si ce n’est l’ingratitude et souvent l’hostilité de cette république égoïste des États-Unis, qui a aboli de ses lois la reconnaissance comme une vertu improductive pour ce peuple de caboteurs, d’agioteurs et de négriers, qui a fondé sa législation politique sur un vice et sur un crime à la fois, l’anarchie et l’esclavage, qui a fait à la France la guerre navale des transports au profit de l’Angleterre et à la ruine de nos ports ; qui, pour comble d’impudeur, après la paix, nous a demandé, sous peine de guerre, le remboursement des sommes qu’elle n’avait pas assez gagnées sur nous dans nos calamités nationales, l’indemnité de la rapacité américaine ! […] On ne peut lui demander compte du délire d’un grand homme, ni des négociations désespérées et contradictoires. […] » demanda le nouveau roi à ses confidents avant de prendre un parti sur les affaires étrangères. […] Peu de temps après, il se retira pour toujours des affaires actives, se bornant, dans son magnifique loisir, à rechercher le commerce des hautes intelligences de tous les temps, à mépriser, avec une légitime insolence, la foule incapable de le comprendre, et à donner gratuitement des conseils aux rois, quand ils lui en demandaient. […] Quant à moi, sans honorer, dans le prince de Talleyrand, des personnalités peu honorables et des versatilités de services qui diminuent immensément la dignité de la vie et le prix même de ces services, je n’ai pu m’empêcher de professer toujours la plus haute estime pour le diplomate de la vraie révolution de 89, le diplomate de la paix, le pondérateur de l’équilibre, le conservateur économe de la vie des peuples au milieu de ces prodigues du sang d’autrui, qu’on appelle les gagneurs de batailles ; et, toutes les fois qu’il y a eu, depuis les obsèques de ce grand négociateur, une de ces crises européennes que les ambitions dénouent avec des alliances ou tranchent avec l’épée, je n’ai pu m’empêcher de me demander curieusement à moi-même : Qu’aurait conseillé à son pays, dans cette circonstance, M. de Talleyrand ?
Un écrivain a le droit de compter sur la patience de son lecteur, d’interroger sa mémoire, de lui demander, en quelque sorte, une part de collaboration. — surtout le devoir d’ordonner son œuvre avec rigueur, de poursuivre aussi loin, aussi profondément qu’il pourra, ses pensées dans leurs origines et leurs conséquences. […] Vous vous demandiez peut-être comment il me serait possible de justifier de cet aspect dans l’art littéraire et comment, si par une douloureuse exception cet art doit rester limité au temps, il a pu mériter d’accaparer à son bénéfice l’expression générale, si belle d’évoquer le sens de création. […] Erreur caduque, et pourtant très moderne : je ne crois pas que jamais, au temps où florissait la poésie grecque, on ait demandé à Théocrite ce qu’il voulait prouver avec ses Idylles, ni à Bion quel est le sens social et moralisateur du Tombeau d’Adonis. […] Quant à la qualité nous demandons si la Vénus de Milo est plus belle que le Sphinx des pyramides, si la Joconde est plus belle que la Vénus de Milo, si n’importe lequel des artistes modernes a fait plus beau que la Joconde. […] Il y aurait lieu de se demander s’ils n’ont pas imprudemment précipité leurs efforts : « Je renverserai le temple et je le rebâtirai… » Il y faudra plus de trois jours !
Arrivé là, il me semble voir clairement que chaque art demande, dès qu’il est aux limites de sa puissance, à donner la main à l’art voisin ; et en vue de son idéal, je trouvai un vif intérêt à suivre cette tendance dans chaque art particulier ; il me parut que je pouvais la démontrer de la manière la plus frappante dans les rapports de la poésie à la musique, en présence surtout de l’importance extraordinaire qu’a prise la musique moderne. […] Le Public La constante méditation sur les éléments d’un théâtre idéal et l’espoir grandissant de voir, enfin, possible la réalisation de ce théâtre, ont dû, nécessairement, attirer la pensée de Wagner à se demander quel public entendrait et comprendrait son œuvre exécutée pleinement. […] On leur demande simplement d’accepter la loi théâtrale dès là qu’ils travaillent en vue du théâtre, de renoncer aux coupes de morceaux artificielles et bonnes pour le concert, de suivre le drame pas à pas, sans faiblesse, et de se rapprocher de la vie autant qu’il sera en eux. […] Et je reconnais aussi qu’une œuvre d’art aussi complètement originale et basée sur un travail musical on ne peut plus complexe, exige une initiation comme toute création de génie, et que cette initiation demande encore un effort qui disparaîtra graduellement à mesure que l’esprit s’habituera à cette nouvelle forme d’art, comme il s’est habitué à l’ancien opéra.. […] Il se demande ce qu’on mettra à la place du puissant sentiment de la nationalité, du patriotisme.
On peut se demander tout d’abord ce qu’est l’esprit ? […] Pour percevoir entre ces deux points, non plus une étendue concrète, mais une étendue vide, simplement possible, un espace, il faut qu’il se produise en nous, à l’état naissant, l’idée des diverses sensations musculaires, tactiles, visuelles, qui ont été précédemment données par l’expérience entre A et B. « Si le lecteur considère sa main ou quelque objet également proche, et qu’il se demande quelle espèce de connaissance il a de l’espace compris entre ses yeux et l’objet, il verra que cette connaissance est pour ainsi dire complété. […] Elle nous a servi à compliquer et à perfectionner ces arts de la vie qui demanderaient des encyclopédies pour les décrire. […] Elle absorbe, pour ainsi dire, la force de toutes les erreurs qu’elle a domptées ; et le respect que l’on a accordé sans examen à toutes ces erreurs en détail, ou le donne en gros à la raison ; il se change en une servilité telle que l’on ne songe jamais à demander les lettres de créance de ce pouvoir qui a chassé les erreurs. […] VII Si l’on veut bien se rappeler maintenant que nous n’avons exposé qu’une très faible partie de l’œuvre de notre philosophe, et si l’on a été frappé, comme on a dû l’être, de la vigueur de sa pensée et de l’originalité de sa méthode, on ne s’étonnera pas d’entendre un contemporain153 se demander « s’il a jamais paru en Angleterre un penseur plus éminent, quoique l’avenir seul puisse déterminer sa place dans l’histoire… » Seul des penseurs anglais, dit M.
Un soir, après dîner, quelques amis qui se trouvaient là demandèrent au Maître de lire quelques vers. […] Votre gousset est-il si vide que vous alliez ainsi demander asile à quelque bouge ? […] L’heure était venue pour Baudelaire de demander à des travaux littéraires les subsides indispensables. […] Du reste, on peut se demander jusqu’à quel point Saint-Simon eût été flatté du genre de gloire qui lui est échu. […] Auquel des logis, où j’ai habité irai-je demander de me recevoir ?
Celui-ci encore empêché, mais qui se faisait fort de comparaître le 17 du mois (on était le 14), demandait par l’organe de son avoué une remise infinitésimale afin de pouvoir, sacrebleu ! […] Un jour qu’on demandait à René : « Comment t’appelles-tu mon garçon ? […] sinon pour les autres, demandez à tels artistes nécessiteux, demandez aux Marolliens de Bruxelles et aux porions de Mons et de Charleroi ! […] je le leur demande un peu. […] Le pauvre poète, fils d’une patrie jadis meurtrie et vaincue, mais pleine encore du saint espoir, a fait ces vers que je ne vous demande pas d’admirer, mais d’aimer un peu.
« Cet homme lui demanda : Comment vous appelez-vous ? […] « Jacob lui fit ensuite cette demande : Dites-moi, je vous prie, comment vous vous appelez ? Il lui répondit : Pourquoi me demandez-vous mon nom ? […] Il me demanda ensuite, avec un œil curieusement méfiant, et comme pour m’éprouver, si j’aimais à lire des dictionnaires. […] D’autres, — et généralement ce sont des littérateurs, — ne lisent avec plaisir que ce qui demande à être relu.
On se demande si cette énorme ville n’est pas un cimetière où barbotent des fantômes affairés et malheureux. […] Il se résignera aisément à écouter quinze discours de suite sur le même sujet, à demander vingt ans de suite la même réforme, à compulser des statistiques, à étudier des traités moraux, à faire des classes le dimanche, à élever une douzaine d’enfants. […] Il y en a dans la famille, où le père1329 peut déshériter ses enfants et garde avec eux, jusque dans les plus minces circonstances de la vie domestique, un degré d’autorité et de dignité que nous ne connaissons pas : tel fils malade, absent depuis longtemps, n’ose pas venir voir son père à la campagne sans lui demander d’abord permission ; une servante, à qui je remettais ma carte, refusait de la porter : « Oh ! […] Ce qu’on lui demande, c’est la force d’être vertueux, la rénovation intérieure par laquelle on devient capable de toujours bien faire, et une supplication semblable est par elle-même un levier suffisant pour arracher l’homme à ses faiblesses.
Ne le demande pas aux combinaisons du hasard des dés babyloniens ; à tout ce qui doit en être résigne-toi ! […] Horace en demandait le salut à tous les pilotes. […] C’est ainsi que le bœuf paresseux et lourd demande la selle et la bride d’un coursier, et que le cheval de main soupire après la charrue. […] « Vous me demandez quelques détails sur ma métairie, aimable Quinctius.
demandai-je au capitaine Blanc, navigateur très érudit et très lettré de ces parages. — C’est l’Acropolis d’Athènes, me répondit-il ; c’est le Parthénon conçu par Périclès, construit par Ictinus, et sculpté par Phidias. […] Il faut le demander à son guide, et, quand il vous a répondu, on doute encore. […] Je lui demandai de me faire grâce de toutes les antiquités douteuses, de toutes les célébrités de convention, de toutes les beautés systématiques. […] LVII J’envoyai demander au bey turc Youssouf-Bey, commandant de l’Attique, la permission de monter à la citadelle avec mes amis, et de visiter le Parthénon.
Il leur demande qui ils sont. […] Parsifal étonné, lui demande comment elle sait son nom. « Je t’attendais et je sais bien des choses que tu ignores » dit-elle d’une voix alanguie de rêve. […] Gurnémanz lui demande s’il est égaré ; l’inconnu s’assied comme un homme épuisé de fatigue et hoche la tête. […] Il demande un grand musicien et un grand poète lyrique… « Voilà encore une carrière à remplir.
Même en définissant la liberté, par pure hypothèse, le contraire du déterminisme, c’est-à-dire une puissance d’indétermination absolue, le psychologue peut encore et doit se demander : — Jusqu’à quel point l’idée de cette indétermination, idée qui est réelle alors même que l’indétermination ne le serait pas, peut-elle agir sur le déterminisme même et conformément aux lois du déterminisme ? […] Que peut-on demander de plus si on ne se paie pas de chimères ? […] Demander que ce clou disparaisse à son tour, c’est demander qu’un levier soulève le monde sans point d’appui.
On demandait l’oubli à la lecture : la quantité de romans qui se publiaient est incroyable, jusqu’à cinq et six par jour ; « un marchand de nouveautés au Palais du Tribunal (Palais-Royal) reçut dans une matinée quatorze romans, mis en vente pour la première fois ». […] Le Bulletin de Paris (12 thermidor an X) déclarait que « les désirs des citoyens demandaient à Napoléon Bonaparte de sceller pour jamais le cratère des révolutions ». […] Une sensible Malvina de 1801 qui s’habillait « de tissus légers, comme d’un nuage transparent, tellement que l’œil saisissait à la fois et la tendresse des chairs et la magnificence de l’étoffe argentée », aurait haussé les épaules à qui lui aurait demandé de sacrifier ses passions sur l’autel de la religion et aurait fredonné le refrain de la chanson qui avait été si populaire : On a bien fait d’inventer l’enfer Pour épouvanter la canaille. […] La célèbre Mme Cottin, dans son premier roman publié en 1798, lu et admiré pendant un demi-siècle, en 1844 on le republiait encore, l’héroïne, « la plus sublime des femmes », Claire d’Albe écrit à son amant, le protégé de son mari, qui le traite comme un fils : « L’image de ce bonheur que vous me demandez égare mes sens et trouble ma raison ; pour le satisfaire, je compterais pour rien la vie, l’honneur et jusqu’à ma destinée future : vous rendre heureux et mourir après serait tout pour Claire : elle aurait assez vécu. » Elle se donne à son amant « abattue par les sensations… au bas de son jardin, sous l’ombre des peupliers, qui couronnent l’urne de son père et où sa piété consacra un autel à la divinité ».
Quand je vois ces qualités et ces défauts de l’historien d’une époque finissante, cet arrangement élégant et peigné, ces comparaisons disparates où les images d’Endymion ou de tel autre personnage mythologique sont jetées à travers les événements les plus positifs et les plus désastreux de l’histoire, je les oppose aux qualités et aux défauts du narrateur français qui commence, à cette simplicité grave, sèche et roide, mais parfois épique, et je me demande : « Lequel des deux est véritablement le plus voisin d’Homère ou d’Hérodote ? […] Il a des larmes de pitié sous sa visière, mais il n’en abuse pas ; il sait s’agenouiller à deux genoux, et se relever aussitôt sans faiblesse ; il a l’équité et le bon sens qu’on peut demander aux situations où il se trouve ; jusqu’à la fin sur la brèche, il porte intrépidement l’épée, il tient simplement la plume : c’est assez pour offrir à jamais, dans la série des historiens hommes d’action où il s’est placé, un des types les plus honorables et les plus complets de son temps.
On raconte encore que, sans fortune comme il était d’abord, il avait demandé vingt femmes en mariage, « dont dix-neuf se sont repenties de l’avoir refusé ». […] Député du Tiers aux États de Blois de 1576, il a raconté comment MM. de Guise essayaient dès lors, par toutes sortes de brigues et de pratiques, d’obtenir des membres de l’assemblée une demande de guerre et d’emploi de force ouverte contre les huguenots : le roi n’était pas de cet avis, ni la majorité des provinces dans le tiers état.
Ayant entendu le 8 décembre 1700, jour de la Conception, le sermon du père Maure de l’Oratoire prêché aux Récollets de Versailles, « notre prélat en a loué, dit Le Dieu, la pureté du style, la netteté, les tours insinuants et pleins d’esprit ; mais il n’y a trouvé ni sublimité ni force ; il le tient même au-dessous de son confrère le père Massillon. » Mais ce n’est pas un jugement définitif, et l’on voit que, le vendredi 4 mars 1701, « il entendit à Versailles le sermon de la samaritaine prêché par le père Massillon, dont il fut très content. » Toutefois, il reste vrai pour nous que Bossuet et Massillon ne sont pas tout à fait de la même école d’éloquence sacrée, Bossuet étant de ceux qui y veulent à chaque instant la parole vive, et Massillon au contraire disant, quand on lui demandait quel était son meilleur sermon : « Mon meilleur sermon est celui que je sais le mieux. » Les jugements de Bossuet sur Fénelon sont encore plus sévères, et ils sont décidément injustes. […] Tant de discours amoureux, tant de descriptions galantes, une femme qui ouvre la scène par une tendresse déclarée et qui soutient ce sentiment jusqu’au bout, et le reste du même genre, lui fit dire que cet ouvrage était indigne non seulement d’un évêque, mais d’un prêtre et d’un chrétien… Voilà ce que M. de Meaux pensa de ce roman dès le commencement ; car ce fut là d’abord le caractère de ce livre à Paris et à la Cour, et on ne se le demandait que sous ce nom : le roman de M. de Cambray. » Et le dimanche 14 mars de la même année : Il paraît une nouvelle critique de Télémaque, meilleure que la précédente, où le style, le dessein et la suite de l’ouvrage, tout enfin est assez bien repris, et dont on ignore l’auteur.
Elle vous restera, que demandez-vous de mieux ? […] Elle ne se paye pas de feintes et de faux-fuyants, elle pousse sa botte à fond ; elle lui fait sauter l’épée des mains, au moment où il ne s’y attend pas, elle le force à demander merci à genoux.
C’est tout ce que nous demandons. […] Je ne demande pas, remarquez-le bien, qu on opprime l’enfance de contes prolongés et de terreurs superstitieuses : de tendres esprits trop frappés d’abord peuvent rester gravés à jamais, et on a peine souvent à se relever d’un premier pli.
Mais même, quand la science des esprits serait organisée comme on peut de loin le concevoir, elle serait toujours si délicate et si mobile qu’elle n’existerait que pour ceux qui ont une vocation naturelle et un talent d’observer : ce serait toujours un art qui demanderait un artiste habile, comme la médecine exige le tact médical dans celui qui l’exerce, comme la philosophie devrait exiger le tact philosophique chez ceux qui se prétendent philosophes, comme la poésie ne veut être touchée que par un poète. […] Cela est très-délicat et demanderait à être éclairci par des noms propres, par quantité de faits particuliers ; j’en indiquerai quelques-uns.
Quoi qu’il en soit, quand on crut devoir publier un précis de cet entretien, M. de Champagny s’adressa particulièrement à lui pour lui demander communication de son Rapport. […] M. de Senfft, dont la femme, je l’ai dit, était nièce du baron de Stein, crut devoir intercéder en faveur de la famille au sujet du séquestre des biens ; il ne réussit point dans sa demande, mais l’Empereur à qui il avait directement écrit ne lui en sut aucun mauvais gré.
Un certain goût modéré de bien-être matériel ne les révolte nullement ni ne les scandalise ; ils ne trouvent pas que le moral en souffre nécessairement, et ils se montrent disposés à prendre leur part des bienfaits acquis à tous ; ils admettent volontiers que la santé vaut mieux que la maladie ; et en se résignant aux maux inévitables, en s’y soumettant même avec constance ou douceur, il ne leur arrive plus guère, comme aux dures époques et aux âgés de fer, d’appeler à haute voix les calamités, de les demander au Ciel comme un moyen d’expiation, et de les saluer presque comme une bénédiction et comme une grâce. […] On se demande d’abord qui sont ceux qui se dévoueraient à une telle œuvre avec le même sentiment qui porte les chrétiens à se dévouer aux œuvres de charité et de prosélytisme qu’ils entreprennent.
Qu’on se demande ce que l’on préférerait d’être Aménaïde ou Voltaire ? […] Ce funeste trait de lumière frappe la raison avant d’avoir détaché le cœur ; poursuivi par l’ancienne opinion à laquelle il faut renoncer, on aime encore en mésestimant ; on se conduit comme si l’on espérait, en souffrant, comme s’il n’existait plus d’espérances ; on s’élance vers l’image qu’on s’était créée ; on s’adresse à ces mêmes traits qu’on avait regardés jadis comme l’emblème de la vertu, et l’on est repoussé par ce qui est bien plus cruel que la haine, par le défaut de toutes les émotions sensibles et profondes : on se demande, si l’on est d’une autre nature, si l’on est insensé dans ses mouvements ; on voudrait croire à sa propre folie, pour éviter de juger le cœur de ce qu’on aimait ; le passé même ne reste plus pour faire vivre de souvenirs : l’opinion qu’on est forcé de concevoir, se rejette sur les temps où l’on était déçu ; on se rappelle ce qui devait éclairer, alors le malheur s’étend sur toutes les époques de la vie, les regrets tiennent du remords, et la mélancolie, dernier espoir des malheureux, ne peut plus adoucir ces repentirs, qui vous agitent, qui vous dévorent, et vous font craindre la solitude sans vous rendre capable de distraction.
Quel droit divin a été donné à cet homme pour que, commençant son office le samedi dans une feuille, les gens s’en remettent, dès le dimanche, à son opinion, alors que s’il leur conseillait un plat ils hésiteraient, et demanderaient d’abord si ce monsieur a leur tempérament gastrique ? […] C’est à ce groupe d’hommes qu’il faudrait demander, sous les auspices de quelques esprits indépendants comme M.
Il ne faut pas demander, dans l’ordre des investigations scientifiques, l’ordre rigoureux de la logique, pas plus qu’on ne peut demander d’avance au voyageur le plan de ses découvertes.
Pilate lui demanda s’il était réellement le roi des Juifs 1131. […] Tout leur mécontentement tombait sur ceux qui venaient leur demander des supplices pour de vaines subtilités.
Neumann n’exécutait pas les clauses de son traité, en demandaient la résiliation. […] Lamoureux n’aurait naturellement pas eu le temps de préparer en quatre mois, bien que l’ouvrage n’ait pas de chœurs, la représentation de la Walkure pour sa saison théâtrale de 1387 ; mais, si les directeurs de la Monnaie n’obtiennent pas l’autorisation demandée, il y a tout lieu de croire, à moins d’un premier échec, que l’éminent chef d’orchestre ne s’en tiendra pas à Lohengrin 101.
Ce que Spencer n’a pas assez mis on lumière, c’est qu’à la loi physique qui veut que le mouvement commencé se continue répond dès l’origine, dans la conscience, une certaine tension, une certaine tendance psychique, la conscience d’une activité qui demande à s’exercer, à se poursuivre, à s’achever. […] Quant à l’activité spontanée dont parle Bain, elle est toute relative : elle désigne de la force emmagasinée, un ensemble de forces de tension, qui demandent nécessairement à se décharger sous les excitations vagues venues des profondeurs de l’organisme.
Une exposition claire & simple est tout ce qu’il demandoit dans un orateur fait pour annoncer les grands objets de la religion. […] Lorsqu’on demandoit à Massillon où il avoit pu trouver des peintures du monde aussi saillantes, aussi finies & aussi ressemblantes : dans le cœur humain, répondoit-il ; pour peu qu’on le sonde, on y découvrira le germe de toutes les passions.
Nous voyons d’ailleurs dans cette histoire, par l’exemple du bon Ebierbing et de sa femme Tookoolito, surtout de celle-ci, que ces humbles créatures ont une certaine aptitude à la civilisation qui ne demanderait qu’à être cultivée. […] J’ajouterai que, sans vouloir mêler la morale à la science, ni juger la valeur d’une dissection anatomique par ses conséquences sociales et religieuses, il est permis cependant, en présence de certains zoologistes si pressés de rabaisser l’homme jusqu’au singe et de se servir, pour le succès de leur thèse, de l’exemple du nègre, que cette thèse intéresse particulièrement, il est permis, dis-je, de demander d’où vient cette répulsion universelle que l’humanité civilisée éprouve aujourd’hui contre l’esclavage.
Nous nous demanderons alors si cette facilité de créer des mots, cette profusion de termes qui sont le propre de l’allemand ne se trouvent pas acquises au détriment de la clarté, de la netteté chez nous traditionnelles. […] Demandez-vous au contraire à notre langue française la cadence et la suavité de l’italien ?
On sent aussi que la vie des membres d’une telle faculté doit être laborieuse, puisqu’indépendamment des soins qu’ils donnent à l’instructin de la jeunesse, ils sont encore les oracles des tribunaux intérieurs et étrangers, et que toutes leurs décisions, devant être motivées, demandent un travail raisonné. […] I. daigne le consulter, je ne demande, pour prix de l’avoir indiqué, que la faveur de lui être nommé comme celui qui l’a indiqué à S.
Vos sociétés savantes proposent des prix pour savoir quelle a été l’utilité des croisades ; vous cherchez à expliquer les actions merveilleuses de l’héroïne d’Orléans, qui fut la simple bergère de Domremy ; et vous demandez où sont les sujets pour l’histoire, pour la poésie ! […] Que l’on ne me demande pas une explication précise et textuelle ; il est trop évident qu’elle est impossible.
» se demande gaiement M. […] On s’était battu dans une chambre avec la furie irlandaise, et le père de Sterne fut cloué au mur par l’épée de son adversaire, qui perça le mur et s’y enfonça…, si bien qu’embroché de cette rude manière, il demanda le plus poliment du monde à celui qui l’avait embroché, d’ôter le plâtre attaché à l’épée avant de le débrocher… Histoire réelle, qui enfile — comme l’épée enfila son père — toutes les histoires inventées par Sterne et racontées par l’oncle Toby et le caporal Trim dans le Shandy !
En même temps la conscience s’épanouissait au contact de la nature, et les terreurs, les scrupules, les aspirations vers la chasteté, le culte de la douleur faisaient place au libre rayonnement de l’individu, qui demandait à vivre pleinement par lui-même. […] Je demande s’il est possible à un artiste moderne d’enfanter une œuvre vivante, alors que sa propre pensée est sans contact possible avec la pensée du monde présent, et s’il est possible à ce monde d’accepter une création d’art, conçue absolument en dehors de sa réalité.
On ne peut donc douter que ces sortes d’éloges ne soient utiles ; mais on peut demander comment et dans quel genre ils doivent être écrits. […] Sera-ce alors que l’on descendra dans soi-même, que l’on interrogera sa vie, que l’on se demandera ce que l’on a fait de grand ou d’utile, que l’on prendra la résolution de se consacrer enfin à des travaux pour l’État ou pour soi-même, que le fantôme de la postérité qui n’existait point pour l’âme indifférente, se réalisera enfin à ses yeux, et qu’elle consentira à mépriser la fortune, à irriter l’envie ?
Il ne faut rien lui demander de plus, ou de moins, présentement. […] Bloy n’a qu’une arme, le balai : on ne peut lui demander de la porter comme une épée ; il la porte comme un balai, et il râcle les ruisseaux infatigablement. […] Il séduisait : on demanda à sa méthode des leçons de séduction. […] Un art si complexe demande un apprentissage et veut aussi la plus longue patience. […] Leur période uniquement historique se clôt vers 1860 : alors, sans modifier leurs procédés, ils demandent aux faits de la vie contemporaine ce qu’ils avaient demandé au document du passé : la vérité réaliste.
Proviseur au collège d’Angers, inspecteur de l’académie de Caen, puis deux fois recteur de l’académie de Douai, et, dans l’intervalle, recteur de celle de Lyon, il fut mis à la retraite sur sa demande en 1842.
On se demande de loin comment il se fait qu’un corps éminent comme l’Académie ait le don d’attirer, de susciter des noms si secondaires, en même temps que de plus hautement désignés s’en éloignent et s’en abstiennent.
— On demandait un jour à un homme considérable qui avait beaucoup connu Louis XVIII, si, vers la fin, lorsqu’il accepta et subit les ultra-royalistes et le parti du comte d’Artois, il avait bien toute sa tête ; cet homme considérable, et que nous pourrions nommer (Royer-Collard), répondit : « Il avait un peu baissé ; vers la fin il n’y avait plus en lui que ce qu’il était tout d’abord, le bel esprit, le petit esprit du XVIIIe siècle ; tout ce que l’expérience lui avait donné d’acquis dans l’intervalle s’en était allé. » — Ainsi cela arrive souvent en vieillissant ; on perd ce qui n’était qu’acquisition et emprunt ; on retombe au point de départ. — Eh bien, Louis XVIII, dans cette Correspondance avec M. de Saint-Priest, en est encore à ce point de départ, avant l’expérience acquise.
De son côté, il n’avait cessé de m’exhorter directement ou indirectement à me fixer, à croire… Mais, je le demande, que pouvais-je faire lorsque, tout d’un coup, je le vis passer du blanc au noir ou au rouge, et dans sa pétulance sauter par-dessus ma tête, m’enjamber comme au jeu du cheval fondu pour aller tomber tout d’un bond du catholicisme dans l’extrême démagogie ?
quelle est-elle donc, madame de Genlis, pour se croire tenue de faire, de son vivant, ce que nul n’a fait avant aile, ce que nul ne lui demande ?
Et chaque fois que l’on se demandait : « Qui sont donc MM.
On oppose toujours Milton, avec ses défauts, à Homère avec ses beautés : mais supposons que le chantre d’Éden fût né en France, sous le siècle de Louis XIV, et qu’à la grandeur naturelle de son génie il eût joint le goût de Racine et de Boileau ; nous demandons quel fût devenu alors le Paradis perdu, et si le merveilleux de ce poème n’eut pas égalé celui de l’Iliade et de l’Odyssée ?