1er mai Dans le ménage, la femme est presque toujours le dissolvant de l’honneur du mari, j’entends l’honneur dans son sens le plus élevé, le plus pur, le plus idéalement imbécile. […] * * * — Quelqu’un me racontait, qu’une de ses parentes ayant été nommée dame d’honneur d’une princesse, sous Louis XVI, le jour où elle entra en charge, la dame d’honneur qu’elle remplaçait, lui demanda si elle avait fait sa toilette, et sur son étonnement, lui révéla le secret du mot. […] Croyez-vous que le candidat sollicite cette fonction simplement pour l’honneur d’un diplôme de gourmet ou de fine-gueule ? […] * * * — Ni la vertu, ni l’honneur, ni la pureté, ne peuvent empêcher une femme d’être femme, d’avoir, renfermées en elle, les fantaisies et les tentations de son sexe.
D’Aubigné nous représente un type accompli de la noblesse ou plutôt de la gentilhommerie protestante française, brave, opiniâtre, raisonneuse et lettrée, guerroyant de l’épée et de la parole, avec un surcroît de point d’honneur et un certain air de bravade chevaleresque ou même gasconne qui est à lui. […] il ne trouve ici qu’une courte réponse qu’il fit avec un soupir : Mon enfant, dit-il, rien n’est trop chaud pour un capitaine qui sent que son soldat n’a pas moins d’intérêt que lui à la victoire : avec les huguenots, j’avais des soldats ; depuis, je n’ai eu que des marchands qui ne pensent qu’à l’argent ; les autres étaient sevrés de crainte, sans peur, soudoyés de vengeance, de passion et d’honneur ; je ne pouvais fournir de rênes pour les premiers, ces derniers ont usé mes éperons. […] Montrerons-nous à notre jeune noblesse l’ignominie chez nous, et l’honneur chez les autres ?
Il a beaucoup d’expressions de cette sorte, fraîches ou fortes, et presque toujours vives, dont il nourrit et anime sa diction ; il dira, parlant des enfants : « Il faut leur grossir le cœur d’ingénuité, de franchise, d’amour, de vertu et d’honneur. » Il dira, parlant de la ditférence trop souvent profonde et de l’abîme qu’il y a, — qu’il y avait alors, — entre le sage et le savant : « Qui est fort savant n’est guère sage, et qui est sage n’est pas savant. […] Goûté et suivi par ces hommes de l’école érudite et libre, La Mothe Vayer, Gassendi, Naudé, il eut l’honneur d’être burlesquement insulté par le père Garasse : Quant au sieur Charron, disait ce facétieux dénonciateur des beaux esprits de son temps, je suis contraint d’en dire un mot pour désabuser le monde et les faibles esprits qui avalent le venin couvert de quelques douces paroles et de pensées aucunement favorables, lesquelles il a tirées de Sénèque et naturalisées à la française, sans voir bonnement ce qu’il faisait ; car c’était un franc ignorant, et semblable à ce petit oiseau du Pérou, qui s’appelle le tocan, et qui n’a rien que le bec et la plume. […] On est accoutumé à rapporter à Jean-Jacques Rousseau l’honneur de ce conseil : il lui a donné, en effet, dans L’Émile, l’aile et le souffle de son éloquence, il a été le dernier venu et qui a fait le plus de bruit sur cette question.
En général pourtant, les esprits les plus distingués entre ceux qui ont pris part aux grandes choses, mettent leur honneur et leur bon goût, quand ils en écrivent, à être ou à paraître simples. […] est-il possible qu’un grand roi se soumette sans raison et contre honneur, en requérant paix de sujets traîtres et rebelles, et de ne leur faire du commencement trancher toute commodité de s’agrandir ? […] Il lui parle du jeune Grammont, qui est près de lui à ce siège, avec intérêt et désir de flatter le cœur d’une mère : « Je mène tous les jours votre fils aux coups et le fais tenir fort sujet auprès de moi ; je crois que j’y aurai de l’honneur. » Les expressions de tendresse, mon cœur, mon âme, s’emploient toujours sous sa plume par habitude, mais on sent que la passion dès longtemps est morte ; et enfin le moment arrive où, après quelques vives distractions qui n’avaient été que passagères, Henri n’a plus le moyen ni même l’envie de dissimuler : l’astre de Gabrielle a lui, et son règne commence (1591).
Ce sacrifice même leur est doux ; cette manière d’être, qui mène souvent à bien des renoncements et des dangers, leur est chère : c’est là leur idéal d’honneur et de bonheur, elles n’en veulent point d’autre. […] Tenez, voyez Masséna : il a acquis assez de gloire et d’honneur, il n’est pas content ; il veut être prince comme Murat et Bernadotte ; il se fera tuer demain pour être prince. […] Ce monde poli eût été un peu étonné, le premier jour, de toutes ces protestations, de ces génuflexions, et de tout ce bruit en son honneur.
Depuis vingt-sept ans déjà que j’ai publié un choix des poésies de Ronsard (1828) joint à un Tableau historique de son école, dans lequel j’essayais de remettre en lumière et en honneur un côté du moins de son entreprise, je me suis en général abstenu d’en parler. […] Ils avaient fait ce quon appelait sous l’Empire de bonnes études ; ils étaient gens du monde, quelques-uns militaires, pressés d’ailleurs de produire, et dignes de se perfectionner par l’étude sans en avoir les loisirs ni les instruments ; mais ils avaient une certain flamme au cœur et une ardeur d’idéal qui ne s’est pas encore éteinte chez tous, et qui fait l’honneur de ces générations rapides dont les individus isolés se survivent ; il y avait eu je ne sais quel astre ou quel météore qui les avait touchés en naissant. […] Mais qu’un peu de pitié console enfin tes mânes ; Que, déchiré longtemps par des rires profanes, Ton nom, d’abord fameux, recouvre un peu d’honneur ; Qu’on dise : il osa trop, mais l’audace était belle ; Il lassa, sans la vaincre, une langue rebelle, Et de moins grands depuis eurent plus de bonheur.
Vous jugerez que je dis ceci avec beaucoup de connaissance, si vous vous souvenez de l’entretien que j’eus l’honneur d’avoir avec vous dans cette prairie de Chirac où, m’ayant ouvert votre cœur, je vis tant de résolution, de force et de générosité, que vous achevâtes de gagner le mien. […] Mais vous m’apprîtes qu’il n’y avait rien en votre personne ni à l’entour que vous ne connussiez avec une clarté merveilleuse, et que voyant à deux pas de vous la prison et la mort, et tant d’autres accidents qui vous menaçaient, et, d’autre côté, les honneurs, la gloire et les plus hautes récompenses, vous regardiez tout cela sans agitation et voyiez des raisons de ne pas trop envier les unes et de ne point craindre les autres. […] Dans le même temps, Voiture voyait souvent à Madrid le comte duc d’Olivarès et gagnait son amitié ; car il est à remarquer à son honneur que cet homme si chéri du beau sexe ne sut guère moins réussir auprès des hommes considérables, guerriers et ministres, pourvu qu’ils aimassent l’esprit.
C’était le moment où la nature était à la mode, où la Suisse allait le devenir : Tronchin la mettait en honneur pour le régime, et Jean-Jacques pour le paysage. […] Bonstetten y obtenait du succès ; les hommes les plus sérieux de ces salons littéraires, Thomas, l’abbé de Mably, s’attachaient à lui et s’étaient mis dans la tête de lui faire faire une histoire de la Suisse, — cette même histoire dont l’honneur était réservé à l’illustre ami de Bonstetten, Jean de Muller. — Bonstetten, dont ce n’était pas la vocation, éludait, les laissait dire, et les entendait pendant des heures développer leurs plans patriotiques, emphatiques ; lui, qui craignait déjà les ennuyeux, il ne savait bientôt plus comment fuir ces prédicateurs acharnés qui voulaient faire de lui un Raynal suisse ; il en était poursuivi jusque dans le parc de Saint-Ouen, chez Mme Necker ; jusque dans le château de La Rocheguyon, chez ses amies les duchesses de La Rochefoucauld, qui elles-mêmes se mettaient de la partie et devenaient complices : Ce qui ajoute à l’envie de me retrouver chez moi, écrivait-il de La Rocheguyon, c’est que voilà quatre jours que je me trouve avec l’abbé de Mably. « Et quand verrons-nous cette histoire de la Suisse ? […] En vain son ami Muller le prêche à son tour, essaye de le piquer d’honneur, de le rappeler à la vertu, comme disent les Italiens, à l’idéal, comme disent les autres, à la religion de l’art, à la spéculation et à l’accomplissement d’une œuvre immortelle : Pourquoi, mon ami, vous consumer dans une oisiveté pleine de fatigues ?
Je répondis que j’étais fort sensible à l’honneur qu’elle me faisait. […] Nous fîmes savoir à la reine la diligence que nous avions faite ; on ne pouvait pas moins après l’envie qu’elle avait témoignée que j’eusse l’honneur de la voir. […] Je la vois fort rire, quand j’ai l’honneur d’être avec elle.
Arrivé en Angleterre, il adressait la lettre suivante à lord Castlereagh à la date du 29 avril 1815 ; — je ne donne que le passage qui nous intéresse : « Milord, j’ai eu l’honneur, il y a quelque temps, d’envoyer à Votre Seigneurie des lettres que j’avais reçues de Mme de Staël. […] Craufurd, s’est cru autorisé à citer ou à analyser (tome XIX, page 466, de son Histoire) comme étant effectivement de Mme de Staël, et en lui en faisant honneur ; elle est, au contraire, désavouée par l’auteur de Coppet et Weimar ou, pour mieux dire, par la famille de Mme de Staël, comme indigne d’elle et comme n’ayant pu absolument sortir ni de son cœur ni de sa plume. […] Tout ressentiment personnel, toute haine, quelque motivée qu’elle fût, a cédé au sentiment fondamental d’une Française ; elle n’a plus considéré que l’indépendance et l’honneur de la France. » Il paraît même qu’on en avait dit à Mme d’Albany plus qu’il n’y en avait sur ce revirement de sentiments et de désirs de Mme de Staël, à la veille et à l’heure du changement de régime.
Hugo était alors dans son premier éclat de lyrisme, et il avait déjà écrit la préface de Cromwell ; il avait des admirateurs très vifs dans la famille qui régnait aux Débats, et plus d’un allié dans la place : Armand Bertin, un peu plus mûr et de nature volontiers sceptique, mêlait bien, je le crois, à ses applaudissements quelques légères plaisanteries et quelques réserves ; mais son frère Édouard, le peintre au pinceau sévère, ce Schnetz du paysage, mais Mlle Louise, nature poétique et profonde, étaient tout gagnés aux idées et aux enthousiasmes de la génération à laquelle ils appartenaient et faisaient honneur par leur talent. […] J’avais l’honneur d’être de ceux auxquels on pensait pour la critique : mes premiers essais en ce genre et l’amitié de Victor Hugo me désignaient. […] il y aurait plaisir et honneur à le louer pour son charmant esprit et son grand sens.
Sur ces entrefaites, de singulières bizarreries sous couvert de spiritualisme, des superstitions même d’un genre nouveau étaient venues prendre les savants au dépourvu et remettre en honneur, auprès des faibles, certains faits comme il s’en rencontre toujours aux limites du possible, des faits insoumis, mal éclaircis, et où le mystère trouve son compte. […] Ceux qui ont l’honneur de connaître M. […] Renan, à l’occasion de cet article, il me fait l’honneur de me dire : « Si j’étais polémiste, il faudrait procéder autrement ; mais je vous remercie vivement d’avoir dit que je ne l’étais pas.
Dans un article intitulé l’Idolâtrie de l’Antiquité, il s’est attaqué à une traduction qui a été faite, il y a quelques années, de Méléagre, le premier collecteur de l’Anthologie ; il a trouvé fort plaisante l’appréciation favorable qu’on avait donnée de cet élégant poète, à qui pourtant M. de Humboldt, peu sujet de sa nature à idolâtrie, n’a pas dédaigné de faire une place dans son Cosmos et qu’il a nommé avec honneur pour son idylle du Printemps. […] Il est juste que nous soyons aussi au premier rang dans les, combats, afin que chacun des nôtres dise, en nous voyant : S’ils font la meilleure chère et boivent le vin le plus doux, ils ont aussi l’énergie et la force quand ils combattent à notre tête. » — Et il ajoute, dans un sentiment bien conforme à l’héroïsme naïf de ces premiers temps, avant l’invention du point d’honneur chevaleresque : « Ô mon cher, si nous devions, en évitant le combat, vivre toujours jeunes et immortels, ni moi-même je ne combattrais au premier rang, ni je ne t’engagerais, toi aussi, à entrer dans la mêlée glorieuse ; mais maintenant, puisque mille chances de mort sont suspendues sur nos têtes, sans qu’il soit donné à un mortel ni de les fuir ni de les éviter, allons, soit que nous devions fournir à d’autres le triomphe, soit qu’ils nous le donnent ! […] Ménard, tout en l’honneur de la Grèce primitive, de la Grèce religieuse et héroïque, peut se résumer en ces mots : « Aucun rêve ne fut plus beau que le sien, et aucun peuple n’approcha plus près de son rêve. » Peuple à jamais aimable, en effet, dont le caractère se marquait en tout, et dès la première rencontre !
Cette œuvre méritoire et d’un si grand labeur, entreprise à bonne fin, pour l’honneur des Lettres, est digne de tout encouragement et de tout éloge. […] Il prend Rodogune, la pièce dont Corneille se faisait le plus d’honneur ; il l’accepte pour le chef-d’œuvre du poète, et l’analysant, la disséquant sans pitié, Dieu sait ce qu’il en pense et ce qu’il en dit ! […] Michelet, dans toute la sincérité de sa conviction, à propos d’un passage de ce dernier en l’honneur de notre langue et de notre poésie : « J’ai lu avec un grand plaisir l’Introduction de vos Origines du Droit.
Béranger, comme tous les grands poëtes de ce temps, même les plus instinctifs, a su parfaitement ce qu’il faisait et pourquoi il le faisait : un art délicat et savant se cache sous ses rêveries les plus épicuriennes, sous ses inspirations les plus ferventes ; honneur en soit à lui ! […] vous pouvez nous l’apprendre ; Votre réponse est prête, il me semble l’entendre : C’est jouir des vrais biens avec tranquillité, Faire usage du temps et de l’oisiveté, S’acquitter des honneurs dus à l’Être suprême, Renoncer aux Phyllis en faveur de soi-même, Bannir le fol amour et les vœux impuissants, Comme Hydres dans nos cœurs sans cesse renaissants. […] Dans une épître à Huet en faveur des anciens contre les modernes, et à l’honneur de Quintilien en particulier, il en revient à Platon, son thème favori, et déclare qu’on ne pourrait trouver entre les sages modernes un seul approchant de ce grand philosophe, tandis que La Grèce en fourmillait dans son moindre canton.
Les politiques ne s’arrêtent pas, ou, si l’on veut, ne s’arrêtaient pas alors à ces bagatelles qui gênent les hommes d’honneur dans le train ordinaire de la vie. […] Je lui passe d’avoir été ignorantissime dans les choses d’antique magistrature et de Parlement, mais il ne sentit pas ce ressort si énergique de notre monarchie au-dedans, l’honneur, et le parti qu’on en pouvait tirer. […] Le fils de Robert Walpole, Horace, prenant en main la défense de son père contre les ennemis qui l’avaient tant insulté, s’écriait un jour : Chesterfield, Pulteney et Bolingbroke, voilà les saints qui ont vilipendé mon père… voilà les patriotes qui ont combattu cet excellent homme, reconnu par tous les partis comme incapable de vengeance autant que ministre l’a jamais été, mais à qui son expérience de l’espèce humaine arracha un jour cette mémorable parole : « Que très peu d’hommes doivent devenir premiers ministres, car il ne convient pas qu’un trop grand nombre sachent combien les hommes sont méchants. » On pourrait appliquer cette parole à Mazarin lui-même, sauf le mot excellent homme qui suppose une sorte de cordialité, et qu’il ne méritait pas ; mais il est vrai de dire que c’étaient de singuliers juges d’honneur que les Montrésor, les Saint-Ibar, les Retz et tant d’autres, pour venir faire la leçon à Mazarin.
Vous avez pris des engagements, et les suivez en homme d’honneur ; moi, je n’ai pas pris d’engagements et ne m’en fais aucun mérite. […] Le lendemain de chaque défaite du parti, il se croyait obligé, par point d’honneur, de venir ramasser les blessés et de couvrir la retraite des violents. […] L’excès du point d’honneur, l’idée d’engagement à outrance, la gageure de ne jamais rendre l’épée (quand il ne s’agissait pas de la rendre, mais simplement de la remettre dans le fourreau), l’a égaré.
Il a, en ce sens, bien du rapport avec Voltaire, avec qui il partage l’honneur d’être peut-être l’homme le plus spirituel de son temps ; je prends le mot esprit avec l’idée de source et de jet perpétuel. […] Honneur de mes cheveux gris, mon fils, mon cher fils, par où ai-je mérité de mon Dieu les grâces dont il me comble dans mon cher fils ! […] Ce premier titre d’honneur lui resta toujours cher, et il en conservait dans un coffre le parchemin à côté du manuscrit de Figaro.
Le roi de Suède à qui Regnard eut l’honneur d’être présenté, et qui le fit causer là-dessus, trouva que ce serait curieux à lui de compléter cette aventure barbaresque par un voyage en Laponie ; il le lui conseilla, et lui promit à cet égard toutes les facilités. […] Dans cette maison d’assez peu d’apparence, et où tout se réduisait à l’exquis et au solide, Regnard eut quelquefois l’honneur de recevoir comme convives, vers le temps de la victoire de Neerwinden, M. le Duc, petit-fils du Grand Condé, et le prince de Conti, cet hôte plus sûr et plus aimable. […] Deux demoiselles de ses amies, des plus belles, dit un contemporain, et des plus spirituelles, « qui ont fait longtemps l’ornement des spectacles et des promenades de Paris », Mlles Loyson, — de plus, bonnes musiciennes, — allaient y passer les beaux jours et faisaient les honneurs du lieu ; il les a célébrées dans plus d’une chanson gaillarde et fine, qui s’est conservée.
Car, ces gens-là n’ayant rien de commun avec l’honneur, on n’a que de l’argent à leur donner. » Le bourreau placé entre les tratants et les histrions ! […] N., qui est retenue par le point d’honneur plus que par la valeur de notre pays. […] ce n’était pas pour les envoyer qu’on vous les avait données. » — Quant à lui, il lui suffisait d’avoir un peu de représentation pour l’honneur de son maître : souvent il dînait seul, avec du pain sec. […] Il suffit qu’elles vivent avec honneur un certain laps d’années, et qu’elles procurent durant ce temps à un certain nombre de générations repos et bonheur, de la manière dont celles-ci l’entendent. […] « Plusieurs personnes m’ont fait l’honneur de m’adresser la même question que je lis dans votre lettre : Pourquoi n’écrivez-vous pas sur l’état actuel des choses ?
Son Parallele de l’expédition d’Alexandre dans les Indes, avec la conquête des mêmes contrées par Thamas-Kouli-Kham, offre des morceaux qui font honneur à sa plume, & qui seroient en plus grand nombre, s’il se fût moins livré à son imagination, qui le jetoit quelquefois dans l’enflure.
Quant à nous, nous dirons que quelques Articles fournis à l’Almanach de Lyon, qu’un peu de part à la confection de l’Almanach des Muses, que l’honneur d’avoir travaillé au Journal des Dames, Ouvrage malheureux, qui est venu expirer entre ses mains, après avoir passé par tant de mains meurtrieres, seroient des titres bien foibles pour prétendre à la gloire.
On peut le placer, avec honneur, parmi nos Auteurs qui ont cultivé avec succès la Poésie Latine.
Un prince qui mettra son honneur à se venger, cherchera une gloire fausse plûtôt qu’une gloire vaine. […] Il se fait honneur de son bien, & non pas il fait gloire ou vanité de son bien. […] Ils ont à la cour de France les mêmes honneurs que les pairs. […] Le puissant commande : le grand a des honneurs. […] La fameuse fête des Lupercales étoit établie en l’honneur de la louve qui allaita Romulus & Remus.
Grâce à cette méthode, ses surprises ne pouvaient plus lui servir de conclusions qu’en l’honneur de l’humanité. » Hélas ! […] En d’autres pays que celui-là, ils eussent certainement rempli avec honneur d’importantes fonctions de l’État. […] … C’est un reste des vieilles coutumes barbares ; il faut, à tout prix, changer cela, pour l’honneur de la civilisation ! […] Frantz-Jourdain, l’habile et vaillant architecte de la Légion d’Honneur. […] Lugné-Poe aura l’honneur de représenter comme il eut l’honneur, contre toutes les hostilités des pédants et les railleries des sots, de représenter, pour notre joie, les principaux chefs-d’œuvre d’Ibsen.
La fondation du Collége de Compiegne, à ses propres dépens, suffiroit pour faire honneur à sa mémoire, si ses Ouvrages ne lui donnoient un rang parmi nos Littérateurs estimables.
Pourrez-vous me dire ce qui se passe dans la tête imbécile d’un artiste, lorsque ayant à caractériser une Calipso, il n’imagine rien de mieux que de lui faire faire les honneurs de la table [?]
L’historien de Jeanne d’Arc et de Du Guesclin, le chroniqueur grandiose des guerres des xive et xve siècles dans le pays dont vous êtes présentement l’honneur et qui est notre pays à tous les deux, ces livres robustes et sensés, écrits avec toutes les qualités de l’esprit de la forte race à laquelle vous appartenez, seront jugés plus tard et prochainement, mais aujourd’hui ce que je vous offre n’est pas le témoignage de la justice, c’est le témoignage de la sympathie.
La scène est au Pirée, petit port d’Athènes, à quelques stades de la ville, le soir d’un jour de fête en l’honneur de la Diane de Thrace. […] La modération et la douceur rendent la vieillesse agréable ; les défauts contraires font le malheur de l’homme âgé, comme ils feraient celui de l’homme jeune. » Il cite ces vers de Pindare à l’appui de son opinion, sur le bonheur de vieillir dans l’honneur et dans l’aisance : « L’espérance l’accompagne en berçant doucement son cœur et allaitant sa vieillesse, l’espérance, qui gouverne à son gré l’esprit flottant des mortels, etc. […] Et ainsi de tous les autres…, etc. » « Et si jamais, ajoute-t-il, un homme habile dans l’art d’exercer divers rôles venait dans notre République et voulait nous réciter ses poèmes, nous lui rendrions honneur comme à un être divin, privilégié, enchanteur ; mais nous lui dirions qu’il n’y a pas d’homme comme lui dans notre République, et, après avoir répandu des parfums sur sa tête et l’avoir couronné de fleurs, nous le proscririons de l’État. » Si cette division des facultés et des professions ne vient pas de l’Inde, par une servile imitation des castes, elle prélude à cette division moderne du travail, mutilation tout industrielle des facultés de l’homme, qui fait d’excellents ouvriers machines, et de détestables hommes pensants. […] Il n’admet dans sa République que des hymnes en l’honneur des dieux ; toutes les œuvres d’agrément sont proscrites. […] Et le tout finit par une homélie vague en l’honneur de la vertu.
C’est à cette demande, à ces préoccupations, à ces inquiétudes inattendues, que répondait Chateaubriand, quand il adressait à Fabre la lettre que voici : « Monsieur, « J’ai reçu votre obligeante lettre, ainsi que le paquet que vous m’avez fait l’honneur de m’envoyer par Son Éminence monseigneur le cardinal de Consalvi. […] « J’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur, Chateaubriand. […] J’aurai sûrement l’honneur de vous y saluer. […] Son salon, rouvert avec la paix, accueillait tous les voyageurs intéressants qui briguaient l’honneur de la voir. […] Née à Stolberg, dans une famille privée, prise par ambition dans son couvent de chanoinesses pour régénérer une famille royale, maltraitée par le prétendant son mari, obligée de s’en séparer pour éviter les derniers outrages, séduite par l’amour d’un homme qu’elle croyait grand ; pendant cette séparation, le prétendant mort, et ne devant plus rien à son nom, elle accepta une pension modique de la France et une de l’Angleterre pour soutenir son rang de princesse et l’honneur de son trône évanoui !
Mais l’amour et la poésie même, selon Brantôme, étaient impuissants à reproduire à cette période encore croissante de sa vie une beauté qui était dans la forme moins encore que dans le charme ; la jeunesse, le cœur, le génie, la passion qui couvait encore sous la sereine mélancolie des adieux ; la taille élevée et svelte, les mouvements harmonieux de la démarche, le cou arrondi et flexible, l’ovale du visage, le feu du regard, la grâce des lèvres, la blancheur germanique du teint, le blond cendré de la chevelure, la lumière qu’elle répandait partout où elle apparaissait, la nuit, le vide, le désert qu’elle laissait où elle n’était plus, l’attrait semblable au sortilége qui émanait d’elle à son insu et qui créait vers elle comme un courant des yeux, des désirs, des âmes, enfin le timbre de sa voix qui résonnait à jamais dans l’oreille une fois qu’on l’avait entendu, et ce génie naturel d’éloquence douce et de poésie rêveuse qui accomplissait avant le temps cette Cléopâtre de l’Écosse sous les traits épars des portraits que la poésie, la peinture, la sculpture, la prose sévère elle-même nous ont laissés d’elle ; tous ces portraits respirent l’amour autant que l’art ; on sent que le copiste tremble d’émotion, comme Ronsard en peignant ; un des contemporains achève tous ces portraits par un mot naïf qui exprime ce rajeunissement par l’enthousiasme qu’elle produisait sur tous ceux qui la voyaient : « Il n’y avoit point de vieillards devant elle, écrit-il : elle vivifioit jusqu’à la mort. » VI Un cortége de regrets plus que d’honneur la conduisit jusqu’au vaisseau qui allait l’emporter en Écosse. […] Le musicien élevé rapidement par elle de sa condition domestique au sommet du crédit et des honneurs, devint, sous le nom de secrétaire d’État, le favori plus que le ministre de sa politique. […] XV Marie Stuart, refroidie ainsi pour Darnley, prodigua tout à Rizzio : le crédit, l’empire, les honneurs, l’éclat déhonté des familiarités les plus hardies. […] traître, fils de traître, lui dit-elle, voilà la récompense que tu réservais à celui qui t’a fait tant de bien et tant d’honneur ! […] La modestie ne permet pas de répéter ce qu’elle a dit de lui, et cela ne serait pas à l’honneur de la reine. » L’insolence du nouveau favori avait la férocité de son origine.
Un lâche affront qu’il éprouva alors de la part d’un grand seigneur de la maison de Rohan le força à demander réparation les armes à la main ; la réparation lui fut indignement refusée ; il ne crut pas pouvoir rester plus longtemps dans une patrie qui lui interdisait de venger son honneur, il se retira en Angleterre, il y passa deux ans dans un petit village nommé Mandworth, aux environs de Londres. […] Les princes d’Allemagne se disputaient l’honneur de sa correspondance. […] Voltaire y trouverait, indépendamment de l’amitié d’un roi philosophe, la liberté de penser, le droit de penser tout haut devant son siècle, les honneurs de la cour auxquels il n’était pas insensible, une place de chambellan, une pension de vingt mille francs, un logement dans les palais du roi et l’intimité d’un homme supérieur à son trône. […] Il demanda son congé ; il renvoya, avec des vers d’une affection équivoque, ses croix de chambellan, ses honneurs, ses pensions. […] Le clergé, qui ne pouvait se déclarer satisfait de quelques déclarations incomplètes d’orthodoxie du mourant, révoquées aussitôt que données aux prêtres de sa paroisse, ne pouvait, sans se désavouer lui-même, lui donner les saints honneurs de la sépulture.
Toutes ces observations faisaient honneur à leur sagacité orthodoxe, mais il en résultait pour leurs élèves un horizon singulièrement fermé. […] Ce prêtre était ensuite leur gloire, leur enfant, leur honneur. […] Le monde le plus riche et le plus influent de Paris lui offrit ce qu’il voulut, places, honneurs, importance, argent. […] Je fis un jour un Alexandre qui doit être au Cahier d’honneur, et que je publierais si je l’avais. […] Dans une des utopies de société aristocratique que je rêve, il n’y aurait qu’une seule peine, la peine de mort, ou plutôt l’unique sanction serait un léger blâme des autorités reconnues, auquel aucun homme d’honneur ne survivrait.
est le fond de ce pays démocratique, les a enjolivées d’un bien charmant détail, inventé en l’honneur du Grand Lama qu’elle adore… et de ses produits. […] Mais quant à la moralité de ce livre, dans lequel tout ce que le monde respecte à juste titre : les grandeurs sociales, les pouvoirs, les royautés, les aristocraties, les religions, les législations sévères, tout ce qui fut l’honneur de l’Histoire, est insulté, — systématiquement et résolument insulté, — je n’hésiterai point à dire qu’elle est basse. […] Courbé, aplati, stupéfié sous l’ascendant de ces calomnies, le clergé, il faut bien le dire, a laissé imbécillement établir aux ennemis de l’Église — car ils l’ont établi — qu’Alexandre VI était la Trinité de l’inceste, de la fornication et de l’empoisonnement sur le trône pontifical de saint Pierre, et, chose inouïe et particulièrement lamentable ‘ il a fallu attendre jusqu’à ces derniers temps pour qu’un protestant — Roscoe — eût un doute sur ces monstruosités fabuleuses, pour que le doux Audin, qui n’était pas un prêtre, mais un laïque, s’inscrivît hardiment en faux contre elles, et pour que Rohrbacher, qui n’y croyait pas et qui les discuta en passant, avec une force de bon sens herculéenne, dans sa grande Histoire de l’Église, écrivît ce mot, qui sent la vieille épouvante, incorrigible, du prêtre : « Il faudrait, pour bien faire, qu’un protestant honnête homme allât jusqu’au fond de cette question d’Alexandre VI », — comme si ce n’était pas plutôt à un prêtre catholique que l’honneur d’un pareil sujet incombait ! […] À tout seigneur tout honneur, même dans l’erreur ! […] Je n’ai pas voulu descendre, dans l’examen de ce livre, jusqu’aux chicanes d’une critique de détail avec un homme qui, comme l’auteur, est assez haut placé pour qu’on lui fasse l’honneur d’une critique qui relève plus de la synthèse que de l’analyse.
Le Journal du Léman nous fait l’honneur de nous citer avec éloge, et nous l’en remercions.
L’Historien de l’Académie veut, sans doute, le louer de son assiduité aux Assemblées, mérite peu intéressant pour le Public ; ou peut-être fait-il allusion à la vaste & profonde érudition de M. de Meziriac : en ce cas, il fait plus d’honneur à l’Académie Françoise, qu’elle ne mérite.
Si elle eût su se borner à son vrai genre, elle jouiroit, sans aucun reproche, d’une place distinguée parmi les femmes qui font le plus d’honneur au Parnasse François.
Son Supplément aux rêveries du Maréchal de Saxe, l’Histoire intéressante qu’il a donnée de ce fameux Guerrier, & ses autres Ouvrages sur l’Art de la Guerre, font autant d’honneur à sa plume, qu’il s’est acquis de gloire en en pratiquant les maximes ; en sorte qu’on peut dire de ce Militaire Ecrivain, codem animo scripsit quo debellavit.
La Bibliotheque poétique, le choix de Poésies morales, les Passe-temps poétiques, historiques & critiques, sont des Compilations qui font honneur à son goût & à ses mœurs.
J’aurai à vous demander, lorsque j’aurai l’honneur de vous aller voir, quelques noms propres qui ne sont désignés que par des initiales.
Lui-même, rendant compte en 1836 des poésies nouvellement publiées, constatait la décadence générale de la poésie secondaire, tout à l’honneur, disait-il, de la poésie du même rang qui florissait sous la Restauration.
La versification en est douce, harmonieuse & facile, le style pur, débarrassé de ces fadeurs amoureuses qu'on prodigue si maladroitement & jusqu'à la satiété sur le Théatre de l'Opéra : la pompe & le merveilleux y sont amenés par le sujet même, & sans le secours de la Mythologie, mérite qui n'a pas été assez senti, mais qui n'en fait pas moins honneur au talent du Poëte.