Mais ces pièces ont en général ceci de commun, qu’elles sont d’actualité, nées des circonstances et d’une particulière émotion des esprits. […] Colin Muset parlait une fois de son ménage : dans ces remuantes communes picardes, où les têtes sont chaudes, rien ne passionne plus les poètes du cru que les affaires locales, la vie de la cité, du quartier, du foyer, ils nous parlent d’eux, de leurs femmes, de leurs compères, raillant, invectivant, aimant, regrettant selon l’événement qui les inspire ou selon le vent qui souffle.
Une grande idée s’était levée, l’idée nationale, lien des âmes et principe d’unité littéraire : elle pouvait prendre la place des idées centrales et communes, d’où l’inspiration du moyen âge était sortie. […] Ni génie d’un homme, ni commun sentiment n’avaient la force de rejeter le poids encombrant des choses mortes.
Ils ont tous ce double trait commun : un sentiment très vif de la Beauté et un furieux besoin de Vérité. […] S’ils cherchent par-delà tout Évangile précis à cette heure où tous lès Évangiles tombent en ruines une religion qui satisfasse à la fois leur cœur et leur raison dans le fonds commun de toutes les religions et de toutes les métaphysiques, dans le frisson de mystère dont certaines questions ont toujours fait frémir toute l’humanité, dans les hiéroglyphes de l’ancienne Egypte, dans les grimoires de Paracelse et dans les méditations de Spinoza ne les condamnez pas si vite : êtes-vous bien sûr qu’ils aient tort ?
La démangeaison de se mêler de ce qui se dit et s’écrit, assez semblable aux courages que suscite l’odeur de la poudre, c’est là toute la vocation littéraire de l’amateur, vocation très commune dans un pays où l’on fait fortune par la conversation, et où tant de gens n’apprennent guère que de quoi causer. […] Je vous donne à deviner ce qui s’appelait, en ce temps-là, tour à tour, « une bibliothèque vivante où l’on apprend tout sans peine et sans étude ; une salle de musiciens où l’on entend les plus savants concerts ; un théâtre magnifique où tout ce qui frappe les yeux étonne l’esprit et glace la voix ; une école toute céleste où les esprits, de quelque étage qu’ils soient, peuvent, en y arrivant, s’élever à tous moments, et, par l’approche et la communication d’un corps lumineux, acquérir tous les jours des clartés nouvelles ; un parterre orné de fleurs de toutes les couleurs ; un corps qui marche à frais communs et à pas égaux vers l’immortalité ; le sanctuaire et la famille des Muses ; une si haute région d’esprit, que l’on en perd la pensée, comme, quand on est dans un air trop élevé, on perd la respiration. » C’est l’Académie française à qui s’adressaient ces louanges à la fois si énigmatiques et si outrées, dans des discours de réception où les nouveaux élus se donnaient toute cette peine pour ne pas se dire simplement reconnaissants.
Mais il n’est pas douteux qu’elle ne fût de droit commun dans l’Église primitive, et qu’elle ne figurât en première ligne dans l’attention des contemporains 838. […] Ce fut pour Céphas en particulier l’occasion de montrer un absolu dévouement et de proclamer une fois de plus : « Tu es le Christ, fils de Dieu. » Il est probable que dès lors, dans les repas communs de la secte, s’était établi quelque usage auquel se rapportait le discours si mal accueilli par les gens de Capharnahum.
Ils n’ont pas songé que ce qui nous intéresse dans l’artiste, c’est l’homme, car c’est l’humanité qui est la commune mesure entre lui et nous. […] * * * Puisque les poètes d’une génération sont nécessairement amenés à se grouper sous une appellation commune, je crois que le mot le plus juste qui puisse qualifier le mouvement de la nouvelle génération est le beau mot, rajeuni et élargi encore à cette occasion, d’Humanisme.
Le même dégoût pour les peintures et les idées communes produit ces deux effets contraires. […] Celui-ci, sans dessein et sans objet, se perd en écarts continuels, et étouffe quelques pensées heureuses sous un monceau de décombres ; celui-là a plus de suite et de plan, mais n’a presque point d’autre mérite, et délaie des idées communes dans des vers froids ou boursouflés.
est assurément une des plus larges, et la Critique, qui touche par hasard aux œuvres d’un soldat, doit insister sur ce point avec d’autant plus d’attention que le contraire est l’idée commune, et l’idée commune un préjugé.
Saint Vincent de Paul fut, je crois, dans son temps, quelque peu utile ; mais sous la Commune on l’aurait très bien fusillé. […] Odysse Barot, qui a peut-être de discrètes entrailles pour la Commune, ne voit les choses que sous cet angle toujours aigu de l’utilité ; et ses idées politiques doivent rendre cet angle plus aigu encore.
III Et cette révélation n’est pas la seule de ce livre profond, entrepris contre toutes les idées communes, et qui pourrait s’appeler, au lieu des Plateaux de la balance, le livre des révélations. […] Et, en effet, c’est la détestation du vulgaire et la chasse aux idées communes.
Qu’y a-t-il de commun entre Saint Louis et nous ? Qu’y a-t-il de commun entre son temps et le nôtre ?
Au contraire, cela est doux, apprivoisé, vulgaire, pris au chenil des idées communes qui trottent par le chemin et s’arrêtent aux bornes, et, pour continuer notre juste image, assez malpropre de moralité. […] Μ. de Girardin, qui a fait plus d’affaires que d’études, et qui n’a pas connu cette détresse que Shakespeare appelait « la grande culture », n’a rien, donc, quand on les compare, de commun avec Machiavel.
Assurément, l’aristocrate de sentiment et de sensation à qui j’avais affaire ne nous donnerait pas quelque crime grossier accompli sur une femme commune, et auquel elle répondrait par quelque vengeance physiquement féroce ou bassement perfide, comme on nous en donne tant dans les livres sensuels et matériels dont, à cette heure, nous nous repaissons. […] C’est que ce mari, un libertin qui a toute sa vie pratiqué l’inconstance, montre à la main, pour aller plus vite, retourne à ses libertinages… Est-ce assez plat, assez commun, assez parisien, ce dénouement, et assez indigne de Xavier Aubryet, l’auteur des Patriciennes de l’amour !!
Par l’évidence de son génie, Balzac, dont il est question, est précisément un de ces hommes qui créent à ceux qui le regardent des obligations d’aperçu ; et l’on peut dire hardiment que le critique qui n’a pas vu en lui et qui n’y montre pas ce que le commun des hommes ne peut voir, n’était réellement pas digne de le regarder ! […] Poitou n’est que la répétition pédantesque et très-fastidieuse de toutes les idées communes et hostiles qui ont été, à toutes les époques, exprimées sur Balzac depuis qu’il avait commencé la grande œuvre si prématurément interrompue par sa mort.
D’autres relèvent les choses communes par des expressions nobles : lui, presque toujours, peint les grandes choses sous des images familières : cette manière peut être critiquée, mais elle est piquante. […] Il consiste presque toujours dans des allusions fines, ou à des traits d’histoire connus, ou à des préjugés d’état et de rang, ou aux mœurs publiques, ou au caractère de la nation, ou à des faiblesses secrètes de l’homme, à des misères qu’on se déguise, à des prétentions qu’on ne s’avoue pas ; il indique d’un mot toute la logique d’une passion ; il met une vertu en contraste avec une faiblesse qui quelquefois paraît y toucher, mais qu’il en détache ; il joint presque toujours à un éloge fin une critique déliée ; il a l’air de contredire une vérité, et il l’établit en paraissant la combattre ; il fait voir ou qu’une chose dont on s’étonne était commune, ou qu’une dont on ne s’étonne pas était rare ; il crée des ressemblances qu’on n’avait point vues ; il saisit des différences qui avaient échappé ; enfin, presque tout son art est de surprendre, et il réussit presque toujours.
Une autre précaution non moins salutaire fut de réunir le sénat et l’ordre équestre dans l’intérêt d’une défense commune. […] Quelques-uns de ses traités de morale sont d’un intérêt médiocre, d’une philosophie commune, et même un peu déclamatoire. […] Peut-être aussi les grands effets d’un art mêlé de barbarie sont-ils, à tout prendre, plus accessibles et plus communs que la perfection du génie. […] Elles sont, la plupart, pompeuses et vides, extravagantes et communes. […] Il fut arrêté, le 13 septembre, par ordre extraordinaire de la chambre des communes.
Dupin : on peut le définir le plus spirituel des esprits communs.
De tels engagements paraissaient tout simples il y a trente ans, lorsque le commun et ardent amour de l’art faisait fraterniser entre eux les artistes de toutes armes, de la plume, du pinceau, de l’ébauchoir et du piano.
Peu d’Orateurs Chrétiens offrent plus d’exemples de cette onction qui attendrit, de ce pathétique qui maîtrise, de cette noblesse d’expressions qui donne du poids aux idées les plus communes.
En donnant ces préceptes, nous ne prétendons pas les appliquer à l’affectation trop commune de ne choisir jamais que l’amour pour ressort d’intérêt.
Ce n’est pas non plus l’envie de briller parmi des Nations incultes & grossieres ; d’aller faire valoir ailleurs un mérite qui n’eût été que commun dans leur patrie, qui les a transportés sur des terres étrangeres & barbares : un sentiment plus noble leur a inspiré le courage d’affronter les mers, les climats, & la mort.
Les productions les plus étrangères à nos mœurs, les livres sacrés des nations infidèles, le Zend-Avesta des Parsis, le Veidam des Brahmes, le Coran des Turcs, les Edda des Scandinaves, les maximes de Confucius, les poèmes sanskrit ne nous surprennent point : nous y retrouvons la chaîne ordinaire des idées humaines ; ils ont quelque chose de commun entre eux, et dans le ton et dans la pensée.
Ce sont deux mondes qui ne semblent avoir rien de commun. […] Cette unité est et ne peut être que ce point commun à tous les philosophes, de faire usage de leur raison avec une liberté absolue. […] C’est sur ce fond commun que le temps dessine toutes les différences qui distinguent l’homme de l’homme. […] Remarquez que si ce peuple ne représente point une idée, son existence est tout simplement inintelligible ; les événements par lesquels il se développe, n’ayant pas de but commun, n’ont pas de mesure commune et forment alors une diversité perpétuelle sans aucune unité. […] L’esprit d’un peuple, l’esprit commun à tous les citoyens, voilà ce qui constitue la patrie.
La vie ramène de communs états d’âme. […] Aussi bien, cette joie que procure le sentiment en nous de la vie qui s’écoule n’a rien de commun avec les voluptés charnelles. […] Jamais on n’avait encore embrassé d’un plus vaste regard une succession continue de chefs-d’œuvre pour en mieux fixer la commune origine. […] Parles heurts, les différences perçues en pays étranger, on saisit mieux sa propre réalité et à quelle âme commune on appartient vraiment. […] Le lyrisme, pour pénétrer dans le « gros public », a besoin de rencontrer non seulement un esprit commun, mais une âme commune.
Chacun de ces groupes d’hommes se parque autour d’un centre commun, et voilà les royaumes. […] Elle lui montre qu’il est double comme sa destinée, qu’il y a en lui un animal et une intelligence, une âme et un corps ; en un mot, qu’il est le point d’intersection, l’anneau commun des deux chaînes d’êtres qui embrassent la création, de la série des êtres matériels et de la série des êtres incorporels, la première, partant de la pierre pour arriver à l’homme, la seconde, partant de l’homme pour finir à Dieu. […] C’est d’ailleurs cette étude, soutenue d’une ardente inspiration, qui garantira le drame d’un vice qui le tue, le commun. Le commun est le défaut des poëtes à courte vue et à courte haleine. […] En somme, rien n’est si commun que cette élégance et cette noblesse de convention.
Pour descendre peut-être du singe, — ou le singe et nous d’un commun ancêtre, — en sommes-nous plus avancés ? […] … Lors donc que, dans une société, il existe un pouvoir constitué et mis à l’œuvre, l’intérêt commun se trouve lié à ce pouvoir, et l’on doit, pour cette raison, l’accepter tel qu’il est. […] Nous n’en formerions pas moins, dans l’univers, en dépit de Spinoza, comme un « empire dans un empire. » Et ce nouveau déterminisme, ce déterminisme moral, étant la condition de l’humanité, n’aurait rien de commun avec celui qui « conditionne » les phénomènes des sciences physiques et naturelles. […] On ne saurait mettre la question de la divinité de Jésus à la merci d’une chicane de grammaire ou de chronologie, et la crédibilité des Évangiles n’a rien de commun avec le problème du « surnaturel ». […] On voit encore une fois que tout cela n’a rien de commun avec la question de savoir si les « institutions charitables » sont plus nombreuses et mieux administrées en pays catholique qu’en pays protestant.
C’est lui que ressent et qu’illustre aussi, en une contraction sèche et paradoxale, outrepassant la sensibilité commune aussi bien que le langage commun, la poésie de Mallarmé. […] Et Mallarmé creuse seulement d’une façon plus paradoxale dans un fonds commun de l’art. […] Observons d’ailleurs que l’idée d’être, la vérité de nos hallucinations, ne constituent qu’un accent mis sur nos perceptions communes, sur les perceptions communes aux hommes, non en tant que perceptions, mais en tant que communes. […] Les moments de la durée paraissent chez lui moins dépendants qu’ils ne le sont pour la vie intérieure commune. […] Bergson, développant que, contrairement à une théorie très commune, ce n’est pas par images que l’on pense profondément.
La pauvre bête, qui se trouvait aussi seule et hennissait plaintivement après d’autres chevaux, semblait partager le chagrin de notre commun abandon. […] Il n’arrive rien d’extraordinaire à cet étudiant bâlois, et son cas est des plus communs ; ses émotions, ses impressions n’ont rien de compliqué, ni de rare en nature. […] N’y a-t-il pas eu là, à un moment, une forme d’esprit peu commune et d’autant plus intéressante à connaître ? […] Ils ont décrit l’un et l’autre une fermeté d’âme commune en leur temps, et l’idéal où cette forme d’âme tendait. Ce type a été délaissé par la littérature, et, je le veux bien, parce qu’il avait cessé d’être commun dans la nature.
. — Tablettes d’une femme pendant la Commune (1872). — Les Militantes, poésies (1876). — Le Long de la vie, nouvelles impressions (1876).
Sa muse n’a rien de commun avec celle qui trône aux carrefours et qui va mendier parmi les foules une popularité détestable, celle des gros mots et des idées basses.
Toutefois, la conception du Misanthrope peut avoir eu un autre principe : ne serait-ce pas l’intérêt commun de la société des quatre amis.
Nous ignorons s’il est vraiment un des parens de cet Auteur ingénieux & ordurier ; mais nous pouvons assurer qu’il n’a rien de commun avec lui que la licence scandaleuse de ses Vers, plus pitoyables encore que sa Prose ; ce qui a fait dire à bien des gens, qu’il eût mieux valu, pour sa gloire, qu’il se fût uniquement attaché à la Médecine, où il auroit pu cacher plus facilement ses fautes.
Pour engager les Prédicateurs à tenir la tête droite, il les avertit très-élégamment, qu’une tête baissée déplaît, parce que cette contenance est commune aux dévotes.
Tel est, entre autres, son Discours sur la maniere de lire les Vers, remarquable sur-tout par le mérite d’une Versification variée, & par l’art d’exprimer noblement & avec élégance les choses les plus communes.
Rabelais seroit actuellement plongé dans l’oubli, s’il n’eût pas passé toutes les bornes ; moyen assuré d’entraîner la multitude & de paroître merveilleux aux Esprits communs.
L’Art de tenir les Livres à doubles parties, in-fol. par Samuel Ricard : bon ouvrage & peu commun.
Celle de la douleur serait misérable ; celle du désespoir commune.
Les gouvernements, monarchies ou républiques, traitent avec eux, leur envoient des ambassades ou en reçoivent d’eux, concluent des concordats ou des conventions avec eux, et sont tenus de les exécuter par le simple respect de leur parole, jusqu’à ce qu’ils soient périmés ou modifiés d’un consentement commun ; en un mot ils gouvernent légitimement la portion d’empire qui leur a été dévolue sur ce globe. […] Cette munificence acquit à mes yeux un triple prix parce qu’elle me fut transmise par madame Récamier, femme digne de cette société avec les illustrations de Londres, de Paris et de Rome, et qui m’a légué elle-même un souvenir immortel, le beau portrait de notre ami commun le duc Matthieu de Montmorency. […] J’avais à mon service un jeune homme de vingt ans, de mœurs angéliques, d’une prudence, d’une intelligence et d’une capacité très au-dessus de sa condition, d’une rare intégrité et d’une fidélité sans exemple, d’une propreté en tout et d’une amabilité peu communes. […] « Une grande douceur de caractère, une très aimable gaieté dans le commerce habituel, une pureté de mœurs qui n’avait jamais été souillée en aucune manière, une sévérité de conduite sacerdotale jointe à une indulgence parfaite pour les autres, une sagesse constante dans le gouvernement des deux églises confiées à ses soins, une profondeur peu commune spécialement dans les études sacrées, aucune contrariété individuelle, aucune hauteur, jamais une querelle avec ses collègues, — il faut en excepter la seule qu’il soutint contre le Légat de sa province pour la défense des immunités de ses églises d’Imola, — enfin le renom d’excellent homme dont il jouissait partout, comptaient pour autant de titres et de qualités intrinsèques. […] Ce parti aurait le mérite de l’avoir désigné, et ses membres n’avaient aucun grief à articuler contre lui, — si ce n’est tout au plus son âge peu avancé, qui pouvait porter obstacle aux espérances des personnages se flattant de monter sur le trône dans le futur conclave. » Ce cardinal, inventeur d’une trame aussi bien ourdie, se promenant un jour dans les corridors du conclave avec Consalvi, dont depuis longtemps il était l’un des amis, vint à parler de la longueur du conclave et des embarras de la nouvelle élection, — car tel était le sujet des conversations journalières et communes à tous. — Il s’ouvrit dans cette occasion au secrétaire, et lui manifesta non-seulement en général le projet qu’il nourrissait de faire qu’une faction choisît le nouveau pape dans la faction contraire, afin qu’à l’heure de l’élection la part fût égale pour tous, mais encore il lui confia l’idée spéciale de briser le grand obstacle qui s’offrait aux cardinaux cherchant le pape dans le parti Mattei.
Mais il n’y a pas de commune mesure entre ces deux choses. […] Dans une certaine période de la vie de l’humanité, quand il y avait des races nettement délimitées, la race était une marque commune de vastes groupements d’hommes. […] Expression directe d’une physiologie individuelle, marquée d’un sceau authentique d’unicité et de véracité, l’intuition heurte de front les notions communes et en dévoile à nos yeux la vanité. […] Celle-ci n’est plus le privilège de quelques-uns : elle est le lot commun de tous les individus. — Cet individualisme est d’autre part le plus radical, le plus intransigeant, en ce sens qu’il croit trouver dans ce minimum d’originalité personnelle un motif suffisant d’indépendance et d’insoumission individuelle. […] Est-ce à dire qu’il n’y ait rien de commun entre ces deux individualismes et qu’il n’y ait aucun lien entre eux ?
., et outre leur qualité commune d’intensité, pourquoi les sensations n’auraient-elles pas une seconde qualité commune, plus visible dans les sensations du toucher et de la vue que chez les autres, l’extensivité, c’est-à-dire l’élément de l’étendue, de cette juxtaposition de parties étalées qui caractérise l’existence dans l’espace ? […] Quand même la représentation de l’étendue serait liée à toute expérience, cela prouverait simplement qu’elle est un mode général de l’expérience, c’est-à-dire une expérience commune à toutes les expériences, comme l’intensité. […] Si, de plus, nous y ajoutons le mouvement avec les sensations musculaires, enfin le toucher actif et passif, la carte spatiale finira par se dessiner de mieux en mieux dans notre imagination ; et cette carte ne sera pas autre chose qu’un résidu de sensations et d’états de conscience divers, mais ayant pour caractère commun l’extensivité, laquelle est immédiatement fournie par la sensation constante de notre corps entier. […] Elle est le cadre commun du mécanisme et de la finalité : du mécanisme, parce qu’elle ouvre devant nous le champ illimité des mouvements possibles ; de la finalité, parce que les mouvements de notre part auxquels elle ouvre ainsi une perspective sont tous appétitifs et tendent tous à quelque lin.
Leur caractère commun est aisé à démêler, et rarement, du style à la composition, de la description à la psychologie, des « mots aux faits, un artiste a fait preuve d’une plus rigide conséquence. […] Soit par l’harmonie de phrases supérieures à leur sens, soit dans la grandeur d’âmes douloureusement séparées du commun, soit dans l’évocation d’époque mortes et sublimées dans son esprit en leur seule splendeur et leur seule horreur, il sut s’éloigner de ce qui existe imparfaitement. […] Dans ces alliances adverses, dans ces idéaux contradictoires, semble résider le génie, l’originalité, le caractère, l’indice psychologique particulier de Flaubert, qui n’eut dans toute sa carrière, que cette chose chez lui primordiale et terme commun, le style. […] Que l’incohérence résulte d’une concentration volontaire puis habituelle de l’effort d’exprimer successivement en une forme difficile chacune des pensées qui le traversent, ou qu’elle provienne chez l’aliéné — comme cela est probable d’une irrégularité de la circulation sanguine cérébrale, semblable à celle qui produit la fantaisie des rêves en d’autres termes que ce soit l’attention3 ou la maladie qui abaissent l’activité commune de l’encéphale, au profit de ses parties, le résultat est physiologiquement et psychologiquement le même. […] Si l’on note le caractère commun de « l’écriture artiste » chez des gens aussi dissemblables que les de Goncourt, Baudelaire, Leconte de l’Isle, Th. de Banville, Huysmans, Villiers de l’Isle-Adam, Cladel, on remarquera que tous affectionnent une forme de phrase et une série de mots qui demeurent identiques à travers les sujets divers qu’ils traitent ; en d’autres termes, tous poursuivent deux buts, et non un seul en écrivant : exprimer leur idée construire des phrases d’un certain type ; en d’autres termes encore tous sont doués d’un certain nombre de formes verbales et syntactiques, dans lesquelles ils s’emploient avec une extraordinaire adresse à rendre les idées qui s’associent ou qui pénètrent dans leur esprit.
Ce qui se passe et ce qu’on pense à Véretz ressemble à ce qui se passe et se fait dans des milliers de communes de France. […] Un certain goût commun, formé par les disciplines classiques, a disparu. Un goût romantique commun ne lui a jamais succédé. […] » Telle était bien l’impression commune. […] D’autres s’élèvent aussi haut, mais ne le font pas dans la même ligne d’idées et de sentiments communs à tous.
En aristocratie, qui peut agir d’une façon désintéressée et se placer au-dessus des intérêts individuels et ne voir que le bien commun ? […] Il faut dans une société une autorité qui commande, c’est-à-dire, d’une part qui dispose de la partie des forces qu’ont abandonnée les individus pour former une force commune ; d’autre part qui, par lois, décrets ou ordonnances, dirige les individus vers le bien commun. […] Toute la peuplade travaillait et les ouvriers de chaque profession assemblés faisaient leur ouvrage en commun, en présence de leurs surveillants, nommés par le fiscal. […] Ils ne peuvent s’entendre et poursuivre un objet commun que quand l’un a absorbé les deux autres. […] Ils appelaient les nations vingt ou trente bourgades, leurs voisines, qu’ils voulaient exterminer, et ils crurent qu’il fallait n’avoir rien de commun avec elles.