/ 1404
817. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexandre de Humboldt »

Seulement, j’insiste sur ce point, le mordant survenu à Humboldt, qui se contentait d’appeler, comme un vieux libéral qu’il était, les ministres berlinois des momies en service extraordinaire, et de se moquer des sottises adhérentes ou inadhérentes à toutes les espèces de gouvernements, ce mordant ne fut point celui qu’on a dit, c’est-à-dire la férocité tardive d’un vieux Cléon, d’un vieux Méchant, cynique et comique.

818. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Sabran et le chevalier de Boufflers »

À toutes les déclarations d’amour et de désespoir de sa malheureuse maîtresse abandonnée, il répondit par : administration et gouvernement.

819. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVI. Buffon »

C’est alors qu’il créa des naturalistes qui durent l’aider dans le gouvernement de ce Jardin, ouvert aux produits des quatre règnes de la nature et qui vinrent de tous les coins du globe s’y accumuler !

820. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »

Tel est le chemin que l’auteur de l’Affaiblissement de la Raison, parcourt, après l’avoir creusé, pour arriver à cette question de l’influence du paganisme sur de jeunes âmes, qui ne semble être qu’une question de rhétorique aux esprits superficiels, mais qui est, pour les esprits profonds, une question de philosophie, de gouvernement, d’avenir du monde.

821. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXI. Philosophie positive »

Est-ce l’idée que le gouvernement actuel doit abandonner le rétablissement de l’ordre intellectuel à la libre concurrence des penseurs indépendants, ce qui prouve, par parenthèse, qu’il n’y a rien de plus près d’un imbécile qu’un sectaire ?

822. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXIV. Alexandre de Humboldt »

Seulement, j’insiste sur ce point : le mordant survenu à Humboldt, qui se contentait d’appeler, comme un vieux libéral qu’il était, les ministres berlinois des momies en service extraordinaire, et de se moquer des sottises, adhérentes ou inadhérentes à toutes les espèces de gouvernements, ce mordant ne fut point celui qu’on a dit, c’est-à-dire la férocité tardive d’un vieux Cléon, d’un vieux Méchant, cynique et comique.

823. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Lacordaire. Conférences de Notre-Dame de Paris » pp. 313-328

Jésus-Christ devient pour lui comme le portique et le degré qui conduit à la partie vraiment supérieure des Conférences, c’est-à-dire encore au gouvernement de Dieu.

824. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Dargaud »

… Pourquoi faut-il qu’un écrivain d’autant de cœur que l’auteur de la Famille ne soit pas de la vraie religion des grands artistes, de cette religion de Byron-le-mauvais, mais perfectionné par la vie, quand il voulut qu’Allegra fût catholique et quand il écrivit sur son tombeau : « C’est moi qui retournerai vers elle, mais elle ne reviendra jamais vers moi. » En poésie, en moralité sensible, en cœur humain, il n’y a plus rien à attendre en dehors du catholicisme, pas plus qu’en politique, en gouvernement, en science sociale.

825. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « E. Caro »

Nous en avons eu presque autant que de gouvernements politiques.

826. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Achille du Clésieux »

Pendant que les autres, depuis Fourier jusqu’à Cabet, enflaient et crevaient leurs bulles de savon, lui, du Clésieux, réalisait au profit des masses pauvres, qu’il christianisait et auxquelles il donnait l’intérêt du travail, des choses superbes et solides, et dans l’exercice de sa charité il montrait presque des facultés de gouvernement.

827. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVI. Des sophistes grecs ; du genre de leur éloquence et de leurs éloges ; panégyriques depuis Trajan jusqu’à Dioclétien. »

Près d’elle est la justice, dont le regard est à la fois imposant et doux ; le génie du gouvernement, attentif et sévère ; la paix qui sourit avec grâce, et la raison sage qui sert de ministre : et la loi en cheveux blancs, portant un sceptre d’or, et dont rien ne peut combattre la force.

828. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Leur gouvernement, leurs lois, leurs mœurs sont enveloppés de formes surannées et offrent encore à l’univers comme un musée vivant du moyen âge ; ils n’en sont pas moins le peuple moderne par excellence. […] Le gouvernement disparaît devant l’importance des citoyens. […] La vanité du Français ne s’applique presque jamais qu’à son histoire passée ; avec lui, on a du moins cette ressource qu’il dira sans se gêner tout le mal possible de l’état présent de son pays ; il va calomnier sans se faire prier ses concitoyens et son gouvernement. […] Henri VIII, Marie la Sanglante, Élisabeth avaient beaucoup moins parlé de droit divin et de monarchie patriarcale ; mais, sous leurs règnes, le gouvernement de la libre Angleterre était devenu un gouvernement oriental, selon le mot de Hume qui, de sa nature, est peu porté à l’hyperbole. […] Mais les hommes sont ainsi faits qu’ils subissent les choses et qu’ils se révoltent devant les mots : aussi les fiers Anglais se soulevèrent-ils devant la théorie du gouvernement qu’ils avaient supporté en fait.

829. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Il en veut, et avec raison, au gouvernement qui n’a pas su prévenir cette crise d’inutile destruction, et s’il modifie, après l’événement, ses points de vue sur les procédés efficaces qu’il y avait lieu d’employer, il ne fait que se conformer à la méthode des sciences d’observation.‌ […] Taine dans le professorat coïncidait avec cet effort antiphysique — ce vieux mot de Rabelais mérite d’être indéfiniment repris et répété — d’un gouvernement qui, là comme ailleurs, trahissait le vice de son origine. […] Ni la raison philosophique, ni la culture artistique et littéraire, ni même l’honneur féodal, militaire et chevaleresque, aucun code, aucune administration, aucun gouvernement ne suffit à le suppléer dans ce service. […] C’est une formule de Comte, identique à celle de Bonald : « Le gouvernement ne doit considérer l’homme que dans la famille. » Entre parenthèses, vous voyez que notre définition, qui unit le traditionalisme au positivisme, n’est pas un paradoxe. […] Politiquement, il est trop évident que ni l’Allemagne ni la Russie ne donnent aucun signe d’une marche vers le gouvernement des majorités24.

830. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Serait-ce de l’indépendance que lui conserva son gouvernement ? […] Diversités de la comédie sous les gouvernements divers. […] L’esprit des gouvernements modernes lui est trop contraire pour qu’elle se renouvelle jamais. […] Elle entend dire chaque jour qu’il n’y a plus de véritables hommes dans le gouvernement ; et puisqu’il n’y en a plus, c’est aux femmes à gouverner. […] Le premier naquit des circonstances particulières à la démocratie d’Athènes ; le second, d’une imitation générale des mœurs humaines sous tous les gouvernements.

831. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome II

Il en est de même de ces discussions sur l’infériorité et la dépendance des femmes, comme de ces questions métaphysiques sur l’origine des sociétés et sur les droits des gouvernements ; on ne peut les entamer sans ébranler les bases du corps politique et opérer des révolutions funestes. […] Qu’eût-il dit s’il avait pu voir cette compagnie, après avoir depuis longtemps perdu le goût, se précipiter dans les derniers excès de la démence, et devenir le foyer d’une conspiration contre le gouvernement alors établi pour le maintien de la société ? […] En effet, l’esprit de la Bible domine dans Athalie : la pièce est fondée d’un bout à l’autre sur la religion des Juifs ; et c’est parce que cet esprit de l’ancienne loi et des prophètes, ce caractère du gouvernement et de la religion des Juifs sont étrangers à la plupart des spectateurs, qu’ils n’entrent pas assez dans l’intérêt de la pièce.

832. (1900) Molière pp. -283

On décida qu’il y aurait trois soirées par semaine, chaque soirée se partagerait deux conférences ; et on s’adressa au gouvernement pour obtenir l’autorisation nécessaire… Ombrageux et méfiant par nature, le Gouvernement impérial ne vit pas ces conférences d’un œil favorable. […] Le nom de ces derniers, l’opposition constante qu’ils avaient faite au Gouvernement impérial, leur talent, leur habileté, et l’autorité dont ils jouissaient, avaient excité au dernier point l’inquiétude ombrageuse de Napoléon III. […] Je ne crois pas, je l’ai dit, je ne puis pas croire que Molière se soit posé pour but de déterminer la ruine de la noblesse par le ridicule, comme Louis XIV la ruinait par son gouvernement, en substituant partout, dans les grandes charges, les roturiers aux gentilshommes. […] Il y a toujours eu, chez les hommes, une tendance à imiter dans leur maison le gouvernement de l’État. […] Aujourd’hui, l’autorité plus douce a rendu les scandales de ce genre plus rares ; nous avons mis partout des dehors plus honnêtes, des maximes plus honnêtes, des maximes plus régulières, et c’est la grande gloire de Molière de s’être fait d’avance le défenseur de ces maximes dans le gouvernement de la famille.

833. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

Lorsque Louis XIV prit en main le gouvernement après la mort de Mazarin, l’Auvergne était un des pays les plus signalés par le nombre comme par l’impunité audacieuse des crimes ; dès 1661 et dans les années suivantes, les intendants ne cessaient d’y dénoncer à Colbert toutes sortes d’abus de pouvoir et d’excès de la part des nobles, protégés et couverts qu’ils étaient par les officiers mêmes de justice : ce fut aussi l’Auvergne que l’on jugea à propos de choisir pour commencer la réparation dans le royaume. […] On y trouvera l’exposé le plus exact, et puisé aux meilleures sources, de l’état intérieur de la France dans ces premières années du gouvernement de Louis XIV.

834. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Le poëte méconnu, étouffé, ulcéré, que les gouvernements haïssent ou dédaignent, et que la foule ne couronne pas, devint pour M. de Vigny un héros favori, dont il revendiqua les douleurs et dont il vengea l’angoisse. […] Plaçant donc tour à tour l’art, ou du moins la poésie, en présence des gouvernements, en présence du public et des salons, en présence des critiques et des gens de lettres, enfin en présence des philosophes, il la vit de toutes parts entourée ou d’indifférents, ou d’ennemis et d’oppresseurs ; il s’attacha d’autant plus étroitement à la noble idée en détresse ; il y reporta tout son dévouement.

835. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

A la philosophie du dix-huitième siècle, qui préconisait la nature de l’homme, a succédé le gouvernement parlementaire, qui lui fait des compliments soir et matin : comment ne serait-il pas gâté ? […] Dans un gouvernement constitutionnel, où il faut tout haut se louer quelque peu soi-même (on en a des exemples) et louer à la fois la majorité des assistants, on voit que M. de La Rochefoucauld n’aurait pu être autre chose que ce qu’il fut de son temps, un moraliste toujours. — J’ajouterai encore cette note écrite après coup, mais qui revient bien à ce qui précède :« Il parlait à ravir devant deux ou trois ou cinq personnes ; mais dès que cela devenait cercle, et à plus forte raison devant un auditoire, il ne le pouvait plus. — Il avait grande peur du ridicule, il le sentait vivement, il le voyait là où d’autres moins délicats ne le voyaient pas.

836. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

En politique, on y était royaliste en ce sens qu’on aimait mieux Louis XVI que ses juges, et les émigrés que les jacobins ; mais on s’y montrait, en général, assez disposé à embrasser tout gouvernement régulier, tout ce qui garantirait l’ordre et le repos. […] Lorsque, après un an environ, le nouveau gouvernement s’étant tout à fait affermi, Mme de Vergennes eut recours à elle et lui exprima le désir d’une position pour son gendre, de quelque place, par exemple, au Conseil d’État, elle la retrouva toute grâce, toute bienveillance.

837. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Introduction. » pp. -

. —  Tantôt les circonstances politiques ont travaillé, comme dans les deux civilisations italiennes : la première tournée tout entière vers l’action, la conquête, le gouvernement et la législation, par la situation primitive d’une cité de refuge, d’un emporium de frontière, et d’une aristocratie armée qui, important et enrégimentant sous elle les étrangers et les vaincus, mettait debout deux corps hostiles l’un en face de l’autre, et ne trouvait de débouché à ses embarras intérieurs et à ses instincts rapaces que dans la guerre systématique ; la seconde exclue de l’unité et de la grande ambition politique par la permanence de sa forme municipale, par la situation cosmopolite de son pape et par l’intervention militaire des nations voisines, reportée tout entière, sur la pente de son magnifique et harmonieux génie, vers le culte de la volupté et de la beauté. —  Tantôt enfin les conditions sociales ont imprimé leur marque, comme il y a dix-huit siècles par le christianisme, et vingt-cinq siècles par le bouddhisme, lorsque autour de la Méditerranée comme dans l’Hindoustan, les suites extrêmes de la conquête et de l’organisation aryenne amenèrent l’oppression intolérable, l’écrasement de l’individu, le désespoir complet, la malédiction jetée sur le monde, avec le développement de la métaphysique et du rêve, et que l’homme dans ce cachot de misères, sentant son cœur se fondre, conçut l’abnégation, la charité, l’amour tendre, la douceur, l’humilité, la fraternité humaine, là-bas dans l’idée du néant universel, ici sous la paternité de Dieu. —  Que l’on regarde autour de soi les instincts régulateurs et les facultés implantées dans une race, bref le tour d’esprit d’après lequel aujourd’hui elle pense et elle agit ; on y découvrira le plus souvent l’œuvre de quelqu’une de ces situations prolongées, de ces circonstances enveloppantes, de ces persistantes et gigantesques pressions exercées sur un amas d’hommes qui, un à un, et tous ensemble, de génération en génération, n’ont pas cessé d’être ployés et façonnés par leur effort : en Espagne, une croisade de huit siècles contre les Musulmans, prolongée encore au-delà et jusqu’à l’épuisement de la nation par l’expulsion des Maures, par la spoliation des juifs, par l’établissement de l’inquisition, par les guerres catholiques ; en Angleterre, un établissement politique de huit siècles qui maintient l’homme debout et respectueux, dans l’indépendance et l’obéissance, et l’accoutume à lutter en corps sous l’autorité de la loi ; en France, une organisation latine qui, imposée d’abord à des barbares dociles, puis brisée dans la démolition universelle, se reforme d’elle-même sous la conspiration latente de l’instinct national, se développe sous des rois héréditaires, et finit par une sorte de république égalitaire, centralisée, administrative, sous des dynasties exposées à des révolutions. […] Montesquieu, Esprit des lois, Principes des trois gouvernements.

838. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (1re partie). Littérature scientifique » pp. 221-288

Bastide, à qui j’avais laissé ma place de ministre des affaires étrangères de France, pour continuer à sièger dans la commission exécutive du gouvernement pendant les premiers mois de la république. […] Me voilà bien récompensé, en vérité, des efforts que j’ai faits, depuis mon arrivée au pouvoir, pour maintenir la concorde entre les deux gouvernements, pour éloigner tout prétexte de guerre !

839. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

Leur gouvernement est à peine sensible : c’est la maison qui marche, ce ne sont pas eux qui la conduisent. […] Je me dis souvent que le bon sens vulgaire est peu capable d’apprécier le gouvernement providentiel soit de l’humanité, soit de l’univers, soit de l’individu.

840. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — II » pp. 261-274

Le second acte, possible seulement au lendemain de sa mort, était d’écrire contre le despotisme et le gouvernement personnel d’un seul.

841. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « HOMÈRE. (L’Iliade, traduite par M. Eugène Bareste, et illustrée par M.e Lemud.) —  premier article .  » pp. 326-341

Le gouvernement de plusieurs n’est pas bon, a dit Homère lui-même ; qu’il n’y ait qu’un maître et qu’un roi !

842. (1874) Premiers lundis. Tome II « Hippolyte Fortoul. Grandeur de la vie privée. »

Partout en Allemagne, on l’attend, on l’a cru voir passer dans chaque cavalier inconnu, les peuples prêts à saluer, comme toujours, l’homme du destin, les gouvernements attentifs à saisir le conquérant déchaîné.

843. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Avertissement sur la seconde édition. » pp. 23-54

Car enfin il s’agissoit de prouver au Gouvernement, qu’un Livre dont le but est de réprimer les abus de la Littérature & les scandales de la Philosophie, de rappeler aux loix de la raison & du goût ; qu’un Livre dont tout le crime est de rabaisser tous les Coryphées de la génération nouvelle, & d’attaquer sans ménagement les ennemis de l’ordre & de toute autorité, étoit une œuvre de ténebres, & méritoit l’indignation de l’autorité même.

844. (1860) Ceci n’est pas un livre « Décentralisation et décentralisateurs » pp. 77-106

À moins que le Gouvernement ne daigne faire — des littérateurs — une nouvelle classe de fonctionnaires.

845. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VII. Les hommes partagés en deux classes, d’après la manière dont ils conçoivent que s’opère en eux le phénomène de la pensée » pp. 160-178

Ainsi, en définitive, de ce que l’opinion des peuples existe à présent comme puissance dirigeante, il ne finit pas conclure la souveraineté du peuple et l’usurpation des gouvernements.

846. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Introduction. Du bas-bleuisme contemporain »

Les gouvernements eux-mêmes qui se croient à la tête des mœurs, lorsqu’ils se traînent à leur queue, se laissent gagner et pénétrer par la tache d’huile aussi mollement que l’opinion.

847. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Buloz »

Sous Louis-Philippe, il s’était donné, et on l’avait pris, comme le chef d’emploi de tous les hommes célèbres, comme le cornac de tous les éléphants littéraires, qu’il devait amener par la trompe… Il maquignonnait pour le compte du gouvernement et pour le sien… Il laissait croire, avec des airs discrets et importants, que la Revue des Deux Mondes était le chemin qui conduisait à la députation, à la diplomatie (elle y avait conduit Lœve Vemias), à l’administration, au haut enseignement.

848. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. de Lacretelle » pp. 341-357

Les reproches que l’Histoire fera à Lamartine seront, pour la postérité, — oublieuse des fautes politiques parce que la politique est chose de passage, — noyés dans le sentiment de ses œuvres, qui donneront toujours à ceux qui les liront un bonheur qu’aucune forme de gouvernement ne peut donner, et elles ne feront pas plus de bruit, à quelques siècles de distance, que les gouttelettes d’eau des avirons soulevés quand la barque touche au rivage !

849. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VI. M. Roselly de Lorgues. Histoire de Christophe Colomb » pp. 140-156

L’étude approfondie de Christophe Colomb, de ses plans, de ses écrits dans ce qui nous reste de ce grand homme, la connaissance de ses travaux, de son malheureux gouvernement sur le terrain de sa conquête où il déploya l’inutilité de trop de vertus pour les hommes qu’il avait à conduire, la pureté de sa gloire et la beauté céleste de ses infortunes, ont pu forcer l’historien à conclure que cet homme, plus grand que nature et de hauteur de prophète, était le dernier missionnaire de la Providence sur la terre.

850. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Gaston Boissier » pp. 33-50

Ou bien donc l’Académie aurait été ingrate comme un gouvernement !

851. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Vie de la Révérende Mère Térèse de St-Augustin, Madame Louise de France »

Et voici pour l’esprit borné, voici pour la bête de la Revue des Deux Mondes : Elle avait, comme la grande sainte Thérèse dont elle portait le nom, le discernement de la valeur des âmes, et elle en avait le gouvernement.

852. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXI. De Thémiste, orateur de Constantinople, et des panégyriques qu’il composa en l’honneur de six empereurs. »

« Puisque tu as ce désir, lui dit-il, si les hommes ne sont heureux, ce sera la faute de ceux qui n’useront pas de ton âme pour tout ce qui est honnête et grand. » Il exhorte cet empereur à ne négliger aucun des soins du gouvernement.

853. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Pourquoi, m’a-t-il répété hier, pourquoi Mme de Staël ne s’attache-t-elle pas à mon gouvernement ? […] Il découvre qu’elle est une harangue, moyen de pédagogie et de gouvernement. » M.  […] En bon patriote il approuvait fort son gouvernement sur ce point. […] Mais qu’un professeur soit athée ou qu’un pasteur nie la divinité de Jésus-Christ, cela n’inquiète point les gouvernements qui savent bien que la pensée ne se traduira jamais en action. […] Cousin s’appropria la philosophie allemande, et la métamorphosa, pour en faire une doctrine impérieuse et un moyen de gouvernement.

854. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Ils y avaient établi le gouvernement populaire. […] On a beaucoup trop dit que la paix fait fleurir les arts ; que les temps calmes, que les gouvernements réguliers favorisent l’éclosion des talents. […] Comme toutes les autres charges du gouvernement populaire, elle avait subi de fréquentes altérations. […] Il y rétablit le gouvernement des Noirs ; il livre la ville à ses soldats. […] Mais elle avait, comme les cités italiennes, son gouvernement municipal où les artisans avaient part.

855. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Platon a écrit sur la politique deux ouvrages, l’un, intitulé la République, où il expose la théorie du gouvernement idéal ; l’autre, intitulé les Lois, où il détaille la constitution d’un gouvernement moins parfait, approprié à la faiblesse des hommes. […] La suppression du chœur, la défense formelle faite aux poètes par le gouvernement d’introduire des personnages réels sur la scène, l’installation même de la Muse au foyer domestique, tout cela n’est que l’accompagnement extérieur de l’altération profonde que subit la comédie en passant de l’ancienne forme à la nouvelle.

856. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

C’est cette fière et persistante pensée qui produit et conduit tout le livre de Fortescue. « Il y a deux sortes de royautés, dit-il, desquelles l’une est le gouvernement royal et absolu, l’autre est le gouvernement royal et constitutionnel153. » Le premier est établi en France, le second en Angleterre. « Et ils diffèrent en cela que le premier peut gouverner ses peuples par des lois qu’il fera lui-même, et ainsi mettre sur eux des tailles et autres impositions, telles qu’il voudra, sans leur consentement. […] Ils vont courbés et sont faibles, et ne sont pas capables de combattre et de défendre le royaume ; ils n’ont point d’armes non plus, ni d’argent pour en acheter156. » « Voilà les fruits du gouvernement absolu. […] Nos rois, ont livré avec eux huit batailles, et se tenaient dans leurs rangs qui formaient l’infanterie de nos armées, tandis que les rois de France se tenaient au milieu de leur cavalerie ; le prince montrait ainsi des deux parts où était la principale force. » De pareils hommes, dit Fortescue, peuvent faire un vrai jury, et aussi voter, résister, s’associer, accomplir toutes les actions par lesquelles subsiste un gouvernement libre ; car ils sont nombreux dans chaque canton ; ils ne sont point « abrutis », comme les paysans craintifs de France ; ils ont leur honneur et celui de leur famille à conserver », ils sont bien approvisionnés d’armes, ils se souviennent qu’ils ont gagné des batailles en France160.

857. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

Dès 1813, il écrivait : « J’ai simplifié ma politique ; elle consiste à présent à détester à mort tous les gouvernements qui existent1254. » Cette fois, à Ravenne, sa maison était le centre et l’arsenal des conspirateurs, et il se préparait généreusement et imprudemment à sortir en armes avec eux pour tenter la délivrance de l’Italie. « Ils veulent s’insurger ici, écrivait-il sur son journal1255, et doivent m’honorer d’une invitation. […] Il était — trop différent, incapable de plier ses pensées — à celles des autres, quoique son âme eût été foulée — dans sa jeunesse par ses propres pensées ; toujours retranché dans son indépendance, —  refusant de livrer le gouvernement de son esprit — à des âmes contre lesquelles la sienne se révoltait, —  fier jusque dans un désespoir qui savait trouver — une vie en lui-même, et respirer en dehors de l’humanité ! […] Southey, poëte lauréat, disait de lui, en beau style biblique, qu’il tenait de Moloch et de Belial, mais surtout de Satan, et avec une générosité de confrère, réclamait contre lui l’attention du gouvernement. […] En Italie, la beauté du climat, le sens inné du beau et le despotisme du gouvernement suggéraient la vie oisive, les mœurs relâchées, la religion imaginative, le culte des arts et la recherche du bonheur.

858. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Nous avons eu successivement, sous Louis XIV, la dispute des anciens et des modernes ; sous Louis XV, celle des Piccinistes et des Gluckistes ; sous la Restauration, celle des classiques et des romantiques ; en même temps, les luttes de la foi et de la raison, de l’autorité et de la liberté, les controverses économiques et constitutionnelles, Depuis soixante ans, il y a eu dans le gouvernement français douze révolutions et seize coups d’état, exécutés tantôt par le pouvoir, tantôt par le peuple. […] Maxime Du Camp, dit-il, appartient à cette génération née dans les dix dernières années de la Restauration, qui s’imprégna de l’influence pernicieuse, corruptrice, fausse et doctrinaire du gouvernement de la branche cadette. […] Le gouvernement républicain lui acheta même une toile importante, l’Après-dînée à Ornans, que j’ai revue, au musée de Lille, à côté des vieux maîtres, et qui tient une place honorable au milieu d’œuvres consacrées. […] Comment en eût-il été autrement pour l’art, à une époque où il avait pour corollaires une philosophie dite doctrinaire, parce qu’elle n’avait pas plus de doctrine que les poitrinaires n’ont de poitrine, et un gouvernement à bascule qui n’avait pas d’autre but, pas d’autre pensée que ceux de sa propre conservation, et à qui il était réservé d’arriver au maximum de sa confiance en lui-même à l’heure précisément où il allait mourir de ses propres mains ? […] Et sans aller courir si loin, n’avons-nous pas sous les yeux un symptôme analogue plus éloquent encore dans ce beau zèle dont le gouvernement s’est pris tout à coup pour les chants populaires de la France, sans s’effrayer des crudités, des brutalités, des trivialités qu’il va mettre ainsi en faisceau.

/ 1404