Soulary possède à merveille la langue poétique de la Renaissance, et, grâce à l’emploi d’un vocabulaire très large, mais toujours choisi, il a trouvé moyen de dire, en cette gêne du sonnet, tout ce qu’il sent, ce qu’il aime ou ce qu’il n’aime pas, tout ce qui lui passe par le cœur, l’esprit ou l’humeur, son impression de chaque jour, de chaque instant.
« Les formes esthétiques seront évoquées par des sons (les mots) choisis, associés et rythmés (vers, strophes), en vue d’une émotion esthétique à produire.
Notre part d’héritage était choisie, et cette part était la meilleure.
Celui-ci ne put lui pardonner d’avoir choisi parmi ses opinions celles qui prêtoient le plus à la satire, pour le rendre ridicule aux yeux de la plus grande partie du Public.
Né avec des talens propres à le faire exister par lui-même, après avoir donné deux bons Ouvrages de son propre fonds, il s’est attaché à des Compilations, & par malheur il ne paroît pas avoir su bien choisir ses matériaux.
Ce n'est pas qu'il ne soit né avec du talent : il est peu d'exemples d'une versification aussi énergique & aussi vigoureuse que la sienne ; mais sa verve ayant presque toujours choisi le vice pour sujet, son esprit doit en tirer peu de vanité : au contraire, son nom est devenu un opprobre aux yeux de quiconque conserve encore de la pudeur.
Ils y en ont trouvé ; mais la plupart ont mal choisi.
Qu’on choisisse donc dans l’histoire moderne un sujet neuf où l’on ne puisse pas se prévaloir des inventions ni des phrases poëtiques des anciens, mais où il faille tirer de son génie la poesie du stile et toute la fiction.
» Ainsi, c’est toujours la circonstance la plus simple, et en même temps la plus expressive que Molière choisit. […] Entre des choses excellentes il ne faut pas choisir. […] Au contraire, la comédie choisit immédiatement ses sujets dans le monde dont les passions s’agitent sous ses yeux. […] CÉSAR L’endroit et le temps sont bien choisis. […] Timaule est devenu maréchal de France et il a soixante ans ; il peut choisir désormais entre les plus riches et les plus belles.
… Alors, qu’il choisisse ! […] C’est dommage qu’ayant choisi cette matière, M. […] Souveraine, elle savait choisir, éluder, adopter, avec un sûr instinct. […] Il a choisi quelques échantillons d’institutrices. […] Homère était un poète qui avait choisi ce sujet-là, et qui en aurait bien choisi un autre, et qui a traité ce sujet-là avec une extrême liberté, indépendamment de toute exigence de la conscience populaire.
. — A Rome, chacun choisit son idée et y habite éternellement.
Georges Rodenbach Ils sont exquis de sentiment, de vocabulaire, d’image, ces vers choisis au hasard dans un livre soigné, et d’un métier sur de lui-même, qui, sans rompre avec toute la tradition d’une prosodie fondée en raison, profite des acquêts nouveaux, aère l’alexandrin, ductilise le sonnet, embrume la rime jusqu’à l’assonance ; et ce n’est pas un des moindres charmes de ce poème que la netteté des impressions et des pensées en une forme fluide et flottante, comme qui dirait des figures de géométrie faites avec de la fumée.
Un statuaire grec, disait Banville, voulant symboliser l’Ode, l’eût choisie pour modèle.
Bossuet, qui se connoissoit en Littérateurs estimables, le plaça auprès de M. le Dauphin, en qualité de Lecteur, & l’Académie Françoise le choisit, peu de temps après, pour un de ses Membres.
Élisabeth avait à choisir entre deux politiques : l’une magnanime qui consistait à accueillir et à relever sa cousine vaincue ; l’autre, franchement ennemie, qui consistait à profiter de ses revers et à la détrôner une seconde fois, par son éclatante réprobation ; elle en choisit une troisième, indécise, dissimulée, caressante en paroles, odieuse en actions, laissant tour à tour l’espérance ou le désespoir, user dans l’attente le cœur de sa rivale, comme si elle eût voulu charger la douleur, l’angoisse et le temps d’être ses bourreaux. […] Je l’ai choisie pour la moins partiale, et qui plus simplement rapportera mes commandements. […] La reine choisit Melvil, son maître d’hôtel ; Bourgoing, son médecin ; Gervais, son chirurgien ; Gorion, son pharmacien ; Jeanne Kennethy et Élisabeth Curle, les deux compagnes qui avaient remplacé dans son cœur et dans sa vie Élisabeth de Pierrepont.
A quel âge n’avons-nous plus à choisir entre une passion et un devoir ? […] Il faisait, pour la première fois, parler son cœur encore ému de souvenirs personnels, et déjà le poète savait choisir entre les sentiments qu’avait éprouvés l’homme. […] La reine, invitée par ses Etats à choisir un époux entre trois seigneurs de sa cour, le fait juge du plus digne. Elle lui remet son anneau pour celui qu’il aura choisi.
Autant je crois que des fragments choisis de Wagner peuvent recueillir au milieu de nous le succès bien mérité auquel ils ont droit, autant me paraît impossible, étant données nos mœurs, nos impressions et nos aptitudes, la naturalisation complète de l’œuvre du grand homme. […] … Mais le moment est-il bien choisi ! […] Louis Besson… Le moment peut être mal choisi pour Lohengrin, mais soit ; ce qu’est Lohengrin, du pur Weber… Dans le Petit Bulletin du 8 avril, M. […] A l’Eden. — une Apothéose allemande. — un Moment bien choisi.
Tout en convenant avec lui que les qualités qu’on possède sont loin de se produire toujours ; que c’est l’occasion qui nous révèle aux autres et souvent à nous-même, et que la seule pierre de touche pour bien juger du mérite est qu’il soit mis à sa place, je remarquerai que, dans l’analyse très détaillée et assez naïve qu’il nous donne de son esprit et de son caractère, il nous dit : J’ai un défaut effroyable pour les affaires, qui gâte et qui détruit tout ce que je pourrais avoir de bon : c’est une grande paresse dans l’esprit ; en de certaines occasions, je la peux surmonter par élans ; mais à la longue je prends trop sur moi et j’y retombe toujours ; si bien que je ne serais propre qu’à penser, et encore plus à choisir et à rectifier ; car ce qu’il y a de meilleur en moi, c’est le discernement : mais il faudrait qu’un autre agît. […] Récapitulant tous les talents et toutes les facultés qu’il reconnaît ne posséder que d’une manière secondaire et inférieure à ce qu’il avait vu chez d’autres, il ajoute que pour l’esprit de connaissance et de discernement, il croit que peu de personnes l’ont plus que lui : Et cela, conclut-il, m’a fait penser bien des fois fort extravagamment que, de toutes les charges qui sont dans un royaume, celle de roi serait celle dont je serais le plus capable ; car l’esprit de connaissance et de discernement est juste celui qui convient aux rois : ils n’ont qu’à savoir bien choisir ; et, donnant à un chacun l’emploi qui lui convient, ils se servent de toutes ces sortes d’esprits que Dieu a distribués aux hommes, sans qu’il soit nécessaire qu’ils les aient. […] Ninon, qu’il connaissait et avec laquelle il était lié, lui avait autrefois adressé, à l’occasion de l’une de ses espérances manquées, quelque consolation assaisonnée de réprimande et quelque rappel à la philosophie ; il lui répondait avec bonne grâce, en lui donnant raison sur le fond : Quant à l’extérieur, ajoutait-il, il faut faire à peu près comme les autres, et c’est être fou que de vouloir être sage tout seul… Qu’on me laisse chez moi vivre en repos ; qu’on m’y laisse choisir mes plaisirs et mes amusements et jouir tranquillement de mon bien, je serai trop content ; mais cela est impossible en ce pays-ci ; c’est la pierre philosophale qu’on cherche inutilement depuis tant de temps : tout le monde vient vous y tourmenter.
Venant de parler des autres généraux en vogue et en renom, et de Villars même, qui était alors sur le pied de conquérant, Mme de Coulanges, dans une lettre à Mme de Grignan (1703), écrivait : Mais, madame, je m’amuse à vous parler des maréchaux de France employés, et je ne vous dis rien de celui dont le loisir et la sagesse sont au-dessus de tout ce que l’on en peut dire ; il me paraît avoir bien de l’esprit, une modestie charmante : il ne me parle jamais de lui… C’est un parfait philosophe, et philosophe chrétien ; enfin, si j’avais eu un voisin à choisir, ne pouvant m’approcher de Grignan, j’aurais choisi celui-là. […] Avec Villars, il y aura fertilité et luxe plutôt que disette de moyens, de plans, de vues ; on n’a qu’à choisir ; il a l’initiative, il a l’invention.
Les premiers sujets qu’il a choisis (les Maîtresses du Régent, l’édition des Philippiques de La Grange-Chancel), bien qu’assez scabreux d’apparence et semblant indiquer une prédilection peu sévère, n’ont point été attaqués par lui d’une manière frivole ; il a cherché la vérité historique et même une sorte de moralité, à travers cette veine périlleuse d’érudition qui frise le Pétrone. […] Il ne choisissait pas mal ses points d’attache. […] Cette belle personne de l’âge de seize ans, qu’il se choisit pour se récréer la vue et pour s’entretenir avec elle lorsqu’il demeurerait seul, plutôt que pour aucun usage auquel il la pût appliquer, en ferait le principal ornement.
Faire remarquer que le texte des éditions des Pensées n’était point parfaitement conforme au texte original, que les premiers éditeurs avaient souvent éclairci et affaibli, que les éditeurs suivants n’avaient rien fait pour réparer ces inexactitudes premières, dont quelques-unes n’étaient pourtant pas des infidélités, appeler l’attention des hommes du métier sur ces divers points, les mettre à nu par des échantillons bien choisis, et indiquer les moyens d’y pourvoir, il n’y avait rien là, ce semble, qui pût passionner le public et le saisir d’une question avant tout philologique. […] Cousin, d’une plume incisive et comme d’une épée de feu, avait, du premier coup, élargi le débat ; les points choisis par lui tendaient à montrer Pascal bien autrement sceptique qu’on ne s’était habitué à le considérer ; il semblait résulter que les rectifications et les restitutions du texte primitif étaient toutes dans ce sens de scepticisme absolu ou de christianisme outré, et contraire aux idées saines d’un apologiste vraiment respectable. […] Entre les exigences, les recommandations, disons le mot aussi, les superstitions de la famille et les dangers de la situation du côté de l’Archevêque et des puissances, on biaisa, on fit comme on put ; on raccorda, on tailla, on choisit.
Cela ne nous a jamais semblé plus vrai que lorsqu’on y entre, non avec une curiosité vague ou un labeur trop empressé, mais guidé par une intention particulière d’honorer quelque nom choisi, et par un acte de piété studieuse à accomplir envers une mémoire. […] Prévost vivait ainsi, heureux d’une étude facile, d’un monde choisi et du calme des sens, quand un léger service de correction de feuilles rendu à un chroniqueur satirique le compromit sans qu’il y eût songé, et l’envoya encore faire un tour à Bruxelles. […] Jean-Jacques, dont c’était aussi le vœu, mais qui ne s’y tenait pas, eut occasion, à ses débuts, de rencontrer souvent l’abbé Prévost chez leur ami commun Mussard, à Passy ; il en parle dans ses Confessions (partie II, livre VIII), et avec un sentiment de regret pour les moments heureux passés dans une société choisie.
Lemonnier, que je vis, me dit qu’il espérait, comme tout le monde, que la fièvre du roi cesserait dans la nuit, mais que son affaissement lui faisait craindre que non, et qu’alors le lendemain matin il lui demanderait du secours et de choisir un renfort de médecins. […] Lemonnier, suivant son projet de la veille, avait demandé au roi du secours, et l’avait prié de choisir ceux des médecins qu’il désirait appeler en consultation. Il a dit n’en avoir proposé aucun, et cela est vrai ; le roi les avait choisis l’un et l’autre, toujours d’après Mme Dubarry.
Introduction Quelle époque ai-je choisi pour faire un traité sur le bonheur des individus et des nations ! […] Ce genre de distinction qui, sans faire deux classes de droit, c’est-à-dire deux ennemis de fait, donne aux plus éclairés la conduite du reste des hommes, et faisant choisir les êtres distingués par la foule de leurs inférieurs, assure au talent sa place, et à la médiocrité sa consolation ; donne une part à l’amour-propre du vulgaire dans les succès des gouvernants qu’ils ont choisis ; ouvre la carrière à tous, mais n’y amène que le petit nombre.
Il faut donc qu’il choisisse parmi les circonstances qui s’offrent à lui de toutes parts, qu’il en retranche le plus grand nombre, qu’il en atténue d’autres et qu’il mette en pleine lumière celles qui importent le plus à la conclusion où il tend de toutes ses forces ». […] Outre qu’il élague toutes les histoires attenantes à celles qu’il raconte, il choisit les détails, il élimine ceux qui lui sont indifférents. […] Par exemple, dans la vie réelle, la cour que fait un homme à une femme se compose d’une foule de petites démarches et de menus propos ; tout cela devra être résumé dans une « déclaration » : voyez celle de Tartufe. « C’est l’habileté de l’auteur dramatique de ramasser dans une seule circonstance frappante tous les détails similaires qu’il néglige ou, pour mieux dire, qu’il supprime absolument. » De même, l’auteur dramatique ne saurait peindre ses personnages que par quelques traits choisis et caractéristiques.
Il va falloir bientôt songer à en faire des résumés analytiques suivis de morceaux choisis. […] Il est prêtre enfin, c’est-à-dire (pesez bien les mots et tâchez d’en concevoir tout le sens : ils sont étranges et stupéfiants) ministre et représentant de Dieu sur la terre, choisi et consacré par lui pour distribuer ses grâces aux autres hommes par les sacrements, investi du pouvoir exorbitant de changer du pain et du vin au corps et au sang de Dieu lui-même. […] C’est qu’il n’est pas de profession où les vues et les passions personnelles paraissent mieux s’identifier avec le dévouement à un intérêt supérieur, à l’intérêt de la cause de Dieu ; et de là, chez le prêtre, cette surprenante sécurité morale dans le gouvernement des choses de ce monde et dans les voies qu’il choisit pour y parvenir.
. — Je choisis un autre exemple, un cas particulier que je suivrai dans trois époques. Je choisis ce lieu commun du roman et du théâtre, la lutte de l’amour et du devoir conjugal dans un cœur féminin, et je vais tâcher de montrer comment les solutions différentes que donnent à ce conflit Corneille, Racine et Voltaire correspondent à l’état moral de la société où ils ont vécu112. […] Bourget, dans Le disciple, a choisi pour sujet un cas de ce genre.
Lorsqu’il en fut averti, « il choisit parmi le peuple vingt hommes très braves, et les plaça en embuscade, et d’un autre côté, il ordonna de préparer un repas. […] Cette femme qui m’a suivi, c’est la fleur choisie dans l’amoncellement du butin, c’est le don que m’a fait l’armée. » Ce rôle si court dessine en quelques traits une figure auguste. […] Agamemnon la choisit ensuite pour captive, entre toutes les filles de Priam ; il l’emmena à Argos où la mort tragique l’attendait.
Vous me direz que, ces contes, il ne les invente pas ; mais choisir c’est inventer. […] Dans cette masse énorme, il avait à choisir. Or, ceux qu’il a choisis ont le caractère que je viens de vous dire et, donc, on peut dire qu’il a dirigé le travail de ses contes dans le sens que je viens de vous indiquer.
Tiré à quelques exemplaires pour être placé sous des yeux choisis, discret, pudique et presque mystérieux, ce petit volume n’était pas un livre, dans le sens retentissant du mot. […] Ceci terminé, elle écrivait jusqu’à cinq heures, si son père ne l’appelait pas auprès de lui. » (C’est probablement à cette heure que la fée de l’esprit, succédant à la fée des mains, elle traça cette foule de lettres et de pensées qui touchent à trop d’âmes et à trop de vies pour qu’on puisse les publier, et parmi lesquelles furent choisies scrupuleusement celles qui ne souffrent pas du demi-jour et qui n’en font souffrir personne.) […] Enfin il est exact d’ajouter que, tous les mois, elle se préparait à la mort et choisissait un des saints qu’elle affectionnait le plus pour imiter ses vertus. » Tel est le memorandum que nous avons des jours de Mlle Eugénie, Il n’a pas été fait par elle, mais par le seul témoin qui reste maintenant de ses journées, et qui a pu compter tous les points de cette dure couture de bonnes œuvres, achevée devant Dieu.
Ingres choisit ses modèles, et il choisit, il faut le reconnaître, avec un tact merveilleux, les modèles les plus propres à faire valoir son genre de talent. […] Cette collection a été choisie avec beaucoup de tact, de manière à nous fournir des échantillons concluants et variés de son esprit et de son talent.
Que cette poésie des Hébreux fût enfermée dans le sanctuaire, cachée dans les rangs d’une race choisie, ou qu’il en ait brillé quelque lueur au dehors, cette poésie fut admirable. […] Ses capitaines choisis, il les a noyés dans la mer Rouge ; le flot les a recouverts ; ils sont descendus au fond de l’abîme comme la pierre. […] On les voit du moins précéder le temps des rois, d’autant plus que nul autre pouvoir n’eut trouvé place entre le peuple choisi et le Dieu qu’il adorait.
Choisir Paris pour le lieu de la tenue des États était donc un coup de maître ; c’était choisir un milieu relativement modéré, empêcher l’assemblée de se trop émanciper si elle en avait envie, et si elle était tentée de faire une royauté irréconciliable et non nationale ; c’était empêcher une armée étrangère de s’emparer du lieu où les États siégeaient et de les tenir en sujétion ; c’était à la fois brider Paris, en y étant présent, et pouvoir aviser à tout.
Mais la netteté de notre esprit, comme la sécheresse de nos formes et le cassant de notre règle, ne permet pas ces indécisions souvent nourricières et fécondes ; il faut choisir par oui ou par non. […] L’humanité ainsi conçue et réduite à son élite ne peut cependant tout emporter avec elle : il faut à tout instant choisir, élaguer, généraliser.
On sort du collège, et, à peine sorti, on a déjà choisi son point de mire, son modèle dans quelque écrivain célèbre, dans quelque poète préféré : on lui adresse son admiration, on, lui porte ses premiers vers ; on devient son disciple, son ami, pour peu qu’il soit bon prince ; on est lancé déjà ; à sa recommandation peut-être, un libraire consent à imprimer gratis vos premiers vers ; un journal du moins les insère ; on y glisse de la prose en l’honneur du saint qu’on s’est choisi et à la plus grande gloire des doctrines dont on a le culte juvénile : comment revenir après cela ?
Les moins actifs, les plus accommodants ou les plus volages, réclament souvent une seule clause : c’est la faculté, toutes les fois qu’ils publient une œuvre, de choisir eux-mêmes leur critique. Choisir son critique de sa propre main, entendez-vous bien ?
Le cardinal Alberoni voulait encore dominer la république de Lucques qu’il avait choisie pour retraite. […] Quel que soit le parti qu’on ait embrassé, la faction est démagogue dans son essence, elle est composée d’hommes qui ne veulent pas obéir, qui se sentent nécessaires, et ne se croient point liés à ceux qui les commandent ; elle est composée d’hommes prêts à choisir de nouveaux chefs chaque jour, parce qu’il n’est question que de leur intérêt, et non d’une subordination antérieure, naturelle ou politique : il importe plus aux chefs de n’être pas suspects à leurs soldats, que redoutables à leurs ennemis.
On choisirait de ces vieux mots les plus « prégnants et significatifs » pour servir à la poésie. […] L’erreur de la Pléiade Son but, c’est par les rythmes, par le choix et l’ordre des mots, de créer une forme belle. « Tu te dois travailler, dit-il, d’être copieux en vocables, et tirer les plus nobles et signifiants pour servir de nerfs et de force à tes carmes, qui reluiront d’autant plus que les mots seront significatifs, propres et choisis. » Voilà qui est excellent.
La méthode d’abord, sévèrement expérimentale : « de tout petits faits bien choisis, importants, significatifs, amplement circonstanciés et minutieusement notés, voilà aujourd’hui la matière de toute science860 ». […] Qu’on y réfléchisse un peu, et l’on verra que son procédé d’expression est essentiellement symbolique, lorsqu’il adapte si artistement à ses concepts un vêtement de sensations choisies.
Auguste Vacquerie Toi qu’on disait l’artiste ardent mais l’homme tiède, Le rimeur égoïste et sourd à tous nos cris, Le jour où l’Allemagne assiégea ce Paris Haï des nations parce qu’il les précède, Quand sachant que Paris difficilement cède Et que, criblé, haché, broyé sous les débris, Les obus n’obtiendraient de lui que son mépris, L’Allemagne appela la famine à son aide, Quand plusieurs étaient pris du goût de voyager, Toi qui dans ce moment étais à l’étranger, Chez des amis, avec une fille chérie, Dans un libre pays, au bord d’un lac divin, Pouvant vivre tranquille et manger à ta faim, Tu choisis de venir mourir pour la patrie. […] Elles sont construites selon un plan déterminé dont l’auteur ne s’écarte pas ; la rime, si difficile qu’elle peut se présenter, ne l’entraîne jamais hors de la voie qu’il s’est tracée, car il la force à obéir et elle obéit, venant, à point nommé, compléter sa pensée, selon la forme voulue et le rythme choisi… Dans ses poésies, aussi bien dans celles de la jeunesse que dans celles de l’âge mur, Gautier a une qualité rare, si rare, que je ne la rencontre, à l’état permanent, que chez lui : je veux parler de la correction grammaticale… De tous ceux qui sont entrés dans la famille dont Goethe, Schiller, Chateaubriand, Byron ont été les ancêtres, dont Victor Hugo a été le père, ceux-là seuls ont été supérieurs qui ont fait bande à part… J’ai déjà cité Théophile Gautier et Alfred de Musset, qui eurent à peine le temps d’être des disciples qu’ils étaient déjà des maîtres.
Le duc de Saint-Simon a lui-même remarqué madame Scarron dans la maison de cet ami, la meilleure et la plus grande maison de Paris , dit-il, et où abondait la compagnie de la cour et de la ville, la plus distinguée et la plus choisie . […] « La reine, dit-elle, dut se coucher hier au soir assez contente du mari qu’elle a choisi.
Je sais les difficultés d’en parler convenablement : le temps des illusions et des complaisances est passé ; il faut absolument dire des vérités, et cela peut sembler cruel, tant le moment est bien choisi. […] Un spirituel romancier qui, de nos jours, a inventé un genre, M. de Balzac, a décrit aussi la femme de trente ans, et il ne l’a pas fait avec des traits plus choisis et plus délicieusement disposés ; mais, en la décrivant, il ne décrivait pas une mère.