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2201. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

L’École des maris fut représentée le 24 juin 1661 : elle marque une nouvelle époque dans la carrière du grand comique, celle où il est en pleine possession de son génie : désormais il fera encore plus d’un emprunt à la comédie italienne, il lui empruntera une situation, une scène, quelque moyen d’action ; il ne reproduira plus une œuvre dans son ensemble.

2202. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7761-7767

Mais, comme nous avons dit que la variété que l’on a cherché à mettre dans le gothique lui a donné de l’uniformité, il est souvent arrivé que la variété que l’on a cherché à mettre par le moyen des contrastes, est devenu une symmétrie & une vicieuse uniformité.

2203. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre douzième. »

Que de moyens de bon aloi pour nous attacher, nous tenir éveillés, nous surprendre !

2204. (1902) L’œuvre de M. Paul Bourget et la manière de M. Anatole France

Et ne serait-ce qu’en artiste épris d’harmonie, il voudrait que l’humanité marchât vers la paix, et son sens de la chose distinguée ne peut renoncer à l’espoir de voir la société s’éprendre d’une moyenne normale de faits moraux.

2205. (1890) L’avenir de la science « XIX » p. 421

Ces natures effacées, formées par une sorte de moyenne proportionnelle entre les extrêmes, sont de nulle valeur à une époque d’analyse.

2206. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

Cherchez maintenant combien de fois le roman et le théâtre ont reproduit ce type de l’honnête homme, transformé en galant homme ou en gentleman ; examinez quel parti littéraire ils ont tiré de l’honneur et du point d’honneur ; comptez, si vous pouvez, dans combien de pièces, depuis le Cid jusqu’à nos jours, le duel, cette survivance mondaine des usages chevaleresques, intervient comme moyen dramatique ; et vous aurez une idée à peu près suffisante, quoique incomplète, des innombrables répercussions que la vie du monde a eues et a encore sur les œuvres de nos littérateurs.

2207. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre II »

Cependant, cet incroyable Frantz, qui a la rage de faire cadeau de sa musique aux gens malgré eux, trouve encore moyen de s’indigner parce qu’elle ne veut pas l’accepter, et qu’elle lui envoie un rouleau d’or en échange.

2208. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Huet, évêque d’Avranches, par M. Christian Bartholmèss. (1850.) » pp. 163-186

On hésitait entre la langue des anciens et l’idiome des modernes, et bien des gens croyaient que le moyen le plus sûr de marcher sur les traces d’Horace et de Virgile était encore de tâcher de les répéter dans leur langue.

2209. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chansons de Béranger. (Édition nouvelle.) » pp. 286-308

Il a dit quelque part : « Consulter est un moyen de parler de soi qu’on néglige rarement. » On pourrait dire la même chose du rôle de conseiller quand on sait s’y prendre ; sous prétexte de s’occuper des autres, on se met doucement en avant, on se cite en exemple.

2210. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352

Avec toute la complaisance possible d’imagination, il n’y avait plus moyen de continuer comme auparavant le rêve.

2211. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Gil Blas, par Lesage. (Collection Lefèvre.) » pp. 353-375

L’auteur de Gil Blas le savait bien : son personnage, pour rester un type naturel et moyen, avait donc besoin de n’être à aucun degré monté au ton d’un stoïcien ni d’un héros.

2212. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Biographie de Camille Desmoulins, par M. Éd. Fleury. (1850.) » pp. 98-122

Il a l’instinct de l’attaque : d’un coup d’œil il a deviné chez l’adversaire le point vulnérable ou ridicule, et tous moyens lui sont bons pour renverser.

2213. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Madame de La Vallière. » pp. 451-473

Ceux qui ont écrit le récit de sa vie pénitente se sont plu à en citer des exemples singuliers, qui nous toucheraient trop peu aujourd’hui ; mais le principe qui les lui inspirait, et le but dont elle s’approchait par ces moyens, sont à jamais dignes de respect dans tous les temps, et de quelque point de vue qu’on les envisage : « J’espère, je crois et j’aime, disait-elle ; c’est à Dieu à perfectionner ses dons. » — « Espérer et croire, ce sont deux grandes vertus ; mais qui n’a point la charité n’a rien : il est comme une plante stérile que le soleil n’éclaire point. » Cette belle âme, réalisant désormais en elle les qualités de l’amour divin, se considéra jusqu’à la fin comme l’une des dernières devant Dieu : Je ne lui demande pas, disait-elle, de ces grands dons qui ne sont faits que pour les grandes âmes qu’il a mises dans le monde pour l’éclairer, je ne pourrais pas les contenir ; mais je lui demande qu’il incline mon cœur, selon sa parole, à rechercher sa loi, à la méditer nuit et jour.

2214. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits du comte Joseph de Maistre. (1851, 2 vol. in-8º.) » pp. 192-216

C’est vers le temps de ce séjour à Lausanne, que M. de Maistre publia, sans y mettre son nom, ses Considérations sur la France (1797), ouvrage étonnant où la Révolution est jugée, non seulement dans ses causes prochaines et dans ses effets immédiats, mais dans ses principes et ses sources, dans toute sa portée et dans son développement, dans ses phases même les plus éloignées, où la Restauration future est prédite et presque décrite dans ses voies et moyens.

2215. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Lambert et madame Necker. » pp. 217-239

Mme de Lambert marque à mes yeux le terme moyen entre ces deux salons ; elle est à mi-chemin, et elle regarde déjà du côté du plus moderne.

2216. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

Rousseau pourtant a trouvé moyen d’être injuste envers ce doux pays, en même temps qu’il le peignait comme un cadre de paradis terrestre : Je dirais volontiers, a-t-il écrit dans une page célèbre des Confessions, à ceux qui ont du goût et qui sont sensibles : Allez à Vevey, visitez le pays, examinez les sites, promenez-vous sur le lac, et dites si la nature n’a pas fait ce beau pays pour une Julie, pour une Claire et pour un Saint-Preux ; mais ne les y cherchez pas.

2217. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « L’abbé Maury. Essai sur l’éloquence de la chaire. (Collection Lefèvre.) » pp. 263-286

Il essaya pour cela encore d’un autre moyen, d’une machine toute diplomatique, qui était de réconcilier les gluckistes et les piccinnistes, les partisans des deux musiques ; ce qui lui eût assuré les voix des deux partis.

2218. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

Traduire Dante était pour Rivarol « un bon moyen, disait-il assez avantageusement, de faire sa cour aux Rivarol d’Italie », et une façon de payer sa dette à la patrie de ses pères ; c’était indirectement faire preuve de sa noblesse d’au-delà des monts.

2219. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — I. » pp. 414-435

Dans ce voyage de Russie, toutefois, il trouva moyen encore de rendre sa position fausse en se faisant appeler le Chevalier de Saint-Pierre et en se donnant des armoiries de sa façon : bien souvent, quand il était présenté à quelque personnage de marque, on lui demandait s’il appartenait à la noble famille de Saint-Pierre qui était alors très en vue à Versailles ; il était obligé de répondre non, et il en souffrait.

2220. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Histoire » pp. 179-240

Il faut courir les bibliothèques, acheter, obtenir communication, rassembler, par mille moyens et par mille fatigues, les éléments uniques et dispersés du travail.

2221. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

Puis il se lamente que la police défende les hommes-affiches, qui sont un des grands moyens de publicité à Londres… Mais il a quelque chose en tête.

2222. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre II. Shakespeare — Son œuvre. Les points culminants »

Hamlet court le même péril et a recours au même moyen.

2223. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre I. La critique » pp. 45-80

Être sincère, c’est aujourd’hui, plus que jamais le moyen d’être fort22.

2224. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Le Prince » pp. 206-220

Le moyen qu’une copie, de quelque manière qu’elle se fasse, soit de grand effet, c’est qu’il y en ait dans l’original plus que moins.

2225. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

Où le premier diminue la poésie de ces hommes et de ces événements hors des proportions des temps actuels, le second prosaïse et réduit tout à cette expression très sage, très modérée, mais très prosaïque, adorée des classes moyennes qui gouvernent la littérature, en attendant la canaille.

2226. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

Il doit y avoir un moyen : on ne le tient pas, mais on le trouvera ; et il monte sur ce dada, qui n’est qu’une rosse, lui dont la fantaisie a souvent chevauché l’hippogriffe !

2227. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pommier. L’Enfer, — Colifichets. Jeux de rimes. »

c’est cette idée (embarrassante, on voit maintenant pourquoi) que j’aurais désiré donner d’une telle poésie, et cela n’est pas possible, du moins par le plus simple et le meilleur moyen de faire juger d’un poète, — la citation.

2228. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’art et la sexualité »

Et comme cet instinct de jouissance exige, pour la grandeur de l’individu et du monde, sa nourriture et son expansion, le craintif et douloureux solitaire s’efforce de la satisfaire par des moyens hors nature.

2229. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVIII. Des obstacles qui avaient retardé l’éloquence parmi nous ; de sa renaissance, de sa marche et de ses progrès. »

Ceux qui commencent à cultiver un art, ne s’en font jamais une idée bien nette : ils connaissent mieux le but que les moyens, et en voulant l’atteindre, ils le passent.

2230. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Je crois que la vie de Gandar, bien présentée, nous montrerait, non pas seulement en préceptes, mais en action, toutes les préparations, toutes les études préliminaires, tous les exercices gradués et les préludes déjà définitifs et bien complets, au moyen desquels on peut devenir un digne, un savant, un autorisé et, je ne crains pas d’ajouter, un éloquent professeur. […] J’ai cependant la satisfaction de voir que les passions irréfléchies ne cherchent pas leur aliment à mes leçons ; qu’un assez grand nombre d’auditeurs fidèles et sérieux s’accoutument à l’indépendance et à la modération de mon langage, et qu’en somme on est disposé à me suivre dans les voies moyennes où me mène ma sincérité.

2231. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

Tout ce qu’on racontait de cet enfant était merveille, tellement qu’il n’y avait pas moyen de se repentir de sa naissance. […] Nous voulons pourtant rappeler ici en note (ne trouvant pas moyen de le faire autrement) que dans cette dernière maladie (1732), Voltaire avait envoyé à Mlle Aïssé un r atafia pour l’estomac , accompagné d’un quatrain galant qui s’est conservé dans ses œuvres.

2232. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Il est persuadé et a constamment tâché d’établir que la Révolution est essentiellement rationaliste, c’est-à-dire impie, au surplus purement bourgeoise ; qu’elle n’a profité qu’aux classes moyennes : curée pour celles-ci, mystification pour le peuple ; et qu’elle a rendu la vie plus lourde aux petits en leur enlevant ce qui était l’allégement et faisait la dignité de leur condition. […] Bref, il croit que la philosophie ne peut rien pour le bonheur, même terrestre, des hommes (car le matérialisme les dispense de se contraindre, et le spiritualisme ne peut que le leur conseiller, sans leur en apporter les moyens).

2233. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

L’expression de la vérité dans Racine, sublime où il le faut, est variée comme cette nature moyenne à laquelle il emprunte ses types. […] Il voulait voir son œuvre à nu, sans ornements, pour en mieux suivre le plan, et pour qu’aucun moyen de métier ne se glissât sous le déguisement de vers heureux.

2234. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre III. De l’organisation des états de conscience. La liberté »

Certes, la conscience pure n’aperçoit pas le temps sous forme d’une somme d’unités de durée ; laissée à elle-même, elle n’a aucun moyen, aucune raison même de mesurer le temps ; mais un sentiment qui durerait deux fois moins de jours, par exemple, ne serait plus pour elle le même sentiment ; il manquerait à cet état de conscience une multitude d’impressions qui sont venues l’enrichir et en modifier la nature. […] On admet, sans bien s’en rendre compte peut-être, que le mouvement est un fait de conscience, qu’il y a dans l’espace des simultanéités seulement, et l’on nous fournit le moyen de calculer ces rapports de simultanéité pour un moment quelconque de notre durée.

2235. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Or le meilleur moyen du monde pour un homme de paraître quelque chose, c’est d’être réellement ce qu’il veut paraître, outre que bien des fois il est aussi incommode de soutenir le semblant d’une bonne qualité que de l’avoir. […] On n’a jamais vu en Angleterre une plus copieuse et une plus véhémente analyse, une si pénétrante et si infatigable décomposition d’une idée en toutes ses parties, une logique plus puissante, qui enserre plus rigoureusement dans un réseau unique tous les fils d’un même sujet : Quoiqu’il ne puisse arriver à Dieu ni bien ni avantage qui augmente sa félicité naturelle et inaltérable, ni mal ou dommage qui la diminue (car il ne peut être réellement plus ou moins riche, ou glorieux, ou heureux qu’il ne l’est, et nos désirs ou nos craintes, nos plaisirs ou nos peines, nos projets ou nos efforts n’y peuvent rien et n’y contribuent en rien), cependant il a déclaré qu’il y a certains objets et intérêts que par pure bonté et condescendance il affectionne et poursuit comme les siens propres, et comme si effectivement il recevait un avantage de leur bon succès ou souffrait un tort de leur mauvaise issue ; qu’il désire sérieusement certaines choses et s’en réjouit grandement, qu’il désapprouve certaines autres choses et en est grièvement offensé, par exemple qu’il porte une affection paternelle à ses créatures et souhaite sérieusement leur bien-être, et se plaît à les voir jouir des biens qu’il leur a préparés ; que pareillement il est fâché du contraire, qu’il a pitié de leur misère, qu’il s’en afflige, que par conséquent il est très-satisfait lorsque la piété, la paix, l’ordre, la justice, qui sont les principaux moyens de notre bien-être, sont florissants ; qu’il est fâché lorsque l’impiété, l’injustice, la dissension, le désordre, qui sont pour nous des sources certaines de malheur, règnent et dominent ; qu’il est content lorsque nous lui rendons l’obéissance, l’honneur et le respect qui lui sont dus ; qu’il est hautement offensé lorsque notre conduite à son égard est injurieuse et irrévérencieuse par les péchés que nous commettons et par la violation que nous faisons de ses plus justes et plus saints commandements, de sorte que nous ne manquons point de matière suffisante pour témoigner à la fois par nos sentiments et nos actions notre bon vouloir envers lui, et nous nous trouvons capables non-seulement de lui souhaiter du bien, mais encore en quelque façon de lui en faire en concourant avec lui à l’accomplissement des choses qu’il approuve et dont il se réjouit831. […] Ils écartent ces spéculations dissolvantes ; ils les regardent comme des occupations d’oisifs ; ils ne cherchent dans le raisonnement que des motifs et des moyens de se bien conduire.

2236. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

C’est que Paul a des moyens pour persuader que la Grèce n’enseigne pas et que Borne n’a pas appris. […] Il n’y a pas d’ailleurs de plus sûr moyen de perfectionner ce qu’on sait que de l’enseigner. […] N’est-il pas étrange que Leibniz et Bossuet, deux si grands esprits, en correspondance sur un projet de réunion des deux Eglises, n’en voient le moyen, Bossuet, que dans l’adhésion pure et simple au concile de Trente ; Leibniz, que dans la déclaration préalable de la non-œcuménicité de ce concile ?

2237. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

fait la grosse voix raillarde de Nefftzer : de l’héroïsme patriotique, il y en aura à revendre… Vous ne savez donc pas qu’il y a des gens qui veulent faire sauter Paris, j’en connais un, je vous en préviens, oui, un rédacteur du Réveil doit faire sauter Paris avec soixante tonneaux de pétrole… Il dit que cela suffit. » Et l’ironie de Nefftzer gagnant la table, prise comme d’un besoin de se soulager dans des paroles amères, blasphématrices, quelqu’un jette : « Tiens, si on brûle Paris, faudra le rebâtir en chalets… en chalets… le Paris d’Haussmann. » Oui, répond en chœur la table : « Nous allons être forcés de nous faire sages, sérieux, raisonnables… L’Opéra, il est urgent de lui chercher une autre destination, il n’est plus en rapport avec nos moyens, nous n’allons plus être assez riches pour nous payer des ténors… nous aurons un Opéra, comme en ont les sous-préfectures… Oui, oui, nous allons être condamnés à devenir un peuple vertueux !  […] C’est la trouvaille de quelque moyen de voler qui vous fait voir et découvrir les positions de l’ennemi, c’est la trouvaille de quelque engin meurtrier qui tue des bataillons, met à mort tout entiers des morceaux d’armée. […] Voici l’occasion, disait Bertrand, d’employer la dynamite, c’est un moyen d’économiser vos hommes. […] Si cependant cela arrive, quelle responsabilité devant l’histoire pour ce gouvernement, pour ce Trochu, qui, avec des moyens de résistance aussi complets, avec cette foule armée de 500 000 hommes, aura, sans une bataille, sans un avantage, sans une petite action d’éclat, même sans une grande action malheureuse, enfin sans rien d’intelligent, d’audacieux ou d’imbécilement héroïque, fait de cette défense, la plus honteuse défense des temps historiques, celle qui témoigne le plus hautement du néant militaire de la France actuelle !

2238. (1884) La légende du Parnasse contemporain

mais pensez et rêvez et sachez mettre en usage, du plus noble au plus humble, du rythme à la ponctuation, tous les moyens de votre art. […] Il y avait bien un moyen : gagner le long de la Seine le pont de Courbevoie dont le passage était gratuit. […] Quelle simplification incroyable dans les moyens de propagande, toujours si onéreux ! […] Pour se faire distinguer parmi la foule, le meilleur moyen n’est pas de faire plus grands gestes ni de mener plus grands fracas que le vulgaire des passants. […] Est-il moyen, mon Dieu qui voyez l’amertume, D’enfoncer le cristal par le monstre insulté, Et de m’enfuir, avec mes deux ailes sans plume, — Au risque de tomber pendant l’éternité ?

2239. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Il est bon quelquefois de se rappeler, pour se tenir en garde contre les jugements téméraires, que le contrôleur général Silhouette, par exemple, conseillait à Montesquieu de jeter au feu le manuscrit de l’Esprit des lois ; que le petit Michel-Ange fut battu comme plâtre, « stranamente battuto », par son père et par ses oncles, pour avoir dessiné ; qu’un des plus grands musiciens de notre temps s’est vu contraint par ses parents à disséquer des cadavres ; que Herder trouvait à redire aux études de Gœthe, et demandait, impatienté, « s’il n’y aurait donc pas moyen de lui faire lire autre chose que l’Éthique de Spinosa. » Le conseil est œuvre de prudence. […] Et le cœur de Dante éclate en sanglots ; et Béatrice approuve que « sa douleur soit égale à ses égarements. » Et se tournant vers les anges qui lui forment cortège, elle leur dit les erreurs de son ami ; comment celui qui avait été si bien doué dans son jeune âge, après avoir marché dans la droite voie pendant qu’elle était encore sur la terre, entra dans les voies fallacieuses, quand elle eut « changé de vie » ; et comment, tout autre moyen de l’en arracher demeurant inutile, elle a voulu lui faire voir le royaume des damnés. […] Par les moyens les plus simples et sans chercher l’effet, elle avait su rendre, dans un tout petit espace, la tristesse infinie du ciel, avec le caractère tragique de cette procession d’animaux et d’enfants qu’elle avait vue défiler triste et morne pendant deux heures, au bruit de l’Océan, sous la pluie de plus en plus obstinée.

2240. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Il recherche jusqu’à un certain point les causes, et surtout il s’enquiert des moyens.

2241. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

Le repos éternel dont il jouit, puisqu’il vit sans moyens de défense, l’âge et la majesté de son chef et de son sénat, n’en font plus qu’une représentation imposante.

2242. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « De la tradition en littérature et dans quel sens il la faut entendre. Leçon d’ouverture à l’École normale » pp. 356-382

alors l’équilibre entre les talents et le milieu, entre les esprits et le régime social, se trouverait rétabli ; on se retrouverait à l’unisson ; la lutte, la maladie morale cesseraient, et la littérature d’elle-même redeviendrait classique par les grandes lignes et par le fond (c’est l’essentiel) ; — non pas qu’on aurait plus de talent, plus de science, mais on aurait plus d’ordre, d’harmonie, de proportion, un noble but, et des moyens plus simples et plus de courage pour y arriver.

2243. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

Rodrigue voulait avoir Valence à tout prix, et tous les moyens, à cette fin, lui parurent bons à employer.

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