La bizarrerie capricieuse du prince Potemkin fut le principal ressort de cette petite comédie.
. — Le Monde renversé, comédie en vers (1853). — Dante et Béatrix (1853). — La Muse de Corneille (1854). — Le Quinze janvier ou la Muse de Molière (1860). — Le Fils de la terre, roman (1864). — Agamemnon, tragédie en cinq actes (1868). — La Fille de Roland, drame en quatre actes (1875). — Les Noces d’Attila, drame en quatre actes (1881). — Poésies complètes, 1850-1881 (1881). — La Lizardière, roman (1883). — Le Jeu des vertus, roman d’un auteur dramatique (1885). — Mahomet (1888). — Le Fils de l’Arétin (1806). — France… d’abord !
Mais à peu près dans le même temps elle reçut Pierre Corneille, dont la vie poétique commença en 1625 par la comédie de Mélite dont nous avons parlé.
Après 1838, après la Comédie de la Mort, il tend de tous ses efforts à cette tranquillité un peu froide qui le rapproche de Goethe, et il ne se permet plus les demi-aveux qui, auparavant, pouvaient servir de point de repère à l’observateur pour l’étude de son développement sentimental et intellectuel. […] Dans tous ces tristes caractères, il y a bien les éléments de la comédie intime et bourgeoise. […] Étant donné que le rire a pour origine une disproportion brusque, il naît ici, comme dans toute comédie d’observation, de l’écart violent entre le spectacle de la réalité que présente l’écrivain, et le sentiment de l’idéal que nous portons inné dans nos âmes. […] Ils diffèrent aussi profondément entre eux que les drames ou comédies de Shakespeare se distinguent des puissants traités géométriques où Spinoza étudiait et commentait les passions. […] Quels que soient l’heure ou l’aspect de sa carrière que l’on envisage, aussi bien dans ses productions d’art que dans ses souvenirs personnels, dans ses comédies en vers comme dans ses contes en prose, on aboutira toujours à des conclusions sereines, à une conception de l’univers naturellement épicurienne.
Mais ni l’imposteur dans la comédie, ni le soudard Philippe Bridau dans le roman, n’attirent sur eux toute la lumière. […] Cette antinomie se retrouve dans la comédie de mœurs. […] L’on a pu avec raison dire que la société d’aujourd’hui ressemble à la Comédie humaine plus que la société d’après laquelle cette Comédie a été composée. […] « La Société », disait-il dans la préface de la Comédie humaine, « ressemble à la nature. […] Cette curiosité multiple et changeante n’est pas une comédie.
— Il y a eu l’inauguration de la statue de Molière au carrefour de la rue Richelieu et de la rue Traversière ; le préfet de la Seine, l’Académie en corps, la Comédie française, etc., ont composé la cérémonie ; on a fait des discours en plein air par un froid très-vif.
Elle imagina les petits soupers, les comédies des petits appartements, et institua autour d’elle, dans les jouissances du monarque, une succession douce et régulière que naturellement, sans secousse, le temps convertirait en habitude et en nécessité.
Corneille, au contraire, bénéficie de ce qu’il a regimbé contre les théories d’Aristote, écrit des tragi-comédies et des comédies héroïques ; c’est un ancêtre, un précurseur.
Il dit en parlant d’une des parties du théatre, que c’étoit-là que les poëtes et ceux qui chantoient des tragédies ou des comédies, se plaçoient pour prononcer leurs recits, durant lesquels d’autres acteurs faisoient les gestes.
— Mais, Madame, vous avez l’air de ce personnage de comédie qui dit toujours : « Je vais me coucher ! […] Puis il y avait la comédie ! […] la comédie, c’était le grand bonheur, le plaisir des plaisirs, la joie suprême de chacun de nous !
Je sçais que de grands hommes ont supposé à presque tous les genres de poësie, des vûës plus hautes et plus solides : ils ont cru que le but du poëme épique étoit de convaincre l’esprit d’une vérité importante ; que la fin de la tragédie étoit de purger les passions, et celle de la comédie de corriger les moeurs. […] C’est d’une humeur triste et compatissante aux malheurs des hommes que nous est venuë la tragédie ; comme au contraire, c’est d’une humeur enjouée, maligne, ou peut-être un peu philosophique, que sont nées la comédie et la satyre. […] Ainsi Ménandre réduisit à une peinture innocente des moeurs, la comédie où régnoit auparavant la médisance.
Dante fait loi pour Montesquieu ; les divisions pénales de l’Esprit des lois sont calquées sur les classifications infernales de la Divine Comédie. […] Rabelais, c’est le masque formidable de la comédie antique détaché du proscenium grec, de bronze fait chair, désormais visage humain et vivant, resté énorme, et venant rire de nous chez nous et avec nous. […] Le ventre a son héroïsme ; mais c’est de lui pourtant que découlent, dans la vie la corruption et dans l’art la comédie. […] Quiconque a lu Rabelais a devant les yeux à jamais cette confrontation sévère : le masque de la Théocratie regardé fixement par le masque de la Comédie.
Sa comédie des Visionnaires passa pour un chef-d’œuvre ; c’est que Molière n’avoit pas encore paru. […] A l’égard des opéra, il lui dit : « Qu’elle me passe ceux que j’ai faits, pour les traductions qu’elle a faites de l’Eunuque & de l’Amphitrion, de quelques comédies d’aussi mauvais exemple & des odes d’Anacréon, qui ne respirent qu’une volupté dont la nature même n’est pas d’accord. […] Un bon roman mérite d’occuper un homme de lettres, comme un poëme épique, une tragédie, une comédie. […] Ce chevalier, blanchi dans la carrière pour laquelle il combat, soutient qu’un roman n’est pas plus dangereux que le bal, la comédie, la promenade & les jeux d’exercice ; que la voie la plus courte & la plus sûre pour instruire la jeunesse & lui donner le goût des choses solides, c’est de commencer par lui présenter les choses agréables ; que le roman a cet avantage de montrer la vertu récompensée & le vice puni, au lieu que l’histoire offre souvent le contraire, les gens vertueux dans le malheur & les scélérats au faîte des grandeurs & des prospérités ; que l’abus d’un bien, d’un plaisir innocent, n’est pas une raison pour le défendre, tout étant relatif au caractère & ne devenant poison que lorsqu’on est mal disposé.
En santé et dès qu’il était tout à fait à lui-même, il avait besoin de joutes, de contradictions, de gageures, de palinodies, en un mot, de tout ce qui donne une petite comédie au public ; et comme on savait que ces sortes de querelles lui plaisaient et qu’il excellait à y jouer son rôle, on les faisait naître sous ses pas. […] Santeul, tel qu’il faut se le représenter, non plus dans ses vers, mais en pratique et en action, dans cette espèce de comédie à un seul personnage qu’il représentait volontiers du matin au soir, c’est un La Fontaine de collège au gros sel, un Chapelle moins débauché et plus moral, bien qu’aimant aussi la bonne chère, un Piron honnête et aussi fertile en bons mots, un Roquelaure plus honnête également, mais à ripostes toujours plaisantes, une manière de Désaugiers en vers latins ; enfin c’est Santeul, chanoine très peu régulier de Saint-Victor, et unique en son espèce.
Elle raconte avec bien de l’esprit ses rares et chétives distractions, processions, comédies, et les galanteries de la Semaine-Sainte, et le combat de taureaux qui lui fait horreur « dans sa terrible beauté, » et un autodafé, auquel elle ne peut se résigner à assister, et qu’il faut lire en détail dans la Relation du marquis. […] Ce premier ministre n’avait pas plus de crédit, en réalité, que le roi et les deux reines : chacun le savait et le disait ; c’était le secret de la comédie.
Dans cette même comédie de l’Eunuque, le frère cadet de Phédria, l’aimable Chéréa, est bien l’image du naïf et bouillant jeune homme à son premier amour. […] Térence a le talent voisin de l’âme ; il donne, plus qu’aucun écrivain, raison à ce mot de Vauvenargues, « qu’il faut avoir de l’âme pour avoir du goût. » Si Virgile, venu plus tôt, avait fait des comédies, il les aurait faites comme Térence.
Il y eut le même jour comédie. […] Le lendemain matin, M. de Fréjus, devenu tout à fait ambitieux et voulant essayer d’un grand moyen, écrivit une lettre au roi bien humble, bien affligée et mortifiée, bien tendre, et le rusé mentor joua sa comédie de se retirer de la Cour pour finir ses jours dans la retraite à Issy.
Il avait fait sa tragédie à dix-huit ans, — une Mort d’Achille, — plus deux comédies. […] On y recevait la meilleure compagnie de Paris ; on y jouait la comédie.
D’autant plus que cette expérience avait déjà été faite avec un égal succès sur le premier titulaire de cette chaire, Albert Richard, le poète vigoureux des grands jours de notre histoire nationale, le profond connaisseur des littératures du Midi qui savait par cœur toute la Divine comédie. […] Elle ne songe point à les proscrire, elle est autre chose qu’eux, voilà tout ; et plus tard, quand le siècle sera passé, quand il faudra qu’elle compulse et analyse l’énorme production littéraire de notre temps, elle les acceptera pour la guider dans ses triages, et quelquefois comme des documents aussi significatifs que tel roman, tel poème ou telle comédie.
Des mots grossiers qu’a protégés Molière, vous n’en retrouverez aucun dans ses successeurs au Théâtre-Français, ni dans Regnard, ni même dans les comédies de Dancourt. […] Mais qu’est-il nécessaire de tant discourir pour prouver que madame de Sévigné n’était en butte aux traits ni de la comédie, ni de la satire des grands poètes du temps ?
. — Mlle Mars disait un mot d’un grand sens, et qui a son application dans plus d’un art : « Comme nous jouerions mieux la comédie, si nous ne tenions pas tant à être applaudis ! » Ôtez ce mot de comédie qui aurait l’air désobligeant, cela n’est-il pas vrai de tous ceux qui ont un rôle et qui sont en scène, et qui devraient sembler y être le moins possible, des professeurs, des orateurs politiques, des orateurs littéraires, et même des savants ?
Faisant allusion aux parades solennelles qui se jouent en ces jours de cérémonie et à toutes ces plates représentations de la comédie humaine, il écrivait à sa belle-sœur : Si Don Quichotte est à Rouen, Trivelin prince est ici ; ce sont là des farces que les gens de bon sens doivent bien mépriser ; mais il faut se laisser emporter au torrent, et, puisque le monde n’est que comédie, il faut prendre la queue de lapin et l’épée de bois comme les autres.
Quelle scène de comédie plus admirablement décrite que celle à laquelle Retz nous fait assister ? […] Il faut lire chez Retz la comédie entière.
Guizot revenant à ces analyses de drames et de comédies, et les discutant à fond comme il a discuté tant d’autres choses. […] je crains que La Rochefoucauld, bien compris, n’ait en définitive raison ; car, sans nier l’élan de l’amour-propre sous sa forme sublime et glorieuse, et en se bornant à l’expliquer, c’est précisément au solennel qu’il en veut dans l’habitude de la vie, c’est à toutes les comédies même sérieuses, à toutes les emphases et à tous les charlatanismes ; il les voit, il les perce à jour, il les remet à leur place d’un mot.
On verra bientôt Beaumarchais, entre deux comédies et entre deux procès, entreprendre de grandes choses, approvisionner d’armes et de munitions l’Amérique du Nord insurgée, avoir ses vaisseaux, sa marine, même un vaisseau de guerre qui se distingue dans les rencontres, et qui mérite, après le combat de la Grenade, un éloge de d’Estaing. […] Toutes les scènes où il met en cause Mme Goëzman, tête légère, assez jolie femme, qu’on retournait par un compliment, qu’on jetait hors d’elle par une vérité, et qui présentait dans toute sa conduite un mélange de coquinerie, d’impudence et d’innocence, sont des scènes parfaites de comédie.
. — Aucune des huit comédies de Cervantes n’est supportable, dit La Harpe. — C’est dommage que Molière ne sache pas écrire, dit Fénelon. — Molière est un infâme histrion, dit Bossuet. — Un écolier éviterait les fautes de Milton, dit l’abbé Trublet, autorité comme une autre. — Corneille exagère, Shakespeare extravague, dit ce même Voltaire qu’il faut toujours combattre et toujours défendre. […] Qu’est-ce que la Divine Comédie ?
L’auteur des Odes funambulesques dit, à propos d’une comédie : « On assure (ô triste infirmité de la réclame !) […] La comédie et la musique ont immortalisé le Figaro de Beaumarchais. […] A treize ans, il composait des comédies en quatre actes. […] Ugo Arlotta en écoutant cette déclaration, et son embarras pour expliquer ce qu’il pouvait bien trouver de beau dans la Divine Comédie. […] Leurs fades déclamations doivent paraître encore en dessous des pieuses comédies de nos missionnaires, où les gens du monde vont rire et d’où le peuple sort en pleurant.
Émile Augier : c’est une petite comédie, à la grecque ; il y a une idée spirituelle.
Le caractère du style aussi bien que de la vie du marquis d’Argenson est le bon sens, comme on le croira sans peine ; ennemi du clinquant et de ce qu’il appelle les épigrammes politiques, il ne l’est pas moins des pointes et des épigrammes du langage ; avide avant tout de vérités proverbiales, de dictons populaires, et heureux d’en confirmer sa pensée, la trivialité même ne l’effraye pas, il ne l’évite jamais ; mais par malheur la raison n’est pas toujours triviale ; il arrive donc souvent aux saillies à force de sens, et beaucoup de ses comparaisons sont piquantes parce, qu’elles sont justes, Qu’Albéroni, par exemple, vivant à Rome après sa disgrâce, entreprenne, au nom du pape, souverain temporel, la conquête de la petite république de Saint-Marin ; M. d’Argenson, qui vient de nous exposer avec précision et peut-être sécheresse les travaux et les talents du cardinal, saura bien ici nommer cette entreprise une parodie des comédies héroïques qu’Albéroni a données à l’Espagne vingt ans auparavant, et, lui-même, le montrer joueur ruiné quoique habile qui se conduit en jouant aux douze sous la fiche, comme il faisait autrefois en jouant au louis le point.
Certains faiseurs de romans et de comédies de nos jours ont dépensé la moitié de leur invention à décrire des mobiliers ou à établir une mise en scène.
Il s’y déroule de petites comédies d’amour, où la femme résiste, où il faut la conquérir.
Nous disions, par jeu, la messe dans la chapelle et nous donnions aux plus petits la comédie dans la salle de théâtre, aux fauteuils de velours bleu, dont nous manœuvrions la machinerie désuète.
Théodore Maurer : La Comédie italienne.
Monsieur y devait aller, peut-être même avec madame de Montespan. » Dans sa lettre du 2 septembre, après le retour de Maintenon, madame de Sévigné écrivait : « La faveur de madame de Maintenon est extrême. » Le 4, on apprend que « Quanto (madame de Montespan) n’a point été un jour à la comédie, ni joué deux jours ».
Il a composé outre cela deux Comédies, mais larmoyantes : l’une est, Le Pere de Famille, l’autre, Le Fils naturel.
Combien d’imprécations ne poussa-t-il pas contr’eux, parce qu’on fit brûler publiquement ses satyres à Londres, que son effigie fut pendue dans une comédie représentée devant le monarque, & que sa majesté se contenta de lui faire donner des coups de bâton par son ambassadeur en Espagne : action qu’il traita d’assassinat, criant qu’il n’avoit été sauvé que par la protection de la Vierge ?
Un auteur dramatique, qui a un ouvrage en cinq actes à l’étude dans ce théâtre, n’a pu arriver encore à faire mettre entièrement en scène le troisième acte de sa comédie. […] Quelque âme charitable, se laissant prendre à cette comédie, consent quelquefois à patroner l’œuvre du Jérémie et lui ouvre la voie de la publicité. […] Augier pousse même une pointe dans le domaine de la fantaisie, en compagnie d’Alfred de Musset, — et continue de se compromettre aux yeux du parti littéraire qu’il représente, en écrivant une comédie avec M. […] Poirier, comédie charmante, dont le sujet était loin d’être la glorification des instincts bourgeois. […] La Jeunesse, comédie en cinq actes et en vers.
L’élaboration d’une œuvre comme la Comédie humaine eût demandé, pour être menée à bien, un loisir débarrassé de tous soucis matériels. […] Cet homme nu, apparu à Balzac comme un vivant frontispice de son œuvre, n’était-ce point l’Homme lui-même qui, sans secrets pour le génial romancier de la Comédie humaine, lui offrait, en une sorte d’hommage mystérieux, l’allégorie de sa piteuse nudité ? […] D’ordinaire, elle est vide et ne contient pas, comme ses sœurs de la comédie shakespearienne, le portrait de Portia, mais il s’en exhale une poussiéreuse odeur de passé et de mystère. […] L’un se bombe en carapace de tortue et montre, dans son vernis jaune, de charmants Chinois à longues nattes ; l’autre, tout noir, encadre de ses arabesques dorées de minuscules personnages de la comédie italienne. […] Où donc s’en allait, ainsi nippé comme un personnage de comédie, le jeune Curley avec son épée, ses boucles, son habit de couleur « américaine » et sa culotte de « satin turque » ?
Il ne manque pas d’honnêtes gens qui n’ont pas vu ni lu, qui ne verront ni ne liront la comédie du jour et qui seraient pourtant bien aise d’en parler dans le monde. […] André Chénier écrivait un jour : « Il faut refaire des comédies à l’antique. […] Où donc est la comédie qui doit rajeunir la scène française ? […] C’est la comédie ironique et psychologique. […] Ohnet est à la fois une comédie romanesque et un drame judiciaire.
., 1859, page 177) : Pour soutenir et achever la comédie, La Rochefoucauld demanda à Mme de Sablé de lui faire un article dans le seul journal littéraire du temps, qui commençait à paraître cette année même, le Journal des savants, et la complaisante amie écrivit un article qu’elle lui soumit.
« C’est drôle, dit un ami à son ami dans une des plus joyeuses comédie de Labiche, c’est drôle, quand on ne s’est pas vu pendant vingt-sept ans et demi, comme on n’a presque rien à se dire. » Les cœurs sont restés unis ; mais la vie a séparé les esprits : ils n’ont plus d’idées communes, partant plus de conversation.
C’est si commode, de vivre dans son coin, pour soi et, tout au plus, pour les siens et pour deux ou trois amis, de se moquer du reste, de croire qu’on a fait tout son devoir de citoyen quand on a payé l’impôt, et tout son devoir d’homme quand on a lâché quelques aumônes prudentes, de pratiquer le dédaigneux odi profanum vulgus, d’être un spectateur détaché de la comédie ou de la tragédie humaine !