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1450. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — III »

En un mot, si quelque célébrité durable est réservée à madame de Genlis, c’est comme institutrice qu’elle l’obtiendra ; elle la devra à certaines pages d’Adèle et Théodore, ajoutons pourtant aussi à Mademoiselle de Clermont.

1451. (1874) Premiers lundis. Tome I « Bonaparte et les Grecs, par Madame Louise SW.-Belloc. »

Bonaparte était général en chef de l’armée d’Italie ; vainqueur de Venise, il ajoutait aux possessions françaises, par le traité de Campo-Formio, Corfou, Zante, Céphalonie, Sainte-Maure, Cérigo, avec les villes et ports de l’Albanie ; les Grecs devenaient ainsi nos alliés et nos voisins.

1452. (1875) Premiers lundis. Tome III « Émile Augier : Un Homme de bien »

— N’oublions pourtant pas d’ajouter que l’oncle Bridaine, si bien joué par Provost, et qui rentre dans les anciennes données comiques, est excellent : il prête aux meilleures scènes de l’ouvrage, et le second acte lui a dû son espèce de succès.

1453. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Introduction » pp. 2-6

Leur opposer des raisonnements est inutile ; il faut des faits ; il faut pouvoir leur montrer des portions de vérité, qui restent acquises une fois pour toutes ; il faut construire pierre à pierre un monument auquel on puisse incessamment ajouter, mais où l’on ne puisse plus rien retrancher.

1454. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — E. — article » pp. 238-247

Si son style manque quelquefois de noblesse & de correction, il est du moins constamment simple & plein de clarté, semé de traits vifs, énergiques, attachant par un ton de franchise & de liberté qui ajoute à l’intérêt des matieres.

1455. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » pp. 572-580

J’ajouterai même que, dans le temps où j’écrivois contre lui, nous étions tous deux fort jeunes, & qu’il n’avoit pas fait alors beaucoup d’Ouvrages qui lui ont acquis dans la suite une juste réputation* ».

1456. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Girac, et Costar. » pp. 208-216

» Il ajoute : « Les parens & les amis de Voiture auroient voulu l’ériger en pape du bel esprit, & le faire, dans les matières de ce ressort, la règle infaillible de l’orthodoxie.

1457. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Hallé » pp. 71-73

On lui répond de Hallé ; et il ajoute vous en.

1458. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Méry »

Il vient d’ajouter un vaste carreau de plus à sa mosaïque intellectuelle, et pour ceux qui aiment à étudier les diversités d’expansion des natures privilégiées, le dernier carreau ne sera ni le moins soigneusement incrusté ni le moins curieux.

1459. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. VILLEMAIN. » pp. 358-396

A propos du style de Montaigne qui, parlant avec image des abeilles et de leur miel composé de mille fleurs, ajoute : « Ce n’est plus ni thym ni marjolaine ; » le panégyriste s’écrie : « Voilà tout Montaigne !  […] Villemain, ajoutait avec sa vivacité pittoresque de critique : « Mais lorsqu’on est aguerri au feu, si j’ose ainsi parler, c’est alors qu’on est frappé de la fécondité, de la sagacité, de l’étendue et de la justesse des vues du professeur. » Benjamin Constant, dans un charmant portrait de femme, a parlé de ces traits d’esprit, qui sont comme des coups de fusil tirés sur les idées, et qui mettent la conversation en déroute. […] S’il n’y avait eu alors les Auger, Arnault et quelques autres, je pourrais ajouter : Quelle plus inviolable tour pour assister de haut et pour ne se mêler qu’à son heure au combat !

1460. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

Louis Blanc, dont la seule énonciation faisait rire leur bon sens ; à moins cependant, ajoutai-je encore, que le travail libre ne devînt travail forcé pour toute la société, que des répartiteurs du salaire, le fouet ou le glaive à la main, ne fussent chargés de faire travailler tout le monde, et que la société des blancs ne fut réduite à une horde d’esclaves, chassés chaque matin de leurs cases communes au travail uniforme, par des conducteurs de nègres blancs ! […] ajoutai-je en concluant, vous reconnaissez donc qu’il n’y a qu’un seul socialisme pratique : c’est la fraternité volontaire et active de tous envers chacun, c’est une religion de la misère, c’est le cœur obligatoire du pays rédigé en lois d’assistance. […] allez donc », ajouta-t-il en parlant à son cheval, et en faisant le geste de faire claquer son fouet, qui ne claquait plus.

1461. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre V. Le roman romantique »

Thèses philosophiques, autobiographie sentimentale, impressions pittoresques, ces trois éléments, ajoutés parfois, et le plus souvent substitués à la description des mœurs et à la psychologie analytique, avaient à peu près détruit l’objectivité du roman, et n’y avaient laissé que comme un voile au travers duquel transparaissait l’individualité librement étalée. […] À ces trois périodes de la vie littéraire de George Sand est venue s’en ajouter une quatrième, dans sa vieillesse sereine et souriante. […] Elle s’unit à la nature par une sympathie profonde, elle aime partout la vie, elle mêle son âme aux choses : sa description, pittoresque et poétique tout à la fois, emplit l’œil et le cœur, nous livre à la fois l’objet et le sujet, le peintre ajouté et comme fondu dans son modèle.

1462. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

Ajoutez-y le rêve poussé jusqu’à l’évanouissement de la conscience. […] Il n’y a peut-être que la prose descriptive de Flaubert qui atteigne ce degré de précision dans le rendu  La versification, par sa régularité classique, ajoute encore à la netteté sereine de la forme. […] Ajoutez une strophe de cinq vers dont il est, je crois, l’inventeur, et à qui la prédominance des rimes masculines donne beaucoup de force et de gravité.

1463. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

L’idée de cette création vient pareillement de ces sources, auxquelles il convient, je crois, d’ajouter la conception des Mères, mystérieuses puissances rêvées par Goethe, dans le second Faust. […] Un autre épisode est venu s’ajouter à celui-là, par une confusion très heureuse que Wagner a faite, de propos délibéré, entre Freia et Idun ou Iduna, déesse dont les pommes d’or empêchent les dieux de vieillir. […] La nomination d’un grand wagnérien, Maurice Kufferath, à la tête de cette maison, ajoutera encore à son lustre wagnérien.

1464. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Au point de vue syntaxique, on y distingue surtout l’aimable dialecte du que ajouté qui rend si séduisant le sourire de M.  […] Pierre Brun s’efforce aux grâces du « pirouette » et ne tombe que par accident rare dans le « que ajouté ». […] Puis des combats sont chantés d’un souffle qui ne se soutient pas mais qui par instants est singulièrement vaillant : même, une fois, en décrivant l’assaut de Delhi, Mauclair ajoute la couleur à ses dons ordinaires et la page est d’une poésie rouge et noire vraiment émouvante.

1465. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

Pour avoir la seconde base et l’intérieur de la mémoire, qui en est vraiment l’essentiel, il faut donc ajouter au mouvement : 1° la sensation ou le germe de la sensation ; 2° la réaction appétitive, intellectuelle et motrice qui en est inséparable. […] Ajoutons que ces réactions centrales sont, en dernière analyse, des réactions de la conscience tout entière conçue comme activité générale et volonté ; or, que la volonté réagisse sous une cause externe ou sous une excitation interne, l’intensité de la réaction pourra varier, mais sa qualité demeurera toujours sensiblement identique, si on fait abstraction de toutes les sensations concomitantes et de tous les mouvements concomitants pour ne considérer que l’émotion en elle-même. […] Ajoutons que les verbes, passifs et actifs, qui subsistent les derniers, sont l’immédiate expression des émotions et des volitions.

1466. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre deuxième. Le développement de la volonté »

— Nous ne sentons pas naître le désir, ajoute-t-on, nous le sentons seulement grandir en nous, au point même qu’il obscurcit parfois l’intelligence et nous enlève tout pouvoir d’agir. — C’est, répondrons-nous, que le désir proprement dit n’est pas l’action même de l’intelligence, qui le trouve déjà formé et croissant sans elle ; au contraire, la réaction de l’intelligence sur le désir a nécessairement conscience de soi et se voit elle-même à l’œuvre. […] A l’ensemble des motifs et mobiles conscients, il faut ajouter les impulsions subconscientes, l’état actuel de la cœnesthésie, les dispositions cérébrales et nerveuses qui ouvrent à la volonté telle voie plutôt que telle autre, qui tantôt lui opposent une résistance sourde, tantôt lui apportent un secours. […] Chacun des poids que nous ajoutons ne modifie en rien les autres et n’en change point la qualité : c’est simplement une quantité de plus à introduire dans le total.

1467. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1855 » pp. 77-117

À l’un, elle a ajouté l’autre jour des ailes à la gouache… il a semblé voir à la mère son enfant dans le paradis, elle a payé généreusement… et depuis, mon ancienne maîtresse leur met à tous des ailes à la gouache. […] Il s’étend longuement sur les injures à jet continu d’un petit journal autographié, Le Sans le sou, et que signe un nommé Aubriot, et il ajoute spirituellement : « Oh ! […] Et il ajoutait tristement : « Jusqu’à présent, je n’ai rien fait… mais un jour, je ferai de grandes scènes comme cela, et alors j’aurai fait quelque chose. » La dernière fois que nous le vîmes, c’était sur le boulevard, en face le Café de Paris.

1468. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Il reconnaît cependant lui-même que les langues se modifient sans cesse ; mais il ajoute : « Ce n’est pas toujours en bien. » Rien de plus juste, mais comment reconnaîtrons-nous le bien et le mal ? […] A cela on ajoute sans surprise aucune Casse Casserole 126 Castrole n’est pas plus mystérieux. […] Il ajoute, ce qui me dispense d’un plus long commentaire : « Le peuple, toujours fidèle à l’instinct, continue cette transformation euphonique et dit castrole pour casserole. » Eléxir, Gérofle.

1469. (1857) Cours familier de littérature. III « XVe entretien. Épisode » pp. 161-239

» ajouta-t-il avec un accent de regret attendri. — « Oui, c’est moi, père Dutemps », lui dis-je : « Donnez-moi votre main, que je la serre encore en reconnaissance des bons services que vous nous avez rendus, des bons fagots que vous nous avez brûlés, des bonnes galettes de sarrasin que vous nous avez cuites à votre feu, et de l’amitié que Madeleine, ses filles et vous, vous aviez pour notre mère et pour ses enfants ! […] Marguerite pioche le champ de pommes de terre et de sarrasin, ramasse le bois mort pour l’hiver ; elle fait le pain de seigle ; et moi je ne fais rien que ce que vous voyez, ajouta-t-il en laissant tomber ses deux mains sur ses genoux comme un homme oisif. […] Vous savez que j’ai ajouté à ce cimetière ombragé de vieux noyers, un petit coin de terre retranché au jardin, afin que ce petit coin de terre, dont j’ai fait don au village, fût à la fois la propriété de la mort et la propriété de la famille, et que, si la nécessité nous dépouillait un jour de l’habitation et du domaine de Saint-Point, cette nécessité ne fît pas du moins passer ce domaine des morts dans les mains d’une famille étrangère ou d’un propriétaire indifférent.

1470. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Ferrari ajoute, lui, que ce qui est fut et sera, et il s’imagine que cette majestueuse et fort innocente déclaration est une méthode historique ! […] Ferrari ajoute, dans une formule magnifiquement audacieuse qui empêche toute équivoque, le Pape désarmé, l’Empereur absent. […] Ferrari ajoute que tout cela n’est qu’une illusion et qu’il n’y a rien de ridicule dans le monde.

1471. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

Les deux volumes que voici n’ajoutent pas un iota à ce génie que j’ai suivi, reconnu, décrit et jugé tant de fois dans ses œuvres. Mais son succès (sans contradicteurs de son vivant) ajoute à son bonheur, — au bonheur littéraire d’un homme qu’on pourrait appeler le Polycrate, tyran de Samos, de la littérature… Le succès des IIIe et IVe volumes de La Légende des Siècles, quand ils parurent, sembla compléter sa destinée. […] Et si vous ajoutez : par Victor Hugo, le chansonnier de la délicieuse Chanson du Fou, dans Cromwell : Au soleil couchant, Toi qui va cherchant Fortune… etc.

1472. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

Évidemment il y aura beaucoup de souffrances à endurer pour les meilleurs des Français ; n’étant pas des meilleurs, ce n’est pas moi sans doute qui souffrirai le plus… (Et gentiment il ajoute :) C’est une consolation, vous le voyez, qui n’en est pas une.‌ […] » Et le commandant ajouta : « Je préfère être commandant du 66e que roi ou empereur. 66e, je vous salue (et il a enlevé son képi) et je vous admire !  […] Le général de division, ce matin, en nous félicitant de notre «  indomptable énergie », a ajouté: « On pourra dire dans l’histoire : Tenir comme le 66e ! 

1473. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre III. De la logique poétique » pp. 125-167

Ainsi durent être attribuées aux décemvirs, et ajoutées aux douze tables un grand nombre de lois que nous prouverons n’avoir été faites qu’à une époque postérieure. […] Pour compléter tout ceci, nous ajouterons trois vérités incontestables : 1º dès qu’il est démontré que les premières nations païennes furent muettes dans leurs commencements, on doit admettre qu’elles s’expliquèrent par des gestes ou des signes matériels, qui avaient un rapport naturel avec les idées ; 2º elles durent assurer par des signes les limites de leurs champs, et conserver des monuments durables de leurs droits ; 3º toutes employèrent la monnaie. — Toutes les vérités que nous venons d’énoncer nous donnent l’origine des langues et des lettres, dans laquelle se trouve comprise celle des hiéroglyphes, des lois, des noms, des armoiries, des médailles, des monnaies, et en général, de la langue que parla, de l’écriture qu’employa, dans son origine, le droit naturel des gens 55. […] Si l’on peut ajouter foi aux calculs de Héron dans son ouvrage sur la Langue Anglaise, l’Espagnol en aurait trente mille, le Français trente-deux mille, l’Italien trente-cinq mille, l’Anglais trente-sept mille.

1474. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Il n’est pas d’éloge à ajouter après celui-là. […] Il comptait y ajouter l’histoire de l’Empire, mais les circonstances vinrent encore ici disposer de lui. […] Moi, j’ai aimé davantage. » — Il ajoute : « J’ai souffert davantage aussi. […] Ajoutez à cela la lecture des philosophes, pour y prendre moins la connaissance de la philosophie que l’esprit philosophique. […] Il a le clergé et l’armée ; ajoute le nom de son oncle, la crainte du socialisme, les opinions opposées entre elles des partis ennemis.

1475. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Opérette humaine, ajoutait-il. […] C’est ce qui ajoute à la fantaisie du récit une mélancolie bien attachante. […] aurait-il pu ajouter. […] Si nous ajoutons à cela un désir de précision, une peur du vague dans les faits et dans les sentiments, aurons-nous les trois mobiles de la vie d’Alfred Fabre-Luce ? […] Le soir en rentrant, par un bon dîner attendri, c’était jeter au concierge son prénom au lieu de son nom. » À Gabrielle, à Hélène, ajoutons Anne, Geneviève.

1476. (1940) Quatre études pp. -154

La voix de Baudelaire est si étrangement pathétique, qu’elle semble ajouter à la parole humaine des vibrations venues de l’au-delà. […] Je me suis crue aussi obligée d’ajouter quelques vers qui, en apprenant aux lecteurs les premières vertus de Lenore, motivent la grâce qui lui est faite au moment d’expirer. […] Le traducteur, Pierre Coste, ajoute une note à ce passage : Uneasiness, a écrit Locke : voilà qui est bien nouveau et bien embarrassant. […] L’animal, en effet, éprouve seulement le désir d’écarter tout sentiment désagréable, tandis que l’homme, plus compliqué, ayant observé les effets de la mort sur ses semblables, ajoute au désir d’éloigner la douleur le désir de se conserver vivant. […] Il jurait par Locke et par Condillac, mais il développait leur philosophie à l’usage des gens du monde, et il ajoutait des considérations de son cru.

1477. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Ajouterons-nous après cela que le Discours de Turgot, écrit et prononcé en latin, par un inconnu, a passé presque inaperçu ? […] — « ce n’est pas, ajoute-t-il, comme on le dit, le scandale qui fut général ; c’est l’admiration et une sorte de terreur qui furent presque universelles ». […] Il y faut ajouter cent cinquante ou soixante Lettres familières (exactement 152 dans l’édition Laboulaye) ; — et trois volumes d’Œuvres inédites, publiés par le baron de Montesquieu [Paris et Bordeaux, 1892, 1894, 1896]. […] Il faut ajouter l’Iliade travestie, 1716 ; et le Télémaque travesti, 1736. […] Il convient d’ajouter une volumineuse Correspondance, dont les cinq ou six volumes de la plupart des éditions ne contiennent guère que la moitié ; — le volume d’Œuvres inédites publié par M. 

1478. (1888) Impressions de théâtre. Deuxième série

Ajoutez qu’il ne sait pas trop ce qu’il est venu faire dans Lima. […] Je dois ajouter qu’il n’y a pas deux façons de le caractériser. […] Il faut ajouter que son devoir et son intérêt sont ici d’accord. […] J’entends bien que c’est une souffrance d’amour-propre qui s’ajoute à l’autre. […] » et l’épicurisme banal qui leur fait ajouter : « À nous les belles !

1479. (1933) De mon temps…

J’ajouterai même que, si lire France a toujours été pour moi un délice, l’entendre « causer » m’a toujours produit une sorte de malaise et aussi un insurmontable ennui. […] A ces infériorités s’ajoutait celle de n’avoir pas le goût du théâtre, aussi m’acquittai-je assez mal d’un emploi que Catulle Mendès remplissait brillamment au Journal. […] Ajoutez-y que Villiers, idéaliste et chrétien, auteur grave et chaste, devait être profondément choqué par le caractère érotique et païen des ouvrages de Mendès. […] A ces plaisirs auxquels il n’était nullement insensible, Mallarmé ajoutait le surcroît délicieux de ses propos. […] Je n’avais pas oublié les paroles bienveillantes que m’avait adressées le souverain et celles qu’y avait ajoutées la souveraine avec la bonne grâce qui s’allie chez elle au charme le plus noblement séduisant.

1480. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Vous n’avez rien pu ajouter au tableau que j’ai fait de main de maître ; mais vous avez eu soin d’en effacer quelques tâches, qui le déparaient. […] Toutefois j’ajoute qu’il ne s’agit que de nos idées à nous, pauvres critiques. […] À cette impression libre et personnelle l’Esthétique n’ajoute, n’ôte, ni ne change rien. […] Ses maîtres lui avaient rempli la tête d’idées fausses, puériles, sur les conditions de la tragédie parfaite, et elle ajoutait foi à ces doctorales niaiseries non seulement avec candeur et soumission, mais avec l’ardeur fanatique d’un jeune esprit encore très ignorant, qui, ne voyant qu’une chose, plaint un peu et méprise beaucoup ceux qui ne la voient point.

1481. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Et j’ajoute : Le gouvernement de la Chine, c’est sa littérature. […] Si l’idolâtrie a été ridiculisée tant de fois par nos gens de lettres, si elle n’a jamais pu devenir la religion du gouvernement, quoiqu’elle fût celle des empereurs (depuis les conquêtes des Tartares et l’introduction des superstitions des Indous), nous le devons à ces livres… « Comme ils font aussi toute notre histoire, ajoute l’écrivain chinois, il est clair qu’on y doit trouver des détails uniques pour la connaissance des mœurs dans cette longue suite de siècles, détails d’autant plus intéressants que les poésies qu’on y voit sont plus variées et embrassent toute la nation depuis le sceptre jusqu’à la houlette. […] Une précoce gravité cependant ajouta ainsi à sa jeunesse l’habitude calme et digne de la physionomie de l’âge mûr. […] … « Le gouvernement, ajoute-t-il en finissant, a été la dernière chose et la plus parfaite, découverte par les hommes, au moyen du grand Ly ou de ces trois principes moraux, la raison, la conscience et la convenance ! 

1482. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

Le prince avait chargé son envoyé d’ajouter de sa part que, si nous avions quelque scrupule à loger ainsi les représentants de deux dynasties opposées dans la même chaumière, nous serions libres de ne pas nous voir, et qu’il se retirerait avec la princesse dans la partie séparée du châlet où les montagnards gardent le foin des vaches pour l’hiver. […] Nos hôtes ajoutèrent, à cette exquise politesse, l’envoi de la moitié de leur souper ; mais les frontières furent fidèlement respectées de part et d’autre, et, malgré le désir de nous voir plus intimement à cette hauteur, au-dessus des petites convenances diplomatiques, nous ne franchîmes, ni l’un ni l’autre, la palissade de branches de châtaignier qui séparait le fenil du châlet. […] Il aurait fallu des yeux plus clairvoyants que les miens pour y découvrir d’autres sentiments, car il y régnait une réserve d’expressions toute platonique… Peut-être, ajoute-t-il, est-ce là ce qui a fait durer l’illusion. […] et, ajoutons, sur des traits toujours beaux ; car, dans Léopold Robert comme dans la statuaire grecque, l’expression n’enlève jamais rien au beau, cette première condition de l’idéal dans l’art.

1483. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

« Lorsque ensuite je parcourus l’un après l’autre tous les recoins de Paris, chaque jour ajouta quelque chose à mon désenchantement. […] Enfin arriva à Lerici cette felouque si impatiemment attendue ; je m’emparai de ma garde-robe et je partis immédiatement de Sarzana pour Pise, ayant ajouté à mon bagage poétique cette Virginie de plus, sujet qui allait merveilleusement à mon humeur. […] Elle me convenait autant par son caractère que sous tout autre rapport, et je dois ajouter qu’elle ne me plaisait pas médiocrement. […] Le guet à cheval, ajoute Barbier, l’a conduit le long du faubourg, et il y avait des détachements de soldats aux gardes, de distance en distance, le long des allées de Vincennes.”

1484. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

Cela ajoute de la diversité à l’Univers. […] Frantz-Jourdain ajoute : le plus prodigieux de l’Humanité . […] Seignobos, Séailles, Aulard, Georges Renard, etc. ajouteront encore à l’intérêt de notre consultation. […] Elle n’est rien, si l’on n’y ajoute la sensibilité et l’instinct, l’imagination créatrice, le don de la vie.

1485. (1890) L’avenir de la science « XV » pp. 296-320

Tout progrès pour elles consiste à développer tel ou tel procédé, à faire dévier le sens des radicaux, mais nullement à en ajouter de nouveaux. […] Dans la première classe rentrent les grandes religions asiatiques : judaïsme, christianisme, islamisme, parsisme, brahmanisme, bouddhisme, auxquels on peut ajouter le manichéisme, qui n’est pas seulement une secte ou hérésie chrétienne comme on se l’imagine souvent, mais une apparition religieuse entée, comme le christianisme, l’islamisme et le bouddhisme, sur une religion antérieure. […] On ajoute ce qui a dû vraisemblablement arriver, on développe la situation, on fait des rapprochements. […] C’est donc par des travaux de philosophie scientifique que l’on peut espérer d’ajouter, dans l’état actuel de l’esprit humain, au domaine des idées acquises.

1486. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XV. La littérature et les arts » pp. 364-405

Gluck écrivait déjà : « La musique doit ajouter à la poésie ce que l’heureux accord de la lumière et des ombres, la vivacité des couleurs ajoutent à la correction et à la bonne tenue du dessin, en animant les figures sans en altérer les contours. » Seulement pour que l’accord et l’équilibre, difficiles à établir et faciles à déranger, se maintiennent, peut-être faut-il qu’il y ait fusion du poète et du musicien en une seule et même personne, et qu’en sus l’artiste doublement doué ait une égale maîtrise dans l’un et l’autre art. […] Plus nerveux que Gautier, ils ajoutent à la vision nette des choses et des gens la sensation aiguë que donne tel aspect fugitif d’une personne ou d’un site. […]   § 4. — Nous en aurions fini avec la liaison des phénomènes littéraires et des phénomènes artistiques, s’il n’existait des arts dits inférieurs, qui ne méritent pourtant pas d’être dédaignés, parce qu’ils contribuent, eux aussi, au charme de la vie ; j’entends ceux qui prennent à tâche de meubler et de décorer les habitations, de dessiner les jardins et les parcs, de parer la personne humaine, et à cela il convient d’ajouter les jeux, fêtes et divertissements qui aident l’homme à jouir de ses loisirs.

1487. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Mais à cette série d’événements extérieurs, d’aventures, est venu s’ajouter un nouveau drame, exclusivement intérieur, — le drame de Wotan. […] Et il ajoute : « Dorénavant je n’ai plus rien à faire avec votre théâtre moderne ». […] Ceux-là sont les plus méritants : à une connaissance des motifs musicaux et de la marche du drame ils ajoutent une certaine admiration pour l’homme. […] Aujourd’hui, je suis heureux de me sentir aussi dépourvu d’illusions que de rancunes, et, négligeant nos divergences d’avis, d’ajouter quelques lignes au présent numéro — le dernier de la Revue.

1488. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1864 » pp. 173-235

Cette tristesse, Michelet l’attribue à la complexité des idées modernes, à l’embarras du choix entre tant de voies nouvelles de l’esprit, au tiraillement des études en sens divers, et, pour ainsi dire, à la multiplication des horizons autour de notre cerveau : « Moi, par exemple, ajoute-t-il, vers les trente ans, j’avais d’horribles migraines. […] » demande-t-il à une jeune femme, et il ajoute : « Pourquoi ?  […] Il a ajouté que dans l’Asie Mineure, pays de hautes montagnes et de plaines inondées une partie de l’année, il existe un brouillard opalisé, dans lequel les couleurs baignent et scintillent comme dans une évaporation d’eau de perle, leur donnant l’harmonie la plus chatoyante… Bref, une poétique palette des Mille et Un Jours. […] « Puis, ajoute-t-il, là-bas tout grade supérieur dans l’armée est regardé comme une position à exploiter », et il nous assure qu’au siège de Puebla, Ortéga vendait de la farine à notre armée… » Au milieu de la causerie, Girardin entre dans le salon, tout rajeuni.

1489. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1868 » pp. 185-249

Et après un silence, elle ajoute : « Cette femme, c’était moi !  […] Presque aussitôt, la porte se rouvre, Thierry entre muet, plus pénétré de componction qu’un aumônier qui entre dans la cellule d’un condamné à mort, à cinq heures du matin, et il nous nasille : « Messieurs, j’ai le regret de vous annoncer que vous êtes reçus à correction. » Et il ajoute : « Oh ! […] ajoute Dumas. […] Mal à l’aise et ne pouvant dormir de toute la nuit, et ayant comme une oreille douloureuse dans le creux de l’estomac, je fabriquais, dans mon insomnie, un conte sinistre, un conte à ajouter à l’œuvre de Poë.

1490. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

— Je suis prêt continua-t-il, à dévouer ma vie pour « empêcher l’établissement de la république qui abattra le drapeau tricolore sous le drapeau rouge, fera des gros sous avec la colonne, jettera à bas la statue de Napoléon et dressera la statue de Marat, détruira l’Institut, l’École Polytechnique et la Légion d’honneur ; ajoutera à l’illustre devise : Liberté, Égalité, Fraternité, l’option sinistre : ou la mort ; fera banqueroute, ruinera les riches sans enrichir les pauvres, anéantira le crédit qui est la fortune de tous et le travail qui est le pain de chacun, abolira la propriété et la famille, promènera des têtes sur des piques, remplira les prisons par le soupçon et les videra par le massacre, mettra l’Europe en feu et la civilisation en cendres, fera de la France la patrie des ténèbres, égorgera la liberté, étouffera les arts, décapitera la pensée, niera Dieu ». […] Et encore il pouvait se dire qu’il n’avait fait que suivre l’exemple de tous les apôtres de l’humanitairie, depuis Guizot jusqu’à Louis-Philippe ; et que tout d’abord il n’avait envisagé la peine de mort qu’à un point de vue littéraire et fantaisiste, comme un excellent thème à déclamation verbeuse, à ajouter aux « croix de ma mère » — « la voix du sang » et autres trucs du romantisme qui commençaient à s’user et à perdre leur action sur le gros public. […] Et nous ajoutons : il n’y a pas de travail plus utile. […] « Ajoutons que celui des testaments de Victor Hugo qui contient la clause d’un don de cinquante mille francs aux pauvres de Paris est tout entier écrit de sa main, qu’il est terminé et daté, mais non signé. » Donner 50 000 francs aux pauvres, même après sa mort, dépassait ce que pouvait l’âme généreuse et charitable de Victor Hugo.

1491. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Deux couplets ajoutés à la Marseillaise, l’un contre les classes supérieures, l’autre contre les propriétés, auraient fait l’affaire. […] Pour ajouter à l’illusion, je ne sais quelle odeur de cèdre dont les charpentes de ces palais sont construites embaumait les rues. […] Sa mort récente et prématurée, sa tombe à peine fermée par les mains de l’amour, et cette tombe illustrée par un chef-d’œuvre de Canova, lui-même immortel, ajoutaient à mon émotion, à l’aspect inattendu de ce sépulcre. […] Les fenêtres ouvertes et la lune resplendissante qui semblait rouler dans le courant bleuâtre de l’Arno ajoutaient à l’illusion.

1492. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

Le pape Léon X lui-même, ce restaurateur si platonique et si tendre des vestiges de l’esprit humain échappés à ce sac du monde, dit « qu’il a recueilli dans son enfance, de la bouche de Chalcondyle, homme très instruit dans tout ce qui concerne la Grèce, que les prêtres avaient eu assez d’influence sur les empereurs d’Orient pour les engager à brûler les ouvrages de plusieurs anciens poètes grecs, et c’est ainsi qu’ont été anéanties les comédies de Ménandre, les poésies lyriques de Sapho, de Corinne, d’Alcée. » « Ces prêtres, ajoute Léon X, montrèrent ainsi une honteuse animadversion contre les anciens, mais ils rendirent témoignage de la sincérité et de l’intégrité de leur foi. » À l’exception des études théologiques et morales, à l’exception de l’éloquence sacrée, qui débattait les questions d’orthodoxie ou de schisme entre les différentes sectes nées du christianisme, qui s’emparaient peu à peu d’une partie de l’Orient et de tout l’Occident, l’intelligence humaine, pendant ces siècles de chaos et d’élaboration, parut enfermée dans l’enceinte des temples ou des monastères. […] Ces divisions, après la mort de l’empereur Frédéric, finirent par se réduire à peu près à deux grands partis, les Guelfes et les Gibelins : l’un favorisant de ses vœux et de ses armes la domination des papes ; l’autre, par haine de cette domination pontificale, se dévouant aux empereurs d’Allemagne, comme si le patriotisme se fût senti moins humilié et moins oppressé de s’asservir à un dominateur étranger qu’à un dominateur sacré qui ajoutait un droit divin au droit temporel ! […] Le poète qui allait venir avait donc sa place marquée dans le temps. » « Être conçu dans l’exil et y mourir », ajoute Ozanam, « remplir de hautes magistratures et subir les dernières infortunes, ce destin a été celui de beaucoup d’autres ; mais d’autres circonstances avaient ménagé à Dante une autre vie que la vie publique, une vie de cœur dont il faut, pour le comprendre, pénétrer les mystères. […] Acceptez-les en rémission de mes faiblesses. » Puis, se tournant vers sa femme : « Je veux, ajouta-t-il, qu’avec moi tu bénisses Dieu de mes douleurs. » Et en l’embrassant : « Je le bénis aussi des consolations qu’il m’a données ! 

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