La valeur de ce livre de Nicolette Hennique : Des rêves et des choses, est grande, car on y trouve quelque chose de nouveau ; et cette nouveauté, ce n’est ni la vigueur, ni la mélancolie, ni la beauté qui certes y abondent ; ce ne sont pas non plus les savantes expressions, ni les bons vers — toutes ces qualités ne font que mettre ce livre parmi les meilleurs — la vraie nouveauté qui ressort de l’ouvrage de Nicolette Hennique, c’est cet élément imprécis mais certain qui distingue les œuvres solides et qui, cette fois, nous dénote la naissance d’un nouveau caractère.
Arthur Toisoul, qui signait naguère un premier livre de vers, vient de publier dans la collection du Coq rouge une œuvrette en prose (Opéra), délicieusement rythmée et d’attitude très spéciale. […] Georges Rency Arthur Toisoul qui, avant Opéra, cette douce merveille, avait publié déjà Mai, livre de pure grâce et de délicate beauté, dont on a trop peu, oh !
Je copie au hasard un petit passage instructif : M. le duc d’Orléans ayant fait Law contrôleur général, voulut consoler les gens de la cour : « Il donna 600,000 livres à la Fare, capitaine de ses gardes ; 100,000 livres à Castries, chevalier d’honneur de la duchesse d’Orléans ; 200,000 livres au vieux prince de Courtenay, qui en avait grand besoin ; 20,000 livres de pension au prince de Talmont ; 6,000 livres à la marquise de Bellefond, qui en avait déjà une pareille, et, à force de cris de M. le prince de Conti, une de 60,000 livres au comte de la Marche son fils, à peine âgé de trois ans. […] Saint-Simon, si fier, y met la main par occasion et en retire une augmentation d’appointements de 11,000 livres. […] Le comte de Grammont a saisi un homme qui fuyait, condamné à une amende de 12,000 écus, et il en a tiré 50,000 livres. Donnez-moi aussi un homme, un protestant, le premier venu, celui qu’il vous plaira, ou, si vous l’aimez mieux, un droit de 30,000 livres sur les halles, ou même une rente de 20,000 livres sur les carrosses publics.
Inversement, quand un livre se présente avec une table de matières ample et exacte, étudiez-en le rapport avec le corps du développement. Les ouvrages qui ont de ces tables bien faites, ou dont chaque chapitre est précédé d’un sommaire détaillé, comme sont beaucoup de livres de critique et d’histoire contemporains, vous offriront ainsi le plan à côté de l’édifice, et vous aideront à vous initier à la disposition et à l’enchaînement des idées.
À peine eus-je ouvert le livre et laissé mon cœur à sa merci, que les larmes me vinrent aux yeux avec une abondance qui ne m’était pas ordinaire, et, rappelant mes souvenirs sous le charme de cette émotion, je compris que je n’étais plus le même homme et que, loin d’avoir perdu de ma tendresse littéraire, elle avait gagné en profondeur et en vivacité. […] Il érige volontiers l’absence de toute critique en précepte et en dogme ; il dira par exemple à un jeune homme qui, selon lui, lit trop, et qui s’adresse à des auteurs de tout bord et de toute opinion, comme il sied à un estomac viril et à tout esprit émancipé : « Je n’ai pas grand plaisir à vous voir lire des livres tels que ceux dont vous me parlez. […] Par exemple, il vous dit sans rire et a l’air de croire, durant tout un livre ad hoc, que Marie-Magdeleine est venue mourir en Provence, à la Sainte-Baume84. […] Il faut voir son livre intitulé Sainte Marie-Madeleine (deuxième édition, 1860). Je ne crains pas de dire que c’est un livre prodigieux au point de vue du bon sens.
Ces groupes forment les chapitres d’un livre, les paragraphes d’un chapitre ou d’une courte composition. […] « Les interruptions, les repos, les sections, dit excellemment Buffon, ne devraient être d’usage que quand on traite des sujets différents, ou lorsque, ayant à parler de choses grandes, épineuses et disparates, la marche du génie se trouve interrompue par la multiplicité des obstacles, et contrainte par la nécessité des circonstances : autrement, le grand nombre de divisions, loin de rendre un ouvrage plus solide, en détruit l’assemblage ; le livre paraît plus clair aux yeux, mais le dessein de l’auteur demeure obscur ; il ne peut faire impression sur l’esprit du lecteur, il ne peut même se faire sentir que par la continuité du fil, par la dépendance harmonique des idées, par un développement successif, une gradation soutenue, un mouvement uniforme, que toute interruption détruit et fait languir. » La constitution essentielle du sujet marque à l’écrivain les reposoirs naturels, où il peut reprendre haleine, et son lecteur avec lui ; elle délimite les portions où le regard peut successivement s’arrêter, quand le champ total est trop vaste et ne se laisse pas embrasser d’une seule vue. […] Ainsi Montesquieu n’a pas l’haleine longue : son Esprit des lois est coupé en beaucoup de livres, chaque livre en beaucoup de chapitres, presque tous très courts ; chaque chapitre en petits alinéas de quelques lignes. […] Il me semble qu’un livre, un discours, une dissertation, ne doivent être qu’une sorte d’affleurement continu de la pensée, qui permet de suivre la direction et de sonder la richesse de la veine intérieure de l’esprit.
Les Dits moraux et enseignements utiles et profitables, le Livre des faits et bonnes mœurs du roi Charles V, le Trésor de la Cité des Dames…, les adorables titres et qui fleurent l’antique sapience ! […] Si j’ignorais leurs noms, et je croyais leurs livres composés par des hommes, je les admirerais davantage. […] Les rêves les plus généreux de ce siècle, les chimères sociales des bons utopistes et leurs philosophies mystiques se réfléchissent toutes dans vos livres, un peu pêle-mêle quelquefois, car vous aviez souci de les refléter plus que de les éclaircir, chère âme grande ouverte ! […] Les femmes elles-mêmes en conviendront : on général, elles n’aiment pas à lire les livres féminins. […] Il n’est point de beau livre où elles n’aient collaboré.
[La Vie et tes Livres (1896).] […] Il est vrai que, sauf les plaquettes publiées à la fin de sa vie, il n’a pas fait, à proprement parler, de mauvais livre. Tous ses livres sont distingués. […] Ce dernier livre contient peut-être les plus belles pièces du poète, celles où son vers — qui n’a pas toujours cette assurance — a le plus d’élan, de force et de vigueur. […] Mais les amants trouvent dans tous ses livres leur plaisir.
La cour refusa de recevoir ces lettres et défendit aux Italiens de se prévaloir jamais de lettres pareilles sous peine de dix mille livres parisis d’amende, applicables à la boite des pauvres. […] Ce portrait est fidèle, ainsi qu’il résulte des explications suivantes : « J’ai trouvé, dit Riccoboni, dans le cabinet de M. de C…, un livre dont voici l’origine. […] Il imagina de faire un livre, de l’imprimer et de l’adresser au roi. Ce livre contient soixante et dix pages. […] De ce livre imprimé du temps de Henri IV, j’ai pris le dessin de l’habit d’Arlequin. » Ce costume, comme on le voit, est bien différent de celui qu’Arlequin adopta par la suite : il porte ici une jaquette ouverte par devant et attachée par de mauvais rubans ; un pantalon étroit, collant, couvert de morceaux d’étoffes placés au hasard, et sans doute de diverses couleurs.
En même temps que Jésus admettait pleinement les croyances apocalyptiques, telles qu’on les trouve dans les livres juifs apocryphes, il admettait le dogme qui en est le complément, ou plutôt la condition, la résurrection des morts. […] L’Apocalypse de Jean, le premier livre canonique du Nouveau Testament 815, étant trop formellement entachée de l’idée d’une catastrophe immédiate, est rejetée sur un second plan, tenue pour inintelligible, torturée de mille manières et presque repoussée. […] L’idée de la chute des anges, si développée dans le Livre d’Hénoch, était universellement admise dans le cercle de Jésus. […] IVe livre d’Esdras, IV, 26. […] IVe livre d’Esdras, IX, 22.
Il était feuilletoniste et il le fut toujours jusque dans ses livres, car il a fait des livres, des livres où il n’a que des chapitres et des pages, enlevés comme ses feuilletons. […] à un homme qui ne devait connaître aucun des malheurs de la vie, qui ne devait pas avoir d’enfants, dont les seuls enfants furent ses livres, ses livres aimés d’Apollon et qui n’en sentirent jamais les flèches !
Il est extrait d’une étude consacrée à ce même livre de M. […] Il a pu vous approuver, lorsque vous citiez des faits irrécusables, mais vous ne parviendrez pas à lui arracher ce sentiment que la France est, par sa nature même, la nation supérieure, immortelle, et qu’en dépit des prophètes de malheur, sa victoire finale est inscrite là-haut, dans le livre des décrets célestes. […] Les voyages à travers les livres ne produisent que des résultats restreints sans les voyages à travers les peuples. […] Il s’agit du livre de M. […] Il s’agit du livre de M.
Je ne veux décrire aujourd’hui que ce penseur et cet écrivain ; je laisse la vie, je prends ses livres et d’abord ses Essais. […] Si l’on veut juger d’une philosophie, il faut regarder ses effets ; ses œuvres ne sont point ses livres mais ses actes. […] L’ouvrage et toutes ses parties sont composés sur une échelle gigantesque ; le titre est aussi long qu’une préface ordinaire, la préface remplirait un livre ordinaire, et le livre contient autant de matière qu’une bibliothèque. […] Explications, récits, dissertations, anecdotes, peintures, rapprochements, allusions aux événements modernes, tout se tient dans son livre. […] Allusion à un livre populaire, the Pilgrim’s progress, par Bunyan.
La Renaissance du moyen âge en Angleterre a été un fait général, dont les livres de M. […] Il a en lui une force d’inconscience qui fait ses livres meilleurs que ses préfaces. […] Dossi s’est résigné à mettre ses livres en circulation. […] Ernest Chesneau, à l’occasion de son livre Les nations rivales dans l’art. […] Les Contemplations, livre V.
Rien de semblable ne se passe dans le livre de M. […] Le livre de M. […] Si, au lieu de consulter les livres, M. […] Parlerai-je de son livre sur le Prêtre et la Famille, de son livre sur le Peuple, où ses instincts mystiques n’éclatent pas avec moins d’évidence ? […] À quoi se réduit ce livre trop applaudi il y a dix-huit ans, et aujourd’hui trop oublié ?
Lui-même, en 1817, il publia un essai de traduction en vers du second livre de l’Énéide qu’il admirait entre tous les autres, et qu’il ne lisait jamais sans larmes. […] Il recueillit et publia, en 1827, ses Essais de morale (Operette morali, Milan), dont la plupart avaient précédemment paru dans divers journaux ; c’est le livre de prose auquel Manzoni décerne un si bel éloge. […] Voir le livre intitulé Teorica del Sovrannaturale (1838), page 390. […] Odyssée, livre XI. […] Se rappeler Horace, ode VII, livre iv : Damna tamen celeres reparant cœlestia lunæ ; Nos ubi decidimus, etc., etc.
Son livre sera le manuel des grands capitaines. […] Son livre fera dans l’avenir à cette puissance plus de tort que la bataille d’Iéna ; la bataille d’Iéna ne lui a enlevé que des territoires, le livre de M. […] C’est un manuel d’état-major plus qu’un livre de bibliothèque. Mais la bataille d’Eylau, qui termine ce vingt-cinquième livre, le relève à la hauteur de l’épopée. […] Le trente-septième livre, où M.
Les plus connu de ses Ouvrages est l’Histoire littéraire du Siecle de Louis XIV, divisée en autant de Livres qu’il y a de classes de Littérateurs & de Savans, & dont chaque Livre est précédé d’un Discours sur l’origine & les progrès de chaque Art, de chaque Science.
Conclusion de ce livre Nous avons démontré que la sagesse poétique mérite deux magnifiques éloges, dont l’un lui a été constamment attribué. […] Nous pouvons conclure par le principe dont la démonstration était l’objet de ce livre : Les poètes théologiens furent le sens, les philosophes furent l’intelligence de la sagesse humaine.
Il n’y a rien d’édifiant au monde comme ce petit livre. […] Il a voyagé d’abord, et avec soin, dans les livres. […] Ce grand livre est moins un livre qu’une existence. […] Rien autre chose qu’un livre de critique. […] Il l’a combattue en tous ses livres, et particulièrement, en ses livres d’histoire, avec la dernière énergie.
Du Bellay, pendant qu’il composait cette Préface qui se développait sous sa plume et qui allait devenir tout un petit livre, s’aperçut, dit-il, qu’on lui avait dérobé une copie de ses vers, et il s’empressa de les livrer à l’imprimeur et de les « jeter tumultuairement en lumière ». […] Le ton est trouvé, grandiose et mâle : au défaut d’un morceau complet, ce livre est ainsi semé de beaux vers […] Ainsi le sonnet à son barbier Pierre : « Tu me conseilles toujours, lui dit-il, de ne pas trop étudier, de ne point pâlir sur les livres : eh ! mon ami, ce n’est point du trop lire que me vient mon mal, mais bien de voir chaque jour le train des affaires et l’intrigue qui se joue : c’est là le livre où j’étudie et qui me rend malade. […] Elle répond assez bien au livre des Antiquités de Rome qui a pu sortir de là.
Aussitôt la pièce jouée et applaudie, la reine fit appeler Chamfort dans sa loge, et voulut lui annoncer la première que le roi lui accordait une pension de 1 200 livres sur les Menus. […] un livre ? — Non, pas un livre, je ne suis pas si bête, mais un titre de livre, et ce titre est tout. […] Rien que son Éloge de La Fontaine lui avait rapporté 4 400 livres, partie du fonds de M. Necker et partie du don d’un étranger qui avait ajouté 2 000 livres au prix.
Radestock, dans son livre sur le sommeil, dit qu’il a eu la preuve de cette invasion des rêves au milieu de la réalité. […] C’est ce qui m’est arrivé en particulier à l’époque où, en vue de la publication de mon livre, je prenais soigneusement note de tous mes rêves. […] Richet hypnotise une femme et lui dit : « Quand vous serez réveillée, vous prendrez ce livre qui est sur la table et vous le remettrez dans ma bibliothèque. » Une fois réveillée, la femme se frotte les yeux, regarde autour d’elle d’un air étonné, met son chapeau pour sortir, puis, avant de sortir, jette un coup d’œil sur la table : elle voit le livre en question, le prend, lit le titre : « Tiens, vous lisez Montaigne. […] Fauth dans son livre intitulé : Das Gedachniss. […] Dans son livre sur les Maladies de la personnalité, Th.
Les ambassadeurs qui seraient presque seuls documentés pour écrire un tel livre ne peuvent pas l’écrire. […] Et je songeais aussi, me rappelant cette manière d’expliquer de pareils dévouements, qui traîne dans tant de livres : « Tout cela est au-dessus de nous. […] Tout livre qui n’aurait point ces profondes racines serait superficiel. […] Je n’aurais pas osé la rapporter dans un livre, parce qu’on aurait trouvé cela invraisemblable. […] La rencontre d’un ami peut achever un rôle incomplet ; une fin de chapitre sortir d’une course en fiacre ; l’audition d’un concert jeter dans une rêverie qui dictera, en la chantant, toute la poésie d’un livre.
Sous le nom de Jupiter, c’est le Dieu des Juifs qui est adoré ici, ce Dieu qui donne la vertu et la richesse, et qui, même par les biens terrestres, anticipe sur les promesses éternelles, selon les images fréquentes dans les livres de l’ancienne loi. […] Ce caractère doit frapper surtout dans le passage où le chantre orphique, l’imagination frappée sans doute des menaces du Seigneur dans les livres saints et des maux si fréquemment déchaînés par sa colère, s’était plu à montrer son grand Dieu, qui, du milieu des biens, envoie tous les désastres aux hommes. […] Seulement, à l’aspect du monde physique et moral, le pieux contemplateur est bien obligé de reconnaître qu’à la suite de Dieu marchent la guerre et la famine, tous ces maux si communs dans l’univers, et qui, selon l’expression du livre des Machabées, après la mort d’Alexandre se multipliaient sur la terre. […] Mais la protection lui manqua, comme la liberté, sous le long règne de Hiéron II ; et il tourna son espérance vers cette cour nouvelle d’Alexandrie, qui de toutes parts recueillait les savants et les livres. […] Lorsque la traduction des Septante était faite à la demande et sous le patronage de Ptolémée Philadelphe, on ne peut s’étonner si Théocrite, accueilli longtemps à la cour de ce prince, emprunta quelques-unes de ses images pastorales à la poésie du livre saint des Hébreux.
Armand Silvestre La caractéristique de son talent n’échappera à aucun de ceux qui ouvriront son livre (L’Éternel féminin). […] Joseph Gayda, est le premier livre d’un disciple original de M.
Les premiers qu’il fit paroître étoient intitulés, Bibliotheque des Livres nouveaux ; ils prirent ensuite le nom de Bibliotheque Françoise ou Histoire Littéraire de la France. Toutes ces petites ruses furent inutiles, parce qu’il importe peu qu’un Livre ait un frontispice imposant, quand il ne remplit pas l’idée qu’on en a conçue.
On connoît peu ses Ouvrages de Métaphysique & d’Histoire naturelle, très-estimés cependant de ceux qui sont capables d’apprécier ce genre de mérite ; tels sont les Elémens de Métaphysique, tirés de l’Expérience ; l’Examen sérieux & comique du Livre de l’Esprit ; les Mémoires pour l’Histoire des Araignées ; & les Lettres à un Américain sur l’Histoire Naturelle de M. de Buffon. […] Peut-être les pensées qu’il eût tirées de son propre fonds, n’eussent-elles pas été aussi sublimes que celles de l’Auteur des Provinciales ; mais on peut juger, par ses Ouvrages, qu’il étoit en état de composer un bon Livre, sur un aussi solide fondement.
Ils communiquaient entre eux et avec le public par leurs livres seulement. […] C’est là le caractère du livre de Montesquieu. […] Ses livres nous montrent un génie vif et animé que peuvent à peine dompter l’étude et la réflexion. […] Une vaine persécution donna à son livre une célébrité qu’il n’aurait pas eue sans cette circonstance. […] Beaucoup de personnes vantent l’utilité de son livre et l’exactitude des notions positives qu’il renferme.
Relisant le livre, évoquant le tableau, faisant résonnera son esprit le développement sonore de la symphonie, l’analyste, considérant ces ensembles comme tels, les restaurant entiers, les reprenant et les subissant, devra en exprimer la perception vivante qui résulte du heurt de ces centres de forces contre l’organisme humain charnel, touché, passionné et saisi. […] Le livre sera reproduit ainsi comme un objet de lecture réelle sur lequel se seront fixés des yeux humains froids, souriants, émerveillés, hagards, ou à demi clos d’une douleur qui se contient, yeux d’hommes las de vrais spectacles, limpides ou cruels yeux de femme, yeux ternes des oisifs, yeux lumineux d’adolescent qui, se durcissant aux fictions, s’accoutument à la vie. […] Ainsi de toute œuvre d’art, statue, temple, drame, livre didactique ou lyrique. […] D’un livre on déduit l’état d’âme d’un groupe.
se gaufrer le front avec les rides d’un moraliste misanthrope et catoniser quand il faudrait rire et sourire ; être, enfin, de tempérament, de l’école de Voltaire, et se faire, par déception, de celle de Rousseau : voilà ce que je reproche nettement à Prévost-Paradol et à ses livres. […] II En effet, ceci, c’est mon métier, c’est de la critique littéraire… Dans ces deux volumes de Prévost-Paradol, intitulés : Essais de littérature et de politique, j’ai cherché vainement le soubassement nécessaire à tout livre de littérature et de critique un peu forte, je veux dire le symbole quelconque — religieux ou philosophique, s’il n’est pas religieux, — sur lequel doivent s’appuyer les œuvres intellectuelles des hommes, et je n’en ai trouvé aucun, même à l’état d’essai. […] La seule foi bien établie en quelque chose, la seule conviction que j’aie trouvée sous les phrases légères comme le vide de Prévost-Paradol, c’est l’idée, qui brille partout dans ses livres, que par les temps actuels, — ces temps durs, ingrats, injustes, malhonnêtes, comme la fièvre de la princesse Uranie dans le sonnet de Trissotin, — Prévost-Paradol avait manqué fatalement sa gloire ! […] Il fait, tour à tour, le Caton, le Thraséas et le Sénèque, mais les hautes dissertations auxquelles il se livre contre nous n’ont pas plus d’action sur le lecteur que n’en auraient ses discours officiels de professeur à la distribution des prix d’un collège, s’il était possible de les relire après les avoir entendus.
II Ce commentaire — car je ne veux vous priver de rien de ce qu’il nous offre d’inattendu et de frappant — est composé d’une introduction et de quatre chapitres (en tout un volume de 326 pages), dans lesquels, je le reconnais, toutes les questions critiques relatives à Thucydide et à son livre sont examinées avec soin. […] Il ouvre son livre par une définition du génie grec qui nous avertit suffisamment de ce qui va suivre, et qui est, dit-il crânement, le « modèle de l’avenir ». […] Girard répond par les livres et l’exemple des Grecs. […] Il l’adore tant, que ces mots de sévère et de sévérité reviennent je ne sais combien de fois à toute page de son livre et que jusqu’à l’œil, l’œil physique, en est importuné.
Il le serait encore lorsque la Bible aurait été créée par le génie de l’homme seul, quand elle ne serait qu’un livre d’homme. Vous imiteriez la Critique impie de ces derniers temps qui veut chasser Dieu de l’Histoire, vous supprimeriez dans la Bible l’inspiration divine, aussi visible que la main terrible sur le mur du festin de Balthazar, et vous ne verriez dans le livre sacré que la force de l’esprit humain élevé à sa plus haute puissance, que pour l’interpréter besoin serait, je ne dis pas d’un génie égal, mais de plusieurs génies ; car le génie de la Bible est multiple. […] Jusqu’à la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ exclusivement, tout se passe, en réalité, dans cette partie du Livre Sacré, en prédications et en miracles, et, groupes individuels ou foules immenses, c’est toujours l’attention — l’attention, avec la gamme de toutes ses nuances, — qui fait le fond de ces tableaux, et un tel fond est vite épuisé. […] En un mot, je ne peux et je n’ai voulu que signaler l’impression qui se fixe dans l’esprit, comme une acquisition nouvelle, quand, le livre immense feuilleté et parcouru comme une longue galerie, on se replie sur soi et on se demande ce qui reste sur l’imagination frappée de tout ce qu’on vient de traverser et de contempler.
Il a fait comme Platon une apologie de Socrate, et de plus quatre livres sur l’esprit, le caractère et les principes de son maître. […] Cicéron, dans le second livre de l’Orateur, nous apprend que de son temps on avait un grand nombre d’ouvrages grecs qui contenaient les éloges de Thémistocle, d’Aristide, d’Épaminondas, de Philippe et d’Alexandre. […] Tiens, prends ce livre ; parcours avec attention les caractères qui le composent ; à mesure que tu liras, tu verras s’élever autour de toi les ombres des grands hommes, et elles ne te quitteront plus. » Ce livre était Les Hommes illustres du philosophe de Chéronée.
Le Génie du christianisme ne fut pas le livre d’un écrivain, ce fut le livre d’une situation. […] Le nom seul du livre en indiquait la portée : le Génie du christianisme. […] C’était, plus qu’un livre, c’était une bataille intellectuelle qui se livrait. […] Le livre de la Législation primitive est donc une tentative de restauration universelle. […] C’est là précisément la matière du livre sur la Législation primitive.
On sent bien qu’il n’est rien de plus dur aux Savans, que le sacrifice de quelques morceaux d’érudition ; cependant, avec un peu plus de réflexion, il leur seroit aisé de comprendre que l’ennui épargné au Lecteur tourneroit à l’avantage de leur mérite littéraire, & que l’honneur de faire un bon Livre est préférable à celui de faire un gros Livre.
On voit, par cet exemple, quelle attention il faut porter dans sa lecture, pour ne point admettre de fausses idées dans son esprit ; et s’il s’en est glissé plusieurs dans un livre qui entre dans notre éducation, comme un des meilleurs qui aient jamais été faits, qu’on juge de celles que nous recevrons par un grand nombre de livres inférieurs à celui-ci.
Bottin-Desylles Mon très cher parent et très cher ami Je vous dédie ce livre comme le témoignage d’une admiration qui a commencé dès que j’ai pu comprendre, et d’une affection qui a commencé dès que j’ai pu sentir. […] écrit ce livre pour défendre ce charme des femmes, menacé par elles-mêmes, et dans l’intérêt des têtes qu’après, elles pourraient tourner encore…… Votre très dévoué et très respectueux, Jules Barbey d’Aurevilly.
« L’œuvre, dit à son propos Maurice Hennequin, l’œuvre conçue comme l’intégration de notes prises au cours de la vie ou dans les livres, n’ayant, en somme, de l’auteur que le choix entre ces faits et la recherche de certaines formes verbales, possède l’impassible froideur d’une constatation. Elle est, comme un livre de science, un recueil d’observations. » Il s’agirait, croyons-nous, de préciser le degré de vérité de ces attitudes glacées et de ces poses marmoréennes. « L’insensibilité professionnelle », monnaie courante dans la banque des clichés populaires — pas plus que l’impassibilité naturaliste — n’est absolue, authentique et foncière. […] Certains s’adressèrent à l’observation sur les autres, d’autres à l’observation sur eux-mêmes ; d’aucuns enfin s’en remirent à l’érudition par les autres et les livres ; nul d’ailleurs ne se cantonna dans un mode unique de documentation.
L’auteur de ce livre a le malheur de ne rien comprendre à tout cela ; il y cherche des choses et n’y voit que des mots ; il lui semble que ce qui est réellement beau et vrai est beau et vrai partout ; que ce qui est dramatique dans un roman sera dramatique sur la scène ; que ce qui est lyrique dans un couplet sera lyrique dans une strophe ; qu’enfin et toujours la seule distinction véritable dans les œuvres de l’esprit est celle du bon et du mauvais. […] De tous les livres qui circulent entre les mains des hommes, deux seuls doivent être étudiés par lui, Homère et la Bible. C’est que ces deux livres vénérables, les premiers de tous par leur date et par leur valeur, presque aussi anciens que le monde, sont eux-mêmes deux mondes pour la pensée.
Livre cinquième. […] Cette petite fable, ainsi que plusieurs de ce cinquième livre, est du ton le plus simple : les deux meilleures sans contredit sont celles de l’ours et celle de la vieille et les deux servantes. Nous serons plus heureux dans le livre suivant.
On espérait mieux que de coucher sur le champ de bataille, on attendait la suite de l’élan, on espérait de la belle vie infusée au livre, au théâtre, bouleversant les caducités de l’art. […] Il est des compromissions impossibles : le titre de naturaliste, spontanément accolé à tout livre puisé dans la réalité, ne peut plus nous convenir. […] Il faut que le jugement public fasse balle sur la Terre, et ne s’éparpille pas, en décharge de petit plomb, sur les livres sincères de demain.