« Me croirai-je pour tout cela le plus malheureux des hommes ? […] Je crois au contraire que, dans une certaine classe surtout, il en est si peu d’heureux, que s’il m’était proposé de changer mon sort pour le sort de celui qu’après un mûr examen je croirais le plus heureux d’entre dix hommes pris au hasard dans le nombre de ceux qui ont l’avantage, inappréciable parmi nous, de réfléchir, je refuserais sans hésiter cet échange : et je ne sais si j’accepterais cette proposition, ayant le choix dans vingt, dans cinquante. […] Si jadis j’avais pu croire ne faire guère que ce que j’ai fait (comme cela devient à craindre), je n’aurais jamais écrit. […] « La grandeur humaine est extrêmement vantée, mais je n’ai pas vu que l’homme pût être très-grand, en sorte que j’ai renoncé sans peine à être grand ; mais j’ai vu que l’homme pouvait être très-bon, et il faut tâcher d’être bon : je crois que j’eusse pu l’être si j’avais eu des jours moins asservis. […] Je crois que l’on se trompera.
Je crois même qu’à titre de pièce achevée et accomplie, de tragédie parfaite offrant le groupe dans toute sa beauté, il mettait Iphigénie au-dessus des autres, et la qualifiait le chef-d’œuvre de l’art sur notre théâtre. […] Je n’admets qu’à demi la similitude, mais je crois volontiers à la prédilection. […] Elles étaient nombreuses dans Bérénice, elles s’y croisaient en mille reflets, et il y a plaisir à croire les deviner encore. […] Elle crut qu’une victoire obtenue sur l’amour le plus vrai et le plus tendre ennoblissait le sujet, et en cela elle ne se trompait pas ; mais elle avait encore un intérêt secret à voir cette victoire représentée sur le théâtre : elle se ressouvenait des sentiments qu’elle avait eus longtemps pour Louis XIV et du goût vif de ce prince pour elle. […] Il faut croire à ce succès pourtant, d’après l’impression qui en est restée ; La Harpe, dans le chapitre de son Cours de Littérature où il juge l’œuvre, se plaît à rappeler le nom de Gaussin comme inséparable de celui de Bérénice.
Je ne sais si, comme le prétendent certains, l’homme est né sujet et réclame un maître, mais, à voir ce qui se passe, on serait tenté de croire que l’homme, né religieux, n’arrivera jamais à se passer d’idoles. […] Quand on écoute au ciel, dit Hugo, on croit entendre marcher quelqu’un. […] Il s’y croyait accrédité par les 200 éditions de son Histoire de Lourdes. […] « Les dangers de l’ignorance, énonce-t-il, et de la crédulité sont plus grands qu’on ne le croit. […] En cessant de croire à Dieu, tous n’ont pas cessé de croire au diable.
Ils ne se font croire que quand ils se font sentir, et il est très souvent de l’intérêt et même de l’honneur de ceux entre les mains de qui ils sont, de les faire moins sentir que croire. » Les autres inconvénients des guerres civiles qu’on a soi-même allumées, Retz nous les confesse sans réserve : un des premiers articles du Contrat de mariage entre le Parlement et la Ville de Paris avait été, nous l’avons vu, que les athées et libertins fussent réprimés et punis ; mais un des plus sûrs effets de la Fronde fut précisément de déchaîner ce libertinage, mortel à tout état de choses qui prétend s’établir et se consolider. […] Il sentait qu’on ne faisait pas fond en lui, qu’on ne le prenait que par une nécessité d’occasion ; il eût été homme à ressentir un procédé tout généreux de la reine et même de Mazarin, et un de ses plus vifs griefs contre ce dernier était qu’avec beaucoup d’esprit, il manquait absolument de générosité et d’âme, et que, supposant les autres à son image, il ne croyait jamais qu’on pût lui donner un conseil à bonne intention. […] Lors des conférences multipliées qu’il eut de nuit au Palais-Royal et ailleurs avec la reine, il est à croire que dans ces oratoires mystérieux, où elle le recevait pour conférer plus librement, il essaya s’il ne pourrait pas intéresser en elle la femme ; qu’il regarda souvent ses belles mains, dont Mme de Motteville nous a parlé ; qu’il eut l’air par instants rêveur et distrait aux questions mêmes de la politique ; mais la coquetterie de la reine ne prit pas à ce manège ; son cœur était fixé. […] Il en conclut que le ministère était encore moins à son goût qu’à sa portée : « Je ne sais si je fais mon apologie en vous parlant ainsi, écrivait-il en s’adressant à Mme de Caumartin ; je ne crois pas au moins vous faire mon éloge. » Cette gloire, ce point d’honneur dont Retz nous parle toujours, et qu’il ressentait à sa manière, c’était une certaine réputation populaire, la faveur et l’amour du public, c’était d’être fidèle aux engagements envers ses amis, de ne point paraître céder à un intérêt purement direct ; vers la fin, toute sa doctrine de résistance semble n’avoir plus guère été qu’une gageure d’honneur contre le Mazarin. […] Il nous suffit que plusieurs de ses contemporains, et qui l’approchaient de près, aient paru croire à sa persuasion finale du christianisme et d’une autre vie, pour nous imposer la réserve et le respect sur ce point suprême.
Ainsi donc le dénuement des faits et des témoignages ne sera point, en l’examinant bien, le motif d’une objection aussi sérieuse qu’on pourrait le croire. […] Peut-être serons-nous conduits à croire que, contre le cours ordinaire des choses, il faut laisser l’opinion suivre sa pente naturelle, indépendamment des mœurs. […] Des hommes impatients, qui craignaient de ne pas arriver assez tôt à la pleine jouissance de ce nouvel avenir qui leur était offert, crurent qu’ils ne pouvaient obtenir de garantie à cet égard que par un changement de dynastie. […] Pour y suppléer, il voulut entasser les événements ; il croyait vieillir ses institutions en pressant les dates. […] Cette dernière leçon n’était-elle point due à ceux qui croient que l’on peut changer de dynastie avec la même facilité que l’on ferait un nouveau bail ?
L’auteur de ce recueil, en réfléchissant sur cet obstacle, a cru découvrir que cette froideur n’était point dans l’essence de l’Ode, mais seulement dans la forme que lui ont jusqu’ici donnée les poètes lyriques. […] Au reste, ce qu’il désire avant tout, c’est qu’on ne lui croie pas la prétention de frayer une route ou de créer un genre. […] La première édition de ce recueil d’odes était suivie de trois poëmes de différents genres qui n’entraient pas dans le but de cette publication et que l’on a cru devoir supprimer.
Si nous en croyons Tertullien, les malheurs d’Œdipe40 n’excitaient chez les Macédoniens que les plaisanteries des spectateurs. […] Je crois voir de ta main tomber l’urne terrible ; Je crois te voir cherchant un supplice nouveau, Toi-même de ton sang devenir le bourreau !
Votre Majesté ne saurait croire avec quelle noblesse, quelle présence d’esprit, Mme la dauphine s’est conduite ; et M. le dauphin paraissait un écolier auprès d’elle. […] La position de notre armée était sûre, et, en attendant, on se serait plutôt cru à la Cour qu’à l’armée ; on ne voyait que spectacles, comédies et fêtes. […] Il n’était pas accoutumé à être planté là de la sorte ; il se crut joué, et il n’en prit nullement son parti. […] Des historiens, sans y croire, l’ont accueilli jusqu’à un certain point et l’ont prolongé en le discutant. […] On croit avoir mis le pied dessus, et il s’envole plus loin et il recommence !
Il croyait à la guerre prochaine avec la Prusse, et le maréchal n’y croyait pas. […] Je crois que nous aurons plus à faire qu’avec les Autrichiens : nous aurons de la terre à remuer. […] Ce changement embarrassa quelquefois le nouveau maréchal, qui d’ailleurs croyait avec raison que son élévation excitait l’envie. Il crut ne pouvoir se faire respecter qu’à force de hauteur, et il alla quelquefois trop loin à cet égard. […] L’armée prit ses cantonnements, et l’on put se croire en repos jusqu’à la belle saison.
Cependant de grands et hauts talents, obsédés ou aveuglés, cèdent au torrent et y poussent, imitent et encouragent les déportements dont ils croient pouvoir toujours se tirer eux-mêmes sans déshonneur. […] On en est réduit (le croirait-on ?) […] Si l’on peignait au complet le détail de ces mœurs, on ne le croirait pas. […] Quand on se croit la force en main, on en abuse aisément. […] Le propos eût été leste, et je ne puis croire que M.
Je ne sais si je m’abuse, mais je crois déjà voir en cette nature sensible, résignée et sobre, une naïveté attendrissante qui me rappelle le bon Ducis et ses amours, une vertueuse gaucherie pleine de droiture et de candeur comme je l’aime dans le vicaire de Wakefield ; et je me plais d’autant plus à y voir ou, si l’on veut, à y rêver tout cela, que j’aperçois le génie là-dessous, et qu’il s’agit du grand Corneille15. […] Il s’effaroucha, il s’indigna d’abord des chicanes de la critique ; mais il réfléchit beaucoup intérieurement aux règles et préceptes qu’on lui imposait, et il finit par s’y accommoder et par y croire. […] On se souvient des magnifiques vers de l’Épître à Ariste, dans lesquels Corneille se glorifie lui-même après le triomphe du Cid : Je sais ce que je vaux, et crois ce qu’on m’en dit. […] Ils pourroient sauver la gloire Des yeux qui me semblent doux, Et dans mille ans faire croire Ce qu’il me plaira de vous. […] Ceci devient malin ; on croirait que c’est du La Fontaine.
à peine ai-je eu prouvé à cet étourdi l’existence de Dieu, que je l’ai vu tout prêt à croire au baptême des cloches. » Pourtant la conversion de l’abbé de Choisy nous offre quelques traits aimables et sincères, et on n’a qu’à les relever dans le Journal qu’il fit, et qu’il publia bientôt après, de son voyage à Siam. […] … Pour moi, je ne crois pas qu’il y ait un meilleur séminaire qu’un vaisseau. […] Il est prêt, en toute rencontre, à croire à l’apparence, à accepter le merveilleux. […] Cela fait un effet admirable : et souvent, quand je ne dis mot, on croit que je ne veux, pas parler ; au lieu que la bonne raison de mon silence est une ignorance profonde, qu’il est bon de cacher aux yeux des mortels. […] En approchant du cap de Bonne-Espérance, on croirait qu’il va essayer de se mettre à la hauteur du sujet et de proportionner sa pensée à la majesté des horizons : La mer commence à être fort creuse, c’est-à-dire qu’on se voit quelquefois dans une vallée entre deux montagnes blanchissantes d’écume.
Dans le moment, il crut y voir son honneur. […] Il dut croire en avoir rendu un bien réel pour cet acte de vigueur qui avait empêché la dispersion et le sacrifice inutile de braves gens. […] Un moment il crut, avoir trouvé ce dernier retour de faveur qu’elle lui devait bien. On parlait de l’expédition d’Alger ; bien des personnes en haut lieu paraissaient la croire impossible. […] Arago et Champollion, je crois.
Sainte-Beuve le compare à Voiture, je crois. […] Maudit soit qui plus vous croira ! […] On le crut mort ; on éloigna sa jeune épouse. […] … Croyez-moi, il ne s’agit pas d’un paradoxe, comme on dit. […] Pinto a été repris à l’Odéon, je crois, il y a quelques années.
Ils sont si nets, si précis, qu’il faut bien y croire, cependant. […] Je jetais des regards rapides dans tout ce noir, où je croyais voir danser des nuages. […] Comme nous n’emportions aucun paquet, je pus croire à une promenade. […] J’étais comme la bête capturée, qui juge inutile de se débattre, et que l’on croit domptée. […] Je crus que Rodolpho se moquait de nous.
Croyez bien que c’est une affaire qui ne va pas toute seule… Oui, sans doute, vous êtes aujourd’hui dans les meilleures conditions pour vous laisser persuader. […] C’est si commode, de vivre dans son coin, pour soi et, tout au plus, pour les siens et pour deux ou trois amis, de se moquer du reste, de croire qu’on a fait tout son devoir de citoyen quand on a payé l’impôt, et tout son devoir d’homme quand on a lâché quelques aumônes prudentes, de pratiquer le dédaigneux odi profanum vulgus, d’être un spectateur détaché de la comédie ou de la tragédie humaine ! […] de première classe), vous aurez maintes occasions d’être secourables aux pauvres gens, de faire payer pour eux les riches, de réparer ainsi, dans une petite mesure, l’inégalité des conditions et d’appliquer pour votre compte l’impôt progressif sur le revenu Notaires (car il y en a ici qui seront notaires), vous pourrez être, un peu, les directeurs de conscience de vos clients et insinuer quelque souci du juste dans les contrats dont vous aurez le dépôt Avocats ou avoués, vous pourrez souvent par des interprétations d’une généreuse habileté, substituer les commandements de l’équité naturelle, ou même de la pitié, aux prescriptions littérales de la loi, qui est impersonnelle, et qui ne prévoit pas les exceptions Professeurs, vous formerez les cœurs autant que les esprits ; vous… enfin vous ferez comme vous avez vu faire dans cette maison Artistes ou écrivains, vous vous rappellerez le mot de La Bruyère, que « l’homme de lettres est trivial (vous savez dans quel sens il l’entend) comme la borne au coin des places » ; vous ne fermerez pas sur vous la porte de votre « tour d’ivoire », et vous songerez aussi que tout ce que vous exprimez, soit par des moyens plastiques, soit par le discours, a son retentissement, bon ou mauvais, chez d’autres hommes et que vous en êtes responsables Hommes de négoce ou de finance, vous serez exactement probes ; vous ne penserez pas qu’il y ait deux morales, ni qu’il vous soit permis de subordonner votre probité à des hasards, de jouer avec ce que vous n’avez pas, d’être honnête à pile ou face Industriels, vous pardonnerez beaucoup à l’aveuglement, aux illusions brutales des souffrants ; vous ne fuirez pas leur contact, vous les contraindrez de croire à votre bonne volonté, tant vos actes la feront éclater à leurs yeux ; vous vous résignerez à mettre trente ou quarante ans à faire fortune et à ne pas la faire si grosse : car c’est là qu’il en faudra venir Hommes politiques, j’allais dire que vous ferez à peu près le contraire de presque tous vos prédécesseurs, mais ce serait une épigramme trop aisée. […] Il est excellent de croire le plus possible à ces coïncidences dans l’ordre social.
C’est qu’on a cru sans doute que, dégagés de l’image ou de l’idée qu’ils contiennent, les mots n’existeraient plus qu’à l’état d’articulations vaines. […] On en était arrivé à croire, avant la création de la linguistique rationnelle, que ces mots latins étaient les seuls légitimes et que les autres représentaient le résidu d’une corruption extravagante ; mais la corruption elle-même a des lois et c’est pour ne pas les avoir observées qu’on a si fort gâté la langue française. Il n’est pas bien certain, en effet, que le vieux français fût aussi dénué qu’on l’a cru : si les innovateurs avaient connu leur propre langue aussi bien qu’ils connaissaient le latin, auraient-ils négligé afaiture pour construction, ou semblance pour représentation ? […] Tout en regrettant que le français se serve de moins en moins de ses richesses originales, je ne le verrais pas sans plaisir se tourner exclusivement du côté du vocabulaire latin chaque fois qu’il se croit le besoin d’un mot nouveau, s’il voulait bien, à ce prix, oublier qu’il existe des langues étrangères, oublier surtout le chemin du trop fameux Jardin des Racines grecques .
Malgré le peu qu’on sait de la vie de La Bruyère, je ne crois pas qu’il ait eu besoin davantage de grandes épreuves personnelles pour lire, comme il l’a fait, dans les cœurs. […] Mlle de Meulan ne croyait pas déroger en jugeant longuement Collé à la rencontre. […] C’est tellement supérieur, même à beaucoup d’esprit, dans une femme, que j’ai cru vous y reconnaître. » Ce dut être d’après la réponse qu’elle reçut de M. […] Jouez, jouez, âmes écloses ; Croyez au sourire des choses Qu’un matin d’or vient empourprer ! […] Elle tient une sorte de milieu entre Jean-Jacques et Mme Necker, à la fois pratique comme Jean-Jacques ne l’est pas, et rationaliste comme Mme Necker de Saussure ne croit pas qu’il suffise de l’être.
Ce serait à ne pas le croire, la Revue wagnérienne nous apprenant que « l’art wagnérien doit recréer la vie humaine ». […] Des profils qu’on croirait échappés de ce merveilleux album des Caprices où Goya évoque des visions de cauchemar. […] Albert Bataille a été entendre six fois, je crois, les quatre drames de la Tétralogie. […] Ils ne sont que deux cents à peine, et vous croiriez qu’ils sont dix mille. […] Il ne faudrait pas croire, cependant, que cette non-répétition des paroles nuit au développement symphonique de la pensée musicale ; elle y aide au contraire et en accentue la portée.
Nous croyons tous être libres dans l’exercice de notre volonté. Nous le croyons alors même que la science ou la philosophie essaye de nous démontrer le contraire. […] Non-seulement il y croit, comme le veut la conscience humaine, mais il la prouve, ou du moins croit la prouver en s’adressant à la raison pratique. […] Du moment qu’on ne croit plus à la liberté, on ne croit plus au devoir. […] Nous ne croyons pas qu’il soit bon de l’étendre jusqu’aux méthodes et aux formules propres à chacun d’eux.
Beaucoup le croyaient, d’autres restaient incrédules. […] Personne ne la croit, et elle ne se croit pas non plus. […] je crois le savoir. […] Il croyait le plus qu’il pouvait. […] Il a besoin de ne pas croire à la Providence, et il n’y croit pas.
Je crois… peut-être ? […] Il croit en Dieu : il croit en sa femme, et la tue dès qu’il cesse d’y croire ; il a l’honnêteté de celui qui possède ; sous l’humilité dort l’instinct. […] Tous y croient, comme on croit à vingt ans. […] Je crois hélas ! […] Nos auteurs y croyaient-ils ?
On lui a, plus d’une fois, reproché de n’avoir pas de principe théorique général, de ne pas croire assez au droit pris d’une manière abstraite ou philosophique, d’accorder beaucoup au fait. […] Je crois volontiers à une loi supérieure des événements, mais aussi à la profonde insuffisance des hommes pour la saisir, et il y a trop de source d’erreur à ne faire que l’entrevoir : la clef qu’on croit tenir nous échappe à tout moment. […] Il le rédigea sur un recueil d’édits du temps de Law ; on crut qu’il avait puisé à des mémoires particuliers. […] On le croirait uniquement fait, tant il les comprend, pour habiter en ces clartés sereines de l’intelligence. […] Puis viennent les basiliques, l’art roman, le mélange de l’ogive du nord avec l’art arabe : il a là toute une théorie déduite historiquement, et qu’il croit pleinement justifiable sous le point de vue technique aux yeux des gens du métier.
Je ne le crois pas. […] J’ai désiré ton jour, et j’y crois encore. […] Mais ce robuste ouvrier ne croyait pas avoir fini sa tâche. […] Élevés dans le doute, nous voulons croire à n’importe quoi. […] Et encore, toute réflexion faite, je crois bien que M.
Il n’est point de Littérateur qui ne se croit des droits aux suffrages de ses contemporains. […] Les Génies les plus distingués peuvent-ils se croire irréprochables ? […] Quelles que soient ces difficultés, nous ne les croyons pas capables de décourager un homme sage.
On m’a cru. […] Je crois l’oreille de M. […] On croirait que M. […] Rainouart le croit et repart combattre l’infidèle. […] Je n’en crois rien.
Sans que l’âme croie que tout est Dieu, elle croit que tout est en Dieu, que Dieu est en tout. […] Victor Hugo croit-il M. […] Puisse-t-il les avoir bientôt revendiquées et conquises, pour écrire désormais, sous l’œil de Dieu, ce qu’il croit, ce que nous croyons, le vrai, le juste, le bien, le beau ! […] Croyez-vous que l’Académie arrêtera son choix à l’un de ces noms ? […] le fou qui croit que la Mort nous regarde !
Tout le monde, las de douter, s’efforçait de croire. […] — C’est ma conviction, comme c’est, je crois, celle de tout le monde. […] Je crois que c’est pour les femmes. […] j’ai cru être poète ! […] Chatterton croit que c’est un emploi de commis.
Ce soir-là, on se crut mûr pour une révolution. […] À la vérité, je ne le crois pas. […] Zola ne croit pas que le monde spirituel s’oppose au monde physique. […] Afin de faire croire à leur frémissement, il en accentue le dessin, le relief, les colorations. […] L’auteur croit au perpétuel printemps des âges.
N’est-ce pas une illusion tout aussi forte de croire à l’immortalité littéraire ? […] Mais je crois aussi que c’est une exception fort rare. […] Beaucoup d’hommes, la plupart sans doute, croient tout ce qu’ils veulent ; un certain nombre, cependant, ne croit que ce qu’il peut. […] Je crois cependant que les fables de La Fontaine et les comédies de Molière sortent victorieusement d’une épreuve si dangereuse ; je crois ou je veux croire qu’un bon nombre de Français et de Françaises les aiment encore, quoiqu’elles leur aient été jadis imposées, et les relisent par goût. […] Croit-on que la gloire l’aurait ainsi favorisé s’il s’était appelé Martin ou Dupont ?
je crois assez me faire entendre. […] Tel est, je crois, l’avantage de ma stricte méthode, où la critique ne peut rien mêler, ni rien confondre. […] Veut-il donner à croire que ce sont des réalités qu’il a peintes ? […] vivons en bons chrétiens ; « C’est le parti, croyez-moi, qu’il faut suivre. […] La réponse même du Dieu témoigne l’absurde qui gâte la fiction, et qui empêche d’y croire.
C’est à tort que l’on croit ici quelque influence à la pure opposition. […] On croit tout justifier, en disant que les folies du tragique anglais sont dans la nature. […] Crois-moi, mon jeune époux, c toit le rossignol. […] Jeune insensé, qui crois pouvoir saisir le glorieux météore ! […] Il se croit désabusé, et il n’a point d’expérience.
Triomphez, vous dis-je, hommes lâches et cruels ; votre victoire est plus grande que vous ne l’avez cru ; vous ne voulez peut-être qu’humilier le talent, et vous l’avez découragé, vous l’avez abattu. […] N’en crois pas un dépit qui te trompe et ne te venge pas. […] Tant de talens, en blessant les yeux de l’envie, attirèrent ceux d’un roi qui ne la croyait pas. […] On croit qu’elle hâta la fin de ses jours. […] Ne les croyez pas ceux qui veulent être poëtes sans faire de vers, et grands hommes sans savoir écrire : ne voyez-vous pas que leur esprit n’est qu’impuissance, et qu’ils voudraient mettre les systèmes à la place des talens ?
Au temps où nous vivons, dans les circonstances de malheur qui nous cernent depuis surtout un siècle et demi, croit-on qu’il serait sans aucun inconvénient, par exemple, de mettre en saillie tous les détails du pontificat de Léon X ? […] Nous qui savons combien ; en toutes choses, la tradition doit être obéie, n’est-ce pas le cas de nous rappeler le mot de Bossuet : « Hier on croyait ainsi, et aujourd’hui on doit croire de même », et de l’élargir en y ajoutant : — Hier on faisait ainsi, et aujourd’hui on doit faire de même ; car le cardinal Baronius, c’est l’autorité d’un homme qui avait assez profond dans son âme le sentiment de l’Église pour agir, en toute circonstance, comme l’Église elle-même eût agi ? […] Croyait-il pouvoir accorder quelque chose aux passions pour leur refuser tout ensuite ? Croyait-il qu’un ajournement serait possible et le sauverait ? […] L’infaillibilité du Pape, à laquelle nous croyons plus qu’à la lumière, — car la lumière n’est qu’un fait et l’infaillibilité est un principe, — nous dispense du soin pesant de rien juger.
Par ce qui a été et par ce qui est, je crois pouvoir dire ce qui sera. […] Pourquoi semble-t-il laisser croire que nous avons peint uniquement la laideur ? […] Je veux donc croire que, par cette expression de « canaille littéraire », M. de Goncourt entend désigner une certaine rhétorique où les mots crus sont de rigueur. […] Et croyez que mon dossier sera riche. […] Il a été un bon élève de l’École normale ; il a même, je crois, professé à Nîmes.
Les protestants se sont loués en général de la modération de Mézeray à leur égard : il ne faut pas croire pourtant qu’il les épouse et qu’il pallie leurs excès. […] Mézeray, en favorisant cette demi-réforme, ne croit pas innover ; en religion comme en politique, il paraît croire qu’il suffit de revenir à une époque antérieure où régnait une sorte de constitution religieuse, monarchique et suffisamment populaire ; on l’eût embarrassé sans doute en le pressant de définir cette période idéale de notre histoire ou les abus avaient cessé moyennant la Pragmatique et la tenue régulière des États généraux. […] Mézeray paraît donc croire que la réponse tant citée du premier président a été une invention royaliste du lendemain et faite après le triomphe. […] Moreau, discute cette opinion ; il la combat, ou du moins il l’infirme, et penche à croire que, dans tous les cas, Mézeray n’est pas le seul ni même le principal auteur de ces pamphlets. […] En ce temps-là aussi on se croyait arrivé au comble de l’expérience humaine et de l’histoire (il en est ainsi de chaque génération), et, si le monde tournait autrement qu’on n’avait compté, on s’écriait : « Eh !
— Et plus tard à Paris, et ensuite à Cantorbéry ou à Londres, ne croyez pas que Casaubon puisse se livrer en paix et selon son cœur à ses études chéries ; non, ce qu’on demande de lui, ce que désirent les puissants du siècle, c’est autre chose : et qui donc, en aucun temps, excepté quelques esprits atteints d’une douce manie, va s’occuper uniquement des morts, des livres d’autrefois, des chastes et pures belles-lettres ? […] Il nous paraît dur de condamner ton ancienne Église comme coupable d’une telle ignorance, qu’il nous faille aujourd’hui croire le contraire de sa foi pour entrer dans le chemin de la vie. Or, sur un si grand mystère et sur quelques autres articles de grande importance, je suis certain, ou du moins je crois l’être, que l’ancienne Église a pensé tout autrement que ceux de doctrine toute récente. […] Je vois les uns, sous prétexte d’antiquité, soutenir des erreurs grossières ; les autres, en voulant fuir des erreurs qu’ils croient nouvelles, inventer eux-mêmes des nouveautés ; et, pour retrancher des abus, je les vois condamner et supprimer de leur autorité privée l’usage de beaucoup d’institutions des plus saintes, je le pense du moins. […] [NdA] Voici le passage que j’avais cru devoir supprimer d’abord, et qui complète la pensée : C’est déjà une grande recommandation dans mon esprit que le nom seul de ton ancienne Église, ô Christ Jésus !
C’est bien la plus vive, la plus parlante image de cette moitié de Lamennais à laquelle on a peine à croire quand on n’a fait que le lire, moitié d’une âme qui semblait en conversant se livrer tout entière, tant elle était gaie et charmante, et qui s’éclipsait si vite alors que son front se plissait et que sa physionomie noircissait tout à coup. […] Je croirais que lui, l’amant de la nature, il sentait trop l’universalité des choses pour aimer uniquement quelqu’un. […] Les poètes anglais du foyer, Cowper, Wordsworth, ont-ils jamais rendu plus délicieusement les joies d’un intérieur pur, la félicité domestique, ce ressouvenir de l’Éden, que le voyageur qui s’asseyant un moment sous un toit béni, a su dire : Le Val, 20 décembre. — Je ne crois pas avoir jamais senti avec autant d’intimité et de recueillement le bonheur de la vie de famille. […] Il continuait, il est vrai, d’écrire dans son journal qu’il ne se croyait pas de talent ; il se le démontrait de son mieux dans des pages subtiles et charmantes, et qui prouvaient ce talent même. […] Ces grandes organisations primitives auxquelles ne croyait pas Lucrèce et auxquelles Guérin nous fait presque croire ; en qui le génie de l’homme s’alliait à la puissance animale encore indomptée et ne faisait qu’un avec elle ; par qui la nature, à peine émergée des eaux, était parcourue, possédée ou du moins embrassée dans des courses effrénées, interminables, lui parurent mériter un sculpteur, et aussi un auditeur capable d’en redire le mystère.
comment ne pas être tenté à tout instant et en chaque occasion de retomber, même quand on aurait cru dans un temps, et sous une influence bienfaisante, trouver la guérison morale et le bonheur ? […] Voilà notre don Juan au complet, et de plus qui se croit un bon mari, ce qui est le trait comique. […] Tout s’accommode, moyennant quelque imbroglio encore et à la suite d’une dernière transe affreuse que Noirmont croit devoir infliger à Herman pour lui servir de leçon. […] Je crois peu à la guérison des passions quand elles sont réelles, profondes, et qu’elles se sont logées plus avant encore que dans le tempérament, je veux dire dans l’esprit et dans l’imagination. […] La meilleure guérison, en fait de passion, est de tâcher de s’inoculer une passion nouvelle ; c’est, je crois, ce qu’on appelle en médecine la méthode substitutive.
(Je le crois on avait supprimé les passages où elle avoue son sentiment et où elle s’en fait gloire.) […] J’ai eu occasion de passer quelques jours avec elle en 1791 ; cette femme, il faut en convenir, joignait un esprit supérieur à toutes les grâces de son sexe ; elle avait tout l’art nécessaire pour faire croire que tout chez elle était l’ouvrage de la nature. […] Elle n’y comptait probablement plus lorsque tout d’un coup, un beau jour, dans l’agitation des tempêtes publiques, et avec le rehaussement des vertus de citoyen, elle crut avoir trouvé son premier idéal agrandi en la personne de Buzot. […] Continue, mon ami, tes généreux efforts, Brutus désespéra trop tôt du salut de Rome aux champs de Philippes… » Voilà notre défaut tout cru. […] … Les méchants croient m’accabler en me donnant des fers.
Il fallut, le croirait-on ? […] Quand on le lui annonça, elle ne pouvait y croire ; elle accusa la justice française ; elle plaignit ceux qui y étaient soumis. […] Necker refusait absolument ; mais je le crois un très malhonnête homme, et la confiance ne s’établirait pas avec lui. […] Je crois que ce parti était nécessaire ; mais je crains en même temps qu’il n’entraîne dans bien des malheurs vis-à-vis des Parlements. […] L’idée de quitter son poste, ce poste d’honneur et de danger à côté du roi, ne lui entre pas un seul instant dans l’esprit : elle rougirait de honte à une telle pensée et se croirait l’indigne fille de sa magnanime mère.
Il est à croire qu’en comptant ainsi, il oubliait un peu le chiffre des gains. […] Je crois qu’ici il y a à distinguer entre les moments. […] L’indifférence pour le bien ou le mal qui se débite à notre sujet n’est pas chose en elle-même si rare qu’on le croit. […] Il n’est pas à croire que Talleyrand ait fait autre chose dans l’intervalle que voir venir, laisser faire, prendre patience : il n’était pas homme à devancer l’heure. […] Il croyait ainsi se prémunir contre l’apoplexie, et les nombreux bonnets de nuit pouvaient aussi lui servir de bourrelets en cas de chute nocturne.
On aurait tort de croire qu’il y a faiblesse et perte d’esprit à regretter ces agréments envolés, ces fleurs qui n’ont pu naître, ce semble, qu’à l’extrême saison d’une société aujourd’hui détruite. […] Je ne l’aurais pas cru. » Eugène a donc quelquefois un tort, Athénaïs a ses imprudences ; mais ils n’en sont que plus aimés. […] Qu’importe qu’en peignant son aimable héros l’auteur ait cru peut-être proposer un exemple à suivre aux générations présentes, qui n’en sont plus là ? […] vos fils dans l’enfance absorbent toutes vos pensées, embrassent tout votre avenir ; et lorsque vous croyez obtenir la récompense de tant d’années en les voyant heureux, ils vous échappent. […] Moraliste des replis du cœur, elle croit peu au grand progrès d’aujourd’hui ; elle serait sévère sur beaucoup de nos jeunes travers bruyants, si son indulgence aimable pouvait être sévère.