Mais tout, dans les poètes, rappelle l’influence des cours : la plupart d’entre eux désirant de plaire à Auguste, vivant auprès de lui, donnèrent à la littérature le caractère qu’elle doit prendre sous l’empire d’un monarque qui veut captiver l’opinion, sans rien céder de la puissance qu’il possède.
Je n’ai pas besoin de parler de l’influence d’une telle frénésie sur le bonheur ; le danger de tomber d’un tel état est le malheur même qui menace l’homme abandonné à ses passions, et ce danger seul suffit pour épouvanter de tout ce qui pourrait y conduire.
Lorsque l’espoir de faire une découverte qui peut illustrer, ou de publier un ouvrage qui doit mériter l’approbation générale, est l’objet de nos efforts, c’est dans le traité des passions qu’il faut placer l’histoire de l’influence d’un tel penchant sur le bonheur ; mais il y a dans le simple plaisir de penser, d’enrichir ses méditations par la connaissance des idées des autres, une sorte de satisfaction intime qui tient à la fois au besoin d’agir et de se perfectionner ; sentiments naturels à l’homme et qui ne l’astreignent à aucune dépendance.
Le culte de l’antiquité avait barré, contenu l’influence du rationalisme sur la littérature ; et c’est par là que la notion de l’art y avait été maintenue.
Et enfin, grande nouveauté, ils sont très sensiblement conçus selon un idéal précis de beauté formelle : nous verrons bientôt d’où cette influence féconde a soufflé.
Il emploie les mêmes moyens pour conquérir son prestige et son influence : simagrées pieuses, humilité feinte, jargon de la dévotion.
J’écarterai les problèmes de quantité et les considérations métaphysiques, et je ne parlerai que du rythme, prétendant qu’il suffit à rendre l’émotion lyrique et qu’il peut obtenir son maximum d’intensité dans des strophes comprenant un nombre variable de vers, ceux-ci étant formés d’un nombre variable de syllabes — au gré de l’individu-poète délivré des influences et des Règles.
L’économie politique nous offre des exemples encore plus nombreux ; elle est en grande partie une enquête sur l’action des motifs, et elle se fonde sur ce principe que les voûtions humaines sont sous l’influence de causes précises et déterminables.
Marie travaille à reprendre de l’influence, en mettant en avant Richelieu, qui devait être à la suite son persécuteur.
Il est certain que ce mariage fut la première cause qui mit fin à ce qu’on peut appeler le règne de l’hôtel Rambouillet, c’est-à-dire à ses nombreuses réunions, à l’appareil des conversations de haut intérêt, à l’influence, à l’autorité des opinions qui y prévalaient.
Quand elle charge l’abbé Testu de dire à l’hôtel de Richelieu : qu’on n’oublie pas dans la solitude des amis à qui l’on en doit tous les agréments, elle disait une chose sérieuse, qui se rapportait à la grande et belle habitation de Vaugirard, et à l’influence que madame de Richelieu exerçait sur la bienveillance de madame de Montespan et sur celle du roi.
Et supposons madame de Maintenon, malgré des alternatives fréquentes de dégoûts et de contentements, suivant que madame de Montespan exerçait de douces ou de malignes influences sur le roi, marchant néanmoins d’un pas lent, égal et ferme vers son but, qui était la considération du public par celle du roi, celle du roi par celle du public ; et vers un but plus éloigné qui se laissait entrevoir dans les nuages.
Seulement n’est-ce pas trop de patriotisme de la part de Vaultier que de réclamer pour le compte de sa ville l’éclat de ces splendeurs de politique et de guerre, et de contester sérieusement aux Girondins arrivés à Caen l’influence d’événements pareils ?
Bohèmes, malgré tout, cependant, ces derniers, malgré leur attitude de Staters et d’olympiens, leur importance, leur influence, leur situation dans tous les mondes, officiels ou non officiels, leurs chaires quand ils sont professeurs, leurs bibliothèques quand ils sont bibliothécaires, leurs palmes d’académiciens quand ils sont de l’Académie : — le signe essentiel, caractéristique, du bohème, n’étant pas de n’avoir point d’habit, mais de n’avoir point de principes, de manquer de l’asile sacré d’une morale fixe autour de la tête et du cœur, de vagabonder dans ses écrits à tout vent de doctrine, et, comme déjà nous l’avons dit, de vivre, enfant de la balle politique ou littéraire venu ou trouvé sous le chou de la circonstance, sans feu ni lieu intellectuel, — c’est-à-dire sans une religion ou sans une philosophie.
Littérairement trop martelé, trop retentissant des hugotismes qui tyrannisent la mémoire ou la pensée de l’auteur, il a parfois des pages d’une certaine grâce et même d’une certaine force ; mais tout cela se noie et se perd dans l’absurdité d’un système (si on ose ainsi nommer de telles billevesées) qui a eu sur Paul Meurice la même influence que sur son livre et sur son héros.
On peut dire que jamais éloge funèbre n’eut une si grande influence, car il prépara l’esclavage de vingt nations.
Telle est l’influence du gouvernement sur l’éloquence et sur les arts.
En même temps il se fit une révolution qui créa un genre d’éloquence inconnu jusqu’alors, et qui eut dans la suite la plus grande influence.
Ils n’avaient point reçu l’influence divine ; Ils parlaient comme on parle ; et leur style bien net Peignait le cœur humain, comme Dieu l’avait fait.
L’influence si naturelle des mœurs sur le culte devait, avec le progrès de la grandeur et de la politesse romaines, accréditer de préférence les autels de la déesse dont César prétendait descendre.
Comme nous parlions de ce qu’avait dit la veille Tourguéneff, qu’il n’y avait qu’un homme populaire en Russie : Dickens, et que depuis 1830 notre littérature n’y avait plus d’influence et que tout allait aux romans anglais et américains, Taine nous dit que, pour lui, il est certain que l’avenir développera encore ce mouvement, que l’influence littéraire de la France ira toujours en diminuant2, que depuis le xviiie siècle, il y a en France pour toutes les branches de connaissances des hommes remarquables, un beau front d’armée, mais rien derrière, pas de troupes, que c’est toujours l’histoire de la province et de Paris, à l’heure qu’il est… Il ajoute : « Hachette vient de refuser de faire une traduction de Mommsen, et il a eu raison. […] Et tous deux en parlant de l’écrivain, et en ne tenant pas compte de son influence sociale et politique, nous contestons sa valeur littéraire, nous osons rapporter l’opinion de l’abbé Trublet, le définissant « la perfection de la médiocrité », nous ne lui reconnaissons que la valeur d’un vulgarisateur, d’un journaliste, rien de plus, joint à de l’esprit, si vous voulez, mais de l’esprit pas d’une plus haute volée que celui qu’avaient toutes les vieilles femmes spirituelles du temps… Son théâtre, ose-t-on en parler ? […] Il possède une telle influence ! […] « Vous, Messieurs, qui êtes des observateurs, — s’écrie Michelet, abandonnant soudain le mobilier français : — il y a une histoire que vous écrirez, l’histoire des femmes de chambre… Je ne vous parle pas de Mme de Maintenon, mais vous avez Mlle de Launai… Et vous avez encore la Julie de la duchesse de Grammont, qui a eu une si grande influence sur elle… dans l’affaire de Corse, surtout.
Il ne fut, après la révolution, qu’une sorte de modérateur ; il a ralenti le mouvement de la Renaissance, il ne l’a pas interrompu ; il n’est pas moins grec, pas moins latin que les poètes dont il crut rebrousser et abolir l’influence. […] Mais ne pensez pas que, si indépendante qu’elle paraisse de l’évolution poétique, la Révolution n’aura point d’influence sur elle. […] Ceci dit et admis, quel compte devons-nous tenir de l’influence étrangère sur notre romantisme ? […] Oui, — nous sommes plusieurs à le savoir, — bien des amitiés, bien des influences se disputèrent l’esprit de Gustave Flaubert. […] Cependant, que fut-il advenu si Gustave Flaubert avait subi la seule influence de ceux qui, en exaltant sa gloire, préparaient la leur ?
On écrit sous l’influence d’une poussée intérieure, d’un besoin de l’esprit qui le force à fixer ses fantômes. […] Le discernement, le tri des influences, l’ordonnance des preuves, voilà une rude école. […] Par là on put lui reprocher une influence négative. […] Son esprit est pareil à une solution cristallisée que modifierait la moindre influence extérieure par une orientation nouvelle et totale des cristaux. […] On devine aisément, à la lecture des Paradis, quelle influence la mer eut sur leur auteur.
La métaphysique exercera ainsi, par sa partie périphérique, une influence salutaire sur la science. […] L’intuition, qui lui faisait sentir son influence, voudrait s’élargir en philosophie et devenir coextensive à l’esprit. […] Comment, à quel moment, sous quelles influences s’est formée dans l’esprit de M. […] Encore ne faudrait-il pas exagérer l’influence de Schelling. […] Mais, à côté d’Aristote, une autre influence n’a cessé de s’exercer sur M.
Si l’on cherchait à y surprendre les premières impressions, les premières émotions de l’homme public et de l’écrivain, on devrait y reconnaître surtout l’influence de Rousseau. […] Madame de Staël, qui, à la rigueur, avait déjà débuté par ses Lettres sur Jean-Jacques, et qui devait accomplir un jour sa course généreuse par ses éloquentes et si sages Considérations, laissait échapper alors ses réflexions, ou plutôt ses émotions sur les choses présentes, dans son livre de l’Influence des Passions sur le Bonheur ; mais ce titre purement sentimental couvrait une foule de pensées vives et profondes, qui, même en politique, pénétraient bien avant. […] Vivant, il n’a pas eu d’école ; il n’exerça que des influences individuelles, rares. […] Ici point de concessions, de doutes, d’influence vaguement reçue, de limites indécises. […] L’histoire de son influence posthume serait assez longue, assez compliquée, et, ce me semble, fastidieuse à faire aujourd’hui.
Je pourrais citer cent autres faits qui tous révèlent l’influence directe ou indirecte, mais évidente du Démocratisme. […] Mérimée, qui fut l’élève favori de Beyle, a certes subi son influence. […] Ils ont restauré là un antique sanctuaire de la Vierge avec un zèle qui s’est ensuite tourné en révolte sous de funestes influences. […] Ce qui est vrai du roman de mœurs ne l’est pas moins du roman d’analyse, qui semble, par définition, plus dégagé du temps et de ses influences. […] Sans doute aussi une autre influence, celle de son fils et de la « camarilla » pangermaniste pressait sur lui.
L’islamisme qui, par un étrange destin, à peine constitué comme religion dans ses premières années est allé depuis acquérant sans cesse un nouveau degré de force et de stabilité, l’islamisme périra par l’influence seule de la science européenne, et ce sera notre siècle qui sera désigné par l’histoire comme celui où commencèrent à se poser les causes de cet immense événement. […] Il y a, je le sais, une génération d’égoïstes, qui a grandi à l’ombre d’une longue paix, génération sceptique, née sous les influences de Mercure, sans croyance ni amour, laquelle, au premier coup d’œil, a l’air de mener le monde. […] Le nombre et l’influence des philosophes ne furent pas assez grands pour emporter la balance, comme cela a eu lieu en Europe.
Nous verrons, en nous arrêtant à cette œuvre singulière, jusqu’où va le talent inné d’Edgar Poe et où il se brise, se fausse et cesse d’être, sous les influences du milieu social le plus positif et le plus raisonnable dans le sens que Locke et Bentham donneraient à ce mot. […] Edgar Poe s’y dégagera-t-il davantage des influences opprimantes qui ont brisé sa vie et qui asservissent sa pensée ? […] Tout ce qui est jeune littérairement parlant à l’influence de Poe sur la personne de son talent.
La trace de ces influences se retrouve dans quelques débris des anciens offices de l’Église grecque. […] Sous l’influence qui multipliait ces échos de la lyre hébraïque, le savant pontife de Constantinople, Grégoire de Nazianze, entreprit de célébrer dans des hymnes du même rhythme lent et grave, d’abord les dogmes du christianisme, puis les craintes, les espérances, les joies et comme les passions de l’âme chrétienne. […] Grégoire de Nazianze, archevêque et poëte, tantôt remplissant de ses homélies ou du chant populaire de ses hymnes les basiliques de Byzance, tantôt, par des méditations rêveuses et des élans vers Dieu, occupant sa solitude délaissée dans un village de Cappadoce, avait offert une belle transformation de l’art grec sous l’influence du christianisme.
Nous ne sommes d’ailleurs pas au bout de cette sorte de confession intellectuelle, la plus curieuse et la plus détaillée que je connaisse : « A cette première manière d’envisager le sujet, poursuis l’auteur, en a succédé dans mon esprit une autre que voici : il ne s’agirait plus d’un long ouvrage, mais d’un livre assez court, un volume peut-être ; je ne ferais plus, à proprement parler, l’histoire de l’Empire, mais un ensemble de réflexions et de jugements sur cette histoire ; j’indiquerais les faits sans doute et j’en suivrais le fil, mais ma principale affaire ne serait pas de les raconter ; j’aurais, surtout, à faire comprendre les principaux, à faire voir les causes diverses qui en sont sorties ; comment l’Empire est venu, comment il a pu s’établir au milieu de la société créée par la Révolution ; quels ont été les moyens dont il s’est servi ; quelle était la nature vraie de l’homme qui l’a fondé ; ce qui a fait son succès, ce qui a fait ses revers ; l’influence passagère et l’influence durable qu’il a exercée sur les destinées du monde, et en particulier sur celles de la France.
Dans les dispositions morales où était La Mennais quand il aborda l’abbé Carron116, on s’explique comment ce digne prêtre prit tant d’influence sur lui pendant ces années et véritablement le gouverna. […] Bruté, le 28 octobre 1815 : « Reposez-vous sur mon cœur et bien spécialement sur ma conscience du sort de ce bien-aimé Féli ; il ne m’échappera point, l’Église aura ce qui lui appartient. » L’influence personnelle de l’abbé Carron sur La Mennais était trés-secondée et favorisée à ce moment par les circonstances.
M. de Senfft fut chargé, à ce moment, par M. de Metternich d’aller mettre en train à Berne la restauration aristocratique, et de chauffer une véritable contre-révolution, qui semblait n’attendre, pour éclater, que l’expiration de l’influence française. […] Dans le temps, l’honneur de ce qu’il fit alors alla presque tout entier à M. de La Harpe ; mais M. de La Harpe, l’ancien gouverneur d’Alexandre et dont l’influence était en effet prépondérante auprès de son ancien élève, M. de La Harpe, qui mena à bonne fin et qui consomma si honorablement en 1815 l’œuvre de la Suisse reconstituée, était absent dans ces premiers mois, et il n’arriva qu’un peu après au quartier général.
L’influence des ouvrages de M. de Chateaubriand sur le jeune Béranger fut prompte et vive. […] En tête de ce volume, Béranger portera sur lui-même, sur l’ensemble de son œuvre, sur la nature de son rôle et de son influence durant ces quinze années, un jugement qu’il nous serait téméraire de devancer ici pour notre compte.
On dit même qu’un duel qu’il fut près d’avoir (ou qu’il eut) eut une grande influence sur sa conversion. […] Mais, après la crise dont nous approchons, on ne remontera pas immédiatement à l’état chrétien : le despotisme et l’anarchie continueront longtemps encore de se disputer l’empire, et la société restera soumise à l’influence de ces deux forces également aveugles, également funestes, jusqu’à ce que d’une part elles aient achevé la destruction de tout ce que le temps, les passions, l’erreur, ont altéré au point de n’être plus qu’un obstacle au renouvellement nécessaire ; et, de l’autre, que les vérités d’où dépend le salut du monde aient pénétré dans les esprits et disposé toutes choses pour la fin voulue de Dieu. » Vers le même temps où l’esprit de M. de La Mennais acceptait si largement l’union du catholicisme avec l’État par la liberté, il tendait aussi à se déployer dans l’ordre de science et à le remettre en harmonie avec la foi.
Car je ne connais presque personne aujourd’hui qu’on puisse véritablement appeler savant. » — Du Cange, quelques bénédictins comme Mabillon, plus tard l’académicien Fréret, Bréquigny, le président Bouhier, à Dijon, bref les vrais érudits, restent sans influence. […] Voir notamment son mémoire : De l’influence du climat sur les habitudes morales, si vague, si totalement dénué d’exemples, sauf une citation d’Hippocrate.
Non seulement la raison n’est point naturelle à l’homme ni universelle dans l’humanité ; mais encore, dans la conduite de l’homme et de l’humanité, son influence est petite. […] Neuvième époque), on se vit obligé de renoncer à cette politique astucieuse et fausse qui, oubliant que les hommes tiennent des droits égaux de leur nature même, voulait tantôt mesurer l’étendue de ceux qu’il fallait leur laisser sur la grandeur du territoire, sur la température du climat, sur le caractère national, sur la richesse du peuple, sur le degré de perfection du commerce et de l’industrie, et tantôt partager avec inégalité les mêmes droits entre diverses classes d’hommes, en accorder à la naissance, à la richesse, à la profession, et créer ainsi des intérêts contraires, des pouvoirs opposés, pour établir ensuite entre eux un équilibre que ces institutions seules ont rendu nécessaire et qui n’en corrige même pas les influences dangereuses. » 430.
Et comme son intelligence, généralement lourde, et son honnêteté (car il est consciencieux et laborieux) ne s’accompagnent que rarement de sensibilité et de finesse compréhensive, il mutilerait la littérature de son époque s’il avait de l’influence sur les créateurs. […] nos journaux et nos revues me paraissent avoir le souci d’exercer la critique exactement comme il convient : les premiers par des chroniques, par des notices bibliographiques destinées à renseigner le lecteur au jour le jour sur le mouvement littéraire ; les seconds — avec la doctrine d’art qui leur est propre — par des études d’ensemble sur les idées directrices de l’écrivain, ses origines, son influence, les caractéristiques de sa personnalité, etc.
L’un et l’autre ont exercé une influence dominatrice sur la littérature de leur pays. […] II L’influence de lord Byron sur Pouchkine fut de longue durée ; elle a produit plusieurs ouvrages remarquables que j’hésite à nommer des imitations.
Le calvinisme, religion des insurgés, fut adopté par les huguenots de France, les gueux des Pays-Bas, les presbytériens d’Ecosse les puritains et les indépendants d’Angleterre67. » Le caractère le plus frappant de la doctrine et du gouvernement de Calvin, c’est l’exagération de la logique ; par là surtout ses écrits ont exercé une influence marquée sur la littérature de notre pays. […] Ces contrastes si frappants, ces caractères et ces tours d’esprit si opposés, qui se produisent à la même époque et sous les mêmes influences, je n’imagine pas que ce soit pur hasard.
La politique alors a mené le train du monde ; les gens d’esprit qui aspiraient à autre chose qu’à amuser leurs contemporains devaient se faire hommes d’État, pour exercer sur leur époque leur légitime part d’influence. […] En supposant même que l’érudit ne dût jamais figurer dans la grande histoire de l’humanité, son travail et ses résultats, assimilés par d’autres et élevés à leur seconde puissance, y trouveront leur place par cette influence secrète et cette intime infiltration qui fait qu’aucune partie de l’humanité n’est fermée pour l’autre.
Au contraire, on les regarde comme les gens qui rendent la santé, qui inoculent la raison ; on les écoute comme des Discoureurs qui amusent ; on les glorifie comme des Astres qui éclairent les Nations, sans s’appercevoir que l’influence de ces Astres noircit, desseche, corrompt & brûle partout où elle se fait sentir. […] Si les Ouvrages d’esprit ont une influence marquée sur le génie & les mœurs d’une Nation, on ne peut douter que les Lettres n’intéressent le Gouvernement, & que les Ecrivains qui s’opposent à leur dégradation, n’aient des titres à sa protection & à ses récompenses.
L’influence entraînante d’une femme pressée par le luxe, sollicitée par la dette, demandant à l’amant ce que le mari lui refuse, aurait même excusé ses autres rechutes. […] Blanche n’hésite plus ; son cœur reprend l’élan généreux que l’influence de sa mère avait comprimé : elle aimera celui qui l’aime, Victor Chauvel sera son mari.