Il ne s’agit plus pour lui du xviiie siècle ni des deux derniers cotillons — comme disait cet insolent Frédéric de Prusse — dans les plis desquels se prit la royauté de France pour aller tomber, un peu plus tard, la tête la première, sur l’échafaud. […] Malgré le peu de pente de l’esprit tout politique de l’auteur de Gabrielle d’Estrées à regarder du côté des causes morales, qui sont les influences décisives de l’histoire, cependant il ne peut s’empêcher de dire à plus d’une place de son ouvrage que les nombreuses amours publiques de ce chef d’État durent choquer si profondément l’esprit religieux et les mœurs de son siècle, que, son système politique eût-il réussi, il fût tombé par là encore !
Si le talent de peintre est le chaton d’or de la bague de sa renommée, le rubis est son talent d’écrivain, ce talent qui est toujours plus grand que le cadre, la manière, le sujet des livres, qui est le sang même de la pensée et qui vivifie tout, partout où il tombe, — que ce soit par gouttes ou que ce soit par torrents ! […] et l’éclat pur de son rire sonore s’éteindrait dans ce pensif sourire qui traîne aux lèvres de ceux qui ont jugé la vie, comme un bout de velours traîne sur une tombe, — bien doucement et sans faire aucun bruit.
En France, Godefroi de Bouillon, chef de la seule croisade qui ait réussi ; Charles VIII, qui conquit et perdit le royaume de Naples avec la même rapidité ; Louis XII, qui fut tour à tour dupe de ses amis et de ses ennemis, mais à qui on pardonna tout, parce qu’il était bon ; François Ier, qui, à beaucoup de défauts, mêla des qualités brillantes ; le maréchal de Trivulce, sur la tombe duquel on grava : Ici repose celui qui ne reposa jamais ; le maréchal de Lautrec, également opiniâtre et malheureux ; Gaston de Foix, si connu par son courage brillant et par la bataille de Ravenne qu’il gagna et où il perdit la vie ; enfin, ce connétable de Bourbon, si terrible à son maître, et dont l’âme altière eut à la fois le plaisir et le malheur d’être si bien vengé. […] Le sénat de Venise, politique et hardi, commerçant et guerrier, voulait dominer sur la mer et s’étendre en terre-ferme ; une foule de villes et de républiques étaient agitées à la fois par les orages de la liberté et par ceux de la guerre ; des factions s’élevaient, se choquaient et tombaient ; des conjurés et des tyrans périssaient tour à tour ; des généraux qui n’avaient pour bien qu’une armée, la vendaient à qui voulait ou pouvait la payer.
Mais il se conserve encore de lui le début d’un hymne à Diane, moins gracieux que les vers d’Euripide, mais d’un ton chaste et noble : « Je suis à tes genoux, puissante chasseresse, blonde fille de Jupiter, Artémis, reine des hôtes sauvages des forêts, soit que maintenant, près des flots tourbillonnants du Léthé, tu regardes avec joie la ville habitée par des hommes aux cœurs courageux ; car tu n’es pas la bergère d’un peuple féroce, soit que… » Le goût peut se plaire à recueillir ces moulures tombées des fresques antiques du véritable Anacréon, et à les comparer aux ornements et aux grâces du recueil moderne. […] Cette épitaphe de vaillants hommes, ni la rouille ni le temps destructeur n’en éteindra l’éclat : cette tombe a réuni la renommée des enfants de la Grèce ; Léonidas l’atteste, le roi de Sparte, qui a transmis au monde un grand exemple de vertu, une gloire impérissable. » Ailleurs, sur ce même sujet, et faisant parler les Spartiates eux-mêmes, il disait100 : « Nous, les trois cents, pour Sparte, notre patrie, engagés contre les nombreux enfants d’Inachus, à l’entrée de la Grèce, sans tourner la tête, là où nous avions une fois empreint la trace de nos pas, nous avons laissé notre vie.
J’étais immobile, mes regards erraient sans s’arrêter sur aucun objet, mes bras tombaient à mes côtés, j’avais la bouche entr’ouverte. […] Vous éprouveriez un violent supplice à voir expirer votre amie ; au bout de quelque temps votre mélancolie vous conduirait vers sa tombe et vous vous y asseieriez. […] L’homme le plus épris de la fureur, de la tyrannie, laisse là le tyran et le voit tomber avec joie dans la coulisse, mort d’un coup de poignard. […] Séparez la partie de la mer et du ciel, d’où la lumière lunaire tombe sur les eaux, et vous aurez un beau tableau. […] Un lit trop froid ou trop chaud, une couverture qui tombe la nuit, un oreiller mal mis sur son chevet, un demi-verre de vin de trop, un embarras d’estomac, des cheveux ébouriffés sous le bonnet, et adieu la verve.
D’où vient donc la décadence dans laquelle est tombé le Théâtre-Français, si florissant, si plein de vie en 1828, si misérable et si languissant en 1844 ? […] Je tombai malade : mon médecin m’ordonna de voyager ; j’allai en Suisse, j’y restai trois mois, j’en revins avec une foule de souvenirs. […] Voilà où est tombé le peintre qui faisait envie aux héritiers du Titien et de Paul Véronèse. […] Pardon si je tombe de si haut ; mais faites attention que je porte M. […] « Au reste, s’il ne s’agit que de tomber dans un puits et de rester deux heures sans connaissance, pour devenir consul, nous connaissons un commissaire royal qui, même sans avoir besoin de tomber dans un puits, restera sans connaissances toute sa vie.
n’insultez jamais une femme qui tombe . […] Il imagine que lorsque le Christ fut appelé auprès de Lazare, il laissa dans son chemin tomber une larme. […] On me dit une mère, et je suis une tombe. » Ainsi, l’homme est seul au milieu de cette nature insensible qui est pour lui une tombe ; non pas une mère, mais une marâtre. […] Alors, il s’est affaissé, il est tombé, il est mort. […] Il avait déjà publié des vers, mais ces vers, comme cela est assez naturel, étaient tombés au milieu du silence le plus complet et de l’inattention la plus absolue.
Des dieux si humains ne jettent pas le trouble dans l’esprit qui les conçoit ; Homère les manie à son aise ; il fait intervenir Athénè à chaque instant pour de petites besognes, pour indiquer à Ulysse la maison d’Alcinoüs, pour marquer l’endroit où est tombé son disque. […] Les chênes-lièges, les oliviers, les orangers, les citronniers, les cyprès, font dans les creux et sur les flancs des gorges un éternel paysage d’été ; ils descendent jusqu’au bord de la mer ; en février, à certains endroits, des oranges qui se détachent de leur lige, tombent dans le flot. […] Zeus, qui dans l’Iliade est un chef de famille impérieux, et dans Prométhée un roi usurpateur et tyrannique, demeure néanmoins, par beaucoup de traits, ce qu’il a d’abord été, le ciel pluvieux et foudroyant ; des épithètes consacrées, de vieilles locutions, indiquent sa nature originelle ; les fleuves « tombent de lui », « Zeus pleut ». […] Ils portaient le voile jusqu’à l’Erechtheion, le plus auguste de leurs temples, véritable reliquaire où l’on gardait le palladium tombé du ciel, le tombeau de Cécrops et l’olivier sacré, père de tous les autres. […] Sans doute les premiers hommes avaient d’abord adoré sous son nom la sérénité de l’air éclairci ; devant cette subite blancheur virginale ils étaient tombés à genoux, tous pénétrés par la fraîcheur fortifiante qui suit l’orage ; ils l’avaient comparée à une jeune fille énergique66, et l’avaient nommée Pallas.
Et je vis une colline chauve ; Le crépuscule horrible et farouche tombait. […] Tu vois tomber tes fils, ta patrie et tes Dieux. […] Mais, en fait, elle se convertit avant de tomber dans la misère. […] Aussi cette critique va-t-elle tomber sans fruits et se sécher comme un arbre brûlé par la gelée d’avril. […] Sa gaîté tombe pourtant à la vue d’innombrables chariots de blessés et de morts ; on approche des champs de bataille.
Il avait ses quatre-vingt-quatre ans sonnés ; il voulut honorer publiquement sa fin et, avant le tomber du rideau, ménager à la pièce une dernière scène. […] Il y avait déjà quelque temps, mais à une époque qui n’était pas très éloignée, la duchesse de Dino, étant tombée malade à la campagne, avait demandé à recevoir les sacrements. […] Avant la tombée de la nuit, cette chambre, plus qu’encombrée pendant toute la journée, avait été abandonnée aux serviteurs de la tombe, et, lorsque j’y entrai le soir, je trouvai ce même fauteuil, d’où le prince avait si souvent lancé en ma présence une plaisanterie courtoise ou une piquante épigramme, occupé par un prêtre loué pour la circonstance et marmottant des prières pour le repos de l’âme qui venait de s’envoler. » Les propos de chacun en sortant étaient curieux à noter. […] Si les Mémoires tombent dans une veine et un courant de réaction peu napoléonienne, ils pourraient bien être portés aux nues.
Il a été utile à M. de Lamartine, comme au petit nombre de talents éminents qui s’étaient liés à la cause de la Restauration, que-celle-ci tombât. […] En politique, en pensées sociales, comme il dit, en religion, en poésie même à proprement parler, il a vu évidemment avec ardeur son horizon s’agrandir, et son œil a joué plus à l’aise, tout cadre factice étant tombé. […] Si, dans le Jocelyn que nous possédons, on aperçoit jusqu’à la fin quelque trait d’amour trop tendre, ce reste de faiblesse a dû être corrigé, durant les longues années suivantes, par cette vie toute pratique, de laquelle le Botaniste nous a dit : La douleur qu’elle roule était tombée au fond ; Je ne soupçonnais pas même un lit si profond ; Nul signe de fatigue ou d’une âme blessée Ne trahissait en lui la mort de la pensée ; Son front, quoiqu’un peu grave, était toujours serein ; On n’y pouvait rêver la trace d’un chagrin Qu’au pli que la douleur laisse dans le sourire, À la compassion plus tendre qu’il respire. […] qui n’aime à tomber d’un cœur reconnaissant ? […] Et dans les intervalles, que d’endroits engageants, que de sources murmurantes à chaque pas, au bord desquelles nous pourrions, comme à ce sommet de Glencroe, tomber d’un cœur reconnaissant !
— Monte, jeune pifferaro, dirent-ils tous en me faisant place, il ne nous manquait qu’un ménétrier, dont nous n’avons point au village, pour jouer de la zampogne sur le devant du char de noces en rentrant en ville et en nous promenant dans les rues aux yeux ravis de la foule, tu nous en serviras quand tu seras rafraîchi ; et puis, à la nuit tombée, tu feras danser la noce chez la mère de la mariée, si tu sais aussi des airs de tarentelle, comme tu sais si bien des airs d’église. […] Je jouai donc l’air à nous deux, avec autant de mémoire que si nous venions de le composer, sous la geôle, et avec autant de tremblement que si notre vie ou notre mort avait dépendu d’une note oubliée sur les trous d’ivoire du chalumeau ; je jetais l’air autant que je pouvais par la lucarne, pour qu’il descendît bien bas dans la noire profondeur de la cour et qu’il n’en tombât pas une note sans être recueillie par une oreille, s’il y avait une oreille ouverte, dans cette nuit et dans ce silence des loges de la prison. De temps en temps je m’arrêtais, l’espace d’un soupir seulement, pour écouter si l’air roulait bien entre les hautes murailles qui faisaient de la cour comme un abîme de rochers, et pour entendre si aucun autre bruit que celui de l’écho des notes ne trahissait une respiration d’homme au fond du silence ; puis, n’entendant rien que le vent de la nuit sifflant dans le gouffre, je menais l’air, de reprise en reprise, jusqu’au bout ; quand j’en fus arrivée à cette espèce de refrain en soupirs entrecoupés, gais et tristes, par quoi l’air finissait en laissant l’âme indécise entre la vie et la mort du cœur, je ralentis encore le mouvement de l’air et je jetai ces trois ou quatre soupirs de la zampogne, bien séparés par un long intervalle sous mes doigts, comme une fille à son balcon jette, une à une, tantôt une fleur blanche détachée de son bouquet, tantôt une fleur sombre, et qui se penche pour les voir descendre dans la rue et pour voir laquelle tombera la première sur la tête de son amoureux. […] ne pus-je m’empêcher de m’écrier, en entendant cette jeune paysanne emprunter naïvement une si charmante image pour exprimer son inexprimable anxiété d’amante et de musicienne, en jouant son air dans le vide, sans savoir si ses notes tombaient sur la pierre ou dans le cœur de son amant. […] CLXXI Cependant je tombai à genoux pour bénir Dieu d’avoir pu seulement entendre le son de ses chaînes ; toute ma crainte était qu’on ne m’éloignât tout à l’heure de l’asile que le hasard m’avait ouvert la veille ; j’aurais été contente d’être une pierre scellée dans ces murailles, afin qu’on ne pût jamais m’arracher d’auprès de lui !
Le mois de mai, où tombait la fête de ce saint excellent, n’était qu’une suite de processions au minihi ; les paroisses, précédées de leurs croix processionnelles, se rencontraient sur les chemins ; on faisait alors embrasser les croix en signe d’alliance. […] Un jour, la conversation tomba sur l’Hôpital général. […] Ses yeux tombèrent par hasard sur les marques ; il s’étonna, réfléchit tristement, ne se rendit pas compte du mystère des deux lettres, tant les bizarres hallucinations d’une pauvre folle étaient impossibles à deviner. […] Son rêve était fini ; l’espèce de chimère qu’elle avait nourrie quelque temps et qui l’avait soutenue étant tombée à plat, elle n’existait plus. […] Le vicaire prononça sur sa tombe des paroles d’édification.
Supposez qu’une boîte à musique, capable de jouer plusieurs airs, tombe à terre pendant qu’elle en joue un et que le cylindre garni de pointes se mette à rouler avec une très grande rapidité, de manière à briser ou à altérer ses pointes : un air entier pourra disparaître sans que les autres soient atteints, Tous les mouvements réflexes qui répondent à l’association des mots grecs entre eux et avec les mots français correspondants peuvent se trouver paralysés, tandis que les systèmes de réflexes répondant au français, appris dès l’enfance et solidement imprimés dans le cerveau, peuvent résister à la commotion. […] « Un enfant tombe d’un mur, dit Abercrombie ; revenu à lui, il sent que sa tête est blessée, mais ne soupçonne pas comment il a reçu la blessure. […] Après un autre intervalle, il se rappelle qu’il est allé sur la crête d’un mur et en est tombé. […] Une jeune femme tomba par accident dans une rivière et fut presque noyée. […] Plus tard, sa seule occupation était de couper en morceaux, automatiquement, ce qui tombait sous sa main.
… vous allez bientôt être obligé, monsieur Pingat, d’apporter des fleurs sur ma tombe ! […] Mardi 3 avril Ce matin en me levant, près de m’évanouir, j’ai été obligé de m’accrocher aux meubles pour ne pas tomber. […] Dans cette contemplation, tombait, un jour, un vers de Virgile, dit tout haut par un camarade : ce vers le touchait, le remuait. […] Mardi 20 novembre Ce soir, au dîner de Brébant, existe le sentiment d’une conflagration générale au printemps, au milieu de laquelle la Prusse nous tombera sur les reins. […] Et la pauvre tata était renvoyée dans sa province, où elle mourait quelques mois après, dans un état d’enragement, et déchirant et mettant en pièces tout ce qui tombait sous ses vieilles mains.
En un moment Eutrope tomba du comble de la grandeur dans l’extrémité de la misère. […] » Je ne parle pas ainsi pour insulter au malheur de celui qui est tombé, ni pour rouvrir et aigrir des plaies encore toutes sanglantes, mais pour soutenir ceux qui sont debout, et leur faire éviter de pareils maux. […] Accorder hautement sa protection à un ennemi déclaré, tombé dans la disgrâce, abandonné de tous, devenu l’objet du mépris et de la haine publics ; montrer à son égard une tendresse plus que maternelle ; s’opposer en même temps et à la colère du prince et à l’aveugle fureur du peuple : voilà ce qui fait la gloire de notre sainte religion. […] L’herbe s’est séchée, et la fleur est tombée, parce que le Seigneur l’a frappée de son souffle. […] À l’effronterie des cyniques, ils joignent la noble impudence de débiter tous les paradoxes qui leur tombent dans l’esprit ; ils se targuent de géométrie, et soutiennent que ceux qui n’ont pas étudié cette science ont l’esprit faux ; que par conséquent ils ont seuls le don de bien raisonner : leurs discours les plus communs sont farcis de termes scientifiques.
Un altruisme au-delà de la tombe, ce qui est un des sentiments les plus généreux, les plus graves aussi qui puissent exister dans un homme. L’altruisme par-delà la tombe, cela consiste, dans tout ce que l’on fait, dans toutes les choses desquelles on s’occupe, à considérer la postérité qui va venir et à se dire : Mes arrière-neveux me devront cet ombrage… Eh bien ! […] Il m’est impossible de tomber sur ce mot… » Il vient de parler de deux esclaves de Michel-Ange qui étaient — je crois qu’ils n’y sont plus — au château de Richelieu et qui étaient, certainement, sa plus sensible attraction. […] Il m’est impossible de tomber sur ce mot d’esclave sans m’arrêter. […] Vous savez que, jusqu’à la fin, l’admiration pour les jeunes filles a été une de ses manies, un de ses péchés légers ; jusqu’à la fin, il a jeté des regards du côté de la jeunesse féminine ; chez les Herwart, à la campagne, il tombait en extase devant une toute jeune fille, à ce point que, pour revenir à Paris, il s’égarait dans ses rêveries et dans les chemins, et finissait par s’apercevoir qu’il avait tourné absolument le dos au but de son voyage.
L’histoire martyrisée, tombe au-dessous de la fable ; les questions les plus graves, sottement travesties, empreignent de grotesques conclusions dans plus d’un esprit sans défiance. […] Il est donc assez curieux et, partant, remarquable, qu’il nous tombe comme de la lune, un homme honoré sans nul doute, de quelque apparentage avec Maître François. […] Le poète quitte Paris dans le triste mois de Novembre, les jours sont devenus sombres, le vent a fait tomber des arbres leur jaune feuillage ; c’est alors qu’il part pour l’Allemagne. […] Ainsi tout ce que le poète a rêvé de vengeances s’accomplira ; sa colère ne sera pas stérile, les victimes qu’il dévoue à la mort tomberont sous la hache dont le Fait s’est armé. […] Il n’est besoin, pour en tomber d’accord, que de considérer ses travaux, en les comparant au mouvement de la nouvelle littérature.
Il se retourna contre ses propres actes, et, ne pouvant supporter ses remords, il tomba aux pieds d’un prêtre et demanda au Dieu de son enfance l’absolution des erreurs de sa jeunesse : âme tendre et meurtrie, il se fit panser par cette piété charitable qui adoucit ses douleurs, corrigea ses légèretés et transforma ses repentirs en vertus. […] Les terreurs imaginaires de la révolution de Juillet le précipitèrent dans la tombe. […] Il tombe ensuite du ministère sous le juste mais excessif mécontentement de M. de Villèle, premier ministre. […] Ma vie maintenant se déroule vite ; je ne descends plus, je tombe ! » Il tombait, en effet, bientôt après du ministère.
Seulement, quelques larmes tombées sur le papier et quelques sanglots mal étouffés dans nos poitrines disaient à la solitude l’émotion de nos silences. […] Lorsque le jour tombe, assis dans mon jardin, je fixe mes regards sur cet ermitage solitaire, et mon imagination s’y repose. […] elle ne me quittera jamais : je l’emporterai avec moi dans la tombe ; c’est elle qui m’ouvrira les portes du ciel, que mon crime devait me fermer à jamais. […] C’était beau, cela tombait avec bruit sur l’âme ; mais cela n’y pénétrait pas comme une pluie insensible qui amollit les sens et qui fait de la douleur non pas la déclamation de l’écrivain, mais l’impression même de celui qui souffre. […] On voit les vieux murs blanchir au soleil, les corneilles voler sur le toit, et le vent, du midi au nord, secouer, au milieu de tourbillons de poussière, du pied de la tour les lambeaux de vieille mousse qui tombe, comme les plis d’un manteau, de la cime du donjon.
On est tombé Gros-Jean, on se relève Étoile ! […] Il faut que la toile tombe au premier acte. […] Si Henriette Maréchal n’étale pas absolument sur les planches des morceaux de notre vie, elle y apporte, tout le temps, les attitudes morales des deux frères, quand le jeune tombait amoureux. […] Préface (1879)29 Sur une grande table à modèle, aux deux bouts de laquelle, du matin à la tombée du jour, mon frère et moi faisions de l’aquarelle dans un obscur entresol de la rue Saint-Georges, un soir de l’automne de l’année 1850, en ces heures où la lumière de la lampe met fin aux lavis de couleur, — poussés je ne sais par quelle inspiration, nous nous mettions à écrire ensemble un vaudeville avec un pinceau trempé dans de l’encre de Chine. […] » « Enfoncés », dit l’un de nous à l’autre avec cet affaissement moral et physique qu’a si bien peint Gavarni dans l’écroulement de ce jeune homme, tombé sur la chaise d’une cellule de Clichy.
La princesse, dans la tombée molle d’un grand manteau de laine, et sur la figure un foudroiement étonné, était superbe de douleur. […] Cette vieille bonne tombe malade chez sa maîtresse, très gravement malade, et une nuit, on vient réveiller la tragédienne, et lui apprendre que la malade agonise. […] Dimanche 16 juillet Les de Nittis tombent chez moi. […] Il tomba malade. […] Quand il est parti, il y a eu des plumes taillées à la maison, pour jusqu’à mon mariage… On m’avait découvert un maître d’allemand, possédant une joue mangée par une immense dartre, et toute la leçon, il en faisait tomber des écailles.
Jones, vint par hasard à tomber sous mes yeux. […] Plus d’un tigre furieux tombe, soit assommé d’un coup de sa massue, soit percé de ses flèches rapides. Relancés de toutes parts, on voit des lions, des éléphants par troupe se rendre, couverts d’écume et de sueur, dans le voisinage des eaux pour y éteindre le feu qui les dévore ; mais la plupart tombent épuisés de fatigue sur les bords des étangs, et meurent en jetant d’horribles cris. […] VIII Cependant les chasseurs, aiguillonnés par le pressant besoin de la faim, dépècent un certain nombre de cerfs et autres bêtes fauves qui, échappés à la dent meurtrière des animaux féroces, étaient aussi tombés sous leurs coups. […] Telle, au déclin du jour, l’ombre d’un grand arbre fuit au loin dans la plaine, quoique constamment fixé à sa racine. » Le bracelet de Sacountala tombe ; le héros le ramasse et le rattache.
Le Parlement était tombé dès les premiers jours de la Révolution. […] Aussi, bien, des têtes tombaient, bien des fortunes croulaient sous des amendes réitérées. […] que ma mère fut belle, quand nous entrâmes dans l’église, qu’elle tomba à genoux aux pieds de l’Homme-Dieu ! […] les deux chefs-d’œuvre qui ont tombé le naturalisme, à ce que disent les grands journaux. […] … (Elle a pris un couteau sur la table, se le plante dans le cœur et tombe ensanglantée.
A-t-il prévu que je tomberais, que je serais à jamais malheureux ? […] Adémar tombe sur son visage mutilé et la nuit éternelle l’environne. […] Ses larmes tombèrent dans la fontaine. « Ah ! […] Quel nomenclateur des ombres m’indiquerait la tombe effacée ? […] Sans doute, tourné vers les libéraux, il dit durement : « C’est une monarchie tombée, il en tombera bien d’autres.
Mais quand tout s’écroule et se renouvelle, quand les institutions antiques tombent en ruines et que l’état futur n’est pas né, que toutes les règles de conduite et d’obéissance sont confondues, que la justice et le droit hésitent entre les cupidités, les intérêts révoltés qui courent aux armes, c’est alors que le don de sagesse est bien précieux en quelques-uns, et que les hommes qui le possèdent sont bientôt appréciés des chefs dignes de ce nom, qu’ils sont appelés, écoutés longtemps en vain et en secret, qu’ils ne se lassent jamais (ce trait est constant dans leur caractère), qu’ils attendent que l’heure du torrent et de la colère soit passée pour les événements et pour les hommes, et qu’habiles à saisir les instants, à profiter du moindre retour, ils tendent sans cesse à réparer le vaisseau de l’État, à le remettre à flot avec honneur, à le ramener au port, non sans en faire eux-mêmes une notable partie et sans y tenir une place méritée. […] À quoi ils firent réponse que le roi ne leur ayant rien donné par écrit, ils ne le pouvaient faire ; aussi qu’on se devait contenter qu’étant connus pour gentilshommes de qualité du pays, ils ne voudraient en chose de telle importance avancer un mensonge, dont le blâme et le péril tomberaient sur eux-mêmes. […] Lui et moi avions été nommés pour porter cette parole ; mais il me surmonta en voix, en ayant obtenu sept, et moi cinq seulement : si le sort fût tombé sur moi, je me fusse bien gardé d’user de cette perfidie, et je m’en fusse acquitté en homme de bien34.
Elle s’adresse aux lettres absentes de Louise, à ces lettres perdues à coup sûr ou errantes, car elle ne peut supposer qu’il n’y en a pas eu d’écrites, et elle a raison : « Qui sait en quelles mains tomberont ces chers souvenirs de ma chère Louise ? […] tandis que tout le monde pleure, deux enfants couvrent de fleurs ce tombeau céleste, et, après un peu de temps, comme celui que nous passerons dans la tombe, le drap se replie peu à peu et laisse voir la radieuse sainte qui se lève au chant du Te Deum et, conduite par la mère supérieure, va donner un baiser à chacune des sœurs. […] je voudrais qu’il fût tombé sur Raphaël. » Louise eût été l’une des immortelles madones.
Quantité d’officiers généraux ou de colonels tombèrent des premiers frappés dans ces attaques meurtrières. […] Je vous envoie en même temps une espèce de nigaud ou soi-disant tel, qui est venu tomber dans un de mes postes. […] J’ai pourtant hésité un peu avant de donner cette curieuse épître dans toute son étendue, car elle n’est héroïque qu’à demi ; le commencement en est vif et sent le style de bivouac, à ce point que j’ai dû laisser en blanc deux ou trois mots ; mais le reste se délaye, s’étend, tombe dans le commérage ; on est noyé dans l’abondance des trivialités.
Le poète de Namouna et de Rolla lui disait donc en fort beaux vers qu’après avoir cru douter, après avoir nié et blasphémé, un éclair soudain s’était fait en lui : Poète, je t’écris pour te dire que j’aime, Qu’un rayon du soleil est tombé jusqu’à moi, Et qu’en un jour de deuil et de douleur suprême, Les pleurs que je versais m’ont fait penser à toi. […] Comment lord Byron eût-il accueilli, je vous prie, une avance du poète Keats, de ce jeune aigle blessé qui tomba sitôt, et qu’il traite partout si cavalièrement, du haut de son dédain ou de sa pitié ? […] Je demande à citer ici quelques stances de cette pièce, pour reposer l’esprit, à la fin de cette étude un peu disparate, sur quelques tons tout à fait purs : J’espérais bien pleurer, mais je croyais souffrir, En osant te revoir, place à jamais sacrée, Ô la plus chère tombe et la plus ignorée Où dorme un souvenir !
Il est vrai de dire aussi que nos rois ont, dans tous les temps, marché en avant de la civilisation européenne, parce qu’ils furent, dans tous les temps, guidés par cet admirable sentiment de la magistrature éminente attribuée à la nation française sur tous les peuples de l’Europe, magistrature qu’il est impossible de nier, puisqu’elle est prouvée par les excès mêmes où elle est souvent tombée, puisqu’elle est revêtue d’un signe extérieur, l’universalité de la langue. […] Nos pères avaient, à mon avis, plus de respect pour les nations : tout à fait dans les temps anciens les rois étaient de race divine ; dans les temps modernes on a cru, d’après l’autorité de l’Écriture sainte, que Dieu lui-même se mêlait de choisir les princes des peuples : il y avait alors une religion sociale ; un roi n’était pas traîné à l’échafaud par ses propres sujets ; il ne tombait pas du trône à la présence d’un chef de bande : la royauté avait ses martyrs, et la patrie ne périssait jamais : le roi était la patrie devenue sensible ; la royauté était une des libertés de la nation, et la plus importante de toutes. […] Cette erreur était trop naturelle pour qu’on n’y tombât pas : elle ne peut donc point être reprochée avec quelque justice à ceux qui l’ont partagée.
. — Comme l’amour platonique, le spiritualisme est un peu tombé dans le décri. […] Et dans mon âme, aussi pâlissant à mesure, Tous les bruits d’ici-bas tombaient avec le jour. […] » Ichmé entend le bruit d’un corps qui tombe. […] et je tombe sur la traversée aérienne de Cédar et Daïdha. […] Si l’homme dut tomber, qui donc prévit sa chute ?
Il se tranquillise ensuite pendant quatre actes, on n’entend plus parler de ses inquiétudes, et le spectateur tombe des nues quand le valet apporte tout à coup la cassette volée, parce qu’on ne lui a jamais expliqué comment un trésor aussi soigneusement caché a pu être découvert. […] Shakespeare est tombé dans ce défaut. […] Les mets sont épars dans nos plaines, Les vins les plus exquis coulent de nos fontaines ; Les fruits naissent confits dans toutes les saisons ; Les chevaux tout sellés entrent dans les maisons ; Le pigeonneau farci, l’alouette rôtie Nous tombent ici-bas du ciel comme la pluie107. […] Cependant le roi tombe amoureux de Lucelle, et Philandre est mis en prison. […] Quand la réputation classique de Molière qui seule maintient encore ses pièces au théâtre117, sera tombée, on verra de quel danger est menacé l’auteur comique dont les ouvrages n’ont pas de base poétique, et sont fondés uniquement sur cette froide imitation de la vie réelle, qui ne peut jamais satisfaire les besoins de l’imagination118.
Dans ses longs tête-à-tête avec lui-même, sa morgue philosophique était bien tombée. […] comme, en soupirant la plaintive romance, Sa voix se fondait toute en pleurs mélodieux, Qui, tombés en mon cœur, éteignaient l’espérance ! […] Abandonnant tout à coup mes jeunes compagnons, j’allais m’asseoir à l’écart pour contempler la nue fugitive, ou entendre la pluie tomber sur le feuillage. […] Il faut pourtant que je vous dise que moi, qui suis de ces poètes tombés dans l’ivresse des sens dont vous parlez, mais qui sympathise même avec le mysticisme, parce que j’ai sauvé du naufrage une croyance inébranlable, je trouve la vôtre un peu affectée dans ses expressions. […] Mettez votre confiance en Dieu ; c’est ce que j’ai fait, moi, poète de cabaret et de mauvais lieux, et un tout petit rayon de soleil est tombé sur mon fumier.
* * * — Le grand caractère de la fille tombée à la prostitution : c’est l’impersonnalité. […] La conversation tombe sur ses amours avec Mme Colet. […] À chaque pas qu’ils font, toutes sortes de grandes et de petites choses tombent sur eux, comme les peines afflictives d’une grande loi de conservation de la société. […] Là, nous prenons machinalement un numéro de L’Illustration, et sous nos yeux tombe le mot du dernier rébus : Contre la mort, il n’y a pas d’appel ! […] Après Isly, les vautours grisés des yeux des morts qu’ils avaient mangés, ne trouvant pas le reste encore assez corrompu, voletaient, trébuchaient, tombaient à terre comme des pochards.
On tend l’oreille pour entendre encore le bruit du ruisseau qui tombe en cascade. […] Elle pardonne et la toile tombe. […] Le rideau tombe brusquement avant que la pièce soit finie. […] Sardou est le plus adroit des imitateurs, et je n’y veux pas tomber. […] Qu’il vient de tomber frappé d’une apoplexie foudroyante.
de toute sa force, et la rencontre si rudement que la pauvre petite tomba du coup. […] Or, Voltaire ne dormait plus content, et grinçait des dents au fond de sa tombe. […] Quand il tombe pour la première fois, c’est dans une île. […] Poésie, ironie, hors de là, point d’art, sinon squelettique et prêt à tomber en poussière. […] Que reste-t-il d’un homme tombé vivant dans leurs mains ?
Il y aurait eu moyen avec peu d’effort d’amasser quelque gloire, et pour quelque temps, sur cette tombe prématurée. […] Et le cortège de cette famille naissante vint faire briller sur sa tombe l’éclat de la révélation nouvelle.
Mais dans cette horrible ivresse, l’homme se sent condamné à un mouvement perpétuel ; il ne peut s’arrêter à aucun point limité, puisque la fin de tout est du repos, et que le repos est impossible pour lui ; il faut qu’il aille en avant, non qu’au-devant de lui l’espérance apparaisse, mais parce que l’abîme est derrière, et que, comme pour s’élever au sommet de la montagne Noire, décrite dans les Contes Persans, les degrés sont tombés à mesure qu’il les a montés. […] Je n’ai pas besoin de parler de l’influence d’une telle frénésie sur le bonheur ; le danger de tomber d’un tel état est le malheur même qui menace l’homme abandonné à ses passions, et ce danger seul suffit pour épouvanter de tout ce qui pourrait y conduire.
L’écho de ces stances est un perpétuel applaudissement de l’âme et de l’imagination qui vous suit de la première à la dernière stance, comme, en marchant dans la grotte sonore de Vaucluse, chaque pas est renvoyé par un écho, chaque goutte d’eau qui tombe est une mélodie. […] Grec, comme André Chénier, par le génie, l’auteur de Mirèio a, sur André, tombé de son berceau byzantin dans le paganisme de son siècle, l’avantage immense d’être chrétien, comme ces pasteurs de la Provence dont il nous peint les mœurs et nous illumine les légendes.
Ainsi, dans une de ses expériences, les images suivantes se présentèrent : un arc, une flèche, une personne tirant de l’arc et n’ayant que les mains visibles, un vol de flèches occupant complètement l’œil de la vision (contiguïté), des étoiles tombantes, de gros flocons de neige (ressemblance), une terre couverte d’un linceul de neige (contiguïté), une matinée de printemps avec un brillant soleil (contiguïté et contraste), une corbeille de tulipes, disparition de toutes les tulipes à l’exception d’une seule ; cette tulipe unique, de simple, devient double ; ses pétales tombent rapidement, il ne reste que le pistil, le pistil grossit, etc. […] Nous ne savons pas même sur lequel de nos yeux tombe une image, jusqu’à ce que nous ayons appris à discerner la sensation locale propre à chaque œil ; aussi peut-on, depuis des années, être aveugle d’un œil et ne pas le savoir.
On grava sur sa tombe l’épitaphe la plus emphatique. […] Leurs excellens ouvrages firent tomber les siens.
Un coup de canon, hasardé dans un endroit terrible, a fait tomber Adélaïde. […] Son corps a depuis été transféré dans l’église de saint Etienne-du-Mont, & placé à côté de la tombe de Pascal.