Tenez, débrouillez ce grimoire : « Il y a immédiation entre l’aperception immédiate de la force constitutrice du moi et l’idée de la notion de mon être au titre de force absolue, par la raison que je pense et entends la réalité absolue de mon être, de la même manière que j’aperçois ou sens immédiatement l’existence individuelle et actuelle du moi 16. » Savez-vous ce que c’est que cette philosophie ? […] Voici d’abord ce que vous appeliez son grimoire : « Il y a immédiation entre l’aperception immédiate de la force constitutrice du moi et ridée de la notion de mon être au titre de force absolue, par la raison que je pense et entends la réalité absolue de mon être de la même manière que j’aperçois ou sens immédiatement l’existence individuelle et actuelle du moi. » La phrase est rude : Force constitutrice du moi, idée de la notion de mon être au titre de force absolue, réalité absolue de mon être, immédiation entre l’aperception et l’idée ; ce sont là autant de broussailles qui arrêtent l’esprit tout court. […] Voyons la seconde obscurité : « Si la collection de tous les modes, de toutes les qualités sensibles étant brisée par l’abstraction, la substance imaginaire n’est plus rien ou n’a plus qu’une valeur nominale, la substance abstraite du mode dans ce point de vue intellectuel conserve encore la réalité qui lui appartient, à l’exclusion de toutes les apparences sensibles qui n’existent qu’en elle et par elle. » Je traduis : « Enlevez toutes les qualités sensibles de cette pierre, la couleur, la dureté, l’étendue, la porosité, la pesanteur, etc., et essayez de concevoir la substance intime : par l’imagination vous ne le pouvez, car la substance n’a rien de sensible ; par la raison vous le pouvez, car la substance est indépendante de ces qualités et leur survit. » L’idée est fausse, mais qu’importe ? […] Nous ne le déduisons pas, en posant l’axiome de raison suffisante. […] Voilà une raison majeure, une idée prépondérante, une tendance décisive.
La France était lasse décidément et voulait en finir ; on s’aperçut comme soudainement alors que la raison était de son côté, « tant la justice et le droit ont de puissance sur les hommes, selon la remarque judicieuse de Villeroi, spécialement après que les maux les ont faits sages ». […] Henri IV remarquait de lui que ses raisons et moyens se réduisaient d’ordinaire « aux temporisements, à la patience et à l’attente des erreurs d’autrui ». Il y avait d’autres circonstances (on vient de le voir) où Villeroi, en temporisant, attendait de la part d’autrui des retours de raison et de sagesse. […] Chez le président Jeannin, quand le conseiller politique avait épuisé ses raisons auprès du duc, l’ami intime, le serviteur fidèle conservait la place et continuait de le servir quand même.
C’est placer hors de soi, dans un autre être, sa raison de vivre, mais de vivre totalement, de développer son être propre en se dévouant à lui. […] Et il a raison ; évidemment il a raison… Mais tout de même il y met trop de piété ! […] * * * En résumé, Michelet est fort éloigné des théories et des vœux de nos féministes, et cela pour des raisons scientifiques et mystiquement voluptueuses.
Le bonheur est l’ouvrage de la raison, c’est le parfait accord de nos desirs & de notre pouvoir. […] Active imagination, tu es la source & la gardienne de nos plaisirs ; ce n’est qu’à toi que nous devons l’agréable illusion qui nous flatte ; tu sçais fournir à notre cœur les plaisirs dont il a besoin ; tu rappelles nos voluptés passées, & tu nous fais jouir de celles que l’avenir nous promet ; tu plais sur-tout à l’esprit ; c’est ta flamme subtile & légere qui colore & les Cieux & la terre & les Mers ; sans toi l’ame se refroidit, la fleur la plus précieuse de notre sensibilité tombe, se fanne, & tous les charmes de la vie disparoissent ; tu distingues dans les Arts celui qui est né avec du génie ; la pensée la plus profonde s’évanouit, si elle n’est revêtue de tes couleurs ; tu as peut-être découvert plus de vérités que la raison même, car tu joins la force à l’agrément, la persuasion à l’autorité ; tout ce qui est vif, délicat, riant est de ton ressort ; oui, tu es le miroir heureux où se peignent, se multiplient, s’embellissent tous les objets de la Nature. […] Il appartient sans doute à la raison de dissiper les prestiges de l’orgueil malheureusement si naturel à l’homme, & de faire voir qu’on ne s’éleve point en abaissant autrui. […] Si votre cause exige quelque chaleur, que ce soit avec noblesse avec honnêteté ; vos raisons ne perdront rien de leur force lorsqu’elle seront présentées avec modération ; on y reconnoîtra mieux le ton de la vérité.
Quelle est la raison de cette évolution ? […] Ces philosophes ont raison dans un sens ; pour faire l’Arithmétique, comme pour faire la Géométrie, ou pour faire une science quelconque, il faut autre chose que la logique pure. […] C’est apercevoir la raison intime qui fait de cette série de coups successifs une sorte de tout organisé. À plus forte raison, cette faculté est-elle nécessaire au joueur lui-même, c’est-à-dire à l’inventeur.
L’apparition du Christ serait inexplicable dans un milieu logique et régulier ; elle s’explique dans cet étrange orage que subissait alors la raison en Judée. […] Le soufi et le corybante croyaient, en s’égarant la raison, toucher la divinité ; l’instinct des différents peuples a demandé des révélations à l’état sacré du sommeil. […] S’il jouit au contraire d’un calme plat, nous disons, et cette fois avec plus de raison : ce pays s’ennuie. […] Mais pour cela il faut qu’elle ait raison.
Clara pleure et se désespère ; elle lui propose de l’accompagner ; il trouve, pour refuser son offre, des raisons plus ou moins valables, et l’amène à se résigner. […] Un notaire, qui est son parrain et l’ami dévoué de sa mère, est bien forcé de lui apprendre qu’il est enfant naturel ; il lui révèle, en même temps, le nom de son père, Jacques court à ce père, qui s’excuse comme il peut de ne l’avoir pas reconnu et lui refuse la main de sa nièce, par toute sorte de raisons tirées des lois du monde. […] Ce Tournas avait raison, son fils ne l’aime plus ! […] Un mari dont André, avant son mariage, a séduit la femme, vient lui demander raison de l’offense.
Les partisans du Parnasse alléguoient bien des raisons pour eux. […] Enfin (& cette raison étoit décisive) si la poësie, disoit-on, s’est exercée sur des sujets de frivolité & de galanterie, elle a traité aussi tous les autres & les plus sérieux. […] Convenons pourtant d’une chose, que le goût des fables est passé : notre siècle leur préfère l’esprit de philosophie, d’exactitude & de raison : elles étoient d’une grande ressource aux anciens poëtes. […] On s’est aussi dégoûté, & avec raison, de voir la nature forcée sous des formes bisarres.
Mais il faut convenir qu’en ceci la poésie l’emporte infiniment sur la philosophie, dont les raisonnements trop crus sont un préservatif trop faible ou un remède peu sûr contre les mauvais effets de ces passions : au lieu que les images poétiques ont quelque chose de plus flatteur et de plus insinuant pour faire goûter la raison. […] Homère, guidé par la raison, n’en a choisi qu’une seule, qu’il a conduite jusqu’à vingt-quatre chants fort étendus. La raison veut donc beaucoup plus encore qu’on n’en traite qu’une dans un spectacle de peu d’heures : l’ordre et la proportion des parties leur ont paru le point le plus essentiel de l’Iliade, et conséquemment de la tragédie. […] Les poètes grecs, pleins du génie d’Homère, y trouvèrent, sans contredit, ce balancement de raisons, de mouvements, d’intérêts et de passions, qui tient les esprits suspendus et qui pique jusqu’à la fin la curiosité des auditeurs.
Telle est la raison d’être de cette méthode que Comte appelle historique et qui, par suite, est dépourvue de tout objet dès qu’on a rejeté la conception fondamentale de la sociologie comtiste. […] Il n’y a donc pas de raison pour que ses critiques soient mieux fondées en ce qui concerne la sociologie ; car les phénomènes sociaux ne se distinguent des précédents que par une complexité plus grande. […] La même raison rend difficilement utilisables et la méthode de concordance et celle de différence. […] Mais il est une autre raison qui fait de la méthode des variations concomitantes l’instrument par excellence des recherches sociologiques.
Pour beaucoup de raisons, dont nous dirons quelques-unes, la correspondance de Stendhal, quand elle parut, dut exciter un vif intérêt de curiosité, s’il y a encore un sentiment de ce nom au service des choses de la pensée, dans ce monde matérialisé. […] II Pour notre compte, nous avons quelquefois cherché à nous rendre raison de l’intérêt poignant qu’on éprouve en lisant Stendhal, même quand on fait le meilleur procès à son talent perverti et pervers. […] Un critique très fin (M. de Feletz) n’a-t-il pas prétendu, avec de très piquantes raisons à l’appui de sa prétention, que celui-là que toute la terre appelle le bonhomme avait naturellement la scélératesse des plus ténébreuses combinaisons, et qu’importe, du reste, pour le résultat ! […] L’Opinion en toutes choses, Stendhal, qui n’avait pas cent mille livres de rente pour se mettre sans danger au-dessus d’elle, l’a courageusement méprisée ou combattue, souvent à tort, parfois avec raison, mais toujours sans en avoir peur.
Pour beaucoup de raisons, dont nous dirons quelques-unes, la Correspondance de Stendhal, quand elle parut, dut exciter un vif intérêt de curiosité, s’il y a encore un sentiment de ce nom au service des choses de la pensée, dans ce monde matérialisé. […] II Pour notre compte, nous avons quelquefois cherché à nous rendre raison de l’intérêt poignant qu’on éprouve en lisant Stendhal, même quand on fait le meilleur procès à son talent perverti et pervers. […] Un critique très-fin (M. de Feletz) n’a-t-il pas prétendu, avec de très-piquantes raisons à l’appui de sa prétention, que celui-là, que toute la terre appelle le bonhomme, avait littérairement la scélératesse des plus ténébreuses combinaisons ; et qu’importe, du reste, pour le résultat ! […] L’Opinion en toutes choses, Stendhal, qui n’avait pas cent mille livres de rentes pour se mettre sans danger au-dessus d’elle, l’a courageusement méprisée ou combattue, souvent à tort, parfois avec raison, mais toujours sans en avoir peur.
Comme toute la politique du Correspondant et comme celle de la Revue européenne, le livre de M. de Carné s’adresse particulièrement aux hommes qui formaient le parti de droite ; c’est d’eux surtout et des lumières propres à les ramener qu’il se préoccupe ; c’est à leurs préjugés historiques ou théoriques qu’il oppose, en chacune de ses pages, une plus juste raison des faits ou une argumentation qui tend à concilier avec les grands principes de la tradition catholique et romaine les résultats acquis de la civilisation moderne et de la révolution de 89. […] Ce sentiment contradictoire entre lui et nous, qui affecte le ton général de l’ouvrage et perce en mille détails, n’est pas fondamental pourtant, puisqu’il n’empêche pas sa raison de rencontrer aux endroits capitaux la nôtre ; mais nous en avertissons expressément, parce que des lecteurs peu attentifs pourraient prendre le change et repousser à première vue, sur quelques mots blessants, un livre où il y a beaucoup à gagner pour toutes les classes d’esprits sérieux et sincères. […] Dans la république de l’avenir où nous tendons, les raisons secrètes ou avouées, les motifs égoïstes, intéressés, philosophiques ou mystiques, pour lesquels les institutions vraiment libres seront acceptées et pratiquées d’un chacun, offriront sans doute, surtout au début, beaucoup de variété et de bigarrure ; mais il suffira qu’on se rallie en fait à trois ou quatre grands points jugés indispensables.
Mais, avant ce terme, les partis sont indomptables par la seule puissance de la raison. […] Du moins nos pères furent bien excusables de s’y méprendre, et il est beau de voir avec quelle indulgence, dictée par une raison impartiale et supérieure, le jeune historien leur pardonne de s’être jetés dans fies bras du héros, et de s’être laissé enivrer à tant de gloire. […] La Révolution, une fois lancée dans la voie des conquêtes, devra aller à Moscou, de même et par la même raison qu’elle est précédemment allée au 9 thermidor.
Vous avez beau remonter à l’origine des choses et des idées ou à l’A B C de la grammaire et de la rhétorique, suivre un à un les pas de la logique ou faire appel au sens commun simplement, mettre en avant la raison ou, ce qui vaut mieux, la nature ; au fond de toutes vos théories littéraires il y a un sentiment, pas autre chose, analogue, non point au sentiment large d’un homme libre de préjugés qui trouve belles toutes les belles fleurs et belles toutes les belles femmes, chacune dans son genre de beauté, mais au sentiment étroit d’un petit propriétaire qui n’a d’yeux que pour les fleurs de ses plates-bandes et de ses pois, ou d’un jeune amoureux prêt à rompre les os au premier qui osera dire que sa maîtresse n’est pas la plus belle femme du monde. […] Vous goûtez, vous admirez, vous aimez Molière, et vous avez bien raison. […] C’est une construction a priori de sa raison intrépide, méprisant les faits, sacrifiant, à la façon allemande, aux superbes nécessités d’un système, de misérables accidents sans logique et sans signification, et quelques petits poètes, tels que Sophocle, Virgile, Racine, Goethe, vraiment trop superflus dans l’histoire littéraire.
Même lorsque les salons se rouvrirent et que la vie de société reprit son cours, jamais l’ancienne tyrannie du goût des gens du monde ne fut rétablie : même sous la Restauration, et à plus forte raison depuis, les plus célèbres salons n’eurent jamais qu’une influence très limitée. […] L’imitation classique des œuvres grecques ou latines n’a plus de raison d’être : un écrivain perdrait son temps à se donner des mérites que presque personne ne sentirait. […] Pour la période révolutionnaire et impériale, il faut s’arrêter surtout à la Décade philosophique, fondée en floréal an II : elle est l’organe des « idéologues », admirateurs et continuateurs de Locke et de Condillac, de Condorcet et de Volney, apôtres de la perfectibilité de la raison humaine.
Nous avions le renanisme philosophique ; M, de Gourmont nous a donné le renanisme littéraire, et ce n’est pas sans raison qu’on a pu écrire sur lui une étude intitulée : Un nouveau scepticisme. […] Nous avions le renanisme philosophique ; M. de Gourmont nous a donné le renanisme littéraire, et ce n’est pas sans raison qu’on a pu écrire sur lui une étude intitulée : Un nouveau scepticisme. […] Mais il déclare, et avec raison, qu’il y a de grands modèles dits classiques et qu’à force d’étudier leur pensée puissante et leur style génial, de se pénétrer de leur goût impeccable, on arrive à développer ses qualités personnelles, oui personnelles, et à se former à leur école, sans être contraint de tomber dans le bovarysme et la servilité, et sans renoncer à son originalité si l’on en a9. » La question est ainsi fort bien posée.
Même dans son pays et dans sa langue, l’astre de Swift a déjà pâli et ira chaque jour en décroissant, et par la souveraine raison que nous avons déjà donnée, mais que la Critique, cette vigie qui parle, doit incessamment répéter : c’est qu’en littérature tout ce qui ne s’appuie pas sur la grande nature humaine, doit, de nécessité périr ! […] Eh bien, nous qui n’avons pas les préjugés anglais de sir Walter Scott sur un écrivain encore tout à l’heure réputé grand dans son pays, nous ne craignons pas d’avancer qu’on ne lira pas Gulliver davantage, par la raison que c’est un livre dont il rie restera absolument rien quand la clef des allusions sur lesquelles il est bâti sera perdue. […] Il y a pourtant du bon sens très mâle dans cette lettre, mais un tel tuteur, un tel Bartholo-Barbaro-Barbe-à-croc, devait rendre hideuse la raison même et donner précisément l’envie de faire ce qu’il ne fallait pas.
Et quoique cette poétique ne soit pas la nôtre, quoique nous ne puissions jamais admettre que la poésie existe en raison directe de sa difficulté, cependant cette poétique a donné en M. […] Théophile Gautier va peut-être se répandre un jour en œuvres plus aérées et plus larges, et la raison de ce doute, semblable à un espoir, le croira-t-on ? […] Vous y revoyez particulièrement le fini d’expression auquel devait nécessairement atteindre un écrivain qui travaille la langue avec la lampe de l’émailleur, et qui, tout matérialiste qu’il pût être, rentrait, par la perfection même de sa forme, dans cette sphère de l’Infini, auquel il ne croit pas et qu’on retrouverait dans ses vers encore, — ne fût-il pas panthéiste comme il l’est devenu, — par la raison unique et suffisante qu’ils sont de beaux vers !
Cet esprit actif et querelleur des Grecs, l’anarchie, l’indépendance, la curiosité inquiète, la fureur d’expliquer par la raison ce qui est au-dessus de la raison, la fureur plus grande encore d’avoir un parti et de dominer, opposait les opinions aux opinions et les erreurs aux erreurs. […] On voit combien ce nom et le souvenir d’une ancienne grandeur en imposaient encore : « L’orateur, dit-il, craint de faire entendre devant les héritiers de l’éloquence romaine, ce langage inculte et sauvage d’au-delà des Alpes, et son œil effrayé croit voir dans le sénat les Cicéron, les Hortensius et les Caton assis auprès de leur postérité pour l’entendre. » Il y a trop d’occasions où il faut prendre la modestie au mot, et convenir de bonne foi avec elle qu’elle a raison ; mais ici il y aurait de l’injustice : l’orateur vaut mieux qu’il ne dit ; s’il n’a point cet agrément que donnent le goût et la pureté du style, il a souvent de l’imagination et de la force, espèce de mérite qui, ce semble, aurait dû être moins rare dans un temps où le choc des peuples, les intérêts de l’empire et le mouvement de l’univers, qui s’agitait pour prendre une face nouvelle, offraient un grand spectacle et paraissaient devoir donner du ressort à l’éloquence : la sienne, en général, ne manque ni de précision, ni de rapidité.
Ce n’est pas tout ; d’après la définition du vrai et du certain que nous avons donnée plus haut, les hommes furent longtemps incapables de connaître le vrai et la raison, source de la justice intérieure 39, qui peut seule suffire aux intelligences. […] Les preuves philosophiques que nous avons placées d’abord, confirment par la raison l’autorité des preuves philologiques, qui à leur tour prêtent aux premières l’appui de leur autorité (axiome 10.) […] La sagesse vulgaire de tous les législateurs, la sagesse profonde des plus célèbres philosophes s’étant accordées pour admettre ces principes et ce critérium, on doit y trouver les bornes de la raison humaine ; et quiconque veut s’en écarter doit prendre garde de s’écarter de l’humanité tout entière.
Bien des gens disent et répètent que le temps de la comédie est passé, qu’elle est devenue impossible par toutes sortes de raisons, et les théories ingénieuses sur cette lacune désormais inévitable ne manquent pas. […] Et le raisonnement en bannit la raison.
Sérieusement il n’est aucune raison valable pour que l’œuvre de Lautrec ne s’applique pas à la publication américaine, et celle de Bradley à la revue parisienne ; ou pour que l’une ou l’autre d’entre elles ne notifie le tapioca Groult ou l’absinthe Cusenier. […] La raison en est simple : Grasset et Walter Crane se sont préoccupés de composer l’affiche utile aux industries qui employaient leur talent.
La raison en est simplement que je la connais mieux que toute autre ; il sera facile ensuite, à ceux qui le voudront, d’appliquer des procédés analogues aux littératures des diverses nations. […] Une autre raison rend cette histoire générale indispensable.
Il imita les mouvemens de Pindare ; mais, à l’exemple d’Horace, il sut captiver l’enthousiasme sous le joug de la raison, de sorte que le désordre est chez lui un effet caché de l’Art ; qualité bien préférable à cette impétuosité fougueuse, plus semblable au délire, qu’à la chaleur du vrai génie. Dans l’Ode qu’il composa pour Louis XIII, lorsque ce Prince alloit réduire les Rochellois, on admire à la fois une netteté d’idées, un tour heureux d’expression, une justesse & un choix dans les comparaisons, une variété dans les figures, une adresse dans les transitions, qui la font regarder, avec raison, comme un vrai modèle de Poésie lyrique.
Un esprit aussi sage que celui qu'il montre dans tous ses Ecrits, ne pouvoit qu'être révolté des systêmes de nos Philosophes, qui choquent si directement la Religion, la Morale, & la raison. […] Rien n'est plus flatteur, dit-on avec raison, que les louanges de quelqu'un que nous en savons mille fois plus digne & plus couvert que nous.
Il dit, entre autres choses, de ce dernier : « La confusion & le repentir l’ont jeté dans le parti des Convulsionnaires & achevé d’aliéner sa raison. […] A quoi sert donc d’avoir cultivé son esprit & sa raison, quand on tombe dans un pareil avilissement ?
Mais ici la populace, personnage immense, a droit… La Commune a droit ; la Convention a raison. […] On a dit avec raison de Salammbô : c’est plus fatigant qu’ennuyeux ! […] ce n’est plus la raison, c’est l’imagination. […] L’usage propre de la raison n’est-il pas de découvrir les lois générales de la nature et de l’esprit ? […] Celui-là au moins n’avait-il pas une raison ferme et saine ?
Ajoutez une raison de fait. […] Elle exposait longuement les raisons de ce choix. […] Son opinion d’aujourd’hui heurte-t-elle son opinion d’hier ou la raison commune ? […] Qu’est-ce que la raison d’État au prix des raisons du cœur, et la paix entre deux peuples n’est-elle pas achetée trop cher si l’union qui la scelle doit faire couler deux larmes sur un voile d’épousée ? […] Quelles raisons avaient-ils d’espérer, de travailler, d’agir ?
Il n’y aurait aucune raison de le supposer si l’on s’en tenait à elle. […] Tant que l’inertie du milieu ne la fait pas proliférer, elle a sa raison d’être. […] La seconde, pour des raisons que nous indiquerons, fut supra-intellectuelle. […] On trouverait à cela deux raisons. […] Soit dit en passant, c’est là une des raisons d’être de l’intolérance.
On n’a jamais raison. […] « À quoi bon avoir raison ? On n’a jamais raison ! […] Cela ne m’empêche pas d’espérer que j’aurai raison de M. […] Vous l’avez dit, il est impossible d’avoir raison.
D’autres témoins, et qui avaient plus de raison pour le conserver, décrivent un tout autre agresseur. […] Mais avec raison M. […] Est-ce le juge qui a raison, est-ce nous qui ne savons pas sortir de notre naïveté ? […] Puis les examens, à tort ou à raison, ont une très mauvaise réputation. […] Vous avez raison de ne pas le croire tout à fait.
Je ne sais s’ils ont raison quant au nombre ; mais certainement ils ne se trompent pas quant à la qualité. […] J’ai dans le triple titre de ce chapitre adopté le mot fantaisie non sans quelque raison. […] Tout le monde, avec raison, reproche aux deux dessins de M. […] Mais la raison, mon cher M***, la raison ? […] et je me demande, en supposant que j’aie exposé quelques bonnes raisons : à qui et à quoi peuvent-elles servir ?
Il s’agit d’un détail d’enseignement, d’un détail minime en apparence, « mais que je crois, disait Daunou, d’un intérêt suprême pour le progrès de la raison publique, et par conséquent aussi pour le perfectionnement de l’organisation sociale. » Qu’est-ce donc ? […] C’est, j’ose n’en douter aucunement, c’est l’épellation actuelle qui donne le premier faux pli à la pensée, qui transporte les esprits loin du sentier de l’analyse, et qui met l’habitude de croire à la place de la raison. […] La raison a peu à peu obtenu quelque influence sur les institutions publiques, et les passions politiques ont été, sinon toujours dirigées, du moins souvent modérées par les lumières. […] La raison sublime, répondait-il avec Chénier ; mais si un seul des degrés qui, du bon sens, de la raison vulgaire, conduisent jusqu’au haut de l’échelle, se trouvait brisé, il était rétif et ne montait plus. […] Il entreprend Daunou en effet, le presse, ne lui laisse aucune objection sans réponse ; celui-ci, après ces raisons dites, n’avait plus qu’un non invincible à opposer.
Paul Adam a-t-il raison ? […] Il les méprise et il a raison. […] En quoi, il a raison. […] Il a tort pour deux raisons. […] Le Blond a raison.
La raison se met en travers de la passion. […] La politique a enseigné à subordonner les intérêts particuliers à l’intérêt général et les raisons individuelles à la raison d’État. […] À cela sans doute il y a une raison, puisque le hasard n’existe pas. Mais cette raison, qui pourra nous la dire ? […] Ils avaient raison.
Les Lettres du Chevalier d’Her*** sont aujourd’hui regardées, avec raison, comme l’antipode du style épistolaire. […] On ne goûte, en ce genre, que ce qui part du cœur & de la raison.
Ce n’étoit pas la peine de prendre un ton dogmatique, de se complaire à disserter, pour n’avoir raison que dans les choses dites & prouvées avant lui, & s’égarer en avançant des nouveautés paradoxales, que personne n’a été tenté d’adopter. […] Ceux qui ont osé comparer ce Conte à Télémaque, ont outragé, tout à la fois, la raison & la gloire de la Nation Françoise.
Par la même raison, ses Odes anacréontiques sont pleines de délicatesse, de douceur, & d’aménité. […] « On vit paroître dans la lice, dit M. de Fontenelle, d’un côté le Savoir, sous la figure d’une Dame illustre ; de l’autre, l’Esprit, je ne veux pas dire la Raison, car je ne prétends pas toucher au fond de la dispute, mais seulement à la maniere dont elle fut traitée.
L'amour-propre sur lequel il établit tout, est la vanité ou l'orgueil, poison, selon lui, si universellement répandu sur toute l'humanité, que l'homme ne peut le détruire, malgré tous les efforts de sa raison. […] Supposons même qu'il fût dépourvu, en naissant, de tout germe de droiture & d'équité, que ces deux sentimens ne fussent jamais que l'effet de ses lumieres acquises & de sa raison ; au moins ne peut-on pas assurer qu'il naisse injuste ou méchant.
trahit sua quemque voluptas. ils auroient raison, si chacun se contentoit de juger pour soi. […] La prédilection qui nous fait donner la préférence à une partie de la peinture sur une autre partie, ne dépend donc point de notre raison, non plus que la prédilection qui nous fait aimer un genre de poësie preferablement aux autres.
C’est pour cette raison que la pensée ou le contact d’une plume, par exemple, appellera nécessairement l’idée d’écrire et celle-ci l’action. […] Le moi s’attribue alors l’acte et en imagine des raisons parfois invraisemblables. […] On sait que Condillac supposait une statue en qui on introduirait une sensation, et seulement une sensation ; eh bien, dit avec raison M. […] Mais Lehmann répond avec raison qu’autre chose est de voir un chien par l’imagination, autre chose de le dessiner. […] L’un d’eux, qui n’avait aucune raison d’inquiétude sur son frère, le voit assis sur son lit, l’air triste.