/ 1586
667. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Études sur Blaise Pascal par M. A. Vinet. »

Dans un premier voyage que j’avais fait en Suisse pendant l’été de 1837, j’avais appris à le connaître (sans le voir personnellement) et à l’apprécier.

668. (1874) Premiers lundis. Tome I « Madame de Maintenon et la Princesse des Ursins — I »

Après l’avoir entretenue longtemps, dans un voyage à Marly, qui fut pour elle un véritable triomphe, il se décida à la renvoyer auprès de Philippe, et elle y retourna sans délai (1705).

669. (1874) Premiers lundis. Tome II « Adam Mickiewicz. Le Livre des pèlerins polonais. »

Je n’oserais affirmer le contraire, et pourtant, du moment qu’on en veut juger en toute connaissance de cause, comme c’est la prétention de la critique, voilà l’interminable voyage qui recommence.

670. (1874) Premiers lundis. Tome II « Charles de Bernard. Le nœud Gordien. — Gerfaut. »

Il a rencontré dans une course des Alpes, puis retrouvé à Paris, la baronne Clémence de Bergenheim, une noble et chaste beauté ; il l’aime, il peut se croire aimé, et, sous prétexte d’un voyage du Rhin, accompagné de Marillac son fidèle Achate, il se jette dans les Vosges et va tenter aventure autour du château où la baronne, fuyant l’amant qu’elle porte en son cœur, passe l’été avec son mari.

671. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XV. Des ouvrages sur les différentes parties de la Philosophie. » pp. 333-345

Le voyage du monde de Descartes, par le P.

672. (1912) L’art de lire « Chapitre X. Relire »

Jules Lemaître a écrit ses exquis En marge et Émile Gebhart, son spirituel Dernier voyage d’Ulysse.

673. (1925) Comment on devient écrivain

On se demande comment on a pu admirer des livres comme le Voyage autour de ma chambre.‌ […] Paul et Virginie a été fait avec le Voyage à l’Ile de France, de Bernardin de Saint-Pierre. […] Ce malheureux voyage n’aura pas lieu. […] Je finis par demander : « Avez-vous lu le Voyage à l’Ile de France ? […] Douleurs de l’absence, attente du retour ; puis, le voyage, le naufrage et la mort.

674. (1894) Études littéraires : seizième siècle

Des mémoires sont une dernière conversation d’homme qui a vu sur ce qu’il a vu ; ce sont des relations de voyage. […] Le mémorialiste a le droit de réfléchir, et d’exprimer ses réflexions, il raconte son voyage et les impressions que son voyage a faites sur lui. […] On remarque qu’il avait la manie des voyages et le goût de vagabonder. […] Et dorénavant ne soyez faciles à ces odieux et inutiles voyages. […] Là Ronsard amena Joachim du Bellay qu’il avait rencontré dans un voyage à Poitiers.

675. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Conclusion. Le passé et le présent. » pp. 424-475

Vous entrez dans une ferme, même médiocre, de cent acres par exemple ; vous trouvez des gens décents, dignes, bien vêtus, qui s’expliquent clairement et sensément, un grand bâtiment sain, confortable, souvent un petit péristyle avec des fleurs grimpantes, un jardin bien tenu, des arbres d’ornement, les murs intérieurs blanchis tous les ans à la chaux, les carreaux du sol lavés tous les huit jours, une propreté presque hollandaise ; avec cela un assez grand nombre de livres, des voyages, des traités d’agriculture, quelques volumes de religion ou d’histoire, au premier rang la grande Bible de famille. […] Par les revues, les journaux, les innombrables volumes de géographie, de statistique et de voyages, ils ont le monde sur le bout du doigt. […] Voyez le voyage de Mme d’Aulnay en Espagne, à la fin du dix-septième siècle.

676. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

Il y menait la vie aimable et dissipée des gentilshommes oisifs du temps, comme on le voit dans le charmant Voyage autour de ma chambre, son premier délassement littéraire pendant quinze jours d’arrêt à Turin. […] Le prodigieux succès de son premier et léger ouvrage, à Turin (le Voyage autour de ma chambre), ne l’avait pas porté à recommencer. […] Nous connaissions le Voyage autour de ma chambre, aimable badinage qui avait paru entre 1795 et 1800 et dont les émigrés avaient fait en France la popularité.

677. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Le mot de Boileau à Louis XIV est plus poli : « Votre Majesté peut tout ce qu’elle veut : elle a voulu faire de mauvais vers, elle y a réussi. » — Pendant un voyage qu’il fit en Normandie, après dix ans d’absence, en 1586, Malherbe perdit le Grand-Prieur, son patron, mort assassiné ; ce qui interrompit sa fortune. […] Malherbe, que la mort de son patron avait surpris pendant un voyage en Normandie, s’y oublia et y passa neuf ans (1586-1595), seul à partir de 1593 : sa femme, qu’il avait d’abord fait venir auprès de lui, retourna alors en Provence ; il n’y revint que deux ans après elle. […] Un autre compatriote normand, poète et fils de poète, Des Yveteaux, alors précepteur du fils de Gabrielle, rappela au roi le nom de Malherbe pendant un voyage que celui-ci avait fait à Paris, et il fut son introducteur, au mois de septembre 1605. […] On a dit qu’entre toutes ses odes d’alors, il estimait le plus celle qu’il adressa à Henri IV sur son voyage de Sedan, entrepris en 1606, pour réduire le duc de Bouillon dans le devoir.

678. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Poésies d’André Chénier »

La date des voyages d’André nous est donnée pour la première fois avec précision.

679. (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — II »

On ignore comment Diderot fît la connaissance de mademoiselle Voland ; il la vit probablement dans quelque voyage qu’il fit aux environs de Langres, où elle demeurait avec sa mère.

680. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre II. Recherche des vérités générales » pp. 113-119

Dans la seconde moitié du siècle dernier renaissent en France des goûts qu’on n’y connaissait plus ; on s’y éprend à la fois des voyages, de l’agriculture, des idylles, des jardins anglais, des romans champêtres, des sites sauvages qualifiés de « romantiques », des tableaux représentant la vie du village : choses d’ordre différent, mais qui se ressemblent et qu’on peut réunir sous une seule formule en disant : la France revient à la nature extérieure.

681. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage ! […] Pourtant il dut faire un assez long voyage. […] Rien de nouveau sur le maudit voyage. Ce voyage est celui de Rome, où René, nommé secrétaire d’ambassade, devait conduire madame de Beaumont, mourante. […] Victorien Sardou, un Robinson mis sur la scène avant Robinson, pour un public curieux de voyages et navigation.

682. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

Il a maintenant dans les trente-sept ans et voyage en Asie, où il s’occupe de travaux d’art. […] Lors de ce premier voyage dans la capitale il joua une première fois de malheur, fut arrêté dès en arrivant, fourré à Mazas, au dépôt, et finalement expulsé de Paris, et rejoignit comme qui dirait de brigade en brigade, sa famille alarmée, tandis que sur son passage s’émouvait encore le sillage laissé par le poète dans un monde « littéraire » qui ne le comprit pas assez, et d’ailleurs tout à la débandade, par suite de la guerre de 1870 qui commençait à sévir ferme. […] Puis, après avoir tenté, non pas la fortune, ni même la chance, mais le Désennui, dans des voyages néanmoins occupés en des industries riches d’aspect et de ton (dents d’éléphants, poudre d’or), il mourut d’une opération manquée, retour du Hanar, à l’Hôpital de la Conception à Marseille, dans, assure l’éditeur autorisé des Poésies Complètes, les sentiments de la plus sincère piété. […] La soirée ne se prolongea pas tard, le nouveau venu témoignant que le voyage l’avait quelque peu fatigué... […] Et puis il parlait des beaux voyages qu’il avait faits, principalement en compagnie de l’illustre critique Paul de Saint-Victor, et il mettait dans ces récits, bien que n’étant pas précisément ce qu’on appelle un causeur, une verve étourdissante qui donnait fort à regretter qu’il ne les eut pas couchés sur le papier.

683. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Il n’est pas de plaisir supérieur à celui du voyage, mais les pays baignés par la Méditerranée sont les seuls qui vaillent le déplacement. […] Pierre Loti n’a jamais publié en réalité que des impressions de voyage. […] Son œuvre publié atteint aujourd’hui près de cinquante volumes, où il y a de tout : des poèmes, des romans, des pièces de théâtre, des essais de critique, des impressions de voyage. […] Romain Rolland semble avoir éprouvé quelque lassitude et quelque hâte d’arriver au terme du voyage. […] On espérait un pendant au Voyage en Italie de Goethe.

684. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Quand le train s’arrêta devant la gare, le cœur me battait bien fort, et je pense pouvoir dire que Villiers de l’Isle-Adam, mon compagnon de voyage, n’était pas moins ému. […] Chaque fois que nous descendions l’escalier, avec une jeune femme que nous avions l’honneur d’accompagner dans ce voyage, les domestiques accouraient, faisaient la haie, s’inclinaient jusqu’à terre devant nous. […] Cependant Albert Mérat, troublé d’une ambition hautaine, a voulu par instants s’échapper des paysages parisiens et partir pour les longs voyages. […] Rien de plus varié, ni de plus singulièrement coloré que ce voyage d’amour. […] Cosette, c’était la chienne de Glatigny qui le suivait dans tous ses voyages.

685. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Il débarque, chacun le presse, le félicite, l’embrasse, examine ce qu’il rapporte de son long voyage. […] L’âme est une fille du ciel et son voyage est une épreuve. […] De tout le voyage elle n’a pas encore dit un mot, les lèvres murées, souffrant abominablement. […] Neuf fois sur dix il vous citera la mort du roi d’Écosse, le rachat des bourgeois de Calais, la bataille de Poitiers, la mort d’Aymérigot Marchès et le voyage de Béarn. […] L’anecdote, recueillie au cours de son voyage en Espagne, date de 1869, époque de la crise carliste.

686. (1902) Propos littéraires. Première série

Le Voyage de Shakespeare (c’est l’orthographe de M.  […] Vos impressions de voyages : Angleterre, Italie, États-Unis, sont excellentes. […] Car il a voyagé pour écrire des impressions de voyage ; mais il a voyagé aussi pour écrire encore des romans, et voici qu’il est en train d’en écrire de meilleurs. […] Ils s’appuyaient l’un sur l’autre dans le voyage de la vie avec assurance. […] C’est dire que ce voyage était encore pittoresque : « Quand vous avez passé à Bordighera, faisait-il nuit ?

687. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Tel voyage fait d’une île à l’autre, pour rejoindre ou ramener une maîtresse, semble une promenade galante au Lido. […] Son voyage en Grèce est le Roman-Comique d’un cabotin couronné. […] Les femmes dont les maris étaient en voyage, portaient une ceinture de cuir ou de corde. […] Pour arriver au Roi, elle se déguise en échanson, et verse dans son gobelet d’or le coup de l’étrier du grand voyage. […] Le mystère inhérent à ce peuple étrange enveloppe ses éternels voyages.

688. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

J’avais connu Lamartine d’abord par lettres, puis personnellement et tout de suite fort intimement dans un voyage qu’il fit à Paris. […] Dans ce cas les deux sœurs ne se sépareraient pas pour faire les voyages à la rue Blanche […] Voilà neuf volumes du Voyage du jeune Anacharsis, qui rentrait entièrement dans ses goûts et ses études favorites, avec un Atlas du même ouvrage, sur lequel M. de Sainte-Beuve père a attentivement étudié cette antique Géographie, qui devait tant parler à son imagination.

689. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Ce père avait consumé la plus grande partie de sa fortune dans l’éducation, dans les voyages, dans l’avancement militaire de son enfant. […] Virgile se joignait quelquefois à ce triumvirat ; il accompagnait Horace et Mécène dans leur voyage d’été sur les belles côtes de Tarente ; mais sa mauvaise santé et la réserve de ses mœurs à l’égard des courtisanes (quoique moins pures qu’on ne les représente sous d’autres rapports) le rendaient un convive moins agréable dans les festins et un poète moins recherché des femmes de cette cour. […] Il fit aussi quelques rares voyages en Calabre pour y visiter le berceau de son enfance et le tombeau de son père.

690. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Sa fortune lui permettait de compléter, par des voyages sur le continent et par la pratique des langues étrangères, cette éducation soignée d’une fille unique. […] IX En arrivant à Rome, où je comptais m’arrêter moins de temps encore, j’appris la révolution qui venait d’éclater inopinément à Naples, et qui me força de suspendre mon voyage ; la route de Rome à Naples était interceptée, on ne passait plus. […] XXVII Je ne tardai pas à porter mes respects à une majesté découronnée que j’avais visitée à mon premier voyage.

691. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juin 1885. »

Le Prix de Rome, — Comment, monsieur, la musique en France ne doit pas être autre chose que : J’ai un grand voyage a faire… ou bien : Eho ! […] L’auteur d’Opéra et Drame a découvert une Amérique dans l’art dramatique, et ce n’est pas imiter Christophe Colomb que de faire un voyage à New-York. […] En 1883, vingt bourses furent données, et, en 1884, soixante-dix-neuf : elles consistèrent en le don de places au Théâtre et en des indemnités de voyage variant de dix à cent soixante-dix marks ; en outre, plus de mille places furent données, en 1884.

692. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — II. (Fin.) » pp. 110-133

Un jour, en 1648, il a une velléité de voyage, quoique en général il goûte peu les voyages et les estime « une agitation de corps et d’esprit en pure perte ».

693. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — II » pp. 57-80

On les vendit, l’un portant l’autre, à Ulm, cent cinquante livres : par conséquent, le gain sur les chevaux défraya le reste du voyage. » Le roi loua fort le bon esprit et le bon ordre de Viliars… Aussi n’est-ce point d’avoir raconté au roi la chose, qu’on peut blâmer Villars ; il répondait par là d’avance à plus d’une accusation, et montrait que, sous son faste et son apparente profusion, il savait calculer juste. […] En même temps, comme il prévoyait une guerre générale prochaine, il observait de près le caractère des généraux de l’empire, qu’il connaissait déjà depuis son premier voyage de 1685, et auxquels il comptait bien avoir affaire, surtout le prince Louis de Bade et le prince Eugène ; et il ne se perdait point de vue en les dépeignant.

694. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres mêlées de Saint-Évremond »

Je demande, très-humblement, à un grand écrivain la permission de courir un moment ici sur ses terres, et d’y recueillir, s’il se peut, quelques épaves échappées de ses mains, dans le voyage charmant où il convie ses lecteurs, à travers le xviie  siècle. […] Plusieurs chapitres importants du manuscrit s’étant perdus pendant un voyage de l’auteur, il ne voulut jamais prendre la peine de les refaire.

695. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Vie de Rancé »

. — Le biographe de Rancé n’a pu s’empêcher de rappeler, à propos de ce voyage de Rome et de ce procès perdu, un autre voyage et une autre condamnation qui ont eu bien du retentissement de nos jours ; mais les moments, les situations, les intentions, diffèrent autant des deux parts que la conduite qui a suivi.

696. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — L'abbé de Lamennais en 1832 »

Pièces de théâtre, romans, histoire, voyages, philosophie et sciences, tout y passait, tout l’intéressait ; mais il goûtait les Essais de Morale de Nicole plus que le reste ; à dix ans, il avait lu Jean-Jacques, mais sans trop en rien conclure contre la religion. […] Y a-t-il quelque chose après ce voyage rapide ?

697. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « UNE RUELLE POÉTIQUE SOUS LOUIS XIV » pp. 358-381

Un voyage dans le Dauphiné, aux bords du Lignon, une visite à Vaucluse, rentrent davantage dans le genre d’existence bocagère qu’on lui suppose. […] Ma petite vérole m’a fait différer mon voyage ; mais, malgré mon mal et les menaces des médecins, je ne laisserai pas de partir dans six jours.

698. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Du génie critique et de Bayle »

Le métier de critique est comme un voyage perpétuel avec toutes sortes de personnes et en toutes sortes de pays, par curiosité. […] On lit dans la préface du Dictionnaire critique : « Divertissements, parties de plaisir, jeux, collations, voyages à la campagne, visites et telles autres récréations nécessaires à quantité de gens d’étude, à ce qu’ils disent, ne sont pas mon fait ; je n’y perds point de temps. » Il était donc utile à Bayle de ne point aimer la campagne ; il lui était utile même d’avoir cette santé frêle, ennemie de la bonne chère, ne sollicitant jamais aux distractions.

699. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre premier. De l’illusion » pp. 3-31

Aussi ses compagnons dans le voyage s’amusaient perpétuellement à ses dépens. — Une fois, ils le conduisirent à travers toute une scène de querelle qui finissait par un duel, et, quand les parties furent supposées au rendez-vous, un pistolet fut mis dans sa main ; il lâcha la détente, et le bruit le réveilla. — Une autre fois, le trouvant endormi sur un coffre dans la cabine, ils lui firent croire qu’il était tombé par-dessus le bord et l’exhortèrent à se sauver en nageant ; aussitôt il imita les mouvements de natation. […] Un autre avait lu, peu de temps avant de tomber malade, la relation d’un voyage dans l’Himalaya ; et c’est sur ce sujet que roulait principalement son délire. » — Les circonstances12 les plus effacées de nos premières années, les incidents les moins remarqués et les plus insignifiants de notre vie ressuscitent parfois avec cette hypertrophie monstrueuse.

700. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis »

Pierre était sensé, mais infirme, il ne devait pas vivre longtemps ; il cultiva l’esprit de Laurent par des voyages et l’initia promptement aux grandes affaires. […] Politien, génie vraiment antique et digne d’Horace ne s’enivra pas de cette faveur ; il était né d’une bonne famille à Montepulciano, petite ville de la Toscane, comme Flaccus, en Calabre ; c’est de là qu’il prit son nom. « Je ne me sens pas plus enorgueilli des flatteries de mes amis, ou humilié des satires de mes ennemis, disait-il, que je ne le suis par l’ombre de mon corps ; car, quoique mon ombre soit plus grande le matin ou le soir qu’elle ne l’est au milieu du jour, je ne me persuaderai point que je sois plus grand moi-même dans l’un ou l’autre de ces moments que je ne le suis à midi. » XI Le pape étant mort en ce temps-là, Laurent de Médicis fit un voyage à Rome, pour recommander Julien, son jeune frère, à Sa Sainteté, dans le but de le faire élire au cardinalat.

701. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre III. Littérature didactique et morale »

De saint Basile, à qui Ulysse abordant à l’île des Phéariens représentait la vertu toute nue, auguste et vénérable dans cette nudité même, de Fulgentius Planciades, à qui l’Enéide racontait les voyages de l’âme chrétienne, de Prudence, qui faisait battre les vertus et les vices dans sa Psychomachie de Martianus Capella, qui mariait en justes noces Mercure et la philologie, l’allégorie passa aux clercs scolastiques qui en firent leur instrument favori d’interprétation et de recherche, l’explication allégorique d’un texte fut légitime et nécessaire ainsi que l’explication littérale, et même au-dessus d’elle. […] Ce sont eux qui inondent la littérature de songes, de voyages, de batailles où éclate un symbolisme laborieux et parfois puéril : c’est leur esprit qui inocule la fureur allégorique aux romans bretons d’intention mystique, comme au lyrisme savant et galant.

702. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

Livres, voyages, études, jeux, tout doit tendre là. […] Le Clerc, Paris, 1826, 5 vol. in-8, et 1865 (Garnier), 4 vol. in-8 ; de Dezeimeris, Bordeaux, 1870, 2 vol. in-8 (texte de 1580) ; de Courbet et Royer, Lemerre, in-8, 1872-75 (texte de 1595) ; de Motheau et Jouaust, libr. des Bibliophiles, 7 vol. in-16, 1886-89 (texte de 1588). — Journal de Voyage de M. de M.

703. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Ferdinand Fabre  »

Marianne, ne vous comparez pas à moi, je ne suis qu’un malheureux pécheur fort en peine de son salut ; vous, vous êtes une sainte, et, je vous le dis en vérité, un jour vous verrez Dieu ») ; le voyage des Aires à Lignières, par la montagne, derrière la voiture de déménagement, un humble exode et qui a pourtant je ne sais quoi parmi sa simplicité, d’auguste et de biblique ; le déjeuner du bon ermite Adon Laborie au presbytère ; le pèlerinage de Saint-Fulcran ; la joie et l’orgueil du bon vieux prêtre quand son doyen lui permet de dire la messe dans la chapelle miraculeuse…, tout cela est délicieux, d’une franche poésie, familière et pénétrante. […] Un voyage à Rome lui démontre brutalement qu’il n’y a plus de place dans l’Église pour un homme comme lui et que c’est contre le pape lui-même qu’il s’est insurgé.

704. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

Voici maintenant la marche de la horde, aussi graphiquement, aussi brièvement décrite : « Tout s’ébranle à la fois, et le voyage commence par la plaine unie. […] Au milieu de ses longs voyages, Onéguine a perdu la mémoire de toutes les demoiselles qui promettaient de son temps, et il s’adresse à un vieux général, son parent, aimé et considéré de tout le monde. — « Quoi !

705. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511

L’un de ceux qui parurent la regretter le moins, fut Louis XV ; on raconte que, voyant d’une fenêtre passer le cercueil qu’on transportait du château de Versailles à Paris, comme il faisait un temps affreux, il dit ces seuls mots : « La marquise n’aura pas beau temps pour son voyage. » Son aïeul Louis XIII avait dit à l’heure de l’exécution du favori Cinq-Mars : « Cher ami doit faire maintenant une laide grimace. » Auprès du mot de Louis XIII, le mot de Louis XV est presque touchant de sensibilité. […] Cet établissement est d’autant plus beau, que Sa Majesté y travaille depuis un an et que ses ministres n’y ont eu nulle part, et ne l’ont su que lorsqu’il a eu arrangé tout à sa fantaisie, ce qui a été à la fin du voyage de Fontainebleau.

706. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1859 » pp. 265-300

Il n’a guère fait qu’une sortie pour aller acheter 300 francs de plantes à l’exposition d’horticulture. « C’est ma grande passion, dit-il, cela n’a cependant aucun rapport avec mes idées, avec les mathématiques. » Pourtant cette chinoiserie, comme il l’appelle, est si forte en lui qu’il a été transporté par la lecture d’un catalogue de pépiniériste d’Angers, et qu’il songe, lui si casanier, à faire le voyage par amour d’une plante annoncée : le lierre à feuilles de catalpa. […] Cette femme est Mme de Châteauroux, qui fait faire à l’un de nous le voyage de Rouen tout seul, pour aller copier un paquet de ses lettres intimes, adressées à Richelieu, et faisant partie de la collection Leber.

707. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — V » pp. 123-131

C’était un jeune homme qui, dès l’âge de dix-huit ans, se trouva le plus grand poète de son temps, distingué par son poème de Henri IV, qu’il avait composé dans ses premiers voyages à la Bastille, et par plusieurs pièces de théâtre fort applaudies.

708. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Note »

Reynaud voyage en Bretagne. » Mes relations avec Béranger avaient, quoi qu’il en soit, reçu une atteinte.

709. (1874) Premiers lundis. Tome II « Thomas Jefferson. Mélanges politiques et philosophiques, extraits de ses Mémoires et de sa correspondance, avec une introduction par M. Conseil — II »

Dans un voyage qu’il fit à travers la Bourgogne et les provinces du Midi, il est touchant de le voir « rôder par les champs et dénicher les habitants dans leurs chaumières, regarder dans leur pot-au-feu, manger leur pain, se coucher sur leurs lits sous prétexte de se reposer, mais, dans le fait, pour s’assurer s’ils sont assez doux. » De retour en Amérique, après des adieux bien vifs à la France, pour laquelle il garda toujours une prédilection vraiment tendre, Jefferson suivit jusqu’au bout les vicissitudes et les progrès de ce grand et bon peuple, qu’il considérait comme l’initiateur du vieux monde.

/ 1586