une passion à une autre et traduire en un acte particulier, fort louable, l’émotion générale inspirée par tel sentiment esthétique de l’origine la moins pure. […] Spencer pour distinguer les deux idées. — Dans le bon, dit-il, c’est la fin à réaliser que nous considérons ; dans le beau, c’est l’activité même qui la réalise. — Il nous semble au contraire que l’activité, la volonté, par exemple celle qui accomplit un acte de patriotisme, n’est pas seulement belle, mais bonne en la mesure même où elle est belle ; la fin, d’autre part, c’est-à-dire la patrie sauvée, n’est pas seulement bonne, mais belle en la mesure même où elle est bonne. […] Dans chaque nouvelle province conquise par la science, la poésie peut sans doute entrer et faire à son tour acte de possession, mais graduellement ; c’est là ce que semblent oublier plusieurs poètes contemporaine qui veulent immédiatement « mettre en vers » les découvertes de la science ou les systèmes tout faits de tel ou tel philosophe, comme si on pouvait vraiment mettre en vers autre chose que sa propre pensée, en ce qu’elle a de plus personnel31. […] Cet acte de la pensée, que Virgile finissait par élever au-dessus de tout, est en lui-même une jouissance, au point qu’Aristote y plaçait la béatitude divine ; et cette jouissance que nous donne la science, le grand art doit aussi nous la fournir : « comprendre » et pénétrer, tout au moins mesurer des yeux la profondeur de l’impénétrable et de l’inconnaissable, tel est le plaisir le plus haut que nous puissions trouver dans la poésie, et ce plaisir est tantôt scientifique, tantôt philosophique.
Pour le moment, nous voulons faire acte d’impartialité littéraire en saluant cette Eugénie Grandet qui parut l’année suivante, que M. de Balzac a presque reniée, qui du moins était devenue un sujet de récrimination et de colère pour ses admirateurs et pour lui, lorsqu’en l’appelant l’auteur d’Eugénie Grandet on semblait ou exclure ses autres titres ou les juger inférieurs à celui-là. […] Dans À propos d’Horace et dans Réponse à un acte d’accusation, nous retrouvons le révolutionnaire en littérature ; dans 1846 — À un Marquis, le révolutionnaire politique ; dans Relligio, les Mages, et surtout dans Ce que dit la bouche d’ombre, le révolutionnaire philosophique. […] Sa Réponse à un acte d’accusation, parsemée de beautés de même genre, donne lieu à des réflexions d’une autre sorte. […] Amoureux du pouvoir, ils en trouvent le raffinement suprême à l’exercer sur cette portion intelligente de notre être qu’on ne dompte ni par des lois ni par des armes, qui ne s’asservit pas, mais qui se donne, et dont la soumission est un acte de foi plutôt qu’un signe d’esclavage. […] « Placées à distance, nous dit-il, les générations nouvelles ont été de plus en plus frappées de la magnificence des résultats obtenus par ce puissant génie ; elles sont en même temps devenues de moins en moins sensibles aux actes de choquante injustice, de violence souvent excessive et de systématique oppression qui avaient accompagné toute cette gloire, mais dont le joug n’avait point pesé sur elles.
Un Allemand s’exalte à froid ; ses théories se raidissent en convictions et au bout d’un demi-siècle passent à l’acte. […] Nous serons toujours obligés d’avoir recours à des procureurs ; mais le paysan le plus obtus raisonne avec le sien, et, quand son notaire ou son avoué lui propose un acte, il s’en fait expliquer les conséquences. […] Si nous l’appelons à voter, faisons la loi de telle sorte que son bulletin ne soit pas un simple morceau de papier noirci qu’on lui met dans la main et qu’il glisse dans une boîte, mais un acte de confiance, une marque de préférence, une œuvre de volonté, un véritable choix. […] Ce sont de pareils actes, répétés et soutenus dès la première, adolescence, qui décident des talents et des destinées. — Un oncle de M. de Loménie, officier dans la garde royale, obtint pour lui une demi-bourse au collège d’Avignon. […] Car, pour le politique, il s’agit devoir, non pas des dînes fabriquées, mais des âmes réelles, non pas des âmes éteintes, dont le développement est terminé et qui ont donné tout leur fruit, mais des âmes vivantes, dont le développement est incomplet et qui ont encore beaucoup d’actes à produire, bien plus, des groupes d’âmes, des groupes où les âmes se comptent par millions.
L’orateur, ravi d’un acte de clémence qui lui rendait un ami, rompit le silence, et prononça cette fameuse harangue qui renferme autant de leçons que d’éloges. […] Il ne permit pas de jurer par ses actes, de donner le nom de Tibère à l’un des mois de l’année. […] Des paroles hautaines, des traits de despotisme se mêlaient à tous les actes de Tibère, et annonçaient la dureté farouche de son règne. […] Domitien n’avait pas d’autre lecture que les Mémoires et les actes de Tibère. […] On voit encore, par les actes publics du temps, qu’il eut un procès avec la commune de Stratford pour une question de clôture, et qu’en 1616 il maria sa seconde fille Judith, qui avait passé trente ans.
Dans l’acte de réflexion, quand nous pensons aux choses, nous ne prenons pas la peine d’en évoquer l’image intégrale. […] Je dois faire encore à ce sujet une remarque dont on verra tout à l’heure l’utilité : c’est que le sens d’une phrase abstraite et prosaïque est conçu par un acte très rapide de l’esprit et comme dans un éclair. […] C’est en effet de cet acte de vision intérieure que nous avons surtout conscience ; mais le meilleur de notre activité est consacré à la formation même de ces images. […] Pour une raison ou pour une autre, peut-être parce qu’elle n’est elle-même qu’une abstraction, peut-être parce qu’elle est pure virtualité, l’idée des choses abstraites ne peut être réalisée dans la conscience en un acte distinct ; elle n’est conçue qu’en fonction des mots qui l’expriment. […] Au sujet du prélude instrumental qui accompagne l’apparition d’Elsa sur le balcon, au deuxième acte de Lohengrin, il écrit à son ami Uhlig : « Je me suis rendu compte en revoyant ce passage de la façon dont les thèmes se forment en moi : ils se rattachent toujours à une apparition plastique et se conforment au caractère de celle-ci. » Cité par Maurice Kufferath.
Quant aux idées philosophiques ou politiques renfermées dans des écrits antérieurs, une fois la tranchée ouverte et l’ennemi introduit dans la place, on y recourut, mais comme on s’adresse à un avocat pour fournir des motifs à l’appui d’une cause, d’un acte qu’on veut colorer : C’est quand la Révolution a été entamée, dit M. de Meilhan, qu’on a cherché dans Mably, dans Rousseau, des armes pour soutenir le système vers lequel entraînait l’effervescence de quelques esprits hardis.
Ainsi nous voyons insensiblement se dessiner tout entier Villars et par ses actes et par ses paroles.
Prenant la Chambre à partie pour chaque projet de loi qu’elle avait ainsi transformé et dénaturé, il aboutit a résumer ses griefs et son acte d’accusation sous cette forme saisissante : « Proposer la loi, c’est régner. » Il alla même d’audace en audace, à mesure que croissait l’irritation autour de lui, et puisqu’il était en veine de la braver, jusqu’à ne pas craindre de réveiller le plus terrible souvenir et à montrer au bout de cette voie fatale, et comme conséquence extrême de ces empiétements illégitimes, la liberté d’action du souverain et la sanction royale enchaînée au point de n’être plus que le Veto de l’infortuné Louis XVI !
Elle soutient très bien la comparaison : « Et en tous ces actes, disait l’éloquent Mercure, quels traits trouvez-vous que de Folie ?
Sous le duvet de l’adolescence et avant aucun acte extérieur, il était gâté.
L’Éclectisme, dans la personne de son chef, fut pour beaucoup dans cet acte de rigueur extrême ; il y mit du zèle.
» et d’autres jours où la sagesse lui aurait soufflé à l’oreille : « Arrête-toi. » Les petites choses, comme signe, ne sont pas à dédaigner : un grand acte d’indépendance qu’il fit vers la fin de cette année 1747 !
Cela vaut bien l’horrible fièvre gagnée à la campagne pour aller entendre cette lecture et porter l’acte qui lie l’Odéon à l’avenir de cet ouvrage… Garde cela dans un pli de ton cœur… Garde inviolable mon secret et celui de la pauvre Thisbé… Surtout que toi seule saches l’influence de notre tendresse pour Mme Dorval.
La tragédie a beau être bien dessinée à l’avance, il y a des scènes entières de manquées dans le dernier acte.
Cet acte de vigueur frappa vivement et consterna, paraît-il, les Turcs.
En 1817, il en commença une autre intitulée Athélie ou les Scandinaves, mais il n’alla qu’à la fin du troisième acte et s’en dégoûta à mesure qu’il avançait : son goût se fit plus vite que sa tragédie.
et, quand vos grains recueillis seront devenus le pain des familles, ce pain que nous autres, insensés des villes, mangeons avec tant d’indifférence et d’oubli, le pauvre, toujours chrétien, lui, n’entamera pas sa nourriture unique, la vie de ses enfants, sans faire, avec la pointe de son couteau, cette croix dont il salue le jour et la nuit, et tous les actes de on existence laborieuse ; il remerciera Dieu du bienfait accordé à ses peines ; il lui demandera de bénir encore les travaux auxquels il s’apprête et pour lesquels il se fortifie.
Pour se les attacher on a, par exemple, l’appât des primes : aussitôt une pièce de l’un d’eux lue et reçue, une somme est donnée, cinq mille francs, je crois, si la pièce a cinq actes.
La plus vive tentative qu’il se permit hors du cercle où nous le connaissons, est une petite comédie en un acte et en prose, représentée à l’Odéon le 16 mars 1826 : Racine ou la troisième Représentation des Plaideurs.
M. de Ségur, au retour de sa campagne d’Amérique, rapportait en portefeuille une tragédie en cinq actes de Coriolan, qu’il avait composée dans la traversée à bord du Northumberland et qui fut jouée ensuite par ordre de Catherine sur le théâtre de l’Ermitage.
Mais le dévouement de Fénelon ne se borna pas à des actes particuliers ; il put s’élever au noble rôle d’assistance publique.
Les règles formelles y sont peu nombreuses, et connues, comme les unités dramatiques, que Boileau énonce en deux vers, ou la coupe en actes, qu’il ne se donne pas la peine d’indiquer.
Ces sveltes amazones rencontrées dans les bois, si capricieuses et si énigmatiques ; ces jeunes hommes si beaux, si tristes et si prompts aux actes héroïques ; ces vieilles châtelaines et ces vieux gentilshommes si dignes, si polis et si fiers ; tout ce monde supérieurement distingué de ducs, de comtes et de marquis, cette vie de château et cette haute vie parisienne, ces conversations soignées où tout le monde a de l’esprit ; et, sous la politesse raffinée des manières, sous l’appareil convenu des habitudes mondaines, ces drames de passion folle, ces amours qui brûlent et qui tuent, ces morts romantiques de jeunes femmes inconsolées…, amour, héroïsme, aristocratie, Amadis, Corysandre et quelquefois Didon en plein faubourg Saint-Germain, tout cela me remplissait de l’admiration la plus naïve et la plus fervente, et m’induisait en vagues rêveries, et me donnait un grand désir de pleurer.
Aucun acte humain n’a des conséquences ni si immédiates, ni si lointaines, ni si sérieuses, que celui d’un général en chef.
Oui, nous voulons bien en convenir avec les admirateurs de la Henriade, le poème, pour parler comme Frédéric II, est conduit « avec toute la sagesse imaginable » ; les épisodes y sont dans leur lieu ; le songe de Henri IV, au septième chant, « est plus vraisemblable qu’une descente aux enfers imitée d’Homère et de Virgile » ; la Politique, l’Amour, la Vraie Religion, les Vertus et les Vices « sont des allégories nouvelles » ; nous accordons à Marmontel que les personnages sont amenés avec art, soutenus avec sagesse, qu’ils ne se démentent pas plus que ceux du Clovis de Desmarets ; que la Henriade n’a pas l’enflure de la Pharsale ; que toutes les règles y sont observées, et, sur ce point, nous donnerons volontiers acte à Voltaire d’avoir respecté l’épopée plus qu’aucune autre autorité au monde.
Nominaliste de doctrine, mais réaliste de cœur, il semble n’échapper au nominalisme absolu que par un acte de foi désespéré.
Chaque génération de jeunesse tient à y mettre du sien et à faire acte de présence à son tour.
Cette sorte de dissidence, poussée jusqu’à l’aversion, se marque dans tous les actes de sa vie littéraire.
Les actes et les tendances du ministère Villèle le remirent bientôt à l’aise, et il put se livrer sans scrupule à l’opposition à la fois méthodique et vigoureuse, qui ressortait alors pour lui de ses convictions et de ses instincts comme de son raisonnement même.
Camille Desmoulins a laissé un nom qui, de loin, excite l’intérêt : le souvenir de son dernier acte, de ces feuilles du Vieux Cordelier où il osa, le premier sous la Terreur et jusque-là presque terroriste lui-même, prononcer le mot de clémence, les colères qui excita chez les tyrans, l’immolation sanglante qui s’ensuivit, l’ont consacré dans l’histoire comme une espèce de martyr de l’humanité, et on ne se le représente volontiers que dans ce dernier mouvement de cœur et dans cette suprême attitude.
[NdA] Voici le passage même de l’Aminte (acte II, scène première) : « Picciola è l’ape, e fa col picciol morso / Pur gravi e pur moleste le ferite.
Au milieu du bouleversement de tous les devoirs réguliers, il y avait du moins dans cet acte extrême un principe de dévouement.
» Une fois même, poussé à un état d’exaspération plus violent que de coutume, il s’écria : « Tout est perdu ; le roi et la reine y périront, et vous le verrez : la populace battra leurs cadavres. » — Il remarqua, ajoute M. de La Marck, l’horreur que me causait cette expression. « Oui, oui, répéta-t-il, on battra leurs cadavres ; vous ne comprenez pas assez les dangers de leur position ; il faudrait cependant les leur faire connaître. » Après les journées des 5 et 6 octobre qui amenèrent le roi et la reine captifs à Paris, journées auxquelles, malgré d’odieuses calomnies, il ne prit aucune part que pour les déplorer et s’en indigner, Mirabeau, sentant que la monarchie ainsi avilie aurait eu besoin de se relever aussitôt par quelque grand acte, dressa un mémoire qu’on peut lire à la date du 15 octobre 1789.
Il fut fidèle à son parti ; et, puisque j’ai à noter tant de taches en lui et de laideurs, j’aime à prendre acte ici d’un fait à son honneur, tel que je le trouve consigné dans les papiers de Mallet du Pan33 : L’abbé Maury avait quarante mille livres de rente, dit M.
Sur sa motion, un arrêté fut pris par l’Assemblée, et il fut dit que « l’Assemblée du tiers état de la Ville de Paris réclamait unanimement contre l’acte du Conseil, etc. ».
À la veille de son début au théâtre, quand on allait représenter sa tragédie de Warwick (novembre 1763), il avait déjà, grâce à ses bons amis les auteurs, une réputation affreuse ; on racontait, en l’exagérant, l’histoire des couplets satiriques composés au sortir du collège : « Cette petite horreur, nous dit Collé dans son Journal, m’a déjà été confirmée par deux ou trois personnes, et je n’ai encore vu qui que ce soit qui ait contredit ou nié le fait. » Lorsque cette tragédie de Warwick, qui, malgré tout, avait fort bien réussi, fut reprise en janvier 1765, les ennemis s’arrangèrent si bien, que le cinquième acte fut hué : « Je n’ai jamais vu de ma vie, nous dit encore Collé, arriver un pareil échec à une reprise ; le contraire arrive plus ordinairement, les applaudissements redoublent au lieu de diminuer.
Ce ne seront plus seulement les actes officiels des peuples, les symptômes publics et extérieurs d’un état ou d’un système social, les guerres, les combats, les traités de paix, qui occuperont et rempliront cette histoire.
Donc, pas d’émotion esthétique en dehors d’un acte de l’intelligence par lequel on anthropomorphise plus ou moins les choses en faisant de ces choses des êtres animés, et les êtres animés en les concevant sur le type humain.
Alors ce n’est plus un siècle seulement que leur clarté illumine ; c’est l’humanité d’un bout à l’autre des temps, et l’on s’aperçoit que chacun de ces hommes était l’esprit humain lui-même contenu tout entier dans un cerveau, et venant, à un instant donné, faire sur la terre acte de progrès.
Les chefs-d’œuvre ont cela d’immense qu’ils sont éternellement présents aux actes de l’humanité.
« C’est étrange, mais il me semble que vous, — le vieux, — vous m’avez offert des couteaux à Châtellerault, il n’y a pas bien longtemps. » Et en effet, après avoir provoqué l’expansion du chef de bande par l’achat d’un poignard que j’avais marchandé jadis au buffet de Châtellerault, j’appris : Que ces Espagnols n’étaient que des Espagnols en strass ; Que ces Castillans étaient nés natifs de la Vienne ; Qu’au lieu de guérilleros sans emploi faisant trafic de bonnes lames de Tolède, j’avais levé trois Français en rupture — de nationalité ; Que le chef Pedro Bobinardino avait été, dans une existence antérieure, coutelier à Châtellerault — et s’appelait Pierre Bobinard ; Que ledit Bobinard avait vu sombrer son industrie à l’époque de la grande débâcle des diligences Laffitte et Gaillard ; Que, sur le point de se jeter sous les roues de la locomotive qui le ruinait, une idée lumineuse lui avait représenté le suicide comme un acte profondément immoral ; Que cette idée consistait à courir les Pyrénées en costume espagnol, pour écouler, sous prétexte de Vieille-Castille, le fonds de Châtellerault ; Que l’idée était une Californie : le touriste se faisant une joie de posséder un couteau espagnol qui ferait, l’hiver prochain, l’admiration et la jalousie de Castelnaudary ; Que les adolescents de dix-huit ans, en bonne fortune à Luchon avec quelque baronne de hasard, donnaient particulièrement dans le couteau espagnol : vu qu’on ne peut, décemment, aux heures des grandes colères passionnées, menacer sa folle maîtresse du couteau français, qui n’a rien de dramatique ; Que le matin même M.
Souvenons-nous du Forum, des tribunaux sur les places des villes et des bourgs, des actes dont une simple pierre enfoncée dans un lieu désigné, en présence de témoins, conservait seule la mémoire.
Appliquez l’idée de l’orgueil comme une pierre de touche à tous les actes de sa vie, sans exception, et vous verrez les résultats que vous obtiendrez !
Traînés au soleil de la honte, Une justice auguste et prompte Avec leur âme les confronte Éperdus, transis, effarés, Car tous les vices, tous les crimes, Les mouvements les plus intimes, Les actes les plus anonymes, Sont au grand livre enregistrés.
Il me semble toutefois que cette extrême abondance, cette multiplicité de tableaux, de scènes, d’actes et de personnages, ne va pas sans nuire au personnage central des Trois Villes.
N’accorder au temporel que le second rang dans nos désirs et dans nos actes, c’est nous libérer et nous ouvrir la possession des biens vraiment supérieurs. […] Je ne crois pas qu’un artiste moderne soit tenu de se mettre face à face avec la réalité et d’oublier tout ce qu’il a lu et tout ce qu’il a vu pour faire acte de créateur. […] Paul Bourget a voulu rendre la philosophe Adrien Sixte responsable de l’acte criminel commis par son élève le jeune Robert Greslou. […] En somme, pour la morale commune, la responsabilité véritable ne commence qu’à l’acte, c’est-à-dire au moment où l’idée est assez précise, assez consciemment acceptée pour pouvoir se réaliser. […] Est-ce là un acte de foi ou un aveu d’angoisse dans les ténèbres, d’impuissance et d’accablement ?
La première apparition de Vicens Garcia dans les actes authentiques a lieu en l’année 1606. […] Dès la fin de février, il était à l’œuvre et signait les actes sur les registres paroissiaux. […] L’ambition succède chez lui à l’amour irréfléchi, et « Le dimanche suivant, un peu avant la grand’messe, les paysans, qui badaudaient sur la place en attendant le dernier coup, virent l’appariteur ouvrir le grillage du cadre où l’on affichait les actes de la mairie, et y coller une demi-feuille de papier timbré couverte d’écriture. […] Comme si la sympathie ne se portait pas tout naturellement tour à tour sur trois personnages dans ce drame : Veranet d’abord, cet Hippolyte qui succombe à la tentation, mais qui lutte, et qui est comme la seconde victime de cette fièvre qui dévore Fanette ; les enfants ensuite, ces infortunés innocents brutalisés par un père affolé, et dont la présence, quand le sang de la mère rejaillit sur eux, n’est pas la moindre horreur de cette horrible scène ; Fanette aussi, qui n’est pas un caractère, mais un tempérament complet, ne l’oublions pas, — le réveil, chez elle, du sentiment maternel au quatrième acte en est la preuve, — Fanette qui n’est pas pardonnable, mais qui est pitoyable, et à qui pour notre part nous ne marchanderons pas la pitié. […] Les scènes ne se lient guère plus que dans les mystères du moyen-âge, et l’on passe de la cave au grenier dix fois dans le même acte ; mais, tout ceci prouve simplement qu’on a sous les yeux l’œuvre d’un artiste ignorant du métier, et d’une sève cependant singulièrement puissante.
M. de Banville n’a fait qu’y joindre les procédés de versification et le vocabulaire particulier de la poésie contemporaine : encore avait-il déjà pour modèles certaines bouffonneries lyriques de Victor Hugo et surtout le quatrième acte de Ruy Blas. […] Le poète salue et bénit les Voluptés, « reines des jeunes hommes », sans lesquelles rien de grand ne se fait, révélatrices du beau, provocatrices des actes héroïques et instigatrices des chefs-d’œuvre. […] Ajoutez que presque toujours, chez les deux grands lyriques, le doute s’éteint dans la fanfare d’un acte de foi. […] Je suppose que l’écrivain « déteste les hommes, s’enfonce dans le mépris d’eux et de leurs actes » : cette misanthropie peut être un sentiment injuste ; il me paraît qu’elle est aussi un sentiment fort esthétique ; je ne vois point, en tout cas, en quoi elle va contre l’art.
Aucun de nous n’a le droit de se poser en maître absolu de ses actes, ni de ses pensées même, parce qu’il n’est aucun de nous qui n’appartienne autant à la société qu’à lui-même, pour ce qu’il lui doit de bienfaits dans le passé, pour ce qu’il en réclame d’aide ou de secours dans le présent, pour l’espèce d’engagement qu’il a pris, rien qu’en naissant, de transmettre à ceux qui le suivront tout ce qu’il a reçu, et de le leur transmettre intact, ou, si possible, accru. […] Puisqu’il n’y a pas de livre, même de vers, qui ne soit un acte en quelque manière, il ne nous est pas permis de ne pas envelopper la considération de ses conséquences dans le jugement que nous en portons. […] Si nos actions extérieures ne sont jamais, en effet, — comme nos sentiments et comme nos sensations, — qu’un total, une combinaison ou un système d’actions plus élémentaires ; si notre conduite nous est souvent dictée par des principes ignorés de nous-mêmes ; et si nos résolutions enfin, par toutes leurs racines, plongent, pour ainsi parler, dans les profondeurs de l’inconscient, l’objet du roman psychologique est d’explorer ces profondeurs ; de nous révéler à nous-mêmes ces principes secrets de nos actes ; et là enfin où nous n’avions vu qu’un ensemble, de le décomposer en ses éléments. […] je l’ai entendu confesser devant moi des actes dont la honte me poursuit avec obsession… Il feignait de vivre de notre simple et paisible vie, tandis qu’à côté et en silence il en vivait une autre. » Quoi qu’il puisse dire, quoi qu’elle puisse faire, la déchéance est irréparable. […] Il y a de leur gaucherie dans ses actes, et, comme dans leurs élans, il y a dans ses discours quelque chose de chastement passionné.
Quant à cet acte des Dziady, d’Adam Mickiewicz, je crois pouvoir affirmer qu’il n’a pas eu cent lecteurs français, et je sais de belles intelligences qui n’ont pas pu ou qui n’ont pas voulu le comprendre. […] Manfred. — Tu ne me connais pas, mes jours sont comptés, et mes actes enregistrés ! […] Les deux premiers actes de Faust feraient une œuvre complète, et l’arrivée de Marguerite dans le drame ouvre déjà un drame nouveau où Faust n’a guère à se développer, et ne se développe guère en effet. […] La foudre qui tombe à la fin de l’acte sur la maison du docteur est, dit-on, un fait historique. […] Cette idée de créer un monde de personnages que l’on retrouve dans tous les actes de cette comédie en mille tableaux est toute à Balzac ; elle est neuve, hardie et d’un si haut intérêt, qu’elle vous force à tout lire et à tout retenir.
Il y débuta en 1722 par Arlequin-Deucalion, monologue en trois actes : Arlequin, qui est censé échappé au déluge, après avoir fait toutes les turlupinades imaginables, repeuple le monde à coups de pierre. […] Piron, en faisant de la fureur poétique le sujet et le mobile de la pièce et d’une pièce en cinq actes, a beaucoup osé ; il a fait une comédie, pour ainsi dire, individuelle : la Métromanie ou le Poëte, c’est sa propre histoire idéalisée, embellie, c’est la Piromanie, comme l’appelait Voltaire.
On connaissait l’homme, le poète, le personnage vivant, par Racan et par les contemporains qui en ont écrit, qui avaient recueilli ses mots, ses apophtegmes : maintenant on a découvert les contrats de mariage, les actes mortuaires, les procès, etc. ; tout cela se complète ; la jeunesse pourtant n’y brille pas. […] Des actes énergiques et sanglants de répression, comme la France en a vus sous Casimir Périer ou sous Cavaignac, peuvent être de la forte et nécessaire politique, mais ils ne sauraient être pour personne matière à poésie 133.
L’homme d’affaires de la succession dresse la liste des brevets, nominations, dates et chiffres, et révèle aux lecteurs positifs l’espèce de ses placements et l’histoire de sa fortune ; les arrière-neveux et les petits-cousins publient la description de ses actes de tendresse et le catalogue de ses vertus domestiques. […] Quand il a occupé le public pendant cinq actes, il offre encore au psychologue et au médecin plus d’une chose à étudier.
L’acte de génie est en même temps un acte de piété.
« Quelques-uns affectent de croire, écrit-il, que la Divinité ne s’intéresse pas à l’homme, et ne se mêle pas de nos actes et de nos destins. […] Ce sont là de véritables devoirs obligatoires qu’il faut savoir exactement accomplir… Il en est de la piété comme de toutes les autres vertus ; elles ne consistent pas dans de vains dehors : sans elles point de sainteté (mot qui signifie moralité de nos actes) ; sans elles point de culte, et dès lors que devient l’univers ?
La mort la plus heureuse fut la récompense de cet acte de piété filiale, qui se passa à la vue de tout le peuple rassemblé pour la fête ; et la Divinité déclara, dans cette occasion, qu’il est plus heureux pour les hommes de mourir que de continuer à vivre. […] À la vue de ces femmes, les députés, frappés de leur beauté, reprenant la parole, dirent à Amyntas : « Ce n’est pas en user convenablement ; il eût mieux valu ne pas faire venir vos femmes, que de les empêcher, après les avoir appelées, de s’asseoir à nos côtés, et les tenir en face de nous pour le tourment seul de nos yeux. » Amyntas, forcé à ce nouvel acte de complaisance, ordonna aux femmes de se mettre près de ses hôtes : elles obéirent ; mais, à peine y étaient-elles, que les Perses, pour la plupart pris de vin, portèrent leurs mains sur le sein de ces femmes, et essayèrent même de leur prendre des baisers.
Les adversaires et les critiques qui se servent volontiers d’une supériorité pour en combattre une autre dans tout grand individu trop complet à leurs yeux33, qui prennent acte du talent déjà prouvé contre le talent nouveau auquel il prétend, rendent sur ce point à Mme de Staël un hommage intéressé et quelque peu perfide, égal, quoi qu’il en soit, à celui de ses admirateurs. […] (Acte II, scène viii.) […] Sans nous en tenir à ce qu’elle exprime là-dessus dans ses Considérations, qu’on pourrait soupçonner d’arrangement à distance, nous ne voulons pour preuve que ses écrits de 95 à 1800, et les résultats ostensibles de ses actes.
Si donc l’expérience nous montre que la première de ces phrases, une fois comprise, nous laisse dans notre état normal, au lieu que la seconde, une fois comprise, elle aussi, et même, selon moi, avant qu’on l’ait comprise pleinement, fait passer en nous un certain frisson, le moyen, je vous le demande, d’attribuer ce frisson à la joie que nous procure l’acte de comprendre ? […] Mais des mots, qui tout aussi bien que les actes silencieux des autres, continuent l’expérience initiale qu’ils essaient de traduire. […] Elles désignent l’adaptation parfaite d’une suite de mots — non pas à une suite d’idées, comme dans la prose — mais à une expérience plus profonde que n’est l’acte de connaître, de raisonner, d’imaginer, de sentir : expérience que le poète est pressé de traduire, et qu’il ne peut s’approprier pleinement, maîtriser et achever qu’en la traduisant.
En vérité, ceci est notre acte de foi : Tout procède du Père. […] On eût dit la sortie qui termine le second acte de l’Œil crevé. […] Il y avait, dès le premier acte, un incendie, deux duels, trois ou quatre enlèvements, et nous comptions énormément sur le vingtième tableau de l’ouvrage où le père de l’une des jeunes filles enlevées, messire Escabala, c’était un nom, j’espère ! […] Edgar Poe, qui rêvait d’écrire un drame tel que, dès le premier acte, les spectateurs se fussent enfuis en tumulte en poussant des cris de terreur, Edgar Poe aurait été content de nous. […] À propos d’une comédie en un acte et en vers, intitulée le Roman d’une nuit, qui était de moi, et qui fut jugée, j’en rougis, peu morale, la Revue fut poursuivie et condamnée dans ma personne à 500 francs d’amende et à un mois de prison.
Rome, quatorze tableaux, par Ferdinand Laloue et Fabrice Labrousse ; Richelieu, drame en cinq actes et en vers, de Félix Peillon ; et même la Sapho de Philoxène Boyer : tout cela est tombé dans l’oubli à tout jamais. […] Peut-être aussi, en laissant morts et mystérieux les cinq actes et en vers de Félix Peillon, les quatorze tableaux et romains de Fabrice Labrousse et Ferdinand Laloue, accuse-t-on la futilité de ces travaux terriblement forcés auxquels avait à consentir le poète. […] Il croit — et ce ne peut être qu’un acte de foi, l’un de ceux qu’on fait le plus communément, l’un des plus arbitraires, — que l’aventure humaine se déroule suivant un cours normal ou régulier. […] Et il a inscrit cette dédicace, l’année d’avant la dernière invasion des barbares : « C’est un acte de foi et d’amour pour cette tradition grecque et latine, toute de sagesse et de beauté, hors de laquelle il n’est qu’erreur et que trouble. […] Les membres de la Centurie auraient prouvé leur « mérite social », qu’une œuvre ou un acte de génie attesterait.
Il tient la volonté pour une illusion pure : « Tout acte, dit-il, n’est qu’une addition. […] Dès qu’elles se font acte, elles tombent sous la vindicte des lois. […] On ne vit qu’en dévorant la vie, et la pensée qui est un acte participe de la cruauté attachée à tout acte. […] Par raffinement il y ajouta le blasphème qui, à tout prendre, est un grand acte de foi. […] Peut-être blasphème-t-il moins que le vieux docteur des Diaboliques, car le blasphème était pour celui-là l’acte de foi par excellence.
De même, quand nous raisonnons sur nos propres actes, nous avons également un guide certain, parce que nous avons conscience de ce que nous pensons et de ce que nous sentons. Mais si nous voulons juger les actes d’un autre homme et savoir les mobiles qui le font agir, c’est tout différent. […] De plus nous admettons encore qu’il y a un rapport nécessaire entre les actes et leur cause ; mais quelle est cette cause ? […] Alors nous devons contrôler les actes de cet homme les uns par les autres ; nous considérons comment il agit dans telle ou telle circonstance, et, en un mot, nous recourons à la méthode expérimentale. […] De même que dans les autres actes humains, le sentiment détermine à agir en manifestant l’idée qui donne le motif de l’action, de même dans la méthode expérimentale, c’est le sentiment qui a l’initiative par l’idée.
Au cinquième acte, Hippolyte exilé par son père veut engager Aricie à fuir avec lui, et à venir recevoir sa foi dans un temple fameux, voisin de Trézène : Aux portes de Trézène, et parmi ces tombeaux, Des princes de ma race antiques sépultures, Est un temple sacré, formidable aux parjures ; C’est là que les mortels n’osent jurer en vain ; Le perfide y reçoit un châtiment soudain… Pourquoi, observait M. de Lassay, puisque ce temple était connu par son caractère redoutable et sacré, pourquoi Hippolyte, accusé par son père et le trouvant incrédule à sa parole, n’a-t-il pas eu aussi bien la pensée de lui offrir le serment devant l’autel même où la vérité se déclarait et, pour ainsi dire, éclatait à l’instant ?
Ainsi armé et s’enhardissant sous le casque et le bouclier d’autrui, il dit tout sur son compte ; il s’y confesse résolûment et sans pitié sur sa sauvagerie, sa misanthropie ou sa promptitude à s’effaroucher, sa fuite du monde, sa rétivité, son goût absolu de l’indépendance, sa délicatesse extrême qui le rendait plus sensible encore au mal qu’au bien, et qui lui faisait dire avec Bernardin de Saint-Pierre : « Une seule épine me fait plus de mal que l’odeur de cent roses ne me fait de plaisir. » C’est aussi avec des phrases d’auteurs célèbres qu’il répondait tout bas à ceux qui lui reprochaient de prendre pour texte de sa critique d’aussi minces et aussi ingrats sujets que ceux qu’il semblait affectionner : « L’explication de ce qu’on appelle ma modestie est, disait-il, dans ce vers de Plaute (Amphitryon, acte premier, scène première) : « Facit ille… Il fait là ce que ne font pas ordinairement les hommes, il se rend justice. » « — Pourquoi ne rien faire de plus important ?
Réjouir n’est pas le mot, puisque votre résolution diminue les occasions que j’avais de vous voir : le mot dont il faudrait se servir est celui qui peindrait cette sorte de satisfaction grave qui accompagne un acte pénible, mais utile et honorable.
Sur ces entrefaites, lord Carteret, nommé vice-roi d’Irlande, arriva à Dublin (octobre 1724), et son premier acte fut de publier une proclamation promettant 300 liv. st. à celui qui lui nommerait l’auteur des Lettres d’un Drapier, que tout Dublin connaissait : l’imprimeur avait déjà été arrêté.
Au milieu de toutes ces merveilles qu’il gaspille, de ces trésors qu’il dissipe en fumée, Balthazar Claës, qui croit se mettre au courant de la science moderne en poursuivant le but mystérieux des Nicolas Flamel et des Arnauld de Villeneuve, est proclamé à tout instant homme de génie, et ses actes déréglés ou même cruels envers sa famille nous sont donnés comme la conséquence inévitable d’une intelligence supérieure en désaccord avec ce qui l’entoure.
Ce n’est là que le premier acte.
Il faut envoyer consulter l’oracle… » Au troisième acte, au moment où Thésée, qu’on croyait mort, arrive, et quand Phèdre, œnone et Hippolyte sont en présence, Phèdre ne trouve rien de mieux que de s’enfuir en s’écriant : Je ne dois désormais songer qu’à me cacher ; c’est imiter l’art ingénieux de Timanthe, qui, à l’instant solennel, voila la tête d’Agamemnon.
Cela ne nous a jamais semblé plus vrai que lorsqu’on y entre, non avec une curiosité vague ou un labeur trop empressé, mais guidé par une intention particulière d’honorer quelque nom choisi, et par un acte de piété studieuse à accomplir envers une mémoire.
Il s’était pris d’admiration et d’émulation pour la belle invention des journaux par M. de Sallo, pour ceux que continuait de donner à Paris M. l’abbé de La Roque, pour les Actes des Érudits de Leipsick.
« J’ai dû ne pas rester sous le coup d’une semblable apostrophe, qui avait eu du retentissement : j’en ai pris acte dans la séance du 25 juin.
» — Ainsi « l’acte par lequel un peuple se soumet à des chefs n’est absolument qu’une commission, un emploi dans lequel, simples officiers du souverain, ils exercent en son nom le pouvoir dont il les a fait dépositaires et qu’il peut modifier, limiter, reprendre quand il lui plaît439 ».
Maintenant que nous n’avons plus celui qui fut le premier auteur d’un travail d’érudit, mon ardeur à écrire s’éteint, et je n’ai presque plus ce grand bonheur que me donnait l’étude des anciens ; cependant, si vous avez un si vif désir de connaître mon malheur, et comment s’est montré ce grand homme dans les derniers actes de sa vie, bien que je sois empêché par mes larmes, et que mon esprit recule même devant un souvenir qui doit renouveler ma douleur, je cède cependant à vos si vives et si honnêtes instances ; et je ne veux pas manquer à l’amitié qui nous unit.
Avec leur esprit positif, ils aperçoivent tout de suite les actes, l’adultère, ses profits, ses tracas56 ; son comique : ils esquissent volontiers des silhouettes comiques de maris.
Et comme au reste, sous la diversité infinie des actes et des formes, il trouve que ces idées-là sont les idées communes de l’humanité, il les pose dès lors avec plus d’assurance.
« En vingt-quatre heures on a joué et répété 33 actes, tragédies, opéras, comédies. » Un autre régal, c’est quand Voltaire lit ce qu’il compose : des morceaux du Siècle de Louis XIV, Mérope, des épitres, des Discours sur l’homme.
Son dernier mot est un acte de bonté et de compassion.
Si le ton peut paraître un peu bourgeois, l’acte est royal.
Magistrat, il était un modèle ; ses paroles, ses actes, quand il le fallait, allaient à la grandeur.
Il est la première grande figure qui ouvre l’ère des révolutions, qui traduit en discours et en actes publics ce qu’avaient dit les livres ; la première qui se dessine, en la dominant encore, dans la tempête.
Saint-Victor a une émotion qui se trahit par le silence, la fixité de sa lorgnette sur l’actrice, enfin par ce cri enfantin si naïf à la tombée du rideau, au quatrième acte, ce cri timide : « Lia toute seule !
7° La ressemblance déjà soulignée plus haut entre l’acte de Sévi et le geste de Brennus.
Vous l’avouerai-je — à mon âge on fait ses confessions — que nous l’avons lue ensemble tous les deux avec des transports d’admiration, ou tout au moins des actes de faiblesse, des complaisances à son endroit ?
Déjà cette merveille apparaît à la surface de leur être, dans leurs, propos, dans leurs actes, Ô sainte préfiguration !
Tandis que nous écrivons, par une sorte d’instinct théâtral et de tradition, des chapitres qui gravitent tous autour d’une scène principale, un peu comme les actes d’une pièce dramatique ; tandis que nous faisons un livre très un et très serré, destiné à être lu sans arrêt, eux, ils écrivent une sorte de journal intime ; ils superposent les détails, sagement, posément, avec l’amour de l’heure présente qui ne connaît pas l’avenir, sans la même hâte vers le but, et ils songent aux misses qui parcourront vingt pages avant une course à cheval, au chasseur de renard qui revient au logis et qui a besoin d’une petite dose de lecture pour calmer la fièvre de ses veines, au commerçant de la Cité, à l’ouvrier anglais, libres avant le coucher du soleil, et qui prendront le livre et le poseront bientôt sur le coin du dressoir, heureux d’avoir trouvé l’occasion d’une larme ou d’un sourire qui n’étaient pas permis dans le travail du jour.
Non seulement, par sa mémoire des expériences déjà anciennes, cette conscience retient de mieux en mieux le passé pour l’organiser avec le présent dans une décision plus riche et plus neuve, mais vivant d’une vie plus intense, contractant, par sa mémoire de l’expérience immédiate, un nombre croissant de moments extérieurs dans sa durée présente, elle devient plus capable de créer des actes dont l’indétermination interne, devant se répartir sur une multiplicité aussi grande qu’on voudra des moments de la matière, passera d’autant plus facilement à travers les mailles de la nécessité.
Un savant du dix-septième siècle a cherché principalement cette similitude dans les maximes de Platon comparées aux prescriptions de la loi mosaïque ; il indique en exemple : 1° la crainte affectueuse de Dieu ; 2° l’interdiction de se venger et de faire aucun mal à autrui ; 3° l’obligation de la prière, d’accord avec le précepte pythagoricien : « Commence tous tes actes par la prière, afin de pouvoir les achever » ; 4° le devoir pour les puissants et les princes de se conformer au Roi des rois, au Dieu unique, parfait modèle de toute sagesse et de toute justice.
C’est un gros volume de plus de six cents pages, une suite de scènes dialoguées qui forment sinon cinq actes, du moins cinq parties : Savonarole, César Borgia, Jules II, Léon X, Michel-Ange. […] Barrès ne conseillait pas à la jeunesse de manquer par des actes réels au respect qui était dû à Renan. […] C’est un acte de foi et d’amour pour cette tradition grecque et latine, toute de raison et de beauté, hors de laquelle il n’est qu’erreur et trouble. […] Leurs actes, leurs paroles et leurs méditations n’ont point un aspect de nécessité. […] La place me ferait défaut pour en indiquer ici les résultats détaillés : car Striyenski n’a pas adopté le système de la large coupure franche, comme un auteur dramatique qui supprime carrément un acte entier.
Le raisonnement va plus loin : il dément les témoignages de l’histoire ; et les traditions d’une vertu antique sont jugées fabuleuses, parce que les actes qu’elle produisait ne se renouvellent plus : on implique l’intérêt et l’orgueil dans les transports du zèle et de la générosité même ; on métamorphose ainsi l’héroïsme en politique hardie : celle-ci devient le sujet dégénéré de l’admiration ; et la logique subtile, qui la décompose enfin de plus en plus, n’aperçoit en elle rien de plus beau que l’habileté de l’intrigue. […] Un acte magnanime soit de piété, soit d’humanité, soit de vaillance, qui part d’un homme ignoré, peut faire le sujet d’une apologie en quelques vers, mais non d’un poème étendu qui frappe tous les peuples. […] Tel qui fournira, comme Sophocle ou Racine, la carrière de trois ou cinq actes dramatiques, ne fournira pas, comme Homère ou Virgile, celle de douze ou vingt-quatre chants.
C’est d’actes et non d’idées que vivent les peuples. […] Celui qui devait rédiger l’acte additionnel, collaborer au Mercure de 1816 et, aux heures critiques, défendre la liberté à la tribune de la Chambre, celui-là n’était pas né avec un généreux amour des hommes. […] Benjamin Constant a puisé toutes ses inspirations sur des lèvres aimées ; ce sont les femmes qui ont réglé ses opinions, ses discours et ses actes. […] Elle est féconde comme lui ; des poèmes magnifiques en sont sortis (le Corbeau, un Acte de charité, les Deux Glaives, l’Agonie d’un saint, les Paraboles de Don Guy, Hieronymus, le Lévrier de Magnus). […] C’est-à-dire qu’on y accomplit les actes les plus agréables de la religion populaire.
Plusieurs fois le nom de la reine, le nom de plusieurs autres dames est inscrit dans les actes de Witanagemot. […] Kemble, Saxons in England, I, 70 ; II, 184. « Les actes d’un parlement anglo-saxon sont une série de traités de paix entre toutes les associations qui composent l’État, une révision et un renouvellement continuels de toutes les alliances offensives et défensives entre tous les hommes libres.
La tristesse plate et dominicale de la province, à laquelle s’ajoute ici le deuil de l’horrible pierre du pays, la pierre ardoisée de Volvic qui ressemble à ces pierres de cachot, dans les décors de cinquième acte des drames du boulevard. […] Jeudi 26 décembre Été voir Thierry, pour lui demander la lecture aux Français de nos cinq actes sur la Révolution.
Ainsi, pour ne citer toujours que ce que notre mémoire nous rappelle, la scène de Ménélas avec la portière du palais (Hélène, acte I) ; la scène du phrygien (Oreste, acte IV).
De grandes questions vont se poser, de gros orages s’accumulent ; il faudra me dessiner par mes votes et par mes actes pour ou contre le peuple accoutumé à voir en moi sa personnification : si je me dessine pour lui, je donnerai de la force à ses excès et je contribuerai à le perdre ; si je me dessine contre lui, je me trouverai groupé avec les royalistes et les réactionnaires qu’il regarde comme ses ennemis, et je ne conserverai plus dans le peuple que le renom d’un traître ou d’un apostat. […] La république même eût été à l’instant dépopularisée par un pareil acte dans la main des républicains.
C’est ainsi, ou à peu près, que l’on peut essayer de se représenter les intentions du pape Léon XIII, et il semble que, depuis dix-sept ans, tous ses actes comme toutes ses paroles aient tendu à ce grand dessein. […] Ce principe est si général et si naturel qu’il se montre à tout moment dans les moindres actes de la justice humaine.
Le livre se termine par un acte de foi dans un panthéisme mystique si ardent et si profond qu’en le revivant à la suite du Centaure, on se sent enlevé et emporté loin de la terre : « Je ne suis plus ici ou là, sur tel point du globe terrestre, à la cime des montagnes désertes ou sur les plaines ; ensanglantées que traversent les génies de l’air, ou guidant le vol de mes bataillons ; je suis où j’étais ; dans les jours des jours. […] Nous pouvons réaliser dans nos actes ce qu’il n’a jamais été donné à des hommes de vivre, — et, peut-être même, de rêver. » Léon Vannoz.
Niel, propriétaire de la planche, ferait vraiment acte de charité en en faisant tirer de temps en temps quelques épreuves. […] L’ouverture de Tannhäuser, la marche pompeuse du deuxième acte, l’ouverture de Lohengrin particulièrement, la musique de noces et l’épithalame furent magnifiquement acclamés. […] Si ces deux derniers ont démenti plus tard leurs théories de prédilection, ce n’a été chez eux qu’un acte de découragement et de désespoir. […] L’ordre impérial, qui fait tant d’honneur au prince, et dont on peut le remercier sincèrement, je crois, sans être accusé de courtisanerie, a ameuté contre l’artiste beaucoup d’envieux et beaucoup de ces badauds qui croient toujours faire acte d’indépendance en aboyant à l’unisson. […] je n’en sais rien) et tout le troisième acte a été submergé dans le tumulte.
Duverney mourut, laissant un acte par lequel il déclarait Beaumarchais quitte de toutes dettes envers lui, reconnaissait lui devoir la somme de 15, 000 francs payable à sa volonté et s’obligeait à lui prêter, pendant huit ans, sans intérêt, une somme de 75, 000 francs. […] Quand celui-ci se présenta comme créancier, M. de La Blache répondit qu’il ne reconnaissait point la signature de son oncle, qu’il considérait l’acte comme entaché de dol et de fraude et que Beaumarchais, bien loin de jouir d’une créance de 15, 000 francs, était grevé, au contraire, d’une dette de 139, 000 livres. […] Beaumarchais fut condamné à payer les dettes annulées par l’acte du testateur, les intérêts de cet argent depuis cinq ans et les frais du procès. […] Acte reçu à Neustadt, le 14 août 1774, après six heures du soir. […] Pot cassé, rien de plus à l’origine que ce qu’elle devient au dernier acte de la comédie humaine, quand ses morceaux servent de tasses aux fossoyeurs pour boire et trinquer joyeusement !
Il s’aperçut que l’intérêt personnel avait quelque part dans les actes politiques des personnages du temps. […] Des prix pour des ouvrages ou des prix pour des actes de vertu. […] La lâcheté qui prend pour forme le mensonge est quelquefois, est souvent, non pas seulement une politesse, mais un acte de bonté. […] Seulement les circonstances ne se sont pas prêtées à ce qu’il le fût en acte. […] Il se peut qu’il crût l’être ; car il avait laissé, peut-être par distraction, mettre le titre d’écuyer à la suite de son nom dans un acte public ; mais il fut poursuivi de ce fait, condamné, gracié du reste et n’y retomba plus.
Parmi tous les personnages de cette tragi-comédie à cent actes divers, il y avait un pauvre être innocent et charmant, que le hasard de la naissance avait jeté, comme une proie sans défense, à l’acharnement des destins contraires et des partis adverses. […] L’ancien cavalier du col de Mouzaïa, le vainqueur d’Abd-el-Kader, le vieil Africain décoré sur le champ de bataille attendit, deux ans, qu’un acte d’équité lui rendît son képi brodé, son écharpe de commandement et ses épaulettes étoilées. […] Carnot, il lui dit : « Monsieur le Président, en touchant le sol de la patrie, mon premier soin est de vous exprimer les sentiments que m’inspire l’acte que votre gouvernement vient d’accomplir dans des conditions également honorables pour celui qui en est l’auteur et celui qui en est l’objet. » M. […] Formé par ces anciennes disciplines, qui prenaient l’âme tout entière, il se trouva muni de fières maximes dès qu’il fut obligé, par sa conscience, de passer du discours à l’acte. […] Prendre pour acte de foi ce qu’il y a de plus incertain dans les élucubrations ténébreuses des anthropologues, c’est un parti bien étrange, peu scientifique, et dont la témérité pourrait nous mener loin.
Paul (voyez les Actes des Apôtres, chap. […] Cet acte de cruauté et quelques autres révoltent le peuple ; il se sépare des sénateurs ; la division se met entre ceux-ci ; le camp persiste dans son choix, et Claude allait être proclamé, lorsque les députés du sénat le conjurent de ne pas s’emparer par la force d’une autorité qui lui serait conférée d’un unanime et libre consentement (Id. ibid. […] Il se prend de fantaisie pour une affranchie nommée Acte. […] C’est Othon qui sait allier l’élévation des sentiments à la magnificence ; c’est dans Othon qu’on est frappé de la dignité d’un souverain : Néron, passionné pour une esclave, a contracté, dans la familiarité d’une Acte, un petit esprit, les sentiments vils et intéressés d’une créature de cet état. » Son projet était d’amener le divorce d’Octavie et d’épouser Néron : mais quel espoir de succès du vivant d’Agrippine ?
Bien que, dans sa manière d’être et de faire, tout me parût aller à l’encontre du juste, je me sentais solidaire de sa tournure et de ses actes. […] D’où sanguinolents complexes d’actes et de pensées. […] Citation extraite de Racine, Andromaque, Gallimard, coll. « Folio plus », 2003 (acte I, scène 5).
En effet, ce n’était, de la part de celui-ci, ni étourderie, ni vague exaltation : c’était un acte de conquérant et de grand-prêtre de l’art, qui prend ce qui est à sa convenance et met en avant je ne sais quel droit supérieur et sacré.
Conservez vos enfants, si vous ne voulez pas connaître toutes les tortures que peut endurer le cœur d’un père réduit à l’isolement par un dernier acte sanglant dont les rôles sont intervertis.
Ainsi dans Athalie, Joad s’adressant aux lévites (acte V, scène vi) : Allez, sacrés vengeurs de vos princes meurtris !
. — Je crois que ce 1557 revient à 1558, d’après la manière encore en usage dans les actes publics de commencer l’année : je pose la question plutôt que je ne la résous.
Aux approches de la crise imminente du 10 août, elle ne réclamait déjà plus, comme après Varennes, des mesures brusques, absolues ; elle désirait que les sections réunies demandassent, non la déchéance, difficile à prononcer sans déchirer l’acte constitutionnel, mais la suspension provisoire, qu’il serait possible, quoique avec peine, écrivait-elle dix jours avant le 10 août à Brissot, d’accrocher, pour ainsi dire, à l’un des articles de la Constitution.
Épris de toute noble culture des arts et de l’esprit, admirateur, appréciateur d’Érasme comme de Léonard de Vinci et du Primatice, et jaloux de décorer d’eux sa nation, comme il disait, et son règne, propagateur de la langue vulgaire dans les actes de l’État, et fondateur d’un haut enseignement libre en dehors de l’Université et de la Sorbonne, il justifie, malgré bien des déviations et des écarts, le titre que la reconnaissance des contemporains lui décerna.
« Chez les individus qu’on hypnotise deux fois, nous voyons survenir, au réveil, l’oubli complet des pensées et des actes artificiellement produits, tandis qu’ils en retrouvent le souvenir distinct quand ils rentrent dans l’état artificiel.
Mais il resta au pauvre et généreux Aubry-Foucault le souvenir de sa fidélité jusqu’après la mort et d’une reconnaissance qui mesure ses bienfaits non à ses actes, mais aux bons sentiments de son âme.
. — Tantôt des foules, superficiellement affectées par l’ensemble des représentations ambiantes, se portent avec des alternatives de heurts et de stagnances vers des actes qui demeurent inachevés.
Sa traduction vaut mieux que celle de Marot, et la langue en est moins au-dessous des beautés de l’original ; mais l’ouvrage est médiocre, et, s’il doit être compté à Desportes, c’est moins comme un titre poétique que comme un acte de pénitence.
il touche à toutes les circonstances de la vie, il connaît tout, il dit tout, ou, comme il s’en rend le témoignage à la fin d’un chapitre sur l’honnêteté du lit nuptial, « il fait entendre sans le dire ce qu’il ne voulait pas dire172. » En tout ce qui regarde les actes de la vie secrète, il y a une grande différence entre Charron et lui.
Il les occupa de spéculations religieuses, et les honora par des aumônes et des actes de piété, faisant des charités d’une partie de sa fortune, et demandant par testament à être enterré dans l’hôpital de Notre-Dame des Anges, à Angoulême, aux pieds des pauvres qui y étaient inhumés.
Flaubert, on ne sait si elle veille ou si elle dort, si elle a conscience de ses actes ou si elle est en proie aux hallucinations des somnambules.
Le mouvement instinctif du nouveau-né, lorsqu’il sort de son premier domicile, et qu’il est encore oscillant à l’ouverture, ce mouvement, ce premier acte de vie, est de redresser la tête et de la soulever vers la lumière : cœlumque tueri jussit .
Des actes, des bêtes, des plantes portent des noms dont la signification radicale ne leur fut pas destinée primitivement ; et cependant ces noms métaphoriques ont été choisis, assez souvent sur toute la surface de l’Europe, comme d’un commun accord .
Mais quand cela ne lui suffit plus, qu’il est poussé à bout, ce ne sont plus des raisons d’espérance qu’il se forge, c’est un acte de foi qu’il prononce ; il espère, non parce qu’il se croit en droit de le faire, mais parce qu’il n’est pas en son de ne pouvoir point espérer.
, l’auteur du Beau et du Vrai continue son hymne d’adoration imperturbable, comme s’il n’avait là devant lui que de nobles actes et de grandes vertus !
« Quand on aura prouvé, écrit Zola, que le corps de l’homme est une machine, dont on pourra un jour démonter et remonter les rouages au gré de l’expérimentateur, il faudra bien passer aux actes passionnels et intellectuels de l’homme… On a la chimie et la physique expérimentale, on aura la physiologie expérimentale ; plus tard encore on aura le roman expérimental… Nous devons opérer sur les caractères, sur les passions, sur les faits humains et sociaux, comme le chimiste et le physicien opèrent sur les corps bruts, comme le physiologiste opère sur les corps vivants.
Les paroles qu’on lui prête, il ne les a pas toutes dites ; les actes qu’il accomplit n’ont pas tous été siens, bien que chacun soit commandé par la logique et dérive d’une observation.
Il s’y accomplit tous les jours des actes de dévouaient et d’héroïsme.
En nous pareillement, et même si nous n’en avons guère conscience, nos actes et nos rêves doivent attester que nous sommes les enfants de ceux qui n’ont pas été des vainqueurs. […] Il ne sépare pas la pensée de l’action ; mais on agit avec « les armes que le siècle vous prête » et, ses actes, ce sont les livres qu’il accomplissait : nul acte ne lui a paru « digne d’un regard », qui ne fût digne aussi « d’être élevé à la beauté d’une œuvre ». […] Des actes : c’est ainsi que se déclarent les âmes ou, disons mieux, les caractères, mieux encore, les individus. […] Geneviève retournera chez Calvières, qui a ses raisons politiques de la reprendre : elle n’y consent, d’ailleurs, que par la volonté de Savignan : son renoncement final est un acte d’amour obéissant. […] Au troisième acte.
Ses actes — et ceci est sans doute un aveu — se nomment des altitudes ou encore des gestes ; ils n’ont pas de conséquences ni d’effets, mais des répercussions. […] A treize ans, il composait des comédies en quatre actes. […] Tous ses concurrents ensemble n’ont pas donné autant d’ouvrages que lui seul. » Il lui arriva de composer une comédie de trois mille vers en vingt-quatre heures ; et un témoin affirme qu’il écrivit quinze actes en quinze jours ! […] L’auteur doit-il intervenir, juger ses personnages, commenter leurs actes, ou garder la froideur d’un procès-verbal, l’indifférence d’un historien qui enregistre des faits ? […] Il ne faut pas, bien entendu, pousser cette intervention jusqu’à l’analyse des moindres actes de son héros ; mais que l’auteur soit juge, qu’il condamne, qu’il s’apitoie, qu’il prenne parti, je ne vois à cela que des avantages pour le récit.
La langue Françoise, timide, grossière, embarrassée, n’osoit encore s’élever jusqu’aux Arts & aux Sciences ; elle étoit même obligée d’emprunter pour l’histoire, pour les Actes & les Traités publics, le langage de l’ancienne Rome. […] On joua donc les Mystères, les Actes des Martyrs & des Saints.
À l’égard des animaux ou des plantes à sexes séparés, il est de toute évidence, sauf le cas si curieux et encore si peu connu de la parthénogénèse, que la coopération de deux individus est toujours nécessaire à l’acte de la fécondation. […] Quelle raison a-t-on donc de supposer que, même alors, deux individus concourent à l’acte reproducteur ?
Pour le prouver, il montra un petit acte de sa composition qui prouvait assez bien le contraire. […] On a vu les femmes détourner la tête au cinquieme acte & proscrire le Drame entier. […] Gresset, un sixieme acte digne des cinq premiers. […] D’autre part quelle élévation dans l’acte des Incas, & dans la harangue de Tirtée ! Quel agrément, quelle simplicité piquante & délicieuse dans l’acte des Sauvages !
Il se montre avec lui familier, bourru, grossier, mais il se ferait tuer pour lui sans croire le moins du monde qu’il accomplit un acte d’héroïsme. […] Il s’agit de ces invraisemblables signatures que les tabellions apposaient autrefois au bas des actes : À examiner certaines écritures du vieux temps, on croirait avoir sous les yeux le tracé chorégraphique de quelque ballet d’apparat.
Villemain pour lui demander, au moment où je m’occupais de son Portrait, son acte de naissance : cet homme d’esprit, qui était une coquette, m’aurait jugé là-dessus et m’eût répondu par une plaisanterie.
» Et, comme post-scriptum, il indique en anglais la chanson du quatrième acte d’Hamlet que chante Ophélia dans sa folie : avide et pure abeille, il se réserve de pétrir tout cela ensemble64 !
Je lui prêtais du moins cette mauvaise intention qui me mettait en colère à chaque réveil, et que je punis enfin par un acte de rigueur dont je fus punie à mon tour.
oui, cette foi lui était revenue vive et profonde ; cela s’est vu dans des actes religieux, des prières, des lectures, et dans ce baiser à la croix fait avec tant d’âme et d’amour un peu avant de mourir !
Un acte de charité.
De cinq actes en vers les tragiques attraits Des plaisirs du salon devaient faire les frais.
Qui ne s’est vu ou n’a cru se voir dans telle de ses dispositions habituelles, dans tel acte de sa conduite, dans certaines particularités de son tempérament et de ses goûts, dans ce soin même qu’il prend de noter tout ce qui se rapporte à lui ?
De Maistre n’est en reste avec personne, ni de paroles méprisantes quand il mesure leurs talents, ni d’indignation généreuse quand il flétrit leurs actes.
Il a été scientifique en appliquant le déterminisme au tracé des caractères, en rattachant les pensées, les sentiments et les actes des personnages à leurs antécédents, en remontant pour les expliquer aux trois milieux qui façonnent l’individu : milieu physique, milieu social, milieu psycho-physiologique.
Pour les gens qui veulent bien accepter la matérialité du théâtre, l’acte de la couronne démontée pour le Mont-de-Piété, est une émotionnante chose, un clou puissant.
Vaugelas disait, à propos de certains pléonasmes d’usage, que « la parole n’est pas seulement une image de la pensée, mais la chose même », laquelle se représente d’autant plus nettement que la phrase est plus descriptive de l’acte.
L’influence du cinquième acte d’une tragédie à flots de sang sur un auditoire sans haleine, la pitié, l’horreur, les vociférations du chœur sanguinaire, les rugissements des bourreaux, le cri prolongé et renaissant des victimes ; elle eut tout cela, mais ce n’était plus de la langue : c’était des hoquets et des sanglotements d’agonie, Vox faucibus hæret !
Vos événements, pressés les uns sur les autres selon votre bon plaisir, sont plus romanesques qu’intéressants : ils se composent de la proscription d’un noble devenu chef de brigands, ce qui n’est pas nouveau ; d’un acte de générosité fait par un vieillard rodomont, jaloux et bavard, faible et fausse imitation du beau don Diègue de Corneille ; d’un galantin devenu empereur et philosophe profond au moment de son couronnement ; enfin, de la noce d’une demoiselle tant soit peu dévergondée ; et tout cela finit au bruit d’un cor merveilleux, qui force deux tendres amants, près de s’enivrer de la coupe du plaisir, à s’empoisonner de compagnie, le tout pour satisfaire la vengeance d’un vieillard stupide ; car c’est ainsi que vous l’appelez vous-même.
Est-ce qu’elle n’est pas la faute passée en acte ?
Ce ne sont pas les actes de ces personnages qui me révoltent, moi, c’est eux-mêmes… Voilà pour le fond, pour le cœur même du roman.
Parfois il revenait sur ses luttes épiques d’avant guerre et, si jeune, il revisait ses actes et ses pensées.
Si maintenant, allant me promener, je pense à Pierre comme à un homme de taille normale et à Paul comme à un nain, si je laisse Paul à l’état de nain quand je me le figure revenu auprès de Pierre et reprenant sa conversation avec Pierre, nécessairement j’aboutirai à des absurdités ou à des paradoxes : je n’ai pas le droit de mettre en rapport Pierre demeuré normal et Paul devenu nain, de supposer que celui-ci puisse causer avec celui-là, le voir, l’entendre, accomplir n’importe quel acte, car Paul, en tant que nain, n’est qu’une représentation, une image, un fantôme.
Pendant 89 oratoire, pendant 92 guerrier, pendant 93 tueur, pendant toutes les années républicaines ou impériales, il n’y aura pas de poésie, ni même de littérature ; toute notre faculté de vivre sera absorbée en l’éloquence de la tribune et en l’héroïsme du geste guerrier ; fondues dans une unité revendicatrice, toutes les races dont se forma la France ne seront plus que verbe de tribun et acte de conquérant. Et non seulement ce verbe et cet acte délivreront le monde et glorifieront, même par les excès et les défaites, la patrie ; mais, fait admirable, dont l’évidence, je l’espère, va être établie, ils auront la gloire de fonder, après la France moderne, la véritable, la totale poésie française. […] Mais, croyez-le, elle n’est pas morte, la force de verbe et d’acte qui fut la Révolution et l’Empire, cette force faite de tous nos éléments nationaux unifiés en un seul peuple précipité ; seulement elle se transpose, elle ne s’exerce plus dans les assemblées ni sur les champs de bataille ; de l’éloquence politique, de l’exploit militaire, elle reflue en le for des âmes, en l’intimité de la pensée, en le mystère du rêve.
Édouard Rod a choisi la méthode qui est si souvent mise en pratique par les critiques anglais et que Sainte-Beuve, qui souvent la suivait lui-même, recommandait avec instance : faire une biographie intelligente (tout simplement) de votre auteur ; le suivre de sa naissance à sa mort ; expliquer ses actes par son caractère, les modifications de son caractère par les circonstances où il s’est trouvé ; quand vous rencontrez une de ses œuvres, l’expliquer, comme un de ses actes, par son caractère, et les circonstances qu’il traverse ou vient de traverser ; et le conduire ainsi jusqu’au tombeau sans jamais séparer sa vie de son œuvre, sans jamais cesser de le tenir sous votre regard, tout entier. […] Une note de la Revue prévient le lecteur : « La Direction s’est vue dans la nécessité de supprimer ici un passage qui ne pouvait convenir à la rédaction de la “Revue de Paris” ; nous en donnons acte à l’auteur. » On était scrupuleux en 1856 ; car vous savez assez que, dans sa promenade du fiacre, Flaubert a marqué tous les endroits de Rouen et de la banlieue où le fiacre a passé, mais rien de ce qui s’est passé dedans. […] Le père, l’orateur un peu dénué d’intelligence, que j’ai eu l’honneur de vous présenter tout à l’heure, ne peut pas recevoir la confidence d’une « inconséquence » de son épouse sans en faire part immédiatement au précepteur-confesseur ; il ne peut pas faire une scène de quatrième acte à la même épouse coupable sans prier le précepteur archiviste de vouloir bien rester pour prendre des notes. […] Écrire est un acte, et nous n’agissons jamais que pour obéir à une passion, bonne ou mauvaise.
Toujours, de l’iniquité abstraite, il va à l’abus spécial ; car c’est l’abus qui crie et demande non un discoureur, mais un champion ; la théologie ne vient pour lui qu’en second lieu ; avant tout, la pratique ; la véritable offense contre Dieu, à ses yeux, c’est un mauvais acte ; le véritable service de Dieu, c’est la suppression des mauvais actes. […] Ils jugent que tout autre état d’esprit est impie, que l’insouciance et la joie sont monstrueuses, que chaque distraction ou préoccupation mondaine est un acte de paganisme, et que la véritable marque du chrétien est le tremblement dans l’idée du salut.
Ampère sans doute pouvait faire théoriquement profession de républicanisme, mais c’était un pur républicain de salon qui n’avait jamais, il faut bien le savoir, écrit dans sa vie un seul article politique, comme nous tous avions fait plus ou moins : lui, il s’était toujours abstenu ; je le répète, ni sous la Restauration, ni durant les dix-huit années de Louis-Philippe, Ampère n’avait jamais imprimé une seule ligne de politique, ce qui n’empêchait pas qu’il ne fût fort vif en causant et fort sincère, qu’il ne tînt même à faire acte de présence au National du temps de Carrel les jours d’émotion ou d’émeute, sauf à regarder brusquement à sa montre et à se rappeler qu’il n’avait plus que juste le temps de courir à l’École normale faire une conférence sur Gongora ou le cavalier Marini. […] Mais ce fut son dernier acte de présence, son dernier effort parmi nous.
Il est à craindre que, six mois après l’acte du Parlement pour l’extirpation de l’Évangile, les fonds de la banque et des Indes-Orientales ne tombent au moins de 1 pour 100. […] Par ces raisons et d’autres de poids égal, les éolistes affirmaient que le don de roter est l’acte le plus noble de la créature raisonnable.
Le mot honneur exprime un sentiment d’approbation et d’admiration suivi à l’occasion par les actes extérieurs correspondants. […] Les philosophes se méprennent quand ils découvrent dans notre volonté un type différent de la cause, et déclarent que nous y voyons la force efficiente en acte et en exercice.