Une librairie utile et vaste est en train de pourvoir à cette lacune, à cette demande intellectuelle.
On les nomme sensations de la vie intellectuelle, et, d’après les organes spéciaux qui les éveillent, on les divise en sensations de l’odorat, du goût, du toucher, de l’ouïe et de la vue.
En général, les figures servent à rendre ce qui échappe à la prise brutale et matérielle des mots : on ne s’étonnera donc pas qu’elles servent surtout à traduire ce qui est sentiment ou passion ; les pures idées intellectuelles et les objets du monde réel sont en général directement touchés par les mots et par l’application littérale des lois communes de la grammaire et de la syntaxe.
Or dans une société énervée par l’excès de l’exercice intellectuel et la pratique de la politesse, le plaisir est dans le sentiment ; on ne sait plus agir.
Dans une seconde partie, plus originale et plus profonde encore, Tocqueville nous découvre l’influence de la démocratie sur le mouvement intellectuel, sur l’état moral et sentimental, sur les mœurs, et la réaction des idées, des sentiments et des mœurs sur le régime politique.
Mais allez donc aujourd’hui demander l’hospitalité intellectuelle, l’accueil pour vos idées, pour vos aperçus naissants, à des esprits pressés, affairés, tout remplis d’eux-mêmes, vrais torrents tout bruissants de leurs propres pensées !
En lisant ces lettres de Mme de Staal à Mme Du Deffand, on ne peut s’empêcher pourtant de remarquer, au milieu de cette société la plus civilisée et la plus douce en apparence, de quelle nature triste est cette gaieté dénigrante de deux femmes qui s’ennuient, quel vide intellectuel et moral suppose une telle médisance plus désœuvrée encore que méchante, quelle sécheresse amère et stérile !
Les écrivains de ces âges plus ou moins classiques n’écrivaient qu’avec leur pensée, avec la partie supérieure et tout intellectuelle, avec l’essence de leur être.
Il suffit, pour être informé des vrais goûts intellectuels de Frédéric, de l’entendre lui-même au naturel dans ses diverses correspondances.
C’est en ce sens que ce n’est déjà plus la même littérature que celle de Rousseau et de Voltaire, bien plus intellectuelle même dans ses vices et ses défauts.
Il n’y a aucune raison pour que cette vérité s’infirme en 1888, car notre époque ne paraît nullement la période d’apogée du développement intellectuel. — Ceci dit pour établir la légitimité d’un effort vers une nouvelle forme de poésie.
Mais comme la nature ne nous montre nulle part ce modèle ni total ni partiel, comme elle produit tous ces ouvrages viciés ; comme les plus parfaits qui sortent de son attelier ont été assujettis à des conditions, des fonctions, des besoins qui les ont encore déformés, comme par la seule nécessité sauvage de se conserver et de se reproduire, ils se sont éloignés de plus en plus de la vérité, du modèle premier, de l’image intellectuelle, en sorte qu’il n’y a point, qu’il n’y eut jamais, et qu’il ne peut jamais y avoir ni un tout, ni par conséquent une seule partie d’un tout qui n’ait souffert ; scais-tu, mon ami, ce que tes plus anciens prédécesseurs ont fait.
Elles sont à peu près exclusivement composées de jeunes, c’est-à-dire d’hommes qui remplaceront demain les puissances intellectuelles d’aujourd’hui.
Mais, dans la sphère intellectuelle où il se produit identiquement fait de la même manière, il n’en souffre pas.
Mais je ne sache pas que la condamnation judiciaire qui l’a frappé ait supprimé le livre ; je ne sache pas qu’elle puisse l’ôter des mains qui l’ont acheté et de la mémoire de ceux qui l’ont lu ; je ne sache pas, enfin, que cette condamnation doive empêcher la Critique littéraire de rendre son jugement aussi, non sur la chose jugée, qu’il faut toujours respecter pour les raisons sociales les plus hautes, mais sur les mérites intellectuels d’un poète au début de la vie4 et aux premiers accents d’un talent qui chantera très ferme plus tard, si j’en crois la puissance de cette jeune poitrine.
Mais, ne l’oublions pas, rien du dehors n’a dépassé les splendeurs intellectuelles de la France au dix-septième siècle.
Riches, éclatantes, variées dans les peintures voluptueuses, les élégies de Tibulle abordent rarement le côté intellectuel et moral de la passion, et cela se conçoit sans peine. […] Toutefois il serait injuste d’estimer la valeur intellectuelle de M. […] Guizot occupera dans le développement intellectuel de la France, il faut absolument l’étudier dans les trois ouvrages que j’ai nommés : la Révolution anglaise, la Civilisation européenne et la Civilisation française. […] Cependant il ne faudrait pas juger la valeur intellectuelle de M. […] Nous pouvons maintenant résumer en quelques traits sa physionomie intellectuelle et le rôle qu’il a joué, je ne dis pas dans les affaires de notre pays, mais dans le développement des idées politiques.
Il écrit : « … Shakespeare, dont la vie morale et intellectuelle nous échappe totalement. […] Grande valeur intellectuelle. […] Seillière revient à Rousseau dans le Péril mystique, Rousseau visionnaire et révélateur : « Jean-Jacques avait été, de son propre aveu, pénétré de la pensée fénelonienne à l’heure de sa formation intellectuelle et sentimentale… » Non, ce n’est pas exactement ce que dit Rousseau. […] « S’il m’était possible de citer ces injures, dit-il, on verrait ce qu’elles ont d’instructif et le jour qu’elles jettent sur la nature, les ressorts et les dangers de l’influence intellectuelle exercée par M. […] Des ruines, et de toute sorte : ruines morales et intellectuelles ; les âmes ne sont pas moins dévastées qu’une bourgade en décombres du Nord de la France.
Venues après le cinquième livre des Odes, les Feuilles d’automne seraient une énigme impénétrable ; l’esprit se refuserait à comprendre comment le rêveur adolescent, parvenu à la virilité, a sitôt perdu la mémoire de ses premières espérances, comment il a sitôt abandonné le monde de la conscience pour le monde des yeux ; mais les Orientales, placées entre le cinquième livre des Odes et les Feuilles d’automne, répondent à tous les doutes, et nous expliquent nettement les angoisses intellectuelles de M. […] S’il ne se recommande pas au lecteur par une parfaite unité, du moins il ne révèle pas la même indécision, la même hésitation intellectuelle que les Chants du crépuscule. […] La partie matérielle de la langue, c’est-à-dire le vocabulaire, réduit en servitude la partie intellectuelle, c’est-à-dire la syntaxe. […] Je sais que chacun des récits inventés par cet artiste laborieux est plein de vie dans la plus haute acception du mot, non de cette vie bruyante dont se composent les aventures, mais de cette vie intellectuelle et morale qui forme le fonds même de la poésie. […] Marianna, humiliée de la sécurité que lui a faite M. de Belnave, honteuse du bonheur paisible qui remplit toutes ses journées, voit, dans l’indulgence avec laquelle il traite sa tristesse, une preuve d’indifférence, un témoignage de son indigence intellectuelle.
Georges Ohnet, se mêle à l’intellectuelle et plutôt chaste odyssée. […] Notre entretien, bien à contre cœur, dut enfin finir, malgré son double intérêt, intellectuel et gastronomique car « le Marchand de Sable », dit Hoffman, « Madame la Poussière », dit-on dans le pays de ma mère, Arras, pour désigner le sommeil, était passé. […] Je savais que Manchester était, outre une grande ville industrielle, un centre intellectuel et artistique important. […] Mais ces considérations sont purement historiques : on attend peut-être autre chose de nous ; il nous semble utile de chercher une cause à ces exceptions morales, à ces cas intellectuels (il ne peut être question ici, et dans l’ouvrage même, que de ceux-là, on l’a sans doute compris), et nous voulons dire en quelques mots ce que l’on trouvera dans Sodome. Une surexcitation de l’intellect, avec un sentiment plastique peut-être exagéré, des déboires dans un amour qui devait rendre heureux, voilà, croyons-nous, l’origine habituelle d’une erreur qui, pour n’avoir pas eu cette excuse et n’être pas restée un cas intellectuel et moral, est punie si terriblement dans la Bible.
. — Voilà le filon rare à la découverte duquel nous allions nous lancer ; — les rubriques de critiques de Gobineau vont de 1844 à 1848 ; — nous savions déjà que nous ne serions pas déçus, — car c’est en même temps qu’ont paru ces romans et ces nouvelles, exhumés après plus d’un demi-siècle, et qui pourtant suscitent tant de délectations intellectuelles, même chez les jeunes générations, — et qui ont pour titre : Adélaïde, Mademoiselle Irnois, Ternove, l’Abbaye de Typhaines, le Prisonnier Chanceux, Nicolas Belavoir, parus avant l’entrée de Gobineau dans la carrière diplomatique, c’est-à-dire en 1849. — Et nous avons retrouvé dans les journaux et revues de l’époque la collaboration de Gobineau ; elle est considérable. — Elle comporte, en dehors des œuvres d’imagination, des études politiques, économiques, — et celles qui nous intéressent, parues dans la Revue Nouvelle en 1845 et 1846. — puis d’une façon régulière sous forme de feuilleton dans le Commerce en 1844 et 1845, enfin dans la Quotidienne en 1845, 1846 et 1847. — Les premières de ces rubriques n’ont suivi que de peu d’années le premier article qu’ait écrit Gobineau, lequel, parut le 25 août 1838, dans une revue « France et Europe » et est intitulé Poètes Persans : Moulana, Djelaleddin, Roumi : l’orientaliste qu’il fut tout jeune portait déjà aussi dans son cerveau à cette époque l’ample ouvrage qui conduisait sa pensée à travers les siècles et toutes les races de la terre, mais il ne dédaignait pas de s’intéresser au mouvement littéraire de son temps, et pour l’étudier, juger les hommes et les œuvres, il apportait cette sorte d’ardeur intellectuelle, cette curiosité et cette perspicacité implacable qui sont les caractéristiques de son génie. […] Dans de pareilles mœurs intellectuelles, il y avait peut-être de la grossièreté et comme un dernier vestige de la barbarie mourante ; à la grossièreté la force sert quelquefois de noyau, et ici c’était le cas.
C’est à ce modele intellectuel au dessus de toutes les productions existantes, qu’il rapportera les ouvrages dont il se constituera le juge. […] Dès-lors il peut former son modele intellectuel de ce qui l’affecte le plus dans les modeles existans, suppléer au défaut de l’un par les beautés de l’autre, & se disposer ainsi à juger non-seulement des faits par les faits, mais encore par les possibles. […] C’est de cette étude consommée que s’exprime, pour ainsi dire, le chyle dont l’ame du critique se nourrit, & qui changé en sa propre substance, forme en lui ce modele intellectuel, digne production du génie. […] Les critiques qui n’en ont pas eu le germe en eux-mêmes, trop foibles pour se former des modeles intellectuels, ont tout rapporté aux modeles existans ; c’est ainsi qu’on a jugé Virgile, Lucain, le Tasse, & Milton, sur les regles tracées d’après Homere : Racine & Corneille sur les regles tracées d’après Euripide & Sophocle. […] Critique , la formation du modele intellectuel, d’après lequel l’imitation doit corriger la nature.
Un genre, pour se développer, a besoin de trouver son atmosphère morale, son climat intellectuel, dans la complicité des opinions ambiantes. […] Ou plutôt il n’a rien senti que d’une émotion purement intellectuelle : et sachant ce qu’il voulait dire, c’est alors seulement que, pour le mieux dire, d’une manière plus vive, qui frappe davantage et qu’on retienne mieux, il a cherché de quelle image il pourrait revêtir sa pensée. […] C’est seulement sa nature intellectuelle que nous voudrions dégager de l’ensemble de ses Œuvres — suivre ensuite à la piste les idées qu’il a jetées dans la circulation ; — et mesurer enfin l’influence qu’il a exercée sur son temps, comme sur celui qui l’a suivi. […] C’est que lieux principes ont empêché ces prémisses de porter dans sa pensée leurs dernières conséquences, si d’abord jamais homme n’a plus énergiquement récusé l’autorité des opinions communes ou du consentement universel, ni maintenu, naturellement, avec plus de fermeté, contre le droit prétendu des foules, celui de la conscience errante, ou, comme nous dirions, des minorités intellectuelles. […] Mais quand ils s’en seraient fait des idées entièrement conformes à la tradition de l’Église, il resterait ceci, qu’étant elle-même une conception de la vie, une solution donnée d’en haut au problème de la destinée, la religion n’en permet une recherche nouvelle qu’autant que l’on s’engage d’avance à conclure comme elle ; — et, en ce cas, que devient le progrès intellectuel ?
Par cette érudition volontiers minutieuse, par ce goût du passé, par cet amour des vieux parchemins et des vieilles pierres, José-Maria de Heredia se situe exactement en un point précis de notre évolution intellectuelle. […] Allons donc aux Salons sans complications intellectuelles, ni angoisses morales, ni prétentions à l’éloquence. […] mais n’est-ce pas précisément la raison pour laquelle nous nous acheminons doucement vers un cosmopolitisme fertile en jouissances intellectuelles ? […] La vie physique déborde et semble tout envahir, dans ces centres intellectuels.
S’il a demandé plus que de raison aux ressources de la stratégie théâtrale, et s’il a mis dans son œuvre si peu d’humanité, la faute en est sans doute à lui-même, à la tournure de son esprit, à quelque trait caractéristique de sa nature intellectuelle. — Pour le cas où nous n’aurions pas été capables de découvrir ce point faible, les amis de M. […] Bien qu’il soit un admirateur déterminé de l’art du xviie siècle, il ne songe pas à emprunter aux portraitistes de cette époque leur manière abstraite et tout intellectuelle. […] À mesure qu’on s’élève plus haut, que l’éducation est plus complète, les habitudes plus délicates et le milieu d’idées plus subtil, le mécanisme intellectuel se complique : il est plus compliqué chez un président de chambre que chez un ouvrier zingueur. […] Zola ne dépasse pas le niveau intellectuel de l’ouvrier zingueur. […] Il a choisi tel individu, s’est attaché à lui, et ne l’a pas quitté qu’il n’eût pénétré dans l’intimité de son existence intellectuelle et sentimentale, qu’il ne le possédât tout entier, instincts, habitudes acquises, ambitions, soucis, joies, tristesses.
La diplomatie féodale, matérielle ou domestique disparaît : la diplomatie intellectuelle commence. […] Sa seule présence à Paris était une réaction ; elle y symbolisait le retour à l’aristocratie révolutionnaire, à la liberté intellectuelle, à la paix possible entre la république et l’Europe.
Je me garderai bien de ranimer les querelles des romantiques et des classiques, tout en reconnaissant volontiers et en regrettant ce qu’avaient d’honorable et d’élevé ces passions intellectuelles, remplacées par de moins dignes et de moins innocentes. […] La profondeur et l’étendue, avec la haute moralité, ne messiéent pas plus à l’histoire des faits intellectuels qu’à l’histoire des événements militaires ou sociaux.
J’accepte le reproche et je n’en ai nulle honte, — d’autant plus que mes indiscrétions ne sont pas des divulgations de la vie privée, mais tout bonnement, des divulgations de la pensée et des idées de mes contemporains ; — des documents pour l’histoire intellectuelle du siècle. […] Dans ces luttes intellectuelles qui vous retirent de la tranquillité de la vie bourgeoise, qui vous tiennent dans un état d’activité cérébrale combative, il doit y avoir quelque chose de la griserie dans une vraie bataille.
Ces classes sont la base immense, solide, respectable de la nation, mais elles n’en sont pas la tête ; c’est là qu’on multiplie, c’est là qu’on travaille, c’est là qu’on éprouve le patriotisme du sol plus vivement, parce qu’on y est plus près de terre ; c’est là qu’on répand son âme et son sang pour la patrie ; c’est là qu’on sent juste et fort, parce que c’est là qu’est le cœur de ce grand être collectif qu’on appelle un peuple : mais ce n’est pas là qu’on pense, qu’on lit, qu’on épure le goût, qu’on crible les langues, qu’on médite les livres universels, qu’on chante les poèmes immortels, qui sont les monuments intellectuels de la nationalité ou de l’esprit humain. […] C’est du moins la plus intellectuelle des professions manuelles.
Elle cherche le motif de chacune des prescriptions, c’est-à-dire son contenu intellectuel ; et comme elle est systématique, elle croit que le problème est de ramener tous les motifs moraux à un seul. […] Pour ce qui est de l’uniformité du produit, l’inconvénient en serait négligeable si l’économie de temps et de travail, réalisée ainsi par l’ensemble de la nation, permettait de pousser plus loin la culture intellectuelle et de développer les vraies originalités.
Alors seulement la réunion est parfaite, les goûts se communiquent, les sentiments se répondent, les idées deviennent communes, les facultés intellectuelles se modèlent mutuellement ; toute la vie est double, et toute la vie est une prolongation de la jeunesse.
Je nomme M. de Tracy parce qu’il fut un des parrains intellectuels de Beyle, que celui-ci lui garda toujours de la reconnaissance et lui voua, jusqu’à la fin, de l’admiration ; parce que l’école philosophique de Cabanis et de Tracy fut la sienne, qu’il affichait au moment où l’on s’y attendait le moins.
Ce diable d’homme (c’est le nom dont on le nomme involontairement) ne pouvait donc, dans aucun cas, malgré ses velléités de retraite et de riante sagesse, se confiner à l’existence brillante et douce d’un Atticus ou même d’un Horace, et se contenter pour la devise de sa vie de ce mot qu’il écrivait galamment au maréchal de Richelieu : « Je me borne à vous amuser. » Il avait commencé, nous l’avons vu, par dire à Mme de Bernières : « La grande affaire et la seule, c’est de vivre heureux » ; et, bon gré mal gré, il était entraîné à justifier chaque jour à l’avance le mot de Beaumarchais : « Ma vie est un combat. » La correspondance inédite donne peu de détails nouveaux sur la sortie de Voltaire hors du royaume en 1726 et sur cette retraite en Angleterre, qui fut si décisive pour son éducation intellectuelle.
Mme Swetchine, après tout, et si l’on excepte cette pénible année 1834-1835, a mené, au sein de Paris, une existence heureuse, conforme à ses goûts, à sa faiblesse de santé, à son ambition intellectuelle comme à son activité vertueuse.
Mon désir serait de le faire dans un parfait esprit d’impartialité ; car cette impartialité, cette neutralité même que M. de Pontmartin m’a si souvent reprochée, devient, je l’avoue, un de mes derniers plaisirs intellectuels.
Mais il s’agit ici de plus que d’un délassement de l’esprit ; il s’agit de la vie morale et intellectuelle d’un temps et d’un peuple.
Ce n’est qu’à regret qu’il écrase la mouche qui menace ses ouailles ; et quand il a pris le loup il n’ose le tuer, il le laisse partir ; car Fleuse sait que partout, dans les animaux, dans les insectes, dans les plantes, dans les choses, dans le vent, dans la nuit, il y a des âmes, des esprits inconnus auxquels il ne faut pas toucher : Son idée, que l’analyse n’avait pas affaiblie, qui, en l’absence de toute formule, s’était changée en sentiment, vivait robuste dans ce crépuscule intellectuel : l’idée de l’homme chétif soumis à son grand gardien, l’Invisible.
Le travail intellectuel de l’homme se borne à sentir, et après qu’il a senti, à idéer.
Le travail intellectuel de l’homme se borne à sentir et, après qu’il a senti, à idéer.
Mais comme entre les classes laborieuses et les classes très cultivées, il y a une grande différence de susceptibilité intellectuelle et émotionnelle, le contraste, à la réflexion, paraît moins grand qu’il ne semblait d’abord.
Royer-Collard avait coutume de dire « que ce qui manquait le plus de nos jours, c’était le respect dans l’ordre moral, et l’attention dans l’ordre intellectuel ».
Les vives qualités de son talent, de son cœur, de sa riche nature intellectuelle, y sont appréciées ; ses écarts y sont réprouvés, expliqués, et l’explication, à quelques égards, les atténue.