/ 1661
1122. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVII. De la littérature allemande » pp. 339-365

La langue doit aussi se fixer difficilement, lorsqu’il existe diverses universités, diverses académies d’une égale autorité, sur les questions littéraires.

1123. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre V. La Fontaine »

L’Académie le reçut en 1684.

1124. (1890) L’avenir de la science « XII »

Tout ce qui est du passé est sérieux : un jour, Béranger sera objet de science et relèvera de l’Académie des Inscriptions.

1125. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIX. Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire » pp. 484-497

C’est un siècle calme, ordonné, conservateur, où la pensée et la société se reposent sous le joug multiple de l’Etat, de l’Eglise, des Académies, des traditions, des convenances et des règles de toute espèce.

1126. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Saint Anselme, par M. de Rémusat. » pp. 362-377

Ils étaient ensemble (à l’Académie des sciences morales et politiques) d’une commission pour juger le prix à donner sur le meilleur exposé de l’état de la philosophie allemande.

1127. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Les romans de M. Edm. de Goncourt » pp. 158-183

C’est la démarche d’Elisa partant en promenade, qu’il nous donne, « avec son coquet hanchement à gauche », « l’ondulation de ses reins trottinant un peu en avant de l’homme, la bouche et le regard soulevés, retournés vers son visage. » Mais c’est dans les Frères Zemganno qu’éclate cet amour de la vie corporelle, ce penchant à peindre des académies en mouvement, suspendues à l’oscillation d’un trapèze, dardées dans l’allongement d’un saut, glissant sur une corde, disloquées dans une pantomime, emportées et fuyantes dans le galop d’un cheval.

1128. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence de la chaire. » pp. 205-232

Les contradictions qu’elle a essuyées ont été le signal d’une guerre très-vive entre le fameux docteur Arnauld & Philippe Coibaud Dubois de l’académie Françoise.

1129. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre I : Rapports de cette science avec l’histoire »

Cousin a fait pour l’histoire de la philosophie, disons que depuis trente ans, à l’Académie des sciences morales, il suscite les recherches de la science et les fait porter successivement sur tous les points encore inexplorés par les concours d’où sont sortis tant d’ouvrages éminents.

1130. (1876) Du patriotisme littéraire pp. 1-25

Bersot, en qualité de président de l’Académie des sciences morales et politiques.

1131. (1759) Observations sur l’art de traduire en général, et sur cet essai de traduction en particulier

Voyez l’Histoire de l’Académie Française, i, 2.

1132. (1899) Psychologie des titres (article de la Revue des Revues) pp. 595-606

Histoire de l’Académie, p. 108, 109.

1133. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

En Italie au contraire l’Inquisition et les Académies transforment peu à peu la littérature en un exercice de rhétorique.

1134. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVIII et dernier. Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence. »

On sait que l’Académie française substitua, il y a près de quinze ans, ces sortes d’éloges à ses anciens sujets.

1135. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVI. »

Peut-être, dès la première jeunesse, les avait-il murmurés sous les platanes de l’Académie d’Athènes, quand le hasard le jeta dans une cause qu’il ne devait pas suivre longtemps.

1136. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Il ne nous paraît pas non plus vraisemblable que le vieil esprit de France défaillant puisse, à défaut de messieurs les comédiens ordinaires et du décret de Moscou, trouver quelque espoir de soutien et de réconfort du côté de l’Académie française et des lettres patentes du 10 juillet 1637. L’Académie, par la suite des temps, n’est devenue à aucun degré un corps conservatoire et traditionaliste, et il ne semble pas qu’elle puisse et doive rester une expression élevée et fine d’esprit national et de perpétuité. […] Nisard à l’Académie française et dans l’Université. […] Soyez sûrs que ce qui lui a donné ce jour-là le courage de résister à ses plus éminents collègues de l’Académie, c’est qu’il récitait au dedans de lui-même ses patenôtres de Boileau : Clio vint l’autre jour se plaindre au dieu des vers, etc. […] Mais l’Académie des sciences morales et politiques, qui l’a couronné, ne lui défendait point, tant s’en faut, d’étendre ses jugements sur l’ensemble de la littérature contemporaine ; et lui-même, chaque fois que l’intérêt de sa cause l’a exigé, s’est permis plus d’une excursion en dehors du roman et du théâtre.

1137. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Dans la première édition du dictionnaire de l’Académie, ce terme d’actuel était rangé parmi les dérivés du verbe agir, et traduit par effectif ; c’est le sens de l’étymologie latine : actualis, qui agit. […] Le premier est sa correspondance avec Sainte-Beuve sur la candidature du professeur Charles Robin de l’Académie des Sciences, l’autre son propre discours de réception à l’Académie française et la réponse de Renan. […] Le même motif lui fit prendre très au sérieux ses candidatures successives à l’Académie des Sciences, à l’Académie de médecine, à l’Académie française. […] Louis Bertrand 15 On excusera ce qu’il y a de pédant et d’abstrait dans le titre de cette page, consacrée au fier écrivain que l’Académie a honoré l’autre jeudi, s’honorant ainsi elle-même. […] À l’occasion de son élection à l’Académie.

1138. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

On n’avait fait à Bernardin de Saint-Pierre qu’un reproche envieux et injuste : on l’accusait, lui, homme sans fortune, d’avoir sollicité avec trop d’anxiété des libraires, de l’Académie, du gouvernement, des ministres, les modestes tributs que l’État accordait à son génie indigène ; mais on oublia qu’il n’avait aucun patrimoine que ce génie, qu’il avait à nourrir un enfant et une jeune épouse, qu’il sentait derrière lui, à peu de distance, la mort, épiant sa fin prochaine, les menacer d’un abandon éternel. […] Celle locution, qui se trouve dans le Dictionnaire de l’Académie, édition de 1694, n’est plus d’aucun usage. […] Ces exemples sont tirés du Dictionnaire de l’Académie, édition de 1694.

1139. (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190

Son Académie, tout-à-coup célèbre, devint bientôt la rivale de celle d’Athènes, & même rivale préférée. […]   Richelieu, en formant l’Académie Françoise, anima par son exemple & par ses bienfaits les membres dont il la composa. […] » C’est une justice qu’il se rendit publiquement le jour de sa réception à l’Académie Françoise, & que le Public confirma par les plus grands applaudissemens.

1140. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

Et tout près de là, mon Dieu, je me rappelle, il y a bien longtemps, s’ouvrait la porte d’une allée, d’une allée, qui était tout le magasin du marchand anonyme de dessins et de gravures, où j’ai manqué, faute d’argent, toute une série de grandes sanguines de Fragonard, à huit francs pièce, représentant des danseuses du plus beau faire, et bien certainement, dessinées d’après des sujets de l’Académie royale de musique — sanguines, que je n’ai jamais vues repasser dans une vente. […] Ce soir, le hasard me fait lire un article de je ne sais plus qui, constatant avec une joie, presque sauvage, la baisse, l’écroulement des objets japonais : tout cela pour arriver à dire au public, que l’Académie des Goncourt est fichue, et que les gens qui croyaient en être, sont volés. […] Aussi a-t-il bien mérité de l’Académie, qui l’appellera, selon l’antique formule, prochainement dans son sein4.

1141. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (1re partie) » pp. 337-416

XIX Rousseau, en se voyant couronné pour son style par les académies, applaudi par les cours, encensé par les philosophes, se prend lui-même au sérieux ; il adopte pour toute sa vie ce rôle de Diogène moderne, qui prétend renouveler la face du monde moral et politique du fond de sa prétentieuse obscurité. […] (Discours à l’Académie de Dijon.

1142. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque (1re partie) » pp. 145-224

Ils jouaient la sagesse et la vertu dans les académies et dans les places publiques ; ils accoutumaient les Athéniens à ces jeux d’idées et de paradoxes qui rendaient l’oreille fine et l’esprit sceptique ; pour effacer ces sophistes, il fallait bien parler leur langue à ce peuple infatué. […] Elle paraîtrait plus belle encore si elle était plus simplement exposée par Platon, non dans le style de l’école et de l’académie grecques, mais dans le style simple, naïf, limpide et populaire des paraboles évangéliques.

1143. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

Vendredi 18 janvier Hier, jeudi, Daudet parlait du roman, qu’il voulait faire sur l’Académie, et qu’il a le projet d’intituler : « L’Immortel ». […] * * * — À propos des curieux dessins de costumes, enlevés à la plume et lavés d’une rapide aquarelle par Boquet, pour la confection des costumes de l’ancienne Académie royale de Musique, Nuitter me racontait, que le plus grand nombre de ces dessins avaient autrefois été donnés aux enfants des employés des Menus-Plaisirs, qui s’amusaient à les découper.

1144. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

Après avoir été longtemps la Gaule semi-barbare sous ses druides, caste sanguinaire dont un système historique faux veut faire aujourd’hui une académie de platoniciens ; après avoir succombé sous les Romains, le flot des races orientales et des émigrations du Nord l’envahit, et la mélange d’un sang plus pur et plus raffiné que le sang gaulois. […] C’est dans l’oraison funèbre surtout que s’aperçoit pour la première fois le confluent de l’éloquence sacrée et de l’éloquence profane, de la chaire et de l’académie, du pontife et de l’homme de lettres.

1145. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

Plus tard je me trouvai une ou deux fois assis à côté de lui aux séances d’élection de l’Académie française ; je reconnus la même figure, mais alanguie par la souffrance et un peu assombrie par les années ; elles comptent doubles pour les hommes de plaisir. […] À l’exception de Mme de Staël et de M. de Chateaubriand qui, malgré leur génie, avaient bien conservé dans leur style quelques oripeaux, clinquant de la déclamation et de la rhétorique natale, tout était imitation servile de l’antique dans les poètes lauréats de la guerre, de la gloire, de la caserne, de l’académie et du palais.

1146. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

Delacroix n’est pas encore de l’Académie, mais il en fait partie moralement ; dès longtemps il a tout dit, dit tout ce qu’il faut pour être le premier — c’est convenu ; — il ne lui reste plus — prodigieux tour de force d’un génie sans cesse en quête du neuf — qu’à progresser dans la voie du bien — où il a toujours marché. […] Dans une toile énorme, où se voyaient trop clairement les habitudes récentes de l’Académie de peinture, M. 

1147. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Histoire littéraire de la France. Ouvrage commencé par les Bénédictins et continué par des membres de l’Institut. (Tome XII, 1853.) » pp. 273-290

Victor Le Clerc, et rédigé par des membres de l’Académie des inscriptions, MM. 

1148. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — I. » pp. 19-35

La Bruyère, dans son discours de réception à l’Académie, parlant de Fénelon, qui était le dernier académicien reçu et qui, trois mois avant lui, avait fait un charmant discours, disait : … Après ce que vous avez entendu, comment osé-je parler, comment daignez-vous m’entendre ?

1149. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — I. » pp. 446-462

Cette réflexion est la première qui s’offre quand il s’agit de l’écrivain dont je voudrais aujourd’hui donner une juste idée ; Ramond, mort le 14 mai 1827, membre de l’Académie des sciences, objet d’un éloge historique de Cuvier, apprécié de tous les savants comme historien et géographe des montagnes, mais non assez estimé et prisé des littérateurs comme peintre et comme ayant heureusement marié les couleurs de Buffon et de Rousseau aux descriptions précises des De Luc et des Saussure.

1150. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

Blanchemain, orné de portrait, armoiries, fac-similé d’écriture, se termine par quelques lettres et pièces en prose, notamment deux discours moraux qui ont dû être composés par Ronsard pour la petite académie du Louvre présidée par Henri III.

1151. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres complètes de Saint-Amant. nouvelle édition, augmentée de pièces inédites, et précédée d’une notice par M. Ch.-L. Livet. 2 vol. » pp. 173-191

Lié avec tous les beaux esprits de l’époque, Saint-Amant fut un des premiers membres nommés par l’Académie française : il demanda et obtint d’être exempté de la harangue d’usage, « à la charge qu’il ferait, comme il s’y était offert lui-même, la partie comique du dictionnaire, et qu’il recueillerait les termes grotesques, c’est-à-dire, comme nous parlerions aujourd’hui, burlesques. » C’est Pellisson qui parle.

1152. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — I » pp. 107-125

Au sortir du collège, il s’appliqua avec une certaine ardeur à l’étude, même à celle de la théologie, mais surtout il rechercha la connaissance des beaux esprits et grands hommes du temps, et dans la rue Saint-Étienne-des-Grès, où il logeait alors, il forma, en société de quelques amis honnêtes gens, une petite académie où chacun s’exerçait, se produisait, et où probablement on se louait aussi ; la louange fut très chère de bonne heure à Marolles, et il ne la marchandait pas aux autres, ne leur demandant qu’un peu de retour.

1153. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Etienne-Jean Delécluze »

Par exemple, ayant à parler du grand prix de gravure (Journal des Débats du 21 septembre 1854), il dira : « Les élèves graveurs admis au concours sont tenus à dessiner d’abord une figure d’après l’antique, puis une académie d’après nature dont ils font la traduction avec le burin, et c’est d’après le mérite de cette triple étude que l’on apprécie leur mérite et qu’on leur décerne un prix quand ils le méritent.

1154. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

» On n’a jamais vu de femme, dans le cas de Clotilde, adresser de telles paroles à un homme distingué et de cet ordre, à quelque illustre membre de l’Académie des sciences à qui elle aurait tant fait que de se donner.

1155. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc »

Ce que je sais, comme spectateur et témoin des mouvements et variations de notre temps, c’est que la plupart des idées et des réformes indiquées étaient depuis longtemps dans la pensée et dans les discours des hommes éclairés qui s’occupaient le plus de beaux-arts en dehors des Académies, et qu’elles venaient, bien qu’un peu tard, réaliser des vœux qu’ils n’avaient cessé d’exprimer.

1156. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Modelon, ancien professeur à Sorèze, aujourd’hui à Stanislas, poëte lui-même et doué du souffle, honoré en 1861 d’une médaille par l’Académie de Lyon dans le concours ouvert pour le prix de poésie : la Réunion de la Savoie à la France.

1157. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres choisies de Charles Loyson, publiées par M. Émile Grimaud »

C’est en cela que Loyson est fort supérieur à Casimir Delavigne, son contemporain, et à côté de qui il débuta dans les concours de l’Académie française.

1158. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Préface »

. — Je ne parle pas (bien entendu) de ses deux amis de tous les temps et confrères de l’Académie, M. 

1159. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »

Le jeu de scène maintenant classique à l’Académie nationale de musique en lequel, au final de la Walkyrie, Wotan fascine de son regard impérieux et sévère Brünhild épuisée avant de l’ensevelir d’un baiser dans une hypnose flamboyante, puis reculant pas à pas, appelle d’un très long regard le sommeil punisseur ; ce jeu de scène, disons-nous, est exact, cohérent, d’une vérité de technique surprenante, mais apocryphe.

1160. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre X. De la littérature italienne et espagnole » pp. 228-255

Une foule d’académies, d’universités, existaient dans les grandes villes d’Italie.

1161. (1903) Zola pp. 3-31

Émile Faguet, de l’Académie française.

1162. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre III. Le Bovarysme des individus »

Dans une allocution prononcée à l’Académie, M. 

1163. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

… Et quant à la Postérité, elle qui demande des opinions à Sainte-Beuve, elle a au moins l’opinion de ce grand moraliste sur la Postérité, lorsqu’il disait en pleine Académie, que la morale de Mme Sand serait, avant peu, toute la religion de l’avenir !

1164. (1903) Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines pp. 3-31

Adolphe Boschot au secrétaire perpétuel de l’Académie française et l’intéressante brochure que viennent de publier MM. 

1165. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VIII : M. Cousin érudit et philologue »

Le cardinal de Retz, dom Robert des Gabets, Roberval, M. de La Clausure, l’abbé Gautier, tous les personnages d’une académie cartésienne, une foule de pièces de Leibnitz, Malebranche et Descartes, des lettres de Spinoza, quantité de morceaux sur Mme de Longueville, Mme de Sablé, Pascal, sa famille : il a fourni des mémoires et des documents sur tous les personnages illustres de ce temps.

1166. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

Ce lieu fut apelé académie, du nom de son ancien possesseur ; delà la doctrine de Platon fut apelée l’académie. On done aussi par extension le nom d’académie à diférentes assemblées de savans qui s’apliquent à cultiver les langues, les sciences, ou les beaux arts. […] Louis, prononcé en présence de l’académie françoise, nous fournit encore un bel exemple d’hypotypose, dans la description qu’il fait du départ de S. […] feux et rompent ne vont point ensemble : c’est une observation de l’académie sur les vers du cid. […] Au reste l’académie a observé que les rides marquent les années : mais ne gravent point les exploits.

1167. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

On s’y moque très spirituellement des vieilleries, et le « retour à la nature » n’y est qu’un jeu d’académie ou de salon. […] Napoléon se chargea de l’éducation de ses deux fils et nomma son oncle recteur de l’académie d’Orléans. […] L’Académie vient de récompenser son zèle et de confirmer ses conclusions en lui décernant le prix qui porte le nom de M.  […] Mais il faut bien croire un historien que l’Académie a récompensé. […] Je le rapporte sans y changer un mot, en évitant ce qui fut dit ensuite, parce que cela se rapportait à l’Académie, et que je ne veux pas glisser dans les indiscrétions de la chronique.

1168. (1888) Poètes et romanciers

. ; en 1846, par son discours de réception à l’Académie française, où il remplaça M.  […] L’Académie l’a élu ; le public l’aimera. […] Ce fut particulièrement ce besoin d’une entière indépendance qui lui fit redouter d’appartenir à un corps quelconque, même à l’Académie. Tout ce qui pouvait enchaîner son humeur, soit la vie publique, soit l’Académie, lui semblait un joug intolérable. […] On tombe assez souvent dans la même erreur, relativement à l’Académie : c’est de l’orgueil !

1169. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

La section de morale rendant justice, dans cette longue étude, à la variété et à la justesse des vues, à la délicatesse du goût et à tout cet ensemble de qualités qui se soutiennent les unes les autres et se complètent, propose à l’Académie de décerner le prix Stassart au mémoire portant pour devise : « L’artiste véritable ne voit pas la réalité telle qu’elle est, mais telle qu’il est. […] Elle agita l’Académie royale de peinture et de sculpture. […] Le premier dictionnaire de l’Académie en avait dédaigné les termes techniques ; mais Thomas Corneille les a recueillis, l’Encyclopédie les explique. […] Sans doute ils vont au-devant d’elles, ils se « déplacent », courent de l’usine au salon ou aux académies. […] La première édition du Dictionnaire de l’Académie refusa d’admettre les termes de métier.

1170. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

On accusait alors madame Récamier d’indiquer impérieusement à l’opinion les candidats à l’Académie française. […] Presque tous les amis de madame Récamier entrèrent, en effet, successivement à l’Académie ; ce n’était pas qu’elle en ouvrît les portes, mais c’est que l’élite des bons et grands esprits aimables était attirée tour à tour par le charme grave de son salon ; ils croyaient se consacrer aux regards de la postérité en illuminant leurs fronts d’un rayon du front olympien de M. de Chateaubriand.

1171. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIIIe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin » pp. 225-319

Le voilà comme en prison, feuilletant de temps en temps une vieille histoire de l’Académie de Berlin, porte-sommeil, assoupissante lecture ! […] C’est que j’en fais ce que je veux, un salon, une église, une académie.

1172. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

Il plut à ces messieurs (je ne saurais les nommer, car mon ami Caluso s’était démis de sa place de secrétaire de l’académie), il leur plut, dis-je, de m’élire membre de cet institut et de me l’apprendre directement par une lettre. Prévenu d’avance par l’abbé, je leur renvoyai la lettre sans l’ouvrir, et je chargeai mon ami de leur dire, de vive voix, que je n’acceptais point ce titre d’associé, que je ne voulais être d’aucune association, et, moins que de toute autre, d’une académie qui récemment avait exclu avec tant d’insolence et d’acharnement trois personnages aussi respectables que le cardinal Gerdil, le comte Balbo, le chevalier Morozzo (comme on peut le voir dans les lettres que je cite en note), sans en apporter un autre motif, sinon qu’ils étaient trop royalistes.

1173. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

Cette académie aurait de nos jours une rude tâche, s’il lui fallait démontrer à la présomption ignorante et contrôleuse la légitimité de sa conduite ! […] Comment, au milieu du XIXe, siècle, un membre de l’Académie des sciences morales et politiques a-t-il pu écrire des axiomes comme ceux-ci : « La société n’est pas les hommes, elle n’est que leur union.

1174. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

Jeudi 31 mars Mme Daudet rentre de la séance de l’Académie intéressée, amusée, égayée. […] Et regarder la coupole, semble un moment devoir devenir l’expression, pour peindre l’abstraction d’un académicien, d’une séance de l’Académie, la dissimulation de ses impressions, de ses sensations, quand un antipathique parle.

1175. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

La démocratie intellectuelle et littéraire vous éblouit moins, parce qu’elle répercute à peu près uniformément et de tous les points la lumière ; mais, en réalité, il y a plus de génie humain réparti entre de plus vastes multitudes dans un peuple que dans une académie d’hommes de génie. […] La société, peu nombreuse, n’avait rien de ce libre désordre qui dissémine en plusieurs groupes une conversation française ; c’était plutôt une académie qu’un cercle.

1176. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Le siècle militaire incarné dans Bonaparte allait s’incarner littérairement dans cet écrivain ; tout était réaction en France depuis la caserne jusqu’aux académies. […] Bonaparte, devenu Napoléon, fut présenté comme un nouveau Cyrus au monde, dans l’exorde du discours à l’Académie française de M. de Chateaubriand.

1177. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

La chaleur point à travers les pores de ces deux figures (oui, messieurs de l’académie, je persiste) ; c’est à mon sens, et au sentiment de Le Moine, le plus beau faire imaginable. […] Vous scavez que Naigeon a dessiné plusieurs années à l’académie, modelé chez Le Moine, peint chez Van Loo, et passé, comme Socrate, de l’attelier des beaux-arts dans l’école de la philosophie.

1178. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

XI, des Bulletins de l’Académie royale de Bruxelles.

1179. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — I. » pp. 1-19

Languet, archevêque de Sens, au discours de réception du duc de Nivernais qui succéda à Massillon à l’Académie française (séance du 4 février 1743).

1180. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37

Massillon fut reçu à l’Académie française le 23 février 1719, en remplacement de ce même ami, l’abbé de Louvois, qui lui avait déjà valu l’évêché de Clermont13.

1181. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — II. (Fin.) » pp. 198-216

Mais pardon de nous arrêter sur ces détails d’académie avec Bossuet.

1182. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

Cependant, jeune, à la cour de Charles IX, et ensuite auprès de Henri III, pendant la captivité du roi de Navarre, d’Aubigné était compté au premier rang des beaux esprits galants et à la mode ; il composait pour les divertissements de cour des ballets, mascarades ou opéras ; il avait mille ingénieuses inventions ; il était de cette Académie royale de Charles IX et de son successeur, qui, dans ses beaux jours, s’assemblait au Louvre, dont plusieurs dames faisaient partie, et où l’on traitait des questions platoniques et subtiles.

1183. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — II » pp. 369-387

Lorsque l’Académie française, par l’organe de son directeur Tourreil, présenta pour la première fois son Dictionnaire à Louis XIV, elle lui disait : « Pourrions-nous, Sire, n’avoir pas réussi ?

1184. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — III » pp. 337-355

[NdA] Ils ont été publiés pour la première fois en 1758 par M. de Zur-Lauben, capitaine au régiment des Gardes suisses, et associé correspondant de l’Académie des inscriptions, qui ne manque pas de les attribuer au duc de Rohan.

1185. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Sa philosophie diffère peu de celle de Montaigne, de ce Michel dont l’Éloge en ce temps-là était mis au concours par l’Académie, et que, lui, sans tant de façons, il lisait et relisait sans cesse : « Il ne m’eût fallu peut-être que sa fortune pour le valoir de tout point, génie à part cependant.

1186. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier (suite et fin.) »

À l’Académie, lorsqu’on produit, à l’occasion d’un mot, les exemples tirés des principaux écrivains témoins de la langue, il est rare que l’exemple emprunté à Mme de Staël ne soulève pas d’objections, et qu’une phrase d’elle passe couramment.

1187. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre I. Composition de l’esprit révolutionnaire, premier élément, l’acquis scientifique. »

. — Ailleurs, à l’Académie de Bordeaux, Montesquieu lit des discours sur le mécanisme de l’écho, sur l’usage des glandes rénales ; il dissèque des grenouilles, essaye l’effet du chaud et du froid sur les tissus vivants, publie des observations sur les plantes et sur les insectes. — Rousseau, le moins instruit de tous, suit les cours du chimiste Rouelle, herborise, et s’approprie, pour écrire son Émile, tous les éléments des connaissances humaines. — Diderot a enseigné les mathématiques, dévoré toute science, tout art et jusqu’aux procédés techniques des industries.

1188. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre VI. Science, histoire, mémoires »

Gréard (né en 1828), vice-recteur de l’académie de Paris.

1189. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre V. La littérature et le milieu terrestre et cosmique » pp. 139-154

Ils sont légion : Retz et la Rochefoucauld, deux adversaires politiques, deux rivaux de gloire littéraire ; Scarron, Molière, Boileau, trois maîtres, à des degrés divers, du comique et de la satire ; Mme de Sévigné, la reine du style épistolaire ; Cyrano de Bergerac, malgré son nom de ; consonance gasconne ; Bachaumont et son ami Chapelle, le bon buveur, qui doit son surnom au village de la Chapelle, devenu aujourd’hui un faubourg de Paris agrandi ; Patru, Chapelain, Conrart, les petits grands hommes de l’Académie naissante ; d’Aubignac, un auteur de pièces sifflées qui se venge en se faisant le législateur du Parnasse ; le galant abbé Cotin, ce martyr de la critique littéraire, d’autres encore, sans compter les peintres Lesueur et Lebrun, attestent la fécondité alors décuplée de la grande ville.

1190. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VI. Pour clientèle catholique »

Charles Godard, qui auréole sa signature de divers titres éblouissants tels que « professeur agrégé de l’Université » ou bien encore « membre associé franc-comtois de l’académie de Besançon », est naturellement un esprit docile qui suit toujours quelque maître de très près et tremble de laisser échapper la traîne conductrice.

1191. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires de Philippe de Commynes, nouvelle édition publiée par Mlle Dupont. (3 vol. in-8º.) » pp. 241-259

L’Académie des inscriptions a reconnu ce mérite solide et modeste en décernant à Mlle Dupont la première médaille dans la série des travaux concernant les antiquités de la France.

1192. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. » pp. 275-293

Dans ces deux cours je voudrais que, tout en insistant sur les beautés et sur les grandeurs de la littérature française et de l’histoire nationale, on se gardât bien de dire ce qui se dit et se répète partout, dans les collèges et même dans les académies, aux jours de solennité, que le peuple français est le plus grand et le plus sensé de tous les peuples, et notre littérature la première de toutes les littératures.

1193. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres inédites de la duchesse de Bourgogne, précédées d’une notice sur sa vie. (1850.) » pp. 85-102

Au milieu de tous ces noms, dont quelques-uns des plus doctes et appartenant à l’Académie des inscriptions, mais dont aucuns ne sont des noms en us, on rencontre avec plaisir deux femmes, l’une que le génie de l’art a douée en naissant, et qui, entre mille grâces naturelles, a celle du crayon et du pinceau ; l’autre qui vient de montrer qu’elle n’a qu’à vouloir, pour mettre une plume nette et fine au service de l’esprit le plus délicat.

1194. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — II. » pp. 460-478

On trouvera dans les Mémoires de l’Académie des sciences morales et politiques, au tome II (2e série, p. 261), des Observations sur le droit civil français considéré dans ses rapports avec l’état économique de la société, par M. 

1195. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — I. » pp. 201-219

Le procès fut porté à l’Académie des sciences, et Beaumarchais le gagna.

1196. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

Il fut élevé avec distinction et en gentilhomme ; il finissait ses exercices à l’Académie quand il perdit son père, et il se trouva maître d’une partie de sa fortune.

1197. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — III. Franklin à Passy. (Fin.) » pp. 167-185

Assistant à une séance de lycée ou d’académie, où l’on faisait des lectures, et entendant mal le français déclamé, il se dit, pour être poli, qu’il applaudirait toutes les fois qu’il verrait Mme de Boufflers donner des marques de son approbation ; mais il se trouva que, sans le savoir, il avait applaudi plus fort que tout le monde aux endroits où on le louait lui-même.

1198. (1912) Le vers libre pp. 5-41

Roinard, et tant d’autres, — bref les premiers en date de toute la belle pléiade de poètes du Mercure de France, cette Revue qui a commencé presque comme la Vogue, qui a grandi comme la Revue des Deux-Mondes et qui enfin vient d’entrer un peu à l’Académie Française.

1199. (1912) L’art de lire « Chapitre VIII. Les ennemis de la lecture »

Non seulement pour un livre ; mais pour un auteur ; et beaucoup ne lisent un ou plusieurs ouvrages d’un homme que quand il est passé grand écrivain dans l’estime de tout le public, ou quand il a été nommé de l’Académie française, ce qui, du reste, n’est pas tout à fait exactement la même chose ; ou quand ils apprennent sa mort ; ces lecteurs nécrologiques sont assez nombreux.

1200. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre premier. Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution » pp. 1-33

un des fondateurs de l’Académie française, qui est, quoi qu’on dise, une institution glorieuse.

1201. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XII : Pourquoi l’éclectisme a-t-il réussi ? »

. — M. de Lamartine, Discours de réception à l’Académie.

1202. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XIII : De la méthode »

Beaucoup d’espace, beaucoup de jour, peu de meubles ; en fait de livres, une bibliothèque toujours ouverte où sont les quatre-vingt-quatre volumes de Voltaire, et les trente-deux volumes de Condillac ; une autre, énorme, comblée d’ouvrages de fonds, mémoires des académies, journal des savants, recueils des mémoires et des historiens originaux, catalogues de faits de toute espèce et de toute forme ; dans un cabinet, quelques herbiers, deux ou trois squelettes, des cartons de portraits ou d’estampes, bref un choix de spécimens.

1203. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

S. de Sacy (De l’Académie française). […] Deslys, justement couronné par l’Académie, à G. de la Landelle, peintre de mœurs distingué, meilleur peintre de marine ; à de Bréhat, martyr du travail, semeur qui n’a pas eu le temps de moissonner ; à Gustave Aymard, rival de Gabriel Ferry et de Paul Duplessis ; à Ponson du Terrail, providence de la petite presse, qui personnifie en ce moment la vogue et distance de plusieurs têtes les plus rapides coureurs du Derby de la popularité ; — enfin, pour terminer glorieusement, mettons en pleine lumière nos trois amis morts en cette cruelle année 1866 : Méry, Gozlan, Beauvoir, tous trois d’Athènes. […] Là, les poëtes ont encore une lyre et improviseraient aisément leurs vers sur quelque promontoire, en face des flots et du soleil, au milieu d’un cercle d’auditeurs, comme sur le cap Sunium ou le môle de Naples. » La couronne de l’académie confirma le jugement du public, et la Fille d’Eschyle put mettre le laurier sur le front de son père, injustement vaincu par d’indignes rivaux à son dernier combat tragique. […] Lacaussade a publié, en 1852, son volume de Poëmes et Paysages, qui fut couronné par l’Académie. […] Dans une gamme différente, mentionnons les Pages intimes, d’Eugène Manuel, ouvrage couronné par l’Académie ; les poésies de Stéphane du Halga, qui chante la nature bretonne avec le sentiment de Brizeux et l’allure d’Alfred de Musset ; les idylles de Thalès Bernard ; les tableaux rustiques de Max Buchon, une sorte de Courbet de la poésie, très réaliste, mais aussi très vrai, ce qui n’est pas la même chose ; le Donaniel de Grandet, qui semble avoir été à l’école de Mardoche, de Hassan et de Rafaël, gentilhomme français ; les poésies gracieuses et spirituelles d’Alphonse Daudet, de Bataille, d’Amédée Rolland et de tant d’autres… La liste se prolongerait indéfiniment.

1204. (1900) La culture des idées

Il s’agit des éléments d’un métier, de ce qui s’enseigne aux peintres dans les académies : on peut apprendre cela ; on peut apprendre à écrire correctement à la manière neutre, comme on grava à la manière noire. […] Cela est très visible dans les formules telles que : le sein de l’Académie, l’activité dévorante, ouvrir son cœur, la tristesse était peinte sur son visage, rompre la monotonie, embrasser des principes. […] Pourquoi pas une Académie Albalat, comme une Académie Julian ? […] Et ce ne sont pas les efforts généreux de l’Alliance française qui pourront suppléer à notre atonie politique, et encore moins tels petits remèdes de bonne femme sérieusement préconisés par des journalistes : nommer des correspondants étrangers de l’Académie française, instituer un Prix de Paris pour les étudiants étrangers ! […] Dureau de la Malle, Mémoire sur sainte Venise, lu à l’Académie des Inscriptions.

1205. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

» Ailleurs rien de plus fort, de plus digne d’une académie des inscriptions que le raisonnement par lequel il convainc un badinage de Pope982 d’être un pamphlet insidieux contre la religion et l’État. […] C’est pourquoi on a grand tort de tenir enfermés les gentlemen de Bedlam, et une commission chargée de les trier trouverait dans cette académie beaucoup de talents enfouis capables de remplir les plus grands postes dans l’armée, dans l’État et dans l’Église […] Qui ne voit ici le désespoir d’où est sortie l’académie de Laputa ?

1206. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

J’avais été depuis dix heures du matin en staat, tout galonné, toujours la tête et les épaules en mouvement ; et Barbet de cour était plus fatigué de ses grands tours que jamais Barbet de Colombier ne l’a été, même quand l’Académie est venue assister à quelque représentation158. […] Mme de Charrière, en apprenant par les journaux que l’Académie française proposerait probablement l’Éloge de Jean-Jacques Rousseau pour sujet de concours, écrivit à Marmontel, secrétaire perpétuel de l’Académie, pour s’enquérir du fait. […] Rien n’est changé dans les intentions de l’Académie, et Rousseau est traité comme la Madeleine : Remittuntur illi peccata multa, quia dilexit multum. » Mme de Charrière concourut, en effet, pour l’Éloge de Jean-Jacques Rousseau ; elle n’eut pas le prix.

1207. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Les Athéniens n’avaient que faire de consulter sur les beautés des statues et des temples les philosophes de l’Académie, les Aristarques de feuilleton ; ils s’y connaissaient, pour ainsi dire, de naissance, comme en combats et en festins. […] Style, formes, images, couleur, figure, gris, plat, termes inutiles qui apprennent à douter, qui forment le bagage de l’homme qui n’a pas autre chose dans son sac. — Il n’y a rien de tel qu’un peuple sans académie, dit Mercier, pour avoir une langue forte, neuve, hardie, imagée. […] Les jurys des académies, les concours de toute espèce, ont démontré plus d’une fois leur impuissance à créer des hommes et des œuvres. […] Tout ce qui tient, soit par le style, soit par les habits, soit par le langage, à la rhétorique, à l’académie, à la phrase alignée comme une barbe qui sort de la boutique du perruquier, l’a en une sainte horreur.

1208. (1876) Romanciers contemporains

Jules Sandeau, a pu dire de lui, devant l’Académie française : « qu’il serait un éternel sujet de désespoir pour ceux qui oseraient prétendre à une telle perfection ». […] Nous ne nous séparerons pourtant pas de lui sans rappeler que, le premier, il a eu l’honneur de faire admettre en sa personne le roman par l’Académie française. […] Sa nomination, ainsi que le constata alors le directeur de l’Académie, n’a donc pas été l’entrée du roman par tolérance, mais bien son admission solennelle et définitive. […] Il y a quarante ans déjà que l’Académie française, à laquelle il appartient aujourd’hui, a couronné ses premiers romans. […] L’Académie lit tout ce qui lui est présenté, et ses décisions, répandues dans le monde savant, y assurent la notoriété à ceux qu’elle distingue.

1209. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

Voltaire, dans ce fameux séjour, ne se brouilla finalement avec Frédéric que parce qu’il avait commencé par avoir à Berlin procès sur procès, qu’il s’était brouillé auparavant avec ses autres confrères les gens de lettres, et qu’il avait introduit la guerre civile dans l’Académie : L’affaire de Voltaire (un procès avec le juif Hirschel) n’est pas encore finie, écrivait Frédéric à sa sœur (2 février 1751).

1210. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois par M. Camille Rousset. Victor-Amédée, duc de Savoie. (suite et fin.) »

La veille de ce jour où le jeune duc avait ses quatorze ans accomplis, l’Académie de Turin tint une séance extraordinaire, et l’abbé de Saint-Réal y prononça le Panégyrique de Madame Royale.

1211. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite et fin.) »

C’est l’Académie espagnole qui a pris l’initiative de cette fondation.

1212. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

C’est le même qui a été si bien gravé par Tardieu (voir tome II, page 358, des Mémoires inédits sur la Vie et les Ouvrages des Membres de l’Académie royale de Peinture, par MM. 

1213. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre »

L’honnête homme en personne, sans arrière-pensée, sans intrigue, fidèle à sa cause, mais fidèle noblement et tristement, esprit juste, caractère élevé, nous le connaissons, nous avons l’honneur d’avoir notre fauteuil non loin du sien à l’Académie : c’est le duc de Noailles.

1214. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre (suite et fin) »

Fénelon n’était pas un flatteur ou il ne l’était qu’avec goût, lorsque dans son Mémoire sur les occupations de l’Académie française, et conseillant à la docte Compagnie de donner une Rhétorique et une Poétique, il disait : « S’il ne s’agissait que de mettre en français les règles d’éloquence et de poésie que nous ont données les Grecs et les Latins, il ne vous resterait plus rien à faire : ils ont été traduits… Mais il s’agit d’appliquer ces préceptes à notre langue, de montrer comment on peut être éloquent en français, et comment on peut, dans la langue de Louis le Grand, trouver le même sublime et les mêmes grâces qu’Homère et Démosthène, Cicéron et Virgile, avaient trouvés dans la langue d’Alexandre et dans celle d’Auguste. » Il y aurait à dire aux analogies, mais ce qui est certain, c’est que, s’il est naturel et juste de dire la langue de Louis XIV, il serait ironique et ridicule de dire la langue de Louis XV.

1215. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

« Veuillez en agréer ici la bien sensible assurance, ainsi que celle de ma considération très-distinguée, « Mérode de Montalembert. » J’en étais là avec M. de Montalembert, lorsqu’à une séance particulière de l’Académie, quelques années après le 2 décembre, j’eus le regret d’avoir à le contredire directement et avec une certaine énergie.

1216. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « JASMIN. » pp. 64-86

Lors d’un voyage qu’il fit l’an dernier à Bordeaux, la lecture de ce poëme, au sein de l’Académie de cette ville, lui valut un triomphe qui rappelle de loin ceux de l’antique Provence ou de l’Italie.

1217. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XI. L’antinomie sociologique » pp. 223-252

Vigny, lors de sa réception à l’Académie, s’attira l’inimitié de ses collègues en se refusant à l’usage qui voulait que le récipiendaire prononçât le panégyrique du roi.

1218. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre X. Les sociales »

Et la preuve c’est que malade des petites vanités de nos petits Napoléons, tu as fait, tout comme Hanotaux, le nécessaire pour être de l’Académie française.

1219. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Campagnes d’Égypte et de Syrie, mémoires dictés par Napoléon. (2 vol. in-8º avec Atlas. — 1847.) » pp. 179-198

Quand il concourait à l’académie de Lyon en 91, il avait du ton de l’abbé Raynal ; quand il écrivait en 96 des lettres passionnées à Joséphine, il se souvenait encore de La Nouvelle Héloïse.

1220. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits de Fénelon. (1850.) » pp. 1-21

Parmi les plaisanteries qu’on y rencontre, il en est quelques-unes qui ont trait à la querelle des Anciens et des Modernes, laquelle était alors flagrante au sein de l’Académie et qui se rallumait de plus belle, précisément quand la paix se signait en Europe.

1221. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Balzac. » pp. 443-463

Il y a plus de deux siècles déjà, en 1624, Honoré d’Urfé (l’auteur du fameux roman de L’Astrée), qui vivait en Piémont, reçut une lettre très sérieuse qui lui était adressée par vingt-neuf princes ou princesses et dix-neuf grands seigneurs ou dames d’Allemagne ; les susdits personnages l’informaient qu’ils avaient pris les noms des héros et des héroïnes de L’Astrée, et s’étaient constitués en Académie des vrais amants ; ils demandaient avec instance la suite de l’ouvrage.

1222. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Histoire du chancelier d’Aguesseau, par M. Boullée. (1848.) » pp. 407-427

Il est académiste enfin, lui que sa modestie empêcha toujours d’être de l’Académie française.

1223. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

Homme de lettres, il était entré à l’Académie en 1787 avec un discours supérieur de vues et parfait d’élégance, qui lui avait valu un applaudissement unanime.

1224. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le duc d’Antin ou le parfait courtisan. » pp. 479-498

Après avoir fait son temps à l’Académie, c’est-à-dire s’être dressé aux divers exercices de corps, au cheval, aux armes, et à tout ce qui constituait un jeune homme de qualité accompli, d’Antin, à l’âge de dix-huit ans, entra au service ; on lui eut une place de sous-lieutenant dans un corps d’élite, dans le régiment du Roi, et il eut la permission, avant de partir, d’aller saluer le roi lui-même à Fontainebleau : M. le duc de Bellegarde, mon oncle, fut chargé de me présenter.

1225. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand (1846-1853). — II. (Fin.) » pp. 476-495

Pour mieux consacrer son tribut de regrets à ce mérite modeste et à cette chère habitude à laquelle il avait dû, pendant dix années, des jouissances d’esprit et de cœur et des utilités morales de tout genre, Frédéric composa lui-même l’éloge de Jordan, pour être lu dans son Académie de Berlin.

1226. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre III. L’art et la science »

Grand-Jean de Fouchy, le peu crédule secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, il y a cent ans, eût hoché la tête si quelqu’un lui eût dit que du spectre solaire on passerait au spectre igné, puis au spectre stellaire, et qu’à l’aide du spectre des flammes et du spectre des étoiles on découvrirait tout un nouveau mode de groupement des astres, et ce qu’on pourrait appeler les constellations chimiques.

1227. (1897) Préface sur le vers libre (Premiers poèmes) pp. 3-38

Les gardiens du constitué sont d’accord sur toute la ligne ; les Académies de poésie, de musique, de danse et de morale et tous les octrois de la muraille de Chine mobilisent toutes leurs forces, et si l’on se demande plus tard comment l’union hétérogène du symbolisme put durer quelques années, forte, nous l’avons dit, de poètes dissemblables, de romanciers comme Adam, fréquentée de peintres comme Seurat, c’est que toutes les idées nouvelles se solidarisent en raison de l’identique et solidarisée résistance.

1228. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

Mazel, George Bonnamour, Nathanson, Pierre Louÿs, Bernard Lazare, Romain Coolus, Petrus Ivanoff (de Kiev), Georges Vanor, Mme Jeanne Loiseau, Mlle Hélène Vacaresco, lauréate de l’Académie française, Fernand Clerget, Gustave Canqueteau, Jacques Ferny (du Chat noir), Mme Marie Krysinska, l’inventeur du vers libre sans rythme ni rime.

1229. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VI. Daniel Stern »

Quand Mme Sand sera, elle, à l’Académie française, Mme Stern aux Sciences morales et politiques et Mlle Rosa Bonheur aux Beaux-Arts, nous aurons complet le triumféminat qui se croit un triumvirat !

1230. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Saint-Bonnet » pp. 1-28

Il ne l’a pas trouvé même en France, sa belle patrie ; car le livre que voici, qu’on a republié avec une obstination courageuse, y existait depuis plus de trente ans comme un diamant dans une caverne, et les têtes philosophiques de la Revue des Deux-Mondes, qui revoit, mais qui ne voit pas, n’en ont jamais dit le moindre petit mot, et les lunetiers de l’Académie des sciences morales n’ont pas aperçu le diamant.

1231. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Évidemment c’était là un fait hors de toute proportion avec la réalité, que de traiter ce petit taquin hypocrite qui tracassait dans les Évangiles comme ces grands ennemis de l’Église, les forts hérétiques de tous les temps, qui n’avaient pas emporté, ainsi que Samson, les portes de Gaza sur leurs épaules, mais qui, du moins, les avaient secouées… La goutte d’encre jetée à la face rayonnante du Christ par un gamin d’Académie ne méritait pas de si saintes colères.

1232. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »

Oui, en vérité, c’est cette imperturbable éducation d’université, c’est cette culture d’Académie, qui ne se dérange pas une seule fois, qui n’entre pas une seule fois dans le tour de langage populaire et qui en craint le barbarisme, quand le Génie, lui, n’en aurait pas peur !

1233. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

Il entrevit ces principes étouffés tour à tour par l’ignorance et par l’orgueil, qu’il n’y a ni législation, ni politique sans lumières ; que ceux qui éclairent l’humanité, sont les bienfaiteurs des rois comme des peuples ; que l’autorité de ceux qui commandent n’est jamais plus forte que lorsqu’elle est unie à l’autorité de ceux qui pensent ; que le défaut de lumière, en obscurcissant tout, a quelquefois rendu tous les droits douteux, et même les plus sacrés, ceux des souverains ; qu’un peuple ignorant devient nécessairement ou un peuple vil et sans ressort, destiné à être la proie du premier qui daignera le vaincre ; ou un peuple inquiet et d’une activité féroce ; que des esclaves qui servent un bandeau sur les yeux, en sont bien plus terribles, si leur main vient à s’armer, et frappe au hasard ; qu’enfin, tous les princes qui avant lui avaient obtenu l’estime de leur siècle et les regards de la postérité, depuis Alexandre jusqu’à Charlemagne, depuis Auguste jusqu’à Tamerlan, né Tartare et fondateur d’une académie à Samarcande, tous dédaignant une gloire vile et distribuée par des esclaves ignorants, avaient voulu avoir pour témoins de leurs actions des hommes de génie, et relever partout la gloire du trône par celle des arts.

1234. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

En leur ouvrant ses portes, l’Académie leur ouvre la gloire, et c’est en les consacrant qu’elle apprend définitivement leur nom au public. […] Son nouveau titre d’académicien ne décidera pas sa renommée : c’est sa renommée, au contraire, qui l’a imposé à l’Académie. […] En l’appelant à elle, l’Académie dissipe les malentendus et les équivoques. […] Jean Aicard pour un poète d’académie et de salon » qui a écrit du roman pour se délasser. […] Sa place est à l’Académie Française.

1235. (1902) Le critique mort jeune

Il a bien fallu reconnaître, ce qu’on avait nié un peu à la légère, que s’il se trouvait parmi les novateurs de simples extravagants, on y comptait aussi des hommes de talent : quelques-uns occupent maintenant une belle place dans les lettres régulières et le temps n’est peut-être pas éloigné où ils seront de l’Académie. […] C’est pourquoi Racine avait tort d’interdire à son fils l’emploi du verbe recruter dû à l’invention spontanée des sergents et Royer-Collard montrait une indignation peu légitime quand il répondait à ses collègues qui voulaient faire entrer baser dans le dictionnaire de l’Académie : « S’il entre, je sors. » Car ces deux verbes, composés suivant toutes les habitudes du français, sont, au seul point de vue linguistique, irréprochables, et, esthétiquement, beaucoup moins disgracieux que telles colonies de bizarres et rudes syllabes, grossièrement calquées sur le latin ou sur le grec, et qui ont toutes les faveurs des puristes et des pédants. […] Et puis Fénelon est théoricien littéraire dans sa « Lettre à l’Académie », éducateur des jeunes filles avec un programme merveilleux d’« idéal pratique », et enfin il est philosophe politique dans son « Plan de gouvernement ». […] Bourget les célébra dans son discours de réception à l’Académie, après avoir raconté l’anecdote fameuse des lunettes de Maxime Du Camp. […] Ayant gravi aisément tous les premiers degrés hiérarchiques, il se hisse aussi vite à l’Académie de médecine et au Sénat.

1236. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Toute sa vie, il ambitionna l’Académie. […] L’Académie est l’objet de bien des risées, méritées parfois. Mais c’est l’Académie ! De même qu’il y a des ducs faits pour elle, ces ducs tant décriés par une presse frivole, il y a des littérateurs sans qui elle ne serait pas : Corneille, Racine, Buffon, Chateaubriand devaient être de l’Académie. […] Bref, l’hôpital, au fond, beaucoup mieux, bien que cette impotence grâce à laquelle je jouis de ces loisirs, d’autant plus enviables peut-être qu’ils sont sans doute moins enviés, me prive de l’honneur pourtant pressant pour le candidat à l’Académie Française que je persiste, pourquoi pas ?

1237. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

La Révolution a supprimé l’Académie royale, banni ou ruiné les riches amateurs, détruit le prestige de l’art français en Europe. […] Frédéric Masson à l’Académie française. […] Élémir Bourges est membre de l’académie des Goncourt ; son chef-d’œuvre, les Oiseaux s’envolent et les fleurs tombent, a paru d’abord dans un grand journal et en est à la troisième édition en librairie ; Sous la hache a été réédité dans une collection populaire illustrée à gros tirage ; M. 

1238. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

On cause du discours de Renan à l’Académie, et comme je me laisse aller à avouer toute la révolte de la franchise de mon esprit et de mon caractère, à propos du tortillage contradictoire de sa pensée, du oui et du non, que contient chacune de ses phrases parlée ou écrite, Mme Daudet, en une de ses charmantes ingénuités qu’elle a parfois, laisse tomber, comme si elle se parlait à elle-même : « Oui vraiment, il n’a pas le sentiment de l’affirmation !  […] En montant en voiture, Daudet remet à Loti, le brouillon de sa lettre de présentation à l’Académie, qu’il a, en effet, écrite dans le cabinet de Koning, pendant qu’on jouait sa pièce. […] C’était une petite académie d’après un modèle affectionné par Regnault, un modèle à l’anatomie nerveuse, à la tête de mulâtre, et dont le corps artistique lui donnait une espèce d’enfièvrement dans le travail, un enfièvrement tel, me disait-il, qu’il sortait tout en sueur de ces séances du soir, pendant lesquelles avait lieu le concours.

1239. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Il a désiré l’Académie et le Sénat, mais comme un animal traqué désire un abri. […] Comment donc l’Académie française en aurait-elle voulu à un cénacle d’artistes jeunes dont les attaques lui prouvaient sa vitalité, en même temps que les promesses de leur talent assuraient son recrutement futur ? […] Ils acceptaient comme un dogme de vérité politique ces paroles prononcées par Napoléon aux Tuileries, à l’occasion d’un discours d’Académie qui lui avait déplu : « Tous mes efforts tendent à faire vivre en paix l’ancienne et la nouvelle France.

1240. (1864) Le roman contemporain

Jules Sandeau à l’Académie française, jamais le roman n’avait conquis une telle puissance, joué un tel rôle, ni fait autant parler de lui. » À quoi pense donc M.  […] Vitet, dans sa réponse au récipiendaire, explique tout à la fois l’exclusion dont le roman a été pendant longtemps l’objet à l’Académie, et l’exception honorable faite en faveur de M.  […] « L’Académie, dit-il, a des devoirs qui contrarient ses goûts. […] Il semblait donc que, pour l’Académie, le moment fût venu de lui tendre la main. […] Jules Sandeau, le jour de sa réception à l’Académie : « J’admire les délicieuses scènes dont vous donnez le récit, et j’accepterais même votre donnée première si vous ne la poussiez pas à outrance.

1241. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

N’ayant jamais rien accompli de remarquable, il fut naturellement élu membre de l’Académie française, et il resta toujours fidèle aux traditions de cette institution profondément respectable et profondément prétentieuse. […] Passons au véritable modèle d’académie. […] La jeune école ne le goûte guère, mais l’école plus ancienne l’accepte, et quand il apparaît sur les murs de l’Académie Royal, on l’appelle l’Enfance de Samuel. […] Le modèle de l’Académie jouit d’un privilège remarquable, le droit d’extorquer un shelling à tout associé ou membre de l’Académie Royale nouvellement élu. […] D’ailleurs, les tableaux qui représentent des événements contemporains, mariages royaux, revues navales ou autres faits analogues, et qui se voient chaque année à l’Académie, sont toujours extrêmement mauvais, tandis que ces mêmes sujets, traités en noir et blanc dans le Graphic ou le London News, sont excellents.

1242. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Pour la réputation du chevalier, il est à regretter, que dans ses beaux jours, il n’ait pas eu une place à l’Académie française ; il en était très-digne à sa date. […] Il me semble aussi que ceux qui ont l’esprit fait entendent tout ce qu’on dit, et qu’il ne leur faut plus après cela que de bons avertisseurs. » Quand le Dictionnaire de l’Académie, continué par nos petits-neveux, en sera au mot incompatible, quel meilleur exemple aura-t-on à citer, pour le sens absolu du mot, que ce trait du chevalier contre les raffinés qui ne savent causer, dit-il, qu’avec ceux de leur cabale, et qui voudraient toujours être en particulier, comme s’ils avaient à dire quelque mystère : « Je trouve d’ailleurs que d’être comme incompatible, et de ne pouvoir souffrir que des gens qui nous reviennent, c’est une heureuse invention pour se rendre insupportable à la plupart des dames, parce que, d’ordinaire, elles sont bien aises d’avoir à choisir. » Je pourrais continuer ainsi et varier les détails sur ce mérite d’écrivain et presque de grammairien du chevalier, qui s’en piquait tant soit peu ; mais il ne faut pas abuser.

1243. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Il en reçut la récompense en 1845, par sa nomination à l’Académie française. Cette journée fut empoisonnée pour lui par le discours ironique, railleur, malveillant, d’un homme illustre, chargé par l’Académie de lui répondre.

1244. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (2e partie) » pp. 409-488

Lorsqu’il revint au commencement de 1830 pour sa réception à l’Académie française et pour la publication de ses Harmonies, il fut agréablement étonné de voir le public gagné à son nom et familiarisé avec son œuvre. […] Votre admirable distinction entre le chantre antique, l’histoire vivante et poétisée, telle qu’Homère, qu’on écoute au bord de la mer ou sur le seuil de sa demeure, et le poète épique, qui écrit son œuvre à loisir et qu’on lit par amusement ou par une froide admiration dans les académies ou dans son cabinet, suffirait pour nous réconcilier.

1245. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Il a fait entrer Lisette à l’Académie. […] S’il fut de l’Académie, elles revendiquent le droit de lui choisir seules son successeur, car son fauteuil leur appartient.

1246. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

J’ai évité de le répandre sous cette forme, me défiant d’une traduction incomplète et imparfaite, et craignant de demander aux personnes qui veulent bien s’occuper de mes écrits un jugement prématurée Mais, peu de temps après, j’ai lu cet essai, sous sa première forme, à l’Académie des sciences morales et politiques ; il, y fut écouté avec une attention bienveillante qui m’encourage et dont je m’honore. […] Charles Vergé, sous la direction de M. le Secrétaire perpétuel de l’Académie.

1247. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

Le Caveau était l’académie chantante. […] Un ou deux bons couplets rimés spirituellement par un jeune homme étaient un titre d’admission dans cette académie de la goguette.

1248. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Philosophe aboli, historien puéril, polémiste sans arguments, homme de culture remplaçant la science par l’érudition, écrivain de cour et d’académie, tel est en somme Bossuet ; et nous sommes en droit de nous étonner d’un tel retentissement de sa personnalité à travers les siècles. […] L’insupportable péronnelle qu’est la Sévigné s’écrie en parlant de la Révocation : « C’est la plus grande et la plus belle chose qui ait été imaginée et exécutée. » Fléchier, Massillon, l’abbé Tallemand, de l’Académie font éclater leur enthousiasme au même sujet.

1249. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

L’Académie française, habile à profiter des vogues nouvelles et à les favoriser, mit au concours l’Éloge de Sully pour lequel Thomas fut couronné (1763) : ce discours de Thomas, « plein de vérités utiles et hardies », comme on les aimait alors, eut un grand succès.

1250. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20

Émile Du Bois Reymond, l’un des secrétaires perpétuels de l’Académie de Berlin, dans un discours prononcé en séance publique (1868), a traité de Voltaire dans ses rapports avec les sciences naturelles.

1251. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — II — Vauvenargues et le marquis de Mirabeau » pp. 17-37

À lui qui vise à conquérir un nom dans les lettres et à entrer peut-être à l’Académie, il essaye de lui faire peur des gasconismes que peut contracter son style (hélas !

1252. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

« A la honte de la philosophie, de l’esprit, du savoir, nos Académies sont remplies d’extravagants.

1253. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance »

Mignet, dans une de ces belles Notices dont il enrichit annuellement les fastes de l’Académie dont il est le secrétaire perpétuel, avait modelé, en quelque sorte, la figure de Sismondi et inauguré son buste6.

1254. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Réminiscences, par M. Coulmann. Ancien Maître des requêtes, ancien Député. »

En littérature même, il me semble fort supérieur à toute l’Académie qui le jugeait.

1255. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite.) »

La renommée parlait de lui comme d’un bienfaiteur universel et enregistrait ses donations qui ne restaient pas toutes à l’état de projets : il proposait d’élever à ses frais un monument au Grutli pour les trois Suisses libérateurs et il faisait les fonds de deux prix à l’Académie de Lyon.

1256. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Il n’a cessé d’écrire jusque dans ses dernières années, faisant imprimer à ses frais ses élucubrations, et se posant en candidat perpétuel à l’Académie française.

1257. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

de Sophie Arnould, un auteur manqué qui n’avait jamais eu que des moitiés ou des quarts de succès, un candidat-lauréat perpétuel à l’Académie, mais qui, à travers ses ridicules, n’était point dépourvu de connaissances, ni d’esprit, ni même d’un certain goût, s’était pris d’affection pour la jeune actrice, et il tenait à lui donner des conseils.

1258. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — M. de Sénancour, en 1832 »

On a remarqué que madame de Staël prodiguait la vie ; elle-même a remarqué que M. de Guibert, dans son discours de réception à l’Académie, répéta, je ne sais combien de fois, le mot de gloire.

1259. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

Ce sont là, à mon sens, des vers d’une telle qualité poétique, que bien des gens de mérite qui sont arrivés à l’Académie par les leurs (M.

1260. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Mais quand les grandes doctrines sont taries, qu’on ne peut plus que les simuler encore par simple gageure et jeu, quand les questions d’ambition personnelle et d’amour-propre débordent, que la popularité à tout prix est la conseillère, on devient facile et de bonne composition ; les acceptions distinctes s’effacent ; tous les efforts de l’Académie, bien loin de pouvoir rétablir les nuances entre les synonymes, ne sauraient maintenir leur sens moyen au commun des mots ; les termes d’homme de talent, d’écrivain consciencieux, se prodiguent pêle-mêle à chaque heure, comme de la grosse monnaie effacée.

1261. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

L’Académie a beau l’honorer publiquement : cela n’empêche point les plus aventureux parmi les plus jeunes écrivains, et ceux du cerveau le plus trouble, symbolistes, esthètes, wagnériens et mallarmistes d’être pour lui pleins d’égards, de le considérer comme un maître.

1262. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

Dans l’académie que je rêve, des artistes désintéressés, réfléchissant la conception de la vie et du monde, spéciale à ce petit groupe, ne ressasseront pas, comme les optimistes conventionnels, le tragique du malheur national et le comique du malheur matrimonial, mais traduiront, en des œuvres écrites bien que jouées, la résignation (dans la vie active) et l’ironie (dans la vie spectative), qui, parmi l’universel déterminisme, sont les seules postures d’esprit non ridicules.

1263. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

Dans l’académie que je rêve, des artistes désintéressés, réfléchissant la conception de la vie et du monde, spéciale à ce groupe, ne ressasseront pas, comme les optimistes conventionnels, le tragique du malheur national et le comique du malheur matrimonial, mais traduiront, en des œuvres écrites bien que jouées, la résignation (dans la vie active) et l’ironie (dans la vie spectative), qui, parmi l’universel déterminisme, sont les seules postures d’esprit non ridicules.

1264. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VIII. La question de gout ce qui reste en dehors de la science » pp. 84-103

Discours de réception à l’Académie française.

1265. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mlle de Lespinasse. » pp. 121-142

Il allait concourir à l’Académie sur des sujets d’éloges patriotiques ; il avait en portefeuille des tragédies sur des sujets nationaux.

1266. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) «  Mémoires et correspondance de Mme d’Épinay .  » pp. 187-207

Mme d’Épinay, qui a fait des traités d’éducation (et des traités couronnés par l’Académie), et qui a eu des amants, valait mieux que ces femmes dont je parle.

1267. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

Il nous montre le chemin et l’exemple : être ou n’être pas des académies, mais écrire pour le public, s’adresser à tous, improviser, se hâter sans cesse, aller au réel, au fait, même quand on a le culte de la rêverie ; donner, donner, donner encore, sauf à ne recueillir jamais ; plutôt s’user que se rouiller, c’est sa devise.

1268. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Théodore Leclercq. » pp. 526-547

Roger, de l’Académie, et secrétaire général des postes, se composait de la jolie et piquante Mme Roger, de M. et Mme Mennechet, de M. et Mme Auger et de tout leur monde.

1269. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — I. » pp. 471-493

Né aux bords du lac de Genève en 1749, d’un père pasteur protestant, il fit ses études au collège et à l’académie de Genève ; il y contracta ses premières habitudes de justesse, son tour de dialectique et de raisonnement.

1270. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — I. » pp. 1-22

Ainsi, en toutes choses, on retrouve en lui le militaire inventif, l’administrateur à idées ingénieuses et promptes, un digne membre de l’Académie des sciences.

1271. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — II. (Fin.) » pp. 63-82

Le fameux Dialogue de Sylla et d’Eucrate, qui parut quelques années après les Considérations sur les Romains (1745), ne s’en sépare guère : il fut composé pour l’espèce d’Académie des sciences morales et politiques en germe, qui s’assemblait dans un entresol de la place Vendôme, chez l’abbé Alary.

1272. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Grimm. — I. » pp. 287-307

Grimm, dans une page écrite en 1762, et où il fait de Rousseau un portrait aussi neuf que vrai, le montre dans sa première forme, tel qu’il l’avait connu avant la célébrité, et puis au moment de sa transformation subite qu’opéra le succès de son discours à l’Académie de Dijon : Jusque-là, dit-il, il avait été complimenteur, galant et recherché, d’un commerce même mielleux et fatigant à force de tournures : tout à coup il prit le manteau de cynique, et, n’ayant point de naturel dans le caractère, il se livra à l’autre excès ; mais, en lançant ses sarcasmes, il savait toujours faire des exceptions en faveur de ceux avec lesquels il vivait, et il garda, avec son ton brusque et cynique, beaucoup de ce raffinement et de cet art de faire des compliments recherchés, surtout dans son commerce avec les femmes.

1273. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — II. (Fin.) » pp. 350-370

L’Académie française, bien que M. 

1274. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Arnault, de l’Institut. » pp. 496-517

Membre de l’Institut dès 1799, puis rayé en 1816, il fut de nouveau nommé à l’Académie française en 1829.

1275. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Ivan Tourguénef »

Ce sont des études esquissées-d’une singulière délicatesse de traits menus, diffus cependant et noyés d’ombre, qui tentent cette curiosité de connaître, que suscite tout mystère, qui la récompensent de son effort, par l’intéressante complexité de la physionomie qui surgit peu à peu de l’ombre, par la sympathie émue qu’elle inspire, comme elle se révèle véridique, portrait et non académie, être tout semblable à son spectateur et mirant dans ses yeux le charme et la tristesse qu’il a connus et subis.

1276. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre VI. Le beau serviteur du vrai »

Au dix-huitième siècle, ce rêve était si lointain qu’il semblait coupable ; on chassait l’abbé de Saint-Pierre de l’académie pour l’avoir fait.

1277. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre VI. Des Livres qui traitent de la Rhétorique. » pp. 294-329

., exactitude, fidélité, élégance, on y trouve tout ce qu’on devoit attendre d’un auteur familier avec les Orateurs anciens & modernes, & couronné trois fois par l’Académie françoise.

1278. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Doyen » pp. 178-191

Doyen a été suffisamment vengé de ses critiques par le suffrage public et le témoignage honorable de son académie qui sur son tableau l’a nommé adjoint à professeur.

1279. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Saint-Simon »

… Édouard Drumont est l’auteur d’un livre d’archéologie et d’histoire, couronné dernièrement par l’Académie.

1280. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Rivarol » pp. 245-272

Pour l’acquit probablement de sa conscience d’éditeur littéraire, M. de Lescure a recueilli, il est vrai, comme un double échantillon des aptitudes littéraires et philosophiques de Rivarol, le Discours (si connu du reste) sur l’universalité de la langue française, couronné par l’Académie de Berlin, et le Discours (moins apprécié) sur l’homme intellectuel et moral, d’un si mâle spiritualisme encore malgré les influences de toutes les philosophies du xviiie  siècle, qui tendaient à l’anéantir.

1281. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

Ils sont tous chimériques, hypothétiques et faux, et il a sur eux l’avantage d’écrire même assez brillamment en français… Du reste, l’Essai qu’on publie aujourd’hui n’entamera en aucune façon son amour-propre ou sa personne, car dans ce Mémoire d’académie, long de 247 pages, M. 

1282. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Ernest Hello » pp. 207-235

Lacordaire est, à la vérité, un chroniqueur religieux irréprochable et fidèle, appuyé sur l’Église et ses irréfragables canonisations ; mais le laïque Hello est autrement ardent de foi et superbe d’enthousiasme que ce moine blanc, qui, littérairement, a aux doigts de la rhétorique, et, prélude de l’Académie future, de la rhétorique de Villemain !

1283. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XX. Le Dante, poëte lyrique. »

Maître à la fois de l’Allemagne, du royaume de Naples et de la Sicile, savant lui-même dans les langues anciennes et dans l’arabe, curieux d’Aristote comme d’Averroès, il fondait à Palerme une académie pour la langue vulgaire ; il y inscrivait et lui-même et ses deux fils, Enze et Mainfroy, tous deux faisant des vers, sans que le génie politique du dernier fût moins perfide et moins cruel.

1284. (1865) Introduction à l’étude de la médecine expérimentale

En résumé, il ne faut pas devenir les dupes de nos propres œuvres ; on ne saurait donner aucune valeur absolue aux classifications scientifiques, ni dans les livres ni dans les académies.

1285. (1802) Études sur Molière pp. -355

Mais Chappuzeau, loin d’avoir été imité par notre auteur, devint son plagiaire, en profitant des premières représentations des Précieuses pour corriger sa pièce ; il la fit jouer au théâtre du Marais, sous le titre de L’Académie des femmes. […] Roze, de l’Académie, après avoir traduit en latin le couplet que chante Sganarelle, et qui finit par ces vers : Ah ! […] Un jour que je lisais cet article à l’Institut, un de mes collègues crut devoir opposer à mon enthousiasme pour Molière une lettre écrite par Fénelon à l’Académie française ; la voici : Molière, en pensant bien, parle souvent mal, il se sert des phrases les plus forcées et les moins naturelles ; j’aime bien mieux sa prose que ses vers : par exemple, L’Avare est moins mal écrit que les pièces qui sont en vers.

1286. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

Son ambition, il n’en eut qu’une, c’était d’être de l’Académie  L’Académie aura ce chagrin, qu’il soit mort trop tôt pour qu’elle ait pu accomplir ce souhait tout, littéraire. […] On devait s’emparer des journaux, envahir les théâtres, s’asseoir dans les fauteuils de l’Académie, se former des brochettes de décorations, et finir modestement pair de France, ministre et millionnaire  Tout cela était facile, selon Balzac ; il ne s’agissait que de s’entendre, et par des ambitions si médiocres nous prouvions bien la modération de nos caractères. […] Chacun se replongea donc seul dans la mêlée de la vie, combattant avec ses propres armes, et c’est ce qui explique pourquoi Balzac ne fut pas de l’Académie et mourut simple chevalier de la Légion d’honneur. […] Fils d’un inspecteur d’académie à qui l’on doit d’excellentes traductions du grec, Philoxène vint à Paris de Grenoble, si nous ne nous trompons, ayant en portefeuille, mêlée à des vers et à des plans de drame, une petite fortune dont la rente l’eut fait vivre plus tard, si au lieu d’être un poëte plein de rêves il eût été un philistin rangé, bercé dans le giron et sur les genoux de la science. […] Quand on n’est ni prince, ni duc, ni évêque, ni moine, ni ministre, ni jurisconsulte, ni homme politique, ni même homme du monde, mais tout simplement un lettré, il est aussi difficile d’entrer à l’Académie qu’à un chameau ou à un câble de passer par le trou d’une aiguille.

1287. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

Les écrits de Descartes et de Pascal, les doctrines de l’Académie française et de Port-Royal, avaient assuré l’art d’écrire en prose. […] Descartes, Pascal, l’Académie française, Port-Royal, qu’ont-ils fait autre chose, que de chercher cette règle des ouvrages de l’esprit ? […] Gomberville, qui s’était rendu célèbre par sa haine pour le mot car, et s’opiniâtrait à en demander l’abolition à l’Académie française, se vantait de ne l’avoir pas mis une seule fois dans son roman de Polexandre, qui n’avait pas moins de cinq gros volumes.

1288. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — I. » pp. 88-109

L’Académie royale de musique s’opposait aux Italiens et aux théâtres chantants, ou du moins avait sur eux la haute main.

1289. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — I. » pp. 235-256

[NdA] Le duc de Richelieu était de l’Académie depuis 1720.

1290. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — III » pp. 132-153

Il avait concouru, en même temps que lui, sur le sujet de l’inégalité des conditions proposé par l’Académie de Dijon, et il ne lui en voulait point de se l’être vu préférer.

1291. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Benjamin Constant. Son cours de politique constitutionnelle, ou collection de ses divers écrits et brochures avec une introduction et des notes, par M. Laboulaye »

Benjamin Constant ne put même être nommé de l’Académie française après juillet 1830, après le triomphe de sa cause !

1292. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Entretiens de Gœthe, et d’Eckermann »

Celui-ci, ancien professeur et recteur de l’Académie de Lausanne, auteur pour son compte d’agréables ouvrages en vers et en prose, consacre la fin de son honorable carrière à faire passer dans notre langue toutes les productions du vaste génie auquel il s’est voué44.

1293. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. (suite et fin) »

C’est, lui qui, la veille du discours de réception de Victor Hugo à l’Académie, disait à quelqu’un qui ne paraissait pas sûr de pouvoir y assister : « Il faut y aller, on s’attend a de l’imprévu. » Et après la séance, il dit au glorieux récipiendaire, en manière de compliment : « Monsieur, vous avez fait un bien grand discours pour une bien petite assemblée. » C’est lui qui, à un célèbre candidat pour l’Académié46, qui s’étonnait d’apprendre de sa bouche qu’il n’eût pas lu ses ouvrages, fit cette réponse qui a couru et qui court encore : « Je ne lis pas, Monsieur, je relis. » On aurait pu trouver quelquefois qu’il usait et abusait du poids de sa parole pour écraser les gens.

1294. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Célèbre et populaire à trente-deux ans, membre de l’Institut à trente-sept et siégeant à côté de son père, nommé deux ans après (1828) directeur de l’Académie française à Rome, Horace Vernet n’était pas au bout de son bonheur, et il devait courir bien des années encore avant de l’épuiser.

1295. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Don Carlos et Philippe II par M. Gachard Don Carlos et Philippe II par M. Charles de Mouy »

L’Académie française, qui vient de remarquer et de couronner l’ouvrage de M. de Mouy, lui dira bientôt d’une manière flatteuse, et par un organe éloquent, tous ses mérites74.

1296. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite et fin.) »

Peut-être aussi, en rendant justice, comme l’a fait l’auteur, aux vertus, aux bonnes actions (qui sont, selon son heureuse expression, le complément des bons ouvrages), à l’obligeance de Raynal, à cet amour généreux de la gloire qui lui avait fait élever à ses frais un monument aux fondateurs de la liberté helvétique, et fonder pour des prix dans cinq diverses Académies des rentes perpétuelles de douze cents-livres ; peut-être aussi ne fallait-il pas dissimuler le tort qu’il s’ôtait donné en signant et laissant paraître avec son nom, sous l’Assemblée constituante, cette Lettre si déplacée, dont l’auteur est maintenant connu, et le fut même dès ce temps-là.

1297. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DE LA LITTÉRATURE INDUSTRIELLE. » pp. 444-471

Sans doute pour qui considère les productions de l’époque d’un coup d’œil complet, il y a d’autres littératures coexistantes et qui ne cessent de pousser de sérieux et honorables travaux : par exemple la littérature qu’on peut appeler d’Académie des Inscriptions, et qui reste fidèle à sa mission de critique et de recherche en y portant un redoublement d’activité et en y introduisant quelque jeunesse ; il y a encore la littérature qu’on peut appeler d’Université, confinant à l’autre, et qui par des enseignements, par des thèses qui deviennent des ouvrages, est dès longtemps sortie de la routine sans perdre la tradition.

1298. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIe Entretien. Chateaubriand »

J’avais pardonné cependant, quand je me rappelai que ce même écrivain, toujours pur selon lui et ses amis, avait fait la cour à l’empereur pour obtenir la place de secrétaire d’ambassade à Rome, sous le cardinal Fesch ; qu’il avait ensuite été le favori de M. de Fontanes, favori lui-même de la princesse Élisa ; qu’il passait son temps à Morfontaine, dans l’intimité de cette famille couronnée ; qu’il avait obtenu par elle l’emploi de ministre plénipotentiaire en Valais ; qu’il avait, il est vrai, donné sa démission après le meurtre du duc d’Enghien ; mais que, dans sa harangue à l’Académie, peu de temps après, il avait proclamé Napoléon le nouveau Cyrus, en termes d’un poétique enthousiasme ; le fond de mon cœur n’était pas sans quelque scrupule sur l’immaculée pureté du bourbonisme de M. de Chateaubriand.

1299. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIIe entretien. Fénelon, (suite) »

Seize ans après que Télémaque, imprimé sous toutes les formes et traduit en toutes les langues, inondait l’Europe, les orateurs à l’Académie française, en parlant des œuvres littéraires du temps, se taisaient sur le livre en possession du siècle et de la postérité.

1300. (1892) Boileau « Chapitre II. La poésie de Boileau » pp. 44-72

Le fait principal était arrivé dans la Sainte-Chapelle ; les deux épisodes les plus caractéristiques sont aussi pour lui des choses vues : ne dut-il pas être à l’Académie le jour où Tallemant et Charpentier se jetèrent les dictionnaires à la tête, en s’apostrophant rudement ?

1301. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre II. Corneille »

L’Académie le reçut en 1617, après deux échecs.

1302. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Chapuzeau nous explique pourquoi l’on donnait la préférence aux jours ordinaires : « Ces jours ont été choisis avec prudence, dit-il, le lundi étant le grand ordinaire pour l’Allemagne et pour l’Italie, et pour toutes les provinces du royaume qui sont sur la route ; le mercredi et le samedi, jours de marché et d’affaires où le bourgeois est plus occupé qu’en d’autres, et le jeudi étant comme consacré en bien des lieux pour un jour de promenade, surtout aux académies et aux collèges.

1303. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Poète débutant, il avait manqué une des couronnes de l’Académie ; pauvre, les gens de lettres en renom l’avaient rebuté : Insensé, jusqu’ici croyant que la science Donnait à l’homme un cœur compatissant, Je courus à vos pieds plongé dans l’indigence ; Vous vîtes mes douleurs et mon besoin pressant.

1304. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

L’Académie française (qui commence par y être habituée) a senti la violence de leurs coups.

1305. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IX. La littérature et le droit » pp. 231-249

Il serait oiseux d’énumérer les magistrats et les avocats qui ont peuplé nos différentes Académies.

1306. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Broglie. » pp. 376-398

Il était arrivé à ce jour où l’on reconnaît, bon gré, mal gré (et dût-on le lendemain tâcher de l’oublier encore), que la morale humaine n’est pas ce que les sages et les nobles esprits se la font dans les spéculations de l’étude et du loisir, au haut du cap Sunium ou dans les jardins de l’Académie.

1307. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Mme de Caylus et de ce qu’on appelle Urbanité. » pp. 56-77

Mme de Caylus fait tout pour avoir ses entrées auprès de sa tante en ces rares moments ; elle l’agace, elle la lutine en tout respect pour la dérider : « Je ne sais ce que l’Académie dira du mot acoquiner, mais j’en sens, moi, toute l’énergie avec vous », lui dit-elle.

1308. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Rollin. » pp. 261-282

Mais on s’informe des livres où elles se trouvent… Il y a beaucoup de remarques curieuses dans les mémoires de l’Académie des sciences.

1309. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — I. » pp. 414-435

Sa ville natale lui élève une statue, l’Académie française couronne son éloge ; près de quarante ans après sa mort, le voilà encore une fois célébré.

1310. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Histoire » pp. 179-240

Enfin, quand le paquet de matériaux autographes et de documents émanant de la femme me paraissait suffisant, je complétais mon étude par la lecture de tous les cartons de l’ancienne Académie royale de musique, conservés aux Archives nationales, de ces correspondances de directeurs, que je m’étonne de voir si peu consultées, de ces rapports vous initiant à tous les détails secrets des coulisses, au sens dessus dessous produit à Versailles par l’audition d’un nouvel opéra, — et qui vous montrent Louis XVI avançant le conseil des ministres, pour leur permettre d’assister à la représentation de Didon jouée pour la première fois par la Saint-Huberty.

1311. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Introduction »

Combattre un calcul ou une expérience par un nom, par un texte, par une autorité, n’est plus dans nos mœurs, et l’on ne serait guère accueilli à l’Académie des sciences en invoquant l’autorité d’Aristote ou de saint Thomas contre une démonstration de Laplace ou d’Ampère ; mais il n’en a pas toujours été ainsi.

1312. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Première partie. Écoles et manifestes » pp. 13-41

Gregh, le rapporteur des prix à l’Académie, M. 

1313. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Plan, d’une université, pour, le gouvernement de Russie » pp. 433-452

N’est-ce pas un phénomène bien étonnant que des écoles d’éducation publique barbares et gothiques, se soutenant avec tous leurs défauts, au centre d’une nation éclairée, à côté de trois célèbres Académies, après l’expulsion des mauvais maîtres connus sous le nom de jésuites, malgré la réclamation constante de tous les ordres de l’État, au détriment de la nation, à sa honte, au préjudice des premières années de toute la jeunesse d’un royaume et au mépris d’une multitude d’ouvrages excellents, du moins quant à la partie où l’on s’est attaché à démontrer les vices de cette éducation.

1314. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Le Prince » pp. 206-220

Si vous n’entendez que les étoffes et l’ajustement, quittez l’académie, et faites-vous fille de boutique aux traits galants, ou maître tailleur à l’opéra. à vous parler sans déguisement, tous vos grands tableaux de cette année sont à faire, et toutes vos petites compositions ne sont que de riches écrans, de précieux éventails.

1315. (1759) Réflexions sur l’élocution oratoire, et sur le style en général

Rien n’est donc plus opposé au style facile, et par conséquent au bon goût, que ce langage figuré, poétique, chargé de métaphores et d’antithèses, qu’on appelle, je ne sais par quelle raison, style académique, quoique les plus illustres membres de l’Académie Française l’aient évité avec soin et proscrit hautement dans leurs ouvrages.

1316. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

Amédée Thierry qu’avec les yeux d’une Académie des inscriptions, il est certain que l’ensemble de ces travaux est imposant et que l’aperçu n’y manque pas, à ses risques et périls, il est vrai, car ce n’est pas tout que de voir en histoire, il faut voir juste.

1317. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

Dans cette société haineuse, et dont la haine (nous raconte-t-il) l’empêcha d’entrer à l’Académie, il aurait pu devenir un tigre, comme Eugène Sue, mais (il s’attendrissait déjà !)

1318. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre II. Réalité des idées égalitaires »

Duruy, Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, tome XXIX, p. 250-260.

1319. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVIII. Des obstacles qui avaient retardé l’éloquence parmi nous ; de sa renaissance, de sa marche et de ses progrès. »

M. d’Alembert, dans son discours de réception à l’Académie française.

1320. (1922) Gustave Flaubert

L’avarice célèbre de celui-ci aurait été, aux yeux de Louise, un vice rédhibitoire, s’il ne lui avait fait ouvrir la Revue des Deux Mondes, et s’il n’avait fait couronner par l’Académie française quatre de ses poèmes. […] Raymond Escholier dans Victor Hugo artiste, serait, imaginait allégrement Barthou, un portrait de Louise Colet : il n’ajoutait pas : de Louise en tenue de campagne pour le prix de poésie de l’Académie française, et plus candidate que candide, mais cela va de soi), Alfred de Musset, et M. le comte Alfred de Vigny. […] aime-le, ce pauvre Bouilhet, car il t’aime d’une façon touchante, et qui m’a touché, navré. » Mais Flaubert n’a jamais su porter un jugement sain sur la littérature de ses contemporains, et d’autre part les poésies de Louise Colet, couronnées quatre fois par l’Académie, étaient vers 1850 de l’honnête article courant, un ordinaire dont on pouvait sans ridicule parler courtoisement. […] Je ne vois pas nettement mon objectif… Actuellement, je suis perdu dans Pline…, j’ai encore diverses recherches à faire dans Athénée et Xénophon, de plus cinq ou six mémoires dans l’Académie des Inscriptions. […] Il vit avant sa mort Maxime Du Camp reçu à l’Académie française.

1321. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Je fus humilié d’avoir été surpris, en flagrant délit de folie des grandeurs, ne me doutant pas que j’utiliserais beaucoup plus tard la leçon de sémantique de l’académie en jupons. […] Jules Verne fut candidat à l’Académie française, et, comme un écrivain pour enfants n’entre pas plus à l’Académie qu’un tailleur pour enfants n’obtient la renommée de Paquin, les gardiens de la tradition verte jugèrent cette candidature aussi fantaisiste que l’eût été celle du comédien Molière sous Louis XIV, que l’ont été celles de Baudelaire et de Paul Fort. […] Mais La Bruyère nous dit que si Le Cid est un chef-d’œuvre, les Sentiments de l’Académie sont de l’excellente critique. […] (L’Académie fait œuvre prévoyante en se munissant de militaires.) […] L’Académie française décerne alternativement un prix de poésie et un prix d’éloquence.

1322. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

ma tendre Désirée, il m’est impossible de vous aimer à demi. » Une autre lettre, datée de l’Institut, est curieuse encore, et on est tenté de se demander, sans avoir d’ailleurs autrement de goût pour la statistique, si c’est à en écrire de semblables que s’emploient de nos jours les séances des Académies : « J’écris ce peu de lignes encore dans notre séance, au milieu des distractions. […] Je crois bien qu’en effet il songeait moins à Scribe qu’à lui-même quand il s’exprimait ainsi, dans son Discours de réception à l’Académie française : « Ce qui répugnait à Scribe, ce qui lui semblait dangereux et haïssable, c’était l’exagération vaine, la chimère, l’affectation, le faux ; c’était la fantaisie substituée à la morale ; c’était la passion érigée en maîtresse vertu, en devoir suprême, en règle unique de la vie. […] Vitet, recevant, en sa qualité de directeur de l’Académie française, l’auteur de l’Histoire de Sibylle. […] Il avait passé la soixantaine quand il vint s’asseoir à l’Académie française dans le fauteuil d’Hugo. […] Discours de réception à l’Académie française prononcé le 15 février 1894 Messieurs, Si la franchise était un jour bannie du reste de la terre, il serait beau pour vous qu’elle se retrouvât dans les discours académiques.

1323. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

Tenez, monsieur, la preuve que je ne vous mens pas, c’est qu’on est venu il n’y a pas si longtemps m’offrir l’Académie… on m’a apporté vingt-huit noms sûrs, j’ai refusé, et les croix, et tout cela ; non vraiment je ne m’intéresse pas… n’en parlons plus, monsieur, je vous en prie… Voilà l’avis très las et très splénétique de M. de Maupassant sur l’évolution littéraire. […] On ne s’y présente pas comme à l’Académie ou aux Mirlitons. […] Et M. le vicomte de Guerne, dont nous venons de couronner à l’Académie les Siècles morts, une très belle œuvre.

1324. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIIe entretien. Cicéron (2e partie) » pp. 161-256

Cicéron, mon cousin germain, que j’aime comme s’il eût été mon frère, nous fîmes dessein de nous aller promener ensemble l’après-midi à l’Académie, parce que, dans ce temps-là, il ne s’y trouvait d’ordinaire presque personne. Nous nous rendîmes donc tous chez Pison au temps marqué ; et de là, en nous entretenant de choses diverses, nous fîmes les six stades de la porte Dipyle à l’Académie.

1325. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

Il va soumettre son scrupule à l’Académie, qui rassure sa conscience, Racine ayant dit aussi dans les Plaideurs :             Et je veux rien ou tout. De nos jours, la religion d’un parnassien, fût-il d’ailleurs le plus sceptique et le plus athée des poètes, lui adresserait les mêmes reproches pour avoir fait rimer prière avec calvaire, ou demain avec festin ; il n’irait pas soumettre son scrupule à l’Académie, mais il le soumettrait peut-être à son « cénacle ».

1326. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Cité par Oudry dans les Conférences de l’Académie de peinture. […] Séance annuelle des cinq académies du 22 octobre 1903.

1327. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

M. de Guibert, dans son discours de réception à l’Académie, répéta nombre de fois le mot de gloire, trahissant par là involontairement, dit-elle, sa passion auguste. […] On avait rouvert le Lycée, rue de Valois, et La Harpe y professait46contre le dix-huitième siècle et contre la Révolution ses brillantes et sincères palinodies, que les Débats du lendemain et le Mercure de la semaine reproduisaient ou commentaient. « Le chaos formé par dix années de trouble et de confusion se démêle tous les jours, » écrivait-on dans les Débats ; et, pour remédier aux désordres du goût, les plus prolongés de tous et les plus rebelles, on proposait le rétablissement de l’ancienne Académie française. […] Corneille à ses débuts parut irrégulier à d’Aubignac et à l’Académie ; Racine, en commençant, fut jugé fade et amollissant par les amateurs de Corneille.

1328. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Hugo était naturellement académicien avant que de naître, et si nous étions encore au temps des merveilles fabuleuses, je croirais volontiers que les lions verts de l’Institut, quand il passait devant le sanctuaire courroucé, lui ont souvent murmuré d’une voix prophétique : « Tu seras de l’Académie !  […] Ainsi l’idéal n’est pas cette chose vague, ce rêve ennuyeux et impalpable qui nage au plafond des académies ; un idéal, c’est l’individu redressé par l’individu, reconstruit et rendu par le pinceau ou le ciseau à l’éclatante vérité de son harmonie native. […] Est-ce que par hasard l’heure de l’Académie, heure solennelle et soporifique, aurait sonné pour lui, qu’il est déjà si bon homme ?

1329. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Fauriel le rendait bien d’ailleurs à son ami, moins encore par la manière dont il le louait que par celle dont il le sentait : lui, si ennemi des formes apprises et convenues, de tout ce qui avait une teinte de rhétorique ou d’académie, il n’en était que plus sensible à la poésie, à une certaine poësie pathétique et simple ; or, il y avait deux lectures en ce genre qui ne lui donnaient pas seulement l’émotion morale, mais qui avaient le pouvoir d’accélérer son pouls, de le faire battre plus vite : c’étaient certains chœurs d’Euripide et les chœurs de Manzoni. […] Vous êtes adorable, mon très-cher initié et deux fois né, et je ne vous échangerais pas contre quatre membres de l’Académie des quarante. […] Nous aurions, si nous voulions bien, à énumérer encore : il publia en 1837, dans la collection des Documents historiques, le poëme provençal sur la guerre des Albigeois ; l’Académie des inscriptions et belles-lettres l’avait nommé en novembre 1836 pour succéder à Petit-Radel, et il eut bientôt une place dans la commission de l’Histoire littéraire : le xxe volume de cette collection reçut de lui l’article sur Brunetto Latini, et le xxie doit en contenir plusieurs autres. […] Fauriel était membre de l’Académie de la Crusca ; il y succéda à Charles Pougens en février 1834.

1330. (1940) Quatre études pp. -154

« Monsieur Patru aimait à raconter qu’étant un jour chez le secrétaire perpétuel de l’Académie française, il le trouva arpentant son cabinet comme un forcené. […] Bref, et pour le dire avec le stoïque Vauvenargues, les passions sont un bienfait qu’il faut savoir considérer comme tel : C’est une folie de les combattre, quand elles n’ont rien de vicieux, c’est même une injustice de s’en plaindre ; car une vie sans passions ressemble bien à la mort41… L’homme de sentiment, malgré son mépris pour les produits raffinés de la culture, ne reste pas sans lire ; et de même que la mère de Cleveland, le héros troublé de l’abbé Prévost, a cherché dans des traductions la doctrine de tous les sages, anciens et modernes, tant et tant qu’elle a composé, à force de soins, « un système complet dont toutes les parties étaient enchaînées merveilleusement à un petit nombre de principes clairs et bien établis42 » ; de même que Cleveland consacre ses premières années à « une simple imitation des études de sa mère », et toute sa vie à la poursuite de la sagesse et de la volupté : de même au collège, aux académies, pendant ses années de formation, et plus tard, durant ses heures de loisir, le héros préromantique ne peut pas ne pas s’informer de la philosophie régnante. […] Voir Marie Jeanne Durry, « L’Académie celtique et la chanson populaire ». […] Luppol, Diderot, Paris, Éditions Sociales Internationales, 1936, p. 233 : « Maupertuis, ce naturaliste philosophe, qui présida pendant dix ans l’Académie de Berlin, fit le premier pas vers la matérialisation de la monade.

1331. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Chapelain : le roi des beaux esprits de son temps, Despréaux, Racine et La Fontaine, aussitôt, cassaient ce bel arrêt, tout comme le peuple de Paris avait cassé l’arrêt contre Le Cid, condamné par l’Académie et par le cardinal de Richelieu, ce maître absolu… absolu, non pas contre Le Cid. — Il n’y a pas de tyrannie et pas de tyran qui nous force à trouver belle une chose informe ! […] Il entraîne, il est chaleureux, il est abondant, il est rempli des défauts et des qualités de son époque ; on comprend que l’homme qui écrivait ainsi avait, à un haut degré, la conscience de sa force et de son importance : or, ce sont là des qualités trop rares, surtout dans la comédie moderne, pour qu’on soit le bienvenu à s’armer de la Grammaire et du Dictionnaire de l’Académie contre un philosophe tel que Fabre d’Églantine. […] Réflexions sur la grammaire, la rhétorique, la poétique et l’histoire ou Mémoires sur les travaux de l’Académie Française, à M. Dacier, secrétaire perpétuel de l’Académie, par feu M. de Fénelon, archevêque de Cambray.

1332. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

Des phénomènes étranges se produisent chaque jour, et jettent la perturbation au sein de l’Académie des sciences. […] Ce n’était plus une académie de savants, c’était une académie de catarrhes. […] Quant à son assiduité aux représentations de l’Académie de musique, elle a sa raison d’être dans l’intérêt très-vif qu’il porte à deux jolies jambes encore reléguées dans la pénombre des espaliers, et qui jusqu’ici n’ont pu se faire remarquer que dans la confusion des pas de cent cinquante. […] Quelquefois il songe à se marier, — et jamais à être de l’Académie.

1333. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

Je veux croire que les choses ont beaucoup changé depuis lors et qu’on ne rencontrerait plus un seul critique suspect de tendresse outrée pour les écrivains qui sont de la même Académie, du même salon, de la même coterie, du même journal que lui. […] Le xviie  siècle a eu le bonheur d’être en France un siècle aristocratique qui s’est reposé sous la multiple autorité de la royauté, de l’Église, des règles d’Aristote, de l’Académie et des bienséances. […] J’hésite à dire (mais il le faut bien) que cet écrivain couronné par l’Académie française, ce critique si dur pour le style de Balzac, de Flaubert, de Zola, de tant d’autres, néglige çà et là d’être correct. […] Il est de l’Académie (je n’entends pas l’Académie française ; sinon, je dirais seulement qu’il en sera sans doute un jour) ; je veux dire la vieille école de philosophie qui sous ce nom eut en Grèce trois ou quatre incarnations successives.

1334. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

Géruzez, ou un discours académique, corrigé d’après les conseils de l’Académie, avec une œuvre de libre critique. […] Fénelon, qui a écrit beaucoup dans une vie modérément longue, n’arriva que sur le soir à un dépouillement complet, dix ou quinze ans après Télémaque, avec la Lettre à l’Académie et le Traité de l’existence de Dieu. […] Transportant cette notion dans la critique du style, il dira (Dialogues sur l’éloquence)  : « Un peintre et un poète … l’un petit pour les yeux, l’autre pour les oreilles ; l’un et l’autre doivent porter les objets dans l’imagination des hommes … Il faut non seulement instruire les auditeurs des faits, mais les rendre sensibles et frapper leurs sens par une représentation parfaite de la manière touchante23 dont ils sont arrivés. » Et dans le Discours de réception A l’Académie : « On a enfin compris qu’il faut écrire comme les Raphaël, les Carrache, les Poussin ont peint, non pour chercher de merveilleux caprices, … mais pour peindre d’après nature. […] Février 1902 La langue française et les grammairiens Le Journal officiel du 1er août 1900 publia un décret ministériel assez singulier et dont les prétentions, un peu incohérentes, ont surpris le public lettré, et froissé l’Académie française. […] V Noms composés d’un verbe suivi d’un substantif — On relève ces anomalies dans le dictionnaire de l’Académie : portefaix et porte-clefs, passerose et passe-velours, tirelaine et tire-liard.

1335. (1900) Molière pp. -283

N’a-t-il pas imprimé un jugement très sévère sur Molière, dans l’un de ses deux écrits critiques, la Lettre sur les occupations de l’Académie (1714) ? Il y a deux écrits critiques de Fénelon, la Lettre à Dacier, sur les occupations de l’Académie et les Dialogues des Morts, ce sont deux œuvres étonnantes, pleines de génie. […] Quand sa fureur épique s’est bien satisfaite sur des personnages de convention, comme le Lysidas de La Critique de l’École des femmes, et même contre des personnages réels, tels que Montfleury, Benserade, Boursault, qu’il traduit à la moindre offense, au moindre soupçon d’offense, en chair et en os, sur son théâtre, il lui reste encore assez de colère pour traîner sur la scène et livrer à la risée du parterre, dans Les Femmes savantes, presque sous son nom, avec un sonnet de lui, afin que personne ne puisse s’y méprendre, un vieillard, un ecclésiastique, Cotin, qui ne lui avait jamais rien fait, sinon d’être devenu célèbre « sans que personne ait jamais pu savoir pourquoi, et d’être entré à l’Académie française, sans que personne ait jamais pu savoir pourquoi non plus. » Je ne crains pas de le dire : c’est là un abus excessif de la force ; mais plus l’action est violente, plus elle trahit dans ses pensées d’impuissantes colères, des colères nées des insultes qu’il a dévorées jadis sans espoir de vengeance. […] Il eût été mieux placé dans l’une de tes académies. NAPOLÉON Mes académies ne recevaient point dans leur sein des folliculaires.

1336. (1889) Les artistes littéraires : études sur le XIXe siècle

La production s’augmente en raison directe de l’augmentation des consommateurs ; on fonde des bibliothèques jusque dans les moindres villages ; on expédie chaque jour des élucubrations politiques et des morceaux de feuilletons à travers les hameaux les plus reculés ; tant en province qu’à Paris, à la ville aussi bien qu’à la campagne, c’est par millions de kilogrammes que se débite annuellement le papier imprimé, et chaque auteur qui lance une œuvre nouvelle se trouve en présence, non plus comme jadis d’une académie de lettrés, mais d’une formidable armée d’amateurs, dont quelques-uns sont très cultivés, dont un grand nombre sont à peine dégrossis, et dont les autres enfin ne le sont pas du tout. […] En 1862, l’ex-condamné de la police correctionnelle avait eu la singulière idée de se présenter aux suffrages de l’Académie, Les visites qu’il rendit à quelques immortels l’éclairèrent rapidement sur le succès très probable de sa candidature ; il se retira sans attendre la date fixée pour l’élection, bien convaincu que si sa gloire était un jour destinée à grandir, elle ne serait jamais l’occasion d’un rapprochement entre lui et les membres de l’illustre assemblée. […] Quand le poète fut reçu à l’Académie française, M. 

1337. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

— On ferait une fortune de l’argent qu’il a dépensé à cette œuvre ; on composerait la plus belle académie et la plus brillante Comédie du monde avec les intelligences d’élite qu’il a secourues ou sauvées ! […] Quelle époque plus remplie de lâchetés et de haines littéraires, et, quand vivait le roi Louis XIV, se pouvait-on douter de la quantité infinie de bas-bleus troués qui sillonnent nos rues, nos salons borgnes, et nos académies suspectes ? […] Or, dans ce taudis qui sent son Académie d’une lieue, Martine ne peut aimer que le bon Chrysale et la bonne Henriette ; elle a pitié de l’un et de l’autre, et elle devient, par la force même des bonnes et loyales natures, le courage de ce bonhomme et l’espérance de cette enfant. […] Ils manquent à la liste de l’Académie française l’un et l’autre. […] Mais revenons à la comédie de M. de Boissy qui ne mourut pas ce jour-là, qui fut secouru à temps par une voisine charitable, et qui devint, trois ans plus tard, membre de l’Académie française à la place de Néricault-Destouches, un homme qui avait la verve comique, le style incisif, l’énergie et le talent.

1338. (1896) La vie et les livres. Troisième série pp. 1-336

Aujourd’hui, José-Maria de Heredia, l’un des Quarante de l’Académie française, auteur d’un livre qui a donné la sensation de la beauté à ceux qu’affligent la mort de Leconte de Lisle et le silence de Sully Prudhomme, a tiré le gros public de la prose où il s’enfonçait et l’a forcé à saluer, à applaudir, à acheter (ô miracle !) […] On cite des écrivains qui ont excité l’admiration de leurs contemporains ou mérité les suffrages de l’Académie par de simples traductions. […] Il touche régulièrement sa pension, tous les mois, aux guichets de son beau-père, et mange ce gros revenu avec Mlle Lacombe Ire, la plus jolie paire de jambes du théâtre de l’Opéra, laquelle le bat, l’injurie, le vole, et le trompe de toutes ses forces avec un jeune officier d’académie, attaché au cabinet d’un sous-secrétaire d’État. […] Justum et tenacem propositi virum… Chez nous, on montre aux étrangers de distinction l’église Notre-Dame, le Panthéon, l’Académie, la colonne Vendôme, tout ce qui évoque le passé et défie l’avenir, tout ce qui parle de gloire, d’amour, de génie, de force morale, d’immortalité ; là-bas, on exhibe la boucherie de M.  […] Il collabore depuis vingt ans à l’Histoire littéraire de la France, commencée par les Bénédictins, continuée par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vaste monument, fort majestueux et un peu sépulcral, où Renan, lui aussi, aimait, de temps en temps, à disparaître et à se recueillir.

1339. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

En ce temps-là, un magnifique écrivain, dont les poésies et les contes, merveilles de style imagé, démontrent péremptoirement que la langue française est la plus riche de toutes les langues, postulait pour l’Académie. […] Baudelaire à l’Académie […] Baudelaire vise à l’Académie. […] Il n’a plus cette belle insolence qui rompait en visière à toute l’Académie ! […] » Et Courbet partit de ce rire large et sonore qui fait trembler dans leurs vieux châssis les vitres des Académies.

1340. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Mérimée, au nom de l’Académie française, y a prononcé en l’honneur de Froissart un discours d’une netteté exquise.

1341. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « M. Boissonade. »

Aux séances de son Académie, il se plaçait près de la porte, afin de pouvoir sortir le premier et s’esquiver.

1342. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Son succès, longtemps contenu comme tant d’autres choses, n’en éclata que mieux sous la Régence ; c’était, en son genre, un des signes manifestes de la réaction contre Louis XIV ; et lorsque le danois Holberg, qui allait être le disciple de Molière dans le Nord, vint à Paris, où il séjourna pendant une partie des années 1715-1716, il put noter, comme un fait mémorable, qu’à la Bibliothèque Mazarine, la première en date de nos bibliothèques publiques, « l’empressement des étudiants à demander le Dictionnaire de Bayle était tel qu’il fallait arriver longtemps avant l’ouverture des portes, jouer des coudes et lutter de vitesse pour obtenir le précieux volume6. » On faisait queue pour le lire, dans ce même lieu où l’on fait queue maintenant pour entrer aux séances de l’Académie.

1343. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

Après la rupture que causèrent entre tant de relations les événements que vous savez, je n’avais pas changé, mais je me tenais plus qu’auparavant sur la réserve ; il venait peu à notre Académie ; deux ou trois fois nous causâmes fort amicalement.

1344. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Lorsque M. de Montmorency fut nommé membre de l’Académie française (1825), il eut la noble idée de céder son traitement à un homme de lettres dans le besoin, ce qu’avait fait précédemment Lucien Bonaparte, qui, l’on s’en souvient, avait cédé sa pension de l’Institut à Béranger commençant.

1345. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [IV] »

J’en ai connu de tels, même dans l’ordre civil, témoin le vieux Monnard, caractère antique, longtemps professeur à l’Académie de Lausanne où j’eus l’honneur un moment d’être son collègue, mort professeur à l’Université de Bonn, traducteur et continuateur de l’illustre historien Jean de Muller.

1346. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — L'abbé de Lamennais en 1832 »

Pourtant, en 1796 ou 97, il envoyait au concours de je ne sais quelle académie de province un discours dans lequel il combattait avec beaucoup de chaleur la moderne philosophie, et qu’il terminait par un tableau animé de la Terreur.

1347. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

On ferait une vraie académie de province des auteurs médiocres qu’il a loués en faveur de leurs qualités négatives et de leur abstinence de métaphores.

1348. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

Faugère en son Introduction, nous croyons avoir surmonté ces difficultés autant qu’il était possible de le faire ; du moins nous y avons travaillé, non-seulement avec patience, c’eût été trop peu pour une pareille tâche, mais avec l’infatigable passion qu’inspire aisément la mémoire d’un écrivain en qui se rencontrent dans une merveilleuse alliance la beauté de l’âme et la grandeur du génie. » Connu déjà par l’Éloge de Gerson et par celui de Pascal que l’Académie française avait tous deux couronnés, M.

1349. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

XXIV Mais, d’abord, pourquoi écoutons-nous chanter de si loin ce lyrique Hébreu, et pourquoi n’écoutons-nous Pindare que dans nos académies et dans nos écoles ?

1350. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis »

Il fonda une académie à Florence, et s’attacha ainsi la faveur des hommes de lettres de sa patrie.

1351. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLIXe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

La fréquentation des hommes littéraires, l’accueil fait aux étrangers illustres de la Grèce, l’hospitalité européenne, la protection des lettres antiques, la fondation des académies, la gloire de son immense commerce, la culture utile de ses domaines rustiques à Careggi et ailleurs le rendaient l’égal des paysans toscans comme des princes de l’Europe.

1352. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »

Antoine Furetière (1620-1688), avocat, fut chassé de l’Académie en 1685, pour avoir fait son Dictionnaire avant que la compagnie eût achevé le sien. — Éditions : le Roman bourgeois, Barbin, 1666, in-8 ; éd.

1353. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

Les écoles primaires, les traitements des petits employés, les paperasseries plus que chinoises des bureaux, les bourdes solennelles de la magistrature et l’élevage des nourrissons, le divorce et les réceptions de l’Académie, les caisses d’épargne, la question des égouts et les questions de grammaire… il faudrait, comme on dit en vers latins, une bouche de fer et beaucoup de temps devant soi pour énumérer seulement les sujets où M. 

1354. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Vous reconnaissez là l’espèce ingénue des curés archéologues et écrivains qui, avec les anciens magistrats et les anciens notaires, assurent le recrutement des académies de province.

1355. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »

Voir le recueil des Mémoires de l’Académie des sciences morales et politiques.

1356. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Louis fit sur son trône asseoir la flatterie… Et l’encens à la main, la docte Académie L’endormit cinquante ans par sa monotonie.

1357. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

L’Auteur du dernier Discours couronné à l’Académie Françoise, dit en propres termes, qu’il ne faut jamais avoir recours aux Grands dans les entreprises difficiles, parce que, quand même ils auroient du courage & du génie, ils sont incapables d’en faire usage, & ne s’occupent qu’à calculer des convenances, lorsque le bien public devroit absorber toutes leurs facultés.

1358. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1879 » pp. 55-96

* * * — Je persiste à déclarer que les réceptions de l’Académie m’apparaissent comme des récréations de cuistres.

1359. (1868) Curiosités esthétiques « IV. Exposition universelle 1855 — Beaux-arts » pp. 211-244

Mais que nous font les hésitations des gouvernements (je parle d’autrefois), les criailleries de quelques salons bourgeois, les dissertations haineuses de quelques académies d’estaminet et le pédantisme des joueurs de dominos ?

1360. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre III. La complication des sociétés »

Imbart de la Tour, « L’Évolution des Idées sociales au moyen âge », dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences morales et politiques, 1896, II, p. 425.

1361. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

. — Même incurie et même désordre pour l’éducation des enfants ; sitôt qu’on les a destinés à l’épée, on ne leur enseigne plus le latin ni l’histoire ; on ne les fait pas voyager ; ils n’apprennent pas même à faire des armes ni à monter à cheval ; il n’y a point d’académie à Madrid pour les exercices de corps. […] Leurs tableaux sont instructifs, mais ils font peur ; une telle poursuite du détail authentique devrait mettre l’œuvre parmi les documents de la science et conduire l’auteur à l’Académie des inscriptions. […] Sainte-Beuve peuvent s’associer aux regrets qu’un de ses collègues de l’Académie française a déjà manifestés dans le Journal des Débats ; mais ils ont le droit de s’y associer à leur façon. […] Aujourd’hui, autour de lui, il y a des contemporains, des rivalités, des brouilles, des picoteries, des rancunes de personnes, de salon, de parti ; de journal, des souvenirs du Globe, du National, du Moniteur, du Constitutionnel, du Temps, de l’Académie française, du Collège de France, du Sénat. […] J’ai fait un speech pour que le procès-verbal fût purgé de tout adverbe, mais en vain. » — Candidat à l’Académie des inscriptions, et conduit chez des érudits d’aspect redoutable, il écrivait au retour : « Avez-vous jamais vu des chiens entrer dans le terrier d’un blaireau ?

1362. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Vous n’avez pas le droit de m’infliger ces spectacles, ni, sous prétexte de drame, d’agiter devant moi les horribles cires d’un musée d’inquisition, dirigé par un docteur brésilien à figure de négrier et lauréat de vagues académies de l’Amérique du Sud. » Bref, on peut dire (et ce sera rendre à M.  […] Il s’aperçoit que l’Académie elle-même, si indulgente pourtant aux banalités, n’a couronné que son premier livre (le meilleur, à vrai dire), et que M.  […] C’est à l’Académie Française qu’on nous a donné cette semaine la meilleure comédie. […] Même l’Académie de médecine s’est élevée, au nom de la science, contre les atrocités du régime auquel étaient soumis ces doux martyrs. […] Ludovic Halévy, neveu de l’auteur de la Juive, et membre de l’Académie française, se trouve être un des pères intellectuels, de la chanson de café-concert.

1363. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

Il composait la Conscription avec une académie d’homme mettant la main dans l’urne. […] 31 juillet Les Académies ont été uniquement inventées pour préférer Bonnassieux à Barye, Flourens à Hugo, et tout le monde à Balzac.

1364. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Entre Hérédia, qui nous donne quelques échantillons de son discours à l’Académie, écrit dans une prose condensée, où il réduit à sa vraie taille, le petit père Thiers. […] » Mercredi 11 décembre Ces jours-ci, des interviews, où je suis obligé d’affirmer ma non-ambition de l’Académie.

1365. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

Les deux volumes furent couronnés par l’Académie Française. […] Les écrivains les plus notoires qui se recommandaient d’elle, ou bien n’écrivent presque plus, ou bien se sont tournés du côté de l’action politique, ou bien ont fait de riches mariages : quelques-uns sont même en passe d’arriver à l’Académie.

1366. (1896) Études et portraits littéraires

Et quelle place tiennent dans son cabinet les mémoires d’académies, les journaux scientifiques, les catalogues de toute espèce, les herbiers, les squelettes… Quelque chose pourtant a devancé et primé, chez le psychologue de l’Intelligence, l’amour du fait. […] C’est un terme de l’Écriture sainte : Scrutans renes et cor Deus … L’Académie nous en avertit. […] En décembre dernier, l’Académie dépouillait trente-sept mémoires dont il était le sujet. […] Sur les Académies, gardiennes des recettes traditionnelles, ils ne tarissent pas. […] J… félicite Amédée Pommier de son beau mépris pour cette vieille académie morte, de ses vers qui la « retuent ».

1367. (1930) Le roman français pp. 1-197

Affamé de distinction, de titres nobiliaires, d’argent, de grandes spéculations, d’Académie. […] Viennet, membre de l’Académie française, ancien lieutenant-colonel d’artillerie, très brave soldat, ses états de service en font foi, excellent académicien, je suppose, auteur d’une tragédie d’Arbogaste que personne ne lit plus, et de Promenades au Père Lachaise également tombées dans l’oubli, malgré l’allécherie de ce titre macabre, bien étonnant sous la plume de ce furieux adversaire du romantisme. […] pourquoi s’est-il mêlé d’écrire des romans, soupirait-il, sans cela il serait à l’Académie des sciences !  […] Il paraît qu’il est arrivé à Bourget d’écrire que l’Europe moderne repose sur trois piliers : l’Académie française, la Chambre des pairs d’Angleterre, et le grand état-major allemand. L’Académie française est composée de 39 membres (rarement 40) très honorables et très justement honorés : mais je ne sache pas qu’elle exerce une grande influence sur l’évolution de la France : elle se contente de suivre cette évolution de très loin.

1368. (1888) Études sur le XIXe siècle

Millais, le plus jeune des trois, était cependant le plus avancé dans la carrière, et l’un des meilleurs élèves de l’Académie, Holman Hunt, au contraire, contrarié dans sa vocation par un père qui redoutait pour lui les dangers de la profession artistique, alors peu estimée, venait seulement, après deux essais infructueux, d’être admis à profiter de l’enseignement officiel. […] Et j’ajoutai encore : “Je croyais réellement que Millais et Hunt, ainsi que Collins, étaient l’été dernier dans le Surrey, et que c’est là qu’ils ont peint les Huguenots, Ophélie et le Hireling Shepherd, qui étaient cette année à l’Académie. — Il n’y a pas là un mot de vrai ! […] En Angleterre il n’y avait ni académie ni mythologie à combattre. […] Mais ces vers sont de 1831, et en ce temps-là le poète s’était rallié à la monarchie constitutionnelle ; il n’avait pas trouvé, dans l’idée républicaine, la formule qui convenait le mieux à son idéal, et sa haine des rois n’était pas sans condition, puisqu’en 1838 il appelait encore le czar Nicolas le « Noble et pieux empereur31 » et puisqu’il se montrait encore très sincèrement orléaniste dans sa réponse au discours de réception de Sainte-Beuve à l’Académie, en 1845. […] l’homme le plus spirituel de l’Italie, le génie le plus flexible de l’époque, l’esprit le plus pratique de l’univers est parvenu à avoir une chaire à la Sorbonne et un fauteuil à l’Académie, dernier but auquel son ambition puisse prétendre en France !

1369. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Dans une petite maison du faubourg Saint-Jacques, avec l’abbé de Saint-Pierre, Varignon le mathématicien, d’autres encore qui tous « se sont dispersés de là dans toutes les Académies  »9. […] Il allait des salons à l’Académie des sciences, comme du Forum aux templa serena, et l’un lui était un divertissement, agréable et nécessaire de l’autre. […] Montesquieu dissèque donc, et observe, et use du microscope, et fait des rapports à l’Académie de Bordeaux sur ses études d’histoire naturelle. Est-il en route, lui aussi, pour l’Académie des sciences ? […] Comme Fontenelle, comme Dalembert, il maintenait le lien utile et nécessaire qui doit unir l’Académie des sciences à l’Académie française.

1370. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

Plus tard, en 1811, à l’occasion de son élection à l’Académie, ses ennemis rappelleront qu’il pensa comme les encyclopédistes. […] C’est dans le même esprit que Chactas assiste aux fêtes de Versailles, visite l’Académie, le Palais de Justice, etc… Le palais de Versailles lui inspire des propos de ce genre : « Ce palais n’a-t-il coûté ni sueurs ni larmes ? […] Au moment de l’article du Mercure (1807) l’empereur avait dit, paraît-il, de Chateaubriand : « Je le ferai sabrer sur les marches des Tuileries » ; mais il avait dû goûter, pour le ton et pour le rythme, la fameuse phrase : « Lorsque dans le silence de l’abjection… » Quelques années après, l’empereur dit une fois : « Pourquoi Chateaubriand n’est-il pas de l’Académie ?  […] Et pourtant c’est à cause de ce lieu commun que la commission de l’Académie, nommée pour entendre le discours, le repoussa ; et c’est surtout ce lieu commun que l’empereur, sur le manuscrit, lacéra de coups de crayon impérieux. […] D’après madame de Rémusat (Mémoires), Napoléon disait : « Mon embarras n’est point d’acheter M. de Chateaubriand, mais de le payer ce qu’il s’estime. » Toutefois, l’empereur aurait payé ses dettes, pour qu’il consentît à se présenter à l’Académie.

1371. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

J’avais lu le matin même dans le Figaro, des plaisanteries fort amusantes sur ce dernier, qui passe pour avoir composé des libretti de ballets pour l’Académie royale de musique. […] Landais inventa de faire pour la 333e fois un dictionnaire de la langue française ; les 332 premiers ont pâli devant ce projet nouveau ; même le 334e qui devait être le dictionnaire de l’Académie (dont est M.  […] Aujourd’hui les ministres sont de l’Académie et se vendent comme pittoresques ; c’est une nouvelle intelligence qui se fait jour.

1372. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Tu vivras beau et florissant dans les palestres ; tu iras » à l’Académie te promener à l’ombrage des oliviers sacrés, une couronne de joncs en fleurs sur la tête avec un sage ami de ton âge, tout à loisir, parfumé par la bonne odeur du smilax et du peuplier bourgeonnant, jouissant du beau printemps, quand le platane murmure auprès de l’orme. » Ce sont les plaisirs et les perfections d’un cheval de race, et Platon, quelque part, compare les jeunes gens à de beaux coursiers consacrés aux dieux et qu’on laisse errer à leur fantaisie dans les pâturages pour voir si d’instinct ils trouveront la sagesse et la vertu. […] Il ressemblait à ces académies de nos derniers siècles où tous les jeunes nobles allaient apprendre l’escrime, la danse et l’équitation. […] En effet, le corps gardait jusqu’au bout les traces de l’éducation gymnastique ou servile ; on le reconnaissait du premier coup à sa prestance, à sa démarche, à ses gestes, à sa façon de se draper, comme jadis on distinguait le gentilhomme dégourdi et anobli par les académies, du rustre balourd et de l’ouvrier rabougri.

1373. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

A cela je réponds que Celui qui nourrit les oiseaux saura bien aussi venir à mon aide. » Il refuse tout désormais, il échappe à tous les honneurs qui voudraient lui pleuvoir sur la tête ; il ne veut pas plus du prix décennal que de tout le reste, bien décidé, dit-il, à n’être rien, à ne recevoir rien, à ne s’embarrasser de rien, que d’achever paisiblement sa carrière « dans la douce indépendance de son âme et dans le plaisir de commercer jusqu’à la fin avec les chastes Muses. » Un tel sentiment pleinement embrassé et franchement pratiqué est certes des plus beaux ; mais qu’on n’aille pas dire avec M. de Sèze, son successeur à l’Académie, que Ducis par ses refus réitérés s’exposait « à des périls de tout genre. » M. de Sèze qui s’y connaissait pourtant, en fait de périls, exagère ici fort gratuitement et par esprit de parti.

1374. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Il en conclut que Henri IV avait pris ce refrain à quelque chanson déjà en vogue (voir le tome XI, no 6, des Bulletins de l’Académie royale de Bruxelles).

1375. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Son cousin Armand de Chateaubriand, fusillé en 1809 comme agent royaliste, et qu’il n’a pu sauver646, le rend plus irréconciliable à l’empire ; quand l’Académie l’a élu, il écrit un discours que Napoléon ne consent pas à laisser prononcer.

1376. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

J’ai encore feuilleté, hier, ses Remarques, et j’ai le malheur de persister dans mon erreur : je le trouve pernicieux et très « tyrannique », ce gentilhomme de l’Académie, vous aurez beau dire.

1377. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

Témoin la naissante Académie française, qui mit trois mois à examiner la Prière pour le roi Henri II allant en Limousin ; encore ne toucha-t-elle point aux quatre dernières strophes.

1378. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

Le premier il se sentit blessé par les attaques de Charles Perrault contre les anciens, et ce fut au sortir de la séance de l’Académie française où Perrault avait lu son Siècle de Louis XIV, qu’il écrivit l’épître à Huet, où il les défend avec tant de sensibilité : Je vois avec douleur ces routes méprisées   ; Art et guides, tout est dans les Champs-Elysées.

1379. (1890) L’avenir de la science « VIII » p. 200

Quand on lit les opuscules de Denys d’Halicarnasse sur Platon, sur Thucydide, sur le style de Démosthène, on croit lire les mémoires de M. et de Mme Dacier et des honnêtes savants qui remplissent les premiers volumes des Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

1380. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

Souvenirs wagnériens Ce n’est jamais sans émotion que je pense à l’époque de ma vie où j’ai vécu, pour ainsi dire, en communauté absolue avec l’œuvre de Wagner, allant presque chaque soir l’entendre à l’Opernhaus, aux concerts de Bilse, à l’Académie de chant où la jalousie des Berlinois siffla madame Materna, ou à l’une des auditions du « Wagner-Verein » dans lesquelles le grave talent de Betz interprétait des fragments de la tétralogie encore inconnue dans l’Allemagne du Nord ; — déchiffrant tant bien que mal, sur un mauvais piano de louage, les partitions que je ne connaissais jamais assez ; — lisant ses écrits qui venaient d’être réunis en édition définitive ; — causant surtout de lui avec quelques jeunes musiciens enthousiastes comme moi.

1381. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

Représenté pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de l’Académie impériale de Musique, le 13 mars 1861.Parisela Librairie théâtrale, Mme Ve Jonas, éditeur, Libraire de l’Opéra. 1861.

1382. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

… Peut-être les suppositions ne coûtent rien — serons-nous témoins de choses extraordinaires et raisonnables : nous verrons l’Académie élire Villiers de l’Isle-Adam, M. 

1383. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre I : L’histoire de la philosophie »

Passons, sans nous arrêter sur les sophistes, Socrate, Platon et Aristote, et arrivons au demi-scepticisme de la nouvelle Académie qui fournit à M. 

1384. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

S’enfoncer dans les allées de l’Académie, c’est à leurs yeux se cacher dans un bois.

1385. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1870 » pp. 321-367

À travers le corridor, se croisant, des académies biscornues, mal enveloppées dans les peignoirs, et les demandes du médecin : « Comment avez-vous dormi ? 

1386. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

Hugo, Discours de réception à l’Académie française, IIe vol. 

1387. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

Ce savant homme avoit formé son style sur les meilleurs modèles des premiers tems de l’Académie françoise.

1388. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

C’est encore pour son article qu’il allait à l’Académie, et qu’il lâchait ses secrétaires, comme des rats furieux, dans les bibliothèques publiques pour y fureter dans les coins et recoins et rapporter à la maison de petites notes pour son article.

1389. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

À la place du portrait enlevé par le sentiment qui illumine, quand l’histoire est obscure, et qui devine, quand elle se tait, il nous a donné une dissertation de l’Académie des inscriptions et belles-lettres.

1390. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Octave Feuillet »

— mais assez joli pour le fils d’une maman pareille (je parle du talent bien entendu), et arrivé à l’Académie où il est encore un des plus élégants de l’endroit, Octave Feuillet, qui aurait pu donner, avant qu’il fût inventé, une idée du vélocipède, a filé jusque-là, tranquillement et sans rien accrocher, sur les roulettes de la Fortune, et il continue de filer comme il a commencé.

1391. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’avenir du naturalisme »

Au début de sa carrière, dans une chaude Lettre à la jeunesse, écrite au lendemain de la première représentation de Ruy-Blas à la Comédie-Française et de la réception de Renan à l’Académie, Zola engageait ardemment la neuve génération à se détourner de l’idéalisme et de la rhétorique.

1392. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

J’avoue que le mot est de lui ; je ne crois pas que l’Académie française lui en ait grande jalousie.

1393. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

Les Confessions du Comte de… par feu M. du Clos, de l’Académie Françoise, furent contemporaines des Egarements du cœur & de l’esprit.

1394. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

Ajoutons-le : dans cette inégale mais forte civilisation du seizième siècle, où la vie était partout et s’accroissait par la division même, une ville de province, justement citée aujourd’hui pour son École de cavalerie, avait alors son éditeur de Pindare, Jean Benoist, docteur en médecine, professeur de langue grecque à l’Académie royale de Saumur.

1395. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

On y trouveroit plus d’esprit que dans tous les mémoires des diverses académies, car dans cette partie, l’homme le plus sot devient un acteur intéressant. […] En ce cas, ils s’en acquittent au mieux ; mais l’important qui ne connoît ni les riches, ni les grands, qui n’a ni chausses, ni pourpoint, qui ne vit que de ce qu’il peut attrapper, comme il y en a des millions dans Paris, ne m’amuse pas moins, sur-tout lorsqu’il met toutes les académies sous ses pieds, lorsqu’il fait mainbasse sur les meilleurs écrivains, lorsque d’une parole il croit avoir enlevé la réputation d’un personnage que l’univers revere. […] Les académies ont coutume d’enrôler les auteurs qui les décrient…. […] Il n’y a que ceux de l’académie qui puissent décemment se produire, & si par hasard on s’avise de demander une chanson au dessert dans ces maisons bourgeoises, où l’on a point encore pris le ton seigneur, madame ou mademoiselle se fait prier une heure, chante enfin une minute, parce que cela fatigue, & ne fredonne qu’un commencement d’ariette si difficile & si compassé, que personne ne pourroit le répéter. […] J’entendois un laquais qui disoit l’autre jour : mon maître parla hier à l’académie, & ma foi, son discours ne valoit rien. --- Est-il possible ?

1396. (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle

Ils vinrent eux-mêmes visiter ces hommes et ces académies qui illustraient la France : des peuples demandèrent des constitutions aux philosophes ; des hommes d’état se formèrent à leur école. […] Le recueil de l’Académie des inscriptions est assurément un monument fort honorable pour le dix-huitième siècle. […] Au sein de l’Académie, des discours furent dirigés contre les opinions qui y régnaient. […] Il se détache et s’élève au-dessus des temps qui ont été contemporains de son enfance ; il est la postérité dans ses jugements ; mais, quand il voudra créer à son tour, il aura affaire à un avenir aussi, il sentira le besoin, il développera les moyens d’exercer une influence vive et décidée. » Discours de réception prononcé à l’Académie française le 20 novembre 1828. […] » Ainsi parlait M. de Malesherbes, lorsque, peu de mois après l’avènement de Louis XVI, il était admis dans le sein de l’Académie française.

1397. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Parlant de la société future, je disais que les gens les plus intelligents ne peuvent concevoir les formes d’une société future, et que dans l’antiquité, il n’y aurait pas eu une cervelle capable de prophétiser la société du moyen âge, cette société à basiliques ténébreuses, au lieu de temples pleins de lumière, cette société aux danses des morts, remplaçant les théories des fêtes d’Adonis, cette société, avec sa constitution, ses vêtements, son moral si différent de l’autre, cette société, ou même les belles et classiques formes de la femme grecque ou romaine, semblent devenues des formes embryonnaires, telles que nous les voyons retracées par le pinceau de Cranach, dans des académies de femmes du temps. […] Était-ce la greffe d’un peu de sa peau prêtée par un mari à sa femme, à la suite de la brûlure de ses mains qui me l’inspirait, je ne sais… Mon article, c’était la fuite du bacille du vomito negro, d’un tube de chez Pasteur, et sa recherche dans les endroits excentriques de Paris par les membres de l’Académie de médecine : une poursuite moliéresque.

1398. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Histoire critique de l’établissement de la Monarchie Françoise dans les Gaules, par M. l’Abbé Dubos, de l’Académie françoise, 1743. deux vol. […] Gaillard, de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres.

1399. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

Voir l’étude de Mesnet, Annales médico-psychologiques, juillet 1865, et le rapport de Cerise, Académie de médecine, 1865. […] De l’universalité de la langue française, sujet proposé par l’Académie de Berlin en 1783 ; publié à Paris en 1797 ; p. 13-14 et 49 note.

1400. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

En politique, après Richelieu et Mazarin, Louis XIV ; en littérature, l’Académie et Boileau ; en religion, la défaite du protestantisme, dont la Révocation n’est que le dernier acte ; en philosophie, Descartes. […] Victor Cousin n’a exploité les romans de Mlle de Scudéry que pour en tirer des portraits de grandes dames… Avec un peu de patience, et un jugement plus libre, on trouvera bien autre chose dans le roman du xviie  siècle. — On a reconstruit toute l’histoire du théâtre au xviie  siècle, on en a montré les étapes par Hardy, par Mairet, par l’Académie ; mais on s’est attaché trop exclusivement aux formes et à la fameuse règle des unités ; quand on compte les œuvres réalisées, les œuvres vraiment dramatiques, sans se laisser éblouir par trois grands noms, on a le sentiment très net de l’avortement d’un idéal académique, idéal contraire au goût véritable du public.

1401. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

L’Académie française, qui venait de se former, choisit ses membres parmi les familiers de l’hôtel de Rambouillet. […] Imagination, sensibilité, invention, énergie, art, tout y fait défaut, c’est un essai barbare, exécuté à la grosse brosse, comme le dit justement l’Académie della Crusca ; les obscurités et les trivialités y abondent. […] Il comptait, parmi ses clients les plus fidèles, Taine, et il se montrait fier de fournir l’Académie. […] Après un succès éclatant à l’Académie nationale de musique, Zélindor, roi des Sylphes, ballet de Moncrif, fut représenté à Versailles, le 18 décembre 1752, devant le Roi.

1402. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

En 1647, reçu à l’Académie à la place de Maynard, il a recours, pour peindre sa reconnaissance, aux moyens les plus étranges : il emploie le langage de Tartufe ; il parle d’« épanouissement du cœur », de « liquéfaction intérieure. » Est-ce de l’ironie ? […] Et, par exemple, je demanderai à mon maître si tout n’est que lourd artifice, et de parti pris, dans les dédicaces, placets et remerciements de Corneille… J’ai relu son discours de réception à l’Académie. […] Or, l’an dernier, quand il fut nommé à l’Académie, j’écrivis sur lui, pour l’en féliciter, un article que vous n’avez pas lu et qui parut dans le journal l’Eclair. […] J’en concluais que, si l’Académie l’avait choisi malgré tout cela, c’était donc qu’elle l’avait choisi, chose inouïe, uniquement parce qu’elle l’avait lu et que « sa grâce avait été la plus forte ». […] Elle a été directrice de pensionnat en province, a été couronnée par l’Académie pour des ouvrages d’éducation, et s’est retirée, vers la quarantaine, avec de petites rentes.

1403. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Voilà le premier livre signé Alexandre Dumas fils, de l’Académie française, et c’est Michel Lévy qui a l’honneur de le publier. […] Ils sont obligés de le trouver un peu trop savant pour eux ; ils disent que cela regarde l’Académie des inscriptions, et non l’Académie française. […] Dans une lettre du 14 juillet 1867, je lis cette page relative à la présence du sultan à Paris : Les dames de l’Académie impériale de musique s’étaient flattées que le sultan leur jetterait beaucoup de mouchoirs, mais il n’en a jeté aucun.

1404. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

C’est un ancien soldat, qui boit beaucoup, qui bat sa femme, mais qui nage comme un poisson, et a une médaille de sauvetage, il a retiré de l’eau l’inspecteur d’académie qui allait se noyer. […] Telle est la conclusion, de ce livre émouvant dont le succès obtenu auprès du public et constaté par toute la presse a été ratifié par l’Académie française ; pour ce roman elle a décerné en 1881 le prix Lambert à M.  […] … « Messieurs de l’Académie de médecine ! […] Mais quelle étrange sensation devaient éprouver les illustres, les Cousin, les Guizot, les Tocqueville, les Vitet, les Villemain, quand M. de Mars, si excellent homme, d’ailleurs, et si respectable, leur disait gravement : « Il est possible que ce mot soit dans le dictionnaire de l’Académie ; mais il n’est pas accepté par M.  […] À présent, pour l’intelligence de ce qui va suivre, il faut savoir : 1º que le comte Alexis de Saint-Priest, très spirituel, auteur d’une remarquable Histoire de la conquête de Naples par Charles d’Anjou, visait à l’Académie et prétendait y arriver ayant l’éminent poète ; — voyez le néant des ambitions humaines !

1405. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Comment d’ailleurs eût-il pu écrire ses recueils de poésie, passer des Destinées de l’âme à l’Histoire du dix-huitième siècle, de l’Histoire de Léonard de Vinci au 41e fauteuil de l’Académie, au Roi Voltaire, au Molière, sa femme et sa fille, aux Grandes Dames, nous raconter les soupers d’Alfred de Musset, le mot du Prince Impérial regardant l’impératrice qui lui disait qu’il avait du sang espagnol dans les veines : — « Si je le pensais, je me ferais tout de suite saigner aux deux bras !  […] Je signalerai surtout les pages relatives à la réception d’Alexandre Dumas à l’Académie française, pleines de notes vraiment intéressantes. […] Christophe, aux Rothschild sans arrêt, à l’Académie, aux Sociétés financières, aux beaux-arts, à Léo Taxil, à bien d’autres gens et bien d’autres choses, et cela toujours avec l’éloquence passionnée qu’on lui connaît, éloquence persuasive parfois, mais bien dangereuse d’un apôtre défendant le Dieu de pardon à coups de ce crucifix fait pour être adoré et non pour servir de casse-tête. […] Edmond Rousse, de l’Académie française, vient de publier chez Hachette, dans la collection des grands écrivains français, un volume sur Mirabeau. […] J’ai l’honneur d’être membre de la Commission de l’Histoire littéraire de la France, à l’Académie des inscriptions et belles-lettres.

1406. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DÉSAUGIERS. » pp. 39-77

e Vigny, dans ce fameux discours de réception à l’Académie où il célébrait M.

1407. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre II. Principale cause de la misère : l’impôt. »

Il suffit de repasser l’histoire de ses crues périodiques pour montrer à l’homme du Tiers que, seul ou presque seul, il a payé et paye698 pour la construction des ponts, chaussées, canaux et palais de justice, pour le rachat des offices, pour l’établissement et l’entretien des maisons de refuge, des asiles d’aliénés, des pépinières, des postes aux chevaux, des académies d’escrime et d’équitation, pour l’entreprise des boues et pavés de Paris, pour les appointements des lieutenants généraux, gouverneurs et commandants de province, pour les honoraires des baillis, sénéchaux et vice-baillis, pour les traitements des bureaux de finances, des bureaux d’élection et des commissaires envoyés dans les provinces, pour les salaires de la maréchaussée, des chevaliers du guet, et pour je ne sais combien d’autres choses  Dans les pays d’États, où la taille semble devoir être mieux répartie, l’inégalité est pareille.

1408. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

Voir le remarquable travail qu’il a publié sur les Pensées de Pascal, sous la forme d’un rapport adressé à l’Académie française.

1409. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

MANNHEIM 15 Janvier. 5e Concert de l’Académie : Faust-Ouverture.

1410. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

Par son habitude de penser des mots et non des objets, de ne point disséquer les âmes et de ne point montrer les choses, il est par excellence du pays du spiritualisme cartésien, duthéâtre classique et de la peinture d’académie.

1411. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

» Louis XIV songeait à tout ; il protégeait les Académies, et distinguait ceux qui se signalaient ; il ne prodiguait point sa faveur à un genre de mérite, à l’exclusion des autres, comme tant de princes qui favorisent, non ce qui est beau, mais ce qui leur plaît ; la physique et l’étude de l’antiquité attirèrent son attention.

1412. (1833) De la littérature dramatique. Lettre à M. Victor Hugo pp. 5-47

Elles seraient distribuées à toutes les académies, à tous les professeurs de l’université, aux élèves de l’école polytechnique, de droit, de médecine, et enfin à tous les jeunes gens qui reçoivent une haute instruction de la générosité de la nation.

1413. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Mon très lettré ami M. de Couynart me fait remarquer : 1° qu’en 1680-1685 des essais assez nombreux d’acclimatation de Shakespeare en France avaient été faits et que La Fontaine avait pu jeter les yeux sur quelque oeuvre du dramatiste anglais   2° que la tragi-comédie de Statira, tirée par Pradon de la Cassandre de La Calprenède, jouée à la fin de 1679, avait été incriminée de mélange de trivialité et de tragique, et que, du reste, Pradon en 1684 ayant, par un factum, exercé des représailles contre Boileau, La Fontaine a pu, réveillé par ce factum contre son ami, se souvenir de Statira et y faire cette allusion prolongée que nous venons de voir ; M. de Couynart penche pour la seconde de ces hypothèses  J’y pencherais aussi, sans doute ; mais d’abord en 1684 Boileau et La Fontaine, compétiteurs à l’Académie, ne devaient pas être si bien ensemble que La Fontaine voulût venger Boileau de Pradon avec un tel éclat ; ensuite Statira présente-t-elle en effet un tel mélange de haut style et de bassesses ?

1414. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

Pleins de goût et de feu, ces jeunes doctrinaires formaient une société d’une espèce rare, une académie à la fois savante, policée et enthousiaste.

1415. (1870) La science et la conscience « Chapitre II : La psychologie expérimentale »

Engel, Mémoires de l’Académie de Berlin.

1416. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Buffon, grand naturaliste et grand écrivain, capable de connaître à la fois le prix de la vérité scientifique et celui de la forme littéraire, ose donner à celle-ci la supériorité dans ce paradoxe qui enthousiasmait Flaubert : « Toutes les beautés intellectuelles qui se trouvent dans le style, tous les rapports dont il est composé, sont autant de vérités aussi utiles et peut-être plus précieuses pour l’esprit public que celles qui peuvent faire le fond du sujet. » Mais ces lignes étonnantes portent en elles la date d’une époque antédiluvienne, je veux dire antérévolutionnaire, où la science humaine n’avait pas encore pris conscience de son progrès régulier et de sa puissante infinie, où la littérature classique et le spiritualisme janséniste ou cartésien, avec leur idéal antiscientifique de l’honnête homme, conservaient, même sur les savants, assez de leur ancien prestige pour que Dalembert eût « honte », disait-il, d’être de l’Académie des sciences. […] L’éloquence, par exemple, toute l’éloquence, qu’elle soit religieuse, politique ou judiciaire (il n’y aurait à excepter que l’éloquence d’académie à cause de son inutilité pratique), est désintéressée par définition. […] Je touche en passant, du bout du doigt, sans la remuer, cette grosse question, et je me borne à signaler ici, comme un caractère de l’esprit beaucoup plus scientifique que poétique de mes contemporains, cette idée universellement répandue, que les individus n’ont d’existence utile et complète que par les groupes dont ils font partie, et que rien n’est plus nécessaire ni plus beau pour un fonctionnaire, pour un citoyen, que d’être membre d’une quantité de comités, de conseils, d’académies, de corps administratifs ou savants, d’associations publiques et privées.

1417. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Si mademoiselle Reine, couturière à Aix, à qui cette préface est dédiée, a pris la peine ou plutôt a eu le courage de la lire d’un bout à l’antre, sans en passer une ligne, sans rien abandonner au caprice des conjectures, sans mouiller le pouce pour tourner les feuillets inachevés, je la tiens pour une intelligence très exercée, éprouvée par des études très variées ; quelle que soit la modestie de sa profession, je n’hésite pas à la classer parmi les femmes les plus éclairées de la Provence, et j’estime que toutes les académies où la langue d’oc est en honneur feraient très bien de lui envoyer un brevet accompagné d’une églantine d’or ! […] Tandis qu’elle arrange ses regrets en strophes éplorées, comment pourrait-elle se demander si la philosophie de l’académie est vraiment populaire, si le Phèdre et l’Alcibiade, le Gorgias et le Criton sont destinés à l’enseignement de la foule ? […] Dante n’est pas traité plus respectueusement que le Tasse, car la Divine Comédie, n’est pas plus que la Jérusalem délivrée écrite pour le peuple, dans une langue spéciale qui n’ait rien à démêler avec les écoles et les académies. […] Quant aux fables de La Fontaine, s’il est ridicule d’en charger la mémoire des enfants, puisqu’ils ne peuvent les comprendre, il est hors de doute que tout esprit bien fait, dans la chaumière et l’atelier comme dans les châteaux et les académies, les admire et les aime. […] Elle renonçait à l’érudition, au blutage des mots, pour s’associer à la vie commune ; elle ne s’adressait plus aux savants, aux beaux esprits, aux académies ; elle parlait à tous les cœurs en qui l’amour du gain n’avait pas obscurci ou effacé les sentiments généreux, l’instinct du dévouement, la passion du sacrifice.

1418. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Dans la Vie de Corneille, insérée dans l’Histoire de l’Académie française, de l’abbé d’Olivet, en 1729. […] A dix-huit ans, comme, plus tard, Hugo à quinze, Casimir concourait avec ardeur et demi-succès pour les prix de poésie de l’Académie française, comme c’était encore l’usage des débutants. […] Mais enfin le premier manifeste romantique qui ait été fait à l’Académie française le fut par Casimir Delavigne. […] Des jeunes gens voulurent traîner le char funèbre, ce qui ne leur fut pas accordé : Victor Hugo, directeur de l’Académie, qui venait (1843) de perdre sa fille, on sait dans quelles épouvantables circonstances, associa son deuil à celui de la famille Delavigne. […] « Celui qui a l’honneur de présider en ce moment l’Académie française ne peut, dans quelque situation qu’il se trouve lui-même, être absent un pareil jour, ni muet devant un pareil cercueil.

1419. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

C’était dans ces dispositions d’esprit que nous dessinions notre académie, tout en récitant à notre voisin de chevalet le Pas d’armes du roi Jean ou la Chasse du Burgrave. […] Louis Boulanger (né en 1806 — mort en 1867) [I] Louis Boulanger était professeur de l’académie de dessin de Dijon, une place qu’occupa quelque temps Ziegler. […] Il est singulier qu’un acteur de ce génie n’ait pas tout d’abord fait partie de la Comédie-Française. — Balzac, il est vrai n’était pas de l’Académie. — Ces talents excessifs effrayent toujours un peu les corps constitués. — Cela a nui à la Comédie-Française, non à Frédérick, que les poètes et les habiles ont accompagné dans sa carrière nomade.

1420. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Il n’a fait depuis cette année 1796, où des prêtres émigrés imprimaient ce livre à Constance, jusqu’en cette année 1840 où il mourut, membre de l’Académie française, ancien pair de France et chargé de gloire, que développer les axiomes politiques posés dans ce premier ouvrage, soit qu’il en précisât encore l’enchaînement logique dans les paragraphes serrés de la Législation primitive, soit qu’il en poursuivît une application particulière sur tel ou tel point ; — ainsi dans son opuscule du Divorce ; — ainsi encore dans ses Observations sur un ouvrage de Mme de Staël relatif à la Révolution française, son chef-d’œuvre peut-être. […] Bruneau, inspecteur d’académie à Guéret, nous apprend qu’elles ne fonctionnent dans aucune commune du département de la Creuse et que « dans les autres départements elles ont disparu à peu près de partout, sauf dans les grands centres ». […] Maurice Barrès à l’Académie française a été saluée par une approbation quasi unanime des lettrés de tous les partis.

1421. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Paléologue ne m’en veuille donc point, si je dis que, cette page, j’eusse mieux aimé la relire dans son livre que d’y retrouver la chronique des amours du poète avec madame Dorval, ou l’histoire encore de sa réception à l’Académie française. […] Lisez là-dessus Fénelon, dans sa Lettre à l’Académie.

1422. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

Les fêtes sacrées, les jeux de la gymnastique, les délibérations politiques, les réunions de l’académie, les orateurs, les rhéteurs et les philosophes, se succédaient sans interruption, et tenaient les citoyens toujours animés et réunis. […] Je ne sais si l’Académie serait aujourd’hui propre au même usage ; car les révolutions du goût pénètrent dans les corps littéraires, comme dans le public. […] Familiarisé dès longtemps avec la littérature du Midi, Milton avait composé, dans le pur toscan, des vers qu’il lut avec succès aux académies d’Italie. […] La cour même d’Angleterre, cédant à cette inclination secrète qui la reportait vers les exemples du siècle de Louis XIV, songeait à former une académie, sur le modèle de celle qu’avait fondée Richelieu. […] Dans ces allées irrégulières qu’il appelle lui-même la nouvelle Académie, il retrouvait au milieu de quelques amis le feu de son éloquence, et répandait avec profusion le trésor de ses idées et de ses souvenirs.

1423. (1904) Zangwill pp. 7-90

Vous tirerez de là, si bon vous semble, des conclusions non seulement sur les abeilles et leurs ruches, mais sur tous les insectes, et peut-être aussi sur tous les animaux.” » Je n’insiste pas aujourd’hui sur ce que ce programme aujourd’hui nous paraît présenter d’ambitieux, de présomptueux, de peu scientifique même ; quelque jour nous nous demanderons s’il est permis d’assimiler ainsi les sciences historiques aux sciences naturelles, de les référer ainsi aux sciences plus abstraites, chimiques, physiques, mathématiques ; aujourd’hui je ne veux qu’examiner la forme même du connaissement, le parcours, le tracé, ce commencement le plus étranger, le plus éloigné, cet acheminement, ce détour, ce circuit le plus long, le plus excentrique, le plus circonférentiel, et du programme je passe au livre même, au livre glorieux, au livre exemple, au livre type ; on y verra, première partie, l’artiste, chapitre premier, l’esprit gaulois, que c’est très délibérément que l’auteur prend le chemin le plus long ; l’acheminement le plus long, le mot n’est pas de moi, mais de lui : « Je voudrais, pour parler de La Fontaine, faire comme lui quand il allait à l’Académie, “prendre le plus long”. […] J’ai donc bien le droit, j’ai le devoir de chercher dans Renan et dans Taine la première pensée du monde moderne, la pensée de derrière la tête, comme on dit, qui est toujours la pensée profonde, la pensée intéressante, la pensée intérieure et mouvante, la pensée agissante, la pensée cause, la source et la ressource de la pensée, la pensée vraie ; et pour trouver l’arrière-pensée de Renan, passant à l’autre bout de sa pleine carrière, on sait que c’est dans les dialogues et les fragments philosophiques, dans les drames qu’il faut la chercher ; je me reporte aux Dialogues et fragments philosophiques, par Ernest Renan, de l’Académie française, quatrième édition ; je sais bien que la citation que je vais faire est empruntée à la troisième partie, qui est celle des rêves ; certitudes, probabilités, rêves ; je sais que mon personnage est celui de Théoctiste, celui qui fonde Dieu, si j’ai bonne mémoire ; je sais que les objections lui sont présentées par Eudoxe, qui doit avoir bonne opinion ; je n’oublie point toutes les précautions que Renan prend dans sa préface ; mais enfin mon personnage dit, et je copie tout au long ; je passe les passages où ce Théocrite rêve de la Terreur intellectuelle ; nous y reviendrons quelque jour ; car ils sont extrêmement importants, et graves ; et je m’en tiens à ceux où il rêve de la Déification intellectuelle : « Je vous ai dit que l’ordre d’idées où je me tiens en ce moment ne se rapporte qu’imparfaitement à la planète Terre, et qu’il faut entendre de pareilles spéculations comme visant au-delà de l’humanité.

1424. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

. — Cf. ci-dessus ; — et ajoutez la « Notice » de Marty-Laveaux ; — et L’Académie des derniers Valois, par Ed. […] 2º L’Homme et le Poète. — Pour quelles raisons, étant inutile d’étudier l’un après l’autre les poètes de la Pléiade, on préfère Baïf à Jodelle ou à Remy Belleau. — La caricature de Ronsard. — Un enfant de l’amour ; — sa jeunesse et son éducation ; — médiocrité de son œuvre. — Que là où il est le mieux inspiré, dans son Ravissement d’Europe ou dans son Hymne à Vénus, Baïf est à Ronsard ce que Primatice ou le Rosso sont à leurs maîtres. — Étendue de son œuvre ; — et qu’elle représente éminemment ce qu’il y avait d’artificiel dans le mouvement de la Pléiade. — Sa réforme de l’orthographe ; — ses innovations métriques ; — ses tentatives de lier ensemble la musique et la poésie ; — son Académie.

1425. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Ils accourent à Paris, demandent à Colbert une pension, assistent au lever du roi, se dégourdissent aux académies, achètent des perruques, des rubans, des manchettes, font visite chez leur ancienne amie Mme de Longueville, la belle frondeuse, puis par elle chez quelque dévote lettrée, Mme de Sablé, afin d’étudier les nouvelles façons et le bel air des choses. […] Si quelqu’un faisait le bouffon ou chantait avec des inflexions molles, on le chargeait de coups comme un ennemi des Muses. » — « Ô jeune homme, dit le Juste dans sa plaidoirie contre l’injuste, prends-moi hardiment pour ton guide, moi qui suis le meilleur conseil, et tu iras à l’Académie courir sous les oliviers sacrés, couronné de joncs aux fleurs blanches, avec un sage ami de ton âge, respirant l’odeur du smilax, du blanc peuplier, jouissant du loisir et du beau printemps, lorsque l’ormeau murmure auprès du platane. » Ainsi formés, ils commencent maintenant à réfléchir, aidés de Socrate qui « accouche » leurs esprits et leur donne le plaisir de penser. […] Quand on expirait, c’était sur une phrase limée, en style d’académie ; si l’on était grand homme, on appelait ses proches et on leur disait : Dans cet embrassement dont la douceur me flatte, Venez et recevez l’âme de Mithridate. […] Que les bourgeois épurent leur style, prudemment, en gens soumis à l’Académie ; il traîne le sien dans le ruisseau, en homme qui méprise son habit et se croit au-dessus des taches. […] Il n’était point homme d’Académie, discoureur régulier, ayant son renom de docte écrivain à défendre.

1426. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Sully Prudhomme est à l’Académie, François Coppée y sera demain1. […] Un jour il offrit au grand Opéra de Paris son poème le Vaisseau fantôme ; on le trouva passable et on l’acheta 500 francs, mais à la condition expresse qu’il n’en écrirait pas la musique ; et un peu plus tard, le Vaisseau fantôme, signé par un auteur dramatique que je ne nomme pats, parce qu’il est mort, et mis en musique par un compositeur qu’il est inutile de nommer, parce qu’il n’a jamais vécu, était représenté à l’Académie de Musique. […] Il existe encore quelques personnes, m’assure-t-on, qui, lorsqu’on leur parle de Sully Prudhomme, s’écrient, malgré sa gloire incontestée, malgré l’Académie elle-même : « Ah ! […] Quand Charles Baudelaire se présenta à l’Académie, — il eut pendant quelques semaines cette fantaisie ironique, — je me souviens que je lui demandai un jour comment il s’y prendrait, lui, l’impeccable et sublime artiste, pour faire l’éloge de M. 

1427. (1924) Intérieurs : Baudelaire, Fromentin, Amiel

En 1867, il se présenta à l’Académie des Beaux-Arts. […] Fromentin pensa que les Maîtres d’autrefois complétaient son œuvre littéraire d’une manière suffisante pour lui ouvrir l’Académie française. […] Il n’est donc point disposé à admirer les géants de l’art « comme une brute », à déployer de la critique romantique, et, de fait, devant la Leçon d’Anatomie et la Ronde de Nuit, il nous rappelle parfois l’Académie devant le Cid et Voltaire devant Polyeucte. […] Tout au moins le Paris du Genevois ou du provincial qui n’en devient pas le prisonnier, qui n’en copie point les modes, qui n’y a jamais qu’un pied, qui ne fait qu’effleurer le conformisme de boulevard, les cafés, les salons, l’Académie, qui n’y cherche qu’un forum, un lieu d’échanges, qui n’y vient que comme le paysan au marché.

1428. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Si cette matiere pouvoit entrer dans un dictionnaire, elle ne pourroit convenir qu’à celui de l’académie, & nullement à l’Encyclopédie.

1429. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Le moyen âge vit de ce mélange, de cette incohérence dramatique et pittoresque, dont notre jeune poésie s’inspire heureusement, et que je tâche d’examiner en érudit, comme l’ont fait Sainte-Palaye, Bonamy, l’abbé Le Bœuf, tant d’hommes graves qui écrivaient des Mémoires pour l’Académie des inscriptions, et qu’on n’a jamais accusés d’inconvenance. […] Toute la poésie française du treizième siècle est, pour ainsi dire, anonyme ; vous distinguez seulement Thibaut, roi de Navarre ; qu’il soit coupable ou non d’avoir adressé des vers à la reine Blanche, ce qui a fort inquiété quelques érudits de l’Académie des inscriptions, vous reconnaissez dans ses vers, en langue déjà française, un tour libre, hardi, naïf, une heureuse imitation de la vivacité provençale. […] Il y a dans les Mémoires de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, une inscription, trouvée sur une colonne rostrale, dans laquelle, vous, latinistes exercés, vous auriez quelque peine à reconnaître cette langue qui vous est familière. […] Ne croyez pas sur la parole de quelques orientalistes, qu’il se soit alors élevé des orateurs comparables à Démosthènes : il n’y a pas de grand orateur sous l’empire d’un calife ; mais, dans les académies de Bagdad et de Cufa, on vit fleurir une éloquence vague et pompeuse, telle qu’elle est permise à l’esclavage.

1430. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

L’effroi de la solennelle harangue l’empêcha toujours d’être de l’Académie Française.

1431. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Charles Labitte »

. — Il est le prédécesseur de Victor Hugo, son successeur à l’Académie.

1432. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIe entretien. Vie du Tasse (1re partie) » pp. 5-63

Cependant, ajoute Manso, il ne parlait pas en public, devant les princes ou devant les académies avec autant de force, d’assurance et de grâce dans l’accent, qu’il y avait de perfection dans le style et dans les pensées, peut-être parce que son esprit, trop recueilli dans ses pensées, portait toutes ses forces au cerveau, et n’en laissait pas assez pour animer le reste de son corps ; néanmoins, dans toutes ses actions, quelque chose qu’il eût à dire ou à faire, il découvrait à l’observateur le moins attentif une grâce virile et une mâle beauté, principalement dans sa contenance, qui resplendissait d’une si naturelle majesté qu’elle imposait, même à ceux qui ne savaient pas son nom et son génie, l’admiration, l’étonnement et le respect. » Manso dit que Torquato avait la vue courte et faible par la continuelle lecture à laquelle il se livrait sans repos, et même par celle de sa propre écriture prodigieusement fine et souvent illisible.

1433. (1890) L’avenir de la science « XXIII »

À l’Académie ou au Portique, il eût bien tenu sa place ; il eût été des disciples favoris, il eût figuré dans un dialogue de Platon, comme Lysis et Charmide.

1434. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

Nos Académies gardent à ce sujet un profond silence, d’autant que j’ai mis au jour leur erreur si étrange au sujet de l’aplatissement de la terre aux pôles qu’ils ont conclu de ce qui prouve son allongement, je veux dire de la grandeur même des degrés polaires.

1435. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1878 » pp. 4-51

Il vivait, cet épicurien, dans un petit monde de jouisseurs délicats, dont était Pingard, l’huissier de l’Académie, qu’on retrouvait à la vente des vins, faisant de la dégustation savante avec la petite tasse d’argent des gourmets-piqueurs de vin, et tout débordant d’indignation comique, quand l’expert se trompait d’un an, sur la date d’un cru.

1436. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre IV. Shakespeare l’ancien »

En fait de civilisation, la Grèce entrait en matière par la construction d’une académie, d’un portique ou d’un logeum.

1437. (1772) Éloge de Racine pp. -

L’académie française, qui honore les talens littéraires en les recevant dans son sein, a trouvé un moyen heureux et noble d’honorer aussi les talens d’un autre ordre, en leur décernant des éloges publics au nom de la postérité.

1438. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

De la gloire à ce cœur le calice est amer : Le génie est une âme, on l’oublie ; on l’admire,             Elle saurait aimer. » XIX Sa double célébrité de beauté et de génie croissait avec les saisons : dès qu’elle paraissait dans les théâtres, dans les fêtes, dans les académies, un murmure d’admiration courait dans la foule, tous les yeux se tournaient vers elle pour la contempler.

1439. (1857) Articles justificatifs pour Charles Baudelaire, auteur des « Fleurs du mal » pp. 1-33

Mais est-ce dans ces temps de médiocrité prolixe de la poésie officielle, de la poésie des salons et des académies, est-ce bien d’une surabondance de sève que nous avons à nous plaindre ?

1440. (1828) Préface des Études françaises et étrangères pp. -

Lemercier est un poème non-seulement très intéressant et très philosophique, mais encore plein de beautés de style ; nous dirons avec beaucoup plus de monde, que l’Académie française a oublié M. 

1441. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

Je suis loin de m’étonner des lenteurs qu’apportent dans leur travail les rédacteurs du Dictionnaire de l’Académie, parce que j’en comprends bien toutes les difficultés.

1442. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

C’est là, en effet, toute l’explication qu’on puisse donner d’une œuvre à laquelle personne n’entendrait rien si on ne la donnait pas, et après laquelle on n’a plus qu’une ressource, c’est de renvoyer l’auteur, avec son paquet de cure-dents, à l’Académie des Inscriptions, qui a peut-être des dents encore, et, avec son paquet de vignettes, à l’imagerie d’Épinal.

1443. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre II. Axiomes » pp. 24-74

Tel est l’ordre que suivent les choses humaines : d’abord les forêts, puis les cabanes, puis, les villages, ensuite les cités, ou réunions de citoyens, enfin les académies, ou réunions de savants. — Autre grand principe étymologique, d’après lequel l’histoire des langues indigènes doit suivre cette série de changements que subissent les choses.

1444. (1891) La vie littéraire. Troisième série pp. -396

Il gravait alors de nombreuses planches dans la manière de Rembrandt et même il fut reçu de l’Académie de peinture sur l’envoi d’une Adoration de bergers, qu’on dit médiocre. […] Un jour qu’il assistait à une séance publique des cinq Académies, il eut la joie de contempler son poète bien-aimé, Lamartine. […] Léopold Delisle ne se charge de présenter lui-même cet inestimable document à l’Académie des inscriptions.

1445. (1903) Propos de théâtre. Première série

C’est elle qui a pour sa part le projet de l’académie des femmes et le projet de l’émancipation de la femme. […] C’est Mme de La Sablière, et c’est déjà Mme du Châtelet, et par le projet d’académie féminine et de salon de beaux esprits où nul n’a d’esprit que les commensaux, c’est déjà Mme Geoffrin. […] Trissotin lit ses vers, Philaminte expose ses projets d’académie et de gouvernement général de la littérature ; tout le monde fait de la philosophie. — Arrivée et présentation de Vadius ; querelle de Vadius et de Trissotin. […] Brunetière a donné à l’Odéon cette conférence sur Tartuffe qu’il avait annoncée, et que, non sans quelque courage, dans les circonstances actuelles, il a tenu à faire au moment même où il est candidat à l’Académie française.

1446. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

Vendredi 2 novembre Hier Frantz Jourdain, me parlant de son fils, me disait que maintenant dans les ateliers, tout est changé dans la pose du modèle, que ce ne sont plus les attitudes pondérées du Soldat Laboureur ou de Marius sur les ruines de Minturnes, mais les académies tourmentées, contorsionnées de Michel-Ange, de Rodin. […] Le bistre de Fragonard est dominé par une sensuelle académie de femme couchée, vue de dos, une jambe allongée, l’autre retirée sous elle.

1447. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

et il y a de la générosité à moi d’écrire cela, à moi qui, pour la citation de quatre vers, cités dans le cours de littérature de Sainte-Beuve, couronné par l’Académie, ai été poursuivi en police correctionnelle par le gouvernement impérial, — et ce qui ne s’était jamais vu dans aucun procès de presse, placé entre des gendarmes, — oui, c’est agaçant. […] … Vous pensez comme ça a réussi… nous avons tout perdu : quinze mille livres de rente… J’étais destiné à entrer dans la vie en homme heureux, en homme de loisir ; il a fallu gagner sa vie… Enfin, après des années, j’avais assez bien arrangé mon affaire, j’avais une petite maison, j’avais une petite voiture, j’avais même deux petits chevaux… Février met tout à bas… À la suite de beaucoup d’autres années, je retrouve l’équilibre, j’allais être nommé à l’Académie… au Sénat. […] Et Hugo dit à Théophile Gautier : « Vous savez, on a dit que j’avais été à l’Académie… j’y avais été pour faire nommer Dumas.

1448. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

Dans la description du coucher de soleil citée, plus haut, il est question des vents alizés qui le soir calmissent un peu, et des vapeurs légères propres à réfranger les rayons ; deux mots que le Dictionnaire de l’Académie n’a pas adoptés encore.

1449. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

Nous croyons aujourd’hui au progrès indéfini à peu près comme on croyait jadis à la chute originelle ; nous recevons encore d’en haut nos opinions toutes faites, et l’Académie des sciences tient à beaucoup d’égards la place des anciens conciles.

1450. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque. Deuxième partie. » pp. 225-303

Mais nous ne jouons sur les mots que sur les théâtres forains ou triviaux de nos capitales : les Grecs d’alors jouaient sur le mot dans la chaire des philosophes et dans l’académie présidée par Platon.

1451. (1834) Des destinées de la poésie pp. 4-75

Il semble que le retour des Bourbons et de la liberté en France donnât une inspiration nouvelle, une autre âme à la littérature opprimée ou endormie de ce temps ; et nous vîmes surgir alors une foule de ces noms célèbres dans la poésie ou dans la philosophie qui peuplent encore nos académies, et qui forment le chaînon brillant de la transition des deux époques.

1452. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hugo, Victor (1802-1885) »

[Discours de réception à l’Académie française (1885).]

1453. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Il enseigna à l’Académie royale de musique.

1454. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « III »

Wagner ne connaissait pas le nouvel Opéra de Parisp, ce qu’on appelle l’Académie nationale de musique !

1455. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

Combien de gens, dit Pelisson dans son histoire de l’académie, croyoient alors « que, pour bien écrire raisonnablement en ce genre, il suffisoit de dire des choses contre le bon sens & la raison.

1456. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

Fénelon, Lettre à l’Académie.

1457. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

Il ne se serait jamais vautré dans les bras sacrilèges de la religieuse de Luther, Et toujours plus tard, plus tara encore, au xviie  siècle, par exemple, il eût été très bien l’abbé Proudhon, un théologien qui aurait passé, haut la main, de magnifiques thèses en Sorbonne, comme, au xixe  siècle, il concourait pour des prix à l’Académie des sciences morales et politiques, et il eût laissé derrière lui quelques traités de droit canon et d’érudition religieuse.

1458. (1854) Causeries littéraires pp. 1-353

Lorsque avec des stimulants aussi vifs, aussi puissants qu’auraient dû l’être ses triomphes rétrospectifs, on ne réussit à écrire, en cinq ans, que Louison et le discours de réception à l’Académie française, c’est que l’on n’a plus rien dans le cerveau, ou que l’on tient à justifier le mot cruel de Henri Heine : — « C’est un jeune homme d’un bien beau passé !  […] Quel mérite, quelle vitalité n’a-t-il pas fallu pour qu’à travers tant d’obstacles la Fille d’Eschyle arrivât jusqu’à l’Académie et au public. […] M. de Vigny préludait à l’Académie par le silence ; M.  […] Villemain a été le maître de de cette école de l’Académie humanisée, et M.  […] Je comprends très bien l’Académie française, celle des Sciences, celle des Beaux-Arts ; nul, que je sache, ne peut songer à faire du style mieux que MM. 

1459. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

Le Roi, de l’Académie des sciences, lequel, lui-même, le tenait de M.  […] Et cela était si nouveau, en 1715, ou renouvelé de si loin, on devait même avoir tant de peine à s’y faire que, bien des années plus tard, en 1823, l’auteur d’un Éloge de Le Sage, couronné par l’Académie française, ne pouvait en cacher, je suis tenté de dire son indignation, et se plaignait, assez comiquement, que « les scènes les plus dramatiques du roman fussent interrompues par la description du repas des personnages ». […] Moins bonhomme qu’on ne l’a dit, Prévost avait la conscience large… N’insistons pas, — de peur de faire trop de peine à ceux qui l’ont assis dans le « quarante et unième » fauteuil de l’Académie française ; et plutôt, imitant la réserve de Sainte-Beuve, contentons-nous de renvoyer les curieux aux Mélanges de Bois-Jourdain. […] Le précepteur du prince, Jacques Adam, de l’Académie française, — il faut le savoir pour le croire, — avait été l’un des collaborateurs de Prévost dans l’entreprise d’une traduction de l’Histoire universelle de de Thou. […] Si nous en voulions croire ce faux bonhomme de Marmontel, quand l’académie de Dijon, en 1749, eut proposé le sujet que l’on sait : Si les arts et les sciences ont contribué à épurer les mœurs, Rousseau l’allait traiter et développer par l’affirmative, sans Diderot qui lui fit observer que « c’était le pont aux ânes », et que tous les talents médiocres en prendraient le chemin.

1460. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

Il se répand, comme Faust, en recherches anxieuses à travers les sciences et l’histoire, et les juge vaines, douteuses, bonnes pour des Wagner, pour des pédants d’académie ou de bibliothèque. […] Il se travaillait pour avoir un beau style épistolaire, et se donnait le ridicule d’imiter dans ses lettres les gens d’académie et de cour.

1461. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

Par elle, ils ont vivifié des études sèches qui ne semblaient bonnes que pour occuper des pédants d’académie ou de séminaire. […] Vos Instituts, vos Académies des sciences luttent bravement, et, parmi les myriades d’hiéroglyphes inextricablement entassés et entrelacés, recueillent par des combinaisons adroites quelques lettres en écriture vulgaire qu’ils mettent ensemble pour en former une ou deux recettes économiques fort utiles dans la pratique1435. » Croient-ils par hasard « que la nature n’est qu’un monceau de ces sortes de recettes, quelque énorme livre de cuisine ? 

1462. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Il n’était rien encore que l’on discutât plus volontiers dans les assemblées qui se tenaient chez Conrart ; et, quand Richelieu fondera l’Académie, la principale occupation des académiciens « sera de donner des règles certaines à notre langue, et de travailler à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences ». […] Il n’a pas plus appris du Discours sur la méthode à « conduire ses pensées par ordre » que, de l’Hôtel de Rambouillet ou de l’Académie de Richelieu naissante, à les exprimer, comme on dit, avec nombre, poids et mesure. […] » Les destins l’entraînèrent du côté du Temple, où les Vendôme, en compagnie des La Fare et des Chaulieu, tenaient, comme l’on sait, académie de débauche, et, estimant avec l’autre que, sans argent, l’honneur est une maladie, elle s’y échoua. […] Et, pour le secrétaire perpétuel de l’Académie, je doute qu’aucun de ses successeurs ait rendu de plus grands services, de plus réels ou de plus durables, si c’est bien grâce à lui que deux idées sont entrées dans la science pour n’en plus sortir : l’une, qui l’a fondée, c’est l’idée de la Stabilité des lois de la nature ; et l’autre qui l’a comme égalée aux proportions de l’immensité de l’univers : c’est l’idée de la Solidarité des sciences.

1463. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome I

Recevant Jules Claretie à l’Académie en 1889, Renan disait : “Si donc, dans ces vingt ans, la France est prospère et libre, fidèle à la légalité, entourée de la sympathie des portions libérales du monde, oh ! […] I Il était impossible d’approcher le secrétaire perpétuel de l’Académie Française sans éprouver à son égard le sentiment du respect, tant sa seule physionomie révélait une âme d’une extraordinaire qualité. […] Je l’entends causer de sa voix un peu nasillarde, avec Melchior de Vogüé, cet autre Cévenol, et je me redis la phrase que ce dernier prononçait sur le ton d’un pressentiment trop justifié, en recevant Barrès à l’Académie : « La hache du noir bûcheron m’environne !  […] Je savais par son père, mon excellent confrère d’aujourd’hui à l’Académie, mon camarade de classe jadis à Louis-le-Grand, que cet héroïque garçon avait eu le bras brisé à l’assaut d’un village, en septembre 1914.

1464. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Au fond, c’est bien là, en effet, à quoi servent nos écoles publiques, nos académies de peinture, nos conservatoires de musique. […] Le défaut de cet enseignement me paraît être surtout de ne pas fournir d’aliment à l’énergie créatrice, qui est, de sa nature, spontanée et instinctive ; il semble que dans nos académies et nos conservatoires, la grande préoccupation soit d’étouffer cette énergie, d’endiguer le flot généreux des instincts et de l’empêcher de s’épancher librement. […] Vos mandarins à vous siègent à l’Académie, ils deviennent journalistes, romanciers, ils publient des articles dans des revues mondaines. […] Ceux-là seuls qui personnellement n’y ont pas réussi, se résignent à enseigner l’art d’écrire à la jeunesse. » N’est-ce pas ainsi, en effet, que les choses se passent chez nous la plupart du temps, et ne pourrait-on pas dire que nos académies et nos conservatoires sont généralement des refuges pour invalides et incapables ?

1465. (1925) Comment on devient écrivain

A force de démarches et d’intrigues, ils réussissent à placer dans les journaux leur inlassable manuscrit, article, nouvelle ou roman, en attendant l’occasion de se présenter à l’Académie. […] Des moindres réputations du passé on fabrique des volumes sérieux ; les plus inconnus ou les moins méritants du temps passé, d’Assoucy ou Trublet ou même La Calprenède deviennent prétextes à documents, à dissertations infinies et à prix d’académie. […] Dans son discours de réception à l’Académie française, Massillon eut le courage de l’avouer : « La chaire, dit-il, semblait disputer ou de bouffonnerie avec le théâtre ou de sécheresse avec l’école ; et le prédicateur croyait avoir rempli le ministère le plus sérieux de la religion, quand il avait déshonoré la majesté de la parole sainte, en y mêlant ou des termes barbares qu’on n’entendait pas, ou des plaisanteries qu’on n’aurait pas dû entendre. » Au dix-huitième siècle, d’Alembert signalait le mauvais style académique, « ce langage poétique chargé de métaphores et d’antithèses et qu’on pourrait appeler avec bien plus de raisons le style de la chaire. […] Labiche, Discours de réception à l’Académie.

1466. (1921) Esquisses critiques. Première série

Les amoureuses de Donnay, par exemple, ou les héroïnes de Paul Hervieu (pour ne prendre nos termes de comparaison que dans l’Académie française) sont des créatures littéraires nettement déterminées, et qui ont une existence propre. […] Abel Hermant ne figura-t-il pas sur les premières listes manuscrites de la fameuse Académie ? […] Mais lorsque ce succès déplacé semble devoir conduire un de ces auteurs jusqu’à l’Académie elle-même, alors il y a lieu de réagir, et, quelque ridicule qu’il y ait à examiner avec sérieux des ouvrages qui en sont dépourvus, l’on doit consacrer aux auteurs que favorise cette fortune disproportionnée l’examen attentif que réclament les œuvres importantes.

1467. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

L’Académie des inscriptions admet et honore dans son sein le savant qui a restitué un texte dans un vieux livre ou qui a déchiffré, sur des monuments inconnus, des caractères problématiques ; que fera-t-elle de l’homme qui a signalé au monde les caractères du beau suprême dans les débris de Phidias, cet Homère du marbre, et recomposé sur les murs du Parthénon tous ces Olympes de pierre, la plus merveilleuse légende du paganisme ?

1468. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Il fut reçu à l’Académie en 1846 par M. 

1469. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Cette lettre est citée par Cousin dans son Rapport à l’Académie française.

1470. (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238

Burnouf, à la séance des cinq académies, le 25 octobre 1848.

1471. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre II. Prière sur l’Acropole. — Saint-Renan. — Mon oncle Pierre. — Le Bonhomme Système et la Petite Noémi (1876) »

Je compris l’effet que fit Lakanal quand il revint d’Amérique en 1833 et qu’il apparut à ses confrères de l’Académie des sciences morales et politiques comme un fantôme… Je compris Daunou et son obstination à voir dans M. 

1472. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

On a souvent indiqué ce point de vue que le chevalier victorieux des cuistres, c’est l’auteur de la tétralogie en personne, coupant, à la barbe des académies et des conservatoires, le frais laurier qu’usurpaient les rhéteurs.

1473. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

Philosophie, religion, législation, histoire, poésie, roman, journal même, tout passait et repassait tour à tour ou tout à la fois par les controverses de cette académie en plein air.

1474. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

Virgile n’est qu’un académicien accompli de Rome, qu’on peut lire dans les académies et dans les collèges.

1475. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

Si Sparte n’est et ne peut être qu’un camp, Athènes est et doit être tout à la fois un camp, un comptoir, un atelier, un théâtre, une académie, une tribune, en un mot le vrai sanctuaire de cette civilisation hellénique dont un héros encore barbare, mais fils de Philippe et élève d’Aristote, n’a été que le missionnaire par la conquête.

1476. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Les sciences pédantes, l’économie politique, la théologie, les habitantes renfrognées de l’Académie et de la Sorbonne, ne parlent qu’en épigrammes. […] Enfin le discours achève de percer la sécheresse des questions spéciales et la froideur de l’action compassée857 qui l’ont comprimé si longtemps ; il déploie audacieusement et irrégulièrement sa force et son luxe, et l’on voit paraître, en face des jolis abbés de salon qui arrangent en France des compliments d’académie, la mâle éloquence de Junius, de lord Chatam, de Fox, de Pitt, de Burke et de Sheridan.

1477. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

Sur l’académie, je ne ferais miens tous les jugements de M. de Souza. […] Quand l’académie m’a demandé de choisir un sujet pour la séance publique d’octobre, j’étais au bout du monde, en train de ruminer une préface pour le Paul Valéry de Frédéric Lefèvre.

1478. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

Fénelon, dans sa Lettre à l’Académie française, demandait grâce vainement pour ces sortes de peintures naturelles où se joint la passion à la vérité.

1479. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

S’il lui avait fallu parler devant cinq ou six personnes un peu solennellement, la force lui aurait manqué, et la harangue qui était d’usage pour l’Académie française l’en détourna.

1480. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

L’Institut ou, après lui, les Académies étrangères proposaient de graves sujets d’analyse intellectuelle aux élèves, aux émules, s’il s’en trouvait, des Cabanis et des Tracy.

1481. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

XXI Le salon compassé de madame Récamier offrait un peu au regard la symétrie et la froideur d’une académie qui tiendrait séance dans un monastère.

1482. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Elles me reçurent comme Éléonore d’Este et même comme cette Lucrezia Borgia, tant et si odieusement calomniée, recevaient jadis l’Arioste et le Tasse dans ces cours de Ferrare et de Mantoue, qui n’étaient que des académies de tous les grands artistes de l’esprit.

1483. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Il serait, je le sais, peu conforme à la vérité d’en dire autant de celui de l’Académie Nationale de Musique, et cependant, il vient d’accueillir favorablement Sigurd, fait qui mérite bien une mention.

1484. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

L’art pour l’art, en aucun temps, n’a eu sa consécration comme dans le discours à l’Académie d’un classique, de Buffon : « La manière dont une vérité est énoncée, est plus utile à l’humanité même que cette vérité. » J’espère que c’est de l’art pour l’art cela.

1485. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Puis, au bout de quelques secondes, le regard perçoit dans ces apparences de madrépores du premier moment, les ressauts et les rentrants, les saillies et les cavités de tout un monde de délicieuses petites académies, pour ainsi dire, remuantes, que la sculpture de Rodin a l’air d’emprunter à l’épique dégringolade du « Jugement dernier » de Michel-Ange, et même à de certaines ruées de multitudes, dans les tableaux de Delacroix, et cela avec un relief sans exemple, et que lui seul et Dalou ont osé.

1486. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

Le discours qu’il prononça à l’époque de sa réception à l’Académie française ne fut qu’une harangue vulgaire et mal balbutiée.

1487. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Richelieu lui avait donné l’Académie, la religion lui avait donné la chaire, Louis XIV lui avait donné sa cour de poètes, d’orateurs, de moralistes.

1488. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

Quant à l’historien de saint Dominique, le faux romancier de Marie-Madeleine et l’écrivain, partout ailleurs que dans ces conférences, d’une si étonnante médiocrité, ils ont trouvé tous les trois la gloire qui leur convenait, en entrant à l’Académie.

1489. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Edgar Poe »

On assure que le poème cosmogonique d’Eureka est conçu en dehors des idées du xixe  siècle, et rien n’est plus croyable, La prison du Cosmos écrase la vigueur d’Edgar Poe, qui n’a trouvé de délivrance ni dans Humboldt, ni dans Arago, ni dans les travaux des Académies ; car cet esprit ardent, qui a dévoré et digéré si vite les sciences humaines, a faim d’un aliment inconnu que les sciences humaines ne donnent pas, et il meurt de cette faim-là comme il est mort de l’autre, Ugolin deux fois !

1490. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Membre de l’Académie française en 1671, par la volonté de Colbert son patron, il y apporta quelques réformes : les séances publiques de réception, le scrutin secret, le Dictionnaire, les jetons de présence (avec obligation d’être à l’heure)… Ce fantaisiste et ce touche-à-tout avait sans doute l’étoffe d’un excellent administrateur. […] Comparez le tableau terrible, mais splendide, dans l’esprit de Michel-Ange ou de Tintoret, que brosse Victor Hugo des séances de la Convention, dans son discours de réception à l’Académie française. […] Sa plus fameuse liaison, avant celle-ci, fut avec Victor Cousin, qui lui fit donner quatre fois le prix de poésie à l’Académie française. […] Relisez, sur Claude Bernard, l’admirable discours de Renan, qui lui succéda à l’Académie française.

1491. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Sa foi était du dilettantisme : « Vous n’ignorez pas, dit-il, que ma folie à moi est de voir Jésus-Christ partout comme Mme de Staël la perfectibilité. » Le Génie du Christianisme est appelé par Bulwer, « un plaidoyer devant l’Académie en faveur de l’Évangile, une série d’arguments tendant à prouver que le christianisme est d’un excellent ton ». […] Cousin, qu’on m’avait montré une fois de loin dans une séance de l’Académie. […] Son livre fut couronné par l’Académie des sciences morales et politiques.

1492. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

En France, ce ne fut ni dans la magistrature, ni dans l’art militaire, ni dans les académies, ni parmi le peuple, que Molière alla chercher le modèle de l’hypocrite. […] Dusaulx, de l’Académie des inscriptions, et par d’autres personnes à qui Rousseau n’avait pas dédaigné de lire ses Confessions, que j’étais malheureusement épargné entre un grand nombre de personnes qu’il y déchirait. […] — Vous y croyez comme Pilate, lorsqu’il demandait si JésusChrist était mort. » Lorsque le programme de l’Académie de Dijon parut, il vint me consulter sur le parti qu’il prendrait. « Le parti que vous prendrez, lui dis-je, c’est celui que personne ne prendra. — Vous avez raison », me repliqua-t-il. […] Nous devons à Plutarque et à quelques autres biographes anciens, et nos neveux devront à Moréri, à Bayle, à Chaufepié, à Marchand, à Fontenelle, à D’Alembert, à Condorcet, à notre Académie française, la connaissance utile des vertus sociales ou des défauts domestiques qui rendirent agréables ou fâcheux le commerce des hommes célèbres dont ils admireront les ouvrages210. […] Il y en a peu qui lui soient comparables, et la plupart le suivent de fort loin. » Le Portique, l’Académie et le Lycée de la Grèce n’ont rien produit de comparable à Sénèque pour la philosophie morale.

1493. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

Sous Louis XV, notre Académie des Inscriptions « rivalise d’activité » avec les Bénédictins. […] Voire, il n’a pas attendu le volume et, dès les premières communications de ce savant, célèbre depuis lors, à l’Académie des sciences, il courait après le savant, se faisait expliquer l’invention, la révélait avec autant de claire exactitude que d’allégresse et de son côté, sur les données de la permanence physique et physiologique, il établissait une loi de « constance intellectuelle », qui semble contredire le transformisme général, mais ne le contredit pas, et qui associe aux caractères de mutabilité le principe de l’invariabilité essentielle, et qui pourrait fournir à l’histoire de la pensée humaine, pareille et enrichie, une règle ou une méthode. […] Paul Meyer, incontestable philologue, propose à l’Académie une réforme de l’orthographe dont les articles dérivent du passé même de la langue, Rémy de Gourmont le chicane heureusement. […] Paul Meyer, on prononçait bonhur, malhur ; l’Académie oublia de supprimer la lettre inutile, et nous disons bonheur et malheur. […] Les jeunes gens sortent du collège », persuadés que la littérature de cette époque fut rédigée par une académie honorable de beaux esprits que présidait Boileau ».

1494. (1923) Au service de la déesse

Vers l’année 1654, il eut l’idée, peut-être saugrenue, de fonder une académie des Belles-Lettres, et dont les membres se réunissaient le premier jour de chaque mois pour examiner les ouvrages d’éloquence et de poésie ; une académie véritable, pour laquelle Hédelin demanda la protection de Sa Majesté. […] Ses Conjectures, il les a écrites pour son Académie des Belles-Lettres, pour cette Académie des nouveautés et qui réagit contre la routine. […] L’Académie Goncourt a entrepris de publier, en attendant le fameux journal, une « édition définitive » des œuvres de ses fondateurs.

1495. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Je veux croire que le jour où l’Académie Française couronna La Cithare, elle entendit surtout témoigner sa reconnaissance au membre « de ce groupe de jeunes Belges qui travaillent depuis quinze ans à créer dans leur pays un mouvement littéraire analogue au nôtre et qui y ont réussi », en félicitant le poète « d’un volume remarquable de poésies antiques où se retrouve l’inspiration d’André Chénier et de Leconte de Lisle64 ». […] Académie Française. […] Rapport du Secrétaire perpétuel de l’Académie sur les concours de l’année 1908.

1496. (1913) Poètes et critiques

Ces vers, pénétrés de pensée, et délicats autant que fermes d’expression, furent couronnés, en 1901, par l’Académie française. […] André Bellessort débuta dans les lettres, à vingt-cinq ans, par L’Hôtellerie, poème couronné par l’Académie française, et beaucoup de lettrés ont placé, comme moi, dans le coin préféré de leur bibliothèque, un volume de poésies, a Chanson du Sud, qu’il rapporta, voilà longtemps, de son premier voyage. […] * * * Ce livre, dont l’ingéniosité de construction et la vigueur d’analyse valurent à l’auteur bien des suffrages et notamment celui de l’Académie française — l’Essai obtint le prix Bordin — était le développement ou la transformation d’une esquisse tracée, dix ans plus tôt, sur les bancs de l’École Normale supérieure.

1497. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Ce sont les « tropes effarés » qu’au xviiie siècle cachait le jupon de l’Académie, et qui, dans le romantisme et le Parnasse, rassurés et rafraîchis, bruissent ironiquement sous la pourpre tendue des images. […] Il ne s’y habituera pas : « Consolez-vous de n’avoir pas vécu dans la familiarité de M. de Vigny, disait Sandeau recevant à l’Académie son successeur ; M. de Vigny n’a vécu dans la familiarité de personne, pas même de lui ». […] Il voudrait qu’une idéale Académie, même chue en quelque Institut, déformée en quelque Sénat, ordonnât « envers les siens, par l’étrangeté et leur recul, quelque religion119 ». […] Aussi est-il naturel, malgré la première surprise, que l’Académie, ordre des lettres, paraisse à Mallarmé ce qui existe, socialement, aujourd’hui, de plus haut. […] Même principale, la niveler aux classes de l’Institut, montre une main politique et sacrilège126. » Seulement, cette Académie réelle n’est qu’un symbole, une figure qui mime une Académie idéale, et qui aurait tort de se confondre avec elle, autant que le prêtre de prendre pour lui la flexion de genoux et de tête qui salue l’Élévation, « tout le mal se réduisant à ce quiproquo : on les veut immortels en place que ce soit les ouvrages ».

1498. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

Voit-on poindre quelque part l’exclusivisme d’une coterie de précieuses et de pédants ; écrit-on pour une cour, une noblesse, une académie ? […] XII Parmi les ouvrages déjà publiés de Ballanche, figure un Éloge de Camille Jordan, lu à l’Académie de Lyon. […] Ballanche, désigné depuis longtemps au choix de l’Académie française, fut élu, trop tardivement peut-être, en 1841. […] Deux fois le vaudeville arrêta Ballanche sur le seuil de l’Académie française, et il emporta au détriment du poète philosophe le fauteuil de M. de Bonald. […] En restreignant dans leurs plus étroites limites les magnifiques témoignages rendus par les fondateurs du dogme catholique à la philosophie platonicienne, il faut du moins reconnaître, avec saint Augustin, aux doctrines de l’Académie le mérite d’avoir convié l’intelligence à la recherche de la vérité incorporelle 1.

1499. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Ponsard n’a jamais su se servir de ses mains que pour faire des vers, et on dit qu’il ne peut plus en faire ; sans l’Académie il allait se trouver sans pain. […] * *   * Poètes recommandés aux étrangers et aux personnes qui arrivent de la province : Villemin, Dallière, Karl Daclin, Alfred Des Essarts, Siméon Pécontal, Blanchecotte — garantis par l’Académie. […] dit-il à l’Académie ; il est temps de songer aux romanciers. […] On veut parvenir, on veut parvenir vite ; tout est sacrifié au bruit, on le recherche et on arrive au fauteuil de chroniqueur comme autrefois à celui de l’Académie.

1500. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Le despote de l’avenir, celui sur lequel il compte pour conduire l’humanité dans les voies de la sagesse grâce au secret d’un puissant explosif qui lui permettrait de la tenir en crainte, consacrera ses loisirs à fonder une académie sur le modèle de celle de Laurent le Magnifique. […] De ce côté-là, il eut quelques déceptions : son grand ouvrage parut au milieu de l’universelle indifférence, et il ne put pas arriver à se faire une place dans l’enseignement officiel, mais son Essai sur le libre arbitre fut couronné par l’Académie de Norvège ; la gloire vint à lui, d’autant plus douce sans doute qu’elle s’était plus longtemps fait attendre, en sorte qu’il eut une vieillesse heureuse, entourée de disciples amis. […] Zola, qui revient aussi régulièrement que les saisons astronomiques, il se trouve encore quelques bonnes âmes pour pousser des cris éperdus ; mais le public les lit, sans colère, un peu par curiosité, un peu par plaisir, un peu par habitude, et personne ne s’étonnera quand l’Académie se décidera à ouvrir ses portes au robuste écrivain. […] Mais non : Scherer le conserve sous la république, en présence de toutes les manifestations nouvelles qu’il observe sans aucune sympathie, quoique avec une curiosité toujours en éveil : la langue française se corrompt, grâce à la presse quotidienne, grâce aussi à des causes plus profondes : « une culture superficielle, qui a perdu le sentiment de la propriété des termes et un besoin de raffinement qui veut innover à tout prix » et il est fâcheux que l’Académie française n’ait pas « un droit de haute et basse justice sur les malfaiteurs qui attentent à cette chose, sainte entre toutes, la langue maternelle7 ».

1501. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

. — Au XVIIIe siècle, Galland, Caylus, l’abbé Le Beuf, l’abbé Sallier, un peu Duclos, Lèvesque de La Ravallière, des membres de l’Académie des Inscriptions, commencèrent à entrer petit à petit, par un point ou par un autre, dans étude de notre passé ; mais Sainte-Palaye surtout, Sainte-Palaye, initié par la lecture de Froissart à l’amour de notre vieille poésie fut possédé d’une véritable passion du moyen âge français ; il en eut l’enthousiasme, il eut comme une vision anticipée de tout ce qu’il renfermait de riche et de renouvelant.

1502. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Fénelon, dans sa Lettre à l’Académie.

1503. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

Le marquis disait de son père Antoine : « Je n’ai jamais eu l’honneur de toucher la joue de cet homme vénérable… À l’Académie, étant à 200 lieues de lui, son seul souvenir me faisait craindre toute partie de jeunesse qui pouvait avoir des suites un peu dangereuses »  L’autorité paternelle semble presque aussi âpre dans la bourgeoisie et dans le peuple.

1504. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

. — Voyez aussi Baillarger, Des hallucinations, tome XII, Mémoires de l’Académie de médecine, 250.

1505. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

Les papes cependant s’efforçaient de transformer par la magnificence des édifices Avignon en une Rome des Gaules ; la vie qu’on y menait était élégante et raffinée ; les jeunes gens même à qui la tonsure donnait droit aux bénéfices ecclésiastiques sans leur imposer les devoirs du sacerdoce, fréquentaient les académies et les palais des femmes plus que les églises ; leur costume était recherché et efféminé, « Souvenez-vous », dit Pétrarque dans une lettre à son frère Gérard, où il lui retrace ces vanités de leur jeunesse, « souvenez-vous que nous portions des tuniques de laine fine et blanche où la moindre tache, un pli mal séant auraient été pour nous un grand sujet de honte ; que nos souliers, où nous évitions soigneusement la plus petite grimace, étaient si étroits que nous souffrions le martyre, à tel point qu’il m’aurait été impossible de marcher si je n’avais senti qu’il valait mieux blesser les yeux des autres que mes propres nerfs ; quand nous allions dans les rues, quel soin, quelle attention pour nous garantir des coups de vent qui auraient dérangé notre chevelure, ou pour éviter la boue qui aurait pu ternir l’éclat de nos tuniques ! 

1506. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

L’empire tout entier n’a été qu’une vaste école ; les emplois publics n’ont été que les rangs décernés dans une académie.

1507. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

Corinne, pour lui, était trop théâtrale ; il ne pouvait prendre un tel modèle que sur la scène ou dans une séance d’Académie ; or ce n’était pas là qu’il étudiait la nature.

1508. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

Mais sa santé se rétablissait ; les maîtres des écoles d’éloquence les plus célèbres d’Athènes, de Rhodes, de l’Ionie, accouraient pour l’entendre discourir dans les académies de l’Attique, et, pénétrés d’admiration pour ce jeune barbare, ils confessaient avec larmes que Rome les avait vaincus par les armes, et qu’un Romain les dépassait par l’éloquence.

1509. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Huit jours après avoir publié ce volume, qui devait lui ouvrir les portes de l’Académie française, but mondain de sa vie d’étude, il n’était plus.

1510. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Un prêtre, frère du maître de poste, me prêta un Tite-Live dont les œuvres ne m’étaient pas tombées dans les mains depuis l’académie, où je ne l’avais ni compris ni goûté.

1511. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

Les hommes ne savent accepter avec reconnaissance ni de Dieu, ni de la Nature, ni d’un de leurs semblables, les trésors sans prix. » Mais ce ne sont pas seulement nos grands auteurs qui l’occupent et qui fixent son attention, il va jusqu’à s’inquiéter des plus secondaires et des plus petits de ce temps-là, d’un abbé d’Olivet, d’un abbé Trublet, d’un abbé Le Blanc qui, « tout médiocre qu’il était (c’est Goethe qui parle), ne put jamais parvenir pourtant à être reçu de l’Académie. » Cependant la France changeait ; après les déchirements et les catastrophes sociales, elle accomplissait, littérairement aussi, sa métamorphose.

1512. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

Il avait réuni autour de lui, à Blois, quelques poëtes qui formaient une académie de beaux esprits à l’imitation des moeurs littéraires de l’Italie.

1513. (1909) De la poésie scientifique

Pareilles réponses venues de la pensée Etrangère se rapprocher des constatations d’une tendance progressive et de réalisations plus ou moins caractérisées en France, suscitent peut-être un avertissement de sanction… Et, c’est hier qu’en son discours de réception à l’Académie, M. 

1514. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1864 » pp. 173-235

* * * — Comme témoignage de la toute-puissance de ce Jupiter-Prudhommerie de son temps, le Bertin des Débats, Sainte-Beuve nous apprenait que c’est le seul mortel, non académicien, dont les registres de l’Académie aient mentionné la mort avec regret.

1515. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

J’ai entendu hier dans un coin du salon, Tardieu et Demarquay se lamenter, une partie de la soirée, sur la possibilité d’un échec de l’écrivain à l’Académie, comme s’il s’agissait d’une maladie de leurs enfants, et Demarquay s’est levé, en disant : « Je devais faire une opération en province demain, mais je n’y vais pas, je veux savoir un des premiers… Alexandre m’a promis de m’envoyer un télégramme, aussitôt la nomination connue ! 

1516. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

Cette fraternité pleurarde de crocodile reprocha à un poète qui ne se dégrada jamais jusqu’à pincer de la guitare philanthropique, à Alfred de Musset, d’avoir envoyé « aux victimes de juin » un prix de 1 300 francs que venait de lui accorder l’Académie.

1517. (1926) L’esprit contre la raison

Les mots dont se sert Crevel sont autant d’allusions au début de l’essai de Valéry dans lequel lescatastrophes de l’actualité sont interprétées comme la sanction d’une défaillance, de la morale publique ou de la lucidité: « « Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et leurs sciences pures et appliquées, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques.

1518. (1903) La renaissance classique pp. -

Nous recommencerions ces œuvres bâtardes qui semblent bien plutôt des monographies extraites des mémoires d’une académie ou d’une gazette médicale que des romans ou des drames.

1519. (1925) Promenades philosophiques. Troisième série

Le génie de Lamarck Élu membre de l’Académie des sciences vers la fin de l’année 1808, François Arago fut présenté à l’empereur par la délégation coutumière à laquelle s’étaient joints plusieurs académiciens qui désiraient lui offrir leurs dernières publications. […] La composition de l’Académie est en partie ridicule, des académiciens spirituels le disent. Mais celle des académies adverses, rêvées ou réelles, l’est-elle beaucoup moins ?

1520. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

D’un autre côté, de puissantes Sociétés scientifiques entretiennent des travailleurs experts à cataloguer les documents, qui se transportent successivement dans tous les dépôts, pour y relever tous les documents d’une certaine espèce, ou relatifs au même sujet : c’est ainsi que la Société des Bollandistes fait exécuter par ses missionnaires, dans diverses bibliothèques, un Catalogue général des documents hagiographiques, et l’Académie impériale de Vienne un Catalogue des monuments de la littérature patristique. […] Les résultats obtenus par les Bollandistes et par l’Académie impériale de Vienne ne sont pas moins concluants. […] « Premièrement, disait Mably, étudiez le droit naturel, le droit public, les sciences morales et politiques. » Daunou, homme de grand sens, secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, qui écrivait vers 1820, divise en trois genres les études préliminaires qui constituent, à son avis, « l’apprentissage de l’historien » : littéraires, philosophiques, historiques. — Sur les études « littéraires », il s’étend copieusement : d’abord « avoir lu attentivement les grands modèles ». […] C’est seulement quand il fut chargé de la publication du C.I.L. par l’Académie de Berlin que, instruit par l’expérience, il rejeta même les exceptions proposées par Egger pour l’histoire générale d’une province, et crut devoir s’en tenir à l’ordre géographique pur99. » Cependant, vu le caractère des documents épigraphiques, l’ordre des lieux était évidemment le seul rationnel. […] Dans presque tous les pays, en effet, les Gouvernements (par l’intermédiaire de Comités et de Commissions historiques), les Académies et les Sociétés savantes ont travaillé de nos jours, comme l’avaient fait, sous l’ancien régime, les congrégations monastiques, à grouper les érudits de profession pour de vastes entreprises collectives et à coordonner leurs efforts.

1521. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Deux siècles après le philosophe Cyrénaïque, on retrouvait à Alexandrie une sorte d’académie qui perpétuait la tradition créée par lui, la secte des co-mourants, των συναποθανουμενων (tôn sunapothanoumenôn), qui a compté Antoine et Cléopâtre au nombre de ses affiliés. […] Plus tard, un écrivain peu connu, dont on retrouve un discours couronné par l’académie des jeux floraux, dans un recueil intitulé les Annales romantiques, et qui comprend les années 1826, 1827 et 1828, M. de Servière, s’exprimait ainsi : « Il n’est pas douteux que le genre romantique, ne doive entrer aujourd’hui dans toute la littérature, et y apporter une source de richesses poétiques : les tableaux de la nature animés du souffle de Dieu, et la peinture de tant d’affections nouvelles ; cette inquiétude secrète de l’homme, cet instinct mélancolique qui le met en rapport avec les scènes de la nature ; ce mystère plein d’attraits, ce vague où l’âme se complaît, qui est comme l’absence de sensations, et qui pourtant est une sensation délicieuse. » Une autorité plus haute et plus incontestable vient s’ajouter à ces témoignages. […] Et quand, dans son dernier chant du Pèlerinage de Childe Harold (1825), Lamartine reproduit par instants le scepticisme de Byron, il a soin de faire remarquer que, tout en se conformant aux opinions trop connues de son héros, il n’a point voulu blesser des convictions pieuses « qui sont les siennes. » Aussi, en le recevant au sein de l’académie française, M.  […] Mais un jour il s’était « mis en fantaisie qu’il était poète. » Dès ce moment, il avait négligé ses devoirs pour faire « une révolution en poésie », et détrôner « les membres de l’Académie française, et les hommes de lettres du temps de l’Empire, qu’on devait regarder comme des perruques.

1522. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Il avait l’âme fière et ne voulut point, même pour entrer à l’Académie, faire ces sortes de démarches et de sollicitations qui ne sont que des cérémonies. […] Les académies, les bibliothèques, les journaux, la société des gens d’esprit, le droit de vivre inconnu y attirent tous les esprits originaux et libres. […] Figurez-vous des gens du monde et d’académie, parés, poudrés, beaux diseurs, gracieux, sensibles, qui, munis de phrases et d’élégies, essayent de défaire et de remonter une machine énorme et compliquée à laquelle ils n’ont jamais mis la main ; voilà les Français du temps. […] Plusieurs même nous appellent rhéteurs, trouvent que par amour de la clarté nous bavardons, que nos développements sont infinis ; qu’Agamemnon condamnant sa fille, ou Clytemnestre défendant sa fille, affaiblissent en quarante vers ce qu’il faudrait ramasser en deux lignes, que la conviction et la passion abrègent et concentrent, et que nos personnages ont toujours l’air d’avoir derrière eux et à leurs gages un conseiller d’État, homme de cour et d’académie, chargé de traduire en beau style convenable leurs idées et leurs sentiments. […] Plus tard, dans l’histoire de Port-Royal, des campagnes du roi, dans son discours à l’Académie, il resta le même, orateur accompli pour la justesse, la noblesse et les ménagements, avant tout amateur de style, tellement qu’il lisait les bons auteurs pour noter à la marge les expressions choisies qui pouvaient passer en français.

1523. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Du Marsais Articles de l’Encyclopédie Compilation établie à partir de l’édition numérisée de l’ARTFL A A, a & a s.m. (ordre Encyclopéd. Entend.

1524. (1911) Nos directions

Il est beau, il est désirable : sur quelques académies de musée, M. d’Annunzio établira sa psychologie du martyr. […] Même s’il a écrit quelques romans, c’est le théâtre qui vaudra la célébrité à François de Curel (1854-1928), élu quelques années plus tard à l’Académie française, en 1918. […] Le poète Auguste Dorchain (1857-1930) a connu le succès dès son premier recueil (La Jeunesse pensive, 1881) et fut récompensé par l’Académie française pour Vers la lumière (1894).

1525. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

Malgré mes soins sur les lieux, je ne me flatte pas d’avoir tout recueilli ; on en découvrait toujours quelque petit nouveau, inconnu ; la bibliographie de ses œuvres deviendrait une vraie érudition, et s’il y avait aussi bien deux mille ans qu’elle fût morte, ce serait un vrai cas d’Académie des inscriptions que d’en pouvoir dresser une liste exacte et complète228.

1526. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

En dépit de lui-même, il reste homme de salon et d’académie ; après avoir dit des douceurs aux dames, il en dit à la nature et déclame en périodes limées à propos de Dieu.

1527. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

Il lui donna pour son laboratoire le petit hôtel de Nesle, terrain qui fut occupé plus tard par le palais du cardinal Mazarin, aujourd’hui l’Académie française.

1528. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

Le demi-scepticisme des cinq Académies qui se sont succédé est un fâcheux symptôme.

1529. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVe entretien. Ossian fils de Fingal »

» IV Il existe en Écosse une Académie ou Société, sous le titre de Highland Society, dont les travaux ont pour objet tout ce qui regarde les antiquités, l’histoire et la littérature écossaises.

1530. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Jules Claretie, De l’Académie française.

1531. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Mais l’amante de Mathô et sa tragique aventure ne sont pas les seuls objets de l’aversion des deux associés qui régentent notre Académie nationale de musique.

1532. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Mais un livre gai de pétillement inattendu, qui leur fait tant de mal, à eux, nous fait du bien, à nous, nous donne une sensation nouvelle et charmante, par ce temps d’un ennui qui n’est pas seulement à l’Académie, mais qui est partout, et contre lequel nous nous révoltons, dans lequel nous nous abhorrons et ne voulons pas nous confire !

1533. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

On m’objectera que Dumas est vieux jeu, et que, membre de l’Académie… L’insinuation serait gratuite ; on pourrait la réfuter avec d’autres exemples ; mais quittons la France, facilement suspecte d’hellénisme, et prenons, dans le Nord, un auteur qui certes n’a pas craint de rompre avec toutes les traditions : Ibsen.

1534. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

Or les degrés de la civilisation peuvent être ainsi indiqués : Forêts, cabanes, villages, cités ou sociétés de citoyens, académies ou sociétés de savants ; les hommes habitent d’abord les montagnes, ensuite les plaines, enfin les rivages.

1535. (1902) Propos littéraires. Première série

. — « Et déjà l’Académie française », dit un autre. […] Doucet qui portaient le deuil d’un fils, d’un ami tué dans la terrible guerre, suite de cette sécurité bienheureuse ; mais, restant sur le terrain que n’aurait pas dû quitter le discours du directeur de l’Académie française, et nous bornant à des réflexions purement littéraires, nous demandons à l’ancien directeur des théâtres impériaux si cette sécurité bienheureuse, à laquelle l’opérette bouffe et la féerie ont dû un si brillant développement, a profité beaucoup au progrès des lettres et des arts… Il eût fallu hier quelque grande voix, d’abord pour rassurer la France et lui montrer qu’elle a, même aujourd’hui, quelques grands noms à citer avec orgueil, ensuite pour lui exposer précisément ce que les arts et les lettres ont été sous le régime impérial et ce qu’ils doivent redevenir maintenant… » Mais c’est à partir de 1876 que la collaboration de Ruel au Français devint active et régulière par la publication des comptes rendus des Salons de peinture.

1536. (1878) Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux. Tome I (2e éd.)

Il proposait à l’Académie des sciences d’encourager et de provoquer des études par la fondation de prix décernés aux auteurs qui feraient accomplir quelques progrès dans cette direction49.

1537. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Lamartine »

Pour se distraire, il envoie des vers à l’Académie de Besançon, à l’Athénée de Niort, à l’Athénée d’Avignon, aux Jeux floraux de Toulouse  et ne remporte aucun prix. Puis, il se fait recevoir membre de l’Académie de Saône-et-Loire (je vous rappelle que ces choses se passent longtemps avant les chemins de fer et quand les provinces avaient, plus qu’aujourd’hui, leur vie propre).

1538. (1908) Esquisses et souvenirs pp. 7-341

Maurice Barrès et l’Attique Pour être admiré, Maurice Barrès n’avait aucunement besoin de son entrée à l’Académie. […] Ce penchant de Becque pour le potin a-t-il fait peur à l’Académie, le jour où il voulut en être ? […] * Henry Becque avait posé sa candidature à l’Académie ; Verlaine brûlait de le faire.

1539. (1888) Portraits de maîtres

La génération à laquelle nous appartenons renferme également une élite qui a fait ses preuves et qui a donné Sully-Prudhomme et Coppée à l’Académie française, en lui réservant Jules Claretie, Alphonse Daudet, et quelques autres désignés par des succès de bon aloi. […] À parler franc, la situation des Lettres ne nous paraît pas à distance aussi désespérée qu’ont bien voulu le prétendre les disciples de Chateaubriand, surtout Lamartine, dans son discours de réception à l’Académie ; car tous les novateurs sont injustes envers leurs devanciers : le talent ne manquait pas alors en France dans presque tous les genres de prose et même de poésie. […] Elles décidèrent l’élection de M. de Laprade à l’Académie française où il vint remplacer Alfred de Musset en 1857.

1540. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

. — Les auteurs dramatiques, qui ne lui pardonnent pas d’avoir, comme on dit, « éreinté » Labiche et affecté de ne voir, dans ce candidat à l’Académie, que l’auteur de Si jamais j’te pince ! […] Car celui que l’Académie a voulu honorer, ce n’est apparemment ni le professeur disert dont les leçons furent solides et charmantes, ni l’écrivain auteur de livres appréciés. […] Elles ont au ciel une protectrice, qui est sainte Catherine ; et elles en ont une sur la terre, l’Académie, qui leur décerne chaque année des récompenses… La vie de famille est un progrès sur l’égoïsme.

1541. (1898) Essai sur Goethe

On a coutume de dire à l’Académie, en manière de proverbe : « Studieux comme un gentilhomme allemand ». […] Oui, ils font l’admiration de toute l’Académie. […] Antonio Montecatino, en effet, ne représente pas seulement les ennemis historiques qui poursuivirent le Tasse de leurs rancunes : Pigna, Guarini, et l’authentique Montecatino, lequel, avant d’être secrétaire d’État, avait été professeur de philosophie à l’académie de Ferrare ; il représente encore, et surtout, l’autre face de l’éternel Moi que Goethe décrit sous les traits de ses héros. […] Il ne s’agissait plus de chercher, comme au siècle précédent, la réconciliation des dogmes du Christ et des doctrines de l’Académie, ou celle de l’Église d’Orient avec l’Église d’Occident : il s’agissait d’une lutte ouverte, violente, impitoyable, entre l’Église catholique et la Réforme.

1542. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Etat dans l’Etat, une académie, car c’est un groupe délibérant. […] Faire de la magistrature un corps autonome, se recrutant elle-même, comme une académie ? […] Voltaire insiste encore sur les hésitations que le Parlement éprouva à enregistrer l’Edit de Nantes ; sur le rappel des Jésuites, en 1599, enregistré, quoique à regret, par le Parlement ; sur la condamnation, du reste peu justifiable, de la maréchale d’Ancre ; sur la résistance, un peu ridicule, mais qui avait ses raisons, apportée par le Parlement, à l’établissement de l’Académie française qui était soupçonnée de vouloir s’attribuer quelque juridiction sur la librairie ; sur toute la guerre de la Fronde ; sur la cassation du testament de Louis XlV, qu’il ne peut pas condamner, mais au sujet de laquelle il trouve moyen de faire ce reproche au Parlement qu’il s’est exprimé en souverain ; sur toute la guerre janséniste-ultramontaine qui remplit la moitié du XVIIIe siècle et où il condamne tout le monde, mais toujours avec des épigrammes ou des duretés à l’endroit des Parlements, qui cependant livraient un bon combat contre les exigences impérieuses et vexatoires de la cour de Rome. […] Comme les magistrats, les professeurs doivent être des politiciens stagiaires. « Cette maxime est la clef d’un grand ressort dans l’Etat.  » Cette éducation, ainsi comprise et ainsi organisée, doit être intégrale, au moins pour les gentilshommes, c’est-à-dire que le plus pauvre des gentilshommes polonais doit avoir le droit de faire donner à ses fils l’éducation la plus élevée et la plus complète : «  Je n’aime point ces distinctions de collèges et d’académies, qui font que la noblesse riche et la noblesse pauvre sont élevées différemment et séparément.

1543. (1923) Nouvelles études et autres figures

L’année où les Pères furent expulsés, seize d’entre eux étaient à l’Académie. […] Mais toute l’Académie affirmerait les avoir entendus, je douterais encore que Louis-Napoléon Bonaparte eût fait d’aussi belles antithèses, à moins qu’il ne fût venu chez l’illustre poète pour le plaisir de le parodier. […] On se propose en ce moment de fonder à la Sorbonne une chaire Victor Hugo, et on a lancé une souscription Le recteur d’une de nos grandes académies me demandait l’autre jour quel serait l’enseignement de cette chaire et semblait craindre que le programme n’en fût un peu limité.

1544. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

tenez pour certain que vous ne serez rien de tout ce que vous prétendez être, que vos récits seront forcés, vos scènes exagérées, et vos portraits de pures académies.

1545. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLIXe Entretien. L’histoire, ou Hérodote »

Cette lutte littéraire entre les premiers historiens de la Grèce devant l’Académie d’Athènes est loin de l’espèce de barbarie que l’on attribue à ces temps.

1546. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

je ne vous le cache pas, je n’ai pas aimé votre discours à l’Académie, et je l’ai dit bien haut….

1547. (1925) La fin de l’art

C’est tout simplement que, lorsque les Académies furent fondées, tout le monde, jusqu’aux laquais, portait une épée.

1548. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Mais chez nous, à Saint-Pétersbourg, ou chez nous à Stockholm, les dames sont reçues à l’Académie et nous ne sommes pas la France, nous ne sommes pas Paris ! […] Est-ce que vous avez jamais reproché leurs académies ou leurs plâtres à vos X.

1549. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Larroumet, auteur d’un livre sur Marivaux, qui a été couronné par l’Académie française. […] plaire à l’Académie et aux camarades, ce serait trop !

1550. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Deuxième série

Il y avait avant Luther une religion en Europe, une religion qui n’était plus ce qu’elle avait été, et qui n’avait jamais été ce qu’elle devait être, mais enfin une religion ; après Luther, il y en a plusieurs ; cela suffit ; il n’y a plus de pouvoir spirituel ; il y a simplement diverses façons de se réunir pour s’occuper de choses divines ; il y a un certain nombre d’académies théologiques. […] Au-dessous de lui un pouvoir spirituel composé de deux académies séparées, à savoir celle des Sciences et celle des Beaux-Arts. […] L’Académie des sciences fera un « code des intérêts » ; celle des Beaux-Arts perfectionnera nos facultés d’imagination et de sentiment, et fera un « code des sentiments ». Ces deux académies en nommeront une troisième, collège scientifique suprême, qui fera la combinaison et la synthèse de leurs découvertes. — A côté de ce pouvoir spirituel un pouvoir temporel, une assemblée de banquiers, fabriquants, négociants, agriculteurs. — A côté encore de ces deux pouvoirs, ou au-dessous, les chambres politiques proprement dites, le parlement. — Quant au fonctionnement de tous ces rouages, il sera celui-ci : le pouvoir spirituel aura l’initiative.

1551. (1886) Le roman russe pp. -351

Le tsar fonde l’académie Slave-gréco-latine, il fait venir des troupes de comédie et de ballet pour représenter les mystères de Siméon Polotzky. […] Pierre a institué une Académie des sciences à Pétersbourg ; c’est à elle que viennent ressortir toutes les choses de l’esprit. […] Revenu à Pétersbourg, il retrouve ses maîtres allemands installés dans l’Académie, qu’ils tiennent à fief ; il lutte contre eux, entre dans la place, et y fait enfin triompher l’élément russe ; le premier, dans ses odes, il assujettit le vers à un mètre raisonné ; enfin il lègue à son pays le poème épique de rigueur, la Pétriade. […] Cette femme extraordinaire stimula les goûts délicats dans la petite élite dont elle était l’âme ; elle-même brochait des comédies pour son théâtre de l’Ermitage et des traités d’éducation pour ses petits-enfants, tandis que son amie la princesse Dachkof présidait les séances de l’Académie. […] On appelait ainsi une sorte de cercle ou d’académie qui a été pour le romantisme russe ce que le Cénacle fut pour le nôtre un peu plus tard : le centre d’attaque et de résistance contre les classiques.

1552. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Droz, — « le moins épigrammatique des hommes », dit Sainte-Beuve, — qui apprécia ainsi le discours de réception de l’auteur d’Éloa à l’Académie française : « M. de Vigny a commencé par dire que le public était venu là pour contempler son visage, et il a fini en disant que la littérature française avait commencé avec lui. » Elle n’avait pas commencé avec lui, non, mais elle se continua par lui, noblement et magnifiquement. […] D’autre part, Victor Hugo qui, « enfant sublime », avait été, vers sa quinzième année, couronné à deux reprises par l’académie des Jeux floraux et signalé d’une mention par l’Académie française, donnait en 1822 le recueil des odes, déjà imprimées, déjà célèbres. […] Armand de Pontmartin lui-même, bien qu’assez peu tendre à ce qu’on appelait encore la nouvelle école, a dit : « Je ne croyais pas à cette réaction néo-classique, qui ne répondait à aucun instinct, à aucun besoin de notre siècle, et qui me paraissait tout simplement un caprice de lettrés » ; et c’est une tristesse de se souvenir que le délicieux Alfred de Musset, dans les lettres de Dupuis et Cottonet, et dans son discours de réception à l’Académie, prêta l’appui d’une lamentable défection à un si vain attentat contre la poésie moderne.

1553. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

On voulait qu’il fût de l’Académie. […] La moitié de l’Académie française, tous les théâtres de Paris, les représentants de tous les journaux, un nombre immense d’hommes de lettres y assistaient. Il n’avait jamais voulu être ni de la Légion d’honneur, ni de l’Académie française.

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