S’il est vrai que le dernier effort de la critique soit de définir les esprits, elle ne serait pas malavisée de laisser de côté les journalistes. […] I Tout cela peut être vrai souvent. […] Il raille ces maris qui délaissent leurs femmes pour devenir de vrais maris auprès des courtisanes.
Va chercher le vrai, toi qui sus trouver le beau. […] Ton Olympe, tu vas le voir du haut du ciel, Tu vas, du haut du vrai, voir l’humaine chimère, Même celle de Job, même celle d’ […] grâce à lui, la raison reprend peu à peu sa place légitime, celle de frein dans les impulsions de l’imagination et de la sensibilité, et c’est là le vrai sens de la boutade : « Mes métaphores se tiennent, tout est là » ; c’est beaucoup du moins ; et comme on l’avait oublié autour de lui, Vigny et Sainte-Beuve exceptés !
Gaston Deschamps Un mauvais sujet qui fut un brave homme ; — un pauvre diable qui faisait des vers comme un ange ; — un bohème qui donne l’idée d’un vrai poète ; — un Villon buveur d’absinthe ; — un Hégésippe Moreau moins geignard ; — un La Fontaine dénué de sérénité ; — un Henri Heine moins cosmopolite… tout cela avec un curieux mélange de Parny, de Dorat, de Pigault-Lebrun. […] Il est vrai que, sauf les plaquettes publiées à la fin de sa vie, il n’a pas fait, à proprement parler, de mauvais livre. […] Celle aussi toute abandonnée et naïvement enfantine, ou il fut si vrai de dire de lui ce que disait Schopenhauer : « Le génie a un caractère enfantin. » Et ne pourrais-je croire qu’il fut dans l’évolution littéraire comme le père spirituel d’un de vos deux plus grands poètes : M.
La vraie liberté consiste à ne dépendre que de ses devoirs, à jouir des droits d’homme & de citoyen, & à rejetter avec courage les Loix capricieuses de ces esprits minutieux & despotiques, qui feroient à un citoyen l’outrage de penser que les Loix de l’honneur ne suffisent pas(a). […] Inhabile à flatter, incapable d’offrir à la Fortune le sacrifice de ses pensées, il renonce à ces places où il faut adopter un esprit de corps, c’est à-dire de cupidité, & c’est ici le vrai triomphe de l’homme de Lettres. […] Quel plus doux emploi pour une mere que de verser dans les ames neuves & tendres de ses enfans les premieres impressions du beau & du vrai.
Tu seras saisi de respect, d’admiration & d’enthousiasme, lorsque le vulgaire ne sera pas même ému ; tu seras pour ainsi dire le point vivant ou viendront se refléchir les merveilles diverses de la Nature, & ton amour invincible pour le vrai, pour le bon, te donnera chaque jour une idée flatteuse de la sublimité de ton ame. […] Il n’est point de plaisirs flatteurs s’ils n’affectent le sentiment : c’est la partie divine de notre être, elle saisit ce qui est inaccessible aux sens, elle se passionne, s’attendrit, s’enflamme, sa subtilité inconcevable pénetre les objets les plus éloignés ; elle est la créatrice & la dépositaire des plaisirs de l’homme de Lettres, plaisirs aussi vifs peut être que ceux que procurent les passions, mais sans contredits plus fréquens, plus vrais & plus durables. […] Faut-il s’étonner s’il dédaigne tout spectacle de vanité & de luxe, s’il chérit cette simplicité, vrai caractère de la grandeur, soit dans les Arts soit dans les mœurs.
Au début, il est vrai, la nature humaine n’était pas aussi altruiste, ni aussi socialisée qu’elle l’est aujourd’hui. […] L’imperméabilité à l’expérience est la marque des vrais caractères. […] Il est vrai que deux hommes ne voient pas de la même façon la même feuille d’arbre et qu’ils n’apprécient pas exactement de la même manière la distance entre deux arbres.
Eu égard aux habitudes économes de la communauté, c’était là une vraie prodigalité. […] Si cette version était la vraie, on ne comprendrait guère que Jean, qui aurait été le témoin intime d’un épisode si émouvant, n’en parlât pas dans le récit très circonstancié qu’il fait de la soirée du jeudi 1064. […] Ce n’était pas le festin rituel de la pâque, comme on l’a supposé plus tard, en commettant une erreur d’un jour 1074 ; mais pour l’Église primitive, le souper du jeudi fut la vraie pâque, le sceau de l’alliance nouvelle.
C’est dans ces considérations qu’il me semble raisonnable de chercher les vrais motifs des suppositions bizarres que renferme la lettre à madame d’Heudicourt, et des expressions pleines d’humeur sans conviction qui la caractérisent. […] Il est difficile de dire avec justesse ce qu’on sent n’être ni vrai, ni conforme à la raison. […] Par la piété, il est vrai, elle put à la suite combattre la faiblesse du roi pour madame de Montespan ; mais par l’emploi de ce moyen, elle s’interdisait de profiter de ses succès, en combattant l’habitude des maîtresses par la religion, et ne prenait pas le chemin de le devenir.
Tout ce qui contribuerait à nous rendre dans l’expression la netteté première, à débarrasser la langue et l’esprit français du pathos et de l’emphase, de la fausse couleur et du faux lyrique qui se mêle à tout, serait un vrai service rendu non seulement au goût, mais aussi à la raison publique. […] Il est vrai que lorsque Hamilton, à la fin du siècle de Louis XIV, racontait les premiers exploits de son chevalier sous Richelieu, il parlait déjà d’un autre siècle et de choses comme fabuleuses ; et cela tirait moins à conséquence. […] [NdA] Lord Byron, dans une lettre à Murray (Ravenne, 12 octobre 1820), écrivait au sujet de son Don Juan et de ce qu’en disaient les femmes : « La vérité, c’est que c’est trop vrai, et les femmes détestent tout ce qui ternit l’oripeau du sentiment ; elles ont raison, car c’est leur arracher leurs armes.
Il est vrai seulement qu’elle a dressé, par la suite, l’hommage que mérite l’être suprême. […] Avec quel art il supplée aux enchantemens de la fable, par des images vraies, neuves, fortes & plus séduisantes qu’elle, par la manière frappante & naturelle dont les êtres moraux sont animés dans leurs discours & dans leurs actions ! […] On peint dans le naturel & dans le vrai, & la manière la plus simple est toujours la meilleure.
Adolphe Garnier, dans une polémique impartiale et pénétrante, a fait la part du vrai et du faux avec une justesse et une équité d’appréciation bien rares dans la controverse. […] Il faisait venir des portefaix, les enivrait, afin que l’abandon du vin lui révélât leur vrai caractère ; puis il tâtait leurs bosses et cherchait des analogies et des rencontres entre le caractère qu’il avait cru découvrir et les protubérances de leurs crânes. […] En suivant cette voie, les phrénologues se sont mis à lutter avec les chiromanciens et les diseurs de bonne aventure, et s’ils entraînaient par là la superstition, toujours avide d’extraordinaire et d’inconnu, c’était au détriment de la vraie science.
, dont l’académicien Charpentier, le plus vivement attaqué, il est vrai, des ennemis de Furetière, s’est reconnu l’auteur2. […] Les attaques qu’il dirige contre ses adversaires sont, il est vrai, plus mordantes, mais aussi moins scandaleuses, et à part le seul La Fontaine, qu’il accuse de tirer profit des galanteries de sa femme, il est rare qu’il les poursuive dans le secret de la vie privée. « Je n’ai fait, dit-il, aucun reproche à mes parties qui regardât les mœurs ; je ne les accuse pas d’être faussaires, adultères, ni malhonnêtes gens…5 », quoique (ajoute-t-il) ce ne soit pas faute de matière, ni de preuves. […] Les trois épisodes dont il se compose se relient, il est vrai, entre eux, par l’intervention des mêmes personnages, à peu près comme se relient les différents épisodes de la Comédie humaine.
La France a pu être vaincue, il n’en est pas moins vrai qu’elle était la plus forte. […] » se demande-t-il ; est-il vrai que la France ait perdu sa situation dans le monde ? […] Seuls, des faits précis et des comparaisons nettes peuvent nous détourner de cette voie dont les fleurs enivrantes nous masquent les fondrières. « Aujourd’hui, a-t-on dit il y a près de vingt ans et pouvons-nous répéter aujourd’hui, nous avons besoin de la virilité du vrai pour être glorieux dans l’avenir comme nous l’avons été dans le passé ».
Comme ils s’estimaient tous deux, leur amitié fut vraie. […] Il apprit, dans la retraite, dans l’étude, dans l’éloignement des plaisirs, à se former et à commander aux hommes ; il est vrai que peut-être il fut forcé à la vertu par le malheur. […] Son extérieur était simple, son caractère ne l’était pas ; ses discours, ses actions avaient de l’appareil et semblaient avertir qu’il était grand ; suivez-le, sa passion pour la gloire perce partout ; il lui faut un théâtre et des battements de mains ; il s’indigne quand on les refuse ; il se venge, il est vrai, plus en homme d’esprit qu’en prince irrité qui commandait à cent mille hommes, mais il se venge ; il court à la renommée, il l’appelle ; il flatte pour être flatté : il veut être tout à la fois Platon, Marc-Aurèle et Alexandre57.
Est-il vrai que, dans cette période, Hermès ait porté d’Égypte en Grèce la connaissance des lettres et les premières lois ? […] Guidés par les principes de la science nouvelle, nous éviterons ces terribles écueils de la mythologie ; nous verrons que ces fables, détournées de leur sens par la corruption des hommes, ne signifiaient dans l’origine rien que de vrai, rien qui ne fût digne des fondateurs des sociétés. […] Sans doute la Providence voulait, comme l’observe Lactance, empêcher que la religion du vrai Dieu ne fût profanée par les communications de son peuple avec les Gentils. — Tout ce qui précède est confirmé par le témoignage du peuple Hébreux lui-même, qui prétendait qu’à l’époque où parut la version des Septante, les ténèbres couvrirent le monde pendant trois jours, et qui, en expiation, observait un jeûne solennel, le 8 de tébet ou décembre.
Courteline avec Molière, et il est vrai de dire que M. […] Il est vrai qu’il est bien facile de pressentir après coup. […] Il résulte de l’alliance de l’irréel et du vrai. […] Un vrai bon mot ne perd point à se voir détacher de ses entours ; au contraire. […] Il est vrai que le style montre en quelque sorte le visage des pensées et des sentiments.
Sont-elles vraies absolument ou d’une manière simplement relative ? […] De la doctrine éléatique et de la doctrine de Hégel, laquelle est la vraie ? […] Mais revenons à l’atomisme vrai, à l’atomisme géométrique. […] Ces preuves, il est vrai, on croit les posséder. […] Cette vue suppose, il est vrai, qu’une idée peut être efficace.
En quoi cette hallucination est vraie à l’état normal. — Notre illusion équivaut à une connaissance. — Ce qu’il y a de vrai dans le jugement localisateur. — À l’endroit où semblent situées les sensations du premier groupe se trouve situé le point de départ de l’ébranlement nerveux. — À l’endroit où semblent situées les sensations du second groupe se trouve situé le point de départ de l’ondulation éthérée ou aérienne. — Ce qu’il y a de vrai dans la perception extérieure. — Aux différences qui distinguent les sensations du second groupe correspondent des différences dans le type des ondulations et dans les caractères de leurs points de départ. — À la substance corporelle jugée permanente correspondent une possibilité et une nécessité permanentes de sensations et, en général, d’événements. — Toute perception extérieure se réduit à l’assertion d’un fait général pensé avec ses conditions. — Concordance ordinaire de la loi réelle et de la loi mentale. — Adaptation générale de l’ordre interne à l’ordre externe. — Établissement spontané, perfection progressive, mécanisme très simple de cette adaptation. […] Platner remarquait déjà que son aveugle était, à cet égard, bien plus expert que nous, et cela est vrai de tous les aveugles ; chez quelques-uns, la perfection du toucher a dépassé toute imagination. […] Car, en règle générale, chaque variation dans cet ébranlement et dans sa position réelle se traduit par une variation proportionnée dans la sensation et dans sa position apparente, de sorte qu’en règle générale notre faux jugement aboutit au même effet qu’un jugement vrai. […] Ce que nous affirmons à tort de nos sensations se trouve vrai d’une autre chose les variations et les différences de l’objet coïncident avec les variations et les différences de nos sensations. — C’est que nos sensations se sont ajustées aux choses et l’ordre interne à l’ordre externe. […] Si le fait est vrai, c’est que la peinture appliquée sur les cartes avait, selon les différentes couleurs, des différences de grain et de relief.
Ce n’est ni une étude vraie de la vie moderne, ni un recueil de belle écriture, et il n’y a là dedans qu’un travail d’écureuil, et une dépense de fausse imagination autour d’une situation, tirée par les cheveux. […] Au fond, un vrai peintre n’est jamais, dans ses tableaux, un illustrateur de littérature. […] Au fond du grand jardin, un vrai petit bois, qui vous sépare du bruit de Paris, de la vie des Champs-Élysées, filtrant par moments, à travers sa dense feuillée. […] Je n’éprouve plus de plaisir à manger : la vraie nourriture, la viande me répugne, et il faut que je me raisonne pour en mettre dans mon assiette. […] — Tiens, c’est vrai !
pendant qu’avec ses bras rouges de laveuse de vaisselle, dans sa toilette de bal de vraie bonne, elle tourne sous les yeux de sa maîtresse… Pas la moindre coquetterie bête de femme, à preuve le chapeau ridicule du bal de la Boule-Noire… C’est vraiment une actrice ! […] Je ne suis pas de ceux qui disent : « Quand j’arriverai au vrai public ! […] La pièce peut être mauvaise d’après vos théories littéraires, mais une pièce où les spectateurs sont près d’en venir aux mains, et où les spectatrices — du moins les spectatrices honnêtes — versent de vraies larmes, non, non, Monsieur, cette pièce n’est pas ennuyeuse. Enfin, Monsieur, vous pontifiez, toutes les semaines, du haut de vos douze colonnes du Temps, comme si vous prêchiez la vraie esthétique théâtrale, la grandissime esthétique de l’École normale. […] Oui, j’aime votre vue nette de la vie, j’aime votre amour pitoyable de ceux qui aiment et qui souffrent, j’aime surtout la sobriété discrète et vraie de votre émotion, de vos peintures les plus poignantes.
Aujourd’hui, c’est bien à l’origine, c’est à son vrai commencement, à ses racines et dans toute sa continuité qu’il nous convient d’étudier cette littérature et cette langue qui sont nôtres depuis près de huit cents ans, et qui ont été deux fois universelles, — au moyen âge et aux deux derniers siècles. […] C’est à cette invasion de 440 que se rapporte très-probablement l’établissement de la tribu franke qu’on trouve occupant le pays de Tongres en 445, ayant pour chef Clodion, puis Mérovée, le vrai noyau des Franks, conquérants de la Gaule, le groupe privilégié, destiné un jour à l’empire. […] Si cela était vrai, même à Rome et aux portes de Rome, si, au premier siècle de notre ère, l’osque ou telle autre forme de langage italiote primitif étaient encore parlés dans des districts peu éloignés de la Ville éternelle, que devait-il donc arriver en Gaule, au cœur du pays, chez des populations qui avaient un fonds d’idiomes tout à fait différents de famille et réfractaires à la fusion ? […] Or, il arrivait précisément, au sortir du moyen âge, ce qu’on éprouve en redescendant des montagnes ; d’abord on ne voit derrière soi à l’horizon que les dernières pentes qui vous cachent les autres ; ce n’est qu’en s’éloignant qu’on retrouve peu à peu les diverses cimes et qu’elles s’échelonnent à mesure, dans leur vraie proportion. […] Depuis sa mort, ses excellents Cours sur Dante, sur la Littérature provençale, ont paru, et il est donné à tous aujourd’hui de puiser à cette science si vraie, si désintéressée, si profonde, où la sagacité et la circonspection se combattent ou concourent avec une honorable candeur.
Jouissons des deux tour à tour ; voilà la vraie préférence. […] Le caractère spécial de son pinceau, la réflexion, la simplicité, la mélancolie, le gracieux dans la sévérité, l’idéal dans le vrai, sont sans doute les produits de ces années de solitude, ingrates en apparence, fécondes en réalité. […] Ce tableau était le vrai piédestal de cette figure de madame de Staël, une conversation éloquente dans un salon. […] En vain il copie le mâle visage de la sœur aînée de Thérésina, Maria Grazia : cette figure n’a que des passions vraies dans ses traits ; elle enfonce la toile ; elle fait frémir Oswald et pâmer d’effroi les élégantes Écossaises de la société de Corinne. […] De plus, la scène est vraie : le vieux poète du môle de Terracine ou de Sorrente exerce sa profession en plein air pour gagner, en accompagnant ses stances de sa guitare, le pain, l’huile et le fromage nécessaires au souper de sa famille.
D’abord votre amitié vous aveugle sur ces vœux, et enfin il est très vrai, très arrêté dans mon esprit que je veux avoir complétement à moi, et pour vous, mes dernières années. […] Lisez : l’accent est vrai. […] Aujourd’hui je ne puis vous parler que du bonheur de vous revoir jeudi. » Que cette commémoration est touchante, et qu’il y a de vraie sensibilité dans cette date ! […] La note vraie remplace la note sonore. […] C’est un dernier sacrifice à l’attitude et au décorum, ce défaut de sa vie ; partout ailleurs il est simple et vrai.
— Voilà un nom de vrai grand homme ! […] Il y faut, il est vrai, un grand et double talent, une audace intrépide dans l’homme, une originalité éblouissante dans la femme. […] Je suis aujourd’hui un vrai Pater dolorosa. […] « Si je suis un gaillard (c’est ce que nous ne savons pas encore, il est vrai), je puis avoir un jour autre chose que l’illustration littéraire ; et ajouter au titre de grand écrivain celui de grand citoyen, est une ambition qui peut tenter aussi ! […] « Fais donc gémir la presse, mauvais auteur (et le mot n’a jamais été si vrai) !
Le faux compliquant le vrai n’excuse point le rejet en bloc. […] Homère est un des génies qui résolvent ce beau problème de l’art, le plus beau de tous peut-être, la peinture vraie de l’humanité obtenue par le grandissement de l’homme, c’est-à-dire la génération du réel dans l’idéal. […] Paul est au fond si antimonarchique que le roi Jacques Ier, très encouragé par l’orthodoxe université d’Oxford, fait brûler par la main du bourreau l’épître aux Romains, commentée, il est vrai, par David Pareus. […] morales vraies, dogmes faux. […] Quant au réel, nous y insistons, Sheakespeare en déborde ; partout la chair vive ; Shakespeare a l’émotion, l’instinct, le cri vrai, l’accent juste, toute la multitude humaine avec sa rumeur.
Il est vrai que les habitants des grands boulevards, désappointés de ce que l’on ne promenait pas le cadavre devant leurs portes, supputaient avec aigreur les sommes rondelettes qu’ils n’auraient pas manqué d’empocher ; le cœur ulcéré, ils se racontaient que des fenêtres et des balcons avaient été loués des centaines et des milliers de francs ; qu’en trois heures d’horloge on gagnait deux fois et plus le loyer de six mois. […] « Je suis prêt, dit-il, dans sa profession de foi aux électeurs, à dévouer ma vie pour établir la République qui multipliera les chemins de fer… décuplera la valeur du sol… dissoudra l’émeute… fera de l’ordre, la loi des citoyens… grandira la France, conquerra le monde, sera en un mot le majestueux embrassement du genre humain sous le regard de Dieu satisfait. » Cette république est la bonne, la vraie, la république des affaires, qui présente « les côtés généreux » de sa devise de 1837. […] Cependant les lettrés du xviie siècle annonçaient que l’Adone effacerait à jamais le Roland furieux, la Divine Comédie et l’Iliade d, et des foules en délire promenaient des bannières, où l’on proclamait que l’illustre Marin était « l’âme de la poésie, l’esprit des lyres, la règle des poètes… le miracle des génies… celui dont la plume glorieuse donne au poème sa vraie valeur, aux discours ses couleurs naturelles, au vers son harmonie véritable, à la prose son artifice parfait… admiré des docteurs, honoré des rois, objet des acclamations du monde, célébré par l’envie elle-même, etc., etc. ». […] — Ce qui reste d’Homère après avoir passé par Bitaubé ». — La vérité de l’observation et la force et l’originalité de la pensée, sont choses secondaires, qui ne comptent pas. — « La forme est chose plus absolue qu’on ne pense… Tout art qui veut vivre doit commencer par bien se poser à lui-même les questions de forme de langage et de style… Le style est la clef de l’avenir… Sans le style vous pouvez avoir le succès du moment, l’applaudissement, le bruit, la fanfare, les couronnes, l’acclamation enivrée des multitudes, vous n’aurez pas le vrai triomphe, la vraie gloire, la vraie conquête, le vrai laurier, comme dit Cicéron : insignia victoriæ, non victoriam 27. » Victor Cousin, le romantique de la philosophie, et Victor Hugo, le philosophe du romantisme, servirent à la bourgeoisie l’espèce de philosophie et de littérature qu’elle demandait.
Si cela était vrai, il faudrait maudire la démocratie ; car c’est le génie qui fait le jour sur les peuples vivants, comme il fait la splendeur sur leur mémoire. […] Lisons-les tous les deux, nous serons dans le vrai de l’histoire et de la destinée du genre humain, en littérature comme en politique. VII Mais, s’il est vrai que l’Europe, et que la France en particulier, doivent tomber un jour en décadence de génie, de langue et de littérature, est-il vrai, ou du moins est-il vraisemblable que ce triste moment de descente après le sommet et de caducité après la jeunesse soit arrivé pour l’Europe et pour la France ? […] je ne savais pas encore que le marbre n’est pas plus chaud que l’herbe sur un cercueil ; qu’aucun bruit ne retentit sous la terre ; que la dernière de nos vanités, c’est la vanité de nos mémoires, et que le vrai juge de nos œuvres ici-bas n’est pas la gloire, mais la conscience. […] » mot fier mais vrai.
— Vive la Nina du vrai Dante ! […] À mon sens, ceux de la Comédie ont rendu de vrais services. […] Il y a du vrai dans ce que vous dites là, Viviane. […] Klopstock est contemporain de Kant, n’est-il pas vrai ? […] Et son instinct était si vrai qu’aussitôt les Alpes franchies, il se sent apaisé.
Ne seraient-ils pas exacts, ils seraient tout de même « vrais », d’une vérité symbolique et générale. […] Sans doute ceci est vrai, à quelque degré, de tous les inventeurs ; cependant il s’en faut que cela soit également vrai de tous. […] Il y a une bonne part de vrai dans la théorie de M. […] Nous avons vu par quel mécanisme il arrivait peu à peu à l’existence vraie, à la maturité. […] Ce cas, il est vrai, reste à peu près théorique.
Voilà son grand poëme, the Task. « Comparés à ce livre, dit Southey, les meilleurs poëmes didactiques sont comme des jardins compassés auprès d’un vrai paysage boisé. » Si l’on entre dans le détail, le contraste est plus grand encore. […] Le théâtre changea ses costumes et ses décors de convention pour les costumes et les décors vrais. […] Elle lui apparaîtra parmi des tempêtes et des éclairs, s’il est inquiet, passionné et malade de scrupules, comme les vrais puritains, comme Pascal, Cowper, Carlyle. […] C’est le sentiment vrai, et non la dignité des gens, qui fait la beauté du sujet ; c’est le sentiment vrai et non la dignité des mots, qui fait la beauté de la poésie. […] N’est-ce point là une vraie vie de poëte ?
M. le docteur Payen, qui au milieu des devoirs et de la pratique assidue de sa profession, a, depuis des années, concentré sa pensée la plus chère sur Montaigne, en l’étendant à tout ce qui intéresse cet objet principal de son admiration, est un de ces investigateurs ardents, sagaces, infatigables, qui ne connaissent ni l’ennui ni le dégoût de la plus ingrate recherche quand il s’agit d’arriver à un détail vrai, à un éclaircissement nouveau, à un fait de plus. […] Je crois qu’il faut renoncer à serrer de trop près l’explication à cette distance, et qu’on doit s’en tenir à une idée plus générale, qui reste vraie dans toutes les suppositions. […] Il est vrai que c’est surtout depuis l’établissement de ce qu’on appelle la société polie que les exemples d’amitié où interviennent les femmes sont plus en vue. […] [NdA] Notice bio-bibliographique sur La Boétie, l’ami de Montaigne, suivie de la Servitude volontaire, donnée pour la première fois, selon le vrai texte de l’auteur, d’après un manuscrit contemporain et authentique.
Duclos allait plus loin : « Oserai-je avancer, disait-il, une proposition qui, pour avoir l’air d’un paradoxe, n’en est peut-être pas moins vraie : Ce ne sont pas toujours les auteurs contemporains qui sont le plus en état d’écrire l’histoire. […] Cela est vrai ; les Mémoires secrets de Duclos ont de l’intérêt, de l’agrément, de la vivacité ; il y a du sien souvent ; il y marque sa griffe par certaines anecdotes qu’il savait d’original. […] L’article de la finance serait peut-être le point d’histoire qu’il serait le plus important d’éclaircir pour en découvrir les vrais principes. […] Le roi, sans lui parler de l’enlèvement proposé du cardinal de Noailles, lui dit qu’il était vrai qu’il se trouvait extrêmement tracassé de cette affaire de la Constitution ; qu’on lui proposait des choses auxquelles il avait peine à se résoudre ; qu’il avait disputé tout le matin là-dessus ; que tantôt les uns et tantôt les autres se relayaient sur les mêmes choses, et qu’il n’avait point de repos.
Cette vivacité d’esprit dont je parle a cela de beau qu’elle éclaire ceux qu’elle touche, elle les pénètre d’évidence : on en aperçoit la sagesse et le vrai, d’une manière qui porte le caractère de ces deux choses, c’est-à-dire distincte ; elle ne fait point un plaisir imposteur et confus, comme celui que produit le feu de l’imagination ; on sait rendre raison du plaisir que l’on y trouve. […] Il est vrai que dans le monde on m’a trouvé de l’esprit ; mais, ma chère, je crois que cet esprit-là n’est bon qu’à être dit, et qu’il ne vaudra rien à être lu. » Une partie de l’art de l’auteur dans ce roman consiste à imiter le style parlé, à en reproduire les négligences, les petits mots qui reviennent souvent, et, pour ainsi dire, les gestes. […] Marivaux, en comparant son Tartuffe à celui de Molière, avait un peu de dédain, assure-t-on, pour les façons trop peu adroites du rival d’Orgon : lui, il s’applique surtout à être vraisemblable, à avoir l’air vrai dans les moindres démarches. […] Ici, il est dans les sentiers qu’il préfère, aimant mieux en toutes choses le rusé que le grand, le coquet que le tendre, le je ne sais quoi que la vraie beauté.
Il en était venu, après Fructidor, à être le correspondant de Louis XVIII, un de ceux qui étaient censés devoir l’éclairer sur l’état vrai de l’opinion en France. […] Je continue de donner idée de l’homme sans fausse révérence et dans le ton qui peut nous le rendre le plus au vrai. […] Sans parler de son rôle important d’orateur, il rendait service à la bonne cause, à celle de la modération et du vrai libéralisme, par le rapprochement et le concert qu’il s’empressa d’établir entre des hommes qui méritaient de s’entendre et qui, sans lui, se seraient tenus plus longtemps à distance les uns des autres. […] Il eut, à son début, sa journée d’éclat (28 octobre 1815), lorsque répondant à M. de Kergorlay qui s’attaquait à l’inviolabilité des biens nationaux et qui prétendait l’infirmer au nom de mille exemples historiques, anciens et modernes, allégués en preuve de l’éternelle vicissitude des choses et de l’instabilité des institutions humaines, il éleva et opposa, en face de ce spectacle philosophique trop décourageant, le point de vue du vrai politique et de l’homme d’État, qui doit se placer, au contraire, et raisonner constamment dans la supposition de la stabilité et, s’il se pouvait, de l’éternité des lois sur lesquelles la société repose, et qui doit d’autant plus paraître s’y fier et les proclamer durables, que l’on vient d’échapper à de plus grands orages : « Voilà, s’écriait-il, voilà ce qu’il faut espérer, ce qu’il faut vouloir, voilà ce qu’il faut, s’efforcer de voir et de démontrer comme le résultat possible et même assuré d’une conduite où la sagesse se trouvera heureusement combinée avec la fermeté.
Je ne ferai que citer à la file nombre de ces tentatives moins ambitieuses de réhabilitation, ou plutôt de ces exhumations toutes provinciales de poètes du xvie siècle : Alexandre, surnommé le Sylvain de Flandre, et dont le vrai nom était Van den Bussche, qui vint en France à la Cour des Valois, se polir, se galantiser, rimer dans le goût, du temps et mériter ce nouveau nom travesti de Sylvain ; qui fut mis en prison pourtant l’année même de la Saint-Barthélemy, et peut-être pour n’en avoir pas approuvé les horreurs54 ; — et Blaise Hory, un poète Suisse de Neufchâtel, pasteur d’un petit village bernois55, — et Loys Papon, chanoine de Mont-brison, cher aux Forésiens et aux bibliophiles plus à bon droit qu’aux poètes56 ; — et Julien Riqueur de Séez, l’ami de Bertaut57 ; — et Guy de Tours58 ; — et André de Rivaudeau, le poitevin59, etc., etc. : — et Nicolas Ellain, poète parisien, aussi enterré qu’un poète de province60. — Enfin, nous attendons de jour en jour Pierre de Brach, le poète bordelais, l’ami de Montaigne, que le jeune érudit, M. […] Et de plus, en ce qui est de la poésie du xvie siècle en particulier, on voit assez par tout cela qu’on est sorti des lignes de l’histoire littéraire proprement dite, qui, à moins d’être une nécropole, doit se borner à donner la succession et le jeu des écoles et des groupes, les noms et la-physionomie des vrais chefs, à marquer les caractères et les degrés des principaux talents, le mérite des œuvres vraiment saillantes et dignes de mémoire : on est tombé dans le menu, dans la recherche à l’infini, dans la curiosité locale et arbitraire. […] Il est vrai que quelques beaux vers, même peu nombreux, vivent plus longtemps et volent plus loin que des pages continues de bonne prose. […] Tant qu’elle vécut de sa vraie vie et qu’elle fut elle-même, c’était une aimable païenne de la Renaissance : aux approches de la mort, si l’on en juge par les formes et la teneur dudit testament, elle fut reprise et ressaisie par tous les liens et toutes les nécessités de la coutume.
Jamais il ne fut plus vrai de dire avec M. […] S’il est vrai, comme on le redit souvent et comme il nous est doux de le penser, que la France suive la grande ligne de la civilisation, pourquoi faut-il que ce ne soit trop souvent qu’à travers un zigzag d’injustices et, pour tout dire, d’ingratitudes envers soi et les siens ? […] On peut dire qu’il a eu l’honneur de restituer à notre architecture gothique ses vrais titres au complet ; on ne les lui enlèvera plus. […] C’est encore une tactique à leur usage, de le représenter comme un homme instruit, il est vrai, mais un architecte de livres et de cabinet, un pur archéologue : c’est ainsi que d’un général instruit on dira, pour le déprécier aux yeux des troupes, qu’il a fait son chemin dans les bureaux, ou d’un médecin, pour dégoûter de lui les malades, que c’est un érudit et non un praticien.
Il savait qu’il n’est pas vrai que tous les hommes soient braves, ni que les braves eux-mêmes le soient toujours, que la valeur des troupes est journalière ; que les mêmes qui sont victorieux en attaquant seront battus si on les retient sur la défensive : il est perpétuellement en garde contre ces défaillances de la nature et ce qu’il appelle l’imbécillité du cœur. […] Ce qui est vrai, c’est que Maurice ne se donnait pas la peine d’avoir de l’esprit dans le sens des courtisans français : il se sentait mal à l’aise, tant qu’il ne fut pas dans les hauts emplois où il pût déployer son génie naturel et oser librement : cela perce dans toute sa correspondance avec son père et avec son frère, avant qu’il se fût donné tout entier à connaître à son pays d’adoption. […] Poniatowski et Fritsch étaient les vraies gens pour M. le Cardinal, et il avait confiance en eux. » La Saxe avait donc en lui, chez nous, un très bon observateur, un attaché du premier ordre, qui de tout temps l’aima, la servit, et qui certainement l’aurait servie encore davantage, à plein collier et de son épée, si elle l’avait voulu et si elle avait osé prendre un grand parti à l’heure décisive où, Charles VI mort, s’ouvrit la succession de l’Empire. […] Maurice emploie la locution bonne compagnie dans le sens primitif et vrai, non dans le sens exclusif de politesse et de convenance un peu restrictive qu’on y a depuis donné abusivement et bourgeoisement.
Et d’abord il garda l’anonyme, — un anonyme assez transparent, il est vrai, — mais enfin il n’attacha point son nom au titre de l’ouvrage ; puis surtout il imagina de mettre toute cette relation sur le compte et dans la bouche de Napoléon lui-même, qui serait censé plaider sa cause aux Champs Élysées au tribunal de César, d’Alexandre et de Frédéric… Une fiction surannée, dira-t-on, imitée et réchauffée de Lucien et de Fontenelle, ou encore une manière de Dialogue de Sylla et d’Eucrate, un dialogue ou plutôt un monologue agrandi, démesuré et poussé jusqu’à quatre gros volumes, un bien long discours de 2,186 pages et bien invraisemblable assurément. […] Il pouvait d’ailleurs faire faire de temps en temps à l’illustre mort quelques concessions et des aveux de fautes, lui prêter un peu de la sérénité élyséenne et de l’impartialité d’au-delà du Styx ; et enfin il suffisait de quelques petites notes jetées çà et là au bas des pages pour remettre les choses au vrai point. […] Cela fut surtout vrai dans cette campagne de Russie, où son plan n’eut rien de fixe et où il fit tout dépendre d’une grande victoire présumée au début de la guerre. […] Au tome Ier, p. 77. — Je recommande aussi au tome II, page 169, le passage où il est dit que Napoléon était lui-même son vrai chef d’état-major, et ce qui est à l’adresse de Berthier, p. 173-175.
Cependant, dès 1519, Homère a paru en français, il est vrai d’après le latin, dans la version parfois heureuse de Jehan Sanxon ; Le Fèvre d’Étaples, qui a édité et commenté les Épîtres de saint Paul en 1512, traduit en 1524 les Évangiles, en 1530 la Bible. […] Et, la première peut-être, la reine de Navarre a noté, entre la passion physique, seule connue aux conteurs bourgeois, et la passion intellectuelle, idée des lyriques courtois, une autre passion, qui est la vraie, la pure passion de l’âme, celle des tragédies de Racine170. […] Puis il inaugure, avec Marguerite, mais dans une forme plus parfaite, la poésie moderne, dont la loi est vérité et sincérité : cette œuvre toute de circonstance et d’actualité est éminemment vraie et sincère. […] Amadis est sanguin, ardent, colère, un vrai « gendarme » des guerres d’Italie ; Montluc l’avouerait, quand il retourne d’un coup de pied le lit où git un vieux coquin, en l’envoyant à tous les diables.
Deux causes nous en dérobaient depuis longtemps la vue : l’ignorance qui avait perdu le sens de ses monuments, et la scolastique, qui obstruait de sa fausse science la source même de la vraie science, c’est-à-dire les livres où elle est consignée. […] Ces tours si vifs et si heureux cette élégance peu ornée, parce que l’ornement gâterait le sens, ces proverbes populaires semés dans l’entretien à l’appui des réflexions, ce sont les vraies traditions de la comédie, et de tous ces ouvrages de formes diverses, dont la vie sociale est la matière. […] Marot commença par imiter les allégories du Roman de la Rose, et ces tours d’adresse malheureux du xve siècle, rimes fraternisées, brisées, équivoquées couronnées battelées (vrais tours de bateleurs), vers rétrogrades ou à double face où excellait Guillaume Crétin, Le bon Cretin, aux vers eguivoques. […] C’est de ces poésies-là, heureusement les plus nombreuses, que La Bruyère a pu dire : « Entre Marot et nous il n’y a guère que la différence de quelques mots. » Ce qui était vrai au temps de La Bruyère n’a pas cessé de l’être pour nous, qui sommes plus loin de Marot de plus d’un siècle et demi ; tant le tour d’esprit et la langue en sont conformes au génie de notre pays.
Je porte envie aux gamins qui entendent ces chefs-d’œuvre, destinés sans doute, comme les vrais chefs-d’œuvre, à rester toujours inédits. […] Je ne puis que citer Désirée Chardon, à Segré (Maine-et-Loire), simple ouvrière modiste, vrai modèle d’abnégation ; Eucharis Michel, directrice d’asile à Aix ; Hélène Perron, à Saint-Martin-des-Prés (Côtes-du-Nord) ; Alexandrine Nétrelle, à Cormontreuil (Marne) ; Désiré Guillot-Envrard, à la Chapelle-Saint-Sauveur (Saône-et-Loire) ; les époux Joyaux, à la Frette (Seine-et-Oise) ; Sophie Tufféry, à Lajo (Lozère) ; la femme Bertrand Guilhaume, à Clermont-l’Hérault (Hérault) ; Françoise Boulestreau, à Bourgneuf (Maine-et-Loire) ; Anne-Marie Gesnouin, à Saint-James (Manche) ; Olympe Gay, à Thueyts (Ardèche) ; Jenny Marchandeau, à Chaudenay-sur-Dheune (Saône), paralytique des deux jambes, qui n’a que ses mains pour vivre et trouve encore moyen d’être bienfaisante ; enfin, madame veuve Lamoute, la providence de Bergerac, qui emploie tout son bien à secourir les jeunes filles abandonnées. […] À force de recherches, elle est parvenue à découvrir sa vraie famille. […] Dans ce genre, il est vrai, vous ne prenez pas vos lauréats pour confrères ; mais la confiance que le public vous témoigne est quelque chose de touchant.
Mais les vrais contemporains du roi Louis XIV sont si exclusivement partagés entre l’admiration d’eux-mêmes et celle des Grecs et des Romains que la grande controverse littéraire du temps sera la querelle des anciens et des modernes. […] Mais à l’une appartient toute la dignité, la réalité vraie et certaine ; c’est la première. […] L’ode se transforme en un effort de lyrisme factice, où l’émotion vraie est remplacée par « un beau désordre » qui n’est le plus souvent qu’« un effet de l’art ». […] Mais tous, en s’inspirant du monde environnant, s’efforcent de s’élever au-dessus ; ils ne se bornent pas à constater des faits particuliers ; ils veulent arriver à « des vérités qui soient vraies demain comme elles l’étaient hier.