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550. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVII. Conclusion » pp. 339-351

On voit si l’intérêt de la scène s’accroît prodigieusement ! […] Dans toute littérature dramatique, il y a une part caduque, tout actuelle, ne pouvant guère survivre au jour qui l’a vue naître ; et il y a une part immortelle que nous n’entrevoyons que vaguement, tant l’intérêt présent nous occupe.

551. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre I. Les travaux contemporains »

On pourrait désirer sans doute de meilleurs résultats, mais il ne faut pas oublier que ces recherches sont toutes nouvelles, et tels qu’ils sont, d’ailleurs, ces résultats eux-mêmes ont un véritable intérêt. […] Cette Société publie des annales trimestrielles, où se trouvent de nombreux mémoires dignes du plus haut intérêt.

552. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Jules Vallès » pp. 259-268

le sujet de Vallès a l’inconvénient de tous les sujets circonscrits : il manque de l’intérêt qui prend, d’emblée, tous les esprits et tous les cœurs ! […] » pour nous, enfin, qui avons connu à fond cette race de drôles, spéciale aux cabarets du Paris du xixe  siècle, il n’y a guères d’intérêt dans la peinture de Vallès que sa peinture.

553. (1896) Les Jeunes, études et portraits

C’est un grand intérêt de moins dans sa vie. […] Les intérêts engagés sont singulièrement plus graves. […] C’en est l’intérêt proprement humain. […] Il sait que de graves intérêts reposent sur lui. […] Les intérêts engagés sont trop considérables.

554. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

. — Si j’écrivais sa vie, cette vie si jeune, si riche, si rare, si rattachée à tant d’événements, à tant d’intérêts, à tant de cœurs ! […] La diversion fait l’intérêt des yeux et de l’esprit, car nous ne nous plaisons qu’en curiosité. […] Je ne sais, mais, n’ayant plus le plaisir de lui faire plaisir, ce que je vois n’offre pas l’intérêt que j’y trouvais jadis. […] J’ai l’intérêt de la vie future de ceux que j’aime, et qui n’y croient pas, tant en croyance et tant à cœur, que, pour le leur procurer, je souffrirais avec joie le martyre. […] Je n’y vois rien, quoi qu’il soit venu dans l’histoire de ma vie, parce que tout reste au dedans, que je n’ai plus d’intérêt à rien raconter, ni moi ni autre chose.

555. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

Dans son idée, il cherchait à se persuader que j’aurais adhéré à ses volontés plutôt que d’exposer les intérêts de la religion aux dangers de le voir rompre avec Rome. […] Le Pape, si fidèle quand ses intérêts seuls étaient en question, fut doux et conciliant devant les caresses de l’Empereur. […] Le prince de Talleyrand, qui y représentait la France, avait intérêt à y faire prévaloir le Pape pour mériter sa propre réconciliation à force de services. […] Rentré maintenant en possession de notre liberté, et nous souvenant de la fidélité, de la dignité et du zèle avec lesquels il nous prodigua, à notre plus grande satisfaction, ses utiles et empressés services, nous croyons qu’il importe non moins à notre justice qu’aux intérêts de l’État de le rétablir dans cette même charge de notre secrétaire d’État, autant pour lui donner un public témoignage de notre estime particulière et de notre amour, que pour mettre de nouveau à profit ses qualités et ses lumières qui nous sont si connues. […] On disait à Rome, à cette époque, qu’un mariage secret autorisé par les règles, les traditions de l’Église et l’autorisation du Pape pour les cardinaux diacres, les unissait ; d’autres pensaient que le prince royal et le gouvernement anglais, ne pouvant avoir d’ambassadeur accrédité auprès du souverain pontife, mais très intéressés cependant à s’y faire représenter, avaient choisi pour agent confidentiel la duchesse de Devonshire, pour protéger les intérêts britanniques, par l’intermédiaire d’une Anglaise sincèrement catholique et liée intimement avec le premier ministre de Pie VII.

556. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

La plupart des hommes sont trop éloignés aujourd’hui de l’état d’âme auquel la théologie s’adapte, pour en comprendre l’intérêt ; on ne voit qu’un appareil effrayant et puéril dans toutes ces définitions, divisions et distinctions. […] Des questions d’intérêt les divisèrent. […] Il n’y va pas pour le même intérêt que Racine : nulle fougue des sens, nulle ivresse du cœur ne l’entraîne, et l’on ne saisit même pas dans son œuvre, comme dans un coin du livre de La Bruyère, la trace d’une joie ou d’une souffrance qui lui soit venue par la femme. […] Comme ils n’écrivent point pour s’épancher ni pour s’amuser, et qu’ils parlent de leurs affaires, leurs lettres en perdent un peu d’éclat et d’intérêt littéraire. […] Il accueillait tous les Lyonnais de distinction qui venaient à Paris, reconnaissant envers leur ville de bons intérêts qu’elle lui servait depuis tant d’années qu’il y avait placé ses fonds.

557. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Quant aux juges professionnels, on le sait trop, ils ne jugent jamais que selon des intérêts de carrière. […] Quel intérêt offriront-elles quand, au lieu de venir d’un contemporain, elles sortiront d’un professeur, vague apparence qui n’appartient à aucun temps et qui ne saurait néanmoins sans s’évanouir, fantôme dispersé par la lumière, être considéré sous un aspect d’éternité ? […] L’intérêt de ce livre n’est ni littéraire ni historique, mais proprement universitaire. […] Pierre Brun, naturellement, se réjouit d’une telle découverte : « Détails un peu bas, sans doute, qu’on peut taxer de trivialité, mais qui nous ont paru ne point manquer d’intérêt et relever, dans une certaine mesure, cette pauvre figure de Louis XIII, en montrant sous sa Majesté effacée… » Je n’ai pas eu le courage d’achever la période ; j’ai fui sans regarder ce que M.  […] notre action extérieure ne touche jamais qu’aux bas intérêts : nous pouvons quelque chose pour la sensibilité d’autrui — mais pourquoi ne mépriserions-nous pas la sensibilité voisine autant que la nôtre ? 

558. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Il est bon que chacun, dans l’intérêt de son nom, dans l’intérêt de son bonheur, n’applique pas sa volonté à des points trop multipliés ; mais la volonté, pour ne pas s’engourdir, a besoin de s’exercer dans un cercle étendu et varié : M.  […] Mais toute cette érudition théorique et pratique n’ajoute rien à l’intérêt du récit. […] Elle n’explique pas un seul trait du caractère de Louis de Rohan, et par conséquent n’ajoute rien à l’intérêt du livre. […] Scribe a vu de bonne heure que la société se partage entre les enthousiastes et les hommes positifs, entre les passions et les intérêts, ou plutôt que les intérêts gouvernent seuls la société et prennent en pitié les passions. […] Il célèbre en toute occasion l’intérêt victorieux et la passion humiliée, et jamais il ne trouve une larme de sympathie pour les souffrances du cœur.

559. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

Des transes d’un négociant en faillite, il sait tirer deux volumes remplis d’un intérêt magique, et l’on s’incline devant le talent qui peut vous attacher si puissamment à la destinée d’un César Birotteau. […] Néanmoins, il faut convenir que ces figures assez peu nobles rehaussent l’intérêt du livre par la prestesse et l’ardeur avec lesquelles M. de Balzac sait les faire mouvoir. […] Pourtant si ces inventions n’avaient animé qu’un livre ou deux, traversé qu’un drame, on pourrait les accepter, cela ne fait pas de doute ; il serait injuste de les dépouiller de toute valeur et leur premier aspect fait certainement naître de l’intérêt. […] Une des qualités de cette nouvelle c’est de faire reposer tout l’intérêt sur des détails de caractère et de tirer les événements de la situation des personnages. […] Il vaut mieux laisser le diable de côté que de lui faire ressentir de l’intérêt pour les souffrances humaines.

560. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Elle se concentre tout entière sur le jargon des précieuses, sur la parodie que Mascarille fait de ce jargon, sur la parodie que fait Mascarille des mines des hommes du tel air et l’intérêt de la pièce n’est que là. […] Cela vient peut-être, que ce qui fait pour nous l’intérêt de Don Juan n’était d’aucun intérêt pour les anciens. […] La morale en effet n’est pas autre chose qu’un effort que font les hommes pour échapper à leur égoïsme naturel, aux inspirations et aux commandements de leur intérêt et, à peu de chose près, les idées moyennes des hommes ne sont pas autre chose que les résultats des réflexions qu’ils ont faites sur leur intérêt bien entendu. […] Corneille dit par toutes ses pièces ou par la plupart ou par les plus belles : « Il n’y a de beau que de vivre dangereusement et il n’y a de beau que d’agir contrai-renient à ses intérêts. » Molière dit : « Il faut vivre prudemment et conformément à ses intérêts bien entendus. […] Agnès est la fille de la nature comme sa voulu Arnolphe et comme il sa beaucoup trop voulu pour ses intérêts.

561. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

Il y en a d’autres, après cela, qui ne laissent pas d’avoir leur intérêt. […] L’autre est un polygame : il y a six mois qu’il se maria par intérêt avec une vieille veuve du royaume de Valence. […] D’abord, c’est l’honneur des femmes qui est contraire aux intérêts des amants ; et puis, du débris de cet honneur-là, les amants s’en composent un autre, qui est fort contraire aux intérêts des femmes. […] Le rapprochement n’en a pas moins son intérêt, pour ne pas dire son éloquence. […] Maugras lui-même y semble prendre un si grand intérêt.

562. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »

J’ai d’autant plus de plaisir à reconnaître la part qu’il prit à un travail utile et durable, et à trouver quelque endroit où le nom de Chapelain ne soit pas ridicule, que j’aurai plus tard à louer Boileau de la guerre qu’il lui fit dans l’intérêt de la poésie. […] La passion ne s’y montre pas non plus, et j’entends par là non l’intérêt passionné qu’un écrivain met à défendre une croyance commune, mais la vanité qui y trouve une occasion, ou le tempérament qui s’y donne cours. […] Comment s’y conduire, soit pour les éviter, soit pour ne pas les envenimer ; par quelles illusions nous confondons la vérité avec notre intérêt ; par quel sophisme de la vanité, croyant ne faire que redresser notre prochain, nous l’opprimons ; dans quelle mesure doit-on résister ou déférer aux opinions établies, respecter les personnes d’autorité ou ceux qu’elles, accréditent, prétendre à la créance des autres ; quels sacrifices nous conseille notre intérêt bien entendu, et nous commande la charité chrétienne : voilà les points que touche Nicole, et sur lesquels il n’est pas d’esprit droit qui ne soit d’accord avec lui. […] Mais le style n’est original qu’à proportion de l’importance et du degré d’intérêt des idées. […] Le charme sensible de ce livre, c’est l’intérêt que met Nicole à communiquer aux autres la vérité, non pour l’honneur de celui qui l’enseigne, mais par l’obligation de rendre ce qu’il n’a reçu qu’à titre de dépôt.

563. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Leurs intérêts les portaient à la révolution, qui émancipait la classe cadette de la nation et qui ouvrait aux cadets des familles nobles la carrière des honneurs, autrefois fermée. […] Elle range dans la catégorie des écrits misérables « Candide et les ouvrages de ce genre qui se jouent par une philosophie moqueuse de l’importance attachée aux intérêts les plus nobles de la vie9 ». […] L’égoïsme féroce avait été une qualité nécessaire à la conservation de l’individu : « intérêt et cœur humain sont deux mots semblables », formule brutalement le Chateaubriand de l’Essai. […] Les romantiques de 1830 juraient, sur leurs poignards de Tolède, qu’ils enfourchaient l’hippogriffe et s’envolaient dans les cieux pour décrocher les étoiles, et se plonger dans l’idéal, loin, ô bien loin du monde de la matière, de ses passions mesquines et de ses grossiers intérêts. […] Jugeant l’humanité à l’aune capitaliste, ils s’écrient triomphalement : « L’homme est et restera toujours égoïste ; si vous lui retirez comme unique mobile de ses actions l’intérêt privé, vous détruisez la société, vous arrêtez le progrès et nous retournons à la barbarie. » L’âme humaine, ainsi que les autres phénomènes de la nature est, au contraire, en un perpétuel état de transformation, acquérant, développant, et perdant des vices et des vertus, des sentiments et des passions.

564. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

En général, il est plus pathétique ; il a mis plus d’action sur le théâtre ; le sujet de ses tragédies est d’un intérêt plus général ; le moment de la catastrophe a quelque chose de plus imposant ; il peint avec un coloris plus brillant ; il est plus sententieux & chacune de ces maximes exprime une grande vérité. […] L’Amasis de la Grange est remarquable par le grand intérêt qui y regne ; mais elle est remplie d’événemens bizarres & romanesques. […] Le style de sa piéce est pur & coulant ; mais le défaut de contraste dans les caractères n’en rend pas la lecture aussi agréable que la représentation ; & il n’y a pas assez de ces différentes passions qui se croisant les unes avec les autres, produisent l’intérêt qu’on prend à la tragédie. […] Les plans de ses Comédies sont tracés avec intelligence, & il y regne en général beaucoup d’intérêt. […] Dorat sur la Déclamation théatrale, est plein de chaleur & d’intérêt.

565. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, publiés par MM. L. Dussieux et E. Soulié. » pp. 369-384

Je voudrais donner idée, par quelques extraits, de l’intérêt qu’offrent ces mémoires pour ceux même qui, sans être historiens, se contentent de les feuilleter et savent bien y discerner du coin de l’œil les pages qu’on peut passer et celles qu’il faut lire. […] Comme leur intérêt était d’y donner une moindre valeur, ils dirent à M.  […] Le roi Auguste tira un ducat de sa poche et lui dit ; « Si vous aviez ce ducat, vous le garderiez, et moi, je le donne ; il me revient cinq ou six cents fois dans ma poche. » Mais le véritable intérêt des mémoires du duc de Luynes est moins dans les histoires d’autrefois, qui en relèvent de temps en temps l’apparente monotonie, que dans ces faits mêmes du jour, minutieusement enregistrés, et à travers lesquels il faut savoir lire.

566. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Jeune, on lit tout naturellement les romans de sa jeunesse ; on en lit à tort et à travers, on lit tout : mur, on peut ne pas perdre de vue et suivre encore avec intérêt ce genre agréable chez ceux qui mûrissent avec nous et qui ne font que continuer. […] Les mœurs réglées, en elles-mêmes, sourient peu et n’amusent guère ; les mœurs bourgeoises notamment sont anti-romanesques, anti-dramatiques et anti-poétiques, et depuis longtemps tout ce qui avait talent et puissance avait cherché l’émotion et l’intérêt dans l’irrégularité des situations et dans les orages du cœur : — Mérimée, George Sand, Balzac, Dumas, Musset. […] L’intérêt qu’il ne fallait pas laisser échapper un moment est tout entier dans les rapports, à peine entamés, de l’artiste et de la jeune dame.

567. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand »

Avec le même fonds intérieur, il dut y avoir des différences ; l’intérêt l’aiguillonnait : il n’était pas tout à fait le même homme avant sa fortune faite qu’après. […] J’y existe, comme je l’ai toujours été, étranger à toutes les discussions et à tous les intérêts de parti, et n’ayant pas plus à redouter devant les hommes justes la publicité d’une seule de mes opinions politiques que la connaissance d’une seule de mes actions… » Sa réclamation étant restée vaine, il s’embarqua en ce temps pour les États-Unis. […] Une seule chose que la politesse défend de dire des gens si ce n’est après leur mort ; c’est que M. de Talleyrand a menti ; et, dès qu’il y avait le moindre intérêt, il était coutumier de mentir.

568. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Léonard »

Il y a là, pour les noms qui survivent, un âge intermédiaire, ingrat, qui ne sollicite plus l’intérêt et appelle plutôt une sévérité injuste et extrême, à peu près comme, pour les vivants, cet espace assez maussade qui s’étend entre la première moitié de la vie et la vieillesse. […] Sa destinée incomplète et touchante, revenant se dessiner, comme sur un fond de tableau funèbre, dans le malheur commun des siens, rappellera l’intérêt qu’elle mérita d’inspirer tout d’abord, et nul ici ne s’avisera de reprocher l’indulgence. […] L’intérêt des Pays-Bas était de mettre un mur entre la France et Liège pour fermer cette voie d’écoulement à notre commerce.

569. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Madame Récamier. » pp. 121-137

On y trouvait de la distinction et de la familiarité, ou du moins du naturel, une grande facilité dans le choix des sujets, ce qui est très important pour le jeu de l’entretien, une promptitude à entrer dans ce qu’on disait, qui n’était pas seulement de complaisance et de bonne grâce, mais qui témoignait d’un intérêt plus vrai. […] M. de Chateaubriand, dans les vingt dernières années, fut le grand centre de son monde, le grand intérêt de sa vie, celui auquel je ne dirai pas qu’elle sacrifiait tous les autres (elle ne sacrifiait personne qu’elle-même), mais auquel elle subordonnait tout. […] Elle questionnait avec intérêt, et était tout entière à la réponse.

570. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Seconde partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère de la littérature et des arts » pp. 326-349

On a beaucoup comparé entre eux les historiens anciens et les historiens modernes, sous le rapport du but, de la direction des idées, de l’intérêt. […] Les Allemands nous ont donné l’exemple de conceptions poétiques puisées dans des intérêts privés. […] Raynouard méritent d’exciter tout notre intérêt.

571. (1930) Le roman français pp. 1-197

Elle y prend autant d’intérêt — et davantage — que nous, du siècle actuel, à la politique et à la science. […] Il continuera seulement d’attirer la curiosité, l’intérêt de quelques-uns, de susciter peut-être des thèses en Sorbonne. […] Il prend à eux trop d’intérêt pour que jamais il s’irrite, il s’indigne. […] Cela n’est pas sans intérêt. […] Emmanuel Bove, Pierre Bost et d’autres, l’intérêt subsiste, l’écrivain sachant quand même inspirer l’impression du réel.

572. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

Je transcrirai ici quelques-uns de ces endroits qui ont de l’intérêt à travers leur obscurité et malgré le sous-entendu des allusions. […] Tout cela, on le voit ; concorde et s’explique à merveille ; on a le cadre et le canevas du roman ; mais c’est de la physionomie des personnages et de la nature des sentiments qu’il tire son véritable et durable intérêt. […] Elle n’aurait rien voulu accepter qui fût contre l’intérêt et contre l’honneur de famille de celui qu’elle aimait. […] Celle lettre, écrite dans un intérêt de famille, prouve une seule chose, c’est qu’on était loin de croire alors et qu’on n’avait jamais admis jusque-là qu’Aïssé eût été sacrifiée à l’ambassadeur. — Voir ci-après la note [G]. […] , tout cela s’ajoute, se mêle, l’angoisse unique et déchirante, l’intérêt aimable et léger, un trait gracieux de bel-esprit célèbre, et un cœur d’amant qui se brise.

573. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Cette analyse, cependant, a ce mérite d’être une excellente leçon de politique réelle en opposition avec la politique géométrique et scolastique d’un de ces illuminés du Contrat social qui croient pouvoir appliquer les lois de la mécanique aux intérêts moraux et aux passions des peuples. […] Bonaparte, pour répondre au vœu du pays, affecte un désir de paix qui ne pouvait pas être dans sa pensée, car il n’était pas dans son intérêt. […] L’intérêt sérieux et vraiment historique de la campagne ne commence qu’avec les opérations dans la plaine de l’Italie. […] XXI L’historien est déjà rentré en France avec l’intérêt réel des événements. […] M. de Talleyrand méprisait les hommes, cela peut être vrai ; il les jugeait d’après un type personnel qui n’était ni celui de la vertu publique ni celui du dévouement à un parti ; mais, tout en les méprisant, il les conseillait sagement, dans son intérêt d’abord, dans leur intérêt ensuite ; ce conseiller souple, mais sincère, n’aurait pas empêché Bonaparte d’user de sa fortune, mais il l’aurait empêché d’en abuser.

574. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

mais par je ne sais quelle tendance à me préoccuper des questions qui vous préoccupent et à trouver à peu près les mêmes motifs d’intérêt dans les ouvrages qui vous intéressent aussi. […] Et nous voici tombés dans la morale de l’intérêt, qui est une chose déplaisante, car il y a une évidente contradiction entre ces deux termes d’intérêt et de morale. […] On peut donc espérer qu’il y aura intérêt ou profit à les dégager. […] » doit lui paraître d’un intérêt plus immédiat, plus pratique, plus considérable que n’importe quel « journal intime ». […] L’ayant observé, non en diplomate qui ne songe qu’à faire sa carrière, maison penseur, il y a pris un intérêt passionné.

575. (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — II »

Entre ces limites, l’intérêt le plus gracieux, celui des jeunes filles et des jeunes gens qui n’ont pas encore aimé, est surtout pour l’amour jeune, adolescent, plein de pudeur et de mystère, pour le premier et le plus frais amour ; l’admiration et la sympathie des âmes fortement remuées par les passions s’attachent de préférence à l’amour plus complet, plus sévère et aussi plus fatal, tel qu’il éclate souvent au milieu de la virilité ou même sur le déclin, résumant et consumant du dernier coup toutes les puissances de notre être. […] Il le surpasse de beaucoup par le ton et la couleur, lorsque, parlant d’une femme de sa connaissance que mademoiselle Voland jugeait coquette, il dit : « Vous vous trompez ; elle n’est point coquette ; mais elle s’est aperçue que cet intérêt vrai ou simulé que les hommes portent aux femmes, les rend plus vifs, plus ingénieux, plus affectionnés, plus gais ; que les heures se passent ainsi plus rapides et plus amusées ; elle se prête seulement : c’est un essaim de papillons qu’elle assemble autour de sa tête, le soir elle secoue la poussière qui s’est détachée de leurs ailes, et il n’y paraît plus. » C’est avec madame Legendre surtout que notre philosophe aime à marivauder, comme il dit, à l’égal de la fée Taupe de Crébillon.

576. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mistral, Frédéric (1830-1914) »

C’est l’épopée des villageois, c’est la muse de la veillée qu’il invoque… Mais n’allons pas plus avant : nous enlèverions aux lecteurs futurs de ce poète des chaumières l’intérêt qui s’attache à tout dénouement. […] Calendau est une légende sur l’histoire de Provence, qui, pour la conduite du récit, l’intérêt des épisodes, l’éclat des peintures, le relief et la grandeur des personnages mis en action, l’allure héroïque du style, mérite à juste titre le nom d’épopée.

577. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et l’abbé Desfontaines. » pp. 59-72

Ses extraits insérés dans le Journal des sçavans, en donnant à ce Journal un peu plus d’intérêt & de chaleur qu’il n’en avoit auparavant, ne firent point oublier ceux des Sallo, des Gallois & du président Cousin. […] C’est dans ces écrits périodiques que Desfontaines a paru aux yeux de ses partisans l’Aristarque de nos jours : c’étoit à leur gré un critique judicieux, qui avoit le tact sûr, avec un talent singulier pour saisir les beautés & les endroits foibles d’un ouvrage ; pour les présenter au public dans leur vrai point de vue, pour les lui présenter d’une manière élégante & enjouée ; un observateur qui mettoit de l’intérêt dans les moindres choses, qui sçavoit l’art d’amuser & d’instruire, de fondre habilement, dans l’occasion, toute cette érudition qu’il avoit puisée dans les meilleurs écrivains anciens & modernes.

578. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Dupont-White »

Dans l’intérêt même du progrès, incessamment ajourné par la révolution, ce que l’amoureux de l’État devrait se proposer, s’il n’était pas un risible étreigneur de nuées, c’est, dans un livre comme celui-ci, la plus grande longévité possible à donner à l’établissement de l’État dans la conviction affermie de l’opinion publique. […] Il aurait vu que l’État, en France du moins, n’est rien de plus que la famille chrétienne et l’ordre appuyant le pouvoir, et se ralliant virtuellement à lui pour la logique d’un seul et même intérêt.

579. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XI. Des éloges funèbres sous les empereurs, et de quelques éloges de particuliers. »

Cette institution était conforme à l’esprit républicain ; mais quand le gouvernement vint à changer, quand le monde entier fut dans la main d’un empereur, et que cet empereur qui n’était presque jamais appelé au trône par droit de succession, craignant à chaque instant ou des rivaux ou des rebelles, eut l’intérêt funeste de tout écraser ; quand on vint à redouter les talents, quand la renommée fut un crime, et qu’il fallut cacher sa gloire, comme dans d’autres temps on cachait sa honte, on sent bien qu’alors il ne s’agissait pas de louer les citoyens : les grandes familles aimaient mieux la sûreté et l’oubli, que l’éclat et le danger. […] Citoyens, sénateurs, amis, pères, époux, fidèles à tous les devoirs, au-dessus de l’intérêt, au-dessus de la crainte, opiniâtres dans le bien, et dédaignant une faveur qu’on ne pouvait gagner que par des bassesses, ils avaient étonné Rome corrompue, et rappelé Rome ancienne ; la récompense de tant de vertus fut telle qu’on devait alors s’y attendre, la mort.

580. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVIII. Siècle de Constantin. Panégyrique de ce prince. »

Du temps de Cicéron et de César, on avait vu fleurir l’éloquence républicaine animée par la liberté et de grands intérêts ; sous les premiers empereurs, une espèce d’éloquence monarchique, fondée sur la nécessité de flatter et de plaire ; vers les temps de Marc-Aurèle, l’éloquence des sophistes, qui, n’ayant aucun intérêt réel, était un jeu d’esprit pour l’orateur et un amusement de l’oisiveté pour les peuples.

581. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

Il s’agit d’un détail d’enseignement, d’un détail minime en apparence, « mais que je crois, disait Daunou, d’un intérêt suprême pour le progrès de la raison publique, et par conséquent aussi pour le perfectionnement de l’organisation sociale. » Qu’est-ce donc ? […] Lui, si humain pour les opprimés, il fut sans pitié ce jour-là, il ne vit que l’intérêt philosophique en jeu, et se remit en posture de gallican pour mieux frapper. — Un plus mémorable épisode de sa vie littéraire sous l’Empire est son amitié intime avec Chénier118. […] Dans les moments les plus orageux d’alors, on se piquait de dire que la révolution était close, qu’on tenait le définitif : Daunou s’empare ici de la fiction parlementaire régnante, dans l’intérêt de son raisonnement. […] Il y a une disposition sentimentale qui nous fait compatiraux infortunes des autres hommes et nous empêche au moins de leur nuire sans intérêt pour nous-mêmes ; cette disposition n’existait point dans Saint-Just ; cette fibre était déjà paralysée chez lui à vingt-six ans. […] Labitte, dans la Revue des Deux Mondes (15 janvier 1844), nous en a déjà raconté avec intérêt plus d’un détail.

582. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

Accordons-leur des garanties ; l’intérêt et l’amour-propre en souffriront, il n’importe. […] A quel titre produit-il un intérêt ? […] — Vous voulez l’arracher à ses préférences locales, à ses intérêts, de clocher ? […] Seulement, pour les goûter, il faut se mettre au point deviné, prendre intérêt à la peinture d’une humanité plus belle et meilleure. […] Comment faire pour marcher droit à travers tant d’amours-propres ombrageux, de passions irritables et d’intérêts froissés ?

583. (1910) Propos de théâtre. Cinquième série

Ce qui est plein d’un puissant intérêt secret dans un vieil auteur, c’est ce qui est insupportable. […] Mais encore, au point de vue pratique, est-ce bien servir les intérêts de Shakespeare ? […] Michaut est très forte sur ce point — qui, pour leurs polémiques ou apologies, auraient eu quelque intérêt à en parler. […] Je ne dissimulerai à personne, n’y ayant aucun intérêt, qu’il y a de terribles longueurs. […] Elle est très bien composée pour l’intérêt de curiosité et pour l’intérêt pathétique croissant.

584. (1925) Comment on devient écrivain

Loti n’offre aucun intérêt. […] Ses prétentions philosophiques ne lui font jamais perdre de vue l’intérêt et le récit. […] L’intérêt s’est évanoui ; vous n’y retrouvez plus votre âme d’enfant. […] Il ne s’agit pas ici d’intérêts littéraires, mais d’intérêts sociaux, d’intérêts mondains, car un livre peut très bien réussir sans la critique et même contre elle, et la critique ne contribue guère à la formation des réputations. […] L’intérêt cesse avec l’intérêt du moment.

585. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Il n’aime mélanger ni les conceptions de l’art ni les théories de la science avec des considérations d’intérêt pratique. […] Il a cependant pénétré au-delà, bien qu’il n’y eût point, comme le réalisme didactique, un intérêt de doctrine. […] Les fièvres avec leurs périodes ajoutent à l’intérêt ordinaire de toute maladie, l’intérêt dramatique de leurs soubresauts. […] Le réaliste contemporain affecte de trouver de l’intérêt à tout. […] De même tous les intérêts se valent, tous les sentiments aussi.

586. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

De cette enquête minutieuse est résulté ce livre de haut intérêt, qui résume l’histoire de l’argent de nos jours et qui indique peut-être celle du système financier de l’avenir par le socialisme. […] Aucune circonstance, aucune naissance d’autre enfant, aucun calcul d’intérêt, ne pourrait détourner la tendresse, la notion du devoir chez un tel beau-père. […] Pour me résumer, je dirai que de par ses idées, saines et élevées, l’intérêt de sa fabulation, ce dernier roman de M.  […] Les choses humaines ont rarement cette unité symétrique et tranchante que nos passions, notre orgueil ou nos intérêts d’un jour leur voudraient donner. « L’histoire date ses justices », a dit Michelet. […] Ces lettres, qui portent en elles le grand intérêt des choses du passé, sont réunies et publiées par les soins du fils aîné du duc de Morny, qui les a fait précéder d’une préface.

587. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

En interdisant au poète une préoccupation puérile ou souvent maladive de lui-même, ne l’a-t-il pas rendu sans doute attentif à des intérêts d’un ordre à la fois plus général et plus élevé ? […] L’intérêt, sous ce rapport, en est de la même nature que celui des Remarques sur la langue française, de son disciple Vaugelas. […] Ces sortes de questions, dont je ne méconnais pas l’intérêt, ont quelque chose de trop « scolastique », au vrai sens, au sens étymologique du mot, et je veux dire par là qu’en dehors de l’école ni l’intérêt n’en est compris, ni peut-être n’en est réel. […] Oui, qui donc a dit qu’il n’y avait au monde que « trois histoires de premier intérêt » : celle des Grecs, celle des Romains, celle des Juifs ? […] Ce n’est donc pas seulement un intérêt purement français, c’est un intérêt européen qu’enveloppe une étude sur Bayle.

588. (1891) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Première série

Rien n’est plus grand que ce rôle et rien n’est plus difficile : placés entre le souverain et le sujet, les grands ont une double attitude et un double langage, et peuvent être suspects d’un côté ou de l’autre, quoi qu’ils disent, suspects au peuple lui parlant dans l’intérêt du roi, suspects au roi lui parlant dans l’intérêt du peuple. […] Il a jugé qu’une pensée, un sentiment, même un goût individuel, est chose qui importe en elle-même, sans considération de son rapport à l’intérêt commun. […] Ils y cherchaient ce qui y est : la peinture des douleurs et le rêve de bonheur d’une femme célèbre, et ils en suivaient les vicissitudes avec un intérêt passionné jusqu’à la catastrophe, toujours tragique. […] Mais est-ce que cette maison a un intérêt pour lui en elle-même, à un autre titre que comme demeure d’Ellénore ? […] « On l’examinait avec intérêt comme un bel orage. » Le bel orage !

589. (1896) Écrivains étrangers. Première série

Mais-la morale est un mensonge : elle a pour bases tour à tour la peur, l’espérance, l’intérêt et la vanité. […] Mais telles qu’elles sont, ces pièces offrent assez d’intérêt pour mériter d’être examinées. […] Il paraît d’ailleurs certain que les questions littéraires et artistiques n’avaient encore, à ce moment, aucun intérêt pour Pater. […] Balfour d’avoir voulu fonder la croyance sur le scepticisme, et d’avoir nui aux intérêts de la théologie, qu’il se proposait de servir. […] Ses études sur notre littérature du moyen-âge auraient au moins autant d’intérêt pour nous que pour le public hollandais à qui elles s’adressent.

590. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Sans doute trouve-t-on dans ce vigoureux roman des figures centrales sur qui se concentre l’intérêt : quel est le tableau composé où, sur les premiers plans, la lumière ne vienne irradier les personnages ? […] Peut-être ne paraîtra-t-il pas sans intérêt de se poser la question suivante : ses conclusions s’en trouveraient-elles modifiées, et dans quelle mesure ? […] Tout le terrain qu’il a abandonné comme artiste, il va le reprendre au nom d’un intérêt supérieur. […] Dans l’immense flux d’intérêts en conflit et de puissances rivales que représente une société, quel est le rôle, quelle est la mission de la femme ? […] Tandis que les garçons se dépensent en généreux efforts, déjà les filles ne livrent qu’une partie d’elles-mêmes, et de leurs regards en coulisse observent si l’intérêt s’attache sur elles.

591. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

Déjà sous Philippe le Bel, la royauté s’est heurtée à la papauté ; de fait, la collaboration à titres égaux de ces deux principes, de ces deux intérêts, ne sera plus jamais possible ; l’un devra se subordonner à l’autre ; en France, c’est le pouvoir laïque qui l’emporte — et la séparation d’aujourd’hui est dans l’évolution normale ; — en Italie, c’est le pouvoir religieux, — et ce sera l’anarchie politique. […] L’intérêt que tout drame à thèse offre aux contemporains ne suffit pas à expliquer de pareils succès ; il y a autre chose : le goût du théâtre. […] La thèse en a vieilli ; c’est une autre affaire ; et cela augmente leur intérêt historique pour qui étudie la crise de cette ère finissante. […] (et ce même Hervieu a fait pourtant un des meilleurs drames modernes : La Course du flambeau…) Le seul nom de Phèdre, ou Hermione, ou Néron, suffit à reconstituer toute la tragédie ; mais de quel caractère dépend l’intérêt d’une pièce moderne ? […] Quant au peu d’intérêt que le public témoigne à la poésie, qu’on remarque ce titre, habile et significatif, d’un volume de vers : Passant, n’achète pas, ce ne sont que des vers (Colin, 1910).

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