Quoique marié (son biographe ne nous dit pas à quel autel), quoique marié à une femme qu’il aima, prétend-on, — mais nous savons trop comment aiment les poètes, — la famille ne créa point autour de lui d’atmosphère préservatrice.
Car, ne l’oublions pas, Goethe ne s’est jamais donné pour un pur artiste : il prétend, au contraire, nous aider à gouverner notre vie, soit par l’exemple des personnages fictifs qu’il a créés à son image, soit par le sien propre. […] Allons, Messieurs, sonnez la trompette pour appeler les nobles âmes hors de l’Élysée du prétendu bon goût, où elles vivent à moitié engourdies dans un ennuyeux crépuscule, avec des passions dans le cœur et pas de moelle dans les os, pas assez fatiguées pour se reposer, pourtant trop paresseuses pour agir, en sorte qu’elles gaspillent et perdent leur vie obscure entre les myrtes et les lauriers. […] En sorte qu’il reprocha vivement à Goethe de n’avoir pas choisi cette personne, auprès de laquelle il n’aurait pas perdu son temps, plutôt que l’autre, à laquelle il ne pouvait prétendre. […] Tout en suivant les marches et les contremarches, il observe dans les ruisseaux des phénomènes de réfraction — d’ailleurs assez ordinaires, prétendent les spécialistes — et se persuade qu’il fait « des découvertes in opticis ».
De quel droit, dès lors, dédaignent-ils ceux qui, n’étant ni de condition, ni d’étoffe à prétendre au gouvernement, se montrent tièdes pour le droit de contrôler ceux qui gouvernent ? […] I Le champion prétendu intolérant du principe d’autorité me rendit un jour témoin de son respect pour la contradiction, sous la forme la moins respectable, celle d’un opposant sans talent. […] Comment le vaudevilliste était-il en même temps assez numismate pour prétendre à la place vacante ?
Prétend-on sincèrement classer comme Germains des écrivains qui, toujours, ont pensé et écrit en français, dont le rythme est réfractaire à la langue allemande (les meilleures traductions de Verhaeren — et il y en a d’excellentes — ne savent rendre fidèlement ni ses élans, ni ses exaltations), mais surtout des écrivains marqués nettement de notre culture à nous, Latins17 et, j’ajoute, qui ne pouvaient point l’éluder. […] La poésie Qui prétend considérer le mouvement de la poésie en Belgique, depuis trente ans, se pose nécessairement cette question : dans quelle mesure l’influence de la poésie française du xixe siècle s’est-elle manifestée, plus précisément celle du romantisme et de l’école parnassienne ? […] Georges Eekhoud, après avoir traduit de l’anglais La Duchesse de Malfi de Webster, Édouard II de Marlowe, Philaster de Beaumont et Flechter, fait revivre Perkin Waarbeck l’aventurier flamand qui, au xve siècle, prétendit au trône d’Angleterre, et, grâce à cette reconstitution, célèbre ardemment sa race.
C’est la nécessité du christianisme que Pascal prétend prouver ; et tous deux méprisent les hommes de lettres et les poètes, qui sont pour Chateaubriand les confesseurs et les témoins de la foi. […] Polyeucte est chrétien, volontairement ; mais l’Auguste de Cinna l’est sans le savoir, parce que le poète qui l’a conçu était chrétien Esther est une vraie chrétienne, et l’auteur a voulu qu’elle le fût ; mais Andromaque est la mère chrétienne, sans qu’elle s’en doute, Iphigénie la fille chrétienne, sans qu’elle y prétende, Phèdre une « pécheresse » et une « damnée » quand elle croit n’être qu’une coupable ; et Arnauld, qui s’y connaît, ne s’y trompe pas, et s’il trouve ce drame « innocent », c’est qui le trouve chrétien. […] Il lui arrive d’être trop emporté par sa passion, par la colère par exemple, pour pouvoir donner à sa passion l’art et la forme artistiques. — Il lui arrive de peindre des passions qu’évidemment il sent très peu, et alors d’être froid. — Et il arrive enfin qu’il a senti fortement et profondément, puis que, juste au moment où le sentiment est assez fort encore pour être pleinement embrassé, mais assez calmé pour pouvoir être transformé en œuvre d’art, il l’a saisi et fixé dans une forme que le génie lui inspire ; et alors il n’y a rien de plus beau dans toute la littérature française, et peut-être dans toute la littérature moderne, que telle élégie de ce prétendu impassible. […] C’est ce penchant, tyrannique chez lui, il faut l’avouer, qui a le plus irrité la génération littéraire qui l’a suivi, et a mis à la mode ces formules tranchantes, « virtuose du synonyme, premier prix de rhétorique du siècle », dont on a prétendu l’accabler.
GUALTHERUS NEEDHAM réclame aussi l’antériorité de la découverte du conduit de Sténon, qu’il prétend avoir trouvé dans l’année 1658. […] DE HALLER réfuta de nouveau l’opinion de Coschwiz sur le prétendu conduit salivaire décrit par cet anatomiste ; il fit voir, comme. […] Eberle16 prétend que la formation du sulfocyanure dans la salive est liée comme la rage à un certain état du système nerveux ; et il a institué, d’après cette idée, le procédé qu’il conseille de suivre pour recueillir la salive. […] On a prétendu séparer la matière active de la salive sur la fécule, et la comparer à la matière qui, dans les végétaux, produit la transformation de la fécule en sucre ; on a dit qu’il y avait là une diastase salivaire.
Tout à l’heure il a fait le modeste exprès, pour engager l’autre et entamer le jeu ; maintenant qu’il a réussi à le faire chanter, il se montre tel qu’il se sent, et il relève à son tour son front de poëte : « Cher Lycidas, à moi aussi pasteur sur les montagnes, « les Nymphes m’ont appris bien d’autres belles choses « que la Renommée peut-être a portées jusques au trône de « Jupiter ; mais en voici une, entre toutes, de beaucoup supérieure, « avec quoi je prétends te récompenser.
L’halluciné prétendit alors qu’il ne voyait plus le corps du squelette, mais que la tête était encore visible au-dessus du corps du médecin ».
. — Par cette réduction, les deux idiomes, celui de la conscience et celui des sens, dans lesquels nous lisons le grand livre de la nature, se réduiraient à un seul ; le texte mutilé et la traduction interlinéaire mutilée, qui se suppléent mutuellement, seraient une seule et même langue, écrite avec des caractères différents, dans le prétendu texte avec des caractères plus compliqués, dans la prétendue traduction avec des caractères plus simples, et le lien qui réunit la traduction et le texte serait fourni par le rapport découvert entre notre idée du mouvement et la sensation musculaire de locomotion, qui fournit à cette idée ses éléments. — Cela admis, on pourrait embrasser la nature par une vue d’ensemble.
Quand nous disons l’écho, nous ne prétendons pas dégrader le génie original de Rossini au rôle de répercussion du génie de Mozart ; Rossini c’est Mozart heureux, Mozart c’est Rossini grave.
L’école matérialiste moderne, qui parle de l’art pour l’art, qui prétend le réduire à un calque servile de la nature, belle ou laide, sans préférence et sans choix, qui trouve autant d’art dans l’imitation d’un crapaud que dans la transfiguration de la beauté humaine en Apollon du Belvédère, qui admire autant un Téniers qu’un Raphaël, cette école ment à la morale autant qu’elle ment à l’art ; elle place le beau en bas au lieu de le placer en haut : c’est un sophisme ; le beau monte et le laid descend ; l’art véritable est le Sursum corda des sens de l’homme comme la vertu est le Sursum corda de l’esprit et du cœur.
La France intervient de nouveau pour Gênes par un protectorat actif dans les guerres de cette république contre la maison d’Aragon à Naples, elle combat pour la maison d’Anjou, qui prétend à cette couronne.
On prétend qu’il m’aime encore.
En haut, déjà plus de vingt-cinq conscrits, qui se prétendaient infirmes, étaient reçus, et plus de vingt-cinq autres, assis sur un banc contre le mur, regardaient à terre, les joues pendantes, en attendant leur tour.
Il rêvait, en Égypte, quand il prétendait partir de Jaffa pour aller conquérir les Indes orientales avec une armée de Druses, peuplade qui n’aurait pas pu lui fournir deux ou trois mille soldats après une campagne ; et la misérable forteresse de Saint-Jean-d’Acre, après sept ou huit assauts, avait fait échouer toute son entreprise en Orient.
Son ordre n’est pas cet arrangement artificiel qui fait passer les petites raisons avant les grandes, et qui prétend amorcer l’auditeur avant de le prendre.
Le prétendu accroissement d’activité est alors une diminution.
Par là déterminerait-elle aux sources mêmes, sans intermédiaire et sans perte, la direction poétique que nous avions préconçue, la seule, prétendons-nous, qui soit en le sens général de l’évolution.
Et dans la vie, incapable de discernement, incapable d’un conseil : le sens pratique des hommes et des choses lui manquant absolument, si bien qu’il s’entêta quelque temps à vouloir marier sa petite-fille avec un prétendu qu’il assurait devoir faire son bonheur, et dont il disait les mérites dans cette phrase : « Il m’a très bien expliqué le baromètre !
Il meurt d’une maladie de cœur, et son ami prétend, à l’encontre du jugement de tous, que cette maladie vient de la sensibilité rentrée de l’écrivain, qui était très tendre, sous le masque de l’égoïsme et du cynisme.
C’est pendant la période de la Jeunesse, de la Force, de l’Amour, qu’il faut faire des vers. » Mercredi 17 juillet La force prime le droit, cette formule prussienne du droit moderne, proclamée, en pleine civilisation, par le peuple qui se prétend le civilisé par excellence, cette formule me revient souvent à l’esprit.
Il fut à l’origine celui qui, doué d’une merveilleuse faculté de percevoir et de se rappeler, connut les mille aspects de la nature, les innombrables et particulières manifestations humaines ; qui sut deviner, par on ne sait quelle intuition de soi-même et des autres, les âmes et les agitations d’âmes doutées dehors sont les signes ; embrassant dans son large esprit tout l’individuel des personnes, et ce qu’elles ont d’universel, les lois déliées, les indices délicats de leur permanence, de leur variabilité, de leur mobilité ; il conçut encore, le premier à ce degré, toute retendue presque du monde et de notre espèce, contempla cet immense spectacle de ses yeux novateurs et, le reproduisant entier, sut tacitement s’y enclore avec tous en des livres auxquels personne ne peut se prétendre étranger ; et comme l’essentiel de l’artiste est de connaître les choses et les gens, non pas objectivement et intellectuellement, mais sous leur aspect sensible, en la boulé de ses personnages, en leur âme aimante, en leur noblesse morale, en leur méditation douloureuse de la mort, et leur résignation à d’humbles solutions, ce sont ses vertus, ses angoisses et sa simplicité d’esprit qui transparaissent, comme s’accuse en leur impuissance spéculative la sienne propre, comme se marque sa répulsion pour le mal dans le rôle effacé qu’il lui assigne, et son détachement final de tout l’ensemble de la vie et du monde, dans le ton lointain et las dont il en parle.
Entre la place que celle-ci accorde à l’artiste et celle qu’il prétend occuper, il n’y a nulle analogie.
» dit-il, « qui prétendez-vous donc gourmander ?
Vous faites ce que voudrait faire un musicien qui prétendrait imiter le violon avec la cimbale ou la flûte avec le tambourin.
Ces deux petits tableaux m’apartiennent, et l’on prétend qu’ils sont très jolis.
Mais la vérité est que l’idée générale nous échappe dès que nous prétendons la figer à l’une ou l’autre de ces deux extrémités.
Les Transtévérins se sont chargés de servir votre impatience, et le Pape, dit-on, vient de perdre toute sa puissance temporelle ; je m’imagine que vous transporterez le siège de la nouvelle république lombarde au milieu de cette Rome pleine d’antiques souvenirs, et qui pourra s’instruire encore sous vous à l’art de conquérir le reste de l’Italie. « On prétend qu’à ce propos le ministre Acton disait naguère au roi de Naples : — Sire, les Français ont déjà la moitié du pied dans la botte. […] Il me semble que Rome, dont vous prétendez ressusciter le génie, avait des maximes toutes contraires.
Ce sont des rhéteurs grecs qui ont fait l’éloge de la peste, de la fièvre, de la punaise, de Polyphème et de Thersite ; c’est un philosophe grec qui a prétendu que le sage se trouverait heureux dans le taureau de Phalaris. […] Aspasie, Anaxagore, Euripide, furent inquiétés ou poursuivis, Alcibiade condamné à mort, Socrate mis à mort pour crime prétendu ou avéré d’impiété ; l’indignation populaire fut terrible contre ceux qui avaient contrefait les mystères ou mutilé les Hermès.
*** Un faiseur d’ana du xviiie siècle s’avisa de prétendre qu’une rivalité amoureuse avait fini par jeter la brouille dans la belle amitié de Louise et de Clémence. […] On a prétendu que, hors Cicéron, Passerat ne savait rien. […] Et cela s’aggrave par la ridicule réponse d’Œdipe qui commence ainsi : Mais c’est m’offenser, moi, prince, que de prétendre À des honneurs plus hauts que le nom de mon gendre… Œdipe, resté seul avec Cléante, lui dit avec inquiétude : Cet amant de Dircé déjà me parle en maître… Et Cléante lui répond que, sans doute, Dircé, comme fille de Laïus : Croit avoir quelque droit à la toute-puissance.
Dans un livre récent de Mme Alphonse Daudet, je trouve une tentative de définition : « Ce que nous appelons le bas-bleu, la femme se servant d’un art comme d’une originalité très voulue, en faisant un moyen d’effet ou de séduction, ou de satisfaction vaniteuse. » Et Mme Daudet prétend qu’il n’y a pas de bas-bleus en Angleterre, parce que les femmes écrivains y sont travailleuses et pratiques. […] Le bourgeois à la fois plat et paradoxal de Camille Pert pouvait être amusant, si l’inconsciente avait senti ce que sa création a de caricatural et n’avait pas prétendu nous donner de l’observation impartiale et de la vérité moyenne. […] Quoique prétende Frédéric Loliée, la littérature féminine — trop imitatrice jusqu’ici — en est encore avare.
Victor Hugo prétendait ne lire que les livres que personne ne lit. […] S’il est pénible de voir éternellement opposés le Bien et le Mal, il l’est également que l’on prétende fondre entré elles des qualités élémentaires et contradictoires. « Le mal est le bien, le beau est le laid », c’est de la métaphysique de sorcières, et ridicule, hors du prologue de Macbeth. […] Editions faites sur un prétendu manuscrit trouvé à Bellegarde (NdA) 30.
Le cuisinier d’un archevêque, grondé par son maître pour avoir caché la clef de la marmite, refuse de la rendre et répond : « Je ne puis souffrir qu’on me querelle, étant de race de vieux chrétiens nobles comme le roi et même un peu plus. » Les domestiques exigent des égards ; ils prétendent la plupart être d’aussi bonne maison que le maître qu’ils servent, et, s’ils en étaient outragés, ils seraient capables, pour se venger, de le tuer en trahison ou de l’empoisonner. […] Voilà comment « il arrive que, de sauvages, incapables de compter le nombre de leurs doigts et qui parlent une langue où il n’y a que des noms et des verbes, sortent à la longue nos Newton et nos Shakespeare. » Ainsi chaque vie intelligente ou vertueuse ajoute un petit accroissement aux bons instincts ou aux belles facultés de l’humanité future, comme une torche qui, ayant brillé, laisse après elle une pincée de cendres pour fertiliser le champ qu’elle a d’abord éclairé et réchauffé ; c’est ce monceau de cendres qui, grossi de siècle en siècle, fournit la substance aux pensées vraies comme aux actions nobles, et, par degrés, change en une riche moisson la maigre récolte des anciens jours. — On aurait de la peine à prétendre qu’une théorie qui conduit à ces conclusions soit immorale ; on l’a prétendu cependant, ou du moins on a feint de le craindre. […] Plusieurs, notamment ceux des militaires et des savants, ne sont que des réductions, et M. de Loménie lui-même en avertit ses lecteurs ; pour les sujets spéciaux, il allait puiser dans les auteurs spéciaux : il abrégeait, arrangeait, adaptait à l’intelligence et à l’attention du lecteur les monographies techniques. — D’autres portraits, ceux des peintres, sculpteurs et musiciens, sont plutôt des esquisses ; l’auteur ne prétend point être critique d’art ; il est allé à l’Opéra et au Conservatoire, aux Expositions et au Musée, il se souvient de ses impressions, il parle d’art en homme du monde ; c’est peut-être la meilleure façon d’en parler aux gens du monde. — Au contraire, dans les vies des lettrés et surtout dans les vies des politiques, son opinion est à la fois personnelle et mûrie.
L’éminent conférencier du Collège de France a raison, s’il prétend bonnement que ce qui paraît nouveau dans les œuvres littéraires d’une époque est toujours en germe dans celles qui ont précédé. […] Léopold, qui la croit accompagnée de son mari, a donné au patron de l’hôtel son nom et son adresse, et le sous-préfet cherche partout le prétendu Colineau pour le féliciter de sa belle action… Aussi, quand Édouard rentre dans la chambre vous jugez comme elle le reçoit ! […] Alphonse Daudet a sans doute simplifié (il le fallait bien) son merveilleux roman ; mais il ne l’a point atténué ni « expurgé » autant qu’on l’avait prétendu. […] Notez que je ne prétends pas qu’il soit complice en effet. […] Ton prétendu est mort, mais ça se répare, ces pertes-là.
Il prétend le ramener à ses origines, lui rendre son sens primitif, le pousser dans sa voie naturelle ; il est plus chrétien que les chrétiens. […] Elle est à mille lieues au-dessus de la pratique et de la vie active ; elle est arrivée au but et n’a plus rien à faire ni à prétendre, dès qu’elle a saisi la vérité. […] Un peu grossier d’imagination et accoutumé à donner un corps aux choses invisibles, il ne put contempler nos idées telles qu’elles sont et toutes pures ; il prétendit que l’âme est un fluide matériel éthéré, analogue à l’électricité ; « que le cerveau est le matras où l’animal transporte ce que, suivant la force de cet appareil, les diverses organisations peuvent absorber de cette substance et d’où elle sort transformée en volonté » ; que nos sentiments sont des mouvements de ce fluide, qu’il sort « en jet » dans la colère : qu’il pèse sur nos nerfs dans l’attente : « que le courant de ce roi des fluides, suivant la haute pression de la pensée ou du sentiment, s’épanche à flots, ou s’amoindrit et s’effile, puis s’amasse pour jaillir en éclairs ». […] Déjà, en effet, dans son gouvernement de la Virginie, il déracinait toutes les institutions aristocratiques, et prétendait dans le reste de l’Union substituer à tous les pouvoirs l’autorité souveraine et incontestée du grand nombre. […] Il osa même prétendre à la suprême magistrature des États-Unis, envoya deux cent quarante-quatre missionnaires dans les différentes parties de l’Union pour prêcher sa candidature, et publia un programme de réformes qui, par le vague de ses promesses, par la singularité de ses citations chaldéennes, par le ronflement de ses tirades patriotiques et libérales, était propre à séduire les pauvres diables et les imbéciles qui sont la majorité du genre humain.
Il prétend que la fatigue du matin est la tradition du travail de la veille au travail du lendemain, que ce résidu de la fatigue du matin est la légation de la fatigue et du travail de la veille à la fatigue et au travail du lendemain, qu’elle est comme un ferment aigri, comme le levain de la veille et qui fera lever le pain du jour. […] Il prétend que le paysan, que le voiturier se réveille toujours avec les reins cassés, les jambes raides, et des courbatures qui lui font jurer le nom du Seigneur, mais qu’il se lève tout de même et qu’à midi il n’y pense plus. […] Et voilà ce qui ne se comprendrait pas si nous ne savions que nous vivons précisément dans le retournement diamétral des partis ; et généralement si nous ne savions que les partis politiques sont les diamétralement contraires aux mystiques dont ils prétendent être les prolongements. […] Elle porte toujours la charge sacrée, elle reste la plus dévouée, la plus inventive, et si quelque nation doit hériter d’elle, le moins qu’on puisse dire, c’est que cette nation-là se fait beaucoup attendre. » « Le chrétien, dit-il encore, le chrétien suit un maître qui a porté un lourd fardeau ; il ne prétend pas aux dominations vaines, aux grandeurs temporelles ; il est l’homme de peine de la création.
Si la chute de votre œuvre ne vous blesse que dans votre orgueil ou dans vos intérêts, si elle ne vous trouble pas dans votre idéal et dans vos convictions, si à la seconde représentation vous êtes prêt à modifier votre idée, votre développement ou votre conclusion pour complaire au public à qui vous prétendiez la veille apprendre quelque chose de nouveau, vous serez peut-être un homme de théâtre ingénieux, un imprésario adroit, un improvisateur habile ; vous ne serez jamais un poète dramatique. […] À présent, pour l’intelligence de ce qui va suivre, il faut savoir : 1º que le comte Alexis de Saint-Priest, très spirituel, auteur d’une remarquable Histoire de la conquête de Naples par Charles d’Anjou, visait à l’Académie et prétendait y arriver ayant l’éminent poète ; — voyez le néant des ambitions humaines ! […] Nous n’en indiquerons que l’ensemble, sans prétendre à l’écrire.
Certes je ne prétendrai pas que ses vers expriment ce besoin moderne de ne pas rester en place, ce désir de l’infini, avec toute l’intensité qu’on pourrait demander à un poète de premier ordre ; le largo souffle lyrique qui manque ; mais Moréas a ceci, et c’est bien quelque chose : il possède dans un état complet et très rare la collection des éléments hétérogènes auxquels nous nous délectons d’ordinaire et dans lesquels nous mirons notre esprit. […] On prétend même que, grâce au charme irrésistible de sa personnalité, il a su persuader à l’éditeur Léon Vanier de lui donner pour l’Après-midi d’un Faune une somme suffisante pour acheter un équipage. […] « Je ne voudrais pas prétendre que cette attaque réussisse habituellement, en apparence du moins. […] Et qu’on ne prétende point que de telles idées ne puissent naître qu’au contact du mouvement désordonné d’une capitale où la misère et la grandeur se coudoient.
Qui prétendra que Boileau n’a pas été original, en disant à son tour : Le chagrin monte en croupe et galope avec lui. […] Mais De Roure a tort de prétendre que ce qu’on appelle originalité ne consiste précisément que dans les défauts d’un auteur, et qu’un écrivain n’est original que par ses excès. […] Il ne prétend pas séduire, il veut convaincre ; son charme, ce sont ses preuves ; la concision, voilà sa verve. […] « On prétend, dit-il, que c’est une belle figure de rhétorique ; peut-être aurait-on plus raison, si on l’appelait un défaut.
Si l’art est l’homme ajouté à la nature, on est, quand on prétend faire à la nature un enfant, mal venu à se reconnaître impuissant. […] Un Corneille, un Racine, un La Fontaine, n’ont prétendu à rien autre qu’à traiter consciencieusement un sujet précisé : ils sont, en ce sens, les frères de leurs contemporains, les peintres hollandais. […] Il prétendit, à une époque de raffinement et d’érudition, rendre au poète son nom et sa fonction de créateur114. […] « Le procédé qui prétendrait fixer les diverses orientations de l’activité créatrice d’après la nature des images n’irait pas plus au fond des choses qu’une classification des architectures suivant les matériaux employés (monuments en pierres, en briques, en fer, en bois, etc.) sans souci des différences de style » 142.
En mai 1817, Leopardi se permettait une autre supercherie qui sent davantage son Chatterton ou son Macpherson ; il publiait dans le Spectateur une traduction en vers d’un prétendu hymne grec à Neptune, qu’il donnait comme nouvellement découvert.
Les trois coquins qui prétendent hériter, travaillent tous à sauver Volpone.
Ce fruit du génie longtemps élaboré de génération en génération ne mûrit et ne tombe qu’à la dernière ; après ce phénomène l’arbre devient stérile et le progrès humain dans la famille s’arrête ; car, s’il continuait indéfiniment, comme le prétendent certains philosophes, la famille ne produirait plus un homme, mais un Dieu.