La teinte rouge du ciel au soleil couchant, la pâle obscurité que la nuit répand sur le paysage, se changent en rougeurs et en pâleurs de honte, et le misérable homme qui parle et qui pleure voit le monde entier chanceler avec lui dans l’éblouissement du désespoir. […] Je m’en souviens bien. — Cela fait onze ans aujourd’hui depuis le tremblement de terre. — De tous les jours de l’année, c’est justement ce jour-là, — je m’en souviens bien, qu’elle fut sevrée. — J’avais mis de l’absinthe au bout de mon sein, — et j’étais assise au soleil contre le mur du pigeonnier. — Monseigneur et vous, vous étiez alors à Mantoue. — Oh ! […] Un rayon de soleil égaré sur un vieux mur, une folle chanson jetée au milieu d’un drame les occupaient aussi bien que la plus noire catastrophe. […] Les amants errent aux bords des ruisseaux « qui courent en babillant sous les racines antiques. » On aperçoit, en les écoutant, de légers bouleaux dont la robe de dentelle s’illumine sous le soleil incliné qui les dore, et la pensée s’égare en des allées de mousse où s’amortit le bruit des pas. […] Aussi vrai que je vis de pain, j’ai rencontré un bouffon qui s’était couché et se chauffait au soleil, et maudissait madame la Fortune en bons termes, en bons termes choisis.
Lisez encore ces choses, ni poèmes en prose (titre et forme bien affadis depuis ces maîtres, Aloysius Bertrand, Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, Arthur Rimbaud), ni contes, ni récits, ni même histoires, le Hareng saur, angélique enfantillage justement célèbre, et le Meuble, que j’ai toutes raisons d’environner de sympathies même intrinsèques pour ainsi parler, l’ayant possédé, ce meuble, du temps où je possédais quelque chose au soleil de tout le monde.
Soyez sûrs que les cendres de Gautier ont frémi de joie, à l’apparition de ce livre, et que, dans le paradis des lettrés, l’ombre de Flaubert hurle, à l’heure qu’il est, des phrases de Pierre Louÿs, les soumet à l’infaillible épreuve de son gueuloir, et qu’elles la subissent victorieusement… Enfin voilà donc un jeune, un vrai jeune — Pierre Louÿs n’a pas vingt-six ans — qui nous donne un beau livre ; un livre écrit dans une langue impeccable, avec les formules classiques et les mots de tout le monde, mais rénovés et rajeunis à force de goût et d’art ; un livre très savant et où se révèle, à chaque page, une connaissance approfondie de l’antiquité et de la littérature grecque, mais sans pédantisme aucun et ne sentant jamais l’huile et l’effort ; un livre dont la table contient sans doute un symbole ingénieux et poétique, mais un symbole parfaitement clair ; un livre, enfin, qui est vraiment issu de notre tradition et animé de notre génie et dans lequel la beauté, la force et la grâce se montrent toujours en plein soleil, et inondées d’éclatante lumière !
Albert Mérat, parisien jusque dans la moelle des os, est ardemment épris de la modernité ; il connaît sa ville jusque dans les moindres recoins, l’été, l’hiver, le matin, le soir, sous la pluie, sous le soleil.
Armand Silvestre, du soleil et des hymnes religieuses.
Quels plus beaux hymnes au Soleil, que les paysages de Monet, de Signac, de Cros ?
Prométhée, évanoui dans les nuages du Caucase, remonte sur son rocher et rouvre sa plaie cicatrisée au vautour : Agamemnon sort de son tombeau d’Argos pour se rejeter sous la hache de Clytemnestre : Œdipe remonte de sa sépulture ignorée au soleil des vivants qu’il revoit encore ; il revient remplir de ses lamentations le palais de Thèbes, et mourir, une seconde fois, sur le Cythéron.
Qu’est-ce qu’un lever de soleil pour un homme ordinaire ? […] Que ce soleil est triste lorsqu’il se lève dans le brouillard au-dessus « des sillons mornes ! […] « Ses lèvres, dit Greene, sont des roses toutes trempées dans la rosée, — ou pareilles à la pourpre de la fleur du narcisse. — Ses yeux, ces beaux yeux, ressemblent aux pures clartés — qui animent le soleil ou égayent le jour. — Ses joues sont comme des lis épanouis plongés dans le vin, — ou comme des grains de belles grenades trempés dans le lait, — ou comme des fils de neige dans des réseaux de soie cramoisie, — ou comme des nuages splendides au coucher du soleil. » — « Quel besoin de comparer là où la beauté surpasse toute ressemblance ? […] Un jour, dans une fraîche fontaine solitaire où le soleil étalait ses rayons, Chrysogone baignait son corps parmi les roses et les violettes d’azur. Elle s’endormit lassée sur l’herbe épaisse, et les rayons du soleil épanchés sur son sein nu la fécondèrent333.
Connue à travers une dentelle rousse, et déchirant ce délicat réseau, plongeait la rudesse du soleil. […] Quant au Soleil, il n’a plus rien dans le ventre. […] — Vous manquez de respect à la critique. — Le Printemps et le Soleil : J’te crois ! […] Hervé, du Soleil, entendu dans la matière, ne prendrait-il pas l’initiative de cette proposition ? […] « L’excuse de la campagne, s’écrie-t-il, c’est l’air et le soleil » ; mais hélas !
Les soleils peuvent mourir et renaître ; mais nous, une fois que notre courte lueur est éteinte, il nous faut dormir une nuit éternelle. […] L’eau du fleuve pétille au soleil. […] C’est le même soleil, le même ciel d’été Versant les mêmes feux splendides. […] Jupiter ne darde pas continuellement le soleil ni la foudre. […] L’éphèbe, frotté d’huile, luttait tout nu en plein soleil.
Il n’a qu’un soleil, tandis que beaucoup de systèmes en ont deux ou trois. […] On croit avoir remarqué que Vénus ne présente jamais qu’une face au soleil. […] Au coucher du soleil, il frappait à la porte de son château. […] Tandis qu’il fréquentait à Nicomédie les tombeaux des martyrs, il méditait sur les mystères de la bonne déesse et sur la divinité du Soleil. […] Ses idées sur le Soleil et sur la mère des dieux sont tirées de Porphyre et de Jamblique.
Qu’on ne vienne plus dire que l’École poétique moderne a triomphé sur toute la ligne ; que Lamartine plane d’en haut ; que Victor Hugo, de son rocher de Guernesey, règne dans son soleil couchant et triomphe avec sa Légende des siècles ; M.
Ô soleil !
Van Lerberghe note ainsi sur l’amour, l’ingénuité de l’amour, sur la mort, sur l’attente de l’espérance de la découverte, des lieds imprécis et charmants, où les syllabes semblent du silence enchanté, et c’est ainsi : La Ménagère, Dans la pénombre (un poème de seize absolument charmant), La Barque d’or que connaissent bien les lettrés : Mais une qui était blonde, Qui dormait à l’avant, Dont les cheveux tombaient dans l’onde, Comme du soleil levant Nous rapportait sous ses paupières La lumière.
Il porte le reflet de : L’ardent soleil païen qui l’a fait naître un jour De ton écume d’or, ô Beauté suraiguë ! […] Tous y volent, comme Icare, au soleil, au risque de partager le désastre de ses mies fracassées. […] C’est cet amour affranchi des hontes du sexe, que Nietzsche saluait en déclarant : « Nous voulons vivre au-dessus des impurs comme les vents forts, voisins des aigles, de la neige et du soleil. » Voilà ce que dit ou du moins ce que nous fournit à dire M.
Les livres des Proverbes et de l’Ecclésiaste sont pleins de sentences qui, sous leur splendeur orientale, ne recèlent, comme les fruits de la mer Morte, que poison et cendres. « À une grande sagesse se joint un grand chagrin ; augmenter la science, c’est augmenter la douleur. » — « Et j’ai haï la vie, car tout ce qui se fait sous le soleil me déplaisait. » — « J’ai trouvé la femme plus amère que la mort, la femme qui est un piège, dont le cœur est un filet, et dont les mains sont des liens. » — Aux lueurs du bûcher de Sardanapale, les rêveurs de l’inassouvi et de l’impossible entrevoient en lui un ancêtre. […] c’est l’homme qui, sans chagrins dans la vie, ayant contemplé ces beaux spectacles : le soleil, l’eau, le feu, les nuages, s’en est retourné bien vite d’où il était venu. […] M. de Pienne, abaissant devant Diane l’arme insensée de sa gageure, lui aurait dit, en s’inclinant : « Madame, celui qui va mourir vous remercie et vous salue. » En ce temps-là, le duel était une mode, un fanatisme, un délire, et plus il était fou, fantasque et chimérique, plus la fête était belle et plus glorieuse la rencontre. « Je t’ai vu — dit le Mercutio de Shakespeare à Tybalt — chercher dispute à un homme qui toussait dans la rue, parce qu’il avait éveillé ton chien, qui dormait au soleil. « Ainsi faisaient les raffinés de la place Royale et du Cours.
On dirait que le soleil du 10 août, qui se lève déjà à l’horizon, lui donne sur la tête et lui embrase le cerveau : Je vous prie, mon cher ami (écrit-il à un M. […] Et un écrivain aussi a très bien défini Saint-Just : « C’est un monstre bien peigné et qui débite des apophtegmes. » Dans sa parole brève, concise et coupante, et assez habilement relevée de rares images, il ne doutait de rien : Travaillons enfin pour le bonheur du peuple, disait-il magistralement, et que les législateurs qui doivent éclairer le monde prennent leur course d’un pied hardi, comme le soleil. […] On voit quel est cet ordre d’images : les torrents, l’orage, le tonnerre, le vautour, le soleil, en font les frais.
Avec ce quelque chose d’appuyé et de ressenti, que les bien malades mettent dans leurs paroles, elle revenait amoureusement sur ces jours où elle servait de modèle à son mari, du matin au soir, sur ces jours tout pleins de ses peurs de l’eau, et où cependant sans rien dire, elle posait dans un remuant bateau, en robe blanche, frissonnante du froid du coucher du soleil et de la terreur de chavirer. […] Dimanche 6 juillet Tout ce temps, où le soleil ressemble à la lampe, dont les brodeuses s’éclairent avec une boule d’eau, tout ce temps de ciel couvert au fond d’une humidité tépide, me jette dans une tristesse, dans un ennui, dans un gris de l’âme, que n’éclairent, ni la publication de mes livres, ni mes folies japonaises. […] Dimanche 14 septembre Pendant que tout le monde du château de Saint-Gratien est à la messe, et que nous sommes, tous deux, assis dans un rayon de soleil, Anastasi me conte ses maux, son désespoir.
L’un nage à l’entour d’elle, et l’autre au fond des eaux Lui cherche du corail et des trésors nouveaux ; L’un lui tient un miroir fait de cristal de roche ; Aux rayons du soleil l’autre en défend l’approche ; Palémon, qui la guide, évite les rochers ; Glauque de son cornet fait retentir les mers ; Téthys lui fait ouïr un concert de Sirènes, Tous les Vents attentifs retiennent leurs haleines. […] Le Soleil avait pris son char le plus éclatant, et ses habits les plus magnifiques. […] On lui donna le loisir de considérer les dernières beautés du jour, puis la lune étant en son plein, nos voyageurs et le cocher qui les conduisait la voulurent bien pour leur guide. » Ainsi se termine cette histoire de curiosité et d’amour, cette jolie histoire mythologique, par Acante, c’est-à-dire par Racine (et peut-être par La Fontaine) en extase devant un beau coucher de soleil ; puis revenant de Versailles à Paris par des paysages délicieux, sous la douce clarté de la lune.
L’œuvre de Michelet, malgré ses lacunes et parfois ses faiblesses, œuvre de soleil et de force, de chaleur et de santé, marque d’une lueur éclatante l’aurore d’une vitalité nouvelle, le germe d’une pensée prenant conscience d’elle-même. […] Figurez-vous un homme aux formes athlétiques, au visage splendide, rempli de séduction et de bonté, se promenant dans les rues, vêtu comme un ouvrier, causant familièrement avec tous, riant, interrogeant ou consolant, aimé de tous pour sa douce majesté, sa cordialité et son humeur joyeuse ; qui se baigne et ensuite se promène nu dans l’herbe humide au soleil, déclarant que « peut-être celui ou celle à qui la libre et exaltante extase de la nudité en pleine nature n’a pas été révélée, n’a-t-il jamais connu le sentiment de la pureté, ni ce que la foi, l’art ou la santé sont dans leur essence » ; parcourant la campagne ou soignant les blessés de la guerre civile ; prêchant l’exaltation de toutes les forces vives de l’individu, et allant vers tous, homme ou femme, les mains tendues, un cordial sourire aux lèvres ; en un mot, réalisant dans sa complète acception, encore insoupçonnée, l’homme de la Démocratie américaine, ou plutôt de la Démocratie universelle. […] La simple sensation qui émane d’une prairie au soleil ne vous a jamais envahis de ces mille bourdonnements d’insectes, de sa sève et de sa chaleur.
Les blés, les avoines, les luzernes, fuyaient en nappes voisines, sous le soleil et sous le vent, et disparaissaient à bien des lieues, non pas rompus par un accident de terrain, mais enveloppés et voilés dans la poussière d’or que la lumière et la brume d’été élèvent en couronne à l’horizon des plaines. […] Tandis que nous écrivons, par une sorte d’instinct théâtral et de tradition, des chapitres qui gravitent tous autour d’une scène principale, un peu comme les actes d’une pièce dramatique ; tandis que nous faisons un livre très un et très serré, destiné à être lu sans arrêt, eux, ils écrivent une sorte de journal intime ; ils superposent les détails, sagement, posément, avec l’amour de l’heure présente qui ne connaît pas l’avenir, sans la même hâte vers le but, et ils songent aux misses qui parcourront vingt pages avant une course à cheval, au chasseur de renard qui revient au logis et qui a besoin d’une petite dose de lecture pour calmer la fièvre de ses veines, au commerçant de la Cité, à l’ouvrier anglais, libres avant le coucher du soleil, et qui prendront le livre et le poseront bientôt sur le coin du dressoir, heureux d’avoir trouvé l’occasion d’une larme ou d’un sourire qui n’étaient pas permis dans le travail du jour. […] Remarquez d’ailleurs, qu’en peinture également, toutes nos préférences s’attachent aux peintres de la vie d’intérieur… Une vieille fille qui file près d’une fenêtre, d’où tombe un rayon de soleil ; une porte s’entrouvrant sur une chambre qu’on devine paisible ; la perspective d’une rue calme et déserte, retiennent longtemps notre attention et nous suggèrent mille pensées.
Pour Topffer, l’expérience ressemblait plutôt à une source courante et sans cesse variée sous le soleil. […] Son triple talent d’observateur de caractères, de paysagiste expressif et d’humoriste folâtre, s’y croise et s’y combine presque à chaque page ; le pressentiment fatal à demi voilé s’y fait jour aussi : « Cette fois, en déposant le bâton de voyageur, nous dit-il, celui qui écrit ces lignes se doute tristement qu’il ne sera pas appelé à le reprendre de sitôt… Pour voyager avec plaisir, il faut pouvoir tout au moins regarder autour de soi sans précautions gênantes, et affronter sans souffrance le joyeux éclat du soleil.
L’ancêtre ou le père continuait à vivre sous la terre, d’une existence affaiblie sans doute, mais aussi réelle et aussi distincte que celle que le soleil avait éclairée. […] C’est la source d’eau douce filtrant d’un rocher brûlé, sous un soleil fauve, dans un désert plein de rugissements.
Le nuage d’Ossian se dissipe peu à peu au soleil d’Italie ; la beauté romaine se dessine. […] Ce sont des ruissellements perpétuels, ruissellements de soleil, de tendresse.
C’est de l’histoire de second degré, qui ressemble à la grande histoire comme les nuages, teints de son or et de sa pourpre, ressemblent à du soleil encore lorsque l’astre lui-même est couché. […] Louis XIV n’est encore le soleil (nec pluribus impar) que dans les ballets et dans le cœur des filles d’honneur de la reine sa mère.
Depuis le premier, on comptait les années par les récoltes ; depuis le second, on les compta par les révolutions du soleil. […] Toutes ces idées magnifiques que l’on s’est faites jusqu’ici sur les commencements de Rome et de toutes les autres capitales des peuples célèbres, disparaissent, comme le brouillard aux rayons du soleil, devant ce passage précieux de Varron rapporté par Saint-Augustin dans la Cité de Dieu : pendant deux siècles et demi qu’elle obéit à ses rois, Rome soumit plus de vingt peuples, sans étendre son empire à plus de vingt milles .
Celle d’un homme et d’une femme ne cesse guère d’être attentive et empressée ; le sexe y conserve une partie de son influence… » La douceur de l’âge moins ardent, la vie égale et encore sensible d’une maturité apaisée est très-bien rendue par M. de Latena : « Entre quarante et cinquante ans, le soleil de la vie commence à descendre vers l’horizon, et tous les objets récemment éclairés d’une lumière éclatante prennent des teintes obscurcies qui font présager la nuit.
Très tardivement et très modestement aussi, au moment où il est de rite de ne parler de cet autre dieu mort qu’avec un léger sourire, il s’avoue l’un des épigones d’Hugo le Père, par qui, tout jeune, enfermé dans un collège de l’Île-de-France, ou mieux, comme il dit, « dans la cage de Loyola », il eut, impérieuse et inoubliable, la révélation de la poésie lyrique : Et soudain c’était dans nos ombres Un éblouissement pareil À celui des prisonniers sombre Qui remontent vers le soleil, Quand, frémissants, malgré le maître, Les pensums et ses quos ego.
Ç’a été un vrai coup de foudre, comme on dit dans l’Empire du soleil levant ; et il l’épousera tous les soirs aussi longtemps que l’on voudra.
Un souffle de mort avait fauché à son tour le musicien, et ce souvenir funèbre ajouta, semble-t-il, à l’émotion poignante du drame… Poète né au pays du soleil, Éphraïm Mikhaël a la mélancolie des hommes du Nord ; sa prescience de la mort obsède parfois.
C’est fête au village, une fête méridionale, qui a pour orchestre le tambourin, et pour lustre le soleil… La Part dau bon Diéu touche de plus près encore à cette morale domestique et familière où excelle Roumanille, et qui donne à l’ensemble de ses ouvrages le caractère d’un enseignement populaire… Plusieurs de nos illustres, édités à son de trompe par nos plus bruyants journaux, auraient à profiter de son exemple.
Le bassin du Rhône, par exemple, se découpe à première vue en trois parties qui ont chacune leur caractère particulier : la première, depuis le glacier d’où il sort torrent aux ondes grises et limoneuses jusqu’au point où il entre dans le lac Léman ; la seconde, depuis l’endroit où il y pénètre jusqu’à celui où il disparaît sous terre, étranglé dans une fente de rochers ; la dernière, depuis le moment où il revoit le soleil et peut porter de grands bateaux jusqu’à celui où il se mêle aux flots bleus de la Méditerranée.
Détracteur de la vie, Young, Anglois farouche, Noctambule pressé que le soleil se couche, Pour méditer en paix tes funebres tableaux, Apôtre de la mort, prêchant sur des tombeaux, A travers quel nuage ou quel verre infidele Vois-tu donc les devoirs de la race mortelle !
Depuis ce temps, les arts, entre diverses mains et par divers génies, parvinrent jusqu’à ce siècle de Léon X, où éclatèrent, comme des soleils, Raphaël et Michel-Ange.
Il aime le soleil et tout ce que baigne le soleil. […] Les Chinois ne connaissent qu’une seule vie, celle où l’on voit au soleil fleurir les pivoines. […] Il les a vus avec une pitié sympathique chauffant au soleil leur oisiveté fière et pensive. […] Avec de bons amis, Tous au même soleil, comme on serait à l’aise ! […] Tous les soleils sont des gouttes de feu et toutes les planètes des gouttes de boue.
Je devine que c’est un poète du Midi, d’un pays que tourmente le soleil. […] Eux, dans leurs poésies, ne rêvent que soleil, et chantent avec Victor Hugo : Quand vient l’été, le pauvre adore ! […] Située dans la juste proportion d’une favorable température, elle ne reçoit du soleil que des rayons bienfaisants. […] Aussi son visage était-il brûlé du soleil, comme celui d’un moissonneur. […] Le peintre n’a pas le soleil sur sa palette.
Crânes et débrouillards, ils ne craignent ni les balles, ni la pluie, ni le vent, ni le soleil, ni la faim, ni la soif. […] Un gentil soleil illuminera la coupole du triste architecte Le Vauk. […] « Des cierges plus brillants que des étoiles, des ostensoirs plus fulgurants que des soleils… » Et des chapes ! […] Journées de novembre, « dans un tiède rayonnement de ce soleil qui s’attarde longtemps sur les pentes pyrénéennes. […] Trois ans après, bruni par des campagnes au soleil, très loin, dans les colonies, il revient au village natal, et il apprend que sa fiancée s’est faite religieuse.
Les couchers de soleil sur le golfe d’Ajaccio le ravissaient. […] Telle de ces pages est brûlante, fourmillante, aveuglante comme un après-midi de soleil à Bénarès. […] Quand le soleil descend vers l’occident vermeil, une brume très légère étend sur la plaine un voile de blancheurs vaporeuses. […] Holcombe, vit, un jour, trois Chinois qui, solidement liés par les poignets, étaient suspendus à un arbre, en plein été, sous un soleil de plomb. […] C’est pourquoi on meurt communément de maladies intestinales sous le soleil de l’Indo-Chine.
Des villes d’Italie où j’osai, jeune et svelte, Parmi ces hommes bruns montrer l’œil bleu d’un Celte, J'arrivais, plein des feux de leur volcan sacré, Mûri par leur soleil, de leurs arts enivré ; Mais, dès que je sentis, ô ma terre natale, L'odeur qui des genêts et des landes s’exhale, Lorsque je vis le flux, le reflux de la mer, Et les tristes sapins se balancer dans l’air, Adieu les orangers, les marbres de Carrare, Mon instinct l’emporta, je redevins barbare, Et j’oubliai les noms des antiques héros, Pour chanter les combats des loups et des taureaux !
La ville où l’on séjourne a beau être embrouillée, inégale, tortueuse, sans ordre et sans plan, pleine de carrefours, de tréteaux de charlatans, de passages et de ruelles, de monuments inachevés dont le pierres encombrent les places, d’arcs de triomphe sans chars ni statues de vainqueurs, de clochers et de coupoles sans croix : quand le soleil est couché, quand, du haut des collines prochaines, le voyageur qui n’est pas entré dans cette ville, et qui n’y a pas vécu, l’aperçoit à l’horizon dessinant sa silhouette déjà sombre sur le ciel encore rougi du couchant, il la voit toute différente ; il y distingue des étages naturels, des accidents dominants, des masses imposantes et combinées ; les édifices, que la distance et l’obscurité achèvent et idéalisent à ses yeux, lui apparaissent selon des hauteurs bien diverses.
Pour se servir d’une comparaison presque empruntée à ce délicat recueil de la dix-huitième année, on peut bien dire que les Amoureuses restent comme un verger de printemps avec des arbres blancs et roses odorants comme des bouquets, tout doré de soleil, tout plein de voix, traversé par des robes claires, obscurci par instants sous un nuage d’orage.
Et dans ce décor galant se déroule, comme brodée à fils de lune et de soleil sur la pourpre sombre d’un écran impérial, la chaste aventure de Hana-Dori, l’Oiseau-Fleur, la reine du Yosi-Wara.