Pour nous, nous y avons vu surtout un bien noble emploi du génie poétique en des temps de calamité nationale ; nous y avons admiré, grâce à l’exacte et ferme traduction de M. de Montalembert, les beautés d’une pensée grave et mâle, et tout naturellement biblique.
Vielé-Griffin ne les considère pas du tout ; il se tourne simplement vers les paysages ; il en admire l’ensemble et il essaye de s’harmoniser le plus possible avec le décor qu’il y découvre.
Flaminia l’admirait ; Scapin le prenait afin qu’elle pût le voir mieux, le lui montrait de près, puis l’assurait que Pantalon la suppliait de l’accepter.
Les départements continuaient à acclamer, sans critique, toutes les mauvaises pièces en tournée et à admirer les fonctionnaires de passage.
On accorde que tout étant égal d’ailleurs, un homme mince et élancé paraîtra plus grand qu’un homme bien proportionné ; mais on demande encore quel est de ces deux hommes celui qu’on admirera davantage ; et si le premier ne consentirait pas à être réduit aux proportions les plus rigoureuses de l’antique, au hasard de perdre quelque chose de sa grandeur apparente.
La comedie n’a pas besoin d’élever ses personnages favoris sur des piédestaux, puisque son but principal n’est point de les faire admirer pour les faire plaindre plus facilement : elle veut tout au plus nous donner quelqu’inquiétude pour eux par les contretems fâcheux qui leur arrivent, et qui doivent être plûtôt des traverses que de veritables infortunes, afin que nous soïons plus satisfaits de les voir heureux à la fin de la piece.
Que penser de ces systêmes de poësie, qui, loin d’être fondez sur l’expérience, veulent lui donner le démenti, et qui prétendent nous démontrer que des ouvrages admirez de tous les hommes capables de les entendre depuis deux mille ans, ne sont rien moins qu’admirables.
On nous a rapporté que ce qu’il admirait le plus dans Les premiers principes de M.
Pour les lieux et les livres, ce ne peut pas être cela, et il faut bien que nous nous en prenions à nous-même. « J’admirais cela !
Comme on n’apporte aucune preuve de ce démenti, on ne peut qu’admirer cette intrépidité ; et, comme nous n’avons pas attendu les lumières de certains critiques pour savoir ce que c’est qu’un style abstrait, nous répondions tout simplement que « la plupart des styles qu’on appelle concrets sont réellement abstraits ».
Il faut bien savoir admirer tout ce qui peut développer dans l’homme des sentiments élevés, tout ce qui peut lui fournir l’occasion de beaux sacrifices ; mais il faut être juste aussi : et il n’est pas moins vrai que cette gloire, acquise en dernier lieu, au prix de tant de sang, n’a servi qu’aux vastes triomphes d’un aventurier.
Seulement, autant, quand il reste le poète d’une cause et des traditions de son berceau, il est au-dessus de l’imitation et des reflets de la Renaissance et trouve sans la chercher cette forme qui n’est ni un vêtement, ni un ornement, mais la splendeur de la pensée à travers les mots qui la voilent et qui la révèlent, autant, quand le souvenir qu’il évoque tient à ces sentiments plus vulgaires que nous avons tous éprouvés, il retombe dans cette forme d’une époque trop admirée et que le progrès serait d’oublier.
Il peut aussi admirer çà et là dans ce recueil quelques pièces charmantes, et que la Fontaine seul pouvait embellir.
On admirait surtout la mise en scène très ingénieuse, tout à fait nouvelle, qu’on eût dite réglée par M. […] Zola nous a donné, dans ce temps si indulgent aux compromissions quelconques, l’exemple presque farouche d’une dignité rare, qu’il faut savoir admirer plus encore, peut-être, qu’on admire son talent ; car le talent de l’artiste s’embellit encore de la dignité de l’homme. […] Tout le monde veut l’avoir connu, admiré, aimé ; tout le monde veut avoir recueilli de sa propre bouche — de sa bouche d’airain — les meilleures anecdotes, les plus brillants mots. […] Cela les étonne et ils admirent. […] Et comme l’opinion de cet isolé a été diamétralement opposée aux intérêts confus, aux aspirations incertaines des masses, il faut admirer le secret des choses humaines, et demander à Dieu, dans nos prières, de nous préserver des héros.
Jamais Voltaire n’admira Shakspeare intégralement ; jamais il ne l’admira en bloc ; il le trouva toujours sublime et absurde, génial et puéril, bref, très mêlé et très inégal. […] Il semble qu’on était, en se plaçant à ce point de vue, bien plus près de la vérité, et qu’on admirait le traducteur de l’Imitation de Jésus-Christ comme il eût voulu être admiré. […] Il admire Racine, et il dit qu’il admire Racine : Je l’en félicite de tout mon cœur, et si, quand on admire Racine, il y a moins de choses nouvelles à en dire (et encore !) […] Ce n’est pas la grande gloire, celle qui consiste à se sentir admiré. […] Comment pouvez-vous admirer Cyrano dans le Cyrano de Bergerac, d’Edmond Rostand, et ne pas admirer l’Antiochus de Bérénice ?
Jules II, très admiré de Stendhal, l’est aussi de Gobineau. […] Après avoir admiré les délicieuses phrases de M. […] Maurice Barrès admire Chateaubriand ; mais ici, il ne le suit point. […] Mais on peut les admirer en toute sûreté de conscience sans être certain d’avoir pénétré tous les secrets de leur pensée. […] Il admire Ibsen, il l’admire même un peu trop, puisqu’il le préfère à Gœthe ; mais il ne l’aime pas, pas plus qu’il n’aime Gœthe : ce sont des intellectuels !
Sous Louis XIV on commençait par critiquer, on finissait par admirer ; et nous, au contraire, après avoir commencé par admirer, nous finissons par en être honteux. […] Ce fanatisme ne déplaît pas dans les femmes chez elles, cette erreur de l’esprit a sa source dans la vivacité du cœur ; elles admirent, comme elles aiment, avec excès : leurs jugements sont des passions. […] Rien ne ressemble moins à la galanterie, rien n’est si grand qu’un tel procédé ; et dire qu’il est faux, c’est condamner tous les traits d’héroïsme qu’on admire au théâtre. […] Grâce au ciel, sa conscience est tranquille ; il n’a rien à faire qu’à s’admirer : tous ses critiques ne sont que des envieux et des méchants. […] Par exemple, nous n’osons assigner les rangs aux tragédies de Racine, nous nous bornons à les admirer : eh bien !
Il faut les admirer et les plaindre, comme on plaindrait et comme on admirerait un être à la fois nuit et jour qui n’aurait pas d’yeux sous les sourcils et qui aurait un astre au milieu du front. […] XXV « Cette réserve faite, et faite en toute sévérité, il nous est impossible de ne pas admirer, qu’ils réussissent ou non, les glorieux combattants de l’avenir, les confesseurs de l’utopie.
D’ailleurs, par la résistance qu’elle fit au cardinal, avant de rendre ce jugement, par la lenteur qu’elle mit à en donner connaissance au public, elle témoigna clairement que si elle relevait des défauts, c’était dans un objet admiré. Je n’aime pas moins les décisions que prit successivement l’Académie, pour que le sentiment commun prévalût toujours sur le sentiment particulier, et ne l’opprimât point, et j’admire la juste mesure qu’elle sut garder entre les droits de l’esprit français et ceux de l’écrivain. […] Sa sensibilité à cet égard l’emporte en des remercîments qui pourraient sembler outrés si l’on ne savait à quel point le poète admirait le théologien.
Quand elle se présente au palais, il l’admire, mais il ne la reconnaît pas. […] Admirez cette terre sacrée, théâtre où les saints solitaires se livrent constamment aux exercices pieux de la dévotion la plus austère. […] VII Quant au style dans lequel ces drames sont écrits, il égale et surpasse même en images, en pureté, en harmonie, tout ce que nous admirons dans les anciens et dans les modernes ; et si le mécanisme, la propriété de termes, la transparence de métaphores, l’harmonie de sons, la richesse de nuances, la pureté élégante de diction, sont les preuves sensibles de la perfection de mœurs, de civilisation et de philosophie chez un peuple, le style des poèmes et des drames de l’Inde atteste évidemment une littérature primitive idéale, ou une littérature parvenue à une perfection idéale aussi par la collaboration de siècles sans nombre ; car les langues se forment presque aussi lentement que le granit.
Blifil égale en profondeur et en dissimulation la création si justement admirée de l’Iago de Shakespeare. […] Or, c’est précisément pour cette raison que j’admire si délibérément the Man of feeling, the Man of the world, Julia de Roubigné, comme j’admire les tableaux de Rembrandt et de Wilkie. […] Nous avions le poète, et nous l’admirions ; maintenant l’homme est devant nous. […] Il est heureux d’admirer comme d’autres sont heureux de comprendre. […] Il faut que l’homme admire dans celle qu’il chérit la pureté du cœur, et la femme la profondeur de l’intelligence.
Elles lui venaient de son pays natal, de la Suisse, de cette république protestante, où il avait appris à estimer les institutions libres et en même temps à admirer les splendeurs de la nature. […] On l’admira sans doute, mais on n’y crut pas. […] Entretenez en vous le noble sentiment du respect ; sachez admirer : ayez le culte des grands hommes et des grandes choses. […] Mais aujourd’hui que nous avons pénétré le procédé du poète, nous nous contentons d’admirer son génie plastique, sans accorder à ses hallucinations fantastiques d’autre valeur qu’une valeur pittoresque. […] Pour l’admirer, tel qu’on le joue dans la patrie du grand poète, il faut s’attendre à assister à une lecture poétique avec accompagnement de décors, de costumes, et de musique, non à un drame.
On sait avec quelle passion Flaubert admirait l’auteur de René. […] Ce qui n’empêche pas qu’ils n’admirent nullement la prose de Chateaubriand. […] On admire ce qu’il trouve, mais on voit qu’il l’a cherché. […] A quoi bon admirer sa volonté prodigieuse et sa résistance d’Hercule ? […] C’est un poète naïf qui ne parle pas pour se faire admirer, mais pour raconter sans emphase ce qu’il sent et ce qu’il voit.
Ils admirent donc que Dante avait eu des modèles chrétiens, comme il avait eu des modèles classiques. […] » et qu’il admire « ce rare et fameux esprit » qu’Apollon « dispense de tout travail et de toute peine ». […] Ici, il faut pleinement admirer. […] On admirait en lui l’écrivain et le penseur. […] « Qu’admirez-vous en lui ?
En Italie, il admira les œuvres d’art et les loua dans une épitre894, dont l’enthousiasme est un peu froid, mais fort bien écrit895. […] Addison fit mieux encore : il composa un opéra, une comédie, une tragédie fort admirée sur la mort de Caton. […] Addison, pour louer Milton, établit que, selon la règle du poëme épique, l’action du Paradis est une, complète et grande ; que les caractères y sont variés et d’un intérêt universel, que les sentiments y sont naturels, appropriés et élevés ; que le style y est clair, diversifié et sublime : maintenant, vous pouvez admirer Milton ; il a un certificat d’Aristote. […] Ne croyez pas que les choses artificielles le choquent ; au contraire, il les admire.
En nous parlant de cette Révolution dont il adorait les principes et dont il admirait les hommes, combien de fois il lui arrivait de s’écrier avec lord Ormond dans Cromwell : Triste et commun effet des troubles domestiques ! […] XIII C’est alors, je crois, que vous vous liâtes par l’admiration avec Victor Hugo, seule manière de se lier avec lui ; votre liaison eut tous les caractères d’une passion ; vous ne quittiez plus la maison ; vous étiez comme ces jeunes Orientaux qui ont besoin de diviniser ce qu’ils admirent, et de pousser leur amour jusqu’à une servitude volontaire qui les identifie avec leur idole. […] Je l’admirais comme écrivain d’imagination, comme homme je l’honorais moins. […] Je ne vous admirais pas moins là que dans nos premières années.
Le succès de l’Histoire du Consulat et de l’Empire ne saurait être moindre : on peut même dire que ce succès est décidé et comme tout fait à l’avance, quel que soit le mérite de l’ouvrage : on ne jugera qu’après, on dévorera et on admirera d’abord.
On y verra clairement jusqu’où peut aller, en aperçus ingénieux de l’avenir, la philosophie sans la foi, la sagesse sans la religion ; on se demandera quel bonheur il revient au genre humain d’une idée isolée, trouvée une fois lancée dans le monde pour le plus grand plaisir de quelques penseurs, et à laquelle toute une vie d’amour et de dévouement n’a pas été consacrée ; on admirera Lessing ; on saluera en passant, avec bienveillance et respect, la statue de marbre du sage, mais on se jettera en larmes dans les bras de Saint-Simon ; on se hâtera vers l’enceinte infinie où l’humanité nous convie par sa bouche, et où l’on conviera en lui l’humanité ; on courra aux pieds de l’autel aimant et vivant, dont il a posé, et dont il est lui-même la première pierre4.
Le xviie siècle qui finissait n’avait-il pas raison de s’admirer dans son œuvre ?
Ainsi l’examen de leur œuvre et de leur vie nous apprend que Marivaux, Montesquieu, Voltaire, Diderot, Rousseau, Ducis ont tous aimé, admiré, reproduit certains écrivains anglais : nous voici autorisés à déclarer que l’Angleterre a exercé sur la France une forte influence intellectuelle au cours du xviiie siècle, et avec un peu d’attention, il est aisé de marquer dans quels domaines, entre quelles dates, en quel sens elle a agi.
Le 7 juillet, elle lui dit : « Vous ne pouvez assez plaindre ni assez admirer la triste aventure de cette nymphe (Jo) : quand une certaine personne en parle, elle dit ce haillon.
On ne sait ce qu’on doit admirer davantage.
On admire avec raison dans l’Iliade les Prières boiteuses, qui suivent l’Injure pour réparer les maux qu’elle a faits.
Je ne saurais le nier, car je ne me rappelle pas d’avoir jamais rien vu de ressemblant à cette magie ; mais elle est si douce, si harmonieuse, si durable, si vigoureuse que je regarde, admire et me tais.
On admire même les ruines de ceux qui sont tombez.
Nous admirons avec raison l’Énéide, et Virgile voulait la brûler.
Si elles sont d’elle, en effet, on ne saurait trop admirer le mot qu’on s’est donné (et qu’on s’est tenu) de les traiter imperturbablement de chef-d’œuvre en fait d’expression passionnée.
Pascal, bien autrement triste que Molière, Pascal, le janséniste rechigné, l’inquiet, l’épouvanté, le hagard Pascal, qui certainement n’a pas ri une seule fois dans sa vie tourmentée, a donné, en ses Provinciales, un exemple d’impayable comique que Molière aurait pu admirer… Les esprits les plus gais qu’on ait vus, au contraire, ont parfois manqué de comique.
par s’éteindre et se noyer dans la mer d’un verbiage immense, admiré des sots, qui s’imaginent que le génie est une prodigieuse facilité !
Et moi, tout le premier, qui ne suis point dans les fervents de Taine, je n’y comptais pas plus que ceux qui ont l’habitude de l’admirer.
En art, il y avait mieux à nous offrir et à nous faire admirer.
Hippocrate refusant les présents d’Artaxerce, de Girodet, est revenu de l’École de médecine faire admirer sa superbe ordonnance, son fini excellent et ses détails spirituels.
Le pays où Homère chanta, où Orphée institua des mystères, où l’architecture éleva des temples dont nous allons encore admirer les ruines, où le ciseau de Phidias semblait faire descendre la divinité sur le marbre ; ce pays où l’air, la terre et les eaux avaient, aux yeux des habitants, quelque chose de divin, et où chaque loi de la nature était représentée par une divinité, dut produire un grand nombre d’hymnes en l’honneur des dieux qu’on adorait ; mais la plupart de ces hymnes furent défigurées par des fables et des contes de fées, faites pour les poètes et les peintres : elles amusaient le peuple et révoltaient les sages.