Ce livre, marqué par l’exigence de sincérité, présente des personnages ayant pour souci premier la possession de soi, raison pour laquelle ils reculent l’échéance de l’amour. […] Ce n’est pas à dire qu’il n’y faut pas de la raison : c’est comme les beaux vers ; … toute la raison du monde ne les empêche pas d’être mauvais, s’ils choquent l’oreille. […] Le succès — a-t-on dit avec raison — ne prouve rien ni pour ni contre la valeur d’un ouvrage. […] Ce qu’il veut, c’est mener une vie différente, et il le veut pour des raisons tout intérieures. […] Sous l’Ancien Régime l’usage voulait que chaque chef de famille tînt un livre de raison.
Il a raison. […] On trouvera même, en les lisant, que Kestner n’est pas aussi blessé au fond qu’il aurait droit de l’être : « Vous voyez, écrit-il à un ami, que vous n’avez pas eu raison de me plaindre. C’est malgré nous que ce livre nous met dans les conversations du public ; mais nous avons la satisfaction de savoir que c’est sans raison et sans motifs. […] Il a bien raison. » Il est assez disposé, d’ailleurs, à excuser Goethe auprès de ceux qui le blâmeraient trop : Vous comprendrez qu’il ne m’a pas rendu un service, — sans dessein, il est vrai, et dans l’exaltation d’auteur ou par étourderie, — en publiant Les Souffrances du jeune Werther.
L’auteur et l’homme chez Chateaubriand étaient deux ; Sismondi s’en aperçoit avec une surprise qui, dans son expression, ne laisse pas d’être naïve : « 14 mars 1813 (au sortir d’une conversation)… Chateaubriand considère l’Islamisme comme une branche de la religion chrétienne, dans laquelle cette secte est née, et en effet il a raison. […] Sa raison n’est nullement d’accord avec son sentiment, et il écoute les deux ; mais il suit bien plus la première lorsqu’il parle, et le second lorsqu’il écrit. » Que vous en semble ? […] Ce qui remplit désormais ma vie, c’est mon affection pour ma femme ; elle me tient lieu de tous les autres liens ; elle ne me laisse désirer ni regretter aucune autre société… Je ne fais plus d’efforts pour plaire aux autres… C’est ainsi que le bonheur lui-même nuit peut-être à notre perfectionnement. » Il avait raison ; pas trop de bonheur, pas tant de plénitude conjugale et domestique, pas de béatitude, qui que vous soyez, artiste ou philosophe, si vous voulez avoir encore de l’aiguillon. […] Il l’emporte seulement par un bon sens plus mâle et une raison plus solide.
« Le goût et la raison, la littérature et les sciences, contractent, selon l’orateur, en ce jour, une alliance solennelle » ; mais, quelle que soit l’ingénieuse rédaction sous laquelle cette alliance est présentée, la chaîne est courte et le poids s’en fait sentir. […] J’ai ouï dire à quelqu’un de nos anciens confrères, un peu trop attristé et de trop sinistre présage : « Nous serons les derniers des académiciens français. » Je ne le pense pas ; il y a de bonnes raisons pour que l’Académie subsiste ; mais il importe qu’en vivant elle se rajeunisse et qu’elle se maintienne dans un rapport vrai avec une société qui change. […] Auger, autre chose un examen raisonné et mesuré où l’on expose le pour et le contre des questions et où toutes les raisons se produisent. […] cet homme d’ordre, de goût classique, ce défenseur des règles, ce champion rigide de la raison dans les Lettres, M.
Du Bellay, dans un sonnet final, demande à ses vers s’ils osent bien espérer l’immortalité et si « l’œuvre d’une lyre » peut prétendre à espérer plus de durée que tant de monuments de porphyre et de marbre qui semblaient devoir être éternels. « Ne laisse pas toutefois de sonner, dit-il à son Luth, car si foible que tu sois, tu peux du moins te vanter d’avoir été le premier des François à chanter « L’antique honneur du peuple à longue robe. » Du Bellay a raison. […] Les charmants vers se succèdent sous la plume de Du Bellay, exprimant ses tristesses et sa consolation : Si les vers ont été l’abus de ma jeunesse, Les vers seront aussi l’appui de ma vieillesse ; S’ils furent ma folie, ils seront ma raison. […] On m’assure pourtant qu’il ne sera ni tout à fait inutile, ni désagréable pour ceux mêmes qui le savent déjà, de citer le sonnet célèbre, qu’on s’attend à lire chaque fois qu’il est question de Du Bellay ; j’obéis donc à cette observation qui m’est faite au dernier moment, d’autant plus que c’est la meilleure preuve que je n’ai pas surfait le poète : Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme cestui-là qui conquit la toison, Et puis est retourné, plein d’usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge ! […] Que ne dut-il pas dire à plus forte raison lorsqu’on lui fit voir ce dernier Recueil tout plein, dans sa dernière partie, d’amourettes et de légèretés ?
A de tels personnages, chefs et gardiens des États, il est aussi beau d’aimer, de favoriser les arts et la poésie, que périlleux de s’y essayer directement ; et, plus ils sont capables de grandeur, plus il y a raison de répéter pour eux la magnifique parole que le poète adressait au peuple romain lui-même : Tu regere imperio populos, Romane, memento. […] Si on n’avait de ce prince que les longues épîtres et les pièces de quelque étendue ou même les rondeaux, on serait forcé, sur ce point, de donner raison contre lui à Rœderer, qui s’est attaché à le dénigrer en tout. […] J’ajouterai, comme raison à l’appui, que cette espèce de chanson est traduite de l’Arioste10 et elle l’a été depuis encore par d’autres poëtes du xvie siècle, par Olivier de Magny et Gilles Durant. […] Par quoy, puisque par cette raison je ne puis, encores moins doibs-je faire tant d’injure à ma felicité que de l’obliger et soubsmettre à la foiblesse de ma pleume.
C’est pourquoi le malade garde sa raison, n’apostrophe pas ses fantômes, va s’asseoir sur le fauteuil où ils lui semblent assis, bref se sait malade, de même que l’amputé se sait amputé et n’essaye pas de frotter le pied absent auquel il rapporte ses fourmillements. […] — Remarquez que toute image, à plus forte raison toute série d’images, a une durée ; car toute image répète une sensation, et on a vu que les plus courtes sensations, même celles que nous jugeons instantanées, sont des suites de sensations élémentaires, elles-mêmes composées de sensations plus élémentaires encore. […] Ou bien, après une suite de sollicitations répétées, elles atteignent le détail et la précision de la sensation réelle, en suspendant les sensations contemporaines et les souvenirs ordinaires, mais pour une seconde, par une extase fugitive qu’interrompt au bout d’un instant le retour à l’état normal, et qui alors est déclarée illusoire ou interne, parce que l’effort de volonté interne dont elle est issue surgit de nouveau avec elle dans la mémoire de l’observateur. — Supprimez ces particularités répressives et la rectification qui s’ensuit ; suspendez pour plusieurs heures ou plusieurs minutes les sensations ordinaires et la cohésion des souvenirs enchaînés, comme cela se rencontre dans le sommeil naissant ou complet ; faites, comme il arrive alors, que l’image décolorée et vague se complète, se circonstancie et se colore ; ce qui, à l’état de veille, eût été déclaré simple idée devient hallucination hypnagogique, puis rêve intense. — D’autre part, prolongez cette extase momentanée ; faites que, par un accident organique, elle se répète d’elle-même subitement, sans être attendue ni voulue, en dépit de la volonté ; vous aurez les hallucinations de Nicolaï, et, si le patient n’a pas la raison très ferme, vous aurez les visions d’un fou comme en renferment les hôpitaux, ou d’un mystique comme en fournissent l’Inde et le moyen âge22. L’histoire du sommeil et de la folie donne ainsi la clef de l’histoire de la veille et de la raison.
On peut très bien concevoir, ajoute-t-il, un être sensible qui serait « le sujet de changements perpétuels et infiniment variés », comme un miroir devant lequel passeraient les choses les plus disparates, sans qu’il se produisît pourtant rien de semblable à ce que nous nommons une conscience, à plus forte raison une mémoire. […] La vraie conscience primordiale et continue, c’est donc celle de l’appétit : vivre, c’est désirer, et désirer, c’est vivre ; l’effort est déjà chose dérivée, ainsi que la résistance, à plus forte raison la perception très complexe du mouvement dans l’espace. […] L’être complètement indifférent et insensible ne pourrait avoir aucune représentation, à plus forte raison en conserver, en reproduire, en reconnaître aucune. […] Non, car toutes les conditions physiques de la sensation ne nous rendent pas raison de la sensation, par exemple de ce que nous éprouvons en sentant une brûlure, en voyant une couleur, en entendant un son.
Ainsi il parla ; et moi, l’entendant parler, j’écrivais sous sa dictée ; et plus d’une fois, je me disais tout bas qu’il avait peut-être raison, mais que notre plaisir à tous, lui donnait le démenti le plus formel. […] La belle raison ! […] Mais quand vous arrivez à Molière contrefaisant Beauchâteau, Hauteroches, Villiers, tous les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne, j’avoue que mon plaisir en est gâté. — Je ne veux pas que Molière, même devant Louis XIV, à plus forte raison devant moi, fasse le métier d’Alcide Tousez. […] Elles l’encouragent, elles le consolent, elles lui présentent le tableau idéal d’une perfection qui rendrait la critique même l’égale des choses inventées, par la raison que dit encore La Bruyère : « Tout l’esprit d’un auteur consiste à bien définir et à bien peindre.
Quoique nous pliions sous l’influence de Goethe qui a replacé, prétend-on, les anciens dans leur vraie lumière, nous, c’est-à-dire tous, n’avons ni pour Virgile, ni pour aucun ancien, excepté Tacite qui se rapproche de nous par la haine éternelle du pouvoir chez l’homme et l’insultante manière de juger nos maîtres, l’intérêt animé et sincère qui répond par un frémissement ou une palpitation à chaque coup de scalpel porté dans l’œuvre du grand écrivain-Les raisons de cette indifférence sont nombreuses. […] Homère est l’homme et Virgile est la femme… Idée bien simple, mais que, pour cette raison sans doute, tous les parallèles entre Virgile et Homère ont oubliée… Sainte-Beuve lui-même, qui darde si bien sa lancette dans la veine des sujets dont il veut nous faire voir le sang, Sainte-Beuve a omis comme les autres cette différence de sexe, dans la même nature de génie, qui pose d’un trait le rapport à établir entre Homère et Virgile et que la Critique a toujours manqué ! […] Il nous a dénombré en Virgile une foule de qualités d’un ordre élevé, mais littérairement secondaires : l’amour de la campagne et le talent spécial de décrire les choses de la nature, l’érudition, même celle des livres, cette triste poussière dont l’abeille romaine sut faire un miel d’or, le patriotisme tempéré par un esprit déjà moderne d’humanité universelle, etc., s’attachant avec raison à ces nuances qu’on ne pouvait pas oublier, mais n’allant pas plus loin que ces détails, extérieurs au génie, qui le parent, mais qui ne le constituent pas. […] L’amour-propre de Sainte-Beuve, soit qu’il eût été blessé, soit qu’il eût été flatté, était la grande raison en permanence pour qu’il ne pût pas être juste.
Ainsi, la plus forte, en lui, certainement, c’est qu’il n’y a pas de Dieu ; « Dieu », — dit-il, en lâchant la queue d’Auguste Comte pour la queue de Spinosa, — « Dieu est la raison de ceux qui n’en ont pas. » Et pourtant, à quelques pages plus loin, il affirme qu’une ingénieuse providence prend ses précautions pour assurer la sustentation de l’univers. […] On est un héros dès qu’on est très brave… Il y a les héros et les saints du Démon comme il y a les héros et les saints de Dieu, dans ce monde où le mystérieux Surnaturel tient tête, avec une invincible opiniâtreté, aux efforts de ceux qui ne veulent admettre que les vérités à démontrer et qui tombent directement sous la coupe rigoureuse de la raison. […] Mais c’est justement parce qu’il était empereur qu’il pouvait le faire sans danger… parce que l’opinion de l’empereur — de ce détenteur absolu du pouvoir suprême — pouvait tout sur un peuple sénile, corrompu et dégénéré, usé au frottement des tyrannies, comme était le peuple romain même quand ce détenteur du pouvoir suprême était un monstre, à plus forte raison quand il s’avisait d’être un sage ! […] — est, à certaines heures, de donner raison à Épicure, d’être pris de dégoût tout en travaillant avec ardeur, et, après avoir réussi, de douter si la cause qu’ils ont servie valait tant de sacrifices… » — « Il n’y a guères — ajoute-t-il plus bas — de prêtre, de religieuse, qui à cinquante ans ne pleure son vœu. — (Qu’en sait-il ?)
Joseph de Maistre avait raison. […] Cette différence très réelle, et tout à l’avantage de l’Établissement de Henri VIII, entre le protestantisme anglican et les autres protestantismes, est, pour tous ceux qui écrivent l’histoire à la lumière des principes, la raison de la tendance vague qui devait un jour se condenser et jaillir du fond troublé de la société religieuse en Angleterre. […] En assistant au spectacle singulier et pourtant naturel qu’offre l’Angleterre depuis plusieurs années, un observateur profane dirait — et croirait avoir tout dit — qu’il y a des syllogismes au fond de toutes les situations comme au fond de toutes les pensées ; mais où l’homme met la logique des choses d’après celle de son entendement, le prêtre, plus profond, met la grâce : « C’est l’action spontanée de la grâce — dit encore Mgr Wiseman — qui explique les merveilleux résultats dont nous sommes témoins. » Et le saint évêque a raison. […] Les masses ne se rendent pas raison de cette insuffisance, il est vrai ; mais qu’on ne s’y trompe pas !
Un noble mouvement de liberté et de raison exalte et réconforte les esprits. […] Les raisons mêmes de cette solitude la rendaient plus sinistre encore. […] Un motif sentimental semble s’être ajouté à ces raisons sociales. […] En cela il eut raison. […] Je ne reproduis pas sa réponse : elle pourrait lui donner raison.
J’en ai lu dernièrement quelques-unes, datées de la maison où il avait été enfermé et où sa raison s’est éteinte, première mort, qui devait de peu précéder la dernière, et je trouve regrettable qu’une main amie n’ait pas pris soin de réunir un jour ses œuvres éparses : lettres, nouvelles et poésies.
Quoiqu'il se soit exercé dans presque tous les genres & dans presque toutes les Langues, ses succès ont été médiocres, par cette raison décisive, que l'esprit ne peut que perdre, & le talent s'affoiblir, quand on voltige trop légérement d'objet en objet.
La raison de cette indifférence peut être attribuée au goût dominant du Siecle.
À cette raison générale et assez naturelle que je me donnais à moi-même pour me méfier de Valentine, il s’en joignait d’autres plus particulières, tirées du caractère et du genre de mérite d’Indiana. […] On a remarqué avec raison que M. de Lansac était un homme tout d’une pièce, une utilité de roman, un chiffre commode et invariable.
Dans l’anxiété où l’on est, dans l’incertitude du but où la société européenne est poussée, on est allé demander des enseignements, des augures rassurants ou contraires, des raisons de se hâter ou de craindre, à ce grand peuple qui offre soixante années de prospérité croissante sous une forme politique jusque-là inaccoutumée dans l’histoire. […] La centralisation administrative, qui certainement ajoute de la force à l’autre, mais aux dépens de la vie même de chacun des membres de la nation, existe en France plus absolue aujourd’hui que jamais, plus entière que sous Louis XIV, qui, tout en disant avec raison : l’État, c’est moi, le pouvait dire à titre de gouvernement bien plutôt qu’à titre d’administration.
(Car les peintres avec infiniment de raison préfèrent la pratique d’une hypocrite camaraderie au débinage obstiné que nous observons, nous autres, dans l’orthographe.) — Je sais bien que Jacques Blanche a signé de spirituels comptes rendus ; mais n’est-il pas plus écrivain que peintre ? […] J’avais accepté d’écrire « un Salon », mais à la vérité les jugements que j’allais avancera la légère ne me parurent point, sur mes notes, différents de ceux des critiques indulgents aux modernes ; et par où j’en différais j’étais trop mal ferme en mes impressions pour être sûr d’avoir raison contre eux.
Telle est la faiblesse de l’esprit humain que les meilleures causes ne sont gagnées d’ordinaire que par de mauvaises raisons. […] Moïse, Christophe Colomb, Mahomet, n’ont triomphé des obstacles qu’en tenant compte chaque jour de la faiblesse des hommes et en ne donnant pas toujours les vraies raisons de la vérité.
Parfois on eût dit que sa raison se troublait. […] Son œuvre n’étant pas une œuvre de raison, et se jouant de toutes les classifications de l’esprit humain, ce qu’il exigeait le plus impérieusement, c’était la « foi 900. » Ce mot était celui qui se répétait le plus souvent dans le petit cénacle.
Ainsi elle n’est pas la conséquence déduite selon des procédés dialectiques, plus ou moins arbitraires, et dans une intention préméditée, d’une longue suite de raisons abstraites. […] Le plus souvent, au contraire, un grand nombre de prédispositions existent en lui, le rendant propre à se développer dans toutes les directions de la sensibilité et de l’esprit, et c’est en raison sans doute de cette multiplicité qu’il peut subir toutes les influences.
A cet état de décomposition, pour ceux qui l’ont ainsi disséquée ou auxquels elle est présentée en ce morcellement, l’œuvre perd toute vertu d’opérer, toute influence émotionnelle ; elle est un mécanisme inefficace, une machine démontée, qui, examinée dans ses rouages, est nécessairement au repos, et par là même inconnue dans ce qui est sa raison d’être. […] C’est la raison pour laquelle la « synthèse », création seconde, création consciente d’elle-même, sera du côté de la « vie ».
Au reste, cette défense d’écrire les lois se trouve trop souvent consignée dans les monuments de l’antiquité pour ne pas lui supposer une raison. […] Les législateurs anciens étaient dirigés par de bien plus hautes raisons que celle qu’on leur suppose si gratuitement d’avoir voulu entretenir l’ignorance des peuples ; et, une fois pour toutes, ne devrait-on pas s’entendre sur la vraie et juste acception de ce terrible mot d’ignorance ?
… Tout cela est incontesté aujourd’hui et demain sera incontestable, et nous le laisserons à qui fait la cour à la gloire en lui faisant écho, pour prendre seulement un détail de ces lettres, un détail entre mille, parce que ce détail donne à leur publication une spécialité de saveur morale et une nuance de beauté littéraire que nous n’avons jamais trouvées à un égal degré dans les autres Correspondances de Joseph de Maistre, et sur lequel, pour cette raison même, nous demandons la permission d’insister. […] Or, à côté du sentiment et de la grâce de la paternité dans un homme de génie, il y a en Joseph de Maistre un sentiment bien plus étonnant et bien plus rare, un sentiment qui fait moins son train dans les cœurs et qui surtout, dans cette correspondance-ci (Correspondance diplomatique)44, s’élève en lui jusqu’à la plus haute raison et la plus haute vertu, sans cesser pour cela d’être une grâce, sans cesser d’être une chose charmante d’expression, et ce sentiment-là, c’est le respect voulu et maintenu de tout ce qu’on pourrait ne plus estimer ou mépriser peut-être.
Mais Daly n’en a pas moins eu raison de penser que Mérimée devait prendre un intérêt très vif, soit comme artiste, soit comme archéologue, à cette passionnante question des concours, si lucidement traitée dans le livre, et peut-être encore plus au talent qui y brille, à ce genre de talent qui a — sans rien couper ! […] On a eu bien raison de l’appeler César !
Vauvenargues fut un de ces favoris, qui n’ont d’autre raison pour exister que le bon plaisir de leur maître. […] La main qui, sans raison, l’avait mis au-dessus des autres, l’aurait laissé retomber.
cette mauvaise besogne de Southey, dont le livre sur Nelson n’est qu’une gazette pédante, était une raison excellente pour la refaire, mais non pas pour la reproduire. […] Ont-ils compris la spontanéité de ce génie qui n’eut guère qu’une manœuvre en tout, — couper la ligne de l’ennemi au risque de se faire écraser, — mais qui n’avait besoin d’aucune autre pour être le roi de la mer ; qui pouvait se passer de tout, de réflexion, d’expérience et de science, et n’en pas moins être ce qu’il fut, parce qu’il avait le plus brave, le plus pur et le plus puissant du génie militaire, qui est d’aller, même contre toute raison, toujours en avant !
Eh bien, cette mauvaise besogne de Southey, dont le livre sur Nelson n’est qu’une gazette pédante, était une raison excellente pour la refaire, mais non pas pour la reproduire ! […] Ont-ils compris la spontanéité de ce génie qui n’eut guère qu’une manœuvre en tout, — couper la ligne de l’ennemi au risque de se faire écraser, — mais qui n’avait besoin d’aucune autre pour être le roi de la mer, qui pouvait se passer de tout : de réflexion, d’expérience et de science, et n’en pas moins être ce qu’il fut, parce qu’il avait le plus brave, le plus pur et le plus puissant du génie militaire, qui est d’aller, même contre toute raison, toujours en avant !
Il n’y avait que des débris et d’habité que des tombeaux. » Et, comme s’il eût craint d’être compromis par sa propre raillerie, Charles Nodier (car c’était lui) ajoutait : « L’Inde, c’est le pays de l’hyperbole gigantesque », et il avait raison. […] En imagination, en invention poétique, comme en raison, en aperçus, en déductions, le génie oriental arrive au nihilisme de tous les côtés à la fois, et le ballon de la supériorité indienne crève enfin jusque sous les lèvres qui avaient le plus d’intérêt à le gonfler !
Vauvenargues fut un de ces favoris qui n’ont d’autre raison pour exister que le bon plaisir de leur maître. […] La main qui, sans raison, l’avait mis au-dessus des autres, l’aurait laissé retomber.
Ce drame, d’une longueur allemande, et, pour cette raison (et d’autres encore !) […] Les hommes vont à ce qui leur ressemble, et Charles de Rémusat a en lui bien des raisons d’aller vers Abélard.
Pour cette raison, la Revue française, comme toutes les autres revues contemporaines, n’est qu’une espèce de mosaïque plus ou moins éclatante d’individualités, se détachant ou s’unissant sur un fond commun littéraire. […] Il a bientôt oublié le reproche qu’il faisait, avec tant de raison, à Théodore de Banville, de ne jamais chercher Dieu et de ne pas entendre le cri du cœur dans sa poésie de castagnettes, et, comme lui, tout à coup, il revient au bourdonnement de cette abeille d’Attique que nous avons tant entendue, et que Platon lui-même trouverait maintenant une bien monotone et bien ennuyeuse petite bête.
Et elles n’en feront pas, non seulement parce que nous sommes les Mithridates des affreuses drogues que nous avons avalées depuis vingt-cinq ans, mais aussi par une raison beaucoup plus sûre, tirée de l’accent, — de la profondeur d’accent d’un livre qui, selon nous, doit produire l’effet absolument contraire à celui que l’on affecte de redouter. […] Les Fleurs du mal ne sont pas à la suite les unes des autres comme tant de morceaux lyriques, dispersés par l’inspiration, et ramassés dans un recueil sans d’autre raison que de les réunir.
Seulement, n’est-ce pas là une raison de plus pour la Critique de glorifier ceux qui ont cette crânerie de prendre pour sujet de livre un prêtre, — qui préfèrent la beauté intrinsèque de leur œuvre à l’argent ou à la renommée qu’elle peut rapporter, et sont assez artistes pour avoir ce désintéressement et cette fierté ? […] Il donnerait sa voix, s’il faisait partie du conclave, à son candidat à la Papauté, et il aurait raison de la lui donner.
Ils ont été entraînés au dialogue, au monologue, à la lettre, au mémorandum, à toutes les formes littéraires possibles, se succédant sans raison d’exister que la fantaisie, mais pour moi, je ne croirai jamais qu’ils aient songé à refaire ce roman de Balzac, qui ne se refera jamais, par la raison qu’on ne refait que ce qui est manqué, et dans lequel la vie littéraire du dix-neuvième siècle a été transpercée d’une lumière qui en a fait voir les plus lâches misères et les plus féroces vanités.
Dans le chapitre qui concerne le Beau dans les Mœurs, la raison, le sentiment, la vérité, ne se sont jamais mieux exprimés que par sa plume ; on y voit briller une philosophie supérieure qui connoît aussi bien les passions du cœur, que les ressorts de la politique humaine.
L’abus regne, l’art tombe, & la raison s’enfuit.
Cet Ouvrage a été cependant accueilli, mais par ces fortes de personnes qui cherchent plutôt à achever de s’aveugler par les productions d’une impiété en délire, qu’à s’éclairer dans des Ouvrages plus propres à contenter la saine raison.
Il fit plusieurs Epigrammes contre la Mort, qui prouvoient que la Mort avoit raison de débarrasser la Société d’un mauvais plaisant, qui en est le plus terrible fléau.
M. de Voltaire a eu raison de dire, en parlant du Dictionnaire historique de ce célebre Compilateur, que c’étoit une Ville nouvelle, bâtie sur l’ancien plan.
Par cette raison, on n'y trouve point cette franchise, ce naturel & cette facilité, qui font l'ame & l'agrément du style épistolaire.
Il a eu la modestie de ne pas mettre son nom à ses Ouvrages ; raison pour la laquelle il est sans doute moins renommé que nos Faiseurs actuels de Contes, d'Historiettes & de Poétiques.