Sans aucun doute, une pareille assertion lui aurait paru une pure folie et il ne se serait jamais abaissé à la contrôler. Aujourd’hui, une hypothèse ne nous paraîtra plus absurde, parce qu’elle nous oblige à imaginer des objets beaucoup plus grands ou beaucoup plus petits que ceux que nos sens sont capables de nous montrer, et nous ne comprenons plus ces scrupules qui arrêtaient nos devanciers et les empêchaient de découvrir certaines vérités simplement parce qu’ils en avaient peur. […] Peut-être même les astres nous apprendront-ils un jour quelque chose sur la vie ; cela semble un rêve insensé, et je ne vois pas du tout comment il pourrait se réaliser ; mais, il y a cent ans, la chimie des astres n’aurait-elle pas paru aussi un rêve insensé ?
Naguère, en un livre sur les femmes qui écrivent, il me parut juste d’étudier Catulle Mendès, mais certains sexes hésitants troublent le naturaliste ; on reste toujours inquiet, quelque état civil qu’on ait attribué à celui-là : si cette femme n’était qu’un homme qui nous tourne le dos… Donc, quoique j’aie donné sur elle un jugement d’ensemble auquel je n’ai rien à changer, voici que je reviens vers lui. […] Dans les exercices de L’homme-orchestre, il m’a paru masturbateur remarquable. […] Les vieillards, grâce à lui, mendieront moins de caresses préparatoires et paraîtront rajeunis de dix ans.
Semblable à ces Athletes qui s’exercent long-temps avant de paroître sur l’arene, il a laissé croître les forces de son génie, donné à sa raison le temps de mûrir & de se développer, exercé vraisemblablement sa plume, avant de mettre au grand jour les Ecrits sur lesquels il fondoit sa réputation. […] Rousseau a voulu paroître profond & sublime, & il a donné dans l’extravagance. […] Le Devin du Village est le chef-d’œuvre de sa Muse, & la plus simple, comme la plus intéressante Pastorale qui ait paru sur le Théatre de l’Opéra.
Il parut des observations sur les points, les deux points, les virgules, & les tréma. […] Ils parurent également éloignés de respecter superstitieusement l’usage, & de le heurter en tout. […] « L’ancienne nous échappe tous les jours ; &, comme il ne faut point se presser de la rejetter, on ne doit pas non plus faire de grands efforts pour la retenir. » Le changement dans toute matière a des attraits : de même qu’on a changé en grande partie l’orthographe, on a aussi essayé de substituer aux notes ordinaires de la musique d’autres signes ; inventions dont les auteurs n’ont pas été bien reçus du public, & qui les en ont même fait mépriser dès qu’elles ont paru.
C’est, leur dis-je, que personne ne se mêle de la vôtre, et que nous avons quarante oies qui gardent le capitole ; comparaison qui leur parut d’autant plus juste qu’ainsi que les oies romaines, les nôtres gardent le capitole et ne le défendent pas. […] La porte était obsédée, il demanda qu’on lui fît passage ; la foule s’ouvrit, et tandis qu’il la traversait on lui criait : passe, foutu âne. l’élève injustement couronné parut ensuite. […] Mais écoutez une singulière rencontre de circonstances, c’est qu’au moment même où le pauvre Milot venait d’être dépouillé par l’académie, Falconnet m’écrivait : " j’ai vu chez Le Moine un élève appellé Milot, qui m’a paru avoir du talent et de l’honnêteté.
C’est ce Frédéric Masson qui publia un livre sur le cardinal de Bernis, qui, tout simplement, nous apprenait le cardinal de Bernis, que nous ne savions qu’à moitié, et nous entr’ouvrait cette robe rouge de cardinal qui paraissait rose aux clartés décomposantes du xviiie siècle, et qui avait bien le droit d’être rouge, et du rouge le plus grave et le plus éclatant, puisqu’il y avait par-dessous un homme qui n’était plus le poète badin des marquises, mais le dernier et douloureux ministre d’État d’un gouvernement devenu lamentablement impossible… Bernis était un méconnu. […] II Eh bien, cette histoire qui paraissait impossible, cette histoire sans personnage historique, — ce qui ne s’était jamais vu, — Frédéric Masson l’a entreprise, et, qui plus est, il l’a faite, et il l’a faite intéressante ! […] Du moins, il a fait un tableau du mariage du marquis de Grignan et du supplice de la malheureuse qu’il a épousée, et qui, pour l’avoir sauvé de la ruine, passa sa vie dans l’abandon et dans le mépris ; et ce tableau, digne d’un romancier, semble en promettre un… Quoiqu’il en puisse être, ces facultés d’imagination et d’observation dont le livre que voici a révélé l’existence dans un auteur qui avait paru moins brillamment et moins richement doué, ces facultés, qui ont donné à ce livre nouveau un genre de piquant qu’on n’était pas accoutumé de trouver en un livre d’histoire, prendront-elles assez de développement et de place dans la tête du mâle auteur du Cardinal de Bernis, pour l’entraîner un jour hors d’une voie marquée par un livre si ferme et si exclusivement historique, ou continuera-t-il de les consacrer à l’histoire ?
Mais, mystérieux et profond, il en reste là tout à coup de sa confidence, et ne nous apprend pas pourquoi il a préféré pour son livre cet autre titre, qui aura paru probablement moins compromettant à sa vaillance. […] Taillandier avec tremblement, — lui paraissent presque deux hommes de génie ! […] Ce qui est curieux, ce n’est pas que deux rédacteurs de la Revue des Deux-Mondes paraissent deux fiers hommes à un troisième rédacteur de la Revue des Deux-Mondes.
Un troisième volume de vers : Émaux et camées, a paru en 1852, pendant que j’étais à Constantinople. […] Être de son temps rien ne paraît plus simple et rien n’est plus malaisé ! […] Quand il paraissait dans un salon, les plus brillants causeurs se taisaient. […] Écrire, on le sentait déjà, lui paraissait froid, long, ennuyeux. […] Rien de ce qu’il faisait si aisément ne lui paraissait valoir la peine d’être conservé.
Il anticipe sur l’idée de Pascal : la qualité d’homme lui paraît déjà supérieure à tout le reste. […] Le fait est que, dans sa jeunesse, il paraît avoir été protestant ; plus tard, cependant, il semble être retourné au catholicisme. […] Ainsi il y aurait moyen, en y bien pensant, de flétrir ce qui, jusqu’à présent, a paru le plus pur et le plus généreux. […] Il paraît que c’est plutôt ce non-moi qui a besoin de lui ; il paraît qu’il ne dépend pas de l’âme de recevoir ou de rejeter cet hôte, ni même de lui demander raison de sa présence. […] C’est la seule manière de s’en débarrasser, et, sous le point de vue logique, le parti me paraît fort bon.
Viollet-Le-Duc, qui dans sa jeunesse s’est essayé contre l’école alors régnante de Delille par un petit Art poétique qui parut une satire hardie, a depuis pris place parmi les érudits en vieille littérature par une très-bonne édition de Mathurin Regnier (1822) ; il y mit en tête, comme Introduction, une histoire de la Satire en France. […] Quoique les deux éditions de Tahureau portent sucrant, il me paraît bien plus naturel de lire suçant.
Le poète comique, au contraire, est le miroir du monde, et son moi ne doit jamais paraître. […] Nulle vraisemblance, une complication d’incidents bizarres, une exagération, une caricature presque continuelle, un dialogue étincelant de verve et d’esprit, mais où l’auteur paraît plus que le personnage ; voilà le fond de ses comédies267.
Quant à la hauteur de son imagination, elle paraît suffisamment prouvée par les Fossiles, cette œuvre que Théophile Gautier appelait « la plus difficile, peut-être, qu’ait tentée un poète ! […] Mais que sa Conjuration d’Amboise nous a donc paru cruelle l’autre soir !
Son Boubouroche me paraît d’une qualité très voisine du George Dandin de Molière. […] Après avoir paru d’abord dans les Petites nouvelles, où Courteline était chroniqueur fantaisiste, il fut réuni en volume chez les éditeurs Marpon et Flammarion et réimprimé plus tard dans la collection à 60 centimes de ces mêmes éditeurs.
Enfin ce fut le tour des écrivains que nous allons étudier et aujourd’hui, l’accueil qu’ont reçu certains romans russes, a fait entreprendre d’un coup un nombre considérable de traductions, dont il faut bien que la vente paraisse assurée. […] Ainsi il y aurait, entre les esprits, des liens électifs plus libres et plus vivaces que cette longue communauté du sang, du sol, de l’idiome, de l’histoire, des mœurs qui paraît former et départager les peuples ; ceux-ci ne seraient pas divisés par d’irréductibles particularités comme l’école historique moderne s’est appliquée à le faire admettre ; la France, l’Allemagne plus encore, dont la littérature est grecque et cosmopolite, aurait conservé intacte une sorte d’humanité générale et large, toute à tous, sensible à l’ensemble des manifestations spirituelles de l’espèce, payant cet excès de réceptivité par quelque défaut de production originale, le compensant en universelle intelligibilité, réduite à emprunter souvent et à ouvrer pour ainsi dire à façon, mais travaillait pour le monde, plutôt foyer de réflexion, de convergence et de rayonnement que flambeau proprement et solitairement éclatant.
Plus ces temps étaient éloignés de nous, plus ils nous paraissaient magiques, plus ils nous remplissaient de ces pensées qui finissent toujours par une réflexion sur le néant de l’homme, et la rapidité de la vie. […] Tantôt le jour naissant illumine leurs têtes jumelles ; tantôt elles paraissent couronnées d’un chapiteau de nuages, ou grossies dans une atmosphère vaporeuse.
Ce n’est pas, au reste, que ces grands historiens brillent exclusivement dans le genre que nous nous sommes permis de leur attribuer ; mais il nous a paru que c’est celui qui domine dans leurs écrits. […] Comme poésie, l’origine des Cattes, des Tenctères, des Mattiaques, n’offrait rien de ce brillant Olympe, de ces villes bâties au son de la lyre, et de cette enfance enchantée des Hellènes et des Pélasges ; comme politiques, le régime féodal interdisait les grandes leçons ; comme éloquence, il n’y avait que celle de la chaire ; comme philosophie, les peuples n’étaient pas encore assez malheureux, ni assez corrompus, pour qu’elle eût commencé de paraître.
On y voit un homme qui forcé d’habiter une retraite & d’avoir un correspondant à Paris, donne à ce correspondant des éloges que le cœur ne paroît pas dicter. […] Il y paroît bon ami & bon pere.
La Peinture religieuse, pour avoir paru la première, est-elle de soi nécessairement supérieure à la Peinture de paysage, par exemple ? […] Il faut attendre maintenant non seulement que Rousseau paraisse, mais qu’une génération nouvelle ait aperçu les conséquences de ses doctrines. […] Je ne tranche pas la question ; je la propose seulement, et je voudrais qu’elle vous parût curieuse. […] Il ne paraît pas démontré que les deux mots importés par Mme de Staël soient aujourd’hui compris de cette façon. […] Elles s’introduisent dans la critique avec Sainte-Beuve ; et il ne paraît pas qu’elles soient près de cesser d’en faire l’un des plus vifs attraits.
Il n’y paraît guère. […] Mais, s’il paraît mystique, M. […] Des natures aussi excentriques veulent être expliquées minutieusement pour paraître seulement possibles. […] vous me paraissez bien dégoûté. […] Le paysan et l’ouvrier nous paraissent des motifs aussi nobles que François Ier ou Napoléon.
Elles durent lui paraître longues en leur inaction méthodique. […] La cause lui paraissait excellente, surtout parce que c’était la sienne. […] Tallemant des Réaux ne fut que cela et nous paraît maintenant autre chose. […] Cela revient pour l’Anglais à nous mépriser un peu et à nous paraître comique. […] Des noms apparaissaient, des œuvres avaient paru.
Mais j’espère que si elles paraissent vieilles à quelques-uns, elles paraîtront jeunes encore à quelques autres : la nouveauté d’un livre ne dépend pas toujours de sa date. […] Mais vers ces années-là un livre parut qui soudain éclaira les intelligences. […] Esmeijer a eu beaucoup d’imitateurs et que la cause paraît gagnée. […] Bailliêre. — Cette étude était écrite quand a paru le magistral ouvrage de M. […] Étude parue sous le titre « Sur M.
Et son texte même, s’il n’est pas aussi explicite qu’il pourrait être, ne laisse pas que de paraître, à l’occasion, bien expressif, pour qui sait lire. […] Un critique a plus de chances de paraître dans son rôle en formulant des restrictions, et comme l’écrivait déjà, à propos d’Émile Faguet, M. […] Et la composition même de cette remarquable étude sur Loti ne nous paraîtra-t-elle pas quelque peu concertée ? […] Vue sous un certain angle, — assurément trop étroit, — la préparation du baccalauréat lui paraissait une tâche ingrate. […] Elle parut, le 3 décembre 1870, au milieu des premiers désastres.
Ces nouveaux venus demeurent insensibles à ce qui paraissait la veille si émouvant. […] Son volume parut vers le 1er janvier 1830. […] Le mot d’école poétique lui paraissait maintenant vide de sens. […] Deux ans plus tard, Les Nuits ont paru. […] La vision paraît et disparaît, comme les songes intermittents des mauvais sommeils.
Ceci pouvait paraître vrai avant la Révolution française. […] non, Monsieur, me répondit le libraire qui, paraît-il, s’y connaît ; mais il est de M. […] Il a paru plaisant à M. […] Louis Enault dure depuis quelque cinq ans, et il ne me paraît pas jusqu’ici trop entamé. […] [NdE] [Note parue dans le numéro du 31 janvier 1856.]
Raymond n’en indique que deux, mais j’ai eu sous les yeux la quatrième ; elles parurent d’avril à juillet 1793. […] A quelque temps de là, vers 1819, à l’occasion, je crois, du congrès de Carlsbad ou d’Aix-la-Chapelle, parut une brochure de l’abbé de Pradt où M. […] Les Soirées de Saint-Pétersbourg suivirent de près l’Église gallicane, et parurent la même année (1821). […] M. de Maistre me paraît, de tous les écrivains, le moins fait pour le disciple servile et qui le prend à la lettre : il l’égaré. […] Bouillet (Oeuvres de Bacon, 1834) ait paru avant l’attaque de De Maistre.
Ces raisons existent toujours, mais me paraissent moins pressantes aujourd’hui. […] Ce recueil vient de paraître. […] Il en est de même pour les trois autres poèmes parus vers la même époque, Le Pape, Religion et religions, la Pitié suprême. […] paraît-il — ô solidarité, tu ne serais donc qu’un nom, toi aussi ! […] Ce recueil paraîtra-t-il jamais ?
Quelque paradoxal que cela paraisse, cela est vrai. […] Et ensuite quelque chose a paru qui n’est pas très définissable. […] Il me paraît impossible d’en douter désormais. […] Ç’aurait presque paru une dégradation de la critique. […] Le 7 mai, le lendemain, paraissait son dernier feuilleton.
Du moins, ils m’ont paru gracieux. […] Le Faust de Goethe lui paraît médiocre. […] Il représentait, quand il parut, l’état de la science. […] Aujourd’hui, ces deux volumes paraissent un peu faibles. […] Il ne paraît pas que l’esprit des élèves en ait été profitablement nourri.
« La synagogue de Prague a dans ses traditions une vieille légende qui m’a toujours paru un symbole frappant. […] Excommunier celui qui ne sait ni lire ni écrire nous paraît impie. […] Alors, l’espèce d’antipathie que le parti conservateur français nourrit contre la haute culture de l’esprit paraîtra le plus inconcevable des non-sens, la plus fâcheuse erreur. […] Un schisme m’y paraît plus probable que jamais ; ou plutôt le schisme est déjà fait ; de latent, il deviendra effectif. […] Il me paraît donc presque inévitable que nous ayons bientôt deux papes et même trois, car il va être bien difficile que des Français, des Italiens et des Allemands soient de la même religion.
Il paraît réellement qu’on a hésité, et que, de peur de déplaire au clergé en acceptant si hautement le grand excommunié, le ministère de l’intérieur avait pensé à retirer son épingle du jeu. […] Mais il paraît bien qu’il y avait eu quelque hésitation.
Personne ne possédoit mieux les Auteurs Grecs & Latins ; & ne s’est plus appliqué à les commenter, à les éclaircir, & à les faire paroître sur la Scène avec tout le cortége d’une Edition travaillée avec soin. […] Celui de Bossuet étoit sublime en tout ; & celui de Fléchier ne paroît avoir eu en partage que la noblesse des pensées & l’harmonie de l’élocution.
L’Académie la mit au dessous de celle de M. l’Abbé du Jarry, que le Public trouva très-mauvaise quand elle parut, & qui commence par ces trois Vers : « Enfin ce jour paroît où le saint Tabernacle, D’ornemens enrichi, nous offre un beau spectacle ; La mort ravit un Roi plein d’un projet si beau, &c. » « L’Académie ne s’apperçut point de tous les défauts de cette Piece, qui est très-plate, très-prosaïque, & où l’on trouve des Pôles glacés & où des Pôles brûlans, & jugea à propos de la couronner.
« On vit paroître dans la lice, dit M. de Fontenelle, d’un côté le Savoir, sous la figure d’une Dame illustre ; de l’autre, l’Esprit, je ne veux pas dire la Raison, car je ne prétends pas toucher au fond de la dispute, mais seulement à la maniere dont elle fut traitée. […] Au reste, M. d’Alembert vient de publier, dans le Mercure, un Eloge de M. de la Mothe où les talens de cet Académicien nous ont paru appréciés avec beaucoup de justesse & de sagacité.
La comédie parut d’abord une satyre publique, injurieuse, licencieuse, bouffonne et outrée, où les personnages étaient nommés sans ménagement, avec les qualifications les plus odieuses et les charges les plus ridicules. […] Dans la première, aucun des personnages n’a dessein de traverser l’action, qui semble devoir aller d’elle-même à sa fin, mais qui néanmoins se trouve interrompue par des événements que le pur hasard paraît avoir amenés.
Cette opinion me paroît insoutenable. […] Rien n’y paroît, pour ainsi dire, que comme copie.
Plus rien qui paraisse distinguer essentiellement un tel homme des hommes parmi lesquels il circule. […] Du même genre nous paraît être la propagation de la mysticité par la religion. […] De ces deux conceptions des rapports qu’il entretient avec la religion, c’est la seconde qui nous a paru s’imposer. […] Attribuant une telle place à l’homme et une telle signification à la vie, elle paraîtra bien optimiste. […] Elle paraît représenter la spiritualité la plus complète, justement parce qu’elle va jusqu’au bout de quelque chose.
Indiana n’est pas seulement un livre de vogue ; son succès n’est pas en grande partie dû à une surprise longtemps ménagée, à une complaisante duperie du public, à l’appât d’un nom gonflé de faveur, aux amorces habiles d’un titre bizarre ou mystérieux, promené, six mois à l’avance, de l’élégant catalogue en vélin aux couvertures beurre frais des nouveaux chefs-d’œuvre : la veille du jour où Indiana a paru, personne ne s’en inquiétait par le monde ; d’insinuantes annonces n’avaient pas encore prévenu les amateurs de se hâter pour avoir, les premiers, un jugement à mettre en circulation ; la seconde édition n’était probablement pas toute satinée et brochée avant la première ; bref, Indiana a fait son premier pas naïvement, simplement, sous un nom d’auteur peu connu jusqu’ici et suspect même d’en cacher un autre moins connu encore. […] Revenu à lui, il prétexte à son escapade un motif improvisé qui ne paraît pas trop chimérique. […] Le moment où, pendant la chasse, apprenant qu’Indiana est renversée et expirante, sir Ralph tire flegmatiquement son couteau pour se couper la gorge, me paraît d’un sublime effet.
J’ai dit, lorsqu’à paru pour la première fois ce livre, qu’il me semblait une défaillance parmi, les œuvres de ce poète. […] Anatole France, quand parut Tel qu’en songe et qu’il rédigeait au Temps sa Vie littéraire, garda un silence qui surprit, M. […] Nous ne reproduirons non plus nul passage des articles parus sur M.
Nous le déclarons d’avance, notre intention est d’exposer notre sentiment, & nous n’avons prétendu qu’éviter des répétitions, en retranchant ces manieres de parler, il nous paroît, il nous semble, à notre avis. […] Il seroit inutile de leur dire, qu’en Littérateurs zélés & en bon Citoyens, nous préférons l’intérêt des Lettres & du Public, à celui de leur vanité ; qu’avec les mêmes sentimens, ils devroient être plus dociles, & ne pas s’offenser ; que tant de penchant à se révolter contre la censure, est la preuve la plus certaine d’un talent médiocre & d’une gloire usurpée ; que rien ne nous assujettit ni ne peut nous assujettir à louer ce qui ne nous paroît pas louable ; que nous leur permettons la critique de nos jugemens, sauf à y répondre, s’ils n’apportent pas de bonnes raisons : nous nous contenterons de les assurer que l’impartialité a été notre premiere regle. […] Par cette raison, les Médecins qui n’ont travaillé que sur des objets de Médecine, les Géometres qui n’ont écrit que sur la Géométrie, les Jurisconsultes qui n’ont publié que des Livres de Jurisprudence, les Physiciens, &c. ne nous ont pas paru de notre ressort.
Leur fureur de vouloir afficher l’esprit aux dépens du bon-sens & du stile avoit même été jouée sur le théâtre ; & de plus, il avoit paru dès 1660 un ouvrage sous ce titre : le grand Dictionnaire des précieuses, ou la Clef de la langue des ruelles : mais cette démence n’avoit pas encore été portée au point où l’on l’a vue depuis. […] Elle est si forte que, pour la déraciciner & pour prévenir les innovations en ce genre, une feuille périodique qu’on feroit paroître ne seroit pas la moins utile. […] Il leur paroît étrange que la faveur déclarée d’un grand prince, d’un ministre tel que Mécène, ne puisse aider au talent, le faire sortir, & le créer en quelque sorte.
Quelque éclat qu’ils aient jeté, c’est toujours le règne de la bête, quand la bête serait aussi spirituelle que Laïs l’était peu et que Ninon de Lenclos le paraît, sans l’être beaucoup davantage. […] Qui peut le plus peut le moins : en jugeant Ninon nous aurons jugé Laïs, nous aurons jugé toutes les glorieuses prostituées dont les désordres paraissent à certaines gens des mérites et des grâces, et, par là, nous pourrons nous faire une idée de la pauvreté de ces idoles devant lesquelles toute une société n’a pas rougi de se mettre à genoux. […] Cette « probité d’honnête homme » dans une malhonnête femme ne lui a pas paru si sublime, et le trait du dépôt rendu, dont on nous rabat les oreilles, valoir la peine que toute une époque en parlât comme du Qu’il mourût des Horaces.
C’était peu à peu qu’il était arrivé à l’idée de sa gazette, dont le premier numéro parut enfin le 30 mai 1631. […] Il paraît que Richelieu, qui voulait avoir sa fine et puissante main partout, avait attaché à la fondation de Renaudot ces hommes remarquables du temps : Mézeray, Bautru, Voiture, La Calprenède, dont il fit toujours, et sous toutes les formes, les commis de sa gloire. […] Hatin, qui n’a jamais, à ce qu’il paraît, le mal de mer.