La sensation produite par les premiers volumes fut très vive : ce fut le plus grand succès depuis celui des romans de Walter Scott.
Il est à croire que le succès de ses vers éclaira l’auteur lui-même ; l’intérêt que le public se mit aussitôt à prendre à Eléonore, et que vinrent entretenir d’autres pièces à elle adressées dans les Opuscules poétiques de l’année suivante (1779), acheva de décider le choix du poëteamant, et lui indiqua le parti qu’il lui restait à tirer de sa passion : dans les éditions qui succédèrent, les Aglaé, les Euphrosine, furent sacrifiées ; l’inconstance devint un crime, tandis qu’auparavant on ne voyait que l’ennui de criminel ; en un mot, Parny s’attacha à mettre de l’unité dans ses élégies et à pousser au roman plus qu’il n’avait songé d’abord.
Tandis que Bourdaloue procède à la façon des psychologues positifs du roman et du théâtre classiques, Bossuet a le tempérament des lyriques de notre siècle, qui enveloppent de leurs visions individuelles les plus larges lieux communs.
La même méthode sert à convaincre et à plaire ; et quand on remonte de l’ouvrage à la pensée de l’auteur, de l’exécution à la conception, on peut retrouver jusque dans un roman cette préparation sévère que prescrivent Descartes et Pascal pour les ouvrages de raisonnement.
Sa mère voulait lui faire quitter les livres de droit pour les romans de d’Urfé ; son excellent naturel résista.
La vraie psychologie, c’est la poésie, le roman, la comédie.
On crut d’abord à quelque souvenir d’amour, et plusieurs brodèrent sur ce canevas le roman de l’inconnu ; mais le ruban tricolore troublait une telle hypothèse.
Personne, au contraire, n’accorde de créance à la « Vie d’Apollonius de Tyane », parce qu’elle a été écrite longtemps après le héros et dans les conditions d’un pur roman.
Quant à savoir si elles auraient pu être autrement, ce sont les partisans du libre arbitre qui se livrent à ces hypothèses en dehors de la réalité et qui construisent des romans dans le passé ou dans l’avenir ; le déterministe, lui, se contente de dire : A est, donc B est ; la réalité de l’un est la cause unique de la réalité de l’autre ; cela est ainsi de fait, et le fait coïncide avec le droit, parce que le fait est réel et que toute autre hypothèse est purement imaginaire.
Philosophie, religion, législation, histoire, poésie, roman, journal même, tout passait et repassait tour à tour ou tout à la fois par les controverses de cette académie en plein air.
Kalidasa, se rapprochant de la noble et douce pureté de Sophocle, n’a rien de cette dégénérescence, de cette vulgarité d’intrigues qu’Euripide semble emprunter d’avance au roman moderne plutôt qu’à l’antique épopée.
Ce n’est pas seulement dans les études philosophiques et morales qu’on voit le défaut de sens psychologique de l’esprit français ; on le retrouve dans nos poésies et dans nos romans, si sobres de ces détails de la vie intime qui surabondent chez les poëtes et les romanciers de race saxonne.
Mais ce qu’il avait à dire on l’imagine aussi bien déployé sur d’autres registres, tels que la prose, le roman, la philosophie, même certaine algèbre. […] Dans l’Ame et la Danse, Valéry fait dire à Eryximaque : « La raison, quelquefois, me semble être la faculté de notre âme de ne rien comprendre à notre corps. » La Jeune Parque figure un effort poétique pour écarter cette raison, cette facile intelligibilité qui nous empêche de comprendre le corps, de poser frais et nu le problème du corps. — Psychologique en un sens tout à fait opposé à celui que le théâtre, le roman, le langage courant donnent à ce mot lorsqu’ils en font l’épithète d’« analyse ».
Toutefois de Gobineau admet que les soubresauts de l’atavisme, les combinaisons inattendues de l’hérédité peuvent faire surgir, même dans notre société de métis, certains individus porteurs d’une hérédité privilégiée, ceux que Gobineau appelle des « Fils de roi » (voir le roman des Pléiades).
J’ai souvent songé que ce type (haute fierté intellectuelle, jointe aux faiblesses les plus féminines) pourrait servir de sujet à un roman psychologique.
. — Ce schéma m’apparaît du Parsifal… Qui, né et institué littérateur, fera le roman correspondant et dira par des mots, littérairement, la minutieuse suite de cette explication d’âme ?
Il y a vingt romans de mœurs, trente comédies et cinquante mariages de Figaro dans cet opuscule.
à une ébauche de roman, de harangue, où est le cu ?
P. a trop de ressources dans l’esprit pour l’avoir droit. » * Combien, parmi les romans de la fin de ce siècle, ne sont que de maigres bouquets de fleurs vraies, grossis avec des fleurs de papier ! […] Le mathématicien lui-même n’en est pas assuré par l’habitude déjouer avec l’évidence, et j’ai ouï dire qu’il se fait des romans même en géométrie. […] C’est du xiie siècle, où un troubadour du nom de Blacassel, dans une sirvente en langue romane et en vers monorimes, a tracé ce tableau expressif de l’influence de la guerre sur les caractères et les mœurs : Guerre me plaît, quand je la vois commencer ; Car par guerre je vois les preux s’illustrer, Et par guerre je vois maints destriers dresser, Et par guerre je vois l’avare généreux devenir, Et par guerre je vois prendre et donner, Et par guerre je vois les nuits veiller ; Donc guerre est droiturière, ce me semble, Et guerre me plaît sans avoir jamais trêve32.
Voir, dans le joli roman de Daphnis et Chloé (liv.
Le récit qu’on en ferait serait un résidu insipide ; est-ce que le libretto d’un opéra donne l’idée de cet opéra Si vous voulez retrouver ce monde évanoui, cherchez-le dans les œuvres qui en ont conservé les dehors ou l’accent, d’abord dans les tableaux et dans les estampes, chez Watteau, Fragonard et les Saint-Aubin, puis dans les romans et dans les comédies, chez Voltaire et Marivaux, même chez Collé et chez Crébillon fils270 ; alors seulement on revoit les figures, on entend les voix.
Disons le mot : sa vie est le roman d’une grande âme.
L’Europe traiterait sûrement de roman et de fictions ce que la cour et la capitale voient en ce genre. » « Le souverain, disent ailleurs les mêmes missionnaires européens, est en Chine le chef de la littérature.
Il avait l’extérieur d’un héros de roman, mais tempéré par la modestie, ce voile du vrai mérite.
À moins qu’un noir vautour, ou quelque oiseau d’Asie, Ou l’oubli de son maître, ou de la poésie, Ou les romans qu’elle aura lus, Ne l’enlèvent aussi pour être malheureuse, Et passer de l’amour à la vie amoureuse Jusqu’à ce qu’elle n’aime plus, Je te garde, et je dis ce que disent tes mères Aux ramiers pétulants des amours éphémères : Allez, allez, mes beaux ramiers, Outre l’oiseau perdu, je crains encore l’épreuve, Qui me la prendrait vierge et me la rendrait veuve, Cherchant son grain sur vos fumiers !
C’étaient presque tous des livres de dévotion ou d’histoire, et çà et là quelques romans choisis de Walter Scott, le barde posthume des Stuarts, auteur justement adoré des légitimistes français.
Dans l’ardeur bouillante de cet âge, raisonner et juger n’étaient peut-être qu’une noble et généreuse manière de sentir. » XII Ici nous approchons du seul véritable intérêt de cette vie, l’amour conçu par Alfieri pour la comtesse d’Albany, reine légitime d’Angleterre, se rendant alors à Florence avec son vieux mari, le prétendant Charles-Édouard, héros de roman dans sa jeunesse, découragé et avili par l’adversité.
En outre, comme le remarque James Ward d’après les expériences de Romanes, les organismes inférieurs qui absorbent directement les liquides par la peau réagissent fortement sous l’action des liquides amers.
Valère Brussov, qui a derrière lui une douzaine de volumes, poèmes, critiques, romans, traductions est des plus avertis sur le mouvement d’hier.
Nous savons, par exemple, quand nous lisons un roman d’analyse, que certaines associations d’idées qu’on nous dépeint sont vraies, qu’elles ont pu être vécues ; d’autres nous choquent ou ne nous donnent pas l’impression du réel, parce que nous y sentons l’effet d’un rapprochement mécanique entre des étages différents de l’esprit, comme si l’auteur n’avait pas su se tenir sur le plan qu’il avait choisi de la vie mentale.
Poésie, philosophie, roman, histoire, il touche tout de son génie, sans s’y poser davantage ; il montre la voie d’un geste large et dédaigne de se faire chef d’école. […] Victor Hugo passe quelque temps au collège : il y fait des mathématiques, il y fait des vers ; il publie ses premiers romans, ses premières odes, et il se marie… Il fait un mariage comme en faisaient les jeunes gens de ce temps-là, un mariage d’inclination.
Pour les concevoir, l’artiste s’inspirera volontiers de la poésie, de la légende, du roman ; Mais alors même qu’il travaille sur un texte donné, il ne faut pas se figurer qu’il soit dispensé de tout effort d’invention. […] On sait ce qu’il en coûte d’efforts, de tâtonnements, de combinaisons de toute sorte pour arrêter le scénario d’une pièce ou le plan d’un roman. […] Emprunte-t-il ses sujets au roman, comme on le fait depuis que le roman tient une place prépondérante et presque abusive dans la littérature ?
Puis viennent les basiliques, l’art roman, le mélange de l’ogive du nord avec l’art arabe : il a là toute une théorie déduite historiquement, et qu’il croit pleinement justifiable sous le point de vue technique aux yeux des gens du métier.
Il ne prend pas comme Shakspeare un roman de Greene, une chronique d’Holinshed, une vie de Plutarque, tels quels, pour les découper en scènes, sans calcul des vraisemblances, indifférent à l’ordre, à l’unité, occupé seulement de mettre en pied des hommes, parfois égaré dans des rêveries poétiques, et au besoin concluant subitement la pièce par une reconnaissance ou une tuerie.
Le roman de Volupté fut aussi une diversion puissante, et ceux qui voudront bien y regarder verront que j’y ai mis beaucoup de cette matière subtile à laquelle il ne manque qu’un rayon pour éclore en poésie.
Négligeons d’étendre la discussion jusqu’au roman qu’il serait peut-être difficile de défendre, au point de vue idéal de l’œuvre d’art pourvue de sa double et nécessaire vertu d’éternité et d’unité.
Le psychologue est une sorte de romancier construisant un roman selon les vraies lois des phénomènes mentaux.
Elle a pour elle, l’éclat de l’histoire et l’éclat du théâtre ; elle a la poésie et le roman ; l’Encyclopédie et l’Évangile, l’opéra-comique et la cathédrale ; elle est en deçà de toute imagination, elle est au-delà de tous les arts, au-dessus de tous les royaumes, au niveau de tous les crimes, au niveau de toutes les grandeurs.
On dit que les Gaulois avaient corrompu le latin littéraire et en avaient fait la langue romane.
Ce n’est point ici un de ces romans où les philosophes exposent leurs idées dans une forme historique ; la route de Vico est trop sinueuse pour qu’on puisse la supposer tracée d’avance.
Nos considérations sur Milton nous ramènent encore, ainsi que dans les précédentes parties de ce cours, au poème de Klopstock, dont les beautés et les défauts dérivèrent de l’imitation du Paradis perdu : car, en embrassant tout ce que la Germanie appelle sa littérature, on voit que les épopées, les tragédies, et les romans britanniques, ont servi de modèles à son goût, qu’elle n’a rien qui lui soit propre, qu’elle ne brille que d’emprunt, et que la seule chose qui lui appartienne est cette inclination pour l’indéfini, pour le surhumain, pour les mélancoliques extases, pour les visions intuitives, et presque pour l’incompréhensible, toutes choses qu’elle offre en modèles de l’excellence sous le titre de système romantique. […] Cet assemblage hétérogène, ces discordances des cultes incohérents, étrangers aux mœurs des époques ; dégradent la majesté de la sévère épopée, et ne sont tolérables que dans le roman épique. […] On pourrait croire encore qu’il participe de celui du roman, si l’on admet qu’un poème puisse être aussi bien écrit en prose qu’en vers, opinion qui pour elle a le témoignage d’Aristote, et de grands exemples parmi les modernes ; mais dans ce principe même, appuyé chez nous par le Télémaque et le Temple de Gnide, il faut reconnaître qu’une sorte d’élévation prosaïque s’approche en ces mêmes ouvrages du style poétique, appartenant à l’épopée, et le distingue du style simplement vrai de tous les romans ordinaires.
La lumière était tout à la fois chaude et transparente, et pour donner une vie nouvelle à cette nature si gracieuse dans sa simplicité, le soleil se couchait derrière les écueils fantastiques de ces îles Courzolaires où George Sand a placé la scène de son petit roman de l’Uscoque.
Tout en faisant son droit (1814-1817), il composa un certain roman de Sidney, dont le patriote de ce nom était le héros ; il y avait déposé toutes ses idées sur la politique, la société, la vie, l’amour, et il en dit un peu sévèrement peut-être, sans nous mettre à même de le vérifier, que c’était une vraie déclamation.