A vingt et un ans, retiré dans une solitude champêtre en Normandie, il exprimait pour lui et pour un ami, Achille Du Parquet, dans un Journal confidentiel, les dispositions et les facilités de son esprit, il laissait déborder l’ivresse de son âme : « Couvent de Caudebec, jeudi matin, 30 octobre 1806. […] Il y a en nous comme deux amis, comme deux frères, d’âge inégal, inégaux surtout de précocité et d’humeur : le premier, le plus vif et le plus prompt, si ardent, qui commence sitôt, qui s’ébat si joyeux, qui se lasse avant l’autre ; le second plus lent, plus engourdi dans la jeunesse, qui se décide tard, qui procède pas à pas, gagne du terrain peu à peu et reprend l’avance au milieu du chemin. […] Il faut l’entendre nous raconter sa vie, et en prose d’abord ; car sa prose a du naturel et de la grâce : « C’est là que j’ai passé, dit-il, loin des distractions et des entraînements du monde, de 1808 à 1816 ou 17, bien des semaines ou des mois de la belle saison et de l’automne, quelquefois avec un ami, le plus souvent tout seul, et alors dans une solitude si profonde, si complète, que je demeurais des jours entiers sans faire usage de la voix. […] Un toit, la santé, la famille ; Quelques amis, l’hiver, autour d’un feu qui brille ; Un esprit sain, un cœur de bienveillant conseil, Et quelque livré, aux champs, qu’on lit loin du grand nombre Assis, la tête à l’ombre, Et les pieds au soleil. Horace, Malherbe, Racan, vous reconnaîtriez certainement en ces strophes un disciple et un ami.
Ce jour-là, à sept heures du soir, un ami intime, un ami d’enfance de M. de Girardin, le docteur Cabarrus arrivait chez M. de Lamartine, aux Affaires étrangères, pour y dîner. […] Voici un ami que j’attendais, M. […] Le docteur conduisit son ami jusqu’à la rue Grange-Batelière, où tout danger et toute menace avaient cessé. […] C’est à cette prison de la Conciergerie qu’il dut de lire à tête reposée les Œuvres de Turgot, et dans cette persécution qui ennoblit, qui épure les caractères et les retrempe quand elle ne les aigrit pas, lui qui avait souvent écouté des économistes plus habiles, mais d’une inspiration moins élevée et moins sévère, lui qui avait pris ses premières notions financières du célèbre Ouvrard, le Law de notre temps, il acquit le droit d’appeler désormais Turgot son maître, son ami.
Jean-Bon fut comme la plupart des hommes de cette époque : son esprit qui était ferme et net, et non supérieur, s’excitant et s’enflammant au foyer du cœur et au souffle de la passion, marcha avec les événements sans les devancer de beaucoup, et il est de ceux qui auraient pu dire en toute vérité avec le moraliste : « Les occasions nous font connaître aux autres, et encore plus à nous-mêmes. » Le 30 avril 1789, à l’occasion de l’Édit de Louis XVI en faveur des Protestants et en vertu duquel il leur était permis de s’avouer tels désormais sans péril et sans crainte, de pratiquer leur culte, de contracter mariage selon les lois et de jouir des avantages et des droits de citoyens, Jean-Bon prononçait à titre et en qualité de pasteur, « devant quelques vrais serviteurs de Dieu et divers citoyens amis de la religion, de la tolérance, de la patrie et de l’humanité », un discours ou sermon où il se montrait pénétré de reconnaissance envers « le bienfaisant monarque », et d’une sensibilité autant que d’une modération qu’il n’a que trop tôt démenties : « Mais peut-on se le dissimuler ? […] Ces hommes de talent et d’ambition qui, la plupart, depuis l’Assemblée législative avaient déjà tâté de la vie politique et étaient chaque jour en scène, avaient des engagements pris, des liaisons, des antipathies vives, des amis et des ennemis déclarés : lui, il arrivait sur le grand théâtre, à l’état abstrait, pour ainsi dire, neuf, pur du moins de toute prévention personnelle, et l’on peut dire qu’à cet égard il offrait table rase. […] Il nous faut des maîtres plus sensibles qu’instruits, plus raisonnables que savants, qui dans un lieu vaste et commode, hors des villes, hors de l’infection de l’air qu’on y respire et de la dépravation des mœurs qui s’introduit par tous les pores, soient les égaux, les amis, les compagnons de leurs élèves ; que toute la peine, que tout le travail de l’instruction soit pour le maître, et que les enfants ne se doutent même pas qu’ils sont à l’école ; que dans des conversations familières, en présence de la nature et sous cette voûte sacrée dont le brillant éclat excite l’étonnement et l’admiration, leur âme s’ouvre aux sentiments les plus purs ; qu’ils ne fassent pas un seul pas qui ne soit une leçon ; que le jour, la nuit, aux heures qui seront jugées les plus convenables, des courses plus ou moins longues dans les bois, sur les montagnes, sur les bords des rivières, des ruisseaux ou de la mer, leur fournissent l’occasion et les moyens de recevoir des instructions aussi variées que la nature elle-même, et qu’on s’attache moins à classer les idées dans leur tête qu’à les y faire arriver sans mélange d’erreur ou de confusion. » Vous voyez d’ici le tableau idéal et enchanteur de toutes ces écoles primaires et rurales de la République française, où chaque enfant serait traité comme Montaigne, Rabelais ou Jean-Jacques ont rêvé de former et de cultiver leur unique élève. […] Ses amis, toutefois, jugèrent prudent de l’éloigner, et on le fit nommer consul de France à Alger en 1795. […] Mais, mes chers amis, faites tout ce qui dépendra de vous pour que les impressions qu’il va recevoir ne lui nuisent point ; travaillez à nourrir sa sensibilité.
Lebrun-Tossa, son ami alors et son collaborateur en perspective, non pas un projet de canevas, mais une véritable pièce en trois actes et en vers, presque semblable en tout à celle qui est imprimée sous le titre de Conaxa, et qu’il en tira, comme c’est le droit et l’usage de tout poëte dramatique admis à reprendre son bien où il le trouve, une comédie en cinq actes et en vers, appropriée aux mœurs et au goût de 1810, marquée à neuf par les caractères de l’ambitieux et du philanthrope, et qui mérita son succès. […] D’anciens amis de Fouché ou de Rovigo, des bonapartistes mécontents, en se mêlant à d’autres nuances, devinrent subitement les meneurs et, je n’hésite pas à le croire, les organes sincères d’une opinion publique qui les prit au sérieux et à laquelle ils sont restés fidèles. […] Ainsi l’homme d’imagination plaidera sa cause sans déployer ses cahiers, et il évitera le reproche le plus sensible à tout ami de l’idéal, celui d’être taxé de rêve et de chimère. […] On avait plaisir, en l’écoutant, à retrouver le vieil ami de Chateaubriand et de Fontanes, celui à qui M. […] On en a retenu et l’on en cite encore quelques-uns dans les Deux Gendres : Ceux qui dînent chez moi ne sont pas mes amis… ; et à propos d’un écrit du gendre philanthrope : Vous y plaignez le sort des nègres de l’Afrique, Et vous ne pouvez pas garder un domestique… On pourrait ainsi en glaner un certain nombre encore dans les Deux Gendres, presque pas un dans l’Intrigante.
Si l’on en croit La Rochefoucauld, ce fut dans le court intervalle qui s’écoula entre la mort de Richelieu et celle de Louis XIII, que Mazarin commença à s’ouvrir les avenues vers l’esprit et le cœur de cette princesse, à se justifier auprès d’elle par ses amis, et à se ménager peut-être quelque conversation secrète, dont elle-même faisait mystère à ses anciens serviteurs. […] Quand Mazarin, pour remettre à la raison les anciens amis de la reine devenus trop importuns et trop importants, et qui revendiquaient le pouvoir comme une dépouille qui leur était due, eut fait arrêter le duc de Beaufort, tout le monde admira, chacun s’inclina. […] Mais Louis XIV surtout, qui, enfant, aimait peu Mazarin et se sentait froissé par lui comme roi et comme fils (les fils instinctivement aiment peu les amis trop tendres de leur mère), qui plus tard l’avait apprécié et comprenait l’étendue de ses services, était toutefois impatient que l’heure sonnât où il put enfin régner. […] Il ne voulut point que je lui parlasse d’affaires : « Je ne suis plus, me dit-il, en état de les entendre ; parlez-en au roi, et faites ce qu’il vous dira : j’ai bien d’autres choses maintenant dans la tête. » Et revenant à sa pensée : « Voyez-vous, mon ami, ce beau tableau du Corrège, et encore cette Vénus du Titien, et cet incomparable Déluge d’Antoine Carrache, car je sais que vous aimez les tableaux et que vous vous y connaissez très bien ; ah ! mon pauvre ami, il faut quitter tout cela !
Voilà donc Carrel qui, en reprenant la plume après la révolution de 1830, s’est dit qu’il ne voulait pas faire d’opposition systématique ; qu’il ne voulait que conseiller, appuyer de ses idées un pouvoir ami ; qu’il n’y avait plus, en quelque sorte, que des questions d’intérieur et de ménage à éclaircir entre la royauté consentie et ceux qui en avaient procuré l’avènement ; et, malgré tout, il est bientôt amené par le cours même des choses, par le train du jeu, par l’action et la passion qu’il y met, à devenir hostile, amer, et en peu de temps irréconciliable. […] Nous connaissons tous l’excellent style et l’excellent esprit de notre ami M. de Sacy des Débats : eh bien, le style de Carrel, quant au fond, diffère peu de celui de M. de Sacy, et ce n’est guère que cette même langue, plus animée de passion, plus trempée d’amertume et plus acérée. […] Durant ces années 1831-1832, Carrel s’était fait une belle existence, et la première dans la presse de l’opposition ; il jouissait à cet égard par le talent, par le succès dans l’opinion, par l’ascendant marqué qu’il prenait chaque jour, et par la contradiction même qui allait à sa nature amie de la lutte. […] Il s’est peint lui-même au vrai dans une lettre familière de ce temps, et qu’il écrivait à un de ses plus anciens amis, M. […] Il ne partageait point les idées des diverses fractions socialistes du parti républicain : Lisez dans le supplément du National d’aujourd’hui, écrivait-il à un collaborateur (25 février 1833), le discours prononcé par un membre de la Société des Amis du peuple (M.
Guizot raconte dans sa préface comment, en 1820, sortant des affaires où il était entré en seconde ligne avec ses amis les doctrinaires d’alors, il crut devoir entreprendre d’expliquer dans son cours l’origine et les principes du gouvernement que lui et ses amis avaient essayé de pratiquer : même quand il fait de l’histoire, M. […] Mais il y a tel instant où, du fond de cette vanité, de cet égoïsme, de cette petitesse, de ces misères, de cette boue dont nous sommes faits, sort tout à coup un je ne sais quoi, un cri du cœur, un mouvement instinctif et irréfléchi, quelquefois même une résolution, qui ne se rapporte pas à nous, mais à un autre, mais à une idée, à notre père et à notre mère, à notre ami, à la patrie, à Dieu, à l’humanité malheureuse, et cela seul trahit en nous quelque chose de désintéressé, un reste ou un commencement de grandeur, qui, bien cultivé, peut se répandre dans l’âme et dans la vie tout entière, soutenir ou réparer nos défaillances, et protester du moins contre les vices qui nous entraînent et contre les fautes qui nous échappent. […] Cousin prend une à une les plus célèbres filles du couvent ; il les loue dans les termes mêmes des pieux panégyristes ; ce sont les amies de son amie ; il devient pour Mme de Longueville, mais avec un éclair de plus, ce qu’était hier encore le très regrettable M.
Et c’était encore un maigre garçon, aux longs cheveux gras, nommé Eggis, qui en voulait personnellement à l’Académie ; et c’était Delaage, l’Ubiquité faite homme et la Banalité faite poignée de main, un garçon pâteux, poisseux, gluant, et qui semblait un glaire bienveillant ; et c’était l’ami Forgues, un Méridional congelé, ayant quelque chose d’une glace frite de la cuisine chinoise, et qui apportait, d’un air diplomatique, des articles artistiquement pointus ; et c’était Louis Énault, orné de ses manchettes et de sa tournure contournée et gracieusée de chanteur de romances de salon ; enfin Beauvoir, se répandait souvent dans les bureaux comme une mousse de champagne, pétillant et débordant, et parlant de tuer les avoués de sa femme, et jetant en l’air de vagues invitations à des dîners chimériques. […] Ce Diaz-là, mes amis, a bien voyagé ; mais, Dieu merci, il est revenu au bercail. […] Nous attendions, ainsi que des gens menacés de la justice d’une chambre correctionnelle sous un Empire — nerveux et insomnieux pendant de longues semaines — lorsque dans la fumée de tabac d’une fin de dîner d’amis, tombaient chez nous les assignations. […] Puis, Mme Leroy couchée, il quitte l’Hymalaya de l’esthétique, descend à des sujets plus humains, et nous donne les détails d’une enquête faite par un médecin de ses amis qui, depuis vingt ans, interroge maison par maison les quartiers de la basse prostitution, — enquête qui paraîtra prochainement en un gros et curieux volume. […] À ce qu’il paraît, m’apprend un ami, une jeune et jolie fille s’est toquée de mon portrait.
La dignité de son travail est entière, et il n’a rien à demander à ses amis que leur amitié. […] Pendant l’été, il empruntait un asile champêtre à quelqu’un de ses amis, fiers de garder sous leur toit un représentant du désintéressement antique. […] Le père d’Aristote était son ami autant que son médecin. […] Il y a des moments, en révolution, où l’on a également à redouter ses amis et ses ennemis. […] Les citoyens, tout en y possédant personnellement, abandonnent à leurs amis ou leur empruntent l’usage commun de certains objets.
« — Chère amie, vous n’avez rien perdu, répliqua madame de Reck ; il est très ennuyeux avec les dames, à moins qu’elles ne soient assez jolies pour l’intéresser un peu. […] « Un soir, me dit-il, je me promenais avec un de mes amis dans le jardin d’un château. […] s’écriait mon ami stupéfait. […] Déjà dans la journée il avait exprimé le regret de ne pouvoir recevoir ses amis. […] Son prince et son ami paraît favoriser ces instincts d’une liberté régénératrice.
Jules Ferry, car il était athée, et puis des amis. […] » Et l’ami, qui était généralement M. […] Il fut enterré là par les soins pieux de ses amis. […] — Puisque nous étions des amis. […] Émile Zola, cédant aux sollicitations de quelques amis, alla trouver M.
Il est ébloui de voir son ami de Virieu académicien de Mâcon à dix-huit ans. […] Mathieu de Montmorency, l’ami de Mme de Staël et de Mme Récamier, devint un protecteur pour lui, le duc de Rohan un ami. […] Béranger le comprit ; car il n’a cessé de traiter les novateurs en alliés et en amis. […] Et pourtant il ne se faisait pas trop d’illusions sur ses amis politiques. […] L’ami de toujours fut Michelet, l’ami de quelques heures décevantes fut Victor Cousin.
Fercoc, homme distingué, ami de M. de La Romiguière et resté plus condillacien que lui, y enseignait d’une manière attachante Locke et Condillac, avec un certain reflet moral et sentimental du Vicaire savoyard. […] Mais dès qu’on se met à appuyer, dès qu’une circonstance le presse, la fibre première a tressailli : on a l’ami franc et résolu de la liberté et le philosophe qui tire la pensée comme une arme, en jetant le fourreau. […] Thiers et son ami Mignet, ne faisant qu’un à eux deux et semblant plusieurs ; 2° M. […] Il fut sévère ; entre ses amis, il alla consulter et il écouta le plus sévère, le seul rigoureux peut-être ; il sacrifia l’œuvre de l’imagination. […] Royer-Collard me fit l’honneur une fois de me parler de M. de Serre, son ami, « le seul homme, disait-il, avec qui il ait vécu durant des années en intimité et en communication parfaite, profonde.
. — Vous avez choisi dans mes écrits avec une intelligence amie ce qui pouvait le plus faire aimer le poète. — Vous avez glissé sur les défauts et voilé avec délicatesse les parties regrettables chez celui qui s’est trop abandonné en écrivant aux sentiments éphémères et au courant des circonstances. […] Paul Verlaine de toute sa bienveillance, et je le prie de recevoir, ainsi que ses amis du groupe de L’Art, l’assurance de mes sympathies dévouées.
Aujourd’hui tout Paris ayant été informé, par les journaux, du malheureux événement qui avait fait hier, parmi ses amis, à la Chambre et dans quelques lieux publics, une sensation si vive, tout Paris s’en est ému. […] On a cherché quels gages avaient donnés, de plus que lui, contre la branche aînée des Bourbons, les modérés qui accusaient lui et ses amis d’un rapprochement monstrueux avec les carlistes, et l’on a trouvé que la plupart de ces intrépides calomniateurs étaient bien soumis, bien plein de zèle, et sur tout bien rentés comme à présent tandis qu’il disputait sa tête aux bourreaux royalistes.
Vous aurez été tout pour moi : mon amie, ma sœur ma femme, ma mère. […] — Que voulez-vous, bons voisins et amis ? […] Elle avait perdu son amie dans la foule, et elle tenait son mirliton en l’air, pour que son amie, reconnaissant de loin le drapeau, rejoignit le régiment. […] Quelques amis prirent quotidiennement le chemin de sa rue. […] et de plus un camarade, un ami pour nous !
Les yeux fixés sur mon manuscrit, ne me doutant de rien, je continuais toujours, cherchant seulement à aller vite, lorsque l’un des amis m’arrête. […] Auger, vous êtes un homme perdu. » Deux de nos amis, que nos voix plus animées avaient tirés de la rêverie, ajoutent : « Ah ! […] Hier soir vous m’avez montré une lettre qui vous est adressée par un de vos amis classiques. Cet ami vous donne en quatre petites pages les raisons que M. […] Seriez-vous comme ces faux braves des cafés de province qui ne sont jamais si terribles que lorsqu’ils parlent bataille à table avec leurs amis, et que tout le monde les admire ?
Il fallait entendre Flaubert parler de l’esprit ; et sans que cela s’exprime par des mots, je sens chez d’autres amis, l’espèce d’indulgent apitoiement, qu’ils éprouvent pour ma toquade de l’art. […] riposte Barbey, je ne bois qu’avec des amis. » Et Daudet et Barbey se remémorent des beuveries de Champagne, en plein jour, en pleine rue, dans l’étonnement des passants. […] En chemin, Belot annonce ainsi son divorce : « Quand ç’a été fait, elle (sa femme) m’a dit : Je suis votre meilleure amie ! […] C’est là, où mon pauvre ami confectionne le journal, jusqu’à une heure, deux heures du matin, sous le flamboiement meurtrier du gaz. […] Et à l’appui de cette assertion, il me citait des scènes qu’il avait eues avec son ami Delpit, qui est malade un peu à la façon de Daudet.
« Ce fut, bientôt, dit Gustave Kahn, la misère entière, à deux, sans remède, sans amis qui fussent en mesure de l’aider efficacement. […] poursuit Gustave Kahn, dans un jour saumâtre, fumeux, un matin jaunâtre et moite ; enterrement simple, sans aucune tenture à la porte, hâtivement parti à huit heures, sans attendre un instant quelque ami retardataire, et nous étions si peu derrière ce cercueil : Émile Laforgue, son frère, Th. […] Les rares amis qu’il a, achèvent de le tirailler en tous sens.
Est-il possible que M. et madame de La Fayette ne s’en payent pas et qu’ils aient peine à croire que j’aie supplanté mon amie ? […] Elle lui répondit la lettre suivante, le 15 novembre : « Ne vous alarmez pas de ma dévotion, mon pauvre abbé ; rassurez l’hôtel de Richelieu ; on n’oublie pas dans la solitude des amis à qui l’on en doit tous les agréments. […] Quand elle charge l’abbé Testu de dire à l’hôtel de Richelieu : qu’on n’oublie pas dans la solitude des amis à qui l’on en doit tous les agréments, elle disait une chose sérieuse, qui se rapportait à la grande et belle habitation de Vaugirard, et à l’influence que madame de Richelieu exerçait sur la bienveillance de madame de Montespan et sur celle du roi.
A cette sage conduite, il joignit la plus grande docilité à profiter des critiques de ses amis, à se régler sur leurs observations, & à bannir de ses Tragédies les défauts qu’ils y reprenoient. […] Faites-vous des Amis prompts à vous censurer ; Qu’ils soient de vos Ecrits les confidens sinceres, Et de tous vos défauts les zélés adversaires. Dépouillez devant eux l’arrogance d’Auteur ; Mais sachez de l’Ami distinguer le Flatteur : Tel vous semble applaudir, qui vous raille & vous joue.
Dès que la cabale opposée l’eut pénétré, les amis de Pradon lui conseillèrent de le prévenir en traitant le même sujet, & de ne pas manquer une si belle occasion de triomphe. […] En vain, au plus fort de l’orage, élevé contre Racine, son ami Despréaux fit tout ce qu’il put, en général habile & désespéré, pour ramener la multitude & faire entendre raison. […] Les amis de Racine les attribuèrent au duc de Nevers, & parodièrent le sonnet : Dans un palais doré, Damon jaloux & blême, Fait des vers où jamais personne n’entend rien.
Aussitôt qu’il se fut acquis un nom dans la république des lettres, il se fit présenter à M. de Voltaire par un ami commun. […] On doit des égards à ses amis : l’abbé Desfontaines avoit toujours fait profession d’être un des plus zélés partisans de M. de Voltaire. […] Parmi les personnes amies de M. de Voltaire, qui s’employèrent pour la délivrance de l’abbé Desfontaines, il faut comprendre principalement M. le comte d’Argenson.
Ossian, chef, guerrier, poëte et musicien, entend frémir pendant la nuit les arbres qui environnent sa demeure, il se lève, il s’écrie : " âmes de mes amis, je vous entends ; vous me reprochez mon silence. " il prend sa lyre, il chante, et lorsqu’il a chanté, il dit : " âmes de mes amis, vous voilà immortelles, soyez donc satisfaites, et laissez-moi reposer. " dans sa vieillesse, un barde aveugle se fait conduire entre les tombeaux de ses enfans ; il s’assied, il pose ses deux mains sur la pierre froide qui couvre leurs cendres, il les chante. […] Mais la nature étant une, comment concevez-vous, mon ami, qu’il y ait tant de manières diverses de l’imiter et qu’on les approuve toutes ?
» Est-ce un caractère que l’officier Constantin Ritz, l’ami de Pierre, l’ami brusque, cruel, dévoué, qui par dévouement est cruel, qui dit tout, nomme les choses par leurs noms les plus affreux, opère les cataractes atrocement avec la pointe de son sabre, et, après avoir montré la solidité de l’acier qui coupe, s’en va crouler aussi comme une fange dans le lit de la prostituée qu’il méprise ? […] disent ses amis… Au xixe siècle, en l’an de grâce 1866, Dumas fils, qui lave, brosse et vernit ses moindres petits mots avant de les risquer dans la circulation, tutoie le printemps et la nature et leur parle comme si c’étaient des personnes !
Addison, puis lady Giffard, une amie de vingt ans, lui ayant manqué, il refusa de les reprendre en grâce, s’ils ne lui demandaient pardon. […] Il était étrange et violent en tout, dans sa plaisanterie, dans ses affaires privées, avec ses amis, avec les inconnus ; souvent on le crut en démence. […] — Pure envie, avarice, orgueil. — Il a donné tout ; mais il est mort auparavant. — Est-ce que dans toute la nation le doyen n’avait pas — quelque ami méritant, quelque parent pauvre ? […] … » — Les dames mes amies, dont le tendre cœur — a mieux appris à jouer un rôle, — reçoivent la nouvelle avec une grimace d’affligées : — « Le doyen est mort (pardon, quel est l’atout ?). […] Il s’agit de décrier les whigs, amis des libres penseurs.
Il fut longtemps l’ami de Rousseau, et on le conçoit. […] Au xviiie siècle, tout le monde avait son amie. Tout le monde parlait, devant tout le monde, de son amie. Madame d’Épinay était l’amie de Grimm. Madame d’Houdetot était l’amie de Saint-Lambert.
Et cette impression d’un sentiment non payé de retour, l’ami mécontent n’était pas seul à l’éprouver dans l’entourage de l’écrivain. […] Il y a des sujets sur « lesquels je perds patience, et, quand on débine devant moi un ami, mon sang de sauvage revient. […] Ainsi, conseillant à son amie de moins pardonner, de combattre, de maudire, il rencontre de ces phrases : « Ah ! […] Nous nous disions que la belle Maryx, qui fut l’amie de Gautier et de Baudelaire, avait posé au peintre sa Gloire distribuant des couronnes. […] De Donawerth, en avril 1809, il écrit à un ami : « A cinq heures vingt minutes, départ pour Augsbourg ; journée charmante.
eux, c’est comme si on insultait la mémoire d’une vieille amie ! […] Hâte-toi, douce amie, ils ne peuvent tarder. […] Bourget, nos amis Rod, Desjardins, M. […] Mais ses proches amis sont seuls à les connaître. […] Un troisième ami, Paul Margueritte, me donna pleins pouvoirs par lettre et nous mandâmes Guiches et Rosny.
J’avais prié l’un d’eux, mon ami Édouard Dubus, de rédiger les principes de son esthétique, à l’usage des lecteurs du Décadent. […] » C’était pour protester contre tant de solennelle gravité que le Décadent insérait des échos dans ce goût : « Notre ami Piombino s’étant laissé barboter son manuscrit en tramway, n’a pu nous donner, en temps utile, sa chronique hebdomadaire.
Au contraire le poëte comique dépeint nos amis et les personnes avec qui nous vivons tous les jours. […] Nous ne reconnoissons pas nos amis dans les personnages du poëte tragique, mais leurs passions sont plus impetueuses ; et comme les loix ne sont pour ces passions qu’un frein très-foible, elles ont bien d’autres suites que les passions des personnages du poëte comique.
Giraud, ami de Taine assurément, ami du vrai par-dessus tout, se croit tenu de la fournir. […] Ses amis des jeunes ans le jugeaient capable d’aboutir à ce noble ouvrage. […] J’arrive donc à cet ouvrage : Trois amies de Chateaubriand. […] mon ami », écrit-il à Lepelletier « quel homme ! […] Émile Blémont, un des vrais amis de Verlaine, un des hommes les plus en état de nous fournir sur lui de sûres indications.
A quel ami, quelque éclairé qu’il soit, puis-je le demander ? […] Ce Livre d’amour apporte-t-il cependant un témoignage décisif sur la double trahison dont il se serait ainsi rendu coupable, envers son ami dont il aurait déshonoré le foyer, et envers la femme de cet ami, livrée ensuite en pâture aux commentaires des anecdotiers ? […] Il le confesse à son ami Berthelot, dans une correspondance qui reste le document le plus définitif que nous ayons sur l’intimité de sa pensée. […] Jamais il n’a tiré un bénéfice matériel d’une attitude qui l’a séparé de quelques-uns des meilleurs amis de sa jeunesse. […] L’auteur à un ami.
Et il écrit à une amie : « Je travaille, le matin. […] Et ses amis craignaient que l’éminent historien ne parût — comment dire ? […] … Un de mes amis, jadis, était parti pour l’Amérique. […] C’était un homme, cet ami, peu acharné. […] Il aurait eu pour adversaires les amis que lui fournirent alors les circonstances.
Son meilleur ami est un gentilhomme de rang inférieur, Horatio, qu’il a choisi parce qu’il a reconnu en lui un esprit libre. […] Son père était un honnête bourgeois de notre voisinage ; sa mère et la nôtre étaient amies. […] « Vous me plaignez, mon ami ; vous me jugez malheureux et désespéré ! […] Il s’insinue auprès de vous comme un ami, et un long temps s’écoule avant que vous ayez aperçu qu’en lui vous avez un maître. […] Un ami était donc un miroir, ou mieux encore un exemplaire vivant du livre de la nature.
Racine devint, par Molière, le disciple favori et l’ami de Boileau. […] « Mon père, dont elle goûtait la conversation, était beaucoup mieux reçu que son ami qu’il menait toujours avec lui. […] Son ami chercha promptement un autre sujet de conversation, et lui dit, quand il fut seul avec lui : “Pourquoi parlez-vous devant elle de Scarron ? […] ” « Malgré la remontrance de son ami, il eut encore la même distraction au lever du roi. […] Il détourna de toutes ses forces son ami de cette idée : l’auteur des Satires n’avait pas assez d’âme pour avoir beaucoup de religion.
s’est dit Segrais ; et couvrant cette fois encore l’honneur d’Énée, il lui fait dire ces mots mieux séants : Nous partons… Tous les amis de Desmarets n’étaient pas de son avis sur les anciens. […] Un ami commun réconcilia les deux adversaires. […] La douceur de ses paradoxes fit leur succès ; aujourd’hui elle les recommande encore aux indulgents amis des choses de l’esprit. […] Pour lui, comme pour ses amis, les anciens ne sont coupables que de ce qu’il les connaît mal, de ce qu’il s’ignore soi-même, de ce qu’il s’entête à faire des vers qui ont besoin d’être défendus par des paradoxes. […] Il méritait cette belle réponse : « Mon ami, j’ai tant de religion que je ne suis pas de la tienne. » 10.
Il ne s’en était pas caché, bien au contraire, en convoquant ses amis du monde entier par lettre rendue publique à ces représentations modèles, comme il les qualifiait lui-même, et réservées aux seuls adeptes ; on verrait plus tard s’il y avait lieu d’admettre la masse du public à jouir « de ce qu’il y a de plus élevé et de plus profond dans l’art. » Cette Invitation à mes amis pour assister à la première représentation du Tristan, publiée en avril 1865 dans le Messager de Vienne, lettre extrêmement singulière et comme il pouvait seul en écrire une, débutait par ce cri de reconnaissance envers Louis II : « Alors que tout m’abandonnait, un noble cœur n’en battit que plus fort et plus chaudement pour l’idéal de mon art. […] Blaze de Burybh qui fit grande dépense d’esprit et contre l’ouvrage et contre L’invitation à mes amis, sorte d’encyclique adressée au monde wagnérisant, qui avait servi de préface aux représentations de Munich. « Heureuse Bavière ! […] Richard Wagner, ce grand dégoûté, ne savait que faire de ce succès, tous ceux qui ont lu sa Lettre à un ami savent du moins comment on l’a fait. « Les représentations, dont trois sont complètement assurées, auront lieu en dehors de tous les usages ordinaires et seront des représentations modèles. » Impossible de s’expliquer plus clairement sur le public auquel on s’adresse. Il demeurait donc bien convenu que, dans ces trois fameuses représentations, tout se passerait entre amis, en famille … On ignore trop ce que peuvent pour la gloire d’un seul grand homme deux cents amis dûment groupés et qui manoeuvrent sous l’infatigable direction de huit ou dix journalistes jouant du fifre et du tambour. […] Ami du peintre, il lui consacra une monographie en 1909 et Fantin-Latour l’a représenté à l’extrême gauche du tableau Les Wagnéristes (1885).
Quelques-uns, nos amis Fourcaud, Jullien, Grammont, ont dès l’abord demandé et approuvé la représentation de Lohengrin. […] Mon cher Lindemann, Ce n’est pas sans de grandes inquiétudes que je pense à la représentation de mon Lohengrin qui doit avoir lieu prochainement à Hambourg, et je m’adresse à vous, mon vieil ami, pour être rassuré autant que possible. […] Veuillez donc me dire si je puis me tranquilliser là-dessus, et si vous, cher ami, le régisseur et le chef d’orchestre, reconnaissez la grande difficulté de la tâche et si vous êtes décidé à la mener à bonne fin. […] Je me suis laissé dire que partout, une fois arrivé à ce passage, l’on faisait un grand ritardando pour produire un effet de « traînerie » de sorte qu’un ami qui l’avait entendu chanter de cette manière, a été très surpris de me l’entendre dire à la mienne. […] Dans une prochaine lettre je vous enverrai des détails sur notre école Wagnérienne russe, et notamment sur Séroff c, critique de génie et compositeur remarquable, qui fut l’ami personnel de Wagner, et qui a le premier tenté chez nous d’introduire la musique wagnérienne.
Il les a éprouvées toutes, toutes absolument, et il les a traduites avec une précision telle qu’aux amis de son œuvre surnaturelle chaque note est un mot, un mot certes plus expressif, au point de vue émotionnel, que ne le sont, au point de vue notionnel, les vocables d’un langage verbal. […] En 1855, quand la Philharmonique de Londres cherchait un chef d’orchestre, c’était ce même Ferdinand Praeger qui, par l’intermédiaire de son amie Prosper Sainton alors un des directeurs de ces concerts, proposa Richard Wagner ; M. […] A ce banquet, Richard Wagner proposa un toast à l’ami qui lui était resté fidèle plus d’un quart de siècle malgré les ennuis et les attaques qu’on lui prodiguait sans relâche (voir dans le Daily News du 23 mai 1877, en rapport sur le banquet et sur le « toast » que proposa Richard Wagner. […] Dowdeswell, un grand nombre de faits pour Montrer que le titre de « Prophète de Richard Wagner », employé depuis des années par les ennemis et les amis, pour désigner Ferdinand Praeger, était bien mérité par lui. […] Ami de Voltaire, il composa une quinzaine d’opéras et une quarantaine d’opéras comiques.
Votre influence, celle de vos amis a dû finir par conquérir un grand résultat qui devait vous être favorable. […] Vous avez une imagination vive, une verve intarissable qui se révèle par des pensées fortes et hardies ; mais il vous manque un ami, ou plutôt parmi tant d’amis un ennemi généreux qui vous éclaire et qui vous dise avec fermeté : Malgré tous les dons que vous avez reçus du ciel, en suivant la route que vous avez prise, vous ne ferez jamais un bon ouvrage dramatique. […] Vous ne pouvez ignorer que, pour prévenir la cabale classique12, le premier moyen qu’on emploie est de s’emparer de la salle tout entière, afin de ne vendre les stalles et les loges qu’à ses amis et à ses connaissances13. […] Il m’a fallu la vive protection d’un ami de M. […] Mon pauvre ami est resté six mois sur ce ponton, au milieu des exhalaisons des vases de la rade de Brest.
Nous, les amis d’Homère, nous voilà rejetés sur les flots et ballottés de destins en destins pour je ne sais combien de temps encore ! […] Elle écrivait alors de Nohant à une de ses amies : « Vous croyez que je bois du sang dans des crânes d’aristocrates ? […] Je consulte aussi l’un de mes amis qui sait bien des choses qui sait, entre autres, celles de la politique anglaise autant et plus que personne, M. […] Pitt n’avait pas de parti, pas d’amis politiques ; mais il était si populaire, on avait une si grande idée de son génie, il exerçait un tel ascendant dans la Chambre des communes, qu’il aurait pu former un ministère, en faisant, comme avait fait George Grenville, une scission dans le parti whig, un tiers-parti comme nous dirions. Il n’avait qu’un seul ami personnel sur qui il put compter, et dont le concours, l’assistance lui était indispensable : son beau-frère, le comte Temple, frère aîné de George Grenville, le chef de cette grande famille, alors si riche et si considérable.
Jonathas avertit son ami, le fait cacher, intercède pour lui, le justifie, obtient sa grâce. […] La manière dont Jonathas promet à son ami de le prévenir des dispositions du roi à son égard est tout à fait pastorale. […] David et son ami pleurèrent en s’embrassant et en se séparant. […] Dans une caverne, ses frères, ses amis, les bergers, les proscrits de la contrée se rassemblent autour de lui, au nombre de quatre cents hommes. […] Cette harpe hébraïque était sans doute un instrument à deux ou trois cordes, semblable à celui que les Grecs appelaient lyre, et dont Achille s’accompagne pour pleurer Briséis sous sa tente ou au bord des flots de la mer, au ravissement de son ami Patrocle.